2010
l’essentiel
© Katijn Van Giel
Le mot du président
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démocratique du Congo ou en Colombie, Médecins du Monde sait intervenir au plus près des populations dans les situations de crises et de conflits. L’année 2010 a été marquée par une phase de forte croissance, signe d’une vraie vitalité de notre association et de notre capacité à répondre aux besoins des populations. Le maintien de notre indépendance de choix et d’action reste le défi majeur des années à venir. Bénévoles et salariés, partenaires et donateurs, tous y contribuent. Je les en remercie au nom de tous ceux que nous soignons, vulnérables en France et dans plus 60 pays.
Dr Olivier Bernard
Président de Médecins du Monde France
© DR/MdM
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L
a crise financière et les déséquilibres économiques font basculer vers toujours plus de pauvreté, un nombre croissant de personnes. Partout, les inégalités de revenus entre personnes riches et personnes pauvres se creusent. Comme le montrent les données de l’observatoire MdM de l’accès aux soins, ces évolutions sont inquiétantes y compris en France où nous poursuivront nos actions de soins et de témoignage pour rendre compte du sort des plus démunis. Pour Médecins du Monde, continuer à agir dans ce monde en mutation impose véritablement des adaptations et des choix. L’association a démontré cette année encore qu’elle pouvait être particulièrement réactive et pertinente sur les urgences comme en Haïti lors du séisme et de l’épidémie de choléra, et au Pakistan lors des inondations de l’été 2010. Avec des programmes en Afghanistan, au Pakistan, en Irak, au Soudan, en Palestine, au Yémen, en République
notre identité soigner et témoigner Médecins du Monde soigne les populations les plus vulnérables, les victimes de conflits armés, de catastrophes naturelles, ceux et celles que le monde oublie peu à peu. Association de solidarité internationale, l’action de MdM repose sur l’engagement de volontaires, logisticiens, médecins, infirmières, sages-femmes... Association indépendante, Médecins du Monde agit au-delà du soin. Elle dénonce les atteintes à la dignité et aux droits de l’homme et se bat pour améliorer la situation des populations.
ici et là-bas Médecins du Monde conduit des actions partout dans le monde : à l’international, dans plus de 60 pays, mais aussi en France.
aujourdhui et demain Médecins du Monde ne mène pas seulement des actions d’urgence, mais aussi des programmes de long terme. L’association maintient ses activités audelà des crises afin de participer à l’effort de reconstruction d’un pays. Sur place, la formation d’équipes médicales et les liens avec les partenaires locaux garantissent le suivi des projets dans la durée.
en chiffres RESSOURCES HUMAINES
BUDGET MDM RÉSEAU INTERNATIONAL 114 M€
293 salariés 136 expatriés 1 690 salariés nationaux sur les missions
RESSOURCES MDM FRANCE budget mdm france : 67,8 M€
DÉPENSES EMPLOIS
61 % générosité du public 34 % subventions publiques 4 % subventions et autres fonds privés 1 % autres
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78,7 % missions sociales 15,8 % recherche de fonds 5,5 % fonctionnement
RESSOURCES
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là-bas : l es programmes internationaux En 2010, l’action internationale de Médecins du Monde a été menée dans un contexte économique et social très dégradé, caractérisé par un accroissement de la pauvreté et des inégalités de santé.
L’
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association a réaffirmé la nécessité d’être présente auprès des populations les plus fragiles et les plus en marge du système de l’aide, dans des zones souvent complexes. Les enjeux sécuritaires demeurent une contrainte majeure pour nos équipes comme en témoignent les prises d’otage des personnels internationaux en Afghanistan et au Sahel. Sur ces terrains, le renforcement de notre indépendance de choix et d’action est l’un de nos principaux défis. La confusion entre logiques sécuritaires et stratégiques et logique humanitaire est devenue plus grande : sans refuser le dialogue avec les acteurs étatiques et les Nations unies, nous souhaitons conserver notre indépendance vis-à-vis de leurs agendas.
