Dimanche Express - 2011 n°8

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EXPRESS

NU MÉ RO 8 Hebdomadaire du 27 février 2011 Chaussée de Bruxelles, 67/2 - 1300 Wavre Tél.010/235.900 - Fax 010/235.908 www.dimanche.be

ZEBIBLE Le livre que les jeunes attendent

LES CATHOLIQUES

en légère hausse

En attendant la sortie “papier” le 14 mai prochain, ZeBible, c'est déjà un site internet (www.zebible.com) et une page sur Facebook bien sûr pour faire le "buzz"! Des outils complémentaires incontournables quand on s’adresse à la jeune génération.

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e 19 février dernier, l’édition 2011 de l’Annuaire de l’Église catholique a été présentée à Benoît XVI. Un ouvrage de 2.300 pages, toujours accompagné de statistiques sur les catholiques à travers le monde. Cette année, les nouvelles sont plutôt bonnes. Chargé de collecter ses informations dans tous les diocèses, le Bureau central de statistiques de l’Église estime qu’il y avait 1,181 milliard de baptisés catholiques à travers le monde en 2009, soit environ 15 millions de plus que l’année précédente. Ce qui représente une augmentation de 1,3%. D’année en année, le nombre de catholiques ne cesse donc de croître, mais à peine plus que la population mondiale (1,2% de croissance en moyenne). Un catholique sur deux vit sur le continent américain Mais comment se répartissent-ils entre les différents continents? D’après le Vatican, la moitié d’entre eux se trouvent sur le continent américain (49,4%), où ne se trouve pourtant que 13,6% de la population mondiale. Au contraire, si plus de 60% de la population mondiale est concentrée en Asie, on y trouve moins de 11% des catholiques du globe. En Afrique et en Océanie, les proportions sont assez proches du poids de leur population sur le total planétaire: 15,2% pour la première et 0,8% pour la seconde. Enfin, 24% des catholiques se trouvent en Europe. Un chiffre plutôt inquiétant, quand on sait qu’en dix ans, le Vieux Continent a perdu plus de trois millions de fidèles. Quant au nombre de prêtres diocésains ou religieux, il a augmenté de 1,34% ces dix dernières années, alors que le nombre de ceux qui ont renoncé à l’exercice du sacerdoce a diminué sensiblement. La statistique la plus frappante concerne le nombre de religieuses. Si les vocations féminines continuent de croître en Afrique et en Asie, elles ne cessent de baisser globalement: - 9% entre 2000 et 2009. P. A. (avec CtB)

OPINIONS

p. 2 • Bruxelles-Hal-Vilvorde : comment sortir de ce nœud gordien ?

DERNIÈRES MINUTES

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• Trafic d’or au Kivu (RDC) : une histoire tristement rocambolesque • Un salésien retrouvé égorgé non loin de Tunis

LITURGIE

p. 8

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8 dimanche du temps ordinaire25 “Cherchez d’abord le royaume de Dieu, et tout vous sera donné par surcroît.” Matthieu 6, 24-34

CULTURE

p. 7 • “Strange fruit” : une pièce à la mémoire de Billie Holiday et de la cause noire

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AROLES

ZeBible a été présentée en avantpremière le 9 février dernier dans les locaux de Fondacio, à Bruxelles. C’est un projet œcuménique long de 7 ans qui est en train d’aboutir. En attendant la parution du livre, le 14 mai prochain, on peut déjà “surfer” sur le site internet. Pour la très grande majorité des jeunes, la Bible n’est pas vraiment le livre de chevet... Un sondage récent indiquait d’ailleurs que si 29% des moins de 25 ans en possédaient une, seulement 9% la lisaient. Pourtant, selon ce même sondage, 32% des jeunes pensent que la Bible est une référence culturelle... alors que les plus de 60 ans sont seulement 21% à partager cet avis. Il y a donc clairement un problème d’attractivité. Il faut bien admettre que les Écritures ne se laissent pas facilement appréhender: on se perd un peu dans les généalogies et dans la géographie des lieux, on y utilise bon nombre de mots loin de l’usage commun... Comment remédier à cela? Ze Bible relève ce défi avec une pédagogie innovante et originale! Plus de 100 rédacteurs À l’origine de ce projet, on trouve une mère de famille dont le fils “s’est cassé les dents” sur une Bible classique, mais a en revanche dévoré une version américaine contenant des programmes de lecture progressifs et des questions en lien avec la vie d’aujourd’hui. Ne trouvant pas d’équivalent en français, cette mère est passée à l’action. Son évêque la met alors en relation avec l’Alliance biblique française qui cogitait depuis quelque temps

HUBERT VA N RUYM BEKE De commencement en commencements Page 3

HERM A N VA N ROM PUY Un poète pour l’Europe Page 5 Rédaction de ce numéro clôturée le 21 février 2011 Bureau de dépôt : Charleroi X Agréation N°: P305034 Banque: 833-5318719-79 IBAN BE58 8335 3187 1979 - BIC GKCCBEBB

afin de rendre la Bible accessible aux adolescents et aux jeunes adultes. Ensemble, ils vont rassembler des énergies dans différents mouvements (comme Fondacio) de différentes Églises. Près de 100 rédacteurs (dont 5 Belges) seront ainsi sollicités pour trouver les formulations les plus pertinentes, avec une attention particulière pour les non-croyants, afin d’aider les jeunes à comprendre le texte et à se l’approprier. L’objectif qui conduit ZeBible est en effet de permettre de trouver soimême son chemin dans la Bible, de nourrir sa réflexion, sa foi et de faire des choix. Le texte retenu est celui de la Bible en français courant, dans sa version interconfessionnelle incluant les livres deutérocanoniques (dans l’ordre de la TOB).

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Au fil du texte figurent des notices informatives et des commentaires qui éclairent le texte et questionnent le lecteur dans son rapport à soi, aux autres, au monde et sur sa relation à Dieu. ZeBible propose aussi des portraits des personnages, des petites cartes pour expliquer un contexte historicogéographique particulier, des extraits de généalogie... mais aussi des fiches d’introduction à la Bible, des méthodes de lecture, des tables chronologiques, etc. Bref un ouvrage on ne peut plus complet qui comptera environ 2.300 pages mais ne coûtera que 25 euros! Pierre GRANIER (suite p2) www.zebible.com

UN FOSSÉ DE MALENTENDUS

ieu veut que l’homme soit heureux. Le regrettable fossé entre les deux mondes, athée et croyant, est rempli de malentendus. Il serait, d’ailleurs, plus judicieux de qualifier notre culture moderne plutôt d’idolâtre que d’agnostique ou d’athée. En effet, à peine Dieu et la Religion (avec un “ D “ et un “ R “ majuscules) périclitent, refoulés plus précisément dans l’invisibilité de l’inconscient, qu’une multitude de dieux et de religions (avec un “ d “ et un “ r “ minuscules) apparaissent et pullulent, les uns plus pervers et manipulateurs que les autres.

Tout ou chacun serait susceptible de devenir idole de nos jours, c’est-àdire investi d’une manière démesurée, “ sacrée “, avec son bréviaire, son culte et ses rituels. Moussa NABATI, La Libre Belgique, mardi 15 février 2011

Le chemin juste et vrai est étroit. Heureusement, on n’est pas seul. Xavier Renders


OPINIONS

DIMANCHE

DIMAN DIMANCHE

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N°8 - 27 février 2011

Édito

CÉLIBAT DES HOMMES ET ORDINATION DES FEMMES…

Dans nos pays, les sondages d’opinion offrent des chiffres élevés en faveur tant de l’ordination des hommes mariés que de celle des femmes. Ils avoisinent les 70 %, même parmi les prêtres. Sans doute n’en va-t-il pas ainsi partout dans le monde. Notre Occident, en effet, fait entendre une chanson bien différente des autres continents dans le domaine religieux. Mais puisque nous vivons, ici, penchons-nous sur la question. Il faut bien distinguer les deux dossiers. L’un est disciplinaire, l’autre théologique. À propos de l’obligation du célibat, il y a déjà une diversité reconnue à l’intérieur de l’Église catholique. Les Églises catholiques orientales – non latines, mais en communion avec Rome – n’ont jamais adopté cette

LA QUESTION

règle. Un homme marié peut donc devenir prêtre, mais un prêtre célibataire ne peut plus se marier. Telle est la règle. Dans l’Église latine, on n’ordonne prêtres que ceux qui font la promesse de rester célibataires. Ne pourrait-on cependant pas imaginer, dans l’Église latine, la même diversité qu’à l’intérieur de l’Église catholique dans son ensemble? C’est que les Églises locales évoluent bien différemment aujourd’hui. Des réponses adaptées à la situation de chaque pays ou de chaque région du monde seraient sans doute heureuses. Tout autre est la question posée par l’ordination des femmes. Elle est théologique. L’Église est-elle tenue par le fait que Jésus n’a choisi comme apôtres – les Douze – que des hommes, alors qu’il était entouré également de femmes ? Elles ont d’ailleurs joué un rôle très important, comme premiers témoins de sa résurrection, par exemple. S’agirait-il d’une donnée

culturelle ou d’une volonté divine? C’est là que les avis divergent. En attendant, si la question du célibat ne divise pas les Églises, celles-ci sont divisées à propos de l’ordination des femmes. Sans doute cette ordination rapprocherait les catholiques des protestants, mais les éloignerait des orthodoxes peu disposés à transiger. Ce qui est certain, c’est que dans nos pays, cette question ne fait qu’aggraver le fossé culturel qui sépare les catholiques du reste de la société. Mais faut-il qu’il y ait toujours accord – comme si la modernité était infaillible – ou bien suffit-il que la culture chrétienne reste en dialogue avec la culture contemporaine, tout en gardant, quand il le faut, ses distances?

Charles DELHEZ Vos réactions sur edito@dimanche.be

BRUXELLES-HAL-VILVORDE

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e 17 février dernier, la Belgique a battu le record mondial de la crise politique la plus longue: 249 jours sans accord politique. Pour Pierre-Yves Monette, professeur de médiation internationale au Collège d’Europe et ancien médiateur fédéral, il est grand temps de réagir, et pour cela de changer de méthode.

En 2007, Pierre-Yves Monette publiait aux éditions Mardaga un livre-entretien intitulé “Belgique, où vas-tu?”, dans lequel il tirait la sonnette d’alarme concernant certaines dérives de notre démocratie, essentiellement en termes de gouvernance. Des dérives dues notamment aux tensions communautaires qui empoisonnent la vie de notre pays depuis plusieurs décennies, expliquait-il à l’époque, ainsi qu’à nos réformes institutionnelles successives. Depuis la sortie de cet ouvrage, la situation ne s’est pas améliorée, bien au contraire. Jamais le blocage n’a été aussi important et les citoyens commencent sérieusement à s’inquiéter pour l’avenir du pays. Professeur en médiation internationale au Collège d’Europe, ancien médiateur fédéral et ancien conseiller des rois Baudouin et Albert II, Pierre-Yves Monette partage cette inquiétude, d’autant qu’il ne croit plus en la négociation. “Le dossier BHV est devenu tellement émotionnel qu’on n’arrivera plus à le régler par la seule négociation. Celle-ci a clairement montré ses limites. Depuis le Pacte d’Egmont, aucune solution n’a pu être trouvée. Il faut donc changer de méthode, sinon nous courons droit à la catastrophe.“ Fort de son expérience, ce brillant intellectuel songe bien sûr à la médiation, surtout que celle-ci donne de très bons résultats dans les conflits à forte charge émotive, et notamment dans deux domaines qui ne sont pas sans rapport avec la crise belge: les querelles de voisinage et les conflits familiaux, ainsi que dans les conflits politiques.

Comment sortir de ce nœud gordien ?

confiance, ce que permet la médiation et pas la négociation.“ Pierre-Yves Monette identifie trois émotions décisives en Flandre. Il y a tout d’abord la peur de la tache d’huile francophone. “Les Flamands sont inquiets parce qu’ils ont déjà perdu Bruxelles et les communes à facilités“, explique-t-il, “et que d’autres communes de la périphérie sont en train de se franciser.“ Ensuite, il y a la colère face à l’arrogance des francophones qui refusent de s’intégrer et d’apprendre leur langue. Enfin, il y a la rancœur Un regard extérieur et neutre héritée du passé et due essentiellement à la façon dont le peuple flamand a été traité par Mais quelle différence avec la négociation? l’aristocratie et la bourgeoisie francophones. “Tout d’abord, la médiation fait intervenir un “Ce ressentiment nourrit encore aujourd’hui le tiers professionnel, qui est à la fois neutre et mouvement nationaliste flamand“, précise indépendant“, explique-t-il. “L’avantage, c’est l’ex-médiateur fédéral. qu’il n’est pas partie prenante dans le conflit Côté francophone, trois émotions prédomiet qu’il aura forcément un regard neuf sur la nent également: l’injustice d’être privés de cersituation. Dans le cas de la Belgique, il fautains droits (“Ils ont l’impression que les Frandrait donc chercher en dehors de nos froncophones de la périphérie sont beaucoup tières. Mais l’intérêt majeur de la médiation, moins bien traités que les Néerlandophones c’est qu’elle permet d’aller voir ce qui se de Bruxelles, alors que ces derniers ne reprécache en dessous des revendications des uns sentent que 10% de la popuet des autres: pour les Flalation et eux jusqu’à plus de ma nds, la scission sa ns “Le dossier BHV est 80% da ns certaines comconcession de BHV, et pour devenu tellement munes de la périphérie“). Enles Francophones, un lien émotionnel qu’on suite, la colère à l’égard d’une physique Bruxelles-Wallonie n’arrivera plus à le régler Flandre qui impose sa loi. Enet l’éla rg issement de par la seule négociation.” fin, la peur que Bruxelles ne Bruxelles. Derrière ces revensoit encerclée par la Flandre et dications se trouvent en effet coupée de sa périphérie et de la Wallonie. “Une des émotions dont il faut tenir absolument fois que l’on a pris conscience de ce que l’autre compte si l’on veut sortir de cette crise. Il ne ressent, de son vécu, de la charge émotive du s’a g it pa s d’être d’a ccord ou pa s, ma is conflit, on peut alors imaginer des solutions d’entrer dans une relation d’écoute et de

Manifestation à l’occasion de la révolution de la frite, le 16 février

novatrices, qui ne sont pas spécialement celles que le camp d’en face revendique, mais qui répondent néanmoins à ses émotions“, poursuit Pierre-Yves Monette.

