Dimanche Express - 2011 n°13

Page 1

EXPRESS © Anne-Sophie Locht

NU MÉ RO 13 Hebdomadaire du 3 avril 2011 Chaussée de Bruxelles, 67/2 - 1300 Wavre Tél.010/235.900 - Fax 010/235.908 www.dimanche.be

BANQUES ÉTHIQUES L’argent au service de l’humain

BRUXELLES

80% des transactions financières n’apportent aucune plus-value sur le plan économique. Elles ne font que générer de la richesse.

Trois ordinations épiscopales !

On peut s’attendre à la très grande foule du côté de Koekelberg pour ce premier dimanche d’avril. Les prévisions des organisateurs oscillent entre 3.000 et 3.500 participants et c’est la raison pour laquelle la Basilique nationale a été choisie avec sa capacité de 5.000 places. Cet après-midi-là, NNSS Jean Kockerols, Jean-Luc Hudsyn et Léon Lemmens se verront donc remettre le bâton et la mitre pour prendre ensuite la responsabilité pastorale d’un vicariat territorial. Bruxelles pour le premier, le Brabant wallon pour le second - il en était déjà le vicaire épiscopal - et le Brabant flamand pour Mgr Lemmens. Cette ordination sera présidée par Mgr Léonard avec l’ensemble des évêques de Belgique. Des centaines de prêtres devraient également participer à cette cérémonie bilingue à laquelle sont invités tous les représentants des communautés non catholiques L’ordination de trois évêques au cours d’une même cérémonie est un événement unique dans l’histoire de l’archevêché de BruxellesMalines. L’archidiocèse avait certes déjà connu trois ordinations d’évêques auxiliaires quasi concomitantes, notamment en 1982, mais avec trois célébrations distinctes en l’espace d’une semaine. Cette “première” va en tout cas dans le sens de l’unité de l’archevêché que Mgr Léonard avait défendue lors de la nomination de ses auxiliaires, le 22 février dernier. D’ailleurs, en plus de leurs responsabilités vicariales, l’archevêque devrait confier aux nouveaux évêques l’une ou l’autre mission transversale en fonction de ses priorités pastorales et des compétences respectives de chacun. P.G.

OPINIONS

p. 2 • Révolution égyptienne : la victoire de la fragilité

DERNIÈRES MINUTES

p. 6

• Bruxelles : 3.000 personnes manifestent pour rouvrir le débat sur l’avortement • Un succès relatif pour le Parvis des gentils

LITURGIE

p. 8

4e dimanche de Carême Lumière du monde, Jésus Christ, celui qui marche à ta suite aura la lumière de la vie. Jean 9, 1-38

CULTURE

p. 7 • Les photographies d’un “anthropologue involontaire” au Botanique

F

INANCE

Le fait que notre argent soit placé dans des institutions financières n’est pas un mal en soi. Au contraire, les banques sont utiles au financement de l’économie. Mais la majorité d’entre elles ont aujourd’hui détourné leur fonction et se servent de l’économie au lieu de la servir. Heureusement, certains établissements bancaires ont fait un autre choix: celui de l’éthique, de la solidarité et du développement durable. En décembre dernier, des dizaines de milliers de personnes s’étaient engagées à vider leur compte en banque, reprenant ainsi une idée lancée quelques semaines plus tôt par l’ancien footballeur Éric Cantona. Pourtant, malgré une intense médiatisation et un gros succès sur Internet, cette opération n’a pratiquement rien donné. Les banques n’ont constaté aucune activité inhabituelle. Le collectif “Sauvons les riches” en a toutefois profité pour appeler les gens à déposer leur argent dans des banques éthiques. “Nous préférons que nos économies soient gérées par des banques qui investissent l’épargne localement, ne participent pas au casino financier, refusent d’être présentes dans les paradis fiscaux et de verser des bonus indécents“, peut-on lire sur son site Internet. Mais à quoi reconnaît-on exactement une banque éthique? Quelles sont ses caractéristiques? En quoi se distingue-t-elle d’une banque traditionnelle? En fait, une banque éthique utilise les sommes déposées sur ses comptes pour servir des projets éthiquement soutenables, sans renoncer pour autant aux garanties habituelles d’un service bancaire classique: solvabilité, rendement, disponibilité des sommes déposées et intérêts. Pas question, donc, pour elle de financer des industries militaires, des gouvernements dictatoriaux, des entreprises ne

ÉCONOM I E ET SOLI DA RITÉ “L’abondance frugale“ selon Jean-Baptiste de Foucauld Page 3

DA L A Ï L A M A L’art de combattre sans armes Page 5 Rédaction de ce numéro clôturée le 28 mars 2011 Bureau de dépôt : Charleroi X Agréation N°: P305034 Banque: 833-5318719-79 IBAN BE58 8335 3187 1979 - BIC GKCCBEBB

© www.entreprendreautrement.be

C

e dimanche 3 avril à 15h, l’archi-diocèse de BruxellesMalines vivra un événement peu commun: l’ordination épiscopale des trois évêques auxiliaires récemment nommés par le pape Benoit XVI.

respectant pas les droits fondamentaux des travailleurs et l’environnement. Mais comment être sûr qu’elle a effectué les bons choix? En principe, l’une de ses principales règles de conduite est la transparence: les crédits sont publiés, ainsi que les critères qui ont motivé leur octroi. À tout moment, le client peut donc savoir à quoi est consacré son argent. Plus solides face aux crises Mais les banques éthiques ne se content pas d’offrir des garanties quant à leurs choix d’investissement, elles se révèlent également beaucoup solides que les banques traditionnelles en cas de crise financière. Pourquoi? Parce qu’elles n’ont pas ou pratiquement pas de participation dans les produits dérivés, ceux-là mêmes qui ont mis les grandes banques dans une situation critique en 2008. Elles ne sont, de plus, pas cotées en bourse et n’ont donc pas de pression des actionnaires pour faire augmenter

D

leurs bénéfices chaque année. Ainsi, la banque Triodos ne paie pas de bonus pour ne pas inciter le management à tricher sur les résultats. Enfin, les banques éthiques ne sont pas dépendantes du marché interbancaire, vu qu’elles ne travaillent qu’avec les moyens dont elles disposent réellement, autrement dit les dépôts réalisés par leurs clients. Une critique souvent formulée à l’égard des banques éthiques est que le rendement octroyé par les placements financiers serait moindre que celui des banques traditionnelles. Cependant, différentes études ont montré que leurs résultats ne sont ni meilleurs ni moins bons. Pas d’excuses, donc, pour changer de banque ou faire pression sur la sienne pour qu’elle revoie son mode de fonctionnement. Il est effectivement urgent de remettre l’argent au service des hommes. Pascal ANDRÉ (Suite page 3)

M. SAINT ESPRIT EST LA MÈCHE

ès qu’il y a de l’enthousiasme, de l’espoir, de la joie de vivre, de la fraternité, de la prière, on peut être sûr que M. SaintEsprit est de la fête ! Là où il y a de la foi, il y a M. Saint-Esprit. Partout où les cœurs s’embrasent, partout où des lumières s’allument, partout où des flammes brillent (dans le creux des cheminées ou tout au fond des yeux), M. Saint-Esprit est de mèche. Dieu est la lumière, l’homme est le cierge, et M. Saint Esprit est la mèche. C’est pour ça que si on veut y voir clair, on a intérêt à ne pas

perdre de vue l’esprit. Ce n’est pas un hasard si “perdre l’esprit” signifie : devenir fou… François GARAGNON , Jade et les sacrés mystères de la vie, Monte-Cristo 1991

Par le pardon, nous sommes libérés et nous libérons l’autre. Simone Pacot


OPINIONS

N°13 - 3 avril 2011

Édito

SI TU ES ENCORE JEUNE, PARLE !

Puisque l’avenir est à eux, ils doivent parler, même s’ils bousculent les idées reçues. Mais l’heure est à la pensée unique. L’étiquetage conforme n’est hélas pas réservé qu’aux grandes surfaces. Tu es anti-IVG, tu es donc d’extrême droite! Sans doute cer tains cumulent-ils les deux, mais de là à faire l’amalgame… Et pourquoi cherche-t-on toujours un lien avec l’Église catholique, comme si elle seule était pour la vie? Une manière de classer rapidement le dossier sans suite? Merci donc aux jeunes d’avoir osé cette marche citoyenne et pluraliste. On ne le dira jamais assez, l’avortement est un échec, un drame. Il a goût de mort. On ne peut que s’y opposer, même si personne ne peut jeter la première pierre. La loi a été votée démocratiquement, dira-t-on. Certes, mais il ne s’agissait que d’une dépénalisation partielle. La loi de toute société humaine demeure: Tu ne tueras pas! Sans doute l’objectif était-il de réduire le nombre de ces avortements clandestins si dangereux, mais n’y aurait-il pas d’effets seconds ? L’avortement ne pourra jamais être banalisé. Et pourtant, c’est arrivé. Pour 6 grossesses, au moins un avortement en

RÉFLEXION

P

RÉACTION L’Esprit ne souffle pas qu’à Rome

Belgique – taux en augmentation tout en étant un des plus bas d’Europe. Est-ce imputable, fût-ce partiellement, à cette loi de 1990 qui nous valut une interruption du règne de Baudouin Ier pour cause de conscience? Maintenant, en tous cas, on considère “l’IVG” comme un des droits de l’homme. Or ceux-ci ne peuvent être que positifs. C’est pour le droit à la vie que les jeunes ont marché. “À partir de quand faut-il protéger une vie?” interroge Éric de Beukelaer. Poser la question, c’est y répondre. L’enfant à naître n’est pas un membre du corps de sa maman. Il a une identité unique, inscrite dans son ADN, dès les premiers instants de sa conception. “Moi aussi, j’étais un embryon”, pouvait-on lire sur les calicots. Ce dont notre société a un urgent besoin, c’est d’une éducation à la sexualité et à l’affectivité, les deux ne pouvant être dissociés. Je crois que mener une grossesse à terme demeure l’idéal et que l’adoption peut être le chemin d’un plus grand amour (en Belgique, les demandes sont plus nombreuses que l’offre). Je crois aussi que chaque naissance est une victoire de la vie et que c’est au service de celle-ci que doit se mettre toute société. Oui, les jeunes veulent “des lois pour la vie” !

L

Charles DELHEZ Vos réactions sur edito@dimanche.be

RÉVOLUTION ÉGYPTIENNE

lutôt que de refaire la chronique d’événements que tout le monde connaît déjà ou de procéder à une analyse de cette révolution que d’autres, parfois plus compétents, ont déjà faite, le père Henri Boulad, directeur du Centre Culturel Jésuite d’Alexandrie, a choisi de se situer sur un terrain où personne ne s’est encore risqué jusqu’à présent, celui d’une relecture spirituelle de la révolution égyptienne

La victoire de la fragilité

À quelque 200 m de la Place Tahrir au Caire, un individu se détache du flot des manifestants pour foncer tout seul vers un bataillon de policiers vêtus de noir, barrant l’avenue Ramsès dans toute sa largeur. Affrontement dérisoire. D’un côté un homme aux mains nues, de l’autre une armée organisée, équipée de gourdins, de casques, de visières, de boucliers. D’un côté la force morale, de l’autre la force brutale. Quelle disproportion! Combat inégal s’il en fut. Je revois encore ce jeune se précipiter comme un lion contre ce mur de boucliers rangés, le visage contracté par la colère, les yeux projetant des éclairs, le cœur animé d’une farouche détermination. Je me suis alors posé la question: de quel côté est la force? De quel côté est la puissance? Du côté de homme désarmé ou de cette police surarmée? La réponse était claire: elle a jailli dans mon esprit comme une évidence, une certitude absolue. Cet homme aux mains nues était plus fort que ce bataillon rangé devant lui. Entre la force brutale et la force morale, la seconde l’emportait, table défaite de la croix. Une défaite, suivie d’une mière puissance mondiale à l’époque. Cet homet de loin. résurrection, qualifiée par les chrétiens de “glome squelettique accroupi à terre à moitié nu a fini Le même épisode s’est répété deux jours plus tard par avoir raison de ce géant invincible que reprérieuse“, mais qui, en fait, n’a rien eu de très glosur le Pont Kasr-el-Nil, lorsqu’un blindé fut forcé de sentait l’Angleterre du XIXe siècle. rieux, puisque tout s’est déroulé dans la plus grans’arrêter face a un jeune campé - Martin Luther King, qui a triomde discrétion. Aux yeux du monde, rien ne s’est au milieu du Pont et bravant le phé d’une ségrégation coriace et véritablement passé au matin de Pâques. C’est “Il renverse les véhicule s’avançant inexorabled’un racisme invétéré. Sa marche peu à peu que s’est révélée la puissance redoupuissants de leur ment sur lui. Ce jeune n’était pas pacifique vers Washington avec table de cet événement qui a fait basculer seul: derrière lui, une marée de plusieurs centaines de milliers de l’histoire. (…) trône, il élève les manifestants progressait avec la Noirs scandant le fameux “We C’est cette énergie qui animait le mois dernier la humbles…“ même résolution vers les voishall overcome” est parvenue à foule déchaînée de la Place Tahrir. C’est elle qui a (Le Magnificat tures blindées et les policiers faire chanceler le Capitole. fait exploser le peuple tunisien et qui suscite acde la Vierge Marie) rangés en bataille. Surprise! Ce - Nelson Mandela, enfin, qu’on a tuellement cette série de révolutions dans tous les n’est pas la foule qui a reculé, cherché à briser par 25 ans de pripays de la région. Elle qui, il y a trente ans, renvermais la police. Je l’ai vue battre en retraite, comme son, a lui aussi fini, contre toute évidence, par gasait les dictatures d’Afrique, d’Asie et d’Amérique déconcertée et désarmée par cette farouche dégner la bataille de la ségrégation en Afrique du latine, qui se sont écroulées comme des châteaux termination. Sud. de cartes. Elle encore qui, de façon absolument Dans ces deux flashs, nous avons la clé et comme Tout cela montre qu’il existe inattendue, a fait imploser un résumé de cette révolution. J’ai pu constater, sidans notre monde, dans notre l’Empire soviétique et fait chuter “Ce qu’il y a de faible le Mur de Berlin. déré – et le monde entier avec moi – que, face à la histoire, dans notre humanité, force des armes, il existait une autre force, infiniune force cachée capable de dans le monde, voilà Cette énergie cachée, secrète, ment plus puissante, infiniment plus profonde – tout balayer sur son passage. On mystérieuse, agissante, n’aura de ce que Dieu a choisi mais d’un autre ordre –, celle de l’esprit. Napopeut l’ignorer, ou feindre de cesse qu’elle n’ait triomphé de pour confondre la léon, au terme de sa vie, dans son exil à Sainte-Hél’ignorer; on peut chercher à la tout égoïsme, de toute injustice, force“ (Saint Paul) lène, n’a-t-il pas écrit dans ses mémoires cette brimer ou à l’étouffer; on peut de tout mal. Le combat sera long, phrase surprenante: “Deux forces s’affrontent tenter de la juguler ou de la brirude, difficile; il y aura des avandans notre monde, le glaive et l’esprit. La plus forser… elle finit un jour par triomcées et des reculs, des victoires et te des deux est celle de l’esprit“? (…) pher. C’est la toute petite graine qui s’est insérée des défaites… Mais ce qui est sûr, absolument sûr, Trois autres exemples contemporains illustrent de entre deux immenses blocs de rocher et qui un c’est que la victoire finale est déjà acquise: façon éloquente ce rapport paradoxal entre force jour parvient à les faire éclater. “Confiance, j’ai vaincu le Monde“ (Jn 16,33). C’est et faiblesse: Cette force morale et spirituelle fut celle de Jésus cette foi indéracinable qui anime le croyant et le - Gandhi, qui a fait plier l’Empire britannique, prequi, lui aussi, a triomphé du Mal par cette lamenpousse à affronter tous les défis. (…)

