CuaderRos de
Madlnat al -Zahr谩'
Vol. 5 C贸rdob
a, 2004
CTJADERI{OS DE MADiNAT AL-ZAI]RÁ'
Cuadernos de Madinat a|-Zahra Revista de difusión científica del Conjunto Arqueo.lógico Madrnat al-Zahra
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SUMARIO . ESTUDIOS EDUARDO MANZANO MORENO El
círculct de pocler de los califas ornelas cle
Córclaha
Pág. 9
JEAN-PIERRE VAN STAÉVEL
Prítoir jzgaler, bátir : droit de la judiciairu
)
Cordoae rJurant le
cr¡nslruclian et institarians
í'lX'
si¿cle
Pág.
3L
MOHAMED MEOUAK Madinat al-Zabm'
en las fuentes
árabu del occidente
i¡láttica
Pág. 53
BRUNA SORAVIA Une bistaire de la f.rna. Aurariré er le tuIutpaltis
d'Ibn
lígitirnirí dan:
Hayan
Pág. 81
MANIIELA MARÍN A/tos fancionarios para e/ ca/ifa: jueces 1 otras cargos de la
Adntinisnación cle'Al¡d al-Rabntan
III
Pá9.97
M.' ANTONIA MARTÍNEZ NÚÑEZ. MANUEL ACIÉN ATMANSA La epi¡1rafra
de
al-Zabra'
Pá9. I07
ya - pa / e s t i n i enne
Pás.159
Madinar
SOLANGE ORY L'
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i grap b i e umayy ade
s
CARMEN BARCETÓ El cíJin andalusi de "praaincias" durante el Califato
(3a0_403t9j2_10j3)
pá9. t73
ANTONTO VALLEJO TRTANO, ALBERTO MONTEJO CÓRDOBA, ANDRÉS GARCÍA CORTÉS /a interaenciín art¡aeo/ígica en /a "Ca:a de Ya'far" 1 en el ecliJicia cle "Patio cle los Pilaru" de X[adinat al-Zahra' Resa/tados preliminares de
Pá9.
I99
PATRICE CRESSIER,
MOURAD RAMMAH S¿bra al-A4ansariya : [Jne autre aille
caltfale
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Gaadalqaiuir
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PEDRO GURRIARÁN DAZA Hacia una canstrucción del poder. Las prácticas edi/icias en la periferia andalusi duranre el
Pág. 297
ALBERTO CANTO GARCÍA El dinar en al-Andalas en el sigla X
Pás.327
Califaro
CAROLINA DOMÉNECH BELDA La
rnaneda
farimí 1 sa relaciín
con
al-Andalus
Pág. 339
PATRICE CRESSIER Histarias de capiteles: ¿Hubo talleres califales
pratincialesi'
Pá9. 751
TILO ULBERT Resafa en
Siria. Una
residencia
califal
de los últimrts onteyas en
)riente Pá9. 377
BERNABÉ CABAÑERO SUBIZA, VALERO HERRERA ONTAÑÓN La tecbu¡nbre de la ampliación de al-Hakan II rJe la mezqaita aljama d¿ Círdoba. Análisi: tícnico 1 estulio forxul de sa policrarnía
Pá9. 391
SABINE NOACK.HALEY Los capireles de
la hlezt¡aita
de
Madinar
al-Zaltra'
Pág.
Egypte
Pág. 445
4I3
MARIANNE BARRUCAND Le prentier clécor arcltitectural
fatimide
en
PIERRE GUICHARD Canc/usions
.
Pág.463
CRÓNICA DEL CONJUNTO
ANTONIO VALLEJO TRIANO, JOSÉ ESCUDERO ARANDA Crínica del Conlanto, añas 1998-2003
Pág. 47
I
ESTIJDIOS ACTAS DE LAS IV JORNADAS DE MADINAT AL-ZAHRÁ': Nuevas investigaciones sobre eI Califato de Córdoba Córdoba, 10-12 Noviembre 2003
LE PREMIER DÉCOR ARCHITECTURAL FATIMIDE EN EGYPTE MARIANNE BARRUCAND []niur.¡ití de Paris IV-Sarbanue
nÉsuuÉ
ABSTRACT
ifriqiens et toulounide, voire au monde byzantin
The two hundred years of Fatimid reign in Egypt are clearly divided into two different periods: the lirst lasting from 969 (accession to power) to I074 (arrival in Cairo of Badr al-Gamáli), the second lasting from 1074 to 1171 (the year of the death of the last Fatimid caliph and of the return to Sunnism, as proclaimed by Saláh al-D?n). The lirst period is characterized by strong caliphal power, and -seen from the point of view of art history and archaeology- a time of caliphal commands and huge constructions. The second period, under the reign of viztrate, is very different and is not of interest to us here. Instead, we will try to define the main characteristic features of sculpted architectural ornaments according to their material -stone, stucco and wood- and to determine the relationships and the fundamental ditTerences between these categories of architectural ornamentation. \)7e shall discuss their links to the legacies of Aghlabid and
contemporain.
Fatimid Ifriqiya and Tulunid Egypt as well as to
Les deux siécles du régne fatimide en Egypte se
di-
visent en der-rx périodes: la premiére va de l'instalIation au pouvoir en 969 jusqu') I'arrivée de Badr al-Gamáli au Caire, en I01 4, et la seconde s'étend de I01 4 jusqu'á I).J I, année de ia mort du dernier calife fatimide et du retour ofliciel au sunnismc. proclamé par Saláh al-Din. La premidre période est celle d'un pouvoir califal fort et, pour l'histoire de l'art et 1'archéologie, celle des commandes califales et des grands chantiers de construction. La seconde période, celle du régne des vizirs, est trés difféfente et ne nolls retient pas ici. Nous essayons, en revanche, de dé6nir les caractéristiques principales des décors architecturaux sculptés des premiers monuments fatimides en fonction de leur support -pierre, stuc et bois- et de préciser les parentés et, surtolrt, Ies différences fondamentales entre ces catégories de décors sculptés en relation aux héritages
contemporary Byzantine decorative arts.
