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DESIGN & ARCHITECTURE

NUMÉRO 78 | DÉCEMBRE / JANVIER 2011 -2012

CHF 5.-

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Black & White ÉLOGE DE L’OMBRE OU ACCENT DE LUMIÈRE, CERTAINES RÉALISATIONS DÉTERMINENT LES VIBRATIONS DU BLANC LUMINEUX OU LA FORCE DU NOIR. PISTONS & ENGRENAGES

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Maserati, Big Bang pour le Kubang

CORTEX

GOD SAVE

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SO GOUDE ! DE LA MODE À LA PUBLICITÉ, AU SPECTACLE VIVANT, JEAN-PAUL GOUDE, LE CRÉATEUR D’IMAGES, A SU IMPOSÉ SON IMAGINAIRE FOISONNANT.

THE

DANDY

40 ANS DE CARRIÈRE ET DES PROJETS PLEIN LA TÊTE, PAUL SMITH, LE CRÉATEUR «SO BRITISH» QUI A RHABILLÉ L’ESTABLISHMENT ROCK ET POLITIQUE SE LIVRE AVEC UNE ÉNERGIE PLEINE DE MALICE. PAGE

32 © Sandro Sodano

INTERVIEW

190 YEARS AGO

A MAN BET ON HORSES AND CHANGED WATCHMAKING FOREVER .

S’INFILTRER

CALIBRÉE

PISTE

TOUS DES PASSAGERS

L’ATOUT D’UNE GRANDE

AU SOMMET

CORTEX

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PISTONS & ENGRENAGES

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ÉVASION

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WWW.MONTBLANC.COM

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CHAQUE

ROLE X

EST

SYMBOLE

D’E XCELLENCE .

L’ E X P L O R E R

II

AC C O M PAG N E L E S P L U S G R A N D E S E X P L O R AT I O N S D E P U I S 1971 . S O N AIGUILLE ET SA LUNET TE GR ADUÉE OFFRENT L’AFFICHAGE 24 HEURE S INDISPENSABLE AUX SPÉLÉOLOGUES ET AUX EXPLORATEURS POL AIRES POUR

LEUR

PERMETTRE

DE

DISTINGUER

LE

JOUR

DE

LA

N U I T.

D A N S S O N B O Î T I E R É L A R G I D E 4 2 M M , L A N O U V E L L E E XPLORER II DEMEURE

L’ I N S T R U M E N T

IDÉ AL

POUR

ALLER

TOU JOUR S

PLUS

LO IN, L À OÙ PER S O NNE NE S’ E S T JA M A I S EN CO R E AV EN TUR É .

l ’ e x pl or er ii

bucherer.com

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ÉDITO

L’INCARNATION DU MÂLE Quand la moitié de votre nom est constitué d’un mot anglais, en l’occurrence «Life», il est un peu fatal, un jour, d’investiguer outre-Manche, là même où la population masculine est capable de manier l’élégance avec humour (à moins que cela ne soit l’inverse). C’est la raison pour laquelle, pour ce numéro, nous tenions à avoir un invité de marque : Sir Paul Smith en personne dont la classe est si manifeste qu’elle mérite la mention «internationale». Éh oui, rien que ça, me direz-vous ! Effectivement, le créateur, photographe, designer, natif de Nottingham, anobli par la reine en 2000, est un infatigable gentleman anglais - nous convoitons d’ailleurs secrètement et depuis toujours son détachement malicieux - qui, perpétuellement à l’affût d’une idée, n’a de cesse de réinventer son image pour mieux fuir les écueils de la ringardise et du jeunisme. À la tête de quelques 230 boutiques dans le monde et 282ème au hit-parade des 1 000 Britanniques les plus riches, il nous a montré, lors de notre rencontre, ô combien

TEAM ÉDITION Editeur Mediacity SA, rue Saint-Martin, 9 CH-1003 Lausanne, tél. 021 552 33 05, fax 021 21 312 39 65, info@mediacity.ch, www.mediacity.ch

Directeur de la publication, CEO Eric Valette, e.valette@mediacity.ch Responsable d’édition Caroline Spir, c.spir@mediacity.ch Rédaction Jérôme Ballet, Franck Belaich, Louise Blanes, Paul-Henry Bizon, Julien Chièze, Joséphine David, Evelyn Dawson, Camille Gobet, Emanuelle Künzler-Reisser, Ronan Lamy, Charlotte Marlier, Martine Pavia, Max Robert, Félix Roos-Gilet, Franck Scaglione, Christophe Séfrin, Gaëlle Sinnassamy, Renzo Stroscio, Pierre Thaulaz, Marie-Caroline Thomas, Maxine Zoé Wattam

il est un dandy, un dandy cool dont la liberté de parole est aussi la garantie de son indépendance. Preuve qu’il est encore possible de réussir sans dégainer la brosse à reluire. Une sorte de masterclass du chic anglais qui apporte aussi un démenti à cette phrase d’Oscar Wilde : «En Angleterre, rien n’est fait pour les femmes, même pas les hommes». Mais trève de digression, si Paul Smith s’attache aussi bien à soigner son apparence autant que la vôtre, messieurs, il n’en demeure pas moins viril pour autant. À ce propos, au hasard (ou pas) de votre lecture, vous tomberez (pile-poil !) certainement sur notre article consacré à cette expression si masculine. Dès lors, nous pourrions aussi vous interroger sur cette question existentielle : aujourd’hui, qu’est-ce qu’un homme viril ? Sans tomber dans les clichés machistes désuets, à la rédaction, nous en avons une certaine idée. Comme le dit si bien notre journaliste, Charlotte Marlier, «loin d’un modèle unique et archaïque remis en cause, la virilité serait un mélange de plusieurs masculinités». Ces quelques pages vous permettront alors de trouver la vôtre ! Caroline Spir

Création & réalisation maquette Philippe Caubit & Ludovic Bondu www.tylerstudio.com Secrétaire de rédaction François Bocquier - FryBoc Presse Publicité Bastian Roncalli, b.roncalli@mediacity.ch

ET AUSSI...

Imprimerie Kliemo Printing Copyright © La rédaction décline toute responsabilité pour les manuscrits et photos qui lui sont envoyés directement. Les textes des journalistes hors de la rédaction ne peuvent engager la responsabilité du magazine. Toute reproduction, même partielle, des articles et illustrations publiés est interdite, sauf autorisation écrite de la rédaction. Vente en kiosque 5 francs (TVA 2,5% incluse) ISSN 2235-3208

REBELLE

LA VIRILITÉ

MYLÈNE JAMPANOI

HOMME, SWEET HOMME ?

GRAND GARÇON

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PASSÉ-(RE)COMPOSÉ JEUX VIDÉO PAGE

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Bouquins S’ABANDONNER À LA LECTURE…

C. GOBET

Marcel Broodthaers, Tour de Babel, 1966 Bois, verre, ouate, imprimés, 95x50x50 cm Don en 1966 de la New Smith Gallery, Bruxelles, Musée cantonal des Beaux-Arts, Lausanne

Inspirtations

ENTRE DEUX RÉVEILLONS, L’OCCASION DE DÉLAISSER LES ÉCRANS ET DE FEUILLETER QUELQUES BOUQUINS… IL Y EN A POUR TOUS LES ESPRITS !

L’un chante, l’autre photographie. Complices depuis leur tendre enfance, Matthieu Chédid et Lisa Roze se sont rencontrés à l’âge de onze ans et depuis, ils ne se sont plus quittés. Quant à l’adolescence, l’un prend une guitare, l’autre prend un appareil photo. Depuis, on connaît la suite… Présente dès le premier album de M, l’avatar de Matthieu, Lisa a participé à l’élaboration du personnage, a accompagné Matthieu et photographié M ou l’inverse selon les jours et les endroits. Toujours est-il qu’elle est sans doute la personne qui connaît le mieux sa part de mystère et son univers où se mêlent lunettes extraordinaires, coupes de cheveux insensées, chapeaux fous et chansons top. «Nous avons en commun l’amour du beau, de l’utile et des couleurs vives», explique le musicien. Alors, de cette amitié est né un «Livre extraordinaire». Outre une belle compilation d’images farfelues (archives, prises de vue inédites, photos en 3D, etc.) qui balaie l’étendue de la planète M, le livre joue, à l’image de ces trublions, avec les lettres de l’alphabet, de A comme «Avant» à Z pour «Zizi», en passant par le G de «Guitares» et le R de «Rencontres». Sans compter que le coffret comprend une ribambelle de «goodies» : des cartes postales, des photomatons, des lunettes, des collages, un cahier de coloriage et même un pop-up… Réjouissant ! «Le livre extraordinaire de -M-», de Matthieu Chedid et Lisa Roze, aux éditions Flammarion, environ 40 francs.

© J.-C. Ducret

ONIRIQUE

DIABOLIQUE D

P Pour l’éclat du... rire ! d CONVERSATIONS INTIMES À Hollywood, il y a ceux qui marquent les écrans et les esprits, et ceux qui passent inaperçus, après quelques navets et gros flops. Martin Scorsese fait partie des premiers. Le réalisateur prend les jeunes premiers - De Niro, Di Caprio - et projette des films qui font un tabac : «Mean Streets» et la mafia de Little Italy, «Taxi Driver», «Les Affranchis» ou encore «Aviator». Richard Schickel, auteur, éditeur, scénariste, réalisateur et producteur, a donné rendez-vous à Scorsese pour aller au-delà de l’écran et pénétrer dans les coulisses de l’esprit du réalisateur. On découvre ainsi l’œuvre et l’artiste, des anecdotes de son quotidien, sa personnalité et ses passions, et le regard aiguisé qu’il porte sur la société américaine. Une rencontre que l’on savoure d’une traite, comme un bon film.

ANTIHÉROS Dès les premières lignes, on se figure sans peine l’antihéros de Karin Slaughter, «Tanguy» repoussant et esseulé, éternel souffre-douleur de tous ceux qui l’entourent : de sa mère chez qui il vit encore, de ses anciens camarades de classe devenus ses collègues, de son assistante qui le harcèle et du quidam qui croise son chemin par hasard. On aurait presque pitié. Mais au fil du récit, c’est un sentiment d’agacement et de dégoût qui se développe à l’encontre de Martin Reed, flasque, incapable de réagir à quoique ce soit et de se battre pour sauver sa peau. Même lorsqu’il est accusé d’un meurtre qu’il n’a pas commis… Une lecture à l’image de son personnage principal, sans trop d’émoi ni prises de tête.

«Conversations avec Martin Scorsese», de Richard Schickel, Sonatine Editions, 2011, 300 pages.

Le Musée des Beaux-Arts à Lausanne présente «Incongru. Quand l’art fait rire», pr une exposition qui, en plus d’exciter un nos zygomatiques, explore la picturalité no du rire et l’humour des hommes mettant ainsi en lumière la «relation difficile» ai mais existante entre ces deux domaines. m En effet, si l’art est considéré comme une affaire grave et sérieuse (car idalisé un par le beau), le rire, lui, longtemps confiné pa au grotesque et à la caricature, peut être considéré comme dégradant dans les arts co visuels. Pour autant, pour le meilleur vi et pour.. le rire, de nombreux artistes se sont intéressés à ce phénomène physique et à ses facteurs déclencheurs. Et, c’est précisément cet intérêt qui a permis de mettre en avant cette «incongruité». Articulée en sept chapitres, l’exposition réunit plus de 80 artistes. Des peintures aux sculptures, dessins, gravures en passant par les photographies et autres vidéos, de nombreuses disciplines sont représentées dans l’enceinte du Musée avec des œuvres (accessibles à tous les publics) datant du XVIIe siècle à aujourd’hui. De la caricature aux gestes traditionnels qui font rire en passant par le rire grinçant voire l’humour noir, voilà une expo d’art où l’on peut pouffer, ricaner, et s’esclaffer à souhait ! «Incongru. Quand l’art fait rire», jusqu’au 15 janvier 2012 au Musée cantonal des Beaux-Arts à Lausanne, www.mcba.ch

© Nora Rupp, MusÈe des Beaux-Arts, Lausanne

«Pas de pitié pour Martin», de Karin Slaughter, Le Livre de Poche, 2011, 152 pages.

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© Jean-Paul Goude

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Provocateur M.-C. THOMAS

Exposition

SO GOUDE !

du chirurgien-artiste touche-à-tout que le Musée des Arts Décoratifs rend hommage. Baptisée «Goudemalion», cette première rétrospective revient sur plus de 40 ans d’effervescence artistique et célébre ainsi l’oeuvre hors-norme de ce visionnaire déluré autour d’une installation théâtrale mêlant dessins inédits, objets personnels, clichés intimes et créations originales, essentiellement des femmes, que l’artiste a aimées. Et qu’il a découpées, allongées, déstructurées, métamorphosées à l’envi dans son travail de plasticien et de publicitaire, un art qu’il a même appelé la «french correction». Cette exposition intiée par un parcours chronologique dans l’espace et le temps en trois parties montre comment

LE MUSÉE DES ARTS DÉCORATIFS DE PARIS REND HOMMAGE AU CULTISSIME FAISEUR D’IMAGES ET TRANSFIGURATEUR DE MUSES, JEAN-PAUL GOUDE. UNE PREMIÈRE RETROSPECTIVE MAGISTRALE. SANS PLUS ATTENDRE, ON Y COURT ! de sa première autobiographie «Jungle Fever» - conçue en 1976 -, aux sagas publicitaires (Kodak, Chanel, Perrier, Citroën ou Guerlain) en passant par les variations sur Laetitia Casta pour les Galeries Lafayettes, c’est à l’éclectisme

«Goudemalion. Jean-Paul Goude, une rétrospective», jusqu’au 18 mars 2012, au musée des Arts Décoratifs, Paris I, www.lesartsdécoratifs.fr

© Jean-Paul Goude

Avec un nom pareil, rien de «bad» à craindre, que du bon. Et il y en a ! De la frise des «minets» pour le magasin Brummel dans les années 1960 à la direction artistique du mythique magazine américain «Esquire»,

cet homme, à la pointe de l’avant-garde, a toujours débordé du cadre tout en étant le témoin d’un génie marqué par la quête perpétuelle de la beauté, de la métamorphose comme de l’exaltation de la femme, plus particulièrement les créations nées de la rencontres entre le pygmalion et ses muses, Graces Jones, Toukie, Farida ou Kellie Everts... Il le dit lui-même : «La femme, c’est tout, je n’existe que par rapport à elle et à ce qu’elle pense de moi. Je ne veux pas la changer, je veux la faire aimer par les autres».Et au final, pour le dire façon «Jungle Fever», on y adhère sauvagement !

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S’infiltrer TOUS DES PASSAGERS

M.-C. THOMAS

Galerie

LE CENTRE DE LA PHOTOGRAPHIE À GENÈVE, PRÉSENTE EN SES MURS LES CLICHÉS CAPTIVANT DE CHRIS MARKER. À VOIR ABSOLUMENT. des murs invisibles et des frontières afin de faire face à la vie urbaine moderne». L’intellectuel engagé, féru d’informatique et d’Internet, nous invite à poser un autre regard sur ses passagers du métro dont la présence est presque surnaturelle. Ainsi, dans un décor a priori prosaïque, les femmes qu’il capture dans ses clichés ne sont plus de simples voyageuses, mais de véritables muses. Et en choisissant, parfois, de les exposer aux côtés de tableaux célèbres, le photographe ose un parallèle entre l’apparente banalité du métro et ce qu’elle peut révéler d’artistique voire de poétique. Preuve aussi qu’à 90 ans, l’homme conserve un regard vif.

Pierre Ardouvin, «Suspens», 2006 - Collection privée

«Passengers» de Chris Marker, jusqu’au 26 février 2012 au Centre de la photographie, rue des bains 28, à Genève, www.centrephotogeneve.ch

© MARC DOMAGE

Entre 2008 et 2010, Chris Marker, célèbre photographe et réalisateur, s’est rendu dans le métro parisien pour saisir furtivement la vie privée des usagers avec un téléphone portable et autres appareils. «Comme un parazzo bien intentionné», selon ses propres termes et surtout bien inspiré par le poème d’Ezra Pound - «L’apparition de ces visages dans la foule / Des pétales sur une branche noire humide» -, il s’est mis à collectionner ses «pétales», avec l’unique intention de restituer ses sujets sous leur meilleur jour, souvent imperceptible dans le flux du temps, afin qu’ils soient en accord avec eux-mêmes et leur vraie nature. Résultat ? Après avoir été la tête d’affiche des «Rencontres d’Arles - Photographie», l’artiste expose au Centre de la photographie, à Genève, une suite de portraits pris sur le vif qui illustrent les diverses manières dont «les gens créent

EMPATHIQUE

Échappée belle

© Chris Marker

L’évasion, c’est ce que s’empressent de vendre les voyagistes dès qu’un jour de congé se profile… Le bonheur pour tout un chacun serait donc de partir, et la geôle serait celle du quotidien avec des rêves en cartes postales ? Non sans humour et même de la cruauté, c’est précisément ce à quoi le français Pierre Ardouvin tente de répondre en exposant une majorité d’œuvres très récentes, dont des installations, un ensemble de collages et de dessins qui n’ont de cesse de rejouer le vase clos, l’enfermement et les impasses existentielles. «L’Évasion - Pierre Ardouvin», jusqu’au 15 janvier 2012 au Centre d’art de Fribourg, www.fri-art.ch.

PRODIGE

Le mâle aimé De lui, on connaît son visage angélique, son corps d’éphèbe et ses conquêtes, dont l’actuelle la sublime Eva Mendes. Énervant ? Ce n’est pas tout. Car Ryan Gosling réussit là où tant d’autres échouent : doubler un physique pour le moins attrayant d’un réel talent d’acteur. Sous ses airs de jeune premier blondinet, ce gars-là en a sous le capot ! Acteur mais aussi producteur et compositeur, il se fait remarquer dès 2001 en interprétant un juif néo-nazi dans «Danny Balint». Il travaille ensuite avec Barbet

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Schroeder, Nick Cassavetes et Marc Forster avant d’incarner un procureur crédible face à un Anthony Hopkins impérial dans «La Faille», en 2007. La même année, il est nominé à l’Oscar du meilleur acteur pour son rôle de prof junkie dans «Half Nelson». Mais c’est dans «Drive» du Danois Nicolas Winding Refn, Prix de la mise en scène au dernier festival de Cannes, qu’il explose littéralement. La critique est unanime, le public en redemande. Ryan Gosling y tient le rôle principal : celui d’un chauffeur solitaire et peu loquace qui se

meut en ange exterminateur. Habile, l’acteur joue intelligemment de l’ambiguité de son personnage. Visage lisse, regard doux, chacune de ses répliques siffle pourtant comme une balle. Il est tour à tour mélancolique, mystérieux, maléfique, carnassier, insaisissable et sans cesse affublé d’un blouson matelassé blanc satiné avec scorpion doré dans le dos, avec lequel tout homme ou presque serait ridicule. Pas lui. Son jeu est impeccable, ses choix libres et audacieux. Pas de doute, Ryan Gosling est du bois dont on fait les grands. J.D

© D.R.

C’EST LA NOUVELLE COQUELUCHE D’HOLLYWOOD, LE DERNIER PHÉNOMÈNE DE LA PLANÈTE CINÉMA : RYAN GOSLING EST DEVENU EN QUELQUES FILMS, DONT LE REMARQUABLE ET REMARQUÉ «DRIVE», L’ACTEUR LE PLUS BANKABLE DU MOMENT. À RAISON ?

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Montre avec indication linéaire de réserve de marche, boîtier en titane grade 5 avec fond saphir. Mouvement CORUM super-léger de forme baguette en titane (7 g).

Genève: #PVUJRVF $PSVN 1MBDF ,MÏCFSH t $MBSFODF SVF EV .BSDIÏ t Genève Airport: Airwatch Center Crans s/Sierre: $SBOT 1SFTUJHF t Montreux: ;CJOEFO (SBOE 3VF t Neuchâtel: Michaud, Place Pury Vevey: Lionel Meylan, 4 Place du Marché 01-35-agefi-01.FR.indd 7

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Surfer NETWORK

F. BELAICH

Internet

N’ASSISTE-T-ON PAS À L’ÉMERGENCE D’UNE «NOVLANGUE» ET D’UNE NOUVELLE FORME DE PENSÉE - FONDÉES PAR UN ANGLAIS MÂTINÉ D’INFORMATIQUE - QUE NOUS QUALIFIERONS DE «BULLET-POINT THINKING» ?

TOILE

Web-addicts Qui n’a jamais rêvé de faire le «Buzz» sur la «Blogosphère» en perpétuant le «Mème» ou en diffusant des «Hoax» ?! Entendez par là : «Qui n’a jamais rêvé de provoquer un ramdam médiatique sur les blogs, en perpétuant une information comme un running gag (entendez par-là un gag à répétition) ou en diffusant par e-mail un canular ?!». Pour mieux saisir le langage et les ficelles de la Toile, Titiou Lecoq - blogueuse, journaliste et romancière - et Diane Lisarelli journaliste, chroniqueuse et spécialiste du Web - ont rédigé l’«Encyclopédie de la Webculture». Un concentré du pire et du meilleur de l’Internet qui en fera rire plus d’un, et flipper bien d’autres ! L’occasion de se rendre compte que ce qui se passe IRL (In Real Life) souffre de ce qui se passe OTI (On The Internet) et de se rappeler qu’il y a une vie AFK (Away From Keyboard) ! «Encyclopédie de la Webculture», de Titiou Lecoq et Diane Lisarelli, Editions Robert Laffont, 2011, 320 pages. C.G.

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rien vu et m’intéresser plutôt à quelques éléments de l’organisation de la pensée qui, implicitement, guident la navigation. Mon hypothèse est la suivante : Existe-t-il une alliance «naturelle» entre la culture anglo-américaine, ontologiquement orientée vers une pensée de l’action et la logique informatique, orientée vers une pensée de l’instruction ? N’assiste-t-on pas à l’émergence d’une «novlangue» et d’une nouvelle forme de pensée - fondées par un anglais mâtiné d’informatique que nous qualifierons de «Bullet-Point Thinking» ? Ce «Bullet-Point Thinking», cette pensée PowerPoint qui procède

E-réputation, personal branding, community manager, cybersquatting, compte fake, page rank et klout… Parlez-vous Net ? Pensez-vous 2.0 ? Les technologies ne sont jamais des outils neutres. Non seulement elles témoignent de la culture qui les invente, mais elles doivent leur succès à la vitesse de leur appropriation et à la créativité avec laquelle les individus s’en emparent. En un mot, les technologies sont filtrées et infiltrées par la culture. La Toile a, de toute évidence, une pensée particulière et une langue propre. Chaque langue, au delà de sa physique, définit et impose, par son évolution historique, sa syntaxe et sa sémantique, ses accords et ses conjugaisons, un rapport au monde précis, et aux autres, spécifiques, un imaginaire, des logiques et raisonnements typés. Tout cela pour rappeler, à qui fait semblant de l’occulter, que depuis des dizaines d’années, tous les concepteurs du Web ou d’applications, les bricoleurs de standards et des logiciels, tous les pionniers de l’économie digitale, les entrepreneurs du Net et autres savants fous de la robinetterie et des tuyaux, parlent tous cette novlangue particulière et sont structurés par la même pensée unique. Mais quelle nouvelle forme de pensée prépare Internet ? Sur la base de quel langage ? Sans porter aucun jugement exhaustif sur les multiples influences d’Internet, j’ai quand même envie d’émettre une hypothèse. Je me retiens de ne pas parler des licences syntaxiques et orthographiques, du boulgour sémantique et des accords primates du courrier électronique qui inaugure un écrit parlé inédit qui mériteraient un article à eux seuls. Je préfère n’avoir

(pas à l’opposé), la «pensée latine» a toujours été une pensée du know plus que du know how. Elle se déroule en «sablier». Elle commence par investiguer l’environnement et ses défis, elle émet la problématique et énonce la loi générale en se montrant volontiers conceptuelle mais sans prise de tête. Elle tire ensuite les conséquences et décline les implications concrètes. Elle est attentive aux mots de liaison qui structurent le raisonnement et accueille les propos nuancés dans une même phrase en suivant une logique dialectique qui sait maîtriser les paradoxes : elle peut articuler, par exemple, un balancement entre «non seulement mais aussi»

EXISTE-T-IL UNE ALLIANCE «NATURELLE» ENTRE LA CULTURE ANGLO-AMÉRICAINE ET LA LOGIQUE INFORMATIQUE ? par énumérations successives, serait-elle en train de devenir la nouvelle convention implicite de la mutation de la culture de l’écrit, en culture de l’écran de l’écrit ? La langue de la fonction, le langage de la machine ? L’espéranto du progrès ? À l’autre bout de cette culture

là où la langue anglaise construirait deux phrases bien distinctes. Elle est davantage dans une pensée réflexive et une pensée des sentiments. Là où la pensée anglo-américaine est dans une «complexité linéaire», la pensée latine, elle, se monte en volutes ou en mobiles de Calder.

