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Enfance vulnérable
En France, plus de 3 millions d’enfants vivent sous le seuil de pauvreté. 31 000 sont sans domicile et 9 000 environ vivent en bidonvilles. Parmi eux, de nombreux mineurs non accompagnés (MNA1) survivent dans des conditions de grande précarité.
La question de l’enfance vulnérable est un sujet majeur au sein des programmes de Médecins du Monde en France : 9 % des personnes reçues dans les Caso en 2020 sont mineures – 3 % d’entre elles sont âgées de moins de 5 ans. 674 MNA ont été reçus dans le cadre des programmes dédiés et dans les Caso2 .
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De même, une grande partie des personnes vivant en bidonville accompagnées par nos équipes sont des familles avec enfants. Nos équipes sont également amenées à rencontrer de plus en plus de familles, de femmes seules avec enfants ou de MNA parmi les personnes vivant à la rue ou en squat.
ENFANTS ET ADOLESCENTS NON ACCOMPAGNÉS
En 2019, parmi les 272 millions de personnes exilées dans le monde, 33 millions étaient des enfants. Certains sont seuls, sans parents. Les raisons pour lesquelles ils se retrouvent sur les routes de l’exil sont multiples et souvent cumulatives : fuyant les conflits, les violences ou les discriminations, ils cherchent un avenir meilleur. Certains ont de la famille en Europe qu’ils viennent rejoindre.
Les MNA sont des enfants en danger qui doivent être protégés au titre de la protection de l’enfance, sans discrimination. Or, dès leur arrivée en France, ils sont confrontés au rejet, à la suspicion, à la remise en cause de leur identité, de leur âge, de leur histoire. Sur la base d’évaluations sociales sommaires, subjectives et inadaptées, et alors même qu’ils ne bénéficient pas de mesures de protection minimales, ils se trouvent exclus de toute prise en charge. En attendant une décision judiciaire, qui, pour plus de la moitié d’entre eux, reconnaîtra leur statut de mineurs en danger, ils sont livrés à eux-mêmes, sans accompagnement autre que celui des associations et collectifs citoyens.
Chez Médecins du Monde, nous rencontrons des enfants démunis, perdus, abîmés par leurs parcours de vie, leurs parcours migratoires, les conditions d’accueil en France. Ils constituent un public fragilisé, surexposé à des risques sanitaires et aux troubles post-traumatiques.
Nos équipes les accompagnent pour leur offrir une écoute bienveillante, un accès aux soins et une aide à la reconnaissance de leurs droits. L’association plaide pour la reconnaissance de leur statut d’enfants en danger et demande que soient prises toutes les mesures nécessaires pour les protéger, leur permettre d’accéder à la santé et à l’éducation, et leur assurer un avenir.
La crise sanitaire n’a pas amélioré la situation de ces enfants, les dispositifs permettant la reconnaissance de leur minorité et leur prise en charge ayant vu leur fonctionnement fortement perturbé.
1. L’expression « MNA » désigne une personne âgée de moins de 18 ans, qui n’a pas la nationalité française et qui n’est pas accompagnée de ses représentants légaux sur le territoire français. 2. Les mineurs non accompagnés sont pour la plupart des garçons âgés entre 16 et 17 ans, mais on rencontre de plus en plus de filles et de très jeunes mineurs non accompagnés. Les principaux pays d’origine sont ceux d’Afrique subsaharienne mais également l’Afghanistan, le Pakistan, le Bangladesh, l’Érythrée, le Soudan, l’Angola, la Somalie, la Syrie, l’Irak et l’Europe de l’Est.