© Belga

DIMANCHE

DIMAN DIMANCHE

2

e billet de Rudolf Rezsohazy dans le journal “Dimanche” du 20 mars a retenu toute mon attention et je partage la plupart de ses conclusions. Je crains cependant que ce qu’il écrit dans son préambule sur la survivance de l’Église au travers des tempêtes bimillénaires ne soit mal compris. Cette survivance n’est pas due uniquement à sa source dans le Christ et à la transmission de ses pouvoirs aux apôtres puis à la hiérarchie de l’Église. Cette théorie de la confiance aveugle à l’action de Dieu agissant par l’intermédiaire de la hiérarchie pourrait encourager les chrétiens d’aujourd’hui à ne pas prendre leurs responsabilités dans la recherche et la promotion des réformes indispensables et à se taire. Le Saint Esprit ne souffle pas qu’à Rome et à Malines! Quant on relit l’histoire de l’Église on se rend compte qu’un grand nombre de personnes, en dehors de mouvements puissants comme Cluny, ont œuvré à l’adaptation de la religion à la culture du temps. Beaucoup sont restées anonymes et le récit de leurs contestations a été perdu; d’autres, après avoir été combattues par la hiérarchie de l’époque ont été réhabilitées et leurs avis suivis au moins partiellement. Nous pouvons citer notamment: Maître Eckhart, François d’Assise, Thérèse d’Avila, Don Bosco, le père Teilhard de Chardin et Maurice Zundel. Le cas de Luther – dont on reconnaît maintenant qu’il avait raison sur plusieurs points – a été si mal géré par les autorités religieuses qu’il a été forcé de passer au schisme. Les messages d’autres prophètes de notre temps forts critiques sur la politique vaticane n’ont pas encore reçu l’écoute des autorités religieuses. Ils sont nombreux. Je voudrais citer ici un seul de ces prophètes: Christian de Chergé, le prieur de Tibhirine mort en martyre. (…) En 1977, celui-ci écrivait: “On a proposé au Christ de choisir entre deux stabilités: le trône ou la croix. Le Christ a pris la croix; il en a fait son trône, le marchepied de son Royaume. Le malheur a voulu que l’Église ait souvent préféré le trône.“ Si l’Église a survécu à tant de tempêtes, c’est grâce à ces prophètes qui, comme ceux de l’Ancien Testament, ont été persécutés, mais ont influencé profondément l’évolution de l’Église et l’ont remise sur le droit chemin. Nous aussi, nous devons dénoncer ses déviances. Si nous tenons à elle, nous ne pouvons pas nous taire. Lumen Vitae vient de publier un petit livre intitulé “Qu’arrive-t-il à l’Église aujourd’hui?” (*). Celui-ci contient des articles particulièrement intéressants signés Isabelle de Gaulmyn, Paulin Poucouta, Paul Scolas et Armand Veilleux. Il a reçu l’imprimatur du Vicaire général Étienne Van Billoen et est très éclairant sur le problème qui nous préoccupe. Je ne puis qu’en conseiller la lecture. Louis ESCOYEZ (*) 20 €, port compris, au compte 7327032002-38 IBAN BE24 7327 0320 0238 - BIC CREGBEBB de Dimanche Service, 67/2, chaussée de Bruxelles, 1300 Wavre.


EXPRESS EXPRESS

TEMPS PRÉSENT

N°13 - 3 avril 2011

3

ÉTHIQUE ET FINANCE L’exemple de la banque Triodos Olivier Marquet, directeur de la filiale belge de Triodos

À

quoi sert l‘argent que nous plaçons à la banque ? Nous serions parfois effrayés de le savoir. La banque Triodos joue la transparence de ce côté et garantit ne financer que des projets à plus-value sociale, culturelle ou environnementale. De plus en plus de citoyens lui confient leur épargne. Le mouvement s’est même très fortement accru suite à la crise financière. Née aux Pays-Bas il y a maintenant 30 ans, la banque Triodos est un peu particulière dans la mesure où elle ne dispose pas d’agences (tout se fait par internet) et ne propose pas (encore) de compte à vue pour les particuliers. Mais elle se distingue surtout par ses préoccupations éthiques quant aux projets qu’elle finance et aux placements qu’elle propose. L’idée d’une telle banque remonte aux débuts des années 70, dans le sillage des réflexions du Club de Rome (dont le premier rapport s’interrogeait sur les limites de la croissance), et du premier choc pétrolier. Par ailleurs, à la même époque, le boycott des Pays-Bas

(qui soutenaient Israël lors de la guerre du Kippour) par les pays de l’Opep, tout comme le boycott de nombreux pays à l’encontre de l’Afrique du sud pour que cesse l’apartheid, firent prendre conscience qu’il existait des moyens de pression efficaces pour que les choses changent. Dès lors, pourquoi ne pas donner aux citoyens un outil financier qui leur permette un choix de société et qui promeuve une approche plus responsable de l’argent? Banco! Triodos sera fondée en 1981 et sa filiale belge sera lancée 12 ans plus tard. Pour créer une banque, il faut d’abord des actionnaires. Dans le cas de Triodos, on parle d’un actionnariat responsable, c’est-à-dire qui ne recherche pas une maximalisation immédiate du profit, mais plutôt un rendement sociétal. Pas cotée en bourse, à l’abri de toute “OPA hostile”, cette action est valorisée à sa valeur comptable. Il faut ensuite des dépôts d’épargnants. Ces derniers trouveront ici des taux dans la moyenne du marché. Et il faut enfin des emprunts de clients. Et toute la stratégie de la banque vise à garantir aux premiers que l’argent qu’ils viennent faire fructifier chez elle sera utilisé à de “bonnes fins”. En l’occurrence des projets qui participent du développement durable, de l’économie sociale, de la culture et de la santé, et qui auront été retenus après être passés “à la moulinette” d’une trentaine de critères. “Nous ne finançons que des projets de l’économie réelle, en Belgique ou à proximité“, insiste de surcroît Olivier Marquet, le directeur de la filiale belge. “Nous connaissons donc personnellement tous nos clients-crédits.” Banque verte et durable Près de la moitié des crédits attribués par Triodos concernent l’environnement. La banque est ainsi reconnue par ses pairs comme une spécialiste du financement du secteur des éoliennes. C’est notamment elle qui a financé “l’éolienne des enfants” (qui appartient à des enfants, via une coopérative), près de Houyet et, plus récemment, un parc de 35 MW dans le nord

de la France. Mais elle s’implique aussi dans l’agriculture biologique ou les technologies environnementales. Autre secteur privilégié: la culture. La banque a ainsi œuvré pour la construction d’une université musulmane aux Pays-Bas, d’un centre d’études tibétain en Belgique, mais aussi pour l’achat d’un violon … Et puis la santé. Son plus important crédit en 2010 concernait d’ailleurs une maison de repos pour personnes âgées. “Nous avons dit oui à ce projet parce que l’être humain était vraiment au cœur des préoccupations du maître d’œuvre (une congrégation flamande) et que le bâtiment était peu gourmand en énergie”, explique M. Marquet. Enfin, le troisième grand domaine d’intervention de Triodos est l’économie sociale. “C’est un secteur qui est tout à fait rentable si on lui laisse du temps”, affirme Olivier Marquet. À titre d’exemple, le travail réalisé par le Groupe Terre (une “Ressourcerie agréée active dans la collecte et revalorisation de vêtements) est remarquable puisqu’il concilie développement économique, intégration sociale, protection de l’environnement et solidarité Nord-Sud. Et il fournit 300 emplois stables à des personnes éloignées des circuits traditionnels du travail. D’autres secteurs, comme l’Horeca, peuvent intéresser cette banque. C’est le cas de la chaîne de restauration rapide Exqi. Outre la promotion des produits naturels, la banque a été sensible à la dimension sociale de l’entreprise qui a mis en place une académie pour former des jeunes sans diplômes. Comme on le voit, parler de Triodos c’est parler surtout de ses clients de manière très concrète. Chaque projet qu’elle finance fait en effet l’objet d’un “pointage” sur une carte que l’on peut consulter sur son site Internet. Une forme de transparence qui a séduit à ce jour plus de 40.000 Belges. Pour bon nombre d’entre eux, la crise financière a révélé les activités hyperspéculatives des banques traditionnelles et ils ont le sentiment qu’aucune leçon n’en a véritablement été tirée. Pierre GRANIER

ÉCONOMIE ET SOLIDARITÉ “L’abondance frugale“ selon Jean-Baptiste de Foucauld

D

ans le cadre des conférences organisées par la Chapelle de l’Europe, à Bruxelles, JeanBaptiste de Foucauld est venu présenter quelques pistes pour réorienter l’économie vers le développement humain. Commissaire au Plan en France, Jean-Baptiste de Foucauld est un spécialiste en gestion d’emploi, de lutte contre le chômage et pour la solidarité. Dans son dernier livre, “L’Abondance frugale. Pour une nouvelle solidarité”, il démontre comment, dans la situation actuel-

le, faire jouer à l’économie sociale et solidaire le rôle qui peut et doit être le sien pour réorienter l’économie vers le développement humain. “Nous assistons aujourd’hui à un essoufflement de l’économie après des années de progrès certains“, analyse le haut fonctionnaire français “ainsi qu’à une mutation profonde qui a engendré trois dettes: une dette financière, suite au dérapage du système bancaire; une dette sociale, posant avec acuité le grave problème du travail pour chacun; une dette écologique impliquant une réparation et une mo-

dification de nos comportements.“ Comme parallèlement, le citoyen commence à prendre conscience de la légitimation du désir, exacerbé par la publicité, par les promesses électorales, par le souci de production sans limite, ces trois dettes susvisées engendrent un triple impératif de sobriété: vis-à-vis de la planète, vis-à-vis de la justice sociale, visà-vis de la créativité. D’où la notion d’”Abondance frugale”, pour M. de Foucauld, s’opposant à l’abondance désordonnée que l’on connaît aujourd’hui. Pour réformer l’économie et retrouver les valeurs humaines, le Commissaire au plan estime qu’il faut œuvrer dans plusieurs directions. Devrait être acquis et appliqué, le principe du travail pour chacun. Chacun doit pouvoir s’insérer dans la production selon une répartition équilibrée. “Il est anormal de rencontrer des cadres surchargés de travail à côté de chômeurs de longue durée”, souligne-t-il, en proposant même d’aller plus loin: “chacun devrait avoir la possibilité de gérer selon son souhait le binôme travail-revenus, par exemple en choisissant volontairement un mitemps.“ Il faut ensuite que l’équation donner-recevoir-rendre trouve sa place dans une refonte du relationnel, qui n’exclut pas, bien au contraire, le bénévolat. Il faut enfin aménager l’économie de manière à ce que chacun puisse accéder à un temps spirituel et cela tant individuellement qu’en groupe. “La recherche du sens est capitale pour tous“, ajoutera Jean-Baptiste de Foucauld. Un nouveau “vivre ensemble” Dans cette perspective, l’abondance désordonnée évoluera alors vers plus de sobriété, vers plus de recherche de l’essentiel,

vers une distinction plus nette du nécessaire et du superflu. Une perspective profondément évangélique, rejoignant tant la visée de la Terre Promise que la parabole des talents. Ce qui implique la recherche, bien amorcée aujourd’hui, d’un nouveau “vivre ensemble”. Souvent s’y oppose le management “dur” qui travaille en indicateurs de production, lesquels deviennent des fins en soi du système. “Il s’agit donc de veiller au respect des valeurs de bases: efficacité, rentabilité et concurrence ne doivent pas être les mots d’ordre de la production“, a prévenu le conférencier. Cette nouvelle perspective s’articule autour de plusieurs axes. Tout d’abord une nouvelle régulation du capitalisme. La chaîne actionnaires-travailleurs-consommateurs doit être revue dans le sens d’une limitation du profit échevelé, grâce à une fiscalité taxant progressivement les revenus des sociétés. Ensuite, viser au plein emploi. Se distinguent sur ce point deux conceptions: l’une libérale, se basant sur l’individu et ses capacités, l’autre, davantage répandue dans les pays nordiques, se basant plus sur une discipline de travail collective. Il faut aussi réinventer une nouvelle

forme de redistribution des réseaux. Si chacun y a droit (par exemple le gaz, l’eau, l’électricité, etc.), la quote-part de chacun devrait être déterminée non par un tarif impersonnel, mais en fonction de ses revenus. Et l’Europe dans tout cela? Au dépar t, le premier embryon de l’Europe a été de s’occuper du sous-sol: le charbon et l’acier. L‘Europe aujourd’hui se trouve devant un problème de répartition et de choix entre qualité et quantité. Il est urgent qu’un grand débat s’organise entre les 27 pour trouver une meilleure méthode de coordination des divers instruments communautaires. Certaines uniformisations s‘imposent notamment sur la légalisation fiscale des sociétés. Mais plus généralement, l’Europe ne devrait pas viser autre chose que de promouvoir une économie valorisant l’humain. André MICHEL “L’Abondance frugale. Pour une nouvelle solidarité” - Jean-Baptiste de Foucauld - Éd. Odile Jacobs - 288 pages - 27 €, port compris, à verser au compte 732-7032002-38 IBAN BE24 7327 0320 0238 – BIC CREGBEBB de Dimanche Service, 67/2 chaussée de Bruxelles, 1300 Wavre.


4

BELGIQUE

N°13 - 3 avril 2011

SANS-PAPIERS ET DEMANDEURS D’ASILE

JUSTICE L’opération “Calice“ en Cassation

Un accès aux soins sans discrimination

A

ujourd’hui, en Europe, l’accès aux soins pour tous n’est pas respecté. C’est particulièrement vrai pour les demandeurs d’asile, les sans-papiers et leurs enfants. Raison pour laquelle des organisations et professionnels de santé de toute l’Europe ont répondu à l’appel de “Médecins du Monde” et signé la “Déclaration européenne pour un accès aux soins sans discrimination”. Celle-ci a été remise, le 22 mars dernier, à la Commission européenne.

© Frédéric Pauwels/Luna.

pas en assumer les coûts“. Enfin, ils insistent pour que, tout comme en Belgique, ils puissent délivrer des soins aux personnes sans-papiers sans avoir à les dénoncer aux autorités de l’immigration. Des législations très différentes Selon les pays, le droit des personnes sanspapiers à une prise en charge médicale est très variable, fait remarquer “Médecins du Monde”. L’écart, au niveau législatif, peut même être parfois très important. Ainsi, en Espagne, les personnes sans-papiers, sitôt domiciliées par inscription dans le registre municipal de la ville où elles résident, peuvent bénéficier d’une prise en charge totale du coût des consultations médicales (pas des médicaments) – même si cette facilité pour la domiciliation est actuellement mise à mal. Dans d’autres pays, comme en France et en Belgique – où un système de prise en charge spécifique a été mis en place – ou au Portugal, la prise en charge est également presque totale. Ailleurs, comme aux Pays-Bas, la prise en charge gratuite dépend de l’avis du médecin.

Dans d’autres pays, par contre, l’accès aux soins n’est pas garanti ou est même limité: c’est le cas en Suède où légalement les personnes ne peuvent accéder aux soins que s’ils en payent l’intégralité, même pour les urgences ou les soins prénatals. En Allemagne, non seulement les droits des personnes sans-papiers sont restreints, mais ils sont en outre bafoués par l’obligation légale de dénoncer qui est imposée à toutes les administrations publiques, à l’exception des hôpitaux. Au final, la situation des sans-papiers est souvent catastrophique: selon les résultats de l’enquête de l’Observatoire européen de Médecins du Monde, un tiers des problèmes de santé pour lesquels un traitement est indispensable ne bénéficient d’aucune prise en charge. Parmi ces mêmes patients, un tiers des hommes et un quart des femmes perçoivent leur santé comme mauvaise ou très mauvaise, ce qui est trois fois supérieur à la population générale dans l’UE.