Un enseignement bilingue à Bruxelles

Ce grand redécoupage régional où chacun perd et chacun gagne ne sera bien entendu acceptable pour les Flamands qu’à la condition de scinder l’arrondissement de Un redécoupage des Régions Bruxelles-Hal-Vilvorde. Pour ce qui est de la Même s’il sait qu’il y a peu de chance qu’elle situation des Francophones maintenus ensoit retenue, l’ancien médiateur fédéral a esdehors de la Région bruxelloise ainsi élarsayé d’échafauder une solution qui tente de gie, Pierre-Yves Monette ne tranche pas répondre à l’ensemble de ces émotions. Elle entre les diverses possibilités existantes repose en grande partie sur un redécoupage (droits maintenus, limités dans le temps, des limites régionales, mais celui-ci se ferait par supprimés, etc.). D’autre part, et c’est le derquartiers et non par communes comme cela a nier point de ce plan audacieux, l’ancien toujours été présenté jusqu’à présent. Il promédiateur fédéral suggère de régionaliser pose en effet d’intégrer en Région bruxelloise l’enseignement primaire à Bruxelles et de une partie de Rhode-Saint-Genèse et de Hoeile rendre bilingue. Les élèves recevraient la laart, afin de créer un couloir (composé essenmoitié des cours en néertiellement de la forêt de landais et l’autre moitié en Soignes et de la partie franco“Derrière les français. Une façon de rasphone de Rhode-Saint-Genè- revendications des uns et surer cette fois les Flase) reliant la Wallonie à la capi- des autres se trouvent des mands, tout en donnant un tale et intégrant les voies ferémotions dont il faut “plus” évident aux jeunes rées Bruxelles-Charleroi et absolument tenir compte Bruxellois sur le marché de Bruxelles-Namur, ainsi que la si l’on veut sortir de cette l’emploi. totalité du ring Sud. De quoi crise, ce que permet la L’ex-médiateur fédéral a enrassurer les Francophones qui médiation.” voyé sa proposition aux difcraignent d’être enclavés. Il férents partis, mais n’a toupropose également d’élargir jours pas reçu de réponse à Bruxelles aux quartiers francophones des ce jour. Espérons qu’ils retiendront au autres communes à facilités. Les Francophones moins de celle-ci l’idée d’entreprendre une donneraient, quant à eux, à la Flandre une parmédiation. Dans le contexte actuel, c’est tie de la forêt de Soignes située au Sud du ring, certainement la seule piste sérieuse qui à cheval sur Watermael-Boitsfort et Auders’offre à nous, les autres ayant clairement ghem, la totalité du ring Nord, ainsi qu’une parmontré leurs limites. tie d’Anderlecht située outre-ring, suggère Pascal ANDRÉ Pierre-Yves Monette.


EXPRESS EXPRESS

TEMPS PRÉSENT

N°8 - 27 février 2011

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LA BIBLE ET LES JEUNES “Des textes qui restent pertinents”

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lus de 30 millions de Bible sont vendues chaque année dans le monde, dont aux alentours de 30.000 en Belgique. Ce best-seller faitil recette auprès des jeunes ? Entretien avec Germain Mahieu, Secrétaire général de la Société biblique francophone de Belgique. Mettre la Bible à la portée de chacun, qu’il soit enfant ou adulte, enlever tous les obstacles qui empêchent aujourd’hui les gens d’entrer en relation avec elle, tel est le rôle de la Société biblique francophone de Belgique. Pour cela, cette structure a diffusé l’an passé 15.000 bibles complètes, dans des traductions interconfessionnelles, auxquelles il faut ajouter les ouvrages pour les enfants. Est-ce que les jeunes sont encore intéressés par la Bible? Beaucoup de jeunes restent perplexes par rapport à ce texte. Ils ressentent une très grande distance entre leur culture de jeune du XXIe siècle et la culture du temps de la Bible. Mais en même temps, ils sont à la recherche de fondement, de sens pour leur vie et les jeunes qui font l’effort nécessaire ou qui reçoivent l’accompagnement nécessaire peuvent trouver dans la Bible des valeurs, un message qui leur parle. Je suis convaincu que la Bible reste pertinente pour la jeunesse actuelle. Mais il leur faut un minimum de repères et de culture pour s’y retrouver et pour l’apprécier… Effectivement ce qu’il faut aux jeunes ce sont des outils pour une bonne compréhension du texte biblique. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle nous avons lancé le projet ZeBible qui sortira au mois de mai en veillant à ce qu’il y ait non seulement un livre avec des notes spécifiques pour les jeunes, avec des programmes de lecture, avec des outils de compréhension du texte mais aussi d‘autres supports: site internet, blog…

Nous travaillons aussi beaucoup avec les bandes dessinées. Nous éditons ainsi depuis trois ans une Bible en manga réalisée par des dessinateurs japonais et qui connaît un beau succès (écoulée en 2.500 exemplaires l’an passé). C’est une porte d’entrée à la lecture de la vraie Bible. Est-ce qu’il est essentiel de connaître la Bible pour mener une vie de chrétien? Oui bien sûr ! Et je réponds ici en dehors de toute considération commerciale puisque ce n’est pas la préoccupation prioritaire de la Société biblique! La Bible est fondamentale, car c’est un lieu où l’on peut se ressourcer, où l’on peut découvrir la volonté de Dieu et aller à la rencontre de ce Dieu qui se révèle aux hommes à travers toute une expérience humaine qui s’enracine dans un passé lointain jusqu’à nous aujourd’hui. Pour le protestant, c’est le fondement essentiel de sa foi, c’est ce qui fait autorité. Le catholique mettra la Bible à côté de sa tradition d’Église, peut-être à côté des célébrations (il n’y a peut-être pas que dans la Bible que l’on peut rencontrer Dieu, aussi dans la prière…). Mais la Bible occupe une place primordiale dans le développement de notre foi, de notre piété et de notre vie chrétienne. L‘utilisation de ces nouveaux médias (les mangas, ZeBible…) va-t-elle changer la lecture de la Bible par rapport aux anciennes générations? Je perçois en effet aujourd’hui une certaine ouverture. La Bible était perçue comme un livre protestant. Je me réjouis qu’elle perde cette identité-là. On assiste à un désenclavement de la Bible qui fait qu’elle est abordée par tous les publics y compris un public non chrétien qui recherche les sources de sa culture puisque l’art, le langage contemporain (quand on parle par exemple de “chemin de Damas”) font largement référence à La Bible.

Germain Mahieu, Secrétaire général de la Société biblique francophone de Belgique.

On parle beaucoup en ce moment de lecture fondamentaliste de la Bible. Est-ce que vous percevez ce risque en Europe au niveau des nouvelles générations? Ce risque est toujours là… Les Sociétés bibliques évitent de rentrer dans des querelles doctrinales à propos de la Bible et l’on peut difficilement empêcher que des gens prennent le texte au pied de la lettre. Mais nous avons une tâche éducative auprès du public qui lit la Bible: c’est leur montrer que ce livre a été écrit par plusieurs personnes, à des périodes différentes, dans des langages et des styles différents… Et c’est d’ailleurs ce qui en fait sa richesse: on peut recevoir la révélation de Dieu à travers des textes très différents. Ce n’est pas comme le Coran qui aurait été directement dicté par Dieu à un auteur particulier La Bible a donc un bel avenir et ZeBible va s’inscrire dans cette relance de sa lecture? Très certainement. Mais déjà, à notre niveau, nous constatons un regain d’intérêt vis-à-vis de la Bible. Une tendance largement partagée: l’Alliance biblique universelle, qui regroupe 150 sociétés bibliques dans le monde, diffuse chaque année plus de bibles que l’année précédente. Propos recueillis par Pierre GRANIER

DE COMMENCEMENT EN COMMENCEMENTS Hubert van Ruymbeke

60

ans d’expériences tous azimuts en textes, images, CD et DVD. Un livre autobiographique qui se feuillette avec un réel plaisir, en s’attardant sur les nombreux textes brefs ou plus longs insérés entre les récits. Un livre divisé en deux parties, “Croissance”, de 1950 à 1975,et “Fécondités” de 1975 à nos jours. Oui, c’est le même homme qui a fait tout cela! Non seulement le livre, illustré de centaines de photos et accompagné de trois films ex-

clusifs, sur un DVD, et un CD audio de quatorze musiques, mais encore l’habitat groupé solidaire de la ferme de Louvranges, la Colline de Penuel, le service de jeunesse de Gratte, les ateliers de Louvranges, l’asbl Mediel, la société Louvranges Broadcast… C’est qu’Hubert est conscient d’avoir eu beaucoup de chance dans la vie, de grâce dirait-on. Il a pu dès lors, à son tour, donner beaucoup. Ces grâces, il les appelle des cadeaux. Le premier est évidemment la vie, suivie très tôt du baptême, le tout dans un enracinement familial porteur. Il évoque ain-

si quinze “cadeaux” dont le scoutisme, la rencontre de sa femme, la vie universitaire, la musique, et quantité de voyages. Le coup de foudre de Taizé Le lieu important de sa vie, sur fond de “mai 68”, c’est sans conteste Taizé où, en 1971 et en 1974, il a participé avec Martine, son épouse, et des amis à quatre rencontres “historiques”. C’est là qu’il a vécu sa “conversion d’adulte”. Sa deuxième candidature en droit en poche, l’idée lui vint en effet d’aller sur la colline bourguignonne. À peine arrivé, il n’a qu’une seule envie: quitter ce lieu peu attirant, lui semble-t-il, s’apparentant à un “grand Woodstock de la foi”. Mais il y eu cette proposition cordiale de deux jeunes de donner un coup de main pour monter leur tente et surtout l’office du soir où il s’était rendu par pure curiosité. Quatre mille jeunes en silence. “Tous ces jeunes sont complètement manipulés… ou bien il y a quelque chose qui m’écha ppe complètement.” À la fin de l’office, il a rencontré un des frères qui se tiennent debout pour écouter les jeunes. Ce fut l’occasion de vider son sac de ressentiments contre l’Église. Le jeune moine lui répondit: “Tu en es encore là!” Hubert reprit alors sa prière durant de longues minutes. De douces larmes ruisselaient sur ses joues. Il lâchait prise. Le regard et l’écoute remplis de compassion du jeune moine l’avaient complètement désarçonné. Il poursuivit la session jusqu’au bout. Hubert était désormais habité par une présence. Durant vingt années d’enseignement, il ouvrira à plus de seize mille reprises la porte d’une classe pour venir partager avec ses

élèves le plus beau des messages, avant de passer à temps plein dans l’audiovisuel. Il travaillait à deuxtiers temps, ce qui lui permettait de poursuivre ses passions: l’ébénisterie et la construction, la sculpture. Épreuves et rebondissements Il y eut aussi des épreuves, et principalement celle de ne pouvoir avoir qu’un enfant, Emmanuel. Révolte et désespérance. Mais deux appels intérieurs, mystérieusement liés entre eux, aideront le jeune couple. Le premier retentit en Lozère, en France, dans le hameau de La Viale où, après une longue marche, ils assistèrent à la messe de Pâques, au lever du soleil. Notre ami se sentit appelé à créer au cœur de la Belgique un espace de prière en solitude porté par des familles. Et puis encore Taizé, où ils repartaient trois mois plus tard. La colline bourguignonne fut prise sous une solide tornade. Hubert venait de faire le choix intérieur de l’adoption. C’est juste après que, assis à côté de Martine, il fut foudroyé dans le dos et cloué au sol. “ À un moment

donné, j’ai eu le choix de revenir ou non à la condition humaine, ce que j’ai fait. Au même instant, j’ai retrouvé la possession de tous mes sens.” On le coucha sur un des lits de la cabane. Il était hagard, en loque. “ Pourquoi moi? criait-il. Qu’est-ce que j’ai fait de mal?” Mais le lendemain matin, les traces de brûlure avaient disparu. Un frère de Taizé vint lui rendre visite et lui permit de rencontrer frère Roger, qui confirma son désir de fonder la Colline de Penuel. C’est bien parce qu’on ne peut pas raconter toutes les aventures d’Hubert qu’il y a un livre pour le faire en photos, en images, son et textes, dont beaucoup sont issus du cours de religion donné durant des années au lycée Martin V de Louvain-la-Neuve. Un homme de créativité, d’imagination, gâté par la vie et ses relations, mais surtout un homme de foi. Un livre qui invite chacun à naître au meilleur de luimême, de “commencement en commencements” (Sainte Irénée). Bon anniversaire, Hubert! Charles DELHEZ


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BELGIQUE

N°8 - 27 février 2011

“VILLE À VIVRE” L’Église de Bruxelles fait campagne dans sa ville

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e 28 février prochain, l’Église catholique de Bruxelles va lancer une campagne de communication pour rappeler qu’elle est un acteur à part entière de la société. Cette campagne intitulée “Ville à vivre” sera déclinée sous deux formes: un site internet et une série de quatre encarts publicitaires consécutifs dans le quotidien gratuit Metro. Parce qu’elle en a un peu assez d’être réduite à des caricatures, l’Église catholique de Bruxelles a décidé de réagir en mettant en évidence le fait qu’elle n’est pas d’abord une institution, mais bien davantage un groupe d’hommes et de femmes engagés sur le terrain au quotidien au nom de l’Évangile. Bref, c’est le visage humain de l’Église que le grand public est convié à rencontrer à partir du lundi 28 février. Ce “visage humain” se reflètera en l’occurrence au travers de quatre chrétiens bruxellois qui vont témoigner dans les pages du quotidien gratuit Metro ainsi que sur le site internet qui sera spécialement dédié à cette opération. Ceux-ci présenteront leur action, diront leur foi et comment celle-ci nourrit leur travail, sans pour autant trop s’appesantir sur leur relation à Dieu. Quatre témoignages, quatre repères, quatre exemples parmi tant d’autres, qui abordent des thèmes aussi différents que l’habitat social, la souffrance, la prière, le dialogue interculturel et interreligieux… L’Église au concret À la base de cette opération “Ville à Vivre”, on trouve le service L’Évangile en Partage et le service de communication du Vicariat de Bruxelles:

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L’interconvictionnel

e plus en plus, les religions, les philosophies, les convictions vont être amenées à se rencontrer et à dialoguer dans ce monde que l’on qualifie aujourd’ hui de pluriel. La diversité de leurs propos n’aura d’égal que la richesse de leurs échanges. Utopie ou réalité qui, petit à petit, fait son chemin dans nos cœurs et nos esprits? Zoom sur deux initiatives qui promeuvent bel et bien l’interconvictionnel. Le cercle d’éveil

Lors du tournage avec André, l’un des quatre visages chrétiens bruxellois que l’on pourra voir dans cette campagne de communication

“Notre objectif est de faire savoir tout ce que l’Église catholique de Bruxelles peut offrir très concrètement, en termes de services. Et par extension, au travers de ces services, faire découvrir la Parole vivante et agissant dans la vie de chacun”, explique Marie-Françoise Boveroulle, de L’Évangile en partage. “Demandez et l’on vous donnera; cherchez et vous trouverez; frappez et l’on vous ouvrira” (Mathieu 7.7) fait ainsi partie des citations bibliques utilisées dans cette communication en raison de leur pertinence dans le quotidien citadin. L’Église montre donc son désir de faire découvrir à tous ceux qui se sentent délaissés, isolés ou tout simplement déçus que, partout dans la ville, des hommes et des femmes croient en Dieu et que de

cette foi naissent des invitations et des ouvertures, des pistes de réflexion, des mains tendues toujours bienveillantes qui peuvent les épauler dans leur quotidien. Mais “Ville à vivre”, c’est aussi une invitation faite à chacun de devenir l’acteur plutôt que le spectateur de la capitale. C’est un appel à porter sa part de responsabilité pour que Bruxelles se développe harmonieusement sur le plan humain et culturel. Bref, c’est un rêve formulé à voix haute, pour que cette ville devienne réellement et simplement un espace agréable de vie, et non plus de survie.

