Dimanche Express - 2011 n°2

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©Îles de Paix

EXPRESS

JOURNÉE MONDIALE DES MIGRANTS

ÎLES DE PAIX

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Ce week-end, la 41e campagne

omme chaque année, les modules des Îles de Paix sont de retour. Ces vendredi 14, samedi 15 et dimanche 16 janvier, ce ne sont pas moins de 40.000 volontaires qui se mobiliseront en Belgique francophone pour vendre ces petits personnages bien connus. Faut-il le rappeler ? La campagne est menée en faveur des populations du Tiers Monde. On connaît bien la démarche des Îles de Paix, initiée par leur fondateur le père Dominique Pire. L’ONG la rappelle en quelques mots: “Loin de l’assistanat, nous misons sur la capacité des gens à conduire leur propre développement économique et social. En comptant d’abord sur leurs forces et talents propres et sur une exploitation optimale des ressources dont ils disposent. “ “Nous misons sur la capacité des gens à conduire leur propre développement économique et social” “Pour se sortir de l’ornière de la pauvreté, les gens ne manquent ni d’énergie ni d’idées. Ce sont plutôt les moyens qui leur font défaut. C’est là que se situe l’apport des Îles de Paix : par des formations, des appuis techniques, des investissements bien calibrés. Avec, toujours, le souci d’un accompagnement de proximité, de réponses a déqua tes a ux besoins des partenaires, de soutien à des projets qu’ils ont eux-mêmes définis. “ La campagne de cette année doit permettre le financement de dix programmes de développement dans cinq pays : Bénin, Burkina Faso, Mali, Équateur et Pérou. Avec pour ambition d‘apporter un appui direct à plus de 200.000 personnes. Trois objectifs sont poursuivis : la sécurité alimentaire, l’accès aux services de base (santé, éducation, eau potable) et la bonne gestion des affaires collectives. H.W. Les sachets de modules (ou de cartes postales) sont vendus 5 € . Infos : 085/23.02.54 ou www.ilesdepaix.org - Les dons peuvent être versés au compte 000-0000049-49 (déduction fiscale à partir de 40 €).

OPINIONS

p. 2 • Le surendettement : un phénomène en augmentation ?

DERNIÈRES MINUTES

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• Assassinat de Salman Taseer : un sale coup pour les anti-islamistes • Pratiques religieuses : les recommandations de l’Action laïque

LITURGIE

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2edimanche du temps ordinaire Le Verbe s’est fait chair, il a demeuré parmi nous. Par lui, deviendront fils de Dieu tous ceux qui le reçoivent. Jean 1, 29-34

CULTURE

NU MÉ RO 2 Hebdomadaire du 16 janvier 2011 Chaussée de Bruxelles, 67/2 - 1300 Wavre Tél.010/235.900 - Fax 010/235.908 www.dimanche.be

p. 7 • Les Étrusques en Europe : voyage en 3D au cœur d’une civilisation méconnue

Le devoir d’accueil Ce 16 janvier est la 97e Journée mondiale des migrants. La question est ultrasensible partout dans le monde, car les mouvements migratoires sont de plus en plus importants.

M IGRATION La croissance démographique, l’augmentation des zones arides, la pauvreté et l’insécurité dans de nombreux pays obligent des millions d’habitants de la planète à quitter leurs terres. En matière de migrations, la Belgique est une terre d’accueil dont les portes ne sont plus qu’entrouvertes à l’immigration légale. Du coup, les migrants qui viennent dans notre pays se présentent le plus souvent comme des demandeurs d’asile. Notre pays en compte 20.000. Chaque jour, on enregistre 150 nouveaux dossiers… Les problèmes liés à cet afflux font régulièrement la Une de l’actualité, à commencer par le manque d’infrastructures pour accueillir tous ces demandeurs d’asile. On réquisitionne alors des casernes, des centres de vacances… et les localités rurales prennent peur de l’arrivée d’autant d’étrangers dans leur si petite commune. Un vrai casse-tête pour les pouvoirs politiques puisque chaque être humain a le droit, reconnu par les traités internationaux, de quitter tout pays et à demander protection ailleurs. Changer l’image du migrant Une chose doit surtout changer: l’image du migrant. Il faut arrêter de le stigmatiser, de le criminaliser. Avec ou sans papiers, personne n’est “illégal”. D’autant plus que notre pays a besoin de ces immigrés. S’ils venaient à quitter le pays, c’est toute notre économie qui serait bloquée: l’industrie manufacturière, la construction, l’hôtellerie… c’est-à-dire la plupart des emplois pénibles et surtout mal payés délaissés par les nationaux. En octobre dernier, le pape apportait son message sur la question, en proposant de considérer le monde comme “une seule famille humaine” dans laquelle les

LE M A RIAGE CHRÉTIEN à l’épreuve du divorce Page 3

LES TERRES A RA BLES DU SUD Un nouvel Eldorado Page 5 Rédaction de ce numéro clôturée le 10 janvier 2011 Bureau de dépôt : Charleroi X Agréation N°: P305034 Banque: 833-5318719-79 IBAN BE58 8335 3187 1979 - BIC GKCCBEBB

migrants et ceux qui les accueillent ont le que la commission épiscopale Pro Mimême droit de bénéficier des biens de la grantibus avait organisé une journée pour terre. En droite ligne de sa doctrine sociadécouvrir les lieux de mig ration à le, l’Église considère ainsi qu’il existe un Bruxelles. Les responsables des Commudroit à émig rer. En nautés catholiques corollaire, le pape a d’origine étrangère Pour Benoît XVI, il faut considérer admis que les États en Belg ique et le monde comme “une seule avaient le droit de d’unités pastorales famille humaine” réguler ces flux migraqui accueillent sur toires et de défendre leur territoire des mileur frontière, mais “en garantissant tougrants purent ainsi s’immerger et se familiariser avec des associations et les difféjours le respect dû à la dignité de chaque rentes missions qu’elles mènent dans personne humaine. Les immigrés ont, chacun de ces lieux. quant à eux, le devoir de s’intégrer dans le pays d’accueil en respectant ses lois et Pierre GRANIER l’identité nationale.” (voir page 3) C’est également lors de ce mois d’octobre

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L’UNITÉ, TEST DE CRÉDIBILITÉ

a force de l’évangélisation se trouvera bien diminuée si ceux qui annoncent l’Évangile sont divisés entre eux par toutes sortes de ruptures. Ne serait-ce pas là l’un des grands malaises de l’évangélisation aujourd’hui? En effet, si l’Évangile que nous proclamons apparaît déchiré par des querelles doctrinales, des polarisations idéologiques, ou des condamnations réciproques entre chrétiens, au gré de leurs vues différentes sur le Christ et sur l’Église et même à cause de leurs conceptions diverses de la société et des institutions humaines, com-

ment ceux à qui s’adresse notre prédication ne s’en trouveraient-ils pas per turbés, désorientés sinon scandalisés? Paul VI, Evangelii nuntiandi, 77

Conservons par la sagesse ce que nous avons acquis par l'enthousiasme. Condorcet


OPINIONS

DIMANCHE

DIMAN DIMANCHE

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N°2 - 16 janvier 2011

Édito

LE CHOC

DES CIVILISATIONS, POUR DEMAIN

Le 9 janvier dernier, les Sud-Soudanais ont participé, en masse et dans la liesse, au référendum sur la sécession de leur région. Après 54 ans d’abandon du pouvoir central et de guerre meurtrière, on peut comprendre leur enthousiasme à l’idée de se rendre aux urnes, la victoire du “oui” étant pratiquement assurée. Mais le bonheur des uns ne fait malheureusement pas toujours le bonheur des autres. Les chrétiens et les animistes qui vivent au Nord-Soudan ont effectivement toutes les raisons de s’inquiéter, le président Omar el-Béchir ayant annoncé la fin de l’État multiethnique, multiculturel et multiconfessionnel en cas de sécession. “La charia et l’islam seront les principales sources d’inspiration de la Constitution, l’islam la religion officielle et l’arabe langue officielle”, a-t-il déclaré. Nul doute, donc, que le sort des non-musulmans risque encore de s’aggraver dans les prochains mois. Cette volonté de créer un État islamique parfaitement homogène n’est pas propre au Nord-Soudan. On la retrouve, hélas, dans bien d’autres pays à majorité musulmane, même si elle n’est pas toujours aussi clairement exprimée. C’est notamment le cas de l’Irak, du Pakistan, de l’Afghanistan, de l’Égypte

LA QUESTION

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et du Nigeria, où les chrétiens sont de plus en plus discriminés et persécutés. Nous ne pouvons donc qu’adhérer aux propos tenus par le président Nicolas Sarkozy devant les autorités religieuses de France, le 7 janvier dernier. Évoquant la situation des chrétiens au Moyen-Orient, celui-ci n’a effectivement pas hésité à parler d’”épuration religieuse”. “Nous ne pouvons pas accepter que cette diversité humaine, culturelle, religieuse, qui est la norme en France, en Europe et dans la plupart des pays occidentaux, disparaisse de cette partie du monde”, a-t-il ajouté. Certains estiment qu’il y est allé un peu fort, mais peuton lui donner tort quand on voit à quoi sont prêts les islamistes pour amener les chrétiens à prendre le chemin de l’exil? Un Orient vidé de ses chrétiens serait, en tout cas, une catastrophe pour l’humanité, la preuve tant attendue par certains qu’il est impossible de cohabiter avec les musulmans. Un message que nous ne pouvons cautionner et que nous devons même démentir par notre propre attitude à l’égard des minorités. Car plus rien, alors, ne pourrait empêcher de se réaliser le choc des civilisations annoncé par l’Américain Samuel Huntington dans les années 90. Ce qui n’augurerait rien de bon pour l’avenir. Pascal ANDRÉ vos réactions sur edito@dimanche.be

LE SURENDETTEMENT

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ctuellement, près de 350.000 Belges sont en défaut de paiement d’au moins un crédit à la consommation. Une réalité inquiétante, d’autant plus que la crise économique ne cesse de faire sentir ses effets. Directrice du Centre d’appui aux services de la médiation des dettes de la Région Bruxelles-Capitale (*), Anne Defossez analyse pour nous ce phénomène.

Un phénomène en augmentation ?

Comment bascule-t-on dans le surendettement? Il est très difficile de déterminer la ou les causes du surendettement. Ce que l’on constate en tout cas dans la plupart des dossiers que nous traitons, c’est que les difficultés rencontrées par les personnes sont rarement temporaires ou occasionnelles. Parmi les facteurs à prendre en compte dans la genèse du surendettement, on peut citer la précarité sociale caractérisée par un budget très peu flexible ne permettant aucune épargne, le déficit d’éducation lié aux questions d’argent et à la gestion d’un budget, le défaut de qualification, l’absence d’emploi, l’isolement. Mais un événement inattendu tel qu’une maladie, un accident, un divorce, une séparation ou la perte d’un emploi peut également être à l’origine d’une rupture d’équilibre. Ce que l’on voit aussi beaucoup à Bruxelles, surtout ces derniers temps, ce sont des ménages qui se retrouvent en situation de surendettement, tout simplement parce qu’ils sont pauvres et ne parviennent pas à joindre les deux bouts avec les ressources dont ils disposent. Vous savez, on peut gérer son budget aussi bien que l’on veut, quand on n’a pas assez, on n’a pas assez. Ainsi, de plus en plus de personnes demandent une ouverture de crédit simplement pour faire face à leurs besoins vitaux ou pour payer des factures impayées.

Quelles sont les conséquences directes pour les personnes surendettées dans leur vie de tous les jours? Les sentiments qui dominent dans les situations de surendettement sont la honte, le repli sur soi, l’isolement social, l’angoisse. C’est un malaise quotidien. On n’a jamais l’esprit tranquille; on n’ose plus ouvrir son courrier; on a peur de voir ses biens saisis. Quand on manque d’argent depuis plusieurs années, cela a aussi un impact sur la vie de famille, sur les enfants, sur la santé physique et mentale des gens. Les dépressions et les envies suicidaires ne sont pas rares dans ce genre de situation.

Que faire pour éviter de se retrouver dans ce genre de situation? Le problème, c’est que les gens ne viennent généralement nous trouver que quand la

situation est vraiment catastrophique, c’est-à-dire quand ils sont au bord de l’expulsion, qu’il y a des saisies sur salaire ou encore des menaces de coupure de gaz ou d’électricité. Or, on n’en arrive pas là du jour au lendemain. C’est souvent un long processus. Beaucoup de problèmes pourraient donc être résolus si les gens s’adressaient plus rapidement aux services de médiation de dettes. En fait, s’ils ne le font pas, c’est généralement parce qu’ils ont honte, ignorent notre existence ou ont des idées préconçues à notre sujet. Ils pensent que nous allons gérer leur argent à leur place ou prendre des décisions sans les consulter. Ce qui est bien sûr tout à fait faux. Non seulement, nos services sont gratuits et de qualité (nous ne travaillons qu’avec des professionnels), mais en plus, nous ne faisons rien sans avoir obtenu l’accord de la personne.

La crise économique a-t-elle eu un impact sur le nombre de personnes surendettées ? Nous n’avons pas de chiffres précis, mais quand on regarde les chiffres de la Banque nationale, on constate que les défauts de paiement ont tendance à augmenter, alors qu’ils avaient diminué jusqu’en 2007. Sur le terrain, les services de médiation de dettes sont également débordés par le nombre de demandes. Il y a pratiquement des listes d’attente partout et les gens doivent souvent patienter un ou deux mois avant d’obtenir leur premier rendezvous. Nous sommes aussi de plus en plus confrontés à des situations où les ressources du ménage suffisent à peine à couvrir les besoins vitaux et ne permettent pas de dégager de quoi rembourser les dettes. En effet, beau-

coup de personnes qui étaient dans des situations précaires (intérim, contrats à durée déterminée) ont vu leur situation se détériorer ou ont carrément perdu leur emploi. En plus, les formules de crédit ont tendance à se multiplier, notamment dans les grandes surfaces, ce qui n’arrange pas la situation.

Quels sont les objectifs poursuivis par votre association? Notre mission de base, c’est la formation et le soutien aux médiateurs de dettes, c’est-à-dire aux professionnels. Mais nous essayons également d’informer les gens et de les sensibiliser à la problématique du surendettement, car le crédit est de plus en plus fréquemment utilisé sans que le consommateur n’en évalue correctement les conséquences. Nous faisons aussi du lobbying auprès des pouvoirs publics en vue de parvenir à une meilleure protection du consommateur, et plus particulièrement du consommateur fragilisé. En Belgique, nous avons la chance d’avoir une législation qui est plutôt en pointe dans ce domaine, comme en Allemagne ou en Autriche, mais un recul est toujours possible. Nous devons rester vigilants et surtout veiller à ce que la loi soit respectée. Il faudrait plus de contrôle et plus de sanctions effectives par rapport à certains prêteurs Recueilli par Pascal ANDRÉ Ce n t r e d ’ a p p u i a u x s e r v i c e s d e m é d i a t i o n d e det t es de l a r ég i on Br ux el l es - Cap i t a l e – Boulevard du Jubilé, 153-155 – 1080 Bruxelles. E-mail: info@grepa.be. Site: www.grepa.be.

