EXPRESS
©IMEP
NU MÉ RO 7 Hebdomadaire du 20 février 2011 Chaussée de Bruxelles, 67/2 - 1300 Wavre Tél.010/235.900 - Fax 010/235.908 www.dimanche.be
RENOUER AVEC LA NATURE Le secret du bonheur
LEUR PREMIER OPÉRA
Les 40 ans de l’IMEP
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“Le rapport avec la nature est une source de réalisation de soi, il donne du sens à la vie et crée un sentiment d’appartenance à un ensemble plus vaste” (Éric Lambin)
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IMEP, Institut supérieur de Musique et de Pédagogie (Namur), a fêté ses 40 ans en offrant son premier opéra, ‘’Dialogues des Carmélites’’, signé Francis Poulenc. Fort et prometteur! Les trois représentations de ‘’Dialogues des Carmélites’’, opéra de Francis Poulenc, ont fait salle comble ces 10, 11, 12 février, à Salzinnes. À Salzinnes (Namur), en 1970, 51 étudiants débutaient dans ce seul institut de musique du réseau libre en communauté française. Aujourd’hui, ils sont 230 étudiants, dont 21 chanteurs de talent. Pour fêter les 40 ans, les étudiant(e)s ont préparé, des mois durant, cet opéra de Francis Poulenc (1899-1963) basé sur un scénario posthume de Georges Bernanos. Une œuvre profondément spirituelle qui “cadre merveilleusement avec l’identité de l’Institut et sa merveilleuse salle de concert, ancienne église des franciscains”, a pu dire Guido Jardon, le dynamique et passionné directeur de l’IMEP. La dernière à l’échafaud Lors de la Révolution française, la fragile et craintive Blanche de la Force décide d’entrer au Carmel de Compiègne. Face au danger qui les menace, les religieuses feront le vœu du martyre, mais Sœur Blanche de l’agonie du Christ s’enfuit aussitôt après. Lorsque les Carmélites monteront, les unes après les autres, à l’échafaud en chantant le Salve Regina, Blanche sortira cependant du milieu de la foule et sera “La dernière à l’échafaud” (titre de l’œuvre de Gertrud von Le Fort, dont s’est inspiré Bernanos). À en croire les applaudissements nourris, personne n’a été déçu. Un spectacle d’une profondeur étonnante, une musique puissante et moderne, une mise en scène créative, de jeunes talents prometteurs, des moments d’émotion intenses. Charles DELHEZ Le spectacle sera donné, dans sa version concert, à l’abbaye de la Cambre, à Bruxelles, le 25 février à 20h. www.imep.be
OPINIONS
• Comment construire une paix durable en République démocratique du Congo ?
DERNIÈRES MINUTES
• Polémique autour de la naissance du premier bébé-médicament français. • Loi antiblasphème au Pakistan : un sérieux pas en arrière
LITURGIE
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“Celui qui garde la parole du Christ connaît l’amour de Dieu dans sa perfection.“ Matthieu 5, 38-48
• Les Maîtres vénitiens et flamands au Bozar : quatre siècles d’émulation”
“La nature est éternellement jeune, belle et généreuse. Elle possède le secret du bonheur, et nul n’a su le lui ravir.“ En rédigeant cette phrase, l’écrivaine française George Sand était sans doute loin d’imaginer que celle-ci serait un jour d’une si brûlante actualité. En effet, ce qui paraissait évident il y a de cela 150 ans ne l’est plus guère aujourd’hui. Ce bonheur que nos ancêtres goûtaient inconsciemment au contact de la nature, nous le cherchons désormais dans la consommation effrénée et l’accumulation des biens matériels, sans nous rendre compte que rien de tout cela ne nous rendra vraiment tout à fait
PROSPÉRITÉ SA NS CROISSA NCE “Il faut réparer notre modèle économique” Page 3
7e dimanche du temps ordinaire
CULTURE
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vons-nous besoin de la nature pour être heureux? Quel est l’impact des changements environnementaux sur le bien-être humain? C’est à ces deux questions bien dans l’air du temps que répond le géographe Éric Lambin, dans son dernier ouvrage paru aux éditions Le Pommier (*)
CRISE IVOI RI ENNE Le triste destin du concept d’ivoirité Page 5
p. 7
Rédaction de ce numéro clôturée le 14 février 2011 Bureau de dépôt : Charleroi X Agréation N°: P305034 Banque: 833-5318719-79 IBAN BE58 8335 3187 1979 - BIC GKCCBEBB
heureux. C’est ce que constate le professeur Éric Lambin, dans “L’Écologie du bonheur”, un livre dans lequel il offre une synthèse claire, bien documentée et riche en exemples, de l’interaction entre le bonheur humain et l’environnement naturel. De nombreuses études montrent en effet qu’un contact étroit avec la nature contribue à notre bonheur et, a contrario, que les changements environnementaux actuels ont un impact négatif sur notre bien-être et notre santé. “Les maladies émergentes, les zoonoses (affections transmissibles des animaux vertébrés à l’homme et inversement, ndlr), les maladies à transmission vectorielle, la pollution de l’air et les vagues de chaleur sont toutes liées en partie à la transformation par l’homme de l’environnement“, explique le scientifique. Sans parler du fossé qui se creuse chaque jour un peu plus entre les pays riches, qui sont les principaux pollueurs de la planète, et les pays pauvres, qui en subissent les effets les plus néfastes.
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“Préserver le monde naturel et sa diversité est donc dans l’intérêt profond des individus et de l’humanité“, poursuit le géographe, qui se demande dans son livre si des motivations strictement anthropocentriques, et même égocentriques (“Je défends mon bonheur”), peuvent être trouvées à une transition vers un mode de développement plus durable, ou s’il faut nécessairement faire appel au sentiment altruiste envers les générations futures. En effet, moins de 20% de la population en Occident est prête à modifier son mode de vie et de consommation. Preuve, s’il en est, qu’il y a urgence à établir une “écologie du bonheur“. Pascal ANDRÉ (suite page 3) (*) “ L’Éc ol o g i e d u bonh eur ” , Éric Lambin, Le Pommier, 320 pages, 29 €, port compris, au compte 732-7032002-38 IBAN BE24 7327 0320 0238 - BIC CREGBEBB de Dimanche Service, 67/2, chaussée de Bruxelles, 1300 Wavre.
UN RIEN SUFFIT
a voie scientifique vous met entre les mains des documents extrêmement nombreux, de plus en plus précis, qu’il vous faudra plus qu’une vie pour lire. Et puis, vous avez l’autre voie. Vous regardez autour de vous, vous voyez un pissenlit et là, vous savez ce qu’il en est du soleil. Parce que la structure est la même. Le pissenlit, à mon sens, est comme un petit frère égaré du soleil. Il aime tellement son grand frère, qu’il s’est mis à lui ressembler. Dans l’infime, vous avez l’immense. La contemplation vous donne ce que l’information ne vous donnera jamais. La contemplation a besoin
de s’appuyer sur du très peu, du très simple. Elle est semblable à ce royaume dont parle le Christ, qui est tout entier contenu dans un grain de sénevé. Christian Bobin
Les chrétiens qui n’osent avoir qu’un pied sur la terre n’en n’ont souvent qu’un au ciel. Dietrich Bonhoeffer
OPINIONS
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DIMAN DIMANCHE
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N°7 - 20 février 2011
Édito
RÉACTION
ARRÊTONS DE CONSTRUIRE SUR DU SABLE !
Si les puissances occidentales sont déconcertées par ce qui se passe aujourd’hui en Tunisie et en Égypte, elles ne tarderont certainement pas à retomber sur leurs pattes et, plus que probablement, à retourner leur veste. En diplomatie, il n’y a guère de place pour les sentiments et derrière les discours de circonstances célébrant la démocratie, la liberté et les droits de l’homme, se cachent souvent les calculs les plus froids et les plus cyniques: comment contrôler le mouvement? Comment en tirer profit? Certains se consoleront à bon compte en se disant qu’il en a toujours été ainsi et qu’on ne peut rien y changer, mais comment ne pas être déçu en constatant la distance qui sépare nos idéaux et la réalité? Comment ne pas être révolté en entendant Barack Obama, Angela Merkel, David Cameron et d’autres faire la leçon aux peuples en expliquant ce qui est juste et attendu du point de vue de la démocratie, alors qu’ils n’ont pas hésité, des décennies durant, à composer avec des tyrans tels que Moubarak ou Ben Ali? Les Égyptiens et les Tunisiens doivent donc rester sur leurs gardes et ne pas laisser des puissances étrangères confisquer
leur révolution. Ils n’ont eu besoin de personne pour renverser leur dictateur; il serait regrettable qu’on les prive aujourd’hui de ce qu‘ils ont eu tant de mal à obtenir par eux-mêmes. Mais notre responsabilité en Occident n’est pas moins grande pour autant: parce que nous avons la liberté et que nous sommes relativement bien informés, il est de notre devoir de soutenir les revendications populaires légitimes et de ne pas nous laisser endormir par les discours souvent lénifiants de nos dirigeants. Un État démocratique ne fait pas la paix avec des tortionnaires, mais avec des peuples libres et dont la dignité est reconnue. En tant que citoyens, nous n’avons pas à transiger sur ce point. Peut-être serait-il bon également que nous rappelions à nos responsables politiques que le respect des peuples et de leur dignité est le seul moyen d’endiguer les déséquilibres internationaux et de sécuriser notre avenir à long terme. Les tyrans, eux, finissent toujours par tomber, aussi puissants et indéboulonnables qu’ils puissent paraître. S’appuyer sur de tels individus, c’est comme construire sa maison sur du sable. À la première tempête, tout est emporté… Pascal ANDRÉ
LA QUESTION
RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO
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Comment construire une paix durable ?
epuis l’accord de cessez-le feu signé à Lusaka en juillet 1999, la paix reste extrêmement précaire en République démocratique du Congo. Chercheur au Centre d’études des crises et des conflits internationaux de l’UCL et professeur à l’Université catholique du Graben à Butembo (RDC), Nissé Nzereka Mughendi a consacré son doctorat à l’étude des guerres qui ont transformé son pays en champ de ruines. Il s’est également interrogé sur les causes de leur récurrence (*). Une approche originale et particulièrement instructive.
Comment expliquez-vous la déstabilisation répétitive de la RDC? Il faut tout d’abord rappeler que la RDC a connu le conflit le plus meurtrier du globe depuis la Seconde Guerre mondiale, mais aussi l’un des plus complexes du fait de l’enchevêtrement des enjeux. Depuis la signature de l’Accord de cessez-le-feu signé à Lusaka, le 10 juillet 1999, tout a été tenté pour ramener la paix et la stabilité dans le pays, mais toujours avec une efficacité limitée. Sans doute parce que les solutions apportées jusqu’ici s’attaquent davantage aux symptômes du problème qu’à ses racines. Certains Congolais estiment que ce phénomène persistant de guerre en RDC est une fatalité à laquelle on ne peut échapper. Pour eux, le Congo est un pays maudit, un paradis perdu. Personnellement, je ne suis pas du tout d’accord avec ce point de vue et je pense que mon analyse est partagée par un grand nombre de mes compatriotes. À mes yeux, l’instabilité de la RDC est due en grande partie à l’organisation et au fonctionnement de l’État. Il est effectivement trop facile de considérer les caractéristiques géopolitiques et géostratégiques du Congo comme la principale cause des convoitises et de la déstabilisation qui s’en suit.
Que reprochez-vous à l’État congolais? La première source profonde de l’insécurité en RDC est l’inadéquation des structures. Depuis son indépendance le 30 juin 1960, ce pays n’a jamais pu se construire des institutions politiques adaptées à sa configuration spatio-temporelle et socioculturelle particulière. Cette inadéquation des structures peut notamment se lire à travers la concentration du pouvoir alors que le peuple développe une culture politique participative croissante, mais aussi à travers le refus de rapprocher politiquement et géographiquement les services publics de la base. Autre problème: la gestion calamiteuse de l’immigration, principalement au Kivu avec l’arrivée massive de Rwandais, ainsi que l’inconstance des autorités dans la définition et la gestion de la nationalité congolaise. Tout cela crée un sentiment d’insécurité au sein de la population et prête le flanc à la pénétration et aux manipulations externes. À tout cela, il faut également
Et l’intégration? Dans son article paru dans le “Dimanche Express“ du 13 février, Pascal André oppose l’assimilation à la française au multiculturalisme, dont Angela Merckel et David Cameron affirment qu’il a échoué dans leurs pays. Il oublie de préciser que chez nous, on ne veut effectivement ni l’un ni l’autre, mais une intégration. Non, je ne joue pas avec les mots! L’assimilation ne respecte pas les cultures “importées”. Le multiculturalisme, lui, les respecte au point de laisser à chaque communauté une autonomie juridique, voire politique, en marge du droit commun. Le risque est alors, comme on le constate en Allemagne et en Grande-Bretagne, le communautarisme: des îlots juifs ou musulmans, par exemple, qui, pour vivre selon leurs normes et leur droit, en viennent à (devoir) se regrouper dans certains quartiers ou ouvrir leurs propres écoles – avec dans les deux cas une radicalisation et de l’intolérance, même interne au groupe. Il serait important de prendre conscience de cela, car c’est justement pour l’éviter que beaucoup, y compris du courant laïque, rechignent à interdire totalement le voile dans les parlements, dans les écoles officielles ou dans les administrations: les adeptes scrupuleux de l’islam s’en trouveraient dès lors exclus de facto, et poussés à se replier sur leur communauté. Pousser le souci de neutralité laïque au-delà de ce qu’exigent le respect de nos valeurs fondamentales ou l’ordre public, c’est faire le lit du communautarisme et du radicalisme. Angela Merckel et David Cameron ont sans doute raison dans leur critique du multiculturalisme, mais cela ne devrait pas, et même surtout pas, nous conduire à imposer une “assimilation” invasive. Paul LÖWENTHAL
ÉGYPTE
Une maturité impressionnante ajouter la faillite de l’État dans ses missions régaliennes. La RDC est effectivement un pays où l’absence de lois est devenue un phénomène social normal. Elle vit donc quasiment à l’état de nature. Comment, dès lors, imaginer la paix dans un pays où les citoyens n’ont jamais connu autre chose que la loi du plus fort? Et l’exemple ne vient certainement pas d’en haut dans ce domaine. Partout en RDC, les agents de l’État profitent de leur poste pour se servir, rançonner et se rendre justice. Il suffit aussi d’être de l’entourage du pouvoir pour devenir immunisé contre la loi. La RDC est le pays où un fils de Président peut bloquer le trafic pendant une demi-heure sur le Boulevard du 30 juin en pleine capitale parce qu’il discute avec une de ses copines. La liste ne s’arrête malheureusement pas encore là, vu que je n’ai pas encore parlé de l’état lamentable des services de l’ordre. Un jeune État comme la RDC, sur un continent aussi turbulent que l’Afrique, a besoin pour se stabiliser d’une armée responsable et respectable, équipée, disciplinée… et non de bandes de gangsters, affairistes, affamés, opportunistes, prêts à se rallier au plus fort.
Il y a également la gestion des ressources? En effet, la RDC est un pays extrêmement riche en matières premières, mais l’État est incapable de les mettre à la disposition du marché et d’en permettre un accès sécurisé à ceux qui peuvent les exploiter. Il se prive donc non seulement de moyens de subsistance importants, mais en devient même gênant sur la scène internationale et
se crée de nombreux ennemis plus puissants que lui.
