EXPRESS N° 25 - 0,50 € - Hebdomadaire du 3 juillet 2011 Chaussée de Bruxelles, 67/2 - 1300 Wavre Tél. 010/235.900 - Fax 010/235.908 www.dimanche.be
LES PAYS PAUVRES
bien plus accueillants que nous
L
e nombre de réfugiés, demandeurs d’asile et déplacés ne cesse de progresser dans le monde. Ils étaient près de 44 millions en 2010. Ce chiffre est le plus élevé depuis 15 ans. Contrairement aux idées reçues, 80% d’entre eux se trouvent dans des pays en développement, indique l’agence des Nations unies pour les réfugiés. Le rapport publié le 20 juin dernier par le Haut-commissariat aux réfugiés (HCR) va probablement relancer la polémique, à l’heure où l’Europe ferme ses frontières aux populations en détresse. Selon l’agence onusienne, les pays en développement accueillent effectivement les quatre cinquièmes des réfugiés dans le monde. Ainsi, le Pakistan, l’Iran et la Syrie comptent respectivement 1,9 million, 1,07 million et 1,05 million de réfugiés. Comparativement, l’Allemagne, le pays industrialisé qui accueille la plus importante population réfugiée, se situe loin derrière, avec 594.000 personnes. "Les craintes d’afflux supposés de réfugiés dans les pays riches sont très exagérées ou associées à tort à des problèmes relatifs à la migration", a commenté Antonio Guterres, haut-commissaire aux réfugiés. "En attendant, ce sont les pays les plus pauvres qui doivent supporter le plus lourd fardeau. Le monde industrialisé doit corriger ce déséquilibre." Peu de retours au pays Au total, ce sont donc 43,7 millions de personnes qui, à travers le monde, sont déracinées à la suite d’un conflit ou en raison d’un contexte politique. Parmi elles, on dénombre 15,4 millions de réfugiés, 27,5 millions de déplacés à l’intérieur de leur propre pays et près de 850.000 demandeurs d’asile (dont près d’un cinquième en Afrique du Sud). Certains parmi eux vivent en exil depuis plus de trente ans. "Seulement 197.600 d’entre eux ont pu rentrer chez eux en 2010", souligne le HCR. "C’est le nombre le plus faible depuis 1990." CathoBel
OPINIONS
p. 2 • Les inégalités sociales sont-elles la cause ou la conséquence de la crise de 2007?
DERNIÈRES MINUTES
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• Nouvelle poussée de fièvre en Irlande du Nord • Europe: l’aide alimentaire est-elle menacée ?
LITURGIE
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14 dimanche du temps ordinaire e
Tu es béni, Dieu notre Père, Seigneur de l’univers, toi qui révèles aux petits les mystères du Royaume ! Matthieu 11, 25-30
CULTURE
ANNÉE EUROPÉENNE DU VOLONTARIAT
Vers une société de la gratuité
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OLIDARITÉ
Que serait le monde sans ces volontaires, sans ces personnes qui, un jour, ont pris la décision de s’engager pour les autres? Elles n’attendent rien, ni rémunération, ni remerciement, ni reconnaissance, mais elles donnent ce qu’elles ont, leur temps, leur énergie, leur compassion ou leur ingéniosité afin que d’autres puissent vivre mieux ou un peu moins mal. Cet engagement citoyen est le choix de 1,5 million de personnes en Belgique. Le volontariat est sans limites; il peut prendre de multiples facettes dans des domaines aussi variés que le sport, la culture, la santé ou encore l’enseignement. Il est un des piliers de notre société qui, sans lui, changerait radicalement d’aspect et deviendrait tout simplement invivable, car dans un monde où tout se monnaye, le volontariat apparaît comme une bonbonne d’oxygène, essentielle à la survie de son humanité.
Et puis, il y a Francis, pompier à Wavre; Pierre, visiteur de malades à Namur; Jean, Sophie… et les autres Denis, entraîneur de foot à Arlon; NathaJean, 67 ans, retraité de l’enseignement, lie, catéchiste à Enghien; Catherine, prof vient tous les jours, après l’école, aider six dans un cours d’alphabétisation à Tilff. enfants de 2e primaire Que de générateurs Selon les statistiques, une de bien-être! Que de à finir leurs devoirs. personne active dans une créateurs de solidaEn tant qu’ex-instituteur, retrouver des rité! Et imaginez-vous association possède cinq élèves autour de lui années d’espérance de vie l’Église sans sa coet tenter de leur exhorte de laïcs? en bonne santé en plus pliquer la matière du Agir gratuitement, ils jour est un réel bon"En Marche", journal des sont tous prêts à le heur que Jean n’héfaire pour des motiMutualités Chrétiennes site pas à savourer. vations diverses qu’ Sophie, 21 ans, étudiante en psycholoils expriment dans un langage "égoïste": gie, passe ses samedis avec une bande "ça fait du bien de faire du bien" ou "alde 23 louveteaux à bricoler, jouer, discutruiste": "je fais quelque chose pour auter, rire et éveiller les petits loups aux plaitrui". Le volontaire donne en moyenne sirs de la vie. Des moments dont Sophie, l’équivalent de près d’une journée de alias Akela, ne pourrait se passer. travail par semaine, et cela sans comp-
UNE BIOGRAPHIE DE MOÏSE Des droits égaux pour tous Page3
UN MONDE EN PLEINE MUTATION Faut-il s’angoisser pour l’avenir ? Page 5
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• Le monde au bout des fils à la Triennale de Tournai
Rédaction de ce numéro clôturée le 27 juin 2011 Bureau de dépôt : Charleroi X Agréation N°: P305034 Banque: 833-5318719-79 IBAN BE58 8335 3187 1979 - BIC GKCCBEBB
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ter, juste pour son épanouissement personnel ou le bon fonctionnement de la société. Sylviane BIGARÉ L’exposition itinérante "Toi + Moi + Nous… 52 portraits de Volontaires en mouvement" est à voir sans tarder. Il s’agit d’une exceptionnelle mosaïque, mettant en scène 52 volontaires, grandeur nature, et symbolisant la diversité du volontariat. Cette exposition circule dans plus de 70 lieux en Communauté française, pour véhiculer les valeurs et les enjeux du volontariat. Pour connaître les dates et lieux de passage de l’expo: www.levolontariat. be/2011/exposition. Si le volontariat vous intéresse: Association pour le Volontariat, Rue Royale, 11 à 1000 Bruxelles. Tél: 02/219.53.70. et 02/219.32.48.
QUARANTE ANS DE MARIAGE
eigneur, humblement, nous te confions notre amour, pour que jamais il ne s’épuise. Fais que sa source soit en Toi, afin que chacun cherche à aimer plus qu’à être aimé et à donner plus qu’à recevoir. Seigneur, Toi qui es la Vérité, donnenous de ne jamais refuser la vérité, mais de rester transparents l’un à l’autre. Fais que les jours de joie ne nous enlisent pas dans l’indifférence au reste du monde. Seigneur, Toi qui es le Chemin, donne-nous de ne jamais nous alourdir notre marche, mais de trottiner la main dans la main.
Fais que les jours de peine ne nous désemparent pas, mais cimentent notre amour. Seigneur, Toi qui es Amour, nous te remercions de notre amour. C’est d’un même cœur que nous te remercions de nous avoir unis, il y a 40 ans. Annie et Vèvè
Aller de la tête au cœur, des idées à la relation… Jean Vanier
OPINIONS
DIMANCHE
DIMAN DIMANCHE
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N°25 - 3 juillet 2011
Édito LA
GÉNÉROSITÉ EXEMPLAIRE DES PLUS PAUVRES
Si Jésus avait vécu à notre époque, sans doute se serait-il appuyé sur le rapport publié le 20 juin dernier par le Haut-commissariat aux réfugiés pour illustrer la générosité des plus pauvres (lire page 1). En effet, contrairement aux idées reçues, ce ne sont pas les pays occidentaux qui accueillent le plus de réfugiés, mais les pays en développement. Même l’Allemagne – qui est pourtant le pays industrialisé qui abrite la plus importante population réfugiée (594.000 personnes en 2010) – se situe loin derrière le Pakistan (1,9 million), l’Iran (1,07 million) et la Syrie (1,05 million) en termes d’accueil. Preuve, une fois de plus, qu’il est plus difficile à un riche de donner de son superflu qu’à un pauvre de prendre sur sa misère. En septembre dernier, une enquête française a d’ailleurs révélé que, même en cette période de crise, la
LA QUESTION
générosité est bien plus forte chez les contribuables les plus modestes que chez les autres. C’est même dans l’une des plus basses tranches de revenus que le ratio don moyen/revenu imposable est le plus élevé, avec 0,8%. Quoi qu’il en soit, les Européens se montrent de moins en moins solidaires à l’égard des autres. Non seulement ils tendent à fermer leurs frontières aux populations en détresse qui frappent à leur porte, mais ils se montrent également de moins en moins généreux à l’égard des plus pauvres d’entre eux. Ainsi, la Commission européenne prévoit-elle une sévère réduction, en 2012, de l’allocation au programme d’aide alimentaire destinée aux plus démunis de l’Union. Selon les premières estimations, cette perte pourrait priver au moins deux millions de personnes de l’assistance dont elles ont besoin (lire page 6). Tout cela est bien sûr très inquiétant, car à force
d’étaler sur la place publique nos égoïsmes personnels, nationaux ou étatiques, nous donnons au monde l’image d’une Europe qui est en train de scier la branche sur laquelle elle est assise. En effet, la déclaration Schuman du 9 mai 1950, qui est l’acte de naissance de l’Europe, reposait sur le triptyque suivant: réconciliation, solidarité et paix. Or, plus le temps passe, plus les pays membres se replient sur eux-mêmes, menaçant ce fragile, mais fondamental équilibre. Au lieu de donner des leçons au reste de l’humanité, regardons donc plutôt ce qui se fait ailleurs, notamment chez les plus pauvres. Car l’exemple vient souvent de là où on ne l’attend pas.
Pascal ANDRÉ
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LES INÉGALITÉ SOCIALES
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a crise de 2007 n’a pas frappé tout le monde de la même manière: si les pauvres sont encore plus nombreux et plus démunis que par le passé, les millionnaires, eux, sont près de 11 millions à travers le monde. Selon les professeurs Michael Kumhof et Romain Rancière, cette augmentation des inégalités sociales n’est pas seulement la conséquence la plus visible de la crise économique et financière de 2007; elle pourrait même en être la cause principale.
Pour la quinzième année consécutive, Capgemini et Merril Lynch éditent leur étude sur les plus riches de la planète. Les résultats sont plutôt étonnants: malgré la crise économique et financière de 2007, jamais les grandes fortunes n’ont été aussi nombreuses dans le monde et surtout aussi riches. Elles sont désormais 10,9 millions à se partager un patrimoine de 42.700 milliards de dollars, soit environ treize fois la valeur du PIB réalisé par l’Allemagne en 2010. Ce qui représente une augmentation de 8,3% par rapport à 2009. Autre constat: si les millionnaires restent fortement concentrés aux États-Unis, en Allemagne et au Japon, leur nombre ne cesse d’augmenter dans les pays émergents, principalement dans la zone Asie-Pacifique. Celle-ci compte d’ailleurs désormais et pour la première fois davantage de millionnaires que l’Europe, après l’avoir dépassée en 2009 en termes de patrimoine.
Apparition de "nouveaux pauvres" Parallèlement à cela, la crise ne s’est pas contentée d’appauvrir un peu plus encore ceux qui manquaient déjà de l’essentiel, mais elle a également précipité dans la précarité des catégories inédites de la population: des étudiants, des jeunes qui débutent leur vie professionnelle, des employés aux petits salaires, des retraités, des chefs d’entreprise en faillite, des petits commerçants, etc. Ces trois dernières années, les services d’aide sociale et les associations caritatives ont d’ailleurs constaté qu’ils étaient beaucoup plus sollicités que par le passé. Aux États-Unis, par exemple, les citoyens vivant sous le seuil de pauvreté n’ont jamais été aussi nombreux depuis la fin des années 1950. D’après le Bureau de recensement, quatre millions d’Américains ont effectivement rejoint le bataillon des très pauvres depuis le début de la récession, portant leur nombre total à 43,6 millions, soit un septième de la population. Pourtant, les États-Unis comptent toujours le
Conséquence ou cause de la crise ?
plus de grosses fortunes au monde, avec 4,7 millions de millionnaires. Pour donner une idée du fossé qui sépare ces deux catégories, il faut savoir qu’en 2007, les 400 plus hauts revenus américains gagnaient en moyenne 945.000 dollars par jour, alors que le salaire annuel moyen d’un Américain est de 45.113 dollars. Celui-ci doit donc travailler pendant presque 21 ans pour toucher ce qu’un de ses concitoyens touche en une seule journée.
Un déficit 65 milliards de dollars pour les pays les plus pauvres Si la crise de 2007 a contribué à accroître les inégalités sociales en Occident — et les États-Unis en sont un bon exemple —, elle a eu également des effets désastreux sur les pays pauvres. Dans un rapport publié en 2010, Oxfam constate effectivement qu’elle a créé un déficit de 65 milliards de dollars dans les revenus budgétaires des 56 pays les plus pauvres. Ceux-ci ont donc été contraints de réduire radicalement leurs dépenses en matière d’éducation, de santé, d’agriculture et de protection sociale,
la stagnation de leurs revenus. De leur côté, les ménages aisés, qui n’arrivaient pas à dépenser tout ce qu’ils gagnaient, ont commencé à investir dans des produits financiers adossés à ces crédits.
