Dimanche Express - 2011 n°15 by Médias Catholiques Belges Francophones (mcbf.be)

EXPRESS

NU MÉ RO 15 Hebdomadaire du 17 avril 2011 Chaussée de Bruxelles, 67/2 - 1300 Wavre Tél.010/235.900 - Fax 010/235.908 www.dimanche.be

LE TEMPS DU SILENCE EST TERMINÉ ! Le rapport de la commission “Abus”

LA MESSE CHRISMALE

Cinq mois de travaux représentant 60 réunions et 110 auditions. Le rapport Lalieux a été voté à l’unanimité.

Un moment fort pour chaque diocèse

urant la Semaine sainte, dans tous les diocèses, auront lieu les messes chrismales annuelles. Au cours de cette célébration un peu particulière,l’évêque du lieu bénit et consacre les Saintes Huiles. Bénies et consacrées durant la Semaine sainte, les Saintes Huiles sont utilisées pendant la célébration de différents sacrements. L’huile des catéchumènes est destinée aux adultes baptisés à la veillée de Pâques, l’huile des infirmes est utilisée lors du sacrement de l’onction des malades et enfin, le Saint-Chrême est réservé au baptême et la confirmation, ainsi qu’à l’ordination des évêques et des prêtres. À son sujet, Mgr Harpigny écrit: “Elle manifeste le sacerdoce ministériel des prêtres et elle est une des grandes expressions du sacerdoce commun de tous les fidèles baptisés, consacrés eux aussi par l’Esprit-Saint.” Dans le diocèse de Tournai, la messe chrismale aura lieu à 18h, non plus à la collégiale Sainte-Waudru à Mons comme ce fut le cas l’an dernier, mais à la cathédrale de Tournai où elle n’avait plus été célébrée depuis longtemps. À Liège et à Namur, elles auront lieu le 20 avril à 18h, également à la cathédrale. Dans l’archidiocèse de Malines-Bruxelles, la messe chrismale sera l’occasion pour les nouveaux évêques auxiliaires de Mgr Léonard d’être officiellement installés dans leur vicariat respectif. Ainsi, pour le Brabant flamand, sera-t-elle célébrée par Mgr Léon Lemmens, le lundi 18 avril à 19h30, en la cathédrale Saint-Rombaut à Malines; à Bruxelles, par Mgr Jean Kockerols à la cathédrale des Saints-Michel-et-Gudule le mardi 19 avril à 19h; et pour le Brabant wallon, par Mgr Jean-Luc Hudsyn, le mercredi 20 avril à 18h30 en la collégiale Sainte-Gertrude à Nivelles. AdL

OPINIONS

p. 2 • À quoi ressemblera notre monde en 2025 ?

DERNIÈRES MINUTES

p. 6

• Côte d’Ivoire : vers la fin du “Kadhafi noir” ? • Roger Vangheluwe contraint à l’exil • Lampedusa : une tragédie aux portes de l’Europe

LITURGIE

p. 8

Dimanche des Rameaux et de la Passion “Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’astu abandonné ?” Matthieu 26,14–27,66

CULTURE

p. 7 • Expo à Mariemont: le verre, dans ses reflets “Art Déco“

OCIÉTÉ

Le 30 mars, la commission Lalieux relative “au traitement d’abus sexuels et de faits de pédophilie dans une relation d’autorité, en particulier au sein de l’Église” a voté son rapport à l’unanimité. Les députés se sont mis d’accord sur 70 recommandations pour que toujours les victimes puissent parler et soient accompagnées. La proposition d’un tribunal arbitral pour les victimes est faite à l’Église. “Nous tendons une main à l’Église”, a commenté le député NVA S. Bracke, nous lui proposons un “fair deal”. Après une page d’introduction dédiée aux victimes, en effet, le rapport Lalieux propose à l’Église que l’État mette sur pied un tribunal arbitral (non judiciaire) pour les situations de pédophilie (instance prévue par la Loi pour d’autres situations). C’est dans ce cadre que devraient se régler notamment les questions d’indemnisation, au cas par cas. Et les députés d’insister que c’est à l’Église d’accepter ou non. En effet, la Commission s’est voulue très respectueuse de la séparation de l’Église et de l’État. Ceci reste cependant à vérifier, les juristes n’étant pas unanimes à ce propos. Une problématique élargie Cette proposition – à laquelle les évêques se donnent un peu de temps pour réagir – est suivie de 70 recommandations. Elles concernent la Justice qui a donné tout au moins l’image d’une non-indépendance – les avis sont en effet divisés –, mais aussi à la police, aux services d’aide, et même à propos d’Internet.

COM M ISSIONS “A BUS SEX UELS” Une proposition, 70 recommandations Page 3

SY RIE Chronique d’une révolution annoncée Page 5 Rédaction de ce numéro clôturée le 11 avril 2011 Bureau de dépôt : Charleroi X Agréation N°: P305034 Banque: 833-5318719-79 IBAN BE58 8335 3187 1979 - BIC GKCCBEBB

Les députés recommandent d’allonger le délai de prescription de 10 à 15 ans après les 18 ans de la victime. Quant au secret professionnel, il a été maintenu, dans l’intérêt même des victimes, mais avec quelques aménagements pour faciliter sa levée dans certaines circonstances bien précises (à propos du secret de la confession, voir page 2). La solution n’est en effet pas dans le tout judiciaire. La relation d’aide est un élément essentiel et ne peut fonctionner sans le secret professionnel. La loi du silence qui a régné dans l’Église a

été rappelée lors de l’échange qui a précédé le vote. De nombreuses fois, cependant, il a été précisé que la pédophilie ne concernait pas que la seule Église. La famille, les mouvements de jeunes et les clubs sportifs sont touchés par elle (voir page 2). La société semble avoir pris conscience d’un ample problème. Les commissaires ont demandé que, dans le domaine de la politique criminelle, la lutte contre la pédophilie devienne prioritaire. Charles DELHEZ

LA MORT A TUÉ LA MORT

e Christ donne par avance ce qu’on veut lui prendre, sa vie. “ Ma v ie, per sonne ne me l’enlève mais je la donne de moimême…” (Jean 10, 18 ). Nous assistons ici à la rencontre, à la coïncidence, des deux possibilités extrêmes et opposées de la liberté humaine : la haine qui tue et l’amour qui fait vivre. L’amour va exiger du Christ le choix de la mort, la haine va provoquer la mise au monde d’une humanité nouvelle. Jésus renverse en luimême, met à mort, le mur de séparation, la haine, en refusant de haïr ceux qui le haïssent (cfr Éphésiens 2, 14-16). La haine en son apogée ne parvient qu’à provoquer une recrudescence de l’amour. Là où elle

abonde, l’amour surabonde. (…) La mort ne trouve plus à tuer que la mort. Au fond, le meurtre est suicidaire, ne serait-ce que par le fait qu’il tue l’humanité, l’humain en celui qui y consent. Marcel DOMERGUE, s.j.

De l’autre côté du pire t’attend l’amour. Il n’y a en vérité rien à craindre. Christiane Singer

OPINIONS

DIMANCHE

DIMAN DIMANCHE

N°15 - 17 avril 2011

Édito

INTERNET : POUR LE MEILLEUR ET… POUR LE PIRE

Si les nouveaux médias constituent désormais une composante de la vie de l’homo economicus et demeurent un facteur de développement incontournable, ils ne manquent pas non plus d’effets pervers, notamment lorsqu’ils servent de caisse de résonance aux accusations calomnieuses, aux rumeurs les plus folles et aux actes les plus crétins. Nous en avons encore eu un très bel exemple, le 4 avril dernier, avec le quadruple entartage de Mgr Léonard. Il suffit, en effet, aujourd’hui, de diffuser sur le Net la vidéo de son délit pour sortir de l’anonymat et bénéficier d’une couverture médiatique à faire pâlir d’envie n’importe quel homme politique. Or, ce que ne disent pas les journalistes – qui font leurs choux gras de ce genre d’incident –, c’est qu’il s’agit d’un acte violent, visant à humilier publiquement un individu, et par conséquent punissable par la loi. Et cela, quelles que soient la personne visée et la “cause” défendue. On peut ne pas être d’accord avec l’archevêque de Malines-Bruxelles, mais il y a des façons plus intelligentes et constructives de le lui faire savoir. Plus inquiétante encore, la médiatisation complètement injustifiée du pasteur américain Terry Jones. S’appuyant sur la liberté

LA QUESTION

d’expression, celui-ci a effectivement mis en scène, le 30 mars dernier, l’autodafé d’une copie du Coran, devant son église de Gainesville en Floride. Aussitôt diffusées sur Facebook et sur YouTube, ces images se sont bien sûr répandues comme une traînée de poudre, entraînant la mort de 24 personnes en Afghanistan, dont sept employés de l’ONU, ainsi que d’importantes manifestations au Pakistan. Le pire, c’est que, fort de son “succès”, ce soi-disant pasteur prépare déjà l’acte II de sa croisade meurtrière contre l’islam. Ainsi, vient-il d’annoncer son intention de faire un procès au prophète Mahomet pour “crimes contre l’humanité“. Une nouvelle provocation, dont les Occidentaux mais aussi les pays musulmans se passeraient bien pour le moment. On le voit, Internet ne sert pas uniquement à consolider la société, il peut aussi contribuer à son éclatement. Aujourd’hui, il suffit en effet de faire le buzz sur la Toile pour susciter l’intérêt des journalistes et voir ses idées se propager dans l’opinion publique, qu’elles soient complètement loufoques ou tout simplement nauséabondes. Il faut donc démystifier ce nouveau moyen de communication et relativiser sa puissance démocratique, sans pour autant nier ses nombreux atouts. Car il en a, fort heureusement. Pascal ANDRÉ Vos réactions sur edito@dimanche.be

LE MONDE EN 2025

uels sont les grands enjeux de demain et comment y faire face dès aujourd’hui? C’est à ces deux questions qu’a tenté de répondre Domenico Rossetti di Valdalbero, administrateur principal à la Commission européenne, le 6 avril dernier, dans le cadre des coursconférences organisés par le Collège Belgique (*).

Analyser le passé et se projeter dans l’avenir afin de façonner le présent, voilà l’objectif particulièrement ambitieux des prospectivistes. Une activité indispensable au bon fonctionnement de la société, vu qu’il est impossible d’envisager et de mettre sur pied de nouvelles politiques sans prendre d’abord la peine d’anticiper, de prévoir et d’évaluer. Administrateur principal à la Commission européenne et responsable de la recherche en sciences sociales sur les thèmes relatifs à la prospective et à la société “post-carbone“, Domenico Rossetti di Valdalbero connaît bien sûr les limites de cet exercice périlleux qui consiste à anticiper l’avenir. En effet, si les grandes tendances, tensions et transitions du monde et de l’Europe de demain peuvent être imaginées, projetées, esquissées, l’imprévisible reste de mise. Ce qui se passe actuellement au Japon, dans les pays du Maghreb ou sur le plan du développement technologique est là pour le démontrer. Cela étant, malgré ses ‘imperfections, la prospective reste un outil incontournable pour les décideurs, explique l’économiste italien, qui a participé à la rédaction du rapport européen intitulé “Le monde en 2025”. Un texte d’une trentaine de pages dont il a présenté les principaux thèmes, le 6 avril dernier, dans le cadre du Collège Belgique.

Le siècle de l’Asie Parmi les tendances auxquelles nous serons sans doute confrontés dans les prochaines années, le haut fonctionnaire européen pointe tout d’abord la montée de l’Asie. En 2025, 61% de la population mondiale se trouvera effectivement sur ce continent, contre seulement 6,5% en Europe. Cette année-là, l’ensemble Chine-Inde-Corée devrait également peser autant que l’Union européenne sur le plan économique. Et si on y ajoute le Japon, la Thaïlande, Taiwan et l’Indonésie, la part de l’Asie atteindra normalement en 2025 quelque 30% du PIB mondial et devancera celle de l’UE estimée à un peu plus de 20%. Autre tendance mise en avant par l’économiste: le vieillissement de la population. “En 2100, à peu près un milliard d’êtres humains auront plus de 75 ans“, explique-t-il, “et les plus de 50 ans représenteront environ 40% de la population mondiale.“ L’Union européenne est déjà concernée par cette problématique, puisqu’en 2025, elle comptera la plus forte proportion de personnes de plus de 65 ans au monde. “L’incidence du vieillissement sur le budget devrait donc être substantielle“, poursuit-il, “et augmenter de plus de 5 points de pourcentage du PIB d’ici à 2060 dans la zone euro, notamment en raison des dépenses liées aux retraites, aux soins de santé et aux soins de longue durée.“

En 2025, 61% de la population mondiale se trouvera en Asie

Si les tendances actuelles se prolongent, il y aura également, dans une quinzaine d’années, près de 250 millions de migrants dans le monde, dont 65% rien que dans les pays développés. On estime à 64 millions (soit 9% de la population) le nombre d’immigrés qui auront fait le choix de l’Europe. “ Un tel afflux risque évidemment d’entraîner de l’instabilité sociale“, reconnaît l’économiste, “mais en même temps, sans cet apport, la population européenne commencerait à diminuer à partir de 2012. La baisse de la population active se fait d’ailleurs déjà sentir dans beaucoup de régions d’Europe.“ La pauvreté et la malnutrition vont également gagner du terrain d’ici 2025, ainsi que les inégalités en matière d’accès aux soins de santé. “De plus“, explique t-il, “ la concentration urbaine qui s’annonce dans de nombreux pays en développement (en 2030, 60% de la population mondiale vivra dans les villes) pourrait amplifier les risques de dégradation sanitaire et de propagation des maladies.“ Dernière grosse tendance pour les prochaines décennies: la rareté croissante des ressources naturelles et la vulnérabilité de la planète. D’ici 2025, la demande mondiale d’énergie augmentera de près de 50%, alors que trois milliards de personnes manqueront d’eau. La sécurité d’approvisionnement énergétique sera, quant à elle, de plus en plus mise en question en Europe. En 2030, elle importera en effet près de 70% de ses besoins énergétiques.

Les grandes transitions Mais comment faire face à tous ces défis? Pour l’économiste italien, il faudra tout d’abord passer à un nouveau modèle de

L’appétit du pouvoir Dominique Quinio, ré da ct ri ce en chef du journa l “ L a Croi x ” : “ En s’accrochant au pouvoir, perdu dans des élections qu’il avait lui-même soutenues, l’expr ésident iv oir ien a pr is le risque d’une guerre civile. Ce faisant, il complique la tâche de son successeur, et c’est bien là son ultime stratégie. Plus la force se révèle nécessaire pour asseoir le nouveau pouvoir ivoirien, plus le président Ouattara sera dépendant des troupes qui auront permis une victoire que les urnes n’ont pas réussi à assurer; et plus les désirs de veng ea nce, les ha ines irrémédiables diviseront le pays. (…) Des Africains paieront une fois de plus chèrement les appétits de puissa nce de leurs dirigeants.“ (Dans “La Croix” du 7 avril 2011, p.1)

Indécent

À quoi peut-on s’attendre ?

Concentration urbaine et pauvreté

EXTRAITS

développement socio-écologique. En effet, pour répondre aux besoins d’une population estimée à 8 milliards en 2025, d’importants efforts seront nécessaires, qu’il s’agisse de développement technologique, d’incitants économiques et de changements de comportements. Il est également clair, pour lui, que nous allons vers une nouvelle organisation des relations internationales et l’émergence d’une gouvernance commune au niveau mondial. Une évolution dans laquelle l’Union pourrait jouer un rôle important vu qu’elle a une longue expérience dans ce domaine, à condition, toutefois, qu’elle aille notamment elle-même vers une meilleure coordination entre les politiques nationales et européennes. Toutes ces prévisions sont bien sûr toujours susceptibles d’être remises en question, précise l’économiste. D’importantes ruptures ou turbulences peuvent effectivement survenir à tout moment, comme une guerre majeure, une catastrophe technologique, une pandémie aux effets dévastateurs, une accélération soudaine, voire brutale, des impacts du changement climatique, une persistance de la crise financière et économique ou, plus positivement, une nouvelle vague d’innovations technologiques et un nouveau cycle de croissance rapide tiré par les pays émergents. Autant de changements qui pourraient nous amener à revoir l’ordre de nos priorités ou donner un coup d’accélérateur aux nombreuses transitions déjà amorcées. Pascal ANDRÉ (*) Pour tout renseignement complémentaire concernant le Collège Belgique: www.academieroyale.be.