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Les 30 ans de MdM ont été l’occasion de mettre en valeur des partenariats avec les associations locales des pays dans lesquels nous intervenons. Ainsi, lors des inondations d’août 2010 au Pakistan, nous avons fait le choix de soutenir Mcwak, partenaire historique de MdM, afin qu’il puisse mener un projet de santé
materno-infantile dans une tèmes de santé, de formation du personnel zone inondée. Le choix qui mais aussi de l’accessibilité financière que a été le nôtre de privilégier nous facilitons. des approches partenariales trouve également toute sa Dans les domaines de la réduction légitimité face au bouleverse- des risques et de la lutte contre le VIH, ment en cours dans le monde arabo-musul- l’association a choisi de se positionner man. En appuyant des acteurs de la société sur des problématiques méconnues ou ignorées en mettant en place des projets civile en Egypte, nous essayons d’être au plus proche des populations. En travaillant auprès des travailleurs du sexe, des usaconjointement avec des organisations afri- gers de drogue ou des personnes homocaines et arabes aux frontières libyennes, sexuelles en Tanzanie, en Afghanistan ou nous apportons des réponses humanitaires en Birmanie. Enfin, nos actions et montrons que la dans les pays notion de solidarité L’action internationale s’est d’origine des internationale prend structurée en 2010 autour de quatre thématiques prioritaires migrants (Afghaici tout son sens. nistan, Afrique subNotre présence sur les terrains de saharienne…) mais aussi tout au long crises et de conflits s’est poursuivie en du parcours migratoire (Turquie, Algérie, Afghanistan, au Pakistan, en Irak, au Sou- Sahel…) nous permettent d’apporter à ces dan, dans les Territoires palestiniens, en personnes des soins mais aussi de témoiSomalie, en République démocratique du gner de l’impact négatif sur la santé des Congo, en Colombie… auprès des popula- politiques migratoires mises en place par les 27 pays européens. tions les plus démunies et parfois de manière originale comme à Kaboul avec la mise en Si ces réalisations ne sont pas toujours œuvre d’un programme de réduction des aisées, le renforcement des synergies d’action dans les 14 pays du réseau interrisques auprès des usagers de drogue. MdM poursuit ses engagements en national de Médecins du Monde d’une part, faveur des femmes enceintes et des et le développement d’une capitalisation de enfants en s’appuyant sur un savoir-faire nos expériences d’autre part, permettent acquis ces dernières années sur nos pro- à notre association de conserver son grammes au Libéria et dans la région du dynamisme et son esprit critique tout en Sahel en matière de renforcement des sys- essayant de gagner en pertinence d’action.
Mexique
Guatemala Nicaragua
Colom
Pé
PROGRAMME D'URGENCE ET DE LONG TERME PROGRAMME DE LONG TERME
PROGRAMME D'URGENCE
Serbie Roumanie Bulgarie Moldavie
Russie
Turquie
Afghanistan Irak Syrie Territoires palestiniens
Liban
Népal
Algérie Égypte
Birmanie
Mali Niger Tchad
Haïti
Pakistan
Vietnam Inde
Yémen
Laos
Burkina Faso Guinée Soudan Liberia
Éthiopie
mbie Sahel
Somalie Rwanda Rép. dém. du Congo
Indonésie
Tanzanie
érou Angola
Madagascar
Zimbabwe
68 programmes 43 pays
Projets divers
Maghreb + Moyen-Orient
Europe de L’Est
Asie et Asie centrale
Amérique latine
PROGRAMMES INTERNATIONAUX
Afrique
Uruguay
Répartition géographique des dépenses des PROGRAMMES internationaUX
missions exploratoires, missions internationales régionales et projets transversaux)
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41 % Afrique 26 % Amérique latine 17 % Asie et Asie centrale 2 % Europe de l’Est 9 % Maghreb et Moyen-Orient 5 % Projets divers (Opération Sourire,
l’adoption internationale Habilité depuis 1988, Médecins du Monde est aujourd’hui le premier organisme agréé pour l’adoption en France, avec plus de 3 700 adoptions au cours des 20 dernières années. En tant qu’ONG humanitaire médicale, MdM donne la priorité aux adoptions dites « complexes » : enfants porteurs de pathologies médicales (cardiopathies, anomalies des membres, fentes labio-palatines...), enfants âgés de six ans et plus, fratries de deux, trois enfants, voire plus. En 2010, 203 enfants ont été adoptés par 186 familles.