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La pensée anglo-américaine, dont le prolongement peut s’incarner dans le «Bullet-Point Thinking» est, elle, une pensée avant tout de l’action, du know how. Les phrases y sont construites sur une idée, souvent une instruction et se présentent volontiers comme une liste de courses. Pensée successfull qui prescrit d’énoncer l’essentiel au début «the most important comes first», puis de répéter la même thèse sous divers aspects, le nombre d’angles renforçant apparemment la valeur de l’idée. Pensée de l’affirmation, elle conclut sur une certitude pour mieux emporter l’adhésion et non sur une question, qui risquerait d’être perçue comme un doute. Elle passe toujours par la démonstration quantitative, les Américains particulièrement, vouant à la quantité un véritable culte : elle a pour eux valeur d’autorité, là où les Européens auraient tendance

à reconnaître l’autorité dans la recherche de la qualité (cf. Gregory Bateson & Jurgen Ruesch in Communication & Société). Elle s’énonce comme une liste de faits (puce) et veut éviter d’en relier les différentes parties. Ce qui favorise le copier/coller. Culture de l’empirisme fondée sur le droit coutumier, elle donne à l’exemple une valeur démonstrative. Les petits Américains sont encore initiés au fameux «show and tell», là où les latins apprennent au contraire à énoncer la loi générale et à conférer à l’exemple une valeur seulement décorative. Cette pensée «to the point» se termine par la check-list des «do and don’t» qui quoique sommaires et réducteurs sont redoutablement efficaces. Force est de constater que le «Bullet-Point Thinking» a trouvé dans la culture anglo-américaine un terrain particulièrement fertile

et naturel qui lui permet de devenir, peu à peu, la convention mondiale des énoncés et précisément de la navigation sur le Net. C’est ce format de balises en puces et de paragraphes indépendants, qui forme l’alphabet mental des sites et des portails. Il est destiné à une signalétique plus qu’à une lecture. Ce langage, et tous les modes relationnels ou de création qui s’y arc-boutent, devient la pensée universelle : la lingua franca.Pour le psychanalyste Serge Tisseron, la Toile universelle ainsi organisée, est «un sein à téter». Cette métaphore confirme l’imaginaire de fusion maternelle, ses images de protection nourricière, mais aussi son risque… d’engloutissement virtuel. Elle explique aussi l’instinct de la presse à se demander comment réussir à se détacher de l’écran, comment couper le cordon du modem, bref, comment se passer de cette présence maternante et sortir des jupes de sa mère virtuelle ?

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Sur la Toile, l’image est toujours susceptible d’être transformée, manipulée comme un pur élément de vocabulaire : elle est traitée comme une lettre de l’alphabet du virtuel, un fragment à déplacer, transformer, recréer, comme le ferait un peintre sur sa «toile». L’image y prétend moins être le reflet du réel que l’œuvre de son auteur : ce que toute photo est d’abord. Mais sa plasticité virtuelle rend le monde relatif «un peu vrai», incertain, maniable. De plus la nouvelle syntaxe de l’hypertexte et des liens généreusement nourrit par le «Bullet-Point Thinking», traite le rédactionnel comme des fragments d’une image. Sur la Toile comme dans la majorité des magazines, cette lecture est déjà dominante : les entrées dans le texte-image sont multiples ou infinies. Le sens, au double sens de direction et signification n’existe pas ou n’est plus en question. Le monde est devenu subjectif et impressionniste. On en reparle dans dix ans ?

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© Sipa

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Viril HOMME, SWEET Physique HOMME ? C. MARLIER

ÊTRE UN HOMME, UN VRAI. LOIN DES FIGURES ATHLÉTIQUES DES BOXEURS DU DÉBUT DU XXE, L’HOMME D’AUJOURD’HUI MULTIPLIE SES APPARENCES. PHYSIQUE TROYEN À LA BRAD PITT, ESPRIT DÉCONTRACTÉ DE RYAN GOSLING OU BRUN TÉNÉBREUX, FAÇON GEORGE CLOONEY… WHAT ELSE ? Au commencement était vir autrement dit «le mâle», terme qui par extension engendra celui de virilité. Dans le dernier tome de la trilogie «Histoire de la virilité», le professeur d’anthropologie Jean-Jacques Courtine l’explique : «Le modèle archaïque de la virilité est fondé sur la guerre, le courage et la puissance sexuelle».

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Avec la disparition de la première (après les deux guerres mondiales), la seconde a moins eu l’occasion de s’exprimer pleinement, laissant à la dernière une place grandissante. La repérer dans notre société contemporaine semble aisée tant ses représentations sont omniprésentes : musculatures dévoilées sur des publicités où les tablettes de chocolat s’exposent,

symbolique de la force, l’hégémonie masculine est bien là. Au rescuer (sauveteur) du cinéma hollywoodien des années 60 (dont Steve McQueen fut l’un des dignes représentants), succèdent désormais les super-héros dont les corps figés des comics se mettent en mouvement à grands renforts de tractions et autres effets de muscles.

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Entretien avec

Jean-Jacques Courtine*

POUVOIR

La dame de fer

qui a dirigé «Histoire de la virilité, tome 3».

Qu’est-ce qu’être un homme viril aujourd’hui ? Une pluralité de modèles qui jouent sur des codes différents. Le modèle archaïque n’est pas mort et il y a toujours une spectacularisation de la virilité comme le prouve l’attrait pour les films de guerre, les exhibitions musculo-guerrières et certains stéréotypes. Mais il y a aujourd’hui des masculinités qui assument notamment la féminisation. David Beckham, le sportif au corps d’athlète pose aussi comme un mannequin. Il y a un «trouble dans le genre», comme dit la philosophe Judith Butler. Les masculinités se cherchent et la «virilité de papa» est moins contraignante ! On est dans un moment où il y a une sorte de détachement possible, d’une part de la virilité et d’autre part, de la possession du pénis : les deux ne sont plus étroitement boulonnés.

incarné par des acteurs emblématiques) et les barbes sont désormais travaillées, en quête d’une maîtrise de cette pilosité si virile. Car, comme le souligne Arnaud Baubérot, maître de conférences en histoire à l’université Paris-Est-Créteil : «On ne naît pas viril, on le devient»**. Et lorsque l’homme contemporain devient père, il assume son rôle et l’affirme par une tendance parfois «papa-poule» voire même homme au foyer, loin des figures paternelles autoritaires d’antan. Homme, sweet homme, que serait donc être un homme viril aujourd’hui ? Loin d’un modèle unique et archaïque remis en cause, la virilité serait un mélange de plusieurs masculinités. À chacun donc de trouver la sienne !

Tant bien que mâle Pourtant, l’homme d’aujourd’hui se fait caméléon. «Métrosexuel», «übersexuel», quel adjectif va désormais pouvoir le qualifier assurément ? Si les médias flirtent sur la tendance avec des néologismes en pagaille, c’est sans doute parce que le vir est en mutation constante et revêt des allures bien loin des figures masculines du passé. Être un homme au sens contemporain du terme, c’est aussi s’occuper de soi, faire attention à son corps, lui offrir des soins et même des épilations, histoire d’éradiquer plus clairement encore l’une des preuves de la virilité. Les marques ne s’y trompent pas en plongeant dans ce marché en pleine expansion du bien-être conjugué au masculin. Les massages pour hommes sont légion (Carita et ses deux soins, dits pour «L’homme idéal»), des gammes spécifiques explosent (L’Oréal Expert,

*Histoire de la virilité (tomes, 1, 2 et 3), sous la direction de Alain Corbin, Jean-Jacques Courtine et Georges Vigarello, aux Editions du Seuil.

© D.R.

«On ne naît pas viril, on le devient», souligne l’ouvrage. Oui, pour deux raisons. Premièrement, on voulait rattacher l’histoire de l’homme viril à celle des femmes et cette phrase fait référence à celle de Simone de Beauvoir (NDLR : «On ne naît pas femme, on le devient»). Deuxièmement, la virilité n’est pas un état de nature mais une construction culturelle : on a voulu faire l’histoire d’un effacement de l’histoire.

cette biographie peu pompeuse. Meryl Streep, Margaret quadragénaire à octogénaire, femme de pouvoir et mère démissionnaire, exprime cette solitude propre aux puissants qu’affectionnent tant les tragédies, de la réussite à la chute. Au-delà, c’est aussi des histoires d’amour que dépeint le film : celle avec cette ombre constante d’un mari qui l’épaula tout au long de sa carrière et celle avec ses enfants qu’elle vit grandir de loin. Un rôle à Oscar diront certains… Une interprétation pleine de justesse du moins, de celle qui permet de rappeler, qu’au-delà de ses choix politiques controversés, cette fille d’épicier est devenue une figure phare des années 80 et un personnage définitivement ancré dans l’histoire de notre siècle.

Que sera la virilité de demain ? Elle sera ce que les hommes en font ! La virilité est un privilège mais aussi un poids car elle se paie toujours du prix de la négation de la vulnérabilité. La question serait donc plutôt : les hommes vont-ils longtemps souhaiter la porter ainsi ou voudront-ils la rendre plus légère et prendre plus de liberté à son égard ?

«La Dame de fer» («The Iron Lady»). Sortie le 15 février 2012 en Romandie, réalisé par Phyllida Lloyd sur un scénario de Abi Morgan. Avec Meryl Streep, Anthony Head, Jim Broadbent, Richard E. Grant, etc.

* Professeur d’anthropologie à l’université de la Sorbonne Nouvelle (Paris III) et professeur émérite © D.R.

à l’Université de Californie à Santa Barbara.

C. M.

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Dans la famille des biopics, je demande la dame, la seule, l’unique à avoir occupé le 10 Downing Street : Margaret Thatcher. Entre le «J. Edgar» (pour Hoover) de Clint Eastwood et le «Lincoln» en projet chez Steven Spielberg, c’est sur la vie de la Premier Ministre britannique que se penche le 7e art. «La Dame de fer», second film de la réalisatrice de «Mamma Mia», permet à celle-ci, Phyllida Lloyd, de retrouver Meryl Streep et de lui offrir un rôle à sa mesure par le portrait de cette politicienne rare. En filmant une vieille dame (la vraie Margaret a aujourd’hui 86 ans) consignée à résidence et en faisant des va-et-vient très bien amenés dans son passé glorieux, Lloyd capte à merveille les moments forts de sa vie politique pour une retranscription ingénieuse. La jeunesse, l’ascension, l’ambition mais aussi le lynchage, l’entêtement et le caractère tyrannique de la dame sont décrits à part égale dans

© American Stereoscopic Company

Ce tome 3 est sous-titré «La virilité en crise ?», l’est-elle vraiment ? Il faut avoir à l’esprit que cette idée est aussi vieille que la virilité elle-même : celle qu’il y ait eu des hommes plus virils hier qu’aujourd’hui a toujours été là. Elle n’est donc pas propre au XXe siècle mais elle y a été plus accentuée avec la guerre notamment : la virilité a volé en éclats avec les corps décharnés et l’état des survivants (les gueules cassées). Puis le cycle de dépression économique (l’homme viril soudain confronté au chômage, à l’alcool, etc.), l’évolution du monde ouvrier (la mécanisation des tâches) et la bureaucratie…, et, pour la première fois, des hommes n’avaient plus l’expérience de la guerre. Après la seconde guerre mondiale, les femmes et les minorités sexuelles ont fait valoir leurs droits, ce qui a également remis en cause la domination masculine.

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Winner PISTONS ET ENGRENAGES

Innovante, originale, à mi-chemin entre la DBS et la pièce développée par De Bethune en exclusivité pour Only Watch 2009 : la montre DB28 signée De Bethune a obtenu, en novembre dernier, l’Aiguille d’Or 2011 au Grand Prix d’Horlogerie de Genève. La récompense suprême du monde de la Haute Horlogerie décernée par un jury international de professionnels qui couronne le meilleur garde-temps de l’année. Et à y regarder de plus près, le jury ne s’est pas trompé : la DB28 est vraiment sidérante, à l’image de toutes les créations de De Bethune, maison fondée en 2002 par David Zanetta et Denis Flageollet à La Chaux L’Auberson. Pour ce modèle, on pourrait même dire que les créateurs ont pris le meilleur de trois pièces précédentes, pour le faire évoluer dans un nouvel ensemble. Lune sphérique, acier bleui, dotée du calibre DB2115 qui bénéficie des dernières innovations technologiques développées et produites au sein

Avant-gardiste

© Denis Hayoun / De Bethune

ESTHÉTIQUEMENT AVANT-GARDISTE, TECHNIQUEMENT INÉDIT, MAIS NÉANMOINS ÉLÉGANT, LE MODÈLE DE BETHUNE DB 28 VIENT DE REMPORTER L’AIGUILLE D’OR LORS DU GRAND PRIX DE L’HORLOGERIE 2011. TOUR DE CADRAN.

J. BALLET

© Denis Hayoun / De Bethune

DE BETHUNE DB 28, UN OVNI HORLOGER

du sens usuel reflètent parfaitemenr la lumière. Cela laisserait sans voix le plus prolixe des commentateurs horlogers. Ce garde-temps, dont le nom rappelle sensiblement l’univers de «Star Wars» (on pense à R2D2), a aussi quelque chose de poétique avec sa fonction «mouvements de Lune». «À l’image de ce que l’on peut observer dans le ciel,» explique De Bethune, «les phases de Lune se lisent par un affichage exclusif à l’aide d’une sphère en platine et acier bleui tournant sur son propre axe avec une précision d’un jour toutes les 122 années». Certes, cette montre n’est certainement pas la plus discrète (45 mm de diamètre), mais elle a le mérite de réconcillier amateur de pièces voyantes et amateurs d’horlogerie de pointe. Une gageure, l’exercice étant des plus périlleux. L’Aiguille d’Or 2011 rend donc hommage à l’une des plus jeunes Maisons de Haute Horlogerie suisse, qui dès sa création a su combiner la recherche de la perfection à la quête du beau.

de la Manufacture, une précision qui s’affirme via le double barillet autorégulateur et par la présence au sein de l’organe réglant du nouveau balancier silicium / palladium avec courbe terminale plate protégé par le système triple pare-chute. Ses technicités vont de pair avec l’audace de son design : la beauté à couper le souffle de la DB28 s’apprécie quand on la regarde mais aussi quand on la porte, grâce notamment au boîtier ultra léger en titane et aux berceaux mobiles qui s’adaptent à la taille et aux mouvements du poignet pour un confort absolu. Exhalter les professionnels comme les collectionneurs. Le design de la pièce, la forme spécifique de sa boîte ornée de sa fameuse couronne à 12h, inspirée des montres de gousset, soulignée par la lune sphérique, sont autant de traits caractéristiques de l’esthétisme contemporain propre à la Manufacture. Notons également, le travail minitieux réalisé pour le décor : les côtes de Genève creusées à l’envers

NOUVEAU

Une initiative fondatrice Situé au coeur de Genève, au rez-de-chaussée du Grand Hotel Kempiski, Maverick Geneva, accueille depuis la mi-novembre de prestigieux noms de de l’horlogerie suisse traditionnelle, comtemporaine et avant-gardiste comme des créations joaillières d’exception. Voulu avec une philosophie différente des boutiques de la rue du Rhône, ce nouvel espace se veut singulier dans son approche, audacieux dans sa sélection et expert dans ses conseils. Si par définition, Maverick signifie être indépendant, courageux, doté d’un esprit non-conventionnel, non-conformiste, c’est précisément dans cet esprit affranchi que Gérard et Alexis Gouten ont créé, avec Frédéric Comotti, Maverick Geneva. Vous nous en direz des nouvelles ?! www.maverick-geneva.com

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Minuteur Pie Timer de Joseph Joseph pour Cuisipro, disponible en vert, rose, gris, aubergine 19,90 francs, www.cuisipro.com

Dock Radio, réinterprétation contemporaine du Design Européen des radios des années 60, Persona Grata, prix sur demande, www.persona-grata.com

Bagage cabine Limbo avec système Multiwheel, Rimowa, environ 563 francs, www.rimowa.de

Caméra sous-marine Freestyle HD, filme en 1080p (30 images par seconde - 2h30 d’autonomie), étanche jusqu’à 20 mètres de profondeur, Swann, environ 342 francs, www.swann.com

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© Girard-Perregaux

PISTONS ET ENGRENAGES

Calibrée M.-C. THOMAS

Collection

GIRARD-PERREGAUX 1966 PETITE SECONDE, L’ATOUT D’UNE GRANDE.

Crise oblige, l’heure n’est pas vraiment aux signes ostentatoires de richesse. On veut revenir aux sources, à des valeurs sûres et fiables. Face à l’insécurité permanente que projette la peur du lendemain, l’inusable semble être dans l’air du temps. Preuve à l’appui, tout au long de cette année 2011, les marques présentes aux salons horlogers ont proposé, parmi leurs nouveautés, des montres dont l’esthétique rappelait souvent des modèles anciens avec des codes qui mélangeaient subtilement des détails issus du passé avec des lignes plus actuelles. C’est donc tout naturellement que s’est répandu le néologisme

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«rétro-futuriste», un terme évoquant un type de construction dont les caractéristiques héritées du passé sont adoucies par l’emploi d’éléments purement contemporains. Et, à y regarder de plus près, en vue des prochains salons 2012, il se murmure que le phénomène va s’amplifier...En effet, consciente du potentiel de ce segment du marché, la Manufacture Girard-Perregaux vient tout juste de présenter la Girard-Perregaux 1966 Petite Seconde. Digne héritière du style sobre et épuré de la Maison, le modèle Girard-Perregaux 1966 Petite Seconde, au design d’une pureté extrême, arbore les signes distinctifs d’une horlogerie raffinée jusque dans ses moindres détails.

© Girard-Perregaux

POUR SES 220 ANS, LA MANUFACTURE HORLOGÈRE GIRARD-PERREGAUX DÉVOILE EN PRÉ-SIHH, UNE JOLIE PIÈCE EN OR ROSE. ENTRE ÉLÉGANCE ET TRADITION, VOILÀ UN BEL HOMMAGE RENDU AUX MONTRES DE POCHES DU 19ÈME SIÈCLE. UN PETIT AIR DE DÉJÀ-VU, MAIS PAS QUE... S’inspirer sans dénaturer Inspirée du passé - et plus particulièrement du modèle précédent -, par une forme de classicisme intemporel ou clairement en décalage par la retranscription d’une époque, d’un style unique, cettre montre porte la mémoire au goût du jour. En atteste ses chiffres arabes peints, son style épuré, ses aiguilles en acier bleui ponctuées d’une minuterie dite «chemin de fer»... La montre 1966 Petite Seconde de Girard-Perregaux conserve tous les atouts qui ont fait le succès de la première. Symétrie harmonieuse et lisibilité idéale : le cadran répond aux exigences d’un design épuré. Et la présence désormais de la petite seconde

TECHNIQUES Boîtier en or rose : Diamètre : 38,00 mm Hauteur : 8,59 mm Glace saphir fond plein, galbé et gravé Etanchéité : 30 mètres Mouvement Girard-Perregaux GP03300 Mécanique à remontage automatique Calibre : 11 ½ ’’’ Fréquence : 28 800 alternances/heure (4 Hz) Rubis : 28 Réserve de marche : minimum 46 heures Fonctions : heure, minute, date, petite seconde

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© Girard-Perregaux

cette création à l’élégance discrète cache le calibre mécanique à remontage automatique, le GP3300, qui offre 46 heures de réserve de marche. Au verso, le fond de la boîte se pare d’une délicate gravure, commémorant deux dates importantes. En 1889, Girard-Perregaux remporte la Médaille d’Or à l’Exposition Universelle de Paris pour sa montre de poche qui sera appelée «La Esmeralda», le plus fameux exemplaire des Tourbillons sous trois Ponts d’or. En 1900, ce chef-d’œuvre de technicité à l’architecture inédite y est jugé inégalable. Étant ainsi hors concours, Girard-Perregaux est nommé membre du jury de l’Exposition Universelle.

Entretien avec

Stefano Macaluso CEO Comment définissez-vous le style Girard-Perregaux ? Girard-Perregaux est LA marque classique contemporaine; ancrée dans son temps mais respectant ses 220 ans d’histoire. Voyez-vous d’autres valeurs consubstantielles à Girard-Perregaux ? Girard-Perregaux se joue des contrastes. Une constante recherche et des développements de nouveaux projets horlogers dans un esprit manufacture où se côtoient artisans et techniques de pointe.

En somme, si les montres Girard-Perregaux se sont fait une réputation tout au long du XXe siècle auprès des amoureux de montres aux mécanismes travaillés, la Girard-Perregaux 1966 petite seconde, éditée en série limitée et numérotée de 100 pièces, exprime le savoir-faire de la Marque dans la création de grands classiques horlogers et prouve, ô combien, avec une identité fondée en partie sur la qualité de modèles d’antan, on peut écrire son futur au présent.

Comment se présente le SIHH 2012 ? Y aura-t-il de belles surprises ? Girard-Perregaux continue dans son évolution et présentera de nouvelles complications pour la Maison ainsi que de nouveaux designs et ce, autant sur les collections femme que homme.

© Girard-Perregaux

Comment percevez-vous l’année 2012 ? Riche de nouveaux projets autant produits que communication. Une partie en sera découverte au SIHH 2012. Votre vision à long terme de la marque ? Consolider la place de Girard-Perregaux dans le petit monde des manufactures de grande tradition suisse tout en suivant le développement constant de ses capacités.

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à 9 heures ne déséquilibre en rien l’harmonie du cadran puisque la Maison horlogère a eu l’heureuse idée de positionner la date dans son guichet à 3 heures. Par ailleurs, si, comme la grenouille dans la fable de Jean de La Fontaine, les Maisons horlogères ont aujourd’hui une fâcheuse tendance à grossir les proportions d’une montre de manière inconsidérée, prenant 2 à 3 mm d’embonpoint à chaque nouvelle collection, Girard-Perregaux a décidé d’aller à contre-courant de cette propension en réduisant la belle de 2 mm. Fine silhouette et glace saphir bombée, la boîte en or rose est donc désormais proposée dans un diamètre de 38 mm. Avec des rondeurs parfaitement maîtrisées, séduisante et mécaniquement bien armée,

NOUVEAUTÉ

© Girard-Perregaux

Un caratère affirmé Toujours dans le cadre du pré-SIHH 2012, la manufacture horlogère Girard-Perregaux présente le nouveau visage de son deuxième modèle : la Girard-Perregaux 1966 Calendrier annuel et Equation du temps. Une somptueuse montre en or rose (40 mm) dotée d’un calibre maison permettant l’affichage d’un calendrier annuel et de l’équation du temps repoussant plus encore la sophistication technique. À noter également, le très beau cadran ruthénium. 15

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Extraordinaire 1 EXPOSITION, 3 VILLES, Collection 3 MUSÉES ! © D.R.

J.BALLET.

NOUVEAU

À Fleur de... roller Après les boutons de manchettes, c’est au tour des stylos d’intégrer des mécaniques issues de l’horlogerie. Pour preuve ? La marque suisse TF Est. 1968 commercialise son nouvel instrument d’écriture, un stylo à bille, le Modèle Tourbillon, qui se distingue par la présence d’un balancier aux allures de tourbillon... Éh oui, doté d’un clin d’œil animé à l’horlogerie mécanique, ce stylo affiche sa différence via une solide glace inclinée à 45°. Située sur son pommeau, elle exhibe un balancier, qui en éveil rappelle le mouvement d’un tourbillon. Tout simplement «un mécanisme horloger en parfait était de mouvement, incliné à 45 degrés et protégé par une cage ovalisante en acier, s’active en transparence sous un verre traité saphir, semblable aux glaces de montres», explique la marque. Bientôt les montres, c’est promis ! www.tfco.ch

AUTOMATES ET MERVEILLES... LES MUSÉES D’ART ET D’HISTOIRE DE NEUCHÂTEL, INTERNATIONAL D’HORLOGERIE À LA CHAUX-DE-FOND ET D’HORLOGERIE DU CHÂTEAU DES MONTS AU LOCLE PROPOSENT, EN PARTARIAT AVEC LES MONTRES JAQUET-DROZ, UNE TRIPLE EXPOSITION AUTOUR DE TROIS FIGURES MARQUANTES DE L’HORLOGERIE DU 18ÈME : PIERRE JAQUET-DROZ, HENRI-LOUIS, SON FILS, ET LEUR COLLABORATEUR JEAN-FRÉDÉRIC LESCHOT. Horloger de génie, Pierre Jaquet-Droz (1721-1790) considéré comme l’un des pères de l’horlogerie suisse est l’inventeur de l’illustre Ecrivain, un automate présenté au public en 1774 capable d’écrire (à la plume) un texte sur demande. D’où «Automate et Merveilles», le point de départ d’une exposition organisée par trois institutions helvétiques ; le Musée d’art et d’histoire de Neuchâtel (où sont conservés les automates), le Musée international d’horlogerie de La Chaux-de-Fonds et le Musée d’horlogerie du Locle ; dans trois villes suisses qui, en partariat avec les montres Jaquet-Droz, rendent un hommage à Pierre Jaquet-Droz,

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SPOT

IWC Schaffhausen donne vie à ses histoires Pour la première fois, la manufacture horlogère IWC Schaffhausen présente ses univers thématiques dans le cadre d’une campagne d’image internationale. Le coeur de la campagne est constitué d’un spot TV ; déja visible en Suisse dans les salles obscures avant d’être télédiffusé dans le monde entier ; et de visuels pour la presse destinés à être présentés au grand public dès l’année prochaine. «Pour nous, il était important de mettre en avant non seulement nos produits, mais aussi les histoires qui gravitent autour d’eux. Avec la nouvelle campagne d’image, nous sommes parvenus à illustrer de façon captivante cette culture d’IWC, explique Georges Kern, CEO de la manufacture de Schaffhausen. Elle présente en images nos six familles de produits tout en soulignant nos longues années d’engagement dans le domaine de la Corporate Social Responsibility». Vous aurez certainement ainsi une longueur d’avance... www.iwc.com

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à son fils Henri-Louis (1752-1791) ainsi qu’à leur collaborateur Jean-Frédéric Leschot (1746-1824). Qui sont les Jaquet-Droz père et fils ? Comment ont-ils conquis le monde ? Comment les automates ont-ils servi d’outil pour la recherche scientifique au 18ème siècle ? Quel est le lien entre les automates et la haute horlogerie ? Autant de questions auxquelles tentera de répondre cette exposition dont l’emblème n’est autre que L’Ecrivain. Le Musée d’art et d’histoire axera sa thématique sur les Jaquet-Droz et Leschot, sur leur entreprise, ainsi que sur leur conquête du monde. Le MIH se concentrera sur les mouvements et mécaniques à travers des boîtes et des automates à musique, des horloges mystérieuses et des automates célestes, notamment. Tandis que de son côté, le Château des Monts s’intéressera aux chefs-d’œuvre de luxe et de miniaturisation. Un projet, qui à coup sûr va étonner et surprendre... le rendez-vous est pris pour le mois d’avril 2012 ! «Automates et Merveilles», à partir du 28 avril 2012, www.jaquet-droz.com

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PISTONS ET ENGRENAGES

Volume F. SCAGLIONE

Automobile

MASERATI, BIG BANG POUR LE KUBANG

MASERATI AFFRONTE UNE CONJONCTURE DIFFICILE ET UNE ÂPRE CONCURRENCE ALLEMANDE QUI VONT LA POUSSER À FAIRE DES CHOIX POUR SURVIVRE. ET SI POUR AUGMENTER SES VOLUMES DE VENTES, LA SOLUTION CONSISTAIT À SORTIR UN VÉHICULE… VOLUMINEUX ? DANS LE GRAND COFFRE DU KUBANG, IL Y A L’ESPOIR DE JOURS MEILLEURS.ET CE, SANS CONFLIT D’IDENTITÉ. ou un autre de leur existence. Lamborghini est actuellement en pleine cogitation, Ferrari a imaginé «l’abordable» California pour étoffer sa clientèle mais le précurseur fut sans aucun doute Porsche dont le Cayenne a représenté bien plus qu’une bouée de sauvetage dans la mesure où il a réalisé les meilleures ventes de la marque depuis des années.