Mots clefs
Key words
Architecture, bois, décor architectural, Egypte, Fatimide, Le Caire, mosquée al-Azhar, mosquée d'al-
Al,-Azhar mosque, architectural ornamentation, architecture, Cairo, Egypt, Fatimid, mosque of alHákim, stone, stucco, wood.
Hákim, pierre, stuc.
445
O i en iris¡orre de I'art et archéologie islamiques )1", dé.oru et .leurs significations occupent depuis longtemps une place considérabler, des questions de méthode restent cependant posées : pour cerner l'entité du décor architectural d'un enscmble donné, vaut-il mieux procéder selon des critéres iconographiques (thémes emprlrntés á 1'épigraphie,
végétation, ) la géométrie ou á la figuration) ou selon le support (pierre , terre, stuc, bois, mosaique), ou, p1ut6t, selon les fonctions de I'espace concerné ? Des problémes beaucoup plus complexes surgissent dés qr-r'on essaie de comprendre 1a signification, le á la
message idéologique, que véhiculaient ces décors
pour les commanditaires et pour ceux qui étaient censés utiliser les édihces. Quelles formes prend la fonction de propagande visuelle dans un contexte historique donné ? Peut-on définir des constantes caractérisant des aires culturelles entiéres, voire l'art islamique tout court2 ? Mais ce n'est pas lá la préoccupation de cette contribution.
Aprés une esqr-risse succincte de la situation historique et la présentation des monuments concernés ici, je vais montrer divers types de décors en fonction de leur support : pierre, stuc et bois. En effet les différences iconographiques, techniques et fonctionnelles entre les décors en matériaux différents sont particuliérement marquées en Egypte ) la frn du IXe et au début du Xe siécle et cet état de fait semble justifier, voire appeler, une démarche,
qui, dans un cemps ultérieur, pourra peut-étre débouchet sur la compréhension approfondie des relations entre les différents corps de métier engagés dans la construction. En conclusion j'aborderai rapidement quelques aspects de l'héritage ifriqiyen, apporté par la dynastie fatimide en Egypte á la frn du Xe s. Qui sont les Fatimides ? Dynastie d'origine proche-orientale, elle fonde sa volonté de pouvoir srrr Lrne base religieuse complexe, pénéuée de cour¿iri-s snosticlues. De'Ubayd Ailáh á al-Mustansir (.9A9 á 1094), ce sont des sor-Lverains de Iettres et de culture en méme temps qLre des administrarelrrs efficacesj. Ler-rr régne en Tunisie va de Ieur prise du titre cahfal., en janvier 910, jusqu'e n aoit 97 2, lorsqu'ils quittent la capirale magl'rrébine pour aller s'installer au Caire, laissant les Zirides gouverner l'Ifriqiya en leur nom. Larchirecrure fatimide au Maghreb n'est pas bien connue. Les principaux 446
témoins en sont les vestiges des cleux villes royaies, Mahdiya et Sabra-Mansüriyya1. Les vestiges fatimides de Mahdiya ont été davantage explorés qlre ceux de Sabra-Mansr-rriyya , mais, pour les deux sites, de nombreuses qLlestions restent posées.
Du point de vue historique, la premiére période fatimide en Egypte va de 969 - l'entrée du général Djawhar ) Fustát et sa prise de pouvoir au nom du calife al-Mo'izz - jusqu'au régne des vizirs tout-pr-rissants, qui commence en 1074
lui la seconde période fatimide - pour
-
et
projusqu'á longer la chute de la dynastie en 1171. Les monlrments qui ont conservé des vestiges de déco¡s architecturaux de la premiére époqr-re - d'une durée donc de plus de cent ans - sont peu nombreux- : ce sont seulement der-rx mosquées, la mosquée alAzhar et la mosquée d'al-Hákim, ainsi que des vestiges du palais occidental ,, l'un des der-rx palais " principaux de la nouvelle ville royale (flg. 1). Les femparts et les portes en briques crr-res d'ai-Qáhira, ville construite ) partir de 969 pour accr-reillir le calife al-Mo'izz dés son arrivée, en 972, ont largement disparlr, comme ont disparu jusclu'aux fondations le Grand Palais () I'est de l'axe principal), la nécropole, turhat al-za'faran, atnsi que tous les avec
se
autres édifices évoqués dans les textes, que ce soienr (', les pavillons de plaisance de la famille califale Ies
palais de courtisans, les salles de priére privées ou Ies quartiers assignés aux corps de I'armée. Quelques restes de décors architecturaux probablement fatimides ont été trouvés dans des fouilles du début dr-r XXe siécle á Fustát, ville voisine au sud, fondée en 643 et dés lors capitale de l'Egypte, celle-ci
n'étant á ce moment
-
et cela jusqu'en 969
- qte
l'une des provinces de l'immense empire musulman. Le hasard des travaux de terrassement sur le site méme d'al-Qáhira a fait découvrir des fragments de décors, mais l'absence de tout contexte archéologique réduit considérablement Ies possibilités de leur datation. LES
MONUMENTS
La mosquée al-Azhar (910-912),
premiére
mosquée du Vendredi d'al-Qáhira, est Lrne moscluée hypostyle, á colonnes, avec une cour centrale, qui a connu des restaurations multiples, dont l'une des plus anciennes date de 112)r. Malgré I'agrandisse-
ment du XVIIIe s et les restaurations de Ia Én du XIXe s, puis clu XXe s, la salle de priére semble larÉlement avoir conservé ses disposit.ions anciennes. La mosquée d'al-Hákim (990-1013), á cour cen-
trale elle aussi, mais avec des piliers, est en vérité plutót la mosquée de son pére, al-'Aztz; elle a été restaurée de nombreuses fois. dont la derniére est trés récente. Elle conserve pourtant des vestiges de décors anciens d'un intérét inclubitable. Les palais ont disparu, mais, au début clu XXe s, les travaux
de restauration voire de démolition dans le complexe de Qala'ün, qui avait été installé en 1284-8) ) 1'emplacement dlr palais occidental l¿timide, ont fait découvrir cles boiseries extraordinairest ; d'aprés Ieur emplacement, la plupart devaient appartenir ) la Qa'a de Sitt al-Mulk, édi6ce qu'al-'Aztz aurait fait const¡uire pour sa fille préférée. Mais en 1064, al-Mustansir arlrait encore fait effectuer des travaux dans le paleris occidental'. Je me iimite aux décors architecturaux de ces trois ensembles : la mosquée a|-Azhar, la mosquée d'al-Hákim et Ia Qa'at Sitt al-AIulk dans le palais occidentai, qr-ri est connu aussi sous le nom de " palais
d
u print e hérit
ier
.