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Le 12 janvier 2010, un séisme de magnitude 7,3 terrasse Haïti, faisant plus de 250 000 morts, environ 300 000 blessés et 1,3 million de sans-abri. à Port-au-Prince, dès le 14 janvier, les équipes de MdM déjà présentes sur place ont commencé à agir.
M
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dM a assuré plusieurs centaines d’interventions chirurgicales, la distribution de médicaments essentiels et l’acheminement du matériel logistique et médical. Les consultations médicales, soins infirmiers et transferts vers l’hôpital ont été proposés dans six quartiers de Port-au-Prince. À Petit-Goâve, MdM a apporté son soutien aux dispensaires, à la maternité et au service de pédiatrie de l’hôpital. Par ailleurs, 120 000 personnes fuyant la capitale avaient trouvé refuge dans la Grand’Anse, département épargné par le séisme.
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Pour prendre en charge et répondre aux besoins de ces déplacés, MdM a élargi son programme de santé communautaire. C’est ainsi que 11 centres de santé ont été soutenus pour proposer un accès aux soins gratuit à l’ensemble de la population. Hôpitaux surchargés, cliniques privées inaccessibles financièrement : avant le séisme, la moitié de la population n’avait
pas accès aux soins. La présence des ONG médicales a permis à des dizaines de milliers d’Haïtiens de bénéficier d’une amélioration de l’accès aux soins. à Port-au-Prince, 9 cliniques ont été installées par MdM à partir de fin janvier dans les camps de déplacés et dans les bidonvilles.
sibiliser la population et faire connaître la maladie. Fin décembre 2010, MdM avait traité 9 430 personnes.
Haïti a besoin de se doter d’un système national pérenne de protection sociale en santé. Aujourd’hui, les difficultés d’accès aux soins se sont réduites grâce à la présence des acteurs humanitaires, mais risquent de se renouveler si des mesures pour la pérennisation de la protection sociale en santé ne sont pas adoptées rapiDès les premiers jours de l’épidémie de choléra (26 octobre), MdM a mobi- dement. MdM a pu constater sur le terrain, lors d’une recherche-action (2006-2009) lisé l’ensemble de ses ressources dans la Grand’Anse, l’impact très positif de humaines et logistiques et a installé des l’élimination de la barrière financière pour centres de traitement du choléra (CTC) à Jérémie et Moron (Grand’Anse), Grand- l’accès aux soins des femmes enceintes et des enfants de Goâve, Petit-Goâve moins de 5 ans. et Port-au-Prince. Si l’action humanitaire reste Des unités de trai- essentielle et est appelée par Depuis le séisme, tement du choléra les sinistrés à se poursuivre, ce système a été (UTC) ont été, pour elle ne saurait remplacer le rôle étendu aux perla plupart, directe- central de l’Etat haïtien et des sonnes déplament intégrées aux bailleurs publics internationaux cées et sanscliniques de MdM dans les quartiers sinistrés et les camps. abri. Médecins du Monde, aux côtés du ministère de la Santé et des associations Accueillant les malades sous une tente haïtiennes, demande à ce que l’accès d’isolement, nos équipes prennent en gratuit aux soins, au moins pour les plus charge les cas modérés et transfèrent les vulnérables, soit financé durablement par cas sévères vers des CTC. Elles sillonnent également les communautés pour sen- les bailleurs internationaux.