Yv es Ca v a lier, journa li s te: “Ne tournons pas autour du pot: le versement d’un bonus de 600.000 euros à Pierre Mariani, le CEO de Dexia, est parfaitement indécent. Que cela s’ajoute à une rémunération fixe d’un million d’euros et à 200.000 euros de ‘prime de fonction’, ne fait qu’ajouter au sentiment d’iniquité. Des voix se sont élevées ici et ailleurs en Europe pour dénoncer ces pratiques, en particulier dans un secteur qui a été sauvé de la noyade par l’argent du contribuable. Ce contribuable auquel on demande par ailleurs d’envisager de revoir le principe de l’indexation automatique de son salaire. (…) Et dire que tout cela est avalisé par le président du conseil d’administration qui n’est autre que JeanLuc Dehaene, cet ex-Premier ministre qui nous a donné des leçons d’austérité… “ (Dans “La Libre Belgique” du 7 avril 2011)

Une perte inacceptable M arco M orosini, chercheur en d é v e l o p p e me n t d u r a b l e à l’École poly technique f édéra le de Zurich: “Selon ces chiffres, les centrales nucléaires, contrairement à la moindre mobylette, fonctionnent presque sans assurance. Il est intéressant de noter que si pour certaines élites, “le marché doit tout diriger”, lorsqu’il s’agit des risques atomiques les mêmes ignorent le signal fort et clair du marché de l’assurance – qui généralement est en mesure de mettre un prix sur tout. (…) Le fait n’est pas que les assureurs calculent une prime trop élevée pour les centrales atomiques. Le fait est tout simplement qu’ils n’assument pas ce risque. Et ce à aucun prix. (…) Lorsque le risque est la perte totale, il ne peut tout simplement pas être pris en charge. Dans l’âge des méga-risques il est donc sage de s’orienter vers la “heuristique de la peur”, qui donne la préférence à considérer l’hypothèse la plus défavorable, quelle que soit sa probabilité, quand elle se réfère à une perte inacceptable.“ (Dans “Le Monde” du 6 avril 2011)

EXPRESS EXPRESS

TEMPS PRÉSENT

N°15 - 17 avril 2011

COMMISSIONS “ABUS SEXUELS” Une proposition, septante recommandations

ans leur rappor t voté à l’unanimité, les parlementaires ont fait une proposition à l’Église et émis septante autres recommandations visant notamment à aménager notre droit civil et pénal et améliorer le fonctionnement de la Justice et de la prévention en matière de pédophilie.

Un tribunal arbitral Le rapport propose donc la mise en place d’un tribunal arbitral. En acceptant cette proposition, “les autorités de l’Église assumeraient leur responsabilité morale“, indiquent les parlementaires dans leur document. Si ces dernières y donnent suite – rien ne les y oblige – la Chambre instaurerait une commission parlementaire de suivi qui confiera à des experts le soin de recueillir, par convention, les accords des parties impliquées dans ce dossier (Église mais aussi associations de victimes) pour mettre sur pied ce tribunal non judiciaire. Celui-ci serait composé de juges-arbitres indépendants, multidisciplinaires (des juristes, des psychologues, des médecins ou d’autres spécialistes du préjudice ou de la réparation…) et neutres vis-à-vis de l’Église. Ce tribunal arbitral traiterait les faits prescrits et ceux concernant les victimes qui ne souhaitent pas entamer une procédure judiciaire. Il proposerait, au cas par cas, mais sans établir de responsabilité, une réparation aux victimes sous différentes formes: du simple pardon à l’indemnisation, en passant par la prise en charge de frais médicaux ou la participation financière à des thérapies. Responsabilité des autorités ecclésiastiques Le rapport estime que reconnaître une telle responsabilité civile aurait un effet préventif “en ce qu’elle inciterait ces autorités à exercer une surveillance sur les personnes qui en dépendent et à prendre toutes les mesures propres à prévenir les récidives.“ La question pourrait être traitée dans le cadre de la réforme du financement public des cultes. Allongement du délai de prescription Jusqu’à présent, le délai de prescription en matière de délits d’abus sexuels sur mineurs était de dix ans à partir de la majorité de la victime. La commission spéciale a entendu beaucoup d’avis quant à la question de savoir si allonger ce délai serait une bonne chose. Les réponses n’ont pas fait émerger une ligne claire à ce sujet. Bon nombre de juristes et d’avocats de victimes se sont même montrés très circonspects par rapport à une telle mesure. Quoi qu’il en soit, la Commission spéciale proposera à la Chambre de modifier le code de procédure pénale afin de faire passer ce délai à

quinze ans, à compter du moment où la victime atteint l’âge de 18 ans. Ce délai de quinze ans correspond au délai de prescription des crimes qui ne sont pas susceptibles d’être correctionnalisés. Ce sont donc les crimes les plus graves contre la vie et l’intégrité physique des personnes et l‘auteur encourt alors une peine criminelle de réclusion d’au moins 5 ans. Le Conseil supérieur de la Justice (CSJ) a réagi rapidement à cette proposition qui risque, selon lui, de créer un déséquilibre dans la hiérarchie actuelle des délais de prescription. Il préconise plutôt de maintenir le délai de prescription actuel, mais de porter à 25 ans l’âge à partir duquel ce délai commence à courir. Un mineur victime d’abus sexuels pourrait ainsi porter plainte jusqu’à l’âge de 35 ans. Selon le CSJ, l’âge de référence de 18 ans ne tient pas suffisamment compte des difficultés pour les victimes d’abus sexuels de parler des faits. Dénonciation et secret professionnel Là encore, la question d’une obligation de dénoncer des faits d’abus sexuels sur des mineurs a donné lieu à de nombreux débats lors des auditions de la commission spéciale. En particulier quand cette question se heurtait au secret professionnel. Ce dernier, dans certains cas limités et susceptibles d’interprétations divergentes, peut être “contourné” par les professionnels qui y sont tenus. Mais il s’agit d’une possibilité et en aucun cas d’une obligation… Les commissaires ne sont pas revenus sur ce principe. Ils proposent néanmoins d’étendre son champ d’application “à la connaissance des infractions révélées au dépositaire du secret, non seulement par la victime, mais aussi par l’auteur ou par une tierce personne.“ Et ils recommandent aussi d’élargir les possibilités de dérogation, en précisant “ que celui qui n’use pas de son droit d’informer, alors que les conditions de cette dérogation au secret professionnel sont réunies, peut se rendre coupable de non-assistance à personne en danger.“ Par ailleurs, la commission recommande que l’on ait la permission de signaler à son employeur une personne condamnée pour délit sexuel, pour autant que cette dernière soit en contact avec des enfants. Priorité aux victimes Il est demandé que dans le domaine de la politique criminelle, la lutte contre la pédophilie devienne prioritaire. Cela passe par la tenue à jour des bases de données, la mise en route d’études scientifiques ou statistiques, une meilleure formation des magistrats et des policiers sur ces questions, mais aussi par l’amélioration de l’accueil, de la prise en charge et de l’information des victimes qui portent plainte. Et si celles-ci

n’ont pas la force de le faire seules, il faudrait leur permettre d’exercer des actions groupées ou donner le pouvoir d’ester en justice à des associations qui défendent les intérêts collectifs de personnes mineures victimes d’abus sexuels. Les classements sans suite devront également être motivés. Par ailleurs, le rapport souhaite également que le Centre européen pour enfants disparus et sexuellement exploités, plus connu sous le nom de Child Focus, devienne véritablement le point de contact central pour les signalements d’abus sexuels commis sur des mineurs ou des adultes abusés quand ils étaient enfants. Prévention partout La pédophilie ne concerne évidemment pas la seule Église. Elle est même essentiellement un problème intrafamilial. Mais les mouvements de jeunes, les clubs sportifs et de manière générale tous les secteurs en contact avec des mineurs doivent aussi lutter contre ce fléau. Pour ceux-ci, une charte de bonne conduite rédigée par Child Focus leur sera donnée à signer. De plus, le rapport de la commission suggère aux Communautés d’inviter les organisations dans lesquelles des personnes majeures entretiennent des contacts avec des mineurs à demander à leurs membres de produire un certificat de bonnes vie et moeurs. Les parlementaires souhaiteraient également que toutes les organisations et tous les professionnels actifs dans le domaine des soins de santé, de l’enseignement, de l’accueil de la petite enfance, de l’Aide à la jeunesse et dans le secteur de l’aide sociale élaborent un document qui inventorie les signaux d’abus sexuels et précise clairement la manière de procéder en présence de tels signaux. Pierre GRANIER

Secret de confession : sacramentel et non professionnel Selon certains, le secret de la confession est à traiter comme le secret professionnel, et pourrait donc être relevé devant le juge d’instruction. Mais selon d’autres, par exemple le canoniste Patrick De Pooter, professeur à l’université du Latran (Rome) et à Anvers, c’est au regard de la liberté religieuse qu’il faut apprécier cette question. Dans la mesure où le secret de la confession a une dimension sacramentelle, il doit être considéré comme un acte de culte dans lequel ne peut s’immiscer l’État. Vu que, selon les règles internes de l’Église, le secret de la confession est absolu, l’État belge, en protégeant la liberté religieuse, devrait donc protéger ce “règlement interne”. Le 30 novembre 1810, la Cour de Cassation française avait estimé que la religion catholique étant placée sous la protection du gouvernement – ce qui est le cas de tous les cultes

reconnus – et la confession étant un rite de celle-ci, elle doit donc être aussi protégée. “La confession cesserait d’être pratiquée dès l’instant où son inviolabilité cesserait d’être assurée.” Un pédophile – ou un autre criminel – peut-il se servir du secret de la confession pour se protéger? entend-on souvent. “Mais quelle protection accorde donc ce secret de la confession?” s’interroge Frédéric Amez. Cette hypothèse ne concerne que le cas où le prêtre, abuseur se confesserait à celui qui a autorité sur lui, son évêque par exemple. Le droit canon conseille cependant aux prêtres et religieux de ne pas se confesser à leur responsable direct, mais sans qu’il y ait d’interdiction formelle (canon 983). Frédéric Amez d’ajouter aussitôt: “Mais par les temps qui courent, l’évêque ne devrait sans doute jamais accepter.” Charles DELHEZ

RÉACTIONS Des députés satisfaits K a rine L alieux (PS), présidente de la commiss ion spécia le : “J’aurai le sentiment du devoir complètement accompli lorsque toutes ces recommandations seront vraiment appliquées sur le terrain et que l’on aura voté toutes les lois nécessaires pour changer l’attitude de l’ensemble des acteurs de la Justice sur le terrain. Mais nous sommes quand même parvenus à un rapport avec énormément de propositions concrètes et un message adressé aux autorités ecclésiastiques. J’espère qu’il sera entendu et que les victimes se sentiront reconnues à travers notre rapport. J’espérais ce vote à l’unanimité dès le premier jour et j‘en suis sincèrement très contente. Notre travail s‘est fait dans un esprit serein. Il n’y a pas eu d’articles partisans, de “récupérations” d’un parti ou d’un autre.“ Chris tia n Brotcorne (Cdh) : “J’espère que l’Église comprendra notre vote comme une main tendue et, en tant que chrétien, j’espère qu’elle va l’accepter et dire en toute humilité qu’elle reconnaît une forme de responsabilité morale qui va l’engager à aller au-delà de ce qu’une procédure judiciaire exigerait, c’està-dire envisager une indemnisation ou la réparation de torts causés même lorsque les faits sont prescrits pénalement.“ Va l éri e Déom (PS) : “Nous avons maintenu le secret professionnel pour préserver la victime. Le fait d’imposer une obligation de dénonciation était tentant pour avoir une meilleure efficacité de la Justice. Mais tout le secteur d’aide aux victimes nous a prévenus: “la victime a du mal à parler, elle est honteuse de ce qui s’est passé. Il faut une relation de confiance, car nous travaillons à sa reconstruction psychologique. Si vous brisez cette relation parce que la victime saura que l’on transmet son dossier à la Justice, vous allez mettre à mal notre travail d’aide pour ces victimes qui ne viendront plus se confier à nous.“ M a r i e - Ch r i s t i m e M a r g h e m (M R) : “D’un point de vue juridique, le travail du professeur Adriaenssens sortait du cadre traditionnel puisque sa mission était plutôt liée à la reconnaissance, à la vérité, à la rencontre éventuelle entre la victime et l’abuseur. Mais cela nous a aidés en montrant un aspect du problème qu’on gomme parfois. Cela nous a permis de démarrer nos travaux avec une base sociologique inédite qu’on n’avait pas encore connue dans notre société malheureusement à si grande échelle. On a pu faire toutes les recommandations, pas seulement sur le plan judiciaire et de la procédure mais aussi sur le plan humain pour faire en sorte que les victimes soient mieux entendues et mieux traitées dans tous les aspects qui les concernent dans notre société.” C.D.

BELGIQUE

N°15 - 17 avril 2011

SCIENCE ET FOI

EXÉCUTIF DES MUSULMANS Tension sur le projet de renouvellement

‘

Exécutif des Musulmans de Belgique, organe représentatif du culte musulman et interlocuteur officiel des pouvoirs publics est en affaires courantes. Le courant minoritaire de cet organe s’oppose au projet de renouvellement censé améliorer la représentativité des musulmans de Belgique.

Le projet, remis au ministre de la Justice par la majorité actuelle de cet Exécutif, propose trois organes basés sur un système de représentativité à partir des mosquées. Dans cette nouvelle organisation, le Conseil général serait composé des représentants des 292 mosquées. L’Assemblée générale compterait, quant à elle, 20 représentants bruxellois, 18 flamands, 13 wallons et 6 autres représentants cooptés (respectant la

parité homme-femme). Quant au troisième organe, l’Exécutif, il serait fort de 17 membres, dont 2 cooptés. Face à cette réorganisation, l’Alternative démocratique des musulmans de Belgique (ADMB) s’est montrée très critique. Pour l’ADMB (le courant minoritaire), ce projet se caractérise par l’absence de femmes, de représentants de mosquées indépendantes, de représentants de la société civile, des minorités. “La diversité promise est réduite à quelques personnes proches des ambassades marocaines et turques, et de leurs associations affidées (…). Le contenu des prêches du vendredi sera décidé à Rabat ou Ankara, de même que la définition des diplômes requis pour former les futurs citoyens musulmans de Belgique!“ soutient-elle. Face à ces risques, l’ADMB propose de son côté de “ retourner à la base en impliquant toutes les composantes de la communauté“. Pour cela, elle souhaite constituer des listes électorales régionales avec au moins un tiers de femmes et de personnes issues de communautés minoritaires. L’Alternative démocratique exige aussi que les candidats qui ne pourraient pas avoir de statut diplomatique ni exercer un mandat politique connaissent la langue de la région et soient titulaires d’un diplôme du secondaire supérieur. Enfin, elle veut garantir l’autonomie, sur les plans financier et politique, de l’Exécutif. Aux dires de l’ADMB, le projet de renouvellement de l’Exécutif des musulmans de Belgique doit être contresigné par tous ses membres. Le ministre de la Justice et des Cultes l’aurait effectivement exigé. P. G.