RÉACTION Nous pouvons tous faillir

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a théologienne Ivone Gebara a fait paraître le 2 janvier dernier, dans une revue brésilienne intitulée “Adital”, un texte où elle revient sur les aveux du chanoine François Houtart. (…) Je ne veux pas discuter de la pédophilie ni des différents crimes sexuels. (…) Je ne prends pas la défense du cher Professeur François Houtart qui est, par ailleurs, un savant dont je connais bien les positions en faveur de la dignité humaine. Mais ce qui me stupéfie, c’est notre hypocrisie et notre méconnaissance à l’égard de la condition humaine, spécialement quand il s’agit d’une personne religieuse ou de notoriété internationale. Je me souviens qu’il y a quelques années, quand le rabbin Henri Stobel (alors rabbin général au Brésil) a volé des cravates dans un aéroport nordaméricain, la presse et nombre de personnes l’ont crucifié comme si cet acte, cet acte impensable, incohérent, inattendu et sans doute fautif, pouvait être la condamnation de toute son histoire. (…) Nous sommes toujours prêts à crucifier un faux pas dans l’histoire de ceux que nous avons érigés comme “parfaits”, ceux dont nous avons décrété qu’ils ne peuvent faillir, ceux que nous imaginons audessus du commun des mortels. (…) Pourtant, nous autres, humains, nous glissons, nous tombons, nous poussons, nous sommes poussés, nous sommes tentés de posséder le bien d’autrui, le corps des autres, même le corps d’un enfant. Et parfois, nous sommes dominés par notre faiblesse, nous cédons à la volonté immédiate de nos corps. Au fond, nous ne sommes ni purs ni parfaits. Nous ne sommes pas seulement faillibles, nous sommes pécheurs de fait. Nous sommes tous capables d’ôter la vie ou d’amoindrir la vie de quelque manière que ce soit. (…) Malgré cela, nous sommes tous capables de soutenir ceux qui sont tombés sur les chemins de la vie, de penser des alternatives viables pour le monde des appauvris, de penser des Forums sociaux internationaux pour chercher des solutions en vue d’une vie meilleure pour tous... Nous sommes ce mélange de grandeur et de misère! Je ne fais pas l’apologie de nos limites. Je n’excuse pas nos innombrables chutes et péchés les uns à l’égard des autres. J’attire simplement notre attention sur nous-mêmes, sur l’hypocrisie qui nous pousse à nous croire souvent libres du péché. Peut-être sommes-nous libres de ce péché précis de mon frère ou de cet autre de ma sœur. Mais de mon péché, de celui-là qui est à moi, je ne suis pas libre. (…) Et à chercher à l’oublier ou à le cacher, nous courons le risque de ne plus voir “ la poutre qui est da ns notre œil, mais bien la paille qui est da ns celui de notre prochain“. (…)


EXPRESS EXPRESS

TEMPS PRÉSENT

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ACCUEIL DES MIGRANTS De la défense des droits à l’ouverture culturelle

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©O’Brother Distribution

n octobre dernier, la commission épiscopale Pro Migrantibus organisait une journée de visite dans différents lieux de migration à Bruxelles. Responsables des Communautés catholiques d’origine étrangère en Belgique et d’unités pastorales qui accueillent sur leur territoire des migrants purent ainsi s’immerger et se familiariser avec les différentes missions menées dans chacun de ces lieux. Zoom sur trois d’entre eux. Jesuit Refugee Service, Association portugaise Emaús, El Kalima: 3 sites, 3 missions, 3 étapes de la vie des migrants depuis leur accueil jusqu’à leur insertion. 10 ans pour le JRS Le Jesuit Refugee Service (JRS) vient de fêter ses 10 ans d’existence en Belgique. Il accomplit sa mission auprès des demandeurs d’asile et des migrants détenus dans les 5 centres fermés du pays (dont le centre 127bis de Zaventem qui a inspiré le décor du film Illégal - notre photo). Avec 5 visiteurs dûment autorisés, il est le principal soutien pour ces réfugiés. Dans ces lieux “frontière”, en dehors de la société et en dehors du droit, les réfugiés se sentent également en dehors du temps du fait de leur immobilisme. C’est la grande désillusion. “Ces centres fonctionnent selon un régime carcéral “, explique Christophe Renders, directeur du JRS-Belgium. Il y a des fouilles, des cellules d’isolement, les sorties dans la cour extérieure sont limitées de même que les communications et il n’y a aucune vie privée possible. C’est ainsi qu’aux yeux du public on stigmatise les migrants alors que ceux-ci se demandent: qu’avons-nous fait de mal? “Ces centres criminalisent donc la migration. Dès le premier mois d’enfermement, la détention a un effet redoutable“, déplore le jésuite qui détaille ensuite l’action du JRS. À commencer par sa dimension humaine. “Notre rôle est avant tout d’écouter, d’être ouvert à la vérité, sans a priori, sans jugement. Nous accompagnons en marchant au rythme de ces ré-

fugiés.“. Christophe Renders parle ensuite de “servir”, c’est-àdire donner une bonne information, aider à comprendre les décisions, mais aussi à faire respecter le droit de ces gens tout en favorisant la liberté de leur choix. Enfin, il s’agit aussi de plaider la cause, un vrai travail politique mené en collaboration avec d’autres ONG, au travers de “carte blanche”, de pétitions, de conférence de presse… Et qui porte ses fruits. Depuis un an, plus aucune famille avec enfant n’a été enfermée dans ces lieux. Une permanence juridique a été créée dans deux de ces centres, ainsi qu’un service d’interprétariat social. L’État belge a développé des “maisons de retour”, dans lesquelles les familles préparent le retour dans leur pays. Autant d’avancées résultant d’un travail de longue haleine qui se poursuit sur bon nombre d’autres demandes. S’intégrer avec Emaús Changement de décor près de la place Flagey. C’est ici que se trouvent les locaux de l’association portugaise Emaús. Elle a été fondée dans les années 70 alors que le Portugal ne faisait pas

encore partie de la CEE. Elle fonctionne sans subsides et uniquement grâce à ses bénévoles. On y donne des cours de français, de couture, on y fait même la catéchèse pour 200 enfants. On vient y chercher l’air du pays, de la convivialité. C’est aussi le siège d’un groupe folklorique très dynamique avec beaucoup de jeunes. Depuis quelques temps, l’accent a été mis sur l’apprentissage de l’informatique qui intéresse une cinquantaine de personnes, particulièrement des femmes. Pourquoi un tel choix? Emaús considère que, de nos jours, ne pas savoir utiliser un ordinateur est une barrière culturelle, à l’instar d’une langue que l’on ne comprend pas. Les cours se font d’ailleurs en… portugais. Une erreur quand on parle d’insertion? Non, un choix, argumenté par le frère Eugénio Boléo, responsable pastoral de la Communauté catholique portugaise d’Ixelles: “Plus je connais ma culture, plus je suis confiant en elle et en moi, et mieux je peux m’ouvrir à l’autre et donc m’intégrer “. S’ouvrir avec El Kalima S’ouvrir aux autres, c’est l’esprit de Vatican II et du dialogue interreligieux. Le centre El Kalima (La parole) en est une belle illustration. Il a été fondé en 1978 pour promouvoir le dialogue avec les musulmans. Ce centre a pris le relais d’une petite équipe qui travaillait sur la question des mariages mixtes qui s’est inévitablement posée dès lors que la Belgique a eu massivement recours à la main d’œuvre turque et marocaine. Mais son rôle va désormais bien au-delà de la seule consultation par les couples islamo-chrétiens. C’est une bibliothèque de prêt et un centre de documentation à part entière, très précieux pour les professeurs de religion ou les bénévoles qui ont l’occasion de rencontrer des musulmans en hôpital. El Kalima organise également de nombreuses conférences, des rencontres interconvictionnelles voire des retraites interculturelles. Grâce à son travail, les musulmans se sentent écoutés et respectés. Pierre GRANIER

LE MARIAGE CHRÉTIEN à l’épreuve du divorce

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rêtre du diocèse de Meaux et responsable du Foyer de Charité de Combs-la-Ville, le père Alain Bandelier a une longue expérience de l’accompagnement des couples en difficultés et des personnes séparées, divorcées, remariées. Dans son dernier livre paru aux éditions de l’Emmanuel (*), il nous invite à réfléchir au sens du mariage chrétien dans une société où l’institution familiale n’a jamais été aussi malmenée et ébranlée.

On le s ait, le nombre de divorces a ter rible ment a ug menté ces dernières années et pourtant, quand on interroge les Européens sur ce qui est à leurs yeux le plus important dans la vie, on constate que la f amille recueille toujours la majorité des sondages. Comment expliquez-vous ce pa radox e ? Ce que vous dites est tout à fait exact, mais il est également important de souligner qu’en une ou deux générations, la façon de voir et de vivre l’amour humain, le couple, la famille a beaucoup évolué. Avant, la famille, c’était un cadre institutionnel, une

stabilité, assurée notamment par le mariage. Aujourd’hui, elle repose d’abord sur les sentiments individuels, ce qui explique qu’elle soit plus mouvante et puisse se recomposer. La fidélité est également comprise autrement. Pendant des siècles, on a vécu une fidélité que l’on pourrait dire objective: fidélité au conjoint, fidélité à un engagement, et, dans une perspective de foi, fidélité à Dieu. Aujourd’hui, on revendique plutôt une fidélité subjective: la fidélité à soi-même. Chacun doit suivre sa route, vivre ses émotions et trouver son bonheur. M a is ce qui vous inquiète le plus, c’est que les divorces et les rema riages se sont banalisés , y compris par mi les chrétiens … En effet, si, pendant longtemps, les situations matrimoniales “irrégulières” se rencontraient majoritairement dans des milieux non croyants ou non pratiquants, il n’en est plus ainsi aujourd’hui. Rares sont les familles chrétiennes dans lesquelles on ne compte pas au moins un ménage brisé. Entre les mœurs du monde et les pratiques chrétiennes, la frontière est donc de plus en plus poreuse. Et le fait que les époux aient de fortes convictions religieuses et des engagements importants dans l’Église ne semble pas avoir une influence déterminante sur la stabilité du couple. Une catéchiste, mère de six enfants, dont le dernier n’a que quelques mois, peut disparaître de la maison un beau matin, sans prévenir. Un diacre permanent peut quitter son épouse pour la secrétaire de la maison diocésaine. Etc. Co m m e n t r é a g i r f a c e à c e t t e s it uat ion? En fait, il y a deux façons diamétralement opposées de faire face à la

situation présente. Les uns sont convaincus qu’il faut maintenir et plus encore promouvoir l’indissolubilité du mariage. Les autres estiment qu’il faut être réaliste: l’Église doit s’adapter aux mœurs actuelles, car l’idéal du mariage indissoluble est devenu impraticable pour un grand nombre de nos contemporains. Les partisans de l’atténuation – dont je ne suis pas, vous l’aurez compris – ne voient pas que dans les premières générations chrétiennes, c’est exactement l’inverse qui s’est passé. Loin d’épouser les mœurs de leur temps, les disciples du Christ ont manifesté leur indépendance d’esprit et la cohérence de leur comportement, non sans défaillances sans doute, mais parfois jusqu’au martyre. À vrai dire, il y a bien un problème d’adaptation, mais il est à comprendre et si possible à résoudre dans le bon sens. La question n’est pas: comment atténuer l’exigence pour l’abaisser au niveau présumé des capacités humaines, mais comment aider les personnes à s’élever à la hauteur de leur vocation. M a i s f a ut - il r es te r ens emble quand il n’y a plus d’amour, quand la relation est devenue inviva ble? Non, bien sûr. Dieu ne demande pas à ses enfants de vivre l’invivable, de supporter l’intolérable. Tout être humain doit se protéger et être protégé lorsque sa santé, son équilibre, sa liberté, son droit, ses convictions sont directement menacés. Il est vital de

mettre des limites et d’empêcher que s’enclenche un processus destructeur. Cela étant dit, je trouve que l’on dit trop vite aujourd’hui que l’on ne s’aime plus. Nos contemporains sont devenus allergiques à la frustration. Imprégnés de l’hédonisme ambiant et de l’injonction consumériste “tout, tout de suite”, ils ont du mal à supporter les délais et les épreuves de toute histoire d’amour. Que préconisez-vous? Je pense qu’il est urgent d’instaurer et de généraliser des lieux, des temps, des réseaux permettant d’accueillir les époux dès les premiers symptômes d’une crise latente ou simplement possible. En effet, après la préparation au mariage, pour laquelle tout un dispositif pastoral est mis en place, pratiquement rien n’est proposé comme accueil, comme accompagnement, comme soutien, comme formation pour les gens mariés. Comme certains le disent avec humour, le service après-vente est défaillant. Ce qui est sûr, en tout cas, c’est que l’enseignement traditionnel de l’Église sur le mariage ne doit en aucun cas être revu à la baisse. Recueilli par Pascal ANDRÉ (*) “ Le mariage chréti en à l ’épreuve du di v or ce” , Alain Bandelier, Éditions de l’Emmanuel, 322 pages, 22 €, port compris, au compte 732-7032002-38 IBAN BE24 7327 0320 0238 - BIC CREGBEBB de Dimanche Service, 67/2, chaussée de Bruxelles, 1300 Wavre.


BELGIQUE

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N°2 - 16 janvier 2011

UCLOUVAIN : NAMUR FAIT ÉCHEC À LA FUSION Le facteur humain en panne ?

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Tout s’est joué la semaine avant Noël. L’UCL et les FUCaM avaient ouvert le bal en disant oui le mercredi. Et dès le lendemain, les Facultés Saint-Louis à Bruxelles approuvaient à leur tour le projet de fusion. Restait Namur où l’on savait les réticences vives. Et c’est au cours de ce vendredi crucial que les choses ont coincé : avec 30 votes pour et 14 contre, l’AG n’a obtenu que 68% de oui au lieu des 80 % requis. Perdre son âme ? Échec donc, six ans après la création de l’Académie et trois ans après l’annonce du projet de fusion… Au cours de la conférence de presse qui a suivi ce vote, le recteur namurois, Yves Poullet s’est exprimé presque avec émotion. Il faut dire qu’il portait ce projet à bras le corps, comme ses trois autres collègues d’ailleurs: “Les Namurois sont terriblement attachés à leur culture et à leur identité. Ils ont eu peur d’entrer dans un pôle universitaire plus vaste et d’y perdre leur âme. D’autre part, les discussions ont trop porté sur la gouvernance et les structures plutôt que d’envisager les objectifs et les ambitions à partager. Il aurait fallu partir de l’avis des membres de chaque faculté, installer une collaboration entre eux et leur demander: ‘Qu’avez-vous envie de faire ensemble?’ Cela n’a pas été fait il y a quatre ans, aujourd’hui, c’est trop tard.” Selon Yves Poullet, c’est le facteur humain qui a manqué dans ces négociations. Il y a eu des erreurs et les quatre recteurs en étaient bien conscients. Mais ils ne pouvaient malheureuse-

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© document Service presse et communication des FUNDP

U C L, Saint-Louis et les F U CaM (Mons) avaient dit oui et il ne manquait plus que l’adhésion des Facultés de Namur pour que l’ Académie Louvain se mue en UCLouvain, devenant la plus importante université de la Communauté française. Mais ce projet a capoté parce que Namur a dit non. Pour être plus exact, précisons que l’assemblée générale des Facultés Notre-Dame de la Paix n’a pas atteint 80 % de voix pour. Or c’était le pourcentage requis pour que l’asbl se fonde dans la nouvelle entité.

