40 romans à lire Eté comme hiver
romans
Bibliographie sélective Section adulte
Juin 2011
L’été et les vacances sont là. Une belle occasion pour prendre le temps de lire et de retrouver les coups de cœur qui ont jalonné l’année de la section adultes. Fait de succès ou d’œuvres plus discrètes, le livret « Quarante romans à lire été comme hiver » propose un panorama de l’année littéraire qui s’achève et invite à la lecture. Tous les mois, retrouvez les coups de cœur des sections sur le site internet de la médiathèque : www.cc-veron.fr/mediatheque
Une affaire conjugale Eliette ABECASSIS R ABE « Agathe a 39 ans, un mari, Jérôme, des jumeaux, Max et Sacha, et une vie de famille plutôt bien rangée … Quand un beau jour tout ce petit monde s’écroule. Au beau milieu de la nuit le téléphone d’Agathe sonne : c’est Jérôme, elle répond. Mais son mari l’a appelé par inadvertance, son téléphone est dans sa poche, il ignore que sa femme profite de la conversation et vide son sac : « Je ne la supporte plus. Elle est folle. Elle rend la vie impossible ». Un ami évoque la séparation : « Ce serait trop beau ! ». Ni une ni deux, Agathe se précipite dans le bureau de Jérôme, fermé à clé comme à son habitude. Elle force la serrure et s’enfonce encore un peu plus dans le gouffre qui vient de s’ouvrir sous ses pieds. Des joints, du whisky, un générique du Viagra, eDarling, Meetic, il n’y a plus l’ombre d’un doute : Jérôme la trompe. Et en prime il s’en vante sur Facebook ! Le divorce est en marche. »
Une affaire conjugale est un roman personnel, aussi intime que percutant sur la dislocation de la cellule familiale dans une société où le divorce est devenu une habitude. Pour autant, ce roman n’a rien d’un exutoire. Car si Eliette Abécassis raconte, ce n’est pas pour se soigner mais pour comprendre. Comprendre pourquoi un couple sur trois divorce ? Pourquoi la séparation déchaine-telle les instincts les plus bas ? Et pourquoi l’amour rend-t-il à ce point là aveugle ? Que vous soyez ou non d’accord avec Eliette Abécassis, vous aurez, en lisant Une affaire conjugale, une impression de déjà vu, déjà entendu…L’étrange sensation que ce divorce ressemble à celui que vous a raconté une amie, une collègue ou une voisine. Conclusion : « pour bien faire les choses, il faudrait commencer par divorcer ». Ed. Albin Michel
Les filles ont grandi Nathalie AZOULAI R AZO « En 2002, Nathalie Azoulai publie Mère agitée, succès de librairie qui raconte la vie de jeunes femmes confrontées aux joies et aux angoisses de la maternité. Elle reprend aujourd'hui le fil et explore une nouvelle tranche de vie : l'adolescence. Bien des scènes accrochent son oeil, chez le gynécologue, au téléphone, un soir de Noël, au retour d'Angleterre, ou au café, à la table du petit déjeuner, dans la salle de bain, devant les grilles du lycée… Il est question de féminité, de langage, d'amour, d'ambition ou encore de goûts que l'on partage. Mais qui dit partage dit transmission, le nerf de la guerre au temps de l'adolescence. 102 récits courts et incisifs, drôles et graves. Des instantanés qui racontent la vie des mères et des filles « agitées ». » On rit beaucoup, on grimace, on se retrouve, on s’interroge … bref un livre qui interpelle forcément ! Malgré l’évolution des mœurs et des nouvelles technologies, les relations mère/fille demeurent toujours compliquées et bien réelles mais aussi empreintes de joie et de surprises ! C'est beau, c'est frais, et on se sent moins seule après l'avoir lu …On s'y retrouve, on les retrouve, nos chères adolescentes … Ed. Flammarion
Les insurrections singulières Jeanne BENAMEUR R BEN Antoine, la quarantaine, retourne vivre chez ses parents après une rupture amoureuse. Ouvrier dans la sidérurgie, il se retrouve en RTT forcées et s’interroge sur ses choix, son parcours… Révolté, militant, il entreprend un voyage au Brésil sur les traces d’un pionnier oublié de la sidérurgie du 19è siècle.
Jeanne Benameur, avec un style bref et efficace, s’interroge sur le sens de la vie, les peurs et interrogations propres à chacun. Une invite à prendre son destin en main… Servi par une écriture juste et efficace, ce roman est une véritable bouffée d’espoir. Ed. Actes sud
Orages ordinaires William BOYD R BOY L/P BOY « Par un pur hasard, Adam Kindred, jeune climatologue spécialiste des nuages, se retrouve dépouillé en quelques heures de tout ce qu’il tenait pour acquis : sa carrière, sa réputation, ses cartes de crédit, son passeport, son portable, et même ses vêtements, soit tous les signes extérieurs de son identité humaine. Une succession de terrifiantes coïncidences fait de lui l’auteur tout désigné d’un meurtre. Police et tueur à gages lancés à ses trousses, sa seule issue est d’entrer dans la clandestinité et de rejoindre la multitude de ces disparus qui hantent les grandes capitales mais demeurent indétectables sous les rayons inquisiteurs des radars sociaux ».