Ils sont une quarantaine à se rencontrer régulièrement dans un lieu, chaque fois différent, représentatif de la conviction de l’un ou de l’autre. Cette fois, c’est à la synagogue libérale que se tient la réunion. Des musulmans, des catholiques, des juifs, des bouddhistes, tous concernés par le partage de leurs croyances, méditent selon la tradition de chacun durant une heure et échangent sur un thème l’heure suivante. Tous, en rond, face au centre

du cercle représentant le vide, tiennent leur esprit en éveil. Le Centre Samyé Dzong Ce centre d’études tibétaines a été créé à Saint-Gilles en 1977 (notre photo). Il fait partie d’un réseau international de centres de méditation. Ce lundi, 9h30, une classe de 5e primaire de l’école de la Sainte Famille de Boitsfort a rendezvous au Centre Samyé Dzong. L’objectif? Découvrir ou approfondir la tradition de l’autre. Pour ces élèves de l’enseignement libre, le bouddhisme est une philosophie inconnue qu’ils ont hâte de mieux connaître. Une visite de 50 minutes, le temps d’un cours, leur permettra d’entrouvrir les portes. Des rencontres interconvictionnelles qui veulent jouer un modeste rôle dans l’évolution des sociétés humaines, vers un peu plus d’harmonie et de paix dans ce monde. Sylviane BIGARÉ “ I l ét a i t une f o i ” dimanche 27 février sur La Une à 9h20.

Pierre GRANIER www.villeavivre.be - À partir du 28 février

RETRAITES, SESSIONS, WEEK-ENDS Des rendez-vous en mars (2 partie) e

Au monastère St-Remacle à Wavreumont 4970 Stavelot. wavreumont@belgacom.net (080/86.23.18.)

R encont res pour le s f a mil l es , ouv er te à t ous : adultes, jeunes et couples avec ses enfants: Dimanche 20.

“ La vie au quotidien… Et Dieu dans tout ça ? ” : Rendezvous d’entrée en Carême: du vendredi 11 au dimanche 13. Avec la participation de Frère Renaud, de J. Galloy et des organisateurs. Coût: 58 €. Infos: Baudouin Charpentier, evangile.vie@evechedeliege.be

À l’abbaye Notre-Dame de Scourmont 294 Route du Rond Point, 6464 Forges (Chimay) 060/210.511 hotellerie@chimay.be

Au Foyer de Charité à Spa-Nivezé Avenue Peltzer de Clermont 7 à 4900 Spa-Nivezé (087/79.30.90 foyerspa@gmx.net www.foyerspa.be) “En Jésus Christ, un Dieu qui nous fait grandir en humanité.”: Du dimanche 6 au samedi 12. Avec l’Abbé Jean Jenchenne (Battice). Retraite selon les Exercices de Saint-Ignace du vendredi 4 au samedi 12. Avec Pierre Depelchin, s.j, et Alice Legrand. Contact: Secrétariat Ignatien. 02/358.13.07 secretariatstignace@hotmail.com “ S’arrêter une journée… un lux e?” Une journée au désert. jeudi 24. Avec Louis Adant. “ Debout, va à Ninive la grande ville”. Week-end de réflexion de prière: du vendredi 25 au dimanche 27. Chez les Sœurs de Notre-Dame Rue Julie Billiart, 17 à 5000 Namur ( vrobette@gmail.com ou 081/254.323 ) Journée de ressourcement prière. Lundi 14. Avec sr PaulViviane Robette. PAF: 20 €. Prévenir à l’avance. Au Centre Horeb Hautclair Avenue Hamoir, 14a, 1180 Bruxelles (02/374.00.16 , secretariat@prosanctitate.be , www.prosanctitate.be ) “ La prière de l’Église: la liturgie des heures et la messe” Récollection. Dimanche 13. Avec l’abbé Jacob Affognon.

Carême: Retraite avec la communauté monastique: du vendredi 11 au dimanche 13. Inscription auprès du père hôtelier. À la Communauté des Béatitudes à Thy-le-Château 10 rue du Fourneau, 5651 Thy-le-Château (071/660.600 thy-retraite@beatitudes.org www.thy.beatitudes.org) “ Viv re la nouv elle év a ngél is a ti on s elon Jea n-Pa ul I I et Benoît X VI, à la lumière de Notre Da me de Guada lupe, Étoile de la Nouvelle Évangélisa tion.” Récollection mariale avec Sr Marie-Astrid (Communauté des Béatitudes, MexiqueBeaune). du samedi 5 au dimanche 6. Premier samedi du mois. Après-midi et soirée de prière mariale, dans l’esprit de Fatima et de Medjugorje. “ Que veux -tu que je f asse pour toi ?” (Mc 10, 51) Retraite animée par la Communauté, avec Lisette Bouhy. Du mardi 8 au samedi 12. “ La liberté intérieure.” / “ De innerlijke vrijheid.” Récollection en français traduite en néerlandais avec le Père Jacques Philippe (Communauté des Béatitudes), prédicateur, auteur du livre “ Recherche la paix et poursuis-la.” Du vendredi 25 au dimanche 27. À l’abbaye de Maredsous Rue de l’Abbaye,11, à 5537 Denée (082/69.82.11) “ Prophétie et Société” : 3ème Journée Interreligieuse au Collège Saint-Benoît. Dimanche 13. Avec M. Joseph Fléron, Modérateur; P. Luc Moës, osb, M. Chemsi Chéref-Khan, P. Emilio Platti, op. Paf: 10 €, sur place, par personne. Inscription

franchement souhaitée. Contact: p. Luc Moës. +32-(0)82698.260; SMS: 0495-930.407 ; courriel: flm@maredsous.com Session biblique. Du vendredi 4 au dimanche 6. Avec Sœur Odile Ribadeau-Dumas et Père Philippe Bacq sj. Semaine de Jeûne. Prière et assise silencieuse. Du dimanche 13 au samedi 19. Avec P. Jean-Luc Souveton prêtre à St Étienne et Fr Jean-Daniel Mischler osb. Session corps et méditation. Les gestes pour dire Dieu. Du vendredi 25 au dimanche 27. Avec José Melgar et Fr JeanDaniel Mischler osb. À la Maison Diocésaine de Mesvin Chaussée de Maubeuge 457 à 7024 Ciply (Mons) (065/351.502 ou maisondemesvin@tvcablenet.be) “A u bord du puits ” : Rencontre avec quelques figures bibliques sur les chemins du Carême 2011. Samedi 12. Avec l’abbé André Benoît Drappier, doyen de Maubeuge. P.A.F. 15 € (repas compris). À l’abbaye de Maredret Rue des Laidmonts, 5537 Maredret-Anhée (http://www.maredret.be ; accueil@abbayedemaredret.be) “ En quête d’un sens à ma vie.” Du vendredi 11 au dimanche 13. Retraite pour jeunes filles de 17 à 25 ans avec le Père Dominique Collin op et une équipe. “ La Pa ssion s elon s aint Jean.” Du vendredi 25 au dimanche 27. Retraite pour tous par le Père Maurice Pritzy, spiritain de la Communauté Apostolique et Monastique. “A pproche du mystère du Christ dans l’A ncien Testament.” Samedi 26. Albert Rondelet assure des cours de religion catholique, donne des catéchèses pour adultes et est également psychologue. Il propose un cycle de formation biblique consistant en une traversée de l’Ancien Testament.


EXPRESS EXPRESS

MONDE

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CES CHRÉTIENS QUI FONT L’EUROPE (12/12) Herman Van Rompuy, un poète pour l’Europe gommer tant bien que mal l’étiquette de “flamingant” qui lui collait à la peau depuis le début de sa vie politique. Mais le Ciel réserve décidément un destin particulier à cet économiste qui est aussi bachelier en philosophie. Dès novembre 2009, l’”horloger des compromis impossibles“ – cfr son habileté à conclure des négociations politiques – est cité parmi les candidats les plus sérieux au poste nouvellement créé de président permanent du Conseil européen. Bien qu’il ne soit pas particulièrement réputé pour son engagement actif en faveur de l’unification européenne, Van Rompuy possède l’appui de puissants groupements politico-économiques occultes tels que la Trilatérale ou le Groupe Bilderberg. Son manque de charisme lui est également reproché, bien qu’il s’agisse en réalité là d’un avantage, Nicolas Sarkozy et Angela Merkel cherchant pour ce poste un homme qui ne risque pas de leur faire de l’ombre.

Pendant un an, au rythme d’un portrait par mois, le journal Dimanche vous propose de découvrir douze chrétiens qui ont fait – ou font encore aujourd’hui – l’Europe.

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uel est le point commun entre la foi chrétienne, l’engagement politique, la pratique du vélo, la rédaction de haïkus – poèmes courts japonais – et l’amour de quatre enfants? Réponse: Herman Van Rompuy, pardi! L’actuel président belge du Conseil européen, derrière son apparence effacée et peu charismatique, cache en effet une personnalité complexe aux dimensions plus variées qu’il n’y paraît au premier abord. Zoom sur un homme d’État qui est aussi un catholique, un Flamand… et un homme tout court. Né en 1947 à Etterbeek, le futur Premier ministre effectue de brillantes humanités gréco-latines au collège Saint-Jean-Berchmans, suivies d’un doctorat en économie à la KUL. Il travaille pour le service d’études de la Banque nationale puis dans les cabinets ministériels de Léo Tindemans et Gaston Geens, et devient vice-président des Jeunes CVP dès 1973. Membre du bureau politique du parti social-chrétien flamand cinq ans plus tard, il dirige le centre d’études de celui-ci de 1980 à 1988, et enseigne conjointement à la Vlaamse Ekonomische Hogeschool de Bruxelles. Il tutoiera les sommets pour la première fois en accédant à la présidence du CVP en 1988, ce qui lui permettra de participer aux négociations préparatoires à la formation de plusieurs gouvernements fédéraux… Et à force de prendre part à cet exercice, il finira par entrer lui-même dans l’équipe Dehaene II en 1993 comme ministre du Budget, réalisant au passage de véritables prouesses en matière de réduction du déficit public. Mais en juin 1999, son parti subit une lourde défaite électorale et se voit évincé de l’exercice du pouvoir. Van Rompuy “survivra” (sic) à cette traversée du désert en commençant à rédiger des haïkus sur son blog.

Jésuitique ? Un honneur !

Manque de charisme Nommé ministre d’État en 2004, ce chrétien qui a perdu la foi à l’âge de douze ans avant de la retrouver un peu plus tard voit sa carrière rebondir le 28 décembre 2008, lorsque le Roi Albert II le charge de mettre sur pied un gouvernement succédant à l’équipe Leterme Ier. Ce qui sera chose faite deux jours plus tard, notre homme troquant à cette occasion les habits de formateur contre ceux de premier ministre. Pendant les onze mois qui suivirent, Herman Van Rompuy exerça sa fonction en réussissant à

Nommé effectivement à cette prestigieuse fonction, l’ex-Premier ministre quitte son poste national le 25 novembre 2009, et entame officiellement son mandat européen le 1er janvier suivant… Jusqu’à présent, il exerce celui-ci avec une discrétion teintée d’efficacité, n’hésitant pas à déclarer: “Peu importent mes points de vue personnels (…), mon rôle c’est de chercher un consensus.“ Certains populistes britanniques europhobes lui reprocheront son credo fédéraliste européen. D’autre part, ses prises de position en défaveur de l’entrée de la Turquie musulmane dans l’Europe chrétienne, bien qu’au diapason des déclarations de la chancelière allemande Merkel à ce sujet, lui vaudront certaines critiques récurrentes. Pas de quoi néanmoins déstabiliser un homme qui se ressource spirituellement par des retraites régulières chez les moines d’Affligem, assume pleinement son éducation reçue des pères jésuites (“Quand on me dit jésuitique, c’est un honneur“, aime-til à répéter) et veille sur sa vie familiale auprès de son épouse et de ses quatre enfants. Sans compter son recueil poétique publié en avril 2010. Et si cet homme d’État discret était avant tout un chrétien équilibré… et donc un modèle à suivre? Louis MATHOUX

LE TOU R DU MON DE E N B R E F UNE APPLICATION IPHONE pour faciliter la confession Baptisée “Confession”, une nouvelle application pour les produits Apple iPhone, iPad et iPod Touch propose de tester la foi des croyants et de les guider pas à pas vers l’absolution. Vendue au prix de 1,99 dollar sur iTunes, elle leur propose notamment de répondre à des questions pour vérifier qu’ils se comportent conformément aux règles fixées par les Écritures, comme “Ai-je été impliqué dans des pratiques occultes?“ ou “Ai-je bien cherché à donner à (Dieu) tout l’amour de mon cœur?“. Son créateur, Patrick Leinen, explique avoir été inspiré par le pape Benoît XVI, qui a récemment appelé les prêtres à utiliser toutes les possibilités d’Internet, mais “avec sagesse“, pour porter la parole de l’Église. Cette application a déjà reçu la bénédiction du diocèse de Fort Wayne-South Bend, dans l’État de l’Indiana (nord des États-Unis). Le problème, c’est que cette annonce a été interprétée par de nombreux médias comme une autorisation de la confession par téléphone. Aussi le Vatican a-t-il tenu à rappeler, par la voix de son porte-parole, que “le sacrement de la pénitence demande nécessairement un rapport de dialogue personnel entre le pénitent et le confesseur, et l’absolution de la part du confesseur présent“. Et d’ajouter que cela ne peut être remplacé par aucune application informatique. (a vec CtB)

CÉLIBAT DES PRÊTRES L’avis du cardinal Kasper Dans un texte publié le 11 février dernier dans le quotidien du Vatican “L’Osservatore Romano“, le cardinal allemand Walter Kasper, ex-président du Conseil pontifical pour la Promotion de l’Unité des chrétiens, déclare être opposé à toute adaptation du célibat des prêtres. Pour lui, le célibat est “le signe qu’on existe pour le Christ et le règne de Dieu. C’est cette pincée de sel, que tous ne peuvent pas représenter, mais qui fait du bien à tous. S’adapter n’aide pas“, écrit-il, en réponse à la pétition lancée au début du mois par plus de 140 théologiens catholiques allemands, autrichiens et suisses appelant à une réforme de fond de l’Église catholique. B R É S I L – Un c u r é m e t à l ’ a m e n d e l e s m a r i é s r e t a r d a ta ir es . Las d’attendre la mariée toujours en retard, le père Roberto Carrara, curé à Apucarana, dans l’État du Parana, a décidé de mettre à l’amende les fiancés qui arriveront en retard à la cérémonie. Dorénavant, il exigera un chèque-caution de 500 reals (220 euros) du couple à marier. Si celui-ci arrive à l’heure, le chèque lui sera restitué. Dans le cas contraire, il ira dans les coffres de l’église.