Future bienheureuse belge ?

D

Fin février, l’archevêché de Malines-Bruxelles a ouvert la phase diocésaine du procès en béatification de Mère Martha Vandenputte. Celle-ci était encore enfant lorsqu’elle se sentit irrésistiblement attirée par le Christ et appelée à la vie monastique. Le 8 décembre 1927, avec l’approbation du cardinal Van Roey, elle fonda à Wezembeek-Oppem les missionnaires “de la Très Sainte-Croix et de la Passion de Jésus-Christ”, et plus tard, la Congrégation des Sœurs passionistes à Tirlemont, dont les constitutions furent approuvées en janvier 1930. Un an

après, la congrégation rejoignit la famille passioniste internationale afin de pallier le manque de vocation. Dotée d’un charisme certain, Martha Vandenputte fut surtout à la base de la création de nombreux postes missionnaires au

P.G.

PRIX D’ART CHRÉTIEN 2012

MARTHA VANDENPUTTE ès le printemps débutera la phase diocésaine de la béatification de Mère Martha Vandenputte, née le 29 septembre 1891 à Saint-Josse-ten-Noode. Cette religieuse fonda en 1927 la congrégation des Sœurs passionistes de Tirlemont. Une femme à la personnalité peu commune.

Dans le cadre de l’opération “Calice” et de ses nombreux rebondissements judiciaires, un nouvel épisode sera écrit le 5 avril prochain à l’occasion de l’examen par la Cour de Cassation du recours introduit par l’avocat de Mgr Danneels. Fin décembre en effet, le cardinal avait été débouté par la Cour d’appel de Bruxelles de ses demandes de récusation du juge De Troy et d’annulation des perquisitions à l’archevêché de MalinesBruxelles, à la cathédrale de Malines et à son domicile. Il avait donc décidé de porter l’affaire devant la haute juridiction. En janvier, cette dernière a rejeté le pourvoi concernant la demande de récusation. Elle étudiera cette fois la demande de nullité des perquisitions du 24 juin 2010. Seules les saisies effectuées ce jour-là dans les locaux de la commission Adriaenssens, à Louvain, ont été pour l’instant déclarées nulles, et les 475 dossiers emportés à cette occasion seront d’ailleurs bientôt restitués aux victimes.

Pascal ANDRÉ

Congo et de plusieurs maisons auxiliaires en Belgique. Elle resta à la tête de sa congrégation jusqu’à sa mort. La religieuse flamande était appréciée pour son rayonnement, son intelligence, son sens de l’accueil et sa gentillesse sans limite. Devenue grabataire, elle décéda le 17 septembre 1967 complètement épuisée. Selon les sœurs passionistes, beaucoup de prières ont été exaucées et le sont encore aujourd’hui grâce à son intervention. Si le postulateur de la cause à Rome est le passioniste italien Giovanni Zubiani, la phase diocésaine du procès en béatification est pilotée par Hilde Rummens, une spécialiste de l’histoire de la congrégation. Quand celle-ci sera terminée, le dossier sera envoyé à la Congrégation pour les causes des saints à Rome. Il ne manquera plus alors que la reconnaissance d’un miracle pour que Martha Vandenputte soit déclarée bienheureuse. P. A.

Dans toute l’Union européenne, les personnes sans-papiers sont confrontées à de nombreux problèmes d’accès aux soins de santé. Des problèmes qui sont notamment dus à des lois restreignant ou supprimant la prise en charge financière des soins de santé, à la complexité du système, à la peur d’être dénoncé ou arrêté, mais aussi au refus de soins ou à d’autres discriminations. De nombreux problèmes persistent également en Belgique: les patients restent mal informés et les prestataires de soins sont face à un système de remboursement très complexe et lent. Cette situation va à l’encontre de la déontologie des professionnels de la santé, selon laquelle toute personne a le droit de recevoir, sans aucune discrimination, des soins de santé appropriés. Voilà pourquoi, à l’initiative de “Médecins du Monde”, plus de 6.300 organisations et professionnels de santé ont signé la Déclaration européenne pour un accès aux soins sans discrimination” qui a été remise à la Commission européenne le 22 mars dernier. Dans notre pays, elle a notamment été signée par l’Association belge des Syndicats médicaux (ABSyM), le Groupement belge des omnipraticiens, la Fédération des maisons médicales et la Fédération nationale des infirmières belges. À travers ce texte, les signataires demandent à pouvoir “déterminer ce qui constitue les soins qui doivent être prodigués à leur patient, sans restrictions liées à leur statut de séjour“, et réclament que soient levés les obstacles organisationnels qu’ils rencontrent lorsqu’ils doivent délivrer des soins de santé aux sans-papiers. Ils demandent, par ailleurs, que les frais liés aux soins de santé de ces personnes soient “pris en charge par des fonds publics lorsqu’elles ne peuvent

L

a Cour de Cassation rendra bientôt son arrêt quant à la validité des perquisitions à l’archevêché Malines-Bruxelles, à la cathédrale de Malines et au domicile du cardinal Danneels.

L

“Paroles et gestes de Jésus”

édition 2012 du Prix d’Art Chrétien est aujourd’hui lancée ! Autrement dit, il est temps pour tous les artistes dans l’âme de commencer à cogiter leur œuvre. Le thème à suivre pour cette année sera “Paroles et gestes de Jésus”. Depuis plus de quarante ans, le Prix d’Art Chrétien encourage enfants, jeunes et même adultes non professionnels, à exprimer leur foi au moyen d’œuvres artistiques. Très souple dans ses modalités, la participation à un tel concours peut se faire individuellement, ou au contraire, en équipe (catéchèse, mouvement de jeunesse, classe scolaire…). Et les techniques pour s’exprimer sont également très ouvertes: dessin, peinture, photo, infographie, gravure, sculpture,

mosaïque, vitrail, céramique… mais aussi broderie, tapisserie, pâte à sel, et bien d’autres possibilités encore! La seule “contrainte” concerne finalement le thème. Pour cette édition 2012, il s’agit de “Paroles et gestes de Jésus”. Une contrainte toute relative donc puisque les participants trouveront dans ce sujet une grande liberté de choix afin de s’engager dans le processus créatif qui leur convient le mieux. Le but étant qu’ils puissent “exprimer” le Jésus dont ils se sentent proches à travers un geste et/ou une parole qui leur paraît la plus significative aujourd’hui. L’exposition et la remise des prix auront lieu en avril 2012. P.G. Infos pratiques et règlement du concours: 065/34.98.82 ou jeanpierre.brasseur@skynet.be


EXPRESS EXPRESS

MONDE

N°13 - 3 avril 2011

5

DALAÏ-LAMA À

L’art de combattre sans armes

l’heure de mettre cette édition sous presse, l’information est officielle: chef spirituel et temporel du peuple tibétain depuis 1950, le XIVe dalaï-lama Tenzin Gyatso a décidé de renoncer désormais à toute activité politique. Pendant soixante ans, cette autorité politique et morale d’envergure mondiale aura incarné la résistance de son peuple à l’oppression chinoise. Même si sa décision était attendue par les spécialistes, il s’agit néanmoins d’une page importante de l’histoire contemporaine qui se tourne. Né en 1935 dans un village tibétain obscur, Lhamo Dhondup – c’est son nom de naissance – ne semblait nullement prédisposé à vivre un destin exceptionnel. C’était sans compter les visions d’un mystique tibétain qui “reconnaît” en lui, à l’âge de deux ans, la réincarnation du dalaï-lama précédent. Intronisé au palais du Potala de Lhassa en 1940, il entame dès lors une éducation monastique rigoureuse qui fera officiellement de lui le chef spirituel et temporel du Tibet le 17 novembre 1950… soit dix jours après la reddition des faibles forces armées de son pays confrontées à l’invasion des troupes communistes de la Chine de Mao TséToung. Voilà désormais le plus haut État du monde incorporé à l’”Empire du milieu”. Au début, tout se passera plutôt bien: malgré l’occupation par les troupes chinoises, les relations se révèlent cordiales entre le jeune chef d’État et le maître de Pékin. Celui-ci n’applique que de façon modérée les réformes socialistes au Tibet et assure préparer un statut de “Région autonome” pour cette provin-

ce. En réalité, Mao joue un jeu sournois, son armée durcissant de plus en plus la politique chinoise à l’égard des populations tibétaines. À tel point que, si le naïf Tenzin Gyatso ne s’en rend pas encore compte lui-même, les Américains entraînent déjà des guérilleros locaux à la lutte contre les occupants communistes. Une non-violence peu efficace Dès l’hiver 1955-1956, les Tibétains se révoltent, province après province, et les tensions avec l’armée chinoise ne cessent de croître. Elles culmineront lors du soulèvement généralisé de mars 1959 au cours duquel les communistes chinois montreront enfin leur vrai visage: des milliers de moines bouddhistes sont déportés, leurs monastères et temples pillés et détruits, et rien que dans la région de Lhassa, pas moins de… 87.000 civils tibétains se font massacrer par la soldatesque de Mao. Le malheureux dalaï-lama doit fuir dans des circonstances rocambolesques à Dharamsala, dans l’Inde voisine, où il fonde le “gouvernement tibétain en exil” en compagnie de plusieurs milliers de ses compatriotes qui l’ont suivi. Dès lors commence le combat de sa vie: libérer son peuple du joug de l’occupant chinois. Or le dalaï-lama est par définition bouddhiste, c’està-dire adepte de la non-violence. Contrairement à une fraction plus “dure” – ou plus réaliste? – de son peuple, c’est essentiellement par le dialogue pacifique avec les autorités de Pékin qu’il tente d’atteindre son objectif: d’abord, l’indépendance pure et simple du Tibet jusqu’en 1973; puis, une “autonomie réelle” de celui-ci dans le cadre de la Répu-

blique populaire chinoise. Quelle que soit la noblesse d’une telle attitude, force est de constater qu’elle n’a jamais porté ses fruits, les dirigeants chinois sûrs de leur force refusant toute idée d’”autonomie réelle” au motif que, selon eux, un tel statut s’assimilerait à une indépendance déguisée… Reconnaissance et honneurs Peu soutenu sur le plan international en vertu du principe selon lequel “on ne prête qu’aux riches“, le dalaï-lama verra progressivement les choses changer sur ce plan dès 1989, année où il sera récompensé par le Prix Nobel de la Paix pour son combat pacifique en faveur de la liberté de son

peuple et des droits de l’homme en général. Désormais, les honneurs et autres marques de reconnaissance afflueront de la part des grands de ce monde… qui veilleront cependant à le recevoir toujours à titre privé et non comme chef d’État, histoire de ne pas se brouiller avec le puissant gouvernement de Pékin. À présent, cette figure emblématique s’effaçant de la scène politique, et la jeunesse tibétaine se radicalisant de plus en plus devant l’inefficacité de la lutte non-violente, quelle personnalité vat-elle succéder à Tenzin Gyatso à la tête de ce peuple spolié entre tous, et que va-t-il advenir de celui-ci? Nul ne pourrait le dire… Louis MATHOUX

LE TOU R DU M ON DE E N B R E F DES IMAGES DE JEAN-PAUL II sur Facebook et YouTube Le Vatican a pris deux initiatives afin de médiatiser sur Facebook et YouTube la béatification de Jean-Paul II, prévue le 1er mai prochain place Saint-Pierre à Rome. Primo, le Centre de télévision du Vatican (CTV), en collaboration avec Radio Vatican, a diffusé sur le site Internet de partage de vidéos YouTube une nouvelle page consacrée au pape polonais. D’ici à la béatification, trois à quatre vidéos d’archives seront ajoutées chaque jour sur le site www.youtube.com/giovannipaoloii. Secundo, les mêmes vidéos seront aussi visibles sur une nouvelle page créée sur le réseau social en ligne Facebook consacrée à Jean-Paul II www.facebook.com/vatican.johnpaul2.

AIDER LE PAKISTAN ? Oui, mais pas sans conditions “Augmenter les aides au Pakistan alors que la liberté religieuse n’est pas garantie et que ceux qui font entendre leur voix pour la défendre sont assassinés est une politique étrangère antichrétienne“, a déclaré l’archevêque de Saint Andrews et Edinburgh, le cardinal Keith O’Brien, lors de la présentation, le 15 mars dernier, du Rapport “Persécutés et oubliés“ rédigé par l’Aide à l’Église en détresse (AED). Quelques jours plus tôt, le gouvernement britannique avait effectivement annoncé qu’il comptait doubler les crédits de coopération destinés au Pakistan. D’après le cardinal O’Brien, un certain nombre de conditions auraient dû être posées préalablement, “à savoir le plein respect de la liberté religieuse, la protection des communautés chrétiennes persécutées, la sauvegarde des droits de l’homme en vue de la fin des discriminations sociales et religieuses“.

CÔTE D’IVOIRE “Nous sommes oubliés“ “Nous sommes oubliés“, a déploré le Nonce apostolique en Côte d’Ivoire, Mgr Ambrose Madtha, au micro de Radio Vatican. En effet, les affrontements entre les factions du président sortant Laurent Gbagbo et celles du vainqueur des élections de novembre 2010, Alassane Ouattara, sont en train de provoquer une crise humanitaire majeure, 500.000 personnes ayant fui les zones de combat. Ces réfugiés, a expliqué le prélat, “ont besoin de tout“, mais avant tout de nourriture et de médicaments. “L’Union européenne a imposé un embargo“, a-t-il déploré, “et il est maintenant difficile de trouver les médicaments nécessaires.“ MA LTE – La fin de l’interdiction du divorce? Malte, le seul pays européen où le divorce est interdit, organisera un référendum le 28 mai sur son éventuelle introduction dans la législation nationale, a décidé le Parlement, le 16 mars dernier. à La Valette.

NIGER IA – Un musulman opposé à l’is lamisme as sassiné. Dans l’une de ses dernières éditions, l’”Osservatore Romano” dénonce l’assassinat, le 13 mars dernier, d’Ibrahim Abdullahi Bolori, un musulman connu pour ses sermons condamnant les violences commises par les islamistes de la secte Boko Haram. Ceux-ci ont notamment revendiqué les attentats commis à Jos pendant la veillée de Noël 2010.

PA K I STA N – M or t s us p ec t e d’ un c hr ét i e n e mpr i s onné pour bl a s phème . Qamar David, un chrétien emprisonné pour blasphème, a été retrouvé mort dans la prison de Karachi. D’après les autorités, il s’agirait d’un arrêt cardiaque, mais cette version ne convainc pas les défenseurs des droits de l’homme, vu que l’homme a été plusieurs fois victime de violence à l’intérieur de la prison. Ils réclament d’ailleurs une enquête pour s’assurer des causes de sa mort, indique l’agence AsiaNews.

A UTRICHE – Les croix autorisées dans les classes à majorité chrétienne. Le 16 mars dernier, la Cour constitutionnelle autrichienne a déclaré que la présence d’une croix au mur d’une classe n’était pas contraire à la Constitution, à partir du moment où la majorité des élèves sont chrétiens. Pour elle, cela ne signifie en aucun cas “une préférence de l’État pour une religion ou une conviction religieuse particulière“. De même, elle estime conforme à la Constitution la célébration dans les écoles de la Saint-Nicolas, aucun enfant n’étant obligé d’y participer.

PA KISTA N – Un chrétien devient minis tre des Finances . Le chrétien Kamran Michael est récemment devenu ministre des Finances au sein de l’exécutif provincial du Penjab. “Que l’on confie à un homme politique chrétien, impliqué en faveur des droits des minorités religieuses, des fonctions de cette importance est significatif et nous fait nourrir de grandes espérances“, a déclaré une source de l’agence missionnaire Fides.