Le dynamisme, la verve, l’optimisme de ce roman sont dus au talent de l’auteur. Toutefois, son personnage principal, le protagoniste de cette aventure farfelue mais somme toute plausible, est doté d’une intelligence vive et rapide. Ces qualités sont nécessaires pour sortir du pétrin dans lequel l’a placé son cruel auteur… Délicieux ! Ed. Seuil ; Audiolib
Belle époque : Jeanne Hugo, Léon Daudet et Jean-Baptiste Charcot face à leur destin Kate CAMBOR 944.0813 CAM L’Histoire à lire comme un roman ! Rentrez dans la vie intime des familles de personnages célèbres, découvrez comment ont vécu leurs héritiers. Il n’était pas facile de porter ces noms tant admirés, adulés, jalousés ou détestés… Saviez-vous que le grand poète Victor Hugo était aussi un tyran pour sa famille ? Saviez-vous que le célèbre explorateur de terres lointaines, JeanBaptiste Charcot, devait devenir médecin comme son père ? Le bouleversement que provoquera la grande guerre atténuera la renommée de ces plus grands noms du XIXème siècle et marquera le début d’une nouvelle époque. Ed. Flammarion
L’Entrevue de Saint-Cloud Harold COBERT R COB « Le 3 juillet 1790, alors que la monarchie est en péril et l’avenir de la France incertain, Marie-Antoinette accorde à Mirabeau une audience secrète à Saint-Cloud. » Ce petit roman de 140 pages, est un concentré historique. Mirabeau souhaite une monarchie constitutionnelle, la reine résiste. Cette rencontre entre Marie-Antoinette et Mirabeau, si elle avait existé, aurait pu changer la face de la révolution française mais l’histoire est restée sourde aux voix de la sagesse. Ed. Héloïse d’Ormesson
Le livre des morts Glenn COOPER RP COO « New York, mai 2009. Six morts violentes se succèdent en quelques jours. Les victimes n'ont aucun point commun, hormis d'avoir reçu quelques jours plus tôt une carte postale de Las Vegas, avec, inscrite dessus, une simple date, celle du jour de leur mort. Très vite, la presse s'empare de l'affaire, et celui qu'elle surnomme « Le tueur de l'Apocalypse» a tôt fait de semer la psychose dans la ville. Désorientées par l'absence d'indices, les autorités se tournent vers Will Piper, ancien profiler d'élite. Lorsque de nouvelles cibles reçoivent à leur tour des cartes postales leur indiquant le jour de leur mort, Will va tout mettre en oeuvre pour empêcher le tueur d'agir à nouveau. Mais les noms des victimes sont déjà dans Le Livre des morts… » Immédiatement, le lecteur est prit par l’intrigue qui propose des allersretours dans l’histoire. Le suspense, l’originalité de l’histoire, l’enquête policière offre un bon moment de détente. Ed. Le cherche midi
L’Homme qui rêvait d’enterrer son passé Neil CROSS RP CRO « Quoi qu'il arrive, quoi qu'il fasse, Nathan est poursuivi par le souvenir de la pire nuit de sa vie : lors d'une fête organisée par son employeur de l'époque, une jeune femme a disparu. Seuls lui et Bob, une vieille connaissance, savent ce qui s'est passé, et tous deux ont juré qu'il en serait toujours ainsi. Des années plus tard, par une nuit pluvieuse, Bob est à la porte de Nathan avec de terrifiantes nouvelles. Face à un Bob méconnaissable et dangereusement déterminé à faire voler en éclats leur serment, Nathan est prêt à aller loin, très loin, pour protéger le monde qu'il s'est soigneusement construit... »
En lisant ce livre, on s’aperçoit que ce qui arrive à Nathan pourrait arriver à chacun d’entre nous. Un instant d'égarement, une seule erreur et la vie peut basculer à jamais. Une plongée dans l'enfer de la culpabilité, le portrait d'un homme ordinaire emporté dans une spirale infernale. Un polar angoissant par un auteur qui n'est pas sans rappeler Douglas Kennedy et son roman « L'homme qui voulait vivre sa vie ». Ed. Belfond
Des myrtilles dans la yourte Sarah DARS RP DAR « La partie de chasse avait pourtant bien commencé : temps clément, beaux paysages réputés giboyeux, guides compétents, nomades accueillants. Un rêve pour ces touristes américains, venus en Mongolie pour remporter des masses de trophées. Un rêve qui, à mesure que s’accumulent les contretemps, va peu à peu tourner au cauchemar. » Ce roman policier de facture classique et sans prétention est un prétexte pour partir à la découverte de la Mongolie. Sarah Dars, passionnée par ce pays, entraîne son lecteur dans les vastes steppes vertes et permet une approche politique, ethnique et culturelle de cette étendue méconnue qu’est la Mongolie. Ed. Philippe Picquier
Tante Mame Patrick DENNIS R DEN « Tante Mame est une femme imprévisible, émancipée, et fantasque dont la vie est régie par un principe intangible : la liberté. Lorsqu'elle recueille son neveu Patrick, jeune orphelin, ce n'est pas pour l'entretenir dans les convenances ni les conventions, mais pour l'initier à une existence
exubérante, pleine de passions cocasses et d'humour, lui donnant ainsi une leçon pour la vie : ne jamais céder au découragement. » Complètement excentrique, autant loufoque qu’attachante, Tante Mame s’aventure dans des situations toutes plus rocambolesques les unes que les autres. Pas une seconde d’ennui en sa compagnie. Ce roman léger, plein de facéties, est une promenade rafraîchissante et cocasse dans les Etats-Unis des années vingt aux années cinquante. Ce texte, au style alerte et jubilatoire, a été adapté au théâtre dans la plus grande tradition de la comédie américaine. Un classique à découvrir. Ed. Flammarion