LE DÉCOR SUR PIERRE
dr-r
régne byzantin au VIIe
s
et l'époque médiévaler0.
Pour Ie moment, il parait impossible de fixer des dates précises á la piupart des piéces de cette production, que je pense clonc attribuable á l'époque islamique (pl. 3, pl.4). En tout cas c'est le régne de l'acanthe molle, mais on y trouve aussi des formes d'acanthe microasiatiques. La rencontre des lobes des feuilles et des feuilles elles mémes donne lier-r á des jeux géométriques de carrés, de losanges, de trapézes et de triangles superposés, qui ne sont pas réservés ) ces chapiteaux égyptiens, mais qr-ii y connaissent un épanouissement particulier. Les feuilles
y apparaissent en nombre réduit, le plus souvent cluatre, parfois huit ; les hélices et les volutes ont disparu ; la végétation y est plus dessinée que sculptée. C'est un ensemble répétitif et décevant si l'on pense á la situation contemporaine en al-Andalus. Certes, c'est toujours le régne de l'acanthe et d'< un goüt pour l'antique ', mais ces chapiteaux et leurs acanthes sont plus des simplifications sommaires de formes plus anciennes que des innovations formelIes. Il s'agit d'une production de masse á peu de frais, et d'ailleurs, á. aI-Azhar, ces chapiteaux occupent les espaces périphériques, alors que ce sont des chapiteaux de remploi de belle allure, nettement plus travaillés et aussi plus grands, qui se trouvent dans les parties centrales de la mosquée.
Ce sont essentiellement les chapiteaux de la
Le ¡¡oüt pour I'antique est toujours présent
moscluée al-Azhar, le portail et les minatets de la
dans le décor sur pierre de la mosquée d'al-Hákim,
mosquée d'al-Hákim, ainsi qr-re quelques panneaux cle revétement mural en marbre provenant du pa-
postérieure d'une trentaine d'années (fig. 2). Son portail monumental (un massif de 15,10 m de large sur une avancée de plus de 6 m sur la faEade) renvoie, dans sa conception d'ensemble et sa composi-
lais occidental.
Les chapiteaux de la mosqr-rée al-Azhar sont
d'une part incontestablement des remplois
et
d'autre part, je pense, des chapiteaux faits pour cet édihce á l'époque de sa construction. Les remplois sont presque exclusivement des chapiteaux corin-
et corinthisants, dont certains paraissent authentiqlrement constantinopolitains (pl. 1), et thiens
d'autres, également en marbre de Proconnése, semblent avoir été importés sous forme de blocs épannelés, mais achevés ) une date inconnue aprés ler-rr arrivée á Alexandrie (pl. 2). La quantité de chapiteaux corinthisants de facture sommaire au Caire et ) Alexandrie, dans les monuments postérielrrs á la conquéte arabe, monuments tant islamiques que chrétiens, conduit á proposer une survie d'ateiiers provinciaux de sculpteurs de chapiteaux entre la fin
tion tripartite,
au portail de la mosquée fatimide de
Mahdiya et, au-del), au monde romain, alors que la large moulure continue, qui passe sur l'ensemble des surfaces, reliant les arcades et les piiiers, évoque plutót des modéles paléochrétiens du ProcheOrient (p1. 5). Dans sa partie basse, chacune des niches est ornée d'un carré posé sur la pointe ; cha-
cun de ces losanges posséde une bordure
scr-rlptée
d'entreiacs ou de rinceaux et un champ central á décor également sculpté, dessinant des compositions rayonnantes entrelacées (pl. 6).Ces grands losanges flottent en quelque sorte sllr leur fond vide, et si l'on veut y voir un avatar du principe des orthostates du monde classique, il faut bien admettre qu'il en présente ici une conception nouvelle. 41 /
Cette entrée monumentale introduit donc des recherches de formules décoratives inhabituelles : la richesse des bandeaux sculptés, les remplissages des tétes de niches par des entrelacs géométriques et des arabesques végétales élabo¡ées, ainsi que les panneaux losangés, ne se trouvent pas auparavant, ni en Egypte ni en Ifriqiya. Lorganisation décorative de 1'ensemble reste sans doute encore attachée aux modéles antiques, mais sur les surfaces ainsi
évoquant le théme antique des perles et pirouettes, rappellent l'abondance de scuiptures du minaret occidenral et du porrail. Pour ¡ésumer : les décors du minaret nord sont plus sobres et I'attention y est plus portée á la qualité de la taille de la pierre et ) Ia précision des moulures qu'á la végétation sculptée; les surfaces
nt
cependant des formes
ques (pl. 8). Ces décors s'inscrivent dans une tradi-
Les deux minarets posent toujours des ques-
tion antiquisante, qui semble annoncer les rendances classicisantes de I'époque de Badr ai-Gamáll, et tout particuliérement celles des portails monu-
délimitées s'épanouisse nouvelles (pl. 7).
