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Pâques dans votre région
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êtons Pâques
Pâques
La joie d’annoncer le Christ ressuscité ! Chemin de résurrection
© JeunesCatho.org
Il faut bien reconnaître que nous sommes tous tentés un jour ou l’autre de changer de trottoir ou de chaîne TV, ou bien de nous distraire en jouant avec notre smartphone, sinon d’accélérer le pas, afin de ne pas devoir croiser le pauvre qui mendie ou le blessé sur la route qui sollicite notre attention ou nos soins.
S
i la fête de Noël est dans l’esprit de beaucoup comme un événement festif, rehaussé par la "magie" des lumières, de l’ambiance qui prévaut à cette époque de l’année, la fête de Pâques, pour les chrétiens, est celle du renouveau à tous niveaux. Dans le calendrier, elle correspond à la venue du printemps, saison qui marque la renaissance de la nature, l’arrivée des beaux jours après l’hiver sombre et froid. Quelle belle image pour illustrer Pâques, fête de la résurrection de Jésus. Après avoir traverser la mort et la froideur de la tombe, le Christ les a vaincues pour nous conduire au renouveau, à la Vie. La tristesse fait place à la joie. La fête de Pâques nous replonge dans un bain de Vie. Notre vie est alors éclairée d’une lumière nouvelle, celle de Jésus qui est avec nous pour toujours. C’est pourquoi le cierge pascal, symbole de la présence du Christ, brillera durant tout le temps pascal, du dimanche de Pâques à celui de la Pentecôte. Une aide dans les épreuves Dans nos vies quotidiennes aussi, il nous arrive de sombrer. Les difficultés sont là, il nous faut les affronter et c’est parfois très dur. Comment ne pas plonger? C’est ici que la joie de Pâques doit nous aider à porter et à traverser les sombres moments que nous pouvons vivre. La résurrection nous donne l’espérance de la lumière qui brille, comme un coin de soleil apparaît subitement dans un ciel gris et nuageux. N’y a-t-il pas un proverbe qui dit: "Le soleil vient après la pluie"? Annie Cordy a chanté: "Ca ira mieux demain, pourquoi ne pas prendre un jour d’avance?" C’est cela l’espérance de Pâques. Par ailleurs, la Bonne Nouvelle de la résurrection du Christ est si grande que nous ne pouvons pas la garder pour nous: comme les disciples de Jésus,
nous sommes appelés à l’annoncer. C’est le rôle de tous baptisés: transmettre cette joie de la résurrection et le message de Jésus. Car il existe bien un lien entre la foi chrétienne et la joie. Au cours du dernier repas, Jésus souhaite à ses disciples à demeurer comme lui dans cet amour du Père. "Je vous ai dit cela pour que ma joie soit en vous et que votre joie soit parfaite", leur explique-t-il alors, avant de leur demander de s’aimer les uns les autres. Pourtant, ne sommes-nous pas terriblement rebelles à la joie? Il nous arrive de penser que tout le progrès que nous avons fait depuis plusieurs années, c’est de ne plus nous attendre à la joie. Et parce que nous sommes devenus si pessimistes, nous croyons être devenus raisonnables. Nous nous créons une carapace qui nous pousse à ne pas nous laisser entraîner à cette chose si douloureuse et qui nous a déjà fait tellement souffrir: espérer. Il nous est terriblement difficile, avec nos soucis, avec les deuils que nous avons subis, avec les déceptions que nous avons rencontrées, de croire que nous pourrions encore nous renouveler et retrouver le bonheur. Et cependant, ce qui est impossible à l’homme est justement ce qui est si aisé à Dieu. C’est précisément à Dieu qu’il appartient de faire cette chose impossible: nous rendre heureux. C’est pourquoi Pâques, qui marque la victoire de la vie sur la mort, du renouveau sur le déclin, nous incite à nous laisser envahir par cette joie et à accepter que le bonheur nous envahisse de nouveau. A Pâques, il nous est révélé combien Dieu s’intéresse à nous et son amour est tel qu’il ne peut pas faire autre chose que d’opérer en nous tout renouvellement. Ce que la Passion nous révèle, c’est que Dieu nous aime. 0 J.J. D.
L
a maladie du siècle qui fait ravage, n’est-elle pas l’individualisme et l’indifférence qui se renforcent bien sûr mutuellement l’un et l’autre. Comme pour la peste: "ils ne mourraient pas tous, mais tous étaient frappés", disait déjà La Fontaine. Etre indifférent à l’entourage évite les blessures, blinde le sujet, l’abandonne à sa fragilité solitaire et le plonge dans le stress et la dépression. La logique du ‘chacun pour soi’ l’emporte alors rapidement et relègue au loin les engagements durables. "La solidarité n’existe plus", entend-on souvent dire! "La consommation à outrance et la course folle à l’enrichissement, sous couvert du voile de la liberté, sont des modes de vie séducteurs imposés par les conséquences de la loi du marché; quand ces forces s’emparent de la vie des hommes, elles les écrasent" (Mgr A. Rouet: L’étonnement de croire). Face à ces nombreux désirs insatisfaits qui nous anéantissent "à quel saint peut-on encore se vouer? Qui invoquer pour avoir de l’aide et s’en sortir?" C’est le cri de l’homme désespéré après avoir consulté les ‘psys’ et avalé les tranquillisants souvent inefficaces qui vous détraquent l’estomac. Ressusciter quelqu’un en ce temps de Pâques n’est-ce pas s’arrêter de courir en vain, s’approcher du blessé de la route et réveiller les mécanismes de la solidarité? Quelqu’un m’a confié être sorti du tombeau de la dépression où il s’enfonçait quand il s’est mis à crier: "Seigneur, je n’en peux plus, donne-moi quelqu’un à aider! Il m’a écouté, pris au sérieux: aider l’autre à s’en sortir m’a vraiment guéri!" L’important se joue en effet dans la vie ordinaire. Le médicament miracle que chacun possède dans la pharmacie de son cœur est la "tendresse", qui multiplie ses forces par la "solidarité". Tout le monde peut y avoir accès car elle est gratuite et d’une grande efficacité. Elle est le SEL qui donne goût à la vie. Elle est le LEVAIN qui fait monter la pâte. C’est la mission des nouvelles communautés chrétiennes pour le monde moderne d’aujourd’hui et demain. Bonnes fêtes de Pâques dans la joie du Christ ressuscité. 0 Pierre VANDENBERG