NUMÉ RO SPÉC IAL ÉTÉ
Design
Cristina Celestino, nouvelle maestra technopoétique Salon du meuble de Milan : toutes les nouveautés 2019
Lifestyle
Six maisons de rêve en Méditerranée The Socialite Family : la success-story
Trips
Procida, Ischia, Comporta, Formentera : quatre petits paradis sur mer M 01469 - 139 - F: 5,90 E - RD
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ID-NOS CONTRIBUTEURS
Nathalie Nort
Globe-trotteuse écumant les design weeks et décodant les tendances lifestyle, Anne-France se passionne pour le design en tant qu’écosystème global… Ce mois-ci, elle nous fait partager sa visite au Schloss Hollenegg, en Autriche, où un nouveau festival révèle de jeunes designers en résidence. Elle a également interrogé le président de Design Parade Toulon 2019, François Champsaur (p. 98), un amoureux de la Méditerranée, ainsi que sept personnalités qui donnent à Toulon un tempo culturel enthousiasmant (p. 100).
Chineuse dans l’âme, de talents, d’idées comme de lieux, Nathalie écrit depuis vingt ans sur l’art de vivre pour la presse magazine et étanche son insatiable curiosité dans nos pages « News ». Pour ce numéro d’été, elle a arpenté les rues de Biarritz, la ville à la plage (p. 298), a rencontré Delphine Carrère, une architecte d’intérieur familière des maisons de vacances (p. 158), puis s’est envolée en Méditerranée pour traquer le meilleur coucher de soleil de Formentera (p. 268).
Bruno Comtesse
Olivier Amsellem
Il est né à Paris où il vit toujours. Photographe, il collabore avec la presse lifestyle en France comme à l’étranger, ainsi qu’à 1 Epok formidable, à la fois webzine et revue. Il a réalisé de nombreuses campagnes publicitaires primées et a conçu plusieurs expositions de photos d’architecture, dont une qui a fait l’objet d’un livre : 75016/75116. Il a pour nous foulé le sable de Formentera, goûté à la tranquillité de la plus petite île des Baléares et rapporté des clichés où s’épanouit une nature sauvage (p. 268).
Né à Marseille, Olivier vit et travaille entre la cité phocéenne et Paris. Photographe, artiste et passionné d’architecture et d’arts décoratifs, il est le fondateur du concept-store Jogging, à Marseille. Il se définit comme un enfant de la Villa Noailles, où il a été lauréat du Festival de mode et de photographie, en 1998, et y a souvent exposé. C’est aussi pourquoi nous lui avons demandé d’immortaliser les compétiteurs de Design Parade Toulon (p. 92) ainsi que la couverture du tiré à part que nous avons consacré à l’événement.
Thomas Jean
Didier Delmas
Depuis 2005, ce journaliste s’est spécialisé dans l’opéra et le théâtre et réalise de nombreux reportages lifestyle à travers le monde pour Air France Magazine, The Good Life ou IDEAT. Ce mois-ci, il est allé humer l’Atlantique du côté de Comporta (p. 278), un paradis caché dont il est rentré le regard plein de pinèdes, de marais et de landes. Il a poursuivi le voyage jusqu’à une chambre d’hôte encore plus secrète, un repaire d’esthètes aussi rustique que chic (p. 262) !
Didier Delmas est photographe autodidacte. Son travail témoigne d’un intérêt réel à découvrir des lieux particuliers, insolites, des univers décalés, empreints d’Histoire et d’histoires. Il collabore avec la presse de décoration et d’architecture, française comme internationale. Dans ce numéro estival, il est parti capturer l’esprit de Comporta (p. 278) et en a profité pour pousser le voyage dans l’Alentejo afin de découvrir une maison d’hôte secrète, Da Licença (p. 262), où il a été terrassé par tant de beautés conjuguées.
© YOUNG-AH KIM
Anne-France Berthelon
Marie Godfrain
Geneviève Brunet
Sa passion pour les objets beaux et bien conçus l’a amenée à prêcher la bonne parole du design dans M, le Magazine du Monde, IDEAT et Grazia. Ce mois-ci, elle nous invite à découvrir le travail de Margaux Keller (p. 114), le nouveau laboratoire d’idées du conceptstore Merci (p. 68), une sélection de beaux livres qui font voyager (p. 88) et, surtout, elle a passé au crible les motivations des dix jeunes lauréats de Design Parade Toulon (p. 92) dont l’exposition d’architecture d’intérieur sera visible tout l’été.
De son ancêtre corsaire Jean Bart, Geneviève a hérité le goût des départs impromptus et des navigations téméraires. Journaliste et auteure, elle aime arraisonner une ville, faire partager son désir pour les lieux hors du temps ou partir à l’abordage d’un créateur. Elle nous entraîne cette fois-ci dans le golfe de Naples. Entre Ischia et Procida (p. 288), pourquoi choisir ? nous dit cette hédoniste qui n’a pas son pareil pour dégotter la dernière adresse incontournable entre deux souvenirs de films cultes ou réminiscences historiques.
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French Art de Vivre
French : franรงais
Photo Michel Gibert, non contractuelle. Editions Zulma / Sculpture : www.marcmirakian.com
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ID-ÉDITO
ESTATE Bonjour à toutes et à tous, Ça y est, depuis le solstice d’été, le 21 juin cette année, les jours ont commencé à raccourcir. Eh oui, l’été n’avait même pas commencé que nous pensions déjà à cette décroissance journalière de soleil ! Cela fait partie de notre nature, l’homme est un éternel insatisfait qui veut toujours être dans le zig quand il faut être dans le zag. Même si les jours déclinent, profitez bien de cet été, profitez de la vie et des beaux moments qu’elle nous offre, ne râlez pas pour de petits détails d’intendance, prenez du recul sur tout – le stress du travail, les études des enfants, votre moitié et ses (big) défauts, les bouchons parisiens d’Anne Hidalgo et ceux de la route des vacances, la politique – et remettez-vous à lire, à rêver, à retrouver le plaisir d’être bienveillants, enfin, adoptez la slow life. Du reste, pour ceux qui ne l’ont pas encore fait, fidèles lectrices et lecteurs d’IDEAT, je vous incite cet été à lire le magazine slow living que j’ai lancé en novembre dernier et qui répond au doux nom de DIM DAM DOM. Le numéro 3 est en vente en ce moment et, vous connaissant depuis des années, je suis sûr que vous allez l’adorer. Il est consacré aux îles et à l’insularité… un vrai petit moment de bonheur ! À ce propos, merci pour tous les mails et les messages hyper gentils que nous avons reçus pour les 20 ans d’IDEAT. Ce numéro anniversaire a été un grand succès et semble vous avoir apporté de bonnes ondes. Nous en avons fait un livre avec l’éditeur allemand teNeues : 485 pages, format XXL, 5 kilos de lifestyle pur ! Vous pouvez vous le procurer sur Ideat.fr (lire p. 198). Mais revenons à notre été 2019 et à nos vacances bien méritées. IDEAT vous invite dans un contemporary summer dont vous me direz des nouvelles ! Nouvelle rubrique : un portfolio en début de magazine avec des photos à tomber par terre pour vous mettre dans l’ambiance estivale. Zoom sur un festival dont IDEAT est le partenaire depuis quatre ans déjà, date de sa création : Design Parade Toulon, qui alimente un lien très particulier entre le design, la créativité, les talents de demain et le Sud. Ses 10 lauréats vous sont présentés dans nos pages (p. 92) et en live sur Ideat.fr. Petite balade en Italie, ensuite, avec un shopping « Amalfi Coast » (p. 146) sur les traces d’Herbert Ypma, le journaliste, photographe et écrivain néerlandais, pape du lifestyle, qui vient de sortir un livre exceptionnel sur l’Italie aux éditions du Chêne. Deux personnalités étonnantes à découvrir : la créatrice de The Socialite Family, Constance Gennari (p. 154), qui se lance dans l’édition de mobilier et ouvre une boutique à Paris, et Delphine Carrère, l’architecte d’intérieur, basée à Biarritz, que tout le monde s’arrache dans le Sud-Ouest (p. 158). Tout tout tout, vous saurez tout sur le Salon du meuble de Milan 2019 ! Nous avons parcouru ses allées en avril dernier pour vous en faire découvrir les nouveautés (p. 165). Enfin, les sublimes maisons d’été d’IDEAT, à Ibiza, à Pantelleria, en Catalogne – chez Nani Marquina, la créatrice espagnole de tapis –, dans le Salento (région des Pouilles) – chez le couple de designers italiens Ludovica et Roberto Palomba. Et le meilleur pour la fin : de petites escapades très IDEAT avec nos bonnes adresses et les belles personnes qu’il faut connaître à Formentera, en Espagne, à Comporta, au Portugal, et à Ischia et Procida, en Italie. Fermez les yeux, imaginez que vous êtes assis sur la jolie terrasse de l’hôtel Miramare, à Ischia (sur la page de droite, illustrée par Paolo Mariotti). Là, vous êtes avec la personne que vous aimez le plus au monde, vous dégustez un verre de prosecco, le chef s’apprête à venir vous voir avec sa carte en italien. Vous arborez bien entendu un joli hâle, mais surtout votre peau est délicieusement salée car vous vous êtes baignés toute la journée. Le soleil tombe sur la mer, avec le Vésuve à l’horizon, et le pianiste au fond du bar joue Estate, un standard italien immortalisé par le Brésilien João Gilberto… … Et là, je reviens à la case départ : profitez bien de la vie et de ces moments d’éternité avec la personne que vous aimez, qui est en face de vous, et surtout dites-lui que vous l’aimez. Je vous souhaite un bel été. Laurent Blanc Éditeur & fondateur d’IDEAT
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PAOLOMARIOTTI.COM
ID-PAOLO’S TOUCH
Lifestyle on the Amalfi Coast… Pour cet été, qui s’annonce caniculaire, les îles du golfe de Naples seront un délicieux refuge. Nous avons posé nos valises à Procida et à Ischia, où l’hôtel Miramare offre une vue imprenable sur le petit port de Sant’Angelo et la baie de Maronti. La découverte de cette île volcanique, à la nature préservée, est un enchantement.
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12-14, rue Jules-César, 75012 Paris. Tél. : +33 1 44 75 79 40. Fax : +33 1 44 75 79 49. www.ideat.fr
Directeur de la publication et des rédactions : Laurent Blanc. laurentblanc@ideat.fr Assistantes : Livia Rambour, Cécile Chetrit. lrambour@ideat.fr Rédactrice en chef : Vanessa Chenaie Assistante et iconographe : Lucia Pasalodos. lucia@ideat.fr Rédactrice déco/beauté/lifestyle : Anne-France Remy. af.remy@ideat.fr Stagiaire rédaction : Camille Cornaglia Chef de rubrique design : Guy-Claude Agboton. gca@ideat.fr Secrétaires de rédaction : Charlotte Bellamy, Élise Cotineau, Solange Deloison, Julien Divisia, Élisabeth Guicheteau, Jean-Édouard Michel, Brigitte Roux Première rédactrice graphiste : Chloé Séguineau Rédacteurs graphistes : Cléo Barand, Rémi Leenhardt, Giacomo Rilievo Rédacteur en chef web : Jean-Christophe Camuset. jc@ideat.fr JRI : Julien Moro. jmoro@ideat.fr Rédacteur : Rémi Bourbonneux. rbourbonneux@ideat.fr
ONT COLLABORÉ À CE NUMÉRO Rédacteurs : Ella Ascheri, Béatrice Andrieux, Anne-France Berthelon, Geneviève Brunet, Bérénice Debras, Sara Del Zotto, Kerryn Fischer, Serge Gleizes, Marie Godfrain, Thomas Jean, Françoise Lefébure, Anna Maisonneuve, Élisa Morère, Nathalie Nort, Louise Prothery, Olivier Reneau, Aurélie des Robert, Sabrina Silamo, Olivier Waché, Suzanne Wathelet. Photographes : Gianni Basso / Vega MG, Bruno Comtesse, Didier Delmas, Serena Eller / Vega MG, Michel Figuet / Living Inside, Albert Font, Stevens Frémont, Stefania Giorgi, Marc Heldens, Nicolas Krief, Mamieboude, Elsa Young / Frank Features Illustrateurs : Le Duo, Paolo Mariotti. Photogravure : Alloscan, groupe Amalthéa. Impression : Roularta Printing (Belgique).
SERVICES ADMINISTRATIFS ET FINANCIERS Directeur administratif et financier : Céline Rhodes. Tél. : +33 1 84 17 30 23. Responsable comptable : Tuan-Minh Bui. Tél. : +33 1 86 95 00 24. tbui@ideat.fr Contrôleuse de gestion : Sophie Berlette. Tél. : +33 1 86 95 00 26. sberlette@ideat.fr Assistante comptable : Imane El Aïssaoui. Tél. : +33 1 44 75 74 32. compta@ideat.fr
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Ce magazine contient sur sa diffusion kiosque FM : 2 offres d’abonnement à IDEAT jetées dans le magazine ; sur sa diffusion abonnés France : une offre d’abonnement au magazine Elle. © ADAGP, pour les œuvres de ses membres, Paris 2019. Provenance du papier : Allemagne et Finlande. 0 % de fibres recyclées. Ptot : 0,00304 kg/t
SOMMAIRE 139 - juillet-août 2019 NUMÉ R SPÉC O IAL ÉTÉ
Design Cristina Celestino, nouvelle maestra technopoétique Salon du meuble de Milan : toutes les nouveautés 2019
Lifestyle Six maisons de rêve en Méditerranée The Socialite Family : la success-story
SUR NOTRE COUVERTURE À Ibiza (p. 228), la maison de vacances de la rédactrice de mode britannique Deborah Brett et de son mari, Tom Edmunds, scénariste et réalisateur, profite d’une salle à manger extérieure dont le carrelage de sol donne envie de plonger dedans. © ELSA YOUNG / FRANK FEATURES
Trips Procida, Ischia, Comporta, Formentera : quatre petits paradis sur mer
LE PLUS LIFEST YLE DES MAGAZINES DE DÉCO
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PAOLO’S TOUCH L’œil de notre illustrateur Paolo Mariotti
© CAMILLE MOIRENC
N ° 139 - Juillet-Août 2019 - 5,90 € - w w w.ideat .f r
CONTEMPORARY PICTURES
CONTEMPORARY NEWS 38
14
NEWS DESIGN > Vuitton livre son sac Capucines à six artistes > Hella Jongerius tisse sa toile à Paris > La comète Memphis à Bordeaux > État de siège chez trois éditeurs > L’esprit sauvage de l’Inside Gallery, à Lyon > Vallauris met les artisans du XXIe siècle à l’honneur > Shape, la cuisine polymorphe de Poliform
52
NEWS GALERIES Le design contemporain s’expose sans entraves
54
NEWS ART > Claude Lévêque, la beauté chaotique > Le porte-monnaie à la Monnaie, atout charme > Les fantasmagories corporelles de Rebecca Horn
60
NEWS PHOTO ARLES > 50 ans, l’âge mûr des Rencontres d’Arles > Le chaos mondial de Philippe Chancel > Arles hors les murs
66
NEWS PHOTO Images sans clichés : trois expos à voir
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NEWS LAB Merci a trouvé son QG lifestyle
72
NEWS STORE Aurélie Rimbert place Sessùn dans un cocon
60
© HELEN LEVITT / FILM DOCUMENTS LLC
PORTFOLIO C’est l’été !
