EXPRESS © Belga
NUMÉRO 22 Hebdomadaire du 12 juin 2011 Chaussée de Bruxelles, 67/2 - 1300 Wavre Tél.010/235.900 - Fax 010/235.908 www.dimanche.be
LE PAPE EN CROATIE
Un appel à résister
PENTECÔTELe don de la Parole
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urant les deux jours qu’il a passés en Croatie, Benoît XVI aura rencontré pratiquement un dixième de la population croate, soit quelque 450.000 fidèles. Mais c’est à un auditoire bien plus large qu’il s’est adressé tout au long de ce voyage, à savoir l’Europe sécularisée. Résistance. Le pape n’a pas dit autre chose durant son 19e voyage hors d’Italie, les 4 et 5 juin derniers. Résistance à la sécularisation, tout d’abord, et à la marginalisation de Dieu dans la vie. Car si Benoît XVI a appelé de ses vœux la confirmation des g randes conquêtes de l’époque moderne, comme la liberté de conscience et les droits de l’homme, il a également tiré la sonnette d’alarme: ces liber tés ne doivent pas “s’auto-annuler“. Ce qui arrivera forcément, estime-t-il, si l’Occident continue à réduire la conscience “au domaine du subjectif“ et à se couper de “ses racines spirituelles“. “Les Saintes Écritures“, a-t-il rappelé, “sont le grand code de la culture européenne.“ Soutenir les familles Résistance au matérialisme et à la superficialité, ensuite. Lors de la veillée de prière du 4 juin, le pape a notamment invité les jeunes à “ne pas se laisser désorienter par des promesses alléchantes de succès facile, des styles de vie qui privilégient le paraître au détriment de l’intériorité“. Un point sur lequel il reviendra très certainement lors des prochaines JMJ. Résistance, enfin, à la croissante désagrégation de la famille, car celleci est “une cellule vitale de la société“. Ainsi, a-t-il demandé aux responsables politiques du pays des “mesures législatives“ afin de soutenir les familles “dans leur tâche d’engendrer et d’éduquer les enfants“. Benoît XVI n’a pas pour autant découragé les Croates d’adhérer à l’Union européenne. Au contraire, il espère que ce pays majoritairement catholique y apportera “un témoignage convaincu et un dynamisme entreprenant pour la promotion des valeurs morales qui sont à la racine de la vie sociale et de l’identité du Vieux Continent“. Pascal ANDRÉ
La Pentecôte révèle le cœur du christianisme: il est Parole. Mais pas n’importe quelle parole. Celle que font entendre les apôtres dans les rues de Jérusalem n’est pas abstraite comme tant de paroles religieuses. Elle est vie, feu et souffle. Elle ouvre l’humain à la confiance.
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SPRIT SAINT
Rappelez-vous: nous avions commencé notre parcours de carême avec un goût de cendres... Aujourd’hui, un feu jaillit et embrase nos vies. La fête de la Pentecôte, c’est l’Évangile qui met le feu aux poudres pour une explosion de vie et de joie! Cinquante jours plus tard, Pâques culmine en efflorescence: sur chaque être repose une langue de feu. À un monde rouge de violence et de sang, la Pentecôte oppose le rougeoiement de l’amour! Mais le feu de l’Esprit n’est pas destructeur, au contraire. Tout intérieure, la Pentecôte (ou devrais-je dire les Pentecôtes puisque les évangiles et les Actes des Apôtres nous en livrent de nombreuses) embrase le cœur, le délivre de la peur, ouvre des brèches en dépit du mal et du malheur, ouvre l’humain à la confiance. La Pentecôte révèle le cœur du christianisme: il est Parole. Et cette parole n’est pas en l’air, abstraite comme tant de paroles religieuses, elle habite en chacun et nous donne de nous ouvrir aux autres et à l’Autre. C’est parce que les hommes et les femmes ont tant besoin de parler que la Pentecôte se manifeste extérieurement comme une parole. “À la rumeur qui se langues, comme on dit. Ils ne parlent aurépandait, la foule se rassembla et se cun esperanto, langue artificielle, mais ils trouvait en plein questionnement, car se font entendre par chacun dans sa chacun les entendait parler sa propre propre langue native. Ils ont le don de langue. Déconcertés, émerveillés, ils diparler à tout homme pour que celui-ci ensaient: “Tous ces gens tende une parole le requi parlent ne sont-ils joindre dans sa propre À un monde rouge de violence pas des Galiléens? langue. Il est pourtant Comment se fait-il que et de sang, la Pentecôte oppose difficile de s’entendre le rougeoiement de l’amour ! chacun de nous les enentre humains: dans tende dans sa langue maternelle?” (Ac 2, 6-8) Les disciples, mis en mouvement par le Souffle de la Pentecôte, n’ont pas subitement le don des
OPINIONS
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LE SACREMENT DE CONFIRMATION
DERNIÈRES MINUTES
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La voix de l’Esprit Saint
• Pédophilie : l’Église, en avance ou en retard sur son temps ?
• Ratko Mladic : une arrestation qui arrive à point nommé • Argent sale: la banque du Vatican a été blanchie
LITURGIE
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Dimanche de la Pentecôte Viens, Esprit Saint ! Pénètre le cœur de tes fidèles ! Qu’ils soient brûlés au feu de ton amour ! Jean 20, 19-23
CULTURE
p. 7 • “ Le gamin au vélo” des frères Dardenne: de l’abandon à la bienveillance
les couples, les familles, au boulot, entre voisins, on sait tous qu’on ne se parle pas assez. Or, il suffit de parler pour que beaucoup de diffi-
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cultés et autres sources de conflit s’atténuent ou disparaissent. L’Esprit nous donne ce don: parler pour nous entendre. La Pentecôte fait de nous les agents d’une mission “impossible”: dès que l’on se parle, tout est possible. Surtout l’impossible. Pour ce faire, les chrétiens n’ont pas besoin d’un jargon ou d’une langue technique (voire sacrée). Non plus d’une parole verbeuse, qui s’effiloche sans rien de significatif. Mais une parole simplement humaine où s’éclate la Parole de Dieu! Dominique COLLIN
TOUCHE-MOI AU CŒUR sprit Saint,
connaître l’attente, le projet de Dieu
combien j’ai du mal à Te prier !
sur moi.
Dans le silence ou parfois dans
Esprit de discernement, éclaire mon
l’action, je m’adresse au Père qui
esprit.
m’aime, au Fils qui m’a révélé ce don
Esprit d’amour, touche-moi au cœur
30 ANS DE COMECE
de Dieu, mais trop rarement à Toi, qui
et ma vie prendra sens.
Quand la foi anime le lobbying
Es-tu dans l’imprévu qui me
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Dans cette pensée qui soudain sur-
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Rédaction de ce numéro clôturée le 6 juin 2011 Bureau de dépôt : Charleroi X Agréation N°: P305034 Banque: 833-5318719-79 IBAN BE58 8335 3187 1979 - BIC GKCCBEBB
est l’Amour même.
bouscule ?
git ou mûrit lentement en moi ? Tu es insaisissable... comme le vent ! C’est Toi, pourtant, qui me fais
Revue Prier
Heureux qui ne s’abandonne pas à la peur, mais au souffle de l’Esprit Saint Frère Aloys, prieur de Taizé
OPINIONS
DIMANCHE
DIMAN DIMANCHE
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N°22 - 12 juin 2011
Édito
ON NE PEUT TOUT SE PERMETTRE
DSK, Georges Tron, et maintenant les rumeurs amplifiées par Luc Ferry. La France vit une nouvelle révolution sexuelle. Berlusconi et le roi Carl XVI Gustaf de Suède font aussi la une dans leur pays. Hélas, rien de nouveau, mais aujourd’hui, on supporte de moins en moins ce genre de “frasques”. Après le “Il est interdit d’interdire”, viendra peut-être le “On ne peut pas tout se permettre”. La sexualité n’est pas seulement le lieu des plus beaux sentiments, mais aussi celui des plus grands débordements. À trop avoir banalisé et commercialisé cette dimension importante et si belle de l’existence, on en est arrivé à la réduire à un besoin que l’on peut assouvir rapidement, n’importe comment et avec n’importe qui. Or elle est de l’ordre du désir, ainsi que le rappelle Armand Lequeux dans son dernier ouvrage, au titre éloquent: “Aimer durablement n’est pas plus naturel à l’Homme que la rose au jardin” (DDB/Mols). Après une société puritaine, une société permissive est apparue. Prendrait-on tout à coup conscience de ses limites, grâce notamment aux États-Unis plus sourcilleux sur ces questions? Le présumé dérapage de Strauss-Kahn serait en effet passé plus rapidement aux oubliettes en France, pays où l’on sait
LA QUESTION
RÉACTION
que les “grands” ont souvent une vie sexuelle dévorante, ainsi que le rappelle Dimitri Casali, auteur du “Sexe et pouvoir, les dessous de la vie des chefs” (La Matinière). On savait, mais on souriait. En attendant, cela pouvait aller jusqu’à l’odieux, voire le crime, au sens juridique du terme. Ce mal – osons le mot – ne concerne pas que le monde politique. Rappelons les affaires de pédophilie en Belgique, dans le clergé et ailleurs – la presse en rapporte quasi quotidiennement – et les rumeurs qui circulent à propos du Vatican. Les milieux jeunes sont également touchés. On le sait, l’homme n’est pas que nature, il est aussi culture. Si l’on veut donner sens – individuellement, mais aussi culturellement et socialement – à la sexualité, il faut accepter que celle-ci demande éducation et maîtrise — tout comme d’autres dimensions de notre existence, telle la nourriture ou encore notre caractère. Personne ne veut du retour de l’ordre moral. Il semble pourtant de plus en plus urgent. Mais il ne faudrait pas tomber dans la chasse aux sorcières et multiplier gratuitement les rumeurs. C’est trop facile quand les sensibilités sont à vif. Charles DELHEZ Vos réactions sur edito@dimanche.be
PEDOPHILIE ET ÉGLISE
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e Dr Hadelin Hainaut, pédiatre bien connu à Liège, a été membre des deux commissions mises en place par l’Église, celle dite “Halsberghe” et l’autre dite “Adriaenssens”. Rappelons que la première a démissionné après 10 ans d’activité suite aux difficultés de relation entre certains membres et les autorités ecclésiastiques. Elle a cependant joué un rôle de pionnier dans ce domaine notamment grâce au dévouement et à l’énergie de sa présidente. On peut en dire autant de la seconde.
Un travail de pionnier ?
Le phénomène de la pédophilie est-il récent dans nos sociétés ? Non, bien sûr, mais la prise de conscience commence aux USA dans les années 70. Jusque-là, on ne voyait pas les situations d’enfants maltraités. La prise de conscience de l’importance de l’enfant est en effet assez récente dans l’humanité. Si on avait utilisé les critères d’aujourd’hui, André Gide, le grand écrivain, aurait été certainement condamné. Vers le début des années 80, après quelques procès retentissants aux USA et des publications scientifiques de pédiatres américains, la problématique des abus sexuels sur les enfants et les adolescents fait son apparition. Les pays anglosaxons sont les premiers à tenter une action organisée. En Belgique, et notamment en communauté française, les équipes SOS-Enfants patronnées par l’ONE, déjà actives dans les autres catégories de maltraitances infantiles, prennent en charge activement ce problème. Divers travaux scientifiques permettent de mieux s’occuper de ces enfants et de mieux détecter ces situations. C’est une des avancées de notre époque d’avoir eu le courage de s’attaquer à ce problème qui date de la nuit des temps...
Un phénomène surtout clérical ?
aller. Le vrai pédophile est celui qui n’a de plaisir sexuel qu’avec les enfants, et ce durant toute sa vie. Ce sont des individus plutôt exceptionnels et très dangereux. Mais beaucoup d’abuseurs d’enfants ont une vie sexuelle classique à laquelle ils ajoutent un comportement d’abuseur, qui va du simple toucher au viol en passant par la fréquentation d’images pédophiliques. Il faut aussi faire la différence entre le violeur exceptionnel et le violeur à répétition.
N’a-t-on pas trop focalisé sur l’Église? N’at-elle pas servi de bouc-émissaire?
Dans l’église, la proportion est à peu prêt la même que dans la population masculine, selon certaines enquêtes. On parle de 2,5%. Peu d’études, cependant, sont faites sur le monde clérical. On peut quand même observer que, dans la population civile, 2/3 des enfants abusés sont des filles, tandis que dans la population cléricale, les 2/3 sont des garçons. Les internats confiés aux prêtres et religieux étaient masculins, ce qui explique sans doute les choses. Peut-être aussi certaines personnes en difficulté avec le monde féminin se sont-elles réfugiées dans le célibat et la carrière ecclésiastique. Mais il y a peu d’études scientifiques.
La révélation de l’existence d’abus sexuels perpétrés par des ecclésiastiques a provoqué une réaction importante dans le public. Le fait que des personnes, qui devraient être témoins d’un message de respect de tous les humains et d’attention particulière aux plus faibles et aux petits, soient des abuseurs d’enfants est particulièrement choquant. Mais ne pas rappeler que les abus sexuels sont le plus souvent intrafamiliaux et aussi le fait que parmi les abuseurs d’enfants on retrouve toutes les professions a contribué à faire voir ce drame sous un jour partiellement erroné.
Les abuseurs ont-ils tous un même profil ?
Comment évolue une victime?
Non. D’un coté, il y a ceux qui sont infantilisés et de l’autre, les pervers. Entre les deux, toutes les nuances. Certaines personnes connaissent un glissement affectif. La vie se faisant difficile, leurs fragilités personnelles les conduisent à un laisser-
Cela dépend beaucoup de la façon dont l’enfant sera écouté dans sa famille et aura été protégé et de l’aide qu’il aura reçue de professionnels. Heureusement, bon nombre parviendront à surmonter ces tristes faits, mais en garderont des
cicatrices, certains resteront hantés par l’angoisse, la perte de leur propre estime, quelques-uns malheureusement se percevront toute leur vie comme des victimes inguérissables quels que soient l’effort des professionnels, de l’entourage et parfois même les demandes de pardon et les indemnisations de divers ordres. Dans ce domaine l’intervention du tribunal arbitral prévue par la commission parlementaire aura un travail délicat et complexe. Beaucoup de situations d’abus sont anciennes, bien des abuseurs présumés sont très âgés, certains sont morts. Il faudra de la patience, de l’écoute de la générosité, toutes choses qui on été tentées avec parfois succès par les deux commissions mises en place par l’Église.