Comment sortir de cette instabilité récurrente? La RDC doit cesser de se plaindre, car il n’y a pas de sentiments en relations internationales, dans ce monde devenu plus que jamais un vaste marché. Il n’y a de toute façon que deux solutions pour les États: soit agir sur leur environnement en le transformant pour le dominer (c’est ce que tentent de tout temps les puissances dominantes), soit fournir un effort pour s’y adapter. Se tourner les pouces et attendre un hypothétique “Pater” extérieur est très périlleux. Si l’État congolais est le principal responsable de son instabilité dans la région, cela signifie qu’il est aussi le principal responsable de l’avènement de la stabilité et de la construction de la paix sur son territoire. Les acteurs extérieurs, en commençant par la MONUC et les bailleurs de fonds, ont déjà suffisamment contribué à remettre cet État sur les rails. Ils ne peuvent le remplacer davantage, ni indéfiniment, dans ses responsabilités. Le plus dur reste à faire par l’État congolais lui-même, seul devant ses responsabilités. Recueilli par Pascal ANDRÉ “Guerres récurrentes en République démocratique du Congo – Entre fatalité et responsabilité”, Nissé Nzereka Mughendi, L’Harmattan, 230 pages, 21,50 € en vente en librairie.
Guillaume Goubert, journaliste à “ La Croix” : “Personne ne peut dire ce qui résultera du grand ébranlement à l’œuvre dans le monde arabe. Mais prenons tout de même le temps d’un constat. L’image projetée depuis un mois par les événements de Tunis puis du Caire est celle de foules désarmées manifestant dans un esprit de non-violence leur aspiration à la liberté et à la justice. Soit à peu près l’opposé des stéréotypes associés depuis une décennie à cette région du monde: guerre, terrorisme, archaïsme, fondamentalisme religieux, haine de l’autre. Il ne fa ut évidemment pa s s’abandonner à un optimisme béat. Le pire peut arriver, à tout moment. Pour l’heure, constatons que ce pire a été évité. Les acteurs de ces crises font preuve d’une maturité impressionnante. (…) Espérons que cela dure. Car, avec les soulèvements tunisien et surtout égyptien, la planète est peutêtre entrée dans un bouleversement comme elle n’en a pa s connu depuis la fin des années 1980 avec la chute du mur de Berlin.“ (Dans “La Croix” du 6 février 2011, p.1)
EXPRESS EXPRESS
TEMPS PRÉSENT
N°7 - 20 février 2011
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CHANGEMENTS ENVIRONNEMENTAUX Notre bonheur est en péril
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rofesseur à l’Université catholique de Louvain et à l’Université Stanford en Californie, Éric Lambin démontre dans son dernier livre que les changements environnementaux ont un impact souvent insoupçonné sur notre santé, mais également sur notre bien-être. Quel est l’impact des changements environnementaux sur l’être humain? L’activité humaine modifie de manière croissante le fonctionnement du système terrestre à l’échelle planétaire. Ces modifications ont contribué au développement des sociétés humaines: transformation des paysages pour augmenter la production agricole et forestière; domestication du cycle de l’eau pour rendre celle-ci plus accessible tout au long de l’année; extraction et transformation des minerais et combustibles fossiles qui alimentent le secteur industriel.... Le contrôle des milieux naturels par l’homme diminue également les risques associés à des maladies, à des prédateurs et à des catastrophes naturelles. Toutefois, le coût de cette transformation a été une séparation croissante de l’homme par rapport à la nature. Pourquoi vivre proche de la na ture nous rend-il plus heureux et nous maintient-il en meilleure santé? Comment expliquez-vous ce phénomène? De nombreuses études récentes, en psychologie, sociologie ou médecine, montrent qu’un contact étroit avec la nature contribue au bonheur de l’homme moderne par un effet apaisant et de fascination douce. Par exemple, une étude a démontré que des patients qui avaient subi une opération chirurgicale récupéraient mieux lorsqu’ils occupaient une chambre d’hôpital avec vue sur un paysage naturel plutôt que sur un mur de briques. L’effet réconfortant de la nature sur l’esprit humain s’explique en partie par le patrimoine génétique de l’homme, qui reste influencé par ses racines dans la vie sauvage. Pendant 350.000 générations, nos ancêtres préhistoriques ont été sélectionnés sur base de leurs aptitudes à “lire“ la nature, et en particulier à trouver de l’eau potable, identifier des plantes comestibles, suivre la piste des animaux et trouver des refuges naturels à l’abri des dangers. Une co-évolution entre les gènes et la culture de ces
chasseurs-cueilleurs aurait inscrit dans le patrimoine génétique humain un sens de la nature qui influencerait encore l’homme moderne. Comment convaincre les sceptiques qu’il faut changer notre mode de vie et nos ha bitudes de consommation? Aux sceptiques et aux personnes qui se soucient peu du bien commun, je tiens le langage suivant: vous avez toujours pensé que protéger la nature et s’engager sur une trajectoire de développement plus durable impliquait un renoncement à un certain degré de bien-être, un sacrifice inévitable pour retarder des catastrophes écologiques à venir? En réalité, il s’agit avant tout d’une voie pour trouver le bonheur, améliorer sa santé et garantir sa sécurité. Le rapport avec la nature est une source de réalisation de soi, il donne du sens à la vie et procure du bonheur. Diminuer notre empreinte écologique est aussi un impératif moral car les effets les plus néfastes des changements environnementaux sur le bien-être se font essentiellement sentir dans les régions les plus pauvres du monde, qui sont aussi les moins responsables de ces changements. Préserver la nature est donc à la fois dans l’intérêt personnel de chacun, mais aussi dans l’intérêt anthropocentrique de l’homme. Ces arguments justifient à eux seuls une transition vers un développement durable, en plus du souci du bien commun qui transcende notre espèce. Faut-il remplacer le discours alarmis te de certa ins écologistes par une argumentation positive? Les personnes réagissent différemment à certains types de discours. La rhétorique de la peur, qui annonce un effondrement de notre civilisation à moins que l’on n’abandonne notre mode de vie actuel, engendre souvent la dénégation auprès des sceptiques, le cynisme auprès des nihilistes, le désespoir auprès des pessimistes, le rejet par les optimistes et la lassitude auprès des autres. Quell es s olut ions pr opos ez -v ous pour r a pprocher l’êtr e humain de la nature? Les choix de consommation et de politiques économique, alimentaire, climatique, de santé publique, de transport, d’urbanisme et d’aménagement du territoire peuvent nous réconcilier avec la nature. Pour ne citer qu’un exemple, diminuer
sa consommation quotidienne de viande apporte de multiples bénéfices. Ceci est d’abord bénéfique pour la santé du consommateur des pays riches: une alimentation trop carnée est notamment associée de manière plausible à un risque accru du cancer du côlon, qui est le plus répandu. Ensuite, dans les pays riches, 60% des céréales produites servent d’aliments pour le bétail alors que, pour obtenir 1 calorie de viande de bœuf en élevage intensif, il faut de 8 à 15 calories d’aliments végétaux. À elle seule, la filière mondiale de production de viande contribue pour 18% aux émissions de gaz à effet de serre responsables du changement climatique. Produire 1 kg de viande de bœuf dans un élevage intensif nécessite de 10.000 à 25.000 litres d’eau par an. Les pâturages occupent pas moins du quart des terres émergées non couvertes par les glaces, soit le double des terres cultivées. Enfin, un régime alimentaire plus végétarien favoriserait la garantie du bien-être animal dans les filières de production de produits animaux. Recueilli par Pascal ANDRÉ
PROSPÉRITÉ SANS CROISSANCE “Il faut réparer notre modèle économique”
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à 800 personnes, en grande majorité des étudiants, ont rempli le Socrate 10 de l’UCL à Louvain-la-Neuve, pour écouter Tim Jackson, proclamé docteur honoris causa deux jours plus tard. Enthousiasme général. Le lendemain midi, l’économiste britannique dialoguait avec Thomas Leysen (FEB), Thierry Jacques (CSC) et Philippe Defeyt (CPAS – Namur).
Ils étaient venus en masse, ce 31 janvier. Beaucoup ont dû s’asseoir par terre. Cet événement, organisé en partenariat avec l’Assemblée générale des étudiants de Louvain (AGL), Etopia, le kot Kap Vert et la Maison du développement durable, est à lui seul un signe de l’importance et de l’urgence des questions soulevées. David Petit a, d’entrée de jeu, rappelé que la croissance à tout prix était loin d’être idéale, malgré tous les bien-
faits apportés. La surconsommation actuelle n’est ni durable ni souhaitable. Il faut changer de modèle. Les freins, hélas, ne manquent pas: méconnaissance du système, peur de la marginalité, absence de plan B, confusion entre abondance matérielle et épanouissement personnel… Or, de nombreuses traditions religieuses, spiritualités et philosophies y invitent, a rappelé le jeune ancien de l’UCL en présentant Tim Jackson, cet économiste britannique qui a l’audace de remettre le dogme de la croissance en question. Non tenable en l’état Comment est-il possible de croître sans cesse dans une planète close, s’interroge Tim Jackson. “ La croissance n’est pas tenable en l’état. On est déjà au-delà des limites de notre planète.” Mais surtout, qui sommes-nous? La question de la croissance est en effet profondément liée à celle de “l’âme humaine”. Certains estiment que l’économie peut continuer à croître tout en réduisant l’impact matériel. Ce n’est pas le cas, réagit le Docteur honoris causa . De plus, ceux qui disent qu’il y a une solution technologique ne se posent pas la question de l’être humain. Souvent, l’orateur a fait la distinction entre les pays riches et les pays pauvres ou émergents. Le rapport à la croissance ne peut être le même. Si elle est encore nécessaire pour ces derniers, dans les premiers, on peut se demander si elle améliore vraiment le bien-être.
Ne serait-ce pas aux pays développés à élaborer un nouveau système plus durable? La consommation est profondément liée à la dynamique sociale. Elle est ostentatoire. Il faut éviter la honte et montrer que l’on peut acquérir les dernières nouveautés. Celles-ci relancent l’économie ainsi que le cercle vicieux du crédit. “On dépense plus que ce qu’on a pour acheter ce dont on n’a pas besoin afin de produire des effets, qui ne durent pas! ” Quant à l’État, il est mal pris. Il doit stabiliser l’économie, évitant la récession, et protéger les biens sociaux, les deux n’allant pas souvent de pair. Et l’orateur d’en appeler à un épanouissement moins matérialiste, attentif à autrui plus qu’à soi, et à retrouver l’espace social, en mettant en place une économie construite autour des activités de service… De la conception à l’action Le lendemain, animé par Eddy Caekelberghs (RTBF), le tour de table a commencé avec Thomas Leysen, président de la Fédération des entreprises de Belgique. Également président de Umicore, il reconnait l’importance du développement durable, mais rappelle que le monde des entreprises n’est pas unanime à ce sujet. «Ce sont les années à venir qui vont nous enseigner comment vivre cette croissance ralentie.” Il suggère une solidarité interpersonnelle, intercontinentale et intergénérationnelle. Thierry Jacques (CSC) a rejoint Thomas Leysen sur un point: le système actuel n’est
plus aussi efficace qu’avant. Selon lui, il est difficile, dans la pratique, de sortir du cadre économique dans lequel nous vivons, car nous restons attachés à la croissance. «La croissance nous a permis de vivre dans une société du plein emploi et de la protection sociale, elle reste donc très importante pour les travailleurs.” Philippe Defeyt, a pris la parole en tant que président du CPAS. Selon lui, il faut aborder ce projet en partant du point de vue des personnes les plus précarisées. Celles pour qui “l’opulence n’existe plus”. La mondialisation du travail a mis les petits revenus «hors jeu”. «Depuis 77, on dit que plus de croissance résoudra les problèmes de chômage. Or sur le terrain, on constate que c’est faux!” Suite à ces différentes interventions, Tim Jackson a conclu : “la pauvreté et la prospérité sont liées”. C’est pourquoi il faut réinventer le concept de croissance. Pour la première fois dans l’histoire, l’Homme va manquer de ressources et doit réinventer sa manière de les travailler, de les consommer et de les échanger. Charles DELHEZ/Amélie de LIMBOURG
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BELGIQUE
N°7 - 20 février 2011
LES AMIS BELGES DE SAINT JACQUES 25 ans en 2011
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epuis les 11e, 12e et 13e siècles, considérés comme l’époque florissante des pèlerinages, le tombeau de l’apôtre Jacques en a vu défiler des pèlerins venus de France, d’Italie, d’Allemagne ou de Belgique. À cette époque, 500.000 personnes par an venaient se recueillir à Santiago de Compostela en Espagne, souvent après avoir accompli une longue route de plusieurs mois. Dans chacun des pays traversés, les pèlerins ont laissé des traces de leur passage, suscité des vocations pérégrines et, bien plus tard, créé des groupements de pèlerins. Ce fut le cas en Belgique, en 1986, quand naquit l’Association Belge des Amis de Saint Jacques de Compostelle. La démarche de pérégriner est universelle, on la rencontre tout au long de l’histoire humaine, dans toutes les religions, sur tous les continents. Mais pourquoi vouloir passer du statut d’homme à celui de pèlerin? La raison est unique: Quitter… Quitter son monde fami-
lier, quitter la place que l’on occupe dans la société, quitter ses certitudes et ses assurances, quitter les (bonnes) raisons pour lesquelles je me lève à 7 heures tous les matins. Quitter… et puis s’éveiller. S’éveiller à l’autre, à autre chose, s’éveiller à l’âme qui sommeille, s’éveiller aux multiples possibilités, encore inconnues, que je découvrirai en chemin. Ce chemin n‘est pas réservé à quelques-uns puisqu’il est universel. C’est le chemin du cœur et de la vérité. “Dans le silence et la solitude, on n’entend plus que l’essentiel”a dit l’écrivain Camille Belguise; c’est ce à quoi vous invite le “Camino”. Sur les routes belges Très vite, les pèlerins vers Santiago de Compostela ont eu l’envie de se regrouper afin de confronter leurs expériences de jacquets (1). Pouvoir parler de ses rencontres, discuter des bons plans pour franchir telle ou telle difficulté sur la route, recommander les bonnes adresses et échanger sur les joies du pèlerinage sont des moments privilégiés, recherchés par tous les pèlerins.
Fêter le jubilé! L’Association Belge des Amis de Saint Jacques de Compostelle va célébrer ses 25 ans tout au long de cette année qui sera rythmée par des moments festifs, culturels, sportifs, conviviaux, créatifs, et religieux. Un programme varié à la gloire des pèlerins et de la spiritualité du grand Saint Jacques. Les activités jacquaires débuteront par: - Deux marches de 20 km à Saint-Séverin le 5 mars et à Hermeton le 24 septembre. - Deux journées de préparation spirituelle à Bruxelles le 13 mars et le 13 novembre. - Un week-end de marche préparatoire, de Suxy à Orval, les 17,18 et 19 juin. - Un appel à tous les artistes et artisans qui seraient intéressés par la création d’un objet en référence avec la thématique de
Compostelle. Une exposition des œuvres sera programmée en octobre. - Des sorties mensuelles à vélo le 20 février à Ans et le 20 mars à Andenne. - Un voyage culturel jacquaire en avril. - Un souper anniversaire avec mise à l’honneur des anciens pèlerins et bénévoles de l’association en octobre. - Un numéro spécial de la revue “Le Pecten”, le N° 100, à paraître en juillet. Une idée? Un renseignement? Un souhait? Une envie de partir? Appelez Francis Hiffe au 010/41.72.16., envoyez un mail: amis@st-jacques.ws ou visitez le site: www.st-jacques.be. S.B.