Yves Poullet : “Les Namurois sont terriblement attachés à leur culture et à leur identité”

ment qu’ accuser le coup après avoir tout mis en oeuvre pour qu’émerge cette méga-université qu’ils attendaient de leurs vœux. Et les étudiants namurois, réunis au sein de l’AGE, de déclarer avoir perçu ce vote comme logique, à la vue de l’ensemble du processus : “Le projet de fusion a été caractérisé par un manque de communication engendrant un déficit de confiance. (…). Ne nous déchirons plus, rassem-

Vers une fusion UCL-FUCaM

l’UCL, on a rapidement adopté un profil offensif : “Nous ne baissons pas les bras. Mais, forts de l’expérience passée, nous ne consacrerons plus l’essentiel de nos forces à des réflexions sur la gouvernance. Nous travaillerons à des fusions avec ceux de nos partenaires qui le voudront dans une perspective de projet”, avait d’emblée dit le recteur Bruno Delvaux. Et il n’aura pas fallu longtemps pour que les choses bougent : le 23 décembre, les conseils d’administration de l’UCL et des FUCaM annonçaient qu’ils entamaient des négociations en vue de fusionner les deux universités dès le printemps 2011. “L’ambition reste la fusion des quatre institutions de l’Académie Louvain. Cette ambition pourra être concrétisée

blons nos forces (…) pour construire l’université de demain. Pensons ensemble à une université namuroise qui doit, pour garder la tête hors de l’eau, oeuvrer à la création de projets propres, innovants et d’envergure et au retour d’un dynamisme dont elle a déjà fait preuve. L’AGE s’engage sur cette voie, confiante en la volonté et en la capacité des personnes qui font vivre notre institution à construire un projet porteur d’avenir pour l’université namuroise.” Pas de plan B

dès lors que les conditions requises à cet effet seront remplies, à savoir un ralliement à quatre au projet initial. Conscients de l’urgence du projet au niveau du Hainaut, les conseils d’administration des FUCaM et de l’UCL ont décidé d’entamer immédiatement ensemble des négociations en vue d’un projet commun de développement universitaire sur le Hainaut par une fusion UCL-FUCaM d’ici le printemps prochain. L’UCL reste ouverte pour discuter avec les partenaires de l’Académie Louvain sur base d’une logique de projet”. Et aux Fucam, les administrateurs insistent sur leurs responsabilités vis-à-vis de la communauté facultaire, des étudiants et de la population du Hainaut. C’est la raison pour laquelle ils ont dit oui à l’ouverture de négociations avec l’UCL dès ce mois de janvier…

Et Jean-Paul Lambert, recteur de St-Louis et président de l’Académie Louvain, de déclarer au journal L’Avenir : “Le vote des Namurois enterre le projet. Et nous n’avions volontairement pas établi de Plan B. D’une part parce que le plan A, qui a déjà mis énormément de temps, a été concerté et développé, mais aussi parce que nous savions qu’un plan B - puisque tout se sait toujours - serait de nature à faire dire aux gens que nous ne croyions pas en nous. Stratég iquement, c’éta it une très ma uva ise idée. (…). Je savais que l’opposition namuroise était farouche, mais j’espérais qu’on dépasserait les 80 %.” Les quatre universités vont maintenant poursuivre leur travail dans le cadre de l’Académie Louvain, en fortifiant les acquis des négociations pour qu’un jour peut-être, l’UCLouvain ait rendez-vous avec l’Histoire… Hubert WATTIER (avec Cathobel)

HAÏTI Maïté est repartie

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Marcher pour donner “sens”

enoît, un marcheur en quête de Sens pour le plus grand bonheur du corps … et l’épanouissement de l’âme.. Cet été, un jeune Belge, de 24 ans, Benoît Michotte a décidé de réaliser son rêve. Il ne s’agissait pas de partir à l’aventure au bout du monde, mais d’oser le pari un peu fou de faire le tour de la Belgique à pied. Son défi était de parcourir les 1500 km de la frontière et de sillonner les routes à la rencontre des deux communautés à un moment où jamais le climat politique belge n’avait été aussi tendu…. Tout cela en deux mois, sans argent, sans gsm, sans tente. Pour son aventure, Benoît avait pris le strict minimum. Alléger son sac à dos n’était-ce pas le meilleur moyen de s’alléger l’âme ?

Parti début juillet, il va prouver que son enthousiasme peut balayer les préjugés, les idées reçues, du Nord comme au Sud. Il marche entre 10 et 30 km par jour, demandant le gîte et le couvert aux habitants qu’il croise, n’hésitant pas à expliquer encore et encore le but de sa marche. Benoît a emporté avec lui un petit carnet, histoire de rassurer les gens … Il y a collé une photocopie de sa carte d’identité et y collectionne précieusement les cachets des administrations communales et les encouragements de ses amis de passage. Ses hôtes d’un soir sont généralement très surpris par sa démarche et intéressés par le récit qu’il en donne volontiers, même dans un néerlandais encore balbutiant, mais jamais timide. Deux mois pour se retrouver sans fausse honte, en silence, sans livres, sans journaux, sachant qu’au fond, le but a peu d’importance, seul compte cet

alliage entre le parcours physique et la démarche intérieure : le Chemin. Sur ce “Chemin”, impossible de tricher avec soi-même, les questionnements se font plus vivaces, les doutes plus vrais. Benoît se veut un marcheur en quête de Sens, à la rencontre de lui-même et surtout de l’autre, qu’il découvre différent peut-être, mais accueillant presque toujours. Les épreuves rencontrées sur la route qu’elles soient des pieds douloureux, une météo peu clémente, la solitude parfois pesante ne symbolisent-elles pas d’autres épreuves, celles de la vie, qu’il faut surmonter tout autant ? Marcher, est-ce que cela ne serait pas, en définitive, tourner pas après pas, page après page, le grand livre de la Vie ? Corinne OWEN “Il était une foi” le 16 janvier sur la UNE à 9h20.

Un an après le tremblement de terre d’Haïti, Marie-Thérèse Mertens (photo) ne relâche pas son effort. Nous avons déjà parlé à plusieurs reprises de l’action de “Maïté” (c’est son surnom). Elle nous signale que son association “Timounaid” (en créole, “timoun” signifie enfant) vient de recevoir la possibilité de délivrer des attestations fiscales pour tout don de 40 € et plus, fait à partir du 1er janvier 2011 sur le compte BE19 0688 9135 0912 (BIC : GKCCBEBB).

Par souci de clairvoyance et de facilité, l’association ne conserve que ce numéro pour les dons. Maïté est repartie vers Haïti début janvier. Objectifs : “Ouvrir les quatre derniers containers envoyés, fa ire le point concernant la pompe à eau, et surtout être aux côtés des Haïtiens le jour anniversaire du 12 janvier.” Timounaid, avenue Paul Janson 84, 1070 Bruxelles, 0478/198.111 Mail : info@timounaid.org Site : www.timounaid.be


EXPRESS EXPRESS

MONDE

N°2 - 16 janvier 2011

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LES TERRES ARABLES DU SUD Un nouvel Eldorado

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epuis 2006, États et multinationales se sont lancés dans une course aux meilleures terres de la planète. L’enjeu est énorme. C’est une question de vie ou de mort pour plus d’un milliard de paysans pauvres, d’Afrique et d’ailleurs. Ils subissent d’énormes pressions pour céder leur moyen de subsistance. En moins de quatre ans, une surface deux fois et demie plus grande que les terres arables de la France, soit 50 millions d’hectares du Sud, est passée sous la coupe du Nord. L’estimation – prudente – émane de la Banque mondiale; la réalité est probablement beaucoup plus grande. États ou multinationales, fonds d’investisse-ment ou hedge funds: des acheteurs de toutes sortes sont en train de s’approprier les terres du Sud. À des prix dérisoires (quelques centimes/m²), ils achètent ou louent à très long terme de vastes surfaces cultivables. Ils y construisent des fermes industrielles géantes qui créent d’immenses plantations, dont les produits sont exportés vers le Nord. La production alimentaire est devenue un nouvel Eldorado. Commencée timidement il y a quatre ans, la

ruée vers l’or vert s’est accélérée en 2008, lorsque les prix des matières premières ont flambé, parallèlement à celui du pétrole. Le lien entre les deux n’est pas un hasard. Longtemps très bon marché, l’or noir influe sur le prix de tout le reste (transports, infrastructures, production, alimentation, etc.). Alors qu’il se négociait à moins de dix dollars jusqu’au début du XXIe siècle, il en vaut sept ou huit fois plus aujourd’hui, en période de conjoncture molle. Un constat vite oublié Qui se souvient des “émeutes de la faim“ du printemps 2008, provoquées par la brusque flambée des prix de la nourriture? Dans le Sud, les prix alimentaires ne sont guère retombés depuis lors. Par contre, les populations fragilisées ont augmenté: plus d’un milliard d’hommes ne sont pas sûrs de manger chaque jour et cent millions d’entre eux ne survivent que grâce à l’aide d’urgence que distribue le PAM (Programme alimentaire mondial). Cela n’empêche nullement les investisseurs du Nord de venir se servir au Sud. Et cela en totale contradiction avec la “découverte“ de 2008: après les émeutes de la faim, un panel d’experts mandatés par l’ONU a constaté que l’aide au dé-

veloppement faisait fausse route. Ce fameux – mais déjà oublié – “Rapport sur l’agriculture mondiale 2008“ demandait de “ne plus accorder la priorité à la promotion de l’agro-industrie“, mais “d’orienter l’agriculture vers les productions paysannes locales“. On en est loin. La triple crise de 2008 – alimentaire et pétrolière au printemps, financière en automne – a ouvert les yeux: le grand besoin qui s’esquisse, la pénurie qui menace, c’est la nourriture. Et les spéculateurs de bondir, les États aux ressources vivrières limitées d’accaparer les terres. Surpeuplée, la Chine a pris le contrôle de millions d’hectares de terres au Soudan, en Éthiopie, au Congo et ailleurs. Dans des fermes industrielles, elle produit des aliments qu’elle dirige par bateaux vers les ports de Hong Kong et de Shanghai. Elle importe même parfois sa propre main-d’œuvre: 10.000 paysans chinois seraient attendus sous peu au Mozambique! Désertique, l’Arabie saoudite, les poches remplies de pétrodollars, s’est assuré le contrôle de grandes surfaces en Afrique noire. La Libye a jeté son dévolu sur 10.000 hectares au Mali. Etc. La Banque mondiale a recensé 389 transactions de ce type dans 80 pays, dont la moitié sont en Afrique. En tête des pays cibles

se trouvent le Soudan, le Ghana, Madagascar, l’Indonésie, les Philippines, le Brésil et l’Argentine. Quant aux États accapareurs, les principaux sont la Chine, la Grande-Bretagne et l’Arabie saoudite. Les affamés en tête Détail révélateur: cette razzia affecte en première ligne les populations les plus menacées par la famine. Ainsi, le Soudan, s’il est le lieu de la plus grosse opération du PAM, a loué pour 99 ans 1,5 million d’hectares d’excellentes terres à plusieurs pays et firmes. On y cultive du blé pour l’Arabie saoudite, des tomates pour la Jordanie et du sorgho pour... les chameaux des Émirats arabes unis! En Éthiopie, dont 45% des 80 millions d’habitants vivent dans une dangereuse précarité alimentaire, des centaines de km de clôture empêchent les paysans

d’accéder à des terres en friche. Les spéculateurs du Nord, on le voit, ne sont pas seuls en cause. Les gouvernements du Sud, soit parce qu’ils croient que ce type d’investissement sera bénéfique à leur pays, soit parce qu’ils se fichent d’améliorer le sort de leurs populations, signent les contrats par-dessus la tête de leurs paysans. D’ailleurs, en Afrique, les titres de propriété sont souvent vagues, voire inexistants, laissant les mains libres aux dirigeants politiques. Ce n’est pas pour rien que les accapareurs du Nord ciblent particulièrement les pays les plus pauvres de la planète. Parmi les divers facteurs qui orientent leurs investissements figure, en bonne place, “une médiocre gouvernance foncière“. Alain DUPRAZ Écho Magazine

LE TOU R DU MON DE E N B R E F Des réformes trop timides L’Église cubaine estime trop timides les réformes économiques annoncées par le gouvernement de Raul Castro. “Après plusieurs mois d’hésitations (sur) les changements qui devaient être menés pour une mise à jour de notre modèle économique, les autorités se sont décidées (pour) la moins audacieuse des réformes qu’elles avaient à leur disposition: développer le travail à compte privé“, peut-on effectivement lire dans le dernier numéro de “Palabra Nueva”, la revue de l’archevêché de La Havane. “L’État ne s’est défait d’aucune de ses propriétés (par) un processus de privatisation (...); il ne fait qu’appeler les travailleurs à se déclarer en disponibilité dans leurs entreprises quand ils se lancent dans le travail à compte privé.“

ATTENTATS EN IRAK Les chrétiens à nouveau visés À quelques heures du Nouvel An, les chrétiens d’Irak ont encore une fois été victimes d’une série d’attentats: quatorze bombes ont été placées devant des habitations de chrétiens, provoquant la mort d’au moins deux personnes et blessant une quinzaine de personnes. Selon Radio Vatican, cette nouvelle vague d’attaques dans la capitale irakienne n’a pas été revendiquée, mais semble porter la marque d’Al-Qaïda, à l’origine des précédents attentats contre la communauté chrétienne irakienne. Ce n’est pas la première fois que des maisons appartenant à des chrétiens sont visées lors d’attaques presque simultanées. Le mois dernier, une série d’attentats visant les domiciles de chrétiens de la capitale avait fait six morts et 33 blessés, renforcé le profond sentiment d’insécurité et poussé davantage de membres de cette communauté à fuir vers la région autonome du Kurdistan, ou à prendre le chemin de l’exil vers l’étranger.