Impossible dialogue ?

ls ne se sont pas vraiment rencontrés, mais était-ce possible ? Ce mardi 5 avril, Mgr André-Joseph Léonard, archevêque de Malines-Bruxelles, et le professeur de physique Jean Bricmont, de l’UCL, se livraient à une conférence-débat organisée à Louvain-la-Neuve par l’Institut Sophia de Bruxelles avec l’aide du Kot L’Amandier. “Concilier la science et la foi : est-ce raisonnable ?” Impressions. Le professeur Bricmont, qui se présente volontiers comme athée et matérialiste, a été invité par le professeur Michel Ghins, modérateur du débat, à parler le premier. “J’écarte d’emblée tous les arguments subjectivistes du genre Nietzsche ou Pascal”, a-t-il annoncé. Son prisme ne sera que scientifique. “Si on adopte une attitude scientifique par rapport à la foi, tout s’effondre.” Et d’illustrer cette thèse par une quantité de contradictions ou d’impossibilités scientifiques à propos de l’âme, de l’au-delà, de la lecture de la Bible, des doctrines théologiques… Il a reconnu que le christianisme avait évolué, devenant métaphysique après avoir été superstitieux. Mais manifestement, la métaphysique ne le convainc pas davantage. Face à lui, un Mgr Léonard tout métaphysicien, essayant de montrer que le réel –

KTO

Ici aussi, il sera bien entendu question d’information et de témoignage, avec à la clef - et c’est là que réside l’aspect inédit de la démarche - une dimension catholique clairement affirmée. Si la chaîne télévisée est récemment apparue en Belgique, il ne s’agit pas d’une nouveauté, puisque KTO existe depuis une dizaine d’années déjà en France. Créée par le cardinal Lustiger, et reconnue aujourd’hui par la Conférence des évêques de France, la chaîne associative a pour mission d’utiliser les médias contemporains que sont la télévision et Internet, afin de véhiculer le message évangélique, par delà les clochers, et toucher ainsi des spectateurs déconnectés des préoccupations religieuses. La chaîne des “chercheurs de sens” KTO ambitionne, en effet, d’intéresser tous les “chercheurs de sens”, là où ils sont, dans leur quotidien télévisé. Aussi, afin d’être accessible au plus grand nombre, des émissions sont-elles diffusées en permanence, 24h/24. La programmation s’échelonne sur 14 jours, avec 4 heures quotidiennes de programmes inédits et pas moins de 60% de productions originales dans l’ensemble des programmes diffusés. La première partie des programmes est réalisée en direct, sur le terrain. Ainsi, on retrouve les offices traditionnels dans des lieux particuliers, comme, en France, les sanctuaires de Lourdes ou la cathédrale Notre-Dame de Paris, mais aussi le Vatican ou les lieux visités par le pape.

Charles DELHEZ

“IMMERGEZ-VOUS!”

Trois lettres pour une nouvelle chaîne télévisée n le devinera aisément, la chaîne télévisée KTO s’inscrit dans une thématique catholique. Ce concept original vient de faire son entrée dans le paysage télévisé belge, qui a pour habitude de naviguer entre information et variété, actualité et divertissement.

“Pourquoi y a-t-il quelque chose et non pas rien ?” – est plus complexe que ce qu’en laisse apparaître la science. Ainsi lorsqu’on énonce que 3 x 7 = 21, il y a des sons émis (phénomène physique), mais il y a aussi une réflexion (du sens) et, enfin, une vérité mathématique universelle qui échappe au sujet. Dialoguant avec quelques grands scientifiques, Mgr Léonard a voulu monter qu’il y avait d’autres dimensions et que les sciences reconnaissaient elles-mêmes qu’elles n’épuisaient pas tout le réel, que déjà dans leur propre champ, il y avait des dimensions qui lui échappaient. “Il y a sans doute plusieurs lectures possibles du réel.” Et l’archevêque de repérer aussi une quête unificatrice à l’intérieur même de la démarche scientifique. Le débat qui s’en est suivi n’a fait que révéler l’impossibilité pour ces deux approches de se rencontrer vraiment. Si Mgr Léonard a plaidé pour une complémentarité, un enrichissement mutuel, le professeur Bricmont, insistant sur le pluriel à mettre au mot religion, a persisté dans son scepticisme par rapport à toute démarche religieuse. Faut-il en conclure que science et foi ne peuvent se rencontrer ? Pas nécessairement. Mais ce soir-là, on a pu mesurer le fossé qui peut parfois les séparer.

Une programmation variée Le deuxième volet de la programmation concerne les magazines, ces multiples dossiers consacrés à l’actualité de l’Église, qui traitent aussi bien de l’initiative d’un particulier ou d’un diocèse que de la parution d’un nouveau livre. Enfin, le troisième chapitre de la programmation laisse la voix aux documentaires, d’une durée de 13 minutes à 2 heures. Tous les chemins numériques mènent à KTO La chaîne KTO est, en effet, accessible via le satellite, la TV par ADSL, le câble et Internet (www.ktotv.com) en direct et en plein écran. Belgacom s’est associé au projet, puisque KTO figure sur le bouquet g ratuit de Belgacom T V, par tout en Belgique (canal n°299). Il s’agit d’une nouveauté pour la société de télécommunications qui ne comptait pas encore de chaîne thématique religieuse.

Un nouvel ancrage belge C’est le 13 avril 2011 que sera officiellement lancée la nouvelle chaîne, en synergie avec les Médias Catholiques. KTO a, en effet, souhaité être partenaire des Médias Catholiques francophones pour asseoir sa présence en Belgique. C’est donc en bonne collaboration que les services des Médias Catholiques contribuent à la diffusion de cette chaîne thématique dans toute la francophonie. Dans peu de temps, une couleur “belge” sera ainsi donnée à certaines émissions et une coproduction entre KTO et les Médias Catholiques est même à l’ordre du jour. Angélique TASIAUX Pour célébrer le lancement de KTO en Belgique, une grande soirée thématique sur l’Église de Belgique sera proposée aux téléspectateurs le jeudi 14 avril.

L’invitation de Mgr Bonny

gr Johan Bonny, l’évêque d’Anvers, a lancé en début de carême une campagne de communication originale en réaction aux nombreuses demandes de “débaptisation“ qui lui parviennent quotidiennement. Intitulée “Immergez-vous”, cette campagne invite les croyants à réfléchir à la signification de leur baptême. Cette année, l’évêché d’Anvers a déjà reçu 150 demandes de “débaptisation”. Certes, ce n’est rien comparé aux 2.150 demandes enregistrées en 2010, mais ce chiffre inquiète malgré tout Mgr Johan Bonny, l’évêque du lieu. “Chaque jour arrivent à l’évêché des lettres de personnes qui souhaitent être rayées des registres de baptême “, explique-t-il sur le site internet www.vandaag.be. “Cela ne me laisse pas indifférent. Chaque fois, j’ai l’impression de perdre quelqu’un.“

Aussi, a-t-il décidé de réagir en lançant en début du carême une campagne de communication originale intitulée “Laat je onderdompelen”, c’est-à-dire “Immergez-vous!”. Outre une promotion du baptême proprement dit via les paroisses, l’évêque d’Anvers invite tous ceux qui font l’Église à renouveler leurs vœux de baptême. À cette fin, un site internet spécifique a été spécialement développé: www.laatjeonderdompelen.be. Ce dernier propose notamment aux internautes un “pain quotidien” différent durant les 40 jours du carême, qui incite à l’écoute (le lundi), puis au silence, à la sobriété, à la solidarité et à la prière les jours suivants. Un chemin de réflexion qui doit mener les croyants au renouvellement de leurs vœux du baptême lors de la messe de Pâques. Au cours de la première semaine, 500 personnes sont venues quotidiennement consulter ce site. P. G.

EXPRESS EXPRESS

MONDE

N°15 - 17 avril 2011

SYRIE A

Chronique d’une révolution annoncée

près la Tunisie, l’Égypte. Après l’Égypte, la Libye. Et après la Libye, c’est maintenant en… Syrie qu’un pouvoir autoritaire et corrompu se voit violemment contesté par des citoyens avides de liberté, de démocratie et de respect des droits de l’homme. Mais contrairement aux trois premiers, le pays dirigé d’une main de fer par Bachar al-Assad occupe une position géostratégique cruciale au Proche-Orient. D’où l’intérêt de lui porter une attention particulière. Qui dit “Syrie” dit “parti Baas”. Cette formation politique exaltant le nationalisme arabe, la laïcité et le socialisme exerce en effet sur ce pays un contrôle absolu depuis le coup d’État orchestré en 1963 et la proclamation subséquente de l’état d’urgence… qui n’a jamais été abrogé depuis lors. Aux mains de la minorité alaouite qui dirige le parti Baas, ce régime a connu la férule d’Hafez al-Assad de 1970 à 2000, et ensuite de son fils Bachar al-Assad. Ceux-ci ont vu la Constitution du 13 mars 1973 leur conférer des pouvoirs très étendus qui en ont fait des despotes cruels et corrompus, à l’instar de leurs homologues d’autres nations arabes. Or la société syrienne va de plus en plus mal. L’économie de type dirigiste est à bout de souffle, la bureaucratie étouffe toute initiative privée, le chômage des jeunes atteint pratiquement 25%, et le niveau de vie de la population est inférieur à celui de la plupart des peuples voisins. Quoi d’étonnant dès lors à ce que les Syriens aient vu au fil des années leur colère

monter contre le régime baasiste, et se soient enthousiasmés pour les récents soulèvements démocratiques survenus chez leurs frères d’autres pays arabes? Et ce d’autant plus qu’il n’existe pas vraiment d’opposition islamiste organisée, celle-ci n’ayant aucune raison d’exister au sein d’un État qui, soutenu par les ayatollahs iraniens, apporte lui-même son aide aux islamistes du Hezbollah libanais anti-israélien. Fausses promesses À toute explosion de colère populaire, il faut un évènement déclencheur. Celui-ci est intervenu dans un marché de Damas le 15 mars dernier, lorsqu’un jeune vendeur de fruits et légumes s’est fait violemment passer à tabac par des membres des “services de sécurité”. Alors que la population reste habituellement passive devant ce genre d’exactions par peur des sbires d’al-Assad, ce jour-là la foule environnante, révoltée par cette humiliation de trop, a osé s’attaquer aux brutes en question et les a mis en fuite. En peu de temps, une gigantesque manifestation improvisée a rassemblé plusieurs dizaines de milliers d’habitants de la capitale aux cris de “Fin de l’état d’urgence!”, “Vive la liberté!” et “Assez de corruption!” D’autres rassemblements similaires ont eu lieu, les jours suivants, à Damas et dans des villes de province comme Deraa et Lattaquié. La réplique du dictateur en place a d’abord été d’annoncer le 24 mars toute une série de réformes politiques et sociales allant dans le sens de la démocratisation… mais qui n’ont jamais eu lieu. En particulier, la promesse de mettre fin à l’état d’urgence est restée lettre morte. La

deuxième mesure prise par al-Assad a été de limoger le 29 mars suivant le gouvernement de Mohammad Naji Otri, et de le remplacer par une nouvelle équipe dirigée par l’ancien ministre de l’Agriculture Adel Safar. Cette stratégie attentiste du pouvoir n’a fait qu’attiser la colère du peuple, et les manifestations pro-démocratiques ont été en s’amplifiant, leurs organisateurs s’appuyant sur l’usage de réseaux sociaux de type Facebook. Répression féroce La conséquence a malheureusement été logique: tout en cherchant à gagner du temps, alAssad n’a pas tardé à montrer son vrai visage en ordonnant une répression féroce de la

contestation populaire. Dès le 20 mars, les forces de sécurité avaient déjà tiré à balles réelles sur des manifestants à Deraa, dans le sud du pays. Elles ont remis le couvert les jours suivants, de sorte qu’à l’heure de mettre cette édition sous presse, on déplore au total près de soixante morts et plusieurs centaines de blessés, sans compter plus de sept cent personnes arrêtées. Il est cependant réjouissant de constater que, malgré les tueries et les arrestations arbitraires, la détermination des démocrates syriens ne faiblit pas. Un peu comme si la pire violence des dictateurs ne pouvait venir à bout du désir de liberté de tout un peuple… Louis MATHOUX

LE TOU R DU M ON DE E N B R E F CHEMIN DE CROIX

LES MOINES DU MONT ATHOS

Benît XVI fait appel à une femme

contre l’impôt sur leurs revenus

Pour la première fois de son pontificat, Benoît XVI a fait appel à une femme, Mère Maria Rita Piccione, pour élaborer l’ensemble des méditations prononcées lors des différentes stations du Chemin de croix qu’il présidera au Colisée, lors du Vendredi saint. Cette religieuse contemplative du monastère des QuatreSaints-Couronnés à Rome est responsable de la Fédération des moniales augustines. Les images qui accompagneront les méditations sur le livret publié par le Vatican seront l’œuvre d’une autre religieuse augustine, Sœur Elena Manganelli.

JMJ DE MADRID Un manga sur la vie du pape Une bande dessinée de style manga retraçant la vie de Benoît XVI sera distribuée gratuitement lors des Journées mondiales de la jeunesse (JMJ), qui auront lieu à Madrid du 16 au 21 août, ont annoncé les organisateurs. Ce manga intitulé “Habemus papam” sera dessiné par Sean Lam, un artiste de Singapour, et évoquera les étapes clefs de la vie du pape, âgé de 83 ans. Plus de 300.000 exemplaires seront imprimés en espagnol et en anglais et mis à disposition des pèlerins dans les églises, hôtels et stations de métro de la capitale espagnole. Jonathan Lin, éditeur californien du livre, explique avoir choisi ce format, car c’est “une forme novatrice de divertissement, facile à lire pour des personnes de tout âge“.

FINANCES AU VATICAN De nouvelles règles de transparence Les nouvelles règles de transparence financière adoptées en décembre par Benoît XVI sont entrées en vigueur le 1er avril dernier dans le but de conformer le Saint-Siège aux normes internationales. Parmi les nouvelles dispositions prises par le Vatican, figure la mise en place d’une Autorité d’information financière (AIF) sur le modèle de celles qui ont été créées dans d’autres pays pour assurer la liaison avec le Groupe d’action financière (Gafi), un organisme basé à Paris qui se consacre depuis 1989 à l’élaboration et au respect de normes internationales en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. En outre, quiconque rentrant ou sortant du Vatican avec plus de 10.000 euros en liquide devra désormais en référer à la police du Saint-Siège. Ces nouvelles normes ne concerneront pas seulement la Banque du Vatican mais tous les départements de l’État pontifical, y compris sa branche missionnaire qui brasse annuellement des dizaines de millions de dollars. Le Vatican espère que cette mise aux normes lui permettra de figurer sur la “liste blanche” des États “propres” de l’OCDE.

Les vingt monastères orthodoxes du Mont Athos, en Grèce, ont envoyé au Premier ministre Georges Papandréou une lettre dans laquelle ils protestent contre la récente réforme fiscale visant à instaurer un taux de 20% d’imposition sur les revenus immobiliers provenant des propriétés, appartements et magasins qu’ils possèdent dans diverses régions du pays. Les moines défendent leurs exemptions fiscales en arguant que leurs revenus immobiliers sont utilisés pour entretenir les monastères, visités par des milliers de pèlerins du monde entier tous les ans. VATI CA N – Une jour né e i nter rel ig ieus e pour l a pa i x à A s s i s e en oct obre . Samedi 2 avril, Benoît XVI a annoncé la convocation d’une journée interreligieuse de “prière pour la paix et la justice dans le monde” le 27 octobre prochain à Assise à l’occasion du 25e anniversaire de la première rencontre de ce genre.

