CuaderRos de
Madlnat al -Zahr谩'
Vol. 5 C贸rdob
a, 2004
CTJADERI{OS DE MADiNAT AL-ZAI]RÁ'
Cuadernos de Madinat a|-Zahra Revista de difusión científica del Conjunto Arqueo.lógico Madrnat al-Zahra
CONSEJO DE REDACCIÓN (Miembros de ia Comisión Técnica de Madinat al-Zahra)
Presidente: D. JESÚS ROMERo BENÍTEZ Directur Genera/ d¿ Biene.¡ Calnrales
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de
rtIálaga
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D. CHRIST]AN E\rERT Irntituta Arqaeolígico A lenún
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Parí:
I
D. VÍCTOR PÉREZ ESCOLANO fl n irer.¡ i tlad de S eú / la
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Sor
autores
Imprenta San Pablo, S. L. - Córdoba Ángela de Ia Cruz, 1 2 - Teléfir¡o 951 283 106 ISSN:1119-9996 Depósito Legal: CO. 1.64412004
SUMARIO . ESTUDIOS EDUARDO MANZANO MORENO El
círculct de pocler de los califas ornelas cle
Córclaha
Pág. 9
JEAN-PIERRE VAN STAÉVEL
Prítoir jzgaler, bátir : droit de la judiciairu
)
Cordoae rJurant le
cr¡nslruclian et institarians
í'lX'
si¿cle
Pág.
3L
MOHAMED MEOUAK Madinat al-Zabm'
en las fuentes
árabu del occidente
i¡láttica
Pág. 53
BRUNA SORAVIA Une bistaire de la f.rna. Aurariré er le tuIutpaltis
d'Ibn
lígitirnirí dan:
Hayan
Pág. 81
MANIIELA MARÍN A/tos fancionarios para e/ ca/ifa: jueces 1 otras cargos de la
Adntinisnación cle'Al¡d al-Rabntan
III
Pá9.97
M.' ANTONIA MARTÍNEZ NÚÑEZ. MANUEL ACIÉN ATMANSA La epi¡1rafra
de
al-Zabra'
Pá9. I07
ya - pa / e s t i n i enne
Pás.159
Madinar
SOLANGE ORY L'
ep
i grap b i e umayy ade
s
CARMEN BARCETÓ El cíJin andalusi de "praaincias" durante el Califato
(3a0_403t9j2_10j3)
pá9. t73
ANTONTO VALLEJO TRTANO, ALBERTO MONTEJO CÓRDOBA, ANDRÉS GARCÍA CORTÉS /a interaenciín art¡aeo/ígica en /a "Ca:a de Ya'far" 1 en el ecliJicia cle "Patio cle los Pilaru" de X[adinat al-Zahra' Resa/tados preliminares de
Pá9.
I99
PATRICE CRESSIER,
MOURAD RAMMAH S¿bra al-A4ansariya : [Jne autre aille
caltfale
Pág.241
JUAN F. MURILLO REDONDO, MARÍA TERESA CASAL GARCÍA, ELENA CASTRO DEL RÍO Madinat Qar¡aba. Aproxinaciín al procesa de forntaciín de la ciudad emiral 1 califal a patir de la información arquealógica Pág. 217 VICENTE SALVATIERRA La instauraciín clel Califato en el AIra
Gaadalqaiuir
Pá5. 291
PEDRO GURRIARÁN DAZA Hacia una canstrucción del poder. Las prácticas edi/icias en la periferia andalusi duranre el
Pág. 297
ALBERTO CANTO GARCÍA El dinar en al-Andalas en el sigla X
Pás.327
Califaro
CAROLINA DOMÉNECH BELDA La
rnaneda
farimí 1 sa relaciín
con
al-Andalus
Pág. 339
PATRICE CRESSIER Histarias de capiteles: ¿Hubo talleres califales
pratincialesi'
Pá9. 751
TILO ULBERT Resafa en
Siria. Una
residencia
califal
de los últimrts onteyas en
)riente Pá9. 377
BERNABÉ CABAÑERO SUBIZA, VALERO HERRERA ONTAÑÓN La tecbu¡nbre de la ampliación de al-Hakan II rJe la mezqaita aljama d¿ Círdoba. Análisi: tícnico 1 estulio forxul de sa policrarnía
Pá9. 391
SABINE NOACK.HALEY Los capireles de
la hlezt¡aita
de
Madinar
al-Zaltra'
Pág.
Egypte
Pág. 445
4I3
MARIANNE BARRUCAND Le prentier clécor arcltitectural
fatimide
en
PIERRE GUICHARD Canc/usions
.
Pág.463
CRÓNICA DEL CONJUNTO
ANTONIO VALLEJO TRIANO, JOSÉ ESCUDERO ARANDA Crínica del Conlanto, añas 1998-2003
Pág. 47
I
ESTIJDIOS ACTAS DE LAS IV JORNADAS DE MADINAT AL-ZAHRÁ': Nuevas investigaciones sobre eI Califato de Córdoba Córdoba, 10-12 Noviembre 2003
SABRA AL-MANSURIYA : UNE AUTRE VILLE CALIFALE PATRICE CRESSIER
-UMR )6,iil du CNRS, Lyon-
MOURAD RAMMAH -INP. Kairouan-
RTSUME
ABSTRACT
Cette communication a polu l¡ut de dresser un bilan, encore préliminaire, des connaissances tex-
tJ7ith these lines I want to set Llp a still preliminary balance of the textual and archaeological knowledges about the fatimid caliphal city of Sabra al-Mansüriya (Kairouan, Tunisia), almost exactly
tuelles et archéologiques relatives á la ville califale
fatimide de Sabra al-Mansüriya (Kairouan, Tunisie), presque exactement contemporaine de la fondation - omeyyade - de Madinat al-Zahrá'. La comparaison de I'une et de l'autre pourra nous amener dans un avenir prochain á une meilleure compréhension des spéci6cités des deux pouvoirs politiques com-
contemporaneous of the umayyad fundation of Madinat al-Zahrá'. The comparison between the both urban settlements will allow us, in next filtlire, to understand better the specific characters of both political powers.
manditaires.
Mots clefs Fatimides, Ifriqiya, ville princiére, urbanisme.
Key words Fatimids, Ifriqiya, royal town, urbanization.
J\ébattre. dans le caJrr d une renconrre scienriI-;f fique qui lui esr rout enti¿re consacrée, de la
ratiste, c'est bien sñr le cas de Sabra al-Mansuriya en Ifriqiya qui vient spontanément á l'espritt et que
du róle et de la nature méme de Madinat alZahrá' implique en particLrlier de s'interroger sur l'unicité ou non, au sein des régions occidentales du Dar al-Islám, d'une telie ville de commandement, tout á la fois maté¡ialisation architecturale et u¡banistique du pouvoir qr-ri Ia conEut et lieu de représentation de celui-ci. Dans une perspective compa-
nous soLrlrairons donr ¡rairer rn
genése,
(ert( o(casion.
