EXPRESS © Osservatore Romano
NUMÉRO 23 Hebdomadaire du 19 juin 2011 Chaussée de Bruxelles, 67/2 - 1300 Wavre Tél.010/235.900 - Fax 010/235.908 www.dimanche.be
AUX CAPTIFS, LA LIBÉRATION L’Évangile de la rue
VATICAN 2.000 Roms invités
A
Venus essentiellement d’Italie, mais aussi de toute l’Europe, 2.000 Roms ont donc été accueillis par le pape le 11 juin dernier, veille de Pentecôte. Cette audience inédite, eu égard au grand nombre de Roms ainsi invités officiellement, était organisée à l’occasion des 150 ans de la naissance du bienheureux Ceferino Gimenez Malla (1861-1936), premier gitan à avoir été béatifié (en 1997). Au cours de cette audience qui aura fait résonner musiques, chants et danses tziganes, Benoît XVI a fait part de son souhait que les Tziganes ne soient “plus jamais objet d’oppressions, de refus et de mépris“. Le pape a également souligné que l’Europe ne devait pas oublier le “drame encore trop peu reconnu“ de l’extermination des Tziganes pendant la Seconde Guerre mondiale (1939-1945). Une rescapée d’Auschwitz a d’ailleurs témoigné devant le souverain pontife. Pointant l’existence de problèmes graves et préoccupants, comme les rapports souvent difficiles avec les sociétés dans lesquelles ces peuples vivent, le pape a aussi demandé à ces derniers de toujours rechercher la justice, la légalité, la réconciliation et de s’efforcer “à ne jamais être la cause de souffrance des autres“. Benoît XVI a ensuite rassuré ses visiteurs en leur répétant, à la suite de Paul VI, qu’ils étaient “une portion aimée du Peuple de Dieu pérégrinant“. Mais les a aussi mis en garde contre “le risque des sectes ou d’autres groupes qui mettent en danger votre communion avec l’Église“. En outre, le pape a tenu à rappeler que l’Europe, qui réduit les frontières et considère que la diversité des peuples et des cultures est une richesse, offre de nouvelles possibilités à ces peuples nomades. Il a aussitôt invité les Tziganes à “écrire ensemble une nouvelle page de l’histoire pour (leur) peuple et pour l’Europe“. Pierre GRANIER
OPINIONS
p. 2 • Les nationalismes représentent-ils une menace pour l’Europe ?
DERNIÈRES MINUTES
p. 6
• Yémen: de la contestation à la guerre civile • Birmanie: les dissidents enfermés dans des “cages à chiens”
LITURGIE
p. 8
Dimanche de la Sainte Trinite Gloire au Père, et au Fils et au SaintEsprit : au Dieu qui est, qui était et qui vient ! Jean 3, 16-18
CULTURE
p. 7 • “La séparation”: quand le mensonge mène le film
© Aux captifs, la libération
u cours d’une audience haute en couleur, Benoît XVI a fait part de son souhait que les Tziganes ne soient “plus jamais objet d’oppressions, de refus et de mépris“.
“Il m’a envoyé proclamer aux captifs la libération” (Jésus dans la synagogue de Capharnaüm - Luc 4, 18).
P
AR I S
Il y a trente ans, le 18 juin 1981, naissait “Aux captifs, la libération”, une association pour rejoindre les gens de la rue et les aider à en sortir. Offrir un service social, sans doute, mais tout autant une démarche spirituelle, car les gens de la rue ont aussi une âme! Découverte avec Aurore de Montalivet, responsable de communication. Rue de Rocroy, 10e arrondissement de Paris, près de la gare du Nord. Une grande pièce où se côtoient gens de la rue et bénévoles. “Vous boirez quelque chose?” L’accueil est garanti. C’est là qu’Aurore de Montalivet, une jeune femme manifestement pas née dans le milieu de la rue, me reçoit. Toujours accueillante à ceux qui, interrompant notre
LES JEUNES SANS-ABRI De plus en plus nombreux dans nos rues Page 3
AFRIQUE Pourquoi les gouvernants ont-ils peur des élections ? Page 5 Rédaction de ce numéro clôturée le 14 juin 2011 Bureau de dépôt : Charleroi X Agréation N°: P305034 Banque: 833-5318719-79 IBAN BE58 8335 3187 1979 - BIC GKCCBEBB
conversation, viennent la saluer, elle me préChrist. “Nous ne sommes pas des sauveurs, sente cette association trentenaire, “Aux capcommente Aurore. Seul, le Christ est sautifs, la libération”, dont le but veur. Nous voulons les ameest d’accompagner les gens “Nous ne sommes pas ner à lui, non par prosélytisqui vivent dans la rue. Un des sauveurs. Seul, le me, mais pour que, à notre quart du territoire urbain leur contact, ils envisagent la vie Christ est sauveur” a été confié. avec joie et espérance.” Il Le père Patrick Giros, prêtre s’agit de leur permettre parisien alors vicaire du futur cardinal Lustid’affronter leur propre histoire avec bienger, est à l’origine de cette initiative. Il voulait veillance, sans jugement. Ils ont besoin d’un unifier démarche sociale et “charité chréregard humain, car la culpabilisation peut tienne”. Et Aurore d’expliquer: “Il y a une diêtre forte. Or, personne n’a choisi cette vie, mension spirituelle en chacun. La personne même si parfois ils le disent pour qu’on ne de la rue a aussi une âme, il faut l’accompales regarde pas comme victimes. gner dans cette recherche.” Le matériel et le Le projet est donc d’être dans la rue avec les spirituel, ni l’un ni l’autre avant l’un ou l’autre. personnes qui y vivent, qui n’ont plus la force L’association a aussi créé un collectif “Mort d’aller ailleurs, mais aussi de faire Église avec dans la rue” qui organise un enterrement elles, car parmi elles il y a des chrétiens. Une digne pour ces personnes. fois par mois, une veillée de prière est organisée par les gens de la rue. Et c’est eux qui invitent les paroissiens. Offrir un regard humain Bénévoles et salariés veulent, sans tomber dans la pitié, témoigner de la tendresse du
Charles DELHEZ, à Paris Voir page 3
LA FOI CHRÉTIENNE EST TRINITAIRE
O
n raconte qu’au siècle dernier,
bien tout, en effet: toute la foi, la li-
dans le diocèse du Puy, un vi-
turgie, la vie chrétienne. Mais cela,
caire général interrogeait un tout jeu-
seul l’enfant pouvait le deviner.
ne garçon désirant devenir prêtre. Monseigneur “le Grand Vicaire”,
Jean-Noël BEZANÇON
s’enquérant des connaissances reli-
“Dieu n’est pas solitaire”
gieuses de l’enfant, lui demande un résumé de la foi catholique. Et
“Est-ce tout?”, s’inquiète le prélat.
“Si le temps te presse, laisse courir ton corps, mais pas ton esprit.”
“C’est tout”, répond l’enfant. C’est
Lanza del Vasto
l’enfant, gravement, de tracer sur lui le signe de la croix, en en redisant lentement les paroles. Puis il se tait.
OPINIONS
DIMANCHE
DIMAN DIMANCHE
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N°23 - 19 juin 2011
Édito
APRÈS LE PRINTEMPS ARABE, L’ÉTÉ EUROPÉEN ?
À Madrid, la Puerta del Sol a retrouvé son apparence habituelle. Le 13 juin dernier, les “indignés” espagnols ont démonté leurs installations, laissant derrière eux quelques pancartes et un large espace d’information pour montrer que leur combat continue et qu’ils n’entendent pas baisser les bras. Sera-ce le cas? Nul ne peut le dire aujourd’hui. Ce qui est sûr, en tout cas, c’est que les jeunes Européens sont de plus en plus nombreux à en avoir marre. Marre du chômage qui touche près de la moitié d’entre eux, y compris ceux qui sont surdiplômés. Marre d’être forcés d’habiter chez leurs parents, parfois au-delà de leurs 30 ans, à cause de la crise de l’immobilier et des salaires trop bas. Marre du capitalisme financier qui réduit les êtres humains à l’état de marchandises et contribue à la destruction de notre environnement. Marre de voir leurs pays placés sous perfusion par l’Union européenne et par le FMI, et contraints de serrer toujours davantage la ceinture. Marre d’être représentés par des hommes politiques davantage préoccupés par leur maintien au pouvoir que par leurs problèmes… On peut évidemment trouver cette critique de la société un peu simpliste et pas vraiment très constructive, mais cela ne doit pas
LA QUESTION
C
pour autant nous empêcher de la prendre au sérieux. Car si ces jeunes manifestants ont été séduits par le best-seller “Indignezvous!” de l’ancien diplomate et résistant français Stéphane Hessel (cfr “Dimanche Express” du 30 janvier 2011), au point d’envahir la rue, ce n’est pas sans raison. Sans doute y ont-ils trouvé une sorte de réponse à leur questionnement et à leur mal-être. Ce qu’ils veulent, en effet, c’est être réenchantés, pouvoir se mobiliser pour quelque chose qui ait du sens. Or, tout ce qu’on leur demande pour le moment, c’est d’être patients, d’accepter sans broncher les mesures drastiques prises par les autorités afin de limiter les dégâts. Pas très réjouissant comme perspective, et surtout pas vraiment mobilisateur. Reste maintenant à voir comment les “indignés” vont s’y prendre pour faire évoluer les choses, car si les mouvements de contestation populaire qu’ils ont initiés un peu partout en Europe sont un bon début, il leur faudra rapidement dépasser le stade des slogans ingénieux et faire des propositions concrètes. Sans quoi, l’Histoire aura tôt fait de les oublier. Ce qui, en terme démocratique, serait vraiment regrettable, vu l’enthousiasme qu’ils génèrent parmi les jeunes. Pascal ANDRÉ Vos réactions sur edito@catho.be
LA MONTÉE DES NATIONALISMES
haque jour, du 21 au 28 mai, “La Libre Belgique” a publié des articles sur la montée du populisme, du nationalisme et de l’extrême droite en Europe, avec en toile de fond cette question: dans quelle mesure la construction européenne en pâtira-t-elle? Un dossier passionnant, mais aussi inquiétant, dont voici le résumé.
Une menace pour l’Europe ?
“Le nationalisme, c’est la guerre! La guerre, ce n’est pas seulement le passé, cela peut être aussi notre avenir.“ En prononçant ces mots au Parlement européen, en 1995, le président français François Mitterrand n’imaginait sans doute pas qu’à peine seize ans plus tard, notre continent serait à nouveau confronté à ses anciens démons. Un peu partout dans l’Union, on assiste en effet à une montée des partis populistes, nationalistes ou d’extrême droite. Le dernier en date à avoir enregistré un succès électoral n’est autre que le Parti des Vrais Finlandais. Ouvertement eurosceptique et anti-immigrés, celui-ci est passé de 4% des voix en 2007 à 19% aujourd’hui. Malheureusement, il n’est pas la seule formation politique d’extrême droite à avoir prode perdre avec cette crise“, explique-t-il dans les gressé ces dernières années sur le Vieux Conticolonnes de “La Libre”. Un point de vue partagé nent. Parmi elles, on retrouve le Vlaams Belang par le politologue Jérôme Jamin. Pour lui, en efen Belgique, le Front national en France, la Ligue fet, “le principal point commun“ entre ces moudu Nord en Italie, le British National Party au vements, “c’est une peur de vivre dans un monRoyaume-Uni, le Parti de la Liberté au Pays-Bas, de qui n’est plus contrôlé par personne“, face à le Parti du Peuple au Danemark, Jobbik en Honlaquelle ils proposent “un regrie ou Ataka en Bulgarie. pli ethnico-culturel sur soi et Mais ce qui est plus inquié“Ceux qui manipulent la donnent une vision hyper simtant encore, estime le politocomplexité des choses en pliste d’un monde de plus en logue liégeois Jérôme Jamin, cherchant à exploiter des c’est que “la frontière entre sentiments primaires n’ont pas plus complexe, basée sur partis légitimes et illégitimes raison, et n’auront pas la victoire” l’identification d’un ennemi. est de plus en plus difficile à (José Manuel Barroso, président Pour les populistes, ce sont les établir“. En effet, “les partis de la Commission européenne) élites et l’Europe. Pour l’extrême droite, ce sont les traditionnels empruntent à immigrés, les musulmans, les l’extrême droite et l’extrême Tsiganes. Pour les nationalistes, ce sont ceux qui droite singe les partis traditionnels pour essayer menacent l’identité nationale.“ de se faire une respectabilité“, poursuit-il. “AuPour Jean-Yves Camus, spécialiste français de jourd’hui, le fait d’associer immigration, chômage l’extrême droite, la crise économique actuelle et insécurité est devenu d’une banalité évidente, n’explique pas tout, vu que l’on constate des alors que c’était avant une marque de fabrique percées nationalistes et d’extrême droite dans de l’extrême droite.” Celle-ci a également évolué des pays et des régions particulièrement prosdans sa façon d’aborder certaines problémapères, comme la Flandre, la Norvège, la Suisse tiques, comme l’islam. “Avant, l’extrême droite ou l’Italie du Nord. La mondialisation et le senaurait traité les musulmans de sous-hommes. timent d’insécurité qu’elle génère seraient daMaintenant, elle explique que nous ne pouvons vantage en cause, à ses yeux. “Une partie de la les accueillir, vu qu’ils ne respectent pas l’égalité population n’accepte de vivre que dans le entre hommes et femmes“, explique le chercheur. cadre de repères parfaitement délimités“, ex“C’est très habile.“ Et surtout très dangereux. plique-t-il. “Le fait que nous ayons désormais le monde en temps réel dans notre lucarne téUn sentiment croissant d’inquiétude lévisée, qu’il n’y ait plus de frontières, que la Mais d’où vient que ces partis connaissent auculture se mondialise, que les référents natiojourd’hui un tel succès? Pour l’ancien Premier naux cèdent du terrain devant le village gloministre belge Guy Verhofstadt, la crise éconobal, crée ce sentiment d’insécurité: on ne sait mique et financière que nous traversons actuelplus qui on est ni où on est.“ Il est vrai que les lement n’y est pas étrangère. “L’électorat cherche Européens ont été confrontés à bien des boudans le nationalisme des certitudes qu’il risque leversements ces dernières années: la montée
EXTRAITS Un flux ininterrompu
M
yriam Tonus, conférencière et chroniqueuse à “La Libre Belgique”: “Qui d’entre nous pourrait énumérer sans difficulté tous les événements qui ont fait la une des journaux depuis trois mois? Voyons… Se présentent, dans le désordre: l’affaire DSK, celle du concombre espagnol, Fukushima, un mariage princier à Londres, la finale de Roland-Garros, la proposition de libération de Michelle Martin… Avec en prime quelques “séries”, genre négociations politiques et pédophilie ensoutanée – feuilletons auxquels on finit par s’habituer autant qu’au passage des avions sur Charleroi. Mais j’ai dû oublier bien des choses – mais oui, tenez: l’ouragan qui a dévasté la ville de Joplin. Comme si l’info fonctionnait sur le principe d’’un clou chasse l’autre’. Comme si, dans une société anesthésiée, il fallait à chaque jour (ou chaque semaine, au mieux) sa dose de frisson, d’horreur ou de liesse. Comment, dans ces conditions, se forger une opinion? Comment tirer des leçons? Penser la complexité du monde avec des sentiments, c’est comme cultiver la terre avec une cuiller à café… L’indignation ellemême, si généreuse et légitime soit-elle, rencontre vite ses limites si elle n’offre pas d’alternative. ‘Les amères leçons du passé doivent être réapprises sans cesse”, disait Einstein. Et comment pouvons-nous retenir les leçons du passé, comment pouvons-nous imaginer et construire l’avenir, si notre mémoire ne peut s’accrocher à rien, si nous sommes entraînés par le flot d’informations sans pouvoir nous (re) poser un seul instant?“ (Dans “La Libre Belgique” du 7 juin 2011, p.55)
Que tout change… et que rien ne bouge en puissance des économies émergentes, l’épuisement de l’État Providence, le passage à l’euro, l’élargissement de l’Union, le terrorisme, l’immigration, etc.