tions troublantes (hg. 2). Ces deux tours élancées, avec leur décor somptueux, sont datées, de méme que 1'entrée monumentale, par des inscriptions indiquant le nom d'al-Hákim etradjab 393 (mai-jLrin 1003). Les massifs quadrangulaires qr-ri les entourent ont probablement écé ajoutés en 1010 par alHákim, avec, comme seul ornement, une inscription coranique. Celui au nord a été rcfaft en 1087 au moment de la construction de l'enceinte de Badr
al-Gamálirr.
Jusqu'en 1010, Ies deux tours avaient exhibé leur décor sculpté, qui est différent de l'une á I'autre. Le minaret ottest (24,26 m de haut depuis le séisme de 1303) se compose d'un füt rectangulaire de 13,90 m de hauteur, surmonté de cinq niveaux octogonaux en léger retrait les uns sur les autres. Onze bandeaux se succédent, dont deux épigraphiques, plusier-rrs avec des rinceaux, des entrelacs géométriques et des arabesques, d'autres Iisses dont l'un porte les mémes grands carrés posés en diagonale que les niches de l'entrée monumentaie. La richesse et la variété des frises scr-rlptées, l'émergence d'arabesques véritables (dans le sens de
Ia Gabeh'anke de Kühnellr), ainsi que la technique cle l'exécution rapprochent ces frises des décors de l'entrée monumentale (pl. 7). Le minaret nord posséde un fñt presque cylindrique (le diamétre est de f ,4) i la base, de 6,50 m au sommet) d'une hauteur de 23,1O m sur un socle carré haut de 3,56 m. Onze tores lisses y séparenr les niveaux successifs (fr1. 2); trois des larges bandeaux lisses possédent des fenétres er deux autres des médaillons circulaires, 1I y a au sommer, enrre quatre assises de pierre, une frise de plaques carrées
portant chacune un médaillon circulaire ; une
seule frise épigraphiqLre et une autre
448
)
décor d'ara-
besques, ainsi que deux étroits bandeaux entrelacés
lisses I'emportent de loin sur les bandeaux á arabes-
mentaux voisins (Báb al-Futüh et Báb al-Nasr), qui font effectivement évoquer Ia Syrie du Nord, et qui auraient été conqus et édifrés, selon al-Maqrtz1, par trois maitres d'Edesse, appelés par Badr al-GamálT, lui méme arménienrr. La présence d'inscriptions au nom d'al-Hákim et pourvues de dates ne permer cependant pas de douter de Ia contemporanéité des minarets, et il ne nolrs reste qu'á constater Ie caractére éclectique des goüts d'al-Hákim et la présence probablement simultanée de deux ateliers qualifiés de sculpteurs de pierre. Quatre orthostates en marbre dr-r palais occidental ont été conservés : leur décor est simple et leur technique sommaire, plus proche de la gravure que de la sculpture. Ces panneaux montrent deux animaux affrontés - lions et paons - autolrr d'une plante stylisée ; ces éléments sont décor-rpés, sur le fond, en á-plats épais et larges; des lignes incisées á faible profondeur, á l'intérieur des formes, accompagnent les bords des feuilles et des tiges et animent les surfaces de certains des animaux (pl.
9). Ces panneaux ressemblent á une transposirion en marbre des décors du textile, ce qui n'a au fond
rien de surprenant, car d'aprés les descriptions des réceptions, les murs étaient recouverts de tissus. Lexceilente qualité du marbre est quelque peu en contradiction avec Ia technique expéditive er dépourvlre de volume des bas-reliefs, qui ont pelrtétre été peints á I'origine. En l'absence de précisions sur leur emplacement, il est difficile de leur flxer une date entre les débuts des travaux, á la fin du X e s, et 1064, achévement des reprises par alMustansir du . palais occidental ". Il n'y a donc pas, á premiére vue, d'unité dans les décors de pierre : une tendance antiquisante
s'oppose á une autre, novatrice, et faisant une Iarge place á des décors végétaux d'arabesques ; si pour cette derniére les sculpteurs apportent une attention évidente au volume et au modelé des feuilles et des nervures, polrr la premiére la taille de la pierre, la plupart dr-r temps soigneusement lissée, est au moins aussi précise ; mais il y a Iá encore une troisiéme tendance , difTérente, qui utilise la surface de la pierre seulement comme fond plat pour des incisions linéaires. Les chapiteaux de la premiére mosquée, al-
Azhar,
font penser que la région n'offrait
pas,
initialement, d'ateliers de sculpteurs de qualité, et qlre ceux-ci furent rapidement attirés par Ies grandes commandes, officielles et privées, et par Ia prospérité des villes jr,rmelles, al-Qáhira et alFustát. Au moment de la construction des minarets par al-Hákim, et probablement déjá auparavant, il y a alr Caire des sculpteurs sur pierre d'un savoir faire remarquable.