Les similitudes sont grandes entre I'une et l'autre puisqu'il s'agit de deux villes fondées sur la décision du calife lui-méme , omeyyade ou fatimide, á l'issue d'une longue période de lutte couronnée
de succés contre un ennemi intérieur -les révoltés
muwalladun en al-Andalus, Ies rebelles kharidjites 241
) I'Ane
Ifrrqiya-. La nouvelle cité, qui marque donc i'affirmation cléfrnitive du poude I'Homme
en
voir, s'établit dans les deux cas ) quelque distance de 1'ancienne métropole ayant J'usqu'alors constitué Ie p6le de I'organisation politique et territoriale des
et Kairouan. La synchronie des processr,rs est également grande puisque la fondation de Madinat aI-Zahrá'par'Abd alRahmán III a lieu en 936 tandis que celle de Sabra al-Mansuriya par al-Mansur est ) replacer en 947 48 ; Ia destrr-rction de l'une et de l'autre est consommée au miiieu du XIe s., nolls y reviendrons. Sans doute tout aussi instructives que les similitndes. les différences entre Madrnat al-Zahrá' et Sal¡ra al-Mansüriya nous permettront cle progresser espaces concernés, Cordoue
dans la compréhension des relations entte geste po-
litique et fait urbain. On remarquera tout d'abord que , si Madinat al-Zahrá' est bien la premiére fonclation urbaine dr-r premier calife de la dynastie, Sabra al-Mansuriya n'est ni la premiére fondation fatimide (Mahdiya sur la cóte méditerranéenne I'avait précédée en 915) ni celle du premier calife (al-Mansür ayant sr-rccédé á son pére, al-Qá'im en )46) ; elle n'est pas, enfrn, la premiére des capitales satellites et concurrentes de Kairouan puisqr-re, avant elle, al-'Abásiyya et Raqqáda avaient été éd|frées par Ies Aghlabides (respectivement en 801 et 876). Une autre différence (aux lourdes conséquen-
trait aux durées l'établissement urbain et de Ia de vie relatives de dynastie qr-ri en fit le siége de son pouvoir. Si Madi nat al-Zahra', en effet, ne survit pas i l'effondrement du califat omeyyade, Sabra al-Mansüriya non seulement ne succombe pas aprés 1e départ d'alces sur I'analyse archéologique) a
por-rr Le Caire en 9f 2 mais encore se développe grandement, comme nous le verrons, avec les Zirides, d'abord comme siége du gouvernorat puis comme capitale á part entiére, aprés leur émancipation d'un califat (re)devenu pleinement oriental.
Mtltzz
Plus signihcative encore e st, finalement, la composante religieuse ; est-il besoin de rappeler que Ies Omeyyacles sont des sunnites, peu suspects de déviance, tandis que les Fatimides marquérent I'apogée du mouvement chiite en Occident i A cet égard, la dualité Madinat al-Zahrá'lCordoue ne peut avoir la méme lecture que celle de Sabra al-Mansuriya/Kairouan. La premiére situation rend
compte d'r-rne distanciation du pouvoir politique 242
d'étre redéfini tant vis-á-vis cles tnstitutions clue des notables traditionaliste s ('r-rlemas, etc.), distanciation impliclr-rant r-rne véritable répartition des róles politico-religieux entre Cordoue et l¿r ville nouvelle. La deuxiéme situation est évidemment plus complexe car, si d'une cert¡ine
- qui vient
fagon, l'abandon cle Mahdiya et la création de Sabra
al-Mansüriya alrx portes de Kairouan marque peutétre de la part du calife une volonté de réconciliation avec les élites de la cité, il n'en reste pas mcrins que la dichotomie chiite/sunite est trés forte et que 1'équilibre qui s'établit entre les deux villes est loin d'étre sans conflitz. Nous souhaiterions présenter, dans les pages qui suivent, les informations relatives á Sabra alMansuriya telles qu'elles nous sont offertes par qr-relques auteurs arabes médiévaux et ies confronter succinctement allx réalités matérielles dévoilées par l'archéo1ogier. Limage de la capitale califale fatimide c¡-ri en ressortira permettra - peut-étre - de saisir Ia spécificité d'un message politique dont cet-
te ville constitlla en quelqr-re sorte la concrétisation matérielle. Le dépouillement de ces sources n'en étant encore qu'á ses débuts, nolrs ne prendrons en compte ici que certaines d'entre elles, qu'il s'agisse de chronic¡-reurs et de géographes ayant traité de l'ensemble de 1a Méditerranée islamique (al-Bakri, al-Idrisi, etc.) ou d'auteurs s'étant centrés i un titre ou ) un autre sur le mouvement fatimide (Ibn
Hammád, al-Dá'r Idris, al-Qádi al-Nu'mán, etc.).
LA FONDATION ET LE DÉVELOPPEMENT DE SABRA AL-MANSÚRIYA Selon Ibn Hammád, Ismá'il aurait eu un engagement sérieux contre les troupes des révoltés kharidjites d'Abü Yazid aux portes de Kairouan, engagement dont il serait sorti cependant victorieux ; une grande partie cle ses propres hommes I'ayant abandonné en cette occasion, il se serait écrté " Patience, serviteurs du chef des Croyants ! ". Ce lieu s'appela désormais Sabra, perdant le nom de Sulb
"
al-Gamal " (" l'échine de chameau ") qui avait été le sien jusqu'á ce momentl. La nouvelle ville
tire donc son nom de la patience et de la résistance cl'une poignée de compagnons du calife, face au dé-
ferlement de l'armée kharidjite dans une bataille
qui fut décisive pour la
si-rrvie méme
du califat).
("
Cette méme année O16),le calife prir la décision
dad
d'élever ) Sabra une nouvelle capitale et chargea de cette táche Quddam, un homme de pleine confiance, afTranchi slavon, qu'il nomma gouverneur de Kairouan et de ce clui allait étre bientót dénommé aussi al-Mansüriya, la ville d'al-Mansür6.
comme ) Madinat al-Salám ")t2 a parfois amené ) se représenter l'urbanisme cle Sabra al-Mansuriya comme radial et concentriquerl. Les données archéolc,giques .imposent poLutant une sérieuse révision cle ce schéma simpliste. En effet, le tracé de I'enceinte extérieure de la ville a pu étre reconstitué clans ses grandes lignes par l'analyse conjointe des clichés aériensLiet des anomalies topographiques, ces indices étant par ailleurs confrontés aux résultats de quelques sondages archéologiques. Lespace ainsi délimité est loin d'étre parfaitement circulaire et ce qui est ainsi défrni cst plutót une ellipse déformée dont le grand axe mesure environ 1 350 m et le petit 1 050 m (soit r-rne superficie totale d'environ 110 ha). Remarquons que cetre tendance circulaire avait déj) été adoptée un siécle plus tót dans la mr-rraille urbaine de Nakü r, capitale de l'émirat indépendant de méme nomr5.