L’Église a-t-elle privilégié la protection de l’institution, plutôt que la sécurité et l’écoute des victimes ? Les autorités juridiques sont en train d’enquêter sur ces questions. En attendant les conclusions judiciaires, on peut déjà dire que, comme dans beaucoup d’organisations, de structures, on a parfois, dans l’Église avant les années 90, préféré ne pas trop “voir” ces problèmes. Mais depuis la fin des années 90, l’Église a eu le courage de mettre en route des lieux d’écoute et d’aide pour les victimes. Notons à ce propos qu’aucune autre organisation, privée ou publique, n’a jusqu’à ce jour fait le même effort. Recueilli par Charles DELHEZ
L’amour des ennemis
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ous le titre “Peut-on tout pardonner?“, le journal “Dimanche“ du 29 mai propose un billet sur le pardon. On y présente des réflexions pertinentes pour une série de contextes, comme celui de la victime d’un viol ou celui de la colonisation de la planète par les Occidentaux. L’article insiste sur le fait que pardonner n’implique ni oublier ni dénier. Il reste cependant dans la perspective d’un pardon qu’accorderaient ceux qui ont raison à ceux qui ont tort. Il me paraît utile de compléter ce point de vue par quelques pistes pour une philosophie ou une théologie qui rendraient mieux compte du souffle évangélique relatif au pardon. Selon les traditions chrétiennes, en effet, le pardon est d’abord le refus d’enfermer nos relations dans ce qu’elles ont d’écrasant. Il consiste à reconnaître que, au-delà de ce qui nous blesse, une relation à l’autre et aux autres reste possible. Ce pourrait être le sens du fameux “Aimez vos ennemis“ que prononce Jésus. On peut vivre le pardon même quand on continue à considérer l’autre comme un adversaire, et qu’on le combat. Ainsi, il me semble qu’une approche du pardon gagne en intérêt quand elle comprend une réflexion sur les conflits qui jalonnent l’histoire collective et les relations individuelles. Ces conflits sont l’arrièrefond des nombreuses situations où des gens sont écrasés. Dans les traditions chrétiennes, ce mal est exprimé par une théologie du péché considéré comme ce qui tue et va à l’opposé du Dieu d’amour. Dans cette perspective, la phrase de l’Évangile “Aimez vos ennemis“ me paraît pertinente. Elle suppose que l’on a des ennemis. Aimer ses ennemis, c’est aussi accepter qu’ils n’ont pas tort en tout. Nos ennemis ne sont pas l’incarnation du mal. Le pardon n’est pas quelque chose qu’on offre à quelqu’un qui n’aurait que des torts. Aimer ses ennemis, cela implique qu’on reconnaisse leurs droits, et qu’il ne s’agit pas simplement de “pardonner“. Peut-être s’agit-il de “négocier“ leurs droits. Il ne faut pas, non plus, confondre l’amour des ennemis avec la réconciliation. Celle-ci, pour être authentique, exige, le plus souvent, un travail (psychologique et social). D’ailleurs, les réconciliations restent généralement partielles. Ainsi la signature du traité terminant la guerre civile dans l’ex-Yougoslavie n’est encore qu’un début. Ce n’est pas une mince affaire que de réaliser des réconciliations comme celles entre les partenaires d’un couple, ou entre des Blancs et des Noirs, ou entre des hommes et des femmes, ou entre des riches et des pauvres, etc. Car, avant de parler de réconciliation, il faudra d’abord parler de négociation et de justice. Alors, on pourra peutêtre vivre des célébrations du pardon. Gérard FOUREZ Pour une analyse plus poussée de la question du pardon: “Cette foi-ci”, Gérard Fourez, éditions Mols, 2001.
EXPRESS EXPRESS
TEMPS PRÉSENT
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LE SACREMENT DECONFIRMATION La voix de l’Esprit Saint
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onfirmées en mai dernier, Myrtille et Nathalie avaient pourtant “tourné le dos à Dieu” quelque temps, pour mieux revenir à Lui. Ce sacrement a changé leur vie. D’origine rwandaise, Myrtille, 19 ans, étudie le droit à Louvain-la-Neuve. De son côté, Nathalie, 32 ans, vit en couple, a un petit garçon de 6 ans et a repris des études d’aide-soignante. Toutes deux ont été confirmées avec 5 autres adultes au début du mois de mai dans la paroisse SaintFrançois à Louvain-la-Neuve. Elles ont aussi en commun le fait d’avoir été élevées dans des familles catholiques et pratiquantes, puis d’avoir tourné le dos à Dieu au début de leur adolescence. Un “blocage“ aux causes diverses. Pour Nathalie, ce fut suite à un changement d’école dans laquelle elle n’a pas trouvé un groupe d’élèves avec qui elle aurait pu partager et approfondir sa foi. Tandis que Myrtille met sa “rébellion religieuse” sur le compte des absences répétées d’un papa qui devait partir pour de longues périodes au Rwanda. Mais comme le dit Nathalie, “Le Seigneur va toujours chercher ses brebis…” Pour elle, cela a pris un peu de temps. Après un parcours de vie un peu chaotique, c’est la prière qui l’a conduite à demander la confirmation de son baptême, après avoir mûri la question pendant une bonne paire d’années. “Je venais souvent prier à l’église et c’est en parlant avec d’autres personnes que je croisais à ces occasions que cette envie d’être confirmée s’est dessinée“, explique cette maman qui rend grâce au Seigneur de l’avoir aidée à traverser des périodes de dépression. “Il suffit qu’on l’appelle et il vient“, affirme-t-elle. Fille de théologien, Myrtille a renoué de son côté en commençant à s’intéresser à la Bible, à approfondir son message. Et l‘idée de la confirmation lui a été suggérée par un petit
cousin qui recevait lui-même ce sacrement. Le “déclic” s’est produit à l’occasion d’une autre confirmation chez des amis. “Les paroles du prêtre m’avaient touchée. J’ai ensuite discuté avec lui pour envisager à mon tour d’être confirmée. Mais je ne voulais pas faire cela toute seule. Le fait d’avoir trouvé ce groupe à Louvain-la-Neuve m’a complètement décidée“. Quels souvenirs gardent-elles de ce jour de confirmation? Myrtille était un peu stressée. “Je me sentais investie d’une mission!“ dit-elle dans un grand sourire. L’imposition des mains et le fait d’avoir pu donner elle-même la communion l’ont beaucoup marquée. Nathalie avait peut-être moins le trac, mais pour elle aussi, le geste de l’évêque fut un moment très fort. “Quand ses mains se sont placées sur ma tête, il s’est passé quelque chose.“ Mais son esprit perfectionniste l’oblige à reconnaître qu’elle aurait aimé avoir encore davantage! Elle garde aussi en mémoire ces heures précédant la cérémonie où tante et grand-mère lui ont porté une attention toute particulière en l’aidant à se préparer, comme on le ferait pour une future mariée. Ainsi que les jolis chants de la cérémonie. Et maintenant? Ce sacrement a en tous les cas réellement changé leur vie. “J’ai trouvé de la sérénité, je me sens davantage en paix avec moi-même“, confie Nathalie qui a le sentiment désormais d’appartenir à une communauté. “J’ai vraiment été touchée par les marques de sympathie et par les félicitations de mon entourage. Or, ce que je reçois, je le donne tout de suite“. Pour Myrtille, cette confirmation a plutôt agi comme une règle de conduite: être digne du Seigneur. “Désormais, je ne mens plus!” s’exclame-t-elle. Elle dit aussi prêter davantage d’attentions à son entourage, s’investir dans des associations
Après sa confirmation, Myrtille s’est sentie investie d’une mission. Pour Nathalie (à droite), ce sacrement a apporté de la sérénité.
comme Oxfam, Amnesty International… et venir de temps en temps à la messe! “De ce côté-là aussi il y a du mieux!“ reconnaît-elle tout en expliquant qu’elle se sent plus proche des gens que de l’Église en tant qu’institution. Bref, Myrtille n’aborde plus la vie de la même manière. “Comme l’a dit l’évêque, je suis partie en mission!“ Son enthousiasme fait plaisir à voir et semble communicatif. Pour preuve, quelques jours après sa confirmation, elle a proposé de dire le bénédicité aux 7 autres étudiants qui kotent avec elle. À sa grande surprise, dans ce kot qui n’est pourtant pas estampillé “chrétien”, tout le monde a suivi. De bon augure pour le grand projet sur lequel elle travaille, et qui pourrait continuer l’œuvre de son père. Mais ça, c’est une autre histoire… Pierre GRANIER
Une jeune femme en chemin…
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rystyna Sobieski a 26 ans et dans deux semaines, elle va, enfin, recevoir le sacrement de confirmation. Elle nous a raconté le long cheminement qui l’a amenée jusque-là. Le chemin de foi de Krystyna est intimement lié à un lieu, des témoignages et des rencontres. Ce lieu, c’est La Viale en Lozère. La Viale ? C’est quoi ? À l’origine, le nom d’un tout petit hameau, en ruines, perdu dans un coin de désert dans les Cévennes, découvert par des jeunes. Aujourd’hui le hameau, étant reconstruit, “La Viale” désigne aujourd’hui une Communion de Vie ou on peut découvrir et aimer la Vie en Christ*.
Une promesse d’adolescente C’est dans cet endroit, un peu à part que Krystyna a pris la décision d’être confirmée. Vers 14 ans, à l’âge où les jeunes chrétiens la recoivent, Krystyna n’avait pas beaucoup d’intérêt pour la religion. Ses parents lui laissèrent le choix. Elle préféra attendre. Pourtant, c’est à la même époque qu’elle découvre La Viale le temps d’un été. Elle se souvient encore avoir dit: “Un jour je serai permanente ici!” Chaque été, avec des amis, elle y retournait. Pourtant, pendant l’année scolaire, elle ne passait pas beaucoup de temps à la messe. Les sorties, les copains et copines, les soirées un peu trop arrosées l’attiraient bien plus. Mais dans le fond de son
cœur, La Viale illuminait ses moments de cafard comme une bougie dans la nuit. Le père de Krystyna est d’origine polonaise, c’est pourquoi après sa rhéto elle se rend pendant un an dans le pays de ses ancêtres. Là, elle vivait dans une famille très pieuse et qui a un grand respect pour l’Église, ses sacrements, la richesse de ses textes. Pourtant, une fois de retour en Belgique, elle entame des études de romanes, s’installe dans un kot-à-projet et retrouve ses anciennes habitudes: les sorties, les copains et copines, les soirées trop arrosées. Le sacrement, un témoignage L’été qui a précédé sa dernière année d’étude, elle retourne à La Viale. Le temps de l’enfance et de l’insouciance était loin derrière elle. Elle découvre alors ce qu’elle n’avait pas encore vu; La Viale est un peu plus qu’un bel endroit où rencontrer d’autres jeunes, c’est un lieu où elle peut se reposer, rencontrer des adultes qui ont déposé leurs vies en Dieu et, à sa grande joie, leurs poser un tas de questions! Krystyna est animée d’une grande curiosité, cet été-là. Elle a un grand besoin de découvrir qui est Dieu pour elle et quelle est la place qu’elle lui donne dans sa vie quotidienne. Elle veut aussi en savoir plus sur
le sacrement de réconciliation, ce qu’il signifie. Elle demande à un prêtre de lui donner quelques explications. Lors de ces rencontres, elle a beaucoup pleuré. Elle a compris qu’elle avait toujours cru en Dieu, mais qu’elle s’en était trop souvent éloignée. Elle voulait rester à La Viale, ne pas finir ses études et devenir permanente.
Le prêtre à son écoute lui conseille le contraire. Quel dommage de ne pas terminer ses études. Pourtant, une fois son diplôme en poche, elle y est revenue. Elle a alors passé plus de 9 mois dans cet endroit qu’elle aime tant. C’est là qu’elle a décidé de demander le sacrement de confirmation et c’est un des permanents qui sera son parrain. Un besoin de rendre sa foi concrète, officielle, de l’exprimer devant ses proches. Il est parfois si difficile de parler de tout ça. Cette confirmation, le 11 juin prochain, ce sera un témoignage. Et après? Krystyna ne sait pas encore. Elle travaille désormais à la pastorale des jeunes à Namur et suit une formation en théologie. Elle est heureuse de s’être installée dans la communauté de La Viale Europe où elle a retrouvé le même esprit qu’en Lozère. Elle sait cependant que la confirmation est une étape importante dans sa vie, une étape qu’elle attend depuis longtemps et dont elle se réjouit! AdL *Pour en savoir plus sur La communauté de Vie “La Viale“: http://laviale.be ou (0)2-640.79.67 ou lavialeeurope @laviale.be
Une nouvelle Pentecôte L’Église nous fait naître à la vie de Dieu par le baptême. Par la confirmation, nous y devenons actifs et entreprenants au souffle de l’Esprit, tout comme les apôtres le jour de la Pentecôte. Le sacrement de confirmation ne peut donc être envisagé indépendamment des deux autres sacrements de l’initiation chrétienne que sont le baptême et l’eucharistie. Ils étaient d’ailleurs célébrés ensemble durant les premiers siècles de l’Église, au terme d’une longue préparation. Une habitude que seuls les chrétiens d’Orient ont conservée. En Occident, par contre, les trois étapes de cette célébration ont peu à peu été séparées dans le temps et l’ordre de leur réception s’est parfois trouvé modifié. Ainsi, aujourd’hui, la confirmation (qu’il ne faut pas confondre avec la Profession de foi) est-elle reçue la plupart du temps après la première communion et souvent longtemps après le baptême. L’Église latine estime en effet qu’il faut avoir atteint “l’âge de la discrétion” (âge de raison) pour pouvoir le recevoir. Le rite de la confirmation comporte d’abord une imposition des mains sur tous les confirmands, puis une onction de saint chrême sur le front de chacun. En principe, le ministre du sacrement est l’évêque, qui jouit de la plénitude de l’Esprit Saint, reçue à l’ordination épiscopale, mais il peut déléguer un ou plusieurs prêtres pour célébrer à sa place la confirmation. (P. A.)
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BELGIQUE
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BE.WELCOME#2 Mieux comprendre pour mieux se comprendre omme la plupart des pays développés, la Belgique entretient avec sa population immigrée des relations ambiguës, où l’imaginaire et le fantasmatique l’emportent souvent sur la réalité des faits. C’est pour nous aider à mieux comprendre ces hommes et ces femmes qui ont parfois tout quitté pour s’installer chez nous que l’Atomium de Bruxelles a décidé de leur consacrer une nouvelle exposition. Vu le vif succès rencontré en 2010 par l’exposition “be.WELCOME” consacrée à l’immigration en Belgique, l’Atomium et le Musée de l’Europe ont décidé d’en proposer, cette année, une version totalement revisitée, axée sur la question de l’enracinement et de l’intégration. En effet, si la première édition interrogeait les immigrants et privilégiait l’expérience du voyage et de la découverte d’une patrie nouvelle, celle-ci donne la parole à leurs enfants et s’intéresse en priorité aux promesses et aux ratés de l’intégration sur place. Et cela, sans candeur ni faux semblant. En fait, l’objectif de cette initiative est double. “Pour la population d’accueil, il s’agit d’avoir une vision moins caricaturale des immigrés, à la fois comme collectif – ils font partie intégrante et irréversible du tissu social de ce pays, qu’ils ont contribué puissamment à façonner – et, peut-être surtout, comme individus – derrière les statistiques, il y a des hommes, des femmes et des enfants qui ont un droit inaliénable à poursuivre le rêve de tout un chacun à une vie décente. Pour la population immigrée, il s’agit de trouver une place dans la mémoire collective et l’histoire de la nation.“ Témoignages et interactivité Comme l’an dernier, les organisateurs ont choisi de privilégier les témoignages et de provo-
quer l’interrogation, l’étonnement chez le visiteur, notamment grâce à des installations interactives. Ainsi, afin de lui faire ressentir l’angoisse que peut vivre l‘immigrant lorsqu’il arrive dans notre pays, ont-ils installé des guichets comme ceux que l’on trouve dans l’administration publique. À l’aide d’écrans tactiles, le visiteur doit répondre aux multiples questions du fonctionnaire et déterminer quels sont les documents nécessaires pour obtenir un permis de séjour. Le tout dans un temps imparti. Une grande carte du monde interactive a également été aménagée dans la première salle. Chaque fois que le visiteur touche un visage sur le petit écran tactile placé devant lui, il déclenche un flux d’informations (photos, films, données objectives sur le pays d’origine…) et peut entendre le témoin expliquer pourquoi il est venu en Belgique ou pourquoi ses parents y ont immigré, quelles ont été leurs premières impressions en arrivant ici, comment ils vivent, etc. Enfin, l’escalator a été transformé en sas d’immersion sensorielle: au cours de la montée (qui dure un peu plus d’une minute), les visiteurs entendent les témoins prononcer des mots dans leur langue d’origine, des bruits de vie.