Métronome : l’Histoire de France au rythme du métro parisien Lorànt DEUTSCH 944 DEU « Saviez-vous que la Lutèce des origines Cité, mais à Nanterre ? Que les derniers par les Romains reposent sous la tour première cathédrale de Paris se trouvent moderne du Ve arrondissement ? »
ne se situait pas sur l’île de la combattants gaulois massacrés Eiffel ? Que les vestiges de la sous le parking d’un immeuble
Ce documentaire historique raconte comment une petite bourgade sans prétention est devenue petit à petit la capitale de la France. L’auteur nous propose un trajet en métro : chaque station devient le lieu propice à une leçon d’histoire. De plus, de petits apartés précisent des moments méconnus de l’histoire (pourquoi Dagobert a-t-il mis sa culotte à l’envers ? ou Pourquoi Napoléon aux Invalides ?...). Lecture instructive et agréable pour les vacances. Ed. Michel Lafon
Des éclairs Jean ECHENOZ R ECH Après Ravel évoquant le destin du célèbre musicien et Courir, celui de l'athlète Emil Zátopek, Jean Echenoz consacre le troisième et dernier volet de ses vies romancées à Nikola Tesla (1856-1943) - présenté ici sous le pseudonyme de Gregor - un génial inventeur d’origine croate émigré aux Etats-Unis, aussi insatiable que peu rompu aux règles modernes de la propriété industrielle. En effet, ses grandes découvertes en matière d’électricité et de radio lui seront dérobées de manière impitoyable, notamment par Thomas Edison en personne. A l’instar de Ravel et Zátopek, Tesla/Gregor présente donc la particularité d’être un personnage en marge, au destin malheureux et dont le génie ne sera reconnu qu'après sa mort. Mais là encore, ce n’est pas tant la figure historique qui intéresse Echenoz, que l’homme de tous les jours dans sa manière d’appréhender le quotidien, tout en étant un être hors du commun. Ainsi, Gregor passe pour un être antipathique et colérique, quoique très généreux dès qu’il s’agit de faire profiter de ses géniales inventions l’Amérique toute entière. Vivant seul dans la luxueuse suite d’un hôtel new yorkais, il se passionne aussi pour les pigeons qui demeureront son unique compagnie. C’est là un être profondément mélancolique qui évolue sous nos yeux, ne vivant que pour son travail et pour son œuvre. Il n’entretient aucune relation sentimentale connue, nourrissant vaguement un amour platonique pour la femme de son principal mécène. Malgré le côté désespéré de ce personnage, c’est toujours avec humour, de phrases décalées et de comparaisons absurdes qu’Echenoz nous raconte cette vie hors du commun. On retrouve une fois de plus avec bonheur, le style propre de cet auteur : sa richesse de vocabulaire, la modernité de sa langue, ainsi que ses interventions ironiques. Ludique, plaisant à lire, on ne se lasse pas de suivre son œuvre.
Ed. Minuit
Le Cimetière de Prague Umberto ECO R ECO Tout à la fois roman feuilleton et roman historique, le « Cimetière de Prague » raconte le XIXe siècle. Umberto Eco mélange des personnages réels (Abbé Barruel) et fictifs (Simonini) afin de rendre plus réaliste ce roman qui relate l’histoire de L’indépendance de l’Italie, la France sous le second empire, la Commune de Paris… mais également comment une idée de complot universel s’est propagée au XIXe siècle pour aboutir aux guerres et aux atrocités du XXe siècle. En effet, l’antisémitisme est au cœur du roman. Le protagoniste principal est un homme haïssable, érudit et paranoïaque, doublé d’un faussaire malhonnête qui distille ses idées racistes en manipulant des écrits antérieurs de Dumas, Eugène Sue etc.… puis en les répandant dans l’opinion publique. Ses textes maléfiques ont petit à petit propagé des pensées antisémites, jusqu’à devenir des préjugés. La BD « Le Complot, L’Histoire secrète des protocoles des sages de Sion » de Will Eisner (741.5 EIN), dont la préface est d’Umberto Eco, est un complément en dessins de ce roman. Ed. Grasset
Parle-leur de batailles, de rois et d’éléphants Mathias ENARD R ENA « 13 mai 1506, un certain Michelangelo Buonarotti débarque à Constantinople. A Rome, il a laissé en plan le tombeau qu'il dessine pour Jules II, le pape guerrier et mauvais payeur. Il répond à l'invitation du Sultan qui veut lui confier la conception d'un pont sur la Corne d'Or, projet retiré à Leonardo da Vinci. Urgence de la commande, tourbillon des rencontres, séductions et dangers de l'étrangeté byzantine, Michel Ange, l'homme de la Renaissance, esquisse avec l'Orient un sublime rendezvous manqué. »
L’auteur nous emporte, de Rome à Constantinople, sur les pas de Michel Ange. Au choc des cultures, s’ajoute pour ce génie les affres de la création artistique. En quête du chef-d’œuvre (afin de supplanter Léonard de Vinci) Michelangelo nous fait partager ses atermoiements, ses moments d’humeur, dans une ville qui ne cesse de le surprendre. D’une superbe écriture poétique, Mathias Enard embarque son lecteur dans un beau voyage enivrant et sensuel… dépaysement garanti. Prix Goncourt des lycéens 2010 Ed. Actes sud