Les travaux clurérent peut-étre un peu plus d'une année puisclu'il semble que ce soir en janvler 948 seulement qr-r'ai-Mansür prit possession de son palais cle Sabra', I'installation défrnitive
- impliquant
I'abandon de Mahdiya
-
ne se fais¿nt
que quelques mois plus tard, en seprembre de la méme année. Al-Mansur s'installait, nous souligne al-Dá'i Idris, " en compagnie de son héritie¡, le futur calife Abu Thmin aI-Míizz li-din Alláh et de ses apótres et tolrs les membres de sa famille et sa progéniture "8. La construction de la ville commenEa apparem-
ment par Ia mise en place du rempart er 1'érecrion du palais puisque, selon Ibn Hammád, " il n'y ellt pas d'autres travaux exécr-rtés ) Sabra tant que clura Ia révolte d'Abü Yazrd (947) , mais que < une fois cette guerre terminée, on vit s'éleve¡ dans son enceinte des palais altiers, des édifices magnifi-
dans l'une ni dans l'autre de ces villes, pourtant,
ne pelrt étre perque Ia précision géométriqr-re qr-rasi
absolue qui présida plus tard á la mise en place,
sr,rr
la cóte sud du détroit de Gibraltar, cle l'enceinte mérinide de Qasr al-Sagir qui fut, elle, r,rne véritable ville ronde'6. A Sobru, 1'ol¡servation des clichés aériens anciens semble suggérer par ailler-rrs l'exis-
ques ,9.
Al-Mansür ét¿rnt mort en 953, c'est vraisemblablement sous le régne de son fils al-Mu'izz que la ville acquit son image dé6nitive .
En ce qui concerne la population, il est clair que le calife veilla avant tout á s'entoilrer de ses sujets a priori les plus fidéles. Outre ses proches, qui partageront ses palais, les sources mentionnenr 1es
Ni
le palais du souverain est alr centre de la cité
Berbéres Kutáma (ses alliés face á la révolte kha-
tence d'une seconde enceinte, intérieure, circulaire
et pratiquement tanélente sllr le flanc est de celle qui avait été identihée jr-rsqu'á présent. Cette hypothése demande cependant une confrrmation par la
fouille. Dans l'intervalle e n tout
cas,
il
sera bon de
trouver d'autres afguments au caract¿re oriental l'urbanisme de Sabra al-Mansuriya. . .
de
ridjite) dont il aurait demandé f implantation de 14 000 feux dans la ville dés la création de celle-
Mansüriya drrt sc contenter, pour son aplrrovi5i6¡-
ciio.
nement en
Durant
ses premiéres années de eaL1,
vie, Sabra al-
fait creuser son le frls de celui-ci clui mit en
des puits qu'avait
fond¿rteur'r et c'est
LA PHYSIONOMIE URBAINE DE SABRA At.MANSÚRIYA
cuvre le projet qu'al-Mansur avait lui-méme envi-
La caractéristique morphologique de la ville qui a peut-étre attiré le plus fortement l'atten-
Adin, déjá
tion des
travaux gigantesques entrepris en 9i91960re aboutirent rapidement et l'eau fut amenée á Ia ville oir le tracé du réseau hydraulique et les vastes bassins/ réservoirs ainsi alimentés clurent strllctLlrer 1'espace. Les fouilles n'ont cependant permis cle localiser pour I'instant ni l'arrivée de 1'aqueduc (dont on sait
chercheurs modernes est sa rotondité
sagé's : la restauration et pratiquement reconstflrc-
tion d'un aqueduc provenant des captages de Bir al-
;
ce n'est pollrtant pas l:r plus souvent mentionnée
par les autellrs aral¡es eux-mémes, si I'on excepte al-Muqaddasi pour qui, en effet, Sabra est arron" die comme une coupe et n'a pas sa pareille t rr. La référence explicite que
fait le méme alrteur á Bag-
d'envi¡on
aménagés en époque romaine et distants
2l km
de la ville nouveile (hg. 1).
Ces
24i
en cerre zone soumise aux inondations - elle ni les conduites de distribution souterraine) était qui durent exister. Elles auraient mis ru jour en revanche des éléments d'un égout évacuant Ies eaux usées solrs le rempart nord. clue
-
LENCEINTE ET LES PORTES URBAINES En ce qui concerne le mode de construction et d'implantation de l'enceinte, solrrces écrites et données archéologiclues se complétent de fagon assez satisfaisante (ces derniéres étant, en toute logique, sensiblement plus précises).
Ibn Hammád, qlri laisse entendre - nous I'avons dit que c'est avec l'enceinte qu'avait commencé l'édification de 1a ville, signale que cette mnraille étair bárie de brique crte (!ub)t''. Pour alMuqaddasi, I'épaisseur du rempart était de douze coudées (de 6,05 m ) 6,48 m)2r et celui-ci était séparé des alrtres constructions par << un espace large comme un chemin rr22. Les fouilles ont en effet mis au jour l'enceinte fortifiée de Ia ville en deux endroits distants de 600 m. Immédiatement au sudest du palais tor-rt d'abord oü la courtine, effectivement construite en adobes, est épaisse de 3,70 m ; sa base y présente r-rn jeu de degrés successifs et les tours la flanqr-rant, alternativement semicirculaire et barlongues, se succédent tous les 18 á 20 m2i. Lespace laissé libre entre le rempart et le palais sud-est est d'environ 7 m. Le deuxiéme tronqon dégagé, au notd-est du site, conservair une tou¡ de
pian semicirculairer'1. Selon al-Bak¡i, le ziride aI-M¡'tzz, restaurant
l'enceinte de Kairouan en f012-13, d¡esse entre celle-ci et celle de Sabra al-Mansuriya . cleux murs paralléles distants d'un demi mille ", consacrant pellt-étre ainsi la symbiose entre Ies deux villesrou bien plutót la victoire économique de la fondation fatimide ; en effet, al-Bakrl ajoute que << aucun marchand ne pouvait plus [alors] inttoduire dans Kairouan des marchandises sujettes aux droits sans passer par Sabra ,26. Le tracé de ces murs - s'ils ont bien existé - n'a pu étre encore reconstitué. Lentreprise est d'autant plus délicate que celui des remparts de Kairouan á cette époque ne nous est pas connu non plus:'-. Si le caracrére défensif d'une telle muraille ne fait guére de doute, d'autres enceintes semblent 244
avoir compartimenté l'espace urbain intra muros. Ainsi ont été découverts au sud-est de la grande dépression rectanguiaire - interprétée comme Lrn bassin -, les vestiges d'un long mur de brique crue sensiblement moins épais que I'enceinte urbaine (1,70 m seulement) et clont la face méridionale était animée tous les 3,30 m de petits contreforts carrés (1,60 m x 1,60 m) ; quoique I'espace ainsi enserré n'ait pas fait i'objet d'une interprétation explicite de la part des fouilleurs, il est possible
d'y voir en premiére hypothése
Line zone palatine, peut-étre partiellement jardinée. Inutile de préciser que la chronologie relative de ces enceintes reste á établ i r.