UN SOMMET SUR LA PAIX à Assise, en octobre 2011 Après la prière de l’angélus du 1er janvier, Benoît XVI annoncé qu’il se rendrait en pèlerinage à Assise en octobre 2011. Il a également invité les chrétiens d’autres confessions et les représentants d’autres religions à se joindre à lui pour célébrer le 25e anniversaire du rassemblement “historique“ convoqué par Jean-Paul II le 27 octobre 1986. Ce sera également l’occasion, a-t-il précisé, de “renouveler solennellement l’engagement des croyants de toute religion à vivre leur foi religieuse comme un service de la cause de la paix“. “Qui est en marche vers Dieu ne peut pas ne pas transmettre la paix; qui construit la paix ne peut pas ne pas se rapprocher de Dieu“, a-t-il ajouté.

É TA TS - U N I S – U n h ô p i t a l c a t h o l i q u e s a n c t i o n n é p a r l’Ég li s e a pr ès un a v or tement. Un hôpital de Phoenix (Arizona) s’est vu retirer, le 21 décembre dernier, son statut d’hôpital catholique par Mgr Thomas J. Olmsted, évêque du lieu, pour avoir procédé en novembre 2009 à un avortement thérapeutique. “Le bébé était sain et la grossesse ne présentait aucun problème“, assure l’évêque. “C’est la mère qui était malade et qui devait être soignée.“

I N DE – Des ra di ca ux hi ndouis tes a tt a quent un pa s te ur. Tentant de mettre le feu au bureau de Surajan Nayak, pasteur indien dans l’Orissa, des radicaux hindouistes ont finalement brûlé sa voiture, le 25 décembre au soir. Ils ont lancé des slogans agressifs avant de prendre la fuite. Le pasteur et sa femme ont été mis sous protection policière.

VA T I CA N – D e s p è l e r i ns t o u j ou r s p l u s n o mb r e u x . En 2010, près de 2,3 millions de personnes ont participé aux différentes audiences avec Benoît XVI au Vatican et à Castel Gandolfo, soit 30.000 personnes de plus qu’en 2009, a rapporté “Radio Vatican” le 31 décembre 2010.

B O L I V I E – Co n t r o v e r s e a u t o u r d ’ u n e l o i l a ï c i s a n t l’Éduca t ion. Le président socialiste de Bolivie, Evo Morales, a promulgué le 20 décembre dernier une nouvelle loi de l’Éducation qui réduit l’influence de l’Église catholique dans les classes et assoit le contrôle de l’État dans la formation des maîtres. Une décision que regrette et conteste l’épiscopat bolivien.

M A L DI VES – Des déc or a t i ons de N oël da ns un r e s t a ura nt décle nchent l a colère. Un restaurant des Maldives qui avait accroché des décorations de Noël a provoqué des manifestations d’hostilité parmi la population de cet archipel où l’islam est la seule religion officielle. “Nous ne voulions blesser personne“, a assuré dans un communiqué la direction de l’établissement.

VATI CA N – 23 év ê ques , prêt r es et mi s s i onna i re s t ués en 2010. La Congrégation pour l’Évangélisation des peuples a publié jeudi 30 décembre la liste des évêques, prêtres, religieux, religieuses et laïcs tués dans l’exercice de leur action pour la mission de l’Église au cours de l’année 2010. 23 d’entre eux auraient ainsi été tués, dont 15 rien qu’en Amérique.

SÉISME EN HAÏTI

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Caritas poursuit son action

epuis le tremblement de terre du 12 janvier 2010 qui a tué plus de 250.000 personnes en Haïti, Caritas International a déjà mené à bien pas mal de projets dans ce pays. Aujourd’hui, l’heure est surtout à la reconstruction, même si l’urgence a refait surface avec le passage de l’ouragan Tomas et le déclenchement de l’épidémie de choléra. Près d’un an après le séisme, Caritas International – dont l’action s’inscrit dans le programme du réseau Caritas Internationalis – fait un premier bilan de son action menée en Haïti. Si, durant les premiers mois, l’ONG a surtout concentré ses efforts sur l’envoi de matériel humanitaire et la mise en place d’infrastructures d’approvisionnement en eau potable, elle travaille depuis

quelque temps à la reconstruction du pays. Un chantier énorme, vu l’ampleur des dégâts. Ainsi, finance-t-elle actuellement la mise en place d’un centre de formation aux métiers de la construction à Léogâne et d’une ferme communautaire à Fonds-Baptiste, ainsi qu’un chantier de 100 maisons à Delatte et à Duval, une zone rurale aux abords de la capitale. Caritas International appuie également la construction d’un nouvel orphelinat pour jeunes filles à Croix des Bouquets et participe au cofinancement des programmes de renforcement de la sécurité alimentaire dans les communes de Cornillon, Grand Bois – Ouest et Léon. En tout cas, l’ONG est bien décidée à poursuivre son action sur le terrain, car la situation est loin de s’améliorer dans ce pays. Non seulement près de 3.500 personnes seraient mortes du choléra,

© Caritas internatiobnal

CUBA

depuis l’apparition de l’épidémie, mioctobre, mais des inquiétudes naissent également concernant les récoltes de riz, les paysans craignant d’être contaminés par le choléra au cours des récoltes. Caritas International a donc plus que jamais besoin de notre soutien. Pascal ANDRÉ Caritas International : 000-0000041-41. Rens.: www.caritas-int.be


DERNIÈRES MINUTES

ASSASSINAT DE SALMAN TASEER

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e gouverneur de la province pakistanaise du Pendjab, Salman Taseer, a été tué, mardi 4 janvier, par un de ses gardes. L’homme s’est aussitôt rendu à la police et a expliqué avoir tué M. Taseer, car celui-ci était opposé à la loi sur le blasphème défendue par de nombreuses associations islamistes.

Empêtré depuis le 2 janvier dans une crise politique à l’issue incertaine, le gouvernement pakistanais vient de subir un nouveau revers. Le gouverneur de la province du Pendjab Salman Taseer, un ténor du Parti du peuple pakistanais (PPP) au pouvoir, a été assassiné, le 4 janvier, par l’un de ses gardes du corps, un certain Mumtaz Hussain Qadri, alors qu’il descendait de sa voiture dans un quartier cossu de la capitale Islamabad. Selon le ministre de l’Intérieur Rehman Malik, l’homme s’est aussitôt rendu à la police, en expliquant avoir tué le gouverneur, car celui-ci était opposé à la loi anti-blasphème. Il est vrai que Salman Taseer s’était récemment distingué en critiquant ouvertement cette loi revenue sur le devant de la scène après la condamnation à mort d’Asia Bibi, une chrétienne de 45 ans, mère de cinq enfants. Le gouverneur s’était même entretenu avec elle et avait intercédé auprès du président Asif Ali Zardari pour qu’il lui accorde la grâce présidentielle. Connu pour ses prises de position “libérales” et son style “occidental”, il était également l’un des critiques les plus acharnés de l’islamisme. Diffusant ses opinions tranchées via des réseaux sociaux comme Twitter, il accusait aussi l’opposition d’avoir échoué face au terrorisme. “Taseer était un des rares hommes politiques prêts à risquer sa vie en s’affichant sans ambiguïté contre les discriminations et abus“, note Ali Dayan Hasan, chercheur pour l’ONG Human Rights Watch. Un gouvernement fragilisé Ce qui est certain, en tout cas, c’est que sa mort survient au plus mauvais moment pour le gouvernement de Yousuf Raza Gilani, actuellement

à la recherche de nouveaux partenaires. Minoritaire au Parlement depuis la défection, dimanche 2 janvier, du Muttahida Quami Movement (MQM), un de ses principaux alliés, il est effectivement désormais à la merci de l’opposition, qui peut le faire tomber si elle s’unit pour déposer une motion de censure. Pour les experts, cet assassinat et les menaces proférées contre d’autres personnalités libérales montrent bien que les idées islamistes progressent dans la société. Dimanche 9 janvier, plus de 40.000 personnes ont manifesté à Karachi, la capitale économique du Pakistan, contre toute révision de la loi prévoyant la peine de mort en cas de blasphème. Et cela, malgré le fait que le gouvernement ait répété à plusieurs reprises qu’il n’était pas question pour lui d’amender cette loi. “Mumtaz Qadri n’est pas un assassin, c’est un héros”, scandaient les manifestants, dont plusieurs arboraient la photo de l’assassin de Salman Taseer. Depuis son arrestation, celui-ci jouit d’un soutien croissant au sein de la population et dans de nombreux médias. Considéré comme représentatif d’une partie de l’opposition, “Jang”, le plus grand journal en ourdou du pays, a même déclaré en première page qu’”il ne devrait y avoir ni funérailles pour Salman Taseer, ni condamnation pour sa mort“. “Un partisan du blasphème est également un blasphémateur“, pouvait-on y lire. En tout cas, il n’y a guère que les élites qui se sont dites horrifiées par l’assassinat du gouverneur du Pendjab. Son meurtrier, lui, a été couvert de pétales de roses, lors de son arrivée au tribunal, le 6 janvier dernier.

Un sale coup pour les anti-islamistes

© Belga

PAKISTAN

N°2 - 16 janvier 2011

Mumtaz Hussain Qadri, accueilli comme un héros par les islamistes

Un instrument de discrimination Promulguée en 1986 sous le régime du général Zia Ul Haq, principal responsable de l’islamisation du pays dans les années 1980, la loi sur le blasphème est souvent utilisée pour satisfaire des vengeances personnelles. Pour Ali Dayan Hassan, porte-parole de Human Rights Watch au Pakistan, cette loi est un “instrument de discrimination légale des minorités“. “Non seulement elle est un frein à la liberté religieuse“, explique-t-il, “mais en plus, elle légalise les persécutions sociales des plus vulnérables.“ En novembre dernier, la parlementaire Sherry Rehman a présenté un projet de ré-

PÉDOPHILIE

PRATIQUES RELIGIEUSES Les recommandations de l’Action laïque

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u terme de débats “passionnés et passionnants”, le Centre d’Action laïque vient de publier un petit guide du bon usage laïque des pratiques religieuses. Le 19 octobre dernier, le Centre d’action laïque (CAL) prenait clairement position contre le port de “ sig nes d’a ppa rtena nce “ dans l’enseignement obligatoire (primaire et secondaire) et dans les services publics. Mais jusqu’à présent, le débat n’a pas encore été entamé au sein des différents parlements, au grand dam du Mouvement réformateur (MR) qui a déjà déposé plusieurs propositions de loi allant dans ce sens. Le CAL a toutefois tenu à approfondir la réflexion, en élaborant un petit guide pratique intitulé “Des pratiques religieuses? Et alors?”. Celuici contient toute une série de recommandations destinées à baliser l’usage des pratiques religieuses à l‘école, au tribunal, au travail ou encore à l’hôpital. 1. À l’école. Pour le CAL, c’est clair: l’interdiction du port de signes convictionnels doit s’appliquer aux élèves, aux professeurs et à tout le personnel non enseignant qui travaille dans les écoles. Une règle qui doit également s’appliquer pour les activités hors des murs de l’école. S’agissant des professeurs de reli-

gion, le CAL est moins tranché, vu que la neutralité n’y est pas de mise comme dans les autres cours. Il estime également que les filles ne peuvent être dispensées du cours de natation, sous prétexte que la religion leur interdit de se montrer en maillot devant des garçons. Le cours d’éducation physique fait partie du cursus scolaire et doit être suivi pour obtenir le diplôme reconnu par la Communauté française. Enfin, en ce qui concerne les congés scolaires, le CAL plaide “pour un maximum de souplesse dans le traitement des absences pour motifs religieux ou culturel“. Il préconise un système “plus équitable“ qui consisterait à “prévoir quelques congés flottants“.

forme très courageux, prévoyant dans certains cas de mettre fin à l’application automatique de la peine de mort ou de la prison à perpétuité. Elle appelait aussi à une redéfinition du concept de “préméditation“, pour que soit poursuivie “toute personne portant des accusations fausses ou non fondées “, ou se rendant complice d’incitation à la haine religieuse. Mais l’assassinat de Salman Taseer, la fragilisation du gouvernement actuel et la progression de l’extrémisme religieux ne laissent guère augurer une abrogation ou une modification de la loi sur le blasphème.

Pascal ANDRÉ

2. À l a c a nt i ne . Le CAL refuse le principe de menus à la carte (casher, halal, etc.), mais suggère tout de même la mise à disposition d’une alternative “quand des produits proscrits pour motifs religieux se trouvent au menu des écoles“, un repas végétarien par exemple. Une pratique qui devrait également être appliquée dans les hôpitaux et les prisons. 3. A u tribuna l. L’exigence de neutralité ne s’applique qu’aux professionnels de la justice, pas à ses usagers. Les victimes, les prévenus ou les témoins sont donc libres d’afficher leurs convictions religieuses. 4. A u Parlement. Le CAL ne voit aucune objection à ce que les élus prêtent serment en arborant un signe religieux. “Les élus sont aussi et avant tout des représentants du peuple, choisis en fonction des convictions qu’ils défendent, qu’elles soient religieuses ou non.“ 5. À l’hôpita l. Pour le mouvement laïque, une femme a le droit de refuser de se faire soigner par un homme. En effet, le droit des patients prévoit le libre choix du médecin, sauf en situation d’urgence médicale, si la survie du patient est en jeu. Par ailleurs, le CAL préconise la mise en place d’espaces de recueillement interconfessionnels dans les hôpitaux. P. A.

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Un jésuite sur la sellette

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Église catholique flamande est sous le choc: l’un de ses membres les plus connus aurait commis des abus sexuels sur trois jeunes à la fin des années 80 et au début des années 90. Celui-ci se défend toutefois d’avoir été un pédophile. Pour la deuxième fois en quelques semaines, l’Église catholique de Belgique est confrontée à un nouveau cas d’abus sexuel. Trois personnes qui pourraient avoir été abusées par le père Luc Versteylen, cofondateur du parti écologiste flamand Agalev, se sont effectivement présentées auprès de l’asbl qui gère le centre de réflexion “Leven in de Brouwerij”. Fondé par le jésuite dans les années 70, celui-ci vise à faire mieux connaître la pensée chrétienne postconciliaire aux adolescents et aux jeunes. Selon ces trois personnes, qui évoquent des manipulations et des contacts corporels, les faits se seraient produits il y a vingt ans et auraient duré un certain temps. Mis en cause, le père Luc Versteylen, 83 ans, a aussitôt démissionné de son poste au sein du conseil d’administration et de l’assemblée générale de l’asbl et publié un communiqué dans lequel il

se défend d’avoir été un pédophile. “La recherche, dans les années 70, d’une nouvelle expérience corporelle était certes limite, mais n’a jamais transgressé celle-ci“, explique-t-il, tout en admettant avoir pu blesser involontairement certaines personnes, même si cela n’a jamais été son intention. Il souhaite aujourd’hui qu’on lui donne la possibilité de réparer le mal qu’il a fait involontairement à ces personnes et de pouvoir continuer à vivre avec chacun en bonne entente. “J’espère qu’il y a suffisamment de personnes qui peuvent témoigner que j’ai essayé déjà depuis des années d’être le contraire d’un abuseur d’enfants“, conclut-il. Les jésuites flamands ont aussitôt réagi à cette annonce, en indiquant avoir “toute confiance en la justice“ qui fera “la clarté sur cette plainte“. De son côté, Walter Lever, porte-parole de l’asbl “Viersel – Leven in de brouwerij”, s’est dit surtout étonné qu’un homme qui s’est toujours fermement opposé à toute forme de maltraitance des enfants et a soutenu la création du bois “Witte Kinderbos”, contre la pédophilie, soit aujourd’hui accusé lui-même d’abus sexuels. P. A.