J’aimerai revoir Callaghan Dominique FABRE R FAB « Jimmy Callaghan, c'était mon pote anglais à l'internat. Il fumait des Benson, mettait les bouts en passant par un trou dans le grillage et allait parfois rendre visite à son père alcoolique dans la banlieue de Londres. Je l'ai revu vingt ans plus tard. Il avait une grosse valise. De retour d'Australie, il était bronzé et SDF. Trop fort ! On est redevenus un peu amis. Puis il est parti en me laissant sa valise. C'est moi qui la lui ai rapportée. Dix ans étaient passés. Calla était gérant d'un pub et avait une sale vieille tronche d'Anglais. C'était triste. Quoique. Il y a aussi des femmes, des enfants, des amours, des voyages, des fugues, des bitures et des galères immobilières. Une vie. J'ai même appris comment ne pas se faire voler à l'étranger ! On a tous en nous quelque chose de Callaghan. » Nous avons tous certainement un copain d’enfance qui nous a marqué parce qu’il était un peu différent. Différent par le style de ses vêtements, par ses attitudes, bref, le sentiment que sa vie était plus romanesque que la nôtre. Un gars sur qui on aurait tout misé. Les années passent et par hasard on se demande ce qu’il a pu devenir. Et parfois on le retrouve. Celui-là, Jimmy Callaghan, est en plus de père Anglais et de mère Française, ce qui lui donne une aura particulière. A l’internat dans les années 70, l’Angleterre c’est loin et mystérieux. Dominique Fabre parle avec nostalgie des souvenirs d’enfance, l’internat, du temps qui passe… pour nous faire ensuite parcourir les décennies
jusqu’à aujourd’hui. Comme si se souvenir, c’était aussi rendre hommage à ceux qu’on a perdu de vue. A lire pour naviguer entre enfance et présent. Ed. Fayard
Grandir Sophie FONTANEL R FON S’il est un moment difficile dans la vie, c’est bien celui où on voit vieillir ses parents : leur faiblesse, leur vulnérabilité, leur déficience … et leur dépendance. C’est ce moment que raconte Sophie Fontanel dans ce livre ; une maman de 86 ans devenue très fragile, qui perd un peu la mémoire et tombe régulièrement. Avec tout ce que cela implique de complications : fractures, hôpitaux, aides ménagères, maisons de repos … Et tout ce que cela suppose d’attention, de vigilance et de présence pour sa fille, pourtant déjà bien prise par son métier. Des coups de fils affolés, une préoccupation constante, des invitations décommandées, des vacances suspendues. Toutefois, ce texte est loin d’être triste, angoissé ou plaintif, c’est avant tout une belle déclaration d’amour d’une fille pour sa mère. C’est avec légèreté et beaucoup de tendresse que l’auteur évoque ce lien qui l’unit à sa mère, fait de complicité et de connivence, à travers des anecdotes attendrissantes. Dans ce récit très intime et très personnel Sophie Fontanel nous renvoie à des sentiments universels. Ed. Robert Laffont
La Maison d’à côté Lisa GARDNER RP GAR Dans une banlieue résidentielle de Boston, Jason et Sandra Jones mènent une existence heureuse centrée autour de leur ravissante petite fille, Ree, âgée de quatre ans. Il est journaliste et elle est enseignante. Et soudain, cet univers tranquille vole en éclats : Sandra disparait mystérieusement de son domicile en pleine nuit, pendant que Jason est à son travail et que Ree dort paisiblement. Enlèvement ? Fugue ? … L’inspectrice D.D. Warren prend l’enquête en charge. Dès qu’elle pénètre chez les Jones, elle sent que quelque chose cloche. Le comportement du mari est étrange, énigmatique, peu coopératif, concentré sur sa petite fille, il ne semble pas vraiment chercher ce qui a bien pu arriver à son épouse … Pourquoi toutes ces fenêtres et portes sur-sécurisées ? Quels secrets cachent les fichiers de l’ordinateur de la maison ?
Un suspect puis des suspects… l’auteur adopte tour à tour leur point de vue et manipule ainsi le lecteur fasciné jusqu’à la dernière page. Un suspense complexe à l’écriture élégante et très efficace. Un roman à dévorer pour les amateurs du genre : régal garanti. Ed. Albin Michel (spécial suspense)
Dieu voyage toujours incognito Laurent GOUNELLE R GOU « Alan est sur le point de se jeter de la Tour Eiffel pour mettre fin à ses jours mais un homme lui sauve la vie in extremis. De fait, un pacte est scellé : Alan devra désormais faire tout ce que l'homme en question lui demandera. Cet homme (Dubreuil) va imposer un certain nombre d'épreuves qui vont amener Alan à reprendre progressivement confiance en lui, à ne pas se laisser déborder par ses habitudes, à oser... Les mises à l'épreuve sont assez drôles et il les réussit. Mais alors la question se pose : qui est cet homme ? Pourquoi un tel pacte ? Quel est le but de ces
mises à l'épreuve ? Le roman se poursuit avec des révélations surprenantes sur Dubreuil. Une ultime mise à l'épreuve nous tient aussi en haleine : va-t-il la réussir et comment ? » Un roman qui se lit vraiment facilement et qui est d’une grande fluidité. On en ressort grandi, confiant en soi et en la vie, plein de bonnes résolutions pour l'avenir. Il nous aide à aller rechercher au fond de soi des ressources positives pour changer et faire évoluer son environnement plutôt que de le subir. A lire aussi son premier roman « l’homme qui voulait être heureux ». Ed. Anne Carrière
La mémoire égarée Samantha HARVEY R HAR « Jake approche la soixantaine quand il apprend qu’il est atteint d’Alzheimer. Quelque temps après l’annonce de cette terrible nouvelle, il survole une prison dont il a bâti les plans, et on comprend que son fils y est incarcéré. Très vite, l’existence de cet homme apparaît dans toutes ses zones d’ombre… » La maladie d’Alzheimer frappe dans tous les petits gestes anodins du quotidien. Une lutte permanente s’engage entre Jack et ce terrible fléau. Sans pathos, Samantha Harvey met le lecteur « dans la tête » de son personnage et c’est à travers son regard que les souvenirs s’effilochent, insidieusement jour après jour… Un témoignage sur la souffrance vécue par les malades atteints de la maladie d’Alzheimer. Ed. Stock