La situation et ie nombre des portes de la ville posent probléme. Celles-ci sont en effet cinq selon al-Bakri, quatre selon Ibn Hammád et seulement t¡ois selon al-Muqaddasr, auteurs qui, ) eux tous, nous proposent cependant six noms diffé¡ents:s :
Báb al-Futuh (qui jouait un róle important clans le cérémonial du caiife)'e, Báb Kutáma (dont Ibn Hammád considére qu'elle est Ia Porte du Nord), Báb ZawtIa (ou Porte de 1'Est pour ce méme auteur,
qu'il s'agit de deux portes différentes), Báb al-Qibh (c'est-)-dire la Porte du Sud) et enfin Báb \Xhdi al-Qassárin (esalors qu'a1-Bakri laisse entendre
pace situé au sud de Kairouan et au nord de Sabra) uniquement citée par a1-Mr-rqaddasir0. Ces portes
auraient été renforcées de fe¡ et les massifs dans lesquels elles s'ouvraient ¿ruraient été édifiés en briques jointoyées
mortierjr. Si les róles défensif et symbolique de ces poraL1
tes sont éviclents, la fonction économiclue parait avoir été également essentielle : al-Bakn nous rappelle que " á une seule d'entre elles et en une seule journée étair récoltée Lrne somme de 26 000 dihram "j2. Les e mplacements des portes de Sabra alMansuriya n'ont pas encore été Iocalisés. Le seul témoin de 1'une d'entre elles est vraisemblablement la grande inscription Iongtemps remployée á Báb Tunis de Kairouan, aujourd'hui déposée au Musée d'Art Islamique de Raqqáda, et publiée voilá un demi siécle déj)". Quant aux .. colonnes de sang " dont plusieurs fragments imposantsli constituaient jusqr-r'ar-r dégaélement du palais sud-est les seuls vestiges visibles en surface des monuments anciens de Sabra
al-Mansüriya (fr.g. 2), elles pouvaient avoir été employées t¿rnt i une porte du palais c1u'i l'une de celles de la
ville.
LES PALAIS
Si les palais de Sal¡ra al-Mansuriya frrent réver leurs contemporains, ce n'est certes pas pour le détail des descriptions qr-r'en dressérent les chroniqueurs (méme s'il est vrai que nolrs n'avons pas encore entrepris le dépouillement des sor-rrces poétiques sans doute plr,rs disertesrt). Ibn Hammád évoque " les palais altiers et les édifices magnihques " qui s'élévent dans la ville, une fois terminée la guerre contre Abu YazId, et cite en exemple " le palais d'al-Iwán que le calife al-Mu'izz bátit por-rr son frls, Ia salle du Camphre, Ie palais du calife, le Hawarnaq et de nombreux établissements de bienfaisance ,i6 ; Flawarnaq était le nom d'un célébte palais construit au Ve s. par les princes lakhmides au sud de Bagdad, nom qui fut repris en cliverses occasions ainsi, plus tard, pour une partie du palais fatimide du Caire ; ceci est un indice du poids probable des traditions orientales dans la conception méme dc Sabra al-Mansuriyr.
Lorganisation interne de ces palais nous échap-
pe complétement et tout jllste peut-on déduire du récit de certains événements par Ibn Hammád clue celui du calife comportait des salles d'audience plusieurs cas, les noms que nous fournissent les sources arabes ont pu s'appliquer tout aussi bien á des ensembles palatins qu'á l'une ou l'autre des s;rlles emblématiclr-res de ceux-ci et f information ainsi offerte est d'intérét reiatifpour la reconstruction de 1'architecture palatine et de 1'urbanisme fatimide. $awarnaq, par exemple, est évoqué par le poé(nu"gli.r), des coupoles, des cours. Dans
te et panégyriste chiite Muhammad al-'Iyadi (m. en 970), qui le décrit comme s'élevant ¿ru milieu clu bassin d'al-Bahr, á l'image de son homonyme et prédécesseur oriental s'éievant au milieu d'ai-Fufat. Le palais d'al-Mansr-ir, dénommé Dá¡ al-Bahrit,
(comme á Madinat " s'élevait au centre de la ville Salám) or8; son nom semble indiqr-rer qu'il était
poluvu d'une piéce d'eau monumentale. C'est cependant aI-Mu'izz qui, en détournant I'aqueduc de Bir al-Adin, ar-rrait approvisionné en eau courante le
palais califal qu'elle traversait avant d'étre acheminée á Kai¡ouant'). C'est, enfin, dans ce palais méme (peut-étre dans I'r-rn cle ses jardins) qu'al-Mansür avait de manclé ) ét¡e inhnmé'0. Deux remarques cloivent érre ajoutées : d'une part, la constrllction cle palais cl:rns la villc semble se poursuivte tard, en pleir-re époc¡i:r: :.i;:i¡ii''r er. d'ar-rtre part, le paiais peut sortir cle la r.illr ; rii'¡ ,:'r.
sont connus de résidences hors les lnllrs pollrvlrts de leur propre e nceinte autollr de vastes jzrrdins't.
Un seul palais a été fouillé jusqu'á présent i Sabra al-Mansuriya. C'est, de fait, le seul édihce de la ville dont le plan parait s'étre conservé intégralement, les sondages effectués ailleurs sur le site ayant surtolrt témoigné de Ia longue durée de i'oc-
clrpation de l'établissement et de l'amplitude des destructions ayant suivi son abandon. Les premiers travaux de S. M. Zbiss ont abouti á la publication d'un plan partiel qu'L1ne équipe franco-tunisienne compiéta (quoique non totalement) aprés avoir étendu la fouille6. Lemprise au sol de l'édifice palatin découvert en plusieurs phases (er dont nous verrons que la fouille ne pelrt étre considérée comme achevée) est un rectangle d'environ 86 m x 22 maa, ar-r mur de fermeture sud-est pourvu de petits contreforts barlongs (3 m x 1,70 m). Une esplanade de dimensions équivalentes le précédait sans doute, au ncrdouest, au-delá de laquelle s'étendait un vaste espace rectangulaire (140 m x 70 m) jusqu'ici interprété comme un bassin bordé (au moins sur son cóté sud()uest) par un deambLr latoire. Le corps clu bátiment s'organise en trois blocs autonomes (frg. 3). Au centre, une zone noble, devant avoir fonction de résidence et de réception, était organisée i partir d'un espace en < T > renversé flanqué de deux salles latérales et débo¡lchant dans ilne deuxiéme salle étroite, perpendiculaire i l'ensemble ainsi défini. Nous ne reviendrons pas ici sur l'origine clairement orientale de ce parti architectural (renforcé encore par le systéme de couvertLlre des piéces qui devait se fai¡e au moyen de voütes disposées selon l'axe majeur de celles-ci) ; d'autres que nous ont débattu suffrsamment sur le cheminement des formes en présence, depuis le bayt innien jusqu'á ces paiais du Maghreb central ou de l'Ifriqiyalt, ainsi que slrr les diffé¡ences trés nettes existant entre ceux de Sabra al-Mansüriya et
24t
cle Mahcliya
: nolrs n'y reviendrons donc pas dans
ces pages.