R DC – L'archevêque de Kinshas a f avora ble à une prés identielle à deux tours. Le 5 janvier dernier, le cardinal Laurent Monsengwo s'est dit favorable à un scrutin présidentiel à deux tours, pour que le chef de l'État élu "ait suffisamment d'assise". Le gouvernement propose, en effet, pour la présidentielle de novembre 2011, un scrutin à tour unique, jugé "moins onéreux" et censé éviter une "guerre identitaire" à la République démocratique du Congo.


EXPRESS EXPRESS

CULTURE

N°2 - 16 janvier 2011

LES ÉTRUSQUES EN EUROPE Voyage en 3D au cœur d’une civilisation méconnue

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a technologie 3D (des images en trois dimensions) pour mieux nous plonger au cœur de la civilisation étrusque. Telle est l’originalité de l’expo proposée par les musées d’art et d’histoire du Cinquantenaire, qui tente de séduire ainsi le tout jeune public.

Grâce à ses peintures, la nécropole de Tarquinia est un magnifique témoignage de la vie des Étrusques.

qu’il en soit, les Étrusques passèrent, en l’espace de cinq siècles, de leurs villages de huttes à une puissante confédération de douze cités qui contrôlera toute l’Italie centrale ainsi que les côtes des mers Adriatique et Tyrrhénienne. Entre le VIIe et le VIe, cette domination s’étendra même de la plaine du Pô, au nord, jusqu’à la Campanie, au sud. Autre mystère, leur langue. Son noyau central ne correspond en effet à aucun des autres langages des populations avec lesquelles les Étrusques étaient en contact. Leur alphabet dérive cependant du grec et les inscriptions retrouvées, pratiquement toutes de caractère funéraire, n’ont donc jamais posé problème. À propos de funéraire, il faut souligner ici toute l’importance des tombes dans l’étude de l’histoire de

cette civilisation. Elles constituent même le principal témoignage de son art. Les Étrusques croyaient en effet en la continuation de la vie dans l’au-delà, d’où la nécessité d’ensevelir les défunts dans des tombes qui ressemblaient à des maisons et dans lesquelles on disposait de nombreux objets du monde des vivants: bijoux, armes, vêtements, etc. Aussi, dès qu’une équipe d’archéologues trouve une tombe étrusque (objet du film qui clôture l’expo), elle est sûre de découvrir également un vrai trésor… Voyage dans le temps Ces tombes, le public aura justement la possibilité de les visiter, grâce à la technologie 3D qui reproduit les sites originaux sur de grands écrans. Cet incroyable voyage dans le temps permettra

Jusqu’au 24 avril Musée du Cinquantenaire, à Bruxelles Du mardi au dimanche, de 10h à 17h.

LE MARIAGE DE DOMINIQUE HARDENNE

THÉÂTRE Raoul

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Roman de la solitude extrême

© Photo Richard Haughton

ans “Le Mariage de Dominique Hardenne”, l’écrivain belge Vincent Engel (notre photo) interroge la solitude, la mémoire et surtout ce que peut signifier être un survivant, quand tous les proches ont disparu. Un roman visionnaire et déroutant.

Créé à Namur en avril 2009, “Raoul” est le dernier-né des spectacles de James Thierrée. Après avoir triomphé sur les scènes européennes, le voilà qui revient en Belgique. Comme dans “La veillée des Abysses”, on retrouve ici la vieille magie du spectacle vivant, avec des séquences éblouissantes. Acrobaties, jeux visuels s’enchaînent au milieu d’un bestiaire fantastique (méduse, rascasse, scorpion…) et d’un décor plus vivant que jamais. Dans ce spectacle onirique, inclassable, le petit-fils de Charlie Chaplin est un magnifique sculpteur d’illusion qui bouscule rêve, poésie et émotions. À découvrir absolument si vous ne connaissez pas déjà… P.G. Du 17 au 23 janvier, au Théâtre de Namur Info et réservation: 081/226.026

Pierre GRANIER

Celles et ceux qui connaissent bien l’œuvre de Vincent Engel risquent d’être surpris en découvrant son dernier livre. Non seulement ils n’y retrouveront pas les thématiques habituelles de l’auteur (le XVIIe siècle, l’Italie, la Seconde Guerre mondiale et la Shoah…), mais ils seront sans doute plus déconcertés encore par le genre littéraire que le Belge a choisi d’adopter. Ici, pas de visions esthétiques, artistiques, romantiques ou nostalgiques du monde, comme dans ses précédents livres. Mais plutôt une perception crue, violente, dépouillée d’espoir et de beauté de ce qu’il pourrait devenir… Soldat d’une armée en déroute, Dominique Hardenne a réussi à survivre à l’explosion de deux bombes atomiques, grâce à sa combinaison antiradiation. Et en bon fermier, il veut rentrer chez lui afin de cultiver la terre de ses ancêtres et retrouver Nathalie, son seul et unique amour. Mais quand il arrive au village, cet homme qui pensait avoir échappé au pire se rend compte que la guerre est aussi passée par là. Il n‘y trouve que des corps, figés dans leurs derniers gestes, s’offrant au regard comme les pages de lecture d’une vie soudain arrêtée. Ses parents sont à la

messe, comme toujours; Madame Amédée, l’ancienne bigote, est devenue tenancière d’un bordel; et Nathalie, la belle Nathalie, est là aussi, allongée sur un lit, à jamais endormie… Tant bien que mal, Dominique Hardenne essaye de reprendre un semblant de vie, mais il se sent très vite envahi par un profond sentiment de solitude et sombre peu à peu dans la folie. En effet, que peut-on vraiment espérer quand on est le seul miraculé d’un cataclysme nucléaire? Qu’est-ce que la vie sans les autres? Un récit angoissant Roman d’anticipation, “Le mariage de Dominique Hardenne” est un livre volontairement inconfortable, même s’il a tout, d’une certaine manière, pour nous rassurer. En effet, on n’est pas, comme dans bien des récits comparables, dans une métropole dévastée, mais dans un contexte rural où tout est resté en l’état malgré la guerre. Même les soldats évoqués au début du livre font plus songer aux Poilus de la Grande Guerre qu’à des combattants actuels, voire futurs. Pourtant, malgré son côté familier, cette fable post-apocalyptique a quelque chose d’angoissant. Sans doute parce qu’elle nous place sur la fracture infime qui sépare le sain d’esprit du dément, l’humanité de la barbarie. Une fracture qui nous traverse tous et que nous avons souvent bien du mal à accepter. Pascal ANDRÉ “ L e M a r i a g e de Domi ni qu e Ha r de n ne” , Vincent Engel, JC Lattès, 254 pages, 23,65 X, port compris, au compte 732-7032002-38 IBAN BE24 7327 0320 0238 BIC CREGBEBB de Dimanche Service, 67/2, chaussée de Bruxelles, 1300 Wavre. ©Ulf Andersen

Autant la civilisation romaine nous est familière, autant celle des Étrusques nous est franchement inconnue. Elle fait pourtant partie des plus grandes que l’Humanité ait connues, et domina toute l’Italie centrale, de la Toscane jusqu’au Latium, entre les IXe et VIIIe siècles avant J.-C. La voici qui vient à nous, à Bruxelles, via une installation vidéo offrant un spectacle tridimensionnel du meilleur effet. En fait, “Les Étrusques en Europe” est une exposition didactique qui s’adresse à un public de jeunes. Pour autant, l’utilisation de cette muséographie moderne et spectaculaire, faite pour fasciner, ne sacrifie pas le propos scientifique. On y parle aussi de l’organisation politique et sociale, de la religion ou bien encore du rôle de la femme qui avait une position élevée dans la société. Ils méritent bien cela ces Étrusques… D’autant qu’une aura de mystère continue d’envelopper leur histoire. Étaient-ils originaires de cette Italie centrale ? Ou venaient-ils d’Asie Mineure qu’ils quittèrent en raison d’une famine, comme le racontait Hérodote ? Quoi

par exemple de “faire le tour“ de la nécropole de la Banitaccia, à Cerveteri. Celle-ci est vaste au point de ressembler à une véritable ville. Des rues bien dessinées et dégagées sur de véritables places relient des centaines de tombes creusées dans la roche. Parmi elles, l’extraordinaire Tombe des Reliefs pour qui la troisième dimension ne pouvait que s’imposer! C’est aussi dans ce site que fut trouvé le superbe “sarcophage des époux”. Dans un autre style, la nécropole de Tarquinia est également un magnifique témoignage de la vie des Étrusques grâce à ses peintures évocatrices de la vie quotidienne: scènes de banquet, de danse, de jeux, de chasse… Mais que les puristes se rassurent: il n’y a pas que des écrans de télé, avec ou sans 3D, qui nous permettent de nous immerger dans l’histoire de cet ancien peuple italique. Des œuvres originales, celles appartenant au Musée du Cinquantenaire, se laissent découvrir, en fin de parcours: urnes funéraires, merveilleuses petites statuettes de jeunes hommes, chariot brûle-parfum, vases et autres céramiques décorés, casques, bijoux en or et en bronze... On regrette seulement que tous ces trésors soient aussi peu mis en valeur dans ces grandes vitrines un brin “tristounettes”.

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À voir... ARTE

Sa 15/01 à 20h40 Débâcle en Germanie Docu-fiction - Il y a deux mille ans, Arminius et ses troupes donnaient un coup d’arrêt à l’expansion romaine en Germanie. Une victoire qui fit naître le premier “héros national” allemand.

FRANCE 2

Di 16/01 à Le Jour du Seigneur Messe célébrée en l’église SaintPierre-de-Montrouge à Paris (14e), avec la communauté malgache et la pastorale des migrants. Prédicateur: Mgr Claude Schockert, évêque de BelfortMontbelliard et Responsable de la pastorale des migrants et des personnes itinérantes.

ARTE

Lu 17/01 à 22h20 Au risque de se perdre Film (1959) - À 21 ans, Gabrielle Van der Mal, fille d’un chirurgien de grande réputation, décide d’entrer dans un couvent de Bruges. Devenue Sœur Luc, elle participe avec ferveur à la cérémonie de prise de voile. Avec Audrey Hepburn

LA DEUX

Ma 18/01 à 22h45 Noms de dieux Avec Susan Georges, grande figure de l’altermondialisme et auteure d’une quinzaine d’ouvrages dans lesquels elle dénonce les excès de la mondialisation néo-libérale. Présidente d’honneur d’ATTACFrance, Susan Georges est aussi la Présidente du conseil d’administration du Transnational Institute qui se consacre essentiellement à l’étude des rapports entre le Nord et le Sud.

LA UNE

Me 19/01 à 21h55 Qui a tué Laurent-Désiré Kabila ? Le président congolais a été tué il y a dix ans, selon la version officielle par son garde du corps. Mais l’assassinat de Kabila reste une énigme. Les auteurs de ce documentaire reprennent l’enquête et remettent en question les thèses officielles.

LA DEUX

Je 20/01 à 22h45 D6BELS Le magazine sera consacré à Django Reinhardt. Miraculé d’un accident, qui va faire un atout de son handicap, analphabète qui va utiliser les notes pour en faire un usage universel, Django a inventé un nouveau jazz, un jazz sans tambours ni trompette et sera une légende de son vivant.

ARTE

Ve 21/01 à 23h Le cœur de Jénine Le geste d’un père palestinien qui, au plus fort de l’Intifada, a voulu que le décès de son jeune fils, blessé mortellement par des soldats israéliens, serve (un peu) la cause de la paix. Il a accepté de donner les organes de ce dernier à des enfants israéliens. Un documentaire bouleversant.


LITURGIE - DIOCÈSES

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PAROLE POUR

N°2 - 16 janvier 2011

À LA SUITE DE JEAN-BAPTISTE Voir au-delà des apparences

VIVRE 2e dimanche ordinaire (A)

“ C

Évangile de ce dimanche L’AGNEAU DE DIEU

est moi qui ai besoin de me fa ire baptiser par toi, et c’est toi qui viens vers moi“, dit Jean-Baptiste à Jésus. “Il y a au milieu de vous quelqu’un que vous ne connaissez pas“, dit par ailleurs l’évangile. Combien de fois n’a-ton pas fait l’expérience de croiser la route d’hommes et de femmes Messie tant attendu. Il a fallu la qui, subitement, nous apparaisprédication au désert et le baptêsent dans leur vérime dans le Jourtable lumière? Avoir le cœur ouvert pour dain pour que le Combien de fois reconnaître celui que nos Christ soit confiryeux de chair ne peuvent n’a-t-on pas passé mé dans sa mispas découvrir de nombreuses sion. Habité par années à vivre l’Esprit et révélé avec ceux que les événements de par le Père, le Christ devient aux la vie nous font subitement déyeux de Jean-Baptiste celui qu’il couvrir sans les masques qui défin’a cessé d’annoncer sans vraigurent la relation? ment le reconnaître. Mais aujourJean-Baptiste a dû faire cette d’hui, tout devient clair et le bapmême expérience. Cousin de Jétême de conversion fait place au sus, il devait certainement le don de l’Esprit. connaître pour l’avoir fréquemLa vie du chrétien est souvent ment rencontré. Et voici que dans semblable à celle de Jean-Baptisl’évangile d’aujourd’hui, le cousin te. Aujourd’hui, c’est dans les déde Nazareth se révèle comme le serts du monde qu’il nous faut

reconnaître la présence du Christ. Comme Jean-Baptiste, il nous faut voir l’œuvre de Dieu dans le monde pour que le témoignage de notre vie soit transparent de celui qui nous habite et qui est le Christ. La rencontre de Dieu devient toujours une responsabilité. Mais elle suppose toujours aussi d’avoir le cœur ouvert pour reconnaître celui que nos yeux de chair ne peuvent pas découvrir. Il faut le regard de la foi pour discerner la présence de Dieu dans les brumes du quotidien . Un regard qui enlève les

ÉVANGILE

masques pour atteindre à l’essentiel, au cœur. Jean-Baptiste fut un prophète parce qu’il a su faire le chemin qui conduit à la foi: “C’est Lui le Fils de Dieu.“ Pour lui comme pour nous, il faut souvent la traversée du désert, mais aussi la fécondité du baptême pour reconnaître le Christ au milieu de nous. Être baptisé, c’est toujours être porteur de vie... et de la vie de Dieu. Philippe MAWET

LECTURES DE la semaine

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Di ma nche 16: 2 dima nc he du temps ordina i re. Is 49, 3.5-6; Le s er v i t eur de Di eu es t la lumi èr e des na t ions . Ps 39; 1 Co 1, 13; L’a pôtr e s a lue l es f r è r es qui s ont à Cor i nt he l ’ É g l i s e de D i e u . Jn 1, 29-34; “ V o i c i l’A g nea u de Dieu, qui enlèv e le péché du monde.” e

L undi 17: S. Antoine Abbé. He 5, 1-10; Ps 109; Mc 2, 18-22. M a r d i 18 : La Cha ire de sa int Pierre à Rome. He 6, 10-20; Ps 110; Mc 2, 23-28. M ercredi 19: S. Canut . He 7, 13.15b-17; Ps 109; Mc 3, 1-6.

selon saint Jean 1, 29-34

Comme Jean Baptiste voyait Jésus venir vers lui, il dit: “Voici l’Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde; c’est de lui que j’ai dit: derrière moi vient un homme qui a sa place devant moi, car avant moi il était. Je ne le connaissais pas; mais, si je suis venu baptiser dans l’eau, c’est pour qu’il soit manifesté au peuple d’Israël.” Alors Jean rendit ce témoignage: “J’ai vu l’Esprit descendre du ciel comme une colombe et demeurer sur lui. Je ne le connaissais pas, mais celui qui m’a envoyé baptiser dans l’eau m’a dit: “L’homme sur qui tu verras l’Esprit descendre et demeurer, c’est celui-là qui baptise dans l’Esprit Saint.” Oui, j’ai vu, et je rends ce témoignage: c’est lui le Fils de Dieu.” Textes liturgiques© AELF, Paris

Jeudi 20: S. Fabien et S. Sébastien. He 7, 25 à 8,6; Ps 39; Mc 3, 7-12. Vendr edi 21: Ste Agnès. He 8, 613; Ps 84; Mc 3, 13-19. S a me di 22: S. Vincent, martyr . He 9, 2-3.11-14; Ps 46; Mc 3, 20-21. Di ma nche 23: 3e di ma nc he du temps ordinaire. Is 8, 23b à 9, 3; Une lumièr e se lèv er a sur la Ga lilée. Ps 26; 1Co 1, 10-13.17; Le s c a nd a l e d e s d i v i s i o n s d a n s l’Ég lise du Christ. Mt 4, 12-23; Le minis tère de Jésus en Ga lilée.