L’Europe, la seule solution ? Mais comment répondre à ce sentiment d’insécurité et quelle serait la meilleure stratégie pour contrer les partis nationalistes et d’extrême droite? Pour Guy Verhofstadt, il ne fait aucun doute que l’Union européenne est la seule solution, car “on peut faire des choses au niveau européen qui sont impossibles au niveau national“. Ainsi, “si l’on veut avoir une migration bien gérée, qui ne perturbe pas nos sociétés, il faut l’organiser au niveau européen via les mêmes règles d’asile et d’immigration, ainsi que par un contrôle à l’extérieur de l’Union et pas à l’intérieur comme on est en train de le faire.“ Mais pour cela, ajoute-t-il, les politiciens “doivent donner l’exemple, assumer le leadership, montrer le chemin et ne pas courir après l’opinion publique“. “Dire que les partis nationalistes et d’extrême droite ont tort ne suffit pas“, poursuitil. “Il faut donner une idée de l’alternative: une Europe unie, qui joue un rôle prépondérant sur la scène mondiale, qui gère ses frontières extérieures d’une manière convenable, qui dispose d’une monnaie unique, d’une gouvernance économique valable, d’une armée européenne, etc. Si l’on n’est pas capable de montrer que cette vision est possible, alors les arguments contre l’extrême droite ne seront d’aucun poids.“ Pascal ANDRÉ Pour plus d’infos: www.lalibre.be.
Bruno Frappat, journaliste: “Que restera-t-il, à l’été, du printemps arabe? Une formidable surprise, qui a pris de court les analystes et les puissants. À savoir que si endormis ou terrorisés qu’apparaissent les peuples, il ne faut pas désespérer de leur capacité à dire ‘non’. Que de l’Orient fataliste ont jailli des volontés de ne plus être traités comme des sujets, mais comme des hommes libres. Que la violence des réactions de certains régimes (Syrie) aura attesté la peur des dictatures et leur conscience que le monde change en dépit des mitraillages. Nous saurons bien assez tôt ce que les fleurs du printemps arabe auront donné comme fruits. Il nous suffit à ce stade de nous souvenir que ces fleurs ont existé, qu’elles ont germé, dans le courage. Mais nous devrons aussi nous souvenir, hélas!, qu’à peine constatée la beauté de ces moments, nous avons eu peur pour notre tranquillité (‘Qu’ils restent chez eux!’). Et que nos pays auront, dans un pathétique effort, essayé de se protéger contre les conséquences de ce que nous réclamions. Consternante ambivalence qui nous aura vus souhaiter à la fois que tout change et que rien ne bouge.“ (Dans “Panorama” de juin 2011, p.62)
EXPRESS EXPRESS
TEMPS PRÉSENT
N°23 - 19 juin 2011
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AUX CAPTIFS, LA LIBÉRATION “C’est toi qui m’intéresses”
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n chemin de foi a conduit Aurore de Montalivet jusqu’à l’association “Aux captifs, la libération”, où se côtoient bénévoles et salariés pour sortir de la rue les gens qui y ont élu domicile. “Soit Dieu existe et je ne peux plus continuer comme ça, ou bien il n’existe pas et j’arrête de me poser des questions”, se disait Aurore. Les hasards de la vie lui ont fait rencontrer Nicolas Buttet et vivre un an à l’Institut Philanthropos que le prêtre suisse a fondé près de Fribourg. Après cette année, Aurore avait envie de remercier l’Église et de creuser sa foi. Elle est tombée sur l’annonce d’embauche de “Aux captifs la libération”. Et voilà trois ans qu’elle y est. Tout n’est pas toujours facile, reconnaît-elle, mais “cette conversion que j’ai pu vivre se prolonge“. “Aux captifs” essaie de rejoindre les plus exclus lorsqu’il n’y a plus de filet pour eux. “On ne tombe pas dans la rue, on y arrive progressivement”, explique Aurore. Chaque histoire est en effet unique et tous les milieux sociaux sont touchés. Souvent, à la base, il y a des problèmes d’ordre relationnel et affectif, “une série de coups les a matraqués”. Quand ils arrivent à la rue, ils sont déjà cassés depuis longtemps, ils n’ont plus de force. Ils se rendent invisibles, “ils sont asphaltisés”, dirait Xavier Emmanuelli. Ils ne veulent même plus aller dans les lieux d’accueil, car ils ont l’impression d’y avoir été maltraités. Bénévoles et salariés Dans l’association, 180 bénévoles sont soutenus par 45 salariés, surtout des assistantes sociales qui coordonnent et aident à poser un diagnostic en étant à l’écoute des projets des gens de la rue. L’Église, elle, prête des locaux paroissiaux. 7500 personnes sont rencontrées par mois. 1000 à 2000 personnes sont accompagnées, et certaines le seront
toute leur vie. Souvent ils passent d’une association à l’autre, ce qui leur donne le sentiment de pouvoir choisir. Les bénévoles sont un signe visible de gratuité. Ils assurent une permanence d’accueil toute l’année, été compris. Ils s’engagent également pour deux ans à faire un tour de rues une fois par semaine durant deux heures et demie, toujours en binôme. Toujours le même circuit, le même jour, à la même heure. Aurore “tourne” déjà depuis trois ans, car les salariés sont aussi tenus à le faire bénévolement. Le but n’est pas matériel, mais tout simplement de dire aux gens de la rue: “C’est toi qui m’intéresses.” Et la responsable de communication de raconter sa belle histoire avec Sylvain qu’elle a fini par apprivoiser, avec qui elle a pu aller écouter un Gospel, et même manger au restaurant. “Cette relation m’a un peu changée, ainsi que lui. Nous nous quittons avec le sourire. C’est de l’ordre d’une réconciliation entre deux mondes.” Il y a aussi Richard qui a vécu vingt ans dans la rue. Son métier, faire la manche. Mais il a réussi à y retrouver un sens, des amitiés, une paroisse, et un rôle social dans le quartier: il garde les chiens des habitants, pendant qu’ils font leurs courses. Les sortir de la rue Le premier objectif, pas toujours atteint, est bien sûr de les sortir de la rue. Lieu de violence et non de repos, lieu inamical, non hygiénique, elle est destructrice, elle tue. Il faut s’y mettre en bandes pour se protéger contre les agressions. En général, on n’y garde pas ses papiers plus de trois mois, car ils sont volés bien avant. Chaque année, “Aux captifs” – qui vit de dons privés, de mécénats, de subsides de l’assistance publique et de la ville de Paris – organise le festival de la rue avec 12 associations partenaires, dont Emmaüs, l’Ordre de Malte et ATD Quart Monde... Cette année, c’était les 20 et 21 mai. Un grand
chapiteau est dressé sur le parvis Notre-Dame, place JeanPaul II. Les personnes de la rue y exposent leurs talents théâtraux, poétiques, picturaux… “Les personnes de la rue ont du talent : venez changer vos idées sur l’exclusion!”, peut-on lire sur l’invitation. Leur donner une place visible dans la société, montrer qu’ils ont quelque chose à apporter, tel est le but. L’art n’est-il pas le premier langage universel? Il leur permet d’exprimer cette souffrance si difficile à mettre en mots. Et, au-delà de l’art, il y a la rencontre avec les 5000 visiteurs. La valorisation de soi rend une espérance. “Au lieu de pointer les différences, commente Aurore, il nous faut trouver des lieux de rassemblement et montrer notre humanité commune.” Recueilli à Paris par Charles DELHEZ Retrouvez Aurore de Montalivet dans l’émission “Il était une foi” de ce dimanche. http://www.captifs.fr
LES JEUNES SANS-ABRI de plus en plus nombreux dans nos rues
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acks de bière et chiens à leur côté, ils zonent dans les centres-villes, interpellent le passant pour glaner quelques euros. La plupart ont une vingtaine d’années et vivent dans la rue. On ignore combien ils sont exactement, mais d’après les acteurs de terrain, leur nombre serait en augmentation constante. Un phénomène inquiétant, qui en dit long sur l’état de notre société. “Bonjour, messieurs-dames, une petite pièce, s’il vous plaît…“
Depuis quelques années, il n’est pas rare, dans nos grandes villes, d’être abordé de la sorte par des groupes de jeunes SDF, en pantalons de treillis ou en haillons, arborant piercings, tatouages et chiens. Ils font la manche dans les gares, à la porte des supermarchés. Ils arpentent les centres-villes, les rues piétonnes et les squares. Ils interpellent les passants, parfois agressivement, quémandent un euro, une cigarette, un chèque-repas, un bonjour. Et surtout, ils dorment où ils peuvent: quelques nuits dans un centre d’hébergement, un ou plusieurs mois dans un squat, le plus
souvent dans la rue. D’où viennentils? Qui sont-ils? Telles sont les questions qui surgissent spontanément à l’esprit quand on en croise. Car comment ne pas être interpellé par ces jeunes errants, qui viennent remettre en question nos clichés concernant les sans-abri. En Belgique, il n’existe pas de statistiques officielles les concernant, mais d’après une étude réalisée par les Universités de Liège et d’Anvers en 2010, leur nombre serait en augmentation constante depuis quelques années. Un phénomène qui n’est évidemment pas propre à notre pays. En France, par exemple, ils seraient entre 30.000 et 50.000, selon le ministère délégué à la Cohésion sociale, mais certains sociologues et professionnels de l’action sociale avancent des chiffres plus élevés, parlant d’au moins 100.000 jeunes gens en errance dans tout l’Hexagone. Ces discussions à propos de leur nombre exact n’ont évidemment que très peu d’importance, car, que nous le voulions ou non, ceux-ci font désormais partie intégrante de notre paysage et leur présence dans nos villes commence sérieusement à inquiéter les autorités. État d’ébriété avancée, incivilités, tapages, dégradations, petits trafics, vols, règlements de comptes, agressions… Les plaintes déposées à leur sujet se déclinent pratiquement partout de la même manière. Un engrenage infernal Mais comment se retrouve-t-on à la rue quand on a entre 18 et 25 ans, un âge où la plupart des jeunes vivent encore chez papa et maman? Pour le sociologue français Jacques Guillou, la très grande majorité de ces SDF ont un vécu très lourd:
mauvais traitements, ruptures familiales, décès des parents, échecs scolaires, démêlés avec la justice, impossibilité d’entrer sur le marché du travail… Et puis, ajoute-t-il, “il existe encore beaucoup de familles où le jeune doit quitter le domicile dès sa majorité, voire avant, pour soulager des parents eux-mêmes en déshérence.“ Évidemment, quand on démarre dans la vie avec un tel passif, il est plus difficile de se faire une place dans la société. Et la crise actuelle n’a certainement rien arrangé à leur situation. Au début, ces jeunes ont tendance à se considérer comme des naufragés volontaires, des assoiffés de liberté, cherchant à s’affranchir de toute forme d’autorité. Ce qui est évidemment plus valorisant que de se voir comme un SDF. Le problème, c’est qu’au bout de trois ans, en moyenne, il devient très difficile pour eux de sortir de la rue, estiment les spécialistes. Selon les Universités de Liège et d’Anvers, les jeunes SDF qui souhaitent réintégrer la société doivent effectivement faire face à différents problèmes, parmi lesquels la cherté du logement (surtout dans les grandes villes), le chômage de masse, le manque de réseau social et l’atomisation des familles.
De lourds stigmates Ce mode de vie est également impitoyable pour le corps et l’esprit. La drogue fait, au minimum, tomber précocement les dents. Le manque d’hygiène, de protection et la promiscuité favorisent les problèmes dermatologiques, respiratoires, et la transmission des maladies sexuelles. La vie dans la rue a aussi des effets déstructurants sur l’état psychique: image de soi dégradée, dépression, dépendance à l’alcool ou à une drogue, troubles anxieux, etc. Comment affronter le regard d’un employeur ou d’un propriétaire quand on porte sur soi de tels stigmates? Le problème est donc vaste et complexe, et ce n’est pas en augmentant la capacité d’accueil des centres d’hébergement ou en chassant les SDF des centres urbains que l’on va le résoudre. Ce qu’il faut faire, au contraire, c’est s’attaquer aux racines du mal, à savoir la pauvreté, le chômage des jeunes, la dislocation des familles et les inégalités du système scolaire. Mais pour cela, il faut qu’il y ait une réelle volonté politique de changer les choses. Ce dont on peut douter pour le moment… Pascal ANDRÉ
BELGIQUE
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N°23 - 19 juin 2011
INTERVIEW DE MGR HARPIGNY “Le travail de la commission a été déterminant”
‘
L
Évêque référendaire pour les questions d’abus sexuels dans une relation pastorale se réjouit de la réponse positive des Évêques et Supérieurs religieux à la proposition des parlementaires de mettre en place un tribunal arbitral. Il témoigne du travail qu’il reste encore à accomplir.
déterminera qui seront les membres de ce tribunal arbitral, qui seront les parties, quelles seront les limites, inférieures et supérieures, d’indemnisation, comment vérifier ce qui est annoncé par les victimes, mais également comment on peut continuer à accompagner ces victimes quand il y a eu indemnisation.
La réponse faite par les Évêques et les Supérieurs religieux a été saluée unanimement et la confiance semble enfin revenue. Avez-vous le sentiment que le plus dur a été fait ?
Quand ce tribunal arbitral sera-t-il opérationnel?
