Quoi de neuf décembre 2014

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N°14 Déc.-Janv. 2 0 1 4

QUOI DE NEUF ?

SUPPLÉMENT AU JOURNAL D I M A N C H E NO :

AGRÉGATION

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JOURNAL DE l’UNITÉ PASTORALE DE MALMEDY

Le Verbe s’est fait cha ir et il a habité parmi nou s.

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Jn 1,14

LAISSONS DIEU S’ENFANTER EN NOUS PAR LA PAROLE NOËL AVEC SAINT FRANÇOIS

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F» !

ENFANTEMENT…

D’ASSISE

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DU NEUF DANS «QUOI DE NEU

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Quoi de neuf ?… : du neuf ! QUELQUES ÉCHOS SAVOUREUX N O Ë L À G R EC C I O, LE 2 4 D ÉC EMB R E 1223, T ELS QU E R A C O N T ÉS PA R T H O M AS D E C ELA N O, LE PR EMIER BI O GR A P HE D E FR A N Ç O I S :

On prépare une crèche, on apporte du foin, on conduit un bœuf et un âne. Là est honorée la simplicité, exaltée la pauvreté, louée l’humilité et l’on fait de Greccio comme une nouvelle Bethléem. La nuit s’illumine comme le jour et elle fut délicieuse aux hommes ainsi qu’aux animaux. Arrive la population et, devant ce nouveau mystère, elle se réjouit de joies nouvelles. La forêt retentit de voix et les roches répondent aux cris de jubilation. Les frères chantent, s’acquittent des louanges dues au Seigneur et toute la nuit résonne de jubilation. Le saint de Dieu (François) se tient devant la crèche, plein de soupirs, contrit de pitié et inondé d’une joie étonnante. On célèbre la solennité de la messe sur la crèche et le prêtre jouit d’une consolation nouvelle. Le saint de Dieu (François) se vêt des ornements du lévite (François était diacre), car il était lévite, et chante d’une voix sonore le saint évangile. Sa voix était certes une voix forte, une voix douce, une voix claire, une voix sonore, qui invita toute l’assistance aux récompenses suprêmes. Il prêche ensuite au peuple se tenant alentour et profère des paroles douces comme le miel sur la naissance du pauvre roi et sur la pauvre petite cité de Bethléem. Souvent aussi, alors qu’il voulait nommer le Christ «Jésus», brûlant d’un amour excessif, il l’appelait «l’enfant de Bethléem» et, en disant «Bethléem» à la façon d’une brebis bêlante, il emplissait toute sa bouche du mot, mais plus encore d’un sentiment de douceur. Même ses lèvres, quand il nommait «l’enfant de Bethléem» ou «Jésus», il les léchait de la langue, goûtant sur son heureux palais et déglutissant la douceur de ce mot. (1 C 85-86) I Votre curé Henri Bastin

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Voici un an, nous étions amenés à des changements importants quant à la distribution du «Dimanche». De là est né le «Quoi de neuf ?». Je me réjouis que cette revue soit chaque fois tellement bien accueillie par les abonnés : nous recevons sans cesse des encouragements. Le «Quoi de neuf ?» veut avant tout créer des liens entre les communautés et les personnes de notre Unité pastorale Saint-François-au-pied-des-Fagnes. Il se veut aussi comme un organe d’information pour tous les habitants du «Grand Malmedy». Il comprend chaque fois quelques articles de réflexion et de méditation qui visent à aider à l’approfondissement de la foi, d’une foi en prise avec les grands défis actuels : dans notre région, dans notre pays, et dans le monde. Plusieurs pages sont réservées aux communications sur les petits et grands événements de nos communautés et aussi à des témoignages. Les témoignages, présentés le plus souvent sous forme d’interviews, sont particulièrement appréciés. Cela nous confirme dans notre souhait de faire intervenir davantage des «noms et des visages» (par exemple : les chroniques des baptêmes, mariages, décès…) qui mettront le «Quoi de neuf ?» plus en prise avec la vie concrète de «nos gens». Des impératifs liés aux difficultés que traversent les médias catholiques de notre pays, nous obligent cependant à des modifications. Les médias catholiques nous ayant en effet proposé de ramener la publication au nombre de quatre numéros par an, nous avons opté pour une édition bimestrielle (tous les deux mois), dans une présentation qui sera différente. De plus, la rédaction, la mise en page, l’impression seront laissées désormais aux seuls soins de l’Unité pastorale. Les exemplaires seront chaque fois déposés dans les lieux de culte et en d’autres endroits appropriés (maisons de repos…). Une participation financière (minime…) sera demandée. Pour ce qui concerne les autres canaux d’information et de communication, je note simplement que : - le calendrier des célébrations, avec la mention des intentions demandées pour les messes, continuera d’être publié chaque semaine dans l’hebdomadaire Vlan. - une information et une publicité pour l’abonnement au Dimanche continueront d’être assurées chaque année. - le site d’Internet de notre unité pastorale va être finalisé. Avec l’équipe et le conseil de l’unité pastorale, je ne doute pas que nous pouvons compter sur votre soutien dans ces nouvelles orientations que les événements nous amènent à prendre. I Votre curé Henri Bastin