Les riches prêtent, les pauvres empruntent
plongeant ainsi dans une pauvreté extrême des millions de personnes. Une situation encore aggravée par le fait que la communauté internationale n’a pas respecté ses engagements et ne leur a fourni que 8,2 milliards de dollars de subventions additionnelles en 2009 et en 2010 pour faire face à la crise. Ce qui est bien sûr largement insuffisant. Bien que l’augmentation des inégalités sociales nous apparaisse spontanément comme l’une des conséquences les plus visibles de la crise, certains chercheurs se demandent aujourd’hui si elle n’en serait pas plutôt l’une des causes. C’est notamment la thèse défendue par les économistes Michael Kumhof et Romain Rancière. Pour eux, le point commun entre les décennies précédant la crise économique actuelle et celles d’avant la Grande dépression de 1929 est la montée conjointe des inégalités et de l’endettement. Pendant ces ceux périodes, les Américains "d’en bas" ont effectivement cherché à maintenir un standard de vie comparable à celui des Américains "d’en-haut" et n’ont pas hésité pour cela à emprunter pour compenser
Cette volonté d’emprunt des uns et de placement des autres a eu pour conséquence de gonfler le secteur financier des banques, dont la taille a doublé entre 1981 et 2007 pour atteindre 9% du PIB. Le problème, c’est que le gouvernement américain a fortement encouragé ce processus dans les années 1990. Non seulement il a dérégulé le marché bancaire, mais il a également poussé ce secteur à accorder des prêts immobiliers aux ménages les plus modestes. Il est effectivement plus facile de masquer les inégalités en encourageant le crédit facile que s’attaquer à elles avec des politiques fiscales de redistribution. Et puis, cela permettait de maintenir la consommation et donc le profit des entreprises. Évidemment, quand les prix de l’immobilier ont arrêté de progresser, les emprunteurs ont commencé à faire défaut, déclenchant la fameuse crise des subprimes. Pour Michael Kumhof et Romain Rancière, la réduction des inégalités n’est donc pas seulement une question de justice sociale; c’est aussi une nécessité pour empêcher l’éclatement de nouvelles crises financières. Certains économistes ne partagent pas du tout cette analyse. À leurs yeux, attribuer la crise à l’augmentation des inégalités et au mode de croissance des trente dernières années revient en effet à diluer les responsabilités, en particulier celles du secteur financier. Pour Simon Johnson, c’est la relation incestueuse entre le pouvoir politique et le pouvoir financier qui a poussé les banques à des paris de plus en plus risqués. Un phénomène qu’il a appelé "l’emprise croissante de l’oligarchie financière". De toute façon, quelle que soit l’explication que l’on privilégie, il est urgent que les responsables politiques du monde entier s’attellent à réduire le fossé entre les très riches et les très pauvres, tant au niveau des individus que des États. Sans quoi, nous ne pourrons empêcher l’éclatement de nouvelles crises, voire de nouveaux conflits. Pascal ANDRÉ
TEMPS PRÉSENT
N°25 - 3 juillet 2011
EXPRESS EXPRESS
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LÈS SAUVÈRDIAS ès Sauvèrdias, entendez les moineaux en wallon namurois, est une maison d’accueil pour personnes en difficulté dont l’initiative revient à la congrégation des Frères de la Charité. Nul ne sait si lès Sauvèrdias désignent les hôtes ou les bénévoles fréquentant la maison, mais une chose est certaine, tous piaillent de concert, heureux d’être ensemble et de s’apporter les uns aux autres un peu de réconfort. Henri Fransen est catégorique. À la question: "Que serait lès Sauvèrdias si le bénévolat n’existait pas?" Sa réponse est brève: "Rien." Henri Fransen est frère de la Charité. Avec son bras droit, Micheline Sana, bénévole, il a créé, en 1987, cette maison d’accueil, située d’abord à Dave et aujourd’hui à Jambes. S’y retrouvent les paumés de l’existence. Ce terme est loin d’être méprisant ou péjoratif; il désigne tous ceux et celles qui ne savent plus très bien où est leur place dans la société, ceux et celles qui ont perdu le goût d’avancer avec les autres et qui se retrouvent en marge. Pour ceux-là, Henri et Micheline ont, petit à petit, tissé un réseau de trente bénévoles qui viennent passer du temps au service de la septantaine d’hommes, de femmes et d’enfants vivant dans la précarité et qui ont trouvé chez lès Sauvèrdias un lieu où se reposer, manger, se laver et vaincre leur solitude. "Tout le monde peut devenir bénévole, dit Micheline, mais pour l’être, il faut avoir un certain ‘esprit volontaire’, et
surtout il faut avoir quelque chose à la place du cœur. Moi, je n’imagine pas ma vie sans pouvoir aider quelqu’un de plus faible, sans être disponible envers les personnes en précarité." Quelques bénévoles chez Lès Sauvèrdias
Le bénévolat n’est pas une sinécure Être bénévole, cela représente beaucoup de joies et de satisfactions, mais aussi certaines difficultés. Après 24 ans de bénévolat, Micheline sait qu’il faut pouvoir dépasser ses appréhensions: "Ce n’est pas rien d’accepter tout le monde; non seulement les personnes de culture ou de religion différentes, mais également celles qui sont en déficience mentale ou en psychose. Il faut alors apprendre à accepter et à se mettre à la place de l’autre. Je dis toujours aux bénévoles qui viennent me trouver: ‘Si vous étiez dans cette misère, qu’aimeriez-vous que l’on fasse pour vous?’ L’approche est alors plus aisée pour mieux comprendre les besoins de l’autre." Des bénévoles partie prenante du projet Avant de devenir bénévole, Marie-Rose est venue chez lès Sauvèrdias en tant qu’hôte afin d’essayer de mettre un terme à sa solitude. "La première fois, je n’osais pas entrer, dit-elle. J’ai pleuré tout le temps du repas. Pendant un an, je suis venue tous les dimanches, car j’appréciais l’ambiance à table. Tout se partageait et je n’étais plus
seule. Après un an, j’ai demandé à intégrer l’équipe des bénévoles. Il y a 12 ans de cela. J’ai fait le pas, parce que j’ai toujours eu envie de servir; alors, je suis passée au-dessus de mes propres soucis. Aider les autres, c’est une force de vie." Le témoignage de Marie-Rose n’est pas unique. Ils sont nombreux chez lès Sauvèrdias à avoir intégré l’équipe des bénévoles via leur accueil en tant qu’hôtes. Aujourd’hui, ils ont même fait un pas de plus dans l’engagement en devenant membres associés de la congrégation fondatrice de l’association. C’est ce qui fait bondir de joie frère Henri: "Cela signifie qu’ils veulent vivre selon la spiritualité des frères de la Charité. L’aide, l’écoute, la disponibilité et l’accueil sont des valeurs qu’ils veulent suivre. C’est une grande force pour moi, car mes bénévoles deviennent alors mes confrères et mes consœurs; des personnes qui vivent le même esprit et qui le développent dans leurs actions." Que rêver de mieux pour frère Henri qui, en prenant de l’âge, voulait s’assu-
UNE BIOGRAPHIE DE MOÏSE P
atrick Banon nous offre, chez Michel Lafon, la première biographie de Moïse. Un Moïse romancé, pour mieux toucher les lecteurs et actualiser son combat, celui des droits égaux pour tous, les possédants comme les sans-terre. Toujours actuel. Patrick Banon, spécialiste en sciences des religions et systèmes de pensée, auteur des très remarqués Flavius Josèphe et Bethsabée, se lance dans une biographie de Moïse. Dans ce livre, tout est vrai, mais sous une forme romanesque, pour toucher un plus
Des droits égaux pour tous
grand nombre de personnes. Une manière, pour ce spécialiste, de partager ses connaissances. Le roman, en effet, rend possible une transmission plus rapide, sans entrer dans la démonstration. L’émotion permet une compréhension directe de la réalité. Le merveilleux a cependant été élagué pour mieux se concentrer sur sa personnalité.” Le droit des sans-terre Que Moïse ait existé ou non, ainsi que s’interrogent les historiens aujourd’hui, n’est pas pour Patrick Banon l’essentiel. Ce qui est un fait, explique-t-il, c’est son action,
une action réelle, puisqu’il y a un texte. Celui-ci fut écrit au 6e siècle, époque du retour de l’Exil et de la construction du second Temple. Les prêtres reprirent alors le dessus sur les prophètes. Moïse, lui, était un prophète que l’auteur situe sous Ramsès II. En Égypte, il y avait trois types de populations: les propriétaires de la terre (qui avaient des droits, notamment celui d’avoir une tombe), les nomades qui circulaient dans un territoire et ceux qui n’avaient rien, des sans-droits, les Haspirous, ancien nom des Hébreux et que l’auteur traduit par Poussiéreux. En menant sa révolution, Moïse ne demande rien de matériel, mais simplement des droits. Toute la question est là: ceux qui n’ont pas de terre ont-ils autant de droits, quelle que soit la terre qu’ils occupent, et même s’ils n’en ont pas. Ce Moïse, d’ailleurs, était trois fois étranger: sa mère adoptive était étrangère, lui-même a été adopté, il était devenu étranger chez les Hébreux. "Je ne peux pas être un descendant donc je serai un ancêtre." Il a en effet permis à l’histoire de continuer. Le monde de Moïse ressemble déjà beaucoup au nôtre. L’histoire de l’humanité est une suite de mondialisations successives, et aujourd’hui on parle de globalisation. Il n’y a plus d’autre espace, l’ailleurs est ici, poursuit notre auteur. Cette globalisation désacralise la terre. Les individus circulent, on cohabite dans des espaces partagés. Le rapport à l’étranger et à toutes les différences, de peau, de sexe, de religion est vécu de manière différente si la terre est sacralisée ou non. Le totalitarisme, lui, resacralise la terre. Ainsi en Iran, en voilant les femmes et en persécutant les chrétiens.”
rer de la pérennité de son œuvre. En 2012, lès Sauvèrdias déménage dans une maison plus vaste pour pouvoir accueillir encore plus d’hôtes, encore plus de bénévoles. Sylviane BIGARÉ Lès Sauvèrdias. Chaussée de Liège, 300B - 5100 Jambes. Tél: 081/31.21.06. Mail: sauverdias@ skynet.be
L’exposition itinérante "Toi + Moi + Nous 52 portraits de Volontaires en mouvement" est à voir sans tarder. Il s’agit d’une exceptionnelle mosaïque, mettant en scène 52 volontaires, grandeur nature, et symbolisant la diversité du volontariat. Cette exposition circule dans plus de 70 lieux en Communauté française, pour véhiculer les valeurs et les enjeux du volontariat. Pour connaître les dates et lieux de passage de l’expo: www.levolontariat.be/2011/exposition. Si le volontariat vous intéresse: Association pour le Volontariat, Rue Royale, 11 à 1000 Bruxelles.Tél: 02/219.53.70. et 02/219.32.48.
© Charles Delhez
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Un exemple de bénévolat intégré
Patrick Banon, dans les locaux de RCF-Bruxelles
"L’exode n’aura servi à rien!" Mais la liberté ne suffit pas pour être libre. “Votre dieu, est le seul dieu, c’est ‘Celui qui est’! Les autres n’existent pas”, répète Moïse au peuple qui regrette l’Égypte. Suit l’épisode du veau d’or. “Comment espérer un changement de monde, si les douze tribus rendent encore des cultes aux divinités de leur asservisseur?” Cette nuit idolâtre fait comprendre avec acuité à Moïse que seul "Celui qui est" peut rassembler les tribus d’Israël. “Il faut accepter l’absence comme preuve de la présence divine.” Le livre se termine par la révélation des dix prescriptions pour permettre aux tribus de vivre ensemble. L’Égypte, en effet, hormis quelques principes moraux tirés du Livre des morts, n’a jamais eu de code de lois, mais simplement une codification du culte, le pouvoir sur les hommes étant confisqué par les scribes et les prêtres. "Peu importent les frontières, peu importent le statut des uns ou la richesse des autres, esclaves, étrangers, hommes ou femmes, les dix paroles ont voca-
tion de s’adresser à tous." Moïse veut dépasser les clivages des peuples ou des terres. “Avant les dix commandements, les droits étaient différenciés. Avec eux, ce sont les mêmes droits pour tous.” Ce que le libérateur hébreu veut, c’est que ça ne soit pas les liens de sang, mais ceux de la justice qui constituent le peuple. Une divinité unique induit une terre unique et une humanité unique. Ce dernier chapitre est sans doute le sommet du livre, et sa clé de lecture. Moïse a planté les graines d’un nouveau monde. Une terre promise, qu’il pourra contempler de loin, sans jamais la fouler. Il confie à une arche d’acacia la nouvelle loi de son peuple. "Personne depuis n’est parvenu à éteindre la flamme allumée par Moïse. L’espérance pour chacun de vivre une vie meilleure sur terre." Charles DELHEZ "Moïse", de Patrick Banon – Ed. Michel Lafon – 328 pages. Prix: 28,60 € port compris, à verser au compte 7327032002-38 IBAN BE24 7327 0320 0238 – BIC CREGBEBB de Dimanche Service, 67/2 chaussée de Bruxelles, 1300 Wavre
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BELGIQUE
N°25 - 3 juillet 2011
LES LOGIS DE LOUVRANGES O
Une affaire de femmes
Entre folklore religieux et piété populaire
Le 19 juin dernier, c’était la fête aux Logis de Louvranges. Musiques et saveurs du monde, discours officiels et remerciements à l’adresse de tous ceux qui ont œuvré pour que le projet voie le jour - et oeuvrent encore pour son bon fonctionnement - ont rythmé une après-midi joyeuse et colorée qu’une grosse averse n’aura pas réussi à gâcher. La fête, enfin, après deux années de travaux contrariés par les recours de quelques riverains méfiants. Désormais, tout est rentré dans l’ordre. Et l’ancien couvent des Filles de la Charité est aujourd’hui devenu une structure pour réfugiés tout à fait unique en Belgique: elle n’héberge en effet que des femmes isolées avec leurs enfants. Derrière ce projet, on trouve Caritas International qui a racheté le couvent en 2006. L’ONG est particulièrement impliquée dans l’accueil des demandeurs d’asile en Belgique. Elle en est même un des principaux acteurs, avec la Croix-Rouge, et vient déjà en aide à un millier de personnes réparties dans 300 logements. Cet accueil en hébergement individuel est un choix de Caritas afin de garantir le respect de la vie privée et familiale du demandeur d’asile tout en favorisant son autonomie. Des réfugiées plus vulnérables C’est le même esprit qui a présidé au projet de Louvranges retenu par sœur Christiane (chargée de la vente du couvent), conformément au voeu de service aux pauvres qui caractérise les Filles de la Charité. Sauf qu’ici les logements sont regroupés et qu’ils ne sont occupés que par des femmes et leurs enfants. Une approche selon le genre donc, que Catherine Braun, responsable et coordinatrice de ce projet, justifie par la plus grande vulnérabilité de ces réfugiées.
© Gilles Cnockaert
uverte depuis la mijuillet 2010, la dernière structure mise en place par Caritas International en matière d’accueil de demandeurs d’asile en Belgique a une spécificité: elle n’héberge que des femmes, avec leurs enfants.