62 © PHILIPPE CHANCEL
26
franciskurkdjian.com
ID-SOMMAIRE
74
NEWS SHOP RÉGION Pierre Yovanovitch pose son empreinte à la Villa Noailles
76
NEWS HÔTELS PARIS Lobby society : trois nouvelles adresses capitales
78
NEWS HÔTELS RÉGION > Wilmotte redéfinit la Riviera pour Cheval Blanc > Trois adresses chaleureuses pour faire un break > Baumanière, le bijou des Alpilles
84
NEWS TABLES PARIS > Eataly à Pariggi > Tout le monde en terrasse !
88
NEWS BOOKS Les livres qu’il vous faut pour voyager loin
92
S
CONTEMPORARY DESIGN 92
CONCOURS 10 lauréats pour une Méditerranée plurielle
98
RENCONTRE François Champsaur, vert et divers
100 VERBATIMS Toulon, regards croisés sur l’art et la culture 104 PRATIQUE Les bonnes adresses et le programme 106 CRÉA DESIGN We Do Not Work Alone : manifestement artistes
© OLIVIER AMSELLEM
FESTIVAL DESIGN PARADE TOULON
123
108 ENTRETIEN Cristina Celestino, le nouveau chic milanais 114
PORTRAIT Margaux Keller en Méditerranée
118
JEUNE DESIGNER Schloss Hollenegg, le conte de fées autrichien SPÉCIAL OUTDOOR
124 SHOPPING Tables, chaises et lampes prennent l’air 130 ICÔNE Le fauteuil D4, de Marcel Breuer, pour Tecta 132 FOCUS Kettal stimule la créativité
136 CONTRACT Tribù, une place au soleil 138 NEWS DESIGN Sunset, de Roche Bobois, invitation au farniente 24/24 140 SHOPS Trois nouvelles adresses déco de plein air
16
© BERNARD TOUILLON
134 BRAND Sifas, l’outdoor à la cannoise
Eames Plastic Chair Design : Charles & Ray Eames, 1950 L’original est signé Vitra
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ID-SOMMAIRE
166 154 CRÉA The Socialite Family : du blog au store 158 RENCONTRE ARCHITECTE D’INTÉRIEUR Atelier Delphine Carrère, le Sud-Ouest version ADC 162 PORTRAIT D’ARCHITECTE DOD : restaurants à la carte SPÉCIAL SALON MILAN 166 PORTFOLIO Milan 2019 : renouveau créatif au Salon du meuble
228
199 TOO MUCH Nos coups de cœur à la Fiera
208 HOME 1 À Esclanyà, refuge en terre d’artiste 218 HOME 2 Dans les Pouilles, la ferme aux cyprès 228 HOME 3 À Ibiza, la vie en bleu 238 HOME 4 À Pantelleria, small is beautiful 248 HOME 5 À Ibiza, nouvelle vie
262
© ELSA YOUNG / FRANK FEATURES
146 LIFESTYLE & STYLE Échappée amalfitaine
© GIANNI BASSO / VEGA MG
CONTEMPORARY LIFESTYLE
262 HÔTEL DÉCO Dans l’Alentejo, une maison d’hôte singulière
CONTEMPORARY TRIPS 268 URBAN SPIRIT 1 Formentera sait cultiver ses richesses et sa tranquillité 278 URBAN SPIRIT 2 Comporta, l’éloge de la lenteur et de la tempérance
288
© DIDIER DELMAS
256 HOME 6 Au Salento, la lumière tombée du ciel
288 URBAN SPIRIT 3 Ischia et Procida, le charme cinématographique
306 JET LAG Luca Nichetto, un designer dans la lumière 317 MAIS ABONNEZ-VOUS DONC À IDEAT ! 322 VILLAGE PEOPLE Le New York de Laurence Delebois
18
© STEVENS FRÉMONT
298 WEEK-END ARTY Biarritz en été
U R ID
SOMMAIRE WEB
T. F EA R
+S
RÉVISEZ VOTRE CULTURE DESIGN ! (1) Du 14 juillet au 15 août, Ideat.fr vous invite chaque jour à découvrir un pan de la culture design du XXe siècle à travers un article consacré à un créateur, à une icône du mobilier, à un mouvement culte… À quelques jours de la rentrée, nous testerons vos connaissances avec un grand quizz qui vous permettra de remporter le livre anniversaire des 20 ans d’IDEAT. LE DESIGN PREND L’AIR À TOULON (2) Cet été, Toulon (83) vit plus que jamais au rythme du design. D’abord grâce à la quatrième édition de son festival d’architecture d’intérieur, qui s’empare de l’ancien évêché avec des installations signées de jeunes talents. Mais aussi avec une exposition exclusive orchestrée par le Centre Pompidou. Ideat.fr vous fera vivre ces événements en live.
2
UN ÉTÉ À TISSER (3) La designer néerlandaise Hella Jongerius investit tout l’été la fondation artistique des Galeries Lafayette, à Paris (IVe), avec une installation spectaculaire : différents métiers à tisser ont été placés dans l’espace d’exposition de trois étages créé par son compatriote Rem Koolhaas. Ideat.fr vous propose de suivre en vidéo l’avancement de l’œuvre monumentale qui prend forme depuis le début du mois de juin. MAIS AUSSI… La Biennale internationale de céramique de Vallauris (06) accueille le maestro Michele De Lucchi ; notre dossier sur le Salon du meuble de Milan ; la design week estivale de Stockholm ; la visite d’une boutique COS, à Londres, qui met à l’honneur designers et céramistes…
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© CAROLINE WOLEWINSKI & SANDRO DELLA NOCE
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COME TOGETHER Carlotta de Bevilacqua
GenerAction Artemide Valerio Pagliarino, Italien, 18 ans Valerio, avec son projet LaserWan, a été l’un des gagnants du “Intel International Science & Engineering Fair 2017”. Cette innovation technologique, permettant de transmettre des données à travers la lumière, a récemment été reconnue comme brevet d’invention industriel.
Contemporary pictures parce que la vie est belle !
D800
Daylight
M6
(Nikon)
(Kodak)
(Leica)
Pen
AE-1
Land Camera 1000
(Olympus)
(Canon)
(Polaroid)
iPhone X
X1D
Synchro-Compur
(Apple)
(Hasselblad)
(Rolleiflex)
ID-PORTFOLIO
Encadrée par deux presqu’îles, parsemée d’une centaine de cabanons, Sormiou, à Marseille, est l’une des seules calanques habitées de la Côte bleue. Avec ses eaux claires et turquoise, son petit port protégé par une digue et sa plage de sable blanc, elle apparaît comme un lieu de retraite exceptionnel. © CAMILLE MOIRENC
C’est l’été ! Des calanques de Cassis à la Sicile, d’Ibiza aux Pouilles, cette balade méditerranéenne en photos donne à voir la Grande Bleue sous son plus beau jour, quand l’été, elle vous tend les bras pour vous plonger dans un bain de plaisirs.
Ci-contre Nostalgie à Otrante, dans les Pouilles. L’Ape, de Piaggio, ou la quintessence de la débrouille à l’italienne. Certains modèles sont devenus des taxis pleins de charme !
Page de droite À Ibiza, Laura Castro, mannequin et fondatrice de la marque de vêtements rock bohème De La Vali, au Campo. Détente et décontraction chic de rigueur…
© CATHERINE STUKHARD / LAIF / REA
© SOPHIE VAN DER PERRE, IN IBIZA BOHEMIA, ASSOULINE PUBLISHING, 2017
Avec son look vintage à souhait, le mythique camping-car Combi T2 Volkswagen invite au road trip et à la contemplation, incarnant la liberté de se perdre sur les petites routes de campagne qui serpentent entre les vergers, les vignes et les vieilles pierres, comme ici, en Provence. © VINTAGEROADS.FR
Et si c’était en plongeant au pied du fameux « Rocher des sorcières », la petite île d’Es Vedrà, qu’on puisait toute l’énergie d’Ibiza ! C’est ce que tentent la styliste Renu Kashyap et la baronne Kicki von Michel. © NATALIE BETH HARRIS, IN IBIZA BOHEMIA, ASSOULINE PUBLISHING, 2017
Calanque de Port-Pin, à Cassis. Classées parc national depuis 2012, les calanques sont un véritable paradis, aussi magique qu’envoûtant. © GILLES MARTIN-RAGET
Chaises et fauteuils Knit, en teck et corde plate, et tables en teck, conçus par Patrick Norguet pour Ethimo, le tout photographié à Modica, dans la province de Raguse, en Sicile. Ici, les nombreuses habitations sont regroupées autour de la cathédrale San Giorgio, de style baroque sicilien, édifiée au XVIIIe siècle. © ETHIMO
Contemporary news parce qu’être curieux, c’est bien !
Guggenheim (Bilbao)
Centre Pompidou
Tate Modern
MAC
(Londres)
(Niterรณi / Rio de Janeiro)
(Paris)
(Imabari)
TIMA
Palazzo Grassi (Venise)
New Museum
Elbphilharmonie
Guggenheim
(New York)
(Hambourg)
(New York)
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« C’est un créateur, il ne voit pas le verre à moitié plein ni le verre à moitié vide. Il voit que le verre est mal dessiné, que la table n’est pas de Jean Prouvé, que l’eau devrait être du champagne et que ta robe est moche ! » Entendu par Loïc Prigent, journaliste et documentariste de mode (cartes de correspondance Fleux).
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L’art en sac Si le it bag doit pousser à la consommation, autant que ce soit au profit d’une belle maison. Depuis 2001, Louis Vuitton en a fait un terrain d’expression artistique sur lequel des signatures telles que Stephen Sprouse, Takashi Murakami et Jeff Koons ont livré leurs visions des modèles iconiques du maroquinier français. Cette année, six nouveaux noms – Sam Falls, Urs Fischer, Nicholas Hlobo, Alex Israel, Tschabala Self et Jonas Wood – ont joué le jeu sur le sac emblématique Capucines, utilisant pour l’occasion les savoir-faire exceptionnels de la griffe de luxe comme la broderie sur cuir. Sur le modèle signé par Alex Israel (photo), une vague californienne acidulée (celle-là même qu’il a reproduite sur le packaging des « Parfums de Cologne », créés par Jacques Cavallier-Belletrud) fait écho aux deux ailerons scintillants d’un surf (avec, au bout, un peigne et un miroir). Une tirette métallique à l’effigie de l’artiste ferme la pochette intérieure. Un accessoire en forme de déclaration d’amour à Los Angeles. L.P.
© PAUL WETHERELL
Sacs « ArtyCapucines », six éditions limitées à 300 exemplaires, 6 500 €. Fr.louisvuitton.com
ID-NEWS DESIGN
Hella tisse sa toile Par Marie Godfrain
La designer néerlandaise Hella Jongerius s’installe pour l’été dans les locaux de la Fondation d’entreprise Galeries Lafayette, au cœur du Marais, à Paris, avec une série de métiers à tisser. À l’occasion de son exposition « Entrelacs », elle va transformer le centre d’art, dessiné par son compatriote Rem Koolhaas, en immense laboratoire d’expérimentation.
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ans l’antre berlinoise de Hella Jongerius, une nuée de jeunes designers s’active à tous les étages, autour d’étonnantes machines en bois et en acier, à côté desquelles s’amoncellent des pelotes colorées. Ils tissent, calibrent, évaluent, tirent… Voilà plusieurs mois
qu’ils préparent l’installation de la designer néerlandaise à la Lafayette Anticipations-Fondation d’entreprise Galerie Lafayette. « J’ai souhaité profiter de tout l’espace proposé par l’architecture du lieu. C’est la première fois depuis son inauguration que tous les planchers escamotables vont être retirés, ce qui va me permettre d’accrocher au plafond, au centre de la tour d’exposition, un métier à tisser monumental », précise la créatrice. Ainsi, pendant trois mois, ses équipes vont s’activer sur des plateformes mobiles, autour du métier central (le Space Loom), et tisseront au fur et à mesure, tout au long de l’été, de nouvelles pièces de tissu : des
La réexploration contemporaine d’un savoir-faire ancestral par la designer Hella Jongerius revalorise le textile, dans une démarche durable, qui s’oppose à la « fast fashion ». Partenaire de l’exposition, IDEAT livre un reportage sur le travail de recherche de Hella Jongerius, à Berlin et à Paris ; à découvrir sur Ideat.fr
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sphères et d’autres formes, fabriquées grâce à cet outil unique construit dans son atelier. Hella Jongerius a aussi emporté dans ses bagages un étonnant métier, qui permet de produire des objets en volume sans couture, en connectant quatre métiers manuels sur un même cadre. Dernière machine : un métier jacquard numérique, qui réalise des motifs à partir de fichiers informatiques. « J’ai invité des designers à venir utiliser ce métier dans le cadre de leur propre recherche textile », explique cette technicienne fascinée par une mécanique qu’elle a installée dans son atelier berlinois. Quotidiennement, elle s’entraîne sur cet outil qui mêle numérique, tissages industriel et manuel. Ici, pas d’objets finis, car la manifestation est conçue comme un travail de recherche. « En design, la recherche est aussi intéressante que le résultat », rappelle la designer, qui espère revaloriser le tissu, qu’elle estime malmené par la « fast fashion », et dont elle veut remettre en avant toutes les possibilités, les aspérités et la beauté.
> La boutique À Rebours (46, rue Sainte-Croix-dela-Bretonnerie, 75004 Paris) proposera le canapé Vlinder (Vitra) de Hella Jongerius en exclusivité, jusqu’au 4 juillet. Son revêtement repousse les limites des techniques de tissage. > La Galerie Kreo expose tout l’été une petite rétrospective du travail de Hella Jongerius, 31, rue Dauphine, 75006 Paris. « Hella Jongerius – Entrelacs, une recherche tissée ». À Lafayette Anticipations-Fondation d’entreprise Galeries Lafayette, 9, rue du Plâtre, 75004 Paris, jusqu’au 8 septembre. Lafayetteanticipations.com
yvesdelormeparis.com
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La comète Memphis Par Anna Maisonneuve
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Le groupe Memphis – et son design exubérant, coloré, audacieux, érudit et populaire – s’affiche au Madd, à Bordeaux, avec 160 de ses œuvres iconiques, comme l’étagère Carlton ou la chaise First.