© www.atomium.be - SABAM 2011 - Axel ADDINGTON
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Une réalité complexe Quant au thème de l’intégration, le plus important de l’exposition, il est abordé à travers une série de reportages réalisés pour l’occasion, ainsi qu’un questionnaire s’adressant directement aux visiteurs – Êtesvous favorables à l’instauration de quotas communautaires dans les classes? Quel pourcentage d’élèves d’origine différente de la vôtre estimez-vous souhaitable dans la classe de votre enfant? Etc. – et dont les résultats apparaissent directement sur un grand écran, ce qui leur permet de savoir où ils se situent par rapport à l’opinion publique.
Des artistes ont également été invités à donner leur point de vue sur cette problématique. Parmi les nombreuses œuvres qui ponctuent cette exposition, la “lessive raciale” de Samuel Rousseau est particulièrement interpellante. L’artiste a effectivement inséré dans une machine à laver une vidéo qui illustre un dilemme courant pour les migrants: laisseront-ils les couleurs de leur identité disparaître dans la grande lessiveuse qu’est la société ou doiventils les préserver pour maintenir leur identité culturelle? Le visage derrière le hublot, qui passe du blanc au noir et puis, du noir au blanc, symbolise cette double identité à laquelle les migrants sont confrontés au quotidien et qui souvent les déchire.
DR DENIS MUKWEGE L
e 24 mai dernier, Dr Denis Mukwege, gynécologue et directeur de l’hôpital de Panzi, à Bukavu, dans l’Est de la République démocratique du Congo, s’est vu décerner le Prix International Roi Baudouin pour le Développement. Une récompense méritée pour cet homme qui, par son action, a permis de restaurer la dignité de milliers de femmes victimes de violences sexuelles dans son pays.
wege et son équipe ont soigné plus de 30.000 victimes au cours des dix dernières années. Ce médecin ne se contente toutefois pas de rendre une dignité à ces femmes. Constatant que rien n’est fait pour traquer et arrêter leurs violeurs, il interpelle également sans relâche les responsables politiques afin que ceux-ci assurent une meilleure protection des femmes dans cette région où la terreur et la peur détruisent jusqu’à l’essence de la société. Dans cette région qui regorge de matières premières précieuses, il pointe également du doigt tous ceux qui profitent en toute impunité de cet état de “nonguerre/non-paix“ et demande que la communauté internationale assure un véritable contrôle des filières d’approvisionnement en matières premières.
Pascal ANDRÉ “be.WELCOME#2”, jusqu’au 9 décembre 2011, à l’Atomium(squaredel’Atomium–1020Bruxelles).Tous les jours, de 10h à 18h. Info: 02/475.47.77 – info@atomium.be–www.atomium.be/bewelcome2.
Un anniversaire pour Clerlande
Lauréat du Prix Roi Baudouin
“Je préférerais être un médecin anonyme que d’être reconnu dans le monde pour une situation à laquelle le monde ne veut pas mettre fin, d’être reconnu parce que j’essaie de réparer les conséquences terribles de la bêtise humaine et de lutter contre une telle tragédie.“ C’est en ces termes empreints d’humilité que s’est exprimé le Dr Denis Mukwege, après avoir reçu ce prix d’une valeur de 150.000 euros des mains du Dr Peter Piot, le président de la Fondation Roi Baudouin. Cela fait des années, en effet, que ce gynécologue congolais accueille et répare, à l’hôpital de Panzi, des femmes brisées par le viol. Non seulement, il reconstruit leur appareil génital – ce qui nécessite une formation très spécifique –, mais il s’inquiète également de leur suivi psychologique et de leur réinsertion sociale. Selon la Fondation Roi Baudouin, le Dr Muk-
Particulièrement adaptée aux jeunes, l’exposition “be.WELCOME#2” vise donc essentiellement à prendre des instantanés de la réalité migratoire d’aujourd’hui, sans pour autant faire l’impasse sur l’histoire de ce phénomène dans notre pays. À ce titre, elle pourrait constituer le socle d’une future cité de l’histoire sur l’immigration.
Si son action lui a déjà valu de nombreuses reconnaissances internationales, dont le prix Olof Palme et le prix des droits de l’homme des Nations Unies, le prix Roi Baudouin revêt à ses yeux une importance particulière, du fait des liens profonds qui unissent son pays au nôtre depuis tant d’années. “Il faut qu’en Belgique aussi, les citoyens fassent savoir aux politiques que ce qui se passe est inacceptable, intolérable“, a-til déclaré dans une interview accordée au “Soir”. “Le droit international prévoit la protection des civils. Pourquoi ce droit est-il valable pour les Libyens, et pas pour les populations du Kivu? Nous ne pouvons rester silencieux devant une injustice si grave. Détruire les femmes, c’est détruire la vie.“ P. A.
Le monastère de Clerlande va bientôt fêter les 40 ans de présence des moines bénédictins sur le site d’Ottignies. En effet, c’est en juillet 1971 que les premiers moines viennent s’installer à quelques pas de l’université de Louvain-la-Neuve. Clerlande est une fondation de l’abbaye de Saint-André de Zevenkerken, près de Bruges. Suite aux évènements linguistiques, suite aussi au Concile Vatican II, l’implantation en terre wallonne et dans un plus petit monastère que celui de Flandre, devient effective pour quelques moines. Aujourd’hui, ils sont une vingtaine à vivre au monastère, sous la direction de leur prieur. Le visiteur qui découvre Clerlande pour la première fois
sera frappé par son intégration dans la nature. Les longues toitures d’ardoise épousent les pentes du terrain boisé et les murs de brique s’insèrent parfaitement dans cet environnement préservé. Cette géniale conception architecturale, les moines la doivent à l’architecte Jean Cosse, en collaboration avec le frère Debuyst de Clerlande. Durant le week-end de Pentecôte, du 11 au 13 juin, les 40 ans de présence bénédictine à Clerlande feront l’objet d’une exposition au sein même du monastère brabançon. S.B. Plus d’info sur www.clerlande.be. Le téléphone: 010/42.18.36.
L’Asbl l’Arche à Bruxelles recherche des volontaires L’Arche, association à but non lucratif qui a pour objectif de mettre en place des lieux d’accueil pour des personnes limitées dans leurs capacités intellectuelles et de leur offrir une meilleure intégration sociale, recherche entre 8 et 20 volontaires pour minimum 6 mois: du 6 septembre 2011 à septembre 2012. Les volontaires devront être âgés entre 18 et 30 ans et seront chargés
de l’accompagnement des personnes dans la vie quotidienne: se laver, préparer les repas, faire des activités extérieures, etc. Parallèlement à cela, les volontaires disposeront de 140 € par mois pour une période de 12 mois. Personne à contacter: JeanPierre Aussems, mail : arche. aussems@skynet.be, tél.: 02/64.81.710 ou site internet: www.larche.be
EXPRESS EXPRESS
MONDE
N°22 - 12 juin 2011
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30 ANS DE COMECE F
Quand la foi anime le lobbying
in 2010, la Commission des conférences épiscopales de l’Union Européenne (COMECE) fêtait ses 30 ans d’existence. Au milieu des milliers de “lobbies” en tous genres qui gravitent à Bruxelles, cette organisation fait entendre la voix de l’Église catholique dans le cadre d’un dialogue, désormais institutionnalisé, avec les représentants de l’Europe.
ter encore ?’ Et c’est en puisant dans sa foi que Robert Schuman, chrétien engagé et principal artisan de cette Europe, a trouvé le courage de proposer le pardon et la réconciliation à son homologue allemand, le Chancelier Adenauer. Or, c’est de cette réconciliation qu’est née l’Union européenne avec ses 27 pays”, explique Johanna Touzel, porte-parole de la COMECE.
De nos jours, la très grande majorité des lois votées en Belgique sont des transpositions en droit national de textes votés au niveau européen. Si le dernier mot revient aux députés, l’élaboration de ces textes est le résultat d’un long processus dans lequel le travail de ceux que l’on appelle les “lobbies” (au sens large du terme) tient une place de choix. Dans ce travail préalable, l’Église catholique fait entendre sa voix via la COMECE. Créée en 1980, quelques mois après la première élection au suffrage universel direct du Parlement européen, cette structure a succédé au Service catholique européen d’informa-tion pastorale (SIPECA). Elle compte actuellement 24 évêques, délégués par les conférences épiscopales de l’Union Européenne (pour la Belgique il s’agit de Mgr Kockerols) plus deux autres évêques (croate et suisse) à titre d’observateurs. Son secrétariat permanent est installé au cœur du quartier européen à Bruxelles, et occupe 12 salariés, essentiellement des juristes et des conseillers politiques. La présence d’une telle organisation est tout à fait légitime dans la mesure où l’Église catholique a encouragé dès le départ l’aventure européenne. “Dans son message de Noël 1953, Pie XII avait même exhorté à l’action les hommes politiques chrétiens: ‘Pourquoi hési-
Instrument de liaison entre les Conférences épiscopales et l’Union européenne (UE), la COMECE a surtout vu son rôle valorisé à la suite de la chute du mur de Berlin. L’événement obligea en effet l’Europe à repenser son identité et le sens de sa construction. Catholique pratiquant, Jacques Delors (président de la Commission européenne pendant 10 ans, de 1985 à 1994) appela alors les Églises à prendre part aux débats dans le cadre de l’initiative “une âme pour l’Europe”. Suivirent ensuite les “séminaires de dialogue” avec la Commission. Puis, alors que se préparait activement l’entrée des anciens pays du “bloc de l’Est” dans l’UE, c’est Romano Prodi (1999-2004) qui fera un pas supplémentaire en proposant d’instituer des réunions annuelles avec les représentants des religions monothéistes. La première aura lieu en 2005 avec le seul Président de la Commission (José Barroso à l’époque). Depuis 2007, le président du Parlement européen et du Conseil européen se joignent également à cette rencontre. Restait donc à “inscrire dans le marbre” ce rôle actif de l’Église. À défaut de Constitution européenne avec référence aux racines chrétiennes, c’est dans le traité de Lisbonne (signé en 2007) que l’UE va le faire. Plus précisément dans l’article 17: “Reconnaissant leur identité et
Une Église reconnue
Herman Van Rompuy, Président du Conseil européen, Jerzy Buzek, Président du Parlement européen, et José Manuel Barroso, Président de la Commission européenne, entourent Mgr van Luyn, Président de la COMECE, à l’occasion de la rencontre annuelle des représentants religieux. (de gauche à droite)
leur contribution spécifique, l’Union maintient un dialogue ouvert, transparent et régulier avec ces Églises…” Pour la première fois, le mot “Église” apparaît donc officiellement dans le droit primaire de l’Union européenne, et n’est plus “dilué“ parmi les ONG ou autres “membres de la société civile”. Cette reconnaissance ne peut que faciliter un dialogue décrispé entre foi et politique. Désormais clairement reconnue avec sa propre identité, l’Église peut ainsi faire résonner tant sa doctrine sociale que ses points de vue éthiques auprès du pouvoir politique européen. Et tenter d’orienter les décisions de ce dernier, ainsi que tant d’autres le font en divers sens. Le travail ne manque pas. Depuis
l’automne 2010, la COMECE est notamment intervenue dans la lutte contre la pauvreté en proposant 14 recommandations politiques pour l’éradiquer. Elle s’est aussi engagée aux côtés des syndicats européens pour protéger le dimanche en tant que jour hebdomadaire de repos. Le lancement de cette campagne aura d’ailleurs lieu le 20 juin prochain. Enfin, en matière de liberté religieuse, la COMECE a publié un mémorandum avec 11 recommandations politiques adressées aux diplomates et députés européens. Pierre GRANIER Sources: Pastoralia (Mai 2011) et www.comece.eu
LE TOU R DU MON DE E N B R E F DES DIOCÈSES GRECS au bord de la faillite La situation financière de l’Église en Grèce s’avère de plus en plus périlleuse du fait du nouveau plan d’austérité que va imposer le gouvernement afin de résoudre la crise financière et économique dans laquelle le pays est plongé depuis plus d’un an. “La diminution de moitié des salaires et pensions pourrait mettre l’Église de Grèce dans une situation financière critique“, a déclaré le métropolite Seraphim du Pirée. Il affirme que plusieurs diocèses risquent de se trouver en état de cessation de paiement et dans l’incapacité d’assurer leurs frais courants, ou encore de mener à bien leurs programmes sociaux. C’est le cas notamment pour plusieurs diocèses de l’Église de Crète, qui cherchent une aide de trois à quatre millions d’euros pour assurer les dépenses courantes, et un million d’euros pour les programmes caritatifs et éducatifs en cours. (CtB)
IRLANDE – Les catholiques boudent leurs paroisses. La pratique dominicale chez les catholiques de Dublin est tombée à 18%, mais pas seulement à cause des scandales sexuels, a expliqué l’archevêque de la capitale irlandaise. Pour lui, cette baisse est essentiellement due à la façon dont est assurée la transmission de la foi. BURKINA FASO – Un évêque poussé à la démission. L’évêque de Koudougou, Mgr Basile Tapsoba, a été contraint de quitter ses fonctions. Selon des sources vaticanes, on lui reprocherait son incapacité à gérer le diocèse dont il avait la charge depuis 1984. PAYS-BAS – Des propos scandaleux au sujet de la pédophilie. Le 23 mai dernier, l’Ordre salésien a décidé de limoger son responsable aux Pays-Bas, le père Herman Spronck, et de sanctionner le père Van B., 73 ans, tous deux ayant défendu publiquement la pédophilie.
KENYA – L’État veut reprendre à l’Église catholique ses écoles privées. Les évêques catholiques du Kenya se sont déclarés opposés à la volonté de l’État d’exclure l’Église du système éducatif et du domaine hydraulique. Ils estiment que ce projet mettrait gravement en péril, “la formation morale et humaine“ des futurs dirigeants du pays et rappellent que l’Église catholique a toujours été au service de la population, en particulier des pauvres, dans le domaine de l’éducation. (CtB)
SUISSE – Une initiative pro-minarets. Le Conseil central islamique suisse (CCIS) veut lever l’interdiction des minarets fraîchement votée en Suisse. Pour ce faire, il doit récolter les 100.000 signatures nécessaires au dépôt d’une initiative populaire. Le CCIS partira donc à la recherche de signatures après les élections fédérales de l’automne. Les croyants seront aussi sollicités financièrement dans les mosquées.
UNE ABBAYE ROMAINE fermée par Benoît XVI Benoît XVI vient de faire fermer l’abbaye Santa Croce in Gerusalemme, située près de Sainte-Marie Majeure à Rome. Présents dans la basilique depuis cinq siècles, les moines cisterciens qui l’occupaient ont été envoyés dans des couvents italiens. Officiellement, il a été reproché à cette communauté des détournements de la liturgie et des problèmes de gestion. Mais officieusement, selon “La Stampa“ et “Il foglio“, le Vatican a réagi en raison des mondanités et des mœurs légères qui y régnaient, au détriment de la spiritualité. Une danseuse de lap-dance (sorte de danse érotique) devenue nonne s’y serait notamment produite.