La Rivière noire Arnaldur INDRIDASON RP IND « Personne ne leur prêtait une attention particulière dans le bar et ce ne fut pas non plus le cas quand ils en sortirent, une bonne heure plus tard, pour aller chez lui, en empruntant des rues peu fréquentées. À ce moment-là, les effets du produit avaient déjà commencé à se faire sentir. Il lui avait offert une autre Margarita. Alors qu’il revenait du comptoir avec la troisième consommation, il avait plongé sa main dans sa poche pour y prendre la drogue qu’il avait versée discrètement dans la boisson. Tout se passait pour le mieux, il savait qu’elle ne lui poserait aucun problème ». Runolfur, un jeune homme est retrouvé mort, la gorge tranchée, dans son appartement de Thingholt, avec dans sa poche, du Rohypnol, la drogue du viol… La victime porte un tee-shirt de femme, sa blessure est qualifiée de douce, presque féminine par le légiste. Un châle en laine pourpre au parfum épicé de Tandoori a été oublié sous le lit. Viol, vengeance … à la police criminelle de Reykjavik, en l’absence du commissaire Erlendur, parti en vacances, c’est son adjointe, l’inspectrice Elinborg qui va mener une bien étrange enquête et « révéler la rivière noire qui coule au fond de chacun de nous ». Une écriture subtile au service d’une histoire dont l’intrigue, à priori, simple et prévisible se densifie avec des personnages terriblement humains dans leurs complexités – curieuse société islandaise … Le lecteur est captivé. Ed. Métailié
Le vieux qui ne voulait fêter son anniversaire Jonas JONASSON R JON « Le jour de ses cent ans, alors que tous les notables de la ville l'attendent pour célébrer l'événement, Allan Karlsson s'échappe par la fenêtre de sa maison de retraite quelques minutes avant le début de la fête organisée en
son honneur. Ses plus belles charentaises aux pieds, le vieillard se rend à la gare routière, où il dérobe une valise dans l'espoir qu'elle contienne une paire de chaussures. Mais le bagage recèle un bien plus précieux chargement, et voilà comment Allan se retrouve poursuivi par la police et par une bande de malfrats... ». Allan Karlsson, centenaire pas si sage, entraîne le lecteur dans des péripéties toutes plus fantaisistes les unes que les autres. Véritable fresque historique, les rencontres improbables se succèdent : Mao amoureux, Staline furieux, Truman alcoolisé à la Tequila… Une véritable lecture loufoque, désopilante et rafraîchissante. A déguster sans modération ! Ed. Presses de la cité
Mississippi Hillary JORDAN R JOR « Lorsqu'elle découvre la ferme que son mari Henry vient d'acquérir, Laura McAllan comprend qu'elle n'y sera jamais heureuse. Pourtant, en épouse et mère dévouée, elle s'efforce d'élever leurs deux fillettes, sous l'oeil haineux de son beau-père, membre du Ku Klux Klan. Alors que les McAllan luttent pour tirer profit d'une terre peu fertile, deux soldats rentrent du front : Jamie, le jeune frère d'Henry, aussi séduisant et sensible que son aîné est taciturne et renfermé... et Ronsel Jackson, le fils des métayers, un descendant d'esclaves qui, pendant quatre ans, s'est permis de croire qu'il était un homme. Mais le Sud va se charger de lui rappeler qu'il n'est qu'un nègre... » Ce roman choral d’une puissante noirceur, nous entraîne dans le vieux sud des Etats-Unis rude et raciste des années 40. La rancœur, les démons et la haine scelleront à jamais le destin de deux familles. « Mississippi » précipite le lecteur vers une tragédie inexorable mais le souffle romanesque et l’intensité dramatique l’emporte sur la violence. Ed. Belfond
La trilogie berlinoise Philip KERR RP KER L’été de cristal se situe en 1936. Alors que l’on « nettoie » Berlin en prévision des J.O. de Berlin, Bernie enquête sur le meurtre de la fille d’un industriel et la disparition de bijoux : cela le conduit à se laisser interner au camp de Dachau… Dans La pâle figure, situé en 1938, le détective est victime d’un chantage de Heydrich qui veut le contraindre à réintégrer la police. Un requiem allemand, le plus noir des trois textes, commence en 1947 dans Berlin en ruines. Là encore, Bernie, vivant dans le secteur américain, enquête dans le secteur russe. La Trilogie berlinoise offre un portrait glaçant de Berlin au quotidien à l’ère nazie. Philip Kerr nous embarque dans ces trois enquêtes criminelles calquées sur l’histoire du IIIe Reich : la montée d’Hitler et du gouvernement national-socialiste, les pogroms juifs, le pouvoir de la Gestapo, la déclaration de guerre et l’après-guerre dans un Berlin détruit et divisé entre la régence américaine et la régence soviétique. Chaque trilogie met en lumière une partie de l’Histoire à travers la vision d’un détective absolument pas en phase avec le gouvernement mais blasé, cynique et témoin impuissant de ce que devient son pays. Ed. du Masque
Front russe Jean-Claude LALUMIERE R LAL « Qui veut voyager loin passe un concours du ministère des Affaires étrangères. Hélas le quai d'Orsay n'est pas toujours un quai d'embarquement et le narrateur se retrouve sur « le front russe », un bureau situé à Paris dans lequel l'administration relègue ses éléments problématiques. Entre amour, photocopies et papier peint, notre « héros » va tout mettre en oeuvre pour quitter ce placard. »
Ce petit livre doux dingue dévoile l’envers du décor de l’administration et la réalité tristement banale du quotidien d’un fonctionnaire affecté au prestigieux ministère des affaires étrangères !