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n tout et pour tout, l’odyssée du groupe Memphis n’aura duré que sept ans. Mais le raz-de-marée suscité par son ascension fulgurante continue aujourd’hui d’irriguer bien des domaines. « Après Memphis, rien n’a plus jamais été pareil, rappelle ainsi
Constance Rubini, la directrice du musée des Arts décoratifs et du Design (Madd). Ses acteurs ont rompu avec les codes d’une certaine esthétique bourgeoise : celle du bon goût, à laquelle ils ont mis un point final. Leur état d’esprit très libre, très postmoderne – qui est celui de l’hybridation et du mélange – a eu une influence qui va bien au-delà du design. » David Bowie
et Karl Lagerfeld n’en furent-ils d’ailleurs pas de fervents collectionneurs ? Pour la genèse,
Les créations du groupe célèbrent les symétries audacieuses, les couleurs explosives, les associations intrépides, loufoques et optimistes et gagnent dès les débuts une visibilité internationale. 1/ Chaise First (1983) de Michele De Lucchi. Collection « Memphis Milano ». © STUDIO
retour au 18 septembre 1981. Ce jour-là, à Milan, la galerie Arc 74 inaugure la première
AZZURRO / PROPRIÉTÉ MEMPHIS
exposition d’une communauté de jeunes designers et d’architectes fédérée autour de l’Italien
SRL 2/ Lampe
Ettore Sottsass. Lors du vernissage, plus de 2 000 visiteurs se pressent pour découvrir leurs ovnis stylistiques. Le nom de ce collectif de créateurs ? Memphis. Un clin d’œil à une chanson de Bob Dylan – Stuck Inside of Mobile With The Memphis Blues Again –, mais aussi à la capitale de l’Égypte ancienne. Populaire et érudite, spontanée et réfléchie, l’appellation condense à la perfection l’esprit rebelle véhiculé par le groupe, qui comptera en son sein des noms comme Michele De Lucchi, Marco Zanini ou Nathalie du Pasquier. Car Memphis a révolutionné la logique créative et commerciale de la discipline. S’affranchir du carcan industriel, faire voler en
de table Bordeaux (1986) de Nathalie du Pasquier. Collection « Memphis Milano ». © ROBERTO GENNARI / PROPRIÉTÉ MEMPHIS SRL 3/ Étagère-
cloison Carlton (1981) d’Ettore Sottsass. Collection « Memphis Milano ». © ALDO BALLO, GUIDO CEGANI, PETER OGILVIE / PROPRIÉTÉ MEMPHIS SRL
éclats les conceptions excessivement rationnelles du fonctionnalisme pur et dur symbolisé par la formule de Louis H. Sullivan, « La forme suit la fonction. Telle est la loi », repenser l’objet de manière plus large, insuffler une culture démocratique au cœur des enjeux du design… tel était le nouveau langage instinctif défendu par Ettore Sottsass et ses acolytes. En 1988, l’aventure prend fin. « Ettore Sottsass estimait que ce n’était pas fait pour durer, que le design, c’est comme la vie, quelque chose d’éphémère », conclut Constance Rubini.
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« Memphis – Plastic Field ». Au musée des Arts décoratifs et du Design, à Bordeaux (33), jusqu’au 5 janvier 2020. Madd-bordeaux.fr
AD Studio MILO - Photography Beppe Brancato - Graphic Design Designwork
Voyage dans l’art de vivre.
Rendez-vous canapè, design Sergio Bicego Ring table basse, design Serena Confalonieri sabaitalia.com
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Une belle assise État de siège chez trois éditeurs qui cultivent de belles collaborations pour explorer en beauté la typologie de l’exercice favori des designers.
© COEDITION/NICOLAS MILLET
Par Anna Maisonneuve
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Fritz Hansen, dans la modernité danoise
Coedition, le goût de la simplicité
Kann Design, ou la géométrie du triangle
Présenté en avril dernier au Salon du meuble de Milan, le nouveau fauteuil de Jaime Hayón pour Fritz Hansen emprunte au minimalisme coloré d’un grain de folie, fruit de la rencontre entre le créateur espagnol et la marque scandinave. Après le lancement réussi de plusieurs séries (canapés Favn et Lune, fauteuils Ro et Fri, etc.), le duo, qui aime combiner la rigueur de l’esthétique nordique à la fantaisie ibérique, séduit de nouveau avec la Lounge Chair JH97. Classique par son allure, moderne par sa fabrication – qui croise techniques artisanales et design d’innovation –, cette pièce a été inspirée par la ligne du pélican, dont les ailes longues et larges, les courbes et le bec audacieux innervent et bousculent subtilement la silhouette typique et iconique des assises danoises.
Embarqué depuis les débuts de l’aventure de Coedition, pour qui il a déjà signé la bibliothèque Solferino ainsi que la collection « Brera » (qui inclut une console, un banc et un bureau), l’architecte et designer italien Marco Zanuso Jr. est de retour chez l’éditeur français avec les tabourets Dom. Conçu en deux hauteurs et deux coloris (vernis naturel ou teinté noir), le siège en chêne massif se caractérise par une assise divisée en deux petites planches de bois faiblement incurvées. La légèreté et l’élégance qui s’en dégagent se prolongent jusque dans ses pieds ronds, droits et légèrement fuselés. Ces nouveaux modèles restent fidèles à la ligne éditoriale portée par la maison de mobilier contemporain, qui excelle à marier simplicité et confort.
Avec l’approche minimaliste et low-tech qui le caractérise, le duo de designers Javier Gutiérrez Carcache et Laurent Serin, du studio Adónde, a imaginé le fauteuil Ti pour l’éditeur Kann Design. Baptisée de cette syllabe aux connotations mathématiques qui renvoie à l’une des formes les plus simples du lexique géométrique, en l’occurrence le triangle, la pièce éditée par la marque française d’origine libanaise se dessine autour d’un principe de construction méthodique et élémentaire. Décliné en assemblages audacieux, qui vont du polygone aux trois côtés de la structure principale en bois de teck jusqu’à l’assise en cannage, le fauteuil plante une silhouette affranchie d’éléments superflus pour synthétiser un jeu de deltas clair, léger, aérien, fonctionnel et attrayant.
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Fritzhansen.com
Coedition.fr
Kanndesign.com
AD Beatrice Rossetti - Photo Federico Cedrone
CAMPIELLO CANAPE MODULAIRE
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L’esprit sauvage de l’Inside Gallery Par Serge Gleizes
Avec cette neuvième exposition dans sa propre galerie lyonnaise, proposée cette fois autour du thème de la nature, la décoratrice d’intérieur Claude Cartier continue de rassembler ce qui la passionne entre design, création textile et art contemporain.
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laude Cartier est une conteuse. Elle le prouve une fois de plus avec sa nouvelle exposition, sorte de « serre géante » dans laquelle baigne toute l’harmonie du monde végétal. « L’idée était de reconstituer un jardin d’hiver, explique-t-elle, de partir du
vocabulaire de la nature et de l’enrichir de touches sophistiquées. » Un bel éden, cette fois-ci cultivé avec le concours des éditeurs de design Flexform, de textile Élitis et du Néerlandais Jan Gulfoss, dont le travail photographique opère un trait d’union essentiel entre les différentes propositions. Avec Flexform, la collaboration n’est pas inédite puisque la galerie expose depuis ses débuts, il y a quatre ans déjà, la prestigieuse marque transalpine. « Flexform, c’est le design parfait à l’italienne, où les lignes équilibrées, le sens du détail et les habillages en cuir forment un classicisme très architecturé », analyse la décoratrice d’intérieur, qui présente, pour cette nouvelle édition, le dernier-né de la marque, le canapé Campiello d’Antonio Citterio. Avec la maison de tissus et de papiers peints Élitis, ce fut le coup de foudre. « C’est sans aucun doute leur collection qui a inspirté la thématique de l’exposition », dit la créatrice, qui a fait rimer avec son habituel sens des couleurs et des matières les lignes « Pop », aux décors végétaux et graphiques, les velours « Alcôve », les revêtements muraux « Essences de bois », « Formentera », en paille, « Opening », en fibre d’abaca, ou « Oxydes », à base de métal oxydé… Mélange d’effets mats et brillants, de couleurs vives et de clairs-obscurs, comme dans une jungle. Troisième révélation, enfin, Jan Gulfoss, artiste, photographe et explorateur, défenseur de la cause animale, que Claude Cartier a découvert grâce à Jeanne-Hortense Rousseau, de la Galerie Daltra, à Megève (74). « L’idée de cette exposition est de tisser des propositions inédites, de s’approprier l’esprit d’une marque, de le réinterpréter à notre manière, afin de se décaler des atmosphères que celle-ci présente. Et c’est réussi lorsqu’on nous dit, pour chaque exposition, que l’on ne reconnaît pas du tout le lieu… »
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En convoquant, autour d’une scénographie d’inspiration végétale, les talents réunis des éditeurs de design Flexform et de textile Élitis, et celui du photographe Jan Gulfoss, Claude Cartier, fidèle à ses habitudes, propose dans son espace une démonstration toujours aussi inédite et sensible. Une exposition réalisée en partenariat avec Ressource, pour la palette de couleurs, et Olivier Dubus-Chavanis, le fondateur d’Instinct Végétal (Lyon), pour les plantes.
« Inside Gallery, édition n° 9 ». 33, rue Sala, 69002 Lyon, jusqu’à fin février 2020. Tél. : 04 78 37 61 67. Claude-cartier.com
TOUR DU MONDE
DEDON COLLECTION MBRACE Design by Sebastian Herkner www.dedon.de
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Vallauris met à l’honneur les artisans du XXIe siècle Par Sabrina Silamo
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La Biennale de Vallauris fête sa 25e édition. Un anniversaire placé sous le signe de la modernité pour contribuer à renouveler l’image de l’artisan-créateur et présenter la céramique d’aujourd’hui dans toute sa vitalité, sa diversité et sa créativité.
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allauris, ses potiers, son musée de la Céramique… et Picasso. C’est dans ce village provençal, entre Cannes et Antibes, que le père du cubisme se réinventa, de 1948 à 1955, créant d’innombrables assiettes, plats, vases, pichets et usten-
siles de terre dans l’atelier de Madoura. Suivant son exemple, cette biennale se devait d’aborder « un tournant, celui de l’ouverture et de l’éclatement des normes habituelles », Designer’s Days à Paris) : « Il s’agit de présenter tous les champs de la création auxquels
1/ Le sculpteur néerlandais Olivier Van Herpt dans son atelier, où trône une imprimante 3D céramique.
la céramique peut être liée. […] Sa pérennité est conditionnée à de nouvelles expérimen-
© DIRK VAN DEN HEUVEL
comme le précise Alain Lardet, consultant design et métiers d’art (et cofondateur des
tations. D’où l’ouverture de cette édition vers le design. » Ils sont donc quarante-quatre céramistes et designers venus du monde entier à avoir été sélectionnés par un jury présidé par l’architecte Michele De Lucchi. Tous participent au grand prix, inauguré en 1966. Deux femmes de générations et de cultures distinctes ont été récompensées cette année, la Hongroise Maria Geszler (née en 1941) et la Française Safia Hijos (née en 1975). Leurs créations seront présentées au musée Magnelli. Au programme figurent plusieurs expositions comme « Terra Italia », organisée par le musée international de la Céramique (MIC) de Faenza, en Italie, pays à l’honneur, ou « Singularités évocatrices », intitulé sous lequel le trentenaire néerlandais Olivier Van Herpt, diplômé de la Design Academy d’Eindhoven, dévoile quelques-uns de ses vases conçus avec des imprimantes 3D, qu’il fabrique lui-même. Enfin, un workshop dirigé par le designer Jean-François Dingjian et le céramiste Claude Aïello est orchestré en partenariat avec l’École nationale supérieure de création industrielle (ENSCI). À la découverte de la céramique du XXIe siècle…
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2/ Les Gueuses, une installation signée de l’artiste française Charlotte Coquen.
Biennale internationale de céramique contemporaine. Musée Magnelli, musée de la Céramique, place de la Libération, à Vallauris (06), jusqu’au 4 novembre. Deux autres lieux accueillent la biennale. Tél. : 04 93 64 71 83. Vallauris-golfe-juan.fr
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Shape, la cuisine polymorphe de Poliform Par Olivier Waché
Avec son nouveau modèle, le fabricant italien fournit une interprétation concrète du terme « adaptation ». Une création versatile qui place la cuisine au centre de la maison. L’un des musts du moment.
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résenté l’année dernière à Milan lors du salon EuroCucina, le rendez-vous mondial de la cuisine, Shape, de Poliform, est un modèle totalement versatile, à tel point qu’il est difficile à reconnaître d’une composition à l’autre. Reste sa si-
gnature : une moulure biseautée en haut de chaque façade de placard ou de coulissant, avec poignée intégrée. Cette caractéristique esthétique – et pratique – marque chaque réalisation, mais la distingue également, car la poignée peut à loisir être positionnée au centre, à gauche ou à droite de la façade. L’utilisateur choisit ce qui lui convient le mieux et fait de sa cuisine une création vraiment unique. Cette moulure est d’autant plus caractéristique que Poliform a décidé de la décliner sur ses colonnes, en concevant le système High Shape. Les portes de celles-ci comportent ce même bandeau, mais sur toute la hauteur. L’effet produit est tout à la fois subtil et intéressant, puisqu’il casse l’unité des façades, parfois reprochée à ce type d’installation, en créant une rupture visuelle.
Une somme de détails Mais cette subtilité n’est pas la seule que Poliform ait travaillée. La marque italienne a beaucoup réfléchi pour apporter aux utilisateurs exigeants et avides de solutions concrètes des outils pour optimiser leur cuisine. Ainsi l’enseigne offre-t-elle la possibilité de choisir un vaste plan en acier. Légèrement surélevé, celui-ci devient un espace
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Avec sa moulure biseautée, que l’on retrouve sur la façade des placards ou sur les coulissants, son vaste plan de travail légèrement surélevé, et son large coin snack tout en rondeur capable d’accueillir des repas en petit comité, Shape place très haut la notion de plaisir dans la cuisine.
de travail et de préparation, notamment grâce aux zones de rangement qu’il intègre. Logements pour les épices et autres condiments, pots pour accueillir les ustensiles, chacun peut composer son plan de travail à sa guise et séquencer au mieux la surface disponible : préparation, lavage, cuisson… Ces espaces en acier peuvent également, si nécessaire, devenir de petits îlots fonctionnels. Dans cet esprit de cuisine professionnelle, ou inspirée de cet univers, Poliform propose son système Infinity, un mobilier suspendu au plafond. Il accueille la ou les hottes, des éclairages, et offre la possibilité d’y stocker les éléments indispensables à la préparation et de cultiver un potager urbain, en plaçant notamment des plantes dans des étagères de verre… De leur côté, les armoires, avec leurs portes toute hauteur, présentent un espace de rangement très important, mais toujours discret.
Intégration totale Pour accompagner la tendance d’une cuisine qui s’intègre au reste du logement et devient même l’épicentre du foyer, Poliform a imaginé Moon, un large coin snack. Tout en rondeur, posé sur le plan de travail d’un îlot, il se situe à une hauteur idéale pour accueillir une dégustation debout en s’appuyant contre lui, ou pour prendre un repas dessus, assis sur un tabouret haut. Ultime subtilité, le centre du plan comporte un plateau tournant. Bien sûr, Poliform met tout son savoir-faire et sa maîtrise des matériaux au service de son modèle. Sa cuisine se décline à l’envi et sait associer le verre, l’acier, le bois ancien, le marbre… Ce faisant, Shape peut s’intégrer à tous les lieux en adoptant les styles les plus variés, du plus technique, pour cuisiniers avertis, au plus show off. Mais demeure un objet d’épicuriens… chics !