Lors du dernier salon de Francfort, Maserati, réputée pour l’élégance et la distinction de ses modèles Granturismo, GranCabrio et Quattroporte, a exposé sur son stand le fruit de ses réflexions d’avenir. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il a fait de l’ombre au reste de la gamme, au propre comme au figuré ! Le Maserati Kubang se présente comme un imposant SUV sportif et luxueux qui doit permettre à la firme modénaise de voir le futur de façon optimiste. Pour plusieurs constructeurs d’autos de prestige, la nécessité d’ajouter un ou plusieurs modèles à la famille existante s’est imposée à un moment

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Futur rationnel Lorsqu’il a fallu repenser son avenir, Maserati n’a pas fait autrement que son concurrent allemand et a donc opté pour un SUV qui va partager

sa plate-forme avec une autre marque du groupe Fiat (auquel appartient Maserati), en l’occurrence le Jeep Grand Cherokee. Comme ce fut également le cas pour le 4x4 Porsche, l’accueil concernant le style a été plutôt frais, l’élégance habituelle des créations du Trident étant difficilement conciliable avec le gabarit d’un tel engin. Allez demander à un rugbyman de ressembler à Sophia Loren… Mais l’histoire du Cayenne a prouvé que la clientèle ne s’arrête pas à ce genre de considérations esthétiques forcément subjectives et que lorsque le produit répond à une demande, le succès est généralement au bout du chemin

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De face, le lien de parenté avec le long coupé GranTurismo saute aux yeux. L’arrière, en revanche, n’évoquerait-il pas certaines réalisations de la concurrence, telles que l’Audi Q5 et l’Infiniti FX ?

Plus Italien qu’Américain Le projet d’un SUV baptisé Kubang avait déjà émergé en 2003 mais le concept imaginé par Giugiaro n’avait jamais vu le jour dans la réalité, faute de pouvoir partager les coûts de son développement. La fusion récente de Fiat avec Chrysler a permis de relancer l’idée avec cette fois-ci à la baguette, le centre de style Maserati dirigé par Lorenzo Ramaciotti,

pour l’image de marque Maserati de proposer à la vente un produit qui ne possède pas le moindre bout d’ADN italien mais si l’histoire a montré que par le passé les associations italo-américaines pouvaient engendrer quelques légendes automobiles magistrales, de nos jours, la clientèle, très bien informée, réclame un minimum d’authenticité lorsqu’elle choisit de payer le prix fort. Un simple changement de robe n’y suffira pas,

LA CLIENTÈLE, TRÈS BIEN INFORMÉE, RÉCLAME UN MINIMUM D’AUTHENTICITÉ LORSQU’ELLE CHOISIT DE PAYER LE PRIX FORT Maserati le sait. Une Italienne de prestige ne pouvant décemment pas embarquer un cœur américain, la motorisation sera confiée à Paolo Martinelli qui, il n’y a pas si longtemps, s’occupait encore du développement des V8 de

La Lexus CT200h F-port à motorisation hybride essence - électrique d’une puissance cumulée de 146 ch adopte un look intérieur et extérieur beaucoup plus évocateur que la version classique, sortie il y a quelques mois. Les nouveaux réglages de suspension acceptent désormais la conduite virile, les jantes passent au 17’’ mais malgré cela, les rejets CO2 restent contenus avec un taux de 97gr/km, soit celui d’une petite citadine paisible. Rouler plus propre ne signifie pas forcément rouler plus moche. F.S

ACCESSOIRE

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le responsable design du groupe en personne. L’expertise de Jeep qui est un leader incontestable dans le domaine des 4x4 de route sera un atout afin que ce premier essai ait toutes les chances de réussite. Il semble en effet très risqué

Formule 1 de la Scuderia Ferrari. Le châssis (suspensions, freins…), la boîte de vitesses automatique à 8 rapports et le comportement feront l’objet de toutes les attentions des ingénieurs maison et au final, il faudra être très observateur pour dénicher une once de Jeep Grand Cherokee dans le Maserati Kubang. Maserati qui n’a vendu que 3 213 voitures en 2010 (+10,7% par rapport à 2009 tout de même) et enregistré seulement 18 millions d’euros de bénéfice a besoin de prendre de l’envergure pour survivre et assurer sa rentabilité sur le long terme. Ses marchés les plus actifs sont la Chine (+124%) et les USA (+22%), des secteurs du globe où les gros 4x4 sont particulièrement recherchés. De plus, malgré les attaques récurrentes des écologistes, en Europe, le succès du segment des SUV ne se dément toujours pas. Bref, la décision de Maserati de lancer d’ici deux ans le Kubang (qui pourrait changer de nom en arrivant en série), est tout sauf irrationnelle. Ne manque finalement à cette future italo-américaine qu’une robe un peu plus sexy. Le couturier fait-il les retouches ?

Lexus CT200h F-Sport, le sport sans les torts

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HYBRIDE

Les heures froides

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En atteignant 330.695 km/h sur un lac gelé finlandais, la Bentley Continental GTC Supersports est devenue le cabriolet le plus rapide de la planète sur cette surface. Juha Kankkunen qui se trouvait au volant lors du run portait au poignet une Breitling Bentley Supersports Light Body. L’horloger suisse a décidé d’en dériver une série limitée à 100 unités, baptisée ISR Limited Edition (Ice Speed Record) avec châssis en titane, cadran en carbone et lunette moletée. Pour l’acquérir, rien de plus simple : il vous suffit de passer commande d’une des 100 Bentley Continental GTC Supersports ISR, F.S le chronomètre est offert avec !

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Alibi

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F. SCAGLIONE

Joviale

AUDI A1 SPORTBACK, QUAND LES PORTES APPORTENT DIFFICILE DE CONTESTER LE FAIT QUE SI LA PLUPART DES AMATEURS D’AUTOMOBILES AIMENT LES JOLIS COUPÉS SPORTIFS, DANS LA RÉALITÉ, ILS ROULENT DANS DES COMPACTES 5 PORTES PRATIQUES ET CONFORTABLES. L’AUDI A1 3 PORTES EST FUN, L’AUDI A1 SPORTBACK 5 PORTES EST PRATIQUE ET TOUT AUSSI JOVIALE.

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Séductrice et star des quartiers chics, la citadine A1 étoffe sa gamme avec le lancement, début 2012, de la Sportback 5 portes. Un petit air de déja-vu pour le style et les dimensions de sa soeur 3 portes, lancée l’an dernier.

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Une automobile ne se conçoit pas qu’avec le cœur et les sentiments. Si c’était le cas, les faillites seraient nombreuses. L’analyse des chiffres de ventes montre que si la majorité des personnes qui s’expriment au sujet d’une auto avoue préférer les petites citadines sportives 3 portes, celle qui passe commande choisit plutôt la version 5 portes. C’est un fait incontestable, on aime certains types d’auto mais on en achète d’autres ! Il faut avouer que l’achat d’une voiture implique généralement plus qu’une personne, ce qui oblige… au compromis ! Dans la plupart des cas, cela se traduit sur le bon de commande par une auto au coffre plus spacieux et/ou possédant plus de portes que prévu au départ. Le segment des citadines fonctionne de la sorte et les volumes de vente des 5 portes n’ont rien de commun avec ceux, beaucoup plus étriqués, des versions 3 portes. Audi qui a tout d’abord lancé

l’A1 en version «célibataire» 3 portes s’est attachée à rendre sa voiture fun, séduisante, sportive, colorée, en un mot, attractive. Tout ceci afin de façonner une image valorisante au produit qui doit ensuite naturellement bénéficier à la version 5 portes commercialisée début 2012.

L’Audi A1 Sportback se transforme enfin en modèle de série En procédant ainsi, ceux qui dans leur couple n’avaient pas réussi à convaincre leur moitié de l’intérêt de céder à la petite et amusante A1 vont pouvoir repartir à la charge avec un argument empreint de raison et de pragmatisme. L’A1 Sportback adopte la quasi intégralité des caractéristiques de la guillerette A1 3 portes - son gabarit (3.95 m de long), ses moteurs (de 86 à 185 ch), ses transmissions S-Tronic et manuelle, son look et ses équipements,

sa finition intérieure de qualité - mais y ajoute deux ouvrants supplémentaires qui permettront à tante Alice de ne pas réveiller son lumbago en prenant place à l’arrière. L’auto qui sera disponible sans supplément en 4 ou 5 places aux alentours de 26 400 francs reste légère avec ses 1 065 kg sur la balance, de quoi permettre aux moteurs, et notamment le 1.4l TFSi de 185 ch et 250 Nm de couple, d’animer vaillamment la petite d’Ingolstadt sans pour autant être trop gourmand en carburant. Le 0 à 100 km/h s’abat en 7s et la vitesse maxi sur autoroute, allemande évidemment, est de 227 km/h. Drapée dans une finition S-Line qui s’accommode d’un amortissement plus ferme, la «petite familiale» et ses 270 l de volume de coffre, voire 920 l avec la banquette rabattue, retrouve une silhouette de sportive et (re)devient une véritable petite boule de nerf, agile dans la courbe et preste à la relance. Ces portes en sus sont finalement un parfait alibi !

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SI BUGATTI M’ÉTAIT CONTÉ…

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Authentique P. THAULAZ

Édition

LE BUGATTISTE LIONEL DECREY DÉLAISSE PARFOIS SES TYPE 35, 43 ET 44 AU PROFIT DE LA TYPOGRAPHIE. SUCCÈS D’ÉDITION ASSURÉS ! À deux pas du paquebot Nestlé, une villa les pieds dans l’eau, dans le village vaudois de Corseaux. Tournant le dos au bleu Léman, le «Monsieur qui roule en Bugatti» nous reçoit presque en s’excusant : «Malheureusement pour votre reportage, je ne suis pas un vrai passionné. Je parlerais plutôt de passion créatrice. Sauver une voiture, c’est un peu comme reprendre une boîte de soft déficitaire et faire en sorte qu’elle marche bien». Responsable de diverses sociétés au sein du groupe Galenica, Lionel Decrey possède en effet un solide bagage en informatique. Doublé d’un certain savoir-faire dans le domaine automobile.

D’abord des Triumph «J’ai fait beaucoup de mécanique lorsque j’étais étudiant. Les voitures

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le permettaient encore. Ainsi, j’ai eu toute une série de Triumph que j’ai bricolées moi-même, glisse cet homme discret mais décidé.

avec. Ce n’est pas mon cas !» Il était écrit que l’amateur de cabriolets - il n’a jamais eu de voitures fermées - succomberait

«J’ÉTAIS À LA RECHERCHE D’UNE AUTOMOBILE ANCIENNE, PAS TROP GROSSE MAIS PUISSANTE. ON M’A PROPOSÉ UNE BUGATTI» Je n’ouvrirais pas un catalogue en me disant : ‘Tiens, j’aimerais acheter ça !’ Certains collectionneurs possèdent 15 à 20 voitures et ils ne roulent jamais

un jour à la magie Bugatti : «J’étais à la recherche d’une automobile ancienne, pas trop grosse mais puissante. On m’a proposé une Bugatti.

HISTOIRE

Le doublé ! Fait exceptionnel, Lionel Decrey avait déjà reçu le Prix Bellecour en 2004, pour l’ouvrage d’Yves Laugier «Bugatti 57 Sport». Des lauriers partagés à l’époque avec le Genevois Jean-Louis Fatio, autre grand bugattiste devant l’éternel. «Actuellement épuisé, on l’avait tiré à 700 exemplaires qui atteignent aujourd’hui des prix de fou», précise l’éditeur qui, au même titre que Jean-Louis Fatio, n’est pas insensible aux créations de Jean Bugatti. Le 11 août 1939, entre Molsheim et Strasbourg, le fils inspiré d’Ettore trouve la mort au volant de la 57C Tank qui vient de remporter les 24 Heures du Mans. Il n’a que 30 ans. Aurait-il pu sauver la marque de la faillite ? Lionel Decrey hésite : «C’est difficile à dire. Après la guerre, les petites fabriques de voitures ont pratiquement toutes disparu en France. Jean aurait peut-être pu sauver l’entreprise, pour autant qu’il ait eu les mains libres. Norbert Steinhauser a retrouvé quelques lettres échangées entre le père et le fils. On remarque qu’Ettore ne le laissait pas faire ce qu’il voulait.»

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PISTONS ET ENGRENAGES

«Mes poubelles en Bugatti»

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MONSTRE

Ducati 1199 Panigale, la diabolitique FRAÎCHEMENT DÉVOILÉE, LA 1199 PANIGALE EST LA STAR INCONTESTÉE DE CETTE FIN D’ANNÉE. DANS SA CATÉGORIE, LA TOUTE NOUVELLE SUPERBIKE, SIGNÉE DUCATI, FERA BIENTÔT LA BELLE EN SUISSE ET DÉBARQUERA VRAISEMBLABLEMENT DANS LES CONCESSIONS AU PRINTEMPS PROCHAIN.

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Et Lionel Decrey d’évoquer sa relation particulière avec une autre de ses Bugatti, une Type 44 3 litres : «L’espace

d’un été, ce fut ma seule voiture. On mettait les enfants sur le siège de la belle-mère et on partait au restaurant. Je l’utilisais aussi pour porter les poubelles, elle était toujours parquée sur la route, devant chez moi». Plus pratique que la Type 35 ? «Une 35, c’est fait pour rouler, pas pour être dans les embouteillages. Son petit radiateur la destine au circuit, voire à la course de côte». Dont acte. Sa troisième Bugatti, une Type 43, a été entièrement reconstituée à partir de trois épaves. Car les bonnes choses vont toujours par trois chez l’éditeur Lionel Decrey, à qui l’on doit l’imposant triptyque de 700 pages, signé Norbert Steinhauser : «Ettore Bugatti, l’artisan de Molsheim». Avec à la clé le Prix Bellecour réservé au meilleur ouvrage automobile de l’année. Le récit est entièrement basé sur des documents authentiques. Une quête de la vérité que l’on ne retrouve pas toujours sur nos routes : «Des fausses Bugatti, il s’en fait tous les jours», lâche Lionel Decrey en tournant sa tête vers le lac…

Actuellement, la moto qui fait couler beaucoup d’encre et qui fait que l’on se contorsionne pour l’admirer sous tous les angles, c’est elle : la Ducati 1199 Panigale ! Racée, massive, voilà une sportive qui laisse augurer une grosse brute difficile à dompter. Une de plus diront certains mais non, «développée comme une vraie moto de sport avec la compétition dans son ADN», selon la direction de la marque, la 1199 Panigale - prononcez «Panigaaalé» -, rejoint déjà la 916 dans une autre époque par ce qu’elle amène de neuf dans la catégorie, une magnifique réalisation, sans aucun compromis de par sa gueule, sa technologie, et en même temps, un tournant radical dans l’histoire de la marque. Pour la première fois pour une Superbike, l’Italien ajoute un nom à la cylindrée (onze quatre-vingt-dix-neuf) une association significative et historique de Ducat’ au quartier de Borgo Panigale, à Bologne, sa ville natale. Sans compter que la 1199 Panigale s’alignera au Championnat du monde Superstock 2012 et, conformément au programme de développement de l’usine, fera ses débuts en Championnat du monde Superbike en 2013. Dès lors, comment ne pas être impressionné devant la remplaçante officielle de la 1198 (moto avec laquelle Ducati vient de remporter un nouveau titre mondial), et par conséquent le défi qu’elle tentera de relever ?

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Un pari fou et de l’innovation Un parcours rapide de la fiche technique suffit à couper le souffle du plus affûté

des motards : un cadre en monocoque d’aluminium en lieu et place du mythique cadre treillis (une petite révolution pour la maison qui permet de gagner 10 kg sur la balance), un nouveau «Superquadro» plus léger et compact, 195 chevaux (promis par deux énormes pistons de 11 cm de diamètre) et 132 Nm pour 164 kg à sec et 188 kg le plein fait ! Des valeurs que partagent le modèle standard et la version S, la Tricolore «Full options» pesant 2,5 kg de plus. Car Ducati n’a pas perdu de temps et décline déjà sa Superbike en trois versions. Au niveau des suspensions, la 1199 Panigale utilise une impressionnante fourche inversée Marzocchi de 50 mm et un mono amortisseur Sachs, lui aussi entièrement réglable, monté sur le flanc gauche de la moto, «ce qui permet de libérer de la place pour le cylindre arrière et de pivoter le moteur de 6° vers l’arrière (par rapport à la 1198)», expliquent nos voisins transalpins. Bref, avec sa 1199, Ducati tente des choix techniques osés sachant que ce constructeur, champion du monde WSBK en titre, aurait pu se «contenter» de faire évoluer la moto actuelle. Un pari fou aussi qui ne semble plus avoir cours dans cette période de crise où d’autres constructeurs ont choisi, eux, de réduire la voilure. Ainsi, Ducati lance un pavé dans la mare et réussit son premier pari : la 1199 fait parler et rêver comme aucune autre. Alors même si l’attente se réduit, l’hiver risque d’être long pour R.L. certains...

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Je ne connaissais pas du tout, ç’aurait pu être une Delahaye ou une Talbot». Aujourd’hui, Lionel Decrey est membre du comité directeur du Club Bugatti suisse, collectionneurs de Bugatti et éditeur de livres sur… Bugatti. Aux sorties amicales entre gentlemen drivers, il a toujours préféré les montées d’adrénaline au Klausen, course de côte légendaire avalée au volant de sa Type 35, une 35A transformée en 35B dans les années 80, et rachetée en 2000 à un monsieur âgé. Avec ce «gros kart hyperpuissant de 750 kilos» sur la remorque, les week-ends en famille n’avaient rien de pépère : «Je partais avec mes filles et on se partageait le volant. Zora avait 19 ans lorsqu’elle a couru pour la première fois. Camille est davantage portée vers l’édition. C’est elle qui s’est occupée des livres sur Bugatti».

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AVANT-PREMIERE

RM 037, complètement mixte En avant-première du SIHH 2012, Richard Mille vient de présenter la Richard Mille RM 037. Un garde-temps en titane, or rouge ou or gris, doté d’un boîtier plus allongé totalement mixte (une première !) et surtout, du tout nouveau calibre automatique CRMA1, une construction maison développée aux Breuleux par les ingénieurs mouvements Richard Mille. L’occasion pour votre femme de devenir une amatrice de Haute Horlogerie, à moins qu’elle ne le soit déjà... Dans ce cas, voilà une belle idée de cadeau que vous pourrez aussi lui piquer, une fois le dos tourné ! www.richardmille.com

NAVIGUER

Au gré du vent Totalement avant-gardiste par la conception de son gréement structurel, associé à des hydrofoils en forme de inversé, le monocoque «P28 Gonet & Cie» de 28 pieds (8,53 mètres) s’est mis à l’eau dévoilant ses formes ainsi que l’essence de son projet dont l’ambition est de contribuer à l’émulation technologique de la voile lémanique. Éh oui, ce voilier d’un nouveau genre combine avec audace deux évolutions majeures dans le domaine du nautisme : des plans porteurs étagés et un gréement d’un seul tenant, assorti d’une voile à profil épais. Véritable bijou technologique, le P28 entame dès à présent un programme de réglages et de préparation intensive qui le mènera dès la saison prochaine sur la ligne de départ de la Genève-Rolle-Genève et du Bol d’Or. L’aventure ne fait que commencer ! www.p28foiler.com

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VROUMMMMM !

Guêpe

R. LAMY

RETOUR VERS LE FUTUR

Galerie

LE GROUPE PIAGGIO, VIA VESPA, VIENT TOUT JUSTE DE PRÉSENTER AU SALON DE MILAN UN CONCEPT-SCOOTER INÉDIT : LE QUARANTASEI. UN TRÈS BEL EXERCICE DE STYLE, QUI LAISSE ENTREVOIR DES PERSPECTIVES INTÉRESSANTES POUR LES GAMMES À VENIR. Il a fait sensation dans les allées du salon de l’EICMA 2011 en novembre dernier. «Il» ? C’est le tout nouveau Vespa Quarantasei. Baptisé ainsi en référence à 1946, l’année où la marque a lancé la commercialisation de sa fameuse «guêpe» - devenue depuis célèbre dans le monde entier -, ce «concept scooter», en puisant dans son glorieux passé, rend un hommage appuyé au prototype MP6 de 1945 et au V98 en leur offrant bien sûr un sérieux lifting. Les amateurs de scoot en tôle apprécieront les efforts réalisés par les graphistes et designers du centre stylistique de Pontedera dont l’objectif a été de conserver l’état d’esprit originel du modèle. Au-delà de sa silhouette élancée si caractéristique, le concept Vespa Quarantasei est en effet équipé d’une selle qui semble flotter dans les airs, d’une tête de fourche minimaliste et de jantes pleines. Et sous ses airs de scooter de l’immédiat après-guerre, la belle icône italienne cache une technique qui n’a rien de nostalgique. Vespa ne s’est pas contenté de présenter une coquille vide ! Le Quarantasei est un monocylindre 3 soupapes 4-temps,

refroidi par air et alimenté par injection électronique qui se décline en deux versions : 125 et 150 cm3. Le bloc 125 développe une puissance maximale de 11,8 ch à 8 250 tr/mn, pour un couple atteignant 10,3 Nm à 7 000 tr/mn, quand de son côté le 150 cm3 libère 13 ch à 8 000 tr/mn pour un couple de 12,6 Nm à 6 500 tr/mn. Visiblement performant, il soigne également son «bilan écologique» grâce à un catalyseur trois voies, qui le met en conformité avec la norme Euro3, tout en anticipant les futures restrictions en matière d’émissions polluantes. Avec ce concept Quarantasei, l’Italien prouve plus que jamais qu’il est toujours dans la course. Il démontre avec classe que l’identité qui a fait le succès de ses deux-roues n’est pas incompatible avec la technologie et l’innovation. Reste juste à savoir si le bellâtre restera un simple projet, destiné à démontrer le savoir-faire technologique et stylistique de la marque, ou s’il rentrera un jour dans une phase d’industrialisation. L’avenir nous le dira en espérant tout de même que le groupe opte pour la deuxième solution...

Envolée lyrique Ferrari. À l’oreille, le nom évoque déjà le vrombissement des célèbres bolides italiens et depuis la 815 Avio Costruzioni de 1940 à la Ferrari FF en 2011, les voitures du constructeur de Maranello ont indéniablement marqué l’histoire de l’automobile sur route et sur circuit. La ligne fascinante, le rouge inimitable ; qui a d’aillleurs donné son nom à une couleur «le rouge Ferrari» ; la puissance tout comme le son incomparable du V8 ou du V12 ont fait et continuent de faire de la marque une véritable légende. Voiture de style raffiné et travail des illustres designers comme Pininfarina, Bertone et Vignale, l’occasion de découvrir les 35 modèles présentés dans ce livre, soit plus de 250 photos au long de ses 272 pages. De véritables objets de culte pour les appassionati et collectionneurs du monde entier. À vos marques ! «Ferrari, une légende italienne», de Roberto Bonetto aux éditions White Star, 272 pages, environ 45 francs.

TOP GUN

De la terre à la lune Fabriqué au début des années 50, construit à 929 exemplaires, il a été utilisé par une vingtaine de pays comme avion de voltige dont la célèbre Patrouille de France durant la période allant de 1956 à 1980. Artcurial - Maison de Ventes aux Enchères Dimanche 29 janvier à 14h - Hôtel Marcel Dassault - 7 Rond-Point des Champs Elysées Paris VIII, +33 1 42 99 20 20 ou www.artcurial.com 25

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Le 29 janvier, lors d’une vente exceptionnelle, Artcurial - Briest-Poulain-F. Tajan - met à l’honneur plus de 450 lots couvrant toutes les passions aéronautiques et son art de vivre : livres, affiches, horlogerie et instruments de bord, maquettes de grand format, pièces détachées et moteurs, mobilier issu du design aéronautique ou encore pièces de Concorde. Sans compter que le clou de la vente sera l’avion Fouga CM 170 Magister (estimé entre 60 000 et 80 000 euros), véritable légende de l’aviation militaire et civile, livré en état de marche.