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Savons-nous que le mot «crèche» vient du nom italien «Greccio» ? «Greccio» désigne en effet l’ermitage où saint François mit en scène la nativité du Christ en reconstituant grandeur nature l’étable de Bethléem. Cela se passait à la fête de Noël 1223. De là est née la belle tradition des crèches… Laissons François nous dire lui-même ce qui l’anime en prenant cette initiative : Je veux faire mémoire de cet enfant qui est né à Bethléem et observer en détail, autant que possible de mes yeux corporels, les désagréments de ses besoins d’enfant, comment il était couché dans une crèche et comment, à côté d’un bœuf et d’un âne, il a été posé sur le foin. D’emblée, nous remarquons que c’est le dénuement de Jésus qui touche François dans la mise en scène de la nativité… Or, que vient-il de vivre dans les temps qui ont précédé ?… Il a traversé une terrible crise ! En effet, un certain nombre de ses frères s’est détourné du chemin d’humilité et de simplicité évangéliques qui font le cœur de ce que François a toujours voulu… Lui, le petit pauvre, le poverello, en a été profondément ulcéré… Un jour, pour dire son lien avec ses frères, n’avait-il pas repris à son compte l’image évangélique de la poule rassemblant ses poussins sous ses ailes ?

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Noël avec François d’Assise…

La crêche d’Outrelepont.

C’est dès lors avec les sentiments d’une mère dont on fait mourir l’enfant qu’il reçoit la dérive de ses frères… La colère et la révolte grondent dans son cœur et sur ses lèvres, jusqu’à même fulminer en malédictions contre ceux dont il se sent trahi… Et

viennent aussi les larmes, dans la nuit du désarroi et du sentiment cuisant de l’échec de son œuvre… L’échec d’une œuvre dont secrètement, à l’insu de lui-même, il se sent encore trop le «propriétaire»… Il faudra à François deux ans d’un travail «décapant» de l’Esprit en lui pour qu’enfin il «lâche», pour qu’enfin il se désapproprie de toute velléité de pouvoir sur l’œuvre… la remettant sans réserve au Christ. C’est l’heure pour François d’une formidable libération… Délivré de toute peur et de tout esprit de revendication, même spirituelle, voilà que le saisissent une joie et une allégresse qui ne l’abandonneront plus malgré les terribles souffrances physiques qui l’accompagneront jusqu’à son dernier souffle. Que tirer de tout ce qui vient d’être dit ? Par tout ce qui vient d’être dit nous est donnée la clef pour comprendre ce qui motive François à mettre en scène la nativité, à inaugurer la première crèche de l’histoire. En effet, qu’est-ce que François a voulu signifier sinon qu’en «jouant» la naissance du Jésus dénué de Bethléem, il «jouait» sa propre renaissance après le dénuement - la désappropriation - de sa grande épreuve… ?… Noël : laisser Jésus naître jour après jour en nous, comme il en fut pour François… À quelle désappropriation, à quel lâcher prise, Noël nous appelle-t-il cette année, chacun personnellement et nos communautés… pour que nous puissions ainsi entrer dans la joie libératrice qui inonda le petit pauvre, le poverello? I Votre curé Henri Bastin

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UNITÉ PASTORALE SAINT-FRANÇOIS AU PIED DES FAGNES - MALMEDY CAL E N D R I ER D ES CÉ L ÉB R AT I O N S E U CH A R I ST I Q U ES