NORVÈGE – L’Église luthérienne en croisade contre les sables bitumineux. Le 30 mars dernier, l’Église luthérienne a lancé un appel aux actionnaires de Statoil les invitant à faire pression sur le géant norvégien pour qu’il se retire du secteur controversé des sables bitumineux au Canada. Selon elle, l’exploitation de ces hydrocarbures “détruit d’énormes espaces naturels et relâche des substances toxiques qui polluent l’eau potable et rendent les hommes, les animaux et les poissons malades“. BAVIERE – Les évêques demandent l’abandon des centrales nucléaires. Le président de la Conférence épiscopale de Freising, le cardinal Reinhard Marx, a qualifié d’”illusion” un arrêt immédiat des centrales atomiques en Allemagne. Mais il a rappelé qu’elles ne peuvent pas non plus constituer une solution durable. Il souhaite que l’Église siège dans le “comité éthique” indépendant des partis chargé d’évaluer les risques de l’énergie nucléaire. ÉTATS-UNI S – Le livre de Benoît X VI est déjà un best-seller. “Jésus de Nazareth – Tome 2”, le dernier livre du pape , est déjà à la cinquième place dans la classification du “New York Times“ du 3 avril des livres les plus vendus dans la catégorie “non romans “.

AFGHANISTAN Terry Jones enflamme le pays

n brûlant un exemplaire du Coran, le 20 mars dernier, en Floride, le pasteur américain Terry Jones a déclenché toute une série de manifestations meurtrières en Afghanistan. Bilan: une vingtaine de morts et une centaine de blessés. Les provocations du pasteur évangéliste américain Terry Jones ont porté leurs fruits. Le 20 mars dernier, cet intégriste a effectivement brûlé en public un exemplaire du Coran, déclenchant, deux semaines plus tard, trois jours de manifestations meurtrières en Afghanistan. Largement encouragées par les mollahs au cours de leur sermon hebdomadaire du 1er avril, celles-ci ont fait une vingtaine de morts, dont sept travailleurs de l’ONU, et une centaine de blessés. Ces manifestations ont pris une telle ampleur que le président afghan,

Hamid Karzaï, a demandé à Barack Obama et au Congrès américain de “condamner“ l’autodafé de l’exemplaire du Coran “ en termes cla irs et de prendre position pour que de tels actes ne se reproduisent plus à l’avenir“. Plus brutal, mais dans la même veine, le porte-parole du gouvernement de la province de Kandahar, fief taliban, a déclaré que le peuple avait le droit de montrer sa colère devant la désacralisation du Coran. “Tout cela est la faute d’Américains idiots, infidèles et blasphémateurs“, a-t-il ajouté. Le président Obama n’a toutefois pas attendu l’interpellation de son homologue afghan pour condamner le geste “haïssable“ du pasteur Terry Jones. “La désacralisation de tout texte saint, y compris le Coran, est acte d’extrême intolérance et sectarisme“, a-t-il déclaré, non sans rappeler qu’”attaquer et tuer des gens innocents en représailles est

révoltant et un affront à la décence humaine et à la dignité“. Le général David Petraeus – qui commande les forces internationales en Afghanistan – s’inquiète quant à lui des retombées que cet autodafé va avoir sur la mission américaine. Une préoccupation qui semble laisser complètement indifférent le pasteur évangéliste. “Nous ne nous sentons pas responsables“, a-t-il déclaré dans une interview à Sky News, accusant “l’élément radical de l’islam de chercher une excuse pour justifier sa violence“. Pascal ANDRÉ

DERNIÈRES MINUTES

N°15 - 17 avril 2011

AFRIQUE

CÔTE D’IVOIRE Vers la fin du “Kadhafi noir” ?

e 28 novembre 2010, Alassane Ouattara remportait les élections présidentielles de Côte d’Ivoire au détriment du président sor tant, Laurent Gbagbo (notre photo). Pourtant, depuis lors, ce dernier refuse de reconnaître le verdict des urnes et s’obstine à vouloir rester au pouvoir. Conséquence: une dégradation de la situation politique qui a mené peu à peu le pays à une véritable guerre civile entre les partisans de Ouattara et ceux de Gbagbo. Un conflit où interviennent notamment des facteurs ethniques et… religieux.

LAMPEDUSA Une tragédie aux portes de l’Union

e 6 avril dernier, plus de 150 immigrés ont perdu la vie dans le naufrage de leur embarcation au sud de l’Italie. Un vieux rafiot de 13 mètres de long. À son bord, 200, peut-être 300 migrants partis des côtes libyennes, parmi lesquels beaucoup de femmes et d’enfants. La fragile embarcation se trouvait à environ une soixantaine de kilomètres de Lampedusa, une petite île au sud de l’Italie, lorsqu’elle a brusquement chaviré en pleine nuit, transformant ce voyage de l’espoir en véritable tragédie. Car si 53 des réfugiés somaliens et érythréens qui se trouvaient à bord ont pu être secourus, les autres n’ont jamais été retrouvés et sont probablement tous morts aujourd’hui. Le pape, “qui suit avec préoccupation les vicissitudes des migrants en cette période dramatique“, a été “profondément frappé“ par ce drame, a expliqué le père Federico Lombardi, le directeur de la Salle du presse du Saint-Siège. Un afflux massif Et l’on comprend la préoccupation de Benoît XVI, vu que, depuis deux mois, la révolution tunisienne et le conflit en Libye ont provoqué une recrudescence des traversées de migrants, principalement vers l’Italie. À ce jour, l’île de Lampedusa et la Sicile ont déjà enregistré plus de 22.000 arrivées clandestines sur leur territoire. À plusieurs reprises, le gouvernement italien a sollicité l’aide de ses partenaires européens, estimant ne pas devoir gérer seul ce problème, mais jusqu’ici, ces derniers ont refusé et mis Rome en garde contre toute mesure leur imposant de rétablir des contrôles aux frontières. La semaine dernière, le gouvernement italien a effectivement suscité un certain émoi parmi les autres États membres, surtout la France, en annonçant sa décision de délivrer aux migrants tunisiens des permis temporaires leur permettant de circuler pendant trois mois à l’intérieur de l’espace Schengen. Pourtant, estime le président du Conseil pontifical pour la pastorale des migrants, Mgr Antonio Maria Veglio, “l’Europe ne peut fermer les yeux et dire (a ux pa ys du Sud de l’Europe): c’est à vous de résoudre la situation“. À l’heure où nous bouclons cette édition, les ministres de l’Intérieur européens sont d’ailleurs réunis à Luxembourg pour en discuter. En attendant, les immigrés continuent d’affluer à Lampedusa, où ils se retrouvent entassés sur le port, dans des conditions inhumaines. Le 9 avril dernier, plusieurs d’entre eux ont refusé la nourriture distribuée sur place tant qu’ils n’auront pas la certitude de quitter l’île. Pascal ANDRÉ

Depuis la mort du “père de l’indépendance” Félix Houphouët-Boigny en 1993, la République ivoirienne n’a cessé de connaître de graves troubles fondés entre autres sur l’introduction et l’utilisation politique du concept d’”ivoirité” – d’abord par Konan Bédié, le successeur désigné du “Vieux”, puis par Laurent Gbagbo. Cette notion aux relents vaguement racistes vise à définir une “identité” nationale ivoirienne qui exclut de facto du jeu politique démocratique tous les nonIvoiriens de souche, essentiellement les Burkinabès (auxquels appartient Alassane Ouattara) et les musulmans du Nord, sur lesquels s’appuyait Houphouët-Boigny. Renversé par le coup d’État du général Robert Guéi en 1999, Konan Bédié voit ce dernier se rapprocher ensuite de Gbagbo, qui persuade précisément le militaire rebelle de recourir à l’argument ethnique d’”ivoirité”. Pourquoi? Tout simplement pour pouvoir écarter 14 des 19 candidats à la présidentielle de 2000, laquelle est censée légitimer le pouvoir de Guéi. Or, sur les 5 prétendants restants, le seul autre nom connu, en-dehors de ce dernier, est comme par hasard… Gbagbo. Et en toute logique, c’est le rusé Bété qui l’emporte, Guéi s’apercevant trop tard qu’il s’est fait manipuler depuis le début par son ancien allié devenu rival. Un scrutin postposé Ayant ainsi conquis le pouvoir par la ruse, Laurent Gbagbo va réussir à le conserver par la force jusqu’en 2010. Et ce malgré la tentative de coup d’État militaire de 2002 qui échoue dans un premier temps, avant de se transformer en rébellion armée des ethnies majoritairement musulmanes du Nord

contre celles du Sud, chrétiennes et fidèles à Gbagbo. Il faudra l’intervention de l’armée française – Paris est en effet soucieux de rester influent dans son “pré carré” africain que convoitent les Américains – pour stabiliser la situation militaire autour d’une ligne de démarcation Nord-Sud. Le président ivoirien en concevra une véritable haine envers la France, au point de se lancer dans une campagne ouvertement raciste contre l’ancienne puissance coloniale. Son mandat se terminant normalement en 2005, celui qui appartient à une secte évangélique dénommée “les élus de Dieu” (sic) devait en toute logique remettre celui-ci en jeu à cette date. Il n’en fera rien, postposant le scrutin présidentiel pas moins de... six fois! Jouant sur la peur des musulmans du Nord, et n’hésitant pas à recourir aux emprisonnements d’opposants et aux assassinats, Gbagbo apparaît de plus en plus comme une sorte de “Kadhafi noir” souffrant d’une véritable addiction au pouvoir. Toutefois, ayant signé un armistice avec les rebelles nordistes à Ouagadougou en 2007, il doit finalement se résigner à organiser l’élection de 2010… dont il sort perdant. La suite, on la connaît: refusant les résultats du scrutin, il s’accroche désespérément à son poste, et ce en dépit des pressions de la commu-

Des évêques divisés C’est précisément l’inquiétude pour la crise humanitaire qui incitera le pape Benoît XVI à annoncer le 30 mars dernier l’envoi sur place du cardinal ghanéen Peter Kodwo Turkson, président du Conseil pontifical Justice et Paix, afin d’encourager “la réconciliation et la paix“ dans ce pays déchiré. Hélas! aux dernières nouvelles, Mgr Turkson a été contraint de rentrer à Rome, après être resté bloqué à Accra (Ghana) en raison des combats dans la capitale ivoirienne. De plus, la Conférence épiscopale de Côte d’Ivoire, divisée entre une majorité de pro-Gbagbo et une minorité de pro-Ouattara, peine à adopter une position commune face au conflit… Louis MATHOUX

LUTTE CONTRE LE BLANCHIMENT

AFFAIRE VANGHELUWE lors que le journal “Het Laatste Nieuws” affirmait dans son émission du samedi 9 avril que l’ex-évêque de Bruges avait trouvé asile à l’ambassade du Saint-Siège (à Woluwe-Saint-Pierre), un communiqué de la nonciature apostolique en Belgique annonçait, dans le courant de l’après-midi de ce même samedi, que Mgr Roger Vangheluwe avait en fait déjà quitté la Belgique. Selon les termes de ce communiqué diffusé sur le site catho.be, “la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, compétente pour juger les délits les plus g ra ves commis contre les mœurs, a examiné le cas de Mgr Roger Vangheluwe, ancien évêque de Bruges. La Congrégation a décidé que, même si les faits d’abus sexuels commis sur la personne de son neveu sont prescrits selon les normes du droit canonique, Mgr Vangheluwe doit quitter la Belgique et entreprendre une période de traitement spirituel et psychologique. Mgr Vangheluwe, qui depuis sa démission a vécu dans des endroits différents, sa ns une adresse

nauté internationale qui reconnaît la victoire d’Alassane Ouattara et presse Gbagbo de céder à celui-ci le fauteuil présidentiel. Résultat: l’éclatement d’une nouvelle guerre civile, la plongée du pays dans le chaos, et la dégradation catastrophique de la situation humanitaire. L’intervention des Casques bleus onusiens de l’ONUCI et des soldats français de la force Licorne n’y changera rien.

Le Saint-Siège sera évalué

Contraint à l’exil fixe, est déjà parti de Belgique pour se soumettre à ladite décision.“ Le communiqué officiel ne précise pas où l’ex-évêque de Bruges a dû s’exiler pour suivre sa “thérapie”. Mais, démentant l’information du journal flamand, la nonciature a fait savoir qu’elle n’avait pas hébergé Mgr Vangheluwe. Elle a confirmé cependant que ce dernier y a avait été reçu par le nonce. Vraisemblablement pour y être interrogé dans le cadre de l’enquête menée. Cet exil forcé et le fait qu’il y ait prescription sur le plan du droit canonique (c’est déjà le cas sur le plan judiciaire) ne signifient pas non plus que l’ex-évêque de Bruges ne sera pas réduit à l’état laïc. Rien n’a été encore décidé par le Vatican sur ce sujet. À Bruges, on se dit satisfait de la décision annoncée par la nonciature. L’évêché estime qu’il s’agit là d’une “ lourde sanction disciplinaire qui prouve combien le SaintSiège a pris cette affaire au sérieux“. Il souhaite désormais que la sérénité revienne au sein de l’Église. P. G.

Le Saint-Siège va être évalué par le comité de surveillance du Conseil de l’Europe pour la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme (Comité Moneyval), a annoncé l’organisation paneuropéenne, le 7 avril dernier, à Strasbourg. Depuis la mi-septembre 2010, le président de la banque du Vatican, l’Institut des œuvres religieuses, et un autre haut dirigeant font l’objet d’une enquête pour violation d’une nouvelle loi italienne contre le blanchiment. Ils ne sont pas soupçonnés de blanchiment d’argent sale, mais on leur reproche des omissions sur des mouvements de fonds d‘un total de 23 millions d’euros, gelés par la justice italienne. Moneyval est chargé de l’évaluation de la conformité de 28 des pays membres du Conseil de l’Europe, plus Israël, aux normes internationales et européennes dans la lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme. I NTERNET – Rencontre de blogueurs au Vatican, le 2 ma i prochain. Organisée par le Conseil pontifical pour la culture et le Conseil pontifical pour les communications sociales, une rencontre de blogueurs aura lieu dans l’aprèsmidi du 2 mai prochain au Vatican. Cet événement a pour objectif de permettre un dialogue entre blogueurs et représentants de l’Église et de mieux comprendre les exigences de cette “communauté“. CHI NE – Des chrétiens arrêtés par la police. Selon l’association américaine de défense des droits de l’homme “China Aid”, la police de Pékin aurait arrêté, le 10 avril dernier, des “centaines“ de fidèles d’une house church (église clandestine), lorsque ceux-ci, n’ayant plus accès ) à leur lieu de culte habituel, ont commencé à prier en plein air. LI BA N – Les évêques réclament la f ormation d’un gouvernement. Le 8 avril dernier, les évêques maronites ont réclamé la constitution rapide d’un nouveau gouvernement au Liban, s’inquiétant du vide politique qui pourrait nuire au pays. F RA NCE – Une “ œuvre d’art” qui indigne l’Églis e catholique. Le 7 avril dernier, l‘archevêché d’Avignon a demandé le retrait d’une photographie de l’artiste américain Andres Serrano, mettant en scène un crucifix trempé dans son urine et présentée dans le cadre d’une exposition célébrant les dix ans de la collection d’art contemporain Yvon Lambert. “Devant le côté odieux de ce cliché qui bafoue l’image du Christ sur la croix, cœur de notre foi chrétienne, je me dois de réagir“, a déclaré Mgr Jean-Pierre Cattenoz.

EXPRESS EXPRESS

CULTURE

N°15 - 17 avril 2011

À voir...