LE BRUIT DES CLOCHES perturbant pour le sommeil Le bruit des cloches des églises est plus perturbant pour le sommeil qu’on ne l’avait imaginé jusqu’à présent. C’est ce qui ressort d’une étude de l’EPFZ et de l’Empa réalisée dans le canton de Zurich en Suisse, auprès de 27 personnes habitant à proximité d’une église. Actuellement, les autorités et les tribunaux estiment qu’une personne est réveillée par le bruit des cloches seulement à partir de 60 décibels. L’étude zurichoise montre que le sommeil est déjà perturbé avec un volume sonore bien inférieur. Les chercheurs n’ont pas pu établir une limite exacte, mais ils ont constaté que le sommeil est perturbé dès qu’on dépasse un niveau sonore supérieur au bruit de fond. Pour eux, il suffirait de réduire le bruit des cloches de 5 décibels pour diminuer de 90% le nombre de personnes qui se réveillent au moins une fois pendant la nuit.
CHINE Une nouvelle ordination illégitime
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n nouvel évêque chinois pourrait être prochainement ordonné sans l’aval du Vatican. Une possibilité qui inquiète grandement Benoît XV I. Depuis quelques mois, les relations entre Pékin et le Saint-Siège ne cessent de se dégrader. Selon l’Association patriotique catholique de Chine, le père Joseph Shen Guo’an (notre photo) pourrait bien devenir le futur évêque de Wuhan, capitale de la province du Hubei. Officiellement, sa candidature est toujours à l’étude, mais il semble que les jeux soient faits depuis longtemps. Selon l’agence Asianews, son ordination est effectivement prévue pour le 9 juin prochain. Une situation qui inquiète grandement le pape, a confié
le secrétaire de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples, d’autant plus qu’en novembre dernier, un évêque officiel avait déjà été ordonné à Chengde, sans avoir reçu son aval. Pour les autorités communistes, le Vatican n’a, de fait, pas à intervenir dans le processus d’élection et d’ordination des évêques en Chine. Les relations entre Pékin et le SaintSiège risquent donc de se dégrader encore un peu plus dans les prochains jours. Le 18 mai dernier, Benoît XVI avait d’ailleurs exhorté les catholiques du monde entier à prier pour que les évêques chinois refusent d’emprunter le chemin de la séparation avec Rome, en dépit de la pression exercée par les autorités communistes. “À eux, aux prêtres et à tous les catholiques qui rencontrent des difficultés dans la profes-
sion libre de leur foi, nous exprimons notre proximité“, avait-il déclaré. Depuis 1957, les 5,7 millions de catholiques que compte le pays sont effectivement partagés entre une Église officielle, dont le clergé dépend des autorités, et une Église dite “souterraine”, tirant sa légitimité de l’obéissance au pape, mais dont les fidèles se disent persécutés. Pascal ANDRÉ
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DERNIÈRES MINUTES
N°22 - 12 juin 2011
SERBIE
IMMIGRATION Une inhospitalité incompréhensible
L
e 26 mai dernier, l’ancien général des Serbes de Bosnie Ratko Mladic a été arrêté et transféré devant le TPIY (Tribunal Pénal International pour l’ex-Yougoslavie). Il s’agissait là du dernier grand acteur du conflit yougoslave à être recherché pour crimes de guerre par la communauté internationale. Mais le moment “choisi” pour cette arrestation ne reflète-t-il pas des enjeux plus politiques que moraux?
D
ans un article publié sur le site de la Fondation Oasis, vouée à la promotion de la connaissance réciproque et la rencontre entre chrétiens et musulmans, l’archevêque de Tunis, Mgr Maroun Lahham, fait part de son incompréhension face à l’inhospitalité des Européens après la crise tunisienne et libyenne. “Cela ne s’était jamais vu depuis que la Tunisie est Tunisie et la Libye la Libye“, écrit Mgr Lahham. “La Tunisie ne s’était pas encore relevée de son Tsunami politique et social, que la Libye voisine est entrée dans une rébellion armée que personne ne prévoyait. Et comme il y a des millions d’étrangers qui travaillent dans tous les domaines en Libye, on a assisté à un exode de masse vers la Tunisie et l’Égypte.“ Ainsi, entre 250.000 et 300.000 personnes ont-elles passé la frontière tunisolibyenne. Certaines d’entre elles ont pu être rapatriées assez rapidement dans leur pays, mais d’autres attendent toujours, surtout les Nigérians, les Somaliens et les Érythréens. “Nous avons assisté à des scènes formidables de solidarité et d’accueil“, poursuit l’archevêque de Tunis. “Au début, l’accueil était spontané. Les habitants des villages près de la frontière portaient de quoi manger et boire. Ensuite, les ONG ont rejoint le mouvement (…). On a fini par avoir des tentes pour tout le monde et la frontière tuniso-libyenne est devenue un lieu de passage pour ceux qui rentrent dans leurs pays et un lieu de résidence pour ceux qui attendent que la tempête passe pour revenir travailler en Libye, comme avant.“
RATKO MLADIC
Ses parents étaient serbes. Ils vivaient en Bosnie-Herzégovine, alors incorporée dans l’”État indépendant de Croatie” allié à Hitler et dirigé par les sinistres Oustachis. Trois ans après sa naissance en 1942, ce sont ces mêmes Oustachis qui assassinent son père, un résistant communiste partisan de Tito. Est-ce là l’une des raisons principales de la haine qu’éprouvera toujours Ratko Mladic envers les Croates, et du nationalisme serbe qui l’habitera toute sa vie? On peut raisonnablement penser que oui… Son parcours fut d’abord brillant. Sorti de l’Académie des officiers de la République fédérale de Yougoslavie en 1965, il effectue au sein de l’armée yougoslave une carrière qui le verra grimper rapidement dans la hiérarchie militaire. En 1991, à la veille de l’implosion yougoslave et du déclenchement de la guerre civile, il a atteint le grade de colonel. C’est d’abord dans la Krajina, une région de Croatie peuplée majoritairement de Serbes, qu’il s’illustrera par ses faits d’armes. Une longue cavale Mais en avril 1992, muté à Sarajevo en tant que général, Mladic voit son destin prendre une tournure décisive… et dévoile enfin son vrai visage. Pendant trois ans en effet, ce partisan d’une “grande Serbie” dirigera le terrible siège de Sarajevo défendu par les forces croato-musulmanes au prix de milliers de morts. C’est cependant vers le 12 juillet 1995 que ce brutal chef de guerre entre définitivement – et tragiquement – dans l’Histoire en orchestrant le “massacre de Srebrenica”: près de 8.100 musulmans y laisseront la vie. Après la défaite finale des Bosno-serbes quelques mois plus tard, Mladic est contraint de commencer une longue cavale. Jusqu’en
Une arrestation à point nommé
2000, il sera certes protégé par le régime serbe de Milosevic. Mais l’Histoire est en marche. Et une fois le “tyran de Belgrade” renversé et remplacé par des dirigeants démocratiques, l’ex-chef militaire des Serbes de Bosnie devra entrer définitivement dans la clandestinité. Il aurait selon certains été “couvert” jusqu’en 2002 par des militaires serbes. Après quoi, on perd sa trace… Mladic “vendu”? Entre-temps, les nationalistes serbes ont cédé la place à Belgrade à des pragmatiques soucieux avant tout de redresser la situation socioéconomique de la Serbie par le biais de son intégration à l’Union européenne. Mais cette dernière pose pour cela une série de conditions préalables, parmi lesquelles l’arrestation des criminels de guerre serbes au premier rang desquels figure Ratko Mladic. Pris en étau entre les exigences de la communauté internationale et les pressions de la frange nationaliste de sa
propre population, le pouvoir serbe renâcle, hésite, temporise. Et cela jusqu’au 26 mai dernier, à l’aube duquel la police serbe arrête finalement le “bourreau des Balkans” dans un petit village où il vivait apparemment au vu et au su de beaucoup de gens. Or l’évènement intervient précisément au moment où le Procureur belge du TPIY, Serge Brammertz, s’apprêtait à remettre au Conseil de sécurité de l’ONU un rapport défavorable sur la coopération des autorités serbes avec la justice internationale… mais également quelques jours avant l’arrivée à Belgrade de la haute représentante européenne Catherine Ashton, qui devait discuter des obstacles mis par les dirigeants serbes à l’adhésion de leur pays à l’Union européenne! Dès lors, le président serbe Boris Tadic a-t-il “vendu” Mladic en échange d’une promesse d’accession de la Serbie à l’Eldorado européen? Poser la question, c’est un peu y répondre… Louis MATHOUX
Des jeunes sans travail “Tout ceci s’est passé alors que des milliers de Tunisiens sont arrivés à Lampedusa, avec toutes les problématiques que cela a causées“, explique Mgr Lahham. “Je ne parle pas de la dimension juridique ou politique de ce phénomène, ce n’est pas de ma compétence. Mais je parle de la dimension humaine. Ce sont des jeunes au chômage (19% de chômage avant la révolution). Le tourisme occupait 450.000 jeunes qui se sont retrouvés du jour au lendemain sans travail, le contrôle des frontières s’était affaibli à cause de la situation politique et sécuritaire dans les grandes villes.“ “J’essaie de me mettre dans la mentalité d’un Tunisien: 20.000 Tunisiens sont arrivés dans une Europe, en crise peut être, mais riche tout de même, et ils sont mal reçus, alors que plus de 200.000 étrangers (dix fois plus) sont arrivés dans une Tunisie, pas aussi riche que l’Europe, mais surtout qui sort d’une grave crise politique, et les Tunisiens les ont reçus les bras ouverts, leur ont ouvert leurs maisons, leur écoles, et ont partagé avec eux leur pain quotidien. Vu de la rive sud de la Méditerranée, où l’hospitalité est à la fois une valeur et un devoir, c’est incompréhensible… tout simplement“, conclut-il. CathoBel
L’ÉGALITÉ DES DROITS
ARGENT SALE
pour toutes les religions
La Banque du Vatican blanchie
L
e 1 er juin dernier, le Parquet de Rome a lavé l’Institut pour les œuvres de religion (IOR) de tout soupçon de blanchiment d’argent sale. Les 23 millions d’euros appar tenant à la “Banque du Vatican” et bloqués en octobre 2010 dans le cadre d’une enquête menée par la justice italienne, ont été dégelés. En octobre 2010, le Vatican avait appris “avec étonnement“ la mise sous séquestre par la justice italienne, à titre préventif, d’un dépôt de 23 millions d’euros effectué par l’Institut des Œuvres de religion (IOR) auprès des banques italiennes Credito Artigiano et Banca del Fucino. Paolo Cipriani, directeur général de la “Banque du Vatican”, et Ettore Gotti Tedeschi, président du IOR, étaient soupçonnés de ne pas avoir respecté une clause d’une législation italienne antiblanchiment de 2007 rendant obligatoire la mention du mandataire de toute opération financière, ainsi que son but et sa nature. Le procureur adjoint de Rome Nello Rossi et le juge Stefano Rocco Fava ont finalement révoqué le gel de ce dépôt de 23 millions d’euros. Une décision motivée par
Dans une lettre rédigée le 13 mai et adressée au chef du gouvernement vietnamien, les évêques de la partie sud du pays ont critiqué la politique religieuse des autorités, leur reprochant de faire preuve de discrimination à l’égard des organisations religieuses et de leurs responsables, en les dépouillant des droits accordés aux autres citoyens. Ils proposent notamment que la loi reconnaisse aux communautés religieuses et à leurs représentants le statut de personnes physiques ou morales dotées de la personnalité juridique.
DIAGNOSTIC PRÉIMPLANTATOIRE Condamnation unanime
l’adoption fin 2010 - début 2011 par le Vatican d’une nouvelle législation pour la prévention et la lutte contre le blanchiment de fonds provenant d’activités criminelles, ainsi que par la mise en place, en décembre dernier, d’une Autorité d’information financière (AIF). En outre, depuis avril, les règles vaticanes prévoient jusqu’à 12 ans de prison pour blanchiment et jusqu’à 15 ans pour le financement du terrorisme. L’Institut pour les œuvres de religion, fondé le 27 juin 1942 par le pape Pie XII, gère les comptes des ordres religieux et des associations catholiques. Le patrimoine de ses clients est évalué à cinq milliards de dollars. CathoBel
En Allemagne, l’Église catholique et la Caritas ont condamné les projets de loi visant à autoriser le diagnostic préimplantatoire (DPI) et se sont prononcés pour “une interdiction absolue et sans exception“. Ils ont rappelé que ces tests génétiques préimplantatoires constituent “une instrumentalisation de la vie humaine“ et donc une violation de la dignité humaine. En effet, avec cette pratique, les embryons voient “leur existence subordonnée à des dispositions, des tendances et des caractéristiques génétiques particulières“, ce qui pourrait aller, à terme, jusqu’à des “discriminations ultérieures“ à l’encontre des personnes handicapées qui n’auraient pas été soumises à ce diagnostic. L’Église luthérienne a adopté une position similaire. (CtB) CROATIE – Poursuivi pour avoir critiqué le pape sur Facebook. Les autorités croates ont indiqué qu’un jeune homme âgé de 22 ans fait actuellement l’objet de poursuites judiciaires suite à la publication de commentaires qualifiés de diffamatoires au sujet de Benoît XVI sur sa page Facebook. On aurait également retrouvé chez lui un fusil, deux pistolets et des munitions. ÉGYPTE – Deux Coptes condamnés à cinq ans de prison. Arrêtés le 18 mai dernier, deux chrétiens égyptiens viennent d’être condamnés à cinq ans de prison pour avoir tenté de transformer une usine en une église non autorisée, ainsi que pour possession d’armes et violences VATICAN – Le pape appelle à enrayer le chômage des jeunes. Le 26 mai dernier, Benoît XVI a demandé aux responsables politiques et économiques d’enrayer le chômage des jeunes, qui les empêche de mener à bien un “projet de vie familiale“, mais aussi de “surmonter le développement du travail précaire“.
EXPRESS EXPRESS
CULTURE
N°22 - 12 juin 2011
“LE GAMIN AU VÉLO” ême s’ils ont mis de l’amour, de la lumière, de la musique et Cécile de France dans “Le gamin au vélo”, les frères Dardenne n’ont pas rendu leur dernier film plus “light”. Mais ils ont ouvert la porte à la bienveillance. En remportant le Grand prix du jury lors du dernier Festival de cinéma de Cannes, les frères Dardenne ont manqué de peu une troisième Palme d’or – ce qui aurait constitué un fait unique dans l’histoire de ce festival – mais ajouté une nouvelle distinction à leur palmarès cannois incroyablement fourni. Preuve que la qualité de leur cinéma social et réaliste ne faiblit pas et qu’il séduit toujours les différents jurys qui se succèdent chaque année sur la Croisette. Le thème de leur dernier film ainsi primé, “Le gamin au vélo”, ne dénotera pas au regard de tous ceux qui ont été au centre de l’œuvre des frères liégeois depuis qu’ils ont commencé à faire du cinéma de fiction, à la fin des années 80: une fois de plus, c’est d’une douloureuse relation entre un père irresponsable et son fils qu’il s’agit. La forme non plus ne change pas, toujours aussi frontale, proche du documentaire que les Dardenne ont longtemps pratiqué. La caméra continue de coller convulsivement au personnage principal, montrant ses gesticulations, ses mouvements aussi intriguants qu’irritants, comme dans cette scène où le garçon se recroqueville sur un robinet d’eau qu’il ouvre et ferme de manière frénétique pour exprimer les larmes qui ne coulent pas de ses yeux. On re-
trouve également cette tension quasi permanente dans les scènes d’action avec des images nerveuses et rugueuses au service d’une histoire romanesque, profonde et intense. Autre constante: le lieu, toujours du côté de Liège, dans une cité de Seraing plus précisément et l’absence de manichéisme vis-à-vis des personnages.