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SOCIÉTÉ

Profi LES TRIBUS DU MARKETING G. SINNASSAMY

Cibles

EXPERTS DANS L’ART DU NÉOLOGISME, MARKETEURS ET COMMUNICANTS NE MANQUENT PAS D’IMAGINATION QUAND IL S’AGIT D’IDENTIFIER DE NOUVELLES CIBLES. BOBORS, HIPSTERS, NUPPIES, GASTROSEXUELS, PAS DE LIMITES AUX DIVAGATIONS SÉMANTIQUES DES INVENTEURS DE TRIBUS. TRADUCTION À L’USAGE DES NÉOPHYTES. Triste constat : la ménagère de moins de 50 ans a bel et bien disparu, enterrée six pieds sous terre. Car, terminé le produit unique pour tous : l’ère du marketing de masse est révolue. Dans un marché hyper concurrentiel, impossible de se passer d’outils de segmentation pointus pour définir sa stratégie. Plus question de s’adresser à tous de la même manière et avec les mêmes offres. Il faut cibler. Critères géographiques, démographiques, origine socio-culturelle, mode de vie,

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comportement d’achats, goûts, voire orientations politiques ou sexuelles, on scrute les consommateurs à la loupe. On les classe par tribus pour leur proposer des produits adaptés au mieux à leurs attentes et établir des plans de communication sur-mesure.

Des bobos aux hipsters Consomm’acteur, conso’battant, bobor, digital mum, übersexuel, gastrosexuel, décroissant, adulescent, dink (double

income no kids), métropuritain, au jeu des archétypes, les marketeurs excellent… À l’origine de cette floraison de segmentations : un business, alimenté par les agences de conseils en communication qui se livrent une guerre sans merci à coup de néologismes barbares. Le très médiatisé bobo, gentil bourgeois bohème des années 2000, alliant conformisme raffiné et désinvolture ? Out. Depuis longtemps évincé par les bobors, bourgeois boring, mélange

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SOCIÉTÉ

de classe et discrétion. Ou encore par les nuppies, yuppies nouvelle génération, qui délaissent les indices boursiers au profit de l’épanouissement personnel. Autre cousin éloigné du bobo, tout aussi urbain mais plus jeune et plus branché : le hipster, ultime target à la mode. Si le mot est né aux Etats-Unis dans les années 1940 pour qualifier les Blancs amateurs de jazz, il vit aujourd’hui une seconde jeunesse. Qui est donc le hipster du XXIe siècle ? En jean slim et chemise à carreaux, lunettes Wayfarer sur le nez, il s’habille chez The Kooples, et… dans les friperies, mixant les styles. Il arpente la ville (de préférence New York, Londres ou Paris) en fixie (vélo à pignon fixe). Bars alternatifs, vernissages d’art contemporain, happenings et cinéma d’art et d’essai, il se revendique inclassable. Chantre de l’underground, ce trendsetter se veut à la pointe et cherche à se distinguer de la masse à tout prix. En bref, la cible marketing rêvée. Le hipster a de l’argent et le dépense. Faiseur de tendance, ce roi de la consommation s’avère également prescripteur d’achat. Le must.

Les cibles marketing : un miroir de la société

Loin de nous donc l’époque où les marques courtisaient la seule mère au foyer, celle qui supposément remplissait le caddy. Car les temps changent et la société évolue, engendrant une mosaïque de modes de vie et comportements d’achat, fruit des mutations socioculturelles, technologiques et d’une consommation effrénée. La prolifération de ces nouvelles tribus marketing s’en révèle le fidèle miroir. Appartenant aux digital immigrants, familiarisée sur le tard avec le numérique, la digital mum, quadragénaire active, est accro aux achats sur Internet. Rétif au marketing et hyper informé, le conso’battant achète responsable et au meilleur prix. Surconsommation, course à la réussite, ravages de la pollution et amoindrissement des ressources, les décroissants, consomm’acteurs ou encore downshifters, ont décidé de consommer moins pour vivre mieux. Face à la crise, les jeunes adultes refusent de grandir constituant les adulescents (contraction

des mots adultes et adolescents), trentenaires au comportement régressif. Quant à ces messieurs, la tendance est au brouillage des pistes. L’homme joue les caméléons. On peut bien sûr l’inscrire dans la tribu des hipsters, des conso’battants ou des adulescents, mais ce qui intéresse avant tout les marketeurs est de le catégoriser selon son rapport à la masculinité. En somme, à chaque institut d’études, son homme et son néologisme. Ainsi, il y a quelques années, on découvrait le métrosexuel, un homme raffiné prenant soin de soi et acceptant sa part de féminité. Il a été suivi de près par l’übersexuel, un dérivé proche en plus brut. Les derniers-nés ? Le gastrosexuel, un as des fourneaux, aussi séduisant que bon cuisinier à la Jamie Oliver, Gordon Ramsay ou Cyril Lignac et le métropuritain, une sorte d’amish des temps modernes, fan de «Mad Men», prônant un retour aux valeurs traditionnelles. On en perd son français. À chaque tare, sa catégorie, semblerait-il… Et finalement, à ce train-là, pourquoi pas à chaque personne, sa case ?

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TRIP

À chacun sa jet box L’entreprise d’aviation privée genevoise IXO Aviation pense avant tout au confort de ses clients. Sa dernière innovation ? La Jet Box, mobilier aéronautique amovible et personnalisable. Créée sur-mesure, la luxueuse malle, aux finitions ultra résistantes, comporte sept modules différents interchangeables à loisir. Caves à vins ou à cigares, verres baccarat, outils d’écriture, jeux vidéo, kit de soins, etc., le contenu, comme l’habillage, sont définis en fonction des goûts et des besoins de son propriétaire. À chaque voyage, la malle est acheminée par IXO Aviation et peut être installée à bord de n’importe quel avion de leur flotte. De quoi faire du ciel un second chez soi. www.ixo-aviation.com G.S

© Jean-Marc Kuntz

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SOCIÉTÉ

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BUZZ

L’UNION FAIT LA FORCE

G. SINNASSAMY

Raser gratis

Décryptage

SCOUP.CH, GROUPON.CH, DEINDEAL.CH, BUYCLUB.CH, DAILYSPORT.CH, RADIN.CH, LES SITES WEB D’ACHATS GROUPÉS NE CESSENT DE FLEURIR. LE PRINCIPE ? PLUS ON EST NOMBREUX, PLUS ON PEUT OBTENIR UNE BAISSE DE PRIX. DÉCRYPTAGE DU PHÉNOMÈNE. Le dernier-né des sites d’achats groupés en Suisse ? Topdeal.ch, lancé fin novembre par Min-Anh et Min-Long, deux vaudois d’origine vietnamienne. Un nouvel arrivant dans un secteur déjà ultra concurrentiel dont on ne compte plus les acteurs. Car, depuis quelques années maintenant, le concept s’est développé comme une traînée de poudre… Il faut dire qu’en temps de crise, l’idée paraît plutôt porteuse. Un massage dans un spa chic, des bouteilles de grands crus, un écran LED ou des stages d’initiation au pilotage automobile avec des réductions allant de 50 à 90%, difficile de trouver des arguments plus accrocheurs pour les consommateurs. Quant au principe, il est enfantin et repose sur un proverbe vieux comme le monde : l’union fait la force !

Allécher le consommateur Parce qu’un groupe pèse naturellement davantage dans une négociation qu’un simple particulier, les sites d’achats

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groupés jouent les intermédiaires avec les commerçants afin de proposer des ventes flash de produits ou services à des collectifs d’acheteurs. Pour que l’offre promotionnelle soit validée, il faut qu’un certain nombre d’individus, défini au préalable, accepte le «deal». Les internautes bénéficient de prix cassés, les vendeurs recrutent de nouveaux clients et écoulent ainsi rapidement leurs stocks ou placent leurs services, tandis que les plates-formes d’échange se rémunèrent à la commission sur chaque transaction. Un modèle économique simple et efficace. Rien d’étonnant donc à ce que le business séduise. De Google qui se lance avec Google Offers au leader Groupon, de Topdeal à Buyclub, petits et grands se battent pour se tailler une part de gâteau sur le juteux marché. Quitte à miser sur des niches comme dailysport.ch, spécialisé dans les articles

de sport, autoréduc.com qui s’attaque au secteur de l’automobile ou encore Dealonpro.fr, destiné aux professionnels.

Une formule magique ? Pas pour tous... Car les flops se multiplient. Et, si Groupon a été désigné par Forbes comme étant l’entreprise qui a connu la croissance la plus rapide de l’histoire du Web, difficile pour les PME de s’imposer face aux géants, tant pour recruter des adeptes que pour négocier des deals... Consommateurs et commerçants redoublent d’exigence.Innombrables sont donc les sites d’achats groupés qui ont déjà dû mettre la clé sous la porte. Face à la déferlante, seuls les plus créatifs ou ceux qui sauront faire évoluer le modèle, notamment en exploitant la géolocalisation ou le temps réel, sortiront leur épingle du jeu… La guerre des deals est déclarée !

Internet s’avère un terreau fertile pour les adeptes du grand n’importe quoi. Après le planking, qui immortalise le «plankeur» photographié allongé sur un support insolite, raide comme une planche, le horsemaning qui crée l’illusion optique d’une tête décapitée et le batmaning qui saisit en position chauve-souris, la mode du détournement d’images sur le Web n’en finit pas de faire des émules. Le dernier phénomène viral en vogue : le razorbombing où, avec un rasoir jetable en main au premier plan, on donne l’impression de tondre une personne, des immeubles, des objets. Absurde ? Pas pour tout le monde. L’idée a été initiée par une marque de lames de rasoirs du groupe américain Energizer Holdings qui a lancé un jeu-concours sur les réseaux sociaux avec un gain de 10 000 $ à la clé pour les photos les plus créatives. Un buzz au poil… G.S

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SOCIÉTÉ

Quintessentially «RENDRE POSSIBLE L’IMPOSSIBLE»

C.SPIR

Interview

DANS UNE SOCIÉTÉ OÙ LA CLIENTÈLE FORTUNÉE NE CESSE DE CROÎTRE ET CE, MALGRÉ LES CRISES, LE SERVICE À LA PERSONNE EST DEVENU UN VRAI BUSINESS DANS LEQUEL LES CONCIERGERIES DE LUXE SE SONT DÉVELOPPÉES À VITESSE GRAND V. FACE À CE MODÈLE GRANDISSANT, QUINTESSENTIALLY, NOTRE NOUVEAU PARTENAIRE, A VU JUSTE. ALORS QUI MIEUX QUE KARIM STADELMANN, FONDATEUR ET CEO DE LA FILIALE HELVÉTIQUE, POUR NOUS PARLER DE CET UNIVERS. Véritable phénomène, les conciergeries de luxe se répandent, portées par un marché mondial de plus en plus important. Leader sur le marché ? Quintessentialliy. Son métier ? Qu’il s’agisse de développer un réseau professionel à l’étranger, s’occuper de la réservation d’un voyage d’affaires ou privé, organiser un événement extraordinaire à un endroit inattendu, trouver du personnel de maison, décrocher des places au premier rang de concerts complets ou plus simplement de réserver une table dans un restaurant, cette conciergerie (mais pas que) exaucent - moyennant finances - toutes vos demandes, des plus insolites aux plus simples. Un gain de temps assuré pour une vie certainement plus facile...

Karim Stadelmann, fondateur et CEO de Quintessentially Switzerland

Comment arrive-t-on à la tête de Quintesssentially Switzerland ?

Quels sont les services proposés par Quintessentially ?

Le service de base reste la conciergerie de luxe. Nous répondons à toutes les demandes de tous nos clients, 24h/24H, 7j/7. Et puis, aujourd’hui, forts d’un réseau de 64 bureaux établis dans le monde, nous répondons aussi à la demande des bureaux internationaux. Il y a une réelle interactivité entre tous, ce qui nous permet de rendre possible l’impossible et ce, quel que soit le domaine. Maintenant, cinq ans après l’ouverture du bureau de Genève, le business ayant évolué, nous avons souhaité nous spécialiser dans certains secteurs d’activité, principalement ceux sur lesquels nous avions beaucoup de demandes. D’où la création de six sociétés soeurs à la conciergerie : Aviation, Events, Wine, Travel, Gifts et Estates qui nous permettent de satisfaire au mieux les demandes les plus exigeantes. Y a t-il des niveaux de services différents ?

Bien sûr. Par un contrat annuel,

ANTI-MÔMES © D.R.

Après une expérience de cinq ans dans l’informatique, j’avais lu quelques articles de presse sur cette société anglaise, je m’y suis interessé car je trouvais le concept très intéressant, puis mon côté entrepreneur a pris le dessus. J’ai alors pris contact avec les dirigeants de la maison mère, à Londres. Puis, très vite, je me suis lancé dans l’aventure. J’ai acheté la franchise suisse Quintessentially, et notre bureau à Genève a ouvert il y a cinq ans maintenant.

nos membres adhèrent à Quintessentially et comme tous contrats, il y des options... En fait, il y a trois niveaux. Le General Membership, le Dedicated Membership et l’Elite. Pour ces deux derniers, une personne travaille de manière proactive et personnalisée avec les membres en leur proposant des offres exclusives qui correspondent à leurs besoins et à leurs goûts. Le client Elite, lui, a en plus la possibilité de choisir cinq villes dans le monde, soit cinq account managers qui lui sont entièrement dédiés. Mais quel que soit le niveau, tous nos membres ont droit au service de conciergerie et peuvent appeler à tout moment un de nos collaborateurs. Notre objectif premier reste l’efficacité du service rendu et la satisfaction du client. Quelle est la particularité de Quintessentially Switzerland ?

Comme Genève est une ville à taille humaine et que la Suisse est tout de même un petit pays, cela nous permet d’être proche de nos clients. Une vraie force quand on sait que l’on rencontre la majeure partie d’entre eux, ce qui est plutôt unique par rapport à une ville comme New York. Et puis, de par notre situation gégraphique

mais aussi financière compte tenu du contexte économique actuel, quand on sait que 10 à 15% des milliardaires vivent en Suisse, on se dit que Quintessentially Switzerland a un beau potentiel de développement. Il paraît que vous avez un partenariat avec Swiss Development Group ?

Avec Quintessentially Estates, nous avons l’exclusivité des ventes de tous leurs projets immobiliers en Suisse et l’étranger. Forts de cette exclusivité mais aussi de nombreux projets immobiliers, nous ouvrons deux agences consacrées à l’immobilier haut de gamme, l’une à Genève, rue du Rhône et l’autre à Verbier. Des emplacements stratégiques qui vont nous permettre de développer au mieux Quintessentially Estates et alimenter par la même occasion les sociétés soeurs. Votre vision à cinq ans ?

Honnêtement, dans cinq ans, je pense que l’on aura un business en Suisse qui sera extrêmement bien consolidé et profitable. Je pense aussi que l’on atteindra la taille critique de 40 à 50 employés et que nous aurons d’ici là plusieurs autres bureaux à travers l’Europe. 29

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No kids allowed Allergique aux braillements des bambins et autres balbutiements de bébé dans les lieux publics ? Plus besoin de se terrer chez soi. Aux Etats-Unis, certains établissements pratiquent l’ostracisme sans vergogne et interdisent désormais leur accès aux enfants pour garantir tranquillité et détente à leurs clients… et visiblement, le succès est au rendez-vous ! Impulsé par le restaurant McDain’s de Monroeville en Pennsylvanie, le mouvement «No Kids allowed» prend de l’ampleur. Hôtels de luxe, cinémas, compagnies aériennes, supermarchés... s’engouffrent dans la tendance «Brat Ban» («Interdit aux mômes»), espérant ainsi séduire la cible très convoité des couples sans enfant, les Dinks (Dual Income No Kids). Une agence de voyage (leavethembehind.com) s’est même spécialisée sur ce créneau. Exit le politically correct : les anti-gosses n’hésitent donc plus à s’afficher au grand jour. En témoigne le groupe «No Kids Allowed» sur Facebook, qui compte des milliers de membres et ne cesse de recruter de nouveaux adeptes chaque jour. La Suisse ne semble pas (encore) touchée par le phénomène. Dommage diront peut-être certains d’entre vous, il va falloir attendre encore un peu pour enfin voyager au calme dans le Lyria… G.S

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Métier M. ROBERT

© D.R.

SOCIÉTÉ

Business

SALES TRADER : D’ABORD LE CONSEIL !

SÉCURITÉ, CONFORMITÉ, FLUIDITÉ : UNE NOUVELLE DEVISE INSCRITE AU FRONTON DES MARCHÉS FINANCIER. DU COUP, CERTAINES PROFESSIONS PRENNENT DU GALON. INTROSPECTION. La complexité croissante des produits financiers, et les besoins de conseils et de sécurité qu’elle implique, a conduit à la montée en puissance récente d’une nouvelle fonction : le Sales Trader. «Nous avons en effet rajouté un intermédiaire entre le directeur de clientèle qui travaille au sein

banque d’investissement en ligne. Le Sales Trader est donc une nouvelle fonction, entre le trader et le client, qui a pour mission d’éclairer le directeur de clientèle sur les nouveaux produits financiers dits «dérivés», désormais très complexes. Professionnel des marchés, il est spécialisé «devises», «actions»,

d’une banque pour ses clients, particuliers ou entreprises, et le trader qui, dans la salle de marché reçoit les ordres des responsables clients et n’a pas, traditionnellement de contact avec les clients», explique André Keller, responsable de la salle des marché chez Saxo Bank Switzerland SA, première

«matières premières», etc. Le Sales Trader parle directement avec le client et le conseille. Il est également devenu un acquéreur d’affaires via le call-calling de sociétés. «Le sales trader est également chargé d’acquérir de la clientèle ou de promouvoir des produits financiers auprès des particuliers, entreprises et institutionnels», précise André Keller. Les Sales Trader, s’ils sont encore souvent d’anciens traders, sortent de plus en plus d’école de commerce et commencent directement dans la fonction, sans avoir été auparavant trader. La rémunération fixe est de 60 à 80 000 euros par an à laquelle s’ajoutent des commissions qui, pour les meilleurs, multiplient par deux ou trois le salaire annuel. «C’est un peu moins que pour un trader car la fonction de sales trader comprend une prise de risque moindre», note André Keller. Avec le développement des plates-formes de trading électronique, certaines sociétés laissent désormais leurs clients passer seuls leurs ordres. Une évolution que ne suit pas Saxo Bank. «C’est vrai, de plus en plus souvent, c’est le client qui ‘clique’ directement», indique André Keller. «Mais le métier de Sales Traders a de l’avenir car les produits financiers sont de plus en plus complexes. Chez Saxo Bank, nous avons conservé 80 sales traders à travers le monde car pour nous, le conseil est indispensable !». Et par les temps qui courent, personne ne dira le contraire… La crise financière n’a-t-elle pourtant pas terni la réputation des sales traders ? «Certes, le sales trader a aussi proposé des subprimes mais c’est de moins en moins un spéculateur car de plus en plus un professionnel qui vient d’une école de commerce et non du trading, conclut André Keller. En fait, nous sommes assez régulièrement amenés à calmer l’enthousiasme des clients !».

Vincent Wulveryck © Cartier 2010

CINQ SENS

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La BMW SĂŠrie 5

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INTERROGATOIRE

M. ROBERT

Paul Smith

Excentrique GOD SAVE THE DANDY !

UNE BIOGRAPHIE, UN FILM, ET UN BRITISH FASHION AWARDS RÉCOMPENSANT PLUS DE 40 ANS DE CARRIÈRE : L’EXTRAVAGANT MISTER SMITH EST LE COUTURIER DE CET HIVER.

GRI-GRI

Son fétiche : le lapin ! Grand collectionneur dans l’âme (art, papier, jouets, etc.), Paul Smith accumule chez lui des milliers d’objets ramenés de ses multiples voyages où que des fans du monde entier lui envoient. Actuellement, il recherche objets et témoignages de la vie de John Lennon. Mais sa collection fétiche est constituée d’une soixantaine de petits lapins sous toutes les formes. «Depuis le début, pour chaque défilé, Pauline m’offre un lapin porte-bonheur», explique le créateur. Et apparemment, ça marche ! Pour en savoir plus : «Paul Smith Notes», par Olivier Wicker, Editions la Martinière. DVD «Paul Smith, gentleman designer», Arte Editions.

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Sur son blog, il s’enthousiasme, le 1er décembre, d’avoir obtenu deux billets pour la grande exposition Léonard Da Vinci à la National Gallery, et d’avoir reçu la visite du champion cycliste Mark Cavendish. Le 29, il indique «ne pas être un grand fan des banques en ce moment mais admet la fantastique beauté de leur building». Un post plus loin, il rend hommage à George Harrison, pour le 10ème anniversaire de sa mort. Paul Smith est ainsi : un boulimique de la vie, curieux de tout et de tous, bien dans son époque. «Ce qui est intéressant aujourd’hui, c’est cet accès instantané à n’importe quelle information dont vous avez besoin via Internet. C’est fantastique et si facile», s’extasie le couturier. Étonnant parcours que celui de créateur-hommes d’affaires qui a su conserver l’entier contrôle de son empire. Impossible également de le résumer aux couleurs et aux rayures qu’il a introduites dans le costume classique, juste dose d’excentricité qui ont fait sa gloire. Il a été le premier à donner envie aux hommes de suivre la mode, leur proposant un vestiaire portable, mais décalé. Au fil du temps, il a su renouveler sa clientèle : «Elle est plus jeune, plus rock’n’roll, plus énervée aujourd’hui», se réjouit l’homme. Son credo n’a pas changé : «l’honnêteté,

l’enthousiasme et la gestuelle». Rencontre avec Sir Paul Smith, icône british aux côtés de la Reine et des Beatles, of course ! Plus qu’une griffe de luxe, Paul Smith, c’est un univers ?

J’attire effectivement chez moi une autre clientèle que celle du luxe pur car si on trouve des vêtements chers, il y a en plus tout un tas d’accessoires et d’objets très abordables. On ne sait pas si on est chez un couturier ou chez un antiquaire. C’est assez excitant ! J’adore l’idée de boutiques dans la boutique, qu’on puisse y trouver des livres et des objets que j’aime. «L’inspiration est partout. Si vous ne la trouvez pas, ouvrez les yeux», aimez-vous dire...

La vie de tous les jours, les rencontres, les discussions, tout cela nourrit, inconsciemment, ma créativité. Ensuite, si la première génération de l’après-guerre, dans les années 50, était triste, déprimée et n’avait rien à manger, la seconde, dans les sixties, a soudainement eu la possibilité de s’exprimer librement. D’où une explosion créative et une folle liberté. Cela a donné le rock’n’roll en musique et le dandysme dans la mode. Les jeunes gens de bonne famille se sont rebellés contre leur milieu

et s’ils continuaient à aller faire tailler leur costume à Savile Row, ils les choisissaient dans des tissus excentriques. J’ai démarré à cette époque-là. Ce mélange de coolitude et de dandysme, c’est très British !

Je suis un vrai Britannique ! Les Anglais, à la différence des Français des Italiens ou des Allemands sont plus ouverts d’esprit. Dans ces pays, il faut que les choses soient d’une manière et pas d’une autre, particulièrement en Italie où il faut faire «belle figure», où l’on doit avoir telle allure. Les Anglais, eux, sont plus libres et plus ouverts, je pense, aux nouvelles idées. Dans les sixties, les jeunes Français manifestaient, brûlaient des voitures et faisaient de la politique alors que les jeunes Anglais s’exprimaient par la musique ou la mode, une manière gentille de s’affirmer sans agressivité. Je ne dis pas que l’une est mieux que l’autre mais ce sont deux façons différentes de concevoir la vie ! Vous, vous avez donc inventé le «Classic with a twist»…

Beaucoup de créateurs fabriquent des vêtements incroyables et très intéressants mais qui, dans la vie courante, sont très rarement portables.

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INTERROGATOIRE

Les miens sont faciles à porter pour travailler, sortir : c’est classique avec quelque chose d’inattendu dans le détail, les boutons, la doublure, etc. Plus globalement, j’ai un regard positif sur la vie et le monde. J’ai aussi la possibilité de dire non à ce qui ne me plaît pas et je n’ai pas la pression du type à qui on demande de vendre toujours plus, de dégager toujours plus de profit. Moi, je dis : «Allons-y calmement !». Enfin, j’ai toujours eu un lien étroit avec le monde de la musique. Je connais personnellement beaucoup de musiciens que j’habille de Led Zep à Rod Steward en passant par Eric Clapton jusqu’à Travis ou Franz Ferdinand, aujourd’hui. Je me sens très privilégié d’avoir cette vie.

Vous ne regrettez jamais de pas avoir gagné le Tour de France vous qui, adolescent, rêviez d’être cycliste professionnel avant qu’un accident ne mette un terme à votre vocation ?

Vous dites tout devoir à votre femme, Pauline ?

C’est aussi votre père qui vous a mis à la photographie, votre «nouveau boulot», comme vous dites ?

C’est vrai. Quand je l’ai rencontrée, j’étais vendeur dans la boutique d’une amie. Elle avait fait le Royal College of Art et elle voulait se lancer mais disait ne pas savoir vendre. Je lui ai répondu que moi je savais et nous avons démarré ensemble. Le soir, à la maison, elle m’a appris le vêtement.

Ça aurait été formidable ! J’aime toujours le cyclisme mais je crois que je n’étais ni assez fort, ni assez courageux pour gagner le Tour de France ! C’est mon père qui m’a acheté mon premier vélo à onze ans et j’ai rejoint le club cycliste local. Pour moi, c’était la liberté. Pour la première fois, j’étais seul, sans mes parents, et avec d’autres jeunes, on partait en randonnée. Ça m’a appris l’esprit d’équipe, ce qui m’a ensuite beaucoup servi dans mon entreprise.

Oh non, ce serait si ennuyeux ! Je préfère mener une vie folle !

*sortie en salle en février

À 65 ans et plus de 40 ans de carrière, que vous dites-vous en regardant en arrière ?

Rien ! Ce qui m’intéresse, c’est la journée que je vais vivre. J’aime me lever très tôt, aller nager, faire du vélo, travailler. J’ai bien sûr peur de la mort, comme tout le monde. Certains pensent qu’il existe une autre vie ensuite, un au-delà, un Dieu, mais on ne sait pas. C’est effrayant pour moi comme pour les autres. Mais si vous vous compliquez la tête à penser à tout ça, vous allez devenir dépressif. Alors que si vous considérez chaque jour comme une belle journée, vous avez une vie fantastique !