La réponse de principe à la commission spéciale est acquise, et elle n’a effectivement pas été facile à donner. Mais je ne sais pas si le plus dur a été fait. Il reste la mise en œuvre de cette réponse... Nous verrons avec les experts. Une chose est sûre: tant qu’il y a des victimes dans la souffrance qui donnent leur témoignage, la page n’est pas tournée. Vous avez salué l‘importance du travail de la Commission parlementaire présidée par Mme Lalieux. A-t-il été déterminant pour que l’Église reconnaisse sa responsabilité morale? Certainement. Je me souviens encore du 13 septembre 2010; L’Église hésitait à reconnaître sa responsabilité morale. Mais le travail de cette commission, le fait que tous les évêques aient été appelés, les commentaires dans les médias, nous ont obligés à réfléchir beaucoup plus profondément. Vous avez pris le temps de consulter beaucoup de monde avant de répondre à la “main tendue” des parlementaires. Est-ce que vous avez également pris conseil auprès du Vatican? Le Saint-Siège n’est pas intervenu dans la réflexion. À ma connaissance, il n’y a pas eu de contact direct. En revanche, nous avons reçu, comme tous les évêques du monde, un document qui fait le point sur l’attitude que l’Église doit avoir face à la pédophilie et notamment le devoir de collaborer avec les autorités civiles. L‘Église a accepté de coopérer pour mettre en place un tribunal arbitral, donc non judiciaire, qui jugera des cas normalement prescrits. Concrètement, comment va se faire cette coopération? Les 6 experts (4 nommés par l’Église, 2 par la commission de suivi du Parlement) doivent rédiger une convention qui
J’espère d’ici quelques mois. Ne craignez-vous pas qu’il y ait davantage de dossiers présentés à ce tribunal qu‘il n’y en a eu de recueillis par la commission Adriaenssens? C’est possible. Il faut se souvenir qu’après l’appel de Mgr Léonard en avril 2010, les victimes n’ont eu que 8 semaines pour déposer leur dossier auprès de la commission Adriaenssens (Ndlr: le 24 juin, ces dossiers étaient saisis par un juge d’instruction). Aujourd’hui, les évêques reçoivent encore eux-mêmes des victimes qui pourront s’adresser à ce tribunal en toute discrétion. L’Église belge a-t-elle pris des mesures particulières pour faire face à ces demandes d’indemnisation? Non parce que ce qui comptait, c’était la réponse de principe. Les experts nous diront sans doute comment procéder pour faire un fond de solidarité ou pour s’assurer. Nous n’avons pas d’idée sur la somme globale qui sera nécessaire. Nous verrons en avançant ce qu’il faudra mettre en œuvre. Votre message évoque enfin les mesures que l’Église va prendre pour éviter que ces faits graves d’abus sexuels ne se reproduisent. Quels genres de mesures envisagezvous concrètement? Nous prévoyons de publier d’ici le mois d’octobre un document sur cette question. Une partie concernera les victimes, une autre les abuseurs soupçonnés, une dernière sera consacrée à la prévention. Il y aura également un code de déontologie avec une procédure à respecter dès lors qu’on entend parler d’un fait ainsi qu’une mise en œuvre plus ferme de ce qui est prévu par le droit canonique avec notamment la transmission des dossiers à Rome. L’Église n’entend pas se substituer à la Justice que les victimes devront contacter en premier lieu ou, le cas échéant, l’Église ellemême si la victime ne le fait pas, sous peine de non-assistance à personne en danger. Mais dès lors qu’un fait d’abus
sexuel est su, elle prendra des mesures, tout en respectant la présomption d’innocence, sans attendre un jugement du tribunal. Propos recueillis par Pierre GRANIER
Le Saint-Siège, les évêques et les supérieurs religieux belges assignés en Justice Alors qu’ils viennent de reconnaître leur “responsabilité morale”, les évêques de Belgique mais aussi les supérieurs religieux belges ainsi que le Saint-Siège ont été cités à comparaître devant le tribunal de première instance de Gand. Un groupe de 70 à 80 victimes belges, défendues par Me Van Steenbrugge, est à l’origine de cette assignation tout à fait unique dans l’Histoire. Cette action collective se fonde sur la responsabilité civile du Vatican, des évêques et des supérieurs qui, en taisant voire en niant les faits, n’auraient pas agi “en bons pères de famille” selon l’avocat qui parle de violation des articles 1382 et 1384 du Code civil. La première audience de cette affaire est prévue pour septembre, mais rien ne pourra être tranché avant la clôture de l’instruction du juge De Troy. Les plaignants espèrent que le tribunal se prononcera sur l’octroi d’une indemnité, provisoire, en attendant le jugement sur le fond. Il faudra pour cela démontrer le lien de causalité entre les dommages causés aux victimes et la faute de l’Église. (P.G.)
ESTIVALES Art et spiritualité
C
et été, profitez des vacances pour découvrir un stage artistique avec une dimension spirituelle… Chant et peinture d’icônes sont au programme de ces différentes sessions.
pour le pratiquer, l’améliorer, l’étudier et le faire connaître”.
Partez enchantés !
Essayez-vous à la peinture
L’Académie de chant grégorien organise, en juillet, un stage de chant grégorien animé par le professeur Eugeen Liven d’Abelardo (Amsterdam), assisté par Adrija Cepaité (Lituanie). Ce stage est ouvert en priorité (mais non exclusivement) à toute personne ayant une formation musicale ou une pratique du chant choral. Un concert de clôture aura lieu en l’église de l’abbaye le dimanche 24 juillet, à 16 heures. Fondée en mars 2000, l’Académie de chant grégorien a pour mission “de favoriser la fondation de nouvelles chorales g régoriennes, d’enseigner le chant g régorien et d’organiser des activités
Et si “amour” rimait avec “chaque jour” ?
Dates du stage: du 16 au 24 juillet 2011. Lieu: Abbaye de Bois-Seigneur-Isaac. Renseignements: academiegregorien@skynet.be ou www.gregorien.be – tél. 02/268.46. 22
Au mois de juillet, trois formations de peinture à l’icône vous sont proposées, dans des abbayes en Wallonie. Il s’agit d’une occasion d’intérioriser méditation et prière. Les participants intéressés ne doivent pas nécessairement être initiés à l’art de l’icône. Ce peut être une découverte, en compagnie de l’iconographe Astrid Hild, qui est elle-même diplômée de l’Église orthodoxe russe. Les retraites sont les suivantes : du 1er au 7 juillet, “Montre-nous ton visage d’Amour”, à l’abbaye de Maredsous,du 16 au 22 juillet, “Chemin de guérison intérieure”, à l’abbaye de Scourmont, du 24 au 30 juillet, “Si
tu savais le don de Dieu”, à l’abbaye d’Orval. Pour ceux qui souhaiteraient voyager à l’étranger, signalons qu’Astrid Hild animera également deux autres retraites au mois d’août, l’une en Suisse (Maigrouge), l’autre en France (Cîteaux). Les participants sont invités à suivre le rythme de vie et de prière de l’abbaye choisie. Musique méditative, prière à l’oratoire, repas avec la communauté des lieux sont quelques-unes des particularités de cette semaine de peinture spirituelle. Retrouvez toutes les informations sur le site internet: www.iconographie.be
Angélique TASIAUX
Aimer et surtout aimer tout au long de la vie, voici le plus beau risque qu’il est donné de vivre à tous ceux et celles qui souhaitent s’engager dans la voie du mariage. S’inscrire dans cette vie est une décision à reprendre chaque jour. En effet, le mariage n’est jamais une odyssée de laquelle on revient un jour, mais s’inscrit plutôt dans la perspective d’un exode dont personne ne connaît tous les tenants et aboutissants. La finalité du sacrement de mariage n’est-elle pas de veiller à rendre son conjoint “vivant”, c’est-à-dire de lui permettre de devenir toujours plus luimême, plus elle-même? Le mariage n’est pas un contrat, mais une belle aventure à vivre à deux. Il ne se conjugue pas à l’improviste, mais accepte de s’offrir dans le don de quelques temps privilégiés nécessaires à la fidélité. Au cours de l’émission “Il était une foi”, consacrée à ce sujet, les reportages nous feront découvrir trois temps de la vie : les week-ends de préparation de mariage, les soirées des Équipes Notre-Dame et la rencontre d’un couple à l’aube de ses cinquante années de mariage. On peut s’étonner que le mot Amour ne soit pas un mot pluriel. Non seulement il engage plusieurs personnes, mais surtout il se traduit de tant de manières que la meilleure définition sera finalement celle qui se rapporte à chaque expérience personnelle. Les rencontres qui constituent le cœur de nos trois reportages pour cette émission sont
autant d’instantanés de la vie de ces couples, de leur engagement ou de leur relation. Il n’y a pas de recettes infaillibles, seulement un désir et une volonté de vivre son amour dans le temps et la tendresse offerte à l’autre. Philippe COCHINAUX, op “Il était une foi”: Dimanche 19 juin à 9h20 sur La Une. Rediffusion le samedi 25 juin à 10h30. Invités en studio : Isou et Bertrand De Cocq, mariés, parents de quatre enfants et membres des Équipes Notre-Dame. Présentation : Philippe Cochinaux, op Réalisation des sujets : Catherine Nyssens, Manu Van Lier et Jean-Louis Gios.
EXPRESS EXPRESS
MONDE
N°23 - 19 juin 2011
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AFRIQUE Pourquoi les gouvernants ont-ils peur des élections ?
L
a probabilité que les élections présidentielles prévues cette année en RDC se tiennent est de plus en plus faible. C’est aussi le cas pour Madagascar qui vit une transition politique depuis près de trois ans et où le régime actuel attendra d’être sûr de gagner pour aller aux élections. Et au Cameroun, bien que tout soit en place pour que le scrutin présidentiel se tienne en octobre, de nombreuses entorses au processus électoral ont déjà été observées. Ces situations, qui sont loin d’être exceptionnelles, mettent en lumière une certaine appréhension vis-à-vis des élections de la part des régimes en place en Afrique. Comment le comprendre? D’abord, on peut dire que la peur des élections cache une crainte plus grande de la démocratie. De nombreux pays africains ont été contraints à une sorte de “transition démocratique” après le discours de la Baule. C’est pourquoi la démocratie reste encore pour certains dirigeants un véritable fardeau. En mettant fin contre leur gré aux partis uniques, ils ont adopté un multipartisme qu’ils ont fini par travestir. Ce qui n’a pas permis à la pluralité des sensibilités politiques d’éclore. Ainsi, de commissions électorales indépendantes en observatoires des élections, voire en conseils électoraux, beaucoup de pays d’Afrique n’ont jamais pu trouver d’organes fiables chargés de surveiller les scrutins électoraux. Sous la pression des bailleurs de fonds, de nombreuses élections ont été organisées pour servir de fairevaloir. Cette cosmétique politique a produit des résultats toujours contestés, où la tricherie électorale a pris le pas sur la transparence et où les protagonistes politiques se divisent, comme le
dit Béchir Ben Yamhed, en “gagnants à tout prix“, d’une part, et en “mauvais perdants systématiques“, d’autre part. Des pouvoirs usurpés Ensuite, la peur des élections se justifie par une absence de légitimité politique. La plupart des régimes en place en Afrique exercent un pouvoir usurpé. Lorsque ce ne sont pas des chefs de guerre qui ont accédé à la magistrature suprême, c’est directement de leur père ou de leur mentor que certains chefs d’État ont obtenu leur pouvoir. Quand on ne tient pas son pouvoir du peuple, la rencontre permanente avec celui-ci au moyen des élections nourrit les plus grandes inquiétudes. Un pouvoir usurpé manque nécessairement d’assurance. Par conséquent, il a très peu de chance de convaincre. Or l’élection est le rendez-vous par excellence entre “un homme et un peuple“, pour reprendre une expression bien française. C’est le risque que cette rencontre ne dévoile une nudité – voire une nullité – politique qui peut expliquer en partie les appréhensions des gouvernants africains. Un pouvoir usurpé tente souvent de se légitimer après coup. C’est pourquoi, lors des campagnes électorales, on sème à tout vent des promesses sans lendemain; on emploie les moyens de l’État (armée, justice, police) pour éliminer ou intimider ses adversaires politiques; on corrompt ses concitoyens par différents moyens immoraux. Manque de vision Enfin, la peur des élections naît de l’absence d’idées politiques fortes qui se décline en termes de pauvreté du débat politique et d’un manque de vision stratégique cohérente de l’avenir. Les
élections permettent d’évaluer des propositions politiques qui fixent un cap par rapport aux défis auxquels est confrontée une communauté politique. Lorsqu’on se préoccupe davantage de conserver son pouvoir ou de battre des records de longévité au pouvoir, très peu de place est laissée à la médiation politique nécessaire pour relever les défis stratégiques et les enjeux économiques, environnementaux ou sociaux d’un État. Le débat politique tourne donc au pugilat, voire au règlement de compte, tout simplement parce que les élites politiques n’ont rien à proposer. Tout compte fait, la peur des élections chez les
gouvernants africains se présente davantage comme la peur de perdre les élections. Mais ceci dissimule une appréhension beaucoup plus profonde: la peur de voir s’évaporer toutes les prérogatives associées à leur fonction. La démocratie demeure donc une véritable gageure pour l’Afrique, surtout si on se réfère à cette définition qu’en donne Przeworski: “Pour moi, la démocratie est un système où les gouvernants perdent les élections. (…) Un point c’est tout.“ Thierry NGOSSO Chaire Hoover
LE TOU R DU MON DE E N B R E F L’ÉGLISE ITALIENNE
LES RELIGIONS SUR LE NET
Sans pitié pour les abuseurs
Les croyants plutôt réticents
“Sur l’intégrité de nos prêtres, nous ne pouvons transiger quel qu’en soit le coût. Un seul cas serait de trop. Quand les cas se répètent, la souffrance est indicible et l’humiliation totale“, a déclaré le président de la Conférence épiscopale italienne, le cardinal Angelo Bagnasco, aux évêques rassemblés du 23 au 27 mai pour leur 63e assemblée annuelle. Même si la consigne est désormais à la tolérance zéro, des voix se sont élevées pour signaler l’absence de document guide de lutte contre la pédophilie, contrairement à ce qu’ont déjà produit d’autres épiscopats européens. Le cardinal Bagnasco leur a répondu qu’un groupe d’experts y travaille depuis plus d’un an et que la consigne du Vatican était de finaliser ce document d’ici mai 2012.
NOUVELLE ÉVANGÉLISATION Les attentes de Benoît XVI Le 30 mai dernier, le pape a reçu les participants à la première assemblée plénière du Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation, créé en juin 2010. Manifestant à nouveau son inquiétude face à “l’exclusion de Dieu de la vie des hommes“, Benoît XVI a réaffirmé son appel à “l’exigence d’une modalité renouvelée de l’annonce, surtout pour ceux qui vivent dans des contextes où les développements de la sécularisation ont laissé des traces pesantes, jusque dans les pays de tradition chrétienne“.
LES BÉATITUDES Changement de statuts Lancé en 2007, le processus de reconfiguration de la communauté des Béatitudes se poursuit et touche tout doucement à sa fin. De nouveaux statuts visant à la faire passer de l’état d’association de droit privé à celui d’association publique de fidèles ont effectivement été approuvés par le Saint-Siège en avril dernier. Ceux-ci entérinent la distinction de la communauté en trois branches: les hommes consacrés, dont les prêtres, les femmes consacrées et les laïcs (célibataires ou mariés). Il ne reste plus maintenant aux quelque 800 membres des Béatitudes qu’à les approuver. Ceux-ci ont jusqu’au 12 juin pour renvoyer leur lettre d’adhésion personnelle. Par ailleurs, l’officialité (tribunal ecclésiastique) de Rodez a confirmé le renvoi de l’état clérical de Philippe Madre, diacre et ancien modérateur général des Béatitudes. Celui-ci a été accusé en 2003 d’”abus sexuels par personne ayant autorité“, dans le cadre de ses accompagnements spirituels.