MOIS DE DÉCEMBRE Mercredi 10 décembre À 8 h à la chapelle de semaine. Jeudi 11 décembre À 18 h à la chapelle de la Clinique. Vendredi 12 décembre À 18 h à la chapelle de semaine. 3e dimanche de l’Avent Samedi 13 décembre À 18 h à la cathédrale - messe des familles. Dimanche 14 décembre À 9 h à l’église de Ligneuville. À 10 h 30 à la cathédrale. À 10 h 30 messe en allemand à l’église des Capucins. À 14 h 30 à la cathédrale - Célébration des baptêmes. Mardi 16 décembre À 8 h à la chapelle de semaine. À 15 h 30 à la Résidence des Arcades - messe de Noël pour les Résidants. Mercredi 17 décembre À 8 h à la chapelle de semaine. À 14 h 30 à la Résidence du Grand fâ messe de Noël pour les Résidants. Jeudi 18 décembre À 14 h 30 au home St Vincent à Xhoffraix - messe de Noël pour les Résidants. À 18 h à la chapelle des malades. Vendredi 19 décembre À 18 h à la chapelle de semaine. 4e dimanche de l’Avent Samedi 20 décembre À 18 h à la cathédrale - messe des familles avec les confirmands. À 19 h 30 à la chapelle de Pont. Dimanche 21 décembre À 9 h à l’église de Xhoffraix. À 10 h 30 à la cathédrale Commémoration des victimes du Bombardement Noël 1944. À 10 h 30 messe en allemand à l’église des Capucins. À 10 h 45 à l’église de Ligneuville. Mardi 23 décembre À 8 h à la chapelle de semaine. Mercredi 24 décembre - Veillée de Noël À 18 h à la cathédrale. Jeudi 25 décembre - fête de Noël À 9 h à l’église de Xhoffraix.

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À 10 h 30 à la cathédrale. À 10 h 30 messe en allemand à l’église des Capucins. À 10 h 45 à l’église de Ligneuville - messe animée par la chorale Ste Cécile de Ligneuville. Vendredi 26 décembre À 10 h 30, messe en allemand à l’église des Capucins. Fête de la Sainte Famille Samedi 27 décembre À 18 h à la cathédrale - messe des familles. Dimanche 28 décembre À 9 h à l’église des Capucins. À 10 h 30 à la cathédrale - Célébration avec mémoire des défunts du mois de novembre et remise des hosties d’adoration aux représentants des différentes chapelles. À 10 h 30 messe en allemand à l’église des Capucins. À 10 h 45 à l’église de Ligneuville. Mardi 30 décembre À 8 h à la chapelle de semaine. Mercredi 31 décembre À 8 h à la chapelle de semaine. Jeudi 1er janvier - Marie, Mère de Dieu À 10 h 30 à la cathédrale À 10 h 30 à l’église des Capucins messe en allemand Vendredi 2 janvier À 16 h au home St Vincent à Xhoffraix. À 18 h à la chapelle de semaine. Epiphanie du Seigneur Samedi 3 janvier À 18 h à la cathédrale - messe des familles. Dimanche 4 janvier À 9 h à l’église de Bellevaux. À 10 h 30 à la cathédrale. À 10 h 30 messe en allemand à l’église des Capucins. À 10 h 45 à l’église de Ligneuville. Mardi 6 janvier À 8 h à la chapelle de semaine. Mercredi 7 janvier À 8 h à la chapelle de semaine. Jeudi 8 janvier À 18 h à la chapelle de la Clinique.

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dimanche d’Avent (13/14 décembre) en faveur d’associations qui luttent contre la pauvreté et la marginalisation dans notre pays. Le thème retenu cette année est «Contre la pauvreté, je choisis la solidarité». Le choix des projets est soigné et les engagements en leur faveur sont honorés. Je serais reconnaissant d’attribuer toute sa valeur à cette collecte et aux projets sélectionnés et présentés à la générosité de chacun, en particulier dans le cadre délicat de la situation sociale de notre pays en cette fin d’année. Cela contribuera aussi à valoriser le travail de nos représentants liégeois à Vivre ensemble - Entraide et Fraternité, animés par Paul Rixen et qui bénéficient de tout mon soutien. Vivre ensemble, ainsi qu’Entraide et Fraternité, sont en effet mandatés par les évêques de Belgique. Merci d’avance pour votre attention et bon Avent à tous ! I Jean-Pierre Delvill, évêque de Liège

CO LLEC TE D E L’AV EN T - CO N TR E LA PAU V R ETÉ, JE C H O ISIS LA SO LID A R ITÉ

L’Avent s’approche et, avec lui, la campagne organisée par Vivre ensemble avec la collecte prévue le 3e

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J O UR N A L D I M A N C H E : L E R ÉA B ON N EM ENT, C’EST M A I NT ENA N T !