© Sandro Sodano

La retraite, vous y songez ?

Effectivement, il avait une chambre noire chez nous et réalisait des photos montage. J’ai appris dès mes 11 ans et aujourd’hui, je fais des photos tout le temps, que ce soit dans la rue, pour les campagnes publicitaires Paul Smith ou pour une récente exposition sur les danseurs et danseuses du Royal Ballet ! Dans le même ordre d’idée, j’ai aussi travaillé sur l’atmosphère, les couleurs et la musique du film «La Taupe»*, de Tomas Alfredson, l’adaptation d’un roman de John Le Carré. Tout cela est très différent de ce que je fais habituellement et c’est agréable d’être confronté à quelque chose de nouveau. J’aime avoir peur !

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DESIGN

Black & White R.STROSCIO

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Vibrations

DE L’OMBRE À LA LUMIÈRE...

Le noir brut de Nouvel Enveloppé dans un écrin noir luxueux dominant le Vienne historique, la dernière œuvre de Jean Nouvel, construite le long du Danube, un monolithe de 80 mètres de haut et de 18 étages, s’inscrit dans une vision futuriste de la capitale autrichienne. La tour de verre et d’acier aux façades sobres et rectilignes en gris, noir graphite et blanc, offre un jeu de transparence et de miroirs infinis. Emblématique et originale, dessinant une figure géométrique légèrement trapézoïdale, la structure conceptuelle est en soit le produit d’une mixité ambitieuse. Tout, du Sofitel Vienna Stephansdom, se concentre autour d’un noir absolu

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et dominant, de sa forme extérieure comme intérieure le bâtiment est inondé de lumière grâce à un généreux volume et l’illumination naturelle est omniprésente depuis l’entrée et son hall jusqu’aux étages supérieurs. Comme par enchantement, c’est par trois niveaux distincts que la magie des couleurs surgit. Signé par l’artiste visuelle suisse Pipilotti Rist avec qui l’architecte s’est associé pour ce projet, de gigantesques plafonniers multicolores avec des animations vidéo prennent place dans le hall, le lobby et dans le restaurant panoramique ; dans ce dernier, les bords du plafond sont inclinés légèrement vers le haut et composent avec un toit flottant, donnant l’impression d’une vision vers l’infini.

©AMCH-Photography

ÉCLAIRAGE ET OBSCURITÉ, ÉLOGE DE L’OMBRE OU ACCENT DE LUMIÈRE, LES DEUX SURPRENANTES ET MAGNIFIQUES RÉALISATIONS SUIVANTES DÉTERMINENT LES VIBRATIONS DU BLANC LUMINEUX OU LA FORCE DU NOIR…

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© Adam Wiseman

©AMCH-Photography

DESIGN

Les mille et une paillettes blanches de Romero Torsadé, le nouvel écrin du Musée Soumaya, aux milliers de reflets blancs-argentés, étincelle sous les cieux de Mexico DF. Habillée avec pas moins de 16 000 milles pièces hexagonales en aluminium, l’œuvre de l’architecte Fernando Romero trône au beau milieu de la Place Carso au centre de la ville. L’architecte, beau-fils de Carlos Slim, un des hommes les plus riches de la planète et philanthrope qui a dédié à l’art une partie de sa fortune, a agi comme précurseur avec ce projet avant-gardiste dans le cadre d’une transformation urbaine à grande échelle.

Construite avec 28 colonnes en acier courbées et de diamètres différents, celles-ci confèrent à la structure une forme de vrille dynamique créant une circulation non-linéaire douce tout en procurant au bâtiment une forme asymétrique qui peut être perçue différemment selon les angles. Avec ses 6 000 m2 dédiés aux expositions, l’édifice scintille. Le blanc, omniprésent à l’extérieur comme à l’intérieur, procure une force paisible de même qu’une forte luminosité. Le mouvement interne de l’édifice est vertical, une rampe en spirale achemine le visiteur dans les six niveaux et nous rappelle étrangement celle du Guggenheim de New York. Par souci de préserver du soleil les 66 000 œuvres hétéroclites du musée, le bâtiment est presque totalement hermétique n’offrant que de rares ouvertures vers l’extérieur. Une exception, au dernier étage, où se dégage une étrange sensation de suspension. Le seul endroit où la lumière naturelle prend le droit de pénétrer. Dans le chaos de la méga-métropole et de son smog, Romero a certainement surpris en créant le plus grand ensemble culturel d’Amérique centrale. Son parti-pris sur la matière, la forme et la couleur a certainement définit le Soumaya comme le nouveau paradigme dans l’histoire de l’architecture mexicaine et même peut-être internationale.

Ci-dessus : Murs blancs, grandes salles et escaliers aux courbes puissantes, l’intérieur du Musée Soumaya, à Mexico, met en valeur des pièces diverses telles des monnaies de la République mexicaine, des objets antiques, des peintures impressionnistes ou des fresques du début du XXe siècle. Ci-contre et ci-dessous : L’architecte français, Jean Nouvel, vient de livrer un nouveau Sofitel : une fenêtre en verre, ultra moderne, ouverte sur le quartier historique de Vienne, dont le plafond composé de vidéos a été confié à Pipilotti Rist, tandis que Patrick Blanc y a réalisé un jardin vertical.

© ACCOR / Gilles TRILLARD.

Ces trois espaces cloisonnés par d’immenses façades translucides, discrets de jour, deviennent, le soir venu, de véritables fresques illuminées qui brillent de mille feux et transforment par la même occasion le bâtiment en un phare visible. Dans «l’art d’apprivoiser les contraintes et de poétiser les contradictions», on retrouvera le choix presque «rituel» du créateur de matériaux bruts et solennels aux tonalités sombres. En signant cette œuvre magistrale, l’architecte nous démontre une nouvelle fois que le noir, finalement, n’est pas si dramatique.

L’avis de l’expert

Ana Ines Pepermans Architecte chez Meier, Associés Architectes, à Genève. Quelle vision apportez-vous sur ces deux projets ? Ces deux projets me font penser à la fin du discours de Jean Nouvel quand il a reçu le prix Pritzker. Il a parlé d’ouvrir le «champ des possibles». Dans le sens de notre société de normalisation et de standardisation, ouvrir le spectre des sensations spatiales prend toute sa signification. Ce n’est pas là le seul paramètre de l’architecture, ces bâtiments répondent à beaucoup plus d’éléments mais on peut dire que cette démarche apporte une part de rêve dont nous avons fort besoin.

©klemens horvath

En voyant ces magnifiques réalisations pourrait-on penser qu’il y a une «mise en spectacle» de l’architecture, aujourd’hui ? J’espère que non. La notion de spectacle renvoie à une notion d’éphémère. L’architecture se doit d’être durable et cela, non seulement du point vue écologique bien que cela va de soit. Mais surtout, du point de vue d’une réponse à un territoire, un site, une ville, une société, des êtres humains. Si elle apporte une vraie réponse, elle sera durable. L’avenir nous répondra pour ces bâtiments. 35

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DESIGN & ARCHITECTURE

EPIDERME

L. BLANES

Ondulation

Talent

MAARTEN BAAS, TRUBLION DE GÉNIE

© BOBBY C. ALKABES © 2011

LES ARTS DÉCORATIFS DE PARIS DONNENT CARTE BLANCHE T ASSURÉ. AU DESIGNER MAARTEN BAAS. DIVERTISSEMENT

Frisson TATOO BON

Plonger dans l’univers de Paul Booth est une expérience qui peut parfois faire peur... Pourtant, malgré ce que l’on raconte, Paul Booth est un tatoueur hors paire - représentant majeur et international de l’art sombre -, qui manie facilement l’humour. Le tatouage, il y est arrivé un peu par hasard, sans aucune formation particulière, ni en art, ni en dessin. Juste l’envie soudaine de se faire tatouer le prénom de sa fille et voilà que 20 ans après, Booth présente ses oeuvres - très inspirées - des dix dernières années à la Galerie du HR Giger Museum. Des têtes de bébé sur des corps d’araignée, des visages bariolés de cicatrice... Un univers qui colle parfaitement au lieu fantasque et que l’artiste à l’imagination morbide, voire satanique, transpose dans ses toiles, comme un exorcisme. Signalons au passage, qu’aujourd’hui, se faire tatouer par l’artiste américain demande un peu de patience : trois ans au minimum pour un rencard avec lui. À bon entendeur...

Cinq ans déjà que le Musée des arts décoratifs a réouvert ses portes dans sa version agrandie et rénovée ! Alors pour l’occasion, un programme festif met à l’honneur - en plus de “Goudemalion” (cf. article p.5) les curiosités du jeune designer néerlandais, Maarten Baas. Connu pour bousculer les limites du design à coup de créations fantaisistes et d’œuvres expérimentales, l’artiste a eu carte blanche pour habiller la galerie d’actualités du musée.

Paul Booth, jusqu’au mois d’avril 2012 à la Galerie du HR Giger Museum à Gruyères, www.hrgigermuseum.com

De l’emblématique série rie «Smoke» des meubles carbonisés, és, puis traités à la résine une fois refroidis roidis -, qui l’a fait connaître après près son cursus à la Design Academy d’Eindhoven, à l’onirique série «Sculpt» lpt» et son jeu subtil sur les illusions lusions d’optique, en passant par «Real Time», son concept vidéo intégré gré à ses créations, etc., Maarten aarten Baas signe ici un environnement ment inédit et théâtral faisant référence rence aux cabinets de curiosité du u XVIe siècle, dans lequel il confrontee ses propres créations d’apparence instables aux côtés de pièces anonymes. mes. Surprenant ! Et si pour lui, «la beautéé réside dans l’imperfection», on constate state qu’il passe d’un genre à l’autre aisément ment : il n’hésite pas à détruire pour reconstruire nstruire et joue, insatiable, avec les matières, ères, bouleversant même leurs impossibilités tés techniques, comme par exemple avec ec la «Plastic chair in wood» ou la table en bois qui fond. Surréaliste, il y a d’ailleurs urs fort à parier que Dali ou Magritte ne les auraient pas reniées. Une fenêtre de réflexion créative et, surtout, l’occasion dee découvrir les réalisations iconoclastes stes et l’univers si singulier de l’un des designers les pluss doués - mais aussi controversés roversés de sa génération. «Maarten Baas, les curiosités uriosités d’un designer», jusqu’au u’au 12 Février 2012 au Musée des Arts rts Décoratifs, Paris I,www.lesartsdecoratifs.fr ecoratifs.fr

TRANSPARENCE © Jean-Luc Maby / CIRVA

Feuilleton EN VERRE ET CONTRE TOUT

© Jean-Louis Elzéard, CIRVA

Conquis par «Post Mortem : dix créateurs repensent l’urne funéraire», puis séduit par «In vino veritas : un projet de Matali Crasset», voilà que le Mudac poursuit son exploration des éditions de design verrier et flatte à nouveau notre curiosité avec : «Ettore Sottsass et Pierre Charpin : en verre et contre tout». Cette exposition temporaire présente les travaux d’Ettore Sottsass, figure emblématique du design disparue fin 2007 et ceux du plasticien de formation, Pierre Charpin. Invités tous deux à plusieurs reprises par le CIRVA (Centre international de recherche sur le verre et les arts plastiques, à Marseille) pour développer

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une approche expérimentale à l’aide du verre, on constate volontiers que le premier a axé sa recherche sur la définition des formes et des espaces en accordant une grande importance à la lumière et à la couleur tandis que le second a été influencé par l’art conceptuel et minimal tout en privilégiant une approche plus sensuelle que structurelle. Des créations, de la couleur, de l’expérimental, en verre et contre tout ! “Ettore Sottsass et Pierre Charpin : en verre et contre tout”, jusqu’au 2 septembre 2012 au Musée de design et d’arts appliqués contemporains - Mudac place de la Cathédrale à Lausanne, www.mudac.ch

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© JAKOB+MACFARLANE - Photographer N. Borel

DESIGN & ARCHITECTURE

FRAC Orléans

Urbain

R. STROSCIO

Turbulences

ARCHI VIVANTE

EXIGENCES ÉCONOMIQUES ET FONCIÈRES OBLIGENT, LE CONCEPT ARCHITECTURAL «PETITS ESPACES MAIS GRANDS PROJETS» REDESSINE PEU À PEU NOS VILLES. TOUR D’HORIZON SUR TROIS RÉALISATIONS ORIGINALES ET INSOLENTES. Pour bâtir le futur Fonds Régional d’Art Contemporain (FRAC), Orléans s’est offert les services des architectes Jakob+Farlene. Au lieu de s’incliner dans une réhabilitation classique des anciens bâtiments militaires du 17ème siècle, le tandem fuyant l’uniformité, a misé sur l’avant-gardisme en transformant l’espace en un objet contemporain. Vu la disposition des bâtisses existantes, les créateurs ont imaginé une extension au centre de la cour intérieure, transformée durant l’opération en une nouvelle place publique. Rompant avec le style et l’environnement, la charpente métallique légère est enveloppée dans une peau en aluminium, verre et leds qui projetteront, grâce aux panneaux facettés, un flux constant d’informations. Qualifiés par les concepteurs de «turbulences», les volumes présentent trois grandes extrusions qui contiendront chacune un élément du programme du centre : une scène, une galerie audiovisuelle et un espace accueil. La fin des travaux est prévue dans le courant 2012.

Au Laboratoire mobile de New York

En passant par le Metropol Parasol de Séville

C’est sur une parcelle étroite au cœur de la Grande Pomme que le premier BMW Guggenheim Lab, créé par l’atelier japonais Bow-Wow a pris sa place. Installée entre deux immeubles, la «boîte à outils», nommée ainsi par ses créateurs, plus connus pour des projets résidentiels surprenants et fonctionnels dans des milieux urbains denses autour de Tokyo, est en fait une structure réalisée en fibre de carbone. Mobile, démontable et par conséquent appelée aussi à être nomade, elle répond à une nouvelle forme architecturale urbaine. Le volume généreux de 2000 m2 est conçu pour offrir des zones multifonctionnelles et polyvalentes et se prêtes à toute sorte d’activité : conférences, espace scénographique ou encore atelier de discussion. Subdivisée, la partie inférieure reste en principe ouverte des deux côtés, alors qu’une maille noire semi-transparente enveloppe la partie supérieure. Inauguré à New York cet été, le BMW GL a accueilli un premier atelier urbain multidisciplinaire. Prochaine étape, Berlin en mai 2012 !

Terminée au printemps dernier, l’œuvre de Jürgen Mayer H. a radicalement transformé le caractère de la place Encarnación au centre de Séville. Connue comme Las Setas («les champignons» en français), la nouvelle icône accueille un musée, un marché, des bars et restaurants ainsi qu’une place ombragée. Les six impressionnantes structures en bois, de plus de trente mètres de hauteur sont reliées entre elles par un énorme plateau qui fait office de mirador panoramique, offrant ainsi une vue exceptionnelle de la ville.

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© Solomon R. Guggenheim Foundation New York City - Photos Paul Warchol.

BMW Guggenheim Lab

Des «Turbulences» à Orléans

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DESIGN & ARCHITECTURE

Summum J. DAVID

Moelleux

VOULEZ-VOUS... DORMIR AVEC MOI CE SOIR ? EN SUÈDE, DEPUIS 1852, L’ENTREPRISE FAMILIALE HÄSTENS FABRIQUE À LA MAIN DES LITS D’EXCEPTION, 100% ÉCOLO. UN LUXE ? PEUT-ÊTRE. MAIS POUR CES ALLIÉS TERRESTRES DE MORPHÉE, LE SOMMEIL N’A PAS DE PRIX.

© Jan Ryde

Jan Ryde, crée alors son entreprise familiale. Artisan de l’ancienne école, il ne jure que par la qualité des matériaux et le travail bien fait. Depuis, cinq générations se sont transmis ces valeurs et aujourd’hui, à l’heure du tout-automatisé et du synthétique à outrance, la recette secrète des lits Hästens tient en deux principes fondamentaux : des techniques artisanales immuables et des matériaux 100% naturels, sans latex, ni substance nocive.

Chez Hästens, l’ambition est claire : fabriquer les lits les plus confortables du monde. La même depuis 150 ans. À l’origine, il y a une famille, et une sellerie (en suédois Hästens signifie chevaux). À l’époque, les selliers fabriquaient également des matelas, qu’ils bourraient de foin ou de paille. Pehr Adolf Janson, arrière-arrière-grandpère de l’actuel héritier de la marque

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Un savoir-faire venu du froid Imaginez un mille-feuilles. En guise de feuilles : un sommier à base de pin massif suédois, un matelas composé de plusieurs couches de ressorts en acier, de crin de cheval, de coton, de laine et de lin, et enfin un sur-matelas rempli de crin en guise de nappage, le tout garni d’un coutil quadrillé

historiquement bleu, mais désormais décliné en une vingtaine de coloris. Directement tissé sur une couche de coton, breveté et inusable, il est le symbole même de la marque. À la main-d’œuvre, pas de pâtissier mais des artisans litiers maison forts d’un savoir-faire qu’aucun robot ne saurait remplacer. Il y a aussi Alan Waller, expert suédois de la laine : «Elle fait office de climatiseur naturel, elle vous réchauffe ou vous refroidit selon vos besoins». Selon lui, des scientifiques ont constaté que le sommeil était plus profond et paisible sur un matelas de laine, que le rythme cardiaque était plus régulier et que les dormeurs changeaient moins souvent de position. Comptez en moyenne l’équivalent d’un mouton par personne. Cerise sur le gâteau, la laine est un matériau biodégradable et sa production nécessite peu de pesticides.

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DESIGN & ARCHITECTURE

Nick Braden, PDG d’Hästens répond à nos questions :

DESIGN

Watt

ALLUMEZ-MOI !

Quels nouveaux marchés visez-vous ? L’année passée, nous avons ouvert une quarantaine de boutiques dans le monde : en Turquie, au Danemark, à New York, à Paris, etc. Mais de tous ces marchés, la Chine est sans doute le plus excitant. C’est un véritable challenge pour nous d’être présents en Asie. Subissez-vous la crise économique ? Pas vraiment. Le marché des lits de luxe continue à bien se développer. De plus en plus de personnes souhaitent profiter d’un certain confort et prennent conscience de l’importance d’un lit de qualité. Nos clients sont fidèles, puisque la moitié de nos ventes repose sur le bouche-à-oreille. Espérez-vous séduire une nouvelle clientèle ? Nous proposons une large gamme de lits. Nous continuons à innover avec de nouveaux modèles haut de gamme tels que «Auroria» et «Proferia», lancés cette année, mais nous apportons le même soin à toutes nos créations. Les clients avec un fort pouvoir d’achat ne sont pas notre seule ressource. En Scandinavie, où la qualité de la literie est un critère essentiel, nous avons des clients avec des niveaux de vie très variables, qui investissent dans un lit Hästens.

Vous êtes un adepte du cocooning et lire au lit est l’une de vos activités préférées ? Mais voilà, une fois installé sous la couette votre bouquin ou même magazine favoris qui n’attend plus qu’on lui tourne les pages, la sempiternelle question que l’on se rabâche refait surface, quand va-t-on se décider à changer les lampes de chevet ? En fouinant un peu partout sachez qu’en la matière tous les styles sont possibles : pop, design, naturel, industriel, mat ou encore brillant. Pour un meilleur confort visuel, on opte certainement pour les liseuses à bras articulé, voire des spots orientables, et pour la diffusion de lumière, les halogènes g ou LED remplissent bien cette fonction. Alors laquelle choisissez-vous ?

Le sommeil, tout un art Chez Hästens, chaque lit est réalisé sur commande, sur-mesure et garanti 25 ans. 25 ans, c’est justement le temps que nous passons dans notre lit, puisque nous dormons en moyenne un tiers de notre vie. Essentiel pour notre santé, le sommeil joue sur le stress, permet à notre corps de se détendre et à notre esprit de se mettre en veille. Pour Nick Braden, PDG de la marque, un bon lit est un investissement, bien plus qu’une voiture. Le prix du luxe litier suédois varie ainsi de 1 800 euros à 65 000 euros pour le modèle Vividus ! Lancé en 2005, «le lit le plus cher du monde»

est leur «chef-d’œuvre», mais aussi un argument marketing pour satisfaire une certaine clientèle en perpétuelle quête d’exclusivité. Dans sa version soft, on se croirait en apesanteur, comme allongé dans un hamac en édredons. Le summum du luxe, offert notamment par Tom Cruise à Katie Holmes en cadeau de mariage. Tous modèles confondus, l’entreprise familiale produit chaque année 30 000 lits, vendus dans 30 pays à travers le monde. Pour l’instant. Car la nuit, sur son lit Hästens, Jane Ryde rêve «d’un monde en quadrillé blanc et bleu». Vous voilà prévenus.

R.S.

Leti Tavolo, design Matteo Ragni pour Danese, 272 frs, www.danese.com

www.hastens.com

© Jan Ryde

Volière Haute, design Matthieu Challieres, 464 frs, www.fleux.com

Miss K, design Philippe Starck pour Flos, 287 frs, www.flosusa.com

Amelie - Harry & Camila, Fontana Arte, 185 frs, www.fontanaarte.it

Lumière, design Giovanni Alessi Anghini et Gabriele Chiave, Alessi, prix sur demande, www.alessi.ch

Fontana Max Ingrand 1954, Fontana Arte, 468 frs, www.fontanaarte.it

Hector Bidendum cordon rouge, design Terence Conran, 272 frs, www.conranshop.com

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Luxus 6631, Kaiser Idell Rubris, 836 francs, www.kaiseridell.de

Bedside Gun, design Philippe Starck pour Flos, 1 252 frs, www.flosusa.com HIVER 2011 - AGEFI LIFE

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THE WATCH AND JEWELLERY SHOW MARCH 8 – 15, 2012

BASELWORLD.COM 36-66-agefi-03.indd 40

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© D.R.

DESIGN & ARCHITECTURE

Eclectisme

DES RACINES ET DES FORMES

DESIGNER VALAISAN DONT LA RENOMMÉE DÉPASSE DÉSORMAIS LES FRONTIÈRES HELVÉTIQUES, PHILIPPE BESTENHEIDER BRILLE PAR SON TALENT À TRANSFORMER EN 3D LES TRADITIONS ANCESTRALES. Molteni, Agape, Alessi, Axor et bien d’autres encore. Aujourd’hui, Philippe Bestenheider vole de ses propres ailes à la tête de son cabinet milanais et se partage entre la Suisse et l’Italie, faisant preuve d’une créativité sans limite. Du cercle polaire au Japon en passant par l’Afrique, Philippe Bestenheider puise son inspiration aux sources des savoir-faire ethniques pour mieux les adapter à notre univers contemporain. Après avoir développé

Vous semblez avoir une grande affinité avec l’éditeur italien Moroso ? Effectivement, j’apprécie beaucoup la façon de travailler de Patrizia Moroso, qui est très intuitive, bouillonnante d’énergie et de positivité. En outre, c’est elle qui a décidé de présenter les premiers prototypes de mon concept «Nanook», au Salon de Milan en 2008. Patrizia a tout de suite flashé sur les motifs très graphiques et l’idée de la peau qui se transforme en objet en trois dimensions. Vous semblez également très inspiré par des influences ethniques ? Oui, en fait j’aime l’idée de pouvoir transformer un certain sens de la naturalité en quelque chose de contemporain et technologique, tout en recherchant le confort à travers une finition et une durabilité irréprochables. C’est, en quelque sorte, une manière de préserver la mémoire tribale en la tournant vers le futur.

© Moroso

© De Sede

Né à Sion en 1971, Philippe Bestenheider fait partie des designers helvétiques qui brillent et comptent dans la sphère internationale. Diplômé en architecture à l’École Polytechnique Fédérale de Zurich (1998), il lui a fallu tout juste une petite décennie pour imposer son style inimitable et collaborer avec les meilleurs éditeurs internationaux. Son statut de Senior Designer auprès de Patricia Urquiola à Milan (de 2001 à 2005) lui a permis de collaborer notamment avec Moroso,

Philippe Bestenheider nous répond :

© Moroso

M.PAVIA

Créatif

la ligne «Nanook» pour Moroso en partant de l’art inuit du tannage de peau d’ours, le Valaisan a conçu le paravent DS-9050 pour l’éditeur helvétique De Sede, en réinterprétant la version japonaise Byobu, fabriquée en papier de riz depuis le 8ème siècle. Philippe Bestenheider l’a transfiguré en une structure tridimensionnelle empreinte de souplesse et de légèreté grâce à une lanière en cuir artisanal reliant toiles et cadre chromé. Les trois éléments de ce paravent peuvent être installés en ligne, en zigzag ou en étoile. Un très bel objet qui trouvera sa place au salon comme dans la chambre à coucher. Les créations de Philippe Bestenheider rendent également hommage au continent noir. Sa collection de sièges «Binta» reprend les formes des sculptures africaines en bois, tandis que le rembourrage est habillé d’un textile patchwork sénégalais réalisé en Wax, tissu traditionnel porté par les femmes. Dans un même registre, le designer a développé «Kente» pour Varaschin, une mini série de mobilier d’extérieur produite au Ghana. Respectant la tradition locale, chaque couleur y est porteuse d’une signification particulière : le jaune pour la santé et la fertilité, le bleu pour l’harmonie et l’amour…

ÉVASION

Digital L’APPEL AU RÊVE

Elle est architecte et s’appelle Naziha Mestaoui. Lui est réalisateur et se prénomme Yacine Aïk Kaci. À eux deux, et depuis douze ans maintenant, ils forment l’étonnant duo d’Electronic Shadow dont le travail est fondé sur l’art digital. Aujourd’hui, ils révélent une partie de leur recherche appliquée au design d’objet. Pour vous donner une idée : visualisez un mur blanc, dénudé de toutes fioritures. Ensuite, placez-y des fenêtres virtuelles... qui vous permettent de voyager et de rêver.Le duo a ainsi créé des tableaux, véritables fenêtres, ouvertures de possibles grâce à des programmations filmées. Plus qu’une pause, une incitation aux voyages ! ww.electronicshadow.com L.B

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DESIGN & ARCHITECTURE

Acromatique

BLACK IS BLACK!