Les religions doivent-elles se servir d’Internet pour répandre leur message? Les croyants eux-mêmes sont sceptiques. D’après un sondage du CSA français, 69% d’entre eux, toutes religions confondues, ne souhaitent pas que celles-ci se développent sur la toile et plus d’un quart d’entre eux estime même que cette présence n’est “pas du tout souhaitable”. Les pratiquants réguliers et les jeunes, par contre, semblent beaucoup plus enthousiastes à l’idée de voir les religions s’exposer sur Internet comme d’autres acteurs de la société. ESPAGNE – Augmentation des violations de la liberté religieuse. Selon l’Association civile des avocats chrétiens, il y aurait eu 153 violations de la liberté religieuse depuis 2004 en Espagne. L’association a donc demandé à l’ONU d’enquêter sur ces faits et de sanctionner le gouvernement espagnol en cas de responsabilité prouvée. NÉPAL – Le gouvernement promet d’attribuer des cimetières aux chrétiens. Le 25 mai, le gouvernement népalais s’est engagé à former un comité pour étudier les modalités d’attribution de cimetières aux chrétiens. Une demande formulée en vain
depuis plusieurs dizaines d’années. C’est unegrève de la faim de cinq semaines qui a eu raison de l’immobilisme des autorités. MEXIQUE – Un prêtre de Tijuana assassiné. Enlevé le 22 mai dernier, le P. Salvador Ruiz Enciso a été retrouvé mort dans un quartier proche de la ville de Tijuana, non loin de la frontière avec les États-Unis. Son corps était tellement méconnaissable que l’on a dû recourir à un test ADN pour confirmer son identité. FINANCES – Un fonds d’investissement catholique. La banque d’affaires américaine JP Morgan a lancé, le 16 mai dernier, “Global Catholic Ethical Balanced”, un fonds qui investira dans des produits financiers correspondant à des critères éthiques et spécifiquement catholiques, et dont les fonds s’élèvent pour l’instant à 4,22 millions d’euros. FRANCE – L’identité de Sœur Marie Simon-Pierre usurpée. Depuis la béatification de Jean-Paul II, des personnes cherchent à abuser de la notoriété de Sœur Marie Simon-Pierre, cette religieuse française qui aurait été guérie en juin 2005 de la maladie de Parkinson par l’intercession du pape polonais. Des appels aux dons ont effectivement été lancés en son nom sur Internet. Or, la religieuse n’a pas de profil Internet et ne fait la promotion aucune œuvre. (CtB)
GASTRONOMIE
A
Une huitième bière trappiste…
près quasiment un siècle d’interruption, l’abbaye trappiste du Mont-desCats, dans le nord de la France, vient de renouer avec son activité brassicole. Elle commercialise à partir du 16 juin la huitième “trappiste” qui est brassée en… Belgique. Petit événement dans le monde de la bière: les amateurs pourront déguster la huitième bière trappiste du monde. Celle-ci sera commercialisée par les moines de l’abbaye du Mont-des-Cats, à Godewaersveld, (entre Lille et Dunkerque) à partir du 16 juin. Elle a été présentée à la presse le 9 juin dernier par le frère Bernard Marie. Il s’agit d’une
bière ambrée, originale, titrant 7,6% d’alcool. La “Mont des Cats” devrait être produite à hauteur de 1000 hectolitres chaque année. Le breuvage devrait bénéficier de l’appellation “Authentic trappist product”, que seules sept bières peuvent arborer à ce jour: Westmalle, Achel, Chimay, Rochefort, Orval, Westvleteren (en Belgique) et La Trappe (aux Pays-Bas). Pour bénéficier de ce titre prestigieux, la bière doit être brassée, sous le contrôle de moines, au sein d’une abbaye trappiste et une partie des revenus doit être reversée à des œuvres de bienfaisance. Ce qui est le cas puisque, pour l’instant, cette bière du Mont-des-Cats est élaborée sous les auspices de
l’abbaye trappiste belge Notre-Dame de Scourmont, où est produite la “Chimay”. Reste à savoir si cette huitième “trappiste” est française ou belge… L’abbaye française, connue par ailleurs pour son fromage (la bourle du Montdes-Cats), va ainsi renouer avec sa tradition brassicole qui datait de 1847. Mais cette activité avait été interrompue par l’expulsion des religieux au début du XXe siècle, et les bombardements de la bataille d’Ypres, en 1918, qui détruisirent les bâtiments de la brasserie. P.G.
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DERNIÈRES MINUTES
BIRMANIE
N°23 - 19 juin 2011
PRINTEMPS ARABE
Enfermés dans des cages à chiens
O
n en parle peu, mais la situation au Yémen devient de plus en plus alarmante. Cette petite république du Sud de la péninsule arabique avait commencé par suivre, il y a cinq mois, le mouvement des “révolutions arabes” tunisienne et égyptienne… Mais depuis lors, le refus obstiné du président-dictateur Saleh de quitter le pouvoir a mené peu à peu le pays au bord du gouffre.
H
Grève de la faim Après une mascarade d’élections, dont a été évincée Aung San Suu Kyi, figure de proue de l’opposition, le nouveau régime dit “civil” a déçu par la faiblesse des mesures d’amnistie et de réduction de peines en faveur des prisonniers d’opinion, Une trentaine d’entre eux ont donc entamé récemment une grève de la faim ou écrit aux autorités pénitentiaires pour demander une amélioration de leurs conditions de vie. Selon Amnesty, sept détenus observant une grève de la faim ont été placés à l’isolement, dans des cellules destinées aux chiens militaires, entre les 24 et 26 mai. Les prisonniers politiques qui ont décidé de poursuivre leur action ont, à leur tour, été enfermés dans ces “cages à chiens”, soit des cellules d’environ trois mètres de long sur deux mètres de large, aveugles, insonorisées, dépourvues d’installation sanitaire, de lit et même de tapis. Béatrice PETIT
© Belga
Dans les rues de Rangoon, l’ancienne capitale du pays, les habitants frémissent chaque fois qu’ils voient circuler ces sombres fourgons, d’où surgissent une foule de mains s’agrippant aux barreaux. En effet, la moindre manifestation en Birmanie débouche sur de sinistres incarcérations. Amnesty International a recensé plus de 2.100 prisonniers politiques, parmi lesquels des étudiants, des moines bouddhistes et des journalistes, condamnés à de lourdes peines d’emprisonnement, allant jusqu’à 65 ans pour leur rôle présumé dans les manifestations pacifiques de 2007. Parmi eux, il y a aussi Zarganar, cet humoriste, acteur très populaire, purgeant une peine de 45 ans d’emprisonnement pour avoir dénoncé les entraves gouvernementales à la distribution de l’aide internationale après le cyclone Nargis et avoir organisé une assistance humanitaire avec des donateurs non officiels. Au moins 21 autres bénévoles ont été arrêtés après leur geste généreux. Systématiquement torturés, les détenus vivent l’enfer, enfermés dans des espaces obscurs, infestés de puces et autre parasites. Privés d’eau potable, de soins médicaux, plusieurs ont raconté avoir cassé des cailloux, les pieds entravés par des fers, tandis que leurs familles étaient harcelées.
Longtemps, il y a eu deux Yémen. Au Nord, la République arabe du Yémen, dirigée par des sunnites et soutenue par l’Égypte, et au Sud, la République démocratique populaire du Yémen, régime marxiste à la sauce arabe. Ce n’est qu’en 1990 que ces deux États fusionnent pour devenir l’actuelle République du Yémen. Ali Abdullah Saleh accède à la présidence, tandis qu’une Constitution instaure le multipartisme et la liberté de la presse. Bref, on assiste rien moins qu’à la naissance de la première démocratie dans le monde arabe. Démocratie? Le terme n’est pas tout à fait exact car le président Saleh va très vite concentrer l’essentiel du pouvoir entre ses mains, tandis que son parti, le Congrès général du peuple, éclipse peu à peu les autres formations politiques. Or, dans ce pays extrêmement pauvre, mais à la démographie galopante, les luttes tribales amplifiées par la persistance après 1990 de l’antagonisme Nord-Sud représentent un véritable “sport national”! Et ce à tel point qu’éclate dès 2004 un conflit armé avec la minorité chiite zaïdite dans le Nord-Ouest… entraînant finalement l’intervention de l’armée saoudienne en territoire yéménite cinq ans plus tard.
De la contestation à la guerre civile
Un écho enthousiaste Et c’est précisément sur ces rivalités tribales ancestrales que va jouer Saleh afin de se maintenir au pouvoir à tout prix, fragilisant ainsi un peu plus une unité nationale qui s’est toujours avérée pour le moins problématique. Mais le président qui ne cesse de se transformer au fil des ans en semi-dictateur s’appuie aussi sur le soutien des États-Unis, qui voient en lui un rempart contre l’islamisme. Il faut dire qu’Al-Qaïda a trouvé dans ce pays musulman instable un asile de choix, et que c’est à Aden,
le grand port yéménite, qu’a eu lieu en 2000 l’attentat djihadiste contre le navire de guerre américain USS Cole. Quoi qu’il en soit, la popularité d’Ali Abdullah Saleh décroît au fur et à mesure qu’augmente son autoritarisme teinté de corruption. C’est donc tout naturellement que le “printemps arabe” lancé en Tunisie, puis en Égypte, trouve aussitôt un écho enthousiaste auprès de la jeunesse yéménite pauvre, sans emploi, mais politiquement conscientisée. Les manifestations dans la capitale Sanaa se succèdent, entraînant la répression, le refus de Saleh de concéder quoi que ce soit… et finalement un soulèvement armé des partisans du Cheikh Ahmar, le puissant chef tribal des Hached. Retour prochain ? Inquiets de cette instabilité à leur frontière sud, les dirigeants de l’Arabie saoudite voisine finissent par s’émouvoir, et par l’intermédiaire du Conseil de coopération du Golfe, proposent un “accord de tran-
DIOCÈSE DE WUHAN Ordination reportée “sine die”
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ormis la révolte des bonzes matée dans le sang, le cyclone Nargis et la libération tant attendue d’Aung San Suu Kyi, la Birmanie (Myanmar) occupe rarement les colonnes des médias. Pourtant, tous ceux qui aspirent à la démocratie continuent de subir les foudres du régime.
YÉMEN
L
ordination épiscopale du Père Joseph Shen Guao’an pour le diocèse de Wuhan (notre photo) aurait dû avoir lieu le 9 juin. La cérémonie a finalement été reportée “sine die” par les autorités chinoises. Rome n’avait cessé de contester sa validité. L’affaire semblait pourtant n’être qu’une simple formalité. Les échanges avaient été vifs entre Pékin et le Saint-Siège, et les positions des deux parties exposées clairement. Le Vatican avait incité “l’Église en Chine à demeurer (...) une, fidèle et ferme dans la doctrine et la discipline ecclésiale“. Les responsables de l’Association patriotique des catholiques chinois, l’organe du gouvernement qui encadre l’Église en Chine, avaient réaffirmé de leur côté que le Vatican n’avait pas à intervenir dans l’élection et l’ordination des évêques, lesquelles “n’appelaientt pas un éventuel accord du pape“. Dans un tel contexte de conflit, le report de l’ordination du jeudi 9 juin ne peut bien sûr que susciter des avis partagés. Certains observateurs y voient un recul des autorités chinoises face au Vatican et le souci de “ne pas transgresser les lois de l’Église“. Les autres estiment que cette décision trouve son origine dans les difficultés auxquelles se heurtent
sition” démocratique prévoyant le départ du dictateur en échange d’une amnistie pour lui et son clan. Bien que ce plan lui soit favorable étant donné les circonstances, Saleh le refuse à trois reprises – la dernière fois le 23 mai dernier. Résultat: les violences s’intensifient, à tel point que, le 2 juin suivant, l’homme fort de Sanaa est grièvement blessé dans le bombardement de son palais présidentiel, et doit aller se faire soigner d’urgence dans un hôpital saoudien. Son départ provoque la joie des manifestants et de l’opposition démocratique, qui croient en avoir définitivement fini avec lui. Hélas! acharné à rester au pouvoir coûte que coûte, bien qu’il soit désormais “lâché” par l’Union européenne et les ÉtatsUnis, Saleh annonce son retour prochain dès le 6 juin. Ce qui pourrait bien entraîner l’extension des troubles et de ce qu’il faut bien appeler à présent une véritable guerre civile… Louis MATHOUX
GRANDE-BRETAGNE – Nouvelle orientation du gouvernement sur la question de la protection de la vie. Le gouvernement de David Cameron a désigné un mouvement pro-vie, “Life”, comme consultant en matière de santé publique et d’éducation sexuelle. Une reconnaissance, estime Mgr Thomas McMahon, qui marque “un changement radical de politique” permettant de “donner plus de voix aux mouvements pour la vie”. NIGÉRIA – Des attentats font 11 morts et endommagent une cathédrale. Dans la journée du 7 juin dernier, plusieurs explosions ont eu lieu au Maiduguri, dans le nord du pays. Deux commissariats de police ont été touchés, ainsi que la cathédrale Saint-Patrick, dont les portes et fenêtres ont été complètement détruites. Ces attaques, qui ont fait 11 morts, sont attribuées par les autorités locales à la secte Boko Haram. TERRE SAINTE – Des Israéliens et des Palestiniens ont prié ensemble pour la paix. Du 29 mai au 4 juin, des Palestiniens et des Israéliens se sont réunis à l’entrée de plusieurs colonies israéliennes, en Cisjordanie occupée et dans des lieux de culte à Jérusalem et dans toute la Palestine, afin de prier ensemble pour la paix.
ces derniers temps les autorités chinoises pour maintenir l’ordre sur le territoire. La menace d’une déstabilisation intérieure par les mouvements pro-démocratiques qui en Chine ont suivi la vague du “printemps arabe”, a été en effet le prétexte ces mois derniers à un durcissement policier conséquent. Un diocèse atypique De plus, le diocèse de Wuhan, capitale de la province du Hubei, présente des particularités qui en font un territoire sensible et peu propice au “parachutage” d’un candidat imposé par Pékin et non validé par Rome. Depuis les années 1990 en effet, ce diocèse atypique est devenu le symbole de la réconciliation possible entre catholiques “clandestins” et chrétiens “officiels”. CathoBel
ARGENTINE – L’Église dénonce l’extrême pauvreté. À l’occasion de la présentation de la quête annuelle de la Caritas Argentine, les 11 et 12 juin, son président, Mgr Fernando Bargalló, évêque de Merlo-Moreno, a expliqué que les programmes de solidarité, pour nombreux qu’ils soient, étaient insuffisants, car des millions d‘Argentins “continuent à être marginalisés et surtout à se sentir inutiles“.
OFFRE D’EMPLOI
Journaliste Multimédia (H/F) Groupe multimédia installé à Wavre, Les Médias Catholiques recherchent un(e) journaliste temps plein (38h/semaine) pour leurs productions de presse écrite, web et audiovisuelle. Profil: graduat ou licence en journalisme, avec quelques années d’expérience, une bonne connaissance du secteur des médias et du milieu chrétien. Ouvert(e) à la réalité de l’Église catholique, et bilingue français/ néerlandais, ce journaliste devra faire preuve d’organisation, d’autonomie et avoir le sens de l’équipe. Les candidatures (lettre de motivation et CV) doivent être envoyées de préférence par e-mail à caroline.michel@catho.be, ou par courrier à l’adresse ci-dessous: CCMC Asbl - Caroline Michel - Chaussée de Bruxelles 67/2 - 1300 Wavre.