ÉTATS-UNIS – Les évêques se f élicitent de l’abolition de la peine de mort en Illinois. Les évêques américains se réjouissent de tous les efforts qui ont été faits pour abolir la peine de mort dans l’État de l’Illinois, mesure signée le 6 mars dernier par le gouverneur Pat Quinn. “La fin de cet usage est un encouragement pour le développement d’une culture de la vie“, ont-ils déclaré.

CHI LI – La justice rouvre l’enquête sur un prêtre conda mné par le Vatican. La justice chilienne va rouvrir une enquête, qu’elle avait classée sans suite fin 2010, sur Fernando Karadima, un prêtre retraité de 80 ans que le Vatican a récemment reconnu coupable d’abus sexuels sur mineurs et condamné à “une vie de prière et de pénitence”.

SYMBOLES RELIGIEUX Une décision “historique”

L

e 18 mars dernier, la Cour européenne des droits de l’homme a estimé que la présence d’un crucifix dans une salle de classe ne violait pas le droit à une instruction neutre. Pour le Vatican, il s’agit d’une décision historique. En novembre 2009, la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH), interpellée par une mère de famille italienne, avait considéré la présence de crucifix dans les salles italiennes “ contra ire a u droit des pa rents d’éduquer leurs enfants selon leurs convictions“ et “au droit des enfants à la liberté de religion“. Émue par cette condamnation, l’Italie avait alors fait appel de ce jugement, considérant que le

crucifix était, au-delà d’un symbole chrétien, un objet “historico-culturel“ ayant une “valeur identitaire“ pour le peuple italien. “Une victoire pour l’Europe” La Grande Chambre de la CEDH lui a finalement donné raison ce vendredi 18 mars, par 15 voix contre 2. Pour elle, la présence du crucifix dans les écoles n’empêche pas de prodiguer un enseignement objectif, critique et dans un esprit pluraliste. Une décision qui a été accueillie “avec une grande satisfaction“ par le ministre des Affaires étrangères italien et qualifié d’”historique“ par le Vatican. “La Cour affirme donc que l’exposition du crucifix n’est pas de l’endoctrinement, mais l’expression de l’identité culturelle et religieuse des

pays de tradition chrétienne“, s’est félicité le père Federico Lombardi, le directeur de la Salle de presse du Saint-Siège. Pour lui, ce jugement contribue “efficacement“ à “rétablir la confiance dans la Cour européenne des droits de l’homme“. Même satisfaction chez les évêques européens. “Sans le crucifix, l’Europe que nous conna issons a ujourd’hui n’existerait pas aujourd’hui. Voilà pourquoi ce jugement est avant tout une victoire pour l’Europe“, a déclaré le cardinal Péter Erdö, président du Conseil des Conférences épiscopales d’Europe. Pascal ANDRÉ


6

DERNIÈRES MINUTES

N°13 - 3 avril 2011

MARCHE

TUNISIE

POUR LA VIE

Une dette “odieuse”

L

e Comité pour l’annulation de la dette du tiers-monde (CADTM) tenait le 24 mars dernier une conférence publique au Parlement européen. Il exige un moratoire sur le paiement de la dette tunisienne et un audit sur celle-ci pour en connaître la part illégitime. Les démocraties européennes disent se réjouir du “Printemps arabe”. Qu’elles le prouvent désormais! Et à cet égard, la demande d’une suspension de la dette tunisienne fait office de test intéressant… Initiée par le CADTM (un réseau international fondé en Belgique), cette demande est urgente car la Tunisie s’apprête à payer en avril plus de 400 millions d’euros pour rembourser une part du service de la dette publique extérieure de l’année 2011 (qui s’élève à 575 millions). Une somme qui représente l’équivalent de six budgets tunisiens de la santé ! Des risques d’émeutes Pour légitimer cette demande, le CADTM met en avant plusieurs points. Le premier d’entre eux étant le contexte de transition démocratique qui nécessite un effort financier urgent. Un deuxième point est la nécessité de procéder à un audit populaire et citoyen pour déterminer la part de la dette qui est à considérer comme illégitime, “odieuse”, à savoir celle qui n’a pas du tout profité au peuple tunisien. Depuis la fuite de Ben Ali, le 14 janvier dernier, toute la Communauté internationale s’accorde pour le considérer comme ayant été un dictateur corrompu. Mais dans sa résolution de soutien au peuple tunisien adoptée le 3 février, le Parlement européen ne dit rien sur la dette contractée par son régime. Le CADTM estime pourtant que cette dette répond parfaitement à la qualification juridique de dette “odieuse”. Selon cette doctrine de droit international, “Si un pouvoir despotique contracte une dette non pas pour les besoins et dans les intérêts de l’État, mais pour fortifier son régime despotique, pour réprimer la population qui le combat, etc., cette dette est odieuse pour la population de l’État entier (…). Cette dette n’est pas obligatoire pour la nation; c’est une dette de régime, une dette personnelle du pouvoir qui l’a contractée, par conséquent elle tombe avec la chute de ce pouvoir.” Selon Fathi Chamki, membre du réseau du CADTM, cette dette s’est accélérée sur ces 10 dernières années alors que le pouvoir d’achat des Tunisiens s’est dégradé. Mais la richesse personnelle de Ben Ali a augmenté pendant ce laps de temps. Ses avoirs seraient estimés à 5 milliards de dollars (soit environ 2,5 fois la moyenne sur 10 ans du service de la dette tunisienne). Un décret a déjà été pris pour confisquer ces biens. L’Union européenne devra apporter son concours pour réaliser certains d’entre eux. Mais il faudra aussi que la Tunisie éradique totalement le système Ben Ali. “Seule la tête de ce réseau a disparu“ a averti M. Chamki qui craint des risques d’émeutes pour raisons économiques. P.G.

AVORTEMENT

P

our sa deuxième édition, la Marche pour la vie a mobilisé quasiment le double de personnes de l’an dernier. Le message du collectif d’étudiants à l’origine de cette initiative semble être mieux perçu par l’opinion publique.

Familiale, pacifique, apolitique, pluraliste, la Marche pour la vie organisée dimanche à Bruxelles a réuni aux alentours de 3.000 personnes, dont quelques délégations européennes: française, allemande, polonaise, néerlandaise, italienne, espagnole, irlandaise... C’est sans doute un peu moins que ce qu’espéraient secrètement les organisateurs, mais c’est beaucoup plus que l’an passé! Le point de convergence des marcheurs était situé au Mont des Arts. On y distribuait des roses rouges et blanches tandis que sur la tribune se relayaient les jeunes étudiants responsables de la mobilisation et leurs collègues des délégations étrangères, à l’occasion des discours inauguraux. Ces jeunes ont notamment cité quelques chiffres, en particulier ceux relatifs à la Belgique où le nombre d’avortements pratiqués a connu une augmentation de 39% sur ces 10 dernières années. 19.421 cas ont ainsi été recensés en 2009; beaucoup plus si l’on tient compte de tous ceux qui n’ont pas été déclarés. Et dans ces chiffres, la proportion de très jeunes femmes est également en hausse. Les organisateurs de cette Marche pour la vie ont aussi évoqué ces femmes de plus en plus nombreuses à témoigner des difficultés personnelles liées à la décision d’interrompre une grossesse non désirée, et dénoncé les diverses pressions qui les ont souvent conduites à un choix que beaucoup regrettent par la suite. Puis ils ont souligné les séquelles psychologiques possibles, qui peuvent persister pendant bien des années, ainsi que les conséquences dramatiques sur la santé en général démontrées par différentes études. Autant de sujets qui restent tabous aujourd’hui selon les manifestants qui estiment qu’il reste beaucoup d’efforts à entreprendre dans la prévention de l’avortement et dans le suivi post-IVG. Faire bouger l’opinion publique Pour Anthony Burckhardt, étudiant en sciences politiques aux Facultés Saint-Louis, et porte-parole francophone de cette Marche, cette journée est un

3.000 personnes pour rouvrir le débat

moyen d’attirer l’attention sur tous ces problèmes liés à l’avortement et de réaffirmer le respect du droit à la vie pour tous. “Il faut faire bouger l’opinion publique sur la loi en vigueur“, déclare-t-il, regrettant l’indifférence qui semble prédominer en Belgique. Et de citer l’exemple américain. “Aux États-Unis, il y a eu un vrai basculement de la population sur le sujet. La majorité des Américains sont aujourd’hui prolife alors qu’ils n’étaient que 20 à 30% il y a une dizaine d’années.” Plus près de nous, en France, la même manifestation est passée en un an de 10.000 à 20.000 participants. Et en Espagne, ils étaient un million dans la rue pour dénoncer les nouvelles conditions d’accès à l’IVG. Au son de la cornemuse “Nous sommes clairement abolitionnistes“, poursuit-il. “Notre idée est de construire une société où les plus fragiles sont protégés, du début de la vie jusqu’à sa fin“. Et s’il reconnaît que le combat qu’il mène aura besoin de beaucoup de temps, il fait remarquer que c’est la première fois en Belgique qu’une loi votée depuis plus de 20 ans met autant de monde dans la rue, dans le chef d’une catégorie de personnes qui n’a pas vraiment la culture de la manif’. “Notre action n’est pas marginale sinon pourquoi y aurait-il eu une contre-manifestation?”

JEAN VANIER Futur prix Nobel ou Templeton? Il est de la trempe de Mère Teresa ou de Martin Luther King, bien qu’il ne jouisse pas encore auprès du grand public de la même reconnaissance qu’eux. Cependant, l’impact social et humain de son travail, voire de son œuvre, est incontestable. Grand homme qui a “fondé sa vie sur la célébration de ce qui est petit, simple et exclu“, Jean Vanier fait aujourd’hui l’objet d’une campagne de soutien pour l’obtention des prestigieux prix Nobel et prix Templeton. Celui-ci est décerné à une personnalité s’étant distinguée pour ses activités caritatives ou son dévouement dans l’entraide et la compréhension interreligieuse. Sorte d’anti-héros dans un monde de performance et de superficialité, Jean Vanier est le fondateur des communautés de l’Arche, présentes dans près de 40 pays à travers le monde et qui travaillent étroitement avec des personnes ayant une déficience intellectuelle afin que chacune d’elles puisse découvrir et exercer pleinement son rôle dans la société. Si vous souhaitez entrer dans l’équipe de ceux qui se mobilisent pour que les idées de cet homme soient reconnues, il suffit d’envoyer un mail à network.jeanvanier@larche.org. (CtB) LI BA N – Ex plosion d’une bombe devant une église, pas de bless és. La nuit du 26 au 27 mars, une bombe a explosé sans faire de blessés devant l’entrée d’une église à Zahlé, une ville majoritairement chrétienne située à une cinquantaine de kilomètres de Beyrouth. C’est dans cette région que sept cyclistes estoniens ont été enlevés, le 23 mars dernier, par une bande d’hommes armés. CÔTE D’IVOI RE – L’Églis e demande la levée de l’embargo sur les médicaments . L’archevêque d’Abidjan a demandé la levée de l’embargo sur les médicaments en vigueur depuis le 28 février et imposé par l’Union européenne afin de contraindre Gbagbo à quitter le pouvoir au profit de Ouattara. Pour lui, il s’agit d’une atteinte au droit à la vie et à la santé. “La vie est sacrée et il faut la protéger“, a-t-il déclaré.

Il est environ 15h45 lorsque le monôme s’élance, silencieux. Un choix délibéré des organisateurs qui veulent qu’aucun slogan ne fuse… Le cortège est ouvert par le son de la cornemuse, comme un hommage au seul pays européen à n’avoir pas autorisé l’avortement: l’Irlande. Aux premiers rangs, derrière une grande banderole proclamant que “Nous avons tous été un embryon”, les jeunes organisateurs. Juste devant eux, une mère, tout aussi jeune tenant son bébé emmitouflé. Et puis le reste du cortège au milieu duquel Mgr Léonard a pris place. En queue du peloton, quelques personnes prient et chantent les mystères du Rosaire. Le cortège finit sa marche place Poelaert, devant le palais de Justice de Bruxelles où les roses sont déposées en hommage à tous ces enfants qui n’auront pas vu le jour. Au cours de cet après-midi ensoleillé, les manifestants n’auront rencontré que quelques touristes sur leur passage et en tous les cas aucune animosité particulière. Les pro-IVG (Centre d’action laïque, les plannings familiaux, la ligue des familles et les Mutualités socialistes) étaient passés une heure plus tôt à distance du Mont des Arts pour rejoindre la place d’Espagne où ils ont tenu leur propre rassemblement. Pierre GRANIER

PARVIS DES GENTILS

L

es 24 et 25 mars derniers, l’Église catholique a proposé à Paris un dialogue entre croyants et noncroyants, mais faute de partenaires, celui-ci est resté relativement limité. À Jérusalem, le parvis des gentils désignait l’immense esplanade autour du Temple auquel avaient accès les gentils, c’est-à-dire les non-juifs. Le Conseil pontifical pour la culture, présidé par le cardinal Gianfranco Ravasi, a repris cette dénomination pour désigner la structure destinée à favoriser les échanges entre croyants et noncroyants. Après une avant-première à Bologne en février dernier, le Parvis des gentils s’est déroulé les 24 et 25 mars derniers, dans quatre lieux symboliques de Paris: l’UNESCO, la Sorbonne, l’Académie française et la cathédrale Notre-Dame. Malheureusement, ce sont surtout les catholiques qui ont répondu à cette invitation de l’Église. Les athées, eux, ont plutôt boudé cet événement qui était pourtant organisé à leur attention, à l’exception de quelques intellectuels, dont le généticien Axel Kahn, l’écrivain Jean Clair et le chef d’entreprise Bertrand Collomb.