De part et d'alrtre de cet espace central (mais curieusement translatés et non symétriques par rapport á celui-ci), deux ensembles . de service s'organisent de chaqr-Le c6té d'ur-re vaste cour: all sucl-ouest de chacune de celles-ci, un groupe de cinq piéces paralléles ouvertes sur leur petit cóté , au nord-est, deux fois deux piéces s'ouvrent sur Lln espace centré sur une citerne monrLmentale
-
Bátiments nobles comme piéces de service
étaient construits en briclue crue ; Ies murs étaient enduits de chaux et les sols, au moins dans leur dernier état, également en chaux, ou en mortier i
tuileau dans les espaces découverts. A propos de cet édifice clui est considéré á juste titre comme un cles jalons importants de l'architecture palatine islamiqr-re entre Orient et Occident et qui a donc été souvcnr citc ', se p()senr encore aujourd'hui deux questions et non des moindres : celle de sa chronologie et celle de sa fonction, l'une et I'alrtre étant cl'ailleurs étroitement liées. En ce cpri concerne la premiére interrogation, nor-rs rappellerons qlle M. Terrasse a amplement souligné c¡-re l'édifice connut cle nomb¡euses transf<;rmatit¡ns (notables, en particlllier, dans la surrecfondationne lle de s débr-rts méme cle Sabra al-Mans[rriya mettant en rel¿rtion I'irnportance des citernes avec phzrse
jusqu') I'intervention d'al-Mu'izz sur Bir al-Adin, il n'y avait pas d'eau cor-rrante dans Ia ville. Ceper-rdant, la présence encore inexpliclr,rée cl'épais mu¡ de pierre en substruction le fáit
lais, deux objections cle poids s'opposent i ce clue ce soit celui d'al-Mansurr:. La premiére est qu'il n'est pas sitr-ré, au cont¡ai¡e de ce clue nous afE¡ment des
all centre de la ville. La fait remarqLrer récemment E. Galdieri, l¿r taille des piéces, trés réduitr, sources contemporaines,
seconde est qlre, comme l'a
semble difficilement compatible avec le cérémonial
aujor-rrd'hui largen-rent éventrée
tion des niveaux de sol), et qu'il date la
tion, impliqr-iant clonc la mixité du monument ? ; quel róle jouérerrt les possibies salles souterraines, si celles-ci ont vraiment existé ?). Si l'on admet bien, enhn, qu'i1 s'agit d'un pa-
qr-re
1'aquedr,Lc de
ostentatoire associé au calife : á peine 11,70 m x 4,6) m por-rr la salle axiale (alors qr-re la salle basilicale clu Sdlón Rico de 'Abd a1-Rahmán III i Madin¿rt al-Zahrá', son équivalent occide ntal, mesure 20,.19 m x 17,68 mrs). Dans l'¿rttente des résultats prochains de Ia re-
prise des fouilles nous nous bornerons donc pour i'instant )L parler du " palais sud-est " de Sabra alMansr-rriya.
Le décor des paiais ne nolis est connu que par Ies bril¡es que nous en ont laissées les pilleurs et les récr-Lpérateurs cle m¿rtériaux, actifs dés le Moyen Ág. ; ."r restes trés fragmentés, et toujorirs hors contexte jusqu') présent, rencient compte d'r-rn luxe hors clu commLln.
Des plus sob¡es aux ph-rs luxuer-Lx, les revéten'ients de sol allaient de la sin-rple chaux, Iissée et parfois colorée en rouÉie, aux pavements de marbre oi-r i la marclr-reterie cle pierres de couleurs, en passant par la brique cuite et les carreaux de céramiqr-re ; les revétements muralrx allaient cluant ) eux de I'encluit c'le chaux lissé et peint erux placages de m¿rrbre (éventuellement en remploi), zrrx jeux
de piéces de
en arriére clu palais, et sLlrtout 1'existence probable de piéces souterraines encore non dégagées, obliélent ) la prr-rclence t¿rnt qlr'une clatation fiable n'a pas été obtenue sur l'une ou l'autre des extrémités de la chaine évolutive du palais, chaine sensiblement plus compliqr,rée c1u'i1 n'a été écrit. Quant i la fonction, il est clair que celle de la partie centrale de 1'edifice incluait résidence et réception. On peut s'interroger pollrtant tout ) la fois sur l'abse nce de communication directe entre cette zone centrale et les complexes i¿rtéraux, extrémement individu¿lisés, ainsi que sur ia fonction primitive ¡éelle de ces conplexes (peut-on exclrLre que
ornemental pouvait étre non seulement géométrique, lloralt{)ou épigraphique mais aussi animalier olr anthropomorphe''), pour lescluels les influences - ou piutót les références - o¡ientales sont m¿nifestes. Lillumination naturelle porrvait étre tamisée par des cl¿rustra de pierre¡2 (hS. 4) ou des vitraux colorés á armature de piátre . Pratiqriement tous les chapiteaux recueillis jusqu'á présent constitllaient des remplois d'éléments antiques. En6n la mos¿ique est apparlre ponctuellement sllr un rebord de
I'activité artisanale ait été planifiée dés Ia fbnda-
bassin.
246
céramiqr-Le décorée, alternativement
et c.irculaires'e, e t allx stucs scul¡:,tés et peints cle couleurs vives (stucs dont le répertoire losangées
.rug-.t ET TNSTALLATTONS ARTISANALES
MOSQUÉES ET BAINS sommes bien informés sur la grande mosquée fatimide de Mahdiyati ainsi que sur celles - postérieures - du Caire-t. nous ignorons tout de ceile de Sab¡a al-Mansr-rriya, chronologiquement située entre l'une et les autres. Quelle était la strucrure de l'édifrce ? A quel répertoire ornementai
Si
avait-il eu recours ? Mahdiya avait-elie initié une tradition arcl-iitecturale régionale ? Quelles étaient les
relations entre la mosquée et le palais
?
La mos-
quée, centre de propagation de la foi chiite, fi-rt-elle
plus que les autres monlrments de Ia ville soumise
)
destruction aprés I'abzrndon de celle-ci ? Autant de questions aujourd'hr-ri encore sans réponse .
Tout juste dispose-t-on du témoignage d'alMuqaddasi, selon lequel la mosquée principale fut construite au milieu des marchés, tandis qlre le Qádi al-Nu'márr ol¡serve clue cette mosqr-rée ne faisait pas partie de la phase fondationnelle de la villett, ce qui est somme tor-rte plutót paradoxal ; elle aurait été érigée par al-Mu'izz en 953:('. Enfin, Ie Kirib a/-'U1an u,a/-Had¿t'itl nous confrrme que le calife y dirigeait la priére (ainsi, le ñt al-Mu'izz le
"
premier jour de rarnaclan de 3411953 ainsi que les rrois vendreJis suivants ") Des oratoi¡es de quartier, nous n'avons méme pas
Si la puissance économique de Sabra al-Mansu-
nor-rs
mention.
Comme toute grande ville islamique, aussi, Sabra al-Mansüriya devait renfermer de nombreux bains. Le chiff¡e de trois cents bamnunz-s fourni par al-Idrisit8 est sans doute exagéré, méme si l'on tient compte cle ce c¡-r'il doit corresp<)ndre au moment d'apogée de la cité et que sont ainsi inclus dans le méme lot bains publics et bains domestiques. Les complexes paiatins devaient disposer quant ) eux de leurs propres installations (on se souvient que,
riya ne fait
ar-rcr-rn
doute, la localisation des mar-
chés sur la prospérité desquels elle était en grande
partie fondée nous échappe encore, de méme que ieur organisation. A1-Mr-rcladdasi nous indiclue tout juste que laville possédait de beaux su.l-s > et qLre " c'est au centre de ceux-ci que fut édifiée Ia mosqr-rée principale6". Mais le fait le plus significatif nous est rapporté par al-Bakri6' '. al-Mt'jzz, qui venait cle
i
son pére al-Mansur, décida de transfére¡ Ies marchés de Kairouan á Sabra ai-Mansuriya, ce succéder
ce qui restait d'équilibre économique entre I'une et l'autre vilie, sans
qui ne manqua pas de rompre
qu'i1 faille imaginer por-rr cela la ruine comPl¿te du commerce kairouanais. Il n'y a guére de doute que, depuis Sabra alMansuriya, le souverain (calife fatimide puis sultan ziride) ne se limita pas á contróler les échanges commerciaux mais qu'il fit de méme avec les ¿rctivités artisanales (al-Bak¡i parle d'ailleurs de < marchés et de fabriques ").