EXPO À MARIEMONT Le verre, dans ses reflets “Art Déco“

L’Art Déco est indiscutablement revenu à la mode. Ce style, que la Belgique a épousé avec une certaine passion, a ceci de particulier qu’il s’est répandu un peu par tout, de l’architecture au mobilier, mais également dans le fer forgé, la céramique et le verre. Dans ces deux derniers domaines, un nom émerge dans notre pays: Charles Catteau. Ce français est indissociable de la renommée de la faïencerie des frères Boch durant l’Entredeux-guerres. Ses vases aux décors animaliers, floraux, géométriques connurent en effet un immense succès dès l’Exposition internationale des Arts décoratifs et industriels de Paris de 1925. La réputation de ce faïencier fut telle qu’elle ne laissa pas indifférente l’industrie verrière de la région du Centre qui était alors en pleine expansion. Parmi toutes ces entre-

prises de gobeleterie, trois avaient fait le pari d’une gamme artistique. Charles Catteau travaillera ainsi pour Les Verreries de Scailmont, signant des pièces réalisées par Henri Heemskerk. Mais d‘autres élèves de Catteau (que ce dernier forma à l’école industrielle supérieure de La Louvière) feront valoir leur talent ailleurs. Paul Bernard et Robert Hofman à La Gobeleterie Nationale (à Famileureux); Léon Mairesse aux Verreries du Centre (à Houdeng-Goegnies). Mariemont met à l’honneur ce patrimoine artistique exceptionnel à travers une centaine de pièces d’une grande cohérence stylistique dont la production s’échelonne sur une courte durée de vie. À côté de ces productions du Hainaut, l’exposition propose aussi des créations des cristalleries du Val Saint-Lambert. Fondée en 1826, cette entreprise s’est démarquée de ses concurrents par l’introduction de cristal doublé ou triplé. L’Art Déco s’y distingue, d’une part, par une veine traditionaliste inspirée des grands styles, et d’autre part, par une gamme plus moderniste jouant sur la sobriété et la recherche de lignes épurées.

A l’inverse des Verreries du Centre, le Val Saint-Lambert privilégiait la société aux auteurs des réalisations. Certains d’entre eux sont néanmoins sortis de l’anonymat. C’est le cas notamment des décorateurs Louis-Léon Ledru, Modeste Denoël, Félix Matagne, Joseph Simon et ses cristaux taillés, et Charles Graffart, véritable virtuose de la gravure à la roue. La plupart des œuvres exposées ici ont été créées entre 1925 et 1937, conclusion d’une période où l’Art Déco est au terme de son développement. Parmi les pièces majeures, le fameux service à verre “Gioconda” dessiné par l’orfèvre Philippe Wolfers pour l’Exposition internationale des Arts Décoratifs et Industriels de Paris. Enfin, après avoir montré quelques exemples de production des verreries de Boom (entre Malines et Anvers), l’exposition évoque la marbrite et le cimorné, riches témoins de l’architecture wallonne. Lancée au lendemain de la Première Guerre par Arthur Brancart, la marbrite est lancée aux usines de Fauquez. C‘est un matériau innovant constitué d’un verre opale coloré dans

ARTE Photos: © Michel Lechien

e temps d’une exposition, le Musée royal de Mariemont s’échappe de la céramique pour une incar tade dans le verre, façon “Art Déco”, autour des œuvres de Charles Catteau et de ses élèves, et des créations du Val Saint-Lambert.

Sa 16/04 à 20h40 Le drakkar et la croix Comment, à partir du IXe siècle, le christianisme a fait reculer les dieux des Vikings.

LA DEUX

Di 17/04 à 10h30 la masse, coulé en plaque et s’apparentant au marbre. Présenté comme un ersatz du matériau noble, il fut principalement utilisé comme revêtement d’ornement architectural ainsi que mobilier, et se déclina dans une gamme de 36 couleurs ! Quelques façades commerciales du Hainaut et du Brabant en sont encore revêtues.

Pierre GRANIER

Jusqu’au 4 septembre – Musée de Mariemont (chaussée de Mariemont 100 – 7140 Morlanwelz). Infos: 064/21.21.93.

Messe Messe des Rameaux, célébrée en direct de l’église Notre-Damede-la-Croix à Paris (20e arr.) Prédicateur: le père Jean-Marc Pimpaneau, curé.

ARTE

Lu 18/04 à 20h40 Une semaine de vacances Film (1980) - Par touches délicates, Bertrand Tavernier esquisse le portrait, tout en finesse, d’une jeune professeure (Nathalie Baye) happée sans comprendre pourquoi par le mal de vivre, en laissant à ce désarroi tout son mystère. En toile de fond, le cinéaste dépeint avec tendresse le paysage d’une ville qui lui est chère, Lyon, où il a grandi et où il a tourné L’horloger de Saint-Paul, son premier film.

LA DEUX

EN FAMILLE

Ma 19/04 à 22h50

ÊTRE HEUREUX

Le Printemps de l’Abbaye

Les leçons de 100 professeurs de bonheur

a 17e édition du Printemps de l’Abbaye de Villers-la-Ville aura lieu le 25 avril prochain. Une belle journée en perspective mêlant animations familiales, produits du terroir et artisans. Comme de coutume depuis plus de quinze ans, l’Abbaye de Villers invite les familles à passer leur journée du lundi de Pâques en ses murs séculaires. L’an passé, près de 5.000 personnes avaient participé à ces réjouissances qui “réaniment” les ruines. La plupart de ces animations font le bonheur des enfants, en particulier les ateliers nature (plantation en pot, observation de la vie aquatique, grimpe d’arbres) ou créatifs (création de fleurs en papier, de colliers, de carnets secrets, de vitraux, de gravures sur ardoise, de signets, d’instruments de musique, de boites à mots…), mais aussi les jeux divers (baby-foot géant, jeux en bois…) et bon nombre d’autres occupations: construction de chalets en bois, de cabanes, trampolines, sculptures de ballons, grimage… Afin de donner encore plus de couleurs et de chaleur festive à cet événement, Balades contées au son de l’accordéon, spectacle de danse (Ice Crew), duo vocal et burlesque (Les Superluettes) seront de la partie. Et pour ceux qui ne connaissent pas encore le site, ce sera l’occasion idéale d’en faire la visite guidée, sur les traces de Victor Hugo, et d’aller parcourir son vignoble. À cette trentaine d’activités pour les petits et les grands, s’ajoutent enfin un marché du terroir et des artisans uniques en leur genre. Autant dire que pour profiter pleinement de cette journée et de ses nombreuses activités, il est conseillé de venir dès le matin! P.G. Lundi 25 avril, de 10h à 18h - Tarif: Adultes : 8€Enfants de 4 à 12 ans : 4€. Infos: 071/880.980 www.villers.be

ans un ouvrage original, Leo Bormans a recueilli les témoignages d’une centaine de spécialistes en recherche sur le bonheur pour les rendre accessibles au grand public. Voici donc un recueil de grandes et simples vérités, de pensées riches de sens et de clés pratiques pour déverrouiller le bonheur qui sommeille en l’homme. Le Belge Leo Bormans est un spécialiste de l’optimisme. Il publia notamment en 2008 un livre intitulé “100 % positivo“. Cette fois, c’est à la recherche du bonheur qu’il s’est attelé, à cette quête universelle qui serait à la portée de chacun. Pour cela, il a demandé à une centaine de chercheurs en psychologie positive, travaillant aux quatre coins de la planète, de résumer leurs travaux en un millier de mots pour les présenter au monde. Presque tous on répondu. Puis il a sollicité d’autres spécialistes internationaux(sociologues, économistes, géographes…) pour dire comment changer notre vie pour atteindre ce bonheur, en se basant sur un savoir et non sur des spéculations philosophiques ou spirituelles. Cette récolte fructueuse auprès de ceux qui étudient le bonheur de manière scientifique nous offre ce livre original. Le bonheur y est abordé via de nombreux thèmes comme le temps, l’argent, la santé, le succès, le bien-être, l’avenir, la compassion, les handicapés, la jeunesse, la vieillesse, la génétique, le hasard, le libre arbitre, l’humour, la souffrance, le chagrin, le choix, la famille, les relations, les amis... L’ouvrage ne porte pas seulement sur le bonheur individuel, mais aussi sur celui des groupes, des biotopes, des organisations et des pays. Bref, c’est une vision globale, planétaire du bonheur qui est ici dégagée. Au détour de ce livre, on apprend ainsi du professeur égyptien Abdel-Khalek que l’appartenance et l’engagement religieux ont un effet bénéfique sur le bien-être personnel, le bonheur, l’estime de soi et la capa-

Noms de dieux En octobre 1993, Marguerite Barankitse travaillait à l’évêché de Ruyigi, à l’est du Burundi, quand elle assiste, impuissante, au massacre, par des Tutsis, de 72 Hutus. Après avoir miraculeusement retrouvé ses 7 enfants, elle réussit à prendre la fuite avec 25 orphelins dont beaucoup sont grièvement blessés. Peu après, animée par une foi intense, “Maggy” ouvre “La Maison SHALOM”, une ONG destinée à recueillir, puis à réinsérer, les innocentes victimes des tueries et du SIDA.

ARTE

Me 20/14 à 20h40 cité d’adaptation. Et qu’une expérience menée par deux professeurs italiens démontrait que se préoccuper du bien-être des autres, même au détriment de son propre avantage matériel, peut rendre plus heureux que de ne penser qu’à soi. Quant à l’argent qui ferait le bonheur, les scientifiques le confirment. Mais à hauteur de 4% seulement… Du côté des contributions belges, l’auteur a fait appel à Thomas d’Ansembourg (La paix intérieure est d’intérêt public), Mark Elchardus (La politique du bonheur), Philippe van Parijs (Une bonne vie), Peter Adriaenssens (La voix de vos parents) et Hein Zegers (Une personne n’est pas une moyenne). Si le livre met parfois bonheur et bien-être dans le même sac, il est particulièrement plaisant à parcourir grâce à la qualité graphique de sa mise en page. P.G. “ L e bo nheur ” – Leo Bormans – Racine - 368 pages. Prix: 28,95 € port compris, à verser au compte 732-7032002-38 IBAN BE24 7327 0320 0238 – BIC CREGBEBB de Dimanche Service, 67/2 chaussée de Bruxelles, 1300 Wavre

Aghet Docu (2010) - Retour sur le massacre des Arméniens de l’Empire ottoman, qui débuta le 24 avril 1915, il y a quatre-vingt-seize ans, et fut à l’origine du vote par l’ONU, en 1948, de la Convention sur la prévention et la punition du crime de génocide.

LA TROIS

Je 21/04 à 22h05 Théâtre wallon: la Passion Après le magazine Wallons-nous (21h05), la Trois propose un des classiques de la marionnette liégeoise du Théâtre Al Botroûle: “La Passion“, revue et corrigée par son directeur Jacques Ancion.

LA TROIS

Ve 22/04 à 21h05 Chemin de croix Chaque année, lors du vendredisaint, une procession aux flambeaux, présidée par le pape, est organisée à Rome, au Colisée.

LITURGIE - DIOCÈSES

PAROLE POUR

VIVRE

N°15 - 17 avril 2011

LECTURES DE

LA PASSION DU CHRIST Le temps des grands choix

6e dimanche du Carême (A)

Évangile de ce dimanche MONTÉE VERS PÂQUES

ous voici donc au premier jour de cette grande semaine qui nous conduira jusqu’à la fête de Pâques. Durant ces prochains jours, ce sont tous les événements essentiels de la vie du Christ qui vont nous être rappelés pour qu’ils deviennent actuels et présents dans nos vies d’hommes et de femmes de 2011. Mais ce dimanche, c’est à la fois le temps de l’acclamation et le temps de la Passion. C’est l’accueil triomphal à Jérusalem et la montée douloureuse et humiliante vers le Golgotha. C’est aussi la foule versatile, trop souvent prête à condamner demain celui qu’elle plébiscite aujourd’hui. Voici donc le Christ montant à Jérusalem pour la fête de la Pâque juive. Là où le peuple hébreu se rappelle et actualise sa libération d’Égypte en y reconnaissant la main de Dieu, le Christ va donner à cette Pâque son sens définitif et radical. Désormais, le mal et la mort elle-même

Une journée d’étude sur les Psaumes

eudi 26 mai de 9h30 à 16h, le centre pastoral du Brabant wallon à Wavre (chaussée de Bruxelles, 67) organise une journée d’étude et de rencontre sur le thème: “Les Psaumes, parole de Dieu et prière de l’Église”. Au programme: un regard croisé sur les psaumes. Paroles bibliques au cœur de la prière de l’Église, les psaumes ont des tonalités très différentes et parfois étranges. Comment aborder le psautier? Comment laisser résonner un psaume dans la prière personnelle? Comment mettre en œuvre le psaume dans la liturgie ou encore de façon plus symbolique ? Cette journée est ouverte à tous ceux qui portent ces questions, pour eux-mêmes et/ou pour leur engagement pastoral, p.ex. dans une équipe liturgique. La journée prévue en collaboration avec Béatrice Sepulchre, sœur Pascale Boulet et Claude Somme de l’équipe des “matinées chantantes” de Bruxelles, sera rythmée par des temps d’exposés et des ateliers divers. Informations et inscriptions: 02/384.94.56 ou gudrunderu@hotmail.com. P.A.F. : entre 10 et 20 € pour la journée - apportez votre pique-nique. AdL

sont vaincus par l’amour du Christ. Expérience pascale qui s’est frayé un chemin à travers un chemin de croix devenu un chemin d’amour. C’est l’heure de vérité, parce que c’est le temps des grands choix et des grandes fidélités. Même les disciples se sont laissé prendre au piège du sommeil alors que le Christ leur demandait de veiller et de prier. Pour nous aussi, voici venu le temps de nous resituer – en vérité – par rapport aux questions essentielles de l’existence. Au début de cette semaine sainte, c’est tout le sens de la vie et de la mort qui se trouve éclairé par ce que Dieu veut nous en dire. Devant toutes les questions liées à la souffrance et à la violence, le Christ nous redit que seul l’amour peut donner sens à ce qui paraît absurde. Désormais, aucune situation humaine ne pourra plus jamais être considérée comme irrécupérable. Sur la croix, le Christ vient dessiner l’alliance indéfectible entre l’homme et Dieu ... et c’est là, désormais, que se trouve le grand signe de l’espérance humaine. Par le Christ, la croix elle-même est devenue un tremplin vers la vie... et c’est déjà la résurrection.

ÉVANGILE selon saint On fit comparaître Jésus devant Pilate, le gouverneur, qui l’interrogea: “Es-tu le roi des Juifs?” Jésus déclara: “C’est toi qui le dis.” Mais, tandis que les chefs des prêtres et les anciens l’accusaient, il ne répondit rien. […] Arrivés à l’endroit appelé Golgotha, c’est-à-dire: Lieu-du-Crâne, ou Calvaire, ils donnèrent à boire à Jésus du vin mêlé de fiel; il en goûta, mais ne voulut pas boire. Après l’avoir crucifié, ils se partagèrent ses vêtements en tirant au sort; et ils restaient là, assis, à le garder. Au-dessus de sa tête, on inscrivit le motif de sa condamnation: “Celuici est Jésus, le roi des Juifs.” En même temps, on crucifie avec lui deux bandits, l’un à droite et l’autre à gauche. Les passants l’injuriaient en hochant la tête: “Toi qui détruis le Temple et le rebâtis en trois jours, sauve-toi toi-même, si tu es Fils de Dieu, et descends de la croix! ” De même, les chefs des prêtres se moquaient de lui avec les scribes et les anciens, en disant: “Il en a sauvé

Matthieu 26, 14 – 27, 66

d’autres, et il ne peut pas se sauver lui-même! C’est le roi d’Israël: qu’il descende maintenant de la croix et nous croirons en lui! Il a mis sa confiance en Dieu; que Dieu le délivre maintenant, s’il l’aime! Car il a dit: “Je suis Fils de Dieu.” Les bandits crucifiés avec lui l’insultaient de la même manière. À partir de midi, l’obscurité se fit sur toute la terre jusqu’à trois heures. Vers trois heures, Jésus cria d’une voix forte: “Eli, Eli, lama sabactani?”, ce qui veut dire: “Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné?” Quelques-uns de ceux qui étaient là disaient en l’entendant: “Le voilà qui appelle le prophète Élie!” Aussitôt l’un d’eux courut prendre une éponge qu’il trempa dans une boisson vinaigrée; il la mit au bout d’un roseau, et il lui donnait à boire. Les autres dirent: “Attends! nous verrons bien si Élie va venir le sauver.” Mais Jésus, poussant de nouveau un grand cri, rendit l’esprit. […] Textes liturgiques© AELF, Paris

la semaine

Dimanche 17: Dimanche des Ramea ux et de la Pa s si on. Procession: Mt 21, 1-11-Messe: Is 50, 4-7;

Le Serv iteur de Dieu a ccepte ses s ouf f r a nc es . Ps 21; Ph 2, 6-11; Aba iss ement et g lor if ica tion de Jés us . Mt 26, 14 à 27, 66; “ M on Dieu, mon Dieu, pourquoi m’a stu a ba ndonné ? “ L u n d i 18 : Bse Ma r ie de l'Incarnation, Carmélite. Is 42, 1-7; Ps 26; Jn 12, 1-11. M ardi 19: S. Elphège. Is 49, 1-6; Ps 70; Jn 13, 21-33.36-38. M e r c r e d i 2 0 : Ste Ag nès de Montepulciano. Is 50, 4-9a; Ps 68; Mt 26, 14-25. J e u d i 21: jeudi Saint. Is 61, 13a.6a.8b-9; ps 88; Ap 1, 5-8; Lc 4, 16-21. Vendredi 22: vendredi Saint. Is 52, 13 à 53, 12; Ps 30; He 4, 14-16 et 5, 7-9; Jn 18, 1 à19, 42. S a m e d i 23: S. Benoît-Joseph Labre. Ez 37, 21-28; Jr 31; Jn 11, 45-57. Di ma nc h e 24: P â qu e s . Ac 10, 34a.37-43; L e s A p ô t r e s t é mo i n s d e l a R é s ur r e c t i o n . Ps 117; Col 3, 1-4; V i v r e a v e c l e Chr i s t r e s s us ci te . Jn 20, 1-9; “ I l v i t , e t i l c r ut “ .