M.-C. THOMAS

Shopping

LE NOIR ENVAHIT NOS INTÉRIEURS : DES TABLES AUX OBJ OBJETS EN PASSANT T PAR LES FAUTEUILS ET AUTRES LUMINAIRES, IL JOUE LE T TOTAL LOOK. PLUS US QUESTION D’ÊTRE ASSOCIÉ AU BLANC POUR SATISFAIRE LES IRRÉDU IRRÉDUCTIBLES DU VINTAGE NTAGE ! DÉSORMAIS, IL S’UTILISE POUR SA PROFONDEUR DESSINA DESSINANT AINSI LES CONTOURS ONTOURS DES FORMES DE MANIÈRE EXTRÊMEMENT LISIBLE DANS L’ESPACE DOMESTIQUE. STIQUE. PLUS CHIC QUE LE «BLACK TIE», L’OBJET NOIR ! 4 1

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1 - Enceinte portative, disponible en 6 couleurs différentes, coffre sonore de 4 watts, Galeo, 49 9 francs, franc cs, www.yoodigital.com de.com 2 - Coussins rayures 30x60 cm, HOME autour du monde, 72 francs, www.homeautourdumonde.com 3 - Chaise Mécano en acier laqué, Persona Grata, 426 francs, www.persona-grata.com 4 - Petit Claus (tabouret) et Grand Claus (blanc) sont des meubles en hêtre, polyvalents tant pour les enfants que pour les adultes, existe en blanc, noir et turquoise, Normann Copenhagen respectivement 148 francs et 235 francs environ, www.normann-copenhagen.com 5 - Lampe en acier peint et réflecteur chromé, dim : H.22 x L.16 cm, Lampe Gras, 482 francs, ww.lampegras.fr 6 - Fauteuil Embryons, structure en acier chromé et rembourrage en mousse polyuréthane moulée, couverte de tissu bi-élastique fixe, design Marc Newson 1988 pour Cappellini, prix sur demande au 022 342 23 23 chez Teo Jakob à Genève, www.cappellini.it 7 - Gobelet noir ondulé PM (10 cl) et GM (30 cl) en porcelaine et silicone, graduations intérieures, chez MERCI, environ 5,5 francs et 11,5 francs, www.merci-merci.com 8 - Patère Plomberie grand modèle, Fleux, prix sur demande, www.fleux.com 9 - Metro Mug Black de l’assortiment «Steelwork by SIGG», 0,25 et 0,38 litre à double paroi isolante, SIGG, respectivement 29 francs et 35 francs,www.sigg.com 10 - Décoration murale tête de cerf Haywood, taille principale L.38,5 x H.23,5 x P.37 cm, Habitat, 74 francs, www.habitat.fr 11 - Suspensions, Ettler et Hullmann pour HOME Autour du Monde, boule : 859 francs ; cigare d23 cm : 909 francs ; et gros cigare d30 cm : 1 175 francs, www.homeautourdumonde.com 12 - Vase Lladro en porcelaine, collection Metropolis, existe en 8 couleurs, dim : L.11 x H.20 cm, Fleux, environ 205 francs, www.fleux.com 13 - Gordon et Andreas, salière et poivrier en porcelaine, conçus par Troels Øder Hansen vs. HuskMitNavn pour Normann Copenhagen, 42 francs, www.normann-copenhagen.com 14 - Avion «Plane» en bois laqué, existe en plusieurs tailles en rouge, bleu et noir, Normann Copenhagen, 106 francs, www.normann-copenhagen.com 15 - Table «Thot», en chêne, Ligne Roset, 509 francs, www.ligne-roset.ch 16 - Thermos anti-gouttes en plastique et silicone, design Norm pour Menu, 98 francs, www.menu.as / www.marianneguedin.com

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DESIGN & ARCHITECTURE

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PLIAGE

L’Élue

DE L’ITALIE AUX ETATS-UNIS ! Tout designer qui se respecte doit avoir signé une chaise… Certes, ce n’est pas une loi, juste une constatation. Mais, il semblerait que la formule soit aussi valable pour les éditeurs de design ! Preuve à l’appui : Alessi, que l’on adore pour tous ses accessoires de cuisine, beaux, pratiques et ludiques, tente l’exercice avec la chaise pliante Piana, a, une création signée David Chipperfield eld et produite par Lamm. L’allure est stricte, le design épuré et les couleurss flashy…. Ce qui attire l’attention des conservateurs du MoMa - The Museum um of Modern Art de New York - puisque ue cette chaise vient d’être choisie pour faire partie de la collection du musée. e. En voilà une distinction ! www.alessi.com

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SON

Amplificateur EN ABONDANCE En voilà un bel accessoire ! Et, à coup sûr, une fois adopté, il y a fort à parier que ce dernier vous suivra un peu partout, en soirée comme au bureau. Éh oui, le studio italien En & Is tenu par Enrico Bosa et Isabella Rovero a conçu un MegaPhone passif en céramique pour iPhone et iPod. Le nec plus ultra en la matière car, ici, nul besoin de grosses enceintes à brancher et autres boutons compliqués. Il suffit juste de poser son téléphone sur la base de MegaPhone, et de laisser la pureté de la céramique transmettre le dernier tube à la mode ou une audio conférence avec vos collaborateurs.Disponible en blanc, en noir et même en plaqué or, le MegaPhone, posé sur une fine structure en bois afin d’éviter la vibration de l’objet lors de son utilisation et ainsi optimiser l’émission du son, est en vente à partir de 495 francs. C’est décidé, on met le son ! enandis.com

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Toucher

GEEK

Tendance C. SEFRIN

Apple iPad 2

LES TABLETTES À LA FÊTE L’ENGOUEMENT POUR LES TABLETTES NE FAILLIT PAS, D’AUTANT QU’AVEC LES FÊTES DE FIN D’ANNÉE, LA TENTATION EST GRANDE DE S’ÉQUIPER. ALORS, CRAQUERA OU NE CRAQUERA PAS ? CE QU’IL FAUT SAVOIR AVANT, ÉVENTUELLEMENT, DE SUCCOMBER À LA TENTATION… C’est sans doute l’objet ultime, celui qui, en un concentré de quinze ans de technologie ne mesurant que quelques millimètres d’épaisseur, réunit la substantifique moelle du numérique : la tablette tactile. Apparue mi-2010 avec l’iPad d’Apple, la voilà qui envahit nos linéaires et nos intérieurs. Et, on en trouve de toutes sortes et de toutes tailles ! Du modèle en marque blanche actuellement vendu à 199 euros dans les hypermarchés Carrefour, au nec plus ultra de l’ardoise numérique, la version 64 Go de l’iPad 2 (693 euros), chacun peut trouver

la tablette correspondant à son budget. Jusqu’à QOOQ, une «tab’» à réserver aux bonnes tables, ce modèle étant dédié au monde de la cuisine et des gourmets.

Le choc de deux géants Si elles ont toutes en commun leur faculté de surfer sur Internet en Wifi ou 3G, de nous offrir accès à nos mails, de lire des fichiers musicaux, des photos et des vidéos, toutes les tablettes ne se ressemblent

pas. À de rares exceptions, les constructeurs les ont accommodées à deux parfums différents : iOS5 et Android Honeycomb. Derrière ces fragrances, le nom des systèmes d’exploitation qui permettent aux tablettes de fonctionner. Et là, deux univers s’affrontent, respectivement ceux d’Apple et de Google. Le choc des géants ! Si du côté d’Apple,

QOOQ

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GEEK

l’utilisateur s’aventure dans un monde fermé contraint de passer par l’App Store - le magasin en ligne de la marque à la pomme -, pour personnaliser sa précieuse ardoise avec des applications, la liberté est la marque de fabrique d’Android qui, en outre, fédère sur ses ardoises l’ensemble de ses services gratuits, comme Gmail, Google Doc, Picasa…

Des expériences différentes Reste que les choses sont beaucoup plus claires chez Apple. Inutile de chercher où louer un film en vidéo à la demande, il suffit d’aller dans l’Apple Store ! Pour effectuer pareille démarche sous Android, il n’y a pas de magasin dédié. Il faut que le constructeur de la tablette ait noué un partenariat avec un fournisseur de contenus. C’est le cas de Samsung et de Vidéo Futur par exemple. Par ailleurs, il règne encore un beau désordre dans l’Android Market, la boutique d’applications de Google, où l’offre est moins abondante que dans l’App Store, mais aussi moins bien ordonnée. À l’arrivée, les usages seront proches, mais l’expérience de l’utilisateur diffèrera du fait d’une interface opposée,

d’une taille d’écran (de 7 à 10 pouces) plus ou moins large, d’une connectique plus ou moins développée, ou encore de la rapidité du processeur embarqué…

Le champ des possibles Faire son shopping, lire, visionner un film en location, regarder la télévision en replay, retoucher ses photos ou composer de la musique, réserver un billet de train ou d’avion, consulter la météo ou le programme de son cinéma préféré, écouter la radio ou ses playlists, mais aussi travailler et, bien évidemment, jouer… chaque utilisateur de tablette voit s’ouvrir le champ des possibles… Selon une étude Médiamétrie, ils seraient d’ailleurs déjà 57,2% à plébisciter la lecture de journaux numériques sur leur ardoise. Une autre étude Orange Exposure révèle, quant à elle, que 94% des usages sur les tablettes s’effectuent à domicile, un paradoxe, alors que par essence, la tablette est un outil nomade. Selon les dernières statistiques, il devrait se vendre 1,4 millions de tablettes en France cette année, soit 300 000 de plus qu’initialement prévu (source : Gfk).

HTC Flyer

Sony P

Samsung Galaxy Tab

LOGITHÈQUE

Le Meilleur d’iOS en 5 applications Photo

Musique

Pour capturer son quotidien, les smartphones ont désormais remplacé les appareils photos traditionnels. Et pour les amateurs de teintes rétro ou autres effets visuels professionnels, Instagram s’impose comme la référence du genre. Grâce à une large sélection de filtres sophistiqués et un partage automatisé des photos, le logiciel n’a pas son pareil pour magnifier les images. Avec sa gratuité, impossible de ne pas flasher... Gratuit

VinylLove Pocket fait les choses en grand ! Ainsi après avoir scanné votre discothèque musicale, glissez votre galette virtuelle sur le tourne-disque, et posez le diamant, il n’y a plus qu’à vous laissez bercer. Notons que le logiciel ajoute en temps réel de légers craquements pour retrouver le plaisir authentique d’une écoute délicieusement vintage. Prix: 1,59€

INSTAGRAM

Pratique

Cuisine

Culture

Entretien, cuisine, santé, enfant, décoration, etc., cette application met à disposition près de 5 000 astuces de grand-mère couvrant l’ensemble des occupations du quotidien. À noter qu’il est possible de partager les plus pertinentes astuces par mail, Facebook ou Twitter. C’est certain, nos grands-mères n’auront jamais été aussi branchées… Prix: 0,79€

Robe, intensité, reflets, limpidité, couleur, etc., l’application gratuite Taste A Wine, permet à tout un chacun de garder une trace de ses pérégrinations vinicoles. Il est aussi possible de photographier l’étiquette de la bouteille pour la personnaliser et même enregistrer un commentaire audio. Idéal pour garder une trace de ses meilleures dégustations et concevoir une cave d’exception. Gratuit

Musique, télévision, cinéma, culture, sport, publicité, etc., il suffit à l’utilisateur de sélectionner l’un des nombreux thèmes, puis choisir une date pour que s’enclenche la machine à remonter le temps. Video Time Machine propose alors des vidéos illustrant un temps fort ayant marqué l’Histoire depuis 1860. On appréciera aussi l’option «hasard» pour retrouver cette force inouïe, celle de la nostalgie qui, vu le prix de l’appli, risque de vous happer… Prix: 1,59€

VINYLLOVE POCKET TRUCS DE Pour ressusciter le chant des vinyles GRAND-MÈRE et ses chaleureux craquements,

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SOUVENIR DE VIN (TASTE A WINE)

VIDEO TIME MACHINE

J.C.

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GEEK

J. CHIÈZE

Immersion

Passé-(re) composé QUAND LE JEU VIDÉO REVISTE L’HISTOIRE

IL FUT UN TEMPS, PAS SI LOINTAIN, OÙ LES JEUX VIDÉO MISAIENT EXCLUSIVEMENT SUR LE PLAISIR INSTANTANÉ. PROFUSION DE COULEURS ET DE SON, RONDE DE MISSIONS CALIBRÉES. PUIS VINT LE TEMPS DE LA MATURITÉ. CELUI OÙ À FORCE DE LUI RÉPÉTER QU’IL RESSEMBLAIT DE PLUS EN PLUS AU CINÉMA, LE JEU VIDÉO A DÉCIDÉ DE S’INSPIRER DE L’HISTOIRE. AVEC UNE FORCE À NULLE AUTRE PAREILLE : L’INTERACTIVITÉ… ET LA POSSIBILITÉ DE RÉÉCRIRE LE PASSÉ ! Hier, les Templiers et les Croisades. Aujourd’hui, Leonard de Vinci, les Borgia, la Renaissance. Demain, la Révolution Française ? Depuis ses premiers pas en 2007, la série des «Assassin’s Creed» aura su séduire plus de 30 millions de joueurs à travers le monde sur une promesse simple : revisiter les temps forts de l’Histoire ! Ainsi, au fil des épisodes, les créateurs multiplient les références et les clins d’œil afin d’immerger le joueur dans une trame historiquement crédible. Les scénarii mélangent alors les influences politiques et sociétales afin d’offrir une fiction spéculative.

Sur un canevas de faits avérés vient ainsi se greffer l’imaginaire afin de faire de l’Histoire un terrain de jeu... envoûtant.

Au cœur de l’Histoire Tout commence par la reproduction d’environnements tels qu’ils existaient il y a de cela plusieurs siècles. Le Temple de Salomon, Damas, Jérusalem et Saint-Jean-d’Acre à l’époque des croisés dans le premier opus. Florence, Rome, la majestueuse Venise des Borgia ou encore Constantinople par la suite. Si cela reste du jeu, naviguer au cœur des représentations de ces hauts lieux de l’époque procure un sensation unique.

D’autant que pour parfaire l’illusion, les coutumes et costumes d’époque se voient aussi intégrés. Ajoutez à cela des personnages mythiques comme Richard Cœur de Lion, Machiavel, Laurent de Médicis, le pape Alexandre VI ou Lenoardo da Vinci tenant ici leurs propres rôles, et vous obtiendrez un monde où la frontière entre Histoire et jeu s’estompe délicatement. «Assassin’s Creed» offre ainsi un grand jeu de piste à l’intérieur, mais aussi à l’extérieur du jeu poussant les fans à partir ensuite en complément d’informations en visitant réellement les lieux découverts virtuellement manette en main…

Les amateurs de jeux nomades n’auront bientôt que l’embarras du choix. Après la sortie de la Nintendo 3DS et sa 3D relief, après le boom des jeux sur smartphones, Sony s’apprête à lancer sa nouvelle console portable, la PS Vita, en février 2012. Bijou technologique avec son hypnotisant écran OLED, ses astucieuses zones tactiles avant/arrière, sa connectivité 3G et sa puissance brute proche d’une PS3, mais dans le creux de la main, la Vita dispose de sérieux arguments pour s’imposer. Les premiers titres affichent déjà des graphismes ahurissants… à l’image du prix de la machine, flirtant avec les 300 euros.

Plus fort que les «Pokémon», découvrez les étonnantes créatures de «Skylanders» ! Ici, le jeu mélange réel (des figurines à collectionner) et virtuel (l’univers dans lequel vous évoluez). En déposant vos figurines sur un socle interactif, elles apparaîtront ainsi directement dans le jeu. Destinez aux plus jeunes, cette aventure interactive a tout pour devenir le prochain phénomène des cours de récré…

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Alors qu’«Assassin’s Creed : Revelations» vient de sortir (Xbox 360/PS3/PC) clôturant d’habile manière la trilogie d’Ezio Auditore da Firenze (époque Renaissance), les regards se tournent déjà vers la suite prévue pour fin 2012. Encore bien mystérieuse, l’aventure pourrait cette fois-ci nous entraîner aux cœurs de révolutions mythiques. La Guerre d’Indépendance américaine (The American Revolution) et la Révolution Française ! Deux bouleversements ayant écrits les prémisses de notre ère modernes. Vous avez dit «Assassin’s Creed : Revolutions» ? Ceci est une autre histoire…

PS VITA : JOUEZ, C’EST LA VIE ?

SKYLANDERS : COLLECTIONNÏTE AIGUË

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Prochaine destination

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FRAC Orléans

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Retours aux sources Et si vous retourniez aux origines du ski avec le Telemark ? Élégant et dynamique, il permet d’effectuer des virages parfaits et se pratique aussi bien sur piste que

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Rossignol S7, cambre doux sous le pied et fort rocker en spatule et talon pour les amoureux de la grosse poudreuse.

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X-Series Random-X de Movement Skis, polyvalence et ultra légèreté appréciable en randonnée.

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hors-piste ou en version randonnée nordique. Polyvalence encore et toujours quand tu nous tiens ! L’épopée du Telemark a débuté en Norvège, patrie de Sondre Nordheim, menuisier de son état autour des années 1860 dans le village de Morgedal, situé dans la province de… Telemark. Rebuté par les skis de l’époque décidément trop dangereux car ils ne permettent pas de ralentir la vitesse, Nordheim planche sur une nouvelle technique qui permettrait de tourner en descente pour freiner l’allure. Il fabrique alors un ski en taille de guêpe, équipé d’une fixation rigide (en osier) permettant de tourner et de maintenir le pied pour mieux virer de gauche à droite. Il élabore alors ce qui va devenir la technique du Telemark : grand pas, l’intérieur du genou fléchi et les skis placés de manière convergente. Longtemps éclipsé par le ski alpin et le snowboard, le Telemark compte aujourd’hui de plus en plus d’adeptes en Suisse. Ces telemarkeurs aiment par essence la nature et sont principalement motivés par le désir de se démarquer de la masse en adoptant un style de ski différent, plus en phase avec la montagne. À noter que les possibilités en Telemark sont quasi illimitées : après une initiation sur piste damée, à vous la poudreuse, les pentes raides et les champs de bosse. Autant de pistes à suivre pour goûter à fond aux plaisirs de la neige !

Bâtons télescopiques Razor Carbon de Black Diamond Masque ID2 pro, Adidas Eyewear

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Présentes lors du Ski Avant-Première, à Méribel en février dernier, la majeure partie des fabricants de matériel de ski confirme une tendance amorcée depuis les cinq dernières années : le Freeski a le vent en poupe. Avec, à la clé, des innovations tous azimuts pour proposer des produits à l’aise sur toutes les neiges. Chez Stöckli, Head, Fischer, K2, Movement ou encore Rossignol, on ne parle plus de que «rocker», comprenez ski à spatule et/ou talon au déroulé moins progressif qui facilite l’entrée en courbe et le déjaugeage en poudreuse. Deux tiers des skis proposés cette saison répondent à cette définition, c’est dire l’ampleur du phénomène. Nonobstant cette tendance montante, la polyvalence demeure le maître mot en ski alpin, All Mountain, Freeride, Touring Freeride… Avec pour objectif de fournir toujours plus de contact ski/neige tout en procurant une meilleure stabilité. Il est temps d’oublier vos réflexes de skieurs expérimentés et d’envisager le ski en trois dimensions pour penser, à l’avenir, profil, cambre et relevé de spatule !

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La combinaison parfaite entre bains thermaux, ski et activités d’un resort. Une première phase de dix résidences uniques avec spa et service hôtelier vendues en pleine propriété. En exclusivité mondiale - l’eau thermale directement des sources à votre salle de bains. Proche des aéroports internationaux de Genève et Zurich.

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Sensuel

F. ROOS-GILLET

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GRAND GARÇON

Star

MYLÈNE JAMPANOI, LA BELLE REBELLE LE MÉTISSAGE EST UNE SOURCE INÉPUISABLE DE BEAUTÉS UNIQUES ET SINGULIÈRES. L’ACTRICE FRANCO-CHINOISE EN APPORTE UNE NOUVELLE FOIS LA PREUVE… ÉCLATANTE. «Quand elle entre dans une pièce, la température change, les gens modifient leur comportement. Elle a un truc dangereux, sombre, elle est pleine de contradictions passionnantes». Tels sont les mots du réalisateur Pascal Laugier pour celle qu’il dirigea dans «Martyrs», en 2008. Il est vrai que Mylène Jampanoi n’est pas du genre à passer inaperçu. Bretonne par sa mère, chinoise par son père, elle a hérité du meilleur de ce double patrimoine génétique. Pourtant, si ses traits métissés - peau claire, chevelure sombre, regard translucide - séduisent aujourd’hui les réalisateurs, ils n’ont pas toujours été vécus comme un atout :

«À cause de mon métissage, je me suis toujours sentie différente et pas forcément aimée, déclare-t-elle. J’ai passé ma vie entière à courir vers mon destin en me disant que c’était mieux ailleurs. J’ai fait toutes les conneries possibles, et s’il fallait les refaire, je n’hésiterais pas».

De la rue aux salles obscures Derrière ses yeux émeraude, se cache un caractère visiblement bien trempé. Mylène Jampanoi n’a peur de rien ni de personne. À seulement 14 ans, elle quitte l’école et ses parents pour vivre dans la rue. Elle y restera trois ans. «Le futur ne m’a jamais inquiétée car

j’ai toujours su que j’aurais un jour une vie exceptionnelle». À l’époque, Lena Jam-Panoi (son vrai nom) se rêve déjà sur grand écran. En 2000, elle débarque à Paris dans l’espoir de devenir actrice. Elle a 21 ans lorsqu’un photographe la repère dans un restaurant. Elle décroche alors un rôle récurrent dans une série télévisée française à succès, prend des cours de comédie, et fait ses débuts au cinéma sous la direction d’Olivier Dahan, futur réalisateur de «La Môme». Mais c’est en Asie, toujours elle, que se poursuit sa carrière.

Une actrice, deux cultures En 2006, Dai Sije la dirige dans «Les Filles du botaniste», dans lequel elle joue - en chinois - une homosexuelle sous le régime de Mao.

L’Indien Nalin Pan, lui, l’imagine en héroïne démoniaque dans «La Vallée des Fleurs», une histoire d’amour et de magie sur fond de steppe. Elle tombe alors sous le charme de son partenaire, l’acteur indien Milind Soman, et l’épouse. Ils divorceront quelques années plus tard. Parallèlement, elle devient l’égérie de Dior… en Asie, et fait la couverture de nombreux magazines. Mystérieuse et familière des deux côtés du monde, Mylène Jampanoi peut aussi bien incarner la dernière femme de Serge Gainsbourg pour Joann Sfar qu’une héroïne des Indes insoumise et sensuelle dans la saga télévisée «Rani» (actuellement sur la TSR1). Plus qu’un atout, sa double culture est devenue sa force.

CINQ SENS

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GRAND GARÇON

Fantasme EFFEUILLAGE APHRODISIAQUE

M. ROBERT

Podium

FÉTICHISME

Cosplay À l’inverse du striptease qui vise à l’effeuillage d’une tenue sexy, le cosplay consiste à s’habiller tel un personnage glamour réel ou fictif ! Un beau livre, «Cosplay» aux éditions Hugo&Cie, propose une plongée dans un monde déjanté et raffiné où de ravissantes jeunes femmes sont photographiées en «Sailor Moon», Chapelière («Alice aux pays des merveilles»), «Lara Croft», Lucy Westenra (la poupée-vampire dans «Dracula»), en Jessica Rabbit en «Pokémon» ou en Kawaii. «Cosplay est la contraction de deux mots : costume et playing», raconte Eugénie Chidlin auteur, avec le photographe Andy Julia, de l’ouvrage. «Cette pratique, créée originellement aux États-Unis par les fans de ‘Star Wars’ et ‘Star Trek’, s’est répandue au Japon, puis en Europe. En France, le phénomène s’étend depuis quelques années, avec une trentaine de conventions par an, dont la Japan Expo. Il attire de plus en plus de curieux et on compte plus d’un millier de blogs et forums autour du cosplay». Jeux fantasmagoriques pour grands enfants, le cosplay marie des influences esthétiques provenant de la peinture, la mode ou le cinéma pour faire naître un monde onirique teinté de vérité. «Il n’y a que des filles dans le livre car je voulais montrer leur capacité à être mille femmes en une. Leur aptitude au changement, à la métamorphose, ne cesse de m’émerveiller !» Nous aussi… M.R.

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RHABILLEZ-MOI !

OÙ VOIR UN BEAU STRIPTEASE CHIC ET CHOC, QUE L’ON SOIT CÉLIBATAIRE OU MARIÉ ? On l’ignore souvent mais le striptease contemporain est né à Paris, en 1889, au Moulin Rouge. Exporté aux Etats-Unis, il explose et devient un loisir bon enfant tandis qu’en France, il reste longtemps cantonné aux cabarets louches de Pigalle. Mais depuis dix ans, avec l’arrivée du Hustler Club, du Pink Paradise et du Secret Square, le striptease, rebaptisé lap dance, a (re)conquis ses galons de spectacle coquin mais chic. Les hommes s’y pressent, certes, mais également de nombreux couples pour qui aller boire un verre en se délectant d’un effeuillage glamour est devenu une sortie tendance. Pour la Saint-Valentin, 90% des réservations au Secret Square sont faites par des femmes. À Genève, ces temples de l’érotisme ont pour nom Le Bataclan, les 1000 et une nuit ou… le Moulin Rouge ! En plein centre-ville, le Crazy Paradise symbolise ces nouveaux clubs new style : décor élégant et raffiné, éclairages à la pointe de la technologie, chrome ornemental, fauteuils moelleux. Une ambiance lounge pour une vibration des sens ! À Lausanne, le Brummell est, depuis longtemps, un haut-lieu des nuits de la capitale Vaudoise. À Paris, le Hustler Club a importé le strip à l’américaine sur les Champs-Elysées.