La mieux connue de ces productions est
sans
ia céramique"2, méme si l'on peut reélretter l'opposition parfois un peu trop systématique faite
dor-rte
par certains spécialistes entre Ies créations de Sabra al-Mansuriya et celles de Raqqáda qui les av¿ient précédées"r. Dans l'un et l'autre cas, cependant, Ia documentation archéologique sur les ateliers euxm€mes manclue encore cruellement. A Sabta alMansuriya, un four á barres associé á de petits fourneaux (sans doute destinés á la fabrication de fritte) a l¡ien été retrouvé mais son installation dans l'une des salles nord de l'édifice jusqu'á présent interprété comme palais pose, á juste titre la question de
en 913, ¿r1-Mansur mourait d'un refroidissement
chronologie (por-rr ne pas parler de la nature des piéces qui y étaient cuites)tt1. D'autres indices, qui demandent également i étre vérifiés, ont été repé-
aprés s'étre rendu au bain contre l'avis de son mé-
rés dans les sondages anciens effectués intra tttaras.
sa
decin juif...te).
En ce qui concerne le verre, nous sommes
Lun des sondages pratiqués dans les années soixante-dix (chantier VII) aurait mis au jour les vestiges de l'accés á ces hanut¿ant-s, ai-r
l¿r
salle de chauffe de I'un de
nord clu site, mais en l'absence
de données plus explicites les argnments en faveur d'une telle identification sont loin d'étre conv¿incants.
1o-
) peu prés á la méme enseigne. Certains alrteurs ont voulu voir en la trouvaille ancienne, á Sabra al-Mansuriya, d'un Iot exceptionnel d'objets de
gés
verre la prellve d'une fabrication Iocale qu'auraient confirmée les vestiges d'un fou¡ de verrier transformé postérieutement en four i chauxt". Lexamen du schéma interprétatif de celui-ci (aujourd'hui 241
disparu) laisse entendre pourtant qu'il n'eut jamais pour seule fonction que celle de fabrication
tation. Ces constructions de brique crue sont, on le sait, de fouille lente et délicate, mais dans le cas
de chaux. De la méme faqon, ies indices d'artisanat
de notre site ce fait s'aggrave de par la composition
reconnus par les fouilles des années soixante-dix au
méme du matériau (trés faibie proportion de matiére argileuse et tr¿s forte salinité6-) qui le rend pratiquement impossible á conserver et restaurer aprés la mise au jour des vestiges. On comprend
nord du site (chantier
VIII)
manqr-rent, sous réserve
d'inventaire, tant de précision que de solidité. A ce jour pourtant la production de verre á Sabra alMansuriya est asslrrée par la trouvaille d'r-rn petit four de verrier, trés arasé, de restes de creusets et de matériel vitreux fragmenté mélé de cendres, non loin du four de potier déjá mentionné. Lá encore, la localisation de ces vestiges dans les salles nord du . palais " laisse supposer, en premiére hypothése, une chronologie post-califaie, voir post-ziride, incertitude que la reprise de la fouille en 2004 devra résoudre défi nitivement.
CONCLUSIONS
les limites de
l'infor-
mation que nous apportent les sources médiévales á propos de Sabra al-Mansüriya sont sur 1e point d'étre atteintes - méme si quelques textes doivent encore faire l'objet d'une lecture critique attentive -. C'est donc dans l'archéologie (dont on a vu á quel point elle a renouvelé f image de Madinat al-Zahrá'66) que sont placés tous les espoirs de progresser dans notre compréhension de la
ville califale
fatimide. Pourtant les handicaps qui sont ceux de cerre discipiine pour notre site tunisien sonr infinimenr plus lourds que ceux existanc pour le site andalou et noLrs obligent á modérer notre optimisme. Ces handicaps sont au nombre de quatre, deux liés á la conception et á l'histoire de l'établissemenr, deux autres liés aux contingences modernes. Passons-les briévement en revue. Si á Madinat al-Zahrc' I'a¡chitecture était quasi exclusivement basée sur l'utilisation de la pierre (du moins dans la zone fouillée, celle du qasr cahfal), y compris pour les lambris sculptés, les constructions de Sabra al-Mansuriya ont été, elles, exclusivement édifiées en tub (bnqte crue) avec une utilisation ponctuelle de brique cuite ; les tr¿s rares structures de maEonnerie de pierre reconnues á ce jour posant encore de sérieux problémes d'interpré-
248
Le second handicap est dü au fait que, dés I'abandon de Sabra al-Mansuriya, celle-ci se convertit en i-ine carriére pour la reconstruction et Ie développemenr Je Kairouan. gravemen¡ atteince elle aussi par la crise de la seconde moitié du XIe s. Le processus, dont on sait qu'il est engagé au XIIe s. déjá, atteint son apogée en époque moderne et se poursuit ar,rjourd'hui encore. La récupération des matériaux s'est centrée sur la brique cuite pour l'ensemble des constructions et sur les élémenrs ar-
Une approche archéologique délicate II apparait clairement que
nos réticences á mettre en cuvre de trop vastes dégagements.
chitecturaux de luxe (chapiteaux et colonnes, revétements) sans que , dans ces derniers cas, l'on puisse assurer qu'a prévalu une recherche de légitimation comme cela a été prouvé pour Madinat aI-Zahrá'('g. Les fouilles menées en avril 2003 (sondage II) ont
montré que de telles fosses médiévales, de plr-rsieurs dizaines de métres d'envergure laténIe, pouvaient
venir détruire les premiers métres de stratigraphie et méme entamer les niveaux profonds sans qu'aucun indice de surface ne le laisse présager6e. A ce titre le palais sud-est a constirué une heureuse exception.
Parmi les contingences actuelles, on notera que les deux grandes phases de fouilles, celle des années cinquante et celle des années soixante-dix, sont restées dans les faits pratiquemenr inédires, ainsi d'aiileurs que l'essai de reprise des années quatre-vingt-dix : moins d'une rrenraine de pages publiées dans les deux premiers cas er rien dans le troisiéme. Ceci oblige ) une reprise systématique des documents de fouille - et du marériel archéologique - anciens, avec Ia perte d'information que cela suppose.
Il convient de parler, enfin, des conditions actuelles de conservation du site. exécrables. Celuici, inscrit aujourd'hui dans la zone de croissance de la ville de Kairouan, s'est vu ampuré de plus de la moitié de sa surface, occupée dorénavant par des constructions de légalité conrroversée. Quant á
1'autre
moitié, elle semble avoir acquis la vocation
de décharge d'ordures et de matériaux. Ces lourds handicaps ne doivent cependant pas
décourager toute recherche. Le recours á une appro-
pluridisciplinaire incluant prospection géophysique, géomorphologie, télédétection, fouilles en che
extension, complétée par l'exploitation systématique de la documentation ancienne, devrait aboutir dans les prochaines années á améliorer grandement notre connaissance des aspects matériels, voire symboliques, du programme urbanistique et de I'architecture fatimide d'Occident, tandis que devra étre relevé le défi de la protection de ce qui a reste acces-
sible du site lui-méme.