© Lahcène Abib
haïti : s ortir de la dépendance humanitaire
w consultations médicales plus de
580 000
dont 800 actes chirurgicaux, depuis le séisme 9 250 consultations médicales réalisées en moyenne chaque semaine (incluant la vaccination), dont 20 % pour les enfants de moins de cinq ans et 12 % pour des femmes enceintes.
w les dons reçus
18,8 millions d’euros
reçu par le réseau international de Médecins du Monde 10,4 millions d’euros pour les dons privés (particuliers, fondations privées...) 8,4 millions d’euros de subventions publiques. Plus de 11,5 millions d’euros ont déjà été dépensés en Haïti par Médecins du Monde depuis le 12 janvier (jusqu’au 1er novembre) et 7,3 millions sont engagés pour la fin de l’année 2010 et pour l’année 2011.
w les équipes engagées avant le séisme 85 membres de Médecins du Monde dont plus de 80 % de personnel haïtien dans la 1ère phase d’urgence 391 personnes 1 268 membres de Médecins du Monde dont 95 % sont Haïtiens
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un an après
68
volontaires internationaux et 1 200 Haïtiens dont 319 d’entre eux travaillent pour le ministère de la Santé mais reçoivent un soutien financier temporaire de MdM. L’épidémie de choléra a entrainé un large renforcement des équipes médicales et sociales.
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© Steven Wassenaar
Ici : l es missions en France L’année 2010 marque une étape supplémentaire dans les difficultés d’accès aux soins et le rejet des plus vulnérables.
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lobalement, la fréquentation des centres de santé de MdM a augmenté de 17 % avec une augmentation de 30 % des mineurs. Les données 2010 de l’Observatoire France de MdM ont aussi montré que plus de 98 % des patients vivent au-dessous du seuil de pauvreté et dans une logique de survie. 80 % des patients n’ont aucune couverture maladie, alors qu’ils y ont droit. Et, on observe un retard de recours aux soins dans 22 % des cas pour des raisons essentiellement administratives (complexité des démarches) et sécuritaires (peur du déplacement).
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La santé publique et l’accès aux soins sont remis en cause : la politique migratoire et ses expulsions systématiques ont des effets néfastes sur la santé et conduisent à des ruptures de soins. Ainsi, en 2010, les expulsions de familles rroms, ont entraîné des ruptures de traitement pour des patients atteints de maladies chroniques telles que la tuberculose, ainsi que l’interruption de vaccinations contre la rougeole d’enfants, alors que l’épidémie est de retour en France et en Europe. De la même manière, le harcèlement et les renvois de migrants extracommunau-
taires en situation irrégu- MdM a lancé en 2009 des actions jurilière, à Calais et Dunkerque, diques à Mayotte pour permettre l’accès aux soins des enfants de personnes sans se sont intensifiés tandis papiers ou des mineurs isolés non pris que leurs conditions de en charge par l’aide sociale à l’enfance vie se dégradent encore. à Mayotte avec et qui n’ont pas de sécurité sociale. En 19 000 expulsions, ce sont souvent des décembre 2010, une familles qui sont décision de justice séparées, des Les personnes reçues ont fortement symbolique enfants qui surrecours aux soins avec retard : a affirmé pour la previvent loin de mière fois en France l e u r s p a r e n t s ce retard a doublé entre 2007 r e n v o y é s a u x et 2009 passant de 11 % à 22 % l’affiliation directe d’un mineur à une caisse de Comores. De sécurité sociale et reconnu une violation de plus, l’accès aux soins de ces populations la Convention internationale des droits de a été encore réduit avec la modification des conditions d’obtention de l’aide médi- l’enfant (Cide) par certaines des dispositions en vigueur à Mayotte. cale de l’État (AME). Le droit au séjour des étrangers malades a aussi été remis en question. Leur renvoi dans leur pays, où ils ne peuvent se faire soigner est synonyme de mort pour nombre d’entre eux. En matière d’innovation, et pour faire face aux épidémies d’hépatite C et de VIH, MdM est intervenu pour favoriser l’utilisation de tests de dépistage rapide du VIH en France. Un arrêté ministériel favorable à leur mise en place a finalement été publié en novembre 2010. MdM reste très impliqué sur la prévention et le dépistage des infections sexuellement transmissibles et de la tuberculose.