EXPRESS EXPRESS
CULTURE
N°23 - 19 juin 2011
UNE SÉPARATION
★★★★
Quand le mensonge mène le film
L
e film iranien du réalisateur Asghar Farhadi, “Une séparation”, a amplement mérité l’Ours d’or du meilleur film et l’Ours d’argent de l’interprétation masculine et féminine ainsi que le prix du jury œcuménique lors du Festival du film de Berlin 2011. 1 heure 57. Très fort.
ARTE Le destin de Rome (1&2) Alliant images de synthèse et dialogues en latin et en grec, ce documentaire-fiction époustouflant offre une reconstitution spectaculaire des batailles de Philippes et d’Actium, deux épisodes cruciaux dans la rivalité qui opposa les héritiers de Jules César.
LA UNE
Di 19/06 à rieux, Nader la congédie. Razieh réclame le paiement de ses heures prestées. Dispute. Nader la repousse violemment sur le palier, celle-ci tombe dans l’escalier. La jeune femme fait une fausse couche et intente un procès à Nader. Simin, revenue soutenir son mari, paie la caution qui permettra à Nader de ne pas se retrouver en prison... “Si tu n’étais pas partie”, dit la petite à sa mère. “Mais il ne m’a pas demandé de rester, après 14 ans de vie commune”, répond la maman. Il manque toujours une pièce Un “thriller intime” mené de mains de maître par Asghar Farhadi, qui avait déjà remporté un Ours d’argent à Berlin il y a deux ans (pour “À propos d’Elly”). Une pièce manque toujours au puzzle, une vérité camouflée par le mensonge, mais qu’on finit par apprendre. Et cela, jusqu’au bout du film. Comme dans la vie. Comme dans la vie aussi, les meilleurs sentiments sont mêlés aux plus grandes lâchetés. Et quand la vérité éclate, le drame n’en est pas achevé pour autant. Nous sommes en Iran. La question religieuse
CONCERT L’été musical d’Horrues
colore toute la vie. Car qui oserait mentir en jurant sur le Coran? Et laver un vieillard est-il un péché pour une femme? Les fractures de la société iranienne sont aussi mises à l’écran, fractures entre riches et pauvres, ceux à qui tout pourrait sourire et ceux qui manquent toujours le train. Et qui n’ont rien à perdre. Fracture entre élite progressiste et classe populaire traditionaliste (mais tout le monde est voilé). On peut d’ailleurs voir, derrière les personnages de ce drame conjugal et social, le dilemme auquel est confronté l’Iran actuel. Le rythme est un mélange de lenteur et d’accélérations. Long plan quand “papy ”ne veut pas lâcher la main de sa belle-fille qui lui dit qu’elle ne s’en va pas pour longtemps. Disputes devant le juge. Peu à peu, naît chez le spectateur une impatience, une curiosité, une attente, une empathie profonde. Bien et mal sont constamment mêlés, ce qui permet au réalisateur de ne jamais devoir prendre position. Il lui suffit de laisser voir son film. Et le spectateur ne sait avec qui tenir. Comme la petite Termeh.
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Romain Leleu, nouveau phénomène de la trompette
mais aussi Fauré et Ravel - Le 19 juin à 17h30, Lorenzo Gatto (violon), Gérard Caussé (alto), Luc Dewez (violoncelle) et Nicolas Stavy (piano) qui joueront Mahler, Schuman et Brahms - Le 24 juin à 20h30, le trio Talweg (violon, violoncelle & piano) qui exécutera une intégrale Brahms - Le 25 juin à 20h30, François-Frédéric Guy (piano) qui interprètera Franz Liszt dont on célèbre cette année le bicentenaire. - Le 26 juin à 17h30, Éléonore Darmon (violon) et Julien Libeer (piano), qui mettront à leur programme Tchaïkovski, Prokofiev, Bartok, Chausson et Ravel.
Charles DELHEZ
“CHARLY 9”
C
Le roman d’un roi devenu fou
est sous le règne de Charles IX que fut ordonné le massacre de la SaintBarthélémy. La dernière victime de cette barbarie fut le roi lui-même qui sombra dès lors dans la folie et mourut peu de temps après. Jean Teulé en a fait un singulier mais très divertissant roman.
a 19e édition de l’été musical d’Horrues commence ce samedi. Cinq concerts sont programmés cette année dans l’église SaintMartin. Après avoir failli disparaître en 2009, l’été musical d’Horrues a un peu réduit sa voilure en supprimant le concert de Brainel’Alleud et celui des Découvertes Jeunes Talents. C’est donc un retour aux sources pour ce festival lancé en 1993 par AnneMarie Potvin. Avec une formule de cinq concerts prometteurs, qui témoignent de la passion de la fondatrice et directrice de cet événement pour la musique de chambre. Dans la jolie petite église romane du XIIe en pierre blanche et à l’acoustique idéale, les mélomanes pourront écouter: - Le 18 juin à 20h30, Romain Leleu (trompette) et Julien Gernay (piano) pour découvrir des pièces de compositeurs peu connus comme Arutunian, Enesco, Goedicke, Hersant, Gaubert, Arban,
À voir... Sa 18/06 à 20h40
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Une séparation. Une séparation parmi d’autres, sans doute. Mais, comme à chaque fois, vérités et mensonges s’entremêlent. On aurait d’ailleurs pu donner à ce “chef-d’œuvre d’absolu” (Focus Vif) le titre de “Mensonges”, au pluriel bien sûr. “Mais si elle doit dire la vérité, elle ne doit pas faire gaffe”, fait remarquer Termeh (Sarina Farhadi), la fille du couple qui se déchire. “Pourquoi as-tu menti?”, demande-t-elle à son père. Un drame humain, avec au centre, cette enfant unique de 11 ans, admirablement interprétée par Sarina Farhadi, la fille du réalisateur. Ce n’est sans doute pas elle qui a les plus longs dialogues, mais sa présence omniprésente, auprès de l’un et de l’autre, son silence, son regard… sont parfois si éloquents. Et sa détresse, traduite par des larmes discrètes qui ne peuvent que toucher les spectateurs. Ce sera encore à elle qu’appartiendra le dernier choix. Image de notre société où les enfants sont appelés à être adultes bien avant l’heure. Les enfants sont toujours pris en otage dans ces conflits dont ils ne sont pourtant pas coupables. “Si tu crois que c’est ma faute, suis ta mère.” Il y aussi le grand-père, “papy”, plus silencieux encore. Il est au point de départ de la dispute. Simin (Leila Hatami), l’épouse, veut partir à l’étranger – ils ont tant attendu ce visa qui est enfin là –, mais son mari Nader (Peyman Moaadi) ne veut plus. Il a la garde de son père, atteint de la maladie d’Alzheimer. “Il ne sait même plus que tu es son fils. – Mais moi je sais qu’il est mon père.” Nader, désormais seul avec sa fille, ne peut s’occuper de Papy et engage une aide-soignante, Razieh (Sareh Bayat). La jeune femme est enceinte, mais le dissimule sous un large tchador. Elle travaille, suivie de sa fille Samayeh. Mais, un jour, Razieh laisse le vieil homme sans surveillance. Fu-
Dans ce drame humain, Sarina Farhadi, (la fille du réalisateur) interprète admirablement le rôle de Termeh
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Roi de France de 1560 à 1574, Charles IX est bien moins connu qu‘une des plus sombres pages de l’Histoire de France qu’il fit écrire: le massacre de la Saint Barthélemy. Un acte que ce souverain ordonna à contre-coeur en fait, sous la pression de sa mère, Catherine de Médicis, de son frère Henri III et de quelques autres. Il ne s‘en remettra jamais. Abasourdi par l’énormité de son crime, ce roi sombrera dans la folie et mourra un peu plus d’un an après, à l’âge de 23 ans. Royale déchéance C’est cette dernière année d’existence que nous conte Jean Teulé dans son dernier roman. Et autant dire que son premier chapitre nous met tout de suite dans le bain… de sang. Comme dans une scène de théâtre, l‘auteur y rejoue l’ultime discussion, qui conduira à décider du massacre, avec une force démoniaque, une montée en puissance d’un cynisme tel qu’il parvient à nous arracher des rires un peu nerveux. “Tuez-les tous” finit par éructer Charles IX à bout de forces et d’arguments pour contrecarrer le funeste projet qui marquera le début de la
fin de son règne et sa descente aux enfers. Habitué des romans mêlant la fiction à des bases historiques, Jean Teulé a trouvé avec cette histoire de déchéance royale un sujet dans lequel son style lui-même un peu “fou” fait merveille. On y croise Ronsard qui nous gratifie de ses bons mots, et Ambroise Paré, un des rares huguenots épargnés, et pour cause: il était le médecin du roi… On y apprend aussi que Charles IX a imposé que la nouvelle année commence au 1er janvier, et qu’il est aussi à l’origine du poisson d’avril et de la tradition du muguet offer t à l’occasion du 1er mai… Mais que dans sa folie, ce roi chassait le lapin et le cerf jusque dans les salles du Louvre! Autant dire que Teulé a trouvé matière pour offrir des scènes pittoresques, truculentes, souvent drôles et par fois même irrésistibles. Mais le récit peut tout aussi bien devenir complètement glaçant, notamment quand il décrit les hallucinations de Charles IX ou son agonie qui lui fait transpirer du sang. Jusqu’à ses obsèques, elles-mêmes “saintbarthelemiesques”, ce roi semble avoir été poursuivi par le massacre qu’il a ordonné. Pierre GRANIER Charly 9 - Jean Teulé - ed. Juillard - 200 pages 25, 70 € port compris, à verser au compte 7327032002-38 IBAN BE24 7327 0320 0238 – BIC CREGBEBB de Dimanche Service, 67/2 chaussée de Bruxelles, 1300 Wavre
Il était une foi… Le couple à travers les âges. Portraits de couples à travers 3 moments de leur vie, de leur engagement et de leur relation. En studio, Philippe Cochinaux reçoit Isou et Bertrand De Cocq, parents de 4 enfants et membres des Équipes Notre Dame. Réalisation des sujets: Catherine Nyssens, Manu Van Lier & Jean-Louis Gios
FRANCE 2
Di 19/06 à 10h45 Messe Messe célébrée en direct du Domaine d’Arny à Bruyères-le-Châtel (91) Prédicateur: le père Christophe Roucou, prêtre de la Mission de France et membre du Conseil pour les relations interreligieuses et les nouveaux courants religieux.
LA UNE
Lu 20/06 à 22h Seule dans la nuit Film (1967) – La merveilleuse Audrey Hepburn dans le rôle d’une jeune femme aveugle aux prises avec trois trafiquants de drogue. Un huis-clos parfaitement maîtrisé, un suspense haletant et un dénouement extraordinaire...
ARTE
Ma 21/06 à 20h40 Torture made in USA En prélude à la journée Internationale contre la torture (le 26 juin), ce documentaire de MarieMonique Robin démontre, grâce à de nombreux témoins clés, comment l’administration Bush a légalisé la torture.
LA DEUX
Ve 24/06 à 20h05 Nos jours heureux Film (2006) - Une sympathique comédie qui nous plonge dans l’ambiance des colonies de vacances. C’est bon enfant, confortable et sans surprise, mais avec une certaine justesse de ton.
ET SUR Monaco Le 1 er juillet, le prince Albert épousera Charlene Wittstock à Monaco. Quelques jours avant cette grande fête, le magazine Hors-Les-Murs vous emmène en principauté, où le catholicisme est religion d’État. Comment l’Église locale vit elle cette particularité? Comment les chrétiens annoncent-ils le Christ dans l’un des territoires les plus glamours et les plus prisés au monde, mais où les pauvretés sont plus nombreuses que l’on imagine. Jeudi 23 juin à 21h15 KTO est disponible sur le bouquet de Belgacom TV (Canal n°299)
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LITURGIE - DIOCÈSES
PAROLE POUR
N°23 - 19 juin 2011
UN MYSTÈRE DE COMMUNION Trois, le chiffre de l’amour
VIVRE
autre religion n’affirme l’unité de Dieu de cette façon. Notre foi en un seul Dieu reconnaît autant Fête de la Trinité (A) l’unité que la diversité des trois personnes. Foi monothéiste qui n’isole pas Dieu dans la solitude Évangile de ce dimanche de la condition divine, la foi chrétienne n’est en rien polythéiste. L’ENTRETIEN AVEC NICODÈME Dire que Dieu est un en trois personnes ne veut pas dire qu’il y a ans le premier livre de trois dieux. Peut-être que ces la Bible, tout au début quelques considérations paraîde la Genèse, une des tront sans importance aux yeux et premières paroles de Dieu est de aux oreilles de certains, mais audire qu’il n’est pas bon que delà d’un mystère difficile à cerl’homme soit seul. Et dans la liturner, il y a l’expérience de Dieu qui gie d’aujourd’hui, la fête de la Trinirejoint notre expérience humaine. té vient nous révéler qu’il n’est pas On dit souvent que le chiffre 3 est le bon que Dieu soit seul. Il est Père, chiffre de l’amour. Et c’est vrai car Fils et Esprit dans une communion tout amour ne grandit d’amour telle que leur unité est totale. Cette Tout amour ne grandit que s’il est fécond. Par la révélation de son fête (de la Trinité) est que s’il est fécond amour qui est trinité, importante dans la Dieu vient nous libérer mesure où elle nous de la solitude. Et quand on sait le dit le vrai visage de Dieu: un seul drame de la solitude, quand on deDieu en trois personnes. Mystère vine les germes de mort et les soufde communion qu’il nous est imfrances de tant d’isolements, la fête possible de rejoindre totalement. de la Trinité est la promesse d’un Cette Trinité de Dieu n’est cepenchemin à découvrir. dant pas une question extérieure Il n’y a de bonheur que là où il y a ou secondaire pour notre foi. La récommunion. Vivre de Dieu, c’est envélation d’un Dieu dont l’amour trer déjà dans cette relation où s’exprime d’abord entre ces trois l’Amour est plus fort que toute solipersonnes est un des axes les plus tude. Mais le chemin est long et souspécifiques et les plus fondamenvent l’homme devient la cause de la taux de la foi chrétienne. Aucune
solitude d’autres hommes. Il n’est pas possible d’entrer dans une vie trinitaire avec un cœur qui exclut et qui juge, qui enferme et qui isole. Si le mystère de la Trinité est si profond, c’est sans doute parce qu’il nous
concerne et qu’il suppose d’abord une grande conversion. En ce sens, on peut dire que le combat contre la solitude passe par la vie trinitaire. Philippe MAWET
la semaine
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Dimanche 19: Sainte Trinité. Ex 34, 4b-6.8-9; Le Dieu tendre et miséricordieux se révèle à son peuple. Dn 3; 2 Co 13, 11, 13; Dans l’amour trinitaire. Jn 3, 1618; Dieu a tant aimé le monde. Lundi 20: S. Sylvère. Gn 12, 1-9; Ps 32, Mt 7, 1-5.