ARTE
Sa 11/06 à 20h45 L’Inde millénaire Retour sur l’héritage spirituel et culturel des dynasties moghole et maurya: la construction du Taj Mahal et la diffusion du bouddhisme en Inde.
Lumière et musique Alors, qu’est ce qui différencie ce film des précédents ? Sa lumière, sa musique et Cécile de France. Pour la première fois, les réalisateurs belges ont en effet tourné en été, osé des envolées de violons (quatre fois les mêmes, signées Beethoven) pour ponctuer les chapitres du film, et fait appel à une actrice connue. Dans ce long-métrage, la talentueuse Cécile incarne Samantha, une coiffeuse à qui s’accroche (au sens littéral du terme) le jeune Cyril (Thomas Doret) alors qu’il tente d’échapper aux éducateurs du foyer dans lequel son père l’a lâchement placé. De cette rencontre brutale, dans une permanence médicale de cité, naît chez la jeune femme une compassion pour ce garçon de douze ans qui refuse d’admettre que son père a déménagé, l’a abandonné et a vendu son vélo. Samantha décide d’abord de lui racheter sa bicyclette puis accepte de l’héberger pendant les week-ends. Cyril qui vient de perdre un père ne se rend pourtant pas compte qu’il vient de trouver une mère. Il ne voit pas l’amour que cette jeune femme lui porte, cet amour dont il a pourtant tant besoin pour apaiser sa colère. Un jeune caïd au visage d’ange semble davantage l’intéresser…
LA DEUX
Références religieuses ? Mais cette fois, le fatalisme ne l’emportera pas. En y regardant de plus près, l’histoire du film est certes dure, mais le scénario suit une structure inspirée des contes de fées avec sa forêt maléfique, ses émotions et un nouveau commencement. Il y a de la bienveillance dans ce film qui se termine pourtant sur un “Non”. Certains se sont aussi plu à pointer des références chrétiennes, voire bibliques, avec une tentation, une lapidation, une résurrection. Le personnage de Samantha pourrait luimême apparaître comme une pietà. Cécile de France le sert avec force, douceur et retenue. Quant à Thomas Doret, il interprète de manière très convaincante cette boule de nerfs rageuse et obstinée qu’est
Cyril. L’énergie qu’il met à pédaler nous fait comprendre la force symbolique de ce vélo, seul lien qui unit l’enfant au père, devenu objet existentiel et de liberté qui lui permet de s’accrocher à la vie, tant dans son côté sombre que dans ses échappées belles, comme celle qu’il fait en compagnie de Samantha sur un quai de Meuse baigné de soleil. Reste à ce film dense et exigeant, qui ne donne pas d’explications et bouscule nos habitudes de cinéma, à trouver un public plus large… L’effet Cannes y contribuera dans une certaine mesure. Mais une petite mesure seulement. Le prochain défi des Dardenne consisterait sans doute à réaliser un film qui séduise aussi bien les critiques et les jurys que le grand public. Une gageure? Pierre GRANIER
LES BALADINS DU MIROIR Soirées d’été
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ous les weekends de juin, à Thorembais-les-Béguines, les Baladins du Miroir ouvrent leur chapiteau et font découvrir au public les spectacles qu’ils aiment. Après une soirée consacrée au tango, le 4 juin dernier, les soirées suivantes feront place au théâtre avec des pièces grand public (à partir de 12 ans). Ainsi, le samedi 11 juin (à 20h30), ce sera la pièce d’Éric-Emmanuel Schmitt: “Monsieur Ibrahim et
les fleurs du Coran“, avec Michel Kacenelenbogen, dans une mise en scène d’Olivier Massart. Le vendredi 17 juin à 20h30 et le dimanche 19 juin à 17h, place à “Couturière”. Une mise en scène collective sur des textes de Jean-Marie Pétiniot, Shakespeare, Koltès, Kafka... et en musique avec Jean-Marie Pétiniot, Kathy Adam (violoncelle), Pascal Chardome (guitare et piano), Didier Laloy (accordéon diatonique), Frédéric Malempré (percussions). Le vendredi 24 juin à 20h30, représentation de
À
Le titre du dernier roman de JeanPierre Milovanoff fait directement référence à l’un des épisodes les plus sombres et les plus meurtriers de l’histoire de l’Union soviétique. En 1937, Joseph Staline, devenu complètement parano, décide d’utiliser à grande échelle l’emprisonnement, la déportation et l’exécution pour éliminer tous ses opposants politiques, réels ou supposés. Via Nicolaï Iejov, chef suprême du NKVD, il va même
Messe Messe de la Pentecôte, en direct et en Eurovision depuis l’église St Boniface à Leeuwarden (PaysBas) - Prédicateur: Père Albert Buter. Commentaires: Frank Goderniaux
ARTE
Di 12/06 à 20h40 Billy Elliot Film (2000) - Un fils de mineur se découvre une passion pour le ballet. Une comédie sociale touchée par la grâce, ancrée dans les années Thatcher.
ARTE
Ma 14/06 à 20h40 Chroniques d’un Iran interdit Alors qu’un vent de liber té souffle sur le monde arabe, la jeunesse iranienne attend. C’est pourtant elle qui a été la première à se révolter en juin 2009 et à utiliser téléphones portables, et réseaux sociaux pour témoigner de la répression qu’elle subissait. Depuis, l’Iran se referme. Mais Manon Loizeau (prix Alber t Londres en 2006) est parvenue à recueillir clandestinement des témoignages de l’intérieur.
Me 15/06 à 20h20
“L’appel du large” de et par Étienne Van der Belen (mise en scène: Claudine Aerts) Enfin, le dimanche 3 juillet à 16h, spectacle pour enfant (à partir de 3 ans): “Voyage au bout de mon lit“, de et par Alain Boivin. Infos et Réservations: 010/88 83 29 - www.lesbaladins.be
Devoir d’enquête Deux sujets au programme du magazine de la RTBF. Le premier traite de ce couple homosexuel belge qui s’est battu pendant deux ans pou récupérer leur fils, né d’une mère por teuse en Ukraine. Le second évoque le combat de Karima, qui, en 2008, choisissait de sortir de l’ombre en publiant le récit de sa vie avec “Insoumise et dévoilée”.
RTL-TVI
Je 16/06 à 20h25 Australia Film (2008) – Réalisé par Baz Luhrmann, ce long-métrage de 2h40 tient à la fois d’Autant on emporte le vent et de Pearl-Harbour. Mais c’est surtout un bel hommage à l’Australie et une reconnaissance des aborigènes qui ont péri durant la Seconde Guerre mondiale.
La folie des hommes jusqu’à fixer des quotas de traîtres et de fusillés. Afin de suivre le rythme exigé, les sbires du régime n’auront bientôt plus d’autre choix que de fabriquer eux-mêmes des coupables. Ainsi, la Grande Terreur n’épargna personne, pas même les petits chefs militaro-bureaucratiques qui l’orchestraient, puisque ceux-ci devinrent vite, à leur tour, victimes de l’arbitraire du système. C’est ce processus génocidaire que l’écrivain, né à Nîmes d’un père russe et d’une mère française, restitue ici, à travers l’équipée tragique du capitaine Anton Vassiliev. Prévenu de sa prochaine arrestation, celui-ci va effectivement tenter de rejoindre en voiture la ville d’Odessa, en compagnie de sa mère Anna et de son amant Kouztine. Là, espère-t-il, un bateau
Di 12/06 à 11h
LA UNE
“TERREUR GRANDE” travers le récit d’une évasion à première vue impossible, JeanPierre Milovanoff revient sur l’une des pages les plus noires de l’histoire contemporaine: la Grande Terreur, qui, à la fin des années 1930, fit plus d’un million de morts en URSS.
À voir... © Christine Plenus
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De l’abandon à la bienveillance
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les conduira loin de cette folie qu’il a lui-même contribué à développer. La soudaineté d’un orage De cette histoire dramatique et aux nombreux personnages, souvent touchants, Jean-Pierre Milovanoff aurait pu tirer un épais roman, comme ceux qu’il a écrits précédemment. Mais il a choisi la brièveté, sans doute afin d’illustrer la rapidité avec laquelle les purges staliniennes ont été menées. Les soi-disant suspects n’avaient pas encore fini d’exposer les preuves de leur innocence qu’ils étaient déjà exécutés. C’est à ces centaines de milliers d’innocents, victimes de la folie d’un homme, que l’auteur dédie cet ouvrage, basé sur des faits avérés et recueillis par
son propre père. “Ce livre“, écritil, “est une aventure, un chagrin, un chant qui passe. Il recueille des paroles qui n’ont pas été retenues. Il tient compte de l’Histoire mais demeure épris du réel englouti sous le silence.” Pascal ANDRÉ “Terreur grande”, Jean-Pierre Milovanoff, Grasset, 173 pages, 20,70 €, port compris, au compte 732-7032002-38 IBAN BE24 7327 0320 0238 - BIC CREGBEBB de Dimanche Service, 67/2, chaussée de Bruxelles, 1300 Wavre.
ET SUR L’Évangile au pays de Gengis Khan La Mongolie traverse aujourd’hui l’une des périodes les plus difficiles de son histoire. Dans ce contexte, à Oulan-Bator, la capitale, un homme: Pierre Kasemuna, dit Pierrot. Il est Congolais et missionnaire catholique. Depuis l’ouverture du pays en 1992, le Vatican a en effet lancé une mission d’évangélisation de ce territoire. Lundi 13 juin à 20h40
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LITURGIE - DIOCÈSES
PAROLE POUR
LA PENTECÔTE
LECTURES DE la semaine
Un rêve devenu réalité
VIVRE Dimanche de Pentecôte (A)
Évangile de ce dimanche LA PAIX SOIT AVEC VOUS
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N°22 - 12 juin 2011
expérience de la première Pentecôte rejoint l’expérience humaine dans ce qu’elle a de plus essentiel, parce que de plus vital. Au-delà des peurs qui n’engendrent que stress et suffocations, il y a le souffle de l’Esprit Saint qui dit la liberté de vivre tout autant que l’audace d’entreprendre. Mais revenons à l’expérience des Apôtres et de Marie réunis au Cénacle de Jérusalem au jour de la première Pentecôte. Jusqu’ici, les verrous de la peur risquaient de les enfermer dans leur désespoir où se mêlaient illusion et déception. Il a fallu la prière pour que l’Esprit provoque le grand chambardement. Car la prière a toujours une fécondité, et c’est le don de l’Esprit Saint. Il vient bouleverser et transfigurer. Il vient libérer et transformer. Voici que les peureux deviennent des audacieux, et l’audace de leur foi devient l’acte de naissance de l’Église. Une fois sorti du cénacle, Pierre –
au nom des Apôtres – proclame la seule Bonne Nouvelle susceptible de décaper le cœur de l’homme de toutes les désespérances dans lesquelles il risque de sombrer: “Le Christ est ressuscité, et nous en sommes les témoins.“ Ce n’est pas pour rien que chacun des auditeurs présents est rejoint dans sa propre langue: au-delà et au cœur de toutes les différences, il y a l’expérience d’une communion qui dit la grande espérance de l’homme et la grande promesse de Dieu. La Pentecôte, c’est le rêve d’une Église traversée par le souffle de Pentecôte: la liberté et l’unité seraient aux carrefours de tous ses projets et de toutes ses paroles. C’est aussi le rêve d’une Église qui ait l’audace des premiers Apôtres: sans prosélytisme, mais avec leurs témoignages et la proclamation de la Résurrection du Christ comme seuls bagages. Enfin, c’est le rêve d’une Église qui ait rendez-vous avec toutes les cultures; l’annonce de l’Évangile n’a rien à voir avec une pensée unique qui s’enferme dans le carcan de l’uniformité. Le dialogue avec les cultures est le terreau de toute vraie évangélisation. À la Pentecôte, le rêve devient réalité.
Dimanche 12: Pentecôte. Ac 2, 1-11; La venue de l’Esprit Saint sur les disciples. Ps 103; 1 Co 12, 3b-7.12-13; L’esprit du Christ fait l’unité de l’Église dans la diversite. Jn 20, 19-23: Jésus ressuscité donne l’Esprit Saint à ses Apôtre. Lundi 13: S. Antoine de Padoue. 2 Co 6, 1-10; Ps 97; Mt 5, 38-42. Mardi 14: S. Basile le Grand. 2 Co 8, 1-9; Ps 145; Mt 5, 43-48.
La prière a toujours une fécondité, et c’est le don de l’Esprit Saint
ÉVANGILE
Mercredi 15: Ste Germaine Cousin. 2 Co 9, 6-11; Ps 111; Mt 6, 16.16-18.
selon saint Jean 20, 19-23
C’était après la mort de Jésus, le soir du premier jour de la semaine. Les disciples avaient verrouillé les portes du lieu où ils étaient, car ils avaient peur des Juifs. Jésus vint, et il était là au milieu d’eux. Il leur dit: “La paix soit avec vous!” Après cette parole, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent remplis de joie en voyant le Seigneur. Jésus leur dit de nouveau: “La paix soit avec vous! De même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie.” Ayant ainsi parlé, il répandit sur eux son souffle et il leur dit: “Recevez l’Esprit Saint. Tout homme à qui vous remettrez ses péchés, ils lui seront remis; tout homme à qui vous maintiendrez ses péchés, ils lui seront maintenus.” Textes liturgiques© AELF, Paris
Philippe MAWET
Jeudi 16: S. Jean-François Régis. 2 Co 11, 1-11; Ps 110; Mt 6, 7-15. Vendredi 17: S. Avit. 2 Co 11, 18.21b-30; Ps 33; Mt 6, 19-23. Samedi 18: S. Ephrem et Sts Marc et Marcellien. 2 Co 12, 110; Ps 33; Mt 6, 24-34. Dimanche 19: Sainte Trinité. Ex 34, 4b-6.8-9; Le Dieu tendre et miséricordieux se révèle à son peuple. Dn 3; 2 Co 13, 11, 13; Dans l’amour trinitaire. Jn 3, 1618; Dieu a tant aimé le monde.