FERME D’HOUGOUMONT
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Le célèbre Christ a disparu
e conservateur du site de la bataille de Waterloo est consterné. Le Christ de la chapelle castrale d’Hougoumont, que Victor Hugo décrit dans “Les Misérables”, a été volé. Une récompense sera offerte à celui ou celle qui permettra de le retrouver. Malgré les nombreuses mesures de sécurité dont il était entouré, le Christ de la ferme-château d’Hougoumont a été volé récemment, a annoncé le 2 février dernier Yves Vander Cruysen, l’administrateur de l’intercommunale qui gère le site de la bataille de Waterloo. Pour lui, l’objet a dû être subtilisé dans les quinze derniers jours. “Lorsque des architectes étaient passés dans la chapelle début janvier, le Christ était encore là“, a-t-il expliqué. Apparemment, les voleurs ont utilisé de gros moyens pour l’extraire du bâtiment de briques et pierres blanches, qui l’abritait et qui venait d’être restauré dans la perspective du bicentenaire de 2015. “Ils ont carrément arraché la porte en entaillant 40 cm de pierre tout autour“, a poursuivi le conservateur des lieux. “C’est l’œuvre de professionnels. Ils ont dû venir avec un élévateur. La pièce pèse plusieurs centaines de kilos.“ Si ce Christ en chêne datant de la fin du XVIe ou du début du XVIIe siècle n’a pas de valeur artistique ou financière, il représente l’un des patri-
moines mobiliers les plus symboliques du champ de bataille de Waterloo et doit surtout sa renommée à la description qu’en a livrée Victor Hugo dans son roman “Les Misérables”. Décrivant la chapelle d’Hougoumont, l’écrivain français écrit: “Les flammes ont rempli cette masure; elle a été fournaise; la porte a brûlé. Le planché a brûlé. Le Christ en bois n’a pas brûlé. Le feu lui a rongé les pieds dont on ne voit plus que les moignons noircis, puis s’est arrêté. Miracle, au dire des gens du pays.“ Un “miracle” que les visiteurs n’auront sans doute pas le bonheur de découvrir lors des grandes manifestations Hugo qui vont se dérouler sur le champ de bataille à l’occasion du 150e anniversaire de la rédaction des “Misérables”. Une œuvre qui fut terminée en juin 1861 à l’hôtel des colonnes à Waterloo. À l’approche de cet anniversaire, Yves Vander Cruysen souhaite donc tout mettre en œuvre pour récupérer ce patrimoine majeur du champ de bataille. Une récompense sera offerte à celui ou celle qui permettra de le retrouver. De toute façon, a précisé Yves Vander Cruysen, sa revente sera malaisée, vu que l’objet en question apparaît dans plusieurs ouvrages historiques et touristiques. P. A. Renseignements: Intercommunale “Batailles de Waterloo 1815”, 299 route du Lion à 1410 Waterloo. Tél.: 02/385.30.02. Mail: mc.alaine@waterloo1815.eu.
En Belgique, deux associations ont vu le jour il y a 25 ans; une flamande, la Vlaamse Genootschap van Santiago de Compostela, et en Communauté française, l’Association Belge des Amis de Saint Jacques de Compostelle, qui fut créée le 16 avril 1986, et qui compte 1.300 membres. Son action est orientée vers l’accueil, le service et l’aide aux futurs pèlerins dans l’esprit du Chemin, ou plutôt des chemins, menant à Compostelle. En effet, la Belgique est traversée par de nombreuses routes, venant du nord, et se dirigeant vers l’Ouest: la Via Mosana, la Via Arduina, la Via Thiérache, la Via Gallia Belgica, la Via Monastica, … et bien d’autres encore. Les bénévoles assurent les multiples tâches indispensables au bon fonctionnement de l’association, telles que le balisage et l’entretien des chemins belges; ainsi, 30 baliseurs sillonnent sentiers et routes afin de les rendre accessibles à tous; la participa-
tion à la chaîne d’accueil “Donativo” (2) des pèlerins qui traversent la Belg ique; l’organisation de journées de préparation spirituelle; la délivrance de la “Crédencial”, le passeport du pèlerin; l’édition de topoguides et de la revue “Le Pecten” (3), ainsi que de nombreuses collaborations avec d’autres associations en Belgique et à l’étranger. Et, bien entendu, la plupart d’entre eux ont marché vers Compostelle! Rien que des passionnés dont le seul objectif sera de vous faire mettre vos pas dans ceux de milliers d’autres afin que vous deveniez, vous aussi, un passionné du Camino. Sylviane BIGARÉ (1) Jacquet: nom donné à ceux qui font la route vers Santiago. (2) Donativo: Don en espagnol. (3) Pecten: Mollusque bivalves. Pecten maximus: Coquille Saint Jacques.
RETRAITES, SESSIONS, WEEK-ENDS Des rendez-vous en mars (1
ère
Au Centre spirituel ignatien “La Pairelle” Rue Marcel Lecomte, 25, à 5100 Wépion (081/46.81.11 centre.spirituel@lapairelle.be www.lapairelle.be) “ Boire à la source de l’Éva ng ile” : Week-end pour personnes séparées, divorcées: du samedi 5 au dimanche 6. Avec Henri Weber, prêtre, Guy Ruelle, diacre et le groupe d’accompagnement des personnes séparées et divorcées du Brabant Wallon. “ L’économie a-t-elle un sens sans spiritualité?”: du vendredi 11 au dimanche 13. Avec Christian Arnsperger, économiste, FNRS & UCLouvain. “A ller, avec l’outil ennéagra mme, vers le meilleur d e s o i ” : Év o l u e r e t g r a n d i r a v e c n o s f r a g i l i t é s . Connaître son Type est requis. Du samedi 12 au dimanche 13. Avec Pierre Angotti et Jacques Prémont, formateurs et certifiés en ennéagramme. “ Unis a u Christ solidaire avec toute l’humanité”: du lundi 14 au vendredi 18. Avec Irmgard Böhm membre d’un Institut séculier, Sr. Marie-Adèle Verheecke rsa. “ Let’s go”. Week-ends Ados (de 12 à 17 ans) du vendredi 18 au dimanche 20. Pour plus d’infos: Ludovic Dessart: 0498/14.48.24 - l.dessart@hotmail.com ou Sophie Materne: 0479/41.46.04 - sophiematerne18@hotmail.com “ Ps a umes de v engea nce et de dés es poi r: qu’en faire?” du vendredi 25 au dimanche 27. Avec P. Pierre Ferrière, jésuite, coauteur de “Prier 15 jours avec Etty Hillesum”. “ Voyage au pays du Cœur Profond” du mardi 29 au mercredi 30. Avec Simone Pacot, auteure de
partie)
“L’évangélisation des profondeurs”, fondatrice de Béthasda. Au Centre Spirituel Notre-Dame de la Justice Avenue Pré-au-Bois, 10, à 1640 Rhode-Saint-Genèse (02/358.24.60 info@ndjrhode.be www.ndjrhode.be) “ Les grâces d’une situation de crise.“ Les Exercices spirituels de 5 jours: dimanche 20 au vendredi 25 Avec l’Abbé Christian Tricot du diocèse de Malines-Bruxelles. Chez les bénédictines d’Ermeton-sur-Biert Monastère Notre-Dame, rue du Monastère, 1, à 5644 Ermeton-sur-Biert (071/62.00.48 accueil@ermeton.be www.ermeton.be) Comprendre la parole de Dieu: Initia tion au Premier Testament. Introduction: M ystère de Dieu, de l’homme, du ma l: samedi 12. Avec sr Loyse Morard osb. Une animation parallèle est proposée aux enfants (6-12 ans) par sr Marie-Élisabeth Groeteclaes osb. Célébrer le mystère du Christ: Les A teliers de la Parole. En vue de la lecture liturgique: Étude de textes, diction, gestion du souffle, pose de voix…: vendredi 25 au dimanche 27. Avec Mme Françoise Meleux, Association “Les Ateliers de la Parole”, Paris. Entrer dans la prière en chrétien: Journées de récollection. Prier avec la liturgie au fil du temps: Lectio Divina à partir des textes: hymnes, prières, lectures…: samedi 19. Avec sr Marie-Paule Somville osb. Vivre du Christ au quotidien: L’École de la Parole: Rencontre autour des lectures du dimanche (explications, partage et prière): lundi 10. Avec sr MarieÉlisabeth Groeteclaes et sr Claire Lagasse osb.
EXPRESS EXPRESS
MONDE
N°7 - 20 février 2011
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CRISE IVOIRIENNE E
n Côte d’Ivoire, plus les jours passent, plus la situation devient opaque. Derrière la crise politique se cache surtout une problématique de l’ivoirité mal digérée. L’impasse politique reste vive en Côte d’Ivoire, légèrement éclipsée peut-être par l’embrasement “démocratique” du MoyenOrient. Elle témoigne du fait qu’une élection, bien que démocratique selon les standards internationaux, n’offre pas toujours la garantie d’une sortie de crise pacifique. De même, il ne suffit pas d’être reconnu par la diplomatie étrangère pour prétendre exercer des fonctions présidentielles. Deux mois après le second tour de la présidentielle, Alassane Ouattara l’apprend à ses dépens. L’élection censée tourner la page d’une décennie de crise débouche sur une nouvelle zone d’incertitude politique. Une situation de blocage politique qui se nourrit de clivages ethno-politiques anciens et profonds. Comment les comprendre? Deux versions de l’ivoirité D’une part, une crise identitaire couve sous la crise politique. La problématique identitaire a été politiquement instrumentalisée à travers le concept d’ivoirité dont Henri Konan Bédié, l’ancien président de 1993 à 1999, fut l’instigateur politique. L’ivoirité version Bédié dénonce l’étranger-voisin, celui issu de pays proches comme le Mali, le Togo, le Ghana, le Libéria, le Sénégal ou le Burkina Faso, et dont Ouattara est devenu la figure emblématique. Pour nationalité “douteuse”, alors qu’il avait été
Premier Ministre entre 1990 et 1993, Alassane Ouattara sera “arbitrairement” exclu des scrutins présidentiels de 1995 et de 2000. L’ivoirité version Gbagbo y a ajouté l’étrangermétropolitain. Développant un discours antifrançais et dénonçant les ingérences étrangères, Gbagbo s’est érigé en restaurateur de la souveraineté du peuple ivoirien. “La souveraineté de la Côte d’Ivoire, c’est elle que je suis chargé de défendre, et elle je ne la négocie pas.” Ce stratagème politicien a trouvé un terreau fertile auprès d’une jeunesse en quête d’émancipation. La montée du mouvement des jeunes patriotes porté par Blé Goudé, son ministre de la jeunesse, l’épanouis-sement d’un millénarisme d’essence pentecôtiste et ouvertement antimusulman soutenu par Simone Gbagbo, son épouse emblématique, sont les symptômes de cette idéologie xénophobe. Pour les tenants de cette version de l’ivoirité, les véritables responsables de la crise politico-militaire, ce sont effectivement les étrangers. Crise de responsabilité Pourtant, il y a surtout en Côte d’Ivoire une crise de responsabilité. L’immaturité politique de certains leaders serait à la racine du mal. Car le destin du concept d’ivoirité a toutes les caractéristiques d’un détournement. Il fut défendu à l’origine comme vecteur d’unifica-tion et de pacification dans une Côte d’Ivoire aux frontières poreuses. Porté par des idéaux panafricanistes en 1970, le philosophe ivoirien Thiémélé Ramses Boa, père intellectuel du concept, “voulait en faire l’élément de synthèse des cultures de son pays “. Détournée politiquement,
© Belga
Le triste destin du concept d’ivoirité
l’ivoirité est aujourd’hui à la Côte d’Ivoire de Gbagbo ce que représente la réforme agraire au Zimbabwe de Mugabe. Le putsch réussi de 1999 et celui manqué de 2002, qui a coupé le pays en deux, ne sont que le résultat d’une immaturité politique des leaders ivoiriens depuis leur “père fondateur” Houphouët-Boigny. Malgré une absence discrète et toute relative au début de la campagne électorale, le spectre de l’ivoirité qui fédère l’”intérieur” contre l’”extérieur” a refait surface. Refusant d’assumer son échec dans les urnes, Gbagbo cède au populisme. Refusant d’assumer courageusement les conséquences d’une politique d’immigration dictée dès les indépendances par des impératifs économiques, il harangue le
Nord musulman contre le Sud chrétien. Certes, il ne peut porter tout seul la responsabilité de l’impasse politique actuelle. Mais en surfant sur les vagues d’un nationalisme populiste, il expose de nouveau son pays aux affres de l’ivoirité. Peut-être réalisera-t-il tôt ou tard que ce débat ressemble fort à celui sur l’identité nationale lancé en France l’été dernier. C’est une boîte de pandore qui ne sert jamais à long terme celui qui l’agite. Nicolas Sarkozy en sait quelque chose. Une classe politique plus responsable devrait donc restituer à l’ivoirité son sens originaire, et réconcilier la Côte d’Ivoire avec elle-même. Thierry NGOSSO
LE TOU R DU M ON DE E N B R E F LES CHRÉTIENS DE TUNISIE
L’ÉGYPTE ET LA TUNISIE
dans l’incertitude
Un même désir de liberté
D’après divers témoignages recueillis sur place par l’Association d’assistance “Open Doors”, les chrétiens de Tunisie craignent que les actions de protestations qui demandent plus de démocratie et de liberté se terminent de nouveau en violents affrontements. Ils vivent par ailleurs dans l’incertitude de ce qui les attend après ce changement de gouvernement, sachant qu’en Tunisie, l’islam est religion d’État et que le virage vers une démocratie où tout le monde peut avoir voix au chapitre n’est pas assuré. “Sous la présidence de Ben Ali, la situation n’était pas bonne, mais nous avions un certain degré de liberté pour pratiquer notre foi“, explique l’un de ces chrétiens. “Il nous faut prier pour avoir plus de liberté à l’avenir et pour pouvoir partager notre foi avec les musulmans sans que cela ait de graves conséquences.“
POLÉMIQUE EN GB Autour du voyage du pape
© O. R.
Le voyage du pape au Royaume-Uni en septembre dernier a été financé en partie, à hauteur de 1,85 million de livres (2,2 millions d’euros), sur des fonds publics d’aide au développement des pays pauvres, selon un rapport parlementaire britannique publié jeudi 3 février. Les députés ont déniché ce financement “quelque peu surprenant“ en épluchant les comptes pour 2010 du Département pour le développement international (DfID). Celui-ci a expliqué que l’attribution des fonds à la visite papale était “une reconnaissance du rôle de l’Église catholique comme important contributeur de services de santé et d’éducation dans les pays en développement“. Pour la National Secular Society, une association qui défend la laïcité en Grande-Bretagne, cette explication ne tient pas la route. “Le pape a enlevé aux plus pauvres dans le monde de la nourriture, des médicaments et de l’eau potable pour se déplacer dans des voitures spéciales“, a déclaré son président Terry Sanderson. Il affirme également que l’Église catholique n’a versé “que 3 millions de livres (environ 3,55 millions d’euros) sur les 7 millions de contribution (8,2 millions d’euros) qu’elle avait promis“ pour faire face aux frais occasionnés par ce voyage. L’association se dit “déterminée à faire en sorte que celle-ci ne s’affranchisse pas de sa dette“.