LE DÉCOR SUR STUC Les exemples les plus impottants se trouvent dans la mosquée aI-Azhar et appartiennent á sa nef
axiale, son < transept : les parties hautes de ses " arcades ont conservé quelques revétements en stuc de leurs écoinEons
(pl. 10). Larcade centrale du mur
entre ia cour et Ia salle de priére posséde, elle aussi, du cóté de la saiie de priére, quelques vestiges de stuc sculpté, ce sont ph-rsieurs arcades hautes probablement anciennes au-dessus de pannear-rx en stuc lourdement restaurés au XIXc s. A l'autre extrémité de la nef axiale, au cent¡e du mv qibla, sur une arcade continue, á une hauteur de 3,61 m a¡-r-dessus de sol, alternent, sllr le mlrr de fond, des panneaux en stuc surmontés d'arcs en plein cintre, et des fenétres i claustra, également en plein cintre. Une frise épigraphique continlre entoure les arcades et les fenétres, les reliant entre elles. Un certain nombre de ces panneaux sembient authenticlues. Le mur nordest et une partie du mur nord-ouest de Ia salle de priére possédent eux-aussi encore quelques vestiges de leurs panneaux d'origine en stuc sculpté. Dans la mosquée d'al-Hákim, deux fenétres á claustra, plusieurs des pannealrx en dessous du tambour de la coupoie devant le tnibrub (pl. 11), et des fragments de frises épigraphiques - dont certaines ont un profrl
concave (la partie haute de la frise est recourbée ve¡s
le vide)
-
remontent
) l'époque fatimide.
La majeure partie des décors en stuc dépend étroitement de ceux de ia mosquée d'Ibn Tulun, et donc essentiellement de Samarra et de son " style
,,
revu par Ia province égyptienne, qui amalgame d'emblée certaines caractéristiques des " styles A, B et C r, nettement plus distincts au centre de
C
l'empire abbasside. Les premiers monuments fatimides au Caire reprennent donc la tradition des formes d'origine végétale, traitées de maniére abstraite et répétitive, la tradition aussi de la taille oblique pour un relief peu profoncl et cles terminaisons spiralées. A y regarder de pl,rs prés, Ies compositions ne sont pas des reprises exactes des modéles du IXe s : il y a sans doute une plus grande al¡ondance de motifs en poire et en rognon, les palmettes et demi-palmettes sont surtout trilobées et les entrelacements des tiges y sont fréquents ; des semis de légers trous de trépan animent certaines feuilles et peut-étre les ornements sont-ils dans 1'ensemble un peu moins serrés que ceux de la mosquée d'Ibn Tülün. En tout cas ces motifs s'étalent, dans les monuments fatimides, slrr des surfaces larges et ne sont pas structurés par les canevas géométriques qui les avaient ordonnés au IXe sr''.
I1 est frappant de voir á quei point ces décors en stuc sont loin des modéles tardo-antiques si présents dans le décor en pierre. Ils sont reclevables á Samarra, ou plus exactement á sa version régionale,
égyptienne, et non á l'art de la Basse Antiquité, pourtant omniprésent en Egypte. Ii n'y a pas non plus, dans Ie travail du stuc, le renouveau ornemental qu'on observe dans ies décors en pierre de la mosquée d'al-Hákim. Mais les raisons des choix restent obscures. On peut éliminer la fonction religieuse comme critére, puisque la plupart des vestiges, en stuc comme en pierre, s'inscrivent dans le contexte religieux. Les traditions artisanales locales, dépendant du matériau, sont pellt-Ctre pllrs contraignantes : la pierre est travaillée dans ia région depuis des temps anciens et les ateliers de sculpteurs sur pierre y avaient des traditions établies ; ie stuc en revanche n'y est guére usité, de traditions abbassides, cet artisanat et ses régles étaient probablement transmis, depuis Ahmad ibn Tülun, sans donner lieu á des recherches de renouvellement particuli¿res. 419
LE DÉCOR SUR BOIS Les bois sculptés sont ce qlle cette époque nous
a laissé de plus impressionnant. Les plafonds des mosquées ne sont pas conservés, mais quelques vestiges d'un plafond du palais occidental ont survécult ; ce sont suftout, en pfovenance du méme palais, les frises (et fragments de frises), longues de 3 m ) plus de ,i m, et les panneaux sculptés d'une porte en bois á double vantaux (tous au Musée d'art islamique du Caire), qui nous présentent un échantillonnage riche et varié appartenant au monde séculier (p1. 12, pI. 13, pi. 15). Par ailleurs une f¡ise dans la mosquée al-Hákim et 1a porte de Ia mosquée al-Azhar, offerte en 1010 par al-Hákim (au Musée d'Art Islamique) conservent des témoignages de bois décorés dans le contexte religieux (pl. 14, pf. 16). Les frises (entre 18 et 30 cm de large) sont tout i fait remarquables : le théme antique du rinceau animé offre ici une forme nouvelle avec une iconographie figurative d'une verve narrative impressionnante : sur fond de végétation, ordonnés en successions de médaillons, des animaux réels et mythiques, des scénes de jer-rx, de combat, de chasse, de beuverie, de danse, de musique, de voyage, bref : r-rn éventail assez complet de ce qu'on appelle
" I'iconographie princiére d'origine orientale ". ) certains en-
Des ¡estes de peinture sont décelables
droits. Le travail du bois y est délicat, taillé en profondeu¡, en un relief) plusieurs niveaux, créant des jeux subtils d'ombres et de lumiéres. Les mémes remarques s'imposent pour la porte du palais (pl. 11), dont Ie décor végétd. est cependant plus envahissant, reléguant Ies personnages á des accessoires ornementalrx, ayaflt cependant une place cenrrale dans les compositions. Le rapprochement avec les panneaux d'ivoire fatimides, non datés, s'impose, tant pour f iconographie que pour la technique de ces scr,rlpturesL". Les bordures qui délimitent les Iongues frises en bois s'inscrivent cependant souvent encore dans les traditions toulor-rnides, avec la technique de la taille oblique, les enroulements spiralés et Ies formes végétales simplifiées, dont les éternelles feuilles en rognon. La frise en bois conservée dans la salle de priére de la mosquée d'al-Hákim suit également, et de maniére assez monotone, le modéle toulounide (pl. f4). La porte en bois de la mosquée al-Azhar, de
4t{)
1010, obéit, elle encore, ) des impératifs similaires, bien que les feuilles en rognon commencent á y céder Ia place á une végétation plus hne d'arabesques (pl. 16). Il y a donc lá, á la fin du Xe et au début dr-r XIe s, des panneallx contemporains de facture enti¿rement différente : des bandeaux étroits avec des décors abstraits. attachés aux modéles du IXe s, et des frises et panneaux plus larges, d'une vrtalité étonnante et d'une facture qr-ri semble puiser ses modéles dans la sculpture sur ivoire de Byzance au Xe s. Le théme du souverain en train de boire face au musicien est connu des Fatimides depuis
longtemps, comme en témoigne le panneau
en
marbre de Mahdiyar', mais cette iconographie, au Caire, trouve Llne élaboration auparavant inconnue, et sans doute stimulée par les boites en ivoire et en os fabriquées par des ateliers de Constantinople et largement destinées á I'exportation'8.