PAY S - B A S – U n c a r d i n a l r e c o n n a î t a v o i r n o m mé u n pr êtr e pédophil e. Le cardinal néerlandais Simonis a reconnu jeudi 10 février avoir nommé en 1991 au poste de curé de la paroisse d’Amersfoort (centre) un prêtre ayant été précédemment condamné pour pédophilie, et qui, selon les médias néerlandais, a récidivé après sa nomination.

VATI CA N – L es époux M a r it a i n bie nt ôt bi enheur eux ? Selon l’agence en ligne “Rome Reports”, le procès en béatification de Jacques Maritain et de son épouse Raïssa Oumançoff, un couple phare de la vie intellectuelle et spirituelle française du début du XXe siècle, vient de débuter. (Ct B)

CÔTE D’I VOI R E – Deux i ème qua ra nt a i ne de pr iè res pour s or t ir le pa y s de la cr is e. “En cette heure de grandes turbulences, il est essentiel que tous les Ivoiriens et habitants de ce pays mettent en pratique l’amour du prochain“, a déclaré Mgr Maie Daniel Dadiet, président de la Commission Justice et Paix, en lançant, le 11 février dernier, la deuxième quarantaine de prières pour sortir le pays de la crise. Objectif: soutenir les actions que l’Église mène “dans le silence, afin d’obtenir de tous les acteurs politiques la paix qui vient de Dieu, au profit du peuple“. (Ct B)

TE R R E SA I N TE – L e s a b u s s e x u e l s a u c œu r de l’a s s emblé e des év êques s c a ndina v es . Du 31 janvier au 7 février, les membres de la Conférence épiscopale des pays scandinaves (Danemark, Suède, Norvège, Finlande et Islande) se sont retrouvés à Jérusalem pour aborder la problématique des abus sexuels commis par des membres du clergé. Ils ont notamment étudié la possibilité de directives communes en plus de celles prévues par les lois de chaque pays, mais surtout de mesures visant à prévenir ces cas dans les institutions catholiques.

INDONÉSIE

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Regain de violence religieuse

rois églises ont été incendiées mardi 8 février à Java-centre à la suite du procès d’un chrétien accusé de blasphème contre l’islam. Le prosélytisme agressif de certains fondamentalistes protestants pourrait être à l’origine de ce déchaînement de haine. Le 8 février dernier, une foule d‘extrémistes musulmans ont attaqué trois églises (deux protestantes et une catholique), un orphelinat catholique et un centre de soins des Sœurs de la Providence, tous situés dans la province de Java-centre, à la suite d’une décision de justice rendue par le tribunal de Temanggung. Ils protestaient contre la condamnation à cinq ans de prison d’un homme de 58 ans, Antonius Bawengan, jugé pour avoir distribué des tracts tournant en dérision des symboles de l’islam. Une peine tout à fait insuffisante à leurs yeux. Ainsi, lorsque le verdict a été connu de la foule, une émeute a immédiatement

éclaté, à l’instigation des nombreux mouvements islamistes qui étaient présents et réclamaient la peine de mort. Selon les médias locaux, les manifestants – qui étaient environ 1.500 – ont envahi le tribunal, brisé des vitres, incendié des voitures, molesté les juges, ainsi que le procureur et l’accusé, avant de prendre pour cibles les édifices religieux de la ville. Un prosélytisme agressif Ces incidents interviennent un an exactement après une requête déposée par plusieurs ONG ainsi que des membres des minorités religieuses, afin que la Cour constitutionnelle amende la loi antiblasphème. Celle-ci punit de cinq ans de prison maximum toute infraction ou “déviance“ envers l’une des six religions officiellement autorisées en Indonésie (islam, protestantisme, catholicisme, hindouisme, bouddhisme et plus récemment le confucianisme). Le père Benny Susetyo, secrétaire exécutif de la Commission pour le dialogue

interreligieux de la Conférence épiscopale d’Indonésie, estime cependant que certains prédicateurs chrétiens fondamentalistes ont une part de responsabilité dans ce qui est arrivé. “Leur prédication et leur langage sont typiques des sectes: l’islam est le mal, convertissez-vous ou vous irez en enfer“, a-t-il expliqué à l’agence catholique Fides. “Tout cela provoque parmi la population la rage et la haine qui explosent ensuite dans la violence antichrétienne.“ “D’autre part“, poursuit-il, “il y a des g roupes extrémistes musulma ns d’idéologie wahhabite qui constituent l’autre face du problème.“ Il s’agit donc dans les deux cas de petits groupes, “ ma is lorsque les fa na tismes s’affrontent, toute la société et tous les croyants en font les frais.“ Pascal ANDRÉ (avec CtB)


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DERNIÈRES MINUTES

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RDC/KIVU

TRAFIC D’OR

U TUNISIE Un salésien égorgé

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arek Rybinski, un prêtre polonais âgé de 34 ans, a été retrouvé mort “égorgé“ vendredi 18 février dans un local technique d’une école religieuse privée de la région de Manouba. C’est le premier meurtre d’un religieux et d’un étranger depuis la chute du régime de Ben Ali le 14 janvier. Le corps du père Marek Rybinski, missionnaire salésien polonais, a été retrouvé sans vie dans un local technique de l’école salésienne de Manouba, près de Tunis, le 18 février dernier. Selon un communiqué du ministère tunisien de l’Intérieur, le religieux aurait été “égorgé après avoir été agressé“. Quinze jours auparavant, les salésiens avaient reçu une lettre de menace assez confuse, adressée aux “ Juifs “ et demandant de l’argent. Écrite dans un excellent français, elle portait également une svastika nazie en guise de signature. Les religieux avaient aussitôt dénoncé le fait à la police. Pour les autorités tunisiennes, ce meurtre a probablement été commis par un “groupe de terroristes fascistes ayant des orientations extrémistes (…), compte tenu de la façon dont a été assassiné le salésien“ (il a été retrouvé allongé sur le dos, les pieds orientés en direction de la Mecque, et rien n’a été volé). Elles ne précisent toutefois pas s’il s’agit d’islamistes ou de fidèles de l’ancien régime de Ben Ali, qui espèrent ainsi semer la zizanie et faire croire que la nouvelle Tunisie n’est pas tolérante. Ne pas céder à la haine Le gouvernement tunisien a aussitôt condamné l’assassinat du prêtre polonais et appelé “tous les hommes de religion et les composantes de la société civile“ à agir “avec détermination pour éviter que de tels actes ne se reproduisent“. L’évêque de Tunis, Mgr Lahham Maroun, qui a été reçu le dimanche 20 février par le Premier ministre Mohamed Ghannouchi, a exprimé son “dégoût, étonnement et horreur“ suite à cet assassinat. “Nous sommes choqués“, a-t-il déclaré. “Cela n’est jamais arrivé en Tunisie depuis l’ouverture de la cathédrale en 1620.“ “Une enquête doit être ouverte et les auteurs de ce crime doivent être traduits en justice“, a réclamé, pour sa part, la Haute représentante de l’Union européenne pour les Affaires étrangères, Catherine Ashton. “La Tunisie a toujours été une terre de tolérance religieuse et je tiens à souligner l’importance de préserver cela afin de construire des règles totalement démocratiques, fondées sur le respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales“, a-t-elle insisté. P. A. (avec CtB)

Lorsque l’élégant jet privé atterrit en provenance d’un paradis fiscal bermudien, des militaires proches de Bosco Ntaganda, l’ancien chef rebelle, s’avancent pour décharger l’appareil et encadrer les passagers, quatre hommes d’affaires de nationalité nigériane, française et américaine. Surpris par les services de sécurité, un officier de Ntaganda s’oppose fermement à la fouille d’une valise qu’il emporte aussitôt dans la résidence de son chef à Goma. Les agents du renseignement congolais sont priés de rester à l’écart pendant que le colis suspect est échangé contre neuf lourdes caisses métalliques, bientôt embarquées dans l’aéronef. Or, depuis le mois de septembre, le Président Kabila a interdit d’exploiter comme d’exporter dans les Kivus ce qu’on appelle les “minerais de sang “, qui alimentent les groupes armés, avec souvent, la complicité d’autorités civiles et militaires. Nonobstant, le commerce des trésors du sous-sol n’a jamais été aussi florissant. “À l’est de la RDC, dans chaque mine d’or, de coltan, de cassitérite ou de manganèse se trouvent un chef de guerre et sa bande”, explique un membre de la société civile du Nord-Kivu. Mais tout à coup, un grain de sable a paralysé le rouage bien huilé, semble-t-il, de ce trafic aux portes du Rwanda. Que s’est-il passé au juste? Difficile à dire, d’autant que le principal suspect, Bosco Ntaganda, n’a même pas été interrogé. Quoi qu’il en soit, les services aéroportuaires ont intercepté quelque 400 kilos d’or. Les acheteurs ont alors réclamé la contrepartie versée en liasses de dollars, ce qui n’a pas été simple. Finalement, Ntaganda leur

Une histoire tristement rocambolesque

©Béatrice Petit

n avion blanc, immatriculé aux États-Unis est immobilisé depuis le 3 février dans l’aéroport de Goma, après la découverte d’un trafic illicite incroyable: plus de 400 kilos d’or contre 6,8 millions de dollars! Le commanditaire serait le général Bosco Ntaganda, promu responsable adjoint des opérations militaires dans la région, malgré un mandat d’arrêt international pour crimes contre l’humanité.

A l’Est de la RDC, dans chaque mine d’or, de coltan, de cassitérite ou de manganèse se trouve un chef de guerre et sa bande

aurait rendu seulement 1,8 des 6,8 millions de dollars touchés, dont une bonne partie était, c’est un comble, constituée de faux billets. Et les 5 millions de dollars restants ont disparu dans la nature! Silence dans toutes les langues Le plus étonnant dans ce qui ressemble à un film policier, c’est le silence de la communauté internationale comme les réactions du Gouvernement congolais. N’était-ce pas le moment idéal pour livrer enfin Bosco Ntaganda à la Cour Pénale Internationale, comme réclamé à plusieurs reprises, par toutes les ONG? “The terminator”, ainsi dénommé à cause de sa cruauté, est responsable de nombreux massacres et exécutions en Ituri, puis au Kivu. Au nom d’une recherche de pacification à l’Est, Kinshasa a toujours refusé de livrer ce pion

L’impossible collaboration

urant les auditions des 14 et 16 février derniers de la Commission parlementaire “Abus sexuels”, une question est sans cesse revenue: la commission Adriaenssens étaitelle une bonne idée? Temps fort de la semaine passée, les auditions des deux anciens et de l’actuel ministres de la Justice ont fait apparaître des avis différents sur la manière dont l’Église pouvait travailler avec la Justice. Ce n’est pas la mise en place de la Commission ecclésiale qui a posé problème. À ce sujet, Marc Verwilghen (en poste de 1999 à 2003), à qui Mgr Luysterman avait présenté les statuts de cette commission, a dit qu’il n’avait jamais eu l’impression qu’il s’agissait là d’une instance parallèle à la Justice, avec l’intention d’étouffer des “affaires”… Mais c’est ce fameux document évoqué lors de l’audition avec les Procureurs généraux qui a de nouveau fait débat. Un document dont Laurette Onkelinx prit connaissance par la presse en juillet 2010. Même si la ministre a exprimé sa confiance dans la bonne foi de son collègue et successeur Stefaan De Clerck (notre photo), elle a dit ne pas trouver normal de mettre en place un organe de collaboration entre l’Église et les parquets. “Le protocole conclu entre les procureurs généraux et la Commission Adriaenssens a creusé une brèche importante dans le mécanisme judiciaire“, a-t-elle déclaré. La discussion autour de ce fameux “protocole“ entre le Ministre et la Commission Adriaenssens a occupé la plus grande partie de l’audition du ministre

Béatrice PETIT

PERSÉCUTIONS DES CHRÉTIENS

ÉGLISE ET JUSTICE

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rwandais. Tragi-comique? Le porte-parole du gouvernement congolais a présenté le coup de filet comme un piège tendu par Ntaganda aux contrebandiers internationaux. L’équipage de l’avion est “arrêté” dans un hôtel de luxe et les acheteurs sont mis sous bonne garde. Pourtant, le trafiquant américain était déjà connu pour escroqueries financières et port illégal d’arme, tandis que l’appareil, qui avait transité par le Nigéria, était fiché par Interpol pour transport d’armes et de drogues. Les truands au service de multinationales et de pouvoirs étrangers sont-ils traqués comme il se doit dans leurs pays respectifs? L’affaire donne en tous cas une petite idée du maillage international des réseaux criminels à l’œuvre au Congo.

