EXPRESS
NU MÉ RO 20 Hebdomadaire du 29 mai 2011 Chaussée de Bruxelles, 67/2 - 1300 Wavre Tél.010/235.900 - Fax 010/235.908 www.dimanche.be
C’ÉTAIT DANS LES ANNÉES 70... CANNES 2011
Naissance d’une communauté
L’autre prix
résidé par le critique de cinéma et ancien pasteur suisse Daniel Grivel, le Jury œcuménique du 64e Festival de Cannes a attribué, le 21 mai dernier, son prix au film “This must be the place” de Paolo Sorrentino. Le voyage intérieur d’une ancienne star du rock, qui a fait sensation sur la Croisette. Créé lors du Festival de Cannes 1974, le prix œcuménique est remis à un long métrage en compétition officielle par un jury composé de chrétiens engagés dans le monde du cinéma (journalistes, réalisateurs, enseignants). Cette année, celui-ci a choisi de récompenser le film du réalisateur Paolo Sorrentino, car celui-ci donne à suivre “le voyage intérieur et l’odyssée d’un homme à la recherche de ses racines juives, de la maturité, de la réconciliation et de l’espérance“. Le très charismatique Sean Penn y incarne Cheyenne, une ancienne star du rock au look gothique et complètement dépressive qui tente de donner un sens à sa vie après la mort de son père. Ce dernier n’avait effectivement qu’une obsession: retrouver le tortionnaire nazi qui l’avait humilié dans un camp de concentration pendant la Seconde Guerre mondiale. Une quête initiatique “Drame classique d’une grande richesse et d’une esthétique recherchée, le film ouvre avec grâce des pistes de réflexion graves et profondes“, précise le jury. “This must be the place” creuse et croise effectivement plusieurs thèmes. La filiation, bien entendu, et la nécessité de “tuer” le père pour aborder les rives de l’âge adulte. Mais aussi la malédiction qui pèse sur les descendants du IIIe Reich. Ou encore, plus largement, à travers le rock, une manière d’appréhender notre société et la place de l’art, de la culture. Le Jury œcuménique a également décerné deux “Mentions spéciales” aux films “Le Havre”, du Finlandais Aki Kaurismäki et “Et maintenant on va où?”, de la Libanaise Nadine Labaki. Pascal ANDRÉ
OPINIONS
• Les leçons morales de l’affaire DSK
DERNIÈRES MINUTES
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Présente aujourd’hui dans 57 pays de tous les continents, elle compte 9.000 membres, parmi lesquels 220 prêtres, 115 séminaristes, 180 hommes et femmes consacrés dans le célibat. Pourtant, la communauté de l’Emmanuel a commencé modestement, par un groupe de prière constitué de cinq personnes, dont son fondateur, Pierre Goursat.
EMMANUEL
Les années 70 sont marquées par de grands bouleversements dans l’Église catholique. Après le Concile Vatican II (1962-1965), qui a vu se rassembler des évêques du monde entier décidés à entamer une réflexion et à fournir des propositions vis-à-vis des questions du monde contemporain, l’Église s’ouvre à des initiatives inédites qui vont être appelées communautés nouvelles et qui s’inscrivent dans un courant appelé Renouveau charismatique. Ces communautés inventent des formes inattendues de vie chrétienne et sont, en grande partie, composées et animées par des laïcs, personnes mariées ou célibataires, et non plus seulement par des prêtres ou des religieux. Le Renouveau charismatique, né aux États-Unis en 1967, va devenir un courant très important et susciter la naissance d’un grand nombre de communautés, caractérisées par l’écoute de l’Esprit Saint et le désir d’évangélisation. Naissance de l’Emmanuel En 1972, Pierre Goursat, un parisien de 57 ans, entend parler du Renouveau et se sent appelé à commencer quelque chose au sein de l’Église. Il réunit quelques
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CA RNET DE VOYAGE
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“Incredible India” Page 3
• Les chrétiens du Moyen-Orient au cœur d’une table ronde • Pie XII, contraint au silence par les Alliés
LITURGIE
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personnes dans un groupe de prière qui va vite devenir une assemblée, puis une communauté, celle de l’Emmanuel. Au départ, ils sont 5; un an plus tard, ils seront 500. Des hommes et des femmes insérés dans la vie ordinaire, professionnelle et sociale, de milieux, âges et nationalités différents qui, aujourd’hui, sont des milliers à vouloir s’engager plus intensément dans la communauté et y former une unité fraternelle.
L
au “moi”, et les remplacer par des
pour nous libérer de l’égoï-
liens aux autres, ceux de la charité,
sme, elle en acquiert la force
de la justice, de la fraternité, qui sont
sus et la prend pour modèle. Il faut libérer le “je” du “moi”. Le moi, c’est la volonté de possession; et du fait
6e dimanche de Pâques
Église catholique ou Église politique ?
même, notre “je” est écrasé par tout
Dans l’Esprit Saint, rendez témoignage que Jésus est le Fils de Dieu, car l’Esprit est vérité.
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CULTURE
p. 7 • Rembrant et la figure du Christ au Musée du Louvres
des liens de sujet à sujet. Joseph MOINGT, sj. Croire quand même Temps présent 2011
ce dont s’emplit le “moi”, qui ne cesse de se gonfler au détriment du “je”. Le “je” ne peut naître, germer, se développer que dans le dé-
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Sylviane BIGARÉ (Suite en Page 3)
a liberté nous a été donnée
quand elle s’alimente à celle de Jé-
Rédaction de ce numéro clôturée le 23 mai 2011 Bureau de dépôt : Charleroi X Agréation N°: P305034 Banque: 833-5318719-79
“Les membres de la Communauté de l’Emmanuel s’engagent dans toute la mesure du possible à un long temps d’adoration quotidien” (Statuts n°15). C’est donc dans la prière que se fonde la vie des membres de l’Emmanuel, car c’est là que se trouve le premier lieu de la rencontre avec Dieu. Mais la prière conduit également à se tenir plus proche des hommes; telle est la compassion pour ceux “qui meurent de faim, matériellement et spirituellement” (Statuts -Préambule, I). Adoration et compassion conduisent donc à l’évangélisation. Et quand on parle d’évangélisation aux membres de l’Emmanuel, ils s’avèrent être très inventifs. Prenez, par exemple, les évangélisations de rue: dans un lieu public — une rue, une gare, un parc — ils chantent, accostent les passants pour leur offrir une image pieuse ou encore, lisent la Parole. Avec beaucoup de respect, mais aussi beaucoup d’audace, l’Évangile est ainsi annoncé à tous. Et puis, il y a aussi les missions paroissiales qui mettent sur les routes, à la demande des paroisses, quelques membres de la communauté durant un week-end ou une semaine. Une prise de conscience pour tous les paroissiens de l’importance de la Nouvelle Évangélisation prônée par Jean-Paul II.
POUR NOUS LIBÉRER DE L’ÉGOÏSME
CROATI E
Jean 14, 15-21
Adoration, compassion, évangélisation, 3 missions
pouillement. Il doit se débarrasser de tous les liens qui l’asservissent
Si la nuit est si douloureuse, c’est parce que nous croyons à la lumière. Fabrice Hadjadj