Sœur Christiane et Fatoumata, l’une des résidentes -
Après rénovation, la quarantaine de chambres de l’ancien couvent s’est transformée en 18 appartements (de 1 à 3 chambres) auxquels s’ajouteront à terme quatre appartements supplémentaires. Le site accueille à l’heure actuelle 18 femmes et 43 enfants. Parmi elles, Mamie, qui vient du Congo RDC, et Fatoumata, de Guinée. Toutes deux ont une petite fille, mais partagent aussi le fait d’avoir dû laisser en Afrique leur fils, confié une grand-mère. Elles ont fui à cause de la violence que les femmes subissent dans leur pays, qu’il s’agisse de viol ou de mutilation génitale Elles sont ensuite restées un an au centre de Florennes, un des principaux lieux d’hébergement collectif géré par Fedasil, avant de rejoindre Louvranges. "Ici, c’est le paradis" disent-elles, unanimes. "Nous pouvons cuisiner nous-mêmes Nous nous sentons vraiment chez nous et surtout en sécurité". Et puisqu’on parle de jardin d’Éden, un potager a même été recréé, à la demande de Zainab, une résidente venue d’Ouzbekistan! Une trentaine de bénévoles Aux Logis de Louvranges, les journées sont rythmées par la scolarité des enfants (conduits dans des écoles de Rixensart et de Wavre grâce au bus Caritas), par la rencontre avec l’assistante sociale pour faire le point sur les procédures de demande d’asile, et par les différents ateliers mis en place par l’équipe de bénévoles. Ils sont une trentaine (principalement des
voisins) pour donner des cours de français, d’informatique, de couture, mais aussi pour assister et véhiculer les résidentes dans leurs différentes démarches, s’occuper des enfants pendant que les mamans suivent leurs formations… "Nous leur apprenons aussi à savoir gérer l’aide sociale qui leur est allouée", indique Catherine Braun qui ajoute que tout est ici mis en œuvre pour accompagner ces femmes vers l’autonomie, en attendant que leur demande aboutisse, ce qui n’est évidemment pas garanti… Solidarité féminine Douze nationalités se côtoient sur le site. "Nous ne voyons en fait que des femmes", explique Fatoumata, "et quand de nouvelles résidentes arrivent, nous facilitons leur intégration". Une formidable solidarité s’est ainsi nouée et une belle ambiance où c’est le cœur qui parle avant tout. Également épaulées par une accompagnatrice sociale, sécurisées par la présence de François, le concierge, et des trois sœurs de la Charité qui vivent encore ici et ont une mission de présence et de proximité (mais bien plus que ça dans las faits!), toutes ces résidentes retrouvent peu à peu courage et confiance. Mieux encore: elles retrouvent une joie de vivre. En particulier le samedi pour Fatoumata qui aime partir se balader à bicyclette. "Chez nous en Guinée, les femmes n’ont même pas le droit de faire du vélo…"
Le monde étonnant des croyances populaires et religieuses est lié aux besoins de se protéger ou de guérir de certains maux. De tout temps, les Wallons les ont adaptées remettant leur corps et leur esprit, dans les mains de la Vierge, par exemple, comme en témoignent les nombreux sites qui lui sont consacrés tel que Beauraing ou encore Banneux. D’autres fois, lorsqu’il s’agissait de trouver des intercesseurs et des modèles plus proches des réalités terrestres, certains saints étaient tout spécialement choisis. Bien sûr, il y en a eu des imaginaires ou des facétieux, saint Braillard et sainte Nitouche en tête. Mais d’autres étaient des saints protecteurs, des saints guérisseurs. Un aspect des croyances populaires que le Musée "En Piconrue " de Bastogne étudie depuis 25 ans!! Si vous ne savez plus à quel saint vous vouer, allez donc y jeter un œil ! Au détour d’un chemin, à la lisière d’une forêt ou nichées au creux des murs, chapelles et potales déclinent aussi cette foi toute simple. En sollicitation ou remerciement, une photo, quelques fleurs sont encore accrochées aux grilles. Et puis, il y a les arbres, arbres "sacrés " que certains n’hésitent pas à qualifier d’arbres "christianisés
". Symbole de longévité, de renaissance, de force. Longtemps abattus sans pitié au moment de l’expansion du christianisme, ils ont été récupérés peu à peu par l’Église catholique qui a construit à proximité de petites chapelles. Mais la population a continué à planter dans les troncs des clous censés attirer le mal à soulager et le transmettre à l’arbre qui, par la puissance de sa vitalité, annulerait cela. Parmi ces arbres, réceptacles de maux, il faut distinguer les "arbres à loques ". Cette fois, on y attache un objet rappelant la maladie dont on souffre, un pansement, un tissu ayant touché la plaie et l’arbre devient ainsi un support d’ex-votos parfois bien insolites ! C’est avec Jean-Marie Doucet, journaliste à l’Avenir du Luxembourg et Sébastien Pierre, conservateur du musée En Piconru, que Philippe Cochinaux tentera d’en connaître un peu plus sur l’origine et la signification de ces croyances populaires. Il terminera l’émission par le Doudou de Mons, une semaine de fête qui débute le week-end de la Trinité et dont la Ducasse rituelle constitue le point d’orgue. Depuis le XIVe siècle, les reliques de Sainte Waudru sont ainsi confiées par le Doyen au Bourgmestre afin de les processionner dans la ville. Corinne OWEN
Pierre GRANIER
RETRAITES, SESSIONS, WEEK-ENDS
Des rendez-vous en août
Chez les bénédictines d’Ermeton-sur-Biert Monastère Notre-Dame, rue du Monastère, 1, à 5644 Ermeton-sur-Biert (071/72.00.48 accueil@ermeton.be www.ermeton.be) - "Seigneur de gloire, tu nous conduis sur ta sainte montagne": Retraite liturgique à l’occasion de la fête de la Transfiguration. Du samedi 6 (10h) au dimanche 7 (16h) avec sr. Marie-Paule Somville osb. PAF: 80 € - acompte 35€. Au Centre Spirituel Notre-Dame de la Justice Avenue Pré-au-Bois, 10, à 1640 Rhode-Saint-Genèse (02/358.24.60 info@ndjrhode.be - www.ndjrhode.be) - Exercices spirituels de 30 jours individuellement accompagnés: Du mercredi 3 août (19h) au samedi 3 septembre (9h) avec sr. Noëlle Hausman, scm. - Exercices spirituels de 8 jours individuellement accompagnés: Du mercredi 3 (16h) au vendredi 12 (16h) avec sr. Marie-Christine Hausman scm. - "Dieu est Amour, foi de St Jean!", affirmation centrale
de l’Évangile de St Jean: Retraite de 8 jours: Du mercredi 3 (19h) au vendredi 12 (9h) avec le chanoine Joël Rochette, président du séminaire de Namur. Au Centre spirituel ignatien " La Pairelle " Rue Marcel Lecomte, 25, à 5100 Wépion (081/46.81.11 centre.spirituel@lapairelle.be www.lapairelle.be) - Sois sans crainte, petit troupeau: Jésus nous dit: "Si tu me suis à cause du Royaume de Dieu, alors n’aie pas peur, tu auras la Vie !". Du vendredi 12 (18h30) au mercredi 17 (18h) avec Rita Dobbelstein et Marie-Caroline Coppieters. PAF: 230 € - Le trésor caché: L’homme qui le découvre est rempli de joie. Il semble prêt à tout pour l’acquérir. Ce trésor suffirait-il à remplir une vie ? Du vendredi 12 (18h30) au jeudi 18 (9h) avec le p. Jean Meeûs, sj. PAF: 246 € À la Communauté des Béatitudes à Thy-le-Château 10 r u e d u Fo u r n e a u , 5 6 5 1 T h y - l e - C h â t e a u , (071/660.600 thy-retraite@beatitudes.org - http://thy. beatitudes.org/
-"Exercices de St Ignace.": Retraite de 8 jours en silence: Du vendredi 5 (18h) au samedi 13 (16h) avec le p. Pierre Depelchin, sj. Places limitées. S’inscrire au secrétariat St Ignace - rue Charles De Buck 30 1040 Bruxelles 02/358.13.07 le lundi de 10h à 12h ou secretariatstignace@hotmail.com Au Foyer de Charité à Spa-Nivezé Avenue Peltzer de Clermont 7 à 4900 Spa-Nivezé (087/79.30.90 foyerspa@gmx.net www.foyerspa.be) - L’Évangile selon St Marc. Un cadeau pour nous aujourd’hui: Du dimanche 7 au samedi 13 avec l’abbé Paul Flas (Embourg). (suite des retraites du mois d’août dans notre prochain numéro )
MONDE
N°25 - 3 juillet 2011
EXPRESS EXPRESS
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UN MONDE EN PLEINE MUTATION
Faut-il s’angoisser pour l’avenir ?
C
omment vivront nos enfants? C’est la question lancinante que se posent de plus en plus de parents, inquiets face à l’évolution du monde. De nos jours, il faut effectivement une fameuse dose d’optimisme pour croire en des lendemains qui chantent. "Nos enfants vivront mieux que nous!" Tel était jusqu’il y a peu le credo des parents, la représentation spontanée de leur mission. Les pères qui avaient dû travailler très jeunes se réjouissaient de voir leurs enfants poursuivre des études, les mères étaient heureuses que leurs filles accèdent à l’autonomie. Aujourd’hui, les femmes et les hommes ne sont plus sûrs de l’avenir. Beaucoup craignent que leurs enfants et petits-enfants vivent moins bien. Et les plus jeunes hésitent parfois à mettre au monde un enfant: "Un troisième serait un vrai bonheur, mais vivra-t-il sur une planète où il y aura encore quelques endroits de verdure et de nature?" L’enfant est devenu pour certains celui qui pourrait hypothéquer le futur. Un monde à la dérive Il est vrai que les actualités ne sont guère réjouissantes. Des conflits graves éclatent ici et là et le terrorisme porte le danger jusque sur le territoire des pays occidentaux. Les inégalités entre pays riches et pauvres ne se résorbent pas. Dans les pays riches, le nombre de personnes précarisées remet en cause l’efficacité des systèmes de redistribution des richesses. On pollue trop, le réchauffement climatique promet des conséquences dramatiques, on consomme plus que ce que la terre peut produire, etc. On semble foncer droit dans le mur Il faut une fameuse dose d’optimisme pour croire en des lendemains qui chantent et en un avenir radieux. Si ce n’est pas nécessairement la fin du monde qui se profile, c’est en tout cas la fin d’un monde. Face à ces perspectives, les réactions sont variées. Certains veulent en profiter tant qu’il est encore temps et se distraient dans la consommation. D’autres rabattent leurs espoirs d’épanouissement sur la sphère privée. "Au moins, que l’on soit bien
en couple, en famille!" Mais la vie à deux a beaucoup de mal à suivre quand les attentes sont trop fortes. Cela provoque des séparations et les enfants sont ballottés d’une famille à l’autre D’autres encore recourent aux antidépresseurs, aux somnifères ou à d’autres produits euphorisants pour soigner leur mal-être: "En Occident, le sommeil ne se mérite pas: il s’administre. Un cinquième des adultes s’inflige une pilule qui les fait passer, tous les soirs, de leur petite vie à leur petit trépas quotidien en une minute" (Christian Combaz dans "Éloge de l’âge"). Une autre prospérité ? Dans ce concert un peu déprimant, l’une ou l’autre voix clame néanmoins qu’il n’y a pas lieu de désespérer. Nous vivons une période de mutation. C’est aussi une chance. La mutation la plus importante sera sans doute de concevoir autrement le bien-être. Après des décennies où l’on a cherché à produire et consommer toujours davantage pour augmenter le bien-être, il faudra inventer une autre prospérité, imaginer une consommation judicieuse, une utilisation raisonnable et partagée des ressources, un autre rapport au temps, la recherche en soi et dans les relations des sources du bonheur. Dans cette mesure, les relations de proximité seront appelées à prendre plus d’importance. La famille, que l’on dit moribonde depuis si longtemps, sera amenée, sous des formes à inventer peut-être, à jouer un rôle essentiel, non seulement pour offrir un lieu relationnel privilégié, mais aussi comme laboratoire éducatif, où de nouveaux comportements plus "durables" pourront être acquis. C’est en tout cas ce que l’on peut espérer et ce pour quoi l’on peut s’engager. Car les initiatives novatrices qui se développent pour répondre aux défis comportent le plus souvent des aspects conviviaux et collectifs: habitat groupé, groupes d’achat alternatif, etc.
personnes, les communautés ou les peuples les uns contre les autres, faisant croire que les autres sont à l’origine des difficultés. L’Histoire en offre suffisamment d’exemples, ces messies-là conduisent toujours à l’impasse et à la violence. Les solutions d’avenir, elles, se construisent patiemment, en tâtonnant parfois, en s’autorisant les échecs, en misant sur le changement personnel et sur les richesses de tous! Plus que jamais, faire famille est un projet stimulant! José GERARD
Gare aux messies ! Le plus grand danger serait en tout cas, dans un monde qui s’interroge sur son avenir, de céder aux messages simplistes des messies de tous bords, qui utilisent la peur pour dresser les
Nouvelles Feuilles Familiales Pour en savoir plus: "Angoisses d’un monde à la dérive", Dossier NFF n°95 (10 € + port). Rens.: 081/45.02.99 – mcf@skynet. be – www.couplesfamilles.be.
LE TO U R D U M O N D E E N B R E F BÉATIFICATIONS EN ALLEMAGNE Des prêtres victimes du nazisme
Le P. Alois Andritzki a été béatifié le 13 juin dernier à Dresde. Né en 1914, ordonné prêtre en 1939, il fut arrêté par la Gestapo pour avoir fait représenter des pièces de théâtre hostiles au régime nazi. Il est mort au camp de concentration de Dachau, le 3 février 1943. Le samedi 25 juin, trois autres prêtres allemands victimes du régime hitlérien " Johannes Prassek, Hermann Lange et Eduard Müller " seront à leur tour béatifiés à Lübeck (nord). Ils s’étaient notamment prononcés contre l’arrestation et l’assassinat de personnes handicapées mentales.
ÉTATS-UNIS
90% de croyants Un sondage Gallup montre que 92% des adultes américains répondent par l’affirmative à la question "Croyezvous en Dieu?", 7% répondent "non" et 1% "sans opinion". Ce pourcentage reste élevé et stable depuis que l’institut de sondage a commencé à poser cette même question en 1944, recueillant alors 96% de "oui". Le pourcentage de croyants est plus faible chez les 18-29 ans, avec 84% de "oui", qu’au-delà. Il atteint 98% chez les Républicains.
PAKISTAN
Une conversion forcée La famille de Farah Hatim est inquiète pour le sort de cette jeune catholique, enlevée et contrainte au mariage et à la conversion à l’islam dans une ville du Pakistan. Mais la police locale décourage la famille de poursuivre son action en vue de sa libération. "Il sera très difficile d’obtenir le retour de la jeune femme", reconnaît Mgr Lawrence Saldanha, archevêque émérite de Lahore. De sources locales, les cas de mariages et de conversions forcées à l’islam augmentent dans le pays. Les victimes sont surtout les jeunes femmes chrétiennes ou hindoues, qui appartiennent à des communautés pauvres. VATICAN – Symposium en février contre la pédophilie. Le Saint-Siège a annoncé, le 13 juin dernier, la tenue en février 2012 d’un "important symposium" pour apporter "une réponse globale au problème de la pédophilie et de la protection des plus faibles". La conférence, destinée à 200 évêques et supérieurs de grandes congrégations du monde entier, doit aider à préparer des directives contre le fléau des abus sexuels.
AUSTRALIE – Des directeurs d’écoles catholiques avec les sans-abri. Afin de recueillir des dons en faveur des sansabri, 800 directeurs d’écoles catholiques ont dormi avec eux à la belle étoile le 16 juin dernier. Une initiative lancée il y a cinq ans par "Vinnies", la branche australienne de la Société de Saint Vincent de Paul. (CtB) VATICAN – Bientôt une papamobile hybride Mercedes pour Benoît XVI. Mercedes-Benz, qui fournit le Vatican depuis plus de 80 ans en véhicules, a décidé de construire une nouvelle papamobile dont la particularité sera de rouler grâce à un moteur... hybride. Dérivé du 4X4 Mercedes Classe M, elle disposera d’un moteur électrique muni d’une batterie au lithium-ion lui permettant de rouler 30 kilomètres et d’un moteur classique à essence. Selon l’hebdomadaire allemand "Wirtschaftswoche", celle-ci devrait être prête pour la visite de Benoît XVI en Allemagne fin septembre. ALLEMAGNE – Les séjours monastiques ont la cote. Selon une enquête de la Conférence des Supérieurs majeurs allemands, plus de 255.000 personnes ont fait une "pause au monastère" en 2010. Les raisons qui motivent un tel séjour sont multiples: 37% des visiteurs sont à la recherche d’expériences spirituelles, 15%, veulent clarifier une éventuelle vocation à la vie monastique et 36% recherchent une atmosphère de paix et de tranquillité.
PAKISTAN – La demande d’interdiction de la Bible a été retirée. Le 13 juin dernier, Sami ul Haq, chef du Jamiat Ulema-e-Islam (Sami ul Haq) (JUI-S), a déclaré que son parti retirait le recours introduit fin mai devant la Cour Suprême visant à faire interdire la Bible au motif de son caractère "blasphématoire". Les responsables chrétiens du Pakistan ont accueilli avec soulagement ce recul du parti islamiste, même s’ils considèrent qu’il n’est pas le signe d’une amélioration fondamentale du sort fait à la minorité chrétienne du pays. SUÈDE – Seuls 15% des membres de la principale Église du pays croient en Jésus. Selon une importante étude réalisée en 2010, seuls 15% des membres de la principale confession protestante suédoise affirment croire en Jésus. ALGÉRIE – Mgr Teissier défend la liberté de conscience dans le pays. Convié à des consultations menées par l’État algérien en vue d’éventuelles réformes, l’ancien archevêque d’Alger, Mgr Teissier, a plaidé pour le droit des minorités religieuses et pour la liberté de conscience, de réunion et d’expression. Il a également soulevé les problèmes causés par la très restrictive loi sur l’usage des cultes non-musulmans. Le mois dernier, un "préfet" s’en était servi pour ordonner la fermeture de sept lieux de culte protestants.