UNE MINE D’OR À WAVRE… Le service de documentation du centre pastoral

L

iturgie, sacrements, bible, prière, sciences humaines, théologie… Large est la palette de domaines couverts par le service de documentation du centre pastoral du Brabant wallon. Initialement destiné à fournir des outils pratiques aux catéchistes, ce service s’est élargi au fil du temps.

trices, Paule Staudt et Brigitte Melis, du service de la catéchèse (photo), étaient heureuses de pouvoir présenter leur service de documentation, qu’elles qualifient de “mine d’or”et de “caverne d’AliBaba”. Mais un antre lumineux et agréable dans lequel on aime se retrouver…

Hubert WATTIER

Et s’il est toujours fréquenté par ceux qui s’occupent de la catéchèse, ce centre de documentation s’adresse aussi à toute autre personne en quête d’informations sur le plan religieux. Tous les services du centre pastoral (liturgie, santé…) peuvent donc venir s’abreuver ici. L’endroit s’ouvre également aux lecteurs extérieurs, comme des étudiants en quête de sources pour leurs travaux scolaires.

Centre pastoral, chaussée de Bruxelles, 67, à 1300 Wavre, 010/235.263 ou catechese@bw.catho.be Ouvert les lundis, mardis et jeudi de 10h à 12h et les mercredis et vendredis de 10h à 17h. Fermé durant les vacances scolaires

“Conter la Bible”

Des locaux plus aérés Mais plus la documentation s’étoffait, plus la salle devenait encombrée. Il fallait faire quelque chose et l’on a donc décidé de repousser les murs… À la veille des grandes vacances, l’équipe a ainsi retroussé ses manches pour tout mettre en caisses. Une journée facile à situer sur la ligne du temps puisque c’était aussi le passage du Tour de France devant le centre pastoral… et la Maison des Médias catholiques. Les corps de métier sont alors entrés en scène pour réaménager l’ensemble. Il faut dire que le service de documentation a pu s’étendre en englobant le bureau voisin occupé par le service de

Davantage d’espace pour la documentation et les visiteurs

catéchèse, qui a lui-même déménagé. Et à la mi-août, deux jours ont suffi pour replacer les documents dans leurs nouveaux rayonnages. De quoi être fin prêt pour la rentrée.“Nous avons repensé l’agencement des rayonnages qui sont maintenant plus aérés. Plus d’espa ce pour toujour s plus d’ouvrages qui vous seront utiles lors d’animations en paroisse, en

milieu scolaire ou avec des mouvements de jeunesse” : c’est ce qu’on pouvait lire dans le numéro de septembre-octobre du “PorteVoix”, le bimestriel du service de la catéchèse et de la pastorale des jeunes du Brabant wallon. Brigitte Pierson et Paule Staudt gèrent cet outil et assurent les permanences, mais elles le font en lien étroit avec l’équipe du service

de la catéchèse. Une des quatre membres de ce service est d’ailleurs toujours présente pour conseiller les visiteurs. “Quand les catéchistes viennent emprunter ou consulter de la documentation, nous sommes là aussi pour les écouter, pour partager leurs difficultés”. Lorsque nous leur avons rendu visite, à la veille des fêtes de fin d’année, nos deux interlocu-

Les jeudis 20 et 27 janvier, 3 et 10 février, quatre matinées au Centre pastoral de Wavre pour prendre plaisir à lire et raconter la Bible, découvrir et intérioriser des récits connus et moins connus, savoir comment commencer et comment terminer une histoire, découvrir les 1001 façons de raconter un même texte…Avec Annou Mercier, qui donne le goût de la lecture biblique aux participants par des jeux, des mises en situation, et la découverte d’outils. P.A.F. : 15 € pour les quatre séances. Inscription obligatoire aux 4 matinées. Service de catéchèse : 010/235.261 ou catechese @bw.catho.be


EXPRESS EXPRESS

DIOCÈSES

N°2 - 16 janvier 2011

LUXEMBOURG : DES JÉSUITES DANS LA VILLE

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Regards sur la communauté du Christ-Roi

e visiteur qui arrive à Luxembourg-ville doit prendre de la hauteur s’il veut découvrir la communauté jésuite. Elle se niche en effet à l’extérieur, dans le quartier du “Belair”.

Une dizaine de jésuites résident ici, rue Gaston Diderich. La communauté est dirigée par le père Josy Birsens, supérieur, tandis que le père Jacques Weisshaupt assure les fonctions de ministre. Dans le langage ignatien, ce mot désigne l’homme qui veille à la vie pratique de la maison. Et c’est aussi le père ministre qui assure la coordination des services que propose la chapelle. “Pôle d’identification et espace de visibilité de la Compagnie à Luxembourg ”(dixit le père Boné), la chapelle du Christ-Roi est le siège d’une communauté dominicale d’élection. Car sans être une paroisse, le sanctuaire rassemble autour de lui de nombreux chrétiens. Ils sont plusieurs centaines à fréquenter cette chapelle, notamment pour l‘eucharistie dominicale de 10h30. L’engagement des laïcs Et leur caractéristique est la diversité des nationalités : siège des institutions européennes oblige, on trouve ici des Français, des Belges, des Luxembourgeois, d’autres Européens et même des Africains. “La communauté est formée en majorité de jeunes couples et de familles avec leurs enfants qui habitent dans et a utour de la ville de Luxembourg”, écrit le père Birsens. Et ce sont eux, ou plutôt leurs prédécesseurs, qui ont sollicité les jésuites dans les années 1970 parce qu’ils désiraient célébrer une liturgie vivante. Les religieux ont alors répondu à cet appel en ouvrant les portes de leur chapelle. Malgré la mobilité professionnelle, qui entraîne un renouvellement régulier de ces familles, les laïcs

Des célébrations préparées et animées par les laïcs

prennent une part active dans la vie de la communauté : préparation et animation des célébrations, garderie pour les petits enfants et liturgie de la Parole adaptée pour les jeunes, catéchèse de première communion, publication d’un bulletin de liaison… Il faut également citer le sacrement de réconciliation, l’adoration du mardi et la prière ignatienne du jeudi, le catéchuménat des adultes, le mouvement eucharistique des jeunes (MEJ), le jumelage avec une paroisse bolivienne, le souper de rentrée, la journée de prière, d’échange et de réflexion, le pique-nique… Les héritiers d’une longue tradition Et les jésuites ne sont pas en reste puisqu’ils assurent des services comme l’aumônerie de la JEC (Jeunesse Étudiante Chrétienne), l’accompagnement spirituel des prêtres et des séminaristes de l’archidiocèse, l’assistance ecclésiastique des CVX (Communautés de Vie Chrétienne), la formation

biblique des adultes ou liturgique des futurs catéchistes, ou encore le service aux prisonniers (par l’aumônerie de prison), aux demandeurs d’asile et aux maisons d’enfants délaissés. Deux citations encore en guise de conclusion : “Le partage des responsabilités est un élément-clé de toute vie ecclésiale” (Josy Birsens) et “Les jésuites, qui sont au service de l’Église du Luxembourg, veulent poursuivre modestement la longue tradition dont ils se savent héritiers, même s’ils sont conscients de devoir l’adapter aux coordonnées d’a ujourd’hui et a ux a ppels contemporains” (Édouard Boné). Hubert WATTIER Sources : “Fir glawen a kultuur”(“Pour la foi et la culture”), ouvrage sur le 400 e anniversaire de l’arrivée des jésuites à Luxembourg (1994), le numéro spécial “Grand-Duché de Luxembourg”de la revue “Évangile et Justice”du Centre “Avec”(2007). http://christ-roi.over-blog.com/ de la communauté du Christ-Roi.

La chapelle C’est en 1931-1932 que les jésuites ont fait construire la chapelle du ChristRoi, attenante à leur maison. L’architecte Schumacher rompt ici avec les styles traditionnels du Luxembourg, le néogothique et le néoroman. Il adopte la morphologie d’une nouvelle architecture sacrée qui s’est surtout développée en Allemagne après la Première Guerre mondiale, dans la lignée du “Bauhaus”. L’édifice se présente sous une forme basilicale, mais l’utilisation du béton armé en grande portée a permis de créer un espace ouvert, dégagé de tout pilier ou colonne. “Le contraste de cet espace abstrait et serein avec l’apparence extérieure de l’église d’une grande massivité est étonnant”, lit-on dans l’ouvrage de 1994 qui souligne aussi l’absence de tout ornement dans la structure de l’espace intérieur. L’église a été rénovée en 1993 et l’intérieur repeint en 2008.

POUR MIEUX COMPRENDRE L’ISLAM

L

Islam est-il une religion ? Lit-on le Coran comme on lit la Bible ? Qu’en estil de la Révélation en Islam ? Que contient le Coran ? Quelle est la relation du musulman avec le Coran ? La foi musulmane est-elle semblable ou diverge-t-elle du christianisme ? Quelles sont les questions que nous posent souvent les musulmans ? Quel est le statut de la femme ? Quel dialogue avec l’autre croyant ? Voici quelques aspects qui seront abordés au long de ce cycle organisé au centre diocésain de formation à Liège, avec Marianne Goffoël et des intervenants du Centre El Kalima. Les rencontres ont lieu le jeudi de 17h à 18h50. 27 janvier : “Islam : religion, manière d’être en relation avec Dieu”(MarieJeanne Guillaume). 3 f év r ie r: “Lire le Coran”, clefs de

AGENDA • Sa me di 15 ja nv ier à partir de 9h à L ièg e, au Centre de Recherche et de Rencontre : “Le chant de la terre”, ateliers d’expression artistique associant les cinq sens pour découvrir la poésie de la création sous le regard de différentes convictions de sens et de foi. Pour tous à partir de 12 ans. CRR, 63, rue Puits-en-Sock à 4020 Liège. Informations : 04/342.57.76 ou c.r.r@skynet.be • Dima nche 16 j a nv ie r à 10h à L iè ge (église Saint-Christophe, place Saint-Christophe) : 97 “Journée Mondiale du Migrant et du Réfugié” sur le thème“ Une seule famille humaine”. Eucharistie présidée par Mgr Jousten avec la participation des différentes communautés d’origine étrangère du diocèse de Liège. C’est une organisation conjointe de ces communautés et de la pastorale Pro Migrantibus de Liège. • M ardi 18 janvier à 14h30, première des cinq rencontres du cycle “Témoignages et partages” organisé en 2011 au sanctuaire de Sainte-Rita à M archienne-au-Pont (rue de la Providence 10). L’abbé Michel Decarpentrie, exorciste du diocèse de Tournai et doyen principal de Tournai, abordera le thème “Le mal, on me veut du mal”.Ce cycle se veut en lien étroit avec les difficultés rencontrées par beaucoup d’habitants de la région de Charleroi et par les pèlerins qui sont régulièrement de passage dans le sanctuaire. • Je udi 20 j a nv ie r à 20h à la bibliothèque des Comtes de Hainaut à M ons (rue du Trouillon Voûté), conférence : “Des traces du spirituel dans l’art contemporain”, par Sophie Trivière, historienne de l’art et guide animatrice au MAC’s. Organisation : bibliothèque et association “Ar t et Spiritualité”. Informations : 065/33.86.64 ou jeanpaul.loiseau@scarlet.be ou 065/31.44.69. Site internet : www.lescomtesdehainaut.be • Vendr edi 21 ja nv i er à 19h30 à L ièg e (cathédrale St-Paul) : veillée œcuménique organisée dans le cadre de la semaine de prière pour l’unité des chrétiens. • Sa medi 22 ja nv ier à Verv ie rs : “Les fouilles aux alentours de l’église des Récollets (ND) à Verviers”, par Catherine Bauwens, archéologue à la Région Wallonne. Dans le cadre des conférences de la Société verviétoise d’archéologie et histoire. • M a rdi 25 ja nv ie r à 20h à Ver v i er s (Temple protestant, rue Laoureux) : “Peuples frères, Églises sœurs. L’urgence de l’unité des chrétiens”, par François Delooz, responsable de “Sant’Egidio”à Liège. Organisé par le Centre Maximilien Kolbe et le Centre Culturel Protestant dans le cadre de la semaine de prière pour l’unité des chrétiens. • M er cre di 26 ja nv i er à 20h à L ièg e (librairie Siloé, 40 rue des Prémontrés),soirée“ jeu” proposée par les animatrices et créatrices des jeux du Sycomore sur les thèmes du Carême et Pâques. Les participants pourront découvrir les jeux sur place en y jouant eux-mêmes. Inscription recommandée: liege@siloe-librairies.com ou 04/223.20.55 • Jeudi 27 j a nv i er de 19h à 21h30 à R oux (locaux de la Rochelle, rue des Écoles,2), soirée d’information organisée par le Centre de formation Cardijn à propos de la création d’un groupe dans la région de Cha rleroi. Contacts: annick.page@cefoc.be - 071/77.58.30 - 0495/28.16.84 josevermandere@gmail.com • M a r di 1er et me rcr edi 2 f év r ier à Spa -N iv ez é. L’équipe du Service diocésain de la Formation permanente propose, en collaboration avec le professeur Arnaud Join-Lambert (Unité de théologie pratique de l’UCL), une réflexion à partir de l’expérience du chantier Paroisses, “un chantier immense, toujours en évolution, à réévaluer sans cesse”. Inscription au CDF avant le 21 janvier (04/220.53.73 ou iscp@scarlet.be). • Sa me di 12 f év ri er de 9h30 à 16h30 à Da mpre my (CEME, rue des Français, 147), journée de rencontre sur le thème “Pays de talent. L’estime de soi à Charleroi”. On y annonce la participation de nombreux invités actifs dans les milieux économiques, sociaux, culturels, sportifs, citoyens… Contact : veronique_henriet@hotmail.com ou 0472/60.69.02. e

En 1994, le père Édouard Boné écrivait à propos des religieux : “Leur présence n’a plus la visibilité architecturale du grand collège et de l’église plantée aux siècles passés au bord des falaises de la Pétrusse.”Et pourtant, la petite communauté du Christ-Roi a réussi à prendre sa place dans la vie luxembourgeoise. Un kaléidoscope de jeunes familles

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Cinq jeudis de formation à Liège

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lecture, contenu, exercices pratiques (Marianne Goffoël). 10 f év ri er: “La foi en Islam. Différences et ressemblances. Pistes de réponses aux questions que l’on nous pose”(Geneviève van Ruymbeke). 17 f é v r i e r : “La condition de la femme. Quelques questions de

société”(Anne Brusselmans). 24 f évri er: “La perception du dialogue par un chrétien, par un musulman”(Marianne Goffoël, Farid El Asri). La formation se déroule au CDF, rue des Prémontrés, 30 à Liège. S’inscrire avant le 25 janvier au 04/220.53.73 ou iscp@scarlet.be

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10 MÉDIAS

N°2 - 16 janvier 2011

MOURIR DE DIRE

VIENT DE PARAÎTRE

La honte, parlons-en !