CONCLUSIONS
On s'interroge naturellement sur ce que
la
dynastie fatimide a apporté de son passage au Maghreb en EgypteLe. La mosquée aghlabide de Sü'Uqba est un véritable réservoir de chapiteaux de remploiz{). Il est probable que la famille fatimide a déjá découvert son goüt pour ies remplois classiclues á Kairouan, avant le Caire, car d'une part elle les utilisait déjá en Ifriqiya, et d'autre part il n'y en a pas dans la mosquée d'Ibn Tülun en dehors de ceux, bien par-
ticr,rliers, du. rnihráb ; quant aux remplois dans la mosquée d'Amr, on ne sait pas quand ils y ont été installés2r.
Il n'y a pas trace, dans
la sculpture aghlabide,
des fo¡mes décoratives abbassides que Ies Fatimides
rencontrent en Egypte. Certes, Samarra a laissé ses marques aussi á Kairouan, mais elles y paraissent fondues dans un style autonome, beaucoup moins directement dépendant des modéles orientaux. Les importacions i Kairouan de carreaux de céramique á reflets métalliques et peut-étre de panneaux de marbre ajourés, jusqu'aux sculptures en bois du tninbar, ont évidemment eu un impact sur la production locale. mais sans la conduire i des imitations directes. Les reprises de formes décoratives élaborées pour la brique et adaptées á la pierre, dans l'espace á coupole devant Le tnihrab de Ia mos-
quée de Scli'Oqba", correspondent, elles aussi, á une réception particuliére, qu'on pourrait qualifrer d'intégration plutót que de copie. Les liens entre les stucs du Caire fatimides, ceux des Toulounides et ceux de Samarra sont beaucoup plus directs. La tendance ) 1a polychromie de l'art aghlabide a probablement caractérisé aussi le décor architectural fatimide en Egypte, bien que les vestiges en soienr rares aujourd'hur. Pour comprendre le premier décor architectural fatimide en Egypte, dont le s vestiges connus á ce jour datent en fait seulement de la premiére moitié de la premiére période du régne, il faut sans doute fatre Ia part des ateliers disponibles au Caire au dernier quart du Xe s : le travail de la pierre y avait des traditions riches et des ateliers de qualité semblent s'étre mis en place, non pas immédiatement, mais bientót attirés par la prospérité nouvelle de I'Egypte et les grandes commandes califales'j. Le travail du bois, qui auparavant déjá faisait la réputation de .la communalrté copte, connait rapidement un apogée se manifestant dans la création d'cuvres nombreuses, islamiques et coptes. Si seules Ies frises et panneaux de Ia Qá'at Sitt al-Malk datent certaineme nt du régne d'al-'Az1z, ces ateliers ont cependant poursuivi leur activité beaucoup plus longtemps. Les frises du palais occidental font penser que les coflrets en ivoire byzantins i décor en rosettes > " devaient jouer un certain róle dans leur conception
et ieur élaboration2a ; I'impact de ces objets de luxe semble s'étre ajouté ) celui des traditions locales coptes pour aboutir á un décor séculier nouveau.
Pour le stlrc, son cóté archaísant semble répondre á des traditions locales égyptiennes, ce qui ne laisse de surprendre, car c'est dans le str-rc que les sculpteurs de Sabra-Mansüriyya se sont montrés
particuliérement inventifs. Toutefois, au Caire, le stuc semble cantonné au décor d'édifrces religieux, alors qu'á Sabra-ManstLriyya, ce sont surtout des décors figuratifs, et donc séculiers, qui ont donné lieu ) une créativité nouvelle. Larchitecture fatimide en Egypte ne se sirue
donc pas dans
la continuité directe de
Sabra-
Mansuriyya ; mais si l'Egypte y apporte son héritage pfopre, avec notamment des traditions byzantines
plus dominantes qu'en Tunisie, et surtout avec Ia présence copte, les décorateurs fatimides y conservent quelclues tendances fondamentales, qui s'exprimaient dé1á en Afrique du Nord, notamment un attachement certain por,rr I'art tardo-antique et,
surtout, son iconop}iilie. Le premier décor architectural en Egypte suit des traditions différentes pour les sculptures sur pierre, sur plátre et sur bois, et c'est seulement pendant la seconde période du régne fatimide qu'un style plus uniforme se met en place et évoluera pour se survivre, voire s'épanouir, au-delá de ce régne.