Lors de leur réunion annuelle, qui s’est achevée mercredi 3 février à Alger sous la conduite de Mgr Vincent Landel, archevêque de Rabat, les évêques d’Afrique du nord se sont évidemment penchés sur les événements qui secouent actuellement le monde arabe, tout particulièrement la Tunisie et l’Égypte. Ils y voient “une revendication de liberté et de dignité, notamment de la part des jeunes générations (…), qui se traduit en volonté que tous soient reconnus comme citoyens, et citoyens responsables“. “La liberté de conscience et la citoyenneté seront sans doute de plus en plus au cœur des dialogues entre croyants musulmans et chrétiens qui habitent au Maghreb“, peut-on lire dans leur communiqué final. À ce sujet, ils soulignent “la qualité des liens d’amitié qui se tissent avec les citoyens de ces pays, et témoignent avec joie des occasions toujours plus nombreuses de nouer ces liens“. “Oui, le dialogue islamo-chrétien est possible“, insistent-ils. Durant ces quatre jours d’échanges, les évêques ont également approfondi la question difficile de l’avenir de leurs Églises. Ils constatent avec inquiétude le manque de renouvellement des prêtres, religieux ou religieuses arabisants, et dans certains pays la difficulté d’obtenir des visas. Leur prochaine réunion aura lieu à Tunis du 12 au 17 novembre 2011. COLOM B I E – Deux prê tr es a s s a s s i nés da ns l a ba nli eue de Bog ot a . Selon un communiqué de la Conférence épiscopale de Colombie, deux prêtres ont été tués le 26 janvier dans le quartier de Dindalito, à la périphérie de Bogota. Apparemment, le vol ne serait pas le motif de l’assassinat. Depuis 1984, 74 prêtres, 8 religieux et 9 séminaristes ont été assassinés en Colombie. VATI CA N – Qua nd B enoî t X VI a v a i t des doutes c once rna nt le c éli ba t des prê tr es . Le quotidien allemand “Süddeutsche Zeitung” prétend avoir retrouvé une pétition signée par le cardinal Joseph Ratzinger en 1970, avec huit autres théologiens allemands, demandant à ce que la question du célibat soit examinée sous un jour critique par l’Église catholique romaine. PAY S- BA S – L es s a l és i ens dédomma g er ont le s v i ct ime s d’a bus s ex uels . Le 1 février, les salésiens néerlandais ont annoncé qu’un accord avait été conclu avec “au moins 26 victimes“ d’abus sexuels commis entre 1950 et 1971 par des membres de la congrégation. “Il s’agira notamment de dédommagements financiers et émotionnels, des excuses“, a précisé le porte-parole du groupe de victimes.
LI BERTÉ RELIGI EUSE – Le Vatican déçu par l’Europe. “Les institutions européennes risquent de perdre toute crédibilité“, titrait Radio Vatican le 1 février, après le report sine die d’un texte de la diplomatie étrangère de l’UE sur la liberté religieuse, le 31 janvier dernier. Le président du Conseil pontifical pour la nouvelle évangélisation, Mgr Rino Fisichella, s’en est pris en particulier au Haut Représentant pour la politique étrangère de l’Union, Catherine Ashton. “Le contrôle du langage est devenu insupportable“, a-til déclaré, “et je ne veux plus respecter un langage qui refuse de reconnaître le fait chrétien.“ er
STATISTIQUES – Évolution de la population musulmane dans le monde. Selon une étude du Centre de recherche américain “Pew Research Center”, en 2030, les musulmans constitueront 26,4% de la population mondiale qui comptera alors 8,3 milliards de personnes. Cela représente une augmentation annuelle de 1,5%, contre 0,7% pour les autres communautés. Aujourd’hui, les musulmans représentent 23,4% des 6,9 milliards d’habitants que compte la planète. (CtB) RUSSI E - Les prêtres or thodox es a utoris és à se présenter aux élections. Dans des cas exceptionnels, les prêtres orthodoxes russes peuvent dorénavant être officiellement candidats pour des élections. Mais seulement lorsqu’une candidature est “nécessaire“ pour protéger l’orthodoxie de “forces schismatiques ou d’autres croyances”. Une adhésion à un parti reste quant à elle inadmissible. SLOVÉNI E – Un archevêque empêtré dans un sca ndale f inancier. Benoît XVI a officiellement accepté la démission de l’archevêque de Maribor (Slovénie), Mgr Franc Kramberger, empêtré dans un scandale financier. Selon l’hebdomadaire italien “L’Espresso”, son diocèse est effectivement au bord de la faillite suite à une série d’opérations financières douteuses. Les dettes de sociétés liées au diocèse s’élèveraient à 800 millions d’euros. NI CA R AGUA – Les évêques dénoncent le non-res pect de la Cons titution. Les évêques du Nicaragua réaffirment leur opposition à la réélection du président de la République Daniel Ortega, et critiquent les juges de la Cour qui l’ont approuvée, soulignant que cette décision était une atteinte à la Constitution du pays qui interdit une telle réélection après deux mandats successifs. “Il appartient maintenant aux citoyens de demander le respect de la constitution“, ont-il déclaré, car “les évêques ne peuvent pas se comporter comme des leaders politiques“.
er
BETHLÉEM – A u pa trimoine de l’huma nité? Le ministère palestinien du Tourisme et des Antiquités a lancé lundi 7 février la candidature de Bethléem (Cisjordanie), lieu de naissance du Christ selon la tradition, au patrimoine mondial de l’Humanité de l’Unesco.
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DERNIÈRES MINUTES
PAKISTAN Un sérieux pas en arrière
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e 2 février dernier, le Premier ministre pakistanais Yousaf Raza Gilani a annoncé que le projet d’amendement proposé par une parlementaire de son propre parti avait été retiré et que le gouvernement n’avait jamais eu l’intention de changer le texte. Le comité chargé d’étudier la réforme de cette loi a été aussitôt dissous. “C’est un acte de capitulation.“ C’est par ces mots que Mgr Lawrence Saldanha, archevêque de Lahore et président de la Conférence des évêques catholiques du Pakistan, a accueilli la nouvelle du retrait d’un projet visant à amender la loi antiblasphème. Le chef du gouvernement a effectivement annoncé que Sherry Rehman, membre du Parti du peuple pakistanais (PPP), au pouvoir, qui avait déposé “à titre personnel“ une proposition d’amendement demandant l’abandon de la peine capitale pour les crimes de blasphème contre Mahomet, avait retiré son texte. La décision du Premier ministre s’inscrit dans un contexte politique de plus en tendu pour le PPP. Dans les grandes villes, les manifestations se sont multipliées pour appeler à une plus forte islamisation de la société. Pour Sherry Rehman, ancienne ministre de l’Information et grande figure libérale du PPP, la situation devenait intenable. Avec l’assassinat du gouverneur Salman Taseer, elle était devenue quasiment la seule personnalité du pays à réclamer une révision des lois sur le blasphème. Menacée de mort par les islamistes, la députée n’a donc pas eu d’autre choix que de se ranger à la décision de son parti. “Ce projet de loi n’a va it pa s pour objet d’abroger la loi anti-blasphème, mais de mieux protéger le nom de notre grand Prophète Mahomet contre les injustices“, a-t-elle déclaré le 3 février dernier devant une nuée de journalistes, avant d’ajouter: “La politique qui consiste à satisfaire aux exigences des extrémistes aura des conséquences funestes.“ Remaniement ministériel Pour Mgr Lawrence Saldanha, “céder aux pressions des partis musulmans est une erreur. Le gouvernement cède sur tout et il est cla ir qu’à court terme, il n’existe plus aucun espoir de voir amender ces lois controversées“. L’archevêque a d’autant plus de raisons de s’inquiéter que l’agence missionnaire Fides a annoncé la probable suppression du ministère chargé des minorités religieuses, actuellement confié au catholique Shahbaz Bhatti. Son élimination “représentera un g ra ve domma g e pour la défense des droits des minorités religieuses“, font remarquer les membres de la communauté chrétienne interrogés par Fides. “Il n’y aura plus personne pour remettre en question la légitimité de la loi sur le blasphème. C’est un pas en arrière pour le respect des droits de l’homme.“ P. A. (avec CtB)
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FRANCE
BÉBÉ-MÉDICAMENT Une naissance qui divise
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es uns crient à l’instrumentalisation de l’être humain, les autres saluent la prouesse scientifique. La naissance du premier bébémédicament en France a déclenché une importante vague de réactions, principalement dans les milieux catholiques.
C’est le jour du début de la révision de la loi de bioéthique à l’Assemblée nationale que le professeur René Frydman, chef du service de gynécologie-obstétrique de l’hôpital Antoine-Béclère de Clamard, a annoncé la naissance, le 26 janvier dernier, d’UnutTalha (“notre espoir”, en turc), troisième fils d’un couple de trentenaires installé dans le sud de la France. Une naissance pas comme les autres, puisqu’il s’agit du premier bébé-médicament français. Pour sauver leur fillette de 3 ans, atteinte de bêtathalassémie, une grave maladie du sang, ce couple a effectivement fait appel à cette technique – déjà utilisée dans plusieurs pays dont la Belgique – pour lui donner une chance d’avoir un frère ou une sœur compatible pour une greffe de moelle prélevée sur le cordon ombilical. Cette prouesse technique pose toutefois de nombreuses questions d’ordre éthique. Ainsi, s’il salue “le prodige que constitue cette naissance“, le cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris et président de la Conférence des évêques de France, est “tout à fait opposé“ à cette technique. Pour lui, il s’agit de “l’instrumentalisation“ d’un être humain au profit d’un autre. Un avis largement partagé par ses pairs, comme en témoigne le communiqué publié le 8 février dernier par dix évêques de la province de l’ouest de la France. “Vouloir guérir son frère en humanité est à l’honneur de l’homme“, peut-on y lire. “En revanche, légaliser l’utilisation de l’être humain le plus vulnérable pour guérir est indigne de l’homme. (…) Que dira l’enfant quand il se découvrira “bébé-médicament”?“, s’interrogent ces évêques, pour qui “un tel utilitarisme est toujours une régression“. Un double eugénisme De son côté, Mgr Pierre d’Ornellas, chargé des questions de bioéthique pour la Conférence des évêques de France, a déclaré que cette technique est contraire au plus élémentaire respect dû à tout être humain, chaque enfant ayant “le droit inaliénable de naître pour lui“. Et l’archevêque de Rennes de s’interroger sur la “tentation démiurgique d’une
société qui veut maîtriser l’ensemble des cellules vivantes“ en négligeant le sort de l’enfant à naître. “La technique qui voudrait supprimer toute vulnérabilité ferait fausse route, car la vulnérabilité appartient à la condition humaine“, a-t-il insisté. Tugdual Derville, délégué général de l’Alliance pour les droits de la vie, dénonce quant à lui “une forme particulièrement pernicieuse d’eugénisme“, puisque “sous couvert de la louable intention de guérir un enfant, on a sélectionné un frère selon l’objectif qu’on a voulu lui assigner, et on a détruit d’autres frères et sœurs, qui n’étaient pas conformes à ce projet“. Même constat du côté de la Fondation Jérôme Lejeune qui parle, elle, d’une technique “doublement eugénique“. “D’abord, il faut éliminer les embryons porteurs de l’affection dont souffre le grand frère ou la grande sœur à soigner. Ensuite, dans le stock d’embryons sains, un deuxième tri est effectué qui permet de ne garder que des embryons compatibles pour la greffe envisagée.” Quel avenir pour ce bébé ?
Parti chrétien démocrate, s’inquiète du devenir de ce bébé-médicament, car celui-ci se posera toujours la question: est-ce que véritablement, j’existe pour moi-même? Pour l’ancienne ministre du Logement et de la ville, “on a franchi un pas excessivement grave. Avec un tel ‘progrès’, l’homme devient un objet de consommation et un matériau comme n’importe lequel“, constate-t-elle, tout en appelant “à la vigilance du président de la République pour stopper l’irréparable“. Des propos qui n’étonnent pas plus que cela le professeur Frydman, à l’origine de cette naissance inédite. “Je ne voix pas dans cette histoire où se situe l’instrumentalisation“, explique-t-il dans les colonnes du “Monde”. “Je tiens à rappeler que ce couple désirait un enfant, certes sain, mais sans garantie de compatibilité avec leur fille. (…) Nous ne devons pas laisser un groupe religieux imposer son point de vue dans un pays qui se veut laïque, même si nous devons respecter les convictions de chacun.”
Dans le monde politique, la polémique n’est pas moins vive. Christine Boutin, la présidente du
P OLOG N E – K ubi c a r e c e v r a u ne r el ique du pa pe Je a n-Pa ul I I pour g uér ir. Le pilote de Formule 1 polonais Robert Kubica, gravement blessé lors d’un rallye italien le 6 février dernier, recevra une relique du pape Jean-Paul II pour l’aider à guérir, a annoncé le cardinal Stanislaw Dziwisz, archevêque de Cracovie. Cette relique contient une goutte de sang et un morceau d’étoffe d’un habit du pape polonais. S UD-SOUDA N – L e S a int -S ièg e a cc ue il le f a v ora bl eme nt la cr éa t i on du nouv el Ét a t . Selon l’agence I.Media, le Saint-Siège soutient la naissance de l’État du Sud-Soudan, en faveur de laquelle se sont prononcés 99,57% de la population en janvier dernier. R USSI E – L’a ppor t de l’Églis e or thodox e s al ué par M edvedev. Recevant les évêques orthodoxes ay Kremlin le 4 février dernier, le président russe Dimitri Medvedev a reconnu “l’apport de l’Église dans le développement de l’État, dans l’affirmation des valeurs spirituelles et morales au sein de la société“. De son côté, le patriarche Kirill a salué “le très haut niveau” de dialogue avec les autorités civiles“. U K R A I N E – Démi s s i on du ca r di na l H us a r. Benoît XVI a accepté la démission du responsable de l’Église gréco-catholique d’Ukraine, le cardinal Lubomyr Husar. Âgé de 77 ans, cet homme est considéré comme un monument dans son pays. Il a en effet relancé la présence de l’Église gréco-catholique d’Ukraine, après un exil de 43 ans (de 1946 à 1989), au grand dam des orthodoxes qui y voyaient une forme de prosélytisme. (CtB ) R OU M A N I E – L’É t a t donne 2 mi ll i ons d’eur os pour une ca t hédr a l e c ont rov er s ée. Le gouvernement roumain a annoncé qu’il donnait plus de deux millions d’euros pour la construction d’une gigantesque cathédrale au centre de Bucarest, un projet initié par feu l’ancien patriarche orthodoxe Teoctist et controversé en raison de son coût jugé exagéré en cette période de crise.