De Clerck qui en a refait l’historique. Pour lui, ce texte de régulation devait organiser les “flux“ et ne déléguait en rien à la Commission Adriaenssens les prérogatives du ministère public en matière de poursuites. “L’autonomie a été pleinement préservée. Il n’y a donc pas eu d’accord ou de protocole entre la Commission et le Collège“, a -t-il insisté. Deux jours avant , le père Thomas Doyle, dominicain américain et canoniste, et Christian Terras, rédacteur en chef de la revue “Golias”, avaient été plus sévères encore, en estimant que créer une telle commission au sein de l’Église n’était pas une bonne idée. Le premier précisant même n’avoir connaissance que d’une seule commission de type “Adriaenssens“, au Canada, ayant bien travaillé. L’expert américain a dit par ailleurs croire les évêques belges lorsqu’ils ont affirmé devant la commission parlementaire ignorer l’existence d’une instruction envoyée en 1962 aux évêques par le Vatican sous le titre “crimen sollicitationis”. Selon Thomas Doyle, cette instruction instaurait un devoir de silence sur les abus sexuels au sein de l’Église, et avait été envoyée à titre confidentiel. À cette époque, les évêques actuels n’étaient pas encore en fonction… Pierre GRANIER (avec CtB)

L’appel des évêques belges Le 31 janvier dernier, les ministres des Affaires étrangères des pays membres de l’Union européenne ne sont pas parvenus à un accord commun sur les persécutions contre les chrétiens au Moyen-Orient et dans le monde. Le 21 février, ils devaient à nouveau se réunir pour évoquer ce point et, en vue de cette réunion, les évêques de Belgique ont demandé, via un communiqué de presse, “que l’Union européenne condamne de façon claire et sans équivoque les persécutions contre les chrétiens dans le monde“ et “détermine par la même occasion une politique étrangère commune concrète en faveur des chrétiens persécutés“. (CtB)

L’AMBASSADRICE D’ÉGYPTE de retour à Rome Rappelée pour consultations en janvier après une crise entre Le Caire et le Saint-Siège, l‘ambassadrice d’Égypte auprès du Vatican, Mme Lamia Mekhemar, est retournée à son poste le 23 février dernier. L’Égypte reproche au pape d’avoir réclamé la protection des chrétiens d’Orient après l’attentat d’Alexandrie la nuit du Nouvel an, qualifiant ses propos d’”ingérence inacceptable“. “L’Égypte a apprécié les signaux positifs répétés qui ont émané récemment de nombre de responsables du Vatican envers l’Égypte et a décidé d’y réagir favorablement en ramenant l’ambassadrice à son poste“, a précisé le porte-parole du ministère égyptien des Affaires étrangères. ROM E – Une commis s ion s péci a l e pour l es v ic ti mes du père M a r cia l M a ciel . Sous les ordres de Benoît XVI et du cardinal Velasio de Paolis, les Légionnaires du Christ ont commencé un processus de réforme, incluant la réécriture de leurs constitutions. Le délégué papal chargé de remettre de l’ordre dans cette congrégation a ainsi fondé une commission spéciale dédiée aux victimes sexuelles du père Marcial Maciel, son fondateur mort en 2008. CA N A DA – L es é v êque s de ma nde nt la gr â ce d’un A f gha n conv er t i a u chr is ti a ni s me. Les évêques canadiens ont demandé l’intervention de leur pays auprès du gouvernement d’Afghanistan pour obtenir la grâce d’un Afghan. Converti au christianisme il y a huit ans, Musa Sayed est condamné à être exécuté dans les prochains jours pour apostasie. Marié et père de six enfants, il a travaillé pendant quinze ans pour le Comité international de la Croix-Rouge. I N DE – Un e c h a i r e M è r e Te r e s a . La plus grande université d’Inde, située à New Delhi, envisage d’ouvrir une chaire dédiée à Mère Teresa. Cet institut proposera une formation en travail social et lancera des projets de recherche sur le sida, les réfugiés ou encore les défavorisés.


EXPRESS EXPRESS

CULTURE

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STRANGE FRUIT

“ S

À la mémoire de Billie Holiday et de la cause noire

trange fruit” est sans doute la première “protest song”. Elle est au cœur de ce spectacle percutant et émouvant sur l’histoire de la lutte des noirs américains pour les droits civiques. Avec en filigrane la chanteuse de jazz Billie Holiday. Ce n’est pas un concert, ce n’est pas du théâtre: c’est un “fruit étrange”, un spectacle mêlant musique, mots et images qui ne manque pas d’interpeller, d’émouvoir aussi, même si parfois on se sent un peu dépassé. Il faut dire qu’il n’y a pas vraiment de fil conducteur dans cette création de Michel Dezoteux, montée pour la première fois en 2006 et qui nous revient dans une version caraïbe. Pas de fil narratif donc, mais une chanson, “Strange fruit”, autour de laquelle se dessine l’histoire de la lutte des noirs américains pour les droits civiques, avec en filigrane la figure emblématique de la chanteuse de jazz Billie Holiday . “Des arbres du Sud portent un fruit étrange / Du sang sur les feuilles et du sang aux racines / Un corps noir oscillant à la brise du sud / Fruit étrange pendu dans les peupliers…”: c’est en 1939 que celle que l’on surnommait Lady Day a chanté pour la première fois “Strange fruit”. Soit seize ans avant que Rosa Parks refuse de céder sa place dans un bus en Alabama. D’après Angela Davis, autre figure du mouvement noir américain, cette chanson “a replacé la protestation et la résistance au centre de la culture noire américaine”. Aujourd’hui encore, les musiciens de jazz en parlent toujours avec un mélange de respect et de terreur. Bien que “Strange fruit” contraste avec le répertoire de Billie Holiday, elle reste la chanson plus emblématique de sa carrière. Elle l’a interprétée durant les vingt dernières années de sa vie d’innombrables fois, au point que la chanson n’a pas seulement allumé la mèche, mais qu’elle a entretenu la flamme. Gravée dans les mémoires, bien après que la voix “la plus déchirée et la plus déchirante” que le jazz ait connue se soit éteinte, elle a laissé une impression durable. C’est la première chanson à avoir fait prendre conscience du racisme et de la capacité que peut avoir l’art à racheter ou à améliorer les choses. Et c’est autour de ce chef d’œuvre, adapté d’un poème d’Abel Meeropol, qu’est construit ce spectacle militant.

Sa 26/02 à 20h35 La république des enfants Téléfilm de Jacques Fansten - Pendant la Seconde Guerre mondiale, un couple d’instituteurs accueille dans le Vercors un groupe d’enfants réfugiés de la guerre d’Espagne, enfants de résistants, ou juifs, et pratiquent les méthodes d’éducation nouvelle conformes à leurs idéaux.

FRANCE 2

Di 27/02 à 10h45

Une expérience pluriartistique De cette expérience pluriartistique où les comédiens-musiciens parcourent la thématique et quelques chansons de Billie Holiday (I’m fool to want you, Gloomy Sunday, God blessed the child…) avec leur propre sensibilité, on retiendra de magnifiques et forts moments tels que l’imposante carcasse de Denis Mpunga, revêtu d’un long et ample sarong rouge, qui s’élève dans un coin de la scène tout en jouant de son saxo pour incarner cet étrange fruit dont parle Billie… Ou bien ces commentaires particulièrement cyniques sur une photo qui dévoile peu à peu son sujet: une foule d’hommes et d’enfants blancs bien habillés venus assister au “spectacle” du lynchage d’un noir et qui semblent ravis d’être “immortalisés” sous le cadavre pendu. Tout cela est raconté avec la mélancolie du jazz ou l’énergie du free-jazz, et si l’émotion l’emporte, c’est toujours sans pathos. Avec l’apport de la vidéo d’Éric Castex, le spectacle flirte même avec le documentaire. Sur le grand écran du Varia apparaissent des extraits de faits divers ou de discours illustrant la

35.470 litres de bière, 300.000 gaufres de Liège et 8 millions de spéculoos en six mois, sans oublier les 5.000 paquets de frites consommés quotidiennement: on ne s’est pas ennuyé au pavillon belge de l’Exposition Universelle de Shanghai. Au-delà de ces chiffres gargantuesques, la Belgique à l’Expo, c’était aussi et surtout une vitrine du patrimoine et du savoir-faire de notre pays. Et ce pavillon a eu beaucoup de succès puisqu’il a ac-

cueilli près de 6 millions de visiteurs en six mois, soit une moyenne de 35.000 visiteurs par jour. Mais la plupart des visiteurs, on s’en doute, étaient des Chinois… C’est donc pour que nous puissions aussi profiter un peu de ce pavillon qu’une partie est exposée en ce moment au “Mundaneum”, le centre d’archives situé à Mons. On y retrouve l’une des attractions du pavillon, le tunnel 3D. Ce parcours de 14 films entièrement tournés en 3D invite à un voyage à travers la Belgique, dans des lieux bien connus comme Bruxelles et Bruges, mais d’autres plus insolites comme le Parlement wallon à Namur. Et, Belgique oblige, l’ambiance est un peu surréaliste, car des artistes de cirque et des arts de la rue investissent ces sites… Ce tunnel a été réalisé par la société montoise “Virtua-

FRANCE 2

Di 27/02 à 20h35 La graine et le mulet Film (2007) - À Sète, M. Beiji se traîne sur le chantier naval du port. Père de famille divorcé, il rêve d’ouvrir un restaurant... Cette ode à la solidarité familiale, poignante et revitalisante, signée par Abdellatif Kechiche, obtint le César du meilleur film en 2008.

Pierre GRANIER

LA TROIS

Lu 28/02 à 22h40

Avec: Rosario Amedeo (piano), Karim Barras (basse), Michel Dezoteux (sax), Sonny Troupé (batterie), Denis Mpunga (percussion, sax, flûte), Fanny Marcq, Florence Minder, Achille Ridolfi, et Gilbert Laumord. Durée du spectacle: 1h15. Jusqu’au 5 ma r s . Théâtre Varia - 78, rue du Sceptre 1050 Bruxelles. Réservation: 02/640.82.58

Deux soeurs Docu - Violeta et Vyollca Dukay habitent dans le sud du Kosovo, près de la frontière avec l’Albanie. Elles sont démineuses. La relation unique et très forte qui existe entre ces deux soeurs les aide à surmonter leur peur et à garder l’espoir. ©Mundaneum

lis”, qui regroupe différentes entreprises d-technologiques spécialisées dans le traitement de l’image, du son et du texte. C’est d’ailleurs Virtualis qui a assuré la scénographie du pavillon. À voir aussi au Mundaneum: des films sur le pavillon lui-même et sur l’ensemble de l’Exposition Universelle, une galerie de portraits d’une trentaine de Belges célèbres présentée sous forme de dos de livres géants… Incontournable est le “tapis interactif” qui permet de marcher sur des photos touristiques de notre pays et de découvrir des lieux et événements au fil des saisons.

LA TROIS

Ma 01/03 à 22h40 Paroles de femmes En prélude au 100ème anniversaire de la Journée internationale de la femme du 8 mars, la Trois donne la parole à des femmes ordinaires au travers de quatre documentaires réalisés par des ateliers de production de Bruxelles.

FRANCE 2

Me 02/03 à 20h35 Aïcha Téléfilm (2010) – Après la belle audience du premier épisode, revoici Aïcha confrontée cette fois à une collègue de travail, prête à tout pour prendre sa place, et à sa cousine Nedjma qui a pris la tête d’une association de musulmanes nouvellement converties.

ARTE

Je 03/03 à 20h40 Marie-Antoinette Film (2006) – La vie de l’épouse de Louis XVI, de son arrivée à Versailles jusqu’aux premiers soubresauts de la Révolution, traitée de manière assez iconoclaste par Sofia Coppola.

H.W. Jusqu’au 30 a v r i l au Mundaneum, rue de Nimy, 76, à Mons. Ouvert du mardi au vendredi de 13h à 17h, le samedi et le dimanche de 13h à 18h. Fermé les lundis et jours

Le Jour du Seigneur Messe célébrée en direct de l’église Notre-Dame de l’Assomption à Paris (1er), à l’occasion des 175 ans de la mission polonaise de France. Prédicateur: Monseigneur Krystian Gawron, vice-recteur de la mission catholique polonaise. Á 11h40, l’émission “Les Chemins de la foi“ s’intéressera à Internet, son intérêt et ses limites pour l’Église.

ségrégation raciale. On y retrouve bien sûr des figures bien connues comme Martin Luther King, Malcom X, mais aussi Aimé Césaire pour cette version caraïbe qui élargit ainsi son champ de résonance au-delà des seuls ÉtatsUnis. En évoquant le père du concept de la “négritude“, c’est aussi l’oppression culturelle du système colonial français qui est ici évoquée. C’est avec des images d’archive d’une Billie Holiday interprétant elle-même “Strange fruit” (titre qu’elle n’a jamais enregistré en studio) que s’achève la représentation de ce spectacle percutant dans les sons tout autant que dans les propos, qui prend le public à témoin pour lui rappeler qu’il ne faut pas oublier.

Une partie du pavillon belge s’expose

L

À voir... FRANCE 3

DE SHANGHAI À MONS… e pavillon belge de l’Exposition Universelle de Shanghai a eu beaucoup de succès l’an passé. Normal que les Belges puissent à leur tour en profiter. Pour cela, direction Mons, où le Mundaneum accueille une partie des technologies présentées en Chine.

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KTO désormais sur Belgacom TV fériés. Infos: 065/31.53.43 ou shangaï2010@mundaneum.be ou www.mundaneum.be Jusqu’à la même date, le visi-

teur peut également découvrir les œuvres de la 11e triennale internationale de l’affiche politique.

La télévision catholique KTO est désormais disponible partout en Belgique, sur Belgacom TV Vous la trouverez sur la chaîne n°299.


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LITURGIE - DIOCÈSES

N°8 - 27 février 2011

PAROLE

À CHAQUE JOUR SUFFIT SA PEINE

VIVRE

De l’insouciance… à la confiance

POUR

8e dimanche ordinaire (A)

“ N

Évangile de ce dimanche LES SOUCIS

e vous faites pas tant de soucis“, dit le Christ dans l’évangile de ce dimanche. Et il ajoute: “Votre Père céleste sait ce dont vous avez besoin.“ Ne serait-ce pas là un appel à l’insouciance, voire à l’imprudence, lorsqu’on connaît les dures réalités de la vie et les précarités qui semblent menacer l’avenir? Ne serait-ce pas plutôt un appel à revenir à l’essentiel? C’est vrai que les questions relatives à la faim, au travail, aux vêtements… ne sont pas des questions inutiles. Elles sont liées à la dignité humaine tant il est vrai que nous vivons dans un monde marqué par des abîmes souvent infranchissables entre ceux qui possèdent et ceux qui n’ont rien (ou à peu près!). En ce sens, l’évangile n’est évidemment pas un appel à démissionner de nos responsabilités. Que dit le Christ? Il invite à situer toutes ces questions dans une relation filiale avec Dieu et dans une relation fraternelle avec nos frères et sœurs. Que serait notre terre si tout

était vécu et réfléchi dans ce sens? Ce serait l’aube d’un monde nouveau où le partage l’emporterait sur l’égoïsme et où la justice deviendrait le choix prioritaire de nos gouvernements et de nos communautés. Car, avouons-le, la tentation est grande de ramener nos préoccupations à nous-mêmes et de reporter à demain le souci de celles et ceux qui ne sont plus des prochains mais des “lointains”. “Cherchez d’abord le Royaume de Dieu et sa Justice... et tout le reste vous sera donné en plus.“ Nous voici donc invités à opérer les réajustements nécessaires, car ajoute encore le Christ, “la vie ne vaut-elle pas plus que la nourriture et le corps plus que le vêtement?“ Cela ne veut pas dire que la nourriture et le vêtement n’ont pas d’importance, mais le Christ nous rappelle que, pour le dire autrement, “l’homme n’est pas fait pour la nourriture mais la nourriture est faite pour l’homme“. Il nous faut donc choisir entre Dieu et l’argent, entre l’amour et la haine, entre la vie et la mort. De quoi (de qui) voulons-nous être riches? Dieu ne nous dit pas de négliger nos besoins humains les plus élémentaires et les plus nécessaires. Il nous dit que si nous cherchons d’abord le Royaume, tout cela nous sera donné par surcroît. L’amour conduit toujours au surcroît de

l’amour. La confiance produit toujours l’abondance. Cela suppose de revoir toutes nos façons de vivre politiquement et personnellement, mondialement et localement: c’est