«Nous vivons un temps de surinformations et nous ne parvenons pas toujours à démêler le vrai du faux, l’essentiel de l’accessoire. Pour notre information religieuse, nous ne pouvons pas nous contenter de quelques bribes à l’occasion d’un JT ou d’une émission ‘Devoir d’enquête.’ Le journal Dimanche a vraiment évolué. À chaque parution, de grands thèmes sont traités, nous assurant ainsi une information de qualité et, ses articles de fond viennent parfaire notre formation religieuse, chose indispensable si nous voulons progresser dans la foi et pouvoir nous mettre au service de la communauté.» Message adressé aux abonnés de leur paroisse par Georges et Maria Buttol, Responsables locaux du journal Dimanche depuis 20 ans Chères lectrices, et chers lecteurs, Chaque semaine, Dimanche vous fait découvrir la vie et les activités de nombreux chrétiens, ainsi que de multiples réalités de votre région, de Belgique et d’ailleurs. En plus d’être ce témoin privilégié de la vitalité du monde chrétien autour de nous, il poursuit sa mission d’information et de réflexion malgré l’arrêt, à regret et pour raisons économiques, des cahiers mensuels. Retrouvez dans ce journal un courrier de réabonnement pour l’année 2015. À bientôt,

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Les adorations dans nos chapelles

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C’est dans cette belle chapelle de Géromont où le saint sacrement est exposé tous les jeudis de 18 h à 18 h 30 que nous vivons un moment de silence et recueillement intérieur qui nous apporte beaucoup de bonheur et de joie. Ce moment de prière est tout en même temps une intercession pour nos communautés d’Église et pour le monde. Avec cette force et ces grâces que nous recevons, nous pouvons supporter et surmonter plus facilement les difficultés de notre destin. Le dernier dimanche du mois, lors de la messe dominicale à 10 h 30 à la cathédrale où sont invitées les familles qui ont vécu un deuil le mois précédent, une nouvelle hostie consacrée est remise aux représentants des différentes chapelles pour bien marquer le lien entre l’adoration et la célébration eucharistique. Pendant les mois de mai et octobre, nous prions le chapelet après l’adoration. Qu’on se le dise ! Prenons le temps de prier avec Jésus. I Une fidèle adoratrice de Géromont.

I L’équipe de Dimanche.

ADORATIONS EUCHARISTIQUES PAROISSIALES

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- Tous les mercredis de 17 h à 17 h 30 à la chapelle de semaine à Xhoffraix. de 19 h à 19 h 30 à la chapelle de Bévercé. de 19 h à 19 h 30 à la chapelle de Burnenville. de 18 h à 18 h 30 à la chapelle de Chôdes - Tous les jeudis de 18 h à 18 h 30 à la chapelle de Géromont. - Tous les vendredis de 17 h à 18 h à la chapelle de semaine à Malmedy. - Tous les dimanches de 19 h 30 à 20 h à l’église de Ligneuville.

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Naissance(s) …

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NAÎTRE Quand vous lirez ces lignes, l’Avent sera déjà bien avancé. Et, sans doute, en serez-vous à préparer le réveillon avec menu, cadeaux et décorations… Cette naissance qui s’annonce, nous concerne toutes et tous dans ce qu’elle a de plus essentiel : notre appartenance au monde des vivants. À travers elle, nous revivons ainsi chaque fois notre propre naissance et aussi notre filiation en tant qu’enfant (s) de Dieu. Quelle Bonne Nouvelle que celle-là, qui nous donne chaque année «la piqûre de rappel» de notre dignité et réactualise ce message indémodable, «paix aux hommes de bonne volonté.» Au-delà des clivages religieux, politiques et autres, cet appel à la paix lancé il y a deux mille ans devrait attirer notre attention encore et toujours plus sur ce monde et sur les diverses situations de guerre, de pauvreté, de maladie… Il y a là aussi une naissance (des naissances !) à vivre, à réaliser. Rien n’est encore achevé, mais comme le dit le chant : «Dieu est à l’œuvre en cet âge…» Et si nous y mettions notre grain de sel, non comme le grain de sable pour gripper encore plus les rouages, mais comme la goutte d’huile qui lisse, qui assouplit… Cette naissance peut aujourd’hui devenir notre naissance à plus d’ouverture, plus d’amour, plus d’humanité, à faire nôtre cette invitation à «faire la paix» en nous, autour de nous, dans le monde. Un peu simpliste et béni oui-oui, direz-vous… Sans doute, mais cela fait deux mille ans que, chaque année, l’Homme y est invité et qu’il y a, encore et toujours, des situations à améliorer, sans courir à l’autre bout du monde. Un autre chant me vient encore à l’esprit (on chante beaucoup à Noël !) : «Laisserons-nous à notre table un peu de pain à l’étranger…» Encore une interrogation qui demande une réponse claire et engagée en ces temps, ô combien difficiles de crise, de repli sur soi, de frilosité… Lampedusa crie vengeance et nous n’entendons pas, nous restons sourds… Je vous (nous) souhaite à tous de nombreuses naissances…