Pascal ANDRÉ (avec CtB)
PÉDOPHILIE
D
Une plainte par jour
epuis septembre 2010, 150 victimes d’abus sexuels commis par des prêtres ou des religieux ont directement saisi le parquet fédéral. Soit un signalement par jour, a expliqué le procureur fédéral Johann Delmulle, lors de son audition devant la commission “Abus”, le 9 février dernier. On savait que la commission Adriaenssens avait enregistré en quelques mois 475 plaintes pour abus sexuels, on sait depuis mercredi dernier que le ministère public fédéral coordonne 222 dossiers. Un nombre qui continue a augmenter, a expliqué le procureur Johann Delmulle, qui a pour tâche de veiller à la bonne coordination des instructions en cours. L’objectif étant d’éviter qu’une même affaire soit instruite par plusieurs magistrats, dans des arrondissements judiciaires différents. “Pour chaque cas qui m’est signalé, j’ouvre un dossier administratif“, a-t-il expliqué aux députés. “Je sers de boîte aux lettres. C’est un véritable embrouillamini! Cela devient ingérable.“ Une des solutions, a-t-il laisser entendre, serait de “fédéraliser“ le dossier instruit par le juge De Troy, à savoir le prendre au parquet de Bruxelles. Celui-ci est demandeur,
mais M. Delmulle n’a pas encore pris sa décision. “Je n’achète pas un chat dans un sac“, a-t-il expliqué. Le procureur n’a effectivement pas encore pu prendre connaissance du contenu concret de ce dossier. Mais que faire des 475 dossiers de la Commission Adriaenssens saisis par le juge Wim De Troy? Peuvent-ils encore être utilisés? La loi n’est pas claire à ce sujet, a reconnu le procureur fédéral, mais il sait déjà ce qu’il en ferait s’il était officiellement en charge du dossier. Il se concentrerait en priorité sur les cas présentant un risque de récidive ou de dangerosité, et contacterait les victimes pour vérifier si elles veulent transmettre leur dossier à la justice ou le récupérer. L’audition du 7 février, par contre, n’a guère apporté d’éléments neufs. Les parlementaires interrogeaient effectivement les commissaires des zones d’Anvers, Bruxelles et Charleroi sur l’accueil et le traitement des plaintes pour abus sexuels. À leur connaissance, aucun enquêteur n’a subi de pressions de la part d’une personne ou d’une autorité morale dans ce type de dossiers. Ce qu’a confirmé Jean-Marie Brabant, vice-président de la Commission permanente de la Police locale. P. A.
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CULTURE
N°7 - 20 février 2011
EXPO AU BOZAR Maîtres vénitiens et flamands: quatre siècles d’émulation © Academia Carrara - Begamo
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ne cinquantaine d’œuvres de premier ordre de l’Académie Carrara de Bergame sont exposées en ce moment au Palais des Beaux-Ar ts de Bruxelles. Elles y “dialoguent” avec une quinzaine d‘autres chefs d’œuvre venus du Musée royal des Beaux-Arts d’Anvers. Cette confrontation de tableaux vient illustrer les échanges et les influences réciproques entre peintres flamands et vénitiens du XVe au XVIIIe siècle.
Rubens vénitien
La fermeture des salles de la collection permanente du Musée d’Anvers, pour cause de travaux, continue à faire les beaux jours culturels de Bruxelles. Après les tableaux d’Ensor, ce sont une quinzaine de chefs d’œuvres signés Van Eyck, Jordaens, Bouts, Rubens, van der Weyden… que l’on peut admirer au Bozar, dans une configuration originale, à savoir aux côtés de tableaux de grands maîtres de la peinture vénitienne tels que Bellini, Canaletto, Titien, Véronèse… prêtés par la pinacothèque de Bergame. Le fil rouge de cette belle exposition est en effet de montrer que les écoles flamandes et vénitiennes n’existent pas l’une sans l’autre. Entre le XVe et le XVIIIe, les échanges maritimes, commerciaux et politiques étaient particulièrement riches et féconds entre Anvers et Venise. Il en était de même pour l’art puisqu’avec les marchandises, voyageaient aussi des œuvres, notamment ces pein© KMSKA
Giovanni Bellini (Portrait d’un jeune homme ca 1475-1480)
tures, à destination des collections des riches commerçants et banquiers italiens et flamands. Parfois, c’étaient les artistes eux-mêmes qui se jouaient des frontières (mais surtout des bandits de grand chemin!) pour mettre leur génie au service des grandes cours de l’Europe. Au XVe siècle, il semble que ce soit d’abord les primitifs flamands qui aient influencé la peinture italienne. Ils possédaient en effet une avance “technique”, celle de l’utilisation de la peinture à l’huile, qui permettait d’obtenir une pureté et une luminosité bien plus grandes que la détrempe qu’utilisaient à l’époque les maîtres vénitiens. Ces derniers furent notamment fascinés par les nombreux chefs d’œuvres de Van Eyck qui parvinrent dans la cité lagunaire, en raison de leur perfection, leur attention aux menus détails, du rendu de leur surfa-
Bellini et Berlinde L’artiste gantoise Berlinde De Bruyckere est également présente dans cette exposition avec deux de ses œuvres : Piéta (2008) et Lingam (2007-2010). S’inspirant des corps dans la peinture ancienne, elle confronte ici ses douloureuses sculptures en cire à deux tableaux de Bellini. Une manière d’éveiller chez le visiteur un nouveau regard sur la condition humaine et le sentiment de culpabilité. Roger van der Weyden (Philippe de Croy – ca 1460)
FORUM Que sera le monde demain? Un monde est-il en train de mourir? Est-on vraiment à la veille d’un basculement vers ce nouveau paradigme dont il est largement question? Pour trouver et initier les solutions du monde nouveau, il semble opportun de sortir des dogmes et de la pensée unique. D’établir des passerelles entre les sagesses anciennes et les technologies du futur, entre le visible et l’invisible, entre la science et la spiritualité… Durant cette journée transdisciplinaire avec exposés, vidéos, table-ronde et débats, des esprits visionnaires tenteront de répondre aux questions fondamentales : - À quoi ressemblera le monde futur ? - Comment s’y préparer ? - Comment être acteur du changement ? Avec Ervin Laszlo (philosophe), Bernard Werber (écrivain et réalisateur), Philippe Bobola (Docteur en chimie-physique, biologiste et anthropologue), Danièle Rousseau (Chef d’entreprise, dans les secteurs de la communication et de la formation), Thierry Gaudin (Ingénieur devenu prospectiviste) et Maxence Layet (Journaliste scientifique). Modérateur: Guibert del Marmol. Samedi 19 février, de 9h 30 à 18h 30. UCL - auditoire A Lacroix (av. E. Mounier 51 - 1200 Bruxelles - Metro Alma ou Kraainem). Prix: 60€ (- moins de 26 ans: 30 €). Renseignements et inscriptions: www.tetraasbl.be - info@tetra-asbl.be – Tél.: 02/771.28.81
ce, de l’étude de la lumière… De même, c’est en voyant les portraits de trois quart réalisés par van der Weyden que Giovanni Bellini renonça au portrait de profil à la Pisanello. Les œuvres de Bellini, considéré comme le plus grand peintre italien de la fin du XVe et du début du XVIe siècle, sont d’ailleurs particulièrement bien représentées dans cette expo. Avec notamment son fameux “Portrait d’un jeune homme” mais aussi une “Vierge à l’enfant” bien plus mélancolique que celle réalisée par son père 60 ans plus tôt.
C‘est au XVIe que les Vénitiens s’émanciperont des techniques des primitifs flamands et que l’Italie sera le passage obligé pour tous les artistes. C’est l’objet de la deuxième section de l’exposition (qui en compte quatre, une par siècle). Lorenzo Lotto réalise ce que l’on peut appeler les premiers portraits psychologiques tandis que dans un autre registre, Titien, Tintoret et Véronèse font exploser les couleurs. Au contraire, les peintres flamands, comme Pourbus, restent dans la perfection et l’austérité, leur travail étant souvent imprégné des avancées de la réforme de Luther… Sauf Patenier, le véritable inventeur du paysage, et surtout Rubens. Ce dernier s’installe à Venise en 1600 et sera le premier héritier de l’art pictural vénitien, tant pour les thèmes et les constructions allégoriques que pour la variété d’invention et le code de la couleur. Et à son tour, il influencera ensuite la peinture de cette ville. Comme Rubens, bon nombre de peintres étrangers séjourneront à Venise qui devient alors, durant le “seicento”, un creuset d’artistes européens où tous les styles prolifèrent, mais n’engendrera du coup plus aucun génie “local”… Isolée politiquement, la Sérénissime s’est aussi éloignée à cette période de la culture du Nord où un genre nouveau rencontre un extraordinaire succès: les nature mortes. À Venise, c’est plutôt le “védutisme” qui est à la mode pendant le XVIIIe siècle, une école de peinture représentée notamment par Canaletto qui utilisait une caméra obscura (c’est-à-dire une chambre noire, l’ancêtre de la photographie) pour réaliser des clichés représentant la ville dans la spécificité de la vie citadine. C’est à lui que l’on doit le tableau “Il canal grande” qui ponctue cette très belle exposition au Bozar. Pierre GRANIER Jusqu’au 8 mai. Palais des Beaux-Arts (rue Ravenstein, 23 - Bruxelles). Ouvert du mardi au dimanche de 10h à 18h et le jeudi jusqu’à 21h.Tél.: 02/507.82.00
CONFÉRENCE L’homme, la terre et le cosmos
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ans le cadre de l’exposition “L’homme et l’espace” actuellement présentée à l’abbaye de Brogne, Thomas d’Ansembourg donnera une conférence le jeudi 24 février à 20h, sur le thème de “L’homme, la terre et le cosmos”. Ancien avocat et conseiller juridique dans une entreprise internationale, aujourd’hui consultant et psychothérapeute en CNV (Communication Non Violente), Thomas d’Ansembourg (photo) anime un peu partout dans le monde des stages, des conférences, des ateliers... Il écrit aussi. Outre son best-seller ‘’Cessez d’être gentil, soyez vrai’’ (plus de 400.000 exemplaires), on lui doit ‘’Être heureux ce n’est pas nécessairement confortable’’ ou encore ‘’Que fuis-je? Où cours-tu? À quoi servons-nous?’’. À l’abbaye de Brogne, Thomas
d’Ansembourg donnera quelques clés pour apprendre à nous situer dans nos univers intérieurs et extérieurs. Cette soirée fait partie d’un ensemble de conférences destinées au grand public, organisées dans le cadre de l’exposition “L’homme et l’espace”. Sont ainsi déjà intervenus Frank de Winne, Alain Hubert (depuis la station polaire Princesse Élisabeth), des ingénieurs de l’Agence Spatiale Européenne (ESA) et des professeurs d’université. Pour assister à la conférence de Thomas d’Ansembourg, il est conseillé de réserver au 071/ 79.70.70. P.G. L’exposition présente une cinquantaine de maquettes, de l’Agence spatiale européenne notamment, et de nombreux autres supports didactiques et interactifs. Elle est accessible jusqu’au 27 février, du mardi au vendredi, de
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À voir... ARTE
Sa 19/02 à 20h40 Les Conquérants du Nouveau Monde Docu - Un gène d’origine européenne a été identifié récemment sur la “carte d’identité génétique” des Indiens d’Amérique! La trace d’une présence humaine remontant à l’âge de pierre (-17.000 ans), découverte en Pennsylvanie, a renforcé la thèse d’une première “conquête” de l’Amérique venue d’Europe à cette époque.
LA DEUX
Di 20/02 à 10h45 Le Jour du Seigneur Messe en direct depuis l’église Ste-Julienne à Salzinnes (diocèse de Namur). Prédicateur: Père Cédric Claessens. Commentaires: Abbé Philippe Mawet. Une production RTBF
LA DEUX
Lu 21/02 à 22h45 Le meilleur du classique Bach, le Magnificat et Philippe Herreweghe: une conjonction idéale. Le Magnificat, dans l’Évangile selon saint Luc, c’est le chant joyeux de Marie, en réponse à Élisabeth qui la qualifia de “femme bénie entre toutes les femmes”. C’est aussi une des oeuvres les plus populaires de Bach. Ce concert du Collegium Vocale Gent a été enregistré par la VRT à l’Église Charles Borromée d’Anvers.
FRANCE 2
Ma 22/02 à 20h35 Un fil à la patte Grande soirée de théâtre en direct de la prestigieuse Salle Richelieu de la Comédie-Française. La comédie en trois actes de Georges Feydeau, mise en scène par Jérôme Deschamps est interprétée par la troupe de la Comédie-Française. Elle fait un triomphe depuis décembre.
LA UNE
Me 23/02 à 21h55 Tout ça (ne nous rendra pas le Congo) Deux sujets au programme dont un intitulé: “Jésus, c’est ouf!” sur un groupe de jeunes adolescents qui ont rencontré Dieu. On est curieux de voir!
ARTE
Je 24/02 à 20h40 Va, vis, deviens Film (2005) – Ce magnifique film de Radu Mihaileanu nous raconte le combat pour se construire d’un jeune chrétien Éthiopien confié par sa mère à une femme falasha pour échapper à la famine de 1984. Cette dernière vient de perdre son enfant, mais fait partie de ces 4.000 Éthiopiens juifs qui seront sauvés par Israël. 13h30 à 18h. La matinée est réservée aux groupes sur réservation. Le samedi et le dimanche, on vous y attend du 10 à 18h. L’abbaye de Brogne est située 3, place de Brogne à Saint-Gérard (Metttet). Pour plus d’infos: www.brogne.eu ou www.homme-espace.eu
LA UNE
Ve 25/02 à 20h15 C’est du Belge Soirée spéciale consacrée à Léopold III, avec notamment un film documentaire inédit sur la vie de ce Roi au travers du regard de sa fille, la princesse Esmeralda.
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LITURGIE - DIOCÈSES
N°7 - 20 février 2011
LE SERMON SUR LA MONTAGNE
PAROLE POUR
La différence chrétienne
VIVRE 7e dimanche ordinaire (A) Évangile de ce dimanche L’AMOUR DES ENNEMIS
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évangile de ce dimanche nous invite à poursuivre la lecture et l’écoute de ces chapitres qu’on appelle chez l’évangéliste Matthieu “le Sermon sur la Montagne”. Il y a à la fois la nouveauté d’un amour porté à sa perfection et la radicalité d’un style de vie conforme aux mœurs de Dieu. “Vous avez appris“, dit Jésus... et c’est vrai que l’enseignement de la Première Alliance fait partie de ce que Jésus considère comme un acquis qui est souvent un progrès de la conscience morale et spirituelle. La loi du talion, par exemple, est déjà un progrès par rapport à la loi de la jungle! Mais cela ne suffit pas. “Et bien moi, je vous dis“, continue Jésus, “de ne pas riposter au méchant“ et même de tendre la joue gauche à celui qui nous a frappés sur la joue droite. Masochisme et naïveté... Serait-ce là l’attitude prônée par l’Évangile? Ne s’agit-il pas plutôt de ce qu’on appelle parfois la “non-violence évangélique” capable de barrer la
route à l’escalade de la violence? Il y a ici une attitude prophétique qui permet de ne pas tomber dans le piège des relations “menacésmenaçants”, mais d’oser croire à des relations où l’autre n’est plus perçu comme le rival à vaincre mais, comme le frère à aimer. Et cela change tout! Mais le Christ va plus loin. Il va jusqu’à dire: “Aimez vos ennemis.“ Parole inouïe qui suppose de faire la distinction entre le mal à combattre et l’ennemi à aimer. Il reste que le Christ ne nous demande pas de faire de nos ennemis des amis (cela ne nous appartient pas). Il ne nous demande pas non plus de les aimer avec nos sentiments. Il s’agit de l’Amour-agapè qui a la qualité même de l’Amour de Dieu... car Dieu regarde toujours vers l’avenir: personne ni aucune relation ne peuvent jamais être considérées comme perdues ou “irrécupérables”. Nous sommes donc au cœur d’une radicalité qui ne se comprend que là où l’amour s’enracine dans le bonheur des Béatitudes et dans la confiance indéfectible en Dieu. “Le Sermon sur la Montagne”, c’est certainement le passage d’évangile qui exprime le mieux la différence chrétienne... et cette différence ne peut jamais devenir supériorité ou
arrogance, mais humilité et pardon. Cela ne nous empêche évidemment pas d’aimer ceux qui nous aiment mais, avec le Christ, l’Amour est sans frontière. Vivre l’Évangile, c’est aimer sans faire de la réciprocité la condition de l’amour. Elle en est le plus souvent le fruit. C’est en ce sens que la perfection
ÉVANGILE
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est Anne-Marie Debowski, sa responsable, qui le dit : le relais Siloë du 70 rue de Montigny est un îlot de paix au centre de Charleroi. Inauguré officiellement voici peu, ce relais de la librairie diocésaine de Tournai existe en fait depuis plusieurs années.