ÉVANGILE

l’Évangile qui nous y invite, sans oublier que celui-ci restera toujours une promesse de vrai bonheur! Philippe MAWET

selon saint Matthieu 6, 24-34

Comme les disciples s’étaient rassemblés autour de Jésus, sur la montagne, il leur disait: “Aucun homme ne peut servir deux maîtres: ou bien il détestera l’un et aimera l’autre, ou bien il s’attachera à l’un et méprisera l’autre. Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l’Argent. C’est pourquoi je vous dis: Ne vous faites pas tant de souci pour votre vie, au sujet de la nourriture, ni pour votre corps, au sujet des vêtements. La vie ne vaut-elle pas plus que la nourriture, et le corps plus que les vêtements? Regardez les oiseaux du ciel: ils ne font ni semailles ni moisson, ils ne font pas de réserves dans des greniers, et votre Père céleste les nourrit. Ne valez-vous pas beaucoup plus qu’eux? D’ailleurs, qui d’entre vous, à force de souci, peut prolonger tant soit peu son existence? Et au sujet des vêtements, pourquoi se faire tant de souci? Observez comment poussent les lis des champs: ils ne travaillent pas, ils ne filent pas. Or, je vous dis que Salomon lui-même, dans toute sa gloire, n’était pas habillé comme l’un d’eux. Si Dieu habille ainsi l’herbe des champs, qui est là aujourd’hui, et qui demain sera jetée au feu, ne fera-t-il pas bien davantage pour vous, hommes de peu de foi? Ne vous faites donc pas tant de souci ; ne dites pas: “Qu’allons-nous manger?” ou bien: “Qu’allons-nous boire?” ou encore: “Avec quoi nous habiller?” Tout cela, les païens le recherchent. Mais votre Père céleste sait que vous en avez besoin. Cherchez d’abord son Royaume et sa justice, et tout cela vous sera donné par-dessus le marché. Ne vous faites pas tant de souci pour demain: demain se souciera de lui-même; à chaque jour suffit sa peine.” Textes liturgiques© AELF, Paris

LECTURES DE la semaine

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Di ma nc he 27: 8 di ma nc he du t e m p s o r d i n a i r e . Is 49, 14-15; e

Di e u ne peut pa s oubl i e r s on peuple . Ps 61; 1 Co 4, 1-5; C’es t Dieu qui j ug e: ne j ug ez pa s . Mt 6, 24-34; C o n f i a n c e e n D i e u no t r e P è r e . Lundi 28: Sts Romain et Lupicin. Si 17, 24-29; Ps 31; Mc 10, 17-27. M a rdi 1er: S. Aubin. Si 35, 1-12; Ps 49; Mc 10, 28-31. Mercredi 2: Bx Henri Suzo. Si 36, 1.4-5a.10-17; Ps 78; Mc 10, 32-45. Jeudi 3: Ste Cunégonde . Si 42, 15-25; Ps32; Mc32; Mc 10, 46-52. Ve n d r e d i 4: S. Casimir. Si 44, 1.9-13; Ps 149; Mc 11, 11-25. Sa medi 5: S. Jean-Joseph de la Croix. Si 51, 12-20; Ps 18; Mc 11, 27-33. D i ma n c h e 6 : 9e d i m a n c h e d u t e mps or di na i r e . Dt 11, 18.2628.32; Ce u x q u i é c ou t e n t l e s comma ndeme nts , e t ce ux qui ne l es é cout ent pa s . Ps 30; Rm 3, 21-25a.28; C ’ e s t pa r l a f o i que l’homme dev i ent jus t e. Mt 7, 21-27; L a ma i s on bâ t ie s ur l e r o c e t l a ma i s o n b â t i e s u r l e s a bl e .

FRAMERIES “ N

L’abbé Squelard, un bâtisseur

ous recommandons avec les plus vives insistances à la charité des fidèles Monsieur l’abbé Squelard que nous avons chargé de construire une église pour la nouvelle paroisse du quartier de la Chasse à Frameries”. C’est en ces termes que Mgr Walravens, évêque de Tournai, confie officiellement à l’abbé Squelard la mission d’ériger la nouvelle église du Sacré-Cœur à Frameries. Cette lettre pastorale est publiée le 26 janvier 1910 et les choses ne traînent pas: on commence la construction de l’église dès le mois de septembre et la première messe est célébrée le 19 mars 1911. Ce centenaire sera fêté lors du week-end des 26 et 27 mars, qui sera marqué par une célébration et une exposition. Un demi-siècle à Frameries À propos de l’abbé Paul Squelard, André Debiève est intarissable. Il .

faut dire que ce directeur d’école retraité a toujours habité le quartier, de même d’ailleurs que son épouse Nicole. Et dans sa jeunesse, le garçon a été enfant de chœur de l’abbé et a suivi chez lui le catéchisme. Il conserve de nombreux documents sur lui. L’abbé Squelard a vécu pratiquement toute sa vie de prêtre à Frameries. En 1895, à peine ordonné, il devient vicaire à la paroisse Ste-Waudru, alors la seule de cette grosse commune du Borinage. Mais le quartier de la Chasse, situé en plein champ, se développe rapidement: il faut dire qu’il y a à Frameries trois charbonnages, des ateliers de chaussures et d’autres “fabriques”. Voilà pourquoi l’évêque obtient des autorités civiles que ce quartier soit érigé en paroisse. En Unité Pastorale Sainte-Waudru au centre, le SacréCœur en périphérie: ici comme ailleurs, les paroissiens ont eu et ont encore l’esprit de clocher. C’est donc avec un pincement de

Un week-end de fête Pour célébrer ce 100e anniversaire, une exposition rétrospective sera accessible à l’église, rue Ferrer, le samedi 26 mars de 14h à17h et le dimanche 27 mars après la messe de 11h. Et l’abbé De Lange écrit: “Dans cette célébration eucharistique, nous remercierons le Seigneur pour tous les bienfaits qu’Il a prodigués à cette paroisse. Nous lui demanderons aussi de nous donner le courage et la force de nous engager, comme nos prédécesseurs, à son service dans la vie de l’Unité Pastorale.” Notons que la messe du dimanche à 11h sera suivie du verre de l’amitié, ouvert à tous.

cœur qu’ils ont vu leur église faire “cause commune” avec celle de Ste-Waudru et plus tard la paroisse entrer dans l’Unité Pastorale Frameries-Quévy. Son curé, l’abbé De Lange, a aujourd’hui en charge quinze paroisses. Mais revenons au fondateur: après avoir passé quinze années comme vicaire à Ste-Waudru, l’abbé Squelard consacre tout le reste de sa carrière ecclésiastique à la nouvelle paroisse du SacréCœur dont il demeure curé jusqu’à sa retraite en 1948, à l’âge de 77 ans. Dans cette longue mission, André Debiève épingle quelques jalons: la construction du presbytère en 1922-1923, l’agrandissement de l’église en 1935, l’ouverture de l’école de la Sainte-Famille en 1938… Une œuvre à poursuivre À propos des célébrations du centenaire, il écrit: “Personnellement, bien que l’aspect festif soit important, je pense qu’il faut surtout se souvenir des motivations qui ont été à la base de la création de cette paroisse, s’en pénétrer et réactualiser le travail accompli à cette époque pour qu’il nous propulse dans l’avenir. Je vois cet événement comme un levier mobilisateur qui animerait l’ensemble des paroissiens de l’unité pastorale. Ce que l’abbé Squelard a réalisé est bien. Av ec son espr it de confiance dans le Seigneur, avec courage, persévérance, poursuivons son œuvre.” Et André Debiève de souligner des traits marquants de la figure du curé: “Il a quitté son pays de Chimay, sa famille, pour consacrer sa

Le curé Squelard devant “son” église

vie à Dieu qui l’a guidé jusqu’au Borinage. (…) Il a reçu une mission, il l’a acceptée, peut-être avec des réticences, et l’a réa lisée consciencieusement malgré les difficultés. (…) Il était un grand marcheur. Il a parcouru les rues de sa paroisse, il allait porter la Parole de Dieu dans les foyers, s’inquiétant des difficiles conditions de vie des femmes et des hommes qu’il rencontrait. Il a fait

de son mieux pour les aider. La vie de l’abbé Paul Squelard n’estelle pas un exemple à la portée de toute la communauté de l’unité pastorale?” Né en 1871 à Chimay, l’abbé Squelard est mort en 1956 à Rance où il s’était retiré huit ans plus tôt. Mais il est enterré au cimetière de Frameries… H.W.


EXPRESS EXPRESS

DIOCÈSES

N°8 - 27 février 2011

LIGNY

AGENDA

Nouvelle saison du Jeu de la Passion

L

a nouvelle saison théâtrale du Jeu de la Passion débutera le dimanche 13 mars prochain. Le Jeu de la Passion est un spectacle de pur théâtre religieux dont l’inspiration remonte aux mystères du Moyen Âge. Quelque 150 acteurs et collaborateurs bénévoles issus essentiellement de Ligny et des environs y par ticipent. Il évoque les épisodes marquants de la vie du Christ et les transpose dans l’actualité grâce au chœur qui propose un texte particulièrement moderne. Sobriété, rigueur et dynamisme caractérisent ce spectacle. On retrouve le Jeu de la Passion dans le monde entier, sous des formes variées, déterminées par la sensibilité religieuse et artistique des communautés qui le produisent. La coutume est très ancienne. Au Moyen Âge, ces spectacles, appelés mystères, étaient joués par les habitants des villes sur les parvis des églises ou sur la place publique. Le Jeu de la Passion est présenté chaque année à Ligny depuis 1925. Ligny, bourgade de quelque 2.800 habitants appartient à la commune de Sombreffe, en province de Namur, aux confins du Brabant Wallon et du Hainaut. Tradition et Modernité Ce qui n’était au début qu’une pièce religieuse assez conventionnelle a franchi l’obstacle des ans. Il ne reste pratiquement plus rien du livret original. Le scénario actuel a été conçu avec l’aide d’éminents exégètes et théologiens. Outre les moments forts et colorés que nous rapportent les évangiles, le contexte politique, religieux et social dans lequel se déroulent les épisodes du drame est évoqué avec une grande rigueur historique. Quant au Christ lui-même, chacun s’en est fabriqué sa propre image. Le faire revivre physiquement avec la subjectivité d’un comédien et d’un metteur en scène n’est pas chose aisée. À Ligny, il est présenté comme un ami, un pédagogue, proche

des gens qui l’entourent et qu’il tente de convaincre. Cela n’exclut pas une grande fermeté face à ses détracteurs et ses juges. Tout le drame de la Passion est traduit en des termes accessibles, en une mise en scène limpide servie par des techniques parfaitement maîtrisées. Il est interprété par des acteurs convaincants. Un chœur de récitants fait le lien avec la modernité. Il représente le public contemporain, ses attentes, ses sentiments. Il crée une distanciation tant par les costumes évoquant l’homme d’aujourd’hui que par le texte qu’il profère. La modernité ne rejette pas les traditions. Deux éléments des mystères du Moyen Âge ont été maintenus : la scène des Adieux à Notre Dame, un dernier entretien entre Jésus et sa mère sur la route de Jérusalem et le Te Deum qui clôturait traditionnellement les Passions médiévales. La troupe, au sens large, se compose d’environ 150 personnes. Pourquoi sont-ils là ? Les raisons sont multiples : expression de leur foi, respect d’une tradition, plaisir du théâtre, attachement à leur village... La réponse dépend intimement de chacun... ils sont heureux de participer, ils aiment ce qu’ils font. On trouve ici des amateurs au vrai sens du terme. Origines et évolution du spectacle

“Ah! si nous pouvions avoir une petite Pa ssion...” Telle fut la

réflexion de l’abbé Mailleux, curé de Ligny, au lendemain du prestigieux spectacle de la Passion auquel il avait assisté à Nancy avec quelques paroissiens, membres de la troupe locale de comédiens amateurs. Au retour de Nancy, l’idée mûrit rapidement et, en novembre 1925, le rideau se levait pour la première fois sur la Passion. Dans un programme du 9 avril 1928, on trouve la remarque suivante : “Les dames sont priées d’enlever et de n’enlever que leur chapeau. Qu’elles n’oublient pas qu’elles assistent à la représentation du drame le plus religieux, le plus touchant et le plus saint dans un cercle catholique où l’on ne reçoit que des dames et des jeunes filles convenablement, complètement et dignement vêtues.” S’il fait sourire aujourd’hui, ce détail témoigne du souci de garder au spectacle un caractère profondément religieux. En 1950, l’évêché ayant levé l’interdit, les comédiennes font leur entrée sur scène : d’abord dans un chœur de jeunes filles assurant l’interprétation des chants, ensuite dans le rôle des personnages féminins... la Passion a enfin ses saintes femmes! Amélie de Limbourg Représentations : Dimanches 13, 20, 27 mars, 3, 10, 17 avril à 15h30. Au Cercle Royal Saint-Joseph (Ferme d’en Bas) LIGNY. Parking aisé. Réservations : 071/81.19.58 (de 16 à 20h), dagnely.raoul@portima.be ww.passionligny.be

BAPTISER, C’EST ACCUEILLIR

E

n 2010, l’unité pastorale de Dison a accueilli et accompagné 72 familles venues pour le baptême de leur enfant. Stanislas Kanda Kanyemesha, curé des paroisses Ste-Thérèse, StLaurent, St-Jean Baptiste, St-Roch et St-Fiacre, explique : “La plupart des familles qui viennent pour le baptême ont déjà entendu parler de J ésus. Et le désir d’en a pprendre davantage n’est pas toujours évident. Leur préoccupation est, me semble-t-il, ‘comment seront-ils accueillis avec leurs petits ?’” L’unité pastorale s’est efforcée d’offrir cet accueil à divers niveaux. Au niveau administratif, les inscriptions aux baptêmes sont faites tous les lundis et jeudis au secrétariat. Il suffit alors de téléphoner de 9h30 à 12h00 au 087/34.00.75. Au niveau accom-

pagnement, chaque dernier lundi du mois, une réunion est tenue pour tous ceux qui se sont inscrits. Le nombre varie entre 3 et 8 baptêmes selon les mois. En ce qui concerne la célébration, les enfants sont regroupés en fonction des dates choisies par les parents.