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ans son dernier livre, Boris Cyrulnik écrit sur un sentiment qui lui a empoisonné l’âme pendant très longtemps, mais dont il a fini par se libérer. Une nouvelle fois, il nous aide à retrouver force, fierté et liberté.

Neuropsychiatre, Boris Cyrulnik est considéré comme le “père” de la résilience. Son parcours personnel, que l’on peut découvrir dans son précédent livre (“Je me souviens”) où il revient sur son enfance durant la guerre, est un parfait exemple de cette théorie. De ce parcours, incroyable et admirable pour le commun des mortels, l’auteur a pourtant très longtemps gardé un sentiment de honte. Honte d’avoir été sans famille après la déportation de ses parents juifs polonais, d’avoir été chassé de la société, d’avoir été considéré comme un sous-homme. Tellement honte qu’il se cachait sous de faux prénoms pour parler de lui dans ses livres. Or la honte est un des trois éléments qui empêche justement le processus de résilience parce que le sujet lui-même se place en situation de l’empêcher. D’où l’idée de cet ouvrage… Jusque-là, les psychanalystes avaient beaucoup réfléchi à la culpabilité mais très peu à la honte. Deux sentiments qui vont de pair, mais néanmoins sont différents. La culpabilité, est un tribunal mental qui entrainera un compor tement de rachat ou d’autopunition. La honte est un détracteur intime qui vous rabaisse quoi que vous fassiez. Dans son livre, Boris Cyrulnik nous dissèque ce “sentiment poison, cet abcès de l’âme”. Il est provoqué par une représentation d’images ou de mots qui fait croire que l’on nous méprise ou que l’on est méprisable. L’auteur relève d’ailleurs qu’il n’existe pas de produit qui induise la honte, car ce sentiment naît toujours dans une représentation. Il s’agit donc d’un processus intersubjectif, mais surtout d’une souffrance, d’une “déchirure entre ce que je suis et ce que j’aspire à être, ce qui constitue une véritable blessure traumatique“. Le problème du honteux: il croit dans une transparence mentale. Il a du coup envie de se cacher, en utilisant une autre identité pour parler de son cas ou en se taisant, en ne souhaitant qu’une chose: “rentrer sous terre”. Car la honte existe dès lors qu’on ne peut pas la dire… Pour étayer son propos, Boris Cyrulnik va chercher

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des exemples un peu partout: chez ses amis, ses patients, mais aussi dans des contes pour enfants (Peau d’âne, Le petit Poucet seraient des récits de honte métamorphosés…), dans l’histoire des peuples et des mouvements migratoires et aussi chez les animaux. Il nous explique qu’une petite partie de la population est sans doute plus sensible à la honte: les hypersensibles, ceux qui sont de “petits transporteurs“ de sérotonine (un neuromédiateur qui amène la confiance en soi). Mais pour autant, ces déterminants génétiques ne font pas un destin… Les interactions précoces, quelques mois avant et après la naissance, sont encore plus importantes, de même que le poids de la structure sociale. Le tissage d’un lien affectif stable nous permet de surmonter ce sentiment qui apparaît vers trois ans et atteint son pic à l’adolescence. Une honte positive La honte a aussi plusieurs visages. Et celle qui nous pousse au contraire à nous désolidariser d’un groupe humain qui se conduit de manière inhumaine face aux plus faibles procure un sentiment positif. En une phrase, on peut passer de la honte à la fierté. “Une petite honte est aussi la preuve d’une bonne maturation biologique et d’un bon développement des aptitudes relationnelles“, rassure Boris Cyrulnik. Elle prouve que l’on tient compte de l’existence de l’autre, de son monde mental, de ses valeurs, et que l’on donne le pouvoir d’être jugé. Il y a donc une petite connotation morale à la honte. Il n’y a surtout rien d’irrémédiable à une honte dont on souffre. Tout peut se réparer. Pierre GRANIER “Mourir de dire - La Honte”, de Boris Cyrulnik , ed. Odile Jacob - 256 pages, prix: 26.50 € port compris, à verser au compte 732-7032002-38 IBAN BE24 7327 0320 0238 – BIC CREGBEBB de Dimanche Service, 67/2 chaussée de Bruxelles, 1300 Wavre

MAHLER ET LISZT

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i, en 2010, on a célébré Chopin et Schumann, cette année, ce sont Gustav Mahler et Franz Liszt qui seront à l’honneur. Le premier a ouvert le siècle de la modernité; le second a mis la virtuosité au service d’une expression religieuse sincère. À vrai dire, Mahler était déjà fêté l’an dernier puisqu’il est né en 1860, il y a 150 ans. Mais, comme il est mort en 1911, on en parlera surtout cette année. Cela explique pourquoi le coffret “Complete Edition” est déjà paru il y a quelques mois. Curieux destin que celui de Mahler, un immense musicien autrichien, emblématique du siècle passé. Tout en amenant à son terme l’évolution du langage tonal, il a ouvert le siècle de la modernité. Cependant, il aura fallu attendre ces dernières années pour une large diffusion de sa musique. Non pas qu’elle soit trop moderne, mais elle dérange profondément. Tout d’abord par sa forme: neuf immenses symphonies dont la construction semble incohérente aux premières écoutes. Ce sont en fait comme de grands romans, dans lesquels on change de paysage en cours de route: “La symphonie doit embrasser le monde“,

Deux musiciens précurseurs disait-il. C’est pourquoi on y trouve un caractère disparate; la musique savante y côtoie la musique populaire. Ensuite, sa musique est celle de l’inquiétude dans laquelle le tragique est souvent teinté de légèreté. Pour lui, la beauté a pour fonction de transfigurer le monde dur de la réalité, et les évènements du XXe siècle ont sans doute contribué à une meilleure compréhension actuelle de son œuvre. Celle-ci se partage entre des cycles de lieder symphoniques, et neuf symphonies – plus une dixième inachevée – qui contiennent de multiples échos des lieder. Il est aussi tiraillé entre ses origines juives et son attirance pour le catholicisme. Le coffret présent est indispensable, car il contient toutes ses œuvres majeures. On y croise les chefs les plus réputés pour l’interprétation de sa musique: Kubelik, Ozawa, Metha, Haitking, Bernstein, Solti, Karajan, Chailly, et surtout Abbado. Difficile de faire mieux! Poésie et spiritualité Après avoir mené une vie de star du piano, Franz Liszt reçut les ordres mineurs, ce qui lui vaudra d’être surnommé “l’abbé Liszt”. La pianiste

Brigitte Engerer, ancienne lauréate du concours Reine Élisabeth, a enregistré un des plus importants recueils du compositeur hongrois, “Harmonies poétiques et religieuses”. Il s’agit d’une série de compositions, certaines très longues, d’après les poèmes de Lamartine. On en trouve souvent des extraits dans divers récitals discographiques, mais il est rare de pouvoir l’écouter dans sa totalité. Liszt l’a peaufiné durant vingt ans avant de le publier. Il contient entre autres une extraordinaire composition “Bénédiction de Dieu dans la solitude”, “Hymne de l’enfant à son réveil” et les célèbres “Funérailles“. Ce disque est une excellente porte d’entrée pour aborder la musique tardive de Liszt, celle où la virtuosité est au service d’une expression religieuse sincère. Dominique LAWALRÉE “ M a hl er – Compl ete edi t i on” , un coffret 18 CD Deutsche Grammophon, 51 € (*). “ Har moni es poét i ques et r el i gi eus es de Fr a n z L i s z t ” , par Brigitte Engerer, un CD Mirare, 23,50 € (*). (*) Port compris, au compte 7327032002-38 IBAN BE24 7327 0320 0238 - BIC CREGBEBB de Dimanche Service, 67/2, chaussée de Bruxelles, 1300 Wavre.

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LE CREDO À la suite de la parution du Catéchisme de l’Église catholique, le cardinal Chri s t oph Sc hönbor n, qui a largement contribué à son élaboration, a très vite compris la nécessité de le commenter pour inciter les chrétiens à le découvrir. Il a donc écrit des commentaires courts, précis, compréhensibles dans le journal diocésain de l’archidiocèse de Vienne. Ces contributions ont permis de réaliser quatre volumes d’initiation à la foi, tant pour les chrétiens que pour ceux qui veulent mieux connaître les fondements de cette religion. Le premier est consacré au Credo. Suivront: les sacrements, la morale et la prière. “A u c œur de n ot r e f oi c hr ét i enne – Le cr ed o” , Christoph Schönborn, Parole et Silence, 220 pages, 23 €, port compris, au compte 732-7032002-38 IBAN BE24 7327 0320 0238 - BIC CREGBEBB de Dimanche Service, 67/2, chaussée de Bruxelles, 1300 Wavre.

LE LIVRE DE TOBIE Si Tobie est le livre biblique le moins commenté au fil des siècles, il tient en réserve pour aujourd’hui d’étonnants secrets appartenant au trésor de la Révélation juive et chrétienne. À courte vue, le bien qu’on a fait se résout en happy end: tandis que la Providence découvre au jeune Tobie la joie des noces, le vieux Tobie ouvre finalement ses yeux guéris. Mais faut-il se résigner à ce que le Livre de Tobie passe pour un gentil conte adressé aux fiancés et aux aveugles? se demande A ntoine Baron, prêtre du diocèse de Paris et enseignant au Collège des Bernardins. En effet, dans cette merveilleuse parabole se joue subtilement le passage de l’ancienne à la nouvelle Alliance: les lecteurs sont renvoyés à leur cécité spirituelle à moins d’en être guéris. Le dernier chapitre propose, quant à lui, une clé qui nous assure que l’existence, malgré son lot de souffrance et l’absurdité de la mort, a un sens. “ Ouv r i r l e L i v r e de Tobi e – À quo i s er t de f a i r e l e bi en?” , Antoine Baron, Médiaspaul, 88 pages, 14 €, port compris, au compte 732-7032002-38 IBAN BE24 7327 0320 0238 - BIC CREGBEBB de Dimanche Service, 67/2, chaussée de Bruxelles, 1300 Wavre.

LES NOUVELLES IDOLES Ce recueil d’entretiens nous mène au cœur des grands débats actuels sur la vie, ses origines et sa destinée. Au-delà des questions brûlantes – l’avortement, l’euthanasie, le contrôle des naissances –, le débat fondamental auquel ce livre nous confronte porte sur une question rarement explicitée: l’homme est-il oui ou non image de Dieu? L’athéisme ne peut évidemment donner qu’une réponse négative à cette question, alors que le relativisme s’y dérobe en l’éludant. Pourtant, notre histoire impose un constat aveuglant: là où Dieu est oublié, rejeté ou caricaturé, la terreur et la mort ne tardent pas à décliner leurs multiples visages… Dans ce livre, le professeur M ic he l Schooy a ns (UCL) propose de mettre à la portée de tous quelques-unes des thèses qui se trouvent au cœur de sa réflexion et de ses combats. “ L es i dol es de l a moderni t é” , Michel Schooyans, Lethielleux, 286 pages, 26 €, port compris, au compte 732-7032002-38 IBAN BE24 7327 0320 0238 - BIC CREGBEBB de Dimanche Service, 67/2, chaussée de Bruxelles, 1300 Wavre.

MOTS CROISÉS Problè me n°11/ 02 Horiz ont a lement: 1. Contraintes. – 2. Mariée - Se hasardent. – 3. Ville de Lombardie - Possessif – 4. Rasé - Surveillance. – 5. Obtenu - Parfois sarcastiques – 6. Vomi - Première moitié. – 7. Incendie - Clandestin. – 8. Château de l’Indre - Sociable. – 9. Récipient - Trace l’angle droit. – 10. Oiseaux ratites - Déchiffrés. Ver t i ca l ement : 1. Ruse. – 2. Éraillées. – 3. Le néant - Équitable. – 4. Passe à Eupen - Boisson de curiste. - 5. Étuvés - Abréviation papale. – 6. Pronom personnel - Authentiques. – 7. Emploi - Firmament. – 8. Hexaèdre - Se servira de. – 9. Variété de prune - Criée. – 10. Figurines.

SOLUTIONS: Problème 10/46 1. MATTERHORN 2. ERRONE-PEU 3. RIEN-NOEMI 4. COSSUES-UT 5. ES-URSIDE6. NOIRE-ERRA 7. A-LETTRE-L 8. IVE-RUSSIE 9. ROULER-SOS 10. ESSE-CHENE

Problème 11/01 1. IMPLICITES 2. NIAISE-ETC 3. FLOCONS-AA 4. ELNE-SOEUR 5. RI-NOEUD-E 6. TOSCA-CEPS 7. INTESTINE8. L-ASIE-TUT 9. ERG-SEVERE 10. SUER-SAS-L


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COURRIER

N°2 - 16 janvier 2011

phénomène économique, mais aussi culturel et religieux. Et ce dernier élément est peut-être le levier des autres.