jtl
NOTES La premiére rnosquée, celle d'al-'Azrz, fbnclée en 990, n¿ probablement eu ni portail monumental, ni minarets, en tolls cas tolrs les trois portent le nom d al-Hákim et l¡r méme clate tle radjab i9J; toutefois, contrairement aux minarets, l'inscription du portail n'est pas rntégrée clans Ia magonnerie et peut avoir été installéc plus tarrd, le portail se trouvan¡ peut-étre cléj) prévu par al-'Azrz. En 1010, ¿l-Ffikim lui méme semble avoir fait cacher les minarets somptueux par les lourclcs chapes en pierre. Ses raisons sont restées obscures, J. M. Bloom propose d'interpréter cette clécision dans le contexte des rel¡rtions latimides d'¿lors avec les lieux s.rints (1983), i moins qu'on veuille y voi¡ dcs raisons de dogme concernant l¿r licité douteuse de l'usage d'une tour pour l'appel i la priére, contr¿rire i la pratique du Prophéte (Bloom,
1. Ouvrages récents, polrrvlrs cl'rrne bonne bibliographie: C). Grabar,Tbe llediat)on oJ Ornattrcnt, Princeton, 1992; E. Baer, lslanit Ont¿tuzenl, New York, 1998. 2. Voir note précéclente et ¿ussi G. Necipollu, T'fu Toltkali Scra// Geornetrl, ¿nd OrnattrcnÍ )x Is/aruic Arthiteúrre, Santa Monicar, 1995 ; O. Grabar, Peuer /'drt )s/amit1ue. Llne e.¡tbítit¡m de /'arnenunt, Paris, 1996 ; Y Tabaa, Tbe'ftansftmttttion oJ' lslartic Art drring the Sami Reait,al, Seattle, 200i. .1. Ouvrages récents sur l'histoire fátimicle : H. Halm, Da: Reich
Arfsriqder Fatiniden, Munich, 1991, puis, du méme trtrteur, Die Kah.fen t an Katru. Dit F¿tit,tidttt iu Ág¡-pten. 9/.3-1074, Munich, 2003 ; Y Lev, State and Sacierf in Fatinid de: Alabdi, Der
Eg1pt, Leyde,
Vorld
I tht
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/aniqrc,Paris, I96i ; voir aussi A. Louhichi, " La céramique latimide et ziride c1e Mahdia d'aprés les fouillcs cle Qasr aiQaim ", La rírantit¡e núthér¿le en Míditerrtníe, VIe cangri: dt /'A|ECt\L Aix-en-P¡ovence, 199) (1991),lO1-110 I F. Mahfoudh, " La grancle mosquée de Mahdia et son influencc sur I'architecture médrévale ifrrcliyenne ", M. Ba¡rucand (éd.), L'Eg1pte .[at)nide, SlD drt ú slti hi.;taire, Parrs, 1999 , 121 -140. Pour Sabra Mansuriyya, M. Terrasse, " ltecherches a¡chéologiclues d'époque islamique en Afrique du Nord ", Acadí' ruie des ln:triptiorts et Be/hs Lellrer. CalilpÍes Renlus des sí¿nru de
)90-6ll ; M. Rammah, " Sabra al-Mansuriyva, une cité iátimide ", Tanisie. Ur palrintiu, inédit,Parts,8(r-90. J'ai eu la chance de pouvoir tr¿rvailler sur le décor ¿rrchitectural, ¿ru sein dc l'équipe franco-tunisicnne qui, en 2002, a repris les fouilles du site, sous l¿r co-direcrion de Messieurs Mou¡ad Ramm¿rh et Patrice Cressier. 5. K.A.C. Cresn'eIl, TLe ALt¡litn Architectwe af F,g1!r,2 vol., Oxlord '1952-i9, reédr¡é New York, 1978, t. 1, 19-1lo; A. Fu'ád Sayyid, La caltitale Je / Eglpre jnEr') /'eltoqae fatiúde. a/ Qibira er d/-Fust¿t. Essai d¿ recll).ttilillilil l0p0KrdPhiqae, Beyrouth,1989. 6. Voir Jehan Ismail Recl¿, The M¿nzara. lls Fartu and Ftt¡liol in Fatiútl Eg,pr, AUC, Le Caire, 1998, t/tesis aJ nasrer dtgrve, sous la direction de B. O'Kane, ms. dact. 7. Le califc fatimide al-Háfi2 fárt alo¡s cn¡ourer la cour d'un portique ¿vec une coupole sur la travée centrale dc 1¿ t.rce sud-cst. Cette étape ne nous conccrne pas ici. Pour ies travaux de réaménagement et de restauration, voir K.A.C. C¡eswel1, t. 1,36-.i1. 8. Pour le complexe de Qala'un et les travaux clu début du XXe s, r'oir K.A.C. Crcswell , r.2, 190-212. 9. Voir A. Fu'ád Sayyid, p. 300; vorr aussi H. Halm, 2003. 10. M. Bar¡ucancl, " Les chapiteaux de remploi cle lar mosquée al-Azhar et I'émergencc cl'un type de chapiteau médiév¿rl cn Egvptc ", t\naales Islannlogiqte.;, i6, 2002, i1 -1 5. 11. Voir K.A.C. Cresrvcll, t. 1, 85-100,J.M. Bloom, " ThcMosque ofal-Hákim in Cairo ", Altqantas 7, 198i, 15-i6, et, du méme aLLteur, Mirara¡. Slnbol rf I:lan, C)xford, I989 (.Oxfud I'annie 1976, P¿ris, 1977,
St¿tdies
in l.¡l¿uit Art Vll),1i1-136 ; D. Behrens-Abouscrf,
Islanic Arcbitctltte in Caira. An lntrodn¡ian, Leydc, 1989, ó3-
6t.