Sur le terrain, auprès des sans-domiciles fixes, MdM a continué de témoigner du manque de lieux d’hébergement d’urgence et de logements pérennes adaptés à la diversité des profils, des parcours de vie et des besoins des personnes. Par ailleurs, nos équipes continuent d’apporter un soutien médico-social dans les squatt où de plus en plus de personnes trouvent un lieu de vie faute d’un logement stable. MdM continue d’intervenir en France auprès des populations les plus vulnérables tout en défendant une conception solidaire du soin et en militant pour le respect des impératifs de santé publique.
2 000 bénévoles 28 160 patients accueillis
+17 %
21 Caso 38 606 consultations
+30 %
de patients reçus en consultations médicales entre 2007 et 2009
dans les ...
de mineurs reçus par rapport à 2008
médicales
82 actions mobiles de proximité
Colombes
La Plaine-Saint-Denis
Saint-Denis
près de chez eux. Tous ces enfants n’ont pas la chance d’être accompagnés de leurs parents. Depuis 1988, la présence des bénévoles de la mission parrainage de Médecins du Monde a apporté un soutien affectif à plus de 1600 enfants isolés.
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Parrainage De nombreux enfants, souvent de milieux défavorisés, venant de France et du monde entier, sont régulièrement hospitalisés dans les établissements de la région parisienne ou de Guyane pour des pathologies qui ne peuvent être traitées
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LE Réseau international Le réseau international compte 14 associations. Chacune de ces associations est dirigée par un conseil d’administration inscrit dans la législation de son pays d’implantation.
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» Contact : dri@medecinsdumonde.net
+ 33 1 44 92 14 80 www.mdm-international.org
© Oliver Jobard
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L
a direction du réseau international (DRI) a pour mission de coordonner et de développer le réseau international de Médecins du Monde sous l’impulsion de MdM France et de MdM Espagne, les deux plus importantes associations du réseau. Forte d’une équipe de 6 personnes basées à Paris et Madrid, la DRI accompagne les différentes associations MdM dans leurs développements institutionnels respectifs en fonction de leurs besoins et moyens. Tout au long de l’année 2010, la DRI a conduit des visites de terrain et organisé des rencontres d’échanges techniques et politiques, qui ont chacune permis d’appuyer des initiatives communes et de faciliter la coordination, la concertation et la communication au sein du réseau. La première moitié de l’année 2010 a demandé une très forte mobilisation de l’équipe au service du réseau interna-
tional. Les défis ont été nombreux avec le tremblement de terre en Haïti, les inondations au Pakistan, mais aussi la crise économique mondiale frappant partout les plus vulnérables. La mise en commun de moyens humains, financiers et logistiques a permis au réseau international de mieux gérer ses actions. La mobilisation des ressources financières est un défi en ces temps de crise économique. MdM a décidé d’étendre ses possibilités de financement à l’international, par l’ouverture en 2011 d’une structure à New-York. En 2010, le réseau international de MdM, toutes associations confondues, a mis en place 356 programmes dans 78 pays. Les associations du réseau international de Médecins du Monde mettent en œuvre sur les cinq continents des programmes visant à rétablir ou, bien souvent, tout simplement permettre, l’accès aux soins des populations les plus vulnérables.
En 2010,
le réseau nternational de Médecins du Monde a mis en œuvre :
185 programmes internationaux dans... 64 pays 171 projets nationaux dans... 14 pays » Allemagne » Argentine » Belgique » Canada » Espagne » France » Grèce » Italie » Japon » Pays-Bas » Portugal » Royaume-Uni » Suède » Suisse
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médecins du monde s’engage sur des principes de gestion financière
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Contrôles par des organismes externes MdM est soumis au contrôle de la Cour des Comptes et les comptes de l’association sont certifiés par le commissaire aux comptes, le cabinet Deloitte. Des audits approfondis sont menés par les bailleurs de fonds publics français, européens (notamment ECHO, l’agence humanitaire de l’Europe) ou internationaux, comme les Nations unies.
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Le Comité des donateurs MdM s’appuie sur un comité des donateurs indépendantqui analyse et interroge régulièrement le travail de l’association.