Voici les cours donnés au second semestre à l’Institut Supérieur de Théologie du Diocèse de Tournai.
Les prophètes, avec sœur Miriam ; Les paraboles, avec sœur Marie-Sophie ; Au cœur de la foi : Jésus-Christ avec Daniel Procureur ; La spiritualité chrétienne, avec Jacques Hospied ; À la découverte des Pères de l’Église, avec Jean-Pierre Mondet ; Histoire de l’Église, avec Monique Maillard ; Intr oduction à l’enseig nement socia l de l’Église, avec Christophe ; Amour et société : quelques questions pa rticulières, avec Christophe Cossement. À Mesvin
relais de la librairie tournaisienne : “ Il a pour objectif de promouvoir un espace religieux où chacun peut trouver ce qui répond à ses attentes face aux grandes questions de la vie à l’aide de livres, CD,
février, 27 avril, 14 septembre et 16 novembre. Tong re-Notre-Dame (Centre Marial) : de 11h à 17h les jeudis 24 février, 28 avril, 15 septembre et 17 novembre. La Louvière (Centre Pastoral relaisservice) : de 10h à 12h les samedis 26 février, 30 avril,10 septembre et 19 novembre. Mouscron (église Saint-Barthélémy) : de 12h à 17h30 les jeudis 3 mars, 5 mai, 22 septembre et 24 novembre
calendriers, DVD, objets religieux… ”, écrivent les responsables de Siloë. Dans les deux villes, les livres voisinent en effet avec les supports audio et vidéo de la médiathèque diocésaine.
la semaine
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Di m a n c he 20: 7 d i m a n c h e d u temps or di na i r e. Lv 19, 1-2.17-18; Tu a i mer a s t on pr oc ha i n, c a r j e s ui s s a i nt . Ps 102; 1 Co 3, 16-23; L a s a g e s s e v é r i t a b l e: a p p a r t e ni r t ous ensembl e a u Chr i st . Mt 5, 38-48; A i m e z v o s e n n e m i s , s o y e z p a r f a i t s c o mme v o t r e P è r e cé l e s t e .
L un di 21: Bx Didace Pelletier et S. Pépin de Landen. Si 1, 1-10; Ps 92; Mc 9, 14-29. M a r di 22: Chaire de saint Pierre à Antioche et Ste Marguerite de Cortone. 1 P 5, 1-4; Ps 22; Mt 16, 13-19. M ercredi 23: S. Pierre Damien. Si 4, 11-19; Ps 118; Mc 9, 38-40. Je u di 24: S. Mathias et Bx Robert d'Arbrisselle. Si 5, 1-8; Ps 1; Mc 9, 41-50. Vendredi 25: S. Taraise. Si 6, 517; Ps 118; Mc 10, 1-12. Sa me di 26: Ste Mechtilde et S. Porphyre. Si 17, 1-15; Ps 102; Mc 10, 13-16. Di ma nc he 27: 8e d i ma nc h e du t e m p s o r d i n a i r e . I s 49 , 1 4 - 15 ;
Di eu n e p e u t p a s o u b l i er s o n peuple. Ps 61; 1 Co 4, 1-5; C’e s t Di eu qui jug e: ne jug e z pa s . Mt 6, 24-34; C o n f i a n c e e n D i e u n o t r e P èr e.
À L’INSTITUT SUPÉRIEUR DE THÉOLOGIE
À Tournai
Les permanences Voi ci l es per ma nences de Sil oë en d iv e r s l ieu x d u d io cè se p o ur l ’a nnée 2011. Mons (Foyer Sainte-Waudru, Place du Chapitre 4) : de 11h à 17h les mercredis 2 mars, 4 mai, 21 septembre et 23 novembre. Beaumont (Maison paroissiale, rue M. Léotard, 13) : de 13h à 17h les mercredis 16 février, 11 mai,7 septembre et 9 novembre. Enghien (Chapelle N.D. de Messines) : de 10h à 17h les mercredis 23
selon saint Matthieu 5, 38-48
Textes liturgiques© AELF, Paris
Deux relais-librairie “Siloë”
Car le “ 70 ” est connu de longue date: d’abord lieu de rencontre de jeunes, il a ensuite accueilli le centre de documentation du “ Crefado ” qui quittait Châtelet pour rejoindre le centre-ville. Son public ? Les professeurs, catéchistes, animateurs en pastorale scolaire, qui y trouvent livres, revues et articles… La librairie Siloë de Tournai y tient une permanence une fois par trimestre. Désormais, davantage de livres sont disponibles ici tous les jours, et l’on peut toujours en commander. Pousser la porte du “ 70 ”, c’est aussi l’occasion de converser, parfois de se confier… Même topo à La Louvière, au 11 de la rue Milcamps, où le centre de documentation se mue en
Philippe MAWET
Comme les disciples s’étaient rassemblés autour de Jésus, sur la montagne, il leur disait: “Vous avez appris qu’il a été dit: Œil pour œil, dent pour dent. Eh bien moi, je vous dis de ne pas riposter au méchant; mais si quelqu’un te gifle sur la joue droite, tends-lui encore l’autre. Et si quelqu’un veut te faire un procès et prendre ta tunique, laisse-lui encore ton manteau. Et si quelqu’un te réquisitionne pour faire mille pas, fais-en deux mille avec lui. Donne à qui te demande; ne te détourne pas de celui qui veut t’emprunter. Vous avez appris qu’il a été dit: Tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi. Eh bien moi, je vous dis: Aimez vos ennemis, et priez pour ceux qui vous persécutent, afin d’être vraiment les fils de votre Père qui est dans les cieux; car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et tomber la pluie sur les justes et sur les injustes. Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense aurez-vous? Les publicains eux-mêmes n’en font-ils pas autant? Et si vous ne saluez que vos frères, que faites-vous d’extraordinaire? Les païens eux-mêmes n’en font-ils pas autant? Vous donc, soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait. Textes liturgiques
À CHARLEROI ET LA LOUVIÈRE C
chrétienne n’est pas d’abord une morale à appliquer mais une alliance à vivre: “Soyez parfaits“, dit Jésus, “comme votre Père céleste est parfait.“ Heureux sommes-nous de porter un tel trésor dans nos vases d’argile!
LECTURES DE
Théolog ie fonda menta le des S a cr ements, avec Patrick Willocq ; La Bible est-elle un livre sa g e, avec Bernard Van Meenen ; Qu’est-ce que le christianisme? Avec Daniel Procureur. À Charleroi
Les premiers pa s de l’Ég lise , avec André Minet ; L ’Ég lise
au-delà des clichés, avec Bernard Ghislain ; Cité de Dieu, cité des hommes. Quelques clés pour comprendre l’histoire de l’Église, avec Monique Maillard. En soirée à Tournai
L e ma l comme énig me et épreuve. L’humanité en quête d’un sa lut : quelques pistes théologiques avec Bernard Ghislain ; La réponse sacramentelle de l’Eglise catholique à l’épreuve du ma l : le sa cr ement des malades et le sacrement de la r éconcilia tion, avec Patrick Willocq. Deux cycles de conférences : Le Concile Vatican II, avec Paul Scolas (les mardis 15, 22 et 29 mars de 19h30 à 21h30) et Sommesnous si sûrs d’être sauvés ? avec Danny-Pierre Hillewaert (les lundis 9, 16 et 23 mai de 19h30 à 21h30). Inscriptions et infos complémentaires Secrétariat de l’ISTDT, rue des Jésuites, 28, 7500 Tournai, tél./fax 069/22.64.96 et mail istdt@seminaire-tournai
Infos pratiques Rue de Montigny, 70, à 6000 Charleroi. 071/38.97.96. Ouvert du lundi au vendredi de 9h à 16h45. Rue Milcamps, 11, à 7100 La Louvière. 064/21.34.49 ou mail lalouviere@siloe-tournai.be Ouvert les lundi, mercredi et jeudi de 8h30 à 17h et le vendredi de 8h30 à 12h (fermé le samedi). Librairie diocésaine : rue des Jésuites, 28, à 7500 Tournai, info@ silo-tournai.be Tél.069/22.14.29 Site : www.siloe-tournai.be
CHRÉTIENS DU MOYEN-ORIENT Prière et information à Charleroi Le Groupe de Pax Christi Charleroi organise une veillée de prière et d’information en union avec les communautés chrétiennes des différents pays du Moyen-Orient. Cette veillée aura lieu le vendredi 25 février à 19 h en l’église Saint-Antoine
de Charleroi (Ville Basse) avec au programme un exposé du père Samih Raad, prêtre melchite catholique du diocèse de Sidon (Liban), en service à la paroisse Saint-Jean Chrysostome à Bruxelles. Covoiturage possible : info au 071/35.12.69.
EXPRESS EXPRESS
DIOCÈSES
N°7 - 20 février 2011
NAMUR
AGENDA La cathédrale sans ses pots à feux
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es quatre pots à feux, pesant chacun 1.400 kilos, ont été descendus de la cathédrale par souci de sécurité. Une grue et une nacelle, sans compter une équipe de spécialistes, ont été nécessaires pour les descendre. Ces éléments de décoration posés de part et d’autre de la façade étaient, à cause du temps et des intempéries, bien fragilisés. Ce travail, c’est la suite de l’expertise menée voici plusieurs mois maintenant sur le bâtiment de la cathédrale de Namur. Les experts avaient aussi constaté que les pots à feux étaient bien endommagés. Un pot à feu, c’est un élément d’architecture. Une décoration qui ressemble beaucoup à un vase coiffé d’un couvercle. À la cathédrale, ils ont été réalisés en pierre. Les années et les intempéries sont passées par là. La pierre s’est fissurée. Et c’est le début des problèmes: une pierre fissurée laisse entrer l’eau. En hiver, l’eau va geler et augmenter la taille de cette déchirure voire carrément faire éclater la pierre. La décision a été prise d’enlever ces éléments d’architecture devenus trop dangereux. Mercredi 26 janvier, grâce à une nacelle, ces professionnels ont posé des sangles autour de chaque
pot à feu avant que la grue vienne le retirer. Un travail très délicat. Ce sont les trois derniers ‘’vases’’ qui ont été retirés de l’édifice. Un premier élément avait déjà été retiré en septembre dernier. Pourront-ils être restaurés? Devront-ils être refaits? Il faudra sans doute patienter de longs mois avant d’obtenir une réponse. Christine BOLINE/ Amélie de LIMBOURG
JEUNES
Un week-end pour redécouvrir la foi
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n week-end Jeunesse 2000 aura lieu à Namur du vendredi 25 février au dimanche 27 février. Il s’adresse aux 16-30 ans. Un week-end où chacun, en compagnie de prêtres, est invité à revisiter les bases de sa foi, à revenir aux fondements de l’Église Catholique. La miséricorde est également au centre de ce week-end, en offrant aux jeunes la possibilité de découvrir ou redécouvrir le sacrement de Pardon. Des prêtres sont disponibles pour donner ce sacrement tout au long du week-end. La parole de Dieu est décortiquée. L’idée est de faire comprendre que la
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bible, c’est comme une nourriture quotidienne, comme un lien avec Dieu dans la vie de tous les jours. Les participants seront encore sensibilisés aux prières adressées à la vierge Marie et à l’importance du chapelet. Au départ de Jeunesse 2000, il y a “Youth 2000” né à l’initiative du pape Jean-Paul II. Le pape avait souhaité, en 1989, lors des JMJ de Compostelle que les jeunes évangélisent et mettent Jésus au centre de leur vie. Ce mouvement est parti d’Angleterre avant d’être présent, aujourd’hui, quasi partout dans le monde. La particularité de ces “WE J2000”: le Saint-Sacrement est exposé du début jusqu’à la fin, jour et
nuit. Le but: une rencontre personnelle avec le Christ à travers l’Eucharistie. L’année dernière, la Belgique organisait, pour la première fois, un week-end Jeunesse 2000. C’était à Bruxelles et plus de 200 jeunes étaient présents. Christine BOLINE/A.dL Un week-end qui se déroulera du vendredi 25 février à 19h au dimanche 27 février 15h dans les locaux de la Communauté scolaire Sainte Marie, 28 rue du Président à Namur. Pour les renseignements et les inscript i o n s : w w w. j e u n e s s e 20 0 0 . o r g namur.jeunesse2000@gmail.com
PORTRAIT Une pionnière des soins hospitaliers
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ère Odile-Léonie n’a jamais fait la une de l’actualité. Et pourtant, parmi les personnalités religieuses du 20ème siècle en région liégeoise, Éva Calay de son vrai nom (1908-1992) occupe une place de choix. Fille de la Croix pendant 60 ans, elle coordonna la construction et la gestion de la clinique Notre-Dame des Bruyères, à Bois-de-Breux. En 2010, l’État d’Israël la déclara “Juste parmi les nations”. Éva naît le 10 décembre 1908 à Liège, quatrième enfant d’une famille comptant cinq filles et un garçon. Elle fait un régendat littéraire à l’école normale de la rue Hors-Château. Éva, vraie femme de son temps, est très coquette et profitera pleinement, à partir de 1925, des “années folles”; elle a déjà une grande ouverture d’esprit. Néanmoins, en 1931, à l’âge de 23 ans, elle décide de consacrer sa vie à Dieu et d’entrer chez les Filles de la Croix, à la maison-mère. En hommage à ses parents, elle choisit comme nom de religieuse les prénoms de son papa, Odilon, et de sa maman, Léonie. Obéissance et engagement L’autorité de la communauté ne cède pas au désir intense de Sœur Odile-Léonie de devenir missionnaire au Congo. Les Filles de la Croix avaient besoin d’enseignantes diplômées dans leurs écoles. Malgré cette énorme déception, Éva obéit. Elle enseigne tout d’abord au Mont-Saint-Martin, puis à Cointe, dans une école moyenne avec un pensionnat. En 1939 Éva prononce ses vœux d’engagement perpétuel, à l’âge de 31
ans. Elle est envoyée à Bèfve (Thimister) où la congrégation possède une école de filles avec pensionnat, et une maison de repos pour personnes âgées. Pendant la guerre, Éva s’implique dans l’élevage d’animaux dont l’existence est cachée à l’occupant. Avec une de ses consœurs, elle cache des enfants juifs, qu’elles intègrent sous de faux noms au pensionnat. Cet acte héroïque leur vaudra, en 2010, l’obtention de la distinction de “Juste parmi les nations” par l’État d’Israël.