Dans ce premier roman exquis, Jean-Claude Lalumière dresse un portrait burlesque et hilarant de la diplomatie. Un moment de lecture bien sympathique… Ed. Le Dilettante
La vie est brève et le désir sans fin Patrick LAPEYRE R LAP « La vie est brève et le désir sans fin » est un livre sur les angoisses de l’amour, du point de vue masculin. Il met en scène deux hommes, l’un marié, à Paris, l’autre pas, à Londres. Tous les deux sont amoureux de la même femme, Nora. Celle-ci est assez énigmatique, elle va de l’un à l’autre. Il y a celui qui hésite, et celui qui attend, tous les deux souffrent. Comment choisir ? Qui choisir ? Ce roman est l’histoire d’une inépuisable et inéluctable souffrance amoureuse plus forte que tout.
Parfois subtile, mélancolique et drôle à la fois, on retrouve à nouveau le triangle amoureux cher à l’auteur. Ce livre a obtenu le Prix Femina 2010. Ed. P.O.L
Une année chez les français Fouad LAROUI R LAR « 1969 : les Américains débarquent sur la Lune et Mehdi atterrit au lycée Lyautey de Casablanca. L'instituteur, impressionné par l'intelligence et la boulimie de lecture de son jeune élève, lui a obtenu une bourse dans le prestigieux établissement français. Avec cet humour corrosif qu'on lui connaît, Fouad Laroui raconte le choc culturel que représente pour le petit Marocain la découverte du mode de vie des Français : ces gens qui vivent dans le luxe, mangent des choses incomestibles, parlent sans pudeur et lui manifestent un intérêt qu'il ne comprend absolument pas. Entre Le Petit Chose et Le Petit Nicolas, l'histoire émouvante et cocasse d'un enfant propulsé dans un univers aux antipodes de celui de sa famille. » Ce roman drôle et émouvant, est un véritable moment de fraîcheur à lire sans modération. L’auteur francophone nous entraîne dans les aventures burlesques du petit Mehdi, en toute simplicité. Hymne à la langue française, ce texte pétille de quiproquos, de jeux de mots. Un pur régal, une vraie bouffée d’air… bref, à lire de toute urgence ! Ed. Julliard
Trois hommes, deux chiens et une langouste Iain LEVISON R LEV L/P LEV « Comment passer d’un petit boulot… à un gros magot ? L’équation semble impossible pour les trois jeunes héros de cette histoire qui végètent entre gagne-pain abrutissants et petits deals de cannabis. Promener des chiens, griller des steaks ou vendre des essuie-glaces rapporte peu et ne motive pas du tout…. Nous sommes en Amérique, le pays de tous les possibles. »
Comme chaque année, Iain Levison nous adresse son nouveau roman et comme chaque année le millésime est de qualité. L’auteur a quitté l’autobiographie pour nous raconter la triste réalité de trois paumés. Chacun tente de sortir du marasme dans lequel la société de consommation les a placés. Leur parcours, depuis l’enfance sans stabilité jusqu’à l’âge adulte sans réelle détermination, les pousse - pour le plus grand plaisir du lecteur - dans des situations loufoques et burlesques. Ed. Liana Levi ; CDL
Les chaussures italiennes Henning MANKELL R MAN « A soixante-six ans, Fredrik Welin vit reclus depuis une décennie sur une île de la Baltique avec pour seule compagnie un chat et un chien et pour seules visites celles du facteur de l'archipel. Depuis qu'une tragique erreur a brisé sa carrière de chirurgien, il s'est isolé des hommes. Au solstice d'hiver, cette routine est interrompue par l'intrusion d'Harriet, la femme qu'il a aimée et abandonnée quarante ans plus tôt. Fredrik ne le sait pas encore, mais sa vie vient juste de recommencer. » Connu mondialement pour ses polars et sa série consacrée à l’inspecteur Kurt Wallander, Henning Mankell livre dans ce roman une réflexion sur la fragilité de la vie, la solitude, les doutes, le poids du passé, le mensonge… et la rédemption. Une atmosphère particulière se dégage de ce récit intimiste. Un texte intense et délicat, plein de tendresse et d’humanité. Ed. du Seuil
Dictionnaire du look Géraldine de MARGERIE 391 MAR « Où l’on apprend que « l’arty » n’a aucun sens du ridicule, que le « lookédécalé » a une troisième oreille, que contre toute attente le « Bcbg » vote à droite, que sous son apparence sulfureuse la « bimbo » cache un cœur gros comme ça, que la « caillera » aime faire « des gueuts, poser son gros blaze dans le reur et teuyer le tien batard », que le nouveau-né porté en écharpe est l’accessoire numéro 1 du bobo… »
Découvrez ce livre sérieux et bien documenté sur le monde des « djeunes »; du look démentiel au vêtement classique tous les genres sont dans la nature et c’est tant mieux ! On s’étonne, on s’interroge, on rit… un véritable plaisir de lecture. Ed. Robert Laffont
La Passerelle Lorie MOORE R MOO « Tassie Keltjin est une vraie « country girl ». Elevée dans une ferme du Midwest, elle sait à peine ce qu'est un taxi et n'a jamais franchi les portes d'un restaurant chinois. Lorsqu'elle s'installe en ville pour ses études, elle plonge avec euphorie dans ce tourbillon de nouveautés : le campus, les cinémas, les longues discussions entre amis... Elle a vingt ans et tout à découvrir. Pour arrondir ses fins de mois, elle trouve un emploi de babysitter dans une famille atypique. Sarah dirige un restaurant à la mode ; Ed a les cheveux longs, bien qu'il frôle la cinquantaine. Ils ont adopté une petite fille métisse, Mary-Emma. Rapidement, le tableau idyllique se décompose. Le couple est de plus en plus étrange et la couleur de peau de l'enfant confronte chaque jour Tassie au racisme ordinaire. » Lorrie Moore dresse le portrait d'une jeune femme et de ses grandes espérances.