Propriété de Larry Flint (créateur du célèbre magazine «Penthouse»), le club se veut populaire et financièrement abordable. Les filles, drapées dans de longues robes fendues, se témoussent sur une grande scène centrale. Sur un simple signe, la danseuse quitte la scène pour venir à la table du client. Après un bref bavardage, elle prend place entre les jambes de l’homme (ou de la femme !) pour trois minutes de grand frisson. Ondulation, frôlement, la fille finit «topless». La volupté n’est pas loin mais le client reste sage. Le moindre geste déplacé de sa part et la sécurité débarque, direction... la sortie ! Pour deux tickets (désormais on ne glisse pas de billets dans le string des danseuses), on accède à une danse privée dans un petit salon qui s’achève en nu intégral.

Pour le plaisir... des yeux ! Même principe au Pink Paradise, toujours sur les Champs-Elysées, un club lancé autrefois par David Guetta (le DJ) et sa femme Cathy. De cette époque, le Pink Paradise a gardé un côté show off, voire bling-bling, réjouissant. Ce n’est pas la «girl next door» qui danse ici mais des créatures spectaculaires, pas toujours très naturelles, mais diablement séduisantes ! After work, école de pole

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dance, enterrement de vie de garçon, tout est prévu pour passer un excellent moment dans un club de striptease tel qu’on le fantasme. Plus cosy, plus sensuelle, plus féminin dans son approche, le Secret Square, dans le 17ème, est le seul club à proposer un restaurant aphrodisiaque pour bien démarrer la soirée. Au plaisir des yeux, il ajoute celui des papilles avec un menu aux arômes sensuels et saveurs stimulantes : saté, sésame, cardamone, curcuma, piment, cannelle, gingembre. Le Secret Square s’adresse à une clientèle plus haut de gamme, luxueuse, en quête d’une soirée effeuillage de qualité. La sélection des danseuses est sévère et, pour une large part, française. Ici, les danseuses sont habillées par le club et les tenues sont à la hauteur de l’enjeu : le célèbre Ernest pour les chaussures, la marque Maison Close pour la lingerie glamour et Dément, une nouvelle griffe de dessous aimantés qui s’arrachent ! Le club multiplie les initiatives - show burlesque de Scarlet Diamond, bal des débutantes ouvert à toutes une fois par trimestre et enfin lancement en janvier d’une Secret Academy, cours de pole dance délivrés par une danseuse professionnelle. De quoi passer, si l’envie est là, de l’autre côté de la table !

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TREND & ACCESSOIRE

Masculin M. ROBERT

Tailleur GÉRARD SENÉ, DE CARY GRANT À JUDE LAW

AMOUREUX DE L’ÉLÉGANCE HOLLYWOODIENNE ET ROCK’N’ROLL, LE TAILLEUR PROPOSE AUSSI UNE SILHOUETTE CONTEMPORAINE, DU COSTUME MODE À LA BASKET DE CRÉATEUR. Il a grandi dans la zone à Montreuil, en banlieue parisienne. Pour seul loisir, il y avait le cinéma le jeudi après-midi. C’est là que le jeune Gérard Sené tombe en arrêt devant Grégory Peck dans «Les Nerfs à vifs». Malin, il comprend que l’habit fait le moine et dépensera dès lors tout son argent de poche à se «saper» comme un milord. Logiquement, le Dandy finit par se lancer dans la fringue. D’abord pour les femmes, puis à 42 ans pour l’homme. Ce sera Rodson, griffe qui «copie» la silhouette des grands classiques hollywoodiens. Plus tard, il annonce la couleur avec une nouvelle marque : «Gerard Sené, Hollywood Taylor». Séduit par son univers unique, son élégance intemporelle et la qualité de ses costumes, chaussures et accessoires, les stars du cinéma (Robert De Niro, John Malkovitch, Jeremy Irons, Vincent Cassel, Mathieu Kassowitz, etc.), de la chanson (Johnny Hallyday, Eddy Mitchell, Calogero, etc.) et de la télé (Michel Denisot, Guillaume Durand, Arthur, etc.) affluent. Mais cet amoureux du beau vêtement ne veut pas passer pour un nostalgique. «J’adore Cary Grant mais l’élégance masculine aujourd’hui, c’est Jude Law ! Certes, j’ai ouvert une brèche et je m’amuse de voir beaucoup de gens penser que je suis le costumier des ‘Mad Men’, mais je constate que j’ai été rattrapé par la mode. Je me suis donc remis en question, raconte-t-il. Je me suis mis à faire de beaux jeans en denim japonais, à dessiner des baskets tout à fait originales puisqu’elles ne se délassent pas mais s’enfilent grâce à un zip sur le talon, et à utiliser de nouveaux matériaux comme le crocodile ou l’autruche».

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© Stéphane de Bourgies

De pied en cap Les collections se sont mutipliées et l’image de la griffe Gérard Sené, désormais véhiculée par des éphèbes modernes, s’est modifiée. Une clientèle plus jeune d’avocats, chirurgiens, agents immobiliers ou traders, qui aime jouer avec la mode et ses codes, a rejoint tous ceux qui apprécient Gérard Sené pour ses costumes JFK ou Robert Mitchum. Le designer couvre désormais tous le spectre de la mode via quatre lignes : une rock’n’roll pur et dur, ADN de la marque, industrielle ; une 100% mode et semi-traditionnelle ; une demi-couture faite à 70% à la main et une sur-mesure, dans la plus pure tradition du tailleur. Un leitmotiv traverse ces lignes : la qualité ultime. Les formes sont faites mains, les entoilages légers, les épaules discrètes et la fabrication «made in Italy». Chaque chemise réclame six opérations manuelles, du rabat de col à l’intérieur des poignets. Les blousons et vestes en peaux sont tout à fait originaux puisque réversibles. Deux vêtements en un ! Enfin, les souliers Gérard Sené demeurent un must. Dans sa vaste collection, «La California», forme inspirée des voitures de sport actuelles, fait un carton. À chaque fois, un détail rock’n’roll fait la différence et confère un twist unique aux créations Sené. Fort de trois boutiques parisiennes et bien sûr disponible en Suisse, Gérard Sené offre un univers différent, à la mode mais doté d’une forte personnalité. Précieux en ces temps d’uniformisation galopante… www.gerardsene.com

3 questions à… Gérard Sené Pourquoi venir s’habiller chez vous ? Toutes les grandes marques font la même chose : c’est le diktat mondial du modèle unique qu’il faut absolument porter cette année. Tout s’est banalisé et la qualité a baissé à force de délocaliser. Moi, je propose des vêtements d’une qualité extrême, fabriqués en Italie ou dans ma propre unité pour les chaussures, qui racontent une histoire dans leurs formes ou dans les détails comme les revers. Je propose un univers différent mais à la mode d’aujourd’hui, dans l’air du temps. Mais vous êtes toujours amoureux de l’Amérique des années 40 à 60 ? On n’a toujours pas fait mieux que le clacissisme du costume JFK ou des grands acteurs hollywoodiens comme Cary Grant, Robert Mitchum ou Gregory Peck. Toutes ces images nous collent à la peau car elles sont modernes, contemporaines. Mais Brad Pitt, Keanu Reeves, Edward Norton ou Jude Law me bluffent aussi ! J’essaie d’avoir une créativité importante en proposant sept ou huit formes par costume et par saison alors que chez les autres marques c’est souvent le modèle unique et la culture de la coupe. Les hommes s’habillaient mieux auparavant ? Pas forcément. Prenons l’exemple des «Mad Men», la série qui fascinent le monde entier. Ils étaient bien habillés à l’époque mais pas mieux qu’aujourd’hui. En revanche, la différence c’est qu’ils étaient bien coiffés ! De nos jours, les jeunes hommes peuvent être des sapeurs-intenses mais ils ont les cheveux en pétard. Avant, avec la raie à la Cary Grant, vous étiez obligé d’être beau !

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TREND & ACCESSOIRE

Vernis HAUTE-CHAUSSURE

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LES SPLENDIDES SOULIERS SUR-MESURE DE CET ARTISAN FRANÇAIS D’ORIGINE SUISSE SONT EN TRAIN DE CONQUÉRIR LE MONDE. Il y a un peu de la Suisse dans les plus belles chaussures du monde ! Si le titre peut toujours être disputé par une autre griffe, l’origine Vaudoise des grands-parents de Pierre Corthay, bottier à Paris, est bel et bien établie. Ce qui est également sûr, c’est que Suzy Menkes, papesse de la mode bien avant Anna Wintour, eut le coup de foudre pour ces souliers homme, au point de lui consacrer, en 1995, une page entière dans le prestigieux «New York Herald Tribune». Au paradis des amoureux de «belles pompes», cet ancien de chez John Lobb et de chez Berluti (tiens, tiens !) a d’ores et déjà gagné son casier à chaussures !

Fasciné par le travail sur le cuir dès son plus jeune âge, Pierre Corthay entreprend le tour de France des Compagnons du Devoir. «J’ai choisi le soulier car le façonnage s’apparente à la sculpture, le travail technique est très complexe et passionnant et enfin la rencontre avec le client est très importante. La psychologie, le désir comptent beaucoup», raconte le créateur. Un homme est en effet d’abord à la recherche de confort. Mais les chaussures, avec la montre, étant les deux éléments les plus distinctifs dans la garde-robe masculine, Pierre Corthay apprécie particulièrement conseiller des clients parfois un peu perdus dans cet univers. «Les souliers sont ce qui terminent une silhouette, explique-t-il. Selon sa corpulence, un homme peut ou ne peut pas porter certaines formes. Je les amène aussi à dépasser les classiques noir et marron en leur faisant des propositions de couleurs, jamais extravagantes ou ridicules, mais chic et de bon goût».

Une véritable science apprise d’abord chez John Lobb durant deux ans, puis chez Berluti pendant cinq ans comme chef d’atelier. Il se lance alors en solo en 1990 avec des créations sur-mesure. Il utilise essentiellement du veau et chaque paire, faite à la main, nécessite pas moins de 45h de travail. Lanvin et Dior sont ses premiers clients. Le Sultan de Brunei lui achète 150 paires. Pierre Corthay est lancé. Une commande extraordinaire du Club de Golf de Long Island, le plus cher du monde, lui permet enfin, en 2003, de créer sa propre manufacture, près de Paris. Boosté par Internet, le bottier de luxe lance une ligne de prêt-à-chausser aussi exigeante mais plus abordable (1 000€ environ contre 4 000€ pour le sur-mesure). Les boutiques se multiplient au Japon, à Londres et aux Etats-Unis. À Genève, ses magnifiques souliers sont disponibles chez Brogue. Courez-y ! www.corthay.fr

Reflet

HYPE

Esthétique KARL POUR TOUS Luxe grand public : il ne s’agit pas d’un oxymore mais bien d’une réalité imminente… Karl Lagerfeld, l’intrépide directeur artistique de la grande Maison de Haute Couture Chanel, relance sa marque avec deux nouvelles lignes de prêt-à-porter et d’accessoires abordables, début 2012. Mains gantées, col impeccablement amidonné et lunettes noires : l’image iconique de Karl sert d’inspiration aux nouveaux concepts de la marque. Ainsi, le 25 janvier sera lancée «Karl», une ligne «énergique, rock et street» proposant une centaine d’articles siglés d’un logo à l’effigie du créateur, vendus exclusivement en ligne entre 60 et 300 euros (à découvrir sur net-à-porter.com). Puis, suivra «Karl Lagerfeld Paris», une ligne plus «créateur» et plus chère (entre 300 et 1500 euros) qui sera présentée sur un grand site d’e-commerce, une nouveauté de plus pour la marque (!), à découvrir dès le 28 février.

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TREND & ACCESSOIRE

Slim

M.Z. WATTAM

Style

ÉLÉGANCE PREPPY

Résolument chic sur James Bond - aka Sean Connery - en 1962, plus courte mais non moins tendance sur Michael Jackson, Blondie et les autres icônes musicales des années 80, la cravate slim est une fois de plus le meilleur ami de l’homme dans sa version 2012. Alors, pour honorer cette pièce phare en arborant un air aisément branché et non maladroitement geeky, voici quelques points cruciaux à respecter pour mieux l’adopter…

WINDSOR

L’ e-caverne de Balibaris Au commencement était la cravate… ou plus exactement 32 modèles originaux de cravates. Voilà qui constituait le point de départ de Balibaris, duo de jeunes créateurs français, il y a un an à peine. Depuis, Corentin Petit et Paul Szczerba ont relevé un défi audacieux : créer, à partir de leur produit phare, une marque masculine de qualité déclinant un vestiaire complet pour cet hiver. Le duo revisite les codes du dandysme et nous propose des basics simples et chics. À découvrir sans plus tarder sur leur engageant e-concept store…

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- En toutes circonstances, portez cette cravate sur une chemise ajustée à petit col; l’art de porter la slim est avant tout question de proportions. - Avec un jean, retroussez vos manches et ouvrez le bouton du col. Vous obtenez un look décontracté parfaitement adapté au quotidien - mise à part une éventuelle virée à la foire au saucisson - qui vous singularisera avec style. - Combinée à un pantalon plus habillé, chemise fermée jusqu’en haut, la slim vous donnera l’air distingué sans être strict. - Vous visez la nonchalance aristocratique ? Agrémentez cette base d’un gilet en maille; touche BCBG par excellence ! - Pour une allure plus formelle et néanmoins branchée, associez votre slim à un blaser ou un costume cintré aux revers étroits... chic anglo-saxon garanti ! Les timides en matière de mode choisiront la slim noire, un classique s’associant avec toutes les couleurs. Les plus téméraires oseront dynamiser leur chemise noire ou blanche d’une cravate de couleur vive unie, voire rayée... Quant aux cravates à motifs, si l’audace en la matière peut être payante, la porter avec succès reste l’affaire des «modeurs» aguerris !

SENSATIONS

Improvisation QUAND LA CRÉATION INTERROGE LE SON !

© Eckehard Gether

Des créations visuelles et sonores. C’est précisément ce que nous présente l’Espace culturel Louis Vuitton, à l’occasion de sa 17ème exposition intitulée «ANICROCHES - Variations, choral et fugue». L’œuvre d’art est appréhendée de façon inédite : l’approche plastique est enrichie d’un volet musical. Sans hiérarchie entre les formes les plus nobles et les sons qui nous entourent, ces créations, qu’il s’agisse de sculptures ou d’installations, ont presque toutes l’étonnante capacité d’être jouées et soulèvent la question de l’étroite relation qui lie le corps du musicien à son instrument. De manière ludique et souvent interactive, le spectateur est invité à intéragir avec les œuvres au gré de sa visite, cheminant entre musique et silence, geste et contemplation.

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Outre les propositions des artistes Laurent Saksik, Christina Kubisch, Rémy Jacquier, Charlotte Moorman, Thierry Mouillé, Anri Sala, Su-Mei Tse et Stéphane Vigny qui, à la frontière de la création plastique et de la composition, font mesurer aux visiteurs comment la musique se déploie dans l’espace, des instrumentalistes sont conviés le temps d’un instant suspendu à venir «activer» ces créations. Un concert exceptionnel - synthèse musicale des œuvres présentées - clôturera cette exposition. N’attendez plus pour faire ce voyage, le dernier départ est prévu le 19 février 2012. «ANICROCHES - Variations, choral et fugue», jusqu’au 19 février 2012, Espace culturel Louis Vuitton à Paris VIII, www.louisvuitton-espaceculturel.com

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DESIGN & ARCHITECTURE

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DESIGN & ARCHITECTURE

PLIAGE

À lire

ICÔNES DE MODE POUR VESTIAIRE IDÉAL Le trench-coat d’Humphrey Bogart, les costumes de Clark Gable, le tee-shirt de James Dean, le perfecto de Marlon Brando, le Levi’s de Paul Newman, etc. Autant de vêtements qui ont marqué les esprits car portées par des légendes vivantes. Grâce à leur charisme, ces vêtements mythiques sont devenus des pièces maîtresses intemporelles et incontournables du vestiaire masculin ! À découvrir dans cet ouvrage illustré d’élégantes photographies. «L’Eternel masculin», Josh Sims, 28 x 19 cm, 46, 40 francs aux Edition de La Martinière.

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Matière NOUVEAU SHOWROOM

Discrète, l’arcade située à la rue de Fribourg, à Genève, est le nouveau showroom de la maroquinerie masculine et objets GHISÒ. Minimalisme et luxe authentique respire dans ce petit espace raffiné. Le visiteur est immédiatement séduit par la collection de sacs intemporels en cuir souple et sensuel accrochés aux parois blanches, et les élégantes boîtes en bois d’exception. Conceptualisé par NB ARCHitectes, à Lausanne, le travail d’agencement s’est principalement inspiré d’éléments utilisés dans les ateliers : tables, tréteaux et lampes afin de produire l’effet d’une image simple et forte. Eclairé par une immense lampe aux bras démultipliés, le lieu marie la noble matière au design le plus contemporain. Showroom Ghisò, rue de Fribourg 4, 1201 Genève, tél. 022 732 14 05, www.ghiso.com

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LIEU

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Tout Schuss DES ALPES SUISSES À GENÈVE

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Moncler installe ses pénates au bout du lac Léman, dans sa première boutique monomarque de Suisse romande. Un cadre moderne, métropolitain et chaleureux grâce au design d’intérieur signé Gilles & Boissier. Ces derniers jouent avec les boiseries françaises sculptées de motifs floraux en relief pour les parois et avec des marbres couleur miel pour les sols. Une synthèse équilibrée entre la haute montagne et l’upper sport style, en harmonie avec les valeurs de la Maison italienne. Boutique Moncler Genève, 57 Rue du Rhône, Tél. 022 310 69 33, www.moncler.com

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OUTILLAGE

Poches RANGEZ LES VALOCHES !

C. GOBET

Lissage

LA MISSION ? ESTOMPER POCHES, CERNES ET PATTES-D’OIE. ALORS MESSIEURS, VOICI QUELQUES CONSEILS POUR VOS BEAUX YEUX, CAR APRÈS DES MOIS ET DES MOIS LES YEUX RIVÉS SUR L’ÉCRAN, VOS MIRETTES MÉRITENT UN PEU DE REPOS. UNE BONNE CURE DE QUELQUES PRODUITS ADAPTÉS EST DE RIGUEUR, À POURSUIVRE DE PRÉFÉRENCE JUSQU’AU 1er DE L’AN, POUR RÉPARER LES DÉGÂTS POST-RÉVEILLONS ET COMMENCER LA NOUVELLE ANNÉE LE REGARD SOIGNÉ ET DÉFROISSÉ. SENTEUR

Nobles effluves Hermès, c’est un univers tapissé de matières nobles, de cuirs de chèvre et de veau soigneusement traités, de soie délicate et de cachemires. Mais Hermès, c’est aussi une Maison remplie d’odeurs, teintée de Paprika Brasil, d’Ambre Narguilé et d’un Brin de Réglisse. Des effluves authentiques, qui fondent dans la peau, inspirés par des éléments et des univers fabuleux. Comme le dernier jus du nez du maroquinier, Santal Massoïa, du santal enveloppant et un bois, rare, bien évidemment. Santal Massoïa (100 ml, 257 fr.) de la Collection Hermessence, en exclusivité dans les magasins Hermès. C.G.

1. Pas besoin de l’étaler du doigt, ni de masser pendant de longues minutes le contour de l’œil pour faire pénétrer le Skin Supplies for Men Anti-Fatigue Colling Eye Gel de Clinique (40 fr.). En effet, le roll-on dépose délicatement autour des yeux, par l’intermédiaire d’une petite bille en acier, un sérum rafraîchissant apaisant, drainant et décongestionnant.

2. Également doté d’une bille 3. Sans bille, ni acier,

4. Apaisant et hydratant,

en métal, le Roll-on Yeux Energy Q10 de Nivea For Men (16.80 fr.) dépose sur la peau un soin un peu plus épais, à faire pénétrer à l’aide de ses doigts. Le produit, qui contient le Coenzyme Q10 ayant pour vertu de régénérer les cellules, est à conserver au frigo pour un effet «fresh», tonifiant, anti-gonflement et antirides.

le Sérum pour les Yeux Mega-Mushroom Skin Relief d’Origins (72 fr.) a pour objectif de réparer l’ensemble des dommages qui encerclent nos mirettes, à l’aide d’un cocktail hallucinant de champi et d’épices exotiques, tel le curcuma et le basilic thaï. À utiliser exclusivement sur le contour de l’œil, NE PAS AVALER - même pour quelques raisons expérimentales.

le Gel Apaisant Contour des Yeux de Shiseido Men (74 fr.) procure un réel effet rafraîchissant pour revitaliser le regard fatigué. Il promet également de réduire cernes, pattes-d’oie et autres ridules, grâce aux vitamines C et E, et à un complexe d’ingrédients spécifiquement sélectionnés pour lutter contre le vieillissement cutané.

HÉRITAGE

New York, New York ! C’est en 1851 que John Kiehl ouvre sa pharmacie dans le quartier d’East Village, à New York. Après des années de pommades médicales et de plantes médicinales, le petit business se développe et la boutique expose ses premières recettes de soins de beauté, pour hommes et pour femmes. Afin de célébrer comme il se doit les 160 ans de sa Maison, Kiehl’s lance une édition limitée New York Heritage Collection composée de quatre produits iconiques : un parfum, l’Original Musk Oil (50 ml, 76 fr.), une crème hydratante, l’Ultra Facial Moisturizer (125 ml, 39.90 fr.), une pommade riche, l’Ultra Facial Cream (50 ml, 39.90 fr.), et le tonique Calendula Toner (250 ml, 59.50 fr.). À noter : Kiehl’s vient d’ouvrir un corner chez Globus à Lausanne.

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OUTILLAGE

Trois questions au Docteur Mojon, Président de la Société Neuchâteloise des Médecins-Dentistes (SNMD): Comment se déroule un blanchiment dentaire en cabinet ? Il faut porter des gouttières remplies d’un gel de blanchiment, plusieurs heures par jour et pendant une à deux semaines. Ces gouttières sont réalisées par un technicien-dentiste à partir d’empreintes dentaires et sont ajustées afin de maintenir le gel sur les dents et d’éviter le contact avec les gencives. Le coût élevé d’un blanchiment en cabinet provient essentiellement de la prise d’empreintes, de la réalisation des gouttières, et du kit de blanchiment. En effet, le blanchiment dans un «bar à sourire» est bien meilleur marché… Le rapport coût-efficacité est à évaluer en fonction du résultat espéré, les produits utilisés dans les cabinets dentaires ont une concentration plus élevée et, de ce fait, le blanchiment est plus efficace et devrait durer plus longtemps. Peut-il y avoir des effets secondaires suite à un blanchiment ? Bien utilisés, les produits de blanchiment ne devraient pas provoquer d’effets négatifs. Mais les risques augmentent avec la concentration en principes actifs du produit et la durée d’application. Ainsi, il peut arriver que la dentition devienne sensible au froid ou que les gencives situées entre les dents se rétractent. D’ailleurs, la communauté européenne va diminuer la concentration des produits actuellement autorisée dans les «bars à sourires». Et puis, il faut également veiller à protéger les yeux des puissants rayons - sans danger pour notre bouche - des lampes LED, grâce à un écran orange qui les absorbe. Finalement, si l’examen bucco-dentaire a été réalisé et n’a pas révélé de contre-indication, les risques d’effets secondaires sont faibles.

Smile

SOURIEZ, VOUS ÊTES DÉTARTRÉ !

C. GOBET

Tanin

APRÈS LE RÉGIME STRICT - NI CAFÉ, NI THÉ, NI TABAC -, LE TEST UN PEU ÉTRANGE DU VERNIS À DENT, L’UTILISATION PEU EFFICACE DU DENTIFRICE BLANCHISSANT ET CELLE PEU PRATIQUE DES PATCHS OXYGÉNÉS, IL NE RESTE PLUS QU’À PASSER PAR LA CASE BLANCHISSERIE POUR AFFICHER UN SOURIRE DE RÊVE, ET UNE DENTITION D’UN BLANC PLUS BLANC QUE BLANC. VITE FAIT, BIEN FAIT. VRAIMENT ? C’est la tendance ! Le «bar à sourire» est le nouveau lieu incontournable de ceux qui ne jurent que par un sourire ultra blanc. Né aux Etats-Unis, le concept séduit et les établissements fleurissent sur le Vieux Continent, menaçant les bonnes affaires de nos dentistes et hygiénistes. En effet, dans ces bars, c’est à prix cassé que l’on vous passe les dents au Karcher, moyennant la modique somme de 125 francs contre 200 à 600 francs en cabinet dentaire. Cependant, ce n’est peut-être pas seulement le business de nos arracheurs de dents que cette nouvelle tendance risque de bousiller, mais peut-être aussi la santé de nos dents et de nos gencives. Mieux vaut donc bien comprendre ce que subissent nos précieuses canines lorsque l’on pousse la porte d’un «bar à sourire». À l’intérieur, on commence par définir la teinte de notre dentition à l’aide d’un nuancier de blancs - de pas blanc du tout à très blanc -, et on choisit le ton que l’on souhaite et que l’on peut obtenir grâce au traitement. Puis, on se nettoie les dents avant d’introduire dans sa bouche une gouttière remplie d’un gel de blanchiment. Nos mâchoires sont ensuite exposées à une lampe LED qui diffuse une lumière pulsée bleue, et 20 à 40 minutes plus tard, le tour est joué. Le procédé est à renouveler tous les 2 à 6 mois. A priori, tout semble

parfait. Qui plus est, les «bars à sourire» prennent quelques précautions, n’affirment remplacer ni le dentiste, ni l’hygiéniste, recommandent de vérifier la bonne santé de la dentition et des gencives avant le traitement, et de présenter des dents détartrées. Soulignant encore que le blanchiment ne convient qu’aux crocs naturels et que les dents «grises» - pour des raisons génétiques - ne se transformeront pas en un blanc éclatant. Mais alors, qu’est-ce qui fait tiquer les dentistes ? Le débat tourne principalement autour des gels utilisés pour blanchir les dents.