Philippe MAWET

À LA CATHÉDRALE DE TOURNAI

Messe chrismale

d’accompagnants de catéchumènes, par service d’entraide, par banque alimentaire liée à une paroisse ou à une unité pastorale, par équipe d’a nima tion d’un mouvement de jeunes, par équipe d’ac-compagnement de personnes âgées, par équipe d’accompagnement de personnes souffrant d’un handicap, pa r g roupe de prière, pa r g roupe cha rg é d’aider les personnes à trouver un logement, à régulariser leurs papiers, par groupe chargé de l’accompagne-ment des fiancés, par groupe d’animation culturelle, par groupe d’animation art, culture et foi, etc., etc.“

a messe chrismale est un moment fort de la vie de l’Église diocésaine. Elle aura lieu le mardi 19 avril à 18h, durant la semaine sainte, au cours d’une eucharistie rassemblant tous les membres du diocèse de Tournai, à la cathédrale. Lors de cette messe chrismale; l’évêque bénit et consacre les Saintes Huiles qui seront utilisées dans la célébration des sacrements qui jalonnent la vie chrétienne. L’huile des catéchumènes est destinée aux adultes baptisés à la veillée de Pâques, l’huile des infirmes est utilisée lors du sacrement de l’onction des malades et enfin le St-Chrême est réservée pour le baptême, la confirmation et l’ordination des évêques et des prêtres. Dans le diocèse de Tournai, cette messe est célébrée chaque année dans un lieu différent. Après la collégiale Ste-Waudru à Mons l’an dernier, la messe chrismale revient à la cathédrale de Tournai où elle n’avait plus été célébrée depuis longtemps.

Amélie de LIMBOURG

La semaine sainte à la cathédrale

Une invitation pour les bénévoles À son sujet, Mgr Harpigny écrit : “Elle manifeste le sacerdoce ministériel des prêtres et elle est une des grandes expressions du sacerdoce commun de tous les fidèles baptisés, consacrés eux aussi par l’Esprit-Saint.” En cette année 2011 dédiée au volontariat, l’évêque a voulu y inviter tout particulièrement les bénévoles du diocèse : “En tant que bénévoles ou volontaires, vous exercez votre sacerdoce de baptisé en mettant vos compétences, votre talent, votre don, vos mains au service des autres. Vous êtes témoinsconcrets de l’amour de Dieu, venu pour servir et donner sa vie par amour de tous les êtres humains. (…) Aussi j’invite tous les bénévoles du diocèse engagés dans des services qui font partie de la diaconie de l’Eglise, mais aussi dans des

services qui sont liés à l’annonce du Christ, à la célébration des mystères du Christ, au temporel et à la communication. Dans la diaconie, je situe tout ce qui concerne le monde de l’éducation, de l’enseigne-ment et tout ce qui touche à la santé, aux soins de santé. Il serait beau de voir à la messe chrismale au moins un délégué par équipe d’animation pastorale, par conseil local de pastorale, par fabrique d’église, par a.s.b.l. chargée des bâtiments paroissiaux, par équipe liturgique, par chorale paroissiale, par pouvoir organisateur d’un centre éducatif, par équipe d’aumônerie des étudiants, par aumônerie d’un centre hospitalier, par groupe de visiteurs de malades, par équipe de catéchèse, par groupe

Voici le programme des célébrations qui se dérouleront à la cathédrale de Tournai durant la semaine sainte. Dimanche des Ra mea ux , 17 avril, bénédiction des rameaux à 10h devant l’église Saint-Quentin (grand-place), puis procession vers la cathédrale pour l’eucharistie des Rameaux et de la Passion. M es s e c hr is ma l e, mardi 19 avril à 18h à la cathédrale. Cè ne , jeudi 21 avril à la cathédrale, avec eucharistie à 19h et veillée de prière jusque 23h. Pa s s i on, vendredi 22 avril, avec liturgie à 15h à la cathédrale et chemin de croix en ville à 20h. Veill ée pa s ca le, samedi 23 avril à 21h à la cathédrale. Jour de Pâ ques , dimanche 24 avril, eucharistie à 10h à la cathédrale. Un concert littéraire En prélude à la semaine sainte, un concert littéraire sera donné le samedi 16 avril à 18h à la cathédrale. Au programme, le chemin de croix de Paul Claudel, avec Jean-Pierre Mondet (récitant) et Étienne Walhain (orgue). Entrée libre.

EXPRESS EXPRESS

DIOCÈSES

N°15 - 17 avril 2011

SESSION THÉOLOGIQUE À NIVEZÉ Vers une nouvelle figure d’Église ?

e Foyer de Charité de Nivezé a accueilli un groupe de 8 0 personnes pour une session théologique sur l’avenir de l’Église. Des prêtres, diacres, assistants paroissiaux et laïcs avec lettres de mission étaient au rendez-vous. La réflexion était guidée par une équipe de théologie pratique de l’UCL, qui a par tagé ses recherches sur le sujet. Arnaud JoinLambert, professeur de Théologie pastorale et de liturgie, ainsi que deux doctorants, Serge Maucq et Fabien Bissimwa sont intervenus. Échanges, film et témoignages Entre les diverses interventions, des temps d’échange et de prière étaient proposés en plus des repas où convivialité et partage d’expérience ont réuni les participants. En soirée, ils ont visionné et apprécié le film “Son of Man“ (Fils de l’Homme). Il s’agit d’une version de l’histoire de la vie du Christ, située dans un pays africain imaginaire de nos jours. Le lendemain, les retraitants ont écouté trois témoignages: Caroline Werbrouck, responsable d’équipes d’aumônerie hospitalière; Yvon Remacle, curé de Neupré et l’équipe pastorale de Huy au sujet du travail des Unités pastorales. Quelques mots-clés ressortent de ces rencontres: équipe, compétences, unité et spécificités,

tensions et principe de réalité, enthousiasme. Le primat de l’expérience À son tour, Arnaud Join-Lambert relaiera que la difficulté n’est pas tant de croire que de “croire ensemble”. La figure du pèlerin remplace le pratiquant tandis qu’émerge celle du “converti”. Cette réalité bouscule par le primat de l’expérience. L’enjeu pour la pastorale serait d’engendrer des lieux pour susciter ce nouveau savoir et de l’accompagner: ce chemin expérimentiel est constitué d’une expérience initiale suivie de relecture, de mémoire et de témoignage qui enracinent ce qui a surgi. La liturgie, par exemple, apparaît comme un lieu à investir, car propice à permettre à une révélation de s’opérer, tout en offrant mots et gestes pour son expression.

À cet apport très apprécié, a succédé l’exposé de Fabien Bissimwa, doctorant, sur son enquête concernant les équipes relais. Il apparaît que le Chantier Paroisses suscite une dynamique nouvelle faite de responsabilisation et de synodalité locale. Le Chantier Paroisses, c’est le moyen que les évêques proposent pour préparer la refonte des paroisses actuelles. Cette refonte est devenue inévitable à cause du manque de prêtres. L’enjeu étant de conjuguer les spécificités dans l’unité. Les réactions de l’assemblée en plenum feront écho à la grande disparité de moyens et de situations dans notre diocèse. Toutefois, le faire équipe et la transversalité seront présentés plus d’une fois comme des pistes pertinentes. Amélie de LIMBOURG

LE CHANTIER PAROISSIAL À NAMUR

Une construction “brique par brique”

n partage d'idées a été organisé par le diocèse de Namur, il a permis à ceux qui ne connaissent pas encore le chantier paroissial d'en apprendre d’avantage. Mgr Warin, évêque auxiliaire de Namur qui s'occupe de ce dossier, mise en effet beaucoup sur ce qu'il appelle "la contagion positive". Mgr Rémy Vancottem, était présent lors de cette matinée de partage. Le chantier paroissial ne lui est bien sûr pas étranger. Le ‘Chantier Paroisse’ tente de préparer la refonte des paroisses actuelles. Cette refonte est devenue inévitable, en partie à cause du nombre de prêtres qui ne cesse de diminuer. Lors de ses visites dans le diocèse, l‘évêque a entendu parler des initiatives qui, à gauche et à droite, se mettent déjà en place. Que faire? Françoise Hamoir, membre du chantier paroissial, en saluant les personnes présentes, a déclaré ce moment idéal pour partager ce qui se vit déjà et pour voir combien les initiatives sont différentes. Quand on parle de chantier, on parle de construction. Ici, il est question de la construction de l’Église d’aujourd’hui, mais aussi de demain. La tâche est importante: beaucoup de personnes ont pris de la distance par rapport à l’institution. Elles ne retrouvent le chemin de l’église que pour des funérailles, des mariages ou encore quand les enfants reçoivent les sacrements. Que faire? “Un chantier, comme son nom l’indique, n’est jamais terminé. Il est

là, selon Françoise Hamoir, pour s’inscrire dans une histoire, dans la continuité de ce qui se vit. Nous ne sommes pas là pour apporter du “clé sur porte” mais pour nous adapter à ce qui existe suivant les lieux, les communautés pour être, tous ensemble, au service de l’évangélisation, de la parole de Dieu.”

Chrétiens sans église fixe Ceux qui ont déjà retroussé leurs manches dans le chantier ont fait part de leurs expériences. Que retenir? Il ressort du travail des groupes qu’il est bien difficile de faire changer les habitudes. Pas simple de faire comprendre qu’il n’y aura plus de messe, chaque semaine, dans sa paroisse, qu’il va falloir bouger. Ceux qui ont accepté d’être des “chrétiens sans église fixe” sont généralement satisfaits: ils

AGENDA CULTU R E • Du jeudi 14 avril au dimanche 29 mai, tous les jours de 9h30 à 18h à la salOrval, “Corps de compassion”, une exposition de le d’exposition de l’Abbaye d’O Catherine Loodts de 12 toiles qui forment une méditation sur les pas d’un chemin de croix de compassion. Entrée: 5, 50€Infos: http://www.orval.be • Vendredi 15 avril à 17h30 à la Maison des Écritures de Maredsous à Denée (Rue de Maredsous, 11) aura lieu le vernissage de l’exposition “Il est ressuscité!” organisée par l’asbl “Informatique et Bible”. Myriam Tamisier Juste, professeur d’histoire de l’art, et Jean Roulin, orfèvre et théologie, ont collaboré à la conception de cette exposition qui sera accessible à toutes les heures ouvrables et le week-end, sur demande. Infos: 082/69.96.47 ou www.cibmaredsous.be • Vendredi 15 avril, à 20h, à l’église Saint-Barthélemy de Châtelineau, “Père, l’heure est venue…”, un concert spirituel organisé dans le cadre des festivités de l’église. Chemin de Jésus le Christ portant sa croix. Oratario parlé pour le Temps de la Passion pour Grand-Orgue et Récitant. Avec Bernard Carlier, organiste, titulaire de Ste-Waudru (Mons) et Patrick Willocq, récitant, prêtre du diocèse de Tournai. En collaboration avec le Service diocésain “ Art-Culture-Foi “. Infos: 069/45.26.50 ou elodie.vanlippevelde@evechetournai.be CÉ LÉ B R ATI ONS/ PR I ÈR ES/PÈL ER I N A GE •Du 21 au 24 avril, à la chapelle du Sacré-Cœur au centre Spirituel de Charleroi, trois jours pour marcher ensemble vers Pâques. Jeudi-saint 21 avril, de 9h à 12h, matinée ouverte: Laudes, enseignement (1), prière personnelle, réconciliation, chapelet médité. A 19h30, Messe de la dernière Cène. Vendredi-saint 22 avril, de 9h à 12h: matinée ouverte à tous: Laudes, enseignement (2), prière personnelle, réconciliation, chapelet médité. À 15h, Chemin de Croix. À19h30, Office de la Passion à l’église Saint-Antoine. Samedi-saint 23 avril, de 9h à 12h: matinée ouverte à tous : Laudes, enseignement (3), prière personnelle, réconciliation, chapelet médité. À 20h30, Vigile Pascale à l’église Saint-Christophe. Jour de Pâques 24 avril à 9h30: Adoration. À 10h30 : Messe de Pâques à la Chapelle du Sacré-Cœur. Infos et inscriptions: 071/20.23.76 ou centrespirituel-charleroi@brutele.be • Dimanche 24 avril à 12h sur la place de la Cathédrale St Paul à Liège, anglicans, catholiques, orthodoxes, protestants et syriaques seront tous unis pour la proclamation commune de la résurrection. Les Églises chrétiennes fêteront Pâques ensemble. La Concertation œcuménique des Églises de Liège, organise une proclamation publique et commune de la joie pascale. Personne de contact: Père Guy Fontaine, président de la Concertation: 04/252.06.35. • Du mardi 6 au vendredi 16 septembre, l’association “Vers l’Olivier de la Réconciliation” organise un pèlerinage en Turquie sur l’îîle de Patmos avec Paul, le missionnaire et Jean, le visionnaire. Ce pèlerinage a un double but: d’une part, suivre les pas de Paul; d’autre part, entrer dans la vision prophétique de Jean. Des temps de prières, de célébrations et d’enseignements sont prévus pour entrer dans les expériences spirituelles de Paul et de Jean. La lecture préalable des Actes des Apôtres et de l’Apocalypse est vivement conseillée. Le pèlerinage sera animé par plusieurs personnes: Agnès Staes, théologienne française, passionnée par l’évangélisation et le dialogue judéochrétien; Étienne Nodet, bibliste dominicain qui vit à Jérusalem; Paul et Françoise Huybrechts, chrétiens engagés dans la vie de l’Église de Bruxelles. L’association “Vers l’Olivier de la Réconciliation” a pour vocation de se mettre au service de l’Église de Jésus Christ dans la découverte, ou la redécouverte, de ses origines juives. Infos et inscriptions: Paul et Françoise Huybrechts, Rue du Cornet, 124 à Bruxelles. Tel : 02/734.76.47 ou pfhuybrechts@skynet.be CON FÉ R ENCES/F OR M ATI ONS