Le périmètre financier Le périmètre financier de MdM France comprend également les associations du réseau sur lesquelles MdM France exerce un contrôle financier direct : MdM Allemagne, MdM Japon, MdM Pays-Bas, MdM Royaume-Uni et MdM Suède. Le rapport financier très détaillé de l’association est accessible sur le site internet : www.medecinsdumonde.org
© Martin Courcier
Rigueur de gestion et transparence financière MdM est agréé par le Comité de la Charte du don en confiance et s’attache tout particulièrement à respecter les principes du Comité de la Charte, dont la rigueur de gestion et la transparence financière.
bilan 2010 Actif
net 2010
net 2009
Actif immobilisé Immobilisations incorporelles
76 485
106 419
Immobilisations corporelles
3 827 511
3 675 341
Immobilisations financières
893 663
832 220
4 797 659
4 613 980
39 364 685
40 512 962
368 047
257 476
39 732 732
40 770 438
44 530 391
45 384 418
2010
2009
Total I Actif circulant Comptes régularisation (charges constatées d’avance) Total II
Total actif PASSIF FONDS PROPRES
15 394 304
14 646 774
(-) DEFICIT ou (+) EXCEDENT
2 059 729
782 455
TOTAL I
17 454 033
15 429 228
323 450
532 513
5 525 923
4 207 000
DETTES
11 037 269
10 629 169
COMPTES REGULARISATION (produits constatés d’avance)
10 189 717
14 586 508
44 530 391
45 384 418
PROV. RISQUES ET CHARGES FONDS DEDIES
TOTAL PASSIF
La réserve générale de l’association affectée à l’ensemble des missions sociales reste à un niveau important et représente environ 3 mois d’activités. Cela permet une autonomie et une indépendance financière vis-à-vis de son objet social.
ANALYSE DU BILAN 2010 au 31 décembre 2010 correspondent à trois mois d’activités. L’excédent de 2 M€ réalisé en 2010, soit 3 % du budget, s’explique par un afflux de dons lié au séisme ayant frappé Haïti. Le budget voté en 2011 prend en compte l’accroissement des besoins apparu en 2010 et intègre un léger déficit sur l’exercice.
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Le bilan présente la situation patrimoniale de l’association au 31 décembre 2010. Le bilan de MdM est sain et permet à l’association d’exercer son activité dans une logique de pérennité et de qualité. L’actif circulant de 39,7 M€ est nettement supérieur au passif exigible de 21,2 M€. Les réserves de l’association, ainsi que la trésorerie disponible
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Le compte d’emploi annuel des ressources EMPLOIS
52 285 713,14
26 299 637,08
2 - FRAIS DE RECHERCHE DE FONDS
10 494 903,51
10 101 249,02
I - TOTAL DES EMPLOIS DE L’EXERCICE INSCRITS AU COMPTE DE RéSULTAT II - DOTATIONS AUX PROVISIONS
3 690 650,78
2 018 495,50
66 471 267,43
38 419 381,60
15 000,00
III - ENGAGEMENTS A REALISER SUR RESSOURCES AFFECTEES
3 477 342,77
IV - EXCEDENT DE RESSOURCES DE L’EXERCICE
2 059 728,66
TOTAL GENERAL Missions sociales
72 023 338,86 7 357 781,84
Frais de recherche de fonds
0
Frais de fonctionnement et autres charges
0
TOTAL (bénévolat, prestations en nature, volontariat) * auprès du public et consommées sur l’exercice
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affectation des ressources collectées *
1 - MISSIONS SOCIALES
3 - FRAIS DE FONCTIONNEMENT
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2010
7 357 781,84
Les ratios d’emplois 2010 L’analyse du compte d’emploi des ressources permet d’établir les ratios de dépenses de l’association. Ceux-ci n’intègrent quasiment aucune clé de répartition des charges et sont calculés sur la base du « total des emplois de l’exercice inscrits au compte de résultat (Total -1) » du compte d’emploi des ressources (cf. tableau ci-contre). Les missions sociales Elles représentent 78,7 % des emplois en 2010, soit 52 M€. Les missions sociales comprennent l’ensemble des programmes en France et à l’international, l’ensemble des services du siège liés à la coordination des programmes et l’ensemble des dépenses liées à la communication. Les frais de recherche de fonds Ils représentent 15,8 % des emplois, soit 10,5 M€. L’association maintient un niveau significatif de frais de recherche de fonds, afin de développer les ressources générées auprès du public, des fondations et entreprises privées et des institutions publiques. Les frais de fonctionnement Ils représentent 5,5 % des emplois de l’association.