LOURDES 2011 D
Le Notre Père au cœur du pèlerinage
ans les Sanctuaires de Lourdes, le cycle pastoral de trois ans se poursuit. Avec sainte Bernadette pour guide, il est consacré à la prière. Après avoir fait avec elle “le signe de la croix” en 2010, les pèlerins venant à Lourdes en 2011 prieront le “Notre Père”. 2012 sera centrée sur la prière du Rosaire. Bernadette connaissait les principales prières chrétiennes, elle les avait apprises et les récitait en famille, le soir près de la cheminée, “au cachot”. Retirée à Nevers, chez les sœurs de la Charité, elle passa énormément de temps à réciter le chapelet et à prier le Notre Père. Si l’idée de Dieu Père est peu présente dans l’Ancien Testament, par contre dans le Nouveau Testament Jésus vient révéler Dieu comme un Père aimant les hommes et les adoptant comme ses filles et ses fils. Il est le Père de Jésus et notre Père: “Abba”, “Papa”. Très tôt dans l’Histoire de l’Église le Notre Père a été prié par les premières communautés. Il est tout particulièrement lié au catéchuménat et au baptême. Avant le baptême le catéchumène “recevait” le Notre Père. La nuit de Pâques, après avoir reçu le premier sacrement, qui fait de lui une fille/un fils de Dieu, le nouveau baptisé pouvait alors, et alors seulement, prier le Notre Père en toute vérité. Une prière pleine de richesse Au fil du temps, le texte du Notre Père a connu de légères variantes dues aux diverses traductions. Toutefois celui qu’on connaît aujourd’hui est resté fidèle aux évangiles. De plus, depuis quelques années, catholiques et protestants ont adopté la même prière. Ils peuvent donc le prier ensemble lors des rencontres ou célébrations communes. Les demandes du Pater peuvent être découpées ainsi: la glorification du nom de Dieu, la venue de son règne et la réalisation de sa volonté ainsi que la demande de pain, l’engagement au pardon, la non-soumission à la tentation et la libération du mal. Les trois premières demandes concernent Dieu lui-même, alors que les quatre suivantes concernent les hommes. Le Notre Père est plus qu’un résumé ou un condensé du mystère chrétien. Il est comme une loupe grossissante qui permet de lire, avec l’intelligence du cœur, la Bible, chaque sacrement et l’entièreté de mystère divin. Avec Liège Mgr Jousten invite les pèlerins (jeunes, valides, malades) à se mettre en route pour Lourdes, du 15 au 22 août, pour vivre
une expérience d’Église et de communion sur les pas de Bernadette: “Je me réjouis de revoir des pèlerins habituels et de découvrir de nouveaux visages pour vivre avec tous la grâce de Lourdes. Et si vous partiez avec moi ? Soyez les bienvenus. Ensemble, allons nous ressourcer pour trouver un nouvel élan.” Sur place, “Avec Bernadette, prier le Notre Père” sera développé par le prédicateur, l’abbé Jean-Marc Ista, curé à Liège. Outre les habituels temps forts que sont les célébrations, processions, conférences… il sera proposé cette année une journée de partage et prière en montagne, des ateliers participatifs… Les jeunes, qui recherchent l’évasion, la rencontre et le service, sont invités à rejoindre un des groupes qui pourra au mieux leur convenir en fonction de leurs attentes personnelles. Pour tout renseignement: Secrétariat du pèlerinage diocésain à Lourdes. Rue de Sélys, 24 B 4000 Liège. Tél.: 04/252.96.40 - Fax: 04/254.20.24. Courriel: info@pele-liege.be. Site: http://www.peleliege.be http://fr.lourdes-france.org/approfondir/textes-fondamentaux/theme-pastoral-2011
Avec Bruxelles Comme chaque année, l’Archevêché de Malines-Bruxelles organise pour tout le diocèse (Vicariat de Bruxelles, Vicariat du Brabant Wallon, Vicariat du Brabant Flamand) un pèlerinage à Lourdes. Il a lieu du 11 au 17 août pour ceux qui viennent en TGV et du 12 au 19 ou du 15 au 19 août pour ceux qui préfèrent l’avion. Mgr Léonard accompagnera les pèlerins. Ce pèlerinage organisé pour la fête de l’Assomption est un pèlerinage de malades. Environ 340 personnes, dont 100 malades et 80 membres de l’Hospitalité, y participent. Pour tout renseignement : Archevêché Malines-Bruxelles, Service Pèlerinages Diocésains, Brigitte Delvaux. Rue de la Linière, 14 - 1060 Bruxelles. Tél.: 02/533.29.32 oub 0476/85.19.97. Courriel: mb.sec@scarlet.be Sites: www.lourdesmb.be - http://fr.lourdes-france.org/approfondir/textes-fondamentaux/theme-pastoral-2011
Avec Tournai Le diocèse de Tournai organise également un pèlerinage à Lourdes. Il a lieu du 20 au 27 juillet. Cette année encore les organisateurs du pèlerinage diocésain recherche des bénévoles pour travailler à l’Hospitalité ou “brancarder”. Être hospitalièr(e) ou brancardier(e), c’est donner ses jambes, ses bras, son cœur à ceux qui souffrent. Chacun donne selon ses moyens, selon ses capacités. Pour tout renseignement : Jean-Louis Hiroux, directeur ou Viviane
Delcroix. Tél.: 069/22.54.04 ou 069/36.22.13 ou pelerinages@services-dicesains-tournai.be La brochure-programme des Pèlerinages Diocésains est disponible aux Pèlerinages Diocésains, 28 rue des Jésuites à 7500 Tournai. Les bureaux sont ouverts du lundi au jeudi de 9h à 12h et de 14h à 16h30. http://fr.lourdesfrance.org/approfondir/textes-fondamentaux/theme-pastoral2011
Avec Namur Du côté de Namur, le pèlerinage diocésain aura lieu du 20 au 27 juillet pour ceux qui viennent en train de nuit (avec groupes de jeunes), du 21 au 27 juillet pour ceux qui choisissent le TGV et du 22 au 25 juillet pour ceux qui préfèrent l’avion. Les pèlerinages diocésains sont animés par M. l’abbé Philippe Goffinet, directeur des Pèlerinages Namurois. En juillet, le pèlerinage sera présidé par Mgr Pierre Warin, évêque auxiliaire de Namur. Pour Caroline, 22 ans, qui a déjà participé au pèlerinage diocésain de Namur: “Il n’y a pas de mot pour exprimer tout ce qu’on ressent quand on est au service des malades. Cette solidarité, cet amour, cette joie et ce bonheur. C’est déconcertant et fabuleux. Il faut le vivre pour comprendre.” Pour tout renseignement: Luc Glorieus - Pèlerinages Namurois asbl - Rue du Séminaire, 6 - 5000 Namur. Tél.: 081/22.19.68. Site : www.pèlerinages-namurois.be ou http://fr.lourdes-france. org/approfondir/textes-fondamentaux/theme-pastoral-2011
EXPRESS EXPRESS
DIOCÈSES
N°22 - 12 juin 2011
KOT-À-PROJETS Comme les premiers chrétiens, vivre en communauté
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a paroisse étudiante de Louvain-la-Neuve, ce sont quelques centaines d’étudiants motivés par la fraternité et la joie de l’Évangile. Ils se retrouvent à la messe des étudiants, chaque mercredi à 18h30 dans l’église Saint-François et lors du souper qui suit. La paroisse, c’est aussi des groupes de prière, de partage d’Évangile, de découverte de foi, d’engagement pour un monde plus juste, des conférences, des veillées de prière. La paroisse étudiante, ce sont encore des kots communautaires reliés à la paroisse, qui la rendent plus vivante et animent la vie du site et des étudiants: foire des kots à projet, 24h vélo et plein d’autres choses. Douze kots qui proposent des projets différents, allant de l’animation d’une prière dans l’esprit de Taizé, au lien avec les églises du monde entier, en passant par la préparation de conférences, de films-débats. Il y en a pour tous les goûts! L’élément commun de ces kots est la vie en communauté. À l’instar des premières communautés chrétiennes, ils partagent le repas, des temps de prière, la fraternité, l’accueil de l’autre tel qu’il est. Ainsi, comme dans ces communautés, les étudiants ne se sont pas choisis, mais ont choisi un projet qui leur permet de rendre le
Christ présent dans leur vie quotidienne. Le passage dans ces kots est riche dans la vie d’un jeune, c’est un beau temps de croissance spirituelle et fraternelle. Quelques “cokoteurs“ de l’année 2010-2011 témoignent. Émile: “Pour moi vivre dans un kot chrétien c’est…partager les moments forts d’une vie communautaire; …se soutenir dans la prière; …témoigner devant tous les étudiants qu’il est possible de vivre sa foi en la partageant avec d’autres.” François: “C’est vivre en chrétien, avoir une vraie vie communautaire, partager sa foi au quotidien, ne pas
se sentir seul comme jeune chrétien.” Catherine: “Pour moi, vivre dans un kot chrétien, c’est vivre ensemble autour d’un projet, mais aussi dans la vie quotidienne, dans le partage de nos différences.” Caroline: “C’est vivre ma Foi au milieu d’une grande famille autour d’un projet.” AdL
Informations (y compris la liste des kots et leurs coordonnées): www.paroissesaintfrancois.be, rubrique étudiants. À noter: week-end de rentrée du 30 septembre au 2 octobre à Beauraing sur le thème: “laisse toi toucher par le Christ!”
SYNODE DIOCÉSAIN Les balises sont posées
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ctobre 2011-Octobre 2013: c’est entre ces deux dates que se déroulera le synode diocésain de Tournai. Durant cette période, les membres de l’Église catholique du Hainaut seront invités à un dialogue qui sera mené sur plusieurs thèmes et doit déboucher sur des décisions concrètes pour la vie du diocèse. La journée qui s’est déroulée le samedi 28 mai a rassemblé au collège St-Vincent à Soignies plus de deux cents délégués des mouvements, services et unités pastorales du diocèse. Après une présentation de la synodalité telle qu’elle a déjà été vécue par le passé dans le diocèse, le professeur Arnaud Join-Lambert (UCL) a montré comment le Concile Vatican II est à la source du futur synode tournaisien. À la suite du concile Vatican II En fait, une telle assemblée diocésaine est déjà en soi comme un synode. Et le diocèse de Tournai a connu depuis quarante ans plusieurs démarches de ce type. Geneviève Frère, qui étudie ces questions à la faculté de théologie de l’UCL, a ainsi rappelé que, dès le lendemain du concile Vatican II, des structures participatives ont été mises en place dans le diocèse de Tournai. Il s’agissait du conseil presbytéral (composé de prêtres) et du conseil pastoral (composé de baptisés). Les années 1980 ont été marquées par la démarche Chemins d’Église (qui s’est conclue par le grand rassemblement de Bonne-Espérance) et le projet Renaissance (la mise en place des unités pastorales).
Tout est dans tout Le diocèse de Tournai n’est pas le premier à lancer un synode diocésain, loin de là. Le professeur Arnaud Join-Lambert (UCL), qui s’est spécialisé dans ce domaine, indique que quelque 700 synodes se sont tenus depuis Vatican II. C’est en effet du Concile que sont nés les synodes diocésains ouverts aux laïcs et pas seulement aux prêtres. La constitution Lumen Gentium proclame que tous les chrétiens sont égaux “quant à la dignité et à l’activité commune à tous les fidèles dans l’édification du Corps du Christ“. Or chaque diocèse possède tous les ingrédients de l’Église universelle et il est donc en mesure de célébrer un synode au cours duquel on aborde différentes questions liées à la vie du diocèse. Une mise en route Quatre thèmes ont déjà été proposés par Mgr Harpigny: • L’Église, sacrement du Christ en ce monde: comment être signe du Christ aujourd’hui ? • La dynamique des unités pastorales aujourd’hui. • La mission de tous les disciples du Christ et l’appel aux ministères dans l’Église. • L’initiation chrétienne des familles, parents et enfants. Pour accompagner le déroulement du synode, un comité de pilotage a été mis en place et le Vicaire Général Olivier Fröhlich en a détaillé la composition. Ses douze membres (auxquels s’ajoutent quatre personnes ressources) reflètent la diversité du diocèse. On y trouve des prêtres, une religieuse, un diacre, des animateurs en pastorale. H.W.
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AGENDA CÉLÉBRATIONS/PRIÈRES/PÈLERINAGE • Samedi 11 juin à 20h à la cathédrale de Namur, Solennité de Pentecôte. Mgr Rémy Vancottem, présidera la célébration eucharistique au cours de laquelle plusieurs adultes seront confirmés. Dimanche 12 juin à 10h, Mgr Rémy Vancottem, préside la célébration eucharistique solennelle. • Samedi 11 juin à 20h30 à la cathédrale Notre-Dame de Tournai, Mgr Harpigny invite tous ceux qui le désirent à la Vigile de la Pentecôte. Contact: Évêché de Tournai: 069/45.26.65. • Samedi 11 juin à 20h à la Cathédrale des Saints Michel et Gudule de Bruxelles. Mgr Léonard présidera la veillée de Pentecôte. Au cours de cette veillée, des adultes recevront le sacrement de confirmation. Contact: Paul De Clerck: 02/533.29.98 ou pdclerck@cathobruxelles.be • Dimanche 12 juin à 10h à la cathédrale de Liège, Mgr Jousten présidera la célébration solennelle de la Pentecôte. Au cours de cette célébration, il conférera le sacrement de confirmation à des jeunes adultes. Contact: Jean- Claude Frankin (sacristain): 04/232.61.30 ou jc_frankin@yahoo.fr • Le 12 juin à 15h à Mehagne, les carmélites organisent une Eucharistie d'action de grâce et d'adieu, présidée par Mgr Aloys Jousten avec la participation des chorales de l'unité pastorale. Après l’Eucharistie, un verre de l’amitié est prévu. • Lundi 13 juin à 15h45 dans les Sanctuaires de Beauraing, une célébration de la Visitation est prévue pour les futures mamans, avec, dans un local voisin, une garderie pour les enfants. Infos: druart.jeanpol@skynet.be ou http://beauraing.catho.be • Vendredi 17 juin de 20h à 20h45 en l’église Saint-Eloi de Jurbise (route d’Ath) une veillée de prière œcuménique est prévue dans le cadre de l’Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture (ACAT) et organisée par l’Unité Pastorale de Lens. Nous confierons au Seigneur les victimes de la torture dans le monde. Bienvenue à toutes et à tous. • Les Fraternités de Jérusalem proposent à tout un chacun une nouvelle retraite en ligne pour se préparer à la Pentecôte. Le principe est le même que celui mis en place pour l’Avent ou le Carême: on s’inscrit et chaque jour, via la boîte aux lettres de son ordinateur, on reçoit un texte à méditer accompagné d’un commentaire sur une des strophes du ‘’Veni Sancte Spiritus’’. http://jerusalem.cef.fr/pentecote-2011 • Les dimanches 10 et 17 juillet aura lieu un pèlerinage pédestre au départ de l’église de Houyet. Marche, méditations, prières de l’église de Houyet aux Sanctuaires de Beauraing (12 km). Contact: Sanctuaires de Beauraing (http://beauraing.catho.be ), 6, rue de l’Aubépine à 5570 Beauraing, 082/71.12.18, ndbeauraing@gmail.com • Le dimanche 28 août aura lieu le 40e Pèlerinage international de la Légion des Petites Âmes à Chèvremont sur le thème: “Bienheureux Jean-Paul II, Martyr de l’Amour.” (Selon le message du 21 juin 1980) avec Monseigneur Aloys Jousten, évêque de Liège, concélébré par les Aumôniers de la Légion. Pour toute information: Centre de la Légion des Petites Âmes, rue de Chèvremont 99, 4051 Vauxsous-Chèvremont, tél. 04/365.44.72 et Fax: 04/365.30.56 CONFÉRENCES/FORMATIONS • Vendredi 10 juin à 14h au Centre spirituel de Charleroi (Rue de Montigny, 50 B), un Vendredi de la Miséricorde est organisé sur le thème: “Accueillir le don de l’Esprit Saint”. Ce rendez-vous exceptionnel s’adresse à tous ceux et celles qui vivent une épreuve comme: maladie, divorce, deuil, chômage, handicap, stérilité, crise de la foi, difficultés en couple, en famille, avec les enfants, les parents, dans le travail... Renseignements : Centre Spirituel de Charleroi tél: 071/20.23.76 - mail: centre-spirituel-charleroi@brutele.be - site: www.jesuites.com. CULTURE • Samedi 11 juin à 20h à l’église de Han-sur-Lesse, un concert sera donné avec Jan Van Mol, titulaire des orgues de l’église Saint-Paul à Anvers et Sarah Van Mol, soprano. Au programme, un voyage musical enchanteur du 18e au 20e siècle. Prix d’entrée: 12€, 10€ pour les moins de 26 ans. L’entrée est gratuite pour les enfants de moins de 8 ans. • Mardi 14 juin à 15h au Centre Maximilien Kolbe à Verviers (rue du Prince, 12b), dans la tradition des Capucins, Saint Antoine de Padoue sera fêté. De 15h30 à 17H30: exposition et adoration du Saint Sacrement. À 18h: messe célébrée par le Père Capucin Michel Pihart. Après la messe: vénération de la relique de Saint Antoine. Distribution de pains et de médailles. Accès libre à toutes et tous! Infos: 087/33.84.22 ou secretariat@centremaximilienkolbe.be ou http://www.centremaximilienkolbe.be/
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ABONNEMENT INDIVIDUEL
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ABONNEMENT D’UN AN - 46 NUMÉROS
Les sacrements… Quelles histoires !