D
Mardi 21: S. Louis de Gonzague. Gn 13, 2.5-18; Ps 14; Mt 7, 6.12-14. Mercredi 22: S. Paulin de Nole. Gn 15, 1-12.17-18a; Ps 104; Mt 7, 15-20. Jeudi 23: Ste Marie d'Oignies et Bse Christine de Stommelen. Gn 16, 1-12.15-16; Ps 105; Mt 7, 21-29. Vendredi 24: La Nativité de S. Jean-Baptiste. Is 49, 1-6; Ps 138; Ac 13, 22-26; Lc 1, 57-66.80.
ÉVANGILE
selon saint Jean 3, 16-18
Dieu a tant aimé le monde… Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique: ainsi tout homme qui croit en lui ne périra pas, mais il obtiendra la vie éternelle. Car Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé. Celui qui croit en lui échappe au Jugement, celui qui ne veut pas croire est déjà jugé, parce qu’il n’a pas cru au nom du Fils unique de Dieu. Textes liturgiques© AELF, Paris
Samedi 25: SS. Guillaume de Verceil et S. Prosper d'Aquitaine. Gn 18, 1-15; Lc 1; Mt 8, 5-17. Dimanche 26: Saint Sacrement. Dt 8, 2-3.14b-16a; Dieu nourrit son peuple. Ps 147; 1 Co 10, 1617; Le sacrement de l’unite Séquence. Jn 6, 51-58 ; Le pain que je donnerai, c’est ma chair, pour la vie du monde.
CARITAS
À LA RECHERCHE D’UN KOT
L’appel du 19 juin…
Pourquoi pas à Siloé?
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n projet de vie étudiante chrétienne faite de fraternité, de partage de la foi, de solidarité. À découvrir dans les locaux du Séminaire. Sœur Anne, relig ieuse de l’Assomption, évoque l’ambiance du kot Siloé, qui accueille des étudiants de l’enseignement supérieur de Tournai: “En ce moment, au troisième étage du Séminaire à Tournai, souffle un vent d’activité intense. Non un souffle de Pentecôte, mais celui des pages qui se tournent, des crayons qui grattent, des feuilles de brouillon qui se chiffonnent, des résumés qui se collent sur les murs, des portes qui se claquent un peu plus nerveusement. Oui, le kot Siloé se pare bientôt de sa tenue d’examens. Pour les six jeunes engagés desans masque devant les autres, puis un an ou deux au kot Siloé, parce que la confiance règne, ce temps est un moment où ils vivoilà un plus pour ma vie”, nous vent encore plus intensément leur ont confié certains. projet de vie fraternelle et chrétienne. “Vivre sans masque devant Et puis, le kot est les autres, parce que la comme une oasis, Ils s’épaulent les uns les autres très confiance règne, voilà un où peut grandir et plus pour ma vie” s’affermir leur vie concrètement. Les de foi: prier enliens d’amitié se semble, célébrer l’Eucharistie avec resserrent, la créativité se déploie d’autres jeunes, se poser des pour se soutenir par de tout petits questions, débattre sur des sujets gestes d’attention qui font telled’actualité, tout cela construit et ment de bien, pour se détendre fortifie. Pas besoin d’être un chréaussi.” tien pratiquant “acharné”: l’ouverture à la dimension de foi Siloé en quelques mots et l’attrait pour la vie fraternelle “Un projet de vie étudiante chrésuffisent. tienne faite de fraternité, de partage de la foi, de solidarité. Ce qui Bon à savoir ressort le plus de l’expérience, Passer une année à Siloé, c’est c’est la découverte de la vie fraters’engager à participer à deux nelle - la vie de “potes”, comme ils week-ends sur l’année, à prendre disent - et de soi-même.” “Vivre
LECTURES DE
a collecte diocésaine approche. Caritas soutient des associations et des personnes.
au moins un repas ensemble au kot par semaine et un par mois avec les habitants de la maison, à participer à la messe des étudiants chaque mercredi, à un enseignement une fois par mois, à des temps de prière en kot, à s’investir dans les tâches quotidiennes communautaires concrètes (ménage, cuisines, courses, …) et enfin à vivre selon la charte établie ensemble au début d’année. H.W. Le kot est situé au Séminaire, rue des Jésuites, 28 à 7500 Tournai. Montant du bail: 210 €, charges comprises. Ce prix contient les repas mensuels du lundi soir. Caution: deux mois de loyer. Pour plus d’information, contacter sr Anne au 069/36.25.07 ou envoyer un mail à assomption@seminairetournai.be
En présentant la collecte qui se déroulera le dimanche 19 juin dans les églises du diocèse de Tournai, Patrick Plateau, animateur en pastorale et collaborateur du Vicariat de la diaconie, rappelle le contexte de cette action. “C’est en 1996 que le diocèse de Tournai réaffirmait sa volonté de se tourner vers les pauvres et de lutter avec eux contre cette injustice qui tire l’homme vers le bas. À cette occasion paraissait une plaquette qui reste encore aujourd’hui très pertinente. Depuis, les services, acteurs locaux et délégations régionales de Caritas n’ont cessé de tout mettre en œuvre pour contribuer à mettre l’humain deb out. L’action de Caritas, c’est-à-dire l’aide aux personnes démunies, aux mineurs d’âge protégés, aux personnes âgées et aux handicapés, s’est concrétisée par le soutien à 28 projets d’associations. Ceci a représenté un subside global de 93.590 €. Une somme supplémentaire de 65.024,53€ a été attribuée à l’aide directe aux personnes par des versements aux créanciers ou aux services sociaux qui gèrent les dossiers, par la prise en charge de frais pharmaceutiques, etc. Et tout cela est possible grâce aux dons, à vos dons… L’ensemble des recettes pro-
vient des appels dans les périodiques, des courriers personnalisés aux donateurs et aussi la collecte diocésaine qui aura lieu dans nos paroisses le 19 juin 2011. Caritas a besoin de votre soutien financier pour poursuivre son action auprès des plus démunis. Donner à Caritas, c’est aider quelqu’un à se mettre debout, à grandir, à rester à flot dans une crise économique qui s’accentue… Soyez au rendez-vous du 19 juin. Donner à Caritas c’est permettre à l’Église du Hainaut de s’engager auprès de celles et ceux dont les moyens d’existence sont de plus en plus précaires. C’est agir aussi dans des situations d’urgence alimentaire, médicale ou sociale. La collecte du 19 juin est importante, car le lendemain la réalité sera différente pour la personne qui verra sa situation s’améliorer et entreverra l’espérance de vivre dignement.” H.W. Vous pouvez aussi verser au compte BE59 2600 1743 6326 avec la mention Appel 19 juin.
EXPRESS EXPRESS
DIOCÈSES
N°23 - 19 juin 2011
VERVIERS SUD
AGENDA
La Fraternité de Tibériade a mis le feu
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râce à un discours simple, allant droit au cœur, cette jeune communauté et son sourire d’ange ont laissé les fruits d’un renouveau et rassemblé davantage encore l’Unité pastorale de Verviers Sud. Un vent de fraîcheur a soufflé pendant le Carême sur l’Unité pastorale “Notre-Dame du Magnificat” avec la venue de quatre moines et quatre moniales de la Fraternité de Tibériade de Lavaux-Saint-Anne. “C’est la nouvelle jeunesse de l’Église”, dit Michel Capé le curéde cette Unité, bien vivante comme en témoignent ses 25 mariages par an, une foule de baptêmes, 100 professions de foi, 20 à 30 confirmations, 175 premières communions ou 240 enterrements. Les membres de la Fraternité ont fait passer tout simplement leur message dans les écoles, sur un marché, durant les offices, en visitant les malades ou en rencontrant les mouvements de jeunesse. Un fan-club suivait la mission Ils ont ravi la communauté en touchant au cœur leurs interlocuteurs. Josiane Lemaitre, membre de l’équipe pastorale, relève: “Leur visite a permis à l’Unité pastorale de s’unifier davantage. Des manifestations se sont déroulées dans les cinq églises de l’Unité et les gens se sont déplacés bien plus qu’auparavant. Un ‘fan-club‘ suivait la mission. Cette jeune communauté souriante, s’adressant à des adultes ou à des enfants de 2 ans avec la même facilité, rajeunit l’Église. Et un courant semblait passer. Les moines et moniales rejoignaient dans leurs prières les préoccupations des personnes âgées ou malades avec lesquelles ils s’unissaient. C’était simplement le fruit de leur inspiration. Ils abordent leur public de manière très zen et le courant passe très vite.“ Membre aussi de l’équipe pastorale, Albert Bodeson relève le magnétisme des représentants de cette communauté. Il a été ébahi de voir dans les écoles comment les enfants étaient subjugués par eux. De même pour des maçons quittant un chantier! Et les frères ont même joué – et fort bien – au football avec des musulmans. Certains membres de la Fraternité ont connu des difficultés pendant leur jeunesse. Et le fait de le reconnaître touche les jeunes. “Ils ne sont pas mendiants, poursuit Albert Bodeson, mais, dans la lignée de Don Bosco, font une confiance aveugle en la Providence. Et de souligner que la veille d’une fête de Noël ils avaient reçu une dinde d’un kilo. Un peu juste pour la Com-
munauté qui offrit la viande à une pauvre. Quelques heures plus tard, cadeau du ciel: une dinde… de 12 kilos cette fois.“ Ils s’expriment par paraboles “Leur évangélisation, précise le curé, c’est la Bible, la théologie passe par le cœur, leurs expériences, ils parlent de ce qu’ils vivent. Ils s’expriment énormément par paraboles, donnant une foule d’exemples qui rendent leur discours plus vivant. Ainsi, un frère relevait: ne soyons pas comme des dindes qui malgré leurs ailes ne peuvent voler, mais des aigles qui déployant leurs ailes (la prière) s’élèvent majestueusement dans le ciel“. Et si l’assistante paroissiale, Françoise Siraux, regretta le manque d’enthousiasme de certains jeunes et mouvements de jeunesse – “le terrain devrait sans doute être mieux balisé, préparé à l’avance“ – un groupe de prière de jeunes, petit, mais réel et reposant sur des bases solides, est né suivant le vœu que fait la Fraternité lors de chaque mission d’évangélisation. Et peut-être que demain, l’Unité partira en pèlerinage, à deux pas de Beauraing, retrouver cette Fraternité qui lui a donné un nouveau souffle de vie. Thierry DE GYNS La Fraternité de Tibériade connaît actuellement des heures sombres. Le 9 juin dernier, les frères David et Olivier ont été victimes d'un grave accident de voiture. Une chaîne de prière a immédiatement été organisée autour des deux frères, et particulièrement du frère David dont l'état de santé est critique.
BEERSHEBA
U
Une communauté d’écoute et de prière
ne imposante demeure située en bordure de la route qui mène vers Ciney, c’est Beersheba. Beersheba, qui a longtemps accueilli des religieuses missionnaires venues se reposer avant de repartir en Afrique, est devenu un lieu d’écoute et de prière, un espace pour poser ses valises et reprendre des forces avant de repartir dans la vie. Beersheba signifie ‘’le puits du serment’’. C’est aussi le nom d’une Communauté d’écoute, de prière et de partage qui existe depuis maintenant plusieurs années sur les hauteurs d’Andenne. Une vie centrée sur l’Eucharistie et l’adoration. Un espace qui fonctionne avec des bénévoles et qui accueille des hommes et des femmes en difficultés. Des difficultés matérielles bien sûr, mais aussi des difficultés pour se situer dans notre société qui va vite, très vite. La perte d’un travail, un divorce, des différends avec les enfants... et la belle mécanique humaine s’enraye. Certains deviennent alcooliques d’autres trouvent refuge dans les antidépresseurs.... En poussant la porte de Beersheba, chacun sait qu’il y trouvera une oreille attentive. Le Christ: un moteur Très vite, l’écoutant parlera du ‘’moteur’’ qui l’anime lui, mais aussi tous les bénévoles de l’équipe. Ce ‘’moteur’’ c’est le Christ: sa vie, ses paroles, son amour pour nous. Pour suivre le chemin proposé par cette petite communauté, il faut (ré)apprendre à prier, à louer Dieu.. Des prêtres passent aussi régulièrement pour célébrer l’Eucharistie ou encore proposer le sacrement des malades ou de réconciliation. Sœur Geneviève Pascale a également mis son dynamisme et son enthousiasme comme accompagnatrice. Mgr Vancottem a redit l’Amour de Dieu Mgr Vancottem, évêque de Namur était l’autre jeudi l’invité de Beersheba. Un jeudi d’anniversaire puisque
cela fait seize ans que la communauté est installée dans cet immeuble. Dans son homélie, suivie tant par les bénévoles que par les habitués de la communauté, il a redit tout l’amour de Dieu. ‘’Un amour qui donne confiance, qui relève et qui réconcilie. Nous devons prendre conscience d’être aimés de Dieu. Nous devons aussi reconnaître que nous avons besoin de l’Esprit Saint pour transformer cet amour en amour plénier.’’ Cette journée marquait aussi la fin des travaux de mise en conformité des lieux au niveau alarme, incendie, électricité, installation de cloisons coupe-feu... Un long chantier, bien des tracas et une dépense de 42.000 euros. Il faudrait remplacer les châssis, rendre les lieux plus chaleureux... Cela se fera en son temps. À chaque fois, l’équipe y arrive. ‘’La Providence veille’’ ajoute Michèle. Christine Bolinne La Communauté Beersheba est située 33, chausse de Ciney à Andenne. Tél.: 085/84.16.15 ou ASBLBeersheba@skynet.be Une communauté qui, pour fonctionner, a besoin de personnes prêtes à donner de leur temps pour des travaux d’entretien, de jardinage... Les aides financières sont aussi les bienvenues: elles permettraient de financer d’autres travaux.
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CÉLÉBRATIONS/PRIÈRES/PÈLERINAGE • Dimanche 26 juin de 13h45 à 17h15 à l’Abbaye de Villers-la-Ville, le Service de catéchèse invite tous les enfants qui font leur première communion cette année, à l’occasion de la Fête-Dieu ou fête du Saint-Sacrement, à venir en équipe et/ou avec leurs parents, à la “Fête du pain de Vie”. L’accueil se fait à 13h45 sur le parking de l’Auberge du Moulin (face à l’Abbaye). L’animation commence à 14h et se termine à 16h par l’Eucharistie dans l’église abbatiale. Après l’eucharistie, l’après-midi se termine par un goûter collectif (chaque équipe participante amène un pain artisanal ou non, sucré ou non. Nous nous occupons d’amener les garnitures.) Infos: Service catéchèse - 010/23.52.61 - catechese@bw.catho.be • Du mardi 16 au samedi 20 août à l’Institut Sainte-Marie à Jambes, une session résidentielle, avec animations pour tous les âges est organisé sur le thème: “ De quelle Église es-tu? De l’Église du Christ!” Renseignements et inscriptions: Secrétariat des sessions d’été de la CIPL: Madame Georgette Étienne, Rue des Combattants, 67 à 7130 Bray – 0474/66.06.36 – getienne@skynet.be CONFÉRENCES/FORMATIONS • Jeudi 16 juin à 20h au Centre Maximilien Kolbe à Verviers (rue du Prince 12), “Tout est accompli, paroles de vie face à la mort”, une conférence du Dr Robert Henckes. Infos: 087/33.84.22 ou secretariat@centremaximilienkolbe.be • Jeudi 16 juin à 19h30 à l’Abbaye du Val-Dieu d’Aubel (Val-Dieu, 227), une conférence sur le thème: “Comment concilier business et spiritualité?” est organisée. Le p. abbé Vladimir Gaudrat, responsable de la Communauté Cistercienne de l’Abbéye de Lerins à SaintHonorat (Cannes) et Mr Samuel Bouton, assistant directeur commercial Lérina sarl seront présents. Cette conférence sera suivie par une dégustation des vins d’exception produits par l’abbaye sur l’île Saint Honorat. PAF: 10€ Contact: info@altravinco.com • Samedi 18 juin de 10h à 19h à Tilly (rue t’Serclaes, 2) aura lieur un journée sur le thème: “Avant le Oui – Un mariage ça se prépare!”. Infos: www.parcoursalpha.be - Luc Pagacz - 0476/53.97.54 - lucpagacz@gmail.com • Dimanche 19 juin de 14h à 18h à Wavre (Venelle N-D des Champs, 70), Caritas International organise une journée portes ouvertes aux Logis de Louvranges, en compagnie de ceux et celles qui vivent et organisent cette initiative d’accueil adaptée pour demandeuses d’asile isolées avec enfants. Les bénéfices de cette journée seront consacrés à l’aménagement d’une plaine de jeux pour les enfants de Louvranges. Infos: Arezki Boutrahi a.boutrahi@caritasint.be • Lundi 20 juin de 16h à 18h au “Grenier” du Monastère Saint-André de Clerlande (Allée de Clerlande,1), une lectio divina sur les écrits de saint Jean (Évangile, Lettres, Apocalypse) est organisée. À partir des textes de Jean, “le disciple que Jésus aimait”, ardent, attachant, une approche de Jésus, chemin d’humanité et de liberté vers le Père. Lecture, partage et prière à partir de textes retenus avec le frère François Veranneman. PAF: 5€ par rencontre. Contact: Frère François Veranneman - tél: 010/42.18.15 ou lesateliers@clerlande.com (à l’attention de François Veranneman). • Samedi 25 juin à 16h à la Chapelle des Filles de la Croix à Liège (rue Hors-Château, 49), “Mère Marie-Thérèse Haze et la fondation des Filles de la Croix, dans le contexte social, culturel et ecclésial de Liège, en son temps”, une conférence de l’abbé Jean-Pierre Delville. Infos: 04/221.61.91. • Samedi 25 juin à 20h15 au Centre Maximilien Kolbe à Verviers (rue du Prince, 12), “Ernest de Bavière, prince-évêque de Liège, et son temps”, une conférence du Prof. Robert Halleux. Infos: 087/33.84.22 et secretariat@centremaximilienkolbe.be. • Du dimanche 3 au samedi 9 juillet, les jeunes de plus de 17 ans sont invités à passer des “Vacances à domicile”. Quelques jours pendant l’été avec des jeunes au service des personnes âgées ou isolées de Bruxelles, pour les sortir de leur quotidien. Le soir, détente entre jeunes. Infos : Marie-Pierre vacancesadomicile@hotmail.com ou 069/44.59.10.
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10 MÉDIAS
N°23 - 19 juin 2011
DES LIVRES À DÉVORER AU SOLEIL Quelques suggestions pour l’été
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es mois de juillet et d’août sont généralement propices à la lecture, du moins pour celles et ceux qui aiment s’adonner à ce passe-temps. L’esprit est en vacance, libéré du stress quotidien. Et tout, en principe, invite au calme et à la détente. Bref, les conditions idéales pour se plonger dans un livre ou une BD. Les membres de la rédaction, qui sont toujours à l’affût de bons tuyaux, vous proposent ici quelques-uns des livres qui ont récemment retenu leur attention. Peut-être y trouverez-vous votre bonheur. Thriller mystique “Je suis né à Berlin le 22 août 1921…“ Ainsi débute le récit de la vie de Nicolas Rambert, moine de l’abbaye bénédictine de Saint-Maur. D’abord nazi fanatique, devenu meurtrier par nécessité, cet amateur d’art et restaurateur de génie fuit l’Allemagne. À Zurich, il offre ses services à Helga Strausser, directrice d’une galerie d’art pour le compte d’un groupe bancaire du même nom. Victime du chantage d’Helga, véritable incarnation du mal, il est contraint de devenir son homme de main. Mais comment donc deviendra-t-il moine? Et comment assumera-t-il ce lourd passé? C’est en effet la sécheresse spirituelle et la culpabilité qui furent au rendez-vous. Pour aider ce vieux moine, le père abbé lui enjoint d’écrire le récit de sa vie. “Ma vie religieuse est un fiasco. Je le savais déjà, mais de l’avoir entendu expliciter aussi clairement me laisse un arrière-goût amer. Le seul remède pour grignoter le quignon de vie qui me reste est de mettre mon passé au net, une tentative hasardeuse de l’apprivoiser et de m’évader de ‘la prison que j’ai dans la tête’.” Né à Bruxelles en 1936 et y vivant, homme de lettres et enseignant retraité, Willy Deweert est l’auteur des “Allumettes de la sacristie“ (DDB) et du “Manuscrit de Sainte-Catherine“ (DDB-Mols). Dans ce nouveau thriller mystique, dont il est l’inventeur, il nous entraîne aux frontières de l’indicible, là où la contemplation prend le relais de la parole. Des questions hantent ce parcours: le mal peut-il servir le bien? Un fil rouge relie-t-il les événements successifs de l’existence de chaque être humain lui conférant son unicité et son sens? Pourquoi le Dieu d’amour tolérait-il le mal absolu? Et surtout: le mal peut-il servir le bien? Questions que chacun rencontre un jour ou l’autre. (C.D.) “Le maître de la vigne”, Willy Deweert, Mols, 381 pages, 26,35 € (*)
CD
Itinéraire d’un soldat de Dieu Depuis de nombreux siècles, des prêtres ont accompagné des soldats sur des champs de batailles. Le père Jean-Yves Ducourneau fait partie de ces “baroudeurs” de l’Église qu’on appelle les padre. Lui-même avait d’ailleurs commencé une carrière de militaire comme sous-officier. Paradoxalement, il quittera rapidement cette armée, qui l’avait plutôt détourné de Dieu, pour mieux y revenir en tant qu’aumônier militaire, après une jeunesse quelque peu chaotique et un cheminement vocationnel particulièrement tortueux. Originaire des Landes et baigné par la spiritualité de Saint-Vincent de Paul, ce padre de 51 ans a depuis servi sur la plupart des lieux de conflits où est présente actuellement l’armée française, notamment en Afghanistan où il a effectué deux missions de six mois. Son livre nous fait largement partager ces deux dernières expériences dans ce pays sans cloches, dont il retrace rapidement l’histoire millénaire et le contexte actuel. Mais le plus intéressant reste la manière avec laquelle Jean-Yves Ducourneau témoigne du quotidien de la vie d’un aumônier, des différentes facettes de sa spiritualité et de son apostolat, du sens de la présence parfois incomprise et contestée d’un homme de Dieu qui partage, sans porter d’arme, les conditions de vie éprouvantes et dangereuses de soldats qui risquent leur vie à chaque mission. “Il n’y a pas de ‘guerre juste’“, écrit-il, mais “il y a ‘de justes raisons’ de faire la guerre.“ (P.G.) “Les cloches sonnent aussi à Kaboul”, JeanYves Ducourneau, Éditions des Béatitudes, 376 pages, 21,85 € (*).
Enquête au Vatican Pourquoi Mussolini fonda-t-il la cité du Vatican? Quels furent, en vérité, les “silences” de Pie XII face au nazisme? Pourquoi l’Église a-t-elle sabordé l’expérience des prêtres ouvriers? L’affaire Lefebvre fut-elle vraiment un schisme?
De quoi Jean-Paul I est-il mort? Qui a voulu assassiner JeanPaul II? Pourquoi l’Église refuse-t-elle de considérer le saint suaire de Turin comme authentique? Quel était le “troisième secret” de Fatima? Pourquoi le fondateur de l’Opus Dei a-t-il été canonisé?... Le siège de l’Église catholique est un cas unique au monde: plus il cultive le secret, plus il attire la curiosité, les légendes et les rumeurs. Au terme de deux ans d’enquête dans les couloirs du Vatican, notamment auprès d’éminences qui ont bien voulu – sous le sceau du secret bien sûr – lui livrer une mine d’informations et d’anecdotes, Bernard Lecomte expose et dévoile quelques-uns des mystères du Vatican, depuis l’élection du pape Pie XI en 1917 jusqu’à celle du dernier pape, Benoît XVI. Sur la plupart de ces sujets, beaucoup a déjà été écrit, mais sur chacun d’entre eux, il reste des ombres, des interrogations, des tabous, qui méritaient qu’on mène à nouveau l’enquête. Et qui d’autre que Bernard Lecomte pouvait mener à bien ce travail. Ancien journaliste à “La Croix”, à “L’Express” et au “Figaro Magazine”, il est effectivement considéré comme un des meilleurs spécialistes de l’Église catholique. Sa biographie de Jean-Paul II, notamment, est devenue un classique. (P.A.) er
“Les secrets du Vatican”, Bernard Lecomte, Éditions Perrin, 384 pages, 15,85 € (*).
La bête du Gévaudan Pour qui a fait le chemin de Compostelle à partir du Puy-en-Velay, la bête du Gévaudan n’est pas inconnue. Son souvenir hante cetterégiondelaLozère,de la Haute-Loire et de l’Aveyron. De 1764 à 1767, une bête féroce inconnue y sema la terreur, tuant ou blessantprèsdedeuxcents personnes dont de nombreux enfants. Malgré la mobilisationconsidérabledesautorités,malgréla décision du Roi Louis XV d’envoyer ses meilleurs chasseursdeloups,labêteasévitroisansetterrorisé toute cette région de France. Plusieurs fois, on crutavoirtuélemonstre,maisilrenaissaitaussitôt, aggravantlaterreurqu’ilinspirait! Une hyène dressée? Un noble dévoyé et pervers vêtu de peaux de loups? Un chien de combat revêtu d’une cuirasse? Un monstre venu d’une
L’ACADEMY OF SINT MARTIN-IN-THE-FIELDS
‘
L
orchestre de chambre “Academy of Sint Martin-in-the-Fields” fut l’un des plus célèbres et des plus enregistrés de l’histoire du disque durant les années soixante et septante. Decca vient de publier un coffret économique regroupant dix disques, parmi les meilleurs. Une aubaine! C’est le chef britannique Sir Neville Marriner qui fonda cet orchestre en 1958. Né en 1924, il apprit le violon et le piano, et fit partie de plusieurs ensembles et orchestres avant de trouver la célébrité avec “son” orchestre, dont le nom vient de son lieu de répétition, dans la célèbre église londonienne de Trafalgar square. L’ensemble s’est rapidement fait une réputation sans faille pour l’interprétation de la musique du XVIIIe siècle, surtout Mozart. Cependant, ce sont les classiques du XXe siècle qui sont à l’honneur dans ce coffret. C’est que, à partir de la fin des années soixante, leurs enregistrements se sont pour la plupart concentrés sur la première moitié du XXe siècle. Ces disques vinyles ont été salués unanimement par la presse de l’époque. Et il faut dire d’emblée que beaucoup d’entre eux n’ont pas vieilli. On a donc bien du plaisir à les retrouver regroupés dans ce coffret, surtout avec leurs pochettes d’origine fidèlement reproduites, du moins pour le recto, car les textes explicatifs manquent malheureusement à l’appel, y compris dans le mince livret qui les accompagne. Peu importe, puisque c’est de musique qu’il s’agit, et quelle musique! 31 œuvres, dont une vingtaine de chefs-d’œuvre, jalonnent la collection, presque toutes dans une inter-
Une réputation sans faille prétation superlative, et de plus avec un son tellement bien enregistré qu’il n’a pas vieilli. Chaleur, profondeur et élégance des cordes sont au rendez-vous. Que ce soit dans Stravinsky, Schoenberg ou Britten, ou même dans les trois incursions dans le répertoire du XIXe siècle, Wagner, Grieg et Bizet, on est vraiment impressionné de réécouter ce legs important. C’est l’occasion rêvée de compléter sa discothèque. A-t-on fait mieux depuis? Oui, probablement dans l’interprétation des œuvres de Béla Bartók, un compositeur qui marie le style moderne de son époque avec la musique populaire paysanne de sa patrie hongroise. C’est justement l’occasion de signaler l’édition en un coffret de 8 CD des enregistrements récents de ce génial musicien par Pierre Boulez. Il y a là toute sa musique pour orchestre, y compris les concertos, ainsi que l’intégralité de ses musiques de scène. Trois orchestres sont sous la direction du grand chef, ceux de Londres, de Chicago et de Berlin, autant dire les meilleurs! Il en va de même pour les solistes, parmi lesquels on citera Kristian Zimmerman, Leif Ode Andsness, Pierre-Laurent Aimard, Yuri Bashmet et Gidon Kremer. La vague des coffrets économiques bat son plein, et c’est tout bénéfice pour le mélomane, comme pour le curieux. Dominique LAWALREE “Marriner and the Academy – 20th Century Classics”, un coffret de 10 CD, Decca, 50,85 € (*). “Boulez dirige Bartók”, un coffret de 8 CD, Deutsche Grammophon, 65,70 € (*).
autre planète? Tant d’hypothèses ont été émises! Jean-Claude Bourret, journaliste et écrivain, dont les arrière-arrière-grands-parents, agriculteurs de la région, ont vu passer la bête, a enquêté pendant plus de vingt ans sur cette extraordinaire page de l’histoire de France. Il a réuni tous les documents officiels de l’époque et croit être parvenu à percer le mystère de cette bête. La traduction de cette énigme et de sa solution en BD, dont les dessins ont été confiés à Julien Grycan, est une réussite. Une histoire vraie et passionnante! Pour petits et grands. (C.D.) “Le secret de la bête du Gévaudan” (2 tomes), Jean-Claude Bourret et Julien Grycan, Éditions du Signes, 19,85 €/pièce (*).
Chemin d’intériorité Le colimaçon. On appelait ainsi un escargot, cet animal à coquille, on le dit aussi d’un escalier, qui tourne, qui tourne… Dans ce livre, le colimaçon symbolise la lente progression sur le chemin solitaire de l’intériorité. D’emblée, Jacqueline Kelen réfute la dualité corps/âme, au profit de la tripartite qui inclut le corps, le psychisme (âme) et l’esprit. En réintroduisant le spirituel, elle ouvre la voie à cette “musique intérieure“ si souvent ignorée dans le monde bruyant qui est le nôtre. Un éloge de la tempérance donc, pour se préparer à accueillir le Divin. L’image de la coquille d’escargot n’est pas anodine, elle symbolise les multiples degrés qui relèvent de l’expérience du divin, pour que ce bouleversement puisse s’accomplir dans le silence de la vie. Alors se produira cette conversion, qui implique le renoncement de soi, pour tendre tout entier vers l’Autre. “Oui, la porte est étroite.” Jacqueline Kelen maîtrise à la fois son sujet et l’écriture; elle conserve à celle-ci un ton poétique, malgré la gravité du propos. Si l’auteure prône la cohérence des gestes, l’incarnation dans son quotidien, alimentée par l’oraison, elle n’omet pas les combats, toutes ces épreuves de l’existence. Néanmoins, la joie est posée en garde-fou, un émerveillement contagieux qui mène à la louange et au partage. Chacun dispose ainsi d’une vie pour se construire et faire advenir en lui un être spirituel. Que le voyage continue… il n’est jamais clos. (A.T.) “Bréviaire du colimaçon. Sur la vie spirituelle”, Jacqueline Kelen, DDB, 153 pages, 21,85 €(*).