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ID-NEWS GALERIES
Pièces rares Si les galeries traditionnelles pâtissent encore d’une image austère, ce n’est pas le cas des lieux qui font commerce du design du XXIe siècle : clients avisés, amateurs éclairés, voire étudiants curieux, viennent y voir de nouvelles créations. Idéal pour sauter dans le train de la modernité, en faisant, d’abord, le plein d’émotions. Par Guy-Claude Agboton
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Design sans entraves chez A1043
Les trésors insoupçonnés de Kolkhoze
Autoproduction de luxe pour Mathieu Lehanneur
A1043, galerie parisienne fondée par l’artiste Didier Jean Anicet et la paysagiste Stéphanie Courbot, brille par son indépendance d’esprit : pas question, ici, de céder à la tendance omniprésente du vintage décoratif, qu’il soit d’époque ou réinterprété. Dans ce lieu, ce sont les « qualités conceptuelles ou sculpturales » qui motivent l’organisation des expositions, de la styliste Rei Kawakubo au label Tribù. Les années 80 parlent à ce duo sans qu’ils s’y cantonne, et l’autodérision des Protected Vases du designer David Dubois (photo) est la sensation du moment. Les matières employées ? Céramique, tissu, fil et ruban adhésif, utilisés comme si l’objet était définitivement emballé. Comme nous.
Kolkhoze est, sur Internet, l’une des rares plateformes proposant du design du XXIe siècle aux collectionneurs. Ses fondateurs, Thomas Erber et Thibault Van den Bergh, reçoivent désormais rue de Rivoli (sur rendez-vous). Plus question, donc, d’écumer galeries et ateliers de façon désordonnée. Acquérir de telles éditions limitées suppose d’être convaincu par des pièces de pure design, à l’image de « Colosso », une collection de mobilier en marbre (photo) de Francesco Balsano ou Quadrato, un bureau vert en aluminium laqué. Quant au cabinet mural Froissé de Damien Gernay, en acier oxydé, il incarne lui aussi ce « Luxe, calme et volupté » sans fioritures ni outrances.
Mathieu Lehanneur s’adonne au design d’exception autoproduit, c’est-à-dire distribué sans galerie ni intermédiaire… Pour la série « Inverted Gravity », seul le contact entre le designer et les artisans – marbriers ou verriers – qui ont réalisé son dernier projet a primé. Présentée à la foire Design Miami, elle se compose de cinq pièces : un banc, une console, une table, un cabinet et un buffet. À chaque fois, le corps de l’objet est en marbre ou en onyx veinés et repose sur de « frêles » bulles de verre, chacune pouvant tout de même supporter une charge de 250 kilos ! Comme un mobilier en état d’apesanteur. Mais pour son auteur, la poésie se situe peut-être davantage du côté de la prouesse technique.
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— Kolkhoze. Tél. : 01 77 13 39 52. Kolkhoze.fr Sur rendez-vous uniquement : info@kolkhoze.fr
— Mathieu Lehanneur. 14, rue des Jeûneurs, 75002 Paris. Tél. : 01 40 13 00 90. Mathieulehanneur.fr
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ID-NEWS ART
Claude Lévêque, la beauté chaotique Par Sabrina Silamo
À Saint-Nazaire, l’un des artistes majeurs de notre époque investit, avec ses œuvres in situ, le centre d’art contemporain de la ville portuaire de l’Ouest. Et fait vivre aux visiteurs une série d’émotions intenses et contradictoires.
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es flashs et des crépitements… L’expérience proposée par Claude Lévêque est totale, visuelle et sonore à la fois. Déambulant dans l’immensité de cette ancienne base sous-marine, le visiteur est frappé de stupeur. Il slalome d’un pas hésitant dans
l’obscurité, ébloui par les éclairs lancés par des dizaines de projecteurs stroboscopiques qui déversent leurs lumières clignotantes sur sept statues composées de tiges métalliques posées – voire écrasées, comme un mikado – sur le sol bétonné. Le trouble est tel que le spectateur a l’illusion d’être suivi par ces pièces statiques, à la manière des sculptures en mouvement de l’Américain Robert Breer (telle Osaka I, rebaptisée « La Chair de poule » par l’artiste) qui se déplacent de quelques centimètres par minute. Sa vision est altérée, exactement comme celle de la mouche de Human Fly – une chanson des Cramps, groupe de rockabilly américain ayant connu son heure de gloire dans les années 80 –, qui donne son titre à cette installation. Il est donc aisé de frôler ces sept amas scintillants en imaginant l’attaque d’araignées géantes ou le ballet des hélicoptères d’Apocalypse Now, film culte de Francis Ford Coppola (1979), s’apprêtant à bombarder un village du Vietnam. Créée in situ, cette œuvre est inspirée par l’histoire du monument qui l’accueille, dont le toit est surplombé d’une dalle de 8 mètres d’épaisseur aménagée en chambres d’éclatement chargées d’absorber la puissance des obus et d’empêcher la destruction de l’abri. Renforçant la sensation d’insécurité, une boucle musicale enregistrée par Claude Lévêque lui-même – avec un boulon tournoyant dans un plat en Inox – impose son staccato industriel. Pourtant, le plasticien n’hésite pas à comparer ce dispositif spectaculaire à « un paysage formé de bouquets ». Et, s’il est vrai que du chaos naît la beauté, de cet agencement de tuyaux jetés en vrac émane aussi un sentiment de solidarité. En effet, les colliers qui soudent ces barres les unes aux autres, toutes différentes en raison de leur longueur, symbolisent le lien qui les empêche de s’affaisser et les maintient ensemble.
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Dans l’antre de cette ancienne base allemande de construction de sous-marins de la Seconde Guerre mondiale, Human Fly (2019), le dispositif de Claude Lévêque, procure au spectateur des sentiments d’insécurité autant que de… solidarité. © MARC DOMMAGE
« Claude Lévêque. Human Fly ». Au LiFE (base des sous-marins, alvéole 14), Saint-Nazaire (44), jusqu’au 29 septembre. Tél. : 02 44 73 44 00. Grandcafe-saintnazaire.fr
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ID-NEWS ART
Écrins d’argent Par Élisa Morère 1
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La Monnaie de Paris retrace l’histoire… du porte-monnaie ! L’occasion de réviser certaines évolutions sociales, la mode et les arts décoratifs qui ont transformé ce petit objet usuel en adorable pièce de charme. Une exposition mise en espace par la designer Constance Guisset.
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u’est-ce qu’un sac de dame du XXIe siècle ? Un porte-monnaie qui a pris du poids ! Alors qu’il n’a jamais été exposé, on lui rend enfin la monnaie de sa pièce à l’initiative de la Monnaie de Paris. Scénographe de l’exposition, la designer Constance Guisset
s’est inspirée du grand magasin décrit dans le roman d’Émile Zola, Au bonheur des dames, en jouant l’accumulation dans les vitrines pour mieux piquer la curiosité du visiteur. Chronologique et thématique, le parcours détaille le riche destin et les formes étonnantes de ce menu pochon, autrefois aussi bien fourre-tout que banque personnelle. « Pour cette exposition sur l’histoire et l’art du porte-monnaie, nous évoquons le contenu et le contenant en rappelant le contexte d’une époque en dessins, gravures, réclames, photographies et même en robes », détaille Béatrice Coullaré, commissaire et chargée de la conservation à la Monnaie de Paris. « Le noyau est constitué de 290 pièces de la collection privée d’Henri Joannis-Deberne, assorti de prêts du palais Galliera, du Petit Palais et du château de Malmaison. Nous présentons un modèle cousu par l’impératrice Joséphine, d’autres ayant appartenu au philosophe Auguste Comte ou à la comédienne Rachel, et l’escarcelle de Sarah Bernhardt, portée pour son rôle dans Gismonda (1894). Mais aussi des aumônières du Moyen Âge et de rares bourses à jetons Renaissance servant aux calculs des agents royaux. » Si Karl Lagerfeld assurait que « l’élégance n’est pas une question de porte-monnaie », nos élégantes aïeules l’auraient contredit en exhibant leur réticule à piécettes maillé d’or, enrichi de nacre ou d’écaille, de médaillons et de miniatures. Au virage des années 1900, l’écrin prend la forme d’un coquillage évoquant les vacances. Apparaissent aussi le fermoir (à deux boules de métal, bien connu), les pliages en origami sans couture (Le Tanneur), les demi-lunes (Hermès) et le sac à main compact (Camille Fournet). La maroquinerie démocratise l’accessoire, qui devient populaire. Le voici masculin ou féminin, russe ou italien, minaudière de bal quand Van Cleef & Arpels s’en mêle. En collaboration avec Le Tanneur, la Monnaie de Paris propose à ses visiteurs de fabriquer leur porte-monnaie… En attendant le modèle futuriste capable de protéger les bitcoins ?
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Tous les objets cités ci-dessous sont issus de la collection Joannis-Deberne. 1/ et 5/ Porte-monnaie « trompe l’œil » en émail et en forme de montre. XIXe siècle, France. 2/ Porte-monnaie en galuchat à gros grains. Fin XIXe siècle, France. 3/ Porte-monnaie en perles « A te dono questo cor ». 1840, Italie. 4/ Porte-monnaie en nacre et miniature sur porcelaine. Second Empire, France. 6/ Porte-monnaie en porcelaine avec décor floral. Fin XIXe siècle, France.
« Chic et utile, l’art du porte-monnaie ». À la Monnaie de Paris, à Paris (VIe), jusqu’au 3 novembre. Monnaiedeparis.fr
ID-NEWS ART
Les fantasmagories corporelles de Rebecca Horn Par Sabrina Silamo
Un lit d’hôpital sur lequel sont posés une dizaine de papillons battant des ailes, une sculpture en plumes d’autruche qui fait la roue, des dessins, des photos, des films… Le Centre Pompidou-Metz explore les processus de métamorphose à l’œuvre chez Rebecca Horn.
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e ses yeux d’un bleu perçant, elle défie le visiteur. Une paire de ciseaux dans chaque main, Rebecca Horn taille dans sa flamboyante chevelure rousse. Tournée en 1974, cette vidéo ouvre l’exposition qui lui est consacrée. Souvent associée au
body art, l’artiste allemande (née en 1944) est pourtant plus proche de Frida Kahlo que de Gina Pane. Son œuvre naît de son corps souffrant, de la douleur et de l’isolement provoqués par l’infection pulmonaire qui l’a contrainte à passer des mois en sanatorium. De retour dans son atelier, elle crée ses premières « body-sculptures » : prothèses, corsets, extensions de bras qui, au contact du sol, se font « colonnes isolantes » protégeant le corps des agressions. Pour dérouler cette carrière longue de cinq décennies, Emma Lavigne, l’une des deux commissaires, a choisi le prisme du surréalisme et du dadaïsme. Elle s’attache à démontrer comment le travail de Rebecca Horn prolonge et amplifie celui
de Brancusi, Giacometti, Man Ray ou Max Ernst. Le parcours, découpé en six sections, met en lumière ses trois longs métrages, tragiquement burlesques. « Tout est imbriqué, déclare l’artiste. Je commence par une idée, une histoire qui évolue vers un texte, puis
Die sanfte Gefangene (« La Douce Prisonnière ») (1978). Photo du tournage du film Der Eintänzer (« Le Danseur »). Rebecca Horn Workshop. © REBECCA HORN
viennent des croquis, ensuite un film, et de tout cela naissent sculptures et installations. » Ce va-et-vient conçu comme « une espèce d’équilibre artistique » s’achève avec Planisphère des abeilles (1998), dispositif composé de paniers en paille qui surplombent un miroir brisé sur fond de bourdonnement d’abeilles qui ont abandonné leurs ruches. « Une œuvre forte, qui révèle sa conscience humaniste et politique, souligne Emma Lavigne. On est passé d’un travail presque autobiographique à celui d’une histoire collective. »
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« Rebecca Horn. Théâtre des métamorphoses ». Au Centre PompidouMetz, à Metz (57), jusqu’au 13 janvier 2020. Centrepompidou-metz.fr
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ID-NEWS PHOTO ARLES
50 ans, l’âge mûr des Rencontres Les Rencontres de la photographie d’Arles fêtent leurs 50 ans en beauté, avec 50 expositions autour de la relecture d’œuvres de photographes et la découverte d’une exceptionnelle collection d’avant-garde. L’esprit de partage et de plaisir demeure le moteur du festival. Par Béatrice Andrieux
La collection de l’Amsab
Le New York de Helen Levitt
Les femmes de Tom Wood
On doit la création de la galerie L’Époque, en 1927, puis de la revue Variétés, en 1928, au critique d’art, collectionneur et galeriste belge Paul-Gustave Van Hecke. Grâce à lui, les avant-gardes belge et internationale, dont Man Ray, Germaine Krull, Berenice Abbott, László MoholyNagy et Florence Henri, sont publiées durant l’entre-deux-guerres. Après moult péripéties, le corpus de cette collection, qui a manqué de disparaître, est transféré à Gand, à l’Institut d’histoire sociale (Amsab-ISG), qui collectionne le patrimoine historique des mouvements sociaux en Belgique. L’exposition d’Arles propose de redécouvrir cette magistrale collection avec la présentation de numéros de Variétés de l’époque et de plus de 200 tirages vintage en regard. Une plongée historique vertigineuse dans la photographie d’avant-garde.
Un des plaisirs des Rencontres consiste à se replonger dans une œuvre historique qu’on croit connaître par cœur. Après Robert Frank l’an passé, le choix se porte cette année sur la célèbre photographe américaine Helen Levitt. Près de 130 images, dont de nombreuses présentées pour la première fois, illustrent le parcours d’une femme d’exception qui immortalise dès 1930 la culture de rue des quartiers défavorisés de Harlem, de Brooklyn et du Lower East Side. Ses rencontres avec Henri CartierBresson et Walker Evans (dont elle sera l’assistante) décident de sa vocation. Prises sur le vif, ses images évoquent l’énergie, la poésie et l’effervescence de New York. Chez elle, même si la rue devient un théâtre populaire et joyeux, comme dans la photo de la fillette se cachant derrière une voiture verte, la pauvreté reste bien visible.
Le plus discret des photographes irlandais, Tom Wood, reçoit les honneurs du festival avec une exposition de portraits de femmes et de sa collection personnelle de cartes postales de photographies de famille. Des clichés en couleur pris sur le vif ou bien posés, réalisés dans les rues de Liverpool et de sa banlieue, Merseyside, entre le début des années 70 et la fin des années 90, qui révèlent une personnalité sensible et ouverte aux autres. Curieux des gens ordinaires et de leur quotidien, Tom Wood a su capter ces moments d’intimité et de joie entre de jeunes mères et leurs enfants ou bien de complicité adolescente dans les autobus. À chaque fois, Tom Wood sublime ces modèles de la rue, comme les deux jeunes femmes assises sur le capot d’une voiture. Maquillées et coiffées, elles prennent la pause avec un naturel déconcertant et une totale confiance.