P R I ÈR ES/ R ENCON TR ES/ CON FÉ R ENCES • Les j eudis 10, 17 et 24 f é vr ier à 20h au Collège Cardinal Mercier à Bra ine-l ’A lleud (Chaussée de Mont-Saint-Jean, 83). L’École de la foi fait halte cette année dans les doyennés de Tubize et Brainel’Alleud/Braine-le-Château. La dernière session a pour thème “Le christianisme en dialogue avec les autres religions et le salut en Jésus-Christ “. Les intervenants seront Jean-Luc Blanpain, prêtre du diocèse de Malines-Bruxelles, et Pierre de Béthune, bénédictin de Clerlande. Infos : 010/45.11.28 ou ecole.foi@catho.be • Conférences chez les Dominicains les mardis au couvent Fra Angelico, avenue du Ciseau, 10, à Louvain-la-Neuve. 1er ma r s : frère Marc (Tibériade) : “ô ma joie, Christ est ressuscité. L’aventure d’une fraternité”. 15 ma rs : Michel Van Aerde (dominicain) : “Les prêcheurs aujourd’hui en Belgique”. 29 ma r s : Geoffrey Pleyers (UCL) et le kot Oasis : “Une autre mondialisation”. 5 a v ri l : Dominique Lawalrée (compositeur) et Dominique Collin (dominicain) : “Musique sacrée, sacrée musique”. 26 a v ri l : Christian Arnsperger (UCL) : “Économie et spiritualité: Dé-penser? Dé-croître? Dé-croire ?” (Auditoire Studio 11), organisé par La Tiare et le kot Le Levant. 3 ma i : Véronique Margron (dominicaine) : “Accompagner la fragilité”. 17 ma i : Christine Laurent (rédactrice en chef Le Vif) : “L’antidote de l’instantanéité”. • À partir du 17 f év r ie r et jusqu’au 9 j ui n, le père Bernard Pottier donnera un cours chaque jeudi de 20h30 h à 21h30 à l’Institut d’Études Théologiques, sur le thème “Douze regards sur le Christ ”. Il y sera question de Pascal, Spinoza, Rousseau, Kant, Hegel, Newman, Kierkegaard, Dostoïevski, Nietzsche, Teilhard de Chardin… Prix : 65 € Lieu: Bd Saint-Michel, 24 - www.iet.be • D i m a n c h e 20 f é v r i e r à 18h, messe en espéranto au Foyer Catholique Européen (rue du Cornet 51, 1040 Bruxelles). La célébration sera présidée par P. Peter Knauer s.j. • Ve ndr edi 18 f év r ier à 18h30, à la librairie UOPC (14 av. Gustave Demey – Métro Hermann-Debroux), Jacques Dewitte présentera son livre “La manifestation de soi”. Il s‘agit d’une réflexion philosophique sur l’apparaître, état commun aux vivants, homme, végétal et animal, qui consiste à se montrer, à manifester ce que l’on est, à paraître au lieu de simplement être. Entrée gratuite - réservations: 02/648.96.89 ou conferences@uopc.be • D i m a n c h e 2 0 f é v r i e r : Bruxelles “Forum Solo - SoliTaire…SoliDaire”, un temps d’enseignement, d’échanges en petits groupes de célébration et de convivialité pour découvrir dans notre solitude habitée, la source d’un engagement solidaire... Devenir artisan d’humanité dans le monde. Trois témoins viendront partager leurs itinéraires de vie: Serge Maucq, (juriste et théologien, directeur dans une association privée internationale), Pierre Loslever (divorcé, porteur d’espérance auprès de personnes blessées par la vie) et Irmgard Böhm (membre d’un institut séculier, enseignante à la retraite). Ce forum s’adresse aux adultes qui ne vivent pas en couple. Âge limite: 65 ans. Lieu : rue des Mimosas 64 à 1030 Bruxelles. Informations: Isabelle Pirlet au 010/81.56.68 ou ipirlet@swing.be • S a m e d i 26 f é v r i e r , de 8h30 à 14h, rencontre annuelle des groupes “Réveil de l’Espérance” chez les Petites Sœurs des Pauvres, à Br ux el le s (266, rue Haute). Au programme: prière commune et temps de réflexion inspiré par les 350 ans de la mort de Sainte Louise de Marillac et Saint Vincent de Paul. Cette journée sera aussi l’occasion d’accueillir l’abbé Thierry Moser qui deviendra le prêtreaccompagnateur du Réveil de l’Espérance. Mr Jean Delcorps est en possession des hebdomadaires “La vie” depuis environ 1983. Si quelqu’un désire venir les chercher, il peut le contacter à l’adresse suivante : jeanetjacqueline@skynet.be
Un hôpital pour les pauvres En 1965, commence l’étape la plus importante de sa vie active: la construction de la clinique de Bois-de-Breux. Cette année-là, la congrégation décide de transférer les activités de son centre médical du Beauregard et celles du château des Bruyères dans une seule institution hospitalière de 250 lits. Sœur Odile-Léonie est chargée de mener à bien les travaux de construction et d’aménagement de la nouvelle clinique Notre-Dame des Bruyères. Pour être à la hauteur de ce défi, elle fait alors des études de gestion hospitalière à la faculté de médecine de l’UCL (à 59 ans), et parcourt l’Europe pour visiter des hôpitaux modernes et étudier la manière dont ils sont construits, structurés, organisés, mais avec une attention particulière aux besoins des personnes. Elle aura dans la gestion journalière de cet hôpital depuis le moment de sa création et pendant 20 ans, une autorité indiscutée: rien ne la détourne de sa ténacité. Elle est décédée en 1992, à l’âge de 82 ans, à Bois-deBreux. Ralph SCHMEDER et Amélie de LIMBOURG
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10 MÉDIAS
N°7 - 20 février 2011
LA BIBLE
VIENT DE PARAÎTRE
Une source d’inspiration inépuisable
‘
L
historienne de l’art Francesca Taddeï vient de publier aux éditions Eyrolles un magnifique ouvrage dans lequel elle nous invite à redécouvrir quelques-unes des plus belles pages de la Bible à partir des œuvres picturales qu’elles ont inspirées. Un voyage à la fois spirituel et esthétique. trier de Jan Metsys qui convoite Bethsabée et qui tue La peinture. La Bible. Le lien entre les deux est à notre son mari pour la posséder. Et tant d’autres encore qui époque peu évident. L’évolution de la création artisn’ont malheureusement pas trouvé place dans ce livre. tique a effectivement abouti à une nette distinction entre les deux. Et pourtant, pendant des siècles, le lien Des sensibilités différentes entre les deux a été extrêmement naturel, à tel point que rares sont les artistes qui ne se sont pas mesurés à Toutes ces représentations, explique l’historienne de la Bible, qui n’ont pas tenté de se tourner vers cette iml’art, sont autant l’occasion pour les peintres d’exprimer mense bibliothèque de héros légendaires, vers ce réleur sensibilité, leurs émotions et leurs préférences, pertoire infini d’histoires et mais aussi de dire quelque chose de d’émotions, de sensations. Il suffit leur époque. Ainsi, “à partir de la d’ailleurs de parcourir les musées halte de Jésus chez Marthe et Made Naples, Florence, Paris ou Saintrie, les peintres naturalistes flaPétersbourg pour s’en persuader. mands ont trouvé l’occasion de déComme l’explique l’historienne de crire des cuisines animées et ful’art Francesca Taddeï dans l’avantmantes, où les cuivres étincellent et propos de son dernier livre, c’est à les tables débordent de volailles, de l’Église que l’on doit ce foisonnepoisson et de gibier“, donne-t-elle ment d’œuvres d’art d’inspiration comme exemple. On peut d’ailleurs biblique. Celle-ci devait, en effet, regretter qu’elle ne donne pas plus “s’adresser à la vaste communauté d’explications à ce sujet, car l’on se de ses fidèles dans un langage sent parfois bien démuni face à cercompréhensible, à la portée de tout taines œuvres difficiles à décrypter le monde, en des temps où la plupour un regard moderne. part étaient incapables de lire les Divisé en pratiquement autant de textes sacrés“. “Or“, poursuit-elle, chapitres qu’il n’y a de livres dans “c’est bien ce qu’offre une image: la Bible, cet ouvrage s’adresse à un langage que tout le monde comtous les publics, y compris aux néoprend, qui touche et marque bien phytes, Francesca Taddeï ayant voplus qu’un écrit. “ Un pouvoir lontairement fait le choix de laisser d’évocation que ces peintures n’ont les œuvres parler par elles-mêmes. d’ailleurs pas perdu, comme en téReproduites à chaque fois sur une moigne son livre paru aux éditions double page, elles ne sont effecti“Le Prophète Isaïe” par Raphaël Eyrolles. Francesca Taddeï a effectivement accompagnées que des civement sélectionné quelques-unes tations bibliques qui les ont inspides œuvres majeures de l’histoire de l’art qui illustrent rées. Au lecteur de se laisser toucher par leur beauté le mieux ce rapport étroit avec les saintes Écritures. et le message qu’elles véhiculent. Grâce à elles, pourIl est d’ailleurs intéressant de voir comment un même ra-t-il peut-être percevoir “le souffle de ce récit inpersonnage a parfois donné lieu à des œuvres bien diftemporel qui n’a rien perdu de sa nature sacrée dans férentes. Que de David, par exemple, dans l’histoire de les arts figuratifs “. l’art! Il y a le David adolescent du Caravage qui tient fièPascal ANDRÉ rement la tête du géant Goliath après l’avoir décapité. Il y a aussi le David de Rembrandt qui pleure dans les “ L a B i b l e d a ns l ’a r t ” , Francesca Taddeï, Éditions Eyrolles, bras de son ami Jonathan, ou le David adultère et meur320 pages, 39 € (en librairie).
CD
LA MUSIQUE DE SCHUBERT
V
oulez-vous entendre la musique de l’éternité? C’est ce que Schubert nous propose à travers sa musique tardive, composée aux portes de la mort. Il ne s’agit pas pour autant d’une musique morbide, mais d’un très grand art, dépouillé et qui touche le cœur. Il faut dire l’importance de l’interprète dans cette musique. Son jeu doit pouvoir traduire ces œuvres crépusculaires, dans lesquelles on entend l’étranger voyager et rêver. C’est certainement le cas avec JeanClaude Pennetier, un prêtre orthodoxe en paroisse à Paris, qui est aussi pianiste-concertiste. Ses enregistrements ne sont jamais anodins: prêtre ou musicien, il s’agit pour lui du même témoignage, de la même prédication. Né en 1942, il est depuis toujours attaché à l’essentiel. Son jeu est plus existentiel que beaucoup de ses collègues. “Lorsque tu interprètes une œuvre, si ce n’est pas une question de vie ou de mort, alors ne la joue pas“, ditil dans une interview accordée au journal “La Croix”. Schubert a écrit un nombre impressionnant de chefsd’œuvre les quatre dernières années de sa vie (il est mort à 31 ans!). Les deux sonates pour piano enregistrées par Jean-Claude Pennetier
L
Un voyage vers le paradis sont fascinantes. Voici une musique qui prend son temps, c’est rare! Schubert, un musicien qui prend le piano comme son journal intime, nous emmène à ses côtés pour une longue promenade. Dès les premières notes, on frôle l’éternité. Plus qu’un voyage, c’est un pèlerinage. Le jeu du pianiste est à la frontière du silence, fragile tel un fil délicat prêt à se rompre. Écouter ce disque, c’est se recentrer sur l’essentiel de la vie. En ce sens, peut-être peut-on dire que Schubert, à travers son humanité tellement attachante, est un musicien sacré? C’est en tous cas de la sacrée musique! Connu pour ses interprétations des quatuors de Haydn sur instruments anciens, le Quatuor Mosaïques joue deux quatuors de Franz Schubert, dont celui intitulé “La jeune fille et la mort” – on reste dans le même sujet – un titre justifié par l’utilisation du lied éponyme dans le deuxième mouvement. Voici à nouveau une rencontre avec la mort qui se fait douce. Il faut lire à ce propos le poème dont il s’est inspiré, et qui est reproduit sur la pochette de ce très beau digipack. La mort y apparaît en “voyageur“ (Wanderer). Maladie et créativité Pour en savoir plus sur Schubert, cet homme peu ordinaire, le professeur Jean-Louis Michaux publie
“L’énigme Schubert“, un roman qui fait suite au “Cas Beethoven”, à “L’autopsie Mozart“ et à “Solitude Bartók”. Il s’interroge sur les liens entre maladie et créativité. Médecin et écrivain, il est professeur émérite à l’UCL. Son livre a été couronné par l’Académie Royale de langue et de littérature française de Belgique, et a reçu le prix “Verdikt Rijdamus“ qui récompense un auteur qui favorise le dialogue entre les arts et les sciences. Dominique LAWALRÉE “ Deux s ona tes pour pia no de Schuber t ” , par Jean-Claude Pennetier, un CD Mirare, 23,45 €, port compris, au compte 7327032002-38 IBAN BE24 7327 0320 0238 - BIC CREGBEBB de Dimanche Service, 67/2, chaussée de Bruxelles, 1300 Wavre. “ Fr a nz Schuber t Qu a t u o r s à co r de s D. 173 et D. 810 (L a Jeune F ille et la M o r t )“ , par le Quatuor Mosaïques, un CD Laborie Records/Naïve, 14,99 € (en librairie). “ L’én i gme Schu ber t – L e ma l qui ne v oul ai t pas di re s on nom“ , Jean-Louis Michaux, Éditions L’Âge d’Homme, Lausanne, 2009, 242 pages, 25 € (en librairie).
DIVORCE Membre de la Communauté des Béatitudes, le père M ichel M a r ti n-Prév e l vise dans ce livre à faire comprendre à un large public la parole de l’Église sur la question difficile, douloureuse et délicate du divorce. Pari d’autant plus audacieux qu’il entreprend avec courage de montrer que si cette position paraît dure et peu compréhensible dans la société actuelle, c’est parce que l’Église entend rester fidèle à l’enseignement du Christ, pour redire la beauté et la grandeur du mariage chrétien. Une approche positive pour aider les divorcés, restés seuls ou remariés, à progresser vers l’attitude juste entre miséricorde et vérité, et à vivre en paix leur situation. “ Di v or c és – A i mer enc or e – Des ch emi ns d’es p ér a nce” , Michel Martin-Prével, Éditions des Béatitudes, 184 pages, 17,50 €, port compris, au compte 7327032002-38 IBAN BE24 7327 0320 0238 - BIC CREGBEBB de Dimanche Service, 67/2, chaussée de Bruxelles, 1300 Wavre.
DIALOGUE AVEC LES JUIFS Le cardinal Wa lter K a s per retrace ici les pas les plus significatifs parcourus depuis la fin du Concile Vatican II sur le chemin du dialogue judéo-chrétien. Il montre quels peuvent en être les fruits à travers l’élaboration de réponses communes que juifs et chrétiens peuvent donner aux grandes questions qui se posent à l’homme et à la société contemporaine. Des gestes et des textes qui montrent la volonté des derniers papes de s’engager eux-mêmes et d’engager toute l’Église à “vivre une fraternité authentique avec le peuple de l’Alliance”. “J ui f s et chr ét i ens – À l a déc ouv er t e d e not r e h ér i t a g e c ommu n” , Cardinal Walter Kasper, Éditions des Béatitudes, 80 pages, 13,70 €, port compris, au compte 732-7032002-38 IBAN BE24 7327 0320 0238 - BIC CREGBEBB de Dimanche Service, 67/2, chaussée de Bruxelles, 1300 Wavre.
NULLITÉS DE MARIAGES L’Église catholique peut-elle casser les mariages religieux? Bien des personnes, catholiques ou non, se posent cette question, mais très peu sont en mesure d’y répondre correctement par manque d’information. Existe-t-il un divorce religieux pour l’Église catholique? Pour le droit canonique, le mariage entre deux baptisés catholiques est un sacrement indissoluble. En revanche, dans certains cas très précis, elle peut juger que le mariage n’a que les apparences d’un vrai mariage. Elle peut alors, non pas dissoudre le mariage, mais considérer qu’il n’a jamais existé, qu’il est donc nul. Quels sont les motifs de nullité de mariage? Quelle est la procédure à suivre pour demander une nullité de mariage? Telles sont les deux principales questions auxquelles répondent le père Ja c ques Ver na y, théologien et docteur en droit canonique, et B énédict e Dra il la r d, juriste et journaliste, dans cet ouvrage particulièrement didactique. “ L’A B C des n ul l i t és de ma r i a ges ca t hol i qu es ” , Jacques Vernay et Bénédicte Draillard, Nouvelle Cité, 192 pages, 22 €, port compris, au compte 7327032002-38 IBAN BE24 7327 0320 0238 - BIC CREGBEBB de Dimanche Service, 67/2, chaussée de Bruxelles, 1300 Wavre.