Vers une définition des spécificités de la ville califale fatimide ? Si I'on revient á l'image de Sabra al-Mansüriya
telie qu'elle résulte, au jour d'aujor,rrd'hui, de nos connaissances textuelles et archéologiques, on ne peut qu'étre frappé, au-delá des idées reEues, par le caract¿re expressément oriental d'une grande partie de ses choix ornementaux, architecturaux (formes et matériaux) et peut-étre
-
mais cela demandera
á
urbanistiques ; cet " orientalisme " marque un saut quantitatif important paf rapport méme aux choix qui avaient été effectués quelques décennies auparavant, á Mahdiya. étre confrrmé
-
Pourtant, Sabra al-Mansr-rriya, qui s'ancre dans certaines t¡aditions locales (voir Ie recours encore massif aux remplois) s'intégre amplement dans le panorama urbain du milieu du Xe s., tel qu'on peut Ie percevoir au Maghreb occidental et en al-AndaIus (le fait que Nakur semble en constituer Lrn mo-
deste jalon intermédiaire ne résulte évidemment pas du hasard).
lJn certain nombre de priorités données dans la ville (le poids relatif du palais par rapport á la mosquée) et ) Ia ville (son évidente volonté de domination de sa voisine, Kairouan, par le contróle de I'eau ou Ie déplacement de ses marchés) donne du calife fatimide bátisseur Lrne tout autre image que celle de son concurrent omeyyade. Mais il est vrar que substrat de peuplement et obédience religieuse sont, elrx aussi, dissemblables. On ne peut qu'espérer beaucoup, en toLrt cas, de la mise en paralléle des recherches archéologiques menées á Madinat aI-Zahrá' et á Sabra alMansuriya.
249
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.
2tr
NOTES 1. Déjá en 1987, M. Acién Almansa soulignait
Ia nécessiré
d'ins-
cri¡e Madintr¡ al-Zahrá' dans une lignée des vilies califirles ; il faisait alors, logiquement, piut6t référence i Mahdiya, antérieure á la capitale andalouse, est de pell postérieure (A<.rÉN
c1u'á Sabra
1i.
al-Mansuriya qui lui
Aru¡xs¡ f 987, pp. 16,17).
261.
18. Et
2. Ainsi tn nrbarr¿n .107 (juin-juillet lO16), les chiites " furent massacrés dans toute I'Ifriqiya. LIn certain nombre cle ceux que l'on traqrrait se réfugiérent dans Ie palars d'alMansur prés de Kairouan, et s'y fbrtr{iérent mais la population les y bloqua étroitemenr er, la f¿rim les en faisant sortir, Ies assiégeants les égorgérent jusqu'au dernier : Ibn al-Atir
qui nous soient
-
Zgrss L956
2l
servations faites lors dc la premiére campagne (avril 2003) du nouveau projet d'intervention archéologique ) Sabra al-
t¡e I'INP (Tunis) et plusieurs institutions fianEaises (École franqaise cle Rome, Casa de Velázquez, UMR 56lTU CNRS, Lyon , UMR 6572 - CNRS, Aix-en-Provence , fJniversité de Paris IV) et il recoit Ie soutien dlr Ministére franqais cles
la guerre.
cle certe
Ia
partie de l'encei nte.
25. Al-Bakri 1965, pp. 57-i8. 26. Iu¡. 2J. LiztNp 196t, p.53-72 ; S¡rrv 2000, p. j9-60 ; M¡u¡ouou 2003.
28. M. Ramm¿rh juge la version c'l'Ibn Hammád ia plus plausitale), Báb al-Futuh (porre occiclenrale) et Báb Kutáma (porte du nord) (R¡runr¡s 1994, p.97) 29. C'esr par elle que le califé ct son ¿rmée passenr lors du départ en campagne (Al-Bakri i9(r5, p. 58) 30. Respectivement :al-Bakri 1965, p 58 ;Ibn Hammád 1927, p. .i1 ; al-Mucladclasi 1950, p. 17. 3i. Al-Muqadclasr 1950, p. 17 et Ibn Hamnád 1927, p. 47. 32. Al-Bakri 196), p. 58. 33. Rov, Polxssor 19i0, II, p. 28. Voir ¿ussi la rhése inédite de L. Aurrrlouar (2001) sur les inscriprions monument¿rles de
l,l. Diamétre 1,06 m ; plus grande longueur./r,60 i5. Voir á ce sujet : Asounr¡¿s¡¡ I 968. '1,. ibn Hrmnr¡.1 l,)2-. l. { |
m.
.
5. Le Qadi al-Nu'mán, évocluant al-Sabira fut parmi le prcmier á nous éclairer sur le nom primitifde 1a cité (1!78, p.2,i). 6. Al-Dá'1 Idris, 1985, pp. 3tt6-387. Voir aussi Kjtib a/-'tl),an u,a/ Hatla'iq,1972-191 ), p. 8,1). tln peu plus tard le profondation du Caire par ai-Mu'izz
:
37. Al-Dá'i Idris 1985, p. 552. 38. Al-Muqaddasi 1950, p. 17. 39. AI Muqaddasi 1950, pp. Li et 17. La question de I'appruvisionnemenr en eau de la ville celifale a été étudiée de fágon trés déttrillée, nous l'¡rvons vu, par M. Sctucx¡c (195r, pp.
prit le nom d'al Qahira al-Mu'izziya (ltalr-
ll¡H I976, n. p.). 7. Al-Dá'i Idris 198i, p. 469. Pour Ibn Hawqal, cet événemenr n'auririt lieu qu'en 949 (Ibn Harvqai 1961, r.I, p. 6c)). 8. AI-Da'i Idris 1985, p. 489. ,). lbn H¿mmrd lD '-. p. rl. 10. Soit plus de 66 000 personnes : ai-Dá'r Idris 198i, p. 387. 11. Al-Muqaddasi 19i0, p. I7. 12. ltLa. 13. Voir les différentcs hypothéses émises sur le plan de la Bagdad primrtrve dans l'arricle de F. Mlcst¡u (2000, p. 97). 1,1. Vol K¿rrouan 1!,11, clichés 60-61.
2t2
i la corLdée. A. LÉzrNr: (1965, -102) considére que celle employée pour la constructjon dcs édifices fatimides clc Nlahdiya é¡air cle 0,i4 m, Dans son approche p¿trimoniale du palais, lors de la campaÉane réalisée en avril 200J, E. Galclicri considére vrarisrmbiable. sous réserve d'invenraire, qLre c'esr 1a coudée noire de " " 0,50'1 m qui a été utrlisée ) Sabrt (RaPPort ¿1¿ canlugne 200),
la Tunisie médiévale.
(19)0, f. 17), le nom cle Sabra provenait de I'endurance (ralr) de ses
l'établissemen¡
.
101
métrologie
J.-P Van Staével (U. de Paris IV).