RÉUNION AU SOMMET
La vie consacrée à l’ordre du jour
L
e 13 juin dernier, Benoît XVI a réuni les chefs de dicastère (sorte de ministère) de la Curie romaine. Selon plusieurs médias italiens, cette réunion exceptionnelle aurait porté sur les nouvelles formes de communautés religieuses et sur la question de l’autorité en leur sein. C’est généralement sur une base individuelle que le pape rencontre ses "ministres", mais il lui arrive aussi parfois de demander à voir l’ensemble des chefs de dicastère lorsqu’il est confronté à des sujets importants et transversaux. Ainsi, les a-t-il convoqués lundi 13 juin, pour la première fois depuis le 12 novembre
dernier. Aucun communiqué n’a été publié à l’issue de cette réunion, mais selon les informations divulguées par la presse italienne, elle aurait essentiellement porté sur les communautés nouvelles et l’exercice de l’autorité en leur sein. D’après le vaticaniste Andrea Tornielli, les participants auraient notamment mis l’accent sur l’obligation de séparer hommes et femmes dans les communautés de création récente, sur le fait qu’aucun laïc ne peut y exercer une fonction d’autorité sur des religieux et des prêtres, et enfin sur le fait que l’obéissance au fondateur ne doit jamais surpasser l’autorité de l’Église et l’adhésion à son magistère, comme cela fut le
cas chez les Légionnaires du Christ avec le père Marcial Maciel Dellago. Les discussions auraient également porté sur la nécessité de bien distinguer, dans ces communautés, la vie religieuse de l’engagement laïc. P. A.
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DERNIÈRES MINUTES
N°25 - 3 juillet 2011
PROCHEORIENT
FLOTTILLE VERS GAZA…
I
l y a un an, un convoi maritime d’aide humanitaire internationale à destination de la bande de Gaza – ce territoire palestinien soumis à un blocus total par Israël depuis 2008 – avait été brutalement pris d’assaut par l’armée israélienne. Bilan: neuf morts, et l’indignation du monde entier à l’égard de l’État hébreu. En sera-t-il de même cette fois-ci, au moment où vient d’appareiller vers Gaza une flottille humanitaire identique?
EUROPE
L’aide alimentaire menacée ?
D
e nombreux acteurs de terrain de l’action sociale ont appris le 21 juin dernier que la Commission européenne prévoyait une sévère réduction, en 2012, de l’allocation au programme d’aide alimentaire destinée aux Européens les plus démunis. Indignation et cri d’alarme! L’enveloppe européenne destinée à l’aide aux plus démunis est d’environ 500 millions d’euros par an; elle permet de venir en aide à 43 millions de personnes dans l’Union qui sont concernées par la pauvreté alimentaire. La distribution gratuite de nourriture en Europe a été lancée pour la première fois lors du rigoureux hiver de 1986. À cette époque, l’Europe disposait de stocks excédentaires de produits agricoles qui furent donnés à des associations caritatives se chargeant de les distribuer aux plus démunis. Mais lors de la réforme de la Politique agricole commune (PAC) en 1990, ces stocks européens furent supprimés. L’Europe a alors décidé de consacrer 1% du budget de la PAC, soit 500 millions d’euros, à l’aide alimentaire. Un apport important Le problème, c’est que l’Allemagne ne veut pas que le budget de l’agriculture contribue à l’aide sociale et que la Cour européenne lui a donné raison. "La réglementation actuelle impose que les denrées couvertes par ce régime proviennent des stocks publics de l’Union européenne", et non de fonds issus du budget de la PAC, a expliqué la Commission dans un communiqué. Donc, les années où l’Union européenne ne dégage pas de stocks, le Programme européen d’aide aux plus démunis voit ses moyens drastiquement réduits. Ce qui risque de mettre dans l’embarras certaines associations caritatives dont l’apport financier de l’Europe peut représenter jusqu’à 50% de leurs ressources, voire 90% en Pologne. En 2012, l’enveloppe devrait être ramenée à 113 millions d’euros, soit 400 millions de moins qu’en 2011. Selon plusieurs associations caritatives, cette baisse drastique de l’aide aux plus démunis pourrait priver au moins 2 millions de personnes de l’assistance dont elles ont besoin. La Coordination Diocésaine des Actions Sociales lance donc aujourd’hui un appel aux responsables de CPAS, ainsi qu’aux mandataires politiques belges siégeant à l’Europe, afin que la lutte contre la pauvreté passe aussi par l’aide alimentaire, surtout que le coût du panier de la ménagère est en augmentation constante. Sylviane BIGARÉ
Juin 2007. Le Hamas, un mouvement politico-religieux islamiste, remporte les élections législatives palestiniennes dans la bande de Gaza, face aux modérés du Fatah dirigé par Mahmoud Abbas. Inquiet face à l’arrivée au pouvoir de ces extrémistes, le gouvernement israélien décrète, le 18 janvier suivant, le blocus de ce petit territoire surpeuplé, violant ainsi le droit international. Les conséquences seront catastrophiques pour les 1.600.000 Palestiniens qui y vivent. Très vite, l’activité économique dans la bande de Gaza s’effondre, le chômage grimpe jusqu’à 80% (!), les conditions de vie se détériorent, et les produits de première nécessité viennent à manquer. Les médias internationaux appellent bientôt cette enclave palestinienne "le plus grand camp de concentration du monde". Et ce n’est pas la rupture politique entre le Hamas et le Fatah — contrôlant quant à lui la Cisjordanie — qui améliorera les choses. Mobilisation internationale Pressé par l’ONU et la plupart des gouvernements de la planète de mettre un terme à cette situation inhumaine, Israël fait la sourde oreille, fort de sa supériorité militaire et de l’appui américain inconditionnel. Pire: le 27 décembre 2008, Tsahal déclenche contre Gaza l’opération "Plomb durci". Sous le prétexte de riposter aux tirs de roquettes artisanales par le Hamas contre deux villes israéliennes frontalières, cette campagne militaire coûtera en fait la vie à 1.315 civils palestiniens, parmi lesquels nombre de femmes et d’enfants. Devant de telles injustices, et comme la plupart des gouvernements se contentent de condamnations purement verbales, la communauté civile internationale décide de se mobiliser en faveur des Gazaouïtes. En mai
ou vers la mort ?
2010, un convoi d’aide humanitaire baptisé "flottille de la liberté" appareille avec l’intention de forcer le blocus militaire israélien pour apporter aux civils de Gaza de la nourriture, des médicaments et des matériaux de (re) construction. C’était sans compter l"intransigeance de l’État hébreu: le 31 mai suivant, alors que les huit cargos de la flottille pacifique se trouvent encore dans les eaux internationales, des commandos héliportés de Tsahal les arraisonnent brutalement. Devant la timide résistance opposée par les équipages, les militaires israéliens n’hésitent pas à tirer, causant la mort de neuf militants pro-palestiniens turcs appartenant à l’ONG Insani Yardim Vakfi, de tendance islamiste modérée. 12 bateaux, 22 pays À nouveau, la réprobation est mondiale — États-Unis exceptés — et le gouvernement israélien se trouve dans une situation délicate.
IRLANDE DU NORD
P
endant trois jours, Belfast a été secouée par de violents affrontements entre catholiques et protestants. Les représentants des deux communautés, ainsi que des religieux, se sont réunis, le 22 juin dernier, afin de tenter de ramener le calme, mais la police craint de voir ces émeutes dégénérer. Tout a commencé dans la nuit du 20 au 21 juin, lorsque des hommes masqués et habillés en treillis s’en sont pris à des habitations de Short Strand, une enclave catholique dans une zone protestante de Belfast. Entre 400 et 500 personnes se sont alors affrontées. Les violences se sont poursuivies pendant la nuit de mardi, puis pendant celle de mercredi, faisant plusieurs blessés, dont un photographe britannique. Des habitations ont été touchées par des bombes à peinture et des cocktails Molotov. Protestants et catholiques se renvoient la responsabilité de ces troubles, tandis que l’inquiétude des autorités grandit. "Voir ce niveau de violence
Nouvelle poussée de fièvre
revenir dans nos rues est à la fois désolant et très inquiétant", a notamment déclaré le Premier ministre protestant Peter Robinson. Belfast n’avait plus connu d’affrontements interconfessionnels aussi importants depuis la signature, en 1998, des accords de paix dits "du Vendredi saint", qui ont mené à la formation d’un gouvernement catholique-protestant unifié et au désarmement de l’Armée républicaine irlandaise. Pendant presque 30 ans, nationalistes catholiques et unionistes protestants se sont opposés, faisant quelque 3.500 morts au total. Depuis les accords de paix de 1998, les actes violents et le nombre de morts ont considérablement baissé, mais les tendances politiques les plus extrêmes sont encore très largement présentes au sein des institutions. Un fait divers ? Pour Élise Féron, spécialiste du conflit en Irlande du Nord, "le regain de tension que l’on observe ces derniers jours est à la fois lié à un contexte spécifique, celui de la saison
annuelle des parades, et en même temps à des éléments plus généraux relatifs aux difficultés rencontrées par le processus de paix." Politologue à l’IFR, Philippe Moreau Defarges estime, pour sa part, qu’il s’agit d’un "fait divers". "Des éléments très minoritaires n’ont pas retrouvé leur place dans la société après la paix", explique-t-il dans les colonnes de "La Croix". "Désespérés et violents, ils utilisent les armes qu’il leur reste pour se faire entendre. Mais ces événements n’ont pas d’importance politique: le processus de paix en Irlande du Nord est une réussite." Pour le moment, les faits semblent lui donner raison, puisque le calme est revenu dans les rues de Belfast. Pascal ANDRÉ
Placé au pied du mur, le Premier ministre Netanyahou décide quelques semaines plus tard d’"assouplir" quelque peu le blocus de Gaza. Assouplissement tellement symbolique qu’un rapport des Nations-Unies publié le 20 juin dernier estime qu’il a un "impact positif marginal" sur l’étouffement économique auquel est soumis le petit territoire palestinien. C’est cette poursuite effective du blocus ainsi que la persistance de la situation de détresse des civils gazaouïtes qui ont poussé les organisateurs de cette "flottille de la liberté" à rééditer en ce moment même leur initiative humanitaire. En effet, à l’heure de mettre cette édition sous presse, une douzaine de bateaux transportant des activistes de 22 pays différents — y compris des Juifs progressistes — font route vers Gaza. Vers Gaza ou vers une nouvelle interception meurtrière par la marine israélienne?... Louis MATHOUX
PAKISTAN – Disparition inquiétante d’un prêtre anglican. Le père Robin Javed a été enlevé dans la ville d’Attock (Nord du Punjab) le 14 mai dernier, et en dépit de la plainte déposée à la police, sa communauté n’a plus aucune nouvelle de lui depuis un mois. Craignant pour la vie de son pasteur, celleci réclame aujourd’hui une enquête, mais les autorités se montrent plutôt réticentes à cette idée. Aucune rançon n’a été demandée jusqu’à présent. BIRMANIE – L’Église s’inquiète de l’afflux de réfugiés fuyant les combats. Dans le nord-est de la Birmanie où de violents combats opposent depuis le 9 juin dernier l’Armée indépendante kachin aux forces gouvernementales, les responsables de l’Église catholique ont fait part de leur vive inquiétude concernant les réfugiés qui fuient le conflit par milliers. ÉTATS-UNIS — Déclaration des évêques sur le suicide médicalement assisté. Dans un document intitulé "Vivre chaque jour dans la dignité", les évêques réaffirment l’opposition de l’Église au suicide médicalement assisté. Pour eux, les malades en phase terminale ont davantage besoin de "l’amour et de l’assistance" des autres, de leur "attention et prévenance", que de se voir "traités comme un problème en soi". ITALIE — La Mafia incendie le véhicule d’un prêtre. Dans la nuit du 18 au 19 juin, le feu a été mis au véhicule du P. Tonino Vattiata, dans la ville de Cessaniti (Calabre). D’après "La Stampa", l’incendie criminel est probablement une tentative d’intimidation. Le prêtre, âgé de 34 ans, a déjà été menacé à de multiples reprises pour ses positions anti-Mafia.
CULTURE
N°25 - 3 juillet 2011
EXPRESS EXPRESS
TRIENNALE DE TOURNAI
Le monde au bout des fils…
Tournai et la tapisserie, c’est une prestigieuse histoire de plusieurs siècles déjà. C’est en effet au XVe que les premiers ateliers y ont vu le jour, s’intégrant ainsi dans un vaste mouvement artistique allant d’Arras à Bruxelles. Aujourd’hui, on retrouve des "Tapisseries de Tournai" un peu partout dans le monde, notamment au Musée du Vatican et, plus près de nous dans le temps et dans l’espace, dans le hall de la Commission européenne à Bruxelles, où est accrochée une superbe œuvre de près de 80 m² de l’artiste belge Roger Somville. Forte de ce passé dont il reste encore de belles traces, comme le CRECIT (Centre de Recherches, d’Essais et de Contrôles pour l’Industrie Textile), Tournai est devenu depuis le début des années 90 un rendez-vous culturel avec sa Triennale de la Tapisserie rebaptisée depuis cette année Triennale internationale des arts textiles contemporains. De fait, on ne fait pas que tapisserie ici… On y expose aussi des œuvres en dentelles, en patchworks, en crochet, de haute lisse ou bien encore à partir des technologies les plus modernes du tissage qui a aussi tiré parti de la révolution numérique (la société Néolice en est un des fleurons). Et l’événement se démarque par son caractère résolument inter-
national. Particulièrement pour cette édition intitulée "Cinq continents" qui présente pas moins de quarante artistes venant des cinq continents et de la communauté française de Belgique. Comme pour les précédentes éditions, l’essentiel est exposé dans les lieux emblématiques du de la cité: en particulier à la Halle aux draps, mais aussi en l’église du Séminaire épiscopal, au Musée de la Tapisserie, au Musée des Beaux-Arts, au Fort rouge ou bien encore à la Crypte de l’Hôtel de Ville… sans oublier la cathédrale et le beffroi, même si ces deux bâtiments incontournables de la ville ne le sont pas dans ce parcours "textile".
LA UNE
Di 03/07 à 9h20 Il était une foi Des lieux de pèlerinage aux processions, en passant par les arbres "christianisés", la piété populaire se décline de bien des façons. L’origine et la signification des croyances populaires seront au cœur des reportages et des échanges qui animeront cette dernière émission avant la période estivale d’Il était une foi.