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einhilde Houtevels-Minet, animatrice pastorale à Bruxelles, racontera la Bible, samedi 18 juin au Sart-Tilman. Avec le talent qu’on lui connaît, elle fera entrer son auditoire dans quelques récits ayant trait aux sacrements.
L’invitation concerne tous ceux qui souhaitent goûter la Parole de Dieu par le récit: catéchistes, animateurs bibliques, accompagnateurs de catéchumènes… et tous ceux qui sont engagés dans la pastorale ou souhaitent les rejoindre. Un temps de convivialité autour d’un repas simple (apéro et pain-
• Édition normale - 12 PAGES • Abonnement d’honneur - 12 PAGES à partir de • Édition de Bruxelles - 24 PAGES
saucisse) est prévu.
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AdL Samedi 18 juin 2011 à 11h (accueil dès 10h45) à l’église Saint-Hubert du Sart-Tilman, rue du Sart-Tilman, 341, 4020 Liège. P.A.F.: 2,5 € sur place. Inscriptions plus que souhaitées (avant le 5 juin) au service diocésain de la catéchèse et du catéchuménat, 40,
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10 MÉDIAS
N°22 - 12 juin 2011
OLIVIER LE GENDRE ‘
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VIENT DE PARAÎTRE
L’espérance du cardinal INITIATION AUX SACREMENTS
Église va devenir pauvre, elle va être contrainte au jeûne dans une forme de désert qu’elle n’a pas connu depuis longtemps… Cela va lui faire du bien en profondeur, même si cela va lui être une épreuve dont elle a perdu l’habitude. Telle est la conviction d’Olivier Le Gendre dans ces conversations fictives – mais bien informées –, avec son “cardinal”. “L’espérance du cardinal”, paru récemment chez JC Lattès, fait suite à “Confession d’un cardinal”. Un style qui devient familier. Voici 5 ans, on s’en souvient, un certain cardinal et Olivier Le Gendre avaient commencé un dialogue d’une étonnante franchise sur l’Église, sur son fonctionnement et ses principales prises de positions jusqu’à la disparition de Jean Paul II et l’élection, dans un climat de panique, de son successeur. “Confession d’un cardinal” avait rencontré un grand succès. Depuis lors, et ceci n’est pas fictif, Olivier Le Gendre a connu l’épreuve d’une grave maladie. On en retrouve la trace dans le beau chapitre intitulé “Espoir et espérance”. “L’espérance était que nos vies menacées aient un sens. Je ne dis pas que nos maladies aient un sens en elles-mêmes, mais que notre vie malmenée ait une raison d’être.” Début 2010, ces entretiens reprennent. Le cardinal s’est plongé encore davantage dans le monde des plus défavorisés, dans le Sud-Est asiatique. Certaines rencontres se font par Skype, d’autres par courrier électronique, mais il y aura aussi celles dans la Ville éternelle où le cardinal doit se rendre pour un consistoire. Au cours de celui-ci, l’élection du prochain pape est évoquée, ce qui nous donne un chapitre sur la composition actuelle du collège des cardinaux et sur les papabili. Le ton se fait encore plus inquiet que dans le livre précédent. “J’ai peur que notre Église devienne un champ de bataille”, confie le cardinal. Et de pointer la fin de la génération Vatican II et la joie de ceux qui, alors, auront les mains libres pour mener des manœuvres de restauration. “Ils ne se rendent pas compte, dit-il, que cette génération Vatican II a fait ‘tenir’ l’Église, pendant 40 ans, et empêché que celle-ci sombre encore plus dans le désintérêt.”
nières années. Sont-elles des accidents, des égarements humains, ou est-ce le système qui pousse les hommes à ces égarements? Parmi les solutions que le Cardinal propose, il y a celle de conciles régionaux. Pour Vatican II, en effet, il y avait 2900 évêques convoqués. Il devrait y en avoir, aujourd’hui, 6000. Cela n’est plus possible. “Notre Église, si diverse culturellement, est quasi ingouvernable de façon centralisée”, explique le prélat anonyme. Il faudrait donc rééquilibrer les rapports entre les lieux d’autorité. La grande question est celle de l’espérance. La sienne, le cardinal l’a trouvée à Assise, où l’on accueille les religions dans la paix, dans la communauté de Sant Egidio qui prie, accueille les déshérités et travaille pour la paix, et également dans l’Arche de Jean Vannier qui reçoit des personnes avec handicap et leur lave les pieds. “Telle est l’Église dont je rêve.” Mais, interroge encore le journaliste, le fonctionnement de l’Église n’empêche-t-il pas les petites gens d’y trouver un lieu ou abriter leurs espérances? L’institution séculaire se doit d’être pauvre elle même au milieu des pauvres. Elle doit avoir faim et soif elle même pour entendre cette parole de Jésus: qui vient à moi n’aura plus ni faim ni soif. “Être et pauvre et désarmé dans un monde qui ne respecte que la richesse et la puissance, ce serait un vrai message de la part de l’Église. Elle redeviendrait intéressante pour beaucoup de gens qui se sont éloignés”, fait remarquer Olivier. “Olivier, nous sommes une Église étrange, capable du meilleur et nous laissant parfois suspendre par le pire”, telles sont les dernières lignes du cardinal. Charles DELHEZ
“Le roi est nu” L’Église pourrait être comparée au roi nu du conte d’Andersen. Mais, ajoute Olivier, “le roi ne représente pas le Pape, seulement le système de gouvernement de l’Église”. Plus d’une fois, il est bien sûr fait allusion aux affaires pénibles qui ont émaillé l’actualité ces der-
“CD L
“L’espérance d’un cardinal” Olivier Le Gendre, éd. J.C Lattès, 315 pages, 24,75 €, port compris, au compte 732-7032002-38 IBAN BE24 7327 0320 0238 - BIC CREGBEBB de Dimanche Service, 67/2, chaussée de Bruxelles, 1300 Wavre.
LE VIOLONCELLE Une langue qui chante et qui enchante
e violoncelle parle”, tel est le titre particulièrement évocateur du nouvel album de la Française Emmanuelle Bertrand. La musicienne y propose un itinéraire à travers quatre œuvres pour violoncelle solo, un instrument souvent comparé à la voix humaine. Le violoncelle… Voilà bien un instrument emblématique, entouré d’une aura romantique: on se souvient, par exemple, du grand Mstislav Rostropovitch jouant au pied du mur de Berlin peu de temps après sa chute. Souvent comparé à la voix humaine, le violoncelle parle, car il est porteur d’une identité forte, et mieux, il nous touche. Le récital d’Emmanuelle Bertrand débute avec la dernière des trois suites que le grand compositeur anglais Benjamin Britten a écrites en 1971 pour son ami Rostropovitch. Elle est basée sur quatre chansons populaires russes que Tchaïkovski avait déjà utilisées dans ses chants populaires pour piano. L’œuvre doit être jouée justement de façon “parlando”. La “Suite“ (1925) du catalan Gaspar Cassado, quant à elle, est bien connue des violoncellistes pour sa haute virtuosité. Les trois mouvements de l’œuvre se fondent sur
L
trois danses populaires espagnoles: une sarabande, une sardane et une jota.
nuelle Bertrand en restitue toutes les richesses. Ici aussi, ce sont les chants et les danses populaires qui ont inspiré le compositeur.
La solitude des camps Pascal Amoyel, le pianiste et compositeur avec lequel Emmanuelle Bertrand forme un duo, lui a également écrit “Itinérance” (2003). C’est un extrait de leur spectacle scénique “Block 15”, construit autour des témoignages de deux rescapés du camp d’Auschwitz, deux musiciens qui expliquent dans leurs écrits en quoi la musique et son statut particulier dans les camps – et l’on pense ici à Olivier Messiaen et son fameux “Quatuor pour la fin du temps“ – les a sauvés. À la fin de cette “Itinérance”, la violoncelliste chante, et sa voix devient l’expression de la solitude ressentie dans ce camp de concentration. La pièce de résistance de l’album est celle qui clôture ce très beau disque: c’est la fameuse sonate op.8 (1915) de Zoltan Kodaly, probablement l’œuvre la plus remarquable et la plus jouée du répertoire de chambre du compositeur hongrois. La simplicité de cette musique contraste avec la grande inventivité technique et l’exploitation de toutes les possibilités offertes par l’instrument que l’on trouve dans cette composition géniale. C’est peu dire qu’Emma-
Une leçon d’interprétation Dans le DVD qui accompagne le CD, on assiste à un cours que la violoncelliste donne à une jeune interprète autour de cette sonate. Loin d’un simple bonus, ce portrait filmé est une aide à la compréhension des œuvres du disque, en même temps qu’une leçon d’interprétation. Ce DVD n’est donc pas seulement un incitant commercial, mais un outil pour le passionné de musique, comme pour tout esprit simplement curieux. Le violoncelle parle, et l’artiste énonce des propos avec une évidente force de conviction. Une fois de plus, on peut ainsi percevoir que la musique, loin d’un simple divertissement, est une véritable appréhension de la vie. C’est sans doute ce qui distingue les grands artistes.
La foi chrétienne est pleine de symboles. Mais il y a des gestes privilégiés, plus importants que les autres: les sacrements. Ils nous rappellent ce que Jésus a fait pour nous. En effet, il ne s’est pas contenté de belles paroles; il a également agi. Quand un aveugle se prosterna devant lui, il étendit les mains et le toucha pour le guérir. Quand il a eu pitié des grandes foules qui l’écoutaient, il a multiplié les pains, et tous ont pu manger. Les sept sacrements – le Baptême, l’Eucharistie, la Confirmation, la Réconciliation, l’Onction des malades, le Mariage, le sacrement de l’Ordre – sont des signes bien visibles qui nous rattachent à la communauté chrétienne en nous reliant à Dieu. Ils nous donnent la force de franchir toutes les étapes de notre vie. “Initier les enfants aux sept sacrements”, Christian Basia, Charles Delhez et Marie-Claire Delvaux, Salvator/Fidélité, 72 pages, 12 €, port compris, au compte 732-7032002-38 IBAN BE24 7327 0320 0238 - BIC CREGBEBB de Dimanche Service, 67/2, chaussée de Bruxelles, 1300 Wavre.
SAINT-PIERRE DE ROME Inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1982, la basilique vaticane est le fruit de vingt siècles d’histoire. Bâtie autour et sur la tombe de l’apôtre saint Pierre, elle a été établie par la dévotion des premiers chrétiens et enrichie par les papes successifs. L’exceptionnelle valeur historique et artistique des œuvres qui l’emplissent font de ce monument unique un des lieux les plus visités au monde. Ce guide, réalisé par Angelo Comastri, propose une solide introduction à l’histoire de la basilique, une description des principales œuvres d’art qui l’ornent et une présentation exceptionnelle des fouilles archéologiques autour de la tombe de saint Pierre. Un guide indispensable pour toute personne se rendant à Rome. “Visiter Saint-Pierre de Rome”, Angelo Comastri, Artège, 118 pages, 18 €, port compris, au compte 732-7032002-38 IBAN BE24 7327 0320 0238 - BIC CREGBEBB de Dimanche Service, 67/2, chaussée de Bruxelles, 1300 Wavre.
LES ENFANTS DE MANILLE Originaire de Versailles, le père Matthieu Dauchez, 36 ans, a tout quitté pour répondre au désir du cardinal Sin, archevêque de Manille, de mettre des prêtres diocésains au service des plus pauvres. Ordonné prêtre en 2004, il est aujourd’hui directeur de la fondation “Tulay ng kabataan”, une ONG qui vient en aide aux enfants des rues, aux enfants des bidonvilles et aux enfants chiffonniers de la capitale des Philippines. Il partage ici les leçons de dignité, de courage et d’amour que donnent les plus petits parmi les démunis, nous livrant ainsi un véritable itinéraire spirituel à l’école des plus pauvres. “Mendiants d’amour – À l’école des enfants de Manille”, Matthieu Dauchez, Artège, 152 pages, 19 €, port compris, au compte 732-7032002-38 IBAN BE24 7327 0320 0238 - BIC CREGBEBB de Dimanche Service, 67/2, chaussée de Bruxelles, 1300 Wavre.
MOTS CROISÉS Problème n°11/22 Horizontalement: 1. Graphite naturel. – 2. Ensembles d’ustensiles. – 3. Première page - Collecteurs. – 4. Fait monter les prix - Débute en juin. – 5. Pouffé - Crochet d’étal - Préposition. – 6. Membrane de l’œil - Station de sports d’hiver du Tyrol. – 7. Mettrai à l’épreuve. – 8. Raffolaient de. – 9. Monarque - Elimé - Conjonction. – 10. Bois noir - Dissémine. Verticalement: 1. Putréfaction. – 2. Monnaie-du-pape - Fleuve de Sibérie. – 3. Défalquer - Prophète hébreu. – 4. Note - Etat balte, en v.o. – 5. Trop mûrs - Troublée. – 6. Port d’Andalousie. – 7. Ville du Mali Tu amuses. – 8. Aven - Uni. – 9. Pures - Patronyme. – 10. Cité sur la Ruhr - Individu. SOLUTIONS: Problème 11/20 1. DECHIRURES 2. IDEALES-NO 3. URSS-NEANT 4. RESEDA-VU 5. EDE-RUSAIT 6. TOREADOR-R 7. INARI-LESA 8. Q-SONDE-UN 9. US-DEESSES 10. ENVERS-URI
Problème 11/21
Dominique LAWALRÉE “Le violoncelle parle”, un CD avec un DVD d’Emmanuelle Bertrand, Harmonia Mundi, 23,05 €, port compris, au compte 732-7032002-38 IBAN BE24 7327 0320 0238 - BIC CREGBEBB de Dimanche Service, 67/2, chaussée de Bruxelles, 1300 Wavre.
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COURRIER
N°22 - 12 juin 2011
COURRIER DES
LECTEURS Qu’est-ce que la liberté?
par le Père Charles Delhez Chaussée de Bruxelles, 67/2 - 1300 Wavre
DEUX QUESTIONS Le signe de croix à l’envers? Le Notre Père de Luc Dans un journal Dimanche consacré aux Églises orientales, je ne comprends pas l’article concernant ces Églises. Puisqu’elles sont catholiques, pourquoi certaines pratiquent-elles la communion sous les deux espèces et le signe de croix à l’inverse de nous? Qu’y a-t-il de différent? Quant au Pater, je préfère celui de saint Luc qui est plus compréhensible au point de vue des tentations. M. F.