Aller à la rencontre Marie-Hélène Lavianne a pris en charge les personnes qui ne connaissaient pas encore le chantier. Elle a redit combien il est important que “chacun apporte sa brique”. Ont ainsi été évoqués les endroits où les communautés chrétiennes ont quasi disparu. Tout en précisant que ce n’est pas parce que ces personnes ne viennent plus aux célébrations qu’elles ne seraient pas d’accord de s’impliquer dans des projets. Une manière de les ramener vers les églises? Pourquoi pas. La solitude qui existe dans les villages, surtout pour les personnes âgées ou malades, a également été mentionnée. N’est-ce pas une mission du chrétien d’aller à la rencontre de ces personnes sans pour autant sortir sa Bible?

se retrouvent dans des communautés plus importantes pour des moments plus vivants, plus porteurs. “Nous visons une meilleure fraternité” relaie-t-on. Les souhaits? Ils sont nombreux. Certains relèvent que des prêtres se montrent peu enthousiastes face à des regroupements entre paroisses, entre catéchèses. Ils voudraient aussi de meilleurs outils de communication pour faire connaître leurs actions. Le mot de la fin reviendra à l’évêque. Si Mgr Vancottem est heureux de constater l’impatience de ces hommes et de ces femmes qui se mobilisent pour faire partager leurs convictions, il encourage à la patience.“Ne jugeons pas ceux qui font de la résistance. Quoi que nous ayons à faire, nous devons être les témoins de la bonté de Dieu. il faut donc être patient et aimer les personnes.” Amélie de LIMBOURG L’équipe du chantier paroissial (photo) est composée de Mgr Pierre Warin, évêque auxiliaire; des vicaires épiscopaux, les abbés Christian Florence et Pascal Roger, de Marie-Hélène Lavianne et Françoise Hamoir. Si vous souhaitez qu’une réunion d’information ait lieu chez vous, il suffit de contacter MarieHélène Lavianne au 0474/66.93.63

• Jeudi 28 avril à 20h à l’Église de Maisières, l’asbl “Art et Spiritualité” organise une conférence avec Bernard Titrtiaux, artiste auteur de “Passeur de lumière”: “La lumière, refuge d’éternité”. “Les chemins du sens sont proposés au départ de l’existence. Infos: 069/45.26.50 ou elodie.vanlippevelde@evechetournai.be • Vendredi 29 avril de 19h à 21h30 à la salle du Wastia à Wavre (place de la Cure, 19), un parcours YouthAlpha pour les jeunes de 12 à 15 ans sur le thème: “Qu’en est-il de l’Église?” Chaque rencontre débute par un repas. Infos: Abbé Emmanuel de Ruyver: 0472/387 851 ou emmanuelderuyver@yahoo.fr; William Mager: 010/24.39.72 ou mager.monjoie@skynet.be; Romain Geelen: 0475/67.38.62 ou rombaca93@yahoo.fr. • Samedi 30 avril, de 9h30 à 17h au Centre Spirituel Notre-Dame de la Justice à Rhode-Saint-Genèse (avenue Pré au Bois, 9), une rencontre pour les personnes séparées, divorcées ou remariées avec Mgr André-Joseph Léonard est organisée. Apporter son pique-nique. Boissons et potage seront servis sur place. Infos et inscriptions: info@ndjrhode.be ou 02/358.24.60.

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10 MÉDIAS

N°15 - 17 avril 2011

SATAN OU PAS SATAN ? Le dernier mot à l’espérance

roire au diable, ce serait trop facile, ce serait enfantin, explique Jacques Duquesne dans son livre Le diable (Plon 2009). Il admet pourtant qu’il existe des forces puissantes du mal. Quelques réflexions sur un sujet vaste.

“Le mal est une question qui m’obsède littéralement. Gamin, j’ai vécu la guerre à Dunkerque. Devenu journaliste, j’ai couvert la guerre d’Algérie et d’autres catastrophes qui ne sont pas la faute des hommes.” L’ancien rédacteur en chef à l’Express, co-fondateur du magazine Le Point, se dit aussi frappé par le mal innocent: comment comprendre le cancer d’un bébé d’un an? “S’il y avait un Dieu, cela n’arriverait pas”, disent les gens. Dans ses livres, le journaliste y revient souvent. Ainsi “Judas. Le deuxième jour” ou “Dieu malgré tout”, écrit après le tsunami en Inde. Difficile équation L’équation est difficile: Dieu est amour, il est toutpuissant, le mal existe. (Et Jacques Duquesne de compter ces trois éléments sur ses doigts.) Oui, Dieu est amour. S’il veut une relation d’amour avec lui, il ne peut que laisser une liberté totale, sinon nous serions des robots. Oui, il est tout-puissant. Pas au sens des tyrans, bien sûr, mais au sens de l’amour qui va jusqu’à se sacrifier lui-même. Oui, le mal existe. Soit il est le fruit de la liberté, soit il vient de ce que la création n’est pas terminée. “J’ai retenu du père dominicain Chenu que la création n’était pas un caprice de Dieu, mais une histoire longue qui se continue avec nous, ses coopérateurs. Dès la première page de la Bible, nous sommes inv ités à soumettr e la ter r e, à l’organiser. On a travaillé. Il y a des progrès, même s’il y a toujours une face blanche et une face noire, tout comme pour le nucléaire.” Le diable a été une des explications à ce problème du mal. Il était parfois vu sur pied d’égalité avec Dieu. Certaines religions voyaient même Dieu capable faire le bien et le mal. L’esprit du mal est peu présent dans l’Ancien Testament. Il apparaît au temps du prophète Daniel et à l’époque du premier siècle après J.-C. explique l’écrivain. Dans le Nouveau Testament, on en parle donc, surtout dans Matthieu, puis tout au long du Moyen Âge. Il faut savoir que l’histoire des anges déchus parce qu’ils ont côtoyé des femmes n’est pas dans la Bible. Il provient d’un livre non biblique

d’Énoch, attribué à Noé mais écrit beaucoup plus tard. La thèse de la jalousie des anges devant le sort réservé aux humains n’est guère plus biblique. Le mal est déjà là Le serpent était le plus rusé des animaux, dit la Bible. “Le mal est donc déjà là, avant le ‘péché originel’. Cela me tracasse. Je ne trouve pas de réponse. Pour le moment, je suis occupé à écrire un roman sur la torture. ‘Je te reg a rde droit da ns les yeux et je t’enfonce quelque chose dans la chair.’ Ainsi, ces officiers, que j’ai entendu dire un soir, lors de la guerre d’Algérie: Viens, on va se faire untel…” Aujourd’hui, on en revient à l’explication par Satan. Mais qu’est-ce qui prouve son existence? Les hommes ne sont-ils pas capables de faire le mal tout seuls? Quant au mal de la nature, il s’explique par l’inachèvement. “Dans ce livre, je veux donc tordre le cou au mythe de Satan. Le mal est la conséquence de la liberté ou de l’inachèvement de la nature”, insiste l’écrivain. Selon lui, Satan n’est pas une personne, mais un non-être, une force non personnelle. Joseph Ratzinger, devenu Benoît XVI, parlait d’une non-personne. Dieu s’est manifesté, en une personne, Jésus. Jamais le diable. Mais qui dit que cette force ne va pas l’emporter? “Dieu est plus fort que lui”, répond sans hésiter Jacques Duquesne. Le christianisme est une espérance, quelle que soit l’explication que l’on donne au mal. Un livre alerte et bien instructif, qui ne fera sans doute pas l’unanimité, mais qui invite à donner moins de place au diable – dont l’obsession peut conduire aux pires perversions – qu’à Dieu, et à l’homme créé à son image et à sa ressemblance. Charles DELHEZ, à Paris

“ L e di a bl e” , Jacques Duquesne, Plon 2009 25,65 €, port compris, au compte 732-7032002-38 IBAN BE24 7327 0320 0238 - BIC CREGBEBB de Dimanche Service, 67/2, chaussée de Bruxelles, 1300 Wavre.

PASSION ET RÉSURRECTION

haque année de nouvelles versions des Passions de Bach sont éditées aux environs de Pâques. Cet te année, il s’agit de trois enregistrements de la Passion selon saint Jean. Une fois n’est pas coutume, prêtons-nous au jeu des comparaisons. La Passion selon saint Jean fut écrite en 1724, puis remaniée à trois reprises. De toutes les œuvres religieuses du cantor de Leipzig, c’est celle qui touche le plus par sa profonde intimité. Bach nous a laissé une musique tour à tour évocatrice, exaltante, jubilatoire et profondément émouvante, une musique qui capte notre attention du début à la fin. On est saisi dès l’ouverture, car il nous mène directement au cœur du drame qui va se jouer. Contrairement aux récits des évangiles synoptiques qui mettent l’accent sur l’humanité de Jésus, le texte de saint Jean nous présente un Christ victorieux. Luther pensait qu’il était en cela supérieur aux autres. Bach, le musicien luthérien par excellence, réputé pour ses “sermons en musique“, a construit son livret en faisant alterner quatre types de texte: le récit, la contemplation, la prière et l’exhortation.

Musique pour la Semaine sainte Trois nouvelles versions Parmi les trois nouvelles versions, il y a d’abord celle du néerlandais Frans Brüggen. Malgré une très belle plastique sonore, elle manque de relief. On y sent une volonté de sobriété et cela engendre une sorte de légèreté au son qui finit par être en contradiction avec la gravité du propos. Les solistes sont bons, malgré le rôle de l’alto qui est chanté par le contre-ténor Michael Chance, dont la voix peut déplaire. Le chœur “Cappella Amsterdam“ est cependant très distant à force de vouloir être neutre. Il est vrai que c’est sans grande pompe que la musique de Bach agit le mieux, car toute la gamme des émotions est déjà contenue dans la composition elle-même. On trouve le même dépouillement sonore chez le Belge Philippe Pierlot avec son “Ricercar Consort“, mais cette fois, au service d’une intériorité très présente. Les solistes sont mieux équilibrés et le rôle de l’alto est tenu par le contre-ténor Carlos Mena, supérieur au précédent. À écouter au Palais des Beaux-arts ce mercredi 20 avril (www.bozar.be). Mais il y a aussi la nouvelle version de l’anglais John Eliot Gardiner, avec ses “English Baroque Soloists”, un somptueux “Monteverdi Choir” et un panel de solistes au sein duquel on remarque l’alto Bernarda Fink – cette fois, donc, une femme – et le ténor Mark Padmore qui chante la

VIENT DE PARAÎTRE

partie de l’évangéliste. Voici bien la version qui a notre préférence. Ajoutons que le remarquable texte de présentation est de la plume de Gardiner lui-même. Cet enregistrement “live“ paraît à la suite de son intégrale des cantates, sur son propre label discographique “Soli Deo Gloria“. Résurrection Le Belge Sigiswald Kuiken et son célèbre orchestre “La petite bande“ publient deux cantates, respectivement pour le dimanche et le lundi de Pâques. Cette très belle interprétation se veut fidèle aux effectifs de Leipzig, à savoir quatre voix solistes qui font aussi office de chœur, et seulement quelques instruments. Le résultat est très convaincant, et il faut souligner l’intérêt des deux livrets, dont les commentaires sont, ici aussi, écrits par le chef. Dominique LAWALRÉE “J. S. Bach – Passion selon saint Jean”, par Frans Brüggen, deux CD Glossa, 32,10 €(*). “J. S. Bach – Passion selon saint Jean”, par Philippe Pierlot, deux CD Mirare, 25 €(*). “J. S. Bach – Passion selon saint Jean”, jar John Eliot Gardiner, deux CD Soli Deo Gloria, 32,10€(*). “Cantates BW V 249 et BW V 6”, par Sigiswald Kuiken, un SACD Accent, 24,25€(*). (*) Port compris, au compte 732-703200238 IBAN BE24 7327 0320 0238 - BIC CREGBEBB de Dimanche Service, 67/2, chaussée de Bruxelles, 1300 Wavre.

CHARLES DE FOUCAULD Cette nouvelle édition des “Lettres à mes frères de la Trappe”, publiée 75 ans après la mort de Charles de Foucauld, peut être considérée comme une nouvelle biographie, surtout qu’y ont été jointes de nombreuses lettres inédites recueillies auprès de correspondants divers. Cette documentation permet en effet de suivre le bienheureux de son départ de la Trappe en 1890 jusqu’à la fin de sa vie en 1916, mais aussi de partager l’admiration émue de témoins qui, dès 1917, relatèrent leurs souvenirs. Une introduction situe ces lettres dans leur contexte et précise, pour ceux qui n’en ont qu’une idée approximative, les grandes étapes de sa vie. “ Cet t e chèr e der ni èr e pl a ce – L et t r es à mes f rèr es de l a Tr a ppe” , Charles de Foucauld, Cerf, 482 pages, 25 €, port compris, au compte 732-7032002-38 IBAN BE24 7327 0320 0238 - BIC CREGBEBB de Dimanche Service, 67/2, chaussée de Bruxelles, 1300 Wavre.

AUX CÔTÉS DE MALADES DU SIDA “Je veux mourir vivant“, tel est le cri d’espérance lancé au monde par les malades du sida que le père Huber t L el ièv r e a accompagnés au milieu des années 1990. Il nous offre aujourd’hui ces témoignages qui ont façonné sa vie de prêtre et nous fait découvrir les chemins intérieurs parcourus par ces jeunes et ces adultes en fin de vie. Grâce à la force de la prière qui les transforme peu à peu et leur fait voir la douce présence de Jésus et de Marie, c’est fortifiés dans l’espérance qu’ils font face à la mort. Un livre qui sonne comme une bonne nouvelle, puisque la vie y est plus forte que la mort. “Je v eu x mo ur i r v i v a nt – Un pr êt r e a u pr ès de ma l a des du s i da ” , Hubert Lelièvre, Éditions de l’Emmanuel, 106 pages, 16 €, port compris, au compte 7327032002-38 IBAN BE24 7327 0320 0238 - BIC CREGBEBB de Dimanche Service, 67/2, chaussée de Bruxelles, 1300 Wavre.

LES RESSORTS DE LA VIOLENCE À l’origine de ce roman de Ja bbour Doua i hy, il y a un massacre perpétré en 1957 dans une église à Méziara, un petit village du nord du Liban. C’était une vendetta entre familles chrétiennes maronites, comme celles qui ont lieu ailleurs en Méditerranée, en Sicile ou en Corse, sous différents prétextes. L’auteur s’empare de cet événement tragique, qui s’est soldé par une centaine de morts et de blessés, pour explorer les sources de la violence qui ensanglante le Liban depuis des siècles. Son personnage principal, Iliyya Kfouri, était un enfant en bas âge quand son père a trouvé la mort au cours d’une affreuse tuerie commise au village de Burj al-Hawa. Envoyé aux ÉtatsUnis par sa mère, il revient quelques années plus tard, bien décidé à savoir ce qui s’est passé. Plusieurs personnes lui racontent alors l’histoire du massacre, chacun sous un angle différent et dans la tonalité qui lui est propre. Et le narrateur lui-même intervient parfois pour expliquer le contexte social ou pour préciser un fait historique, sans pour autant prendre position pour une version contre une autre. “ Pl ui e de j ui n” , Jabbour Douaihy, Actes Sud, 320 pages, 31,20 €, port compris, au compte 732-7032002-38 IBAN BE24 7327 0320 0238 - BIC CREGBEBB de Dimanche Service, 67/2, chaussée de Bruxelles, 1300 Wavre.