Un succès relatif Ces deux journées de dialogue se sont terminées le vendredi 25 mars par une soirée festive et un message vidéo de Benoît XVI retransmis sur grand écran et essentiellement destiné aux jeunes croyants et non croyants. Le pape les a invités à construire des ponts entre eux et à renouer le dialogue. “Soyez des chercheurs d’Absolu et des chercheurs de Dieu, même vous pour qui Dieu est le Dieu Inconnu“, leur a-t-il demandé. S’exprimant sur le thème de la laïcité, le pape a également rappelé que les religions ne pouvaient “avoir peur d’une juste laïcité, d’une laïcité ouverte qui permet à chacun et à chacune de vivre ce qu’il croit, en conformité avec sa conscience“. Enfin, il a invité les participants à “faire tomber les barrières de la peur de l’autre, de l’étranger, de celui qui ne vous ressemble pas, peur qui naît souvent de l’ignorance mutuelle, du scepticisme ou de l’indifférence“. L’initiative vaticane du “Parvis des Gentils” se poursuivra en octobre prochain à Tirana (Albanie), mais aussi, en 2012 et 2013, dans des villes comme Stockholm (Suède), Prague (République tchèque), Genève (Suisse), Moscou (Russie) ou Chicago (États-Unis). Pascal ANDRÉ


EXPRESS EXPRESS

CULTURE

N°13 - 3 avril 2011

NORBERT GHISOLAND Les photographies d’un “anthropologue involontaire”

L

es œuvres d’un des maîtres belges de la photographie du siècle passé, Norbert Ghisoland, sont actuellement exposées à Bruxelles, au Botanique. Une somme de portraits individuels qui font le portrait collectif d’une époque et d’une région du côté de Frameries, il y a un siècle. Norbert Ghisoland, c’est l’histoire d’un artisan-photographe prolifique installé à Frameries au début du XXe siècle, dont le talent fut révélé au grand public 30 ans après sa mort. Cette année là, en 1969, son petit-fils découvre dans le grenier familial des dizaines de milliers de plaques. S’il n’avait été étudiant en photographie à La Cambre, sans doute que ce fabuleux trésor se serait retrouvé sur les étals de marchés aux puces… Mais ce jour-là, le talent du grand-père jaillit à la figure du petit-fils. Quelques années plus tard, ces œuvres feront l’objet d’un premier ouvrage puis de prestigieuses expositions, en Belgique et à l’étranger, notamment une rétrospective au Palais de Tokyo à Paris en 1991 et de plusieurs autres publications dont une monographie parue dans la collection Photo-Poche. Ghisoland était pourtant loin de se considérer comme artiste ni même comme témoin de son temps. Il a simplement passé sa vie à photographier pendant près de quarante ans les habitants du Borinage. On est en plein âge d’or de ce genre de commerce. Grâce à l’évolution rapide des techniques qui permet dès la fin du XIXème siècle de réduire fortement les coûts de production de chaque photographie, se faire tirer le portrait n’est plus l’apanage des classes fortunées. Les studios fleurissent dès lors, même dans les régions les plus pauvres, et à Frameries, ce sont pour la plupart des familles de mineurs qui défilent devant l’objectif. Né lui-même d’un père mineur, Ghisoland immortalise les moments les plus joyeux ou les plus solennels de l’existence de ces gens de peu: baptêmes, communions, mariages bien sûr, mais aussi des épisodes qui

nous semblent parfois plus anecdotiques comme une victoire sportive, un déguisement particulièrement réussi, l’achat d’un nouveau costume… Une part de rêve Devant un décorum tout droit issu de la plus pure tradition de l’histoire de l’art, les modèles apparaissent parés de leurs plus beaux atours. Ils sont tantôt drôles, comme cette jeune fille dont les longs cheveux mis en avant font écho

au pelage de son chien avec qui elle est venue poser; tantôt émouvants, comme ce garçonnet dont la main est délicatement posée dans celle de son grand-père. Mais derrière ce faste de pacotille, un bouton de chemise manquant, des souliers usés ou encore un regard empli de tristesse viennent parfois trahir la précarité et la dureté de leur condition. Tout se lit ici dans le détail… Malgré tout, les portraits rigoureusement mis en scène par Ghisoland confèrent toujours à leurs modèles élégance et dignité. Ils respectent la seule ambition du photographe, à savoir renvoyer à ses clients l’image d’eux-mêmes dont ils rêvaient. À travers ces portraits soigneusement composés, cet “anthropologue involontaire” a offer t à ses contemporains l’occasion de s’évader de leur condition modeste, le temps d’un cliché. Voilà comment est donc née une œuvre d’une grande puissance et qui connaît aujourd’hui une renommée internationale. Dans l’exposition du Museum du Botanique 80% des tirages présentés sont inédits, et inconnus du public. On peut les retrouver dans le catalogue. Ils sont les témoins des vingt dernières années de travail de Ghisoland, puisés parmi les 40.000 plaques découvertes par son petit-fils, faites entre 1920 et 1939. Les autres, antérieures, estimées à 45.000, ont été données par le fils du photographe aux Hollandais victimes des inondations en 1953... pour reconstruire des serres! P.G. Jusqu’au 24 avril, au Botanique (rue Royale 236) Du mercredi au dimanche de 12h à 20h

LITTÉRATURE RELIGIEUSE MICHEL RAGON Remise des prix!

L

a France aime les prix littéraires. La littérature religieuse ne déroge pas à la règle et deux prix, différents, sont attribués chaque année. Voici les lauréats Le premier prix en question est le “Prix de littérature religieuse“. Il est décerné par le Syndicat des libraires de littérature religieuse et a été remis cette année à Jean-Marie Lassausse et Christophe Henning pour leur livre “Le jardinier de Tibhirine”. Cet ouvrage relate le témoignage du père Lassausse, de la Mission de France, installé à Tibhirine depuis 2001 où il entretient le domaine du monastère et son esprit de dialogue. Étrange coïncidence, il se trouve que le co-auteur de ce livre, Christophe Henning, qui est journaliste au magazine Pèlerin, est aussi le président de l’association des Écrivains Croyants d’Expression Française. Association qui remet également chaque année un prix littéraire ! Le “Prix des écrivains croyants” donc, qui récompense “des ouvrages d’inspiration juive, chrétienne ou musulmane, susceptibles d’éveiller chez l’homme d’aujourd’hui, dans un esprit d’ouverture et de dialogue, le sens du mystère et de la transcendance”.

“ L

P.G. “Inigo” de François Sureau (Gallimard) : 16,50 € - “Fragiles existences” de Véronique Margron (Bayard) : 22 € - “Le jardinier de Tibhirine” de Jean-Marie Lassausse et Christophe Henning (Bayard) : 22 € Les prix indiqués comprennent le port. À verser au compte 732-7032002-38 IBAN BE24 7327 0320 0238 – BIC CREGBEBB de Dimanche Service, 67/2 chaussée de Bruxelles, 1300 Wavre

a vieillesse, quel naufrage!”. Cet te réflexion désabusée de Charles de Gaulle est l’impression que l’on retire du dernier livre de Michel Ragon.

L’auteur a rassemblé dans ces pages quelques vieillesses invraisemblables. Ces personnages aujourd’hui célèbres ont sombré à la fin de leur vie, mais leur naufrage a été oublié. De leur vivant, leur destin avait tourné. Chaplin, résigné, disait à sa fille: “Tu sa is, moi a ussi, j’a i été connu autrefois.” Mais la gloire peut revenir après la mort… Alexandre Dumas, René Descar tes, Georges Clémenceau, Françoise Sagan sont parmi ces “grands”. Il y a en un onzième, un “vieil homme qui court sur le sable”. Alors que Michel Ragon indique, chaque fois, en titre, le personnage qu’il va aborder, pour ce onzième, il reste énigmatique jusqu’à la dernière page. “Tiens, voilà l’Ancien qui va faire une trempette”, disait-on. Il traversait le bord de la mer, sans regarder personne, et courait vers l’eau. Il habitait maintenant dans une baraque. Plus question de lui

À voir... ARTE

Sa 02/04 à 20h40 L’Egypte des pharaons Docu - Comment l’Égypte des pharaons est-elle devenue la plus brillante civilisation de l’Antiquité, surpassant en longévité toutes les autres ? Une grande fresque en deux volets (deuxième volet samedi prochain, même heure)

LA DEUX

Di 09/01 à 10h45 Messe Messe en direct depuis l’église Notre-Dame d’Auteuil à Paris (France). Prédicateur: Père Antoine de Romanet. Commentaires: Benoît Vandeputte.

FRANCE 2

Di 09/01 à 11h35 Le jour du Seigneur Dans le cadre du carême, le magazine Le Jour du Seigneur propose une série de portraits dur le thème de la famille. Aujourd’hui, celui de Débora, adoptée à l’âge de 7 ans, qui a décidé de peindre son arbre familial. Ou plutôt deux arbres, peints en sens inverse: l’arbre français et l’arbre brésilien.

ARTE

Lu 04/04 à 20h40 La vie et rien d’autre Film (1989) – Devant la caméra de Bertrand Tavernier, l’extraordinaire duo Philippe Noiret-Sabine Azéma, dans un film qui dénonce l’absurdité de la guerre et les excès du gouvernement pour célébrer la victoire avec la quête d’un corps anonyme, pour représenter le Soldat inconnu, qui vire au ridicule.

LA TROIS

“Ils se croyaient illustres et immortels”

Ce dernier a été décerné à François Sureau pour “Inigo”, un livre qui retrace la conversion d’Ignace de Loyola et la période qui l’a précédée. Raconté à la façon d’un roman d’aventures, l’auteur décrit la passion d’Inigo (le prénom basque de saint Ignace) pour la chair, sa vie à la cour ou encore son acharnement à défendre Pampelune contre les Français. Dans la catégorie essai, la lauréate est Véronique Margron pour “Fragiles existences”, dans lequel la théologienne donne des repères pour une éthique chrétienne adaptée à la vie contemporaine : bienveillance, hospitalité, compassion, humilité. Il s’agissait de la 31e édition du Prix des Écrivains croyants. Ce prix a distingué, par le passé, des auteurs tels qu’Emmanuel Levinas, André Chédid, Sylvie Germain, Laurence Cossé, Michel del Castillo...

7

adresser la parole. “Foutez-lui la paix, il a été assez emmerdé toute sa vie. Il a bien droit au repos, non?”, répliquait le patron du petit bistrot de la plage, qui était chargé de lui porter à manger. Un jour, il ne revint pas de sa trempette. “Disparu accidentellement en Méditerranée.” Quand on apprend qui était ce vieil homme qui courait sur la sable, sans plus adresser la parole à personne, et nageant très loin dans l’océan… on ne peut être que surpris. L’homme n’est que poussière, nous rappelle la liturgie du mercredi des Cendres. Et parfois, nous retournons en poussière bien avant de mourir. Ainsi passe la gloire du monde, disaient les Anciens, sic tra nsit g loria mundi… Un livre pour nous empêcher de nous prendre au sérieux! Qui sait de quoi demain sera fait? Charles DELHEZ “ I l s s e cr o y ai e nt i l l us t r e s e t i mmor tel s ” , de Michel Ragon (Albin Michel) 153 p - 20,85 € port compris, à verser au compte 732-7032002-38 IBAN BE24 7327 0320 0238 – BIC CREGBEBB de Dimanche Service, 67/2 chaussée de Bruxelles, 1300 Wavre.

Ma 05/04 à 21h05 Le Caïman Film (2006) - À travers l’histoire d’un producteur empêtré dans des dettes et un mariage en fin de course, le cinéaste Nanni Moretti livre une sorte de pamphlet sur les effets du “système Berlusconi” depuis 30 ans en Italie.

ARTE

Me 06/04 à 20h40 La biodiversité menacée Docu - La protection de la biodiversité a une histoire. De la création des grands parcs naturels à l’idéologie de “la conservation de la nature”, ce documentaire en raconte les principales étapes à travers le monde, relève ses contradictions et explore des pistes prometteuses.

FRANCE 2

Je 07/04 à 23h10 Presse et pouvoir, un divorce impossible Docu - de tout temps, journalistes et politiques se regardent en chiens de faïence, se méfient l’un de l’autre voire se détestent. Des acteurs de ce jeu ambigu viennent témoigner de la complexité de cette relation.

ARTE

Ve 08/04 à 22h10 Les ailes du Soleil Pari fou, pari réussi: faire voler un avion pendant vingt-quatre heures avec pour seule et unique énergie le soleil !


LITURGIE - DIOCÈSES

8

PAROLE POUR

VIVRE

N°13 - 3 avril 2011

DES TÉNÈBRES À LA LUMIÈRE Voir avec les yeux du Christ

4e dimanche du Carême (A)

rendre insensibles à la présence de Dieu en chaque personne. Je crois que l’Évangile vient ouvrir nos yeux sur des réalités que les Évangile de ce dimanche yeux de chair ne peuvent pas perLA GUÉRISON D’UN AVEUGLE cevoir. Elles sont souvent de l’ordre de l’invisible, de cet au-delà évangile d’aujourd’hui de nos yeux qui atteint le cœur nous présente la rendes choses et la vérité des percontre de Jésus avec un sonnes. Voir avec le regard du aveugle de naissance. Et Jésus le Christ, c’est découvrir un horizon guérit. En le libérant de cette cécioù l’absolu de l’amour se révèle té, le Christ va s’attirer les critiques comme le cap de notre vie. Voir des pharisiens qui ne avec les lunettes de comprennent pas l’Évangile, c’est déL’Évangile vient nous qu’un tel acte puisse ouvrir les yeux sur des couvrir qu’au-delà être commis un jour réalités que nos yeux des nuages, il y a le de sabbat. De plus, soleil et qu’au-delà de chair ne peuvent ils convoquent les de la mort, il y a la répas percevoir parents et l’aveugle surrection. Mystère guéri pour vérifier s’il pascal de notre foi ne s’agit pas d’un canular répanqui permet à tous les aveugles de du par les disciples de Jésus. l’essentiel de découvrir enfin la vie Mais ce qui est le plus caractérisavec les couleurs de la Bonne tique dans ce dialogue insolite Nouvelle du Christ. L’aveugle guéri entre l’ancien aveugle et les pharipar le Christ nous indique le chesiens, c’est que c’est lui qui va leur min de toute vie nouvelle. révéler la vérité sur le Christ. On Un proverbe oriental dit que peut se demander si ce ne sont lorsque le doigt montre la lune, pas les pharisiens eux-mêmes qui l’imbécile regarde le doigt. À nous sont devenus aveugles. Il n’y a pas de choisir vers où porter notre que des cécités physiques. Il y a regard. des cécités spirituelles qui aveuglent le cœur au point de nous Philippe MAWET

L

ÉVANGILE selon saint Jean 9, 1-38 En sortant du Temple, Jésus vit sur son passage un homme qui était aveugle de naissance. Il cracha sur le sol et avec la salive il fit de la boue qu’il appliqua sur les yeux de l’aveugle, et il lui dit : “Va te laver à la piscine de Siloé” (ce nom signifie : Envoyé). L’aveugle y alla donc, et il se lava ; quand il revint, il voyait. Ses voisins, et ceux qui étaient habitués à le rencontrer – car il était mendiant – dirent alors : “N’est-ce pas celui qui se tenait là pour mendier?” Les uns disaient : “C’est lui”. Les autres disaient : “ Pas du tout, c’est quelqu’un qui lui ressemble.” Mais lui affirmait : “C’est bien moi.” On amène aux pharisiens cet homme qui avait été aveugle. Or, c’était un jour de sabbat que Jésus avait fait de la boue et lui avait ouvert les yeux. A leur tour, les pharisiens lui demandèrent : “Comment se fait-il que tu voies?” Il leur répondit : “Il m’a

mis de la boue sur les yeux, je me suis lavé, et maintenant je vois.” Certains pharisiens disaient : “Celui-là ne vient pas de Dieu, puisqu’il n’observe pas le repos du sabbat.” D’autres répliquaient : “Comment un homme pécheur pourrait-il accomplir des signes pareils?” Ainsi donc ils étaient divisés. Alors ils s’adressent de nouveau à l’aveugle: “Et toi, que dis-tu de lui, puisqu’il t’a ouvert les yeux?” Il dit : “C’est un prophète.” Ils répliquèrent : “Tu es tout entier plongé dans le péché depuis ta naissance, et tu nous fais la leçon?” Et ils le jetèrent dehors. Jésus apprit qu’ils l’avaient expulsé. Alors il vint le trouver et lui dit : “Crois-tu au Fils de l’homme?” Il répondit : “Et qui est-il, Seigneur, pour que je croie en lui?” Jésus lui dit : “Tu le vois, et c’est lui qui te parle.” Il dit : “Je crois, Seigneur”, et il se prosterna devant lui. Textes liturgiques© AELF, Paris

LECTURES DE la semaine

D i ma n c h e 3 : 4e d i m a n c h e d e Ca r ême . 1 S 16, 1b.6-7.10-13a;” Ps 22; “ L e S e i g n e u r e s t m o n b e r g e r : r i e n n e s a u r a i t me ma nq ue r . ” Ep 5, 8-14; “ Vi v e z comme de s f i l s de l a lumi èr e.” Jn 9, 1-41; “ I l m ’ a m i s d e l a boue s ur l es y eux , j e me s uis l a v é, et ma int ena nt j e v oi s .” L undi 4: S. Isidore. Is 65, 17-21; Ps 29; Jn 4, 43-54. M a r di 5: S. Vincent Ferrier. Ez 47, 1-9.12; Ps 45; Jn 5,1-16. M ercredi 6: S. Jean-Baptiste de la Salle. Is 49, 8-15; Ps 144; Jn 5, 1730. Je udi 7: Ste Julienne de MontCornillon et Bx Hermann-Joseph de Steinfeld. Ex 32, 7-14; Ps 105; Jn 5, 31-47. Vendredi 8: Bse Maria Assunta et S. Perpet ou Perpetuus. Sg 2, 1a.12-22; Ps 33; Jn 7, 2.10.14.2530. Sa medi 9: S. Jean l'Aumônier. Jr 11, 18-20; Ps 7; Jn 7, 40-53. Di ma nc he 10: 5e di m anc he de Ca r ême. Ez 37, 12-14; Le peuple mor t v a r ev iv r e. Ps 129; Rm 8, 8-11; Ce lui qui a r e s s us ci té J és us v ous donner a l a v ie . Jn 11, 1-45; M or t e t r és ur r ec t i on de

L a z a r e.