L’Avent est une attente, mais contrairement à ce que l’on voudrait croire, l’attente n’est pas une parenthèse : c’est une manière de vivre… J’aime ce temps de l’Avent, où nous sommes tendus vers une naissance, une nouveauté, un commencement, pas un recommencement, une répétition, un rappel, un souvenir. Cette tension vers le futur me fait songer à ce qu’écrivait notre vicaire général à tous les paroissiens : plutôt que de dire : «On a toujours fait ainsi !», l’enjeu est bel et bien la communication de l’Évangile pour rendre ce monde plus fraternel, lui offrir des raisons d’espérer et lui faire goûter la joie de rencontrer un Dieu qui est venu partager notre condition humaine pour que nous puissions prendre part à sa divinité. Comme attendre un petit enfant démuni et dépendant, l’Avent me fait aussi songer à «action Vivre Ensemble» qui nous propose contre la pauvreté de choisir la solidarité. «Choisir la solidarité, c’est se sentir responsable. Pas coupable de la pauvreté et de l’exclusion vécue par de plus en plus de personnes, mais capable d’y changer quelque chose» l’Avent, c’est prendre le risque de l’Espérance aujourd’hui. Pour accueillir la nouveauté, je dois être prêt à me désarmer. En effet, que ce soit en famille, au travail, au Moyen-Orient… ou en paroisse, les conflits sont résolus non pas quand la situation antérieure est rétablie, mais quand l’avenir est ouvert. «Naître, c’est se déposséder, c’est s’accepter avec ses deux mains nues et son visage découvert. Naître, c’est quitter son masque et ses déguisements. Naître, c’est oser, c’est prendre le risque, quitter la terre ferme, c’est ne pas savoir à l’avance ce qu’il y a devant, c’est accepter l’inconnu, l’inattendu, l’imprévu et la rencontre. Naître, c’est inventer de nouveaux mondes qui deviendront des mondes nouveaux. Naître, c’est tout laisser derrière soi, ses greniers et ses garde-manger, ses coffres-forts et ses sécurités, ses habitudes et ses certitudes.» (extrait du livre NAÎTRE de Jean Debruynne) Dans ce sens, même la vieillesse est à vivre comme un Avent, une attente, une naissance. I Guy Grodent

I Jean-Pierre Koch

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La page blanche est la difficulté ou le blocage qu’éprouve quelqu’un désireux d’écrire un texte : le journaliste face à un éditorial ou une réflexion à paraître prochainement, le prêtre face à une homélie pour le rassemblement dominical du lendemain, un ami face à un mot de réconfort à donner suite au décès d’un proche. Il y a la page blanche, mais aussi la question qui vous cloue sur place et vous met dans l’impossibilité de répondre sur le champ : «Maman, cela ne te fait rien que je ne fais pas baptiser mon fils» ?, «Papa tu n’es pas triste que je ne partage pas ta foi» ? Comment s’en sortir face à cette difficulté ? Un mot m’est venu l’autre jour au cours d’une célébration : «La puissance de l’Esprit». Cet Esprit qui inspire à celui qui est bloqué dans son écriture ou son expression de découvrir la parole ou l’idée qui lui vient instantanément. Tracer une ligne au milieu d’une page, c’est déjà créer deux parties. Mystère du déclic qui naît on ne sait d’où ? Mystère de l’enfantement. Une réunion de famille autour d’un nouveau-né : chacun se reconnecte à cette fraicheur qu’il a peut -être enfouie au fond de lui-même, un autre éclate d’un fou rire qu’il n’a plus connu depuis des années, une femme de 32 ans se découvre un instinct maternel ignoré jusque là. Mystère de l’enfantement. Le prêtre face à son homélie difficile, prend un temps de prière, ouvre la parole de Dieu du jour, va promener une heure en forêt. Mystère de l’enfantement. N’est-ce pas cela que Jésus nous transmet comme consigne dans Mt 10, 19 et 20 : «Mais lorsqu’on vous livrera, ne cherchez pas avec inquiétude comment parler ou que dire : ce que vous aurez à dire vous sera donné sur le moment». Cela nous sera donné non seulement dans les réponses, mais aussi dans les comportements à adopter face à des situations difficiles. Mystère de l’enfantement, de la reconnexion à cet enfant de toujours qui est en nous, cet enfant qui est une image de la tendresse de Dieu qui s’incarne en Jésus-Christ. Jésus qui nous conduit vers nos frères et sœurs. Nous portons en nous des paroles et parfois des silences - qui peuvent être des forces de vie. I Jean-Luc Lepièce