MOTS CROISÉS Problème n°11/15 Horizontalement: 1. Qualifie une colonne. – 2. Eprises. – 3. Chouchoutent. - Possessif. – 4. Douze mois. - Dame, aux échecs. – 5. Lettre grecque - Donné un mets. – 6. Saison - Canton bourguignon. – 7. Réfute - Fabuliste grec. – 8. Envie - Satellite. – 9. Irritaient. – 10. Tondues - Roue de palan. Ver tica lement: 1. Déambuler. – 2. Se dégage - Sur la Saale. – 3. Eructation - Font l’objet d’une soutenance. – 4. Assassinerai - Ancien courroux. – 5. Fleuve d’Irlande - Eloquence. – 6. Spécialités cambrésiennes - Maître atout. – 7. Vite en crue - Extrait du bigaradier. – 8. Vendangeuse - Empester. – 9. Ennemi de Grant - Arrose Limoges. – 10. Tentatives - Lettre grecque. SOLUTIONS: Problème 11/13 1. ESCARCELLE 2. NOUMEA-EUS 3. ECREVISSES 4. RIA-EMOTTE 5. VETERAN-TU 6. ETEL-NOBEL 7. MELBA-RA-E 8. E-LEGUENT 9. NŒUDS-NUE 10. TU-FEERIES

Problème 11/14 1. AUSTRALIEN 2. BROYAIENT 3. NAINS-SELS 4. EN-ESTER-O 5. GUE-UREMIE 6. ASPIRA-ELU 7. T-TREMA-OR 8. IDEE-ECOTS 9. OU-NARINE 10. NOTES-SUSE

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COURRIER

N°15 - 17 avril 2011

2. Si nous optons pour un mariage à l’église, dois-je changer de religion pour cela, sachant que je ne pratique pas la mienne non plus? 3. Si le changement de religion est une obligation, quelles sont les démarches à suivre, combien de temps cela prend?

COURRIER DES

LECTEURS par le Père Charles Delhez Chaussée de Bruxelles, 67/2 - 1300 Wavre

MARIAGE CATHOLIQUEMUSULMAN Faut-il se convertir ? Je suis musulmane non pratiquante et mon compagnon est catholique. Nous allons nous marier et nous nous posons des questions à ce sujet étant donné que nous sommes de confession différente. J’aimerais donc avoir votre réponse aux questions ci-jointes: 1. Si nous optons pour un mariage laïc est-ce que nos futurs enfants pourront être baptisés?

F. C.

Le baptême est l’entrée dans la vie chrétienne et, pour un enfant, le commencement de son initiation à la foi en Jésus. Le mariage des parents n’en est pas la condition. Ce qui est demandé c’est qu’il y ait, de la part des parents, l’engagement d’une éducation chrétienne, même si celle-ci ne peut être le fait des deux parents, vu la différence de religion. C’est là que le parrain et la marraine (rappelons qu’un seul suffit), s’ils sont choisis en tant que croyants – ce qui est la condition de l’Église – pourront jouer leur rôle. Le mariage d’un couple dont un des deux conjoints ne partage pas la foi catholique, ni même la religion chrétienne, peut être reconnu par l’Église catholique. C’est au niveau du diocèse lui-même, c’est-à-dire de l’évêque, que la

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décision de reconnaissance de ce mariage est prise, avant la célébration. Le prêtre de la paroisse s’adressera donc à l’évêché pour lui présenter la demande, ce que l’on appelle la disparité de culte. Le conjoint catholique s’engagera à persévérer dans la foi, à faire baptiser – autant que possible – et à éduquer chrétiennement les enfants (sinon, on ne voit pas pourquoi il désire se marier à l’église). Il faut bien sûr que le conjoint non catholique soit informé de ce que l’Église entend par mariage, en termes d’unité, de fidélité et de don de la vie. Ayant répondu ainsi, la troisième question est solutionnée: le changement de religion n’est pas une obligation.

Je préfère l’image du couple attelé à la même tâche. Il y en a sans doute l’un qui est plus fort que l’autre à ce moment-là pour faire avancer la charge, mais ils tirent ensemble. Plus tard, il est d’ailleurs possible que ce sera l’autre qui sera le plus fort. Peu importe. Beaucoup doivent vivre avec un passé difficile, dans un présent conflictuel et une perspective d’avenir angoissante, mais ils vivent cela ensemble. Armand LEQUEUX

Ce jour-là, Simon Tu devais être bien fatigué ce jour-là, L’échine courbée sur ton champ depuis l’aurore. Un sinistre cortège s’avance et voilà Ce soldat qui t’interpelle. Et puis quoi encore! Te contraindre, toi, à aider un malfaiteur. L’Homme est là, brisé, ensanglanté, pitoyable. Mais, n’est-ce pas le Galiléen, le Prêcheur, De quoi l’accuse-t-on, de quoi est-il coupable? Disparus ses amis et ceux qui le suivaient, Seules, à quelques pas, sa mère et une autre femme. Les regards apitoyés, les propos mauvais Les écrasent autant que ce jugement infâme. Le bois que tu portes à sa place est si pesant, Le poids de toute la méchanceté humaine. Ils ont choisi Barabbas et cet Innocent Ils l’ont couvert de crachats, rassasié de haine. Un orage menace, le ciel s’obscurcit. Voici le Golgotha, ton rôle est terminé. Tu connais l’horreur du supplice, Lui aussi. Pourtant il se tient silencieux et résigné. Déjà, on le dépouille de ses vêtements Tandis que tu fuis, sans un regard en arrière. L’âme troublée par un étrange sentiment Où se mêlent néant, ténèbres et lumière. Ce jour-là… Et voici que deux mille ans plus tard Il reste écrit pour que le monde se souvienne: “Et pour L’aider, on prit un passant au hasard, C’était un homme appelé Simon de Cyrène.”

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SERVICE D’ENTRAIDE “Être mal né” en Inde Depuis 1990, dans le sud de l’Inde, il existe une association luttant contre la marginalisation de certaines castes dans la population indienne. Cette organisation, « Empowerment of Downtrodden People Society »( EDPS) est reconnue par le gouvernement et s’implique dans divers projets afin d’abolir les inégalités présentes entre les différentes castes. Bien qu’au 21ème siècle, la classification de la population en caste existe toujours en Inde , et l’expression « être mal né » prend tout son sens. L’EDPS œuvre surtout dans la province de Tamil Nadu qui compte plus de 62 millions d’habitants. La situation économique de certains districts tamouls est catastrophique à cause de l’analphabétisme, du manque de formation professionnelle, du manque d’emploi, des conditions climatiques difficiles et de l’irrégularité de l’approvisionnement en eau. Les habitants les plus pauvres, les Dalits, n’ont pas de terre à cultiver, ils vivent dans des chaumières faites de matériaux de récupération et composées d’une seule pièce où s’entasse toute la famille (souvent 5 ou 6 enfants). Ils pratiquent la cueillette et mendient afin de se nourrir. La mortalité infantile est importante à cause de la malnutrition et de l’ignorance des règles d’hygiène. Les Dalits encouragent leurs enfants à trouver du travail afin d’augmenter les revenus familiaux. M Irudayaraj, le directeur de EDPS, nous fait part d’un projet concernant une centaine d’enfants issus des villages les plus défavorisés de la province de Tamil Nadu. Le projet prévoit d’offrir une prise en charge complète à ces enfants âgés entre 2 et 16 ans, en leur apportant une nourriture équilibrée, des

soins de santé ainsi que des vêtements décents et surtout un accès quotidien à l’éducation. Le plan s’étalera sur plusieurs années et son objectif va bien au-delà de sauver 100 enfants, il espère opérer un changement de mentalité dans les familles en permettant à ces jeunes de se sortir de leur condition par l’éducation et la formation. Permettons à M Irudayaraj de mettre en œuvre son projet. Merci pour eux. Les dons en réponse à ces appels doivent être versés au n° de compte 195-0121281-10 ou I BA N : BE41 1950 1212 8110 B I C : CR EG B E B B d u S e r v i c e d’Entraide Tiers-monde, Place de Vannes 20, 7000 Mons, tél. : 065/34.63.70. Les dons devront atteindre le montant minimum de 40 euros pour être fiscalement déductibles. Le M inistère des Finances vient de nous communiquer les modifications concernant le monta nt minimum annuel donnant lieu à une déductibilité f iscale.

Intentions de messe Des prêtres d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine nous 7 euros) lesdemandent des intentions de messe (7 quelles constituent souvent leurs uniques ressources. ATTENTION : Voulez-vous bien les verser UNIQUEMENT sur le compte : BE82 1950 1549 0168 BIC : C R E G B E B B ou 19 5- 0154 9 01- 6 8 de “ P r o j e t s Pas tora ux ” 20, Place de Vannes, 7000 Mons, et nous les transmettrons. Ces dons versés pour des intentions de messe ne bénéficient pas de l’exonération fiscale.

Lucie JANSSENS 7742 Herinnes/Pecq

12 JEUNES

N°15 - 17 avril 2011

ÉTÉ 2011

Retrouvez toute l’info en continu sur le site

http://info.catho.be

Les salésiennes de Don Bosco organisent de nombreuses activités pour les jeunes cet été.

• Du 27 au 31 août à Ressins (près de Lyon), pour les jeunes de 13 à 18 ans, aura lieu un “Campobosco” : écoute de grands témoins et débats entre jeunes, jeux, activités sportives, ateliers : théâtre, clown, danse, musique, chant, multimédia, célébrations, veillées festives... Des temps spécifiques (partages, échanges, prières...) sont proposés pour les animateurs. Organisé par les salésiens et salésiennes de France et de Belgique. Avec des Animateurs entre 18 et 25 ans. Site: www.campobosco.fr Prix: 120 € plus les trajets (environ 45 €). Contact: Sr Bénédicte: 02/425.24.69 ou bpitti@scarlet.be • Au mois de juillet 2011, pour les jeunes de 18 à 30 ans, en lien avec la communauté salésienne qui accueille les volontaires, un camp “ vid è s ” e n A f r i q u e est organisé. Il s’agira de faire vivre des semaines inoubliables à des enfants : jeux, ateliers créatifs, sport, soutien scolaire… Prix: billet d’avion, vaccins, assurances et participation aux frais sur place. Contact: Sr Bénédicte: 02/425.24.69 ou bpitti@scarlet.be. Pour en savoir plus sur ces évènements et celles qui les organisent: h t t p : / / w w w. s a l e s i e n n e s donbosco.be/

ENVIE DE PARLER ? nous vous accueillons dans l’amitié et l’anonymat

EG/013/08/46/B

• Du samedi 9 au samedi 23 juillet à Bruxelles, pour les jeunes de 17 à 35 ans, un camp de f ormation au volontariat “ vidès” , pour préparer une expérience de volontariat à l’étranger ou pour s’occuper d’enfants et de jeunes qui en ont le plus besoin en Belgique. Prix : 55 € Contact: Sr Michèle: 02/468.05.46 ou decostermichele@hotmail.com • Du lundi 4 au vendredi 15 juillet en Italie (Val d’Aoste), pour les jeunes de 18 à 35 ans, un c a mp P r i è r e Montagne est prévu. Prière, marche, accompagnement, vie simple et fraternelle dans l’esprit de Don Bosco. Prix : 270 €Contacts:Sr Stella: 080/21.66.86 ou stellapetrolo@hotmail.com et Sr Geneviève: g.pelsser@euphonynet.be ou 010/45.99.35 • Du 7 au 18 août au nord de l’Italie, les sœurs salésiennes organisent un Ca mp Don B os co en mo nt a g ne pour les jeunes de 13 à 17 ans. Découvrir la montagne, les cols, les lacs, les cimes du Val d’Aoste. Marcher sportivement, apprendre le sens de l’effort, dormir une nuit en refuge. Goûter à la joie du dépassement, de la beauté de la nature. Jouer, s’amuser, faire des veillées entre amis, mais aussi prendre du temps pour réfléchir, partager et prier. Découvrir Don Bosco et les lieux où il a vécu. Prix: 290 € (260 € pour le 2ème enfant). Contact: Sr Michèle: 02/468.05.46 ou decostermichele @hotmail.com

CHRETIEN A L’ECOUTE

Nouveau : Un hôtel belge à Lourdes !

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Pierre-François Docquier et son épouse Sabrina Frate seront ravis de vous accueillir à Lourdes à l'Hôtel La Croix des Nordistes**

RENCONTRES SERIEUSES Milliers de partis (18 - 75 ans), ttes régions, ttes situations. Très nombreuses références de tte la Belgique. Demandez vite la documentation gratuite du Centre Chrétien des Alliances (DB) 5, r. Goy - 29106 Quimper (France). Envoi discret et gratuit par retour. Tél. 00 332 98 55 33 96 www.unioncia.com

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SOLENNITÉ EN L’HONNEUR DU CHRIST MISÉRICORDIEUX -Helena KOWALSKA (Sœur Faustina) est née à GLOGOVICE (Pologne) le 25 août 1905 et décédée à CRACOVIE le 5 octobre 1938. Béatification : le 18 avril 1993 Canonisation : le 30 avril 2000 - Il y a possibilité de se confesser à partir de 13h30; - Dans la salle Vita (entrée porte 5): présentation d’une vidéo concernant la sœur Faustina: 12h30: en français - 13u30: en néerlandais - Chez Madame Wallyn, Zonnelaan, 3, 8470 Gistel - Tél. 059/276.443 - Gsm 0472/35.75.60. On peut obtenir moyennant paiement des images et des posters du Christ miséricordieux, des livrets de prières Jean-Paul II La réserve de l’Eglise à l’égard de la dévotion à Jésus Miséricordieux fut annulée le 15 avril 1978 grâce à l’intervention de l’évêque de Cracovie, Karol Wojtila, qui à la fin de la même année fut élu Pape par Rome, le 16 octobre 1978. Le Pape Jean-Paul II mourut le 2 avril 2005, à la veille du dimanche de la miséricorde divine. Le dimanche 1 mai de cette année, le Pape Benoît XVI le béatifiera ! En Belgique, cette dévotion a été propagée par les prêtres du Sacré Cœur à Tervuren, en particulier par le Père Muermans, de pieuse mémoire.

Jesu, ego confido in Te! dans la basilique du Sacré-Cœur à Koekelberg

Dimanche, 1er mai 2011 à 15h LE DIMANCHE DE LA MISERICORDE DIVINE Célébration eucharistique solennelle, suivie de l’adoration du Saint Sacrement et du chapelet de la Miséricorde divine La chorale “Sint-Maartens-Jeugdkoor” sous la conduite de Monsieur Jozef Moerman rehaussera l’éclat de la solennité La célébration se fait en latin, néerlandais, français et allemand

Fin: vers 17h30

- Chez les révérends pères, prêtres du Sacré-Cœur, avenue Albert, 44 - 3080 Tervuren (Tél.: 02/767.79.34) on ne peut que commander des livrets de prière et des prières. - Les prêtres qui veulent concélébrer (prière d’apporter aube et étole blanche) ou qui veulent confesser, sont priés d’avertir le rectorat de la Basilique : tél. 02/425.88.22 ou monsieur l’abbé Fr. Degrève, Fred de Merodestraat, 34, 2600 Berchem (Anvers) par fax. 03.281.07.66 (aussi pour obtenir des affiches) Tous ceux qui désirent soutenir cette initiative (la solennité même, pour faire connaître cette dévotion, peuvent verser leur don au compte KBC : IBAN : BE47 412920054980 BIC : KREDBEBB) de monsieur l’abbé Degrève Fr., rue de Mérode, 34, 2600 Berchem (Anvers) sous mention: “Célébration Christ Miséricordieux” Merci d’avance! Cette célébration annuelle, commencée en 2000, a lieu cette année 2011 pour la 12e fois et est placée sous la protection particulière de la femme de l’Apocalypse (Apoc., 12,1).

UNE ADRESSE INTERESSANTE Le Centre international de la Légion des petites âmes se trouve à Vaux-sous-Chèvremont, rue de Chèvremont, 99 - 4051Vaux-sous-Chèvremont - Tél. 04/365.44.72 - Fax 04/365.30.56 Dans ce centre il y a la chapelle du Christ Miséricordieux, qui est ouverte pour le public Membre de l'Union des Éditeurs de la Presse Périodique

LA BIENVENUE A TOUT LE MONDE

Éditeur responsable : Charles DELHEZ, 67/2 Chaussée de Bruxelles - 1300 Wavre. Tél. Dimanche 010/235 900