BLATON Un chemin de croix unique en son genre

P

endant ce temps de Carême, dans la chapelle de Blaton, dans le hameau de la Grande-Bruyère, aura lieu une exposition unique en son genre. Il s’agit d’un chemin de croix réalisé par quelques riverains très attachés à leur patrimoine. C’est en 2001, avec l’accord du doyen, que ce beau projet a vu le jour. En 21 maquettes et avec quelque 110 poupées de plus ou moins 25 cm, ils ont réussi à présenter avec réalisme les derniers jours de la vie de Jésus depuis son

entrée triomphale dans Jérusalem jusqu’à sa résurrection. Tout le matériel est de récupération: le bois pour le socle des scènes, le tissu pour décorer les murs, les poupées achetées dans des brocantes pour les personnages, le fil métallique pour les costumes des soldats romains, les serviettes en papier pour leurs casques et même du oyat, cette plante qu’on trouve dans les dunes, pour les épines du Christ en croix. Une atmosphère de recueillement Chaque scène est accompagnée de deux textes. Le premier décrit la sta-

tion, le second est un texte qui rappelle que les hommes aussi traversent des chemins de croix. Dans la chapelle, tout est sombre. Un spot seul éclaire Jésus. Des chants liturgiques, en sourdine, créent une atmosphère de recueillement. Devant l’autel, on trouve un pain traditionnel, une hostie et cette inscription: “le corps du Christ”. On y voit également un pied de vigne artificiel et un calice avec cette indication: “le sang du Christ”. Une chapelle légendaire D’après la légende, la chapelle aurait été construite en 1295. Cette légende raconte qu’un croisé s’était perdu à Blaton et qu’il promit de construire une chapelle s’il retrouvait son chemin. Chose promise, chose due. Depuis, la chapelle est toujours là. Bien sûr, les intempéries et l’Histoire sont passées par là, mais la chapelle, à chaque fois, a été reconstruite. Celle qu’on peut admirer aujourd’hui date de 1937. Elle a été construite avec des pierres de sable du pays qui créent à l’intérieur du bâtiment une ambiance chaleureuse. Amélie de LIMBOURG

Cette exposition unique sera ouverte de 10h à 19h du 10 au 26 avril, à la chapelle de Blaton, rue Émile Carlier, sur la place de la Résistance. À signaler aussi dans cette chapelle, le salut du

mois de Marie du lundi au vendredi à 17h30, le salut du Rosaire en octobre et la crèche de Noël en décembre.

REVUE DIOCÉSAINE L’écologie au sommaire de “Paraboles” Le n° 66 de la revue diocésaine “Paraboles” vient de sortir de presse. Ce trimestriel propose cette fois un dossier consacré à l’écologie. On y trouve notamment des articles sur les textes de la Genèse et le choix de la décroissance, une réflexion sur le nucléaire ou encore des témoignages de gens qui ont décidé de vivre autrement dans l’un des domaines de leur vie. En conclusion, il est suggéré de retrouver le sens du sacré et de la limite: avant même d’être une nécessité imposée par l’urgence climatique, la sobriété est une question existentielle, comme le

soulignent les tenants de l’approche spiritualiste de la décroissance. Parmi les autres articles, citons l’analyse historique de Mgr Harpigny, évêque de Tournai, sur la Tunisie et l’Égypte, une présentation des prochaines Journées Mondiales de la Jeunesse, une prière à partir de la tapisserie d’”Entraide et Fraternité” réalisée par un artiste philippin dans le cadre du Carême de partage, un choix de livres pour vivre le Carême et Pâques, etc. Infos: contacter Sabrina Fournier au 069.646.245 ou via publications@evechetournai.be


EXPRESS EXPRESS

DIOCÈSES

N°13 - 3 avril 2011

LIÈGE

9

AGENDA

Célébration du millénaire de la Collégiale Saint-Denis

S

amedi 12 mars 2011, mille ans jour pour jour après la consécration de la Collégiale St Denis, une foule s’est rassemblée autour de son pasteur Ghislain Pinckers, qui ce jour-là fêtait son 79 e anniversaire et ses 37 années de présence à St-Denis. Aloys Jousten, évêque de Liège, avait répondu à l’invitation de la communauté du lieu. Avec joie et ferveur, il l’a entrainée dans la célébration du mystère du Christ ressuscité, lui, la pierre angulaire qui fait des chrétiens des pierres vivantes pour l’Église d’aujourd’hui.

demeure des hommes avec leur Seigneur.”

Un bon patrimoine liégeois Ghislain Pinckers, dans son homélie, a également abordé ce thème:“C’est bien de nous-mêmes, de la Communauté d’Église que nous célébrons l’anniversaire. Certes, nous nous réjouissons que les pierres et les charpentes merveilleuses de l’édifice aient traversé les siècles en maintenant leur équilibre. Saint-Denis est un bon patrimoine liégeois, mais la dédicace d’une église, telle que nous la célébrons aujourd’hui, ne se borne pas à consacrer une œuvre architecturale: elle relève de ce que les chrétiens nomment un sacrement, au sens large, peut-être, mais au sens vrai. La consécration d’une église fait d’un bâtiment de choix ce qu’il est destiné à être et à demeurer: la demeur e de Dieu a v ec les hommes, et, tout a uta nt, la

Des pierres vivantes À la fin de la célébration, lors de son allocution, Aloys Jousten a redit combien l’Église d’aujourd’hui a besoin de pierres vivantes et enthousiastes. L’Église vit des bouleversements, des changements, mais elle est appelée à grandir, dans l’unité. Chaque communauté est invitée à garder sa personnalité, mais en ayant le souci des communautés voisines et du milieu social qui l’entoure. Voilà un beau défi lancé à l’unité pastorale St Lambert qui vit au cœur de Liège. La célébration a été introduite par un moment musical sous la houlette de Pierre Mathot et de quelques musiciens. Ils l’ont clôturée avec Jean-Sébastien Bach. Un verre de l’amitié a suivi.

Un évènement majeur La Collégiale Saint-Denis est une des rares églises aussi ancienne, dont on connait la date de dédicace. La Dédicace est la consécration d’un lieu destiné au culte. Le Pape, ou l’évêque, consacre à Dieu les cathédrales, les basiliques ou les églises au cours d’un rituel très ancien et très élaboré, qui comporte principalement les onctions faites avec l’huile sainte apposée sur leurs 12 piliers, en l‘ honneur des 12 apôtres, puis sur l’autel, le lieu sacré de l’ édifice par excellence, puisque lieu de la rencontre du ciel et de la terre. Lorsque l’église a été consacrée, les offices peuvent se dérouler normalement. La dédicace est l’événement majeur de l’histoire d’un lieu de culte, célébré chaque année solennellement. Quand on a la chance d’en connaître sa date! Amélie de LIMBOURG

CON FÉ R ENCES/CÉL ÉB R ATI ON S/R ETR A I TES • Jeudi 31 mars à 19 h au Lotto Mons Expo (avenue Thomas Edison) aura lieu une conférence sur le thème:“Comment peut-on croire aux miracles aujourd’hui ?” À l’occasion de la parution du dernier numéro de la revue “ La matière & L’esprit “, le Mundaneum et “ La matière & L’esprit “ organisent une table ronde en présence de Mgr André-Joseph Léonard, archevêque de MalinesBruxelles, Claude Javeau, professeur émérite de sociologie, essayiste et écrivain, et Anne Morelli, professeur à l’ULB, directrice adjointe du Centre d’étude des religions et de la laïcité. Le débat sera animé par Jean-Pol Hecq, le 31 mars prochain. Infos et inscriptions (souhaitées):065/31.53.43, info@mundaneum.be ou www.mundaneum.be • Vendredi 1er avril à partir de 18h à la salle “Le Carrefour” de Verviers (rue St Remacle), débutera une célébration diocésaine de la Réconciliation organisée par le diocèse de Liège, dans le cadre des deux années sur les sacrements. À 18h, une rencontre d’information et d’échange sur le sacrement de Réconciliation et sa pratique. Introduction par le Service de la Pastorale de la Liturgie et des Sacrements, témoignages de l’Unité pastorale N.D. du Magnificat-Verviers Sud et des frères de Tibériade. À 19h15, repas simple et fraternel (petits pains, sandwichs). À 20h, en l’église St Remacle, célébration de la Réconciliation, présidée par notre évêque, et vénération de la Croix avec les frères de Tibériade. Infos et inscriptions (vivement souhaitée): 087/33.84.22 ou secretariat@centremaximilienkolbe.be • Du vendredi 1er avril à 18h30 au dimanche 3 avril à 17h30, au Monastère des Bénédictines à Rixensart (rue du Monastère, 82), les Voies de l’Orient organisent une retraite: ”Maurice Zundel - Le vide créateur” avec Bernard Durel, op. Infos et inscriptions:02/511.79.60 ou info@voiesorient.be www.voiesorient.be • Du vendredi 8 à 16h au dimanche 10 avril à 16h30 au Carmel à Rochefort (12, avenue du Rond point), “Un Chemin vers Dieu. Jésus, notre Paix et notre Lumière”, une retraite avec soeurs Lucy Maria, Anujyoti et Prasad, soeurs de Béthanie. Elles utiliseront les techniques très simples de la spiritualité chrétienne de l’Inde, celles du yoga et de la méditation, afin d’apprendre à s’acheminer vers le silence intérieur pour se faire présent à la Présence de Dieu. Infos et inscriptions:084/21.12.72 ou carmel.rochefort@skynet.be • Samedi 9 avril de 9h à 17h, “DITES-LE… aux personnes séparées ou divorcées ! ” à la “Maison de Mesvin” à Ciply Chaussée de Maubeuge, 457), l’équipe d’accompagnement des personnes séparées (Pastorale des Familles) invite les personnes seules après la séparation du couple, à une journée de réflexion et de partage. Les participants seront accueillis dans le respect et la discrétion. Cécile Hainaut, conseillère conjugale et psychothérapeute, les guidera sur le thème:”Échec d’hier… tremplin pour demain ! Traverser l’épreuve et apprivoiser la solitude.” Infos et inscriptions (avant le 4 avril):069/77.36.06 ou 0478/44.95.77 ou journee.mesvin@gmail.com. PAF:10 €

CU LTUR E /VOYA GE

NAMUR L’évêque satisfait du travail des “a.p.”

M

gr Rémy Vancottem, a passé une journée en compagnie des assistants paroissiaux. Des hommes et des femmes qui aident les prêtres dans l’animation de leurs paroisses. Les assistants paroissiaux débordent d’énergie et d’enthousiasme. Ils veulent croire dans le travail pas toujours simple - qu’ils accomplissent au quotidien. Ils sont aujourd’hui une bonne trentaine, pour le diocèse constitué des provinces de Namur et de Luxembourg. Les plus anciens sont en place depuis plus de dix ans. Beaucoup de ces assistants paroissiaux avaient déjà eu l’occasion de rencontrer Mgr Rémy Vancottem lors des nombreuses visites effectuées par l’évêque dans le diocèse.

Lors de cette journée chacun a pu prendre le temps de parler avec lui, de lui expliquer sa manière de travailler et les difficultés rencontrées. Une mission variée Les assistants paroissiaux sont des auxiliaires laïcs, c’est-à-dire qu’ils ne font pas partie du clergé, qui assument des tâches dévolues aux prêtres. Ils reçoivent une formation théologique, biblique et spirituelle puis sont envoyés en mission par les évêques. La principale mission de ces assistants paroissiaux est la catéchèse. Ils préparent les enfants à la première communion et les jeunes à la profession de foi ainsi qu’à la confirmation. Ils s’occupent également des parents qui souhaitent faire baptiser leurs enfants et des couples

qui se préparent au mariage. Dans les faits, la mission de l’assistant paroissial est bien plus large encore. Il est vrai qu’ en raison de la diminution constante du nombre de prêtres, leur travail a considérablement gagné en importance. Aujourd’hui, ils et elles sont partout dans l’Église. Les “a.p.” du diocèse de Namur ne font pas exception: Carine, par exemple, gère avec des bénévoles, le CDD-librairie religieuse d’Arlon. Laurence travaille au sein de l’aumônerie des prisons. Elle passe, comme elle dit, de nombreuses heures, à rencontrer, à écouter ‘’les g a r s’’ . Lucienne consacre, pour sa part, au moins trois matinées par semaine à rencontrer les personnes hospitalisées. Nicole, elle, est à l’origine de la création d’une aumônerie à la clinique de Bastogne. Heureux mais seul Mgr Vancottem s’est montré très satisfait de voir autant d’enthousiasme parmi ses ‘’troupes’’. Les assistants paroissiaux sont majoritairement heureux dans le travail qu’ils assurent. ‘’Mon curé me fait une confiance absolue, assure Fabiola. Il me demande mon avis et en tient compte. C’est un véritable partenariat qui s’est ainsi installé.’’ Certains ont tenu toutefois à dire, à leur évêque, qu’ils se sentaient parfois un peu seuls dans leur travail.

Amélie de LIMBOURG

• Vendredi 1 er avril de 14 h à 18 h, samedi 2 avril de 9 h à 12 h 15, de 13 h 30 à 18 h 45, après la messe de 19 h et dimanche 3 avril avant et après la messe de 9 h 30 et jusqu’à 12 h, à l’église du Saint-Sépulcre à Nivelles aura lieu un week-end Livres. Infos:067/21.40.15 ou daniel.de.montpellier@skynet.be • Samedi 2 avril, au cinéma Sauvenière à Liège (Place Xavier Neujean, 12), une journée festive, où petits et grands sont invités à dire et à redire que le monde n’est pas à vendre aux plus offrants, est organisée par Entraide et Fraternité dans le cadre de ses 50 ans de solidarité: films, promenades alternatives dans Liège, conférence de Riccardo Petrella, cocktail, concerts, etc. Infos et inscriptions:02/227.66.80 ou - anniversaire@entraide.be • Samedi 2 avril de 9h30 à 15h à l’École Supérieure de Catéchèse, Lumen Vitae à Bruxelles (rue Washington, 186), une session est organisée sur le film “Des hommes et des dieux” avec Luc Aerens et Chantal van der Plancke. En quoi ce films nous interroge-t-il profondément ? Présentation d’outils (paroisse/école) et pistes d’utilisation pédagogique tant pour des adultes que pour des jeunes. PAF:13 € Infos et inscriptions:02/349.03.77 ou secretariat.es@lumenvitae.be - site: www.lumenvitae.be (rubrique école). • Du dimanche 10 au jeudi 14 avril, un voyage en autocar de 5 jours comprenant un pèlerinage à Lisieux et un circuit touristique en Normandie est organisé. Le pèlerinage a pour thème: “sur les pas de Sainte Thérèse”, il comprend une célébration et des visites à Lisieux et à Alençon: le carmel, la basilique, les tombes de Mr et Mme Martin, Les Buissonnets, la maison natale et l’église Notre-Dame. Le circuit touristique en Normandie comprend une visite de Rouen, une journée sur les lieux du débarquement de 1944, la visite du château de Saint Germain de Livet et Honfleur. Infos et inscriptions (groupe limité à 50 personnes): Marc Lemaire, diacre, rue des déportés, 13 à Wegnez ou 087/33.42.71 ou 0496/55.01.04. • Jeudi 5 mai à 20h à la librairie Siloë à Liège (Rue des Prémontrés 40), Bernard Tirtiaux présentera ses deux derniers livres “Préludes de Cristal” et “Lueurs”. Infos et inscriptions:04/223.20.55 ou liege@siloe-librairies.com.