Ce roman, très bien écrit, est séduisant par l'originalité des personnages et de la situation. On se met véritablement dans la peau de la jeune Tassie ainsi que dans celle de la petite fille qu'elle est amenée à garder. Le personnage de Sarah (la mère de Mary-Emma) est tout en complexité et en contradictions. On s'attache véritablement à ces 3 personnages. C’est aussi un livre bouleversant sur la fragilité des apparences et sur une Amérique en plein désenchantement. Ed. l’Olivier
Effondrement Horacio Castellanos MOYA R MOY « La haine et la rancoeur peuvent ronger un être jusqu'à le détruire. C'est ce qui arrive à doña Lena, épouse d'Erasmo Mira Brossa, avocat, président du Parti national hondurien, et mère d'une fille unique, Teti. La fielleuse Lena, dont les insultes et les accusations traversent tout le roman comme des coups de tonnerre, enferme son mari dans les toilettes pour l'empêcher d'assister au mariage de leur fille, une union qui à ses yeux démolit l'image de la famille. Car Teti épouse un Salvadorien divorcé beaucoup plus âgé qu'elle, et certainement communiste, croit sa mère. »
Horacio Castellanos Moya entremêle, en trois parties distinctes, une fresque familiale tragique et une guerre insensée et absurde entre le Honduras et le Salvador. Il dresse un portrait sombre de la classe dominante latino-américaine à travers la scène initiale déjantée et hystérique. Une découverte, haute en couleurs, de la littérature hondurienne… Ed. Les Allusifs
Une forme de vie Amélie NOTHOMB R NOT « Une forme de vie » est un livre qui traite de la guerre et de l'obésité sous forme de lettres interposées qu’entretient l’auteur elle-même avec un militaire américain. Entre autobiographie et fiction, ce nouveau roman d’Amélie Nothomb est toujours surprenant ! Des thèmes qui dérangent, de légers sarcasmes, des situations folles, une écriture envolée et rythmée. Amélie Nothomb, c’est simple, on aime ou on déteste. Mais on ne peut apprécier qu'à la condition de comprendre que, peu importe le sujet, ce que l'auteur aime, c'est avant tout écrire, coucher sur le papier des sentiments, des ressentis, d'hypothétiques évènements. Insidieusement, chaque livre d’Amélie Nothomb aborde des sujets sensibles qui interpellent, bouleversent et ne laissent jamais indifférents. Ed. Albin Michel
Purge Sofi OKSANEN R OKS « 1992, l’union soviétique s’effondre et la population estonienne fête le départ des Russes. Mais la vieille Aliide, elle, redoute les pillages et vit terrée dans sa maison, au fin fond des campagnes. Ainsi, lorsqu’elle trouve Zara dans son jardin, une jeune femme qui semble en grande détresse, elle hésite à lui ouvrir sa porte. Ces deux femmes vont faire connaissance, et un lourd secret de famille va se révéler, en lien avec le passé de l’occupation soviétique et l’amour qu’Aliide a ressenti pour Hans, un résistant. La vieille dame va alors décider de protéger Zara jusqu’au bout, quel qu’en soit le prix. » Grâce à des chapitres courts et à une écriture rapide et haletante, ce roman se dévore et fait réfléchir. En effet, avec la chute de l’URSS, les
européens de l’ouest ont découvert que ce grand bloc des pays de l’est était en réalité une mosaïque de pays qui possédait une géographie et une histoire personnelles. Ces petits pays baltes ont connu des déchirements incroyables, des trahisons inhumaines, des actes de haine et de jalousie que le monde occidental ignorait. Ce roman a reçu le Prix Femina étranger 2010. Ed. Stock
Rosa Candida Audur Ava OLAFSDOTTIR R OLA « Le jeune Arnljótur va quitter la maison, son frère jumeau autiste, son vieux père octogénaire, et les paysages crépusculaires de laves couvertes de lichens. Sa mère a eu un accident de voiture. Mourante dans le tas de ferraille, elle a trouvé la force de téléphoner aux siens et de donner quelques tranquilles recommandations à son fils qui aura écouté sans s'en rendre compte les dernières paroles d'une mère adorée. Un lien les unissait : le jardin et la serre où elle cultivait une variété rare de Rosa candida à huit pétales… »
Ce récit d’une quête de soi entraîne le lecteur des terres arides islandaises aux confins des terres méridionales, dans un monastère du vieux continent. Tout en candeur et naïveté, le jeune Arnljótur va découvrir une humanité différente, faite de questionnement, qui l’aidera à mûrir en se consacrant à sa passion des roses. Une écriture poétique et pleine de charme qui apporte un vrai bonheur de lecture. Ed. Zulma
L’Homme qui aimait les chiens Leonardo PADURA R PAD « En 2004, Ivan, écrivain frustré et responsable d’un misérable cabinet vétérinaire de La Havane, revient sur sa rencontre en 1977 avec un homme mystérieux qui promenait sur la plage deux lévriers barzoï. « L’Homme qui aimait les chiens » lui fait des confidences sur Ramon Mercarder, l’assassin de Trostski qu’il semble connaître intimement. » En relatant en parallèle les vies de Lev Davidovitch Bronstein, dit Trostski et de Ramon Mercarder, Leonardo Padura nous ramène dans la première moitié du XXè siècle. Il raconte comment le monde des années trente s’épanouit dans la cruauté, l’hypocrisie, la manipulation et où les hommes avaient conscience de leur force combative collective. Léon Trotski, apparaît comme un homme traqué. Il parcourt le monde avec sa femme, rejeté par les uns, accueilli timidement par les autres. Cette course contre la mort est le prétexte pour décrire les difficultés de la guerre civile espagnole, les suites de la révolution Russe, les procès stalinien … Ed. Métailié