FUNKTURM BERLIN, 1928. © LÁSZLÓ MOHOLY-NAGY
— « Variétés, revue d’avant-garde – Berenice Abbott, Florence Henri, Germaine Krull… La collection de l’Amsab révélée ». À la chapelle Saint-Martin du Méjan, jusqu’au 22/09.
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NEW YORK, 1980. © HELEN LEVITT
— « Helen Levitt – Observatrice des rues new-yorkaises ». À l’Espace Van Gogh, jusqu’au 22/09.
JELLY TOT PINK [ROSE BONBON], 1991. © TOM WOOD
— « Tom Wood – Mères, filles, sœurs ». À la salle Henri-Comte, jusqu’au 25/08.
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ID-NEWS PHOTO ARLES
Le chaos mondial de Philippe Chancel Par Béatrice Andrieux
Formé très jeune par un photoreporter, Philippe Chancel a privilégié dès ses débuts la question de l’état du monde, dans une approche classique. Après avoir exposé aux Rencontres d’Arles en 2006, il revient pour les 50 ans du festival avec sa série « Datazone ».
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epuis une quinzaine d’années, Philippe Chancel a choisi de poser son regard sur des lieux sensibles de la planète pour observer les symptômes de leur affection. En poursuivant son expérience à la frontière entre l’art, le documentaire et le
journalisme, le photographe français, né en 1959, révèle avec sa série « Datazone » les signes d’un désastre mondial annoncé. Zones de guerres ou de catastrophes naturelles, les 14 localités géographiques qu’il relie forment une constellation, un témoignage tangible. Que ce soit dans le portrait de 2012 où deux femmes posent devant une cabane en tôle à Marikana, en Afrique du Sud, ou dans une vue de barres d’immeubles dans les quartiers sud et nord de Marseille, la place de l’humain reste centrale. Comme il le rappelait alors qu’il recevait le prix Fidal de la photographie documentaire, en 2017, pour son travail sur Marseille, « en me rendant dans les quartiers nord de la ville, je veux donner un horizon au sens propre, une visibilité autre à ces zones dans lesquelles la vie des habitants est, d’un côté, livrée à un quotidien commun à tout un chacun et, de l’autre, ancrée dans une réalité faite de difficultés inhérentes à leurs conditions d’existence ». Philippe Chancel s’interroge sur le devenir de l’homme dans un univers rongé par la pollution et la violence. Par la présence, comme à Fukushima, de bidons remplis de substances toxiques, de carcasses de bateaux abandonnés, de fleuves souillés par le déversement de produits chimiques ou bien de débris, ses photographies en couleurs témoignent des revers délétères de la modernisation. Inspiré du Festin nu (dont le manuscrit originel s’intitulait Interzone), de William Burroughs, et d’un principe d’écriture fragmentaire, « Datazone » livre un récit choral. De la Chine aux États-Unis en passant par l’Afrique et l’Europe, les grands formats du photographe ne laissent que peu d’espoir sur l’état de la planète. Une œuvre crépusculaire.
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Datazone #14 de Philippe Chancel. L’un des clichés d’une série prise en 2017 et 2018 dans les quartiers nord et sud de Marseille. © PHILIPPE CHANCEL
« Philippe Chancel, Datazone ». À l’église des Frères-Prêcheurs, 1, quai Marx-Dormoy, à Arles (13), du 1er juillet au 25 août. Rencontres-arles.com
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LA CULTURE ITALIENNE DE LA VIE EN PLEIN AIR
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ID-NEWS PHOTO ARLES
Arles hors les murs De Montpellier à Toulon en passant par le Centre photographique Marseille, le Sud se met au diapason des Rencontres d’Arles en offrant une diversité de regards et de pratiques sur la photographie. Focus sur trois incontournables. Par Béatrice Andrieux
Toulon
Montpellier
Marseille
Harry Gruyaert
Lynne Cohen
Jean-Louis Garnell
Le célèbre photographe anversois rappelle volontiers que « la Belgique est le pays européen qui s’est le plus vite américanisé après la Seconde Guerre mondiale », évoquant ses images en couleur réalisées sur le continent américain. La route, les voitures, les stations-service et les diners demeurent ses sujets de prédilection. S’il a souvent répondu à des commandes aux États-Unis, Harry Gruyaert a parcouru d’autres pays comme en témoignent les huit salles de l’exposition. Il s’est rendu à Moscou en 1989, où il a photographié des groupes d’hommes et de femmes dans des magasins, dans la rue, au marché… En Inde et au Maroc, c’est encore la rue qui le fascine. Ses images en noir et blanc, réalisées en Belgique dans les années 70, illustrent son amour pour son pays natal avec ses fêtes locales, kermesses et autres carnavals.
Née en 1944, l’artiste canadienne d’origine américaine Lynne Cohen a toujours su qu’elle ne voulait « rien photographier qui bougeât, excluant toute présence humaine ». La magnifique exposition monographique que lui consacre le Pavillon populaire de Montpellier retrace quarante ans de carrière avec ses célèbres intérieurs déserts. Dans ses images, les détails et les objets, symboles de manipulation et de contrôle, affichent toujours quelque chose d’absurde ou de drôle pour contrebalancer la critique. Décédée en 2014, la photographe rappelait l’importance de l’humour dans sa pratique, se sentant très proche de l’univers de Jacques Tati et du mouvement Fluxus. Elle prouve souvent que les lieux photographiés ne sont pas tout à fait ce qu’ils sont censés être.
Au milieu des années 80, Jean-Louis Garnell a réalisé des séries de photos de paysages en pleine transformation – dont le chantier du tunnel sous la Manche – commandées par la Mission photographique de la Délégation interministérielle à l’aménagement du territoire et à l’attractivité régionale (Datar). Depuis trente ans, il alterne commandes et travaux personnels sans les dissocier. L’univers tranquille des choses semble son leitmotiv, lui qui porte un regard constant sur la nature morte. À Marseille, l’exposition monographique dévoile l’intimité du photographe : son entourage, sa famille, sa proximité avec la nature et son appartement en région parisienne. Son approche méditative plus que documentaire du quotidien traduit son souhait d’accéder à une forme de simplicité et révèle un artiste majeur de la photographie contemporaine.
BELGIUM. BRUSSELS. PLACE FLAGEY, 1981. © HARRY GRUYAERT/MAGNUM PHOTOS
UNTITLED (RED DOOR), 2007. © LYNNE COHEN
LE BOUT DE LA TABLE # 12, 1998-2010. © JEAN-LOUIS GARNELL
— « Lynne Cohen. Double aveugle (1970-2012) ». Au Papillon populaire, esplanade Charles-deGaulle, 34000 Montpellier, jusqu’au 22/09.
— « Jean-Louis Garnell – Picture for a while ». Au Centre photographique Marseille (CPM), 2 rue Vincent-Leblanc, 13002 Marseille, jusqu’au 4/09.
— « Harry Gruyaert, photographe ». À l’Hôtel départemental des Arts du Var, 236, boulevard du Général-Leclerc, 83000 Toulon, jusqu’au 22/09.
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*LES ITALIENS FONT TOUTE LA DIFFÉRENCE.
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ID-NEWS PHOTO
Images sans clichés Une star de la photo de décoration, un regard documentaire sur le territoire des Hauts-de-France, une exposition chorale qui fête le centenaire d’une marque automobile… Ces trois événements mettent en avant des talents aussi divers que singuliers. Par Vanessa Chenaie, Serge Gleizes et Sabrina Silamo
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François Halard chez Liaigre
Des corons aux plages du Nord
Sept stars shootent Citroën en 100 images avec IDEAT
Il photographie les intérieurs les plus beaux du monde, les architectures les plus mythiques, des natures mortes où chaque détail raconte une histoire, des portraits qu’il réalise « par défaut ». Il a débuté au magazine Décoration Internationale, puis a travaillé pour les groupes de presse les plus prestigieux, a publié de somptueux ouvrages où vanités et images d’étangs côtoient des palais sur lesquels plane la splendeur des siècles. « Correspondances » est le titre de l’exposition que lui consacre Liaigre, sous la verrière située au dernier étage de son showroom. Atelier du peintre Giorgio Morandi, maison de l’artiste Cy Twombly, Villa Noailles, maison de verre de Pierre Chareau, villa Malaparte… À chaque fois, des atmosphères que l’on regarde comme on lit les pages d’un livre, des visions habitées par le temps qui passe, les fragments d’une beauté qui, le plus souvent, voit le jour dans la simplicité. S.G.
Ils sont neuf. Neuf artistes sélectionnés par Béatrice Andrieux (collaboratrice d’IDEAT) dans le fonds, riche de 9 000 tirages, du CRP. De nationalités et de générations différentes, tous témoignent de leur propre expérience dans ce territoire des Hauts-de-France. Ainsi, le Belge Christian Meynen documente – à la chambre – les mutations régionales liées au chantier du tunnel sous la Manche, tandis que le Canadien Robert Bourdeau explore les sites industriels laissés à l’abandon, et l’Américaine Mary-Ann Parkinson les paysages en friche. Quant au Français Frédéric Cornu, il s’intéresse aux touristes des plages du Nord, qu’il immortalise, à la manière des Becher, suivant un même protocole, frontalement et sous un éclairage neutre… Autant de styles et de techniques qui retracent aussi une histoire de la photographie. S.Sil.
Fondée en 1919, elle compte fêter son centenaire dignement. En invitant 7 grands photographes ayant pour terrain de jeu leur ville, la marque aux chevrons reste fidèle à son ADN avant-gardiste avec cette carte blanche urbaine où la seule contrainte est de faire apparaître une Citroën dans chaque image. La Parisienne Sonia Sieff brode une bluette autour d’une héroïne charnelle, Formento+Formento multiplient les références cinématographiques à New York, Yoshiyuki Okuyama lâche une DS à 100 à l’heure dans un Tokyo très 70’s, Erwin Olaf scanne 18 modèles façon Harcourt dans la banlieue d’Amsterdam, Mouna Karray capte la vie quotidienne des rues de Tunis, Delfino Sisto Legnani zoome sur les détails architecturaux de la capitale lombarde… En associant leur imaginaire à ces voitures qui, toutes, ont marqué un moment de notre vie, ces talentueux faiseurs d’images offrent un album unique et étonnant. V.C.
LE STUDIO DE JULIAN SCHNABEL (1994). © FRANÇOIS HALARD
BALNÉAIRES (1992-2010). © FRÉDÉRIC CORNU
PARIS (2019) – AMI 6. © SONIA SIEFF
— « Correspondances ». Chez Liaigre, 77, rue du Faubourg-Saint-Honoré, Paris (VIIIe), jusqu’au 4 octobre. Tél. : 01 70 64 14 84. Liaigre.com
— « Inédit(s) ». Au CRP / Centre régional de la photographie Hauts-de-France, place des Nations, Douchy-les-Mines (59), jusqu’au 18 août. Tél. : 03 27 43 57 97. Crp.photo
— « The World Inspired by Citroën ». À la Monnaie de Paris, 11, quai de Conti, 75006 Paris, du 9 juillet au 18 août. Tél. : 01 40 46 56 66. Monnaiedeparis.fr
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ID-NEWS LAB
Merci, une chambre à soi Par Marie Godfrain / Photos Nicolas Krief pour IDEAT
Les maîtres du lifestyle à la française ont enfin trouvé un QG ! Après avoir été disséminés pendant des années sur plusieurs sites, les employés du concept-store Merci ont récemment investi un bureau qui leur ressemble.
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ntreprise familiale, le concept-store parisien Merci est né de la découverte par Bernard et Marie-France Cohen d’un local incroyable du boulevard Beaumarchais, frontière naturelle entre les quartiers de la Bastille et du Marais. Les clients
tombent immédiatement sous le charme aussi bien du lieu, de sa proposition commerciale que de son atmosphère. En coulisses, les choses sont plus compliquées : les employés sont éparpillés dans plusieurs bâtiments et aucun bureau n’est assez grand pour faire office de salle de réunion. Cette situation, qui complique singulièrement le travail de l’équipe, la famille Gerbi ambitionne de la régler dès qu’elle reprend les rênes du conceptstore, en 2013. Et pourtant, il faudra plusieurs années avant qu’Arthur Gerbi, le nouveau directeur général, ne trouve une solution adéquate. C’est grâce à un mail reçu sur une boîte qu’il ne consultait que très rarement qu’elle arrivera. « J’ai lu par hasard une annonce qui proposait des bureaux rue Amelot, à quelques pas de la boutique. C’était un vendredi soir, tard, mais je n’ai pas hésité une seconde. J’ai demandé immédiatement à visiter les lieux… qui étaient parfaits pour nous. Le coup de cœur pour cet endroit qui nous ressemblait fut immédiat. Les volumes étaient fous, sur une très belle base d’un peu moins de 500 m2, déployée sur deux niveaux. » Un peu foutraque, l’espace ressemble plus à un lieu de vie qu’à des bureaux. Daniel Rozensztroch, à la direction artistique depuis le début de l’aventure Merci et qui nourrit un intérêt particulier pour le patrimoine, tombe lui aussi amoureux de ce lieu chargé d’histoire, construit à l’époque du second Empire, au cours de la deuxième moitié du XIXe siècle, et qui a eu plusieurs vies.
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2 Page de gauche C’est dans un immeuble typique du quartier de la Bastille que les bureaux de Merci ont été installés. Aux commandes, l’inoxydable directeur artistique Daniel Rozensztroch (à gauche) et Arthur Gerbi, directeur général du concept-store. 1/ L’idée était de faire dialoguer le palimpseste architectural du lieu et le vocabulaire de Merci avec des pièces chinées dans le monde entier, au charme patiné, comme si l’équipe avait toujours vécu là... 2/ et 5/ Daniel Rozensztroch a eu l’idée d’installer la cuisine à proximité de l’entrée pour renforcer la convivialité des lieux. Cette pièce a été imaginée comme le cœur du bureau, où tout le monde se retrouve, comme à la maison. 3/ 4/ 6/ 7/ Toujours à l’affût, l’équipe imagine, développe et teste les nouveaux concepts dans les vastes locaux. Une trentaine d’employés travaillent dans ce lieu chargé d’histoire(s), à quelques enca– blures du concept-store, inauguré il y a dix ans au 111, boulevard Beaumarchais.