OUS

Z-V NNE

ABONNEMENT INDIVIDUEL

ABO

ABONNEMENT D’UN AN - 46 NUMÉROS • Édition normale - 12 PAGES • Abonnement d’honneur - 12 PAGES à partir de • Édition de Bruxelles - 24 PAGES

35 € 40,00 € 48,70 €

ABONNEMENT DE DEUX ANS - 92 NUMÉROS - JUSQU’À 20% DE REMISE SUR LA 2e ANNÉE

• Édition normale - 12 PAGES • Édition de Bruxelles - 24 PAGES

63 € 89,80 €

Merci de verser le montant sur le compte n° 833-5318719-79 ou contactez-nous au 010/235.900 pour effectuer votre paiement par domiciliation.

Idée cadeau : le 2e abonnement à -20%


10 MÉDIAS

N°13 - 3 avril 2011

DIRE DIEU EN FAMILLE

VIENT DE PARAÎTRE

Oui, mais comment ?

E

n France, la Commission épiscopale de la catéchèse et du catéchuménat vient de publier un livre pour soutenir les familles dans l’éveil à la foi de leurs enfants. Des conseils précieux pour toutes celles et tous ceux qui désirent découvrir et partager à la maison la Parole que Dieu leur adresse au travers des textes bibliques et de la foi de l’Église. D’où je viens? Qu’est-ce que la vie, la mort? Peut-on être heureux ensemble? Comment arriver à choisir? Quel sens donner à ma vie? Et Dieu dans tout ça? Voici quelques-unes des questions existentielles que se posent les enfants aux étapes importantes de leur développement et face auxquelles les parents se sentent souvent bien démunis, surtout lorsqu’il s’agit de témoigner de leur foi. Selon les évêques de France, de nombreuses familles ne se sentent effectivement “pas capables de dire Dieu à la ma ison “. Or, poursuivent-ils, “oser prier, oser parler de sa propre foi, mais aussi de son refus de croire ou de ses interrogations, parler ensemble de la foi sans moquerie, exprimer ses questions devant le mal, la mort, l’amour, oser le pardon demandé et donné, marquer religieusement les fêtes sont autant de moments précieux pour le ‘devenir chrétien’ du petit enfant, à cet âge qui apprend pa r imprég na tion et imita tion de l’exemple des adultes“. Ainsi, la Commission épiscopale de la catéchèse et du catéchuménat a-t-elle décidé de publier un livre destiné à aider toutes celles et tous ceux qui souhaitent renouer avec leur rôle dans la transmission de la foi auprès des enfants. Intitulé “En famille avec Dieu”, celui-ci ne prétend bien sûr pas répondre à toutes ces questions, mais il les éclaire à la lumière de la foi. Et pour cela, il n’hésite pas à puiser dans le trésor de l’Église de quoi alimenter la réflexion et la prière des enfants comme des parents. Fruit d’une longue gestation, cet ouvrage se veut aussi un “outil au service de la nouvelle évangélisation pour les communautés paroissiales (...) qui accompagnent, tels des aînés dans la foi, les parents dans la capacité de ‘dire Dieu’ à la ma ison a uprès de leur enfa nt “. Il permet d’instaurer un dialogue sur des questions éducatives,

CD

de bâtir des rencontres à partir du baptême reçu par l’enfant et de proposer des moments de ressourcement, de prière et de célébrations. “Tout l’enjeu est de l’ouvrir” Si “En famille avec Dieu” peut représenter un cadeau idéal à l’approche des communions et autres professions de foi, ses concepteurs ont bien conscience que “tout l’enjeu est de l’ouvrir “. Voilà pourquoi ceux-ci ont tout particulièrement soigné sa présentation, chaque thème étant richement illustré de dessins, de BD et de photographies. Un site Internet a également été créé pour accompagner l’ouvrage (http://en-famille-avecdieu.catholique.fr/). Grâce à cet outil, l’Église souhaite s’adresser à toutes les familles, quels que soient leur configuration et leur projet de vie, et les aider, si elles le souhaitent, à entrer en dialogue avec la communauté chrétienne la plus proche de leur domicile. Dans la préface de l’ouvrage, Mgr Dufour, archevêque d’Aix-en-Provence et Arles, compare le livre à un arbre qui plongerait ses racines dans la Bible, et dont la sève irriguerait et nourrirait la famille humaine. Il établit également le parallèle avec un album de famille, un album qui “offre le trésor de l’Église, famille de Dieu“. Et de conclure: “Ce trésor, c’est le Christ“. Pascal ANDRÉ (avec CtB)

“ En f ami l l e a vec Di eu” , Commission épiscopale pour la catéchèse et le catéchuménat, Cerf, collection “Catéchèse”, 168 pages, 18,90 €, port compris, au compte 732-7032002-38 IBAN BE24 7327 0320 0238 - BIC CREGBEBB de Dimanche Service, 67/2, chaussée de Bruxelles, 1300 Wavre.

LA TÉLÉVISION

P

armi toutes les formules qui ont été essayées, les émissions de Jean-François Zygel sont celles qui réussissent le mieux à introduire un grand nombre de téléspectateurs à la musique classique. Il existe de très belles captations TV de concerts, qu’ils soient orchestraux, de chambre ou de solistes. Ces images font souvent le bonheur des mélomanes. Mais qu’en est-il de ceux qui auraient besoin d’une porte d’entrée pour pouvoir goûter la musique, et particulièrement la musique dite classique, elle qui est réputée ennuyeuse et difficile d’accès? On se souvient de “Concertissimo”, l’émission du dimanche midi sur La Une. On se rappelle encore mieux “Les jeunes solistes”: l’idée d’un concours servait d’appel. Mais la musique est malheureusement trop souvent liée à la compétition et, concernant cette émission, la pédagogie en était cruellement absente, alors même qu’il s’agissait d’enfants. Quant aux films biographiques sur les grands musiciens, ils sont pour la plupart romancés et loin de la réalité. De la bonne vulgarisation Comment donc présenter en images la “grande” musique au grand public? Le français Jean-François Zygel, un

Une boîte à images et… à sons pédagogue hors pair et un excellent musicien, de surcroît rompu au langage télévisuel, y excelle depuis plusieurs années. Né en 1960, il est compositeur et professeur d’écriture musicale, mais aussi d’improvisation, ce qui n’est pas courant dans un milieu académique, et tout cela au très sérieux Conservatoire National Supérieur de Paris. Son émission sur France 2 s’est d’abord intitulée “La leçon de musique”. Chaque édition présentait un compositeur de manière attractive, complète et variée à la fois. Bref, de la bonne vulgarisation, un art difficile, mais combien nécessaire. Ensuite, il y eut “Les clés de l’orchestre”, puis l’émission qui nous occupe, “La boîte à musique”. En effet, la saison 3, un coffret de cinq DVD, vient de sortir chez Naïve. Chaque émission est basée sur un thème, par exemple “L’amour et la mort” pour la première. Plusieurs musiciens de disciplines différentes interprètent en direct un choix d’œuvres judicieux. Des invités, appartenant souvent au monde de la variété, mais pas seulement, sont pris à témoin et participent à l’un ou l’autre quizz musical. Il y a aussi la minute du professeur de solfège, l’instrument rare et la mécanique d’un tube. Et c’est le présentateur lui-même qui accompagne (très bien) au piano les chanteurs et les cantatrices sollicitées. Au final, les 90 minutes passent très agréable-

L

ment, ce qui justifie le choix d’une heure de grande écoute. C’est un exploit! Voilà qui peut réconcilier le spectateur exigeant, souvent indisposé par tant de bêtises dans les programmes TV. Ce coffret DVD peut aussi parfaitement être visionné par des plus jeunes… à l’heure qui leur convient. Les concertos brandebourgeois Deutsche Grammophon vient de publier les six concertos brandebourgeois de Bach par Claudio Abbado et son jeune orchestre “Mozart”. Depuis qu’il a quitté le philharmonique de Berlin pour cause de maladie, le grand chef italien a repris ses activités et, si c’était encore possible, il a encore gagné en maturité. Il nous a donné, par exemple, de fantastiques symphonies de Mozart sur un précédent enregistrement. Voici à présent les brandebourgeois, qui gagnent cependant à être visionnés, puisqu’ils sont aussi sortis en DVD (et en Blue-Ray). Dominique LAWALREE “ La boîte à musique” , un coffret 5 DVD chez Naïve, 41 € (*). “ Bach – Concer tos brandebourgeois” , par Claudio Abbado, deux CD Deutsche Grammophon (34 €) , ou un DVD (23,85 €), ou un Blu-Ray EuroArts (42,50 €). (*) (*) Port compris, au compte 7327032002-38 IBAN BE24 7327 0320 0238 - BIC CREGBEBB de Dimanche Service, 67/2, chaussée de Bruxelles, 1300 Wavre.

VATICAN II Cinquante ans après son ouverture, le concile Vatican II suscite un intérêt renouvelé, jusque dans les plus hautes sphères de l’Église: doit-on le comprendre en termes de rupture ou de continuité? Comment interpréter un concile qui n’a rien condamné? Quel est son message essentiel? Depuis les intégristes qui l’accusent d’hérésie jusqu’aux partisans d’un Vatican III, la palette des opinions est extrêmement variée. Cinq théologiens de réputation internationale, originaires de plusieurs pays (Italie, France, Allemagne, États-Unis), apportent dans ce livre leur contribution au débat. Avec leur sensibilité propre, ils mettent en évidence le caractère dynamique du concile, un dynamisme qui n’est pas achevé, parce qu’il est le dynamisme même de la catholicité. Ni révolution ni apostasie, le concile Vatican II a profondément changé l’Église. Son histoire continue de s’écrire aujourd’hui. “ Qui a p eur de Va t i c a n I I ?” , Alberto Melloni et Giuseppe Ruggieri (sous la direction de), Lessius, 160 pages, 23 €, port compris, au compte 732-703200238 IBAN BE24 7327 0320 0238 - BIC CREGBEBB de Dimanche Service, 67/2, chaussée de Bruxelles, 1300 Wavre.

MARTHE ROBIN Simple paysanne de la Drôme, Marthe Robin a reçu plus de 100.000 personnes dans sa chambre où elle est restée alitée pendant plus de cinquante ans. De là, elle a changé la vie de quantité de visiteurs en leur parlant, les éclairant, les encourageant, les consolant. Avec le Père Finet, elle a également fondé les Foyers de Charité. On en dénombre aujourd’hui 75 à travers le monde entier. Qui est cette femme décédée en 1981? Quelle a été sa vie? D’où lui vient sa fécondité extraordinaire? Postulateur de la cause de béatification de Marthe Robin, l’abbé Ber na r d Pey r ous retrace dans ce livre les étapes essentielles de sa vie hors du commun et de son cheminement spirituel. “ Découv ri r M ar t he Robin” , Bernard Peyrous, Éditions de l’Emmanuel/Éditions Foyer de Charité, 64 pages, 12,50 €, port compris, au compte 732-7032002-38 IBAN BE24 7327 0320 0238 - BIC CREGBEBB de Dimanche Service, 67/2, chaussée de Bruxelles, 1300 Wavre.

SACERDOCE ET MARIAGE Si Bernard Descouleurs n’était pas mort prématurément, il aurait écrit un livre qui se serait intitulé: “Je suis redevenu laïc”. Chris t ia ne Ga ud, son épouse, retrace ici le parcours singulier et commun de deux laïcs, actifs et fidèles à l’Église, en un récit qui est tout à la fois une célébration de la vie conjugale et un hommage rendu au ministère presbytéral. Les pages de son livre ne traînent toutefois derrière elles aucun parfum de scandale, elles ne charrient aucun ressentiment, elles ne font de leçon à personne, elles ne soutiennent aucune thèse. Elles invitent à se poser la question d’une coexistence possible, dans l’Église, d’un sacerdoce marié à côté d’un sacerdoce célibataire. Une complémentarité qui porterait peut-être des fruits de vie auxquels on ne pense pas et dont le Peuple de Dieu serait bénéficiaire. “ Qua nd deux v o ca t i ons f on t a l l i a nc e” , Christiane Gaud-Descouleurs, Salvator, 176 pages, 21,50 €, port compris, au compte 732-7032002-38 IBAN BE24 7327 0320 0238 - BIC CREGBEBB de Dimanche Service, 67/2, chaussée de Bruxelles, 1300 Wavre.

MOTS CROISÉS Problè me n°11/ 13 Horiz ont a lement : 1. Bourse sous la ceinture. – 2. Port de la NouvelleCalédonie - Reçus. – 3. Crustacés d’eau douce. – 4. Découpe bretonne - Hersé. – 5. Après senior - Non dévoilés. – 6. Commune du Morbihan - Inventa la dynamite. – 7. Qualifie une pêche - Tambourinage. – 8. Donnent par testament. – 9. Catogans - Dévêtue. – 10. Pronom personnel - Spectacles merveilleux. Ver t i ca l ement : 1. Surexcitation. – 2. Club - Indique un choix. – 3.Protection des incapables majeurs. – 4. Intérieur d’un canon - Commune de la Seine-Maritime. – 5. Songer - Cap de l’Hérault. – 6. Crocodile Elimé. – 7. Retentissant. – 8. Charge d’aérostier - Expulsé. – 9. Uvule Supprimé. – 10. Solitaire - Suit le docteur. SOLUTIONS: Problème 11/11 1. INCONSTANT 2. MAUDITES-U 3. PIRE-OSTIE 4. ONEREUSES 5. SET-STERES 6. TSARS-LIEE 7. U-GUEULE-V 8. RUER-NESLE 9. EN-AMIS-OR 10. SELLES-OTE

Problème 11/12 1. MATRIOCHKA 2. ORIENT-IOS 3. NEGATIVE-T 4. TOR-ETIRER 5. EPEIRES+PE 6. LA-LESERA 7. IGNES-SAUT 8. MEIOSE-ILE 9. A-CNEMIDES 10. RUE-RUDE-T


EXPRESS EXPRESS

PETITES ANNONCES Tél. 010/235.900 (Heures de bureau) Insérées dans toutes nos éditions belges. Tarif (TVA comprise): 3,34 € la ligne de 37 lettres, signes ou espaces, avec minimum de 10 €, + 6 € quand les réponses doivent être envoyées au bureau du journal. (B.J.N…). Paiement au compte 833-5208227-70 - IBAN BE60 8335 2082 2770 BIC GKCCBEBB de REGIDIM. Les réponses aux annonces domiciliées au bureau du journal doivent porter comme adresse : Annonce N… REGIDIM, 67/2 Chaussée de Bruxelles, 1300 Wavre.