9

À cette étape du cheminement, le célébrant encourage les familles à se rencontrer pour discuter des choix des textes et des chants. Quelle richesse pour ces familles qui sont appelées à parler des choix religieux entre elles. AdL

P R I ÈR ES/ R ENCON TR ES/ CON FÉ R ENCES • S a m e d i 26 f é v r i e r , de 8h30 à 14h, rencontre annuelle des groupes “Réveil de l’Espérance” chez les Petites Sœurs des Pauvres, à Br ux el le s (266, rue Haute). Au programme: prière commune et temps de réflexion inspiré par les 350 ans de la mort de Sainte Louise de Marillac et de Saint Vincent de Paul. Cette journée sera aussi l’occasion d’accueillir l’abbé Thierry Moser qui deviendra le prêtreaccompagnateur du Réveil de l’Espérance. • L u ndi 28 f é v r i er 20h à Louvain-la-Neuve et ma r d i 1er ma r s à Bruxelles. “Enjeux éthiques et politiques du monothéisme trinitaire” avec Walter Lesch, professeur à l’UCL. e rcr edi 2 ma rs à 20h au Centre Diocésain de Formation de Liè• Me ge. “Vous qui cherchez Dieu, voici un GPS ”, rencontre avec Mgr Hippolyte Simon autour de son livre qui a gagné le prix Siloë 2010. Inscription souhaitée via la librairie SILOË : 04/223.20.55 ou cdd.liege@siloe.librairies.com • Vendr edi 4 ma rs à 12h à “Notre Maison” à Tournai aura lieu une conférence sur le thème : Les années “Lula” : quel bilan en tirer? Avec Laurent Delcourt du CETRI (Centre tricontinental de Louvainla-Neuve). Entrée libre. Vente de boissons sur place, au profit de Solidarité Mondiale. Infos : 069/880.774. • Sa me di 5 ma r s à 14 h à l’Oasis, chez les Pauvres Sœurs de Mons, 22 rue de Bertaimont, conférence ayant pour sujet “VENEZ ET VOYEZ!” (Jean 1,39). La conférence sera animée par Monsieur l’abbé Axel Delcoigne, doyen de Boussu. Renseignements auprès de Françoise HUBERT: 065/33 54 17. • S a medi 5 ma rs de 9h à 13h le MEJ de Liège (Mouvement Eucharistique des Jeunes) organisent une matinée instrumentale Une occasion de se retrouver, d’apprendre ensemble, musiciens de tous niveaux et de tous âges, à accompagner les chants du MEJ. Intéressés ? www.lemej.be ou mej.liege@hotmail.com ou 04/229.79.45 (permanence le mercredi matin). • Jeudi 10 et v endredi 11 ma r s à Namur au Centre Études Sciences et Philosophie - Centre Interdisciplinaire Foi et Raison, “ Que soit ! L’idée de création comme don à la pensée ”, colloque international organisé par les Centres de recherche ESPHIN (Études Sciences et Philosophie à Namur) et le CIFR (Centre Interdisciplinaire Foi et Raison), sous le haut patronage de la province belge méridionale et du Luxembourg de la Compagnie de Jésus, de la fédération internationale des Universités Catholiques, de l’UNESCO et du Conseil Pontifical de la Culture. 15 conférences plénières, autour de l’idée de création et ce qu’elle apporte positivement à la pensée, sont prévues. Accueil des participants à 8h30 – ouverture du colloque à 9h.PAF: 30 € . Prog ramme et inscriptions : http://www.fundp.ac.be/esphin/colloque-que-soit • l undi 14 ma r s à LLN et ma r di15 ma r s 20h à Bruxelles. “Le monothéisme islamique face à la violence” avec Soheib Bencheikh, Directeur de l’Institut supérieur des sciences islamiques, Marseille • L undi 28 ma r s 20h à LLN. Monothéisme, théocratie et violence : Un regard théologico-politique avec Paul Valadier, professeur au Centre Sèvres, Paris. Les conférences 2011 auront lieu à LLN aux Auditoires Montesquieu, et à Bruxelles au Centre œcuménique, avenue de l’Assomption 69). Renseignements 010/47 36 04. • Conférences chez les Dominicains les mardis au couvent Fra Angelico, avenue du Ciseau, 10, à Louvain-la-Neuve. 1er ma r s : frère Marc (Tibériade) : “ô ma joie, Christ est ressuscité. L’aventure d’une fraternité”. 15 ma rs : Michel Van Aerde (dominicain) : “Les prêcheurs aujourd’hui en Belgique”. 29 ma r s : Geoffrey Pleyers (UCL) et le kot Oasis : “Une autre mondialisation”. 5 a v ri l : Dominique Lawalrée (compositeur) et Dominique Collin (dominicain) : “Musique sacrée, sacrée musique”. 26 a v ri l : Christian Arnsperger (UCL) : “Économie et spiritualité: Dé-penser? Dé-croître? Dé-croire ?” (Auditoire Studio 11), organisé par La Tiare et le kot Le Levant. 3 ma i : Véronique Margron (dominicaine) : “Accompagner la fragilité”. 17 ma i : Christine Laurent (rédactrice en chef Le Vif) : “L’antidote de l’instantanéité”.

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10 MÉDIAS

N°8 - 27 février 2011

VIE INTÉRIEURE “ P

VIENT DE PARAÎTRE

Vivre est un art

Y A-T-IL UNE VIE APRÈS LA PRISON?

etit traité de vie intérieure“ de Frédéric Lenoir est une mine d’or de sagesse accessible à tous et agréable à lire.

“Exister est un fait, vivre est un art. Tout le chemin de la vie, c’est de passer de l’ignorance à la connaissance, de la peur à l’amour.” “Petit traité de vie intérieure“ est le dernier livre de Frédéric Lenoir. Ce philosophe, écrivain, sociologue et rédacteur en chef du magazine Le Monde des religions y présente en vingt chapitres sa philosophie de vie. Ou plutôt ses philosophies. En effet, il n’évite pas l’éclectisme. Il mélange, tel un grand cuisinier les saveurs, les spiritualités et les philosophies de tout temps et de toutes les régions du monde. Toute la subtilité de Frédéric Lenoir se trouve dans sa capacité à rendre ce mélange harmonieux. Jésus, Socrate et Nietzsche se côtoient sans s’exclure. L’auteur n’hésite pas faire référence à son propre parcours. Il illustre les différentes théories de ses maîtres à penser par des anecdotes bien réelles. Les thèmes abordés sont sans surprise : Dire “oui” à la vie; Confiance et lâcher-prise; Agir et non-agir; La Règle d’or; La non-violence et le pardon; etc. Rappelant aux lecteurs que si les clés du bonheur sont nombreuses, elles ne sont pas inaccessibles. Il explique : “De tous mes livres de philosophie et de spiritualité, celui-ci est certainement le plus accessible, mais sans doute aussi le plus utile. Car ce n’est pas un savoir théorique que je cherche à transmettre, mais une connaissance pratique, la plus essentielle qui soit: comment mener une vie bonne, heureuse, en harmonie avec soi-même et avec les autres.“ Extraits choisis Voici quelques perles glanées dans ce petit traité : “La sagesse commence par l’acceptation de l’inévitable et se poursuit par la juste transformation de ce qui peut l’être.” “Plus nous voyons ‘les cadeaux’ de la vie, plus ils viennent à nous. Plus nous percevons le positif de l’existence, plus la vie nous semble belle et lumineuse.”

CD

“On me demande souvent comment je parviens à tout mener de front. Ma réponse est invariable: c’est parce que je prends aussi le temps de ne rien faire!” “Méditer devient précieux, notamment dans des situations de tension, d’agitation, de stress, de peur, où on se met rapidement dans l’état de détente intérieure qu’on connaît parce qu’on l’a déjà expérimenté. Plutôt que se laisser envahir par des pensées négatives, on crée une distance avec ses émotions.“ “La reconnaissance de notre propre ignorance est donc au fondement même de la quête de la sagesse.” “Du coup, j’ai ‘compris’ ceux qui passent à l’acte de manière destructrice, et si je continue de réprouver leurs actions, je suis mieux à même de comprendre ceux qui ont cédé à leur part d’ombre faute de digues. ‘Ne jugez pas’, dit Jésus.” “La morale chrétienne a repris les quatre vertus cardinales d’Aristote (la prudence, la tempérance, le courage et la justice) et y a ajouté les trois vertus théologales, c’est-à-dire celles qui ont Dieu pour objet : la foi, l’espérance et l’amour.” “Liberté et amour sont, j’en suis convaincu, les deux grandes conditions de la réalisation de soi et de l’épanouissement de chacun d’entre nous.” “Jésus va jusqu’à prôner l’amour des ennemis, ce qui est humainement encore plus difficile.” “L’une des grandes menaces qui pèsent sur nos sociétés est la répartition fortement inégalitaire des richesses.” “Ce que montre le témoignage du Christ, comme celui de Socrate, c’est que toute épreuve non désirée peut devenir révélation d’amour ou de vérité.” “Le petit traité de vie intérieure“ est un livre plein de sagesse, accessible à tous et dont la lecture fait du bien. Amélie de LIMBOURG Petit traité de vie intérieure, de Frédéric Lenoir – éditions Plon – 195 pages, 23,35€, port compris, au compte 732-7032002-38 IBAN BE24 7327 0320 0238 - BIC CREGBEBB de Dimanche Service, 67/2, chaussée de Bruxelles, 1300 Wavre.€

TON NOM SUR NOS LÈVRES

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e double CD que la communauté des Sœurs de SaintMaurice a enregistré se veut un remède au stress et au décousu de la vie actuelle. Intitulé “Ton Nom sur nos lèvres”, il poursuit un double objectif: donner à entendre l’écho de la prière quotidienne de leur communauté, et offrir un “outil à prier” en toutes circonstances et de manière simple. Ce disque nous fut présenté à l’occasion du dernier Congrès de l’association Universa Laus. Cette association internationale, fondée par le Père Joseph Gelineau, regroupe des musiciens et des auteurs liturgiques. L’aire francophone, dirigée à présent par le père jésuite Pierre Faure, se réunissait voici peu à Paris. Des musiciens venant de partout, y compris quelques Belges, ont réfléchi et débattu passionnément. Parmi les intervenants, nous avons entendu Sœur Claire Isabelle Siegrist, responsable de la liturgie de la congrégation des Sœurs de Saint-Maurice, dans le valais suisse, et collaboratrice au Centre romand de pastorale liturgique. Musicienne, elle possède une voix magnifique, et c’est elle qui dirige le chœur des Sœurs qui a réalisé ce bel album. Le premier disque présente trois

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Le chant comme outil à prier propositions de prière pour le matin, et trois autres pour le soir. La prière de l’Église est une prière rituelle. Cela signifie qu’elle suit un chemin programmé par une longue tradition vivante. Chaque prière est composée d’un heureux mélange d’hymnes, de psaumes, d’une pièce instrumentale, d’une lecture et d’une oraison. Parmi les compositeurs des hymnes, on retrouve les célèbres Jacques Berthier et Marcel Godart. Mais on remarque aussi les noms de

Christian Villeneuve et du Belge Philippe Robert, dont nous avons apprécié le récent album “Comme Marie”. Les instruments accompagnateurs sont la guitare, la flûte à bec, quelques percussions et un superbe orgue positif joué par Hélène Dugal. Il faut également souligner, car c’est important, que l’enregis-trement dû à Jean-Claude Renou est parfait. Les lectures,

quant à elles, sont bibliques, mais aussi extraites de textes d’Etty Hillesum, de Madeleine Delbrêl ou de Maurice Bellet. Tout est donc choisi avec un goût très sûr, et avec l’exigence d’un haut niveau artistique. Soulignons encore un très beau “Notre Père” de Gélineau et un “Je vous salue Marie” de Jean Scarcella, deux chants que l’on pourrait mettre avec bonheur au répertoire de nos chorales paroissiales. Dans le même esprit, le deuxième disque rassemble des prières pour des circonstances diverses, telles le martyre, la peine, la maladie, etc. Il nous faut remercier l’association Universa Laus et son secrétaire Vincent Decleire, un musicien belge œuvrant comme organiste et éminent professeur à Paris, pour nous avoir donné l’occasion de découvrir une si belle réalisation. Cet album, dont la présentation est à la hauteur de son contenu, n’est pas encore diffusé chez nous, sinon par Dimanche service. Dominique LAWALRÉE “ Ton Nom s ur nos l èvr es ” , un double album des Sœurs de Saint-Maurice, Actuellement, ce CD n'est commercialisé qu'en Suisse au prix de 27 € (hors frais de port). Pour avoir le CD, il faut téléphoner aux religieuses de Saint Maurice : +41 24 463 04 40 ou aller sur le site www.ssm.cd@lapelouse.ch

C’est entre autres la question posée par “L’éternité, à une seconde près…”. Plus largement, l’auteur interroge: une parole d’espérance est-elle possible quand tout semble perdu, quand la condamnation et la détention ont broyé tout espoir? Les religions, les spiritualités, les philosophies peuvent-elles ouvrir un avenir là où les politiques ont échoué, dans l’univers carcéral ou partout ailleurs? Nourri de son expérience de visiteur de prison, éclairé par le chemin de vie de François d’Assise, Philippe W ilma rt tente, à travers cette fiction à plusieurs voix, de mettre des mots sur des émotions partagées, des rencontres dont on ne sort jamais indemne. Rencontrer l’autre, c’est, quelque part, aller à la rencontre de soi. “ L’éter n i t é à un e s econ de pr ès …” , Philippe Wilmart, Éditions franciscaines, 96 pages, 16 €, port compris, au compte 732-7032002-38 IBAN BE24 7327 0320 0238 - BIC CREGBEBB de Dimanche Service, 67/2, chaussée de Bruxelles, 1300 Wavre.

PRIER AVEC LOUIS ET ZÉLIE MARTIN Le 19 octobre 2008, l’Église a béatifié Louis et Zélie Martin, les parents de sainte Thérèse de Lisieux. Non à cause de leur fille, mais parce qu’ils offrent aux chrétiens d’aujourd’hui un modèle de sainteté déployée dans une vie ordinaire: travailleurs, parents, engagés dans la société, ils surent mettre Dieu au cœur de leurs activités et faire de cette vie ordinaire une aventure d’amour extraordinaire. Les éditions Nouvelle Cité et Salvator nous invitent à prier en leur compagnie, les premières à travers une retraite de quinze jours, les secondes à travers une neuvaine. Deux livres qui s’adressent en particulier aux familles, mais aussi à toutes celles et tous ceux qui souhaiteraient découvrir dans la prière l’origine de la sainteté fulgurante de Thérèse de Lisieux, et un couple pas comme les autres. “ P ri er 15 j our s a v ec L oui s et Z él i e M a r t i n” , Hélène Mongin, Nouvelle Cité, 128 pages, 16,50 € (*). “ Neu v a i ne p a r l ’i nt er ces s i on des bi en heur eu x L ou i s et Z él i e M a r t i n” , Salvator, 80 pages, 7 € (*). (*) port compris, au compte 732-7032002-38 IBAN BE24 7327 0320 0238 - BIC CREGBEBB de Dimanche Service, 67/2, chaussée de Bruxelles, 1300 Wavre.