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Toute une vie pour se mettre au monde

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Car ce n’est pas assez que d’exister : on naît petit d’homme et il s’agit de devenir humain, vaste programme…! Au fond, qui est-ce que je considère comme de belles figures d’humanité ? Les noms viennent aisément : Martin Luther King, mère Teresa, Carl Gustav Jung, Konrad Lorenz… Au fond, des personnes qui ont «pris soin de». De l’autre, du plus faible, de la création et de ses plus modestes créatures, du vivant sous toutes ses formes. Ces personnalités-phares, ces «géants» pourraient nous décourager, mais ne nous indiquent-ils pas que cette réalisation de soi est à la portée de tous, de chacune de nos bonnes volontés ? Prendre soin de : des personnes et des choses, des enfants et des personnes âgées, de son chat et de ses lapins, de ses plantes et de sa maison, de ses affaires, comme on dit en classe. Simplement pour qu’une harmonie puisse se glisser dans le monde, qu’une douceur se répande sur les êtres et les choses dont nous avons la responsabilité. Être les gardiens attentifs de ce petit bout de monde et de terre à nous confié, dès l’origine, pour que secrètement le Royaume naisse au bout de nos doigts, de nos voix, de nos regards. Devenir des veilleurs, des éveilleurs de joie, des semeurs de tendresse discrète… J’aime observer des personnes qui ainsi, mine de rien, font bien ce qu’elles ont à faire, paisiblement, que ce soit le ménage ou une œuvre d’art, une soupe ou un soin, un potager ou une maison : tout respire alors alentour. Je me souviens d’un jeune qui avait passé quelques mois au monastère et qui s’appliquait à son ouvrage, quel qu’il soit. Il m’avait dit un jour qu’il nettoyait le couloir : «J’aime bien balayer». J’ai retenu cet aveu comme un cadeau : oui, aimer ce que l’on fait et le faire sans impatience, y mettre tout son cœur, cela procure une sensation de vie bien vécue, de place bien tenue, de bonne présence au monde. Et cela réjouit comme un chant silencieux qui rythme une journée, comme une prière égrenée à voix basse. Cette présence à soi et au monde, n’est-ce pas ce qui régnait sans doute dans l’humble quotidien de Nazareth, où Jésus grandit en grâce et en sagesse et devint cet humain incomparable, notre frère ? I Nicole Piront

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DIOCÈSE DE LIÈGE

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Retrouvez l’agenda du diocèse sur http://liege.diocese.be et l’information en continu sur www.InfoCatho.be

VE RVI E R S

Jean Fraineux, écrivain public Ecrire pour les autres est la mission que s’est assignée Jean Fraineux. Amoureux de sa langue maternelle, le français, ce Verviétois d’origine exerce son art notamment au Centre Maximilien Kolbe. Il tient une permanence tous les lundis, de 14 h à 16 h, dans la salle de lecture de l’institution. ment pour responsabiliser les personnes à leur situation et pour qu’elles restent maître de ce qui est écrit. Nous ne sommes jamais que la plume ; ce sont les demandeurs qui restent responsables de leur courrier.