FRANCE 2
Éclectisme Un parcours éclectique tant dans les matières utilisés que dans les sujets de création et qui réserve de jolies idées, notamment au premier étage de la Halle aux draps qui abrite sur l’ensemble de sa surface l’œuvre du japonais Takehido Sanada mais également les 29 créations participant au concours international. À côté de celles-ci, dans une salle à part, les tapisseries de Jean-Michel Folon font déjà très classiques. Mais la poésie et l’aspect "aquarelle" des couleurs restent du plus bel effet. Au musée de la tapisserie, certaines artistes semblent prendre plaisir à jouer du contraste. Patricia Weller utilise ainsi le crochet pour "tricoter" des œuvres à la fois drôles et limite "trash" tandis que Sandrine Pelletier nous offre d’effrayantes hydres en dentelle. Et les œuvres "politiques" du soudanais Musa font un étonnant
Di 03/07 à 10h45
écho aux tapisseries du XVIIe de la collection permanente du musée. Dans l’église du Séminaire épiscopal, on frôle le blasphème, mais les 10.000 roses blanches (faites au crochet!) de la Néerlandaise Marita Kratz (photo) réchauffent le chœur Tandis que Catherine Chaloube a transformé la crypte de l’Hôtel de Ville en fonds marins, avec des pièces de tissu suspendues, évoquant des algues et des coquillages, qui bougent au passage du visiteur. Au fil de cette balade dans le
“MIDNIGHT IN PARIS”
R
À voir...
Le tour de magie de Woody
Pierre GRANIER Jusqu’au 25 septembre — Du mercredi au dimanche de 10h à 17h30 (sauf cas particuliers). Cathédrale fermée entre 12h et 14h et le dimanche matin. Crypte de l’Hôtel de Ville fermée le samedi à 13h et le dimanche. Infos: 069/222.045 - www.triennaletournai.be
JEUNE PUBLIC Pierre et le loup
L’œuvre majeure du répertoire destiné au jeune public sera à l’affiche du festival de Wallonie et programmée par conséquent en différents endroits de la Belgique francophone, durant l’été et jusqu’au mois d’octobre. Interprétée par ‘Ensemble Oxalys (en version de chambre pour 14 musiciens), contée par Christian Crahay, la création de Prokofiev se doublera pour l’occasion d’une mise en scène élaborée, signée Sybille Wilson, avec des images sur écran et les sculptures d’Anne Roger-Lacan évoluant avec le récit. Dans ce spectacle total, la complicité des artistes fera le bonheur des petits et des grands.
omantique, au sens le plus noble du terme, mais aussi fantasticophilosophique, le film de Woody Allen nous offre un pur moment de plaisir. Et même de réconfort: tout n’était pas mieux avant. Avec cette comédie romantique, Woody Allen renoue avec la veine de la rêverie et du fantastique, celle qui lui avait fait sortir son acteur de l’écran dans "La rose pourpre du Caire". Sauf qu’ici, c’est dans le Paris des années 20 que son héros se trouve projeté, aux douze coups de minuit Un bond dans le passé qui ressemble à une fuite en avant, pour cet homme qui pense que sa vie pourrait être plus belle s’il vivait à une autre époque. Ce Gil (Owen Wilson) a pourtant une fiancée belle et riche, et une maison qui l’attend à Malibu. Il passe quelques jours de vacances avec sa dulcinée à Paris et tombe sous le charme de la ville et surtout de ce qu’il imagine qu’elle fut, il y a près d’un siècle. Au point qu’il s’y verrait bien y faire sa vie, comme un véritable écrivain, désargenté, vivant dans une misérable chambre sous les toits. Ce qui n’est pas vraiment du goût de sa promise et encore moins de ses futurs beaux-parents. Après avoir fait défiler une belle série de cartes postales, raillé le tea-party républicain et le pédantisme de la haute-bourgeoisie américaine, donné un (petit) rôle de guide du musée Rodin à une certaine Carla Bruni, première Dame de France, Woody Allen nous amène dans son échappée belle, bien au-delà des clichés. Gardons ici le suspens sur les rencontres qu’il nous propose et ne retenons que la manière dont il nous entraîne vers cette
centre historique de Tournai, à laquelle on prendra le soin de consacrer une belle journée, on constate que l’art textile est d’une infinie richesse.
rêverie intime, cette poursuite d’un âge d’or que seule la magie du cinéma peut ainsi offrir. À chaque retour dans le passé le spectateur se demande à laquelle de ses références artistiques fantasmées Gil va se trouver confronté C’est à chaque fois jubilatoire, cultivé, intelligent, fantaisiste et drôle, voire désopilant, avec des dialogues toujours aussi alertes. Il n’y a pas pour autant la moindre nostalgie. La morale de l’histoire, c’est Adriana (Marion Cotillard) qui nous la donne. Elle met fin en même temps à l’idylle entre elle et Gil et à ce conte de fée. Rideau et retour à la vraie vie, dans laquelle il faut être honnête avec soi-même, ce qui donne quand même un sympathique "happy end". P.G.
Messe Messe en direct de la basilique Saint-Julien à Brioude. Prédicateur: père Emmanuel Dusarpt, vicaire. Suivie à 11h40 par un documentaire sur Malika Bellaribi-Le Moal, dite "la diva des quartiers", une cantatrice professionnelle de culture musulmane devenue catholique à 36 ans.
LA TROIS
Lu 04/07 à 21h05 Noms de dieux Pour le plaisir de revoir et d’entendre Stéphane Hessel, auteur d’ "Indignez-vous !" (1 million et demi de livres vendus) et de sa suite: "Engagez-vous".
FRANCE 2
Ma 05/07 à 20h35 Le Front populaire: à nous la vie Documentaire - Le 3 mai 1936 marque un tournant décisif en France. Pour la première fois, des élections donnent une large victoire à la gauche. Le Front populaire, avec à sa tête Léon Blum, va voter des réformes inimaginables à l’époque, mais la parenthèse enchantée ne durera que quelques mois...
LA UNE
Me 06/07 à 22h10 Cobayes humains Documentaire - Pour des raisons de coûts, des laboratoires pharmaceutiques occidentaux délocalisent un tiers de leurs tests vers les pays émergents, au mépris de l’éthique et de la sécurité.
ARTE
Je 07/07 à 20h40 La trêve Téléfilm — Les aléas d’un convoi humanitaire parti pour Falloujah assiégée, dans l’Irak de 2004. Une plongée saisissante dans la réalité de la guerre.
Le 3 juillet à 12h, à Bruxelles (Flagey-studio 4) - le 7 juillet à 18h au Théâtre de Namur - le 23 juillet à 15h, à la ferme de Chirmont (SaintHubert) - le 8 août à 11h à Stavelot (cinéma Versailles) - le 30 septembre à 20h à Nivelles (Vaux-Hall) - le 5 octobre à 18h, à Liège (Forum) — le 9 octobre à 16h à Charleroi (Palais des Beaux-Arts). Infos et réservations: www. festivaldewallonie.be
SUR
© Oxalys
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our sa 7e édition, la Triennale de Tournai renforce son engagement au service de la création textile contemporaine. Un art qui n’a pas de frontière comme l’indique le thème de cette année: "Cinq continents".
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Des cœurs en Afrique Première Congrégation autochtone de l’Afrique Noire, l’institut des Filles du Saint Coeur de Marie a été fondée en 1858 à Dakar par Mgr Kobes (missionnaire du Saint-Esprit). Découverte de l’histoire de cette congrégation, et de la vie spirituelle des Filles du Saint Coeur de Marie aujourd’hui à travers le portrait d’une d’entre elles. Vendredi 8 juillet à 20h40 KTO est disponible sur le bouquet de Belgacom TV (Canal n°299)
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LITURGIE - DIOCÈSES
PAROLE POUR
N°25 - 3 juillet 2011
L’HUMILITÉ
VIVRE
La clef de toute vie chrétienne
morbidité. Il n’est pas non plus le magicien de nos vies qui ferait de 14e dimanche ordinaire(A) nous des marionnettes serviles sans liberté ni responsabilité. Au contraire! Venir au Christ, c’est Évangile de ce dimanche partager sa vie jusqu’à son joug, PRENEZ MON JOUG comme dit l’évangile. Et c’est l’amour qui rend ce joug léger. Pour comprendre cette invitaenez à moi, vous tous qui peition du Christ de l’intérieur, sans nez", dit le Christ dans l’évangile doute faut-il aussi relire ce qui de ce dimanche. La compassion précède et qui est, en fait, le dédu Christ est à la mesure de son but de l’évangile de ce dimanche. Amour, c’est-à-dire infinie. Et il C’est la prière du Christ à son Père ajoute: "Je suis doux et humble de dans laquelle il rend grâce parce cœur." Nous sommes loin de ces que les "mystères du Royaume" images d’un Dieu terrifiant, jaloux sont réservés aux petits et non de ses prérogatives et puissant à pas aux sages et aux savants... en la façon de ceux qui écrasent et sachant que les vrais savants sont condamnent. Car Dieu se reconsouvent ceux qui naît davantage à Dieu se reconnaît sont les "petits", sa fragilité qu’à sa davantage à sa c’est-à-dire ceux puissance... car sa fragilité qu’à sa qui ne sont pas seule puissance envahis par une est celle de la mipuissance prétention autoséricorde. suffisante, et que les vrais petits Ils sont nombreux celles et ceux sont les savants du mystère de la qui peuvent laisser résonner cette vie selon le cœur de Dieu. En fait, Parole en leur cœur. Ce sont tous l’humilité est la clé de toute vie les blessés de la vie qui sont en chrétienne. quête de guérison et de réconfort. - Là où surgit la prétention, Dieu C’est chacun de nous, là où ce qui nous conduit sur des chemins de est blessé demande d’être rejoint fragilité. et accueilli. Mais le Christ n’est - Là où menace l’orgueil, Dieu pas celui qui invite à un dolonous redit que l’amour ne se risme qui sombrerait vite dans la
conjugue que sur le mode de l’humilité. - Là où l’homme sombre dans l’isolement, Dieu vient relier ce que le péché avait rompu. L’Évangile est une Bonne Nouvelle. Encore faut-il savoir ce qui est neuf et ce qui est bon!
L
Je suis né à La Haye, aux Pays-Bas, le 11 juillet 1909 et je suis d’ailleurs resté Hollandais à 100 %. À la maison, nous étions trois enfants, ma sœur, mon frère et moi. À cette époque, les catholiques étaient nombreux et leur vie de foi fervente, car on se positionnait vis-à-vis des protestants. Les curés avaient sous leurs ordres trois ou quatre vicaires qui vivaient ensemble. Les prêtres n’étaient pas payés par l’État et il y avait des bourses paroissiales pour leur permettre de vivre. J’ai passé mes six années d’humanités dans un pensionnat où la vie était très stricte: on ne rentrait pas souvent à la maison. Le dimanche, tout le monde allait à la messe à pied: pas question de prendre le tram. Et c’était un péché mortel que de manquer la messe dominicale.
Comment est née votre vocation ? En fait, c’est mon curé qui m’a suggéré de devenir prêtre ici car dans ce pays voisin du nôtre, on manquait de vocations. Chez nous, aux Pays-Bas, il y avait tellement de prêtres qu’on risquait de rester vicaire toute sa vie… À l‘époque, je n’avais aucun lien avec la Belgique.
Parlez-nous de votre formation… Je suis entré dans l’ordre religieux
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Dimanche 3: 14 dimanche du temps ordinaire. Za 9, 9-10; Le messie qui vient est un vrai humble. Ps 144; Rm 8, 9.11-13; L’Esprit du Christ est en nous, et il nous ressuscitera. Mt 11, 25-30; ”Je suis doux et humble de cœur“. e
Mardi 5: Saint Antoine-Marie Zaccaria et Bx Pierre de Luxembourg. Gn 32,23-32; Ps 16; Mt 9, 32-38.
Philippe MAWET
Mercredi 6: Saint Thomas More et Saint Goar. Gn 41, 55-57 et 42, 5-7a.17-24a; Ps 32; Mt 10, 1-7.
ÉVANGILE
Jeudi 7: Saint Cyrille et saint Méthode. Gn 44, 18-21.23b-29 et 45, 1-5; Ps 104; Mt 10, 7-15. selon saint Matthieu 11, 25-30
En ce temps-là, Jésus prit la parole: “Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange: ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits. Oui, Père, tu l’as voulu ainsi dans ta bonté. Tout m’a été confié par mon Père; personne ne connaît le Fils, sinon le Père, et personne ne connaît le Père, sinon le Fils, et celui à qui le Fils veut le révéler. Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos. Prenez sur vous mon joug, devenez mes disciples, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos. Oui, mon joug est facile à porter, et mon fardeau, léger.” Textes liturgiques © AELF, Paris.
des chanoines réguliers du Latran. J’ai d’abord passé quelques mois dans une maison de formation à Leuven, puis nous sommes venus à Gerpinnes où la congrégation avait acheté un ancien château. J’ai fait mes trois vœux à la fin de l’année 1931, voici bientôt 80 ans. Après mon noviciat et ma philosophie, j’ai étudié la théologie au Grand Séminaire de Liège. J’ai appris progressivement le français à Gerpinnes et à Liège, mais il faut dire que des cours de français étaient donnés au Séminaire de Liège, et que le latin était encore en usage dans la formation. J’ai été ordonné prêtre le 5 juillet 1936 par l’évêque de Liège, Mgr Kerkhofs. Il occupe certainement une grande place près du Bon Dieu, car c’était un saint homme. Il a sauvé beaucoup de Juifs durant la guerre. Nous sommes 35 à avoir été ordonnés ce jourlà. Nous sommes arrivés à la cathédrale à six heures du matin et la célébration a duré jusque midi.
Et quel fut alors votre parcours ? Je suis retourné à Gerpinnes comme professeur dans notre Petit Séminaire. J’y ai enseigné notamment le latin et le grec, jusqu’à la guerre. Je suis alors reparti vers le diocèse de Liège, à Bressoux plus exactement, comme maître des novices. Fin 1944, je suis revenu à Gerpinnes sous les bombes V1, dans un camion de bière Tout en faisant toujours partie de la communauté des chanoines du Latran, j’ai été nommé vicaire dominical pas très loin de là, à Nalinnes-Centre. Je m’y rendais à vélo, en soutane bien sûr, même sous la neige. À cette époque, le hameau du Bultia commençait à se développer et j’en suis devenu chapelain. Il n’y avait pas encore d’église, on disait la messe dans une buanderie, puis nous avons eu une grange. Un jour, des chrétiens m’ont demandé de venir chez eux et ils m’ont remis une somme de 500.000 FB pour construire une église. Cela a été le début d’une campagne de récolte de fonds et nous avons donc
Vendredi 8: Sainte Élisabeth de Portugal. Gn 46, 1-7.28-30; Ps 36; Mt 10, 16-23. Samedi 9: Sainte Maria Goretti et Sainte Véronique Giuliani. Gn 49, 29-33 et 50, 15-24; Ps 104; Mt 10,24-33 Dimanche 10: 15e dimanche du temps ordinaire. Is 55, 10-11; La Parole du Seigneur fait germer la terre. Ps 64; Rm 8, 18-23; La création tout entière participe au salut Mt 13,1-23; Les paraboles du Royaume. Le semeur.
Six assistantes paroissiales envoyées en mission
Prêtre aîné du diocèse de Tournai
Quelle fut la foi de votre enfance ?
la semaine
Lundi 4: Sainte Berthe. Gn 28, 10-22a; Ps 90; Mt 9, 18-26.
JACQUES CLÉMENS e 5 juillet 1936, c’est en la cathédrale Saint-Paul de Liège que Mgr Kerkhofs ordonnait Jacques Clémens. Chanoine régulier du Latran, le père Clémens est originaire des Pays-Bas où il est né voici bientôt 102 ans. S’il a été ordonné à Liège, c’est dans le diocèse de Tournai qu’il a vécu la plus grande part de son ministère. Et dans la même région, qui plus est, dans les communes voisines de Gerpinnes et Nalinnes. Il est toujours curé de la paroisse de Nalinnes-Bultia, dans l’Unité pastorale de Thuin, où il officie depuis plus de 50 ans. Aujourd’hui, il répond aux questions d’Hubert Wattier.