Vivement l’avenir Marie-Sabine ROGER R ROG « Alex, avec ses allures de garçonne et son indépendance chevillée au corps, est embauchée en CDD au poulailler industriel de la petite ville morose qui tient lieu de décor. Cédric, « 28 ans et rien », vaguement diplômé et réellement désoeuvré, se morfond sans passion. A son grand dam (« surtout ne pas s'attacher »), Alex s'est prise de compassion pour Gérard, alias Roswell, handicapé sérieux malmené par sa belle-soeur Marlène, la logeuse d'Alex. C'est un même élan de solidarité envers le « monstre » qui animera bientôt Cédric et son copain Olivier, un obèse
plus fin qu'on ne le croit. Jusqu'à imaginer une cocasse équipée à quatre sur un side-car de folie … » Dans ce livre, l’auteur brosse un portrait plein d'espoir de quelques paumés de province. Vous avez le coeur en berne à l'aube de la rentrée ? Vous n'en pouvez plus d'entendre parler des drames du monde au JT du soir ? Alors, lisez Vivement l'avenir ! Non qu'il s'agisse d'une naïve bluette faisant fi des maux de notre époque. Au contraire. Si ce n'est son happy end, un « chouïa » conte de fées, le dernier roman de Marie-Sabine Roger est on ne peut plus en prise avec la réalité quotidienne et son lot de désespérances et de petitesses. Mais il est aussi un formidable élixir d'espoir et d'optimisme, un bain de chaleur à réconforter les plus frigorifiés. Ed. du Rouergue
La couleur des sentiments Kathryn STOCKETT R STO « Chez les Blancs de Jackson, Mississippi, ce sont les Noires qui font le ménage, la cuisine, et qui s'occupent des enfants. On est en 1962, les lois raciales font autorité ». En dépit des risques encourus, des bonnes noires vont s’unir à une jeune fille blanche de bonne famille afin d’écrire, en secret, leur vie quotidienne injuste et mortifiante. Nounous dévouées, cuisinières émérites, ces femmes doivent serrer les dents et servir le thé pendant que leurs patronnes affichent ouvertement leurs convictions racistes et humiliantes. Ce roman polyphonique, donne la parole à chaque héroïne et entraîne le lecteur dans un monde fait d’injustice, de vexation, de mesquinerie mais aussi d’espoir et d’amitié vraie. Une très belle histoire profondément féminine, captivante et intense en émotions. Ed. Jacqueline Chambon
Guerre sale Dominique SYLVAIN RP SYL Dominique Sylvain renoue, pour notre plus grand plaisir, avec le duo Lola Jost, ex-commissaire du 10è arrondissement de Paris et Ingrid Diesel, américaine, masseuse le jour et effeuilleuse la nuit. Ces deux trublions enquêtent cette fois dans les coulisses de la Françafrique et son affairisme officieux pour résoudre l'assassinat d'un avocat mais aussi d'un ancien collègue de Lola. Les rebondissements se succèdent jusqu’à la dernière page, véritable coup de tonnerre. Plus sombre que leurs aventures précédentes, ce roman savoureux empreint d’une tension permanente nous permet de retrouver des personnages complexes mais attachants. Le soin apporté par l’auteur à la construction des dialogues est pour beaucoup dans la réussite de ce roman. Ed. Viviane Hamy
Charly 9 Jean TEULE R TEU « Charles IX fut de tous nos rois de France l’un des plus calamiteux. A 22 ans, pour faire plaisir à sa mère, il ordonna le massacre de la Saint Barthélemy qui épouvanta l’Europe entière. Abasourdi par l’énormité de son crime, il sombra dans la folie. Courant le lapin et le cerf dans les salles du Louvre, fabriquant de la fausse monnaie pour remplir les caisses désespérément vides du royaume, il accumula les initiatives désastreuses. Transpirant le sang par tous les pores de son pauvre corps décharné, Charles IX mourut à 23 ans, haï de tous. Pourtant, il avait un bon fond. » 22 ans, roi de France naïf, Charles IX a subi son destin sans doute à cause d’une mère despotique, de frères moqueurs et de conseillers vaniteux.
Ce roi qui chassait sans relâche, devint fou de culpabilité, hanté par les fantômes des Huguenots. La Saint Barthélemy fut son hallali. Jean Teulé nous raconte ce court épisode de l’histoire de France dans un style décalé, avec son humour second degré toujours efficace. Ed. Julliard
Green river Tim WILLOCKS RP WIL « Étourdissant. Peut-être le plus grand roman jamais écrit sur la prison. » James Ellroy Ray Klein, ancien médecin condamné pour un viol qu'il n'a pas commis se retrouve à purger sa peine à Green River, prison de haute sécurité au Texas. Le directeur, John Hobbes, certain qu'il a une mission, sombre peu à peu dans la démence et finit par déclencher une émeute raciale la veille de la libération de Klein. Alors que ce dernier n'a qu'une idée en tête, rester le plus possible à l'écart des événements, il ne peut s'empêcher de se trouver entièrement impliqué quand une partie des émeutiers s'en prend à l'infirmerie où se trouvent les malades qu'il a traités durant sa captivité et Juliette Devlin, médecin psychiatre dont il est tombé amoureux. Qu'il le veuille ou non Ray va devoir plonger dans la mêlée, au cœur même de l'enfer. Impressionnant, d’une violence inouïe, éblouissant, « Green River » est un polar à lire absolument pour tous les amateurs du genre. Ed. Sonatine
Résumés extraits des librairies en ligne www.amazon.fr, www.fnac.com, www.alapage.com revus, corrigés et complétés par le personnel de la médiathèque.