En effet, le signe de croix “à l’envers” étonne toujours les catholiques occidentaux. L’explication est toute simple: quand le prêtre bénit l’assemblée, les orientaux suivent son geste et, comme ils sont en vis-à-vis, la gauche devient la droite. Chez les occidentaux donc, chacun va de gauche à droite; chez les orientaux, tandis que le prêtre va de gauche à droite, les fidèles vont de droite à gauche. Un effet miroir, en quelque sorte! Quant à la communion sous les deux espèces, elle est en effet systématique dans la liturgie orientale, le pain étant mélangé au vin. Chez les latins (ou occidentaux), elle est plus rare, mais a tendance cependant à devenir plus fréquente. Le pape Paul VI l’a autorisée dans certaines circonstances en 1965. Pour ce qui est du Notre Père, il y a en effet deux versions, celle de Matthieu et celle de Luc. L’opinion qui prévaut aujourd’hui est que ces deux versions sont le reflet des développements (principalement dans Matthieu) ou de modification de formulation (principalement dans Luc) provenant de deux traditions liturgiques chrétiennes différentes, même si l’on ne peut pas exclure l’influence du rédacteur final, l’évangéliste lui-même. Un certain nombre de raisons, estiment les historiens, conduisent à penser que la forme la plus ancienne de la prière vient de Jésus lui-même. Si l’on omet ce que Matthieu ou sa tradition liturgique a ajouté et que l’on s’en tient à sa formulation plus laconique et plus sémitiques des demandes communes aux deux versions, on obtient le texte suivant: “Père, que soit sanctifié ton nom, que vienne ton règne. Notre pain quotidien, donne-le nous aujourd’hui. Et remets-nous nos dettes comme nous-mêmes avons remis à nos débiteurs. Et ne nous fait pas entrer dans l’épreuve.”
Si l’avortement est un échec, un drame (qui sauve parfois une vie) il ouvre aussi la porte à l’escalade – Avortement > Euthanasie – en promouvant le droit d’être Maître de la vie. Si le droit à la vie pose la question: À partir de quand faut-il la protéger? La réponse “toujours” n’est pas si simple. L’avortement ou l’euthanasie peuvent parfois éviter un suicide avec bain de sang pour l’individu et son entourage. Si l’éducation à la sexualité et à l’affectivité est un besoin urgent, ne faut-il pas aussi un traitement pour oxygéner la racine de nos déviances? Et si ces remèdes – avortement, euthanasie et autres – ne sont que des emplâtres sur une jambe de bois, n’est-il pas opportun de sensibiliser l’humanité au réel conflit de la société? Cet antagonisme (nos déviances) s’épanouit dans le dilemme: Liberté! Suis-je libre d’accueillir ou de supprimer le dérangeant, l’indésirable? Suis-je libre d’aimer ou de haïr mon prochain? Suis-je libre de vivre en créature ou en Créateur? Suis-je libre de respecter ou de bafouer la liberté de l’autre? … Oui, les jeunes veulent “des lois pour la vie”. Elles existent depuis Adam et Ève, en constante évolution et assoiffées de perfection selon les siècles et les cultures, ces mêmes lois que Jésus a enrobées d’amour. Encore faut-il offrir à bon escient notre liberté dans l’application de celles-ci pour diviniser l’humanité. Qu’on se le dise… Michel MAES
La liberté de Michelle Martin Michelle Martin, je reconnais avoir été profondément déçu par la majorité des réactions entendues sur les chaînes de télévision. Et je ne parle même pas des insanités que l’on a pu trouver sur les réseaux dits “sociaux”! Où donc étaient passées les paroles des Évangiles, prônant la compassion et le pardon? Que de paroles de vengeance et de haine! Si je pouvais encore le comprendre de la part des parents, que penser des paroles de certains politiques et journalistes, personnes dont le métier devrait conduire à plus de sang-froid et de mise en perspective. D’autant que les juges n’ont fait qu’appliquer des lois votées par le monde politique. Ces récriminations avaient d’ailleurs quelque chose d’assez insultant à l’égard de ces mêmes juges, presque considérés comme des complices! Il y a d’abord le refus d’admettre qu’une personne puisse avoir changé en 15 ans de détention. Il me paraît primordial que tout détenu puisse avoir une perspective de sortie, une chance de réinsertion. Qu’ajouteraient quelques années de plus ? Par ailleurs quel danger madame Martin représente-telle pour la société? Y a-t-il un risque que, seule,
SERVICE D’ENTRAIDE
La peste ou le choléra
Cette dame est veuve depuis des années et elle est maintenant retraitée. Suite à de gros problèmes de santé, conséquence directe de son obésité, madame a du subir une gastroplastie. Depuis cette intervention, la vie de madame est devenu un enfer. On a dû lui placer 32 prothèses afin de réparer les dégâts provoqués par la chirurgie digestive, elle n’arrive plus à s’alimenter et elle a besoin de soins quotidiens. Les frais de santé sont colossaux et sa petite pension ne suffit plus pour garder son budget en équilibre. Son assistante sociale nous demande de l’aide afin d’apurer quelques factures. ( Appel 22 A) Cette dame vient d’accoucher de son troisième enfant malheureusement celui-ci est né prématurément. Il a actuellement besoin de soins afin de se
développer correctement. Le père des enfants a abandonné le domicile conjugal, il n’a gardé aucun contact avec sa famille et ne participe en rien aux frais inhérents au bien-être de sa progéniture. Madame a du faire des achats à crédit pour subvenir aux besoins de sa famille, mais aujourd’hui, elle ne peut plus faire face aux charges de la vie quotidienne et aux soins nécessaires pour son bébé. Venonslui en aide.(Appel 22 B) Les dons en réponse à ces appels doivent être versés au n° de compte 195-0145111-75 IBAN : BE05 1950 1451 1175 BIC : CREGBEBB du Service d’Entraide Quart-monde, Place de Vannes 20, 7000 Mons. Tél. : 065/34.63.70 Les dons devront atteindre le montant minimum de 40 euros pour être fiscalement déductibles.
Le Ministère des Finances a confirmé les modifications concernant le montant minimum annuel donnant lieu à une déductibilité fiscale.
Intentions de messe Des prêtres d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine nous demandent des intentions de messe, (7 euros) lesquelles constituent souvent leurs uniques ressources. ATTENTION : Voulezvous bien les verser UNIQUEMENT sur le compte : BE82 1950 1549 0168 BIC : CREGBEBB ou 195-0154901-68 de “Projets Pastoraux” 20, Place de Vannes, 7000 Mons, et nous les transmettrons. Ces dons versés pour des intentions de messe ne bénéficient pas de l’exonération fiscale.
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elle enlève, séquestre, maltraite des enfants? Je ne le crois pas. Pourquoi refuser d’admettre que cette dame ait pu vivre “sous influence”, comme envoûtée en quelque sorte. C’est d’ailleurs ce que le jury a implicitement reconnu en la condamnant à une peine inférieure à celle de son mari. Autre reproche entendu, elle devait rester en prison plus longtemps parce qu’elle n’avait toujours pas dit toute la vérité sur comment les choses s’étaient réellement passées, c’est-à-dire les maltraitances subies par les fillettes et les conditions de leur décès. D’une part il faut rappeler que le coupable n’est pas tenu de dire la vérité puisqu’il peut même mentir délibérément pour se défendre. Ce sont les témoins qui eux sont tenus de dire la vérité, toute la vérité, rien que la vérité à l’occasion de leur déposition devant le tribunal. (...) D’autre part, on peut se demander “pourquoi” madame Martin n’a pas voulu – ou “pu”– dire ces choses-là. Pourquoi refuser que son attitude puisse avoir été dictée par le fait que l’horreur même de ce qu’elle avait vu et de ses propres actes ait pu provoquer en elle un réel blocage psychologique? Et si madame Martin, mère elle-même, s’était tue en pensant aux parents des petites victimes, ne voulant pas ajouter l’horreur de détails sordides à la cruauté du deuil? Bien sûr je n’en sais rien, mais pourquoi refuser a priori ces hypothèses! Jean-Pierre JAEKEN
Amnesty International Je suis étonné de voir dans Dimanche une “réclame” pour une formation Amnesty International, quand on connaît la position de cet organisme sur l’avortement et qu’on sait qu’il s’attaque maintenant ouvertement au Vatican. Voir article ci-dessous sur le blog Belgicatho : Nous ne sommes pas en phase avec Amnesty qui a pris position en faveur de l’avortement libéralisé. Nous savions bien peu que dans son rapport annuel divulgué aujourd’hui, Amnesty incriminait le Vatican, lui reprochant “de n’avoir pas respecté suffisamment ses obligations internationales sur la protection des enfants.” Cette organisation emboîte ainsi le pas à ceux qui, aux États-Unis et aussi en Belgique, voudraient que le Vatican, considéré comme “employeur”, réponde des actes d’abus sexuels commis par des prêtres ou des religieux. Il faudrait sans doute que l’Église puisse répondre de la vertu de chaque membre du clergé. (...) On serait curieux de savoir si cette organisation dénonce les pays qui ont mis en place des législations favorables aux familles recomposées, quand on sait que c’est dans ces familles que l’on observe une proportion importante de pratiques pédophiles. On serait curieux de savoir également si Amnesty est allée enquêter sur les abus sexuels dans les écoles coraniques ou sur d’autres pratiques qui s’apparentent à la pédophilie, comme le mariage imposé à de toutes jeunes filles... Pour ma part, voici déjà longtemps que j’ai arrêté de soutenir Amnesty comme étant une association opposée au droit à la vie et maintenant de plus en plus ouvertement antichrétienne. Jean-Louis COUVREUR
12 JEUNES
N°22 - 12 juin 2011
MADRID 2011 Les JMJ : un peu plus qu’un beau voyage
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es JMJ! Il ne reste plus que 9 semaines avant le grand départ! Audelà des détails pratiques (cf. cidessous), quelle signification ce voyage peut-il avoir pour un jeune chrétien? Le thème de cette année est tiré de la lettre de Saint Paul aux Colossiens (2,7): “Enracinés et fondés en Christ, affermis dans la foi”. Si beaucoup de jeunes aujourd’hui sont en recherche, leur quête spirituelle peut parfois manquer de racines solides. En effet, tout le monde a une vie spirituelle, plus ou moins riche, mais cette spiritualité n’est pas forcément chrétienne. Beaucoup de jeunes qui viennent de familles chrétiennes ne connaissent d’ailleurs pas vraiment le contenu de la foi en Jésus. Une chance pour redécouvrir la foi chrétienne Il arrive souvent que les jeunes n’osent pas témoigner de leur foi dans leur vie quotidienne, à l’école ou avec leurs copains. Ils se sentent souvent seuls avec leurs questions ‘existentielles’. Cette rencontre internationale c’est une chance pour eux de découvrir qu’ils ne le sont pas. Loin de là! Les grandes dates: 10/7: fin des inscriptions 2/8: 14h-22h formation des animateurs et responsables à LLN 5/8: démarrage de la route témoins espérance, Bois-SeigneurIsaac 6/8: Huy, 7/8: Ixelles, 8/8: Ath, 9/8: Braine-l’Alleud 7/8: matinée départ de la route Catalona à Namur 10/8: départ de la route DoradaBrava à Koekelberg 11/8: accueil dans le diocèse de Tarragone (Reus) 13/8: journée à Barcelone avec toute la province ecclésiastique de Barcelone. 14/8: nuit messe du 15 aout et départ vers Madrid 15/8: arrivée à Madrid* 15/8: pm départ de l’aéroport formule une semaine 20-21/8: JMJ en Belgique, weekend à Beauraing
Près de 360.000 participants sont déjà inscrits. Le coût du voyage peut, il est vrai, poser quelques soucis et réticences. C’est pourtant une belle opportunité pour être créatif. De nombreux jeunes, un peu partout dans le monde, organisent des soirées, des ventes, des spectacles afin de se payer leur voyage. Pratiquement, les matinées à Madrid seront consacrées aux temps de catéchèse et de célébration avec des Évêques, les après-midis et les soirées verront les jeunes se retrouver dans la cité pour des temps de concert, de partage, de réflexion, des visites… Enfin, le samedi matin, les jeunes se mettront en route, dans une démarche de pèlerinage, vers le lieu du grand rassemblement final : Cuatro Vientos, un ancien aéroport, où l’on espère rassembler 2 millions de personnes ! Là, les jeunes vivront avec le Pape une veillée de prière, puis – après une nuit à la belle étoile – la célébration de l’eucharistie. Ce dernier week-end, les jeunes Belges qui n’auraient pas pu rejoindre Madrid se retrouveront à Beauraing pour vivre, en direct et sur grand écran, les moments forts de ces journées. 21/8: nuit retour en avion à Bxl 22/8: pm et soirée retour des cars à Bxl *La semaine à Madrid: détails Lu 15/8: arrivée des jeunes du monde entier Ma 16/8: célébration d’accueil et festival de la jeunesse Me 17/8: catéchèse et festival de la jeunesse Je 18/8: catéchèse, accueil du Pape Benoît XVI (Plaza Cibeles) et festival de la jeunesse Ve 19/8: catéchèse et chemin de croix Sa 20/8: déplacement vers Cuatro Vientos et veillée avec le Pape Di 21/8: eucharistie avec le Pape et envoi
Un thème plein de promesses En préparation à cette rencontre, le pape a adressé une lettre aux jeunes, où il commente le thème de ces journées. Il n’hésite pas à évoquer sa propre expérience, sa jeunesse dans l’Allemagne nazie, “l’âge de la recherche d’un grand idéal de vie”. Timothy Radcliffe, le Britannique et ancien Maître général des dominicains, a également commenté ce thème des JMJ: “Mon espérance, c’est donc que vous incarniez le Christ aujourd’hui. Vous êtes appelés à être son visage, ses oreilles, sa bouche, son toucher. Cela implique du courage. D’une part, lecourage de vous laisser regarder par les autres, de les laisser vous sourire, à vous tel que vous êtes. Ensuite le courage d’écouter, particulièrement les gens avec lesquels vous êtes en désaccord, avec la certitude que si vous leur ouvrez vos esprits et vos cœurs, le Seigneur vous donnera une parole pour eux. Il y a encore le courage de dire la Parole de Dieu. Cela requiert surtout de résister au cynisme de notre société, qui est suspicieuse à l’égard de tout, et surtout de l’Église. Et enfin, nous avons rele-
vé le courage de tendre la main pour toucher les autres avec la compassion du Christ et être touché par eux. Bon courage !” AdL
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Renseignements : coordination@jmj.be ou jmj.be Des animateurs peuvent se déplacer pour venir en parler dans votre école, votre paroisse, votre mouvement. Si vous souhaitez aider un jeune, vous pouvez faire un virement sur le compte JMJ BE21 3701 1094 9903. Au lieu de déménager en maison de repos:
Soins à domicile 24h sur 24 * à partir de 1.290€/mois
Personal-Service-Ost-West (Pologne)
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17/8: affermis dans la foi 18/8: enracinés en Christ 19/8: témoins du Christ dans le monde QG francophone à Madrid: *89, Calle de Lagasca (quartier Salamanca, au cœur de Madrid) arrêt de métro Nuñez de Balboa (sortie Velázquez) - ligne 5 et 9 *Il y aura un central téléphonique et des GSM avec n° espagnol.
Évêques belges présents: tous sauf Mgr Jousten Thèmes des catéchèses:
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