A n t i q u i t é s De k n u d t r e c h . p r e x p o r t a t i o n beau mobilier cplet chêne, acaj.,noyer, marquet. av.1930 + objets en bronze, marbre. Lustres, miroirs dorés et tableaux. Ns payons correct. le prix. Expert. grat. et discr. assurée Tél. 0 6 9 / 6 6 . 2 4 . 4 4 GSM 0 4 7 8 / 2 0 1 . 2 5 3 . 34.569 A n t i q u i t é s L a M u s a r d i è r e à Bon-Secours achète mobilier chène, acajou, marqueterie, bois sculptés, porcelaine Tournai, Chine, tableaux, marbres, bronzes, lustres, miroirs dorés. Tél. M. Lauro 069/77.71.30. 34.128 Achète chaises d’église, statues en plâtre, vieux meubles, vieux linges d’Eglise, ornements, peintures, argenterie, etc. Tél. 054/33.67.87 Beeckmans Roger, 8 Brielstraat, 9402 Meerbeke. 34.189 G u y R OL A N D antiquaire à Mons achète au plus haut prix toute antiquité de qualité : Tableaux de maîtres anciens et modernes, Beaux meubles en chêne et acajou, Marqueterie, pendules, lustres, sculptures en bronze, Porcelaines de Chine et européennes, argenterie, etc. Se déplace gratuitement en tte région pour expertise et achat. Successions et partages. T é l . 06 5/ 72 . 86 . 55 - 34. 72 . 86, 102, rue de Nimy, 7000 Mons. 34.973 Ach. de 0,50 EUR à 125 EUR et + cart. post. anc., Photos vues anc., timb. poste, image pieuse, Liebig, album et imagerie divers. Tél. 071 /88. 85. 89. 33.810 Nouvelles chaises et nouv.bancs d’Église, directement du fabricant. Tant de références, plusieurs modèles ; élaboration selon votre plan.Demandez notre dépliant gratuit. Ebenisterie G . Mertens,Budelpoort,8 à 3930 Hamont Tél. 011/44. 52 .50 Fax : 011/4 4.86 .48. 35.704

N°13 - 3 avril 2011

COURRIER DES

LECTEURS par le Père Charles Delhez Chaussée de Bruxelles, 67/2 - 1300 Wavre

LE PRÊTRE Homme de la Transcendance ? Pensez-vous que le système de l’organisation de l’Église puisse être revu sur la base de prêtres mariés, les “viri probati” qui seraient au fond des pensionnés d’une vie professionnelle antérieure? On aurait ainsi un double clergé composé d’une part d’hommes qui auraient consacré toute leur vie à Dieu dans le célibat et d’autre part des hommes qui seraient ordonnés prêtres pour la moitié ou moins de leur vie. Ces prêtres seraient choisis par la communauté. Or, le prêtre n’est justement pas une émanation de la communauté, mais un envoyé à la communauté où il est comme le représentant, celui qui représente le Christ, tête et source de la vie de l’Église. Le prêtre est l’homme de la Transcendance, l’homme de Dieu. Une Église même nettement minoritaire peut jouer un rôle important et indispensable dans la société si ses membres sont unis entre eux, solidaires de leurs prêtres et de leur archevêque, s’ils vivent l’Évangile. Plutôt que d’employer notre énergie à des questions internes, ayons à cœur de témoigner de notre foi et de faire connaître Jésus Christ. Alors, nous nous orienterons vers une Église en croissance. Tel est mon vœu le plus cher.

TI NTI N S P I ROU P ET I T X X e Achète BD à tout prix. Pour connaître la juste valeur Tél.au 0 475 / 6 97. 5 38 , T h i b a u t Va n Ho u te . 35.709 Col l ect io n. ach. poupées anç. tête porcelaine bouche ouv. et fermée, cellulo, car ton pâte…Barbie anç. Ours et jouets anç. maison, 071/61. 32.01. acces. et vêt. de poupées. Tél.0 35.779 Collectionneur tintinophile achète Tintin noir et blanc, couleurs 1930-1950, Petit XXè, dessins et planches originales Hergé, sérigraphies et cartes vœux signées. Tél. 0 474/ 76. 82. 89. 35.851 L ou i s la Br o ca n te vide maison de la cave au grenier. achète meubles etc à bon prix. tél. : 0477/57.28.98 ou 0494/67.53.25. 35.921

RENCONTRES SERIEUSES Milliers de partis (18 - 75 ans), ttes régions, ttes situations. Très nombreuses références de tte la Belgique. Demandez vite la documentation gratuite du Centre Chrétien des Alliances (DB) 5, r. Goy - 29106 Quimper (France). Envoi discret et gratuit par retour. Tél. 00 332 98 55 33 96 www.unioncia.com

entre Dieu et les hommes, mais celui qui préside la communauté “sacerdotale” (pour reprendre les propos du Concile Vatican II). Tout baptisé est “prêtre, prophète et roi”, selon la formule de l’onction du Saint Chrême, lors du baptême. Dans les religions traditionnelles, le prêtre est celui qui a un accès privilégié à la divinité, l’homme de la Transcendance, diriez-vous. Il peut s’adresser à Dieu au nom des autres. L’originalité de la religion chrétienne est de ne pas avoir besoin d’un corps d’intermédiaires. Tout chrétien étant habité par l’Esprit, il peut dire à Dieu “Père”, comme Jésus. En français, le mot prêtre traduit en fait deux mots grecs. Le premier, hiereus, désigne celui qui met en rapport avec la divinité, l’homme du sacré. À ce titre-là, seul Jésus Christ est vraiment prêtre, lui “le seul médiateur entre Dieu et les hommes” (1 Tite 2, 5). Dieu fait homme, il relie parfaitement Dieu et les hommes. Par notre baptême, nous sommes devenus membres de son corps et donc, avec lui, prêtres. Le deuxième mot, presbuteros, que l’on retrouve dans presbytère, signifie ancien. C’est dans ce sens-là que nos prêtres sont “prêtres”. Ils sont, pour les croyants, ceux qui représentent de manière privilégiée le Christ qui convoque la communauté et la rassemble. Ils agissent in persona Christi, disent les théologiens, en la personne du Christ. En son nom, ils sont pasteurs de leurs frères, ils transmettent sa parole, ils donnent sacramentellement son corps et son sang. Ils ont trois charges essentielles, explique Mgr Rouet, l’ancien archevêque de Poitiers. Ils sont ceux qui aident les laïcs à relire, à la lumière de l’Évangile, les choix qu’ils font et les décisions qu’ils prennent pour la communauté. Ils sont hommes de communion. Enfin, ils relancent la mission.

Une autre Église est déjà en germination Dans une lettre écrite par un prêtre j’ai pu lire son souhait de « donner aux membres des communautés chrétiennes ce qui leur est nécessaire pour animer la vie de leurs communautés respectives». Il rejoint mon expérience d’une communauté paroissiale animée depuis plus de dix ans par des équipes pastorales renouvelées régulièrement, sans curé résident, mais en communion avec des prêtres qui viennent à tour de rôle se ressourcer comme toute la communauté à la table de la parole et du pain et qui s’en disent heureux. Cette expérience est loin d’être isolée et ne veut pas se donner comme modèle.

SERVICE D’ENTRAIDE Les dés sont pipés Cette dame travaille depuis vingt-cinq ans pour une administration communale. Il y a trois mois, suite à divers problèmes de santé, madame se retrouve en incapacité de travail. Mais cette incapacité ne sera pas reconnue par les autorités compétentes. Depuis madame est en litige avec son employeur et ne peut prétendre à aucune allocation de remplacement. Madame sombre dans le désespoir, car elle a sa fille et sa mère à sa charge. Après avoir su faire face seule aux besoins de sa famille, la voilà dans le désarroi le plus total. Aidons-la. (Appel 13 A) Cette maman élève seule ses deux enfants. Il y a un an, on diagnostique chez sa petite fille, une leucémie. Madame est atterrée. Commencent alors les déplacements incessants chez les médecins spécialisés et les multiples hospitalisations. Madame a dû abandonner son activité professionnelle pour prendre soin de sa fille. Mais les dettes s’accumulent et elle ne peut plus faire face. Elle entame alors une procédure en médiation de dettes, mais le quotidien est très difficile à vivre. L’enfant nécessite toujours des soins spécifiques ainsi qu’une alimentation adaptée. Aidons cette

11

Simplement, je tiens à témoigner, au nom de ceux qui la partagent, qu’une autre Église est déjà en germination, qu’elle est déjà là comme un don de l’Esprit qui ne nous laisse pas orphelins. Forte de notre expérience, j’aimerais dire à ce prêtre que je crois à l’avenir de l’Église. Je crois à sa capacité d’assurer à chaque baptisé-e une place à égale dignité, quel que soit son rang dans la hiérarchie, les membres les plus faibles étant ceux auxquels elle devrait porter le plus d’attention. Qu’elle reconnaisse aux baptisée-s le droit, le devoir, de participer avec les prêtres et les animateurs pastoraux à la création de nouvelles manières de faire Église pour le bien, non seulement de leur clocher paroissial mais de toute l’Église et même du monde. Plutôt que de déplorer la rareté des vocations sacerdotales, ouvrons les yeux sur les hommes et les femmes engendrés à la foi et qui ont à cœur de la vivre et de la transmettre. Ils se tiennent fidèlement à l’écoute de la Parole et de son écho dans le quotidien, marqué par le manque qui n’affecte pas seulement l’Église, mais le monde occidental du 21e siècle. C’est précisément ce manque qui les met en route comme leurs ancêtres de l’Exode et leur foi leur dit que la manne sera au rendez-vous, même si elle prend des aspects inattendus. G. et P. Scarlet.be

Prière quotidienne d’une personne âgée Seigneur, un jour, auprès de Toi, je poursuivrai ma vie! Oui, sans ombre aucune, sera mon avenir. Et auprès des miens je vivrai “ravie” Car, plus près que jamais je pourrai me tenir! En ce moment, Seigneur, me voici, pauvre, usée! Et pourtant plus riche que jamais! Car un bonheur que je ne puis imaginer, M’attend dans le plus grand secret!

Philippe della FAILLE 1380 Lasne.

Absolument. Il faut d’abord employer notre énergie à témoigner de notre foi et à faire connaître Jésus-Christ. Les questions internes sont donc secondes, mais il faut bien aussi pouvoir en parler. La preuve, votre courrier. Vous parlez d’un clergé à deux vitesses. Ne l’est-il pas déjà aujourd’hui? Il y a des prêtres religieux et des prêtres séculiers. De plus, les diacres font eux aussi partie du clergé et peuvent être mariés. Ils font d’ailleurs partie intégrante du sacrement de l’Ordre, comme l’évêque et le prêtre. La théologie parle ici des trois degrés différents (vous parleriez de vitesse). Vous parlez du prêtre comme l’homme de la Transcendance. J’espère qu’il en est ainsi, mais je l’espère à propos de tous les chrétiens. “Il a fait de nous un royaume de prêtres”, peut-on lire dès le premier chapitre de l’Apocalypse (1,6). Le prêtre n’est pas, dans le christianisme, un lien

COURRIER

famille dans sa lutte contre la maladie. Merci.(Appel 13 B) Les dons en réponse à ces appels doivent être versés au n° de compte 195-0145111- 75 I BA N : B E 05 1950 1451 1175 B I C : CR EG B E B B d u S e r v i c e d ’ E n t r a i d e Q u a r t - m o n d e , Place de Vannes 20, 7000 Mons.. Té l : 065/ 34.63.70 Les dons devront atteindre le montant minimum de 40 e ur os pour être fiscalement déductibles. L e M inis t ère de s Fina nces a conf irmé l es modif ic a t ions concer na nt l e mont a nt mi ni mum a nnuel donna nt li eu à une déduc ti bil it é f i s ca le.

I ntent i ons de mes s e Des prêtres d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine nous demandent des i nt ent i on s de mes s e, (7 euros) lesquelles constituent souvent leurs uniques ressources. AT TE N T I ON : Voulez-vous bien les verser UNIQUEMENT sur le compte : B E82 1950 1549 0168 B I C : CR EGB E B B ou 1950154901-68 de “P Proj et s Pa s tor a ux ” 20, Place de Vannes, 7000 Mons, et nous les transmettrons. Ces dons versés pour des intentions de messe ne bénéficient pas de l’exonération fiscale.

Et tu me réponds, Seigneur: “Oui, crois-moi, c’est bien vrai, mon amour pour Toi est sans réticence Il se met à tes pieds, pour de nouvelles naissances Il est pure transparence Il est incandescence! Seigneur, Tu es ma force! Ma citadelle! Dans ta main… aucune entorse! Ah! Que la vie est belle! Christiane DE REUCK-HERTSENS 1170 Bruxelles


12 JEUNES

N°13 - 3 avril 2011

PROF ET CL WN Pignolo, la foi dans le rire

Daniel Bastié enseigne la religion catholique depuis plus de 25 ans. Passé la porte de son école, c’est un père de famille attentif qui fait parfois le clown. Le clown pour d’autres enfants, dans d’autres écoles, le plus souvent bénévolement. C’est sa manière à lui de témoigner en tant que chrétien, en offrant du rêve à des p’tits bouts de chou là où ils vivent. Il n’aime pas l’expression “Faire le clown”, trop péjorative. Il ressent d’ailleurs ces regards négatifs de la part de beaucoup de collègues lorsqu’ils apprennent cette facette de sa personnalité. Mais que pourrait-on dire d’autre? Faire le clown, c’est en fait son charisme à lui. “Le clown est un personnage particulièrement attachant. Dans la tradition du cirque, c’est le rôle qu’on attribuait aux artistes “cassés” qui ne pouvaient rien faire d’autre”, explique Daniel. “En prenant les ricanements et les railleries sur lui, il donne finalement une extraordinaire leçon d’humilité au fond“ souligne notre professeur en osant une similitude avec Jésus.

Une question d’équilibre Clown n’est pourtant pas une vocation chez ce français installé depuis longtemps en Belgique. Il l’exerce depuis une dizaine d’années seulement, après avoir été formé par un ancien du cirque Bouglione. Le déclic est en fait né le jour où la classe de l’un de ses enfants dut se contenter d’une vidéo pour Saint-Nicolas. L’école n’avait pas eu les moyens d’offrir un spectacle pour ses jeunes élèves. Depuis, c’est dans cet établissement qu’il va roder ses spectacles. Et qu’il prend ensuite le chemin d’autres écoles dans des quartiers défavorisés, là où les enfants n’ont pas forcément la chance de pouvoir se rendre au cirque. Même s’il s’adresse aux enfants, Daniel met un soin tout particulier à l’écriture des textes de ses spectacles qui intègrent un tour de magie. Le fait d’être prof lui a donné quelques facilités de ce côté-là, de même que pour s’adresser à un jeune auditoire. Dans l’autre sens, son rôle de clown l’aide parfois à prendre du recul et à pouvoir désamorcer par le rire certaines situations. En fonction de la taille de la scène et de l’âge de son public, Pignolo propose des spectacles différents. Mais à la fin des représentations, c’est bien souvent le même élan qui pousse notre clown à rencontrer les enfants et leur dévoiler sa véritable identité pour

Membre de l'Union des Éditeurs de la Presse Périodique

ENVIE DE PARLER ? nous vous accueillons dans l’amitié et l’anonymat

EG/013/08/46/B

C

est inspiré par sa foi que Daniel Bastié est devenu clown. Depuis, il joue régulièrement dans des écoles, des bibliothèques ou des centres culturels, le plus souvent dans des quartiers défavorisés.

CHRETIEN A L’ECOUTE

02/538.27.00 Au lieu de déménager en maison de repos:

Soins à domicile 24h sur 24 Personal-Service-Ost-West (Pologne) * à partir de 1.290€/mois

montrer qu’il est un homme comme les autres. C’est dans cette double identité qu’il trouve son équilibre. “Après une représentation, je me sens bien pendant 3 jours!“ sourit-il.

* Tel. 0048 52 328 46 65 * info@24betreuung.eu

Pierre GRANIER

Rendez-vous le 9 avril ! Le prochain spectacle de Pignolo aura lieu le samedi 9 avril à 11h, à l’espace Art Gallery (33 rue Lesbroussart à 1050 Bruxelles). Pour cette occasion, le journal Dimanche offre 2 places à chacun des cinq premiers courriers électroniques qui lui arriveront d’ici le 6 avril sur l’adresse: concours@catho.be (objet Pignolo).

-

Éditeur responsable : Charles DELHEZ, 67/2 Chaussée de Bruxelles - 1300 Wavre. Tél. Dimanche 010/235 900


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.