Un écrivain public, qu’est-ce que c’est ? La fonction d’écrivain public consiste à rédiger du courrier en français pour des personnes qui ont des difficultés avec cette langue, mais cela ne se limite pas uniquement à la rédaction de courrier. Certaines personnes viennent me trouver également pour leur expliquer le courrier qu’elles ont reçu ; il est parfois écrit dans des termes tellement compliqués pour elles, qu’elles ne parviennent pas à le comprendre correctement. Je leur explique avec des mots plus simples et, s’il y a lieu, je rédige une réponse.

Quel est le contexte économique et social à Verviers ? C’est la même chose que dans les autres grandes villes de Wallonie, et certainement autour du bassin de la Meuse. Le peu de pouvoir d’achat des personnes n’améliore pas la situation. Celles qui étaient déjà à la limite de la précarité, y tombent à présent. Personnellement, je ne cherche pas à savoir si les gens que je reçois sont en précarité ou non ; ils viennent pour rédiger ou comprendre un courrier et moi, je me limite à ma fonction d’écrivain public ; je ne suis pas

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Qui vient solliciter vos services ? Toutes les couches sociales. Mes permanences se font cependant dans des associations qui sont plutôt tournées vers les personnes en précarité. Il y a aussi les étrangers qui ne manient pas correctement la langue française (NDLR : Jean Fraineux communique en russe et en arabe !), mais j’ai également un public belge qui éprouve certaines difficultés à rédiger en français. Il faut savoir que, dans la population belge, il y a quand même 15 % d’illettrés et d’analphabètes.

Il doit quand même y avoir une certaine empathie avec la personne qui se trouve en face de vous ? On ne peut pas rester indifférent à certaines situations. On ne peut pas rester indifférent, mais notre rôle se limite quand même à l’écriture. Il est évident que pour remplir convenablement cette mission, il faut une certaine empathie pour les gens qui viennent nous trouver. Mais nous ne pouvons pas accaparer tous les malheurs du monde et nous devons garder nos distances avec ces personnes.

assistant social. Si ces personnes ont besoin d’une aide sociale, je les renvoie vers les services compétents. Y a-t-il toutefois des liens qui se tissent entre vous et les personnes pour lesquelles vous écrivez ? Non, pas à proprement parler. Dans un but d’éducation permanente, j’essaie de responsabiliser les personnes qui viennent me trouver. Je rédige les courriers en deux exemplaires : un que la personne va signer et envoyer au destinataire, et l’autre qu’elle va garder comme archive personnelle. Si elle reçoit une réponse à ce courrier et qu’il faut de nouveau y répondre, elle doit venir avec ses deux lettres. De par la charte et la déontologie des écrivains publics, nous ne gardons aucun écrit sur PC, tout simple-

Quelle est la plus grande qualité nécessaire à un écrivain public ? Il y en a trois. La première : savoir écrire correctement. La deuxième : avoir de l’empathie pour la personne qui vient vous trouver. Et la troisième est ce que l’on appelle l’écoute active : bien écouter ce que la personne dit et pouvoir le reformuler correctement dans l’écrit. Est-ce une mission d’avenir ? Depuis que je suis installé comme écrivain public, les fréquentations au sein de mes permanences n’ont cessé d’augmenter. La première année, j’ai eu une dizaine de personnes ; l’an passé, une trentaine sont venues me trouver, et maintenant, en novembre 2014, une septantaine de personnes ont déjà eu besoin de mes services. I Propos recueillis par Sylviane Bigaré

Le Centre Maximilien Kolbe Institution bien connue à Verviers, le Centre Maximilien Kolbe promeut justice et solidarité à travers un combat continu contre l’exclusion sociale, une aide aux plus démunis et des actions de sensibilisation de l’opinion publique aux diverses formes de pauvreté. Le CMK est situé au n° 12 de la Rue du Prince à Verviers. Tél. 087/33 84 22.

Médias Catholiques Belges Francophones (mcbf.be) – CCMC asbl – Chaussée de Bruxelles, 67/2 à 1300 Wavre – tel : +32 (0) 10/235 900 – info@mcbf.be Directeur de rédaction et éditeur responsable : Jean-Jacques Durré – Directeur adjoint : Cyril Becquart – Accompagnement des paroisses : Anne-Françoise de Beaudrap. Les contenus rédactionnels et les images fournis par les paroisses et les Unités Pastorales sont publiés sous leur entière responsabilité. Fil info : redaction@mcbf.be – L’actualité en continu : www.InfoCatho.be En coréalisation avec Bayard Service Édition – Parc d’activité du Moulin, allée Hélène Boucher BP60090 – 59 874 Wambrechies CEDEX

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