LECTURES DE
pu ériger cette église, dédiée à saint Benoît. La première pierre a été posée le 13 octobre 1957 et Mgr Himmer, alors évêque de Tournai, est venu la consacrer le 14 décembre 1958. C’est alors que j’ai été nommé curé du Bultia, charge que j’exerce toujours aujourd’hui.
L’exceptionnelle longévité du père Clémens Le père Jacques Clémens est non seulement le prêtre le plus âgé du diocèse de Tournai, mais c’est aussi, et de loin, le doyen des curés en fonction. À près de 102 ans, il célèbre toujours deux messes dominicales à Nalinnes-Bultia, dans cette église qu’il a fait construire voici plus d’un demi-siècle. Et l’on vient des paroisses avoisinantes pour écouter ce prêtre qui prononce lui-même l’homélie. Mais notre "vieux" curé ne se limite pas à ces deux célébrations. Car il dit la messe chaque jour et n’hésite d’ailleurs pas à aller lui-même allumer le chauffage dès potron-minet, qu’il pleuve, qu’il vente ou qu’il neige Levé à six heures du matin, il se couche à neuf heures du soir et vit de manière autonome dans sa cure, même s’il est aidé par plusieurs paroissiens et une infirmière qui lui rend une visite quotidienne. L’expression bon pied, bon œil lui va comme un gant puisqu’il se porte comme un charme. Ainsi, il lit encore et se tient au courant de l’actualité. La mémoire ne lui fait pas défaut, seule l’ouïe est un peu déficiente, mais il comprend bien son interlocuteur à condition que celui-ci se place face à lui et articule convenablement. Le père Clémens ne refuse pas les visites et la sonnette retentit d’ailleurs fréquemment à sa porte. Plus fort encore : il continue à conduire sa voiture, même s’il se limite aux courts trajets qu’il connaît bien, comme celui qui va du Bultia à Gerpinnes, où il rend visite à la petite communauté de ses confrères chanoines du Latran. Il est déjà loin le temps du vélo et de la soutane Hubert WATTIER/SB
M
gr Vancottem, évêque de Namur, vient d’envoyer en mission six assistantes paroissiales: Catou Dardenne, Carine Busquin, Véronique Paquay, Véronique Donéa, Véronique Baudelet et Marie-Pierre Collard. Chacune dans la paroisse où elle est affectée est chargée de s’occuper de la catéchèse, d’accompagner les parents lors du baptême d’un enfant, de gérer le secrétariat paroissial... Des missions multiples et variées destinées à aider le prêtre dans le travail au quotidien. C’est le plus souvent en famille que les assistantes paroissiales sont venues recevoir leur diplôme. Leur formation a finalement été l’affaire de toute la cellule familiale. La plupart sont mariées et mères de famille. Devenir assistante paroissiale ne se fait pas comme ça, sur un simple claquement de doigts. Les assistants paroissiaux, une profession qui se décline aussi au masculin même si les hommes y sont peu nombreux, doivent suivre une formation. Elle comprend 300 heures de cours répartis sur trois années. De la théologie, les écrits de saint Paul, l’évangile de saint Jean... sont au programme. Sans oublier les travaux à réaliser. Lors d’une eucharistie qui s’est déroulée dans le cadre de la fête de fin d’année du Studium Notre-Dame, là où beaucoup ont étudié, elles ont été envoyées en mission par l’évêque. Devant Mgr Vancottem, elles ont prononcé la prière des assistantes paroissiales. Elles ont demandé au Seigneur ‘’une ardeur missionnaire renouvelée pour rejoindre nos frères et nos soeurs, les plus proches et les plus lointains, dans nos communautés chrétiennes locales, pour témoigner de Toi qui es vivant, Toi qui veux pour tous la vie en abondance.’’ Elles ont encore demandé au Seigneur: ‘’Inspire-nous des engagements concrets auprès des petits qui sont nos frères.’’ Les assistantes paroissiales ont ensuite reçu la bénédiction de l’évêque. Lors du repas qui a suivi, chacune est venue recevoir, toujours des mains de l’évêque, son diplôme. Mgr Vancottem a tenu à les féliciter tout comme Rita Marcq, ‘’pionnière’’ dans cette fonction pour le diocèse. Elle veille aussi, avec d’autres, sur la formation, le travail de ces précieuses auxiliaires des prêtres. C.B.
DIOCÈSES
N°25 - 3 juillet 2011
EXPRESS EXPRESS
CARMEL DE MEHAGNE
T
Le 12 juin dernier, l’évêque de Liège, Mgr Aloïs Jousten était avec les carmélites de Mehagne-Embourg afin de fêter l’envoi en mission de chacune d’entre elles. En décembre dernier, ces dernières ont effectivement décidé de quitter le carmel où elles étaient installées depuis juillet 1933. Devenues trop peu nombreuses pour en assurer la gestion quotidienne, elles ont rejoint d’autres communautés établies en Belgique. Leur départ ne signifie toutefois pas la fin de toute présence religieuse dans l’ancien carmel. Propriétaire du bâtiment, l’évêché de Liège a effectivement demandé à la Communauté du Chemin Neuf de prendre le relais. Celle-ci profitera des deux mois de vacances pour s’y installer. Résolument œcuménique Née d’un groupe de prière en 1973 à Lyon (France), la Communauté du Chemin Neuf compte
aujourd’hui environ 2.000 membres dans 27 pays, dont 550 couples et 280 célibataires consacrés. La plupart d’entre eux ont un travail professionnel, mais certains sont à plein temps au service de l’Église. Point de rencontre entre le Renouveau charismatique et la tradition ignacienne, cette communauté se veut résolument œcuménique. Voilà pourquoi elle comprend et accueille en son sein des laïcs et des religieux(ses) de toutes confessions chrétiennes: catholiques, anglicans, réformés, orthodoxes. Le service concret et direct de l’Église locale est également, depuis sa fondation, un axe privilégié de son action apostolique. Ces dernières années, plusieurs évêques lui ont d’ailleurs confié la responsabilité de paroisses.
Un kot pour étudiants On ignore encore quels sont les projets du Chemin Neuf pour le carmel de Mehagne, mais les responsables de la communauté aimeraient apparemment profiter de la proximité du Sart-Tilman et des écoles du centre de Liège pour créer un kot communautaire dans une partie du bâtiment. Tous les étudiants qui sont intéressés par ce projet peuvent d’ores et déjà se manifester. Pour information, la messe continue à être célébrée au carmel de Mehagne tous les dimanches à 9h. Pascal ANDRÉ Pour le kot communautaire: foyermehagne@chemin-neuf.be – 04/365.10.81 – 0472/27.35.96. Infos: www.chemin-neuf.be.
COMMUNICATION PASTORALE
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AGENDA
Changement de locataires
rois ans après leur jubilé de 2008, les carmélites de Mehagne ont décidé de quitter leur lieu de vie et de gagner d’autres communautés établies en Belgique. C’est désormais la communauté du Chemin Neuf qui assurera une présence priante dans cette localité située non loin de Liège.
Les orientations pour la rentrée 2011-2012
rdonné évêque auxiliaire le 3 avril dernier, officiellement installé depuis le 20 avril, Mgr Hudsyn a publié récemment une communication pastorale. Il y présente ses collaborateurs et les "impulsions" pour la prochaine année pastorale. Les vacances sont là! Et au bout de celles-ci, une nouvelle année pastorale va commencer, avec son lot de projets. Pour que ces derniers gardent leur cohérence et répondent à une orientation commune, Mgr Jean-Luc Hudsyn (photo) a fait part non pas d’un programme à appliquer, mais "d’impulsions" qu’il souhaitait voir portées et réfléchies au sein des paroisses, des doyennés et des communautés du Brabant wallon. Celles-ci ont été élaborées avec le Conseil vicarial et publiées dans une communication pastorale datée du 7 juin qui s’adresse à tous ceux qui contribuent à la vitalité évangélique de l’Église en terre brabançonne, qu’ils soient prêtres, diacres, religieux, religieuses ou laïcs. Dans ce document, l’évêque auxiliaire a tracé trois lignes directrices principales. La première concerne la poursuite de la réflexion sur les sacrements, entamée l’an dernier dans l’ensemble des diocèses de Belgique. Afin de vivre les sacrements au plus près du plus grand nombre, deux pistes se dégagent: il s’agit de favoriser "localement" des lieux de réflexion autour de ces sacrements, et, ensuite, de veiller à célébrer en communauté ces mêmes sacrements. La deuxième impulsion majeure pour cette année pastorale 2011-2012 concerne la pastorale des jeunes et son rayonnement local. Mgr Hudsyn épingle les difficultés liées au partage de l’Évangile auprès des jeunes: Cette annonce ne va pas de soi, car le monde "Cette des jeunes est pluriel. Parce qu’il est porteur à bien des égards d’une culture nouvelle. Parce que les conduire au Christ passe par un apprivoisement, des étapes (première annonce, initiation, catéchèse, vie sacramentelle) et donc ." Si, en Brabant walde la durée, de la présence." lon, on observe des initiatives liées à des communautés, on relève aussi une vingtaine de groupes paroissiaux, soit environ 450 jeunes. La pastorale des jeunes est déjà vivante, mais un groupe de travail va être chargé d’ouvrir "un chantier de réflexion" pour identifier les initiatives à initier ou poursuivre, trouver des façons de faire "trouver pour des tranches d’âge dif-
férentes, motiver et former des animateurs". Quant à la catéchèse, elle constitue le troisième point majeur. Elle est clairement communautaire, relève d’une formation permanente, se nourrit aussi des témoignages de foi de chacun, et participe pleinement à la dynamique de mission: "La catéchèse prépare finalement à l’eucharistie, et l’eucharistie nous envoie au monde pour vivre en paroles et actes ce qu’on y a reçu", écrit l’évêque auxiliaire. De ce triple constat découle la nécessité d’expérimenter et développer des "catéchèses communautaires", qui impliquent nécessairement une "collaboration inter -paroisses". Un évêque et des collaborateurs Mgr Jean-Luc Hudsyn a par ailleurs profité de cette communication épiscopale pour présenter ses collaborateurs, regroupés en deux entités distinctes: le bureau du vicariat et le conseil du vicariat. Le premier a pour mission le suivi de la vie des paroisses et des doyennés, en particulier les nominations, les questions concernant les personnes et le temporel des paroisses. Quatre doyens en font partie: Éric Mattheeus, adjoint de l’évêque auxiliaire, Alain de Maere, doyen principal (région Ouest), Jean-Louis Liénard, doyen principal (région du Centre) et Guy Paternostre, doyen principal (région Est). Le conseil du vicariat s’occupe, pour sa part, du discernement et de la mise en œuvre des orientations pastorales d’ensemble, de la coordination et du suivi des services vicariaux. Les personnes qui composent ce conseil reflètent la société actuelle. On y trouve Éric Mattheeuws (pour la liturgie et la pastorale des sacrements), Catherine Chevalier (pour "l’annonce, la formation chrétienne et la formation permanente"), Rebecca Charlier (Pastorale des jeunes), Marie Lhoest (Pastorale de la santé), Jean-Claude Ponette (pour la solidarité), Georges Bouchez (responsable du service d’évangélisation), Jean-Marie Desmet (Pastorale familiale), Claire Jonard (communication) et Jola Mrozowska (catéchèse de l’enfance). Ces deux instances pastorales de décision ont un secrétariat commun, assuré par Paule Staudt. À noter enfin que le conseil presbytéral sera élu par les prêtres après la rentrée de septembre tandis que le Conseil pastoral sera mis sur pied fin 2011. P.G. (avec Cathobel)
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RETRAITES/PÈLERINAGE • Du 1er juillet- au 3 juillet. Retraite au Monastère St-Remacle Wavreumont 9 - 4970 Stavelot. Animation : Soeur Miriam, religieuse de l’Assomption; et Frère Etienne osb. Renseignements: Monastère St-Remacle - tél : 080/280 371 • Samedi 2 juillet (de 14h30 à 21h15). Après-midi et soirée de prière mariale, dans l’Esprit de Fatima et de Medjugorje. Communauté des Béatitudes. 14h30 Chapelet. 15h15 à 16h15 Enseignement - Confessions- ¼ d’heure de prière avec Marie - 17h Chapelet - 18h Messe du jour- Repas tiré du sac - 20h15 /21h15. Adoration du Saint-Sacrement. Tél.: 071/ 660 600 - thy.retraite@beatitudes.org - Site web : http://thy.beatitudes.org • Du 5 juillet au 8 juillet Pèlerinage de la Paroisse de ND de Basse-Wavre. Avec Notre-Dame de Paix et de Concorde. Dans l’Indre, Notre-Dame, Mère de Miséricorde Pellevoisin, au coeur de la France, à 80 km de Tours, à 35 km de Châteauroux. Prix : 195 € pour le voyage en autocar, 3 nuits et 2 jours sur place, avec pension complète au Sanctuaire de Pellevoisin. Réservations : au secrétariat paroissial : 010/22 25 80 ou François et Anne Mulliez : 010/84 25 18 ou Victoire Gérard : 010/68 98 26 • Du 6 Juillet au 10 Juillet. Retraite pour couples et familles au Foyer de Charité Spa Nivezé. Animation : une équipe de prêtres et de couples. Pendant 4 jours, les couples et les familles se ressourcent et approfondissent leur sacrement de mariage. Les enfants de 3 à 13 ans vivent une animation spirituelle et ludique adaptée. Contact : Foyer de Charité Spa Nivezé, tél.: 087 79 30 90 - E-mail de contact : foyerspa@gmx.net. Site http://www. foyerspa.be • Du 25juillet au 29 juillet, stage : “Marche et chant” à Rochefort et à Farnières (Trois-Ponts). “Marche et chant” c’est “cheminer avec les pieds, la tête et le coeur. Se nourrir de beauté, de textes et de silence. Respirer et chanter sa vie”. Renseignements et inscriptions : Christine Gelders - tél : 02/784 28 30 - courriel : christinegelders@gmail.com CONFÉRENCES/FORMATIONS/STAGES • Du 29 juin au 1er juillet ou du 1er juillet au 03 juillet. Session de guérison aux Sanctuaires de Banneux. "Tout est possible à celui qui croit" (Mc 9, 23) avec le Père Ettien Hilaire Fossou, jeune prêtre ivoirien membre en Côte d’Ivoire de la communauté des Enfants de Padre Pio et animateur d’un groupe de prière du Renouveau. Il parlera des grâces de guérison obtenues par la foi. Prière de guérison, adoration, eucharistie, procession à la Source, confessions, entretiens individuels possibles. Infos : Témoins de l’espérance - tél : 0484/00 99 84 ou 0486/46 74 05 ou 0486/36 00 83 - mail : temoins.esperance@yahoo.fr • Du 03-07-2011 au 09-07-2011. Stage d’iconographie Abbaye de Maredsous - rue de Maredsous 11 - 5537 Denée.: "Montre-nous ton visage d’amour". Animation : Astride Hild. Contact: Astride Hild - tél : +32(0)2/731 47 36 - mail : astride.hild@gmail.com • Du 3 juillet au 9 juillet. Farnistages Eté 2011au CRH Don Bosco - Farnières 4 - 6698 Grand-Halleux. Une formule de vacances pour enfants au château de Farnières : stages résidentiels, encadrés par des animateurs spécialisés en différentes techniques. Dans un climat de respect mutuel et de grande convivialité. PAF : 285 € pour les 6-12 ans et 320 € pour les 13-17 ans. Renseignements : Centre Don Bosco - tél : 080/21 65 29 - fax : 080/21 74 53 - mail : db.farnieres@skynet.be - site : www.donboscofarnieres.be • Lundi 4 et 11 juillet de 20h15 à 22h. Lecture de la lettre de Saint Paul aux chrétiens de Colosses [Formation] Enseignement à Eglise Notre-Dame d’Espérance à Louvain-la-Neuve. Lecture de la lettre de Saint Paul aux chrétiens de Colosses avec l’Abbé Raymond Thysman. Infos : 010/88.83.24 – rthysman@bw.catho.be • Du 18 Juillet au 23 juillet. Rencontre d’été “MARIAPOLIS” à St VIth. “ Répondre à l’Amour”. Ouvert à tous, grands et petits, avec par moments des activités spécifiques pour ados, jeunes et enfants. Contact : tél. 0470-82.22.99 ; info-mariapolis@focolare.be. Inscription possible sur www.focolari.be sous’agenda’. • Du 18 Juillet au 23 Juillet. d’Hurtebise. "Se laisser aimer pour aimer" Retraite en silence, au rythme des offices monastiques, animée par le Père Sébastien Falque, franciscain. Contact : Sr hôtelière, tél.: 061/ 611127
Retrouvez l’agenda sur le site www.catho.be
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10 MÉDIAS
N°25 - 3 juillet 2011
ÉRIC de BEUKELAER
Son credo politique
S
i nos décideurs politiques avaient un peu moins le nez sur le guidon, sans doute pourraient-ils mieux évaluer les enjeux de l’heure et préparer l’avenir, estime Éric de Beukelaer. Lui, en tout cas, semble avoir une vision claire de ce qu’il faudrait mettre en place pour fonder une civilisation vraiment humaniste. Un prêtre n’aurait-il le droit de s’exprimer que lorsqu’il s’agit de religion? Non, bien sûr, et ce n’est certainement pas l’abbé Éric de Beukelaer qui nous contredira sur ce point. Celles et ceux qui le connaissent un peu savent d’ailleurs qu’il a toujours été intéressé par la politique et qu’il se serait probablement orienté vers la diplomatie, si le Seigneur n’en avait décidé autrement. Son dernier livre montre, en tout cas, que l’on peut être à la fois un excellent pasteur et un observateur avisé de la chose publique. Avec énormément de talent, l’ancien porteparole de la Conférence épiscopale de Belgique y passe effectivement en revue les principaux enjeux actuels et suggère différentes pistes pour construire le monde de demain. Un monde qu’il espère plus juste, plus humain et plus respectueux de l’environnement. Des évidences fondatrices
Un nouveau contrat social
Si l’auteur a choisi d’intituler cet ouvrage "Credo politique", ce n’est bien sûr pas par hasard. Comme les autres credos, celui-ci ne vise pas tant l’originalité que le rappel d’évidences fondatrices. Historien de formation, Éric de Beukelaer sait que l’on ne peut tout réinventer à chaque génération. Aussi, n’hésite-t-il pas à réaffirmer sa foi en la civilisation, en la spiritualité, en la laïcité politique, en la justice, en l’éconologie (un néologisme destiné à montrer que toute séparation entre économie et écologie est "artificielle et trompeuse") et en l’Homme. Mais ce n’est bien sûr pas là que réside le principal intérêt de ce livre, car sur ces points, nos sociétés sont généralement unanimes, du moins tant que l’on en reste aux grands principes. C’est donc plutôt dans les détails et dans la façon dont il replace ces différents enjeux en perspective que l’ancien porte-parole de la Conférence épiscopale de Belgique se montre particulièrement pertinent. Il n’hésite d’ailleurs pas à aller à contre-courant de l’opinion publique quand il l’estime nécessaire. Les fous de Dieu, par exemple, ne doivent pas être perçus que comme des adversaires, selon lui; ils peuvent parfois poser de bonnes questions. "En organisant la vie politique en dehors de toute référence au divin",
CD
écrit-il, "nos sociétés se sont trop souvent bâties sur la prospérité matérielle pour unique valeur." Or, une telle société "n’est pas féconde". "Au bout de trois générations, elle s’essouffle, avant d’imploser." L’auteur plaide donc "pour une approche spirituelle de la vie, qui unisse les citoyens de toutes convictions croyantes, agnostiques et athées, autour d’un projet de société digne de l’humain". De même, ses propos sur la famille ne manqueront pas de faire réagir celles et ceux qui prétendent que, pour ces questions, "un État sécularisé n’a d’autre valeur à défendre que le libre-choix affectif de chaque citoyen". Éric de Beukelaer estime en effet "qu’une vie familiale épanouissante nécessite un minimum de stabilité" et que la banalisation du divorce est une des causes du mal-être de la jeunesse.