Si ceux qu’utilisent les «bars à sourire» sont généralement moins puissants que ceux auxquels recourent certains dentistes, mieux vaut toutefois manier ces substances avec précaution. La concentration en principes actifs du gel et son temps d’application peuvent en effet influencer la santé de notre bouche, surtout après des traitements à répétition. Une visite chez son dentiste s’impose donc avant tout blanchiment «minute», afin d’effectuer un check-up complet et de connaître les risques d’un tel traitement. En Suisse, www.smileup.ch

ZEN

Extra © Julien Farel

AU POIL PRÈS

Situé au cœur de l’hôtel The Setaï sur la 5ème Avenue, à New York, The Julien Farel Salon est un lieu dédié aux artifices masculins : rasage, coupe de cheveux, teintures et autres soins pour les crins, épilations diverses, manucure et pédicure. Le tout, additionné de quelques extras comme le cirage des chaussures et le pressing. C’est en effet en collaboration avec un coiffeur et barbier de la Côte d’Azur que Julien Farel, celui qui taille les tifs des plus grandes stars (pour 900 dollars !), a ouvert cet espace de soins et de relaxation, sur le même pallier que le spa de l’hôtel. Un bon prétexte pour une escapade dans la Grosse Pomme, une escale obligatoire pour ceux qui vont passer les fêtes de fin d’année à se dorer les doigts de pieds sur une plage des caraïbes. The Julien Farel Salon - 400, Fifth Avenue New York, www.julienfarel.com

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Piste

EVASION

E. DAWSON

Découverte

AU SOMMET CHAQUE HIVER APPORTE, EN PLUS DE LA NEIGE SUR LES PISTES, SON LOT DE NOUVEAUTÉS HÔTELIÈRES ET D’INDÉCISION. LEQUEL CHOISIR ? POUR VOUS AIDER, «AGEFI LIFE» PASSE EN REVUE QUATRE ADRESSES RÉCENTES AU CŒUR DES ALPES SUISSES ET FRANÇAISES. Il est l’heure de charger la voiture : les pistes n’attendent pas. Au moment de choisir la direction, il y a deux écoles. Ceux qui ont leurs habitudes - une station et un hôtel préféré - et n’en dérogent pas et puis, il y a les autres, pour qui l’indécision fait partie du plaisir des vacances. Pour ces derniers, chaque année, c’est l’embarras du choix ou… le tour des stations pour varier les plaisirs. Cet hiver, au programme : Saint-Moritz, Courchevel, Zermatt et Val Thorens.

Jardin à Saint-Moritz Le groupe italien Giardino ne pouvait s’arrêter en si bon chemin. Après le succès rencontré par son adresse d’Ascona, sur les bords du lac Majeur, il lui fallait trouver une escale hivernale à la hauteur de sa clientèle. C’est chose faite. En rachetant au printemps, le Chesa Guardalej, auberge désuète de Champfèr, commune voisine de Saint-Moritz. Au terme d’une rénovation totale, le rideau vient d’ouvrir ses portes sur un ensemble très naturel de 76 chambres aux tons boisés rehaussé d’intrusions pétillantes de mauve et de vert. Simple, ouvert sur la nature, ce nouveau Giardino a plus d’un tour dans son sac. Tout d’abord, un spa de premier ordre, Dipiù, proposant sa propre ligne de cosmétiques créée par Daniela Frutiger. Des produits qui combinent des essences naturelles et des ingrédients issus du vignoble Tessin. Ensuite, l’assurance d’une gastronomie de haut rang puisqu’à la carte du restaurant Ecco on snow, signée par Rolf Fliegauf, chef doublement étoilé d’Ascona, viennent s’ajouter deux tables plus décontractées, Guardalej, pour lequel est intervenu Markus Rose, et Stüva. www.giardinohotelgroup.ch

Everest de luxe à Courchevel Pour certains, Courchevel 1850 s’écrit avec un «K». On connaissait le Kilimandjaro, adresse au look sophistiqué qui avait séduit par ses variations minérales une nouvelle clientèle. Il faut désormais compter avec le K2 qui ambitionne de faire monter encore d’un cran l’altitude luxueuse d’une station pourtant déjà hors du monde. Le long de la piste de Cospillot, en plein cœur du village, s’égrène le hameau du K2 dont l’offre exclusive comporte seulement 29 chambres et 5 chalets. À l’intérieur, les chambres ont su rester sobres, presque urbaines. Seules quelques touches de rouge viennent rompre l’harmonie grège d’un décor mêlant la douceur du bois à celle du loden gris. Prime est donnée à l’espace et à la vue que cadrent les fenêtres sur les montagnes voisines. À la hauteur de l’événement, le Goji Spa recèle, sous sa carapace de pierres sèches, une kyrielle d’antidotes promptes à faire disparaître les dernières traces de fatigue accumulées sur les pistes. Une adresse bienfaitrice que rendront inoubliable les créations du talentueux Nicolas Sale, jeune chef aux commandes du restaurant de l’hôtel, le Kintessence. www.hotellek2.com

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EVASION

Sommet suisse à Zermatt Petite entorse à la nouveauté avec le Cervo, ouvert l’année dernière, à Zermatt. Une façon de rendre hommage à Seraina Mueller et Daniel F. Lauber, les deux propriétaires de cet hôtel atypique qui, en une saison, ont réussi le pari dehisser une nouvelle adresse dans le panthéon des hôtels alpestres. Apaisé, retiré de l’agitation nocturne qui électrise le centre de Zermatt, le Cervo préfère se tourner vers la silhouette placide du Matterhorn. Ce qui fait le succès de l’hôtel, c’est bien son atmosphère, jeune, décontractée sans être relâchée, qui cumule les qualités d’une auberge à l’ancienne par son service et son confort et celle des nouveaux rendez-vous urbains, surprenants et inventifs. Une créativité qui n’a pas échappé au Gault & Millau, enthousiaste devant la simplicité d’une carte visant l’essentiel, récompensée d’un 13 sur 20 dès la première année ! Les chambres, très fonctionnelles, jouent avec la même finesse les accords de cette fantaisie sobre qui fait tout le charme des lieux. Une entrée réussie… www.cervo.ch

AVIS D’EXPERT

Tendance nature Les exemples de réalisations récentes présentés ci-contre confirment la tendance “nature” amorcée depuis quelques années. Il est vrai que les hôtels de montagne se prêtent particulièrement bien à l’exercice de style mettant en valeur des matériaux simples, qualifiés de locaux, même si la provenance de ceux-ci est davantage européenne que régionale... La mise en œuvre de ces produits nature est très souvent sophistiquée malgré les apparences d’un confort rustique. Ne boudons donc pas notre plaisir de voir mis en œuvre les pins, épicéas ou mélèzes déclinés dans des textures sciées, brossées, sablées ou micro gommées. Ces méthodes de façonnage du bois - massif ou placage - permettent de jouer avec les traitements de surface qui contribuent à donner un supplément d’âme à ce géant des forêts. Et en la matière, la Maison Wider est familière de l’exercice et de la métamorphose des placages et pièces de bois massif. Depuis plus de quarante ans, Wider magnifie cette matière qui habille chalets, boutiques et hôtels de montagne. Dernier exemple en date? Le Grand Hôtel du Parc à Gstaad, entièrement rénové et repensé par la designer genevoise Federica Palacios qui a d’ailleurs choisi d’habiller ses murs d’épicéa brossé, légèrement teinté et vernis mat. En charge de l’ensemble des travaux de second œuvre de cet hôtel, la Maison Wider a su maîtriser les 12 000 m2 de boiseries qui ont nécessité le façonnage de plus de 70 000 pièces de bois et de panneaux. Ses équipes d’architectes d’intérieur, de parqueteurs, d’ébénistes, de menuisiers, de serruriers, de marbriers et de décorateurs ont mis en lunière des matériaux aussi divers que le chêne brossé et lazuré, le chêne des marais brossé, l’acier noirci, le garnit noir flammé et brossé, le feutre naturel, les laines peignées... Une atmosphère naturelle pour une sérénité digne des sommets avoisinants. Ainsi, la sensualité des matières dont on a respecté la simplicité est la garantie de vivre des heures harmonieuses sur l’alpe, un peu à la manière de celles que l’on se remémore entre amis ou en famille au coin du feu...

Val Thorens tout en sérénité On ne présente plus Jocelyne Sibuet. La créatrice des Fermes de Marie et de la ligne de cosmétiques Pure Altitude peut se targuer d’avoir, presque à elle seule, révolutionné les poncifs de l’hôtellerie de montagne. Avec l’ouverture d’Altapura, elle abandonne les codes décoratifs de ses chaleureuses adresses de Megève pour un hôtel à Val Thorens, tout en lumière, énergique, aux lignes plus saccadées. Une inspiration venue des années 1970 et 1980, sensible dans les lignes du mobilier, la gamme des couleurs et les panneaux de bois blond qui habillent les chambres de leurs dessins aigus. De quoi se mettre en phase avec l’ambiance de Val Thorens, station plus sportive que Megève. Une intuition que reprend le spa Pure Altitude en proposant une gamme de soins plus orientée vers la récupération et la régénération, propice aux longues soirées d’aprèsski. En somme, malgré ces parti pris novateurs, les amateurs retrouveront une adresse Sibuet jusque dans les moindres détails. www.altapura.fr

Jean-Daniel Hofmann, architecte d’intérieur, Wider SA www.w-wider.ch

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© Anvers Tourisme & Congrès

EVASION

Récit

RICHARD HENNESSY

P-H. BIZON

Voyageur

DANS CHAQUE NUMÉRO, L’ÉCRIVAIN PAUL-HENRY BIZON NOUS LIVRE LE RÉCIT D’UNE NOUVELLE. UN RENDEZ-VOUS AUSSI EXISTANT QUE MYSTÉRIEUX...

CHAPITRE III : PARIS

LE MIROIR DU PORTUGAL À son arrivée au Bourget, un chauffeur l’attendait. Une demi-heure plus tard, Jonas était chez lui, rue du Mail, en plein cœur de Paris. Sa valise défaite, constatant que sa réserve de capsules était vide, il descendit les quatre étages pour aller boire un café au Vaudeville, une des vieilles brasseries Art déco de la place de la Bourse. Au comptoir, c’était l’heure creuse, seules deux personnes discutaient avec le barman pendant qu’en salle, les serveurs préparaient les tables pour le déjeuner. Le goût acre du petit noir lui fit serrer les mâchoires. L’effet revigorant fut immédiat et la sonnerie de son téléphone acheva de le sortir de sa torpeur matinale : « – Allô Jonas ? Comment ça va ? Bien rentré ? Tu passes me voir aujourd’hui comme tu l’avais promis ? » La voix de sa mère lui faisait chaque fois ressentir un soupçon de culpabilité. Sa carrière le tenait éloigné de Paris une grande partie de l’année, l’obligeant à la laisser seule durant de longues semaines. Cette vive solitude causée par la mort de son père, Jonas la compensait par le succès croissant et les salles combles mais sa mère, Juliette, qui était désormais une femme âgée, l’éprouvait de plus en plus durement. Elle était même allée jusqu’à se mettre en contact avec son agent pour être sure de ne louper aucune des escales parisiennes de son fils. « – Je vais faire mon possible. Je dois travailler mais je serai chez toi pour dîner. Disons, 20 heures ? Ah, j’oubliais, j’ai vu Ariosto à Anvers. Je te raconterai ce soir. » À peine eut-elle le temps de confirmer qu’il raccrocha, non sans avoir ressenti une gêne inexplicable au moment d’évoquer le

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Rare

milliardaire. Sans doute, pensa-t-il, parce qu’ils n’avaient pas l’habitude de parler ensemble d’Ariosto dont le nom les renvoyait au souvenir tragique de la disparition d’Etienne. Il glissa quelques pièces sur le bar et l’une d’elles s’en alla rouler quelques centimètres plus loin, heurtant la coupelle d’une autre tasse. La jeune femme qui se tenait à sa droite, lui sourit. Jonas lui rendit son sourire en bredouillant quelques mots timides qu’elle ne saisit sans doute pas puis regagna son appartement. Chaque jour, pour ne pas perdre la main, il lui fallait recommencer les mêmes exercices. Assouplir ses doigts, enduire son archet de colophane, enchaîner quelques gammes en variant les tempi, augmenter la cadence, monter progressivement en régime jusqu’à sentir son corps s’affranchir des contraintes, gagner en légèreté pour atteindre cette sorte de grâce physique qui lui permettait d’interpréter tous ces chefs d’œuvre. Après plusieurs heures de répétition, il s’arrêta pour fumer une cigarette. Appuyé sur la rambarde de sa fenêtre, il pensait aux jours qui avaient suivi la mort de son père. Il se revoyait enfant, à onze ans, les yeux rougis par les larmes et les deux mains pressées sur les oreilles, hurlant des airs de Mozart à tue-tête pour ne pas entendre sa mère pleurer. Sa mère, à qui l’on venait d’annoncer que son mari était mort après avoir percuté le mur en briques d’une petite maison au sortir d’un village et dont les cris déchiraient les murs de l’appartement. Par manque de temps et sans avoir procédé à la moindre autopsie, la police avait conclu à un malaise cardiaque. Rien pourtant ne pouvait accréditer cette explication,

pas plus que celle d’une faute de conduite. Etienne Almanzor connaissait par cœur cette route et l’empruntait souvent pour rendre visite à ses clients dans les environs de Rambouillet. Ce jour-là, le temps était clair, il n’avait pas plu depuis des semaines et le virage où la voiture avait fait son embardée n’avait rien de dangereux. Trop de doutes subsistaient donc pour que Jonas ait pu accepter la version officielle mais les faits sont tenaces et les années n’ayant apporté aucun démenti, elle était désormais entérinée. Durant le dîner, il raconta à sa mère ses retrouvailles avec Ariosto, lui détailla le programme de son prochain concert au Carnegie Hall de New York, de la puissance infinie son violon… mais ce soir, Juliette était comme ailleurs, absorbée par ses souvenirs. Jonas ne savait plus comment s’y prendre pour la divertir, pour dissiper cette brume de mélancolie chaque jour plus épaisse qui l’éloignait du monde. Il songea, en lui souhaitant une bonne nuit sur le seuil de sa porte, qu’il était peut-être temps de revendre ce grand appartement du quai Voltaire, si plein de solitude et de fantômes. La porte cochère claqua derrière lui. Il gagna rapidement le pont du Louvre pour franchir la Seine et s’engouffrer sous les arcades. Devant la pyramide, quelques touristes emplissaient les cartes mémoire de leurs appareils photographiques. Il remarqua que son lacet était défait et s’appuya sur un plot de granit pour le refaire. Une ombre le dépassa. Il leva les yeux et aperçut un visage qu’il reconnut aussitôt, celui de la jeune femme du Vaudeville : « – Mademoiselle ! »

MÉMOIRE DU TEMPS, LE COGNAC RICHARD HENNESSY APPARTIENT AUX ŒUVRES RARES ET PRÉCIEUSES. ISSU D’UN SAVOIR-FAIRE INTRANSIGEANT, IL FUT CRÉÉ EN L’HONNEUR DU FONDATEUR DE LA MARQUE COMME LA CLÉ DE VOÛTE DE LA MAISON HENNESSY. Richard Hennessy est le fruit d’un assemblage unique de plus de cent eaux-de-vie exceptionnelles vieillies jusqu’à leur apogée. Les plus anciennes sont extrêmement rares et datent du début du dix-neuvième siècle. Certaines sont issues de cépages presque disparus depuis le désastre du phylloxera qui, en 1870, dévasta les précieuses vignes de Cognac. Ces eaux-de-vie ont été rigoureusement sélectionnées et élaborées par les ancêtres de Yann Fillioux, le septième de la génération de Maîtres de Chais chez Hennessy. Deux cents ans de talent et d’expertise transmis par cette famille ont ainsi contribué à la création de ce cognac. Richard Hennessy est complexe avec un éventail inégalé d’arômes et un équilibre parfait. Puissant, noble, il côtoie les hautes sphères de l’inoubliable. Chaque carafe est une pièce unique, numérotée et facettée, en cristal pur, soufflée “à la bouche” par les meilleurs verriers de la maison Baccarat, puis taillée à la main par un graveur élu “Maître d’Art”.

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Denis Island SUR UN NUAGE

E.DAWSON

Paradis

ENTRETENUE AVEC SOIN DEPUIS QUINZE ANS PAR SES PROPRIÉTAIRES, LES ÉPOUX MASON, DENIS ISLAND N’A PAS D’ÉQUIVALENT - AUSSI ACCESSIBLE - AU MONDE. CETTE ÎLE PRIVÉE DES SEYCHELLES AUX FORÊTS DE COCOTIERS OURLÉES DE SABLE BLANC RÉSERVE SES 25 VILLAS AUX AMATEURS DE CALME AUTHENTIQUE ET DE BEAUTÉ SAUVAGE. UNE CERTAINE IDÉE DU PARADIS… Au mois de novembre de l’année dernière, j’ai croisé un de mes vieux amis dans un bar de Genève. Fatigué par une éprouvante année de travail, il cherchait un endroit ensoleillé pour partir deux semaines se ressourcer. Je lui ai parlé des Seychelles. Sa réponse de voyageur blasé ne se fit pas attendre : «Les Seychelles, c’est toujours la même chose !» Je lui ai alors conseillé de se rendre sur Denis Island, ce qu’il fit. Quelques mois plus tard, il m’appela pour me remercier : «J’y retourne dès l’hiver prochain !» À force de céder aux sirènes de la nouveauté, les magazines peuvent avoir tendance à oublier que la force d’un hôtel, c’est justement le fait qu’il ne soit pas nouveau mais bien en place, rôdé à toutes les exigences de clients en quête d’exception. S’il l’on ajoute à cela que les archipels de l’océan Indien attirent comme des aimants un chapelet de métaphores sur l’Éden et ses anges, on comprend qu’on ait peu à peu perdu l’envie de ces bouts du monde. C’est un tort ! Le meilleur remède à cette lassitude se nomme

Denis Island, appelée «l’île des gens heureux» par Denis de Trobriand, l’explorateur qui la découvrit en 1773. Evidemment, c’est un paradis. Le problème c’est que le genre n’est pas loquace. Une fois que l’on a écrit : plages de sable blanc, eau cristalline, cocotiers, Robinson, brise idyllique, plongée dans les lagons, cuisine saine et variée, massage au petit jour, odeur des fleurs, etc., on a généralement fait le tour de la question. Denis Island, c’est tout cela, et encore plus. Sa grande particularité est d’être une île privée de 143 hectares, entretenue avec un soin méticuleux depuis plus de quinze ans par ses propriétaires seychellois, les Mason. Une famille dévouée corps et âme à son île et engagée dans un programme de restauration et de préservation de l’environnement endémique. Un retour aux sources qui donne l’impression d’avoir effectué, durant le trajet depuis Mahé, un véritable voyage dans le temps. Du ciel, en arrivant, on ne voit pas les 25 cottages, totalement enfouis dans la forêt de cocotiers.

Tout semble naturel, évident. Aucune route, seulement des chemins bordés de fleurs d’où l’on gagne les bungalows, à la décoration fraîche et colorée. Le personnel est aux petits soins. Les journées s’étirent langoureusement entre promenades, farniente et plongée… Nous aussi, nous reviendrons l’hiver prochain… www.denisisland.com

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Sophistiqué SO BRITISH

M.-C. THOMAS

Lissage

SI VOUS PRÉVOYEZ UN SÉJOUR À LONDRES L’ANNÉE PROCHAINE, NE CHERCHEZ PLUS : LE CORINTHIA LONDON !

TABLÉE

Aux premières loges Le Chat-Botté, restaurant étoilé du Beau-Rivage, à Genève, agrandit sa «Table du Chef» pour y accueillir dix convives. Situés au cœur des cuisines, entre le tintement des casseroles et les frémissements d’une fricassée, les invités assistent au spectacle culinaire du chef Dominique Gauthier et sa brigade. Un déjeuner d’affaires, un séminaire ou un petit déjeuner VIP, la «Table du Chef» est l’occasion de venir déguster en toute convivialité les délices du chef. Et pour tous ceux qui souhaiteraient prolonger ces moments d’exception, le restaurant met à disposition un service de limousine (valable uniquement en Ville de Genève). Le Chat Botté, renseignement et réservations, tél. : 022 716 69 20, www.beau-rivage.ch

Le groupe hôtelier Corinthia renchérit dans le luxe avec son nouvel établissement londonien : Le Corinthia London. Ce dernier a ouvert ses portes au coeur de Londres, dans un bâtiment imposant et historique à l’architecture victorienne, avec un décor so chic où s’invitent oeuvres d’art et pièces de designer. So good, le restaurant méditerranéen «Oyster Bar» sous la houlette du chef italien Massimo Riccioli propose une carte de poisson variés et de fruits de mer dans un décor conçu par David Collins. So trendy avec son cadre grandiose, rythmé par des colonnes corinthiennes, éclairé par une série de globes terrestres transparents. Après le dîner, au piano-bar Basson, sont servis des cocktails moléculaires aussi bien que traditionnels dans une ambiance musicale et un décor glam sophistiqué, so cosy ! Et summum du luxe, pour terminer la soirée en beauté, les plus chanceux pourront peut-être se lover dans LA suite de 294 mètres carrés, celle qui offre une vue imprenable sur Trafalgare Square... Hôtel Corinthia à Londres, www.corinthia.com et www.massimo-restaurant.co.uk

PAPILLE

Quelques grammes… Le pourpre et le violine se mélangent sur les murs. Les doux velours draguent les imprimés. La fine vaisselle anime les tables. Bref, au restaurant Le Loti à la Réserve, tout est prêt pour accueillir la belle : la truffe blanche, avec cette année une formule peu banale… à prix coûtant ! Éh oui, au lieu de concevoir un menu éphémère, le chef, Philippe Durandeau, a souhaité offrir à ses convives la possibilité de sublimer les plats de la carte avec la meilleure truffe blanche d’Italie, fraîchement râpée, à la quantité de leur choix. Mmm… le risotto carnaroli vous fait de l’œil ! Et peut-être même que l’enchantement se poursuivra en s’adonnant aux joies du patinage… La Réserve Genève, tél. 022 959 59 59, www.lareserve.ch

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H O M E AWAY F R O M H O M E

G R A N D - C H Ê N E 7 - 9 > C H - 1 0 0 2 L A U S A N N E > T. + 4 1 2 1 3 3 1 3 1 3 1 > F. + 4 1 2 1 3 2 3 2 5 7 1 R E S E RVAT I O N @ L A U S A N N E - PA L A C E . C H > W W W. L A U S A N N E - PA L A C E . C O M

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Amsterdam M.C. THOMAS

MÉMOIRE VIVE D’IPHONE

LES VILLES NOUS INSPIRENT, NOUS RINCENT, NOUS ÉPUISENT. À AMSTERDAM, CAPITALE DES CANAUX ET DE LA DOUCEUR DE VIVRE, TOUT COMMENCE ET TERMINE À SCHIPORT, TERMINAL 2. ENTRE TEMPS, ÇA VA VITE, TRÈS VITE. DES BALLONS POUR UN JOYEUX ANNIVERSAIRE, UN JAPONAIS EN KILT, UN FRICHTI AU WITTEWEEN, KARIM RASHID EN COSTUME BLANC PRÉSENTANT LE NOUVEAU SONY ERICSSON, UN DÎNER AU BO CINQ… À LA RÉCEPTION DU NOTHING HILL, AU MATIN, DIFFICILE DE RETROUVER SA VALISE ET SES SOUVENIRS. DANS LA MÉMOIRE DU SMARTPHONE : DU NOIR ET DU BLANC, DU SOLEIL ET DU CIEL BLEU, DES VÉLOS ET DU ROSE, EN LEITMOTIV ACIDULÉ. E. DAWSON

Guide

Une soupe et une salade dans le décor en faïence du Witteveen. Des gamins adorables qui gambadent sous des cœurs roses en papier, quelques habitués avachis dans les Chesterfield, un dallage à rendre heureux les plus dépressifs… Qui a fixé une caisse rose sur mon vélo ? www.brasseriewitteveen.nl

La couleur disparaît. La loi du talion se dénonce en noir et blanc, à contre-lumière. Lorsque j’arrive, l’endroit est vide. Aucun intérêt. Deux heures après, c’est l’émeute. J’abandonne le smartphone, je préfère garder les mains libres et les yeux ouverts. www.bo5.nl Le designer kitch en costume blanc me serre dans ses bras et m’explique la vie en me donnant du «brother» : il doit me prendre pour quelqu’un d’autre. Le rose, ça le connaît. Lampes, collaboratrices et poignées : personne n’y coupe… www.karimrashid.com

Une idée fixe : le rose. À peine sur le trottoir, dans la lumière, des jeans assouvissent ma «pinkophilie». Le ciel est d’un bleu clair encourageant et découpent les façades blanches. L’heure de flâner. En novembre, à Amsterdam, c’est Cannabis Cup…

Se réveiller au Nothing Hill. Pas déplaisant. Vue sur le canal encore ensommeillé. Quelques marcheurs aux cheveux blancs. À la réception, des tonnes de valises et des sourires blonds. Un café, un taxi. Amsterdam, c’est fini. Demain, Kyoto. www.hotelnottinghill.nl

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