Dimanche Express du 9 janvier 2011

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EXPRESS

© Belga

NU MÉ RO 1 Hebdomadaire du 9 janvier 2011 Chaussée de Bruxelles, 67/2 - 1300 Wavre Tél.010/235.900 - Fax 010/235.908 www.dimanche.be

UN BAPTÊME DE RENAISSANCE

ÉGYPTE

Le choix du style de Jésus

La colère des coptes

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attentat qui a fait 21 morts et 79 blessés dans la nuit du Nouvel an devant une église à Alexandrie ne cesse d’indigner et d’exaspérer les chrétiens coptes. Pour eux, les autorités égyptiennes ont échoué à prendre les mesures de sécurité adéquates pour protéger leur communauté. Du président Hosni Moubarak au grand imam d’Al-Azhar, les responsables politiques et religieux d’Égypte ont tous imputé à des éléments étrangers l’attaque qui a fait 21 morts dans la nuit du Nouvel an devant une église d’Alexandrie. Certains ont même affirmé que les coptes n’étaient pas la cible principale et que cet attentat avait pour but de déstabiliser le pays. Une position qui exaspère de nombreux chrétiens pour qui elle ne tient pas compte de la réalité. Ainsi, les quelque 5.000 personnes qui ont assisté aux obsèques des victimes le 1 janvier au soir ont-elles refusé les condoléances du président Moubarak. Pour elles, les autorités n’ont pas pris les mesures de sécurité qui s’imposaient pour protéger la communauté chrétienne, alors que celle-ci était la cible de menaces explicites. er

Regain de tensions C’est toutefois au Caire, la capitale, que les manifestations ont été les plus violentes. Plusieurs milliers de coptes sont descendus dans les rues et se sont affrontés avec la police. Notamment sur le site très symbolique de la cathédrale Saint-Marc, siège des autorités coptes. Des responsables politiques et religieux venus y présenter leurs condoléances ont tous été harcelés. Des pierres ont été jetées contre un secrétaire d’État et on a même craint le pire pour le grand imam d’Al-Azar. Ce dernier est d’ailleurs au cœur d’une polémique avec le Vatican, après avoir qualifié d’”ingérence inacceptable“ l’appel de Benoît XVI aux dirigeants du monde à protéger les chrétiens. Les responsables du pays appellent donc les coptes et les musulmans à garder leur sangfroid et à éviter que cette tragédie ne mette le feu aux poudres en dressant les communautés les unes contre les autres. Pascal ANDRÉ

OPINIONS

p. 2 • Église et société : maintenir à tout prix le dialogue

DERNIÈRES MINUTES

p. 6

• Pédophilie : nouveau scandale • Commission “Abus” : après le mea culpa de l’Église, la solidarité ?

LITURGIE

p. 8

Baptême du Seigneur Aujourd’hui, le ciel s’est ouvert, l’Esprit descend sur Jésus, et la voix du Père domine les eaux: “Voici mon Fils, mon bien-aimé!” Matthieu 3, 13-17

CULTURE

• 6 milliards d’Autres : l’expo “méga” humaniste de Yann Arthus-Bertrand

“Allez donc, de toutes les nations faites des disciples en les baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit” (finale de l’évangile selon Matthieu).

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ACREMENTS

S’il y a bien un sacrement qui remonte à Jésus, c’est le baptême. Très tôt des communautés sont nées, rassemblant ceux qui voulaient vivre selon le style de Jésus et de son Évangile. Le rite du baptême faisait office de porte d’entrée, au terme d’une longue initiation. Baptiser signifie plonger. C’est dans la mort du Christ que vous avez été plongés, écrit Paul aux chrétiens de Rome. Mais c’est pour ressusciter avec lui à une vie nouvelle. L’eau, en effet, symbolise la renaissance, la cuve baptismale représentant le sein maternel de l’Église. L’apôtre utilise encore d’autres images, ainsi celle du vêtement ; être baptisé, c’est revêtir le Christ. D’où la robe baptismale. Quant à l’huile sainte, elle associe au Christ dont le nom signifie “qui a reçu l’onction”. Beaucoup de scènes de l’évangile de Jean évoquent le baptême, ainsi la rencontre avec la Samaritaine à qui Jésus promet de son eau vive, symbole de l’Esprit. Ou la Les baptêmes de jeunes et d’adultes sont en croissance guérison de l’aveugle-né. Le baptême a souvent été appelé le sacrement de évoquant cette Terre promise où coulent démarche sera toujours le fruit d’une exl’illumination : enfin voir la lumière ! D’où le lait et le miel, et la coupe eucharistique périence personnelle et intime. Ainsi Laule cierge offert aux nouveaux baptisés, les du sang du Christ. rie, baptisée à 17 ans, qui raconte : “En fin “néophytes”. de soirée, je n’avais pas trop le moral et Le baptême est également un passage, sans vraiment réfléchir, je me suis retrouLe baptême d’adulte une Pâque. Dans une paroisse brabanvée à entrer dans une église. Seule. J’ai Dans une société qui n’est plus chrétiençonne, parents, parrain et marraine, pieds immédiatement senti une présence qui ne, le baptême cesse d’être un rite social nus, passent avec le prêtre un petit plan m’enveloppait. Je ne saurais l’expliquer. hérité de la tradition familiale Il retrouve d’eau symbolisant le JourCe n’était pas une révélation, non, juste son sens religieux premier, dain, ce fleuve qu’il fallait l’impression de ne pas être seule, d’être “Le chrétien est un autre celui du choix de la voie franchir pour entrer dans la aimée. Je me suis dit que c’était Dieu.” Christ” (Tertullien) “‘christique”. “Peut-être enTerre promise. Aux origines trons-nous dans le christiachrétiennes, le baptisé recenisme du baptême des adultes”, a pu vait à boire trois coupes : de l’eau pure, Charles DELHEZ écrire l’historien Jean Delumeau. Cette Voir le reportage en page 3 symbole de l’Esprit, du lait mêlé d’eau,

L A CROISSA NCE QUESTIONNÉE Face au pessimisme ambiant… Page 3

CES CHRÉTI ENS QUI ONT FA IT L’EUROPE Angela Merkel Page 5

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Rédaction de ce numéro clôturée le 3 janvier 2011 Bureau de dépôt : Charleroi X Agréation N°: P305034 Banque: 833-5318719-79 IBAN BE58 8335 3187 1979 - BIC GKCCBEBB

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PRIÈRE DES TROIS MAGES

ous sommes trois sages égarés venus de loin, de très loin. Nous avons voyagés depuis l’Orient, conduits par notre étoile. Là où l’étoile s’arrêtera, là est notre roi; nous entrerons, et là nous établirons notre demeure. Nous ressemblerons à trois âmes errantes, exposées à toutes les intempéries. Mais quand enfin nous pourrons nous agenouiller devant l’EnfantRoi, alors nous échangerons les belles apparences contre des réalités; alors nous serons heureux, alors nous connaîtrons la paix. Petit Enfant couché à nous attendre, nous voici. Ah, deviens la lumière de nos nuits

et rends-nous libres; au-delà des étoiles, des rêves et illusions, sois notre bien supérieur. Le vrai sens de notre vie, c’est notre Dieu sur terre. Michel VAN DER PLAS extrait “Prières pour les saisons” Card. Danneels

Chaque jour j’attends tout. CHRISTIAN BOBIN “Le Christ aux coquelicots”


OPINIONS

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EXTRAIT

Édito

L’année écoulée, 2010 donc, fut pour l’Église catholique de notre pays celle de grandes souffrances. Inutile de rappeler les dates, les faits, les paroles… Elle se retrouve aujourd’hui profondément sinistrée. Le mot n’est pas trop fort. Perte de confiance en elle-même, de crédibilité aux yeux de la société, d’espérance en l’avenir. Tout cela sur fond d’une sévère déchristianisation de la culture occidentale. L’Église de Belgique est une enfant malade. Dès lors, en ce début 2011, c’est à elle que s’adresse mes vœux de bonne santé, celle de l’âme et du corps. • Qu’elle ait le courage de faire toute la vérité, sans entrer dans le jeu des comparaisons avec les autres sphères de la société qui sont, comme elle, touchées par la même abomination. Que dans l’horreur de cette situation, elle soit exemplaire de franchise, de générosité, d’humilité. • Qu’elle se réconcilie avec son passé, parfois peu brillant, et qu’elle n’en oublie pas pour autant toutes les pages de lumière que, peuple de pécheurs, elle a pu écrire avec la grâce de

RÉFLEXION

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Un mélange des genres

MES VŒUX À L’ÉGLISE DE BELGIQUE

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Dieu. Qu’elle ne perde pas la foi en la beauté de son message, l’Évangile de Jésus, dont le monde a tant besoin. • Que, tournant le dos à ses rêves de grandeur auxquels elle a trop souvent cédé – comme chacun de nous, sans doute – elle se souvienne des paraboles de Jésus qui évoquaient une petite graine, un peu de levain et la semence qui tombe quand même dans la bonne terre. Qu’elle n’oublie jamais le geste du lavement des pieds. • Qu’elle relève la tête et que, tout en prenant conscience des formes qui sont dépassées, elle découvre les lieux où, dans la petitesse et l’humilité de notre existence, elle est plus vivante que jamais. Qu’elle accepte d’en revenir à l’origine où, dans l’immense Empire romain, il n’y avait que quelques communautés qui ont su garder précieusement le trésor qui ne révélerait sa force que des siècles plus tard… • Que le pardon à ceux qui la font tant souffrir, à l’intérieur comme à l’extérieur, ait toujours le dernier mot et que, surtout, elle retrouve son unité.

xtrait d’une carte blanche de Frédéric Amez, collaborateur didactique aux Facultés universitaires Notre-Dame de la Paix, parue dans “Le Soir” du 27 décembre 2010 sous le titre “La politique, l’Église et la Constitution“.

Charles DELHEZ

ÉGLISE ET SOCIÉTÉ

elon Benoît XVI, la religion sortirait de son rôle si elle prétendait dicter des solutions pratiques au pouvoir séculier. Mais quelle est dès lors sa mission exacte? Le point de vue du père Henri Madelin, du Service Jésuite Européen.

Maintenir à tout prix le dialogue

La visite du Président de la République française au pape, représentant de plus d’un milliard de fidèles catholiques répartis à travers le monde, les discours prononcés par Benoît XVI au cours de ses récents déplacements en Grande-Bretagne et en Espagne posent à nouveau la question du rôle des religions dans une démocratie plurielle. Dans les nations européennes, le pluralisme culturel et religieux fait partie des données de base. La présence récente de l’Islam déplace les enjeux et suscite partout des peurs nouvelles, bien que son implantation demeure minoritaire. L’héritage du judaïsme et des traditions chrétiennes reste donc primordial et essentiel pour nos cultures, même s’il semble s’éroder aujourd’hui. Une meilleure densité du tissu chrétien permettrait sans doute que soit mieux acceptée la légitimité des “diversités humaines“ dans les nations occidentales. À cause de la fragilisation de cet ancrage, l’immigration suscite la polémique et la question des Roms inquiète par sa complexité. Benoît XVI salue le premier ministre britannique David Cameron Ces derniers mois, le sort de ceux-ci devient emblématique de nos devoirs et de nos droits envers familière, celle de la dialectique entre raison et poussée de droites extrêmes dans les pays une minorité remuante et dont le profil culturel foi, le pape, dans cette même enceinte, pose la d’Europe, la pression exercée sur les pouvoirs en ne correspond pas à nos canons habituels. question du “fondement éthique des choix poliplace conduit les gouvernants à insister davantaPourtant, en raison de graves déficits de natalité ge sur les “devoirs“ des entrants que sur leurs tiques“. Il note que l’on s’accorde à reconnaître parmi les Européens de souche, nous avons be“droits“; et “la violence“ est dénoncée plus voque “le manque d’un solide fondement éthique soin d’une immigration pour notre propre surlontiers dans leurs pratiques que dans les nôtres. de l’activité économique“ a contribué aux graves vie, mais cet afflux de nouveaux visages suscite En somme, les minoridifficultés qu’éprouvent de la méfiance et engendre des prises de posités et leurs pratiques des millions de perLes minorités et leurs pratiques tion qui sapent les valeurs dont nous héritons. culturelles, les religions sonnes à travers le culturelles, les religions Cela rend d’autant plus remarquable le comporet leurs convictions monde. (…) et leurs convictions lancent tement de ces chrétiens de la base, minoritaires lancent un véritable Ce n’est certes pas à la un véritable défi à la démocratie mais actifs, qui sont habités par le souci d’une défi à la démocratie. religion de dire ce qu’il hospitalité qui porte la marque de l’Évangile. C’est sur cette question que Benoît XVI a mis convient de faire concrètement. Sa mission est Selon Benoît XVI, la religion sortirait de son rôle si vigoureusement l’accent lors de sa rencontre plutôt “d’aider à purifier la raison“ dans ces elle prétendait dicter des solutions pratiques au avec le Parlement et la British society à Westdeux domaines. La raison éclairée par la foi pouvoir séculier. Mais il insiste sur le fait qu’une minster, le 17 septembre dernier. Dans ce lieu doit empêcher que la religion ne tombe dans vision puisée aux sources bibliques ne saurait symbolique de l’invention des libertés démoles deux “déformations “ que sont le sectarisêtre passée par pertes cratiques et de la séme et le fondamentalisme. Mais, symétriqueLe monde de la rationalité séculière et profits dans ces situaparation des pouvoirs, ment, sans le correctif apporté par la religion, la et le monde de la croyance religieuse tions. “Il faut repartir de le pape a fait un paralraison séculière peut aussi basculer dans des doivent reconnaître qu’ils ont besoin la sig nifica tion de la lèle audacieux entre la “distorsions “ regrettables. L’Histoire en est le l’un de l’autre personne“, déclare-t-il longue histoire de cettémoin tout au long du XXe siècle. Dès lors, avec force. “Un immigré te construction jurichercher la marginalisation de la religion ne est un être humain différent, de par sa provedique en vue d’un sain pluralisme démocrapeut qu’affaiblir la vitalité du dialogue nationance, sa culture, ses traditions, mais une pertique et l’approche de l’enseignement social nal. Le monde de la raison et celui de la foi, le sonne à respecter avec des droits et des devoirs, de l’Église qui, selon moi, est tout de même monde de la rationalité séculière et le monde en particulier dans le domaine du travail où la plus récente et d’un genre tout différent. Il dede la croyance religieuse doivent reconnaître tentation de l’exploitation est plus facile, mais meure que dans les deux mouvements, il s’agit “qu’ils ont besoin l’un de l’autre pour le bien de aussi dans le domaine des conditions de vie plus de reconnaître la dignité de la personne hunotre civilisation“. C’est sur de telles bases que concrètes. La violence ne doit jamais être pour maine et de favoriser la promotion du bien peuvent s’épauler la “laïcité positive“ revendipersonne le chemin pour résoudre les difficulcommun. quée par Nicolas Sarkozy et cette “saine laïcité tés “ (Angélus du 1 er janvier 2010). Avec la Développant une problématique qui lui est “ évoquée par Benoît XVI.