COURRIER DES

LECTEURS par le Père Charles Delhez Chaussée de Bruxelles, 67/2 - 1300 Wavre

DIALOGUE AVEC LES MUSULMANS Mission impossible? Je pense qu’il y a dans le coran assez de versets pour penser l’impossibilité d’un dialogue avec les musulmans. Il m’est difficile de suivre le pape dans ce qu’il dit. Paul Schloesser 4800 Heusy

Effectivement, la tâche n’est pas simple. Le coran contient un certain nombre de versets qui, interprétés au premier degré, rendent le dialogue impossible. L’Ancien Testament, également. Quant au Nouveau, il me semble avoir franchi un pas d’ouverture et d’accueil qui reste aujourd’hui encore interpellant (même s’il faut toujours se garder du fondamentalisme, c’est-à-dire d’une lecture littérale de certains textes). Il y a donc, dans l’Islam, tout un travail d’interprétation qui doit être fait, mais ceux qui s’y attèlent ne sont pas encore toujours reconnus par la communauté musulmane. Que l’on se rappelle, côté chrétien, le temps qu’il nous faut pour passer à une lecture davantage symbolique que littérale des Écritures. De l’avis de tous, le dialogue théologique avec les musulmans est donc encore très difficile aujourd’hui. Et si certains textes coraniques semblent faire obstacle de leur côté, notre vocabulaire et notre foi telle qu’exprimée – et avec raison à nos yeux – sont souvent imbuvables pour eux. Ne prenons que l’expression “Fils de Dieu”, qui pour eux évoque une relation d’ordre sexuelle entre Dieu et Marie. Nous sourions devant une telle compréhension; eux ne comprennent pas. Notre Trinité, également, leur apparaît comme du polythéisme. Nous sommes donc, en quelque sorte, des païens! À ce propos, un livre devrait prochainement sortir en français pour déjouer ces pièges. Un dialogue est cependant possible, mais à partir de la vie. Constatez vous-même que la rencontre avec les musulmans, quand on en prend le temps, peut être aisée et même cordiale. Des croyants engagés dans les combats sociaux, qu’ils soient chrétiens ou musulmans, se retrouvent au coude à coude. C’est sans doute par là qu’il faut commencer. Quant à la position de Benoît XVI, on ne peut que lui donner raison. Que ce soit dans le domaine de la morale sexuelle, sociale ou du dialogue interreligieux, la mission d’un pape est de nous dessiner un idéal, quelle que soit la difficulté à l’atteindre. Il y va de l’avenir de la paix sur notre planète. La mondialisation, en effet, est un

Prier pour la Belgique ? Il y a quelques années, un peu avant les élections communales et lors d’une messe dominicale, le curé de la paroisse avait proposé de nous tourner vers le Seigneur pour implorer son intercession à l’occasion de cet événement. La prière était tout à fait neutre, sans couleur politique et sans nom de candidat : il n’y avait pas photo ! Quelques jours après un pratiquant (occasionnel) de la messe du dimanche me fit remarquer que “le curé n’avait pas le droit ( !) de faire cette prière : les élections, ce sont les affaires des hommes. Dieu n’a rien à voir là-dedans (sic) ”. Pourtant saint Paul dans 1 Tim 2,2 invite à prier pour ceux qui nous gouvernent. La réponse est donc bien claire. Finalement on ne pourrait prier que pour des problèmes “domestiques”. Ce n’est pas du tout le message de l’évangile. Le chrétien n’a pas le droit de fuir ses responsabilités politiques et mettre tout sur le dos des politiciens. Quand on observe certains régimes totalitaires, on se rend compte que c’est une grâce de vivre dans un pays démocratique et pouvoir infléchir la politique en direction de la paix et la concorde. Les enjeux sont trop importants. Et les décisions qui concernent le pays doivent être prises avec justice et discernement, sagesse et prudence. Concorde et paix, justice et discernement, sagesse et prudence, voilà bien tout un programme de prière pour ceux qui ont la prétention de vouloir être à la tête des affaires politiques. Pierre de MUNCK 1310 La Hulpe

Ne juger personne Sans doute la plupart d’entre vous ont-ils été très émotionnés, comme moi, par les révélations de François Houtart, il y a quarante ans, et surtout par l’importance qui leur a été donnée par les médias. Nous n’avons à juger aucune personne. Juger que certains actes ont des conséquences extrêmement graves pour autrui, c’est autre chose que juger une personne. Seul Dieu peut le faire, car seul Il connaît le fond de notre cœur. Je veux me rappeler que les deux colonnes de l’Église, St Pierre et St Paul, ont, soit nié connaître son maître, soit approuvé la lapidation de St Étienne pour motif religieux. Et tant de saints ont eu un passé peu glorieux. Tant d’autres ont dit n’avoir été préservés de crimes que par la seule grâce de Dieu. Les uns et les autres avaient compris ce qui est sans doute le message essentiel de la “bonne nouvelle”: la miséricorde de Dieu. Et que le plus grand péché est de se croire meilleur que d’autres, comme étaient les pharisiens “convaincus d’être des justes” (Luc 18, 9) et ainsi prêts à lapider la femme adultère (Jn 8, 1-11). “La charité couvre une multitude de péchés” a

SERVICE D’ENTRAIDE

Aimer, c’est prendre soin Cette dame sexagénaire a un faible revenu et son état de santé n’est pas très bon. Malgré une situation financière déjà difficile, elle a choisi de recueillir ses deux petites filles honteusement délaissées par leurs parents. Cette grand-mère fait de son mieux pour subvenir à leurs besoins primaires. Les services sociaux aident madame à obtenir les allocations familiales afin que son budget lui permette une meilleur prise en charge de ses petits-enfants. Mais en attendant elle a beaucoup de difficultés alors soutenons-la dans cet acte d’amour.(Appel 2 A) Cette dame et son enfant ont du fuir précipitamment le logement familial car son époux faisait preuve de violence conjugale. Apeurée et désorientée, madame a changé de région afin de ne plus rencontrer cet homme. Victimes, c’est pourtant elle et son fils qui ont du tout quitter pour préserver leur vie. Elle a retrouvé un petit studio mais elle n’a ni famille ni amis qui puissent lui venir en aide. Elle doit tout recommencer, car

actuellement elle n’a plus rien. Aidons-les à se reconstruire. (Appel 2 B) Les dons en réponse à ces appels doivent être versés au n° de compte 195-0145111- 75 I BA N : B E 05 1950 1451 1175 B I C : CR EG B E B B d u S e r v i c e d ’ E n t r a i d e Q u a r t - m o n d e , Place de Vannes 20, 7000 Mons.. Té l : 065/ 34.63.70 Les dons devront atteindre le montant minimum de 30 euros pour être fiscalement déductibles. Intentions de messe. Des prêtres d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine nous demandent des i nt ent i on s de mes s e, (7 euros) lesquelles constituent souvent leurs uniques ressources. AT TE N T I ON : Voulez-vous bien les verser UNIQUEMENT sur le compte : B E82 1950 1549 0168 B I C : CR EGB E B B ou 1950154901-68 de “P Proj et s Pa s tor a ux ” 20, Place de Vannes, 7000 Mons, et nous les transmettrons. Ces dons versés pour des intentions de messe ne bénéficient pas de l’exonération fiscale.

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écrit St Pierre. Allons-nous, à cause d’un acte irresponsable commis il y a 40 ans, mais reconnu avec le plus grand courage, diminuer notre respect pour tout ce que cet homme a fait pour rendre possible un monde plus juste? S’il y a quelqu’un qui n’a pas épargné sa peine pour tous les écrasés de la terre, c’est bien lui. Même si certaines de ses positions ont été ou restent controversées (personne ne possède la vérité ni ne se trompe jamais), nous ne pouvons nier cela. En ce début d’année, je ne peux que lui souhaiter “courage!” et qu’il puisse continuer à contribuer à un monde meilleur, avec tant d’autres. Grâce, entre autres, à notre humble fraternité. Philippe de BRIEY 1348 Louvain-la-Neuve

Un tir convergent Il est évident que l’on assiste à un tir convergent bien facile contre l’Église en cette occasion douloureuse pour tous, à commencer par les victimes, mais également de nombreux chrétiens et au-delà pour tout homme sensé et responsable. Mais que de prises ont donné nos représentants en cette affaire. Que l’on reconnaisse les erreurs diverses, c’est, la moindre des choses, mais qu’on se laisse tondre comme des moutons c’est me semble-t-il, aller trop loin, c’est faire preuve d’une certaine naïveté et c’est surtout exposer le corps de l’Église à de graves répercussions au niveau sociétal. Car si on doit reconnaître ses fautes et accepter comme responsable la mauvaise gestion, la loi du silence et une communication déficiente, il ne faudrait pas que l’on mette en péril les efforts énormes de nombreux croyants pour vivre de la Bonne Nouvelle et la partager en ses multiples facettes. La purification oui mais sans fausse naïveté. Le phénomène de la pédophilie considéré à raison comme un crime est lié à des problématiques beaucoup plus profondes et est ancré de manière solide dans le ventre de cette société très déstructurée d’un point de vue moral. Il est probablement temps que les chrétiens et leurs responsables prennent conscience qu’une certaine “croisade” de la vertu s’impose quand bien même elle paraîtrait politiquement incorrecte. Si l’Église veut retrouver ses racines elle doit puiser dans l’Évangile sa substance et dans des comportements moraux qui en découlent son art de vivre. Le monde laïc n’a que faire de notre naïveté faussement modeste et doit par moment avoir en face de lui des hommes qui relèvent la tête avec humilité et forte conviction. Il faut que ce qui reste de la presse catho les soutienne de toutes ses forces. Soutenons nos pauvres Évêques bien peu habitués à contrer une déferlante pareille... Tout ceci résume le sentiment de nombreux chrétiens engagés dans des responsabilités économiques et sociales et qui sont moteurs de la vie de notre pays. Ils cherchent un soutien puissant dans une presse engagée. Claude de MONTPELLIER 5537 Denée


12 JEUNES

N°2 - 16 janvier 2011

AU GRAND VENT DE TAIZÉ Une rencontre faite d’ouverture à Rotterdam

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laire Jonard, responsable du service communication des vicariats de Bruxelles francophone et du Brabant wallon, nous a envoyé un message le jeudi 30 décembre de Rotterdam. En voici des extraits. “ Déjà deux jours et demi de vie, de rencontre, de prière, de communion dans la ville de Rotterdam. La joie, la paix, la prière, la confiance, la simplicité sont à nouveau au rendez-vous de la rencontre. L’impression générale nous donne un climat très calme et très détendu.... Nous sommes répartis dans de nombreuses paroisses très différentes : dans le Platte Land, en pleine campagne dans des fermes, en plein centre dans des HLM, dans de plus vieux quartiers dans des maisons typiques des Pays-Bas. La principale activité de la ville de Rotterdam est portuaire. D’après nos hôtes, Rotterdam est le plus grand port d’ Europe. En ville, architecture industrielle et design moderne se mêlent. La ville

est aussi très mélangée et très multiculturelle. Cet après-midi, un carrefour est animé par le bourgmestre de la ville, musulman, et l’évêque Mgr Van Luyn. Cet atelier est à l’image de la ville et de l’ouverture aux différentes religions. Les paroisses d’accueil sont protestantes et catholiques. (…) Prier pour l’Église Oui, nous sommes 150 Belges ici et c’est beau : de nombreux jeunes Belges sont au service de la rencontre. Plusieurs nous ont rejoints pour la journée. Nous avons eu l’occasion de partager et d’échanger avec les groupes flamands. Mgr De Kesel et le chanoine Herman Cosijns nous ont rejoints et Mgr Van Looy est présent pour la journée. Enfin, vous avez pu le voir sur les photos, les halls sont décorés à l’image de la ville, par de beaux voiliers aux voiles orange. La barque de la ville, mais cette barque nous invite tellement aussi à prier pour la Barque, l’Église”.

Les évêques et la joie

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gr Bonny, évêque d’Anvers, et Mgr De Kesel, évêque de Bruges, ont donné un témoignage de la joie aux jeunes lors de la rencontre bilingue des Belges qui s’est déroulée le 31 décembre après-midi.

C’est au cours de la prière du 30 décembre que frère Alois, prieur de Taizé, a annoncé que la 34e rencontre européenne des jeunes aura lieu du 28 décembre 2011 au 1er janvier 2012 à Berlin. La ville, l’archidiocèse catholique, l’Église Protestante et le Conseil de toutes les Églises ont exprimé leur joie d’accueillir ainsi Taizé pour la première fois. Rappelant la présence de nombreux jeunes d’Ukraine, de Biélorussie et

Mgr De Kesel Je trouve formidable que frère Alois commence sa lettre par la joie. Alors que nous vivons beaucoup de difficultés dans l’Église et le monde (Irak, Haïti, Afrique…), frère Alois nous parle de joie. Des peuples sont pauvres, mais ils n’ont pas perdu la joie. On peut perdre beaucoup de choses, mais pas la joie, on peut avoir beaucoup de choses, avoir une belle carrière, mais si on n’a pas le goût de vivre, on est malheureux. Qu’est-ce qui me rend heureux ? Je ne peux pas créer la joie, c’est un don, un cadeau qui vient de l’autre… c’est ce que je peux signifier pour l’autre. Il y a joie et bonheur quand je suis reconnu et aimé, que je compte pour les autres. C’est la rencontre qui me donne la joie, le bonheur, qui m’ouvre à moi-même. L’Évangile nous ouvre à Dieu, nous invite à tout donner. Dieu

Rendez-vous à Berlin

est notre Père et nous sommes dans ses mains. C’est ça l’Évangile dans toute sa simplicité et sa beauté : Jésus , tu nous aimes et nous nous rendons compte que tu peux changer notre vie et notre cœur. Mgr Bonny Nous avons eu un manque de joie cette année. Il faut être réaliste : nous sommes affectés par des évènements qui nous ont fait du mal, aux évêques, mais aussi aux fidèles, aux collaborateurs, aux prêtres et aux jeunes aussi.

Dans les lectures de l’Avent, nous avons souvent entendu les malheurs du peuple de Dieu, l’exil, les persécutions, les misères, mais aussi la joie et la confiance de Dieu dans son peuple. Le Seigneur, la joie vont venir. Ces textes se sont prolongés par le Magnificat et les bergers qui chantent la joie. La joie fait partie de notre foi en Jésus Christ, venu nous sauver. Enfin, la joie et la confiance ne peuvent venir que des jeunes générations dans l’Église. La transparence et la joie viendront de vous, les jeunes.

de Russie, frère Alois a également annoncé que des frères de Taizé, répondant à l’invitation du patriarcat de Moscou, iront à Moscou avec des jeunes de toute l’Europe pour célébrer la Semaine Sainte et la fête de Pâques avec l’Église orthodoxe. En réponse à une autre invitation, celle des Églises du Rwanda, le pèlerinage de confiance fera une étape africaine dans deux ans à Kigali, du 14 au 18 novembre 2012.

Envie d’un ouvrage, même si nous ne l’avons pas annoncé dans Dimanche? Vous pouvez nous contacter par téléphone au 010/235.900 ou par mail di man ch ese rvi ce @cat h o.be

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(d‘après Ctb)


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