ressources
2010
suivi des ressources collectées *
R eport des ressources collectées auprès du public non affectées et non utilisées en début d’exercice 1- RESSOURCES COLLECTEES AUPRES DU PUBLIC 2 - AUTRES FONDS PRIVES 3 - SUBVENTIONS ET AUTRES CONCOURS PUBLICS 4 - AUTRES PRODUITS I - TOTAL DES RESSOURCES DE L’EXERCICE INSCRITES AU COMPTE DE RéSULTAT II - REPRISES DES PROVISIONS
42 050 531,00
6 621 174,43 42 050 531,00
2 979 310,20 23 896 688,71
Les dons et les legs En 2010, les dons et legs ont représenté 61 % des ressources de MdM. 380 000 donateurs ont fait un don pour un montant total de 36 M€, en croissance de 25 % par rapport à 2009, en grande partie en raison du séisme d’Haïti. Le montant des legs est de 4,4 M€. Les subventions publiques Celles-ci représentent 34 % des ressources. Plus de la moitié d’entre elles proviennent de l’Union européenne, sous forme d’aide humanitaire, à travers l’agence humanitaire ECHO ou l’agence d’aide au développement.
714 325,96
69 640 856, 24 224 063,18
Les subventions privées Elles représentent 4 % des ressources et proviennent des fondations ou des entreprises privées.
III - R EPORT DES RESSOURCES AFFECTEES NON UTILISEES DES EXERCICES ANTERIEURS
Pour financer ses actions MdM s’appuie sur :
2 158 419,44
IV - VARIATION DES FONDS DEDIES COLLECTEES AUPRES DU PUBLIC (cf. tableau des fonds dédiés) TOTAL (I+II+III+IV)
48 617,50
72 023 338,49
42 099 148,50
VI - Total des emplois financés par les ressources collectées auprès du public
38 419 381,60
Solde des ressources collectées auprès du public non affectées et non utilisées en fin d’exercice Bénévolat Prestations en nature Dons en nature
TOTAL * auprès du public et à utiliser sur l’exercice
3 713 593,14 0,00 423 128,70 3 221 060,00
7 357 781,84 91% des dons reçus en 2010 ont été utilisés dans l’année.
MdM a pour principe de ne pas affecter les dons et de mutualiser sur l’ensemble des missions les fonds reçus, sauf indication spécifique du donateur. Ce principe clair permet d’intervenir en fonction des besoins réels sur le terrain et non en fonction de considérations financières ou de la forte médiatisation de situations d’urgence. Nous partageons et réaffirmons régulièrement ce principe de mutualisation avec nos donateurs et ceux et celles qui soutiennent nos actions.
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Volontariat
10 300 941,70
La mutualisation des dons : un principe permanent
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le modèle économique de Médecins du monde
Le compte d’emploi des ressources met l’accent sur le modèle économique de l’association.
Médecins du Monde est une ONG médicale de solidarité en France et à l’international, qui réalise en direct des programmes de soins et des actions de témoignage. Selon les contextes, notamment dans les conflits armés ou lors de grandes catastrophes naturelles, la réalisation des programmes nécessite des moyens financiers importants.
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Les ressources de l’association sont composées en majorité de produits issus de la générosité du public, sous forme de dons et de legs pour 42 M€, et sous forme d’engagements bénévoles, de volontariat à l’international ou de dons en nature, valorisés à 7 M€ en 2010.