í. Ibn Hammád 1927, p. 41 ; pour al-Muqaddarsi
cessus se répéta lors de la
SoLrcil¡c 19i3,p.261
ble: Báb al-Qibla (porte du sud), Báb Zawila (porte orien-
Outre les deux codirccteurs du projet, ont piuticipé aux travaux en 20Ol : L. et N. Abdeljaouad (INP, Kairouan), A. Bagnera (Ll. de Trieste), M. Barmc¿nd (U. de Paris IV), L. Bouazizt (INP, Gafsa), E. Donato (Lermezia Terme), R. El Oudi (INP, Tunis), N. Florsch (U. de Paris VI), D. Foy (UMR 6t72-CNRS, Aix-en-Provence), E. Galdieri (ICOMOS, Rome), S. Gilotte (lJ. de Paris IV), S. Gragueb (INP, Tunis), A. Nef (École francaise de Rome), Ch. Petit (U. de Dijon), N. Romdhtrne (ENIT, Tunis), E. Rouger (INRAq Grenoble), J. Thiriot (lJMll ó172-CNRS, Aix-en-Provence),
i
:
p. 11.
inédi¡).
AfTaires étrangéres.
troupes
1921 ,
22. Al-Muqaddasi 1950, p. 17. 21. T¡rn¡ssr 1971, p.59i. 24. F.n 1919, chantier VIIL Nous n'avons pas de données sur
Mans[riya dont ]es signataires de ces lignes sont lcs co-di, recteurs. Ce programme esr une action cle coopérarion en-
a1-Qáim: Qádr trl-Nu'mán 1978, pp.
Selon la valeur que 1'on accorde
pp.
M. Zl¡iss et 1957 - et celles
de B. Chabbouh et M. f'errasse dans 1es ¿rnnées soixante-dix -T¡t¡.¡ss¡ 1977 et 198j ;Atj¡er 1985 ) ainsi que des ob-
son pére
19. Selon le Qácli al-Nu'man
accessiblcs (celles de S.
dans les années cinquanre
lui
20. Ibn Hammácl
.1. Celles-ci proviennent des quelques données dcs fouilles an-
ciennes
¿rvant
tl1-332.
"
1i398, p. 'i1+7.
Cn¡sstr:n et al. 2001, fig. 2.
16. R¡¡,r,r¡N 1986 ;Cnrssl¡n soLLS presse. 17. Ces puits sont mcntionnés par \áqut: Sorr<;N¡c l953, p.
263-211).
40. Ibn al-A¡ir 1898, p. 357.
.ll.
Solic;n¡c 1951,
p
270,
cl aprés
Abi Dinar ai-Qayrawani.
,i2. SorrcN¡c 1951, p. 268, d'aprés le Qádi al-Nu'mán. 43. Zntss 1956, fig. 3 ; Tunrassr 1977, frg.
44. 160 x 40
coudées
1.
?
.i5. M¡nc¡rs I9>4,p.80; LÉzrsl 1971, p. 99; T¡nt¡ssr 1977, p. 591t ; etc.
.i6. Voir tout récemment AnNor¡ solls
4f.
presse.
CeIa n'empéche pas certains autcu¡s de
"
synth¿ses
tes sur les origines du palais islamique de présenter
)
récen-
(i prrtir
du plan publié par S. M. Zbiss et négligeanr donc les pu-
59. Ibn ¿l-Atir i 898, pp. it6 3t7. 60. Al-lVuqadclasr 1950, P. 17. 61. AL Bakl 196i, p. 58. Cet événement a également été rapporré par le KjriL ¡/:U)tan u'a/-Hadtt iq 1972-1911, p.92. 62. R¡uu¡H 1994. 63. S. Gragueb est sur lc point cl'achever, iL l'Université d'Aix-
blications plus récentes I) la salle ¿xiale de I'éclihce de Sabra al-Mtrnsuriya comme Ia " salle drL tróne " : I{¡n'lÍxlz Ex¡MoRADoj G¡nr:ir Alr,o,rtso 2OO2,frg. XVII p. 1ói. 1t8. V,un1o (éd.) 1995, p. 16. ,19. Voir Zsrss 1956,
50.
5
L
i2.
pl. IV et fig. 'i.
Lcs motifs pouvaient en étre préfabriqués ou non.
Voir
: Zntss
1955, frgs. 2> et 25 bis;Zuss 1956, figs. 5 i 7;R¡ltl¡u 1995, ligs. p. 86. Voir cles reproductions de certains de ces exceptionnelles piéccs en rondc bosse dans T¡Rn¡ss¡ 198i, p. 155 et T¡ttt¡ss¡ 20tlL, pl. VII p. 79. Fragmcnts interprétés comme merlons par figs.
13
S.
M
cn-Provence, str thésc sur les céramiques cle Raqqáda et de S¡rbra ¿l-Mansfriya. Ce tr¿rvail prése ntera un bil¡rn cle la clnes-
tion cle l'opposition (factice ou non) entrc productions
6,1. Létude dc cet atelier prévue pour le printemps 200/t dcyruit
Zslss (195ó,
résoudre ce probléme.
et !).
65. M¡nc¡ls, Pot¡rsscl 1952. 66. Vaur.lo Tnr¡¡o 200J. 67. Des analyses sont projetées pour quantifier le phénoméne
6)-li6;
ij.
M¡H¡ouon 1999. LizrNe. 1!65, pp. 5.1. Voir I¿ communication de Nl. B¿rrrucand dans Ie présent colloqrLe.
t) i6 i1
S.urv 2000, p. 81. R¡.rr,rt¡r¡ 1995, p. 87. Kital ¿/- 'U 1tn uzt/-Htda'i¿l
i8 AI-Idrisi 198i, p. f-i'i. cet autelrr écrit, la
<ies
deux villcs.
mais elles ne cherngeront rien, hélas, au diagnostic déj) porté par E. Gaidieri. 197
68. Voir la communication de P Cressier clans ce méme collo-
2-It)7 ), P. 92.
qlle
ILappeions ccpendant c1ue, Iorsque
.
o2. ( r,.. r R, R \\rNAH 2{,(l
ville est cléii ruinée et démantelée
I.
I )5 t
á,itrf¡r: ;;).i*:;i,;rli¡i a:"
il fat restatré et renunié par le calife fatiruide a/-Ma'izz. Celai-ci dítaurna le n'acé ara/ poar a/-Alanslril,d ¡r, tn rit'a/e do,nt e//e contr1/a rJísor¡t¡ai¡ /'approttisionnentent en ed/t.
donner
:!.:r
prior)tí
) la rille
notn,elle de
Sdbra.
:j +ir::
Fig. 2: Lu o c0/ailu¡$ cle saug ". Setl-r tutigu uj¡jble.¡ en turface des ilnnLillents de S¿bra al-frlanslri1a ju.sqa t) la nise au .fttrr tlu pa/ais sad-ut. Lears lñs grandes ditnensian¡ (¿l.jar¡ñtre de 1,06 ra) fonf penser qtt'e//es ítaient tti/iséa ¡) /'tne des portes da lta/ais. ott bien encnre
254
)
/'tne
des pnrtes de
la uil/e.
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Fig. 1: Frdgwrú
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p)erre ca/raire (futi//es Je
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I9- .l ). Le ntrtt).f'tígíta/ prlsente Jes tr¿i/.¡ trt/saii¡nl:
25i