VOYAGE AU PARADIS Ancien dirigeant des éditions Bordas, Le Robert et Larousse, M ichel Legrain se consacre désormais à l’écriture et se présente volontiers comme un “visiteur des dogmes et des mythes”. Il nous convie ici à un voyage passionnant organisé autour des représentations du Paradis. Il revient également sur les origines de ce “lieu“ dans les trois religions monothéistes et dans la mythologie grecque: la Création, le jardin d’Éden, le péché originel, puis l’humanité chassée du Paradis. Tout en couleur, cet ouvrage montre de manière facétieuse et provocante toute la constance et la plasticité de cet éternel besoin humain, de l’Éden biblique au paradis communiste en passant par le jardin des délices. “ G u i d e d u P a r a d i s ” , Michel Legrain, Éditions Armand Colin, 192 pages, 30,35 €, port compris, au compte 732-7032002-38 IBAN BE24 7327 0320 0238 BIC CREGBEBB de Dimanche Service, 67/2, chaussée de Bruxelles, 1300 Wavre.

MOTS CROISÉS Pr obl ème n°11/08 Horiz onta lement: 1. Petits os du métacarpe. – 2. Exécutera - Poisson plat. – 3. Illettrés - Conjonction. –4. Revêt - Savant. – 5. Bâtiments de la marine de guerre - Fonctionné. – 6. Épaissir une sauce - Piquant du cactus. – 7. Oxygénée - Grisons. – 8. Recoudre une plaie. – 9. Il le suit - Cité moldave - Passe à Arques. – 10. Commune du Morbihan - Stable. Ver t i c a l ement : 1. Dopante. – 2. Prénom féminin - Ancien do. – 3. Chemins étroits. – 4. Un psittacidé - Appareil de levage. – 5. A son coefficient - Lettre grecque. – 6. Anneau de cordage - Superpuissance. – 7. Né de - Capitale européenne. – 8. Note - Le faon est son petit. – 9. Reléguerai. – 10. Enchâssées - Virtuose. SOLUTIONS: Problème 11/06 1. LUSITANIEN 2. ANALYSE-VU 3. NIL-PTOSE4. D-LIER-OIL 5. EGER-EPILA 6. RE-ROSEE-I 7. NAGER-USUS 8. ENRENER-ES 9. ATELES-ALE 10. USE-ETRIER

Problème 11/07 1. PERTINENTS 2. RIEUSE-OIE 3. IDE-LUSTRE 4. SELLETTE-S 5. ORLE-RASA6. N-EVIER-RA 7. NAMUR-SION 8. IBERIE-EUE 9. ERNESTINE10. RIT-ECLATE


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COURRIER

N°8 - 27 février 2011

LECTEURS par le Père Charles Delhez Chaussée de Bruxelles, 67/2 - 1300 Wavre

7 FOIS 77 FOIS…

Le pardon et l’oubli

Jésus nous a dit de toujours pardonner. Jusqu’à aimer nos ennemis. Or, dire que cela ne fait plus mal, alors que cela fait encore très mal, c’est se mentir. Est-ce que ne pas vouloir mettre de l’huile sur le feu, ne pas vouloir se venger, ne pas cultiver sa rancœur est suffisant ? Ou est-ce tout simplement oublier, ce qui est impossible dans bien des cas. Emmanuel Blairon 5030 Gembloux

Jésus demande de toujours pardonner, jusqu’à aimer nos ennemis. Ce pardon et cet amour des ennemis commencent, en effet, par le refus de mettre de l’huile sur le feu, par l’arrêt de la vengeance, l’oubli de nos rancœurs. Mais Jésus va encore plus loin: “Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent, bénissez ceux qui vous maudissent, priez pour ceux qui vous diffament. (…) Aimez vos ennemis, faites du bien et prêtez sans rien attendre en retour” (cf. Luc 6, 27-35). La morale évangélique est donc bien exigeante. Le “Faites aux autres ce que vous voudriez qu’ils fassent pour vous” se retrouve dans toutes les religions, mais l’Évangile associe cette règle à l’amour des ennemis, fait remarquer Olivier du Roy dans son livre sur la règle d’or. Effectivement, oublier est impossible dans bien des cas. Le pardon n’est pas de l’ordre de l’oubli – c’est-à-dire d’un rapport au passé –, mais une démarche qui nous tourne vers l’avenir. De plus, il n’est pas d’abord un sentiment – fût-ce celui de l’oubli –, mais une décision: je veux continuer à faire ce qui est en mon pouvoir pour que notre relation soit positive. Je ne veux pas être arrêté par le mal que tu m’as fait. Il ne sera pas toujours entre toi et moi, même s’il restera logé dans un petit coin de ma mémoire. Ne pourrait-on pas la traduire ainsi l’expression sept fois septante-sept fois que vous mettiez en titre de votre question: Ne mets jamais fin à ton espérance en l’autre ? Dieu fait d’ailleurs de même pour toi.

Le pardon est le fruit d’une étonnante arithmétique, celle de l’amour: tu me fais mal, tu es injuste à mon égard. Eh bien moi, je serai injuste à ton égard: au mal que tu me fais, je répondrai par le bien, si l’occasion m’en est donnée. “Si tu rencontres le bœuf ou l’âne de ton ennemi qui divague, tu dois le lui ramener, lit-on dans l’Ancien Testament. Si tu vois l’âne de celui qui te déteste tomber sous sa charge, cesse de te tenir à l’écart; avec lui tu lui viendras en aide” (Exode 23, 4 5). Une fois le pardon donné, la réconciliation n’est pas pour autant acquise. Souvent, nous confondons ces deux mots. Jésus nous invite à pardonner, c’est-à-dire à avoir des sentiments positifs. Cela ne signifie pas pour autant qu’ils ne sont plus nos ennemis. Quant à la réconciliation, elle dépend aussi de l’autre: ma main est tendue, la saisira-t-il? Pourrons-nous à nouveau marcher ensemble et construire quelque chose à deux? Pas toujours, bien sûr. Il y a moyen de vivre quand les chemins doivent se séparer ou que la réconciliation est refusée. Mais quand je nourris des sentiments négatifs, quand je refuse de pardonner à mon ennemi, mon cœur se gangrène. C’est moi qui souffre et suis prisonnier du pardon que je refuse. Celui qui maudit se détruit lui-même. “Remettre les dettes d’autrui, ou pardonner, c’est abolir toute rancune ou amertume causée par un tort qui nous a été fait: offense, dommage matériel, injustice de tout genre. C’est renoncer à exiger la réparation qui nous est due et à exercer toute vengeance. Plus encore, c’est nous mettre dans une disposition de charité sa ns réserve à l’ég a rd de l’offenseur ” (Un moine d’Orient, Notre Père, éd. du Cerf 1988, p. 64).

TOLÉRANCE Ceux qui ne pensent pas comme moi… J’ai pu lire en première page de Dimanche : “N’oublie pas de pardonner à ceux qui ne pensent pas comme toi.” Quel mal y a-t-il à ne pas penser comme moi? Bien sûr, quelqu’un qui prône la dictature, la torture ou le terrorisme a une pensée que je ne peux admettre, mais en dehors de ce genre de cas extrême... Je suppose, je veux croire que la plume du père Charles Delhez a dépassé sa pensée!

SERVICE D’ENTRAIDE Marcher sur un fil Ce couple et leurs deux jeunes enfants se sont absentés le temps d’un week-end pour rendre visite à leurs familles et à leur retour, ils découvrent un logement saccagé. On ne leur a rien pris, mais tout a été vandalisé et mis en pièce par les auteurs des faits. Ils ne peuvent attendre l’intervention de leur assurance, ils doivent acheter le nécessaire pour vivre et surtout le matériel de puériculture du bébé qui n’a pas été épargné par les vandales. De plus, madame est enceinte de six mois. Ils ont besoin de tout et font appel à nous, ne les décevons pas. (Appel 8A) Ce couple est pris en charge par un service de médiation de dettes, ils ont beaucoup de plans d’apurement en cours. Ils ont trois enfants, leur fils porte des chaussures orthopédiques et il devrait changer de pointure ce qui va entraîner des frais supplémentaires. La petite dernière doit suivre un régime adapté car elle présente une intolérance au lactose mais le budget nourriture est déjà très serré. Ce père et cette mère nous demande un peu d’aide pour prendre soin correctement de leurs enfants. Merci. (Appel 8 B)

Les dons en réponse à ces appels doivent être versés au n° de compte 195-0145111-75 I BA N : B E 05 1950 1451 1175 B I C : CR EG B E B B d u S e r v i c e d ’ E n t r a i d e Q u a r t - m o n d e , Place de Vannes 20, 7000 Mons.. Tél : 065/34.63.70 Les dons devront atteindre le montant minimum de 40 eur os pour être fiscalement déductibles. L e M i ni s tèr e des F ina nce s a c onf i rmé les modif ica ti ons conc erna nt l e mont a nt mini mum a nnue l donna nt li eu à une dé duct i bi li t é f i s ca l e.

Intentions de messe

Des prêtres d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine nous demandent des i nte nt i ons d e me s s e , (7 euros) lesquelles constituent souvent leurs uniques ressources. AT TE N TI ON : Voulez-vous bien les verser UNIQUEMENT sur le compte : B E82 1950 1549 0168 B I C : CR EGB EB B ou 1950154901- 68 de “P Projet s Pa s t ora ux ” 20, Place de Vannes, 7000 Mons, et nous les transmettrons. Ces dons versés pour des intentions de messe ne bénéficient pas de l’exonération fiscale.

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Rassurez-moi... et, si possible, publiez un rectificatif. T.L.

Il fallait bien sûr prendre cette phrase avec humour! On aurait pu traduire: Soyez tolérant! N’est-il pas vrai que souvent nous ne pardonnons pas aux autres de penser différemment de nous ? Nous les classons parmi ceux qui ne pensent pas juste, car la vérité est bien sûr de notre côté! Le pardon est de l’ordre de la confiance renouvelée. Je valorise ce qu’il y a de positif en toi et je ne te réduis pas à tes manques et à tes failles. De même dans l’ordre de la pensée. J’essaie de voir ce qu’il y a à “prendre” dans tes propos. Je veux m’enrichir de ta différence. Certes, il y a des idées avec lesquelles nous ne pouvons absolument pas être d’accord. Ce serait nous renier nous-mêmes, ce qui n’est jamais permis. Ici, le pardon a encore toute sa place: même si, sur ce point, un différend persiste entre nous, il y a moyen continuer le chemin ensemble. Ceci s’applique notamment au dialogue des religions. Sans doute, théologiquement, l’accord n’est-il pas possible (ce serait croire que toutes les religions disent la même chose), mais il y a tant de tâches communes à entreprendre: la paix, la dignité de l’homme, la justice économique et sociale…

Un isolement intellectuel La femme qui porte ce voile porte un signe qui heurte et qui, parfois malgré elle, constitue un signe visible de non intégration dans notre société et en subira toutes les conséquences. Mais le véritable drame de ces femmes est surtout de ne pas avoir la possibilité, la liberté d’accès aux études, aux arts, à la culture: une femme instruite est amenée à la réflexion, aux interrogations sur sa condition... (…) S’il importe de légiférer pour éradiquer ce voile complet, il est encore plus important et indispensable de donner légalement les moyens à ces femmes d’accéder à des formations, de sortir d’un isolement intellectuel imposé. Chrétien, je refuse que soit porté sur elles le regard du mépris, le regard de la haine et surtout le regard de l’indifférence; une femme enfermée dans son voile intégral est une femme victime “d’un viol intellectuel”; le problème n’est pas de lui jeter la pierre, mais bien de porter un regard chrétien et lucide sur sa condition, d’en tirer les conclusions utiles pour les générations à venir. M.D


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N°8 - 27 février 2011

JEUNES BD: “Jean-Baptiste Fouque” a reçu le prix Gabriel

L

e 20 février dernier, lors de la Foire du Livre de Bruxelles, a eu lieu la proclamation du Prix Gabriel 2011 de la BD chrétienne. Il a été attribué à Dominique et Pierre Bar, deux frères liégeois, pour leur album “Jean-Baptiste Fouque, le téméraire de la charité”. Connaissez-vous Jean-Baptiste Fouque? Il s’agit d’un prêtre français (mort en 1926) que l’on avait surnommé “le Saint Vincent de Paul de Marseille”. Cet homme au très grand cœur avait en effet consacré toute sa vie aux pauvres avec une énergie, une détermination et une audace qui lui fit réussir des miracles. Une vie de charité qui s’égrène comme un roman d’aventures, dont le véritable héros est l’Autre: la jeune fille isolée, l’orphelin, le malade, le jeune délinquant, le handicapé, la personne âgée, celui que la vie maltraite... L’album de Dominique et Pierre Bar retrace cette vie, par petits témoignages. Leur travail est un hommage à un futur saint, admiré tant par les chrétiens que par des

personnes de toutes convictions. Les deux frères liégeois ont l’habitude de travailler associés. On leur doit notamment le scénario de “Vincent Lebbe - Tonnerre en Chine” (dessiné par Luc Foccroulle) et Les Aventures de Christian Persil. Mais “Jean-Baptiste Fouque” est de la première BD chrétienne qu’ils réalisent exclusivement ensemble. En “solo”, Dominique Bar, l’aîné, avait pour sa part déjà dessiné plusieurs albums “religieux”: sur les apparitions de Beauraing, sur le père Werenfried Van Straaten (fondateur de l’association Aide à l’Église en Détresse), sur Jean-Paul II (trois tomes) ainsi que sur saint

Paul, avec “Paul de Tarse, Le Chemin de Damas”. “Orval” récompensé Outre le prix Gabriel, une mention spéciale a été décernée à “Golgotha”, le 4ème tome de “Ben-Hur” de Jean-Yves Mitton, (éd. Delcourt), tandis que le prix en néerlandais est revenu à “Orval” (tome 2) de Jean-Claude Servais (éd. Dupuis). Enfin, et pour rappel, le prix Gabriel est une initiative du Centre relig ieux d’information et d’analyse de la BD. Le CRIABD est une association à but non lucratif fondée par le frère Roland Francart s.j. en 1985. Son objectif est d’unir tous les fans de B D

bibliques, religieuses (de toutes les religions), des biographes d’hommes et de femmes des Églises chrétiennes, des historiens (d’édifices ou de faits religieux), comme les définit le livre “La BD chrétienne” (éditions du Cerf – 1994). P.G.

“Jean-Baptiste Fouque” de Dominique Bar (dessin) et Pierre Bar (texte), éd. du Triomphe, Paris. Prix: 18,50 € port compris, à verser au compte 732-703200238 IBAN BE24 7327 0320 0238 – BIC CREGBEBB de Dimanche Service, 67/2 chaussée de Bruxelles, 1300 Wavre

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Éditeur responsable : Charles DELHEZ, 67/2 Chaussée de Bruxelles - 1300 Wavre. Tél. Dimanche 010/235 900


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