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Afin d’amplifier l’impact auprès des populations vulnérables, d’assurer la pérennité de ses actions et de garantir un volume important d’activités, l’association a décidé de faire appel à des institutions publiques ou à des fondations et entreprises privées, sous forme de subventions. Les dons contribuent à la coordination permettant d’assurer la qualité et l’efficacité des programmes menés par MdM. Le compte d’emploi des ressources fait apparaître que la générosité du public permet non seulement de financer directement les programmes, mais a également un effet multiplicateur pour réunir des fonds publics complémentaires et financer ainsi des actions plus nombreuses et de plus grande envergure.
Répartition des ressources
61 % générosité du public
34 % subventions publiques
4 % subventions et autres fonds privés
Répartition des EMPLOIS
78,7 % Missions Sociales
15,8 % FRAIS DE recherche de fonds
5,5 % FRAIS DE fonctionnement
1 %
Toutes les informations de ce document sont issues des rapport moral, d’activités et financier de l’année 2010, disponibles sur le site internet www.medecinsdumonde.org ou obtenus sur simple demande écrite.
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© Marie-Pierre Buttigieg
autres
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Nos principales mobilisations en 2010
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2010, une année particulière pour MdM puisque l’association fêtait ses 30 ans d’actions et de témoignages.
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à cette occasion, elle lance une nouvelle campagne « On est tous Médecins du Monde » qui illustre quatre de ses combats et le soutien apportée par ses donateurs : la prévention du sida, la lutte contre les violences faites aux femmes, l’aide aux migrants et l’action d’urgence. Au mois de novembre, l’ONG dresse le portrait de quatre personnes, bénéficiaires de ses programmes dans le webdoc « La vie à sac » conçu par l’agence CAPA.
maquilas au Guatemala et en installant à Paris l’exposition photographique « Femmes après-coup » qui regroupe des témoignages audio et vidéo de sept femmes victimes de violences. Elle lance également, au mois d’avril, la campagne « Non-assistance à mère en danger » avec Oxfam et Action For Global Health à l’occasion du sommet sur les Objectifs du millénaire pour le développement. Cette campagne, qui a permis de récolter plus de 10 500 signatures, s’est clôturée par une action, place du Trocadéro au mois de septembre.
Au mois de février, l’association montre la réalité des conditions de vie des personnes sans-papiers en Europe avec l’exposition Exil-Exit qui regroupe témoignages de migrants et photos d’Olivier Jobard. Médecins du Monde témoigne des violences faites aux femmes en publiant une enquête sur la santé des travailleuses des
Témoigner des conditions de vie et du non accès aux soins des personnes que nous accompagnons, leur donner sans la déformer, une parole qu’elles n’ont jamais : savoir alerter les plus indifférents, c’est l’autre mission de MdM, audelà du soin.
© Lâm Duc Hiên
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1 du 4 au 20 février Exposition photographique L’exposition « Exil, Exit ? » lève le voile sur la réalité des personnes sans papiers notamment grâce aux témoignages de migrants et aux photos d’Olivier Jobard.
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3 juin Campagne publicitaire À l’occasion de ses 30 ans, MdM présente sa nouvelle campagne publicitaire « On est tous Médecins du Monde ».
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2 8 mars Guatemala, maquila À l’occasion de la journée internationale de la femme, MdM dénonce les violences faites aux femmes qui travaillent dans les usines de textile et d’agroalimentaire du Guatemala.
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4 du 4 au 20 février Flash mob Les acteurs de la campagne « Non-assistance à mère en danger » organisent une flash mob pour sensibiliser Nicolas Sarkozy au problème de la mortalité maternelle dans certains pays du monde.
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photo couverture _Lahcène Abib // maquette _Aurore Voet
© Katrijn Van Giel
Médecins du Monde et son Conseil d’Administration remercient vivement les donateurs et les contributeurs privés et publics qui permettent chaque année à l’association de soigner ceux que le monde oublie peu à peu.
Médecins du Monde 62 rue Marcadet 75 882 Paris cedex 18 Tél : 01 44 92 15 15 – Fax : 01 44 92 99 99 http : www.medecinsdumonde.org CCP N° 1144 Z Paris
Président : Dr Olivier Bernard Trésorier : Dr Thierry Brigaud
Contact Comité des donateurs comitedonateurs.mdm@club-internet.fr