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« Nous avons apporté notre regard, notre philosophie, pour dessiner un lieu qui fédère nos valeurs de convivialité et d’hédonisme », explique-t-il. Effectivement, c’est par une entrée donnant sur une cour intérieure, à l’abri des regards, que le visiteur pénètre directement dans la cuisine collective, un rez-de-chaussée à l’esprit industriel typique d’un quartier d’artisans et d’industries du XXe siècle, où le caractère haussmannien d’origine a été effacé. « Nous nous sommes sentis plus libres de composer une architecture de loft et avons joué avec la structure métallique existante. À l’étage, nous sommes dans un esprit plus bourgeois, nous avons conservé l’enfilade de pièces et leurs moulures », décrit Daniel, chef d’orchestre de la réhabilitation. Il a fait se marier les époques et joué avec les cicatrices du lieu. Au-delà d’une réhabilitation, ce chantier a aussi été pour lui l’occasion de s’interroger sur le bureau du XXIe siècle – et plus largement sur les nouveaux modes de vie –, de tenter des chocs entre différentes cultures esthétiques. Le résultat est donc un lieu de vie à tester. « Il nous arrive d’installer ici un canapé que l’on veut expérimenter avant de le distribuer. On trouve aussi des pièces d’art prêtées par des amis galeristes, qui contribuent à personnaliser encore davantage le lieu », détaille Arthur. Fidèle à la philosophie Merci, Daniel Rozensztroch a créé des accidents, des décalages, a installé un meuble de cuisine vintage dans une très sérieuse salle de réunion. Car au final, il s’agit bien sûr de faire de ce QG une vitrine puisque sont reçus ici des clients, des fournisseurs, des journalistes et autres proches de l’écosystème Merci. « Nos bureaux montrent que nous sommes cohérents dans notre démarche, que nous sommes une entreprise globale. Il est essentiel d’avoir un lieu de travail qui retranscrive cela », renchérit Arthur Gerbi. C’est dans le même ordre d’idée que l’équipe a investi un autre lieu historique du quartier, encore dans son jus, « l’appartement Merci » – aménagé comme le lieu de vie d’une famille d’aujourd’hui qui habiterait dans un appartement du second Empire –, où ils organisent des événements et invitent même quelques VIP à passer la nuit. « Là aussi, il s’agit d’un laboratoire sur nos modes de vie, une réflexion sur ce qu’est Merci », se réjouit Daniel Rozensztroch.
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1/ Dans le bureau d’Arthur Gerbi, la Lampe SNCF d’Ionna Vautrin (Moustache) dialogue avec une œuvre de Tadashi Kawamata, l’un des artistes fétiches du jeune entrepreneur. 2/ L’enfilade de pièces – un aménagement propre à l’époque de construction du bâtiment – a été conservée. 3/ Le bureau de création profite d’un environnement inspirant pour imaginer les nouvelles collections.
ID-NEWS STORE
Archi solaire Par Marie Godfrain
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Passionnée de décoration et d’architecture(s), Emma François, la fondatrice de la marque de vêtements Sessùn, a commandé à Aurélie Rimbert un immense cocon pour sa boutique parisienne de la rue de Charonne.
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’est une boutique presque historique, l’un des piliers de ce quartier devenu, depuis, un passage obligé de la mode à Paris. Les architectes s’y s’arrêtent, observent à travers la vitrine la nouvelle microarchitecture qui habille un bout de la boutique et
semblent prendre des notes mentalement… Voilà quelques semaines que la décoratrice Aurélie Rimbert a posé ce cocon en bois de hêtre au 34, rue de Charonne (XIe). La boutique Sessùn est composée de deux espaces : la partie « historique », assez vaste, à laquelle a été ajoutée une extension, en lieu et place d’un petit bar mitoyen. Si un passage assez large entre les deux a pu être percé, tout le mur n’a pas été détruit, rythmant ainsi chaque volume. « Il était assez compliqué de s’approprier cet endroit assez étriqué, alors j’ai souhaité y imprimer un geste architectural fort et transformer ce défaut en qualité », explique la décoratrice, qui a travaillé main dans la main avec la fondatrice de Sessùn. Ancienne étudiante en anthropologie, Emma François avait envie d’une hutte chamanique. Parmi ses autres consignes, la collaboration obligatoire avec la coopérative de Villaines-les-Rochers (37), qui fait pousser de l’osier et le travaille. « C’est ainsi que j’ai imaginé cette structure en hêtre, fabriquée par les ateliers Jean Brieuc et habillée d’osier tressé par les vanniers de Villaines. » À l’intérieur de la hutte, un meuble gainé de cuir naturel non teinté, comme un cheval d’arçon, file le long de la paroi. C’est ici que sont exposées les éditions limitées, les collaborations avec d’autres créateurs, mais aussi tous les objets décoratifs qu’Emma François a sélectionnés et vend dans sa boutique. Quand on lève la tête, on aperçoit une ouverture… « Nous avons
© ROBAIN BOURDAIS
laissé un ciel symbolique, inspiré des habitats vernaculaires. Pour le mur, nous avons choi-
Sessùn. 34, rue de Charonne, 75011 Paris. Tél. : 01 48 06 55 66. Fr.sessun.com
si une teinte terracotta, parce que celle-ci converse parfaitement avec le hêtre et le cuir naturel, mais surtout pour rappeler le côté solaire de Sessùn. » La marque marseillaise imprime ici une vision bohème et élégante du Sud, à l’image de ses collections et de sa fondatrice.
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1/ Outre les vêtements de la marque, la boutique parisienne propose des éditions limitées, des collaborations avec d’autres créateurs, mais aussi tous les objets décoratifs qu’Emma François, la fondatrice de Sessùn, a sélectionnés. 2/ et 3/ À l’intérieur du cocon en bois de hêtre, un meuble gainé de cuir naturel non teinté, comme un cheval d’arçon, file le long de la paroi.
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ID-NEWS SHOP RÉGION
Plein soleil Par Marie Godfrain
Couleurs chaudes et franches, lignes tendues… Pierre Yovanovitch vient de rénover la boutique de la Villa Noailles et rend à cette occasion hommage à ce Sud qu’il aime tant. Un prétexte idéal pour redécouvrir les lieux.
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haque année, la Villa Noailles invite un créateur à réaménager sa boutique, située en rez-de-jardin. Un espace ouvert, à travers lequel transitent les visiteurs de ce bâtiment moderniste dessiné par Robert Mallet-Stevens en 1923 et qui présente
tout l’été des expositions liées au design (lire notre dossier sur la Design Parade Toulon, p. 94). Après les étagères organiques du duo Odd Matter ou la pièce théâtrale de Vincent Darré, l’an dernier, c’est Pierre Yovanovitch qui a été convié à s’approprier le lieu. L’invitation intervient un an après qu’il a présidé le jury du festival Design Parade Toulon et dévoilé son exposition « L’érotomanie de mademoiselle Oops », dont on redécouvre dans la boutique deux fauteuils. Sur cette Côte d’Azur qu’affectionne le Niçois exilé à Paris, on retrouve des tonalités chaudes, des ocres, des orangés, des rosés qui tranchent avec le bleu nuit encadrant les microalcôves qui servent de vitrines aux objets en vente dans la boutique. Ces teintes tranchent aussi avec la rigueur des lignes de cet espace travaillé dans la longueur, ponctué d’arches simplement habillées d’étagères et de quelques tables de présentation comme on en trouverait dans un musée. Des lignes dont l’architecte d’intérieur est allé chercher la puissance dans celles de la villa, bien sûr, dans son jardin cubiste plus précisément, un damier de carrés maçonnés dont certains sont recouverts de mosaïque noire, rouge, jaune ou bleue quand d’autres sont plantés d’herbe, de cactus ou de plantes endémiques. « Fidèle à mon goût pour l’opéra et la scénographie, j’ai théâtralisé la mise en scène des objets avec des contrastes de matières et de formes. J’ai aussi dessiné des pièces de mobilier géométriques répondant à la rigueur de l’ensemble », raconte Pierre Yovanovitch. Un ensemble d’une élégance estivale, écrin contemporain pour les livres, les magazines, les vêtements, le petit mobilier et autres objets soigneusement sélectionnés par l’équipe de la villa.
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L’aménagement de la boutique de la Villa Noailles par Pierre Yovanovitch constitue une belle entrée en matière pour découvrir l’univers du décorateur. Pour cet exercice, il est allé puiser son inspiration dans certains éléments de la villa, son jardin cubiste notamment, avec son damier de carrés maçonnés, conçu en 1925 par Gabriel Guevrekian.
Villa Noailles. Montée Noailles, 83400 Hyères. Tél. : 04 98 08 01 98 / 97. Villanoailles-hyeres.com
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RETROUVEZ-NOUS SUR
ID-NEWS HÔTELS PARIS
Lobby society Duplex au luxe couture, club nouvelle génération ou immeuble bohème, les identités s’affirment. Pour le plus grand bonheur des voyageurs comme des Parisiens en quête de nouveauté.
© ROMAIN RICARD
Par Nathalie Nort
En bonne voie
Chic rive gauche
Sésame élyséen
Avec cette neuvième ouverture en cinq ans (le parc dépasse les mille chambres et devrait doubler d’ici 2022), la marque des « 4 étoiles et aucun nuage » revoit son logiciel et actualise ses standards. L’hôtel est plus grand (170 clés), toujours situé en centre-ville, bien desservi (au cœur de la gare de l’Est) et connecté, tout est inclus et au juste prix. La nouveauté tient dans un changement d’identité design, très réussi – le duo milanais Studiopepe pour les parties communes et Studio Catoir pour les chambres. Le Club, auparavant réservé aux hôtes, adopte aujourd’hui le parti pris d’un lieu « bleisure » atypique (monté sur ressorts au quai n° 1), résolument ouvert sur le quartier. Organiser une réunion (de 8 à 40 personnes), boire un verre, écouter un vinyle, travailler ou rejoindre des amis pour le brunch… la proposition convainc sur toute la ligne.
Dans cette rue célèbre pour avoir usé les Repetto de l’idole Serge Gainsbourg, un immeuble XVIIe biscornu revoit sa copie et évolue en boutique-hôtel arty. L’architecte Isabelle Stanislas, qui cite volontiers Mies van der Rohe pour sa vision des volumes, a travaillé en orfèvre des équilibres ; le défi portant ici sur l’espace, souvent modeste, des 26 chambres. Par une perfusion design bien pensée, les vieilles pierres gagnent en modernité tout en gardant parfois le souvenir de l’écrivain américain James Baldwin qui, un temps, les frôla. Cheminée, canapé accueillant, bibliothèque sur mesure et multifonctionnelle, inspirante collection de livres d’art et œuvre-hommage de Claude Lévêque, le salon achève de parfaire ce second souffle et invite le riverain à faire escale.
Outre le chic haussmannien d’un immeuble Belle Époque revampé de frais, tous les codes du luxe à la française sont au rendez-vous. Avec ce nouveau 5-étoiles, le groupe singapourien Ascott, poids lourd de la résidence hôtelière (grâce à Citadines, rachetées en 2002), assoit sa Crest Collection dans le haut de gamme et demande à l’architecte Jean-Philippe Nuel d’y traduire l’esprit parisien d’aujourd’hui. Le hall prend des airs de parcours cinétique et olfactif avec un orgue à parfums, qui propose de choisir la senteur de son séjour. Les 70 chambres, suites et appartements (jusqu’à 56 m2 en duplex avec terrasse) endossent une robe couture soignée par des détails inspirés de la haute joaillerie et par une attention portée au service. L’ouverture prochaine d’une table asiatique de haute voltige devrait enrichir les perspectives.
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Hôtel Verneuil. 8, rue de Verneuil, 75007 Paris. Tél. : 01 42 60 82 14. Hotel-verneuil-saint-germain.fr
La Clef Champs-Élysées. 46, rue de Bassano, 75008 Paris. Tél. : 01 53 75 01 60. The-ascott.com
Hôtel Okko. 30A, rue d’Alsace, 75010 Paris. Okkohotels.com
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ID-NEWS HÔTEL RÉGION
Esprit Méditerranée Par Nathalie Nort
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Seul hôtel de Saint-Tropez « les pieds dans l’eau », Cheval Blanc s’inscrit cette année comme l’adresse la plus en vue de la presqu’île. L’architecte Jean-Michel Wilmotte y a redéfini les codes de la Riviera dans un phrasé contemporain.
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ntrée dans le portfolio hôtelier LVMH en 2016, la résidence de La Pinède devient cette année la quatrième Maison Cheval Blanc. Après Courchevel, les Maldives, Saint-Barthélemy et en attendant La Samaritaine, à Paris, la voilà donc bien installée
sur la carte des hôtels pour happy few exigeants. Depuis deux ans, Jean-Michel Wilmotte en orchestre la rénovation, une mise à jour qui s’achève cette année avec la salle à manger de La Vague d’or, le « gastro » triplement étoilé du jeune Arnaud Donckele, lequel vient d’être officiellement missionné sur le futur Cheval Blanc Paris. Depuis l’an dernier, le spa
particulier, une identité sixties aujourd’hui recherchée par les antiquaires : une grande
1/ La Terrasse, l’un des deux restaurants de l’hôtel, propose une cuisine de haut vol orchestrée par le chef triplement étoilé Arnaud Donckele. © RICHARD HAUGHTON 2/ Une piscine abritée par les pins qui donne directement sur l a plage privée de l’hôtel… Le luxe absolu.
fresque de Roger Capron, artiste céramiste qui œuvra au Byblos à la même époque, contem-
© VÉRONIQUE MATI
Guerlain accueille ses premiers clients. Spacieuses, les trente-et-une chambres et suites se glissent dans le chêne clair, sablé, griffé, le marbre blanc, les tapis épais, le bleu, l’écru et la quiétude. « Nous sommes d’abord partis sur un rafraîchissement et avons finalement opéré une refonte profonde », précise l’architecte, dont l’agence parisienne livre des chantiers prestigieux dans vingt-cinq pays. Sur l’échiquier tropézien, il est aussi l’architecte de La Réserve, à Ramatuelle et du White 1921, place des Lices. En plus d’être le seul hôtel de Saint-Tropez « les pieds dans l’eau », l’ex-villa années 30 cache dans ses murs un trésor
porain de Picasso à Vallauris, et célèbre pour sa production de grès. Fin connaisseur de ses dessins, Wilmotte en a ici fait un leitmotiv. L’autre élément prédominant, c’est la lumière qui s’invite sous les pins. Entre bar et salon, de jolis claustras permettent désormais d’en profiter. Dans le jardin, le temps semble soudain s’arrêter et, l’espace d’un instant, le petit port de pêche si cher à Maupassant et à Colette réapparaît comme un éden possible.
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Cheval Blanc. Plage de la Bouillabaisse, 83990 Saint-Tropez. Tél. : 04 94 55 91 00. Chevalblanc.com À partir de 500 € la nuit.
Illustration ©Victor Cadene
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ID-NEWS HÔTELS RÉGION
Esprit de famille Trois adresses chaleureuses pour faire un break, comme dans une résidence secondaire, le service en plus. Le concept demeure de charme mais avec une déco rafraîchie.
© D’UNE ÎLE
Par Nathalie Nort et Anna Maisonneuve
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Goguette bucolique
Maison de famille
Inversion des pôles
À moins de deux heures de Paris, bocages, haras, forêts et parc naturel du Perche offrent, ici, la planque idéale. Sous les tuiles rousses d’un hameau du XVIIe siècle, huit chambres – bientôt neuf – se partagent la farm to table que la fine équipe du Septime et de Clamato (Grébaut, Pourriat, Cohen) pilote depuis Paris. Formés rue de Charonne (XIe), Fanny, Valentin et Francesca sont à la brouette et à la baguette, et mettent tout leur cœur dans cette cuisine vivante, végétale – mais pas que –, où presque tout provient du potager maison et des fermes du coin. Un hamac pour la sieste, un sauna dans les bois et l’apéro face au vallon, sous l’œil circonspect du « fauve » della casa… Ne pas déranger, svp ! N.N.
À Sauzon, pimpant petit port de la bien nommée Belle-Île, cette véritable institution rouvre après changement de propriétaire et de modèle. On n’y passe plus la nuit, mais plusieurs ; les chambres étant reconfigurées en studios et en deux-pièces, à louer à la semaine. Ami de l’homme d’affaires Jacky Lorenzetti, qui connaît l’endroit depuis toujours et l’a donc repris en famille, l’architecte Jean-Michel Wilmotte est venu y apporter son grain de sel, souffler une brise marine contemporaine sur la déco et hisser les couleurs bretonnes dans le restaurant à l’étage. Remis au goût et au confort du jour, les appartements sont de vrais nids cosy, meublés dans un esprit fifties. Pour respirer la douceur de vivre et le grand large, il n’y a pas mieux ! N.N.
Raffiné, iconoclaste, sobre, fantasque, paisible et chaleureux… l’hôtel Yndo magnétise une bonne dose de qualités, a priori incompatibles. Sous la houlette de la maîtresse du lieu, Agnès Guiot du Doignon, l’établissement classé 5 étoiles concilie l’inconciliable, avec une sélection éclectique et pointue où le présent se mêle audacieusement au passé. Dans l’écrin classique de cet ancien hôtel particulier du XIXe siècle, chacune des douze chambres affiche ainsi une atmosphère singulière : pop, végétale, intime, intemporelle ou délicieusement loufoque… le tout meublé par des objets d’excellence. À l’automne prochain, l’adresse fêtera ses cinq ans. Une longévité portée par une constance : proposer une expérience prestigieuse, étonnante et conviviale. A.M.
— D’une île. Lieu-dit L’Aunay, 61110 Rémalard. Tél. : 02 33 83 01 47. Duneile.com
— Hôtel du Phare. Quai Guerveur, 56330 Sauzon. Tél. : 02 97 31 60 36. Hotelduphare-belle-ile.fr
— Hôtel Yndo. 108, rue Abbé-de-l’Épée, 33000 Bordeaux. Tél. : 05 56 23 88 88. Yndohotelbordeaux.fr
Modèle Colette Dosseret en tilleul sculpté, étoffe tissée à la main Rubelli.
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Illustration ©Victor Cadene
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ID-NEWS HÔTEL RÉGION
Baumanière… dans l’air du temps ! Par Nathalie Nort
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Le bijou hôtelier des Alpilles se refait une beauté. Une demi-douzaine de chambres ont déjà fait peau neuve, offrant à cette maison prestigieuse, bucolique et provençale, la touche d’aujourd’hui.
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ntemporel », c’est le premier mot que prononce Geneviève Charial pour définir le style de Baumanière, délicieux ermitage lové au creux du Val d’Enfer et de ses rochers fantasmagoriques. Il faut dire qu’en soixante-quinze ans d’activité, l’un
des premiers Relais & Châteaux de France a offert le gîte et le couvert à quantité de personnalités. Comme chaque été, la maîtresse de maison se projette déjà dans le chantier des rénovations, qui s’ouvrira durant les deux mois de fermeture hivernale. Ici, pas de place pour l’improvisation. La propriété s’étend sur 20 hectares et compte 5 bâtisses hôtelières, soit 54 chambres, toutes différentes – L’Oustau, les mas Flora et Carita de La Cabro d’Or avec le spa Sisley, Le Manoir et, enfin, La Guigou, un mas à louer en totalité –, perdues dans la luxuriance de jardins assortis de bassins (et de trois piscines), de tonnelles et de treilles, d’arbres centenaires, et d’un potager bien ordonné. Le vent de fraîcheur a d’abord soufflé sur Le Manoir, bastide XVIIIe ouvrant sur une roseraie. Philippine Lemaire et Clémence Boyer, l’une designer, l’autre architecte, ont travaillé de concert sur la 17, une suite de 75 m2 située au premier étage. Poudrée de teintes calmes, rose pâle et kaki rehaussés de notes dorées, une élégante modernité associe des objets de famille et des pièces contemporaines signées Ingo Maurer, Paola Navone, &Tradition, Gubi, Ligne Roset ou Marc Neuhoff. En plus de la décoration des restaurants, Geneviève Charial leur a confié quelques clés de La Cabro d’Or, plus champêtres, notamment la 23, où les enfants ont leur place. Mais là où leur parti pris s’illustre le mieux, c’est dans la chambre la plus ancienne de L’Oustau, la 1, qu’occupait le grand-père de Jean-André Charial. Là même où, dans ses rêves les plus fous, Raymond Thuillier imagina, dès 1945, un art de vivre qui allait faire le tour du monde. Et que sa famille réussit à rendre intemporel.
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1/ et 2/ À l’instar de la suite 17, située au Manoir, plusieurs chambres viennent d’être refaites à Baumanière. Dans les deux mas de La Cabro d’Or comme à L’Oustau, la maison historique avec son restaurant étoilé, l’art de vivre est la clé. À GAUCHE : © JOHAN MEALLIER À DROITE : © GABRIELLE VOINOT
Baumanière. D27, Mas de la Baumanière, 13520 Les Baux-de-Provence. Tél. : 04 90 54 33 07. Baumaniere.com À partir de 315 € la chambre double.
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ID-NEWS TABLE PARIS
Eataly à Pariggi Par Marie Godfrain
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La Mecque du produit transalpin a ouvert ses portes au cœur du Marais. Pour faire le plein de pasta, boire un café ou un spritz, manger une pizza ou même prendre un cours de risotto, c’est par ici !
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ocaccia sortant du four, salaisons et raviolis maison, parmesan à même la meule, truffe d’Alba… voilà ce que nous réservait, l’automne dernier, la visite de l’Eataly de Turin – l’original, ouvert en 2007. Le 12 avril à 12 h 12, rebelote, mais cette fois
à Paris où était inauguré le 39e Eataly dans le monde, mais le premier dans l’Hexagone, en présence de son fondateur, Oscar Farinetti, et de Nicolas Houzé, directeur général du groupe Galeries Lafayette et du BHV Marais, qui a négocié la franchise exclusive de l’enseigne pour la France (et Monaco). Dans un dédale de porches et de cours intérieures au cœur du Marais, deux bâtiments font le trait d’union entre le magasin du BHV et la fondation Lafayette Anticipations. Une délicate opération de couture urbaine qui s’inscrit dans la révision du plan de sauvegarde d’un quartier riche en vitrines de luxe et en touristes. Pour la note contemporaine, l’artiste écossais Martin Boyce a dessiné la grille ouvrant l’un des six accès, le pavement de la cour et la verrière de la Piazza, cœur de ce village de 4 000 m2 où travaillent 300 employés, pour moitié italiens. Sur trois niveaux, on retrouve ce qui fait le succès d’Eataly dans 13 pays : la mixité entre espaces de restauration (ici 7 en tout, 400 places assises plus une centaine en terrasse) où commander ce qui est cuisiné sur place, et linéaires, étals ou comptoirs proposant des produits 100 % italiens, épicerie ou produits frais, de la ricotta au guanciale, du balsamique au chianti… L’école de cuisine La Scuola s’applique, elle, à promouvoir les savoir-faire traditionnels et les recettes régionales. « Nous ne sommes pas une chaîne. Chaque magasin a son identité. Turin, c’est l’harmonie, Rome est voué à la beauté, Boston est une ode aux pêcheurs… et Paris invite à la fraternité. C’est le mot le plus important ici », renchérit le Piémontais, tout en pointant le mot gravé au balcon de la Piazza où un million de clients sont attendus d’ici 2020. En ce début d’été, les glaces de la maison Venchi vont rafraîchir les papilles.
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1/ L’une des entrées du magasin, constellée de paniers d’osier. 2/ Des visiteurs attablés dans l’un des sept espaces de restauration. 3/ L’école de cuisine La Scuola, ouverte à tous, invite à découvrir la gastronomie italienne.
Eataly. 37, rue Sainte-Croixde-la-Bretonnerie, 75004 Paris. Eataly.net
ID-NEWS TABLES PARIS
Tout le monde dehors ! C’est bien parti pour un été en terrasse ! Sur un toit, dans une cour ou tout près d’un jardin, les tables sortent le grand jeu.
© AIMERY CHEMIN
© JEAN-PIERRE SALLE
Par Nathalie Nort
Mezzé perché
Escale à Florence
Le goût des voyages
Mieux qu’un roof, un rooftop ! Depuis que les grands magasins réinventent leurs toits-terrasses en bars à manger festifs (Perchoir Marais, Perruche…), on prend volontiers Paris de haut pour admirer son panorama d’été. Ici, le chef Julien Sebbag – qui fait un carton, le mardi, Chez Oim, au Bus Palladium – est allé piocher dans les cuisines levantines et dans le Sud de belles assiettes, hautes en couleur, qui tournent exclusivement autour du légume, des herbes, des fleurs et des fruits. Du 100 % végétarien donc et fichtrement bien fichu. Les jeunes architectes d’Uchronia ont posé le décor (grand bar, fauteuils Banjooli griffés Moroso, cabinet de curiosités) sur fond de palais Garnier. Dépaysant !
Séquence dolce vita ! Jusqu’en octobre, on débarque place de la Concorde à l’Hôtel de Crillon pour picorer quelques antipasti et célébrer les 100 ans du negroni. Appuyée par Campari – l’un des trois ingrédients du fameux cocktail florentin –, la scénographie balnéaire d’Alexandre Benjamin Navet (lauréat de la Design Parade Toulon en 2017) n’est pas sans rappeler les dessins d’Henri Matisse ou de David Hockney. Au beau milieu de la cour Gabriel, entre euphorie chromatique et plantes vertes, on met le cap sur une courte carte de bons produits italiens (tresses de mozzarella, culatello di Zibello tranché minute, pasta, gelati maison...) pour accompagner ce negroni, que l’on consommera bien sûr avec modération.
La Gare, dernière acquisition du Moma Group (Manko, Victoria, Noto, Froufrou, Rural, Ran… doux mélange de restauration, de show-business et d’événementiel), dans l’ex-gare de la Muette, impressionne par ses dimensions semi-ouvertes : 300 places assises sur 600 m2, avec deux terrasses. Unique à Paris : une rôtisserie de 11 mètres de long, au charbon de bois, dans le prolongement du jardin du Ranelagh. Une fois de plus, le très cosmopolite Gastón Acurio met les cuisines de rue du monde entier et le partage des plats au centre de la table : sushis, dimsums, tapas, tacos, picanha argentine, T-bone, poulet fermier… Laura Gonzalez est revenue travailler sa propre déco (lampions XL, terres cuites, tissu ikat…), tout en gardant les panoramiques Zuber. Un vrai coup de soleil !
— Créatures. 25, rue de la Chaussée-d’Antin, 75009 Paris, au 8e étage des Galeries Lafayette Paris Haussmann. Creatures-paris.com
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— Le Yacht Club de l’Hôtel de Crillon. Cour Gabriel, 6, rue Boissy-d’Anglas, 75008 Paris. Tél. : 01 44 71 15 17. Rosewoodhotels.com
— La Gare. 19, chaussée de la Muette, 75016 Paris. Tél. : 01 42 15 15 31. Lagare-paris.com
ID-NEWS BOOKS
Par Marie Godfrain
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Un rêve grec
Une histoire de Beyrouth
Louer la planète
Marc Held Skopelos, de Michèle Champenois, Norma, 272 p., 45 €.
Beyrouth, de Thierry Lebraly, « Portraits de villes », Les Éditions be-pôles, 64 p., 20 €.
Best Places to Rent on the Planet, collectif, teNeues, 288 p., 80 €.
Après avoir œuvré en France pour les plus grands (il a dessiné du mobilier pour l’Élysée, IBM lui a confié la réalisation de plusieurs bâtiments), le designer et architecte Marc Held est parti s’installer à Skopelos, dans les Sporades, en 1989, où il a construit, depuis trente ans, une série de maisons. C’est la rencontre entre sa pratique et l’architecture vernaculaire qui est illustrée au fil de ces pages, imprégnées de l’azur étincelant du ciel et de la mer et du blanc immaculé de ces maisons de rêve.
Foutraque, abîmée, inventive… Beyrouth est sans doute l’une des villes méditerranéennes les plus mythiques. Le photographe Thierry Lebraly en a arpenté les rives et les rues pour capturer la singularité de la capitale libanaise, argentique au poing. Des images qui évoquent, par leur grain et leur énergie, des odeurs, des sons, des vies… Avec cet ouvrage, la collection « Portraits de villes », créée par Studio be-poles, continue de scruter l’âme de la planète. Un travail sensible, rare, modeste et passionnant !
Une finca en Andalousie, une villa sur un lac italien, un chalet dans les Alpes autrichiennes, un voilier en Méditerranée ou une île au Canada… l’éditeur allemand teNeues a déniché les locations du monde les plus belles et les plus originales. De la plus « bling » à la plus écolo, chacune convoque le luxe dans toute sa diversité. Ce livre est aussi une mine d’inspirations précieuse pour vos futures destinations, même si les prix pratiqués sont parfois astronomiques !
Azur vintage
Voyager léger
Sous le soleil de Tulum
French Riviera, de Slim Aarons, « Fashion Eye », Louis Vuitton, 96 p., 50 €.
Bon Voyage, Boutique Hotels for the Conscious Traveler, de Clara Le Fort, Gestalten, 288 p., 40 €.
Tulum Gypset, de Julia Chaplin, Assouline. 280 p., 85 €.
La collection « Fashion Eye » s’attache à présenter des destinations vues par l’œil de photographes célèbres. Imaginée par les éditions Louis Vuitton, elle vient de livrer son dernier opus consacré à la Côte d’Azur, que nous redécouvrons grâce à Slim Aarons. Spécialiste de la jet-set, il a shooté cette région mythique, depuis les années 60 jusqu’aux années 90. Au fil des pages, on croise Kirk Douglas dans une cabane de plage, des aristocrates devant d’immenses villas ou des starlettes dénudées. Un regard nostalgique sur les flamboyantes années azuréennes.
À l’heure où les affres du tourisme de masse affectent le monde entier, certains hôteliers dessinent un autre voyage, plus respectueux de l’environnement, des peuples et des cultures locales. Bon Voyage propose une sélection de ces adresses à travers le monde. Ferme intégrée à la Casa Mãe, dans l’Algarve, collaboration avec des réfugiés syriens pour l’hôtel Beit El Tawlet, à Beyrouth, bâtiments et mobilier « zéro kilomètre » aux ÀNI Villas de Matara (Sri Lanka)… autant d’idées de destinations aux antipodes du all inclusive.
Après avoir colonisé Ibiza, Goa, Trancoso et Comporta, la tribu « gypset » (contraction de gipsy, « tsigane » en français, et de jet-set) a posé ses foutas à Tulum, cité côtière de la péninsule du Yucatán, au Mexique. Un havre de coolitude entre ruines mayas, eaux turquoise de la mer des Caraïbes et jungle verdoyante où foisonnent les maisons, hôtels et restaurants bohèmes. Pas de climatisation mais des murs bruts, des meubles en osier, des assiettes en céramique peinte, des couvertures brodées et des tacos à volonté !
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Contemporary design parce que quand c’est beau, c’est mieux !
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(Doshi & Levien / Cappellini)
(Ludwig Mies van der Rohe / Knoll)
Masters
Vegetal
Swan
(Philippe Starck / Eugeni Quitllet / Kartell)
(Erwan et Ronan Bouroullec / Vitra)
(Arne Jacobsen / Fritz Hansen)
Acapulco
Up 5 & 6, La Mamma
RAR
(BOQA)
(Gaetano Pesce / B&B Italia)
(Charles et Ray Eames / Vitra)
ID-FESTIVAL TOULON / CONCOURS
Méditerranée plurielle Cette année encore, l’ancien évêché de Toulon accueille le travail des lauréats de la Design Parade Toulon. Les dix projets d’architecture d’intérieur prendront place dans les différents espaces de ce bâtiment historique du centre de la ville. Tous révèlent une vision personnelle de la Méditerranée, un territoire pluriel dont chacun des protagonistes s’est emparé avec curiosité. Salle de bains, antichambre d’un toit-terrasse, bibliothèque… aucune pièce de la maison n’échappe à leur regard aiguisé. Propos recueillis par Marie Godfrain / Portraits Olivier Amsellem pour IDEAT
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es fonds marins habités d’anémones de mer, des tomettes, de la céramique, italienne notamment, un toit-terrasse marocain… Les lauréats de cette quatrième Design Parade Toulon sont allés puiser dans la multiplicité de la Grande Bleue
pour nourrir une imagination kaléidoscopique. Ils produisent volontiers en duos, mettant ainsi en commun des savoir-faire variés (art, design, architecture, artisanat), des esthétiques et des sensibilités complémentaires. Souvent concernés par la protection de la nature (ou comment réaliser une commande temporaire en produisant un minimum de déchets) et l’avenir de la planète, ils imaginent parfois des projets d’anticipation très éloignés du confort traditionnel. D’autres auscultent les matériaux, s’appuient sur des techniques locales pour esquisser une Méditerranée fantasmée, recomposée ou, au contraire, littérale. Très immersives, leurs réalisations sont comme des histoires dans lesquelles le visiteur plonge les yeux grands ouverts...
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L’affiche du festival Design Parade, qui s’organise en deux volets : le design à Hyères et l’architecture à Toulon. Deux événements fondés et dirigés par Jean-Pierre Blanc, directeur de la Villa Noailles, sous la présidence de Pascale Mussard.
Fare Niente Victoria Ayayi et Gabriel Vuillemin
Employés de l’agence d’architecture Ciguë, à Montreuil (93), Victoria Ayayi et Gabriel Vuillemin ont longuement discuté de leurs envies, de leurs goûts, de leur passion pour la minutie technique et, surtout, de leur désir de manipuler la matière. « Nous voulions un chantier, construire “pour de vrai” et aller dans les détails », raconte Gabriel. Pour eux, l’expérience toulonnaise est un laboratoire grandeur nature qu’ils mettent à profit pour se frotter à la réalité. Ils se sont alors activés à dessiner un lieu… voué au farniente ! « Nous avons travaillé sur un espace autour du lit et du matelas et réfléchi à une séquence d’architecture qui représenterait les gestes que l’on effectue… avant de ne rien faire. Le sol rugueux en béton texturé contraste avec le moelleux du couchage, il y a quelques marches, puis des paravents en résine de lin sur des étais cloisonnent l’espace de repos. Un jeu de transparences attire et porte le mouvement vers le lit », décrit à son tour Victoria. Ces deux jeunes diplômés de l’École nationale supérieure d’architecture Paris-Malaquais ont ainsi développé une esthétique romantique, contrebalancée par des lignes contemporaines et un jeu avec les clichés architecturaux du Sud – qu’ils maîtrisent parfaitement.
Un jardin d’intérieur Hugo Drubay À 27 ans, Hugo Drubay se signale par un parcours déjà riche et une esthétique bien affirmée. Diplômé en 2015 en architecture d’intérieur, en design produit et en communication visuelle à l’École bleue, à Paris, il se forme auprès d’artistes, d’architectes et de décorateurs comme Loris Gréaud, Théo Mercier, Didier Gomez et Jacques Garcia. Deux ans après avoir obtenu son diplôme, il fonde son propre studio où il officie entre art, design, architecture d’intérieur et artisanat. Un univers complet qui l’a conduit à fabriquer tout ce qui est proposé dans son Jardin d’intérieur. « Les œuvres et les objets exposés créent une expérience qui mène à des interrogations et des perceptions sur la nature ou le futur de la planète », détaille Hugo. Ce travail s’apparente à une non-architecture : « J’ai puisé dans la nature des formes reproduites telles quelles... » En jouant sur les faux-semblants, l’environnement créé laisse entrevoir une fascination pour Huysmans et les décors que l’écrivain savait décrire. Ainsi, du mobilier en bois réalisé en fraisage numérique avec le studio R-LAB, mais aussi du sol et des vases en impression 3D développés avec le studio Greapz, à travers lesquels le vivant et l’artificiel ne feraient qu’un et qui « doivent stimuler l’imaginaire et nous renvoyer à la Méditerranée des oursins, des étoiles de mer et des coquillages ». Dans les vases en céramique dessinés et fabriqués par le designer, les bouquets signés Debeaulieu sont composés d’anémones rappelant celles des fonds marins. À la manière des lieux évoqués dans la littérature de Huysmans, « ce territoire non défini a pour ambition d’amener l’hallucination et de pouvoir substituer le rêve de la réalité à la réalité même ». L’idée est de stimuler notre imagination pour que chacun puisse accéder à son propre paysage psychique.
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ID-FESTIVAL TOULON / CONCOURS
Epair Maéva Prigent
Triclinium Sandro Della Noce et Caroline Wolewinski
C’est à Bruxelles, où ils se sont rencontrés, que, à la croisée de l’art contemporain, du mobilier, de la décoration et du design graphique, Sandro Della Noce et Caroline Wolewinski travaillent depuis un an pour des particuliers ou des restaurants. Sandro est sculpteur et dessine du mobilier, tandis que Caroline est spécialisée en design graphique et diplômée en art visuel. Leur univers hybride prend ici les atours d’« un projet fondateur. Nous y croyons beaucoup et allons lui donner un avenir puisque, après Toulon, un lieu accueillera notre installation à Bruxelles », révèle Sandro. Pour rendre hommage à la Méditerranée, dont ils sont tous deux originaires, ils ont imaginé une pièce immersive entre le bleu Klein et le bleu Majorelle, qu’ils ont baptisée Triclinium, en référence à l’ensemble de banquettes sur lesquelles les Romains mangeaient allongés. « Nous avons dessiné une édition contemporaine de cette banquette à travers un grand module composé de trois éléments et de tables d’appoint. Un décor que nous baignons dans une lumière filtrée jaune et agrémentons de végétation choisie à Hyères, présentée dans des pots Ravel. » Une plongée dans un bain de couleurs rehaussée par des céramiques italiennes en forme de fruits pour cette pièce à vivre entre salle à manger et salon.
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Fascinée par les points de convergence, Maéva Prigent développe depuis quelques années une démarche qui convoque sculpture, artisanat et design. Son parcours témoigne de cette richesse : après une prépa en lettres, une mise à niveau en arts appliqués, des stages dans des studios de design (Constance Guisset, Garnier et Linker), elle se définit aujourd’hui comme plasticienne. Maéva est particulièrement fascinée par les bibliothèques, des endroits très intimes. Des endroits de convergence aussi, grâce aux livres et aux idées que portent ceux-ci, partagées dans cet espace à la fois personnel et collectif. C’est cette typologie de pièce que l’artiste propose à Design Parade, où il est aussi question de fusion, puisqu’elle a travaillé sur une série de modules, en prolongement des murs sur lesquels les corps ou des objets s’installent : « J’ai imaginé un lieu neutre et franc, lumineux, à base de blanc et de vert pâle, avec l’idée de revenir à la page vierge. Pour cela, j’ai travaillé le plâtre, le cuivre, le papier (pour les stores et les livres) et la porcelaine. » Une confusion des sens soulignée par un jeu de matières et de faux-semblants. Comme figure tutélaire, Maéva Prigent revendique Valentine Schlegel, une artiste célèbre pour ses intérieurs en plâtre et ses aménagements, qui n’ont jamais dissocié lieu et mobilier. C’est cet esprit organique, décliné à travers ses modules et sculptures en plâtre, qu’elle nous invite à découvrir dans son antre opalin.
Détour Hugo Poirier et Pauline Bailay
Antichambre, préfiguration d’un toit-terrasse au bord de la Méditerranée Maximilien Pellet et Zoé Piter
L’une, Zoé, est architecte d’intérieur, formée à l’école Boulle et au Pratt Institute, à New York ; l’autre, Maximilien, est artiste et produit des fresques murales colorées. Ensemble, ils ont voulu faire entrer de la narration dans le concours Design Parade. « Nous étions convaincus de trouver dans cette épreuve une surface d’expression qui permette une vraie collaboration », explique en chœur le duo, qui effectue là son premier projet commun. L’idée consiste à raconter une histoire qui serait celle de la Méditerranée, truffée de références, des monuments de Viollet-le-Duc aux constructions arabo-normandes de Sicile, et qui louche vers le Maghreb ou la Provence... « Nous utilisons des codes architecturaux au carrefour des civilisations méditerranéennes, car ce qui nous intéresse dans les civilisations, ce sont les échanges », explique Zoé. De leur imagination est née cette Antichambre, préfiguration d’un toit-terrasse au bord de la Méditerranée. Un espace de passage qui évoque le voyage, la navigation, le brassage culturel. Ils ont ainsi détourné des couscoussiers en colonnes romaines et en vases, et ont dessiné au plafond une constellation abstraite. « Pour le reste, on a surtout travaillé la matière première mais réalisé peu de meubles ; nous n’avons quasiment produit que du mobilier maçonné. » Un espace onirique où l’échelle accrochée au mur donne envie de grimper jusqu’au toit-terrasse imaginaire.
Il y a deux ans, Hugo Poirier et Pauline Bailay s’envolaient pour la Corse. Après des études à l’école Boulle, diplômés de l’Ensci, ils venaient en effet de remporter une résidence vouée au travail de la laine sur l’île de Beauté. « Là-bas, nous avons vécu quelques semaines entre montagne et mer et avons expérimenté des sensations physiques qui nous ont beaucoup marqués, comme s’asseoir sur un muret ou marcher dans l’herbe sèche… Mais, au-delà de l’univers esthétique, nous avons tous les deux eu plaisir à travailler à l’échelle locale, avec des artisans », explique Pauline. Hugo, lui, met en avant « une certaine sensibilité commune, une même logique d’expérimentation, de multiplication des dessins, du travail en atelier. » Autre apprentissage marquant : leurs différents stages au Japon, lesquels ont développé chez eux un goût pour l’architecture et le design nippons. En replongeant dans leurs souvenirs, ils ont imaginé une pièce sans meubles, conçu un muret filant le long des cloisons et qui peut accueillir des objets ou servir de banc. Au sol, ils ont tendu de la paille de riz pour retrouver la sensation de marcher sur de l’herbe sèche. « Nous avons profité de la possibilité d’appliquer ce travail précis sur les surfaces et les volumes, et l’avons associé à une nouvelle manière d’habiter », explique Pauline. Un décor qui invite à la contemplation, un éloge de la lenteur dont ils nous proposent de profiter tout l’été.
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ID-FESTIVAL TOULON / CONCOURS
Tamaté Lisa Egio et Elliot Kervyn
Apricari Audrey Guimard et Bérénice Golmann-Pupponi, Studio Rochée Connaître l’histoire pour anticiper le futur… Audrey Guimard et Bérénice Golmann-Pupponi se sont rencontrées il y a un peu plus d’un an dans le cadre professionnel. Audrey cherchait de nouveaux talents pour une marque tandis que Bérénice réalisait des vidéos animées en 3D pour des projets d’architecture… Toutes deux ont étudié l’histoire de l’art, revendiquent une pratique respectueuse de l’environnement et… sont fans de science-fiction. Autant d’éléments qui se combinent à Toulon. « Nous avons développé un scénario d’anticipation, un manifeste optimiste habité par la résilience. Nous nous sommes projetées en 2300. La Terre a subi des dégâts, la montée des eaux et la sécheresse ont modifié son équilibre. L’homme doit recomposer avec la nature et se réapproprier ce qui reste sur la planète. Notre proposition est liée à la Méditerranée dans le sens où, dans notre scénario, le Bassin méditerranéen est le premier touché par la montée des eaux et les grandes sécheresses. Notre pièce est envahie de cette matière fossile de coquillages blanchis par le soleil », expliquent Audrey et Bérénice. Pour ce travail radical, qu’elles ont baptisé Apricari (altération du verbe latin apricare, à l’origine du mot « abri », Apricari signifie « se chauffer au soleil »), elles ont fait appel à des femmes artistes et designers. Les carcasses de voiture et la tôle évoquent des objets fonctionnels sans l’être vraiment. « Tout ce mobilier n’est pas forcément confortable puisqu’il est lié à nos modes de vie, qui vont changer dans les années à venir », concluent-elles.
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Adeptes du « braconnage urbain », Lisa Egio et Elliot Kervyn aiment arpenter les villes et les monuments pour nourrir leur esprit et leur pratique. Des univers que chacun parcourt avec son propre coup d’œil : s’ils se sont rencontrés à La Cambre, en Belgique, où ils ont approfondi l’espace urbain et l’art contextuel, Elliot a auparavant étudié la sociologie et Lisa, l’architecture. « Nous avons toujours mêlé caractère exploratoire et regard analytique », explique Lisa. Comprendre par là que leurs champs de référence et leurs questionnements particuliers fusionnent dans un travail commun. Le rapport à l’image de notre époque les fascine tout spécialement. Une curiosité et une expérience mises à profit dans Tamaté, un projet qui convoque art, design, architecture, installation et un goût certain pour les matériaux. « Nous avons abordé le concours avec un regard décalé, qui ne s’inscrit pas uniquement dans l’architecture d’intérieur », explique Lisa. Dans leur petit salon, le mobilier et les décors sont des éléments de différents visages : décomposés en bas-reliefs en céramique sur les murs ou prenant la forme de poufs. Sur les tables sont disposés des vases fabriqués dans l’atelier belge du duo, qui travaille la céramique sous l’appellation Frizbee. La Méditerranée est évoquée à travers la présence de tomettes, au sol, et, au-delà de ce clin d’œil, par l’évocation d’un temple antique. Le nom du projet, Tamaté – qui peut s’entendre comme « tu as maté » ou « tu as regardé » –, reprend une expression du Sud à travers laquelle opère le lien avec ces visages décomposés qui nous observent.
Villégiature Simon Moisière et Jean Rodet
Zoù Maë ! Céline Thibault et Géraud Pellottiero Comme un condensé de leurs expériences et aspirations, les designers Céline Thibault et Géraud Pellottiero ont, eux, imaginé une salle de bains. « Le déclic provient d’une scénographie temporaire réalisée pour un client et pour laquelle j’