452
1
989).
12. E. Kühnel, Die
Ar¿be.¡ke. Sinn uncl \Yandlrag
dws
Orn,tnrcnt:,
Bcrlin 1949, 2 éd. Graz, 1.917. l.l. Selon Maqlzr, al-A|¿tuá'iz u.'a'/ 'itilur bi dbikr a/-khitat a¿'/ áthir, écl . Bulac1, 1270, ¡. 1, p. 181 (trad. P Casanova, Ducriltioa b).rroit¡te et Íap|grdph)qil€ de /'Eg,!n, ltlFAO III et 1V, Le Caire 1906-1920), trois fréres, architectcs (nmhandis) d'Edessc, ¿ruraient constrlrir les trois portes monumentalcs.
Voir K.A.C. Creswcll, t. L, p. 162 et A. Fuád Sayyid, p. .i
L'1.
j0.
Voir Diana Curtiss, Stntto onauent it¡ Cairene drcbittcturt. 970-12t0, thesis (M. A.), American lJniversity in C.riro, 1978. ms. dact.
Vou¡ aussi L. Korn, " Irani¿rn Style ' Out of Place ' 7 Some Egyptian and Sl.rian Stuccos ofthe ith-6th/11-12th Centuries ", Awnles lslann/ogir1trts,37, 2003, 271-26l). 15. V Meineckc-Berg, n Materialien zu fatimidischen Holzdekorationen in K¡riro I: Holzclecken aus dem ftrtinridischen -üflestpalast in K¿iro", P-e:t.vbrift fiir \Wrner Kaiser . AD¡rei/nngen cles Defischen ArcL)it/ogisrhut
ln.ttitill: AhÍeil/lilg Kniro,
:17,
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bú.r
:nlptís
logru gínú'a/ dn Alnlíe arabe
jtuqr')
/ ipoqne a11,onbifu (C¿ra
fu Cairi), Lc Caire, IFAO, I931.
16. Lcs panneaux du Louvre, du Musée d Art Islamiquc dc Bcrlin et du Bargello i Florence sont les plus connus, i jListe titrc, mais ils ne sont pas lcs sculs. Voir E. Kiihnel, Die isl¿ntischen I:|f,,./,it /.l¡r.,,,tr.Berlin. l')-l. Vorr.,rr.ri E. R. Huffm.ur. " A Fatimid Book Cover : Framing nnd Rc-Frnming Cultural iclentity in ¡he Medieval Mediterranean \World ", M. Barrucancl (.éd), L'Eglpte Farinide. Sor drl et san bistoire, Ptrrs, 1999.4O)-4t7 17. Au Musée clu Bardo, r'oir M. R¿mmah, " Bas relief cn marbre sculpté ", M. H. Fantar (dir.), Trnisie. Terre de rennr¡tre .
et
&
ciui/).¡atian, Catalogue de
/'Lxlositiut Artbíologiqte. Síti/lt
2,'llnis, 1t)9 2, 264- 265. 1[3. On pense i ces boites " ) clécor en rosettes > rcl¿rtivement I 99
nombreuses, parmi lesquelles le coflret Veroli est ur exemple particulidrement prestigieux. Voir A. Cutler, J.-NI., Spicser, B),2¿uce mídiít¿/e. 70A-12Ali, Paris, 1996 (L'Llnittrs des For rui), hg. 1ll-1i.í et p. 174 18. Voir arrssi D. Gaborit-Chopin, " Les ivoires des Xe et XIe siécles ", J. Durancl (dir.), Blzalce. L'art bl,zantir dau /u ca/h¡ions ltub/iqaes frar4t)t',
ture de I'lfriqi1,a. Recberchu sur let n¡onutnent.r aghlabidu, Paris,
Catalogue de l'exposition, Musée du Louvre, Paris, 1992, p. 229-211, et n.' 153, 155,156,151, 16r), l1l. L9
Voir J.M. Bloom,
"
na:.3,1985,30-)8. 20 Voi¡
The Origins of Fatimid Art ", LIatTar-
N. Harrazi , Cl:apinaax
23 24
de
la grande Mosquée de Kairouan,
2 vol. Tunis. 1982.
2l Par exemple dans
1a mosquée de Mahdiya ; 1es ruines de Sabra-Mansuriyya en ont conservé également quelques exemples. Yoir supra note 4. 22 Voir les remarqlles de G. Margais, L'architecture ntasalmane d'Occident, Paris, 1954, p.20-21, et aussi A. Léztne, Arcbiter
1966,p.61. H. HaIm,2003. Yorr sapra note 15. Les objets en ivoire, sans en étre absents, ne tiennent cependant pas Llne place partrculiére dans les énumérations des trésors . Voir Gh. Al-Hijjáwr al-Qaddümr, Book of
Gft:
Cambridge p. ,i10.
antl Raritiei (K)táb al-Hadayá ua al-Tuhafl, MA, 1996, p. 105,234,215 etlI. Halm, 2003,
T 45)
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Saíre fatimüde {d'apn&s ffiavaüsse}
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b, al-Fut0h (2) b. al-Gantara
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