(*) Port compris, au compte 732-7032002-38 IBAN BE24 7327 0320 0238 - BIC CREGBEBB de Dimanche Service, 67/2, chaussée de Bruxelles, 1300 Wavre.
MOTS CROISÉS Problème n°11/23 Horizontalement: 1. Se Dit d’une bénédiction papale. – 2. Ingénus Club madrilène. – 3. Atome chargé - Epluchés. – 4. Recueillir des aumônes - Monnaie bulgare. – 5. Suivante. – 6. Avec l’Ouse, forme le Humber - Pige. – 7. Pronom possessif - Alcée et Sapho l’ont rendue célèbre. – 8. Pour lier - Sortie. – 9. Ecrite - Non polluée. – 10. Assassina - Coûteuses. Verticalement: 1. Seulement. – 2. Prénom masculin - De même. – 3. Outil de jardin - Possessif. – 4. Arbre à arilles - Défraîchie. – 5. Table sur - Aride. – 6. Utiles en chirurgie. – 7. Abréviation médicale - Utilisée pour calfater. – 8. Plébiscité à nouveau - A eux. – 9. Fonderai - Note. – 10. Pronom personnel - Honorés. SOLUTIONS: Problème 11/21 1. LANSQUENET 2. ITOU-STERE 3. TEMERAIRES 4. ULM-AIRE-T 5. AIEUL-AISE 6. NE-RAPIDE 7. IRAN-REELS 8. E-PEPIN-LI 9. NET-ASTRES 10. STERNE-ISE
Problème 11/22 1. PLOMBAGINE 2. OUTILLAGES 3. UNE-EGOUTS 4. RARETE-ETE 5. RI-ESSE-EN 6. IRIS-IGLS 7. TESTERAI-E 8. U-AIMAIENT 9. ROI-USE-OR 10. EBENE-SEME
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N°23 - 19 juin 2011
COURRIER DES
LECTEURS par le Père Charles Delhez Chaussée de Bruxelles, 67/2 - 1300 Wavre
LITURGIE ORIENTALE Qu’est donc ce pain bénit ? J’ai été à la messe à l’abbaye de Chevetogne. Que signifie la communion avec un pain non bénit, est-ce que c’est un bon moyen de communier “œcuméniquement”, en restant en accord avec ses convictions ? Mathieu, 18 ans 1248 Louvain-la-Neuve
Tu fais allusion au pain bénit (mais non consacré) que les Orientaux, catholiques ou orthodoxes, distribuent aux fidèles à la fin de la “Divine liturgie”. Après la consécration des Dons, la commémoration des Saints et la prière pour l’évêque local, le prêtre élève les Dons consacrés, en proclamant: “Les Saintes [choses sont] pour les Saints!” Et les fidèles répondent : “Un [seul] est Saint, Un [seul] est le Seigneur, Jésus Christ, pour la gloire de Dieu le Père, amen.” Ils communient alors en recevant le pain immergé dans le vin, à l’aide d’une cuillère, suivant une tradition qui remonte au quatrième siècle. Après avoir reçu le Corps et le Sang du Christ, ils prennent une petite portion de ce pain bénit dont tu parles, l’antidoron (...), qui provient du pain dont on a extrait une part pour la consacrer, le prosphora. Littéralement, antidoron signifie: don fait en retour d’un autre. Dans la tradition russe, et parfois aussi dans certaines églises roumaines, après la communion est également offert un petit verre de vin. L’antidoron ne fait pas partie du pain consacré dans l’Eucharistie, mais c’est du pain bénit et, pour cela, il est traité avec respect. Les fidèles qui n’ont pas pu communier vont recevoir l’antidoron des mains du prêtre, afin de participer extérieurement à la célébration. On peut donc imaginer que des catholiques participant à une liturgie orthodoxe pourront ainsi avoir part à ce geste sans pour autant communier au pain consacré, ce que ne permettraient pas les orthodoxes. Note cependant que l’église byzantine de Chevetogne est catholique de rite oriental. Il y a en effet plusieurs rites dans l’Église catholique. Dans nos pays, nous suivons le rite latin. L’originalité de Chevetogne, cependant, ce sont ses deux églises : l’une byzantine, l’autre latine. Les moines se répartissent donc en deux communautés liturgiques. Les Églises orthodoxes orientales perpétuent la pratique ancienne de l’utilisation de pain au levain pour l’Eucharistie. Le pain sacramentel, appelé Prosphora, ne peut être fabriqué qu’à partir de
quatre ingrédients: fleur de farine de blé, eau pure, levure et sel. On asperge parfois d’eau bénite la pâte ou le pétrin. La cuisson ne peut être réalisée que par un chrétien orthodoxe croyant, de préférence récemment confessé, et s’accompagne de prière et de jeûne. Avant la cuisson, chaque pain est formé de deux disques de pâte placés l’un sur l’autre et marqué d’un sceau liturgique particulier. Le Prosphora doit être frais, non rassis ou moisi, lors de sa présentation à l’autel. Plusieurs Prosphoras sont souvent cuits et offerts par les fidèles, le prêtre choisissant le meilleur pour l’hostie qui sera consacrée. Les pains restants, l’antidoron donc, sont bénis et offerts à l’assistance après la fin de la messe. C’est le pain pour la route, que l’on peut aussi rapporter à ses proches. Dans certaines régions françaises, il existe encore une tradition semblable. Un pain bénit est distribué en signe de fraternité et de partage, sans être celui de l’Eucharistie. Cela vient peut-être du fait que, jusqu’au IXe siècle, c’étaient les fidèles qui apportaient le pain et le vin pour la célébration (geste qui a été remplacé par la collecte). En est restée la bénédiction du pain distribué aux fidèles.
Évangile et Droits de l’Homme Les médias (presse et télévision) bruissent des exactions que subissent les chrétiens dans différents pays allant jusqu’à le payer de leur vie (rappelez-vous l’assassinat du seul ministre chrétien du Pakistan, les massacres des chrétiens coptes et irakiens, les persécutions des protestants en Chine…). Pourquoi cette violence ? Car les chrétiens rappellent inlassablement l’essentiel du message de Dieu, le respect de la personne humaine, qui est le principe fondateur de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme (ONU, 1948). Pour illustrer cette filiation évangélique de la Déclaration, prenons trois exemples. La parabole du Bon Samaritain, tout d’abord. Une haine féroce opposait les Samaritains aux Juifs (un seul exemple: le Juif s’écartait et crachait par terre au passage d’un Samaritain). Malgré ces préjugés, le bon Samaritain vient au secours du voyageur juif laissé pour mort par des brigands. Quelle leçon confondante de solidarité et d’anti racisme! La parabole des Talents, ensuite, illustre l’obligation pour les hommes de ne pas gâcher les dons reçus de Dieu et de s’engager, même s’il y a risque, à faire progresser l’Humanité (le Royaume de Dieu) ce qui vous fera sans doute penser plus modestement à ce que votre professeur écrivait parfois sur votre bulletin scolaire (tu peux mieux faire!). Les versets de la femme adultère, enfin. Cette femme doit être lapidée: c’est la loi. Celle-ci est inscrite sur les Tables de pierre. Jésus, en écoutant les pharisiens qui essaient de le mettre en
SERVICE D’ENTRAIDE
L’argent va à l’argent … ?
Madame vit seule avec sa fille. Après avoir aidé son époux pendant des années dans l’exploitation agricole familiale, elle se retrouve sans emploi ni revenu après leur divorce. Grâce à sa ténacité, elle retrouve un travail à temps partiel et gère son petit budget de son mieux. À la fin de l’hiver, madame décide de remplir sa cuve à mazout, elle règlera sa facture en deux mensualités, mais sans l’accord de son fournisseur. Celui-ci entame alors une démarche en justice et malgré que la facture ait été soldée, madame est condamnée à payer plus de 500 € supplémentaires à celuici. Elle ne s’en sort plus, aidonsla.( Appel 23 A) Ce quadragénaire a longtemps vécu en marge de la société. Sans logement, sans emploi,
sans famille, il ne trouvait personne pour l’aider à remonter la pente. La vie dans la rue est dure, il a été fréquemment hospitalisé. Aujourd’hui, il a trouvé une écoute et surtout un service social qui l’aide dans ses démarches. Il a trouvé un petit studio et perçoit une allocation pour l’aider à reprendre pied. Malgré le retour à une vie plus digne, les problèmes de santé persistent. Son assistante sociale nous demande un peu d’aide afin qu’il puisse se soigner correctement. Merci.(Appel 23 B) Les dons en réponse à ces appels doivent être versés au n° de compte 195-0145111-75 IBAN : BE05 1950 1451 1175 BIC : CREGBEBB du Service d’Entraide Quart-monde, Place de Vannes 20, 7000 Mons. Tél : 065/34.63.70
Les dons devront atteindre le montant minimum de 40 euros pour être fiscalement déductibles.
Intentions de messe Des prêtres d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine nous demandent des intentions de messe, (7 euros) lesquelles constituent souvent leurs uniques ressources. ATTENTION : Voulezvous bien les verser UNIQUEMENT sur le compte : BE82 1950 1549 0168 BIC : CREGBEBB ou 195-0154901-68 de “Projets Pastoraux” 20, Place de Vannes, 7000 Mons, et nous les transmettrons. Ces dons versés pour des intentions de messe ne bénéficient pas de l’exonération fiscale.
COURRIER
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mauvaise posture, dessine dans le sable. Par ce geste symbolique, le Christ nous indique qu’il écrit la Nouvelle Loi basée non sur des principes rigoristes et stricts, mais sur la Liberté de conscience dans le respect de la personne humaine. Il termine par ces paroles incluant donc les Docteurs de la Loi dans sa miséricorde: “Moi non plus, je ne te condamne pas.” En tant que chrétiens, ne vivons pas dans notre tour d’ivoire, défendons le message d’Amour des évangiles et, de cette manière, soyons solidaires de tous les peuples des pays où les Droits de l’Homme (et donc la liberté religieuse) sont bafoués. Philippe Skynet.be
Une grande colère C’est une grande colère qui vous écrit. Ceci est un pêle-mêle. Le Saint-Père vient de mettre sur le marché du livre…son livre qu’il a écrit à titre privé… Cet homme tellement public, cependant. Vous cultivez la foi entre théologiens. Que faitesvous pour le pauvre peuple du Christ? Qui suscite encore une foi de charbonnier, cette foi spontanée qui naît d’une rencontre entre le Christ et une âme. Rencontre entre celui qui est notre Sauveur et celui qui peine sur cette terre. Quand le Christ reviendra, trouvera-t-il encore la foi sur la terre? Il trouvera la foi dans un livre de 350 pages à 27euros. Le Saint-Père parle un langage sibyllin propre à ravir les hommes d’Église. Quand pensera-t-il à réveiller la ferveur populaire, à instruire l’Homme de la rue, de la présence parmi nous du Christ de Tout Amour, de toute bonté. Lui seul apportera la clarté dans notre monde obscurci L’Église de Belgique est très malade… Qui va la restaurer, qui va la rendre à nouveau crédible? (…) Le Christ est venu pour les malades, les infirmes, les ignorants. Le Saint-Père actuel se montre sur tous les fronts… Mais il n’innove pas pour introduire le Christ dans un public qui vit loin des rumeurs du Vatican. Pourtant, il doit porter la bonne nouvelle partout dans le monde. Ce public mérite des missionnaires via la télévision, des informateurs qui lui présentent le Christ, comme élément vital pour le 21e siècle. Nos vieux meurent sans prêtre, ils ont oublié le Christ de leur enfance… Peu de choses le leur rappellent encore. L’Église est devenue un ghetto. On vit entre bons chrétiens. Les théologiens veulent tout comprendre, tout expliquer, cela est leur péché. Ils repoussent le Christ loin du petit peuple, loin des petites gens. Ils font le vide autour de lui. Le Christ ne s’explique pas, il suffit de le laisser parler. Le théologien qu’est Benoît XVI disserte sur le Christ dans un langage hermétique, inaccessible au bon peuple du Christ. À croire qu’on n’a pas encore posé les jalons pour une nouvelle évangélisation… Il faut faire entrer le Christ dans nos foyers par le biais du petit écran. (…) L. V. 4970 Stavelot
12 JEUNES
N°23 - 19 juin 2011
Le défi de réduire l’empreinte écologique de l’ensemble des camps a été lancé en 2009. En 2011, si tous les scouts empruntent une attitude “écolo”, alors les camps pourront vraiment faire la différence. Comment? En appliquant les conseils appris au camp dans la vie quotidienne, en posant des gestes simples et concrets, en expliquant le pourquoi de ces gestes aux plus jeunes et en les incitant à les reproduire, ou encore en répandant ces pratiques vertes chez les parents des animés.
APRÈS LES EXAMENS A
lors que l’année scolaire touche à sa fin, les jeunes vont devoir aller à la pêche aux activités qui occuperont leurs temps libres durant les grandes vacances. Le MEJ leur propose une journée à la mer, tandis que les scouts mettent sur pied leur opération “Vert le camp”.
Avec le MEJ Le Mouvement Eucharistique des Jeunes est un mouvement éducatif voulant accompagner les jeunes de 7 à 21 ans dans leur croissance humaine et spirituelle. Le MEJ puise son inspiration dans la spiritualité ignacienne et, selon l’expression de Saint Ignace de Loyola, il propose de “chercher et trouver Dieu en toute chose”. Et pourquoi ne pas le chercher à la mer? Une journée où les jeunes à partir de 13 ans, qui ont bien besoin de se ressourcer après la période scolaire, pourront passer du temps entre amis, découvrir et se découvrir, mais aussi se détendre à travers jeux, temps de partage, chansons, etc.
Rendez-vous le lundi 27 juin à 8h20 à la gare d’Ottignies ou à 9h45 à la gare de Bruxelles-Central. Le retour est prévu à 21h à BruxellesCentral ou à 21h43 à Ottignies. Plus de renseignements au MEJ du Brabant wallon: 0476/60.27.80.
Avec les scouts Chez les scouts, l’été est le temps des camps. Un des moments forts dans la vie de tous les “Busard valeureux”, “Fouine turbulente” ou “Renard serviable”. Aujourd’hui, les amis de Baden Powell sont confrontés à une nouvelle réalité: mettre le camp sous le signe de la protection de l’environnement avec l’opération “Vert le camp”.
Un fichier didactique va permettre aux chefs scouts de mettre sur pied, cette année encore, un camp qui sera vert du début à la fin. Fichier à télécharger sur: www.lesscouts.be/agenda/les-actions-dumouvement/vert-le-camp-2011/laction
Ne manquez pas notre émission “Il était une foi”. Un magazine qui alterne des reportages et des entretiens en studio à propos d'expériences vécues par des chrétiens engagés. Au lieu de déménager en maison de repos:
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