Si l’auteur fait volontiers référence à de grands noms de la pensée et de l’action politique, comme Winston Churchill, Hannah Arendt, Max Weber, Jean-Jacques Rousseau ou Karl Marx, il cite aussi abondamment le pape Benoît XVI, dont il semble avoir fait siennes les principales intuitions dans le domaine économique, politique et social. Comme lui, il est persuadé que nos démocraties sont "en panne de valeurs qui puissent servir de boussoles dans la tempête". Il plaide donc pour un "nouveau contrat social" fondé sur une spiritualité citoyenne. "Une société des droits de l’homme peut fort bien mettre en doute l’existence de Dieu", écrit-il, "mais non pas vivre comme si aucun enjeu social n’avait de l’importance." Des propos interpellants, bien loin des poncifs que l’on entend habituellement sur les plateaux de télévision, et qui ne manqueront pas de susciter le débat. "Le Vif/L’Express" l’a d’ailleurs très bien compris, puisque l’hebdomadaire vient de publier les meilleures pages de son livre. Un bon signe, en général. Pascal ANDRÉ "Credo politique", Éric de Beukelaer, Fidélité/Avant-Propos, 110 pages, 16,80 €, port compris, au compte 732-703200238 IBAN BE24 7327 0320 0238 - BIC CREGBEBB de Dimanche Service, 67/2, chaussée de Bruxelles, 1300 Wavre.
ROYAUME SWEET HOME
V
oici déjà le septième disque du chanteur et professeur de religion protestante Christian Neufné, un album toujours aussi personnel, dans lequel on retrouve ces miettes d’Évangile semées sur le sentier… Le sentier, c’est celui de tout chrétien debout et en marche, celui de la vie, celui de Christian Neufné, chanteur et professeur de religion protestante dans plusieurs athénées de Bruxelles. Il chante "His Master’s voice" (la voix de son Maître), comme il aime à le dire avec humour, au Temple, dans les prisons, pour des handicapés, et ses chansons vont droit au cœur. Chacune d’entre elles est écrite d’après des versets de la Bible (les références sont indiquées après chaque titre). Les chanter ou les écouter est certainement une manière très abordable de comprendre le message chrétien. Ainsi, dans "Au bord du puits", il chante: "Devant un miroir où chacun demande à boire, un homme, une femme, entre eux la soif de l’âme un peu de tout, mais nulle part l’époux, à moins qu’un Messie, maintenant et ici." Lire ces paroles, c’est bien, mais les entendre chanter est mieux encore. C’est sans doute ce qui différencie une bonne chanson d’un véritable poème.
Des miettes d’Évangile
Dans "Attends-toi à Dieu", c’est du psaume 42 qu’il s’inspire: "Pourquoi toujours se replier? Gémir sur toi comme oublié? Je veux encore Te célébrer, Toi mon salut, Toi mon rocher." La musique rejoint la valeur des textes: de bonnes mélodies et de bons arrangements, simples mais toujours suffisants. Les instruments? Christian Neufné les joue presque tous lui-même. Avec peu de moyens, il ouvre de vastes horizons. Christian Neufné a donc bien du talent, et il ne demande qu’à chanter. Pourquoi ne pas l’inviter chez vous, à l’occasion d’une fête, ou dans votre paroisse (son adresse: christian.neufne@ base.be)? Des nouvelles du ciel C’est la même démarche que l’on retrouve chez Éric Julien, un Français qui vient de publier douze nouvelles chansons issues de trois spectacles. Quelques nouvelles du ciel dans une époque qui dit souvent beaucoup de mal des religions, tout en n’osant jamais prononcer un mot sur Dieu. Douze chansons autour de psaumes et de récits bibliques, dont un formidable "Prodigal song", une adaptation contemporaine de la fameuse parabole du fils prodigue. Éric Julien, retenons son nom, il nous sera bientôt familier. Ce CD nous révèle un chanteur important dont
la valeur rejoint le talent des troubadours de Dieu les plus connus. Chapeau! Orgue Jean-Paul Lécot, maître de chapelle et organiste à Lourdes, est bien connu. Compositeur de plusieurs hymnes que nous chantons en paroisse, il est aussi l’auteur de sept cantates et d’un vaste oratorio. Dans son nouveau disque, il interprète au grand orgue Cavaillé-Coll de la Basilique du Rosaire des transcriptions de pièces pour piano ou pour orchestre de Mozart, Haydn, Mendelssohn, Rossini, Berlioz entre autres, mais aussi son propre "Salve Regina", une harmonisation du grégorien qui constitue un commentaire musical. Remarquons aussi un offertoire de Charles Tournemire, et un Prélude liturgique de Gaston Litaize. Dominique LAWALREE "Royaume sweet home", Christian Neufné, 15 € (*) "Des nouvelles du ciel", Éric Julien, Bayard Musique, 21,50 € (*). "Lourdes", Jean-Paul Lécot, Bayard Musique, 21,50 € (*). (*) Port compris, au compte 7327032002-38 IBAN BE24 7327 0320 0238 - BIC CREGBEBB de Dimanche Service, 67/2, chaussée de Bruxelles, 1300 Wavre.
vient de paraître MÈRE D’UN ENFANT TRISOMIQUE Devenir maman d’un enfant trisomique lorsqu’on a déjà une vie bien remplie: quelle épreuve! Quel bouleversement! Quel combat! À travers son témoignage, Carmel Gindre nous fait découvrir les sentiments d’une mère face à la violence d’une société qui n’accepte pas le plus faible, qui oblige à lutter pour donner la vie, pour élever et pour éduquer. En plus de cela, il faut affronter le regard des autres qui, souvent, se détournent, ne considérant pas la personne handicapée comme ce qu’elle est: un frère en Christ et en humanité. Cette maman plonge donc le lecteur au cœur de cet univers méconnu, très souvent tu, avec son lot d’embûches, de révoltes et de découragements. Elle nous montre comment l’arrivée de son petit garçon l’a bousculée jusque dans sa foi. Même si ce qu’apporte Timothée n’est pas "forcément économiquement rentable", il ouvre les cœurs, fait tomber les barrières, car sa joie et sa tendresse sont communicatives Et cela n’a pas de prix! "Trisomique, Témoignage d’une mère", Carmel Gindre, Éditions de l’Emmanuel, 122 pages, 17 €*
DIEU ET L’HUMOUR "Le rire est le propre de l’homme", écrivait Rabelais. La religion l’aurait-elle oublié? En effet, l’homo religiosus fait souvent figure de triste sire, quand il ne fait pas grincer des dents. Entre humour et religions, l’équilibre est donc instable, constatent Arnaud Join-Lambert et Frédéric Antoine, organisateurs du colloque pluridisciplinaire consacré à cette question à l’UCL, le 30 avril 2009, et qui a réuni à Louvain-la-Neuve des théologiens, philosophes, anthropologues et humoristes. Cet ouvrage en présente les principales interventions, avec quelques textes supplémentaires et 25 dessins et caricatures réalisés pour l’occasion. L’avant-propos a été signé par le cardinal Danneels, ancien archevêque de Malines-Bruxelles. "Le rire et les religions – Un couple explosif", Frédéric Antoine et Arnaud JoinLambert (sous la direction de), Fidélité, 152 pages, 18,95 €*
UNE PAROLE DE DÉLIVRANCE Ceux qui ne s’en sortent pas représentent une foule immense. Cet homme de 26 ans qui ne sait plus dire à partir de quelle année a commencé sa dépression. Ce prêtre qui nourrit en secret le projet de quitter le sacerdoce sur la pointe des pieds, pour ne pas faire de vagues. Cette mère seule avec son enfant handicapé mental, qui semble se battre pour tout et qui sait que le jour où elle baissera les bras, tout s’écroulera. Ce père de famille qui patauge entre des embauches qui ne durent pas, des petits boulots et des périodes de chômage Tous ceux-là ne s’en sortent pas, mais le Christ lui-même ne s’en est pas sorti! Pourtant, l’Évangile apporte une parole de délivrance, d’explication du salut, d’invitation à la vraie vie. Membre d’une communauté "Foi et Lumière", François Bal propose ici une traduction libre du texte évangélique qui montre comment le Seigneur approche toute personne qui ne s’en sort pas pour la délivrer. "L’évangile de ceux qui ne s’en sortent pas", François Bal, Éditions des Béatitudes, 160 pages, 14 €* *Port compris, au compte 732-7032002-38 IBAN BE24 7327 0320 0238 - BIC CREGBEBB de Dimanche Service, 67/2, chaussée de Bruxelles, 1300 Wavre.
mots croisés Problème n°11/25 Horizontalement: 1. Huissier. - 2. Assassins. - 3. Fleur - Étendue d’eau douce. - 4. Place du scoop - Capitale scandinave. - 5. Nids de rapaces - Lac salé d’Asie. - 6. Article - Descentes d’organes. 7. Utopiques - Égouttoir. - 8. Nicolas II fut le dernier - Chante la tyrolienne. - 9. Mariage - Catégorique. - 10. Parapherai. Verticalement: 1. Informations nouvelles. - 2. Arbres fruitiers. - 3. Broyer - Degré, ligne. – 4. Camarade - Rostre. – 5. Contre-attaque - Démonstratif. - 6. Malheureuse infante - Curé de Saint-Sulpice. 7. Règle double - Corde du Far West. - 8. Ville de l’Inde - Joint. - 9. Superpuissance - Centre d’accueil. - 10. Protège l’œil - Gala Problème 11/24 1. URBI ET ORBI 2. NAIFS-REAL 3. ION-PELES 4. QUETER-LEV 5. ULTERIEURE 6. E-TRENT-AN 7. MIEN-EOLIE 8. ET-ISSUE-R 9. NOTEE-PURE 10. TUA-CHERES
Problème 11/22 1. MICROCOSME 2. ALIENAIT-G 3. LES-CIERGE 4. HOTTES-IRE 5. ENEE-SUEE6. U-RIDES-VA 7. RACLE-EPEE 8. EPI-SORE-D 9. UTERIN-UME 10. XENARTHRES
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COURRIER
N°25 - 3 juillet 2011
EXPRESS EXPRESS
courrier des
lecteurs par le Père Charles Delhez Chaussée de Bruxelles, 67/2 - 1300 Wavre
penser que “face à la réaction mesquine de ses disciples, [Jésus] les invite à une compréhension plus haute d’un célibat accepté pour le service du royaume”? Je vous laisse juge. Quant à la traduction œcuménique de la Bible, elle écrit: “Ce n’est pas une critique du mariage, mais une exception eschatologique non obligatoire: certains hommes sont tellement pris par le Royaume des Cieux qu’ils ne se marient pas.”
CÉLIBAT SACERDOTAL
L’imposture des eunuques
On a essayé d’habiller cette règle médiévale du célibat sacerdotal en argument théologique. (…) Le refrain: "il y en a qui se font eunuque pour le royaume de Dieu" (Mt 19,12) devient une imposture sachant que cet extrait de Matthieu concerne non la constitution d’une caste sacerdotale castrée, mais le divorce et le fait qu’un des conjoints ne peut pas “refaire sa vie” en se remettant en mariage. Alain SIAENS
Que l’on puisse ne pas associer totalement prêtrise et célibat, nous l’avons plusieurs fois dit dans ces colonnes. C’est un choix de l’Église qui, selon les uns, se justifie encore, selon d’autres, plus. On ne peut de toutes façons pas, comme vous le dites, chercher dans cet extrait de saint Matthieu, une justification. Jésus n’a jamais fait, pour ses disciples, une obligation du célibat. Il semble cependant que le célibat sacerdotal (non son obligation) et religieux trouve ici une assise évangélique. Jésus, en effet, s’il ne fait pas du célibat une exigence pour les personnes qui voudraient se joindre à son mouvement, déclare que ce choix du célibat est compréhensible. C’est d’ailleurs plus que vraisemblablement celui que lui-même a fait. Un homme comme John P. Meier voit dans cette expression un indice fort du célibat du Christ lui-même. “Le célibat de Jésus et les quolibets que cela aurait pu attirer de la part de ses adversaires pourraient constituer le contexte de sa déclaration choquante dans laquelle il dit que certains hommes se font eunuques en vue du royaume des Cieux” (Un certain Juif Jésus, tome III, p.332). L’exégète américain trouve un autre argument dans le fait que, dans les évangiles, les parents de Jésus, ses frères, les femmes qui le suivent… sont nommés, mais jamais son éventuelle femme et ses possibles enfants. “Étant donné cette surprenante quantité d’informations, un silence total sur l’épouse et les enfants de Jésus et sur ses relations avec eux seraient extrêmement étranges” (p.331). Si le maître a fait ce choix (tout comme Jean Baptiste, les Esséniens, Jérémie…), pourquoi certains disciples ne le feraient-ils pas? “Qui peut comprendre, qu’il comprenne”, ajoute Jésus. Saint Paul entendra cet appel, mais il n’en fera pas une obligation (1 Co 7, 7) Sans doute le verset que vous citez se situe-til dans la polémique à propos du divorce. Votre interprétation est-elle la bonne ou bien peuton, comme le souligne la Bible de Maredsous,
Femmes bosniaques violées Au cours de l’émission "Et Dieu dans tout ça", sur France 2, interrogé sur l’avortement de femmes bosniaques sauvagement violées par la soldatesque et tombées enceintes, l’évêque de Bayonne fit part de toute sa commisération mais récusa l’avortement au nom de l’argument "toute vie est don de Dieu". J’avoue que ce genre d’argument m’a profondément agacé. On nous bassine à longueur d’année que nous avons un Dieu qui est tout amour, toute compassion pour nous, ses malheureuses créatures. Alors, qu’on m’explique ce que c’est que ce Dieu qui pour manifester son amour choisit de donner la vie en passant par la violence, le mépris de l’autre et sans le moindre respect pour sa dignité. C’est digne du Dieu de l’AT. Mais le Christ n’aurait jamais eu cette parole. Lui effectivement était et est tout amour. On devrait presque suggérer que le Christ est un autre Dieu! Ou Dieu est un Dieu d’amour et on cesse de dire que toute vie"comme toute mort" est don de Dieu. Ou l"on maintient cette affirmation et on oublie l"image, fausse à mes yeux en ce cas, de Dieu d’amour. P.J. JAEKEN
Pédophilie et harcèlement Jusqu’à présent, dans le dossier pédophilie, on n’a parlé que de corriger les erreurs du passé. C’est certainement excellent, mais ne pourraiton également essayer de prévenir d’éventuelles futures erreurs? À présent retraitée, j’ai été pendant des années "personne de confiance" dans une administration. Dès que le service de confiance a été installé, très officiellement, avec beaucoup de publicité, les plaintes pour harcèlement, tant sexuel que moral, ont diminué très rapidement. Pas entièrement, hélas, mais de façon significative. Ne pourrait-on mettre en place une telle organisation partout où des groupes fonctionnent? En s’inspirant du texte de la loi sur le bien-être. Elle n’est pas parfaite, mais a obtenu des résultats. Les victimes ont moins peur, se sentent moins coupables, savent où s’adresser et les harceleurs(euses), sachant que leur secret n’est pas solide, résistent mieux à leurs
SERVICE D’ENTRAIDE Plein les bottes
Madame fut atteinte de la polio à l’âge de 27 ans, elle gardera des séquelles neurologiques qui entraîneront un pied bot. Madame est maintenant sexagénaire, elle vit seule et modestement avec son revenu de remplacement, car elle n’a jamais pu prétendre à une carrière professionnelle. Elle travaille comme bénévole auprès de certaines structures associatives afin de se rendre utile. Cette personne souffre de diabète et ses souliers fortement abîmés lui provoquent de graves plaies. Madame doit changer de chaussures orthopédiques, mais il s’agit d’une grosse dépense pour elle. Aidons-la à prendre soin d’elle.( Appel 25 A) Ce père de famille vient de perdre son emploi. Suite à un accident de travail survenu en 2010, monsieur s’est trouvé dans l’incapacité de travailler. Un litige a opposé les différents spécialistes de la santé liés à ce dossier et a entraîné son licenciement. Monsieur a entrepris des démarches juridiques afin de faire valoir ses droits, mais en attendant il ne reçoit pour faire vivre sa famille qu’une allocation attribuée par le centre public d’action sociale de sa commune. La famille risque de sombrer dans une situation d’endettement. Aidons-les.(Appel 25 B)
Les dons en réponse à ces appels doivent être versés au n° de compte 195-0145111-75 IBAN : BE05 1950 1451 1175 BIC : CREGBEBB du Service d’Entraide Quart-monde, Place de Vannes 20, 7000 Mons. Tél : 065/34.63.70 Les dons devront atteindre le montant minimum de 40 euros pour être fiscalement déductibles. Le Ministère des Finances a confirmé les modifications concernant le montant minimum annuel donnant lieu à une déductibilité fiscale.
Intentions de messe Des prêtres d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine nous demandent des intentions de messe, (7 euros) lesquelles constituent souvent leurs uniques ressources. ATTENTION : Voulez-vous bien les verser UNIQUEMENT sur le compte : BE82 1950 1549 0168 BIC : CREGBEBB ou 1950154901-68 de "Projets Pastoraux" 20, Place de Vannes, 7000 Mons, et nous les transmettrons. Ces dons versés pour des intentions de messe ne bénéficient pas de l’exonération fiscale.
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envies. La fonction de personne de confiance n’a rien d’agréable, mais on se console en ayant l’impression d’être utile. Voilà. Si j’arrive avec une bonne longueur de retard et comme une mouche de coche, effacez ce mail sans problème. M. D.
Le Vatican et Caritas Le Vatican a demandé à Lesley-Ann Knight, l’actuelle secrétaire générale de Caritas, l’ONG humanitaire de l’Église, de ne plus se représenter, lui reprochant de ne pas être assez explicitement catholique. Pour le Vatican, en effet, la charité ne peut se réduire à une action sociale ou politique. "Une assistance humanitaire qui ferait abstraction de l’identité chrétienne et adopterait un style, pour ainsi dire, neutre, un mode d’agir qui chercherait à plaire à tout le monde, risquerait ( ) de ne pas rendre un service à la hauteur de la pleine dignité de l’homme", selon les mots du cardinal Secrétaire d’État Tarcisio Bertone. NDLR La position du Vatican vis-à-vis de Caritas m’interpelle. Quand un pauvre me tend la main et que je lui donne, comment l’évangéliser? Doisje dire: "Ce que je te donne, c’est au nom de Jésus"? Si je prends quelqu’un en stop, dois-je lui dire que je le fais parce que je suis chrétien? Notre secteur a adopté un village au Burkina Faso où vivent chrétiens, musulmans et animistes. Nous y avons financé un grand grenier à grains (1.000 sacs). Comment les évangéliser? En faisant un sermon durant l’inauguration? Ils savent que nous sommes chrétiens et il y a un prêtre originaire du village dans notre équipe. Que faire de plus? Planter un drapeau du Vatican ou une croix sur le toit de ce hangar ouvert à tous? Lors d’une catastrophe naturelle. Caritas intervient pour nourrir les victimes, reconstruire, sans discrimination de religions. Fautil imprimer sur ces aides la mention "Don de l’Église catholique au nom de Jésus"? Je crains que le souhait du Vatican soit difficile à incarner. Bien sûr, lorsque celui qui reçoit nous interroge, il faut témoigner de l’espérance qui est en nous. Jacques DESSAUCY
Difficile pardon Ces quelques lignes aideront-elles celles et ceux qui ont des difficultés à pardonner? Dieu me vienne en aide. À plus de 82 ans bientôt, je pense que Dieu ne nous demande pas d’être amnésiques, et Dieu sait si Satan peut remuer et les trahisons, les rejets, les coups, et nous les remettre en mémoire. La consolation, c’est d’être unie au Christ qui Lui-même a été rejeté, trahi, de prier pour ceux qui me font souffrir et de rendre le Bien pour le Mal, c’est de rappeler à Dieu qu’Il est le Miséricordieux. Nicole MORIS
12 ? JEUNES
N°25 - 3 juillet 2011
BOB AU CAMP
"OH MY GOD !"
T
E
Chef, pas de p’tit verre…
n cette année difficile pour les chrétiens, et après une première campagne couronnée de succès, la Fondation Saint-Paul relance son blog consacré à Jésus et son message. Des bannières sur les sites internet fréquentés par les jeunes annonceront cette action.
ous les enfants qui sont inscrits dans les mouvements de jeunesse attendent les camps de vacances avec une grande impatience. Les camps sont des moments privilégiés dans la vie de l’enfant; il y fera des rencontres, y entretiendra des amitiés, y développera ses talents, et surtout, il s’y amusera. Oui, mais à une condition, si l’équipe des animateurs qui l’encadrent respecte à la lettre cette consigne: Tous Bob 24h/24. Sondage chez les scouts. Ils sont très lucides sur la question, les scouts, et bien conscients que le problème d’alcoolisme existe au sein de leur mouvement. La consommation d’alcool dans les camps n’est d’ailleurs pas un phénomène nouveau. En 2009, le mouvement organisait une journée de formation pour les animateurs d’unité ayant pour thème "Sécurité, santé et hygiène". 300 personnes participaient à la réflexion dont des experts tels que le Dr Gueibe, alcoologue, qui donna un avis éclairé sur la question des produits psychotropes. Lors d’une soirée d’unité, le même Dr Gueibe interpellait directement une quarantaine de jeunes autour de lui, et ce jour-là, il faisait mouche: "Statistiquement, je peux vous le dire, il y en a quatre parmi vous qui auront un jour des problèmes avec l’alcool et l’un d’eux en mourra." Ces statistiques sont effectivement inquiétantes. Tout staff d’unité qui soulève ce problème auprès de ses animateurs a pu sans doute trouver des pistes de réponses lors de cette journée de formation. Alcool, joint et Cie" Chaque année, les staffs d’unité organisent un temps de formation pour leurs animateurs, appelé "temps d’unité" (TU). La question de l’alcool peut y être abordée. À ce sujet a été créé un module de formation sur les produits psychotropes intitulé " Alcool, joint et Cie"
Un blog consacré à Jésus
(téléchargeable sur http://www. lesscouts.be/telecharger/kits-tu/). La place de l’alcool entre amis et dans le cursus des études a des répercussions sur la place qu’il occupe lorsque les animateurs se retrouvent entre eux lors d’une animation scoute; le sujet est sensible dans certains staffs; il faut pouvoir l’aborder de manière constructive et ce kit-TU peut les y aider. Le Code Qualité de l’Animation scoute Soutenus par leurs cadres fédéraux, les staffs d’unité et les animateurs sont les personnes clés dans la structure du mouvement scout. En début d’année, les animateurs signent un contrat dont les priorités sont liées à l’animation et la vie de l’unité. Les staffs, qui connaissent bien leurs animateurs, sont eux garants de la qualité de l’encadrement et de la mission que s’est fixée le scoutisme: aider à grandir. En effet, le scoutisme a un projet sur l’Homme. Il souhaite contribuer au développement d’un être autonome, libre, conscient et critique. La consommation de substances altérant la relation à soi et à l’autre ne peut concourir à un tel projet. C’est pourquoi des documents-références ont été publiés, dont le Code Qualité de l’Animation scoute. Le point 7 de ce code
est particulièrement intéressant en ce qui concerne "l’état d’animer en permanence de chaque animateur"."Le camp est un moment privilégié de relation avec chaque scout, ce qui demande une présence et une disponibilité constantes et implique le souci de la fraîcheur physique et mentale de chacun, de jour comme de nuit." Le Code Qualité de l’Animation scoute doit être signé, chaque année, par tous les animateurs. Un autre document-référence définit la position des scouts en matière de produits psychotropes. Afin de se positionner de manière cohérente par rapport à son ambition éducative, les scouts n’ont pas hésité à publier des documents visibles pour tous, non pas des documents poussiéreux qui traîneraient au fond d’une armoire, mais bien des notes remises à jour régulièrement et alimentées grâce à des témoignages, à des avis d’experts. Les scouts n’ont pas hésité non plus à mettre en place un "code de bonne conduite" qui, apparemment, serait bien suivi par les animateurs. Oui, le problème d’alcool existe. Les scouts veillent. Et Bon amusement au camp!
Internet est aujourd’hui le média le plus utilisé pour trouver des informations, pour faire des rencontres ou partager ses idées sur toutes sortes de thèmes. Cet espace doit-il être réservé à des messages commerciaux ou récréatifs ? La Fondation Saint-Paul relance un tout autre type de campagne. Dès ce jeudi 16 juin 2011, son blog et son profil facebook seront "relooké " et proposeront concrètement le message de l’Évangile aux internautes. L’objectif que recherche la Fondation Saint Paul par cette nouvelle action est de permettre aux jeunes de 18-35 ans de découvrir l’Évangile d’une manière nouvelle. Et de pouvoir formuler leurs questions, leurs critiques et leurs attentes vis-à-vis de la foi chrétienne et de l’Église. Rien n’est imposé, mais des chrétiens dialogueront avec eux, dans le respect des convictions de chacun. Après une première campagne couronnée de succès, des bannières publicitaires feront une nouvelle fois la promotion de cette action sur différents sites internet (msn, rtl.be, purefm ). L’année dernière, à la même période, une opération similaire a connu une réussite inattendue: près de 30.000 visites en un mois. Certains publicitaires (Pebblemedia) ont placé cette campagne dans le top 5 des plus originales. La Fondation Saint-Paul, késako? C’est pour faire connaître le message de l’Évangile que la Fondation Saint-Paul a vu le jour, grâce à des chrétiens catholiques engagés qui ont voulu la doter de moyens humains, matériels et financiers pour lui permettre de remplir ses objectifs. Elle a été constituée par un acte notarié du 26 novembre 1996, et est reconnue officiellement par l’Archevêché de Malines-Bruxelles. Ses statuts ont été approuvés par un arrêté royal du 6 janvier 1997 et elle jouit de la personnalité juridique reconnue aux fondations d’utilité publique. CathoBel Pour toute information complémentaire: Fondation Saint Paul - Christophe Herinckx -Tél. : 010/86.66.50 - Email : info@fsp.be - Web : www.fsp.be. Blog: http://ohmygod.skyrock.com. Profil facebook : groupe “Jesus on Facebook !”
Sylviane BIGARÉ
Membre de l’Union des Éditeurs de la Presse Périodique - Éditeur responsable : Charles DELHEZ, 67/2 Chaussée de Bruxelles - 1300 Wavre. Tél. Dimanche 010/235 900