MOTS CROISÉS Pr obl ème n°11/07 Hor iz onta l ement : 1. Appropriés. – 2. Mouette - Palmipède. – 3. Poisson rouge - Période de cinq années. – 4. Support élancé d’une plante verte. – 5. Partie d’un trescheur - Effleura. – 6. Bac à vaisselle - Dieu solaire. – 7. Ville de la Wallonie - Chef-lieu du Valais. – 8. L’Espagne, jadis - Obtenue. – 9. Prénom féminin. – 10. S’amuse - Fulmine. Ve r t ica l eme nt : 1. Un détenu. – 2. Canard nordique - Refuge. – 3. Effectivement. – 4. Celé - Ferment. – 5. Arrose Périgueux - Nacré. – 6. Non engagé - Façon d’abréger. – 7. Vedettes - Pronom personnel. – 8. Nombreuses dans une gamme - Victoire de Bonaparte. – 9. Un lancer - Voltaire, autrement dit. – 10. Cité des Sagiens - Bourricot. SOLUTIONS: Problème 10/05 1. AUVERGNATS 2. PRUNEAU-AI 3. PIED-TITUS 4. AN-ETETE-E 5. RESTE-ERES 6. E-ETRIERS7. NEVERS-API 8. TRI-EOLIEN 9. ENTE-LANCE 10. SE-TRESSES
Problème 10/06 1. LUSITANIEN 2. ANALYSE-VU 3. NIL-PTOSE4. D-LIER-OIL 5. EGER-EPILA 6. RE-ROSEE-I 7. NAGER-USUS 8. ENRENER-ES 9. ATELES-ALE 10. USE-ETRIER
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COURRIER
N°7 - 20 février 2011
COURRIER DES
LECTEURS par le Père Charles Delhez Chaussée de Bruxelles, 67/2 - 1300 Wavre
COMME NOUS PARDONNONS Dans la même mesure? Pour ma part, j’aimerais croire que les Apôtres, qui nous ont rapporté la prière que Jésus nous a laissée, l’ont, non intentionnellement sans doute, transformée en ce point car le “comme” signifie: de la même manière ou encore, dans la même mesure. Or, il n’y a pas de limites au pardon de Dieu pour nos offenses, pour notre indifférence envers la détresse et la souffrance des autres. Ce pardon est gratuit, nous n’en avons aucun mérite. Il n’y a que de la récompense pour ceux qui aiment Dieu et les autres. Dès lors ne faudrait-il pas dire (et le “comme” signifie alors “et”): “Pardonne-nous nos offenses et aide-nous à pardonner aussi à ceux qui nous offensent.” F. BOVEROUX 1300 Wavre
À juste titre, vous dites que cela ne peut signifier, dans la bouche de Jésus, “de la même manière” ou encore “dans la même mesure”. En effet. Il ne s’agit pas d’un comme d’intensité, mais d’un comme qui signifie “selon la même logique”. Je développerais donc de la manière suivante: «Regarde, Seigneur, je me situe dans une logique de pardon, j’essaie de pardonner à mes frères et sœurs, et à ceux et celles qui me font du mal. A fortiori, toi qui es Dieu, ne pourras-tu pas me pardonner mes offenses?» Il ne faut pas considérer notre pardon une condition de celui de Dieu, une prétention au pardon divin. Nous ne pouvons cependant demander en vérité le pardon de Dieu que si nous-mêmes nous nous situons, comme dit le théologien Lochman, dans le “champ de force” du Dieu qui pardonne. Il s’agit de notre attitude intérieure lorsque nous prononçons cette demande. Oscar Cullmann écrit: “Il nous faut donc savoir que nous-mêmes, lorsque nous demandons pardon à Dieu, devons pardonner, en raison du pardon qu’il nous accorde, à ceux qui nous font du mal, de même qu’il nous faut aimer notre prochain en raison de l’amour de Dieu pour nous” (La prière dans le Nouveau Testament, Cerf 1995). La franchise de notre prière exige que nous soyons dans ce «champ de force» du pardon divin. Si nous ne sommes pas prêts à pardonner, nous nous plaçons nous-mêmes en dehors de ce champ et notre demande n’a plus de sens. Cette réflexion s’applique non seulement à notre demande de pardon, mais à toute prière, ainsi que saint Marc le fait entendre quand il dit que, si nous sommes debouts en prière et que nous avons quelque chose contre quelqu’un, il nous faut le
remettre pour que notre Père qui est aux cieux nous remette aussi nos offenses (11, 25). De même, dirait Saint Matthieu, pour l’offrande que l’on ne peut apporter à l’autel que si tout d’abord on s’est réconcilié avec son frère (5, 23). Lorsque nous refusons de pardonner à notre frère, la rencontre avec Dieu est brisée et toute prière devient absurde. Pour Jésus, pardon et prière vont de pair mais, répétons-nous, il ne s’agit pas là d’une condition. Cela contredirait le message de Jésus dans sa totalité, comme par exemple, la parabole des ouvriers de la onzième heure, qui reçoivent le même salaire que ceux de la première (Matthieu 20, 1-16). «Dieu ne dépend pas de nous, mais il veut que dans la prière pour le pardon, nous soyons unis avec lui par la puissance de son pardon qui nous permet de pardonner aux prochains», dit encore Oscar Cullmann.
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Mon rôle de chrétien est essentiellement, par tout mon être, de faire découvrir à ceux que je rencontre, ce que c’est d’être aimé et d’aimer. C’est un devoir pour chacun de nous, ce n’est pas le monopole du christianisme. Tout le monde peut ainsi évangéliser, même les incrédules, même les adeptes d’autres religions, d’autres options philosophiques, ou les athées. Le monde entier est appelé à évangéliser, toi, moi… Le monde entier est appelé à être évangélisé, mes enfants, mes élèves, mes malades, mes concitoyens, mes collaborateurs professionnels, mes clients, mes administrés... Celui qui reçoit cette bonne nouvelle cherchera alors, avec la grâce du Seigneur, à trouver la source de l’Amour. Ce n’est pas mon problème, mais celui du Seigneur. Je serai peut-être son outil, mais c’est Lui qui saura comment s’en servir. Ne soyons pas pessimistes, n’ayons pas peur ! Le Seigneur connaît son métier! Cette crise actuelle est une crise de croissance. Beaucoup de peuples doivent l’expérimenter tôt ou tard. Gloire à toi, Seigneur. Fernand MEERT Skynet.be
Les fêtes chrétiennes pour mes petits-enfants Calendrier en main, je leur ai demandé quelle image, quel souvenir, évoquait chaque date. Voici leurs réponses: Le 6 janvier, l’Épiphanie: la galette des Rois, la fève et la couronne en carton doré. Le 2 février, la Chandeleur: les crêpes! Le dimanche de Pâques: les œufs et les cloches en chocolat dans le jardin. L’Ascension: un jeudi, début d’un long week-end pour les banques et les commerçants. La Pentecôte: un dimanche comme les autres, mais on prolonge le lundi. Le 15 août: c’est la fête de toutes les “Marie”. Le 1er novembre, la Toussaint, et le lendemain, jour des Morts: on achète des chrysanthèmes, et les cimetières sont magnifiquement fleuris. Le 25 décembre, Noël: le sapin décoré, tous les cadeaux et la bûche au chocolat. Sans commentaires. Christiane
Évangéliser en 2011 dans nos pays occidentaux ? La réponse à cette question est vieille de plus de 2000 ans. Elle se trouve dans l’Évangile. Jésus a envoyé ses disciples pour annoncer et vivre l’Amour, pour guérir et consoler, pour visiter les malades et les prisonniers. Il montrait l’exemple en guérissant, en écoutant, en participant à la détresse des gens qui se confiaient à lui. Nulle part, on ne le voit brandir la Loi comme règle de conduite, mais l’Amour. Alors je crois qu’actuellement, la nouvelle évangélisation c’est manifester la tendresse de Dieu de multiples façons. Être porteur de la tendresse de Dieu pour chacun des hommes, bien avant de leur proposer d’adhérer à des doctrines, même si elles sont justes et bonnes.
SERVICE D’ENTRAIDE Dans le même bateau Ce jeune couple se réjouissait de la naissance de leurs jumeaux. Malheureusement dès leur venue au monde, les médecins ont constaté certaines malformations congénitales. Ces deux nourrissons vont devoir subir des interventions chirurgicales afin d’avoir une chance de vivre normalement. Les frais médicaux vont être élevés. De plus le couple était en recherche d’un nouveau logement plus adapté à la petite famille. Ils ne savent plus comment faire, ils sont inquiets et en plein désarroi. Soutenons cette famille dans l’épreuve. (Appel 7A)
Les dons en réponse à ces appels doivent être versés au n° de compte 195-0145111- 75 I BA N : B E 05 1950 1451 1175 B I C : CR EG B E B B d u S e r v i c e d ’ E n t r a i d e Q u a r t - m o n d e , Place de Vannes 20, 7000 Mons.. Té l : 065/ 34.63.70 Les dons devront atteindre le montant minimum de 40 e ur os pour être fiscalement déductibles. L e M inis t ère de s Fina nces a conf irmé l es modif ic a t ions concer na nt l e mont a nt mi ni mum a nnuel donna nt li eu à une déduc ti bil it é f i s ca le.
Madame est enseignante, mais suite à divers problèmes personnels, elle est actuellement en incapacité de travail. Le revenu est donc revu à la baisse, mais les charges quotidiennes restent les mêmes. Madame doit aussi veiller au bien être de son fils âgé de huit ans. Madame n’arrive plus à gérer, elle présente un négatif bancaire important. Elle a dû faire appel à un service de médiation afin que sa situation financière ne se détériore pas davantage. Aidons-la à aller de l’avant.(Appel 7 B)
Des prêtres d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine nous demandent des i nt ent i on s de mes s e, (7 euros) lesquelles constituent souvent leurs uniques ressources. AT TE N T I ON : Voulez-vous bien les verser UNIQUEMENT sur le compte : B E82 1950 1549 0168 B I C : CR EGB E B B ou 1950154901-68 de “P Proj et s Pa s tor a ux ” 20, Place de Vannes, 7000 Mons, et nous les transmettrons. Ces dons versés pour des intentions de messe ne bénéficient pas de l’exonération fiscale.
I ntent i ons de mes s e
Un seul péché : ne pas aimer Lorsqu’on demande à l’Église de se défendre dans les affaires d’abus sexuels, son argument est qu’ils sont plus fréquents dans d’autres couches de la société, l’air de dire que de ce fait c’est moins grave. C’est maladroit, car on ne peut qu’en être outré. Cependant, cette affirmation est probablement conforme à la réalité puisque lors de l’audition la semaine dernière de membres de la police des mœurs par la commission parlementaire, on a pu se rendre compte de l’ampleur du phénomène dans la vie de tous les jours. Les chiffres étaient d’ailleurs édifiants quant à l’objectivité (ou plutôt la subjectivité) des médias. Tout est donc dans la façon dont l’Église présente la chose. Dans toute cette affaire, c’est Jésus qui détient la vérité. Dans tous nos actes quotidiens, qu’ils soient sexuels ou autres, c’est l’amour de Dieu et de notre prochain qui doit primer. Lorsque je fais quelque chose, je dois me demander si cela fait plaisir au Bon Dieu et si je ne heurte pas la personne avec qui je suis. Ce qui est grave dans les actes de pédophilie commis par des prêtres, c’est qu’ils n’ont eu aucune pitié pour leur victime, alors que par ailleurs ils proclament l’amour de Dieu sans le moindre scrupule. Ce manque d’amour apparaît également lorsque notre archevêque dit que si les homosexuels ont le sida, c’est bien fait pour eux (je traduis comme Monsieur Tout le Monde “la justice immanente”). On ne voit dans ces deux mots aucune compassion pour le malheur des autres. Ce qui doit nous guider dans notre vie, c’est l’amour et non une doctrine en forme de règlement, faite pour ceux qui n’ont pas d’imagination pour réaliser un idéal. Jésus nous a dit qu’il n’y a qu’un commandement: aimer. Il n’y a donc qu’un péché: ne pas aimer. Emmanuel BLAIRON 5030 Gembloux
12 JEUNES
N°7 - 20 février 2011
DE GOSSELIES AU SÉNÉGAL Chrétiens et musulmans en communion de prière
L
ambayenne est ce village de brousse au Sénégal où pour la troisième fois, des jeunes de l’institut Sainte-Anne se sont rendus pour partager la vie des habitants. Cette année 2010 fut exceptionnelle, car nous avons vécu un moment fort autour du partage de nos religions. Dans ce village il y a environ 3% de chrétiens et 97% de musulmans ; tous sont bien sûr animistes. Le vendredi, jour de la prière musulmane, Billal, un jeune musulman de notre groupe, est allé à la mosquée avec le guide et le chauffeur sénégalais. Le dimanche, tous ensemble nous avons vécu une célébration eucharistique avec les Sénégalais. L’accueil très chaleureux a marqué plusieurs d’entre nous. Chants africains en sérere, la langue de la région, prières et lectures en sérere et en français : autant de moments de communion intense. La veille de notre départ, une cérémonie d’adieu fut vécue avec toutes les familles et leurs enfants. Temps de remerciement mutuel, temps de prière où chrétiens et musulmans, main dans la main, nous avons prié notre Dieu que nous nommons Allah ou Dieu Notre Père. Nous avons clôturé ce temps en nous souhaitant la paix. Moment fort de vie où chacun a sa place, où chacun se respecte, où chacun s’apprécie et souhaite vivre la paix. Dans ce petit village retiré de la brousse, la paix et l’unité entre différentes nations, différentes langues, différentes cultures, différentes religions, sont bien présentes ! Un petit coin de paradis sur terre.
Félicie au Sénégal! Ce voyage était magique ! Il m’a permis de m’ouvrir sur un pays que je ne connaissais pas. Depuis mon retour, j’ai de belles images en tête, des sourires, des rires, des chansons. Avant de partir, je vivais une certaine angoisse, je ne connaissais pas leur niveau de vie, leurs coutumes. Là j’ai découvert des personnes fabuleuses! Avec votre aide, nous avons participé à la construction d’une salle de classe et porté un peu de matériel scolaire. Les enfants peuvent apprendre à lire, écrire, calculer.
Ce voyage se réalise tous les 2 ans depuis 2004 : ce projet tient la route. Vous allez me poser la question: Veux-tu retourner? Je réponds: bien sûr! Et avec de nouvelles personnes pour redécouvrir le sourire et la joie de vivre de tous ces enfants! Félicie RICHARD, élève de l’Institut Ste-Anne Textes et photos publiés en septembre dernier dans le “ Petit Dimanche ” des paroisses de Gosselies, les Bons Villers et Pont-àCelles. Plus d’informations : moncousin.bernadette@scarlet.be
Sœur Bernadette MONCOUSIN
RENCONTRES SERIEUSES Milliers de partis (18 - 75 ans), ttes régions, ttes situations. Très nombreuses références de tte la Belgique. Demandez vite la documentation gratuite du Centre Chrétien des Alliances (DB) 5, r. Goy - 29106 Quimper (France). Envoi discret et gratuit par retour. Tél. 00 332 98 55 33 96 www.unioncia.com
nous vous accueillons dans l’amitié et l’anonymat
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CHRETIEN A L’ECOUTE
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