© Osservatore Romano

DIMANCHE

DIMAN DIMANCHE

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La presse fait de larges échos de l’audition de l’archevêque de Malines-Bruxelles par la commission spéciale de la Chambre des représentants relative au traitement d’abus sexuels et de faits de pédophilie dans une relation d’autorité, en particulier au sein de l’Église. Que l’on soit d’accord ou pas avec le point de vue personnel de l’archevêque, force est de constater que l’on assiste dans les milieux politique et journalistique à un sérieux mélange des genres. Ni la Chambre des représentants, ni sa commission spéciale ne sont compétentes pour connaître des affaires internes de l’Église catholique. L’article 21 de la Constitution est fort clair à ce propos (…). L’objet de l’examen de la commission spéciale est donc fort logiquement le fonctionnement des institutions de l’État. S’il y a lieu, elle est aussi chargée de proposer des modifications législatives afin de mieux agir à l’avenir aux cas d’abus sexuels survenus dans le cadre d’une relation d’autorité (et la relation pastorale en fait assurément partie). Les personnes entendues par la commission le sont librement et à titre de témoin, certainement pas à titre de prévenus. Il serait fort malvenu que ces auditions prennent la tournure d’un procès, et certainement alors que la commission ne semble pas pressée d’user de la faculté dont elle dispose de se réunir à huis clos. Il serait fort malvenu également que le monde politique prétende ainsi faire la leçon à (l’)Église de Belgique (…). Il serait tout aussi malvenu que l’attention des médias soit uniquement attirée sur le cas – scandaleux, il est vrai – des abus sexuels dans le cadre pastoral, et non sur la quantité de cas survenus dans d’autres contextes et qui, pour des raisons diverses, ont également échappé au glaive de la justice. Que les principes de base du droit canonique et de l’organisation de l’Église soient ignorés du monde politique et de la presse (…) est regrettable, mais compréhensible. On éprouve beaucoup moins de compréhension lorsqu’il en est de même pour les principes constitutionnels régissant les rapports de l’État et des communautés confessionnelles. Au législateur belge de faire en sorte que, dans tous les milieux, les auteurs de crimes et délits soient dûment poursuivis et châtiés. Aux évêques, supérieurs majeurs, et autres prêtres et laïcs exerçant des responsabilités dans l’Église, d’éviter que de tels faits surviennent dans les institutions dont ils ont la charge et de ne pas faire obstacle au fonctionnement de la justice. À eux aussi d’examiner de quelle manière il convient d’agir à l’égard de cas dont la justice civile ne peut être saisie (…), et cela en fonction de leur éthique et de leur conscience propres. (…)


EXPRESS EXPRESS

TEMPS PRÉSENT

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PRÉPARATION AU BAPTÊME “On allume une bougie, on prépare un chemin…”

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Blocry, petite paroisse du Brabant wallon, entre 30 et 40 baptêmes sont célébrés chaque année. Quand cela concerne des enfants de moins de deux ans, c’est une équipe de laïcs qui prépare cette célébration avec les parents des baptisés. Rencontre avec ses membres. Ils sont quatre jeunes, voire très jeunes, couples à former l’équipe de préparation au baptême de Blocry. Chacun d’eux intervient à la suite d’une première grande réunion collective d’information avec le prêtre, pour préparer dans un deuxième temps, de manière plus intime, ce sacrement qu’ont demandé les parents pour leur enfant. La paroisse encourageant une préparation communautaire, deux couples cheminent ensemble, “encadrés“ donc par l’un des couples de l’équipe de préparation. Avantage de la formule: un gain de temps, mais surtout une plus grande richesse de réflexion née de la confrontation et du partage d’expérience. Côté expérience justement, celle de nos “préparateurs” est plutôt récente et leurs parcours dans la foi assez différents. Avant de se retrouver dans cette équipe qui a marqué son retour vers l’Église, Véronique dit “avoir fait la tête à Dieu“. Pour Coralie et Nicolas, c’était une manière de donner à leur tour, de s’engager davantage envers une paroisse dont ils apprécient l’accueil chaleureux. Pour Thierry, cet engagement avait quelque chose de “naturel”. Et s’il confie que son métier de neurologue est en train de faire vaciller “sa foi du charbonnier”, il a accepté avec son épouse de rejoindre l’équipe: “Cela avait du sens, car j’ai toujours le sentiment d’appartenir à une communauté.“ Tous prennent surtout leur rôle très à cœur. “On allume une bougie, on ouvre un chemin”, “On entrouvre une porte que chacun est libre d’ouvrir plus franchement“, expliquent-ils tour à tour.

Thierry, Véronique, Olivier, Coralie et Nicolas: une partie de la très enthousiaste équipe de Blocry

Donner et recevoir Quatre couples, c’est forcément quatre manières de préparer. Il n’y a pas de syllabus! Chacun mène sa barque comme il l’entend. “On parle avec son cœur, sa manière de percevoir les choses, sans dire: c’est LA réponse“, fait remarquer Coralie. Et l’idée d’être confrontés à leurs limites sur une question théologique n’est pas un problème, car leur rôle

est d’abord d’accompagner une démarche vers le baptême, de cheminer avec ceux qui font cette demande. Ce n’est pas du catéchisme. La plupart des réunions se font chez les parents. “On se sent un peu apôtre“, sourit Thierry, “On rejoint les gens là où ils sont, ils se sentent rassurés.“ Cette confiance à instaurer chez les parents qui demandent le baptême pour leur enfant est une autre dimension très importante de la préparation. D‘autant plus quand l’enfant est baptisé par immersion. La paroisse de Blocry recommande en effet cette pratique autour de laquelle est bâtie toute une mise en scène. Les parents franchissent notamment, pieds nus, un passage d’eau (évoquant le Jourdain). Les symboles sont appuyés, car la famille doit vraiment se sentir impliquée dans son choix, mais aussi accueillie dans une communauté. En retour de cet engagement, tous les membres de cette équipe estiment recevoir beaucoup. Au-delà de la joie toute simple que procure le fait d’avoir œuvré à une belle cérémonie pour laquelle les parents vous sont reconnaissants, il y a aussi une dimension spirituelle et humaine. “Cela nourrit ma foi et je me sens plus sereine par rapport à mon passé“ confie Véronique. “C’est un enrichissement personnel considérable“ note Thierry qui se montre en particulier sensible à la beauté et à la sérénité des célébrations. Quant à Nicolas, il se dit simplement heureux de faire partie de la famille chrétienne et d’en être un acteur. Leur engagement enthousiaste semble en tous cas donner des résultats encourageants. La messe annuelle des nouveaux baptisés parvient à rassembler la moitié de ceux qui ont reçu le sacrement. Pas si mal!

Pierre GRANIER

LA CROISSANCE QUESTIONNÉE Face au pessimisme ambiant…

A

ltercité organisait, en novembre dernier, sa deuxième journée de réflexion. Un titre alléchant: Le goût de la vie. Le sous-titre explicitait: une vie plus simple, un projet personnel et collectif pour sortir de la crise. Suivi d’un point d’interrogation. Faut-il vraiment rattraper les ÉtatsUnis quant au PIB, ce système de calcul bien imparfait, qui estime tout en volume et oublie tout ce qui est échangé gratuitement, mais aussi les inégalités générées ou les externalités négatives comme la pollution? En tous les cas, si l’évolution se pour-

suit au rythme actuel, en 2050, nous serons 9 milliards d’habitants et nous consommerons cinq fois plus d’énergie. C’est impossible. Il faut donc diminuer notre consommation. Soit on accepte de consommer comme les pays en développement actuellement et, en Belgique, il faudra diviser par cinq notre consommation d’énergie. Soit nous nous alignons sur l’Asie. La diminution sera alors de 10%, au niveau de la planète, mais de 80% en Belgique. Le temps des pionniers Altercité, groupe informel de chrétiens engagés dans la vie sociale et politique belge, a voulu réfléchir à la

manière de vivre dans ce contexte nouveau. La croissance est en effet aujourd’hui mise en question. Jusqu’il y a peu, observe Michel Hansenne, à gauche ou à droite, on prônait la croissance. Puis celle-ci s’est colorée d’une teinte verte. On parlait d’une autre croissance, mais d’une croissance encore. Voilà maintenant que le thème de la décroissance ou de la prospérité sans croissance apparaît. Le système capitaliste va à sa ruine, estime Christian Arnsperger. Il faut mettre en place une transition collective vers des formes de vie frugale. Il ne s’agit pas de ne plus consommer, mais de changer nos préférences. “En soi, la croissance est quelque chose de formidable. Il suffit de regarder un enfant. Mais nous investissons dans une croissance biaisée.” Déjà, les initiatives citoyennes foisonnent dans le sens d’une vie plus simple. Et l’économiste de l’UCL de faire l’éloge des “pionniers”. Ces convertis osent inventer de nouvelles formes de vie. “Vivre simplement permet de gagner en autonomie et de redevenir pilote de notre existence”, a témoigné Émeline De Bouver, auteur du livre “Moins de bien, plus de lien”. Soucieux non seulement d’écologie, mais aussi de justice sociale – les deux allant de pair – Christian Arnsperger ouvre différentes pistes pour dépasser ce stade des pionniers. Il faudra relocaliser l’économie, pour diminuer la dépense des énergies fossiles, et donc revaloriser l’économie domestique et revisiter la solidarité. Il faudra aussi sensibiliser à la frugalité, qui n’est pas renoncement perpétuel ou sacrifice. Il faudra également former et informer les citoyens. Pourquoi ne pas créer des “guichets de la vie simple”? Mais tout cela ne pourra se faire qu’ensemble. Il faut donc un militantisme politique.

L’orateur a plaidé pour la mise en place d’un socle de revenus inconditionnels, un revenu de transition pour ceux qui feraient le choix dès aujourd’hui du style de demain. Aujourd’hui, en effet, vivre selon les économies alternatives est encore coûteux pour ceux qui se risquent à quitter l’économie dominante. Mais en attendant que ce soit possible pour tous, il faut encore travailler à la bonne santé de l’économie non soutenable. L’effondrement trop rapide de l’ancien système ne permettrait pas une transition en douceur et engendrerait le chaos. La simplicité n’est que le dernier maillon de la chaîne. Il faudra encore, par exemple, se désarrimer du carcan financier et monétaire. Travailler et épargner Pendant 1800 ans, a rappelé Henri Bogaert, directeur du bureau fédéral du plan, il n’y a eu ni prospérité ni croissance. Puis, est intervenue la révolution industrielle qui a vu

l’explosion de la croissance et donc aussi de la croissance démographique. Au 21e siècle, cette dernière va freiner la croissance économique. Ajoutez la raréfaction des énergies, le réchauffement climatique, le vieillissement de la population… En 2050, 7 personnes devront être soutenues par le travail potentiel de 10 personnes. Si l’on veut garder le même niveau de vie, en 2050, il faudra travailler plus et épargner plus. La crise actuelle est un ajustement salutaire, estime Henry Bogaert, et cet ajustement est loin d’être fini. Ce sont des générations qui vont payer, poursuit-il en insistant sur la “soutenabilité” des systèmes sociaux publics. “Je suis pessimiste.” Après le temps des pionniers, celui d’une nouvel art de vivre pour tous? Le goût de la vie de demain a un prix à payer dès aujourd’hui. Charles DELHEZ

http://www.altercite.be/


BELGIQUE

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ORDRE DE MALTE Inauguration officielle du “Q.G.”

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association belge des membres de l’Ordre de Malte a récemment inauguré son “Q.G.” où sont désormais regroupés bureaux, dépôt, salle de conférence… C’est aussi à cet te adresse que l’on trouve le siège de sa représentation officielle auprès de la Commission européenne.

Depuis neuf siècles, l’Ordre de Malte se veut au service des plus démunis, qu’ils soient pauvres ou handicapés. À défaut de territoire (alors qu‘une centaine de pays lui reconnaît une souveraineté), cette confrérie si particulière a “un sol dans lequel elle est enracinée: la misère du monde”, selon les termes de son fondateur, le bienheureux frère Gérard. C’est toujours cette attitude d’extrême attention à la détresse des plus humbles et cette action pour soulager celle-ci qui animent aujourd’hui les 250 membres et environ 800 bénévoles de l’association belge des membres de l’Ordre de Malte.

Afin de faciliter leur travail et leur organisation, cette association a, depuis quelques mois, enfin réuni toutes ses infrastructures en une seule et même adresse, le n°43 de l’avenue Huart-Hamoir à Schaerbeek, officiellement inaugurée le 12 décembre dernier. “Notre association est particulièrement active depuis le début des années 80. Et la progression est telle qu’il fallait absolument centraliser bureaux et dépôt en un même lieu“, explique son président, le Prince Baudouin de Mérode (notre photo). C’est donc chose faite désormais. Aux installations administratives déjà établies à cette adresse depuis 3-4 ans est venu s’ajouter dans le courant de l’année 2010 le dépôt qui était autrefois situé à Vilvoorde. Avec une capacité proche des 600 m², les bénévoles peuvent y stocker les fruits des collectes (vêtements, jouets, matériel scolaire, produits d’hygiène…) mais aussi tout le matériel nécessaire aux deux maisons d’accueil de La Fontaine, aux différents pèlerinages (Lourdes, Banneux, Scherpenheuvel), aux camps d’été des jeunes Lionceaux, Zèbres et

Poulains, aux week-ends et aux dimanches partagés avec de jeunes handicapés… mais aussi à la troupe de théâtre “Les Kouglofs” et de manière générale à toutes les missions que s’est données cet Ordre comme, par exemple, la préparation au Brevet européen de premier secours (BEPS). Outre les bureaux et le dépôt, le siège dispose également d’une

des institutions européennes, c’est aussi à cette adresse que se trouve le bureau de l’Ambassadeur Philippe de Schoutheete de Tervarent, représentant officiel de l’Ordre de Malte auprès de la Commission européenne.

Pierre GRANIER

À Lumen Vitae

JÉSUS AU PLURIEL

L’art et les sacrements

Qui est Jésus pour vous ?

À

l’initiative de la Fondation St Paul s’est tenue à Bruxelles une conférence-débat, “Jésus au pluriel”, animée par Edmond Blattchen, journaliste de la RTBF. La parole était donnée à quatre spécialistes des grandes religions, la chrétienne, la musulmane, la bouddhiste et la juive. Riche rencontre.

Le 11 janvier débute une série de cinq mardis interactifs animés par Chantal van der Plancke sur le thème “Art et foi. Les sacrements”. Présentation : “Toute vie s’exprime par des gestes d’accueil, d’amitié, de réconciliation, de tendresse… L’Église aussi a ses gestes : ceux du Christ. Ils sont signes et porteurs de Vie dans notre existence. Comment ? Ils inspirent l’art : baptistères, ambons, autels, retables… nous parlent à travers leur beauté et leur langage imagé ; ils nous montrent aussi l’évolution de la compréhension de la foi ”. De 9h15 à 12h30 les mardis 11,18 et 25 janvier et les 1er et 8 février. Atelier Théâtre

Après quelques citations sur Jésus adressées par Edmond Blattchen aux quatre conférenciers, incapable chacun d’en retrouver l’auteur, la parole fut d’abord donnée à Mgr Léonard. “Qui est Jésus pour vous?” Albert Guigui, Mrg Léonard, Fabrice Midal, Avec la brillance qu’on lui connaît, l’archevêque de Slimane Zeghidour, Edmond Blattchen Malines-Bruxelles a présenté Jésus comme l’unique homme de l’histoire à avoir revendiqué un rang divin. Il a cependant connu l’humiliation et la mort, mais les croyants le proclament ressuscité. Prenant alors centralité radicale, décisive et provocante de l’amour le point de vue de ses interlocuteurs, Mgr Léonard a dans l’Évangile, rappelant que cet amour est un démontré comment, pour eux, ces trois assertions pouillement. “C’est parce qu’il y a de la souffrance étaient “imbuvables”, car elles mettaient en cause que l’amour est nécessaire.” Le philosophe n’a pas l’unicité de Dieu, soulignaient l’importance du “je” et évité la question de Dieu: “Aimer Dieu, c’est se rendre anticipaient la résurrection prévue pour la fin des compte que la vague c’est de l’eau, c’est revenir en temps. soi pour toucher l’universalité.” Ce Jésus a cependant une place importante dans le Recevant la parole en dernier lieu, Albert Guigui a Coran et la tradition musulmane, a ensuite montré d’emblée reconnu que les Juifs peuvent sans problèSlimane Zeghidour. Ce spécialiste de l’islam, rédacme marcher avec Jésus durant 33 ans, mais que ce teur en chef à TV5-Monde, a parlé d’une véritable sont les 48 dernières heures de sa vie qui les séparent christolog ie musulmane, des chrétiens. Le Grand Rabl’islam voyant en Jésus un bin de la Communauté israé“ami de l’intérieur” et parlant lite de Bruxelles a insisté sur “La vraie paix est dans la de lui comme du précurseur la nécessité, pour les chrécomplémentarité” de Mahomet. Il est le seul, tiens, de connaître l’hébreu avec Adam, à être né du (Albert Guigui) et la Torah pour mieux souffle de Dieu. C’est pourconnaître Jésus, qui était juif. quoi, selon le Coran, il ne “ Jésus est l’un des nôtres ”, pouvait pas mourir sur la croix. Il est toujours vivant et mais la grosse différence vient de saint Paul qui a fait doit encore revenir. Et de citer saint Jean Damascène passer la foi avant la loi, alors que c’est l’inverse pour (v. 650 – v. 749): “L’islam, ce n’est pas une nouvelle les Juifs. Il s’agit en effet, pour eux, d’agir avant de religion, mais une secte chrétienne”, comme il y en comprendre. Le judaïsme est d’abord une “orthoavait beaucoup à l’époque. Là où le spécialiste de praxie”, un agir juste. Et de terminer en souhaitant le l’islam a surpris, c’est quand il a expliqué qu’il y avait jour où les chrétiens, au nom de leur foi, pourront un courant musulman actuel qui n’hésite pas à parler dire oui au peuple juif. D’ici là, en attendant la venue d’un Dieu qui souffre. du Messie ou le retour du Christ, il s’agit de préparer le terrain en vue de l’avènement d’un règne de la L’amour est nécessaire paix. S’en est suivi un débat animé par Edmond Blattchen “Aujourd’hui, Bouddha et Jésus sont des frères”, a déqui a manifesté comment entre gens civilisés, il y a claré Fabrice Midal. Ce philosophe converti au boudmoyen de se parler. dhisme tibétain a évoqué la nudité de Jésus, de la crèche à la croix, faisant un parallèle avec celle du Bouddha, sans pour autant considérer Jésus comme un éveillé aux yeux du bouddhisme. Il a souligné la

grande salle polyvalente (où sont justement dispensés les cours de secourisme), qui sert à accueillir conférence, assemblées, répétitions de chorale… en attendant d’autres usages potentiels qui ne manqueront pas de venir. Particularité liée à la fois au statut diplomatique de l’Ordre de Malte (qui a aussi le statut d’observateur auprès de l’ONU) et à la proximité

Charles DELHEZ

Les mercredi 12, 19, 26 janvier et 2 et 9 février de 19h30 à 21h, atelierthéâtre animé par Luc Aerens. “Tant en pastorale catéchétique et scolaire que dans l’exercice du cours de religion, le théâtre peut être d’un soutien inestimable. L’être humain peut approfondir les questions de foi et de spiritualité en s’exprimant par le corps et en mettant en scène ses démarches profondes. “ Infos : Lumen Vitae, 186 rue Washington, 1050 Ixelles, 02/ 349 03 77 (ou 74) ou www.lumenvitae.be. Tram 94, bus 38 (arrêt Ch. de Vleurgat).

L’abbé Michel Papeleux est mort “La Lucarne“ est orpheline : sa cheville ouvrière, l’abbé Michel Papeleux, vient de mourir. Il avait 90 ans. “La Lucarne”, c’est cette feuille jaune recto-verso qui paraissait chaque mois depuis plus de quarante ans. Son contenu était souvent décapant car l’abbé Papeleux y analysait sans complaisance les problèmes de société. Pendant longtemps, le défunt avait assuré seul la publication du mensuel, puis il s’était entouré d’une équipe de rédaction de 8 personnes dont RoseMarie Van Goor était devenue responsable. Elle connaissait Michel Papeleux depuis des décennies. “Ses premiers combats ont été pour la paix : il avait participé à la création de ‘Paix et Développement’ et de ‘Pax Christi’. Il a été pendant longtemps aumônier des mouvements sociaux du Tournaisis, notamment de la Jeunesse Ouvrière Chrétienne Féminine.” C’est au sein de Pax Christi du Tournaisis qu’est née l’idée de La Lucarne . Le premier numéro est paru en janvier 1967. Au bout de quelques années, l’abbé en avait repris la responsabilité, en privilégiant les analyses de société. “Son objectif était de mettre en relief les problèmes du temps, tout en soulignant les signes d’espoir. Il réfléchissait toujours à ce qui pouvait changer les choses ”, dit encore Rose-Marie Van Goor. Michel Papeleux avait également fondé les “Équipes Sociales”, actives notamment dans le Tournaisis et la région de Charleroi : “Leur but est de regarder autour de soi pour voir ce que l’on peut faire pour rendre le monde plus juste ”. Durant ses dernières années, Michel Papeleux avait beaucoup combattu contre la pauvreté. “Sa santé s’était dégradée mais il gardait les idées claires. Il demeurait lucide et actif. Voici peu, il avait encore consacré un numéro de La Lucarne à ce thème de la pauvreté qui lui tenait à cœur. Refusant d’être opéré, il était entré en soins palliatifs mais recevait encore des gens pour discuter aveux eux. Jusqu’au bout, il aura été conscient, désireux de se tenir informé des nouvelles du monde ”, ajoute Rose-Marie Van Goor. Né à Strépy-Bracquegnies (La Louvière) le 21 mai 1920, Michel Papeleux avait été ordonné prêtre le 21 mai 1944. Ses funérailles ont été célébrées en l’église St-Brice à Tournai. H.W.


EXPRESS EXPRESS

MONDE

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CES CHRÉTIENS QUI ONT FAIT L’EUROPE (11/12) Angela Merkel, la nouvelle “dame de fer“ de, le 18 janvier suivant, au poste de ministre fédéral des Femmes et de la Jeunesse. Elle exerce cette fonction jusqu’en 1994, lorsqu’elle troque ce ministère contre le portefeuille plus important de l’Environnement, la Protection de la nature et la Sécurité nucléaire. Après la défaite électorale de la CDU en octobre 1998, il lui faudra peu de temps pour rebondir. En effet, moins d’un mois plus tard, elle est élue secrétaire générale de la formation chrétienne, et à ce titre, prend ses distances vis-à-vis de son mentor Helmut Kohl, lequel est compromis dans un scandale de financement illicite du parti. Cette attitude habile se révèle politiquement fructueuse, Angela Merkel accédant à la présidence de la CDU en avril 2000. Même si elle doit laisser en 2002 la place de candidat à la chancellerie à Edmund Stoiber, elle est désignée, au soir de la défaite de celui-ci, présidente du groupe parlementaire chrétien-démocrate au Bundestag. La voilà chef de l’opposition…

Pendant un an, au rythme d’un portrait par mois, le journal Dimanche vous propose de découvrir douze chrétiens qui ont fait – ou font encore aujourd’hui – l’Europe.

C

ertes, elle ne sera probablement jamais béatifiée à l’instar d’un Robert Schuman par exemple… Et pourtant, l’actuelle chancelière allemande ne laisse personne indifférent: chef depuis 2005 du plus grand pays d’Europe sur le plan démographique, première femme à occuper ce poste, elle est considérée par le magazine “Forbes“ comme “la femme la plus puissante du monde“. De plus, ce qui ne gâche rien, elle est une chrétienne convaincue! Zoom sur une personnalité hors du commun… Née en 1954 à Hambourg, Angela Kasner est la fille d’un pasteur de l’Église évangélique. Quelques mois après sa naissance, son père ayant été muté près de Perleberg, toute la famille déménage en RDA, et c’est donc l’Allemagne communiste qui sera le cadre de l’enfance et de la jeunesse d’Angela. Surdouée intellectuelle, la jeune femme étudie la physique à l’Université de Leipzig, où elle conquiert successivement sa licence puis son doctorat. D’abord chercheuse dans le domaine de la physique quantique, elle participe aux activités de la Jeunesse libre allemande – un mouvement d’obédience communiste – mais tient cependant à faire sa confirmation. Mariée de 1977 à 1982 avec Ulrich Merkel, elle décide de garder son nom après son divorce. C’est donc sous ce nom que se déroulera l’ensemble de sa carrière politique. Ayant refusé un poste à la sinistre Stasi en 1978, elle ne rejoint toutefois le mouvement d’opposition Demokratischer Aufbruch (“Départ démocratique“) qu’en décembre 1989. Angela Merkel connaît des débuts assez modestes – simple attachée de presse – mais prend très vite du galon: en février 1990, elle est élue au bureau politique de son parti, et devient quelques mois plus tard la porte-parole adjointe du dernier gouvernement de la RDA dirigé par Lothar de Maizière.

Bilan mitigé

Chef de l’opposition Lorsqu’approche l’heure de la réunification allemande, le Demokratischer Aufbruch fusionne avec la CDU (Union chrétiennedémocrate) de l’Allemagne de l’Ouest. En accord avec ses convictions, Merkel est désormais membre d’un parti ouvertement chrétien, et ce malgré les vertes critiques de certains de ses amis qui la croyaient plutôt proche des… Verts! Son ascension n’en sera pas moins accélérée: repérée par Helmut Kohl, elle réussit à se faire élire au Bundestag en décembre 1990, et accè-

Il ne lui restera plus qu’à exploiter l’impopularité croissante du chancelier en place Gerhard Schröder pour franchir l’ultime étape qui la sépare encore du pouvoir suprême, et accéder ellemême à la chancellerie le 10 octobre 2005. À la tête d’un gouvernement unissant la CDU aux sociaux-démocrates du SPD, elle impose aussitôt une politique intérieure basée sur la réduction des dépenses publiques. Dans le dossier ultra-délicat du nucléaire, elle décide de prolonger la période précédant l’arrêt de la production d’électricité par ce biais. Sur le plan international, la “dame de fer“ allemande se prononce contre l’indépendance du Kosovo par rapport à la Serbie, et s’oppose à l’entrée de la Turquie musulmane dans l’Europe chrétienne. Cherchant à raffermir les liens entre l’Allemagne et les pays d’Europe centrale et orientale, elle échoue cependant à établir une relation de confiance avec la France de Nicolas Sarkozy. Bref, un bilan jusqu’à présent mitigé pour celle qui a eu toutefois le courage d’être le premier chef politique allemand à recevoir le Dalaï-lama au siège de la chancellerie le 23 septembre 2007… Louis MATHOUX

LE TOU R DU M ON DE E N B R E F PÉKIN ET ROME Regain de tensions Le 17 décembre dernier, le Vatican avait exprimé son “profond regret“ suite à la 8e Assemblée des représentants catholiques chinois (7-9 décembre), celle-ci ayant été “imposée à de nombreux évêques, prêtres, religieux et fidèles“. Pour Rome, la manière dont cette réunion a été “convoquée“ et “conduite“ représente “une attitude répressive au regard de l’exercice de la liberté de religion“. Quelques jours plus tard, le Bureau chinois des Affaires religieuses réagissait, déclarant que ces critiques étaient “infondées“ et “extrêmement imprudentes“. “La position politique du Vatican est bien connue“, at-il fait savoir. “Elle consiste à promouvoir des concepts politiques sous prétexte de croyance religieuse, ce qui est très dangereux, et nuira gravement au développement sain de la religion catholique en Chine.”

PRÉSERVATIF Mise au point du Vatican Le 21 décembre dernier, la Congrégation pour la doctrine de la foi a dénoncé l’”instrumentalisation“ des propos du pape sur le préservatif dans son livre-entretien “Lumière du monde“. En effet, ceux-ci “ne modifient ni la doctrine morale, ni la pratique pastorale de l’Église“, souligne-t-elle, rejetant tant “le tournant positif“ salué par certains que l’”inquiétude“ qu’a suscitée chez d’autres ce qui semblait être “une rupture avec la doctrine sur la contraception et avec l’attitude de l’Église dans la lutte contre le sida “. “L’idée qu’on puisse déduire de (ses) paroles qu’il est licite, dans certains cas, de recourir à l’usage du préservatif pour éviter les grossesses non désirées, est tout à fait arbitraire“, insiste-t-elle, en répétant que l’Église catholique n’autorise que le “recours éventuel aux méthodes naturelles de régulation de la fécondité“.

BHOUTAN Vote d’une loi anti-conversion. Le 29 novembre dernier, le Parlement bicaméral du Bhoutan a approuvé, à l’unanimité, une nouvelle clause du Code pénal sanctionnant le prosélytisme religieux. Ce projet de loi, qui, depuis plusieurs mois, inspire les plus vives inquiétudes aux chrétiens, principale cible de cette mesure, sanctionne de trois ans de prison, toute “tentative de conversion par la force ou par quelque autre moyen que ce soit“. L’objectif est clair: “préserver la cohésion nationale“ qui, au Bhoutan, est incarnée par le bouddhisme tantrique vajrayana, religion d’État.

QUÉBEC – L’enseignement religieux banni des ga rderies. Le Québec s’apprête à interdire toute forme d’enseignement religieux ou de propagande dans les Centres de la petite enfance (CPE) et garderies subventionnées. Environ une centaine de services de garde de différentes confessions – chrétiens, islamiques et juifs, dont certains ultra-orthodoxes et ouvertement dédiés à initier les tout-petits à leurs dogmes et croyances – sont directement visés par cette initiative gouvernementale. Ils ont donc quelques mois devant eux pour modifier de fond en comble leur programme éducatif. É TA TS - U N I S – U n h ô p i t a l c a t h o l i q u e s a n c t i o n n é p a r l’Ég li s e a pr ès un a v or tement. Un hôpital de Phoenix (Arizona) s’est vu retirer, le 21 décembre dernier, son statut d’hôpital catholique par Mgr Thomas J. Olmsted, évêque du lieu, pour avoir procédé en novembre 2009 à un avortement thérapeutique. “Le bébé était sain et la grossesse ne présentait aucun problème“, assure l’évêque. “C’est la mère qui était malade et qui devait être soignée.“ B O L I V I E – Co n t r o v e r s e a u t o u r d ’ u n e l o i l a ï c i s a n t l’Éduca ti on. Le président socialiste de Bolivie, Evo Morales, a promulgué le 20 décembre dernier une nouvelle loi de l’Éducation qui réduit l’influence de l’Église catholique dans les classes et assoit le contrôle de l’État dans la formation

des maîtres. Une décision que regrette et conteste l’épiscopat bolivien. L’Église est pratiquement la seule institution en Bolivie à oser critiquer ouvertement le gouvernement Morales; elle l’accuse de gouverner sans dialogue et de dériver vers “une démocratie purement formelle“. TURQUI E – Le président syrien pla ide pour son intégration dans l’Europe. Dans un entretien accordé au journal allemand “Bild”, le président syrien Bachar al-Assad a incité l’Union européenne à intégrer la Turquie, afin qu‘elle ne devienne “pas un club chrétien“. “Vous parlez toujours d’ouverture, de dialogue entre les différentes cultures. Mais vous ne pouvez pas mener de dialogue, si vous vous isolez et vous vous limitez à une culture, un type de société“, a-t-il ajouté. NI GER I A – N oë l s a ngl a nt Six personnes, dont un pasteur, ont été tuées et une église baptiste a été incendiée le soir de Noël dans la ville de Maiduguri (nord du Nigéria), considérée comme un “fief” taliban. Selon un porte-parole de l’armée nigériane, ces attaques contre deux églises auraient été menées par des hommes armés suspectés d’appartenir à la secte “Boko Haram” qui affirme vouloir instaurer un État islamiste “pur”. Une troisième église aurait été épargnée g râce à l’intervention de soldats nigérians.

TERRE SAINTE

Boom du nombre de pèlerins

L’année 2010 a été une année record pour le tourisme en Israël. Fin novembre, plus de 3 millions de visiteurs se sont rendus en Israël et sur les lieux saints, dépassant le chiffre global de l’année précédente, a rapporté le site du Patriarcat latin de Jérusalem. La ville de Bethléem a accueilli à elle seule près de la moitié de ces visiteurs et le nombre de pèlerins venus y célébrer Noël a même dépassé les prévisions, avec plus de 90.000 personnes. Pour la cité qui a vu naître Jésus, c’est le troisième Noël consécutif avec une affluence record. Un phénomène qui contraste avec le début des années 2000. À cette époque, qui suivait la

deuxième intifada, la crainte d’une résurgence des violences avait tenu les touristes à distance, laissant pendant plusieurs années la ville déserte au moment des fêtes de fin d’année. Pour ce Noël 2010, les autorités israéliennes avaient par ailleurs décidé d’accorder des permis spéciaux aux chrétiens palestiniens des Territoires occupés (7.000) et de Gaza (500) afin de leur permettre d’aller à Bethléem ou de rendre visite à leurs familles installées dans des zones habituellement interdites. Et pour la première fois, Israël a autorisé 200 chrétiens originaires de pays arabes, avec lesquels l’État hébreu n’entretient pas de relations diploma-

tiques (à l’exception de l’Égypte et la Jordanie), à pénétrer sur le territoire israélien via la frontière jordanienne.


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DERNIÈRES MINUTES

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COMMISSION “ABUS”

RESPONSABILITÉ DE L’ÉGLISE

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PÉDOPHILIE Nouveau scandale

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ans “Le Soir” du 29 décembre, le chanoine François Houtart, 85 ans, admet avoir commis des attouchements sur un mineur de sa famille il y a 40 ans. Un nouveau scandale dont l’Église de Belgique se serait bien passée. Le choc est rude: celui qui, depuis plusieurs dizaines d’années, se bat sur tous les fronts pour défendre les droits des opprimés et était pressenti pour le prix Nobel de la paix 2011 a abusé de l’un de ses cousins, dans les années 1970, alors que celui-ci était âgé de huit ans. Dénoncé par la sœur de la victime devant la commission Adriaenssens, le chanoine Houtart a avoué les faits dans “Le Soir” du 29 décembre. “En traversant la chambre d’un des garçons de la famille, j’ai en effet touché ses pa rties intimes à deux reprises, ce qui l’a réveillé et effrayé “, a-t-il expliqué, depuis l’Équateur où il est actuellement en mission. Une version quelque peu différente de celle de sa cousine, qui parle, elle, de viols. “Ce fut évidemment un acte inconsidéré et irresponsa ble “, poursuit le prêtre, qui reconnaît avoir lui-même été “fortement bouleversé“ par cet événement. “J’‘étais conscient de la contradiction que cela signifiait avec ma foi chrétienne et ma fonction de prêtre, auxquelles j’étais profondément attaché.“ Mais ce qui choque le plus à la lecture de son récit, c’est qu’à aucun moment, il n’a été encouragé par ses supérieurs à se rendre à la justice. Au contraire, alors qu’il était “ prêt à renoncer à l’exercice du sacerdoce“ et “à a ssumer toutes les conséquences“ de ses actes, il a été encouragé par un professeur du grand séminaire de Liège, prêtre et psychologue, à poursuivre sa carrière ecclésiastique. Une triste fin de parcours Ces faits sont, bien sûr, aujourd’hui prescrits, mais il est clair que cette révélation entachera pour toujours la réputation de celui que certains appellent “le pape de l’altermondialisme“. Non seulement il a demandé l’arrêt de la campagne en faveur de sa candidature au prix Nobel de la paix 2011, suite aux pressions d’une cousine qui avait du mal à accepter ces marques de reconnaissance à l’égard d’un homme qui avait abusé de son jeune frère. Mais il s’est également senti contraint de démissionner de son poste d’administrateur au Centre tricontinental (CETRI), une ONG qu’il avait créée en 1976 à Louvain. Pascal ANDRÉ

es 21 et 22 décembre dernier, le cardinal Danneels puis Mgr Léonard étaient entendus par la Commission spéciale de la Chambre des représentants. Au centre des débats, la responsabilité morale de l’Église et ses conséquences. Quatre heures d’audition pour le cardinal Danneels, autant pour Mgr Léonard. Et au bout du compte, pas de révélations, mais plutôt le rappel de choses sur lesquelles les prélats se sont déjà expliqués: leur pouvoir limité à leur diocèse puis archidiocèse, le fait qu‘ils n’avaient jamais “caché” aucune affaire, qu’ils n’avaient jamais refusé un dialogue avec les victimes, la demande de pardon… Mgr Danneels s’est ainsi excusé comme un père le ferait “lorsque dans sa famille un acte inadmissible s’est produit, même si il n’est pas personnellement responsable ou coupable”, et a pointé le côté sombre de l’Église qui a trop souvent pensé d’abord à elle-même et à ses prêtres et religieux et non aux victimes à une époque où l’Église et les prêtres en général étaient mis sur piédestal. De ce passé, Mgr Léonard a pour sa part dénoncé “le manque de rigueur avec lequel on avait parfois traité certains cas d’abus sexuels sur des mineurs, préférant le silence et la discrétion à l’honneur des enfants abusés”. Le cardinal a bien évidemment remis en avant l’initiative qu’il a prise (suite à l’affaire Dutroux), qui s’est d’abord traduite par la mise en place d’un point de contact en 1997, puis en 2000 par la Commission pour plaintes d’abus sexuel dans une relation pastorale. Mieux connue comme la Commission Halsberghe, elle sera suivie de la Commission Adriaenssens dont Mgr Léonard saluera le travail tout en déplorant qu’elle n’ait pu poursuivre sa mission. Voilà pour le passé. Vers un fond d’indemnisation? Et à l’avenir ? Pour Mgr Léonard, la priorité va à l’écoute des victimes. “L’Église catholique continuera à s’acquitter de la part qui lui revient en la matière, à savoir l’écoute proprement pastorale”. Mais les commissaires sont taraudés par une autre question: l’Église va-t-elle indemniser ces victimes ? La présidente Lalieux a reconnu que, d’un point de vue juridique, rien n’obligeait l’Église à indemniser les victimes des prêtres abuseurs mais a aussi dit qu’elle espérait un geste de sa part… Mgr Danneels, comme ses prédécesseurs, n’a pas parlé dans son exposé d’intervention financière qui reviendrait à admettre la responsabilité morale de l’Église. Sur cette question, il a préféré rester en retrait et renvoyer la réponse à la Conférence épiscopale dont il ne fait plus partie. Tout juste a-t-il évoqué, devant l’insistance des commissaires, une possible participation dans les frais de thérapie des victimes.

Après le mea culpa, la solidarité ?

Pour Mgr Léonard, qui préside cette Conférence épiscopale, la question de l’indemnisation est fort complexe et ce n’est pas aux autorités religieuses de décider. “C’est à l’autorité civile qu’il appartiendra de statuer, conformément au droit et compte tenu du bien commun, sur la pertinence d’un dédommagement imposé à une institution, quelle qu’elle soit, dont les responsables ne sont pas personnellement impliqués dans les crimes perpétrés“. Mais là aussi, face à la pression des membres de la commission, il proposera que l’Église participe sur une base volontaire (avec d’autres, tels les milieux thérapeutiques, médicaux, sportifs, etc.) à la constitution d’un fonds de solidarité, à l’instar de ce qui existe pour les victimes de catastrophes naturelles. Une analogie (critiquée) suivie d’une mise en garde contre des risques de dérives

possibles en matière de dédommagement. Jusqu’où la notion de responsabilité morale peut-elle mener ? Et d’évoquer notamment l’exemple d’enfants qui invoqueraient des troubles psychologiques parce qu’ils ont été élevés par des parents de même sexe. Aux dernières nouvelles, la conférence des évêques devrait préparer avec quelques experts, une proposition d’indemnisation des victimes d’abus sexuels commis au sein de l’Église. Et la communiquer avant que la Commission ne rende son rapport, fin avril. Pierre GRANIER Retrouvez les interventions complètes du cardinal Danneels et de Mgr Léonard sur le site catho.be (dossier spécial “Commission Abus”)

OPÉRATION CALICE

Le juge confirmé, les perquisitions partiellement validées

Suite aux perquisitions menées, dans le cadre de l’opération Calice, à l’archevêché, au domicile du cardinal Danneels, dans les locaux de la commission Adriaenssens et jusque dans la cathédrale de Malines (où deux tombes d’anciens évêques furent fouillées), la défense du cardinal et de la conférence épiscopale avait introduit deux requêtes. Ses résultats sont mitigés. Ainsi la demande de récusation du juge d’instruction n’a pas été suivie par la Cour d’appel de Bruxelles. Le juge De Troy reste donc pour l’instant en

place et peut poursuivre son instruction. Ce dernier devra cependant rendre les 475 dossiers saisis auprès de la commission Adriaenssens (à qui ? La question demeure…) ainsi que la correspondance entre les autorités religieuses belges et le Vatican qui bénéficie d’une immunité diplomatique. Ainsi en a décidé la Chambre des mises en accusation qui laisse donc aux mains du juge toutes les autres pièces saisies dans le cadre de la perquisition du 24 juin dernier.

PHILIPPINES

RENCONTRE DE TAIZÉ

Attentat dans une église

Après Rotterdam, Berlin

Le matin du samedi 25 décembre, six personnes ont été légèrement blessées par l’explosion d’une bombe lors de la messe de Noël célébrée dans une base de la police philippine sur l’île de Jolo, réputée abriter des extrémistes islamistes. La bombe, un petit engin explosif déposé près de l’autel, n’a causé que des blessures légères, car il ne contenait pas de mitrailles. L’attentat n’a pas été revendiqué, mais “il est possible que ce soit l’œuvre d’Abou Sayyaf“, a déclaré le lieutenant Randolph Cabangbang, un porte-parole militaire. Fondé au début des années 1990, ce groupe islamiste a déjà commis plusieurs attentats meurtriers aux Philippines, dont l’incendie criminel d’un ferry au large de Manille en février 2004 qui avait fait 116 morts. “Je veux exprimer tout mon chagrin aux victimes de ces actes de violence absurdes et j’appelle une fois de plus à ce que l’on quitte le chemin de la violence et à ce que l’on cherche plutôt à trouver des issues pacifiques aux conflits“, a déclaré le pape, au lendemain de l’attentat.

NOËL AU VATICAN Un repas solidaire Dimanche 26 décembre, à midi, Benoît XVI a convié à sa table un Haïtien handicapé, une Roumaine sans papiers, un Chinois, un Ivoirien, un musulman éthiopien, un Gabonais, une Indienne. Autour d’eux, dans l’atrium de la salle Paul VI, au Vatican, plus de 350 SDF, sanspapiers, immigrés, malades du sida, tous hôtes réguliers pour une nuit, un repas, voire une prière, des Missionnaires de la Charité de Mère Teresa à Rome. Sans bruit, le pape a voulu manifester ainsi sa solidarité et sa proximité.

Au cours de la prière du 30 décembre qui réunissait des dizaines de milliers de jeunes de toute l’Europe au Parc des Exposition de Rotterdam, frère Alois, prieur de Taizé, a annoncé que la 34e rencontre européenne des jeunes aura lieu du 28 décembre 2011 au 1er janvier 2012 à Berlin. Rappelant la présence de nombreux jeunes d’Ukraine, de Biélorussie et de Russie, frère Alois a également annoncé que des frères de Taizé, répondant à l’invitation du patriarcat de Moscou, iront à Moscou avec des jeunes de toute l’Europe pour célébrer la Semaine Sainte et la fête de Pâques avec l’Église orthodoxe. En réponse à une autre invitation, celle des Églises du Rwanda, le pèlerinage de confiance fera une étape africaine dans deux ans à Kigali, du 14 au 18 novembre 2012. Plus de détails dans la page “Jeunes” de notre prochaine édition. (D’après CtB) SA I NT-SI ÈGE – Le pa pe met de l’ordre dans les comptes du Vatican. Le 30 décembre dernier, Benoît XVI a édicté plusieurs lois visant à lutter contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Celles-ci sont le résultat d’un accord signé en 2009 avec l’Union européenne. Leur application et la création d’une “Autorité d’information financière” devraient permettre, à terme, de faire entrer le Vatican dans la liste des États respectant les normes de lutte contre le blanchiment, la “White list”. CHI NE – Pék in veut des “ actions concrètes ” du Vatican pour améliorer leurs relations . “Nous espérons que le Vatican pourra admettre la réalité de la liberté de religion en Chine et du développement du catholicisme et qu’il créera par des actions concrètes les conditions d’amélioration des relations entre la Chine et le Vatican“, a déclaré Jiang Yu, porte-parole de la diplomatie chinoise, le 28 décembre dernier. Lors de son traditionnel message de Noël au Vatican, Benoît XVI a appelé les catholiques chinois à “ne pas se décourager à cause des limitations de leur liberté de religion et de conscience“.


EXPRESS EXPRESS

CULTURE

N°1 - 9 janvier 2011

6 MILLIARDS D’AUTRES L’expo “méga” humaniste

P

“Quand je suis né, en 1946, la terre comptait deux milliards d’habitants. Aujourd’hui nous sommes plus de 6 milliards et je devrais sans doute changer le titre de mon projet, car nous atteindrons très prochainement les 7 milliards “. Ce constat posé par Yann Arthus-Bertrand donne le vertige, un peu comme son exposition itinérante, qui vient de faire étape à Bruxelles. Après nous avoir montré la planète “vue du ciel”, le photographe a décidé de faire parler ceux qui l’habitent dans un projet dont la réalisation a été confiée à Sibylle d’Orgeval et Baptiste Rouget-Luchaire. Pendant 5 ans, ces derniers, aidés par quatre autres reporters, ont parcouru le monde et rencontré quelque 5.600 personnes. Entre 50 et 300 interviews ont été menées dans chacun des 78 pays visités, afin d’avoir la plus grande diversité possible de personnalités, tout en restant représentatif de l’ensemble de la population. Individualité et universalité Du pêcheur malien à l’ouvrier brésilien, de la mère arménienne au combattant afghan, du curé allemand au paysan américain en passant par le commerçant russe, la révoltée japonaise, le balayeur australien, le réfugié rwandais… tous ont répondu à une série de 40 questions selon un protocole identique à chaque fois. Des questions qui traversent l’humanité et qui ont trait à la famille, au métier, aux rêves, au

Et 10 millions de Belges… Non seulement l’exposition “6 milliards d’Autres” que l’on peut voir à Bruxelles est la plus belle des versions présentées jusqu’ici mais en plus elle s’offre une composante locale avec “10 millions de Belges”, une manière de s’inscrire dans l’actualité belgo-belge. Pour réaliser cette partie, Yann Arthus-Bertrand a fait appel au cinéaste flamand Nic Balthazar aidé pour la circonstance par Pascal Poissonnier. Plus de 70 Belges de tous horizons ont ainsi été interviewés sur l’identité belge. Est-ce important ? Le concept d’identité belge a-t-il encore un sens ? C’est quoi, “ Être Belge ” de nos jours ? Qu’est-ce que cela signifie aujourd’hui pour un Bruxellois, un Flamand ou un Wallon ?

À voir...

© 6 milliards d’Autres / GoodPlanet

rêt pour 20 heures de vidéo humaniste ? Alors direction le site de Tour & Taxis, à Bruxelles, où le colossal projet de Yann Arthus-Bertrand fait étape pour 4 mois. Avec un “bonus” spécial consacré à la Belgique.

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ARTE

Sa 08/01 à 20h40 Toussaint Louverture À travers des scènes reconstituées, des interviews d’historiens et d’écrivains, retour sur de l’histoire du libérateur d’Haïti et la seule révolte d’esclaves de qui ait réussi, reprenant la devise “Liberté, égalité, fraternité” de la Révolution française.

LA DEUX

Di 09/01 à 10h45

Outre les films présentés dans cette expo, les 4800 heures de film récoltées dans ce projet “6 milliards d’Autres” seront également déclinées en 13 documentaires TV de 26 minutes et 150 clips de 2 minutes.

bonheur, au pardon, à la guerre, aux premiers souvenirs, etc. Ce sont donc leurs réponses que le visiteur est convié à écouter. Après avoir découvert le film emblématique du projet – une mosaïque de visages sur 40 mètres de long – celui-ci pénètre au cœur de l’expo qui regroupe une vingtaine d’espaces de projection pour autant de thèmes différents. C’est là, dans une certaine intimité, que sont diffusées les paroles recueillies. Au total, plus de vingt heures de témoignages ! Il faut donc faire son choix dans cette grande bibliothèque humaine. Ou se procurer le pass illimité qui permet de visiter l’exposition aussi souvent qu’on le souhaite. Voir et témoigner Cependant, le message d’Arthus-Bertrand est d’une belle évidence: ces portraits, s’ils sont autant d’individualités, mettent en évidence l’universalité. Les disparités matérielles et les diversités culturelles entre les hommes sont certes saisissantes au premier abord, mais une communauté de préoccupations demeure, telles que apprendre, aimer, créer… Avec des proximités de pensée parfois étonnantes. Parce que nous faisons pleinement partie de

ces “Autres”, le visiteur peut devenir à son tour le témoin: il lui suffit de rentrer dans l’un des deux studios d’enregistrement disponibles et répondre à la même série de questions*. Cette expérience rapproche alors formidablement des personnes interviewées et amène à reconsidérer avec plus d’empathie encore les témoignages déjà écoutés. Et s‘il aime le débat, le visiteur pourra même s’exprimer et partager son ressenti au sein de “l’agora”, lieu de rencontres et de mises en commun animé par des médiateurs, afin que les émotions suscitées par les témoignages puissent être échangées et contribuent à une réflexion plus globale sur la question de l’altérité. “Le but de cette expo est de s’ouvrir à l’autre, tout simplement “, explique Yann Arthus-Bertrand, “et mon espoir est que chaque visiteur en sorte transformé“. Le plus précieux allié pour y parvenir est alors de prendre son temps. Pierre GRANIER Jusqu’au 3 avril 2011. Sur le site de Tour & Taxis (Bruxelles). *si vous possédez une webcam, cela peut aussi se faire via le site www.6milliardsdautres.org

SOUVENIRS D’ENFANTS CACHÉS Des “blessures de guerre” toujours ouvertes

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lus de soixante après avoir dû se cacher pour échapper à la terreur du régime nazi, des hommes et des femmes racontent cet épisode traumatisant de leur vie d’enfant. L’historien HermanVandormael a recueilli leurs témoignages. Ils s’appellent Robert, Joseph, Nico, Charlotte, Roseline… Ils vivaient en Belgique, ou en Hollande, pendant la guerre et ont en commun le fait d’avoir dû se cacher des mois et des années parce qu’ils étaient juifs. Ils ont été placés dans des couvents, des internats ou chez de simples citoyens - qui ont mis leur propre vie en danger pour les sauver - devant s’adapter à des environnements totalement inconnus. Ils ont dû également oublier leur naissance, leur famille, se nier eux-mêmes, en fait, en changeant de nom (parfois plusieurs fois). Aujourd’hui, plus de soixante après, ceux qui ne sont plus des enfants, parviennent doucement à s’exprimer sur leur expérience traumatisante et leurs jeunes années dans l’ombre. Certes, ils ont échappé aux camps et à la mort. Mais c’est après la guerre que le plus dur a commencé pour eux. Car il n’y eut pas de retour à la vie “normale”. L’absence “temporaire” des parents, frères, soeurs, oncles ... se révéla définitive et sans deuil possible. Pire, certains furent même les seuls survivants de toute une famille élargie et s’en sentirent coupables.

Voilà qui explique le fait que ces enfants cachés ont longtemps préféré se taire, portant en eux cette peur résiduelle remontant au sentiment d’abandon par ses parents. Malgré tout, quelques-unes de ces “voix de la peur” se sont confiées à Herman Vandormael. L’historien belge a ainsi recueilli soixante témoignages de personnes qui jusqu’à maintenant n’avaient pas voulu, ou pu, parler de cette blessure, toujours ouverte. Après avoir resitué le contexte historique de l’époque, l’auteur laisse la plume à ces victimes. De ces 400 pages de souvenirs divers, on aurait pu craindre un effet répétitif. Il n’en est rien. Illustrés par des photos de famille et d’autres documents inédits, l’intérêt de lecture ne faiblit jamais et la qualité de l’écriture est même souvent au rendezvous. Si semblables et si différentes à la fois, toutes ces petites histoires nous font revivre la grande avec une émotion aussi simple que touchante. Pierre GRANIER

“Les enfants cachés se souviennent“ – Herman Vandormael – Ed. Racine 480 pages, Prix: 33,95 € port compris, à verser au compte 732-7032002-38 IBAN BE24 7327 0320 0238 – BIC CREGBEBB de Dimanche Service, 67/2 chaussée de Bruxelles, 1300 Wavre

Le Jour du Seigneur Messe célébrée en direct de la chapelle du Bon-Secours à Paris (6e). Prédicateur: le père JeanLouiner Saintfort. Cette paroisse accueille pour l’occasion les Haïtiens de Paris. Une manière de rendre visible la communion entre la communauté haïtienne de Paris et les habitants de l’île dévastée il y a un an par un tremblement de terre.

LA DEUX

Lu 10/01 à 23h20 Le meilleur du classique Jean-François Zygel décrypte la “Symphonie pastorale“ et nous fait entendre comment Beethoven décrit la nature, les oiseaux, les ruisseaux, la fête au village, la tempête, la joie après l’orage...

LA UNE

Ma 11/01 à 20h15 Ce jour-là 17 janvier 1961. Patrice Lumumba, Premier Ministre Congolais, est assassiné. Mais à cette date, peu de gens sont au courant. Car cet assassinat a été organisé dans le plus grand secret. 50 ans plus tard, toute la lumière n’a pas encore été faite sur cette sombre histoire.

LA DEUX

Me 12/01 à 21.35 Le couloir des pas perdus Le CTR. Ces trois lettres désignent le Centre de Traumatolog ie et de Revalidation de Bruxelles. Trois lettres qui signifient aussi le début d’une nouvelle vie. La journaliste Malika Attar et son équipe sont restés durant un an dans cet endroit hors du commun en partageant le quotidien de ceux qui, le matin même, marchaient encore...

RTL-TVI

Je 13/01 à 20h25 Into the wild Film (2007) – Derrière sa caméra, Sean Penn nous embarque dans un road movie émouvant et original, sur fond de grands espaces américains. Un beau film porté par un jeune acteur charismatique (Emile Hirsch).

ARTE

Ve 14/01 à 20h40 L’étranger en moi Ce film allemand (2008) aborde avec délicatesse et justesse le thème encore peu connu de la dépression postnatale, quand être maman ne va pas de soi. Suivi à 22h15 du documentaire “Mon bébé, ma tristesse”.


LITURGIE - DIOCÈSES

N°1 - 9 janvier 2011

PAROLE

JEAN LE BAPTISTE

VIVRE

Témoin de l’Amour

POUR

© della Robbia

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I

L u n d i 1 0 : S . Guilla ume de Bourges. He 1, 1-6; Ps 96; Mc 1, 14-20. M a r di 11: S. Théodose. He 2, 512; Ps 8; Mc 1, 21-28.

ÉVANGILE selon Matthieu 3, 13-17 Jésus, arrivant de Galilée, paraît sur les bords du Jourdain, et il vient à Jean pour se faire baptiser par lui. Jean voulait l’en empêcher et disait: “C’est moi qui ai besoin de me faire baptiser par toi, et c’est toi qui viens à moi!” Mais Jésus lui répondit: “Pour le moment, laisse-moi faire; c’est de cette façon que nous devons accomplir parfaitement ce qui est juste.” Alors Jean le laisse faire. Dès que Jésus fut baptisé, il sortit de l’eau; voici que les cieux s’ouvrirent, et il vit l’Esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir sur lui. Et des cieux, une voix disait: “Celui-ci est mon Fils bien-aimé; en lui j’ai mis tout mon amour.

Une semaine inspirée des Actes des Apôtres

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e thème de la semaine de l’unité de cette année est tiré du livre des Actes des Apôtres: “Unis dans l’enseignement des apôtres, la communion fraternelle, la fraction du pain et la prière” (2, 42).

Qu’es t - ce que l ’Ég li s e ?

Elle nous parle de l’Église comme d’une maison, un lieu spacieux, où chacun peut se réfugier, y trouver une place, s’y sentir bien. Un lieu de paix à la fois protecteur et ouvert sur l’extérieur. L’Église est également comparée à une vigne dont chacun de ses membres est attaché au Christ comme les sarments au cep.

Je udi 13: Ste Véronique de Binasco ou de Milan. He 3, 7-14; Ps 94; Mc 1, 40-45. Vendr edi 14: S. Hilaire. He 4, 15.11; Ps 77; Mc 2, 1-12. Sa medi 15: S. Paul Ermite . He 4, 12-16; Ps 18; Mc 2, 13-17. Di ma nche 16: 2e dima nc he du temps ordina i re. Is 49, 3.5-6; Le s er v i t eur de Di eu es t la lumi èr e des na t ions . Ps 39; 1 Co 1, 13; L’a pôtr e s a lue l es f r è r es qui s ont à Cor i nt he l ’ É g l i s e de D i e u . Jn 1, 29-34; “ V o i c i l’A g nea u de Dieu, qui enlèv e le péché du monde.”

E

n janvier 1908, un prêtre anglican, le père Paul Wattson, inaugurait une Octave pour l’unité de l’Église. Un siècle plus tard, la Semaine de Prière pour l’Unité des Chrétiens donne l’occasion de contempler le chemin parcouru et de prier pour que les Églises chrétiennes poursuivent leur dialogue. Le Comité Interecclésial de Bruxelles (CIB) souligne que le changement de terminologie est significatif : la prière pour l’unité des chrétiens a évolué au cours des années. Pour le père Wattson, l’unité signifiait en effet le retour des différentes Églises dans le sein de l’Église catholique romaine… Le révérend était si proche de l’Église catholique que dès 1909 la “Society of the Atonement” de Graymoor (USA), dont il était l’un des cofondateurs, rejoignit l’Église catholique. On comprend que dans ces conditions, le Pape Pie X donna alors sa bénédiction officielle à cette octave pour l’unité…Aujourd’hui c’est main dans la main qu’anglicans, catholiques, orthodoxes et protestants travaillent à la préparation et à la célébration de cette semaine.

Ce sont les chrétiens de Jérusalem (notre photo), issus de différentes confessions, qui ont préparé les prières de cette semaine.

L a B ible nous of f r e des ima ges .

Textes liturgiques© AELF, Paris

M e r c r e d i 12: Ste Ma rg uerite Bourgeois et S. Alfred. He 2, 1418; Ps 104; Mc 1, 29-39.

Un siècle de petits pas

ŒCUMÉNISME

Quelle image vous vient-il à l’esprit ? Celle d’un bateau, où tous les membres d’équipage, solidaires, affrontent les tempêtes des déchirements et des crises comme les calmes plats des pratiques rituelles vidées de signification ? Celle d’un clocher rythmant les grands évènements de nos existences, mais souvent oublié dans nos quotidiens encombrés ? Ou celle d’une chorale constituée de personnes différentes, uniques, mais tentant, ensemble, chacune avec son talent, de faire jaillir l’harmonie ? Et s’il fallait choisir un animal ? Une colombe, un aigle ? Un éléphant ? (certes lourd, mais fort, stable, et vivant longtemps….) Imaginer, rêver l’Église… est un exercice qui nous incite à désirer, à espérer, à définir ce qui nous semble essentiel… et à le mettre en œuvre pour que l’Église soit l’Église.

la semaine

3 Dimanche 9: B a pt ême du s ei g neur . Is 42, 1-4.6-7; Pa r l e Ser v i teur v ient l’A lli a nce. Ps 28; Ac 10, 34-38; Die u a cc ue il l e tous le s hommes . Mt 3, 13-17; “ Celui -ci es t mon Fil s bi en-a imé” .

2e dimanche ordinaire (A)

Dieu ne se révèle vraiment qu’à travers ses témoins. Aujourd’hui comme hier, le chrétien sait discerner la présence de Dieu au cœur même des événements du monde. Mais où donc est-il Dieu dont on dit qu’il Évangile de ce dimanche est tout aimant? Quand on voit l’horreur enLE BAPTÊME DE JÉSUS vahir aujourd’hui les régions du monde marquées par la violence, on peut légitimement se demander: “Où est Dieu?“ Et voici l est beaucoup question de témoignage dans l’évangile de ce qu’à travers la vie du Christ, Dieu se révèle dimanche. Nous voici toujours non comme le sauveteur de notre humanisur les bords du Jourdain, là où Jésus se fait té, mais comme le sauveur. Il n’est pas le baptiser par Jean. C’est d’abord la reconmagicien de nos vies, mais celui qui accomnaissance de Jésus dont on nous dit qu’il pagne chacun sur les chemins tortueux est “ l’Ag nea u de Dieu “. d’une existence où, en définitive, triompheront la vie Cette figure de l’Agneau et l’amour. renvoie bien sûr à l’Ancien Dieu ne se révèle L’expérience humaine est Testament, depuis Abraham à qui Dieu demanda vraiment qu’à travers là pour l’attester: le mal et le malheur sont inévide ne pas sacrifier Isaac, ses témoins tables. Mais, au plan de la son fils, mai s bien un foi, ils auront toujours agneau (ou un bélier coml’avant-dernier mot (ce qui est déjà beaume disent certaines traductions) jusqu’à coup), jamais le dernier! Car celui-ci apparl’agneau immolé, signe d’innocence et de tient à Dieu... c’est-à-dire à l’Amour. pureté. Déjà ici, la figure de l’Agneau anticiLe baptême de Jésus vient inaugurer le pe la Passion du Christ, là où il sera reconnu monde nouveau où la vie de l’homme se comme le véritable agneau pascal “qui entrouve éclairée par l’Amour de Dieu, juslève le péché du monde“. qu’au cœur même des détresses les plus inEt le témoignage de Jean se fait plus précis: supportables. Il faudra toutefois toujours la “Derrière moi“, dit-il, “vient un homme qui liberté de l’homme pour que Dieu révèle a sa place devant moi.” Humilité du Baptispleinement le projet de son Amour infini. te qui révèle que la rencontre de Dieu suppose toujours l’humilité de ses annonciaPhilippe MAWET teurs...

LECTURES DE

Des initiatives convergentes L’Église se fait ici discrète, humble, infiniment précieuse dans sa simplicité et dans sa vocation à grandir. Enfin, l’image du corps, souvent utilisée par l’apôtre Paul, permet de dire la diversité et la complémentarité de tous les membres. Comme les différentes parties de notre corps, chaque personne est reconnue dans sa singularité, elle a une place que nul ne peut lui ravir et contribue, avec le talent qui est le sien, au dynamisme de l’ensemble. Car le corps, comme l’Église, n’est pas fait pour demeurer immobile ! Qu’est-ce que l’Église ? Les premières communautés chrétiennes ont été confrontées à cette question ainsi qu’en témoigne le texte du livre des Actes 2, 42. Quatre caractéristiques essentielles sont évoquées : l’enseignement des apôtres, la communion fraternelle, le partage du pain et la prière. Que f a is ons - nous de cet te déf i nit ion ? Est est-elle de l’ordre de l’histoire, de l’actualité ou de la “piqure de rappel” ? Elle a le mérite de nous rappeler que l’enseignement est prioritaire dans l’Église. L’Église, créée par la Parole (Jn 1),

commence toujours par des paroles. L’Église est un lieu essentiel de l’interprétation et de l’actualisation du texte biblique. La communion fraternelle évoque ensuite un partage concret : que ce soit à travers l’entraide ou la collecte, l’Église est un lieu de solidarité. La troisième “caractéristique”de l’Église se joue dans la “fraction du pain”. Belle expression, en deçà de nos divergences d’interprétations de l’Eucharistie/Sainte Cène, et qui a le mérite de rendre à ce moment son aspect quotidien et familier : l’Église, à l’image de la famille, est aussi ce lieu où l’on prend un repas ensemble dans la joie, la convivialité et la reconnaissance. Enfin, “les”prières. Car il y a bien des manières de prier : seul ou ensemble, avec les mots les plus simples ou les plus élaborés, mais toujours avec cette disponibilité du cœur qui nous fait prendre un temps à part, pour Dieu, dans nos vies. Laurence FLACHON Pasteure de l’Église protestante de Bruxelles-Musée (Chapelle royale) (Texte paru dans le numéro de décembre 2010 de “Pastoralia”, la revue de l’archidiocèse de Malines-Bruxelles)

Mais revenons au début du 20ème siècle : l’initiative du Père Wattson se répandit progressivement dans toute l’Église catholique et dans un petit nombre de communautés anglicanes favorables à une réunion avec Rome. Mais cette approche était rejetée par beaucoup de chrétiens n’appartenant pas à l’Église catholique. On doit à l’abbé Paul Couturier, un prêtre catholique de Lyon, d’avoir donné un nouvel objectif à cette octave : en 1936, il lança une “Semaine Universelle de prière pour l’unité des chrétiens” qui devait se développer en France d’abord, dans de nombreux autres pays ensuite. Parallèlement, des protestants agissaient : dès 1915 une commission de l’Église épiscopale protestante aux ÉtatsUnis avait publié un manuel de prière pour l’unité des chrétiens. L’espoir était que chacune des communions prie pour l’unité, mais pas nécessairement en un même lieu. Initialement fixée à la semaine précédant la Pentecôte, cette octave protestante fut déplacée en 1941 au mois de janvier, pour qu’elle coïncide avec l’initiative catholique. Au grand jour Les différentes confessions chrétiennes coordonnèrent progressivement leurs efforts pour préparer ensemble les textes de la Semaine. Mais la réflexion commune demeura assez discrète jusqu’à la fin des années cinquante : l’Église catholique n’encourageait pas encore de manière officielle les activités œcuméniques… C’est à Jean XXIII que l’on doit un grand tournant: en choisissant de convoquer le Concile Vatican II le 25 janvier 1959, jour de la conclusion de l’octave de prière pour l’unité, le Pape “devait faire entrer de façon décisive l’Église catholique dans le mouvement œcuménique”. Les partenaires purent enfin travailler au grand jour : en 1968, les Églises et paroisses du monde entier reçurent pour la première fois les mêmes textes pour la semaine. Et désormais c’est un groupe œcuménique issu d’une région différente du monde qui rédige chaque année un premier projet de textes, ensuite révisé par un groupe préparatoire mixte international. (Source : brochure 2008 du CIB)


EXPRESS EXPRESS

La brochure de la semaine de prière pour l’unité des chrétiens

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omme chaque année, une brochure a été éditée par le Comité Interecclésial de Bruxelles (CIB). Elle comprend des commentaires, méditations et intentions de prière, le texte complet des lectures bibliques pour le dimanche 23 janvier, un schéma de célébration œcuménique, ainsi que diverses informations sur la vie œcuménique à Jérusalem et des réflexions de jeunes chrétiens sur la foi et l’œcuménisme. Les textes, proposés par les Églises chrétiennes de Jérusalem, invitent à redécouvrir les valeurs qui constituaient l’unité de la première communauté chrétienne. Voici l’introduction de cette brochure. Les thèmes proposés cette année pour la « Semaine de prière pour l’unité des Chrétiens” présentent un intérêt et une signification particuliers. Tout d’abord, le texte biblique de référence est de caractère fondamental. D’autre part, ces thèmes nous viennent de Chrétiens de Jérusalem, la ville où les événements qui fondent notre foi se sont déroulés, mais qui est actuellement l’un des endroits qui subit les plus graves conséquences de l’incapacité des chrétiens à travers l’histoire à mettre en pratique, sans compromis, les implications de ces événements. Actes 2:42 constitue pour l’Église une charte extrêmement puissante dans sa simplicité. Les disciples viennent de vivre les moments inoubliables de la Pentecôte. La prophétie de Joël a été accomplie; le Saint-Esprit a été répandu, des hommes et des femmes venant de tous les pourtours de la Méditerranée et au-delà ont fait l’expérience d’un rapprochement au-delà des barrières linguistiques et culturelles. La mise en œuvre de cette profonde expérience spirituelle s’est traduite par quatre pratiques essentielles : l’assiduité à l’enseignement des apôtres, la communion fraternelle, la fraction du pain et la prière. C’est cette quadruple pratique qui donnait le souffle de vie à l’Église primitive et inspirait sa mission. En voyant ce mode de vie, les païens s’étonnaient de l’amour incroyable des chrétiens les uns pour les autres. Comme la communauté chrétienne continuait à s’agrandir pendant les décennies et les siècles suivants, il s’est avéré nécessaire de mettre en place des structures afin de régler la vie commune. Bien qu’une telle institutionnalisation ne soit pas négative en elle-même, l’Église éprouve à chaque génération le besoin de se voir rappeler sa charte fondamentale. Aujourd’hui, ce sont surtout les églises pentecôtistes qui ont souligné la place centrale de ce chapitre 2 des Actes. Leur

expérience constitue pour le mouvement œcuménique contemporain un défi particulier à relever. Tout au long de l’histoire de l’Église, malheureusement, la simplicité et la beauté du message des apôtres ont souvent été éclipsées par des différends doctrinaux et des contestations au sujet de l’autorité. Les divisions institutionnelles de l’Église se sont répercutées jusqu’à Jérusalem même, de telle sorte que la ville où les apôtres ont prêché en premier lieu à une seule communauté unie dans la prière et la fraction du pain héberge à l’heure actuelle pas moins de 13 églises de tradition épiscopale et nombre d’autres communautés chrétiennes de structures différentes. C’est dans ce contexte que le Comité Interecclésial de Bruxelles vous propose les textes et réflexions qui suivent. Nous espérons qu’ils pourront contribuer au développement de l’unité de l’Église en notre ville, et en même temps inspirer nos prières pour nos frères et sœurs à Jérusalem et pour la paix et la justice pour tous les habitants de la ville sainte où notre foi chrétienne a vu le jour.

Canon Dr. Robert INNES Senior Chaplain et Président de l’”Anglican Central Committee of Belgium” On peut se procurer la brochure auprès du CIB, 55/1, boulevard Adolphe Max, 1000 Bruxelles, 02/218.63.77 ou 02/374.50.28 ou contact@c-i-b.be Site www.c-i-b.be

Un pèlerinage orthodoxe à saint Éleuthère

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e samedi 4 septembre dernier, un groupe de prêtres et de fidèles orthodoxes sont venus en pèlerinage en notre cathédrale, pour y vénérer les reliques de saint Éleuthère. Ils représentaient la Fraternité Archevêque Jean et la Fraternité orthodoxe Tous les Saints de Belgique et ils étaient conduits par le Père Thomas, higoumène (supérieur) du monastère de la Mère de Dieu Consolatrice des affligés, situé à Pervijze (Dixmude). Nous savions déjà que plusieurs communautés orthodoxes célébraient la fête des saints de chez nous qui ont vécu au premier millénaire, à l’époque de l’Église indivise, et que plusieurs de leurs icônes avaient été réalisées par des fidèles de l’archevêché russe de Bruxelles. L’adoration qui suit habituellement la messe de 10 heures a donc été remplacée par un moment de communion avec nos frères orthodoxes et le chanoine Jean-Pierre Mondet, au nom de Monseigneur et du chapitre cathédral, a souhaité la bienvenue aux pèlerins. Et ce lui fut une joie de dire que nous partagions, nous aussi, le souci de vénérer les saints de l’Église indivise, dont ceux des Églises d’Orient font l’objet d’une mémoire spéciale au jour de leur fête au cours de la messe du chapitre.

DIOCÈSES

N°1 - 9 janvier 2011

Ensuite, devant la châsse, amenée du trésor par les soins du chanoine Pierre-Louis Navez, le père Thomas ainsi que les prêtres et les diacres présents, ont chanté une hymne acathiste (“non-assis”) en l’honneur de saint Éleuthère. Cette pièce toujours célébrée debout, comme son nom l’indique, est composée de litanies et de tropaires (pièce poétique destinée à la liturgie) évoquant la vie de notre saint. Grâce aux formulaires distribués par les organisateurs du pèlerinage, les fidèles de chez nous ont pu s’unir à la prière et entendre, dans un climat de louanges, bien des faits et gestes qu’ils ignoraient de notre célèbre concitoyen. La célébration liturgique s’est terminée par la vénération de la relique du bras de saint Éleuthère et elle fut suivie, dans la grande salle de l’évêché, d’une réception où pèle-

rins et tournaisiens ont pu mieux faire connaissance et nouer des liens, la prière et les relations fraternelles étant, au-delà des colloques théologiques bien nécessaires, la meilleure pédagogie d’une unité à retrouver. Cette démarche nous confirme dans la coutume, instaurée depuis peu en la cathédrale, mais qu’il serait souhaitable de voir étendue à tout le diocèse, de célébrer de manière solennelle les saints qui sont particulièrement vénérés dans l’Orient chrétien. Bien entendu, il faudra se borner aux saints de l’Église indivise, dont nous partageons la foi dans son intégralité. Quant aux saints qui ont vécu après la triste rupture de 1054, si on ne peut (encore) les célébrer liturgiquement, il est permis d’en présenter brièvement la vie, surtout si ceux-ci sont particulièrement vénérés chez nous. Pensons à saint Séraphim de Sarov ou à saint Silouane, tellement vénérés dans les groupes de prière charismatique. Mais on peut aussi aller jusqu’aux saints moins connus, mais qui ont un lien liturgique chez nous, comme saint Nectaire d’Égine, dont la chapelle de Mons reçoit la visite de bien des catholiques. Roland DUMONT (Texte paru dans le mensuel “Église de Tournai”de novembre 2010)

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AGENDA ŒCUMÉNIQUE • Vendredi 14 janvier à 19h30 à La Calamine (église protestante St-Jean). • Dimanche 16 janvier à 10h à Hergenrath (église St-Martin). • Dimanche 16 janvier à 10h30 à Eupen (église évangélique). • Dimanche 16 janvier à 18h à Jolimont, chapelle de l’hôpital, veillée de prière avec les protestants, orthodoxes, catholiques latins et maronites. • Mardi 18 janvier à 19h30 à Flémalle-Awirs (église St-Étienne). • Mardi 18 janvier à 18h30 à Charleroi, Temple du boulevard Audent. •Mardi 18 janvier à 18h15 à la chapelle de la Grotte de Notre-Dame de Lourdes à Jette (rue Léopold Ier 296), célébration multilingue pour l’unité des chrétiens (avec les Syriaques orthodoxes, les catholiques ukrainiens...) sur le thème : “Avec Marie, prions pour l’unité des chrétiens”. Dans le cadre de la visite pastorale de Monseigneur Léonard. •Mardi 18 janvier à 19h à Eupen (presbytère protestant): partage biblique. • Mardi 18 janvier à 20h à Marche-en-Famenne, église décanale Saint-Remacle, ouverture de la semaine pour le diocèse de Namur. • Mercredi 19 janvier à 19h à Dour, église St-Victor. • Mercredi 19 janvier à 19h à Fontaine-l’Évêque, Temple protestant (place Brogniez). • Mercredi 19 janvier à 19h à Chimay, au Bercail (place Léopold) : partage de la Parole. • Mercredi 19 janvier à 19h30 à Anhée, église paroissiale. • Jeudi 20 janvier à 19h à Comines, Temple protestant (rue de Wervik). • Jeudi 20 janvier à 20h à Seraing (église St-Léonard). • Jeudi 20 janvier à 20h à Bruxelles, cathédrale Saints-Michel-et-Gudule, Parvis Ste Gudule à Bruxelles : veillée organisée par le Comité Interecclésial de Bruxelles et préparée cette année par l’Église catholique. Prédication assurée par le Pasteur Guy Liagre, Président du Conseil Synodal de l’EPUB (Église Protestante Unie de Belgique). • Jeudi 20 janvier à 20h à Huy (église Ste-Marie-Madeleine de Wanze). • Jeudi 20 janvier à 20h à Namur-Bouge, église de Moulin-à-Vent, avec l’Église orthodoxe syriaque, invitée par le diocèse de Namur. • Jeudi 20 janvier à 20h à Gembloux, Temple protestant (rue Paul Tournay). • Vendredi 21 janvier à 19h à Montigny-le-Tilleul, église St-Martin (rue de l’Église). • Vendredi 21 janvier à 19h à Mons, église Ste-Élisabeth (rue de Nimy) : Vêpres orthodoxes. • Vendredi 21 janvier à 19h à Tournai, Église protestante (rue Barre St-Brice). • Vendredi 21 janvier à 19h30 à Liège, cathédrale St-Paul. • Vendredi 21 janvier à 20 h à Ciney (rue Walter-Sœur 7) : table ronde avec les invités de l’Église orthodoxe syriaque. • Samedi 22 janvier à10h à Chevetogne (salle Emmaüs du Monastère): table ronde sur l’Église orthodoxe syriaque. • Dimanche 23 janvier à 10h30 à Flémalle-Grande (Temple protestant de Profondval) • Dimanche 23 janvier à 10h30 à Liège (église St-François de Sales). • Dimanche 23 janvier, culte œcuménique à 9h30 au Temple de Marchienne avec homélie de l’abbé Ignace Leman, puis à 11h eucharistie à l’église de Gozée avec prédication du pasteur Jean-Paul Lecomte. À 15h30 au Temple de Marchienne (route de Beaumont, 206), conférence de l’abbé Jacques Hospied : “C’est lui qui nous a aimés”. • Dimanche 23 janvier à 9h à Visée (Temple protestant de Cheratte-Bas). • Dimanche 23 janvier à 10h à la Basilique de Koekelberg, homélie sera faite par l’Archiprêtre anglican Robert Ines. • Dimanche 23 janvier à 15h30 à Ath, Temple protestant évangélique (rue du Fort, 16). • Dimanche 23 janvier à 17h30 à Fleurus, abbaye de Soleilmont. • Dimanche 23 janvier à 18h à Bracquegnies, église St-Joseph (place de Bracquegnies). • Dimanche 23 janvier à 18h à St-Vith. • Dimanche 23 janvier à 10h30 à Gerpinnes, église Saint-Remy (Gougnies). • Dimanche 23 janvier à 15h à Namur, Temple protestant (Bd d’Herbatte). • Mardi 25 janvier à 20h à Uccle, église St-Paul (rue Baron Van Hamme). • Mardi 25 janvier à 18h à Chimay, chez les trappistines de l’abbaye ND de la Paix (rue de Trélon). • Mardi 25 janvier à 19h à Courcelles, église St-Luc (rue Forrière, 111). • Mardi 25 janvier à 20h à Verviers (Temple protestant, rue Laoureux) : “Peuples frères, Églises sœurs. L’urgence de l’unité des chrétiens”, par François Delooz, responsable de “Sant’Egidio” à Liège. • Mardi 25 janvier à 20h à Walcourt (basilique): célébration de la clôture de la Semaine de l’Unité pour le diocèse de Namur. • Vendredi 28 janvier à 20 h à Waremme (Chapelle du Tumulus).

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10 MÉDIAS

N°1 - 9 janvier 2011

LES LAÏCS DANS L’ÉGLISE “Ni partir, ni se taire”

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ondatrices du Comité de la Jupe, Anne Soupa et Christine Pedotti se reconnaissent toutes deux une même envie: redonner l’élan à chaque baptisé afin qu’il se remette en marche comme fidèle du Christ. Leur vision de l’Église suscitera certainement le débat, mais on doit au moins leur reconnaître un accent de sincérité indéniable.

due aux hommes mariés et aux femmes. Elles invi“Les pieds dans le bénitier”, le titre de ce livre, laisse tent tous les baptisés sans distinction, qui constituent présager qu’il ne laissera pas indifférent. Il bouscule le peuple de Dieu, à assumer leur dignité et leur resen effet, mais sur tout il interpelle et nourrit ponsabilité dans une Église qui soit elle-même, tout l’espérance. Le point de départ, ce sont des propos entière, au service de la vie du monde. Cette responmalheureux de l’archevêque de Paris. Interrogé à la sabilité, de façon très heureuse, elles la déclinent en radio RCF sur l’accès (ou plutôt le non-accès) de trois ministères, l’écoute, la bénédiction et femmes au “ministère institué de lecteur“, il répond: l’espérance. “Le plus difficile, c’est d’avoir des femmes qui soient On ne peut qu’apprécier l’élan, la sincérité, mais aussi formées. Le tout n’est pas d’avoir une jupe, c’est la solidité théologique (à l’écoute, d’a voir quelque chose da ns la assimilée et approfondie, des entête. “ Révoltées par ce propos, Anne Soupa et Christine Pedotti, “Nous ne demandons rien seignements de Vatican II) et mais nous espérons tout“ l’inspiration évangélique de cet ourespectivement journaliste et édivrage. J’aimerais terminer ce comptrice, chrétiennes engagées et dote-rendu en dédiant à Anne et à tées d’une formation théologique Christine une citation de saint Paul que, sauf erreur, je solide, ne peuvent plus se taire. Elles portent plainte n’ai pas rencontrée parmi les nombreuses références (une plainte plutôt symbolique) devant l’officialité scripturaires qui soutiennent leur pensée; elle me pade Paris et elles créent le “Comité de la jupe” pour raît exprimer très exactement ce qu’elles vivent. C’est lutter contre la discrimination à l’égard des femmes dans l’Épitre aux Romains, 5,3-5: “Nous mettons notre dans l’Église catholique. Dans la foulée, élargissant et approfondissant leur action, elles fondent la fierté dans l’épreuve elle-même, car l’épreuve en“Conférence catholique des baptisés de France”. gendre la résistance, la résistance, la dignité et la diCe livre raconte leurs combats mais surtout les situe gnité l’espérance. Et l’espérance ne déçoit point, parce dans le contexte ecclésial des dernières années, au fil que l’Amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs de toute une série de décisions ou de prises de posipar l’Esprit-Saint qui nous a été donné.“ tion ecclésiastiques qui font apparaître un fossé entre Jean-Marie FAUX une hiérarchie arc-boutée sur ses certitudes et la vie réelle des femmes et des hommes dans ce monde. Le parti pris courageusement par les auteures se résume en deux mots d’ordre: “Ni partir, ni se taire“ et “ Les p i eds da n s l e b éni t i er ” , Anne Soupa et Christine “ Nous ne demandons rien, mais nous espérons Pedotti, Presses de la Renaissance, 288 pages, 25 €, port compris, au compte 732-7032002-38 IBAN BE24 tout“. Si Anne Soupa et Christine Pedotti dénoncent 7327 0320 0238 - BIC CREGBEBB de Dimanche Service, sans indulgence un pouvoir clérical coupé de la réa67/2, chaussée de Bruxelles, 1300 Wavre. lité, elles ne s’attardent pas à la revendication, d’ailleurs légitime et sensée, d’une ordination éten-

CD

LES COUPS DE CŒUR 2010

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n janvier, il est d’usage de faire un bilan de l’année écoulée. C’est l’occasion de revenir sur quelques-uns des plus beaux disques de ces derniers mois. Voici notre choix parmi les nombreux disques, DVD, coffrets et livres-C D recensés l’année passée. Dans le domaine de la chanson, on ne se lasse pas de réécouter “Nkolo“, l’album de l’enchanteur congolais Lokua Kanza, dans lequel on trouve un mélange de sobriété, de légèreté et de profondeur. C’est toute la sagesse de l’Afrique que ce très grand artiste nous apporte. “Les hirondelles“ de Geneviève Laloy nous ont donné l’envie de prendre notre envol pour le pays de l’enfance et de la poésie, un univers suggéré par un bouquet de chansons qui fait grandir ses auditeurs. C’est le plus beau CD “jeune public“ (d’âge ou de cœur) que nous ayons entendu depuis longtemps. Restons en Belgique pour souligner que le meilleur album de chansons religieuses de ces derniers mois est l’œuvre du groupe “Itinérances“, vingt-deux jeunes musiciens regroupés autour de Claire Boucquey. C’est elle qui a composé toutes les musiques et écrit la plupart des paroles. On a le sentiment de sortir meilleur de l’écoute de ce disque aux tonalités méditatives. Un vrai moment de prière, comme on a pu le vivre récemment lors du dernier festival de musiques liturgiques.

Un bilan tout en musique C’est aussi de Belgique que nous est parvenu le plus beau livre-CD de l’année. Il est l’œuvre de Theo Mertens pour les chansons, de son fils Dominique pour les illustrations qu’on aimerait encadrer, et du chanoine José Mittaz pour le texte qui nous raconte la vie au Grand-SaintBernard. “Mille ans de fraternité“ est un livre à lire, à voir et à écouter, et pour tout dire… à contempler! Dans le vaste domaine de la musique classique, ce sont les sonates et partitas de Bach par la violoniste Isabelle Faust que nous avons le plus appréciées, du moins en ce qui concerne les musiques ancienne et baroque. Voilà une violoniste qui respire et qui prend son temps. La sérénité de cet enregistrement est au service d’une méditation sonore qui, diffusée discrètement, fera merveille dans tout endroit de prière. Pour les périodes romantique et du début du XXe siècle, le CD “Beau soir“ de Janine Jansen, une autre violoniste, nous emmène à travers une rêverie jalonnée par toute une série de compositeurs français. Personne ne restera insensible à sa superbe sonorité à la pureté de cristal. La musique contemporaine n’a pas manqué de nous interpeller une fois encore par son inventivité, par exemple dans les œuvres orchestrales du Français Thierry Pécou, et par sa perfection, comme dans le CD “Metamorphosis” du Cuaterto Casals qui interprète des quatuors de Bartók, de Ligeti et de Kurtag. Mais, plus que ces deux disques édités chez Harmonia Mundi, c’est à nouveau un Belge qui nous a le plus ému: le

compositeur et violoncelliste Jean-Paul Dessy. Avec son album “Prophètes”, il nous propose une musique sacrée de notre temps: au-delà des mots, le son; au-delà du son, le silence; au-delà du silence, la Présence. “Les quatre saisons” de Vivaldi, en CD ou sur tout en DVD par l’orchestre “Akademie für Alte Musik Berlin“, restent à notre avis la meilleure version disponible. Pour les coffrets, rappelons l’excellence de “Musique sacrée”, un ensemble incontournable de 70 œuvres par des interprètes de qualité supérieure. Dominique LAWALRÉE “ Nk ol o” , par Lokua Kanza, un CD World Village, 22,25 € (*). “ Les hi rondell es ” , par Geneviève Laloy, un CD Homerecords, à commander chez l’auteur (0495/489 128). “ It i nér ances ” , 21 € (*) “ M i l l e a ns de f r a t e r n i t é – L a v i e a u G r a n d - Sa i n t - B e r n a r d ” , José Mittaz, Theo Mertens et Dominique Mertens, Éditions du Grand-Saint-Bernard, 85 pages, disponible en librairie. “ Sonates et pa r t it a s – Jea n-Sébas ti en Bach” , par Isabelle Faust, un CD plus un DVD Harmonia Mundi, 29,50 € (*). “ B ea u s oi r” , de Janine Jansen, un CD Decca/Universal, 25,30 € (*). “ Pr op hèt es ” , de Jean-Paul Dessy, un CD Le chant du monde, 15,10 € (*). “ L es q ua t r e s a i s o n s de Vi v a l d i ” , un DVD Harmonia Mundi, 22 € (*). “ M usi que s acr ée” , un coffret de 30 CD Harmonia Mundi, 55 € (*). (*) Port compris, au compte 7327032002-38 IBAN BE24 7327 0320 0238 - BIC CREGBEBB de Dimanche Service, 67/2, chaussée de Bruxelles, 1300 Wavre.

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VIENT DE PARAÎTRE MÉDITATIONS POUR LE ROSAIRE

“Le Rosaire peut être une routine ou une contemplation“, écrivait Teilhard de Chardin. C’est sur ce dernier chemin que nous entraine Ni cole Tomba l dans ce “vagabondage spirituel” qu’elle a conçu comme une méditation à deux voix. Au fil de l’écriture, elle mêle ses réflexions à celles du célèbre jésuite pour qui le Rosaire est avant tout une invitation à entrer dans une connaissance plus grande du Christ et à le suivre dans les étapes majeures de sa vie, de son Incarnation jusqu’à sa Résurrection. “ L e R o s a i r e , un che mi n d e c ont e mpl a t i on – M é di t a t i ons à de u x v o i x a v e c Tei l ha r d d e Ch a r d i n” , Nicole Tombal, Éditions des Béatitudes, 160 pages, 17,50 €, port compris, au compte 732-7032002-38 IBAN BE24 7327 0320 0238 - BIC CREGBEBB de Dimanche Service, 67/2, chaussée de Bruxelles, 1300 Wavre.

DES TEXTES POUR SOUTENIR LA PRIÈRE Beaucoup d’entre nous, qu’ils soient proches ou loin de l’Église, manquent de mots pour trouver des pistes de contemplation. Nourri du fond de la revue “Prier” et de nombreux apports de la tradition chrétienne, ce livre offre un recueil unique de trois cents textes pour soutenir la prière personnelle ou communautaire. Riche de sensibilités plurielles, il balaie à la fois les circonstances, les situations, les attitudes les plus diverses: prier quand on recommence à croire, au cœur de la journée, dans la détresse, pour exprimer la louange, à l’occasion des fêtes liturgiques, dans les grands passages de vie, pour les grandes causes qui agitent le monde… Un compagnon indispensable sur les chemins de la prière. “ L e g r a nd l i v r e d es pr i èr es ” , Collectif, DDB/Prier, 540 pages, 27 €, port compris, au compte 732-7032002-38 IBAN BE24 7327 0320 0238 - BIC CREGBEBB de Dimanche Service, 67/2, chaussée de Bruxelles, 1300 Wavre.

JEAN GOSS, APÔTRE DE LA NON-VIOLENCE Publié à la veille des vingt ans de la mort de Jean Goss (1991), cet ouvrage, réalisé par H i l d e g a r d Gos s - M a y r et Jo Ha ns s ens , propose de revisiter la vie et l’œuvre de ce mystique et grand militant de la non-violence. La première partie de ce livre rassemble des éléments peu connus sur la genèse de sa vocation, sa jeunesse et sa famille, son expérience mystique au début de la deuxième guerre mondiale et ses années comme prisonnier de guerre en Allemagne. Une deuxième partie présente sa mission comme militant au service de la paix en Europe, en Amérique latine, en Afrique et en Asie. Dans la troisième partie, enfin, les auteurs essaient de mieux saisir encore l’intuition profonde qui a guidé Jean Goss durant toute sa vie. “Jea n Gos s – M y s t i que et mi l i t a nt de l a non- v i ol ence” , Hildegard Goss-Mayr et Jo Hanssens, Fidélité, 136 pages, 17,95 €, port compris, au compte 7327032002-38 IBAN BE24 7327 0320 0238 - BIC CREGBEBB de Dimanche Service, 67/2, chaussée de Bruxelles, 1300 Wavre.

MOTS CROISÉS Pr obl ème n°11/01 Horiz onta lement: 1. Tacites. –2. Simplette - Façon d’abréger. – 3. Parcelles de neige - Passe à Gravelines. – 4. Cité des Illibériens - Religieuse. – 5. Esclaffé - On le dit gordien. – 6. Opéra de Puccini - Pieds de vigne. – 7. Qualifie une querelle. – 8. Continent - Ne révéla pas. – 9. Dunes du désert - Draconien. – 10. Transpirer - Tamis. Verticalement: 1. Stériles. – 2. Son préfixe est méga - Petit cours d’eau. – 3. Il fait la roue - Période d’essaie. – 4. Autorisations d’exploiter. – 5. Préfixe d’égalité - Ilot de verdure. – 6. Considéré comme - Chevilles de golf. – 7. Inquiétude - Se déplace. –8. Règle double - Famille de tatous. – 9. Outil à mâchoires - Angoisse. – 10. Poissons-perroquets - Semblable. SOLUTIONS: Problème 10/45 1. LABORANTIN 2. INANIMEE-E 3. MISE-EVENT 4. IMERINA-AS 5. TA-EVADES6. ALGUE-ANSE 7. T-ESTE-VET 8. ILLETRE-R 9. OIE-ENORME 10. NESS-AISES

Problème 10/46 1. MATTERHORN 2. ERRONE-PEU 3. RIEN-NOEMI 4. COSSUES-UT 5. ES-URSIDE6. NOIRE-ERRA 7. A-LETTRE-L 8. IVE-RUSSIE 9. ROULER-SOS 10. ESSE-CHENE


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COURRIER

N°1 - 9 janvier 2011

chacun travaille à sa propre conversion personnelle – n’était-ce pas le message de Jésus dès sa première prédication? – que des institutions adaptées à notre époque pourront naître.

COURRIER DES

LECTEURS

PÉDOPHILIE

par le Père Charles Delhez Chaussée de Bruxelles, 67/2 - 1300 Wavre

LA RELIGION CATHOLIQUE Jésus, le fondateur ? Est-ce Jésus, qui “est mort mais est ressuscité”, qui a instauré la religion catholique ou des gens d’Église, des années après? Merci de me répondre en termes courants, pas pour un universitaire! gg Skynet.be

On s’accorde à dire aujourd’hui que Jésus n’est pas venu fonder une nouvelle religion, mais inviter ses coreligionnaires juifs à la conversion. Il a lancé ce qui peut apparaître comme une véritable révolution, celle de l’amour. Le problème de toutes les révolutions, si elles veulent durer, c’est qu’elles doivent mettre en place un minimum d’institutions. Il en a été de même de la Révolution française ou de la Révolution belge qui ont donné naissance à un État décrit dans des constitutions. Mais le risque de toute institution, civile ou religieuse, c’est de devenir encombrante, de se durcir, de se figer, et parfois même de se retourner contre son idéal premier (pensez à la Révolution soviétique). Jésus a vécu jusqu’au bout, jusqu’à la mort sur une croix, son idéal et sa mission d’annoncer une bonne nouvelle. La tâche d’organisation ne lui revenait pas nécessairement. Par les apparitions dans les jours qui ont suivi le matin de Pâques, il a donné mission à ses disciples de continuer à proclamer cette bonne nouvelle de l’amour, en la vivant, eux aussi, au jour le jour. “Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés”, est son seul commandement (Jean 15, 12). L’évangile de Matthieu se termine par cette promesse: “Et moi, je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin des temps” (28, 20). Et Jésus leur a donné part à son Esprit qui les conduira “vers la vérité tout entière” (Jean 16, 13). Le message n’a pas été accueilli par tous. Les rabbins juifs excluront définitivement les chrétiens lors de leur assemblée de Javné, vers 90 ap. J.-C, après la destruction du Temple par les Romains, en 70. À chaque époque, l’Église a dû s’adapter. Elle ne fut pas la même au temps des persécutions des trois premiers siècles ou après la chute de l’Empire romain, lorsqu’il n’y avait plus aucune institution debout. Ou encore lors de la Renaissance, ou au 19e siècle, préoccupé de restauration. Aujourd’hui, au moment où notre monde change profondément, comment s’étonner que les institutions de l’Église ne soient plus tout à fait adaptées? Il n’y a pas que les siennes, d’ailleurs. On peut toujours se plaindre de l’héritage des siècles précédents, mais cela risque d’être stérile. Ce n’est sans doute que si

Jugés par les tribunaux civils ? Je voudrais savoir pourquoi les prêtres pédophiles ne sont pas jugés par des tribunaux civils comme les autres fautifs laïcs. Deux poids, deux mesures qui déroutent les tièdes que nous sommes. Hélas laissé anonyme

Malgré l’anonymat, nous répondons brièvement à cette question pour lever toute ambiguïté. En Belgique, les prêtres pédophiles sont jugés comme tout autre citoyen. Il y en a d’ailleurs qui sont en prison. Certes, Mgr Léonard a appelé à une certaine clémence pour les prêtres les plus âgés. Il n’est cependant pas question de justice spéciale. La loi elle-même prévoit, pour éviter de devenir vengeresse et de réveiller des passés qu’il n’y a plus moyen de juger, un délai de prescription. Par la Commission Adriaenssens, l’Église n’a pas voulu remplacer la justice, mais ouvrir un lieu d’écoute interne, comme dans d’autres institutions, pouvant apporter une spécificité – spirituelle et pastorale – qui n’est pas dans les attributions des tribunaux civils. Il s’agissait aussi d’aider les gens à se présenter à la justice (ce que tout le monde ne souhaite pas faire, ou ne parvient pas à faire). Les ambiguïtés de cette Commission – relevées à tort ou à raison – ont conduit les évêques à ne pas renouveler l’expérience. Terminons en rappelant que l’immense majorité des cas de pédophilie, notamment intrafamiliaux, n’atteignent jamais les tribunaux. La chape de silence qui pèse sur la société et sur les milieux à risque est encore très pesante et toute victime n’est pas disposée à entreprendre ce parcours douloureux.

Les mosquées dans Dimanche J’ai été très interpellé par la parution, dans ‘“DIMANCHE” de l’article signé du Père Delhez, concernant les mosquées en Belgique, et particulièrement celle de LLN. Cela fait montre d’une grande largeur d’esprit à l’égard des adeptes de l’islam. En revanche je doute fort que l’auteur de l’article soit favorable à LLN, à la construction d’une loge maçonnique ou à une église de la fraternité St-Pie V! Cet “accueil” serait-il lié à la recherche d’”accommodements” avec l’islam, religion

Au delà de leurs forces

Madame souffre de problèmes neurologiques depuis un accident de voiture survenu dans la petite enfance. Elle élève seule ses deux enfants mais ceux-ci présentent divers déficiences à cause de leur venue au monde prématurée. Cette maman, consciente de ses difficultés a demandé de l’aide à une assistante sociale pour gérer son budget. Elle cumule déjà quelques dettes qu’elle rembourse en respectant un plan d’étalement. Les frais médicaux sont importants surtout en cette

conquérante de notre vieille Europe Judéo-chrétienne? Tous les jours nous sommes témoins des persécutions subies par les chrétiens en terre d’islam. Comment réagir? Par la prière, ou comme un premier ministre scandinave, qui a récemment, suspendu l’autorisation de construire une mosquée dans sa capitale, à la permission de construire des églises en Arabie ? Pourquoi l’Église, face à l’immigration massive en Europe de populations musulmanes, ne profite-t-elle pas de leur déracinement, pour prudemment, mais avec détermination leur annoncer la bonne nouvelle de Jésus ressuscité? Au lieu de leur faciliter leur culte? N’y aurait-il pas opportunité de faire un effort d’acculturation et d’assimilation tant sur le plan spirituel que sur le plan politique de la démocratie? L’islamologue bien connu, Bruno Étienne, dans son ouvrage “ l’islamisme radical” note que ses informateurs musulmans ne comprennent pas qu’on respecte la religion de l’autre. Il signale aussi que s’il existe de nombreux européens qui s’intéressent à l’islamologie, ce n’est pas le cas des musulmans pour la religion chrétienne. Un bon musulman ne connaît du judaïsme et du christianisme que la vision étriquée et polémique exprimée dans le Coran. Le Coran, qui cite quelques prophètes juifs, dont Issa-Jésus, prétend que les juifs et chrétiens ont falsifié le message qu’ils ont reçu d’Allah, que dès lors le Coran, parole de ce même Allah, reçue par le Prophète Mohammed – la paix soit sur lui! – est seul digne de foi. Ne seraitil pas possible, dans les écoles, universités catholiques, on explique l’histoire et le message de ces prophètes défigurés, comme le rapportent la Bible et l’Évangile? Ceci pour permettre à des musulmans moins enfermés dans leur culture de mettre en lumière les rapports des écritures entre elles, et de les préparer à une exégèse de leur Coran? (…) Guy DENEUVILLE Skynet.be

Parmi les vœux Parmi les vœux reçus, nous retiendrons ce texte de Jacques Brel, datant du 1er janvier 1968. Nous le dédions à nos lecteurs. Et si Dieu était précisément celui qui, à l’aube de temps, a prononcé ce vœu à propos de chacun de nous : Sois toi-même, à mon image et à ma ressemblance ?

SERVICE D’ENTRAIDE Cette maman et sa fille âgée d’un an ne peuvent pas aller de l’avant. L’époux de madame vient de décédé subitement. Les comptes bancaires de la famille sont bloqués et madame n’a pas de ressources. Elle a entrepris des démarches auprès du centre public d’action sociale de sa commune mais il faut du temps pour traiter le dossier. Elle a déjà un loyer de retard et les factures de la vie courant s’accumulent. Madame ne peut vivre son deuil et malgré les larmes, elle doit trouver des solutions pour se nourrir et prendre soin de son enfant. Soutenons-la. (Appel 1A)

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période, elle nous demande un peu d’aide pour pouvoir soigner ses enfants. Merci pour elle. (Appel 1 B) Les dons en réponse à ces appels doivent être versés au n° de compte 195-0145111- 75 I BA N : B E 05 1950 1451 1175 B I C : CR EG B E B B d u S e r v i c e d ’ E n t r a i d e Q u a r t - m o n d e , Place de Vannes 20, 7000 Mons.. Té l : 065/ 34.63.70 Les dons devront atteindre le montant minimum de 30 euros pour être fiscalement déductibles.

I ntent i ons de mes s e Des prêtres d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine nous demandent des i nt ent i on s de mes s e, (7 euros) lesquelles constituent souvent leurs uniques ressources. AT TE N T I ON : Voulez-vous bien les verser UNIQUEMENT sur le compte : B E82 1950 1549 0168 B I C : CR EGB E B B ou 1950154901-68 de “P Proj et s Pa s tor a ux ” 20, Place de Vannes, 7000 Mons, et nous les transmettrons. Ces dons versés pour des intentions de messe ne bénéficient pas de l’exonération fiscale.

Le seul fait de rêver est déjà très important. Je vous souhaite des rêves à n’en plus finir et l’envie furieuse d’en réaliser quelques-uns. Je vous souhaite d’aimer ce qu’il faut aimer et d’oublier ce qu’il faut oublier. Je vous souhaite des silences. Je vous souhaite des chants d’oiseaux au réveil et des rires d’enfants. Je vous souhaite de résister à l’enlisement, à l’indifférence, aux vertus négatives de notre époque. Je vous souhaite surtout d’être vous. Jacques BREL


12 JEUNES

N°1 - 9 janvier 2011

“LA COURSE AU MOHAR” Ou comment payer une dot au temps de Jésus…

C

est un jeu aux règles toutes simples, mais il est riche en informations, car on en apprend beaucoup sur les relations sociales et économiques en Palestine au temps de Jésus. Dans “La course au Mohar”, édité par le “Sycomore”, on plonge à pieds joints dans la vie de Youssef. Ce jeune Juif aime Esther et voudrait l’épouser, mais pour cela il doit payer à la famille de sa bien-aimée une dot. C’est le mohar… Mais Youssef n’a pas assez d’argent. Il va donc devoir parcourir la région et effectuer de petits travaux pour pouvoir payer cette dot de 200 deniers. Au début du jeu, chaque joueur se voit attribuer un métier : tailleur de pierre, scribe, marchand, agriculteur, vigneron… Et ce ne sera pas sans conséquence pour la suite des opérations. Car chaque fois qu’il jette le dé et fait avancer son pion sur le tableau, le joueur doit tirer une carte qui décrit une situation. Celle-ci le con-duit à recevoir de l’argent ou à devoir en donner, et cela parfois en fonction de son activité professionnelle. Au fil de la partie, chacun avance et recule donc

au gré des situations rencontrées. Et le gagnant sera celui qui a réussi à rassembler les 200 deniers, synonymes de bonheur pour le jeune couple… Brebis, veau, moutarde… Au total, il y a 80 cartes et la plupart d’entre elles décrivent une situation tirée d’un passage d’un des quatre évangiles. Un exemple trouvé chez chacun d’entre eux en piochant dans le tas : “Je suis dans la peine. Ma mère est décédée. Pour l’embaumer, j’ai acheté un mélange de myrrhe et d’aloès, des bandelettes, du tissu” (Jean, 19,39). Il en coûtera 20 deniers à Youssef. “Mon père avait planté une minuscule graine de sénevé (moutarde). Aujourd’hui, c’est un

bel a rbuste. J’en a i récolté les graines et je les ai vendues au marché, en plus de mes poteries”. (Matthieu, 13,11). Le marchand verse 2 deniers à Youssef.

“C’est le moment de ma visite a nnuelle a u Temple. Il fa ut a u moins que j’offre une brebis (les pigeons, c’est pour les pauvres !) Ah là là, ça va me coûter un os si je veux une bête sans défaut. Mais pour Dieu, rien n’est trop beau, il ne faut pas compter” (Luc 2, 2224 et 3,41). Youssef devra verser 4 drachmes au berger. “J’ai invité Jésus. Il va venir ce soir manger à la maison. Je vais lui offrir ce que j’ai de meilleur. Sûr qu’il me le rendra au centuple. Je vais acheter du bon vin, un veau gras, du pain et de fines épices” (Marc, 10, 29-30). Il lui faudra donner 1 drachme à chacun de ces commerçants : le boulanger, le marchand et le vigneron. En tirant ces cartes, les jeunes joueurs auxquels “La course au mohar” est destinée plongeront à pieds joints dans les Écritures : les outres neuves pour mettre le vin nouveau, Matthieu qui réclame l’impôt, le Temple et ses marchands, les agneaux victimes du loup, le Bon Samaritain, Zachée qui donne une partie de ses gains aux pauvres, la multiplication des pains, les ouvriers de la 11 e heure, le bon grain et l’ivraie, la pêche miraculeuse, la drachme perdue… Et l’on se promène parmi les oliviers, les cyprès, la vigne, ou les lys. Les joueurs y enrichiront

“Personne ne se construit sans les autres” Ce photolangage aborde les relations, la souffrance, le rapport au monde…Il s’agit, dit-on au Sycomore, de “ r éfléchir sur l’importance du reg a rd que l’on jette sur soi même et sur les a utr es. C’est l’occasion de montrer combien le milieu dans lequel on vit et le regard porté sur quelqu’un pa r les a utres peuv ent êtr e bénéfiques ou perturbants, dynamisants ou traumatisants. Personne ne se construit sans les autres, qui peuvent avoir une bonne ou une mauvaise influence et souvent les deux à la fois. C’est aussi un moyen de mettre

en lumière combien ce que la personne pense d’elle même, peut lui faire du tort ou la pousser en avant”. On prend au hasard une carte “départ”, deux cartes “étape” et une carte “arrivée” provisoire. Chaque joueur doit alors imaginer un récit intégrant les cartes dont il dispose déjà. Pour ce faire, il peut puiser dans les cartes “étape” restantes pour compléter sa fiche parcours.

aussi leur vocabulaire : si les mots “aqueduc”, “outre” ou “ivraie” peuvent être déjà connus d’un certain nombre, petits et grands découvriront que le “ballant”, qui vient du verbe baller, désigne le mouvement de balancement, ici appliqué à la marche du chameau. Enfin il faut absolument lire dans le livret l’ “interview” de Youssef qui explique les traditions de son

pays en ce qui concerne les fiançailles, le mariage…et évidemment le fameux mohar ! Hubert WATTIER Prix : 25 €. Âge : 10-14 ans. Le Sycomore, Chaussée de Bruxelles, 63 A, 1300 Wavre, 010/22.50.03 ou info@sycomore.be - Site internet www.sycomore.be

À propos des sacrements Dans le cadre de l’année des sacrements, le Sycomore présente deux outils. Le livret “Autour des sacrements” regroupe deux livrets actifs “Des signes de tendresse” et “Joindre le geste à la parole” ainsi que des éléments du jeu “À la grâce de Dieu” (voir ciaprès). Prix : 10 €

“À la grâce de Dieu”, qui s’inscrit dans le style du jeu des familles, permet aux enfants de reconstituer le déroulement de trois sacrements (baptême, eucharistie et réconciliation) et d’en faire découvrir le sens aux autres joueurs. Prix : 26 €.

Prix : 18 €. Accessible à partir de 11 ans, mais s’adresse également aux jeunes et adultes.

RENCONTRES SERIEUSES Milliers de partis (18 - 75 ans), ttes régions, ttes situations. Très nombreuses références de tte la Belgique. Demandez vite la documentation gratuite du Centre Chrétien des Alliances (DB) 5, r. Goy - 29106 Quimper (France). Envoi discret et gratuit par retour. Tél. 00 332 98 55 33 96

nous vous accueillons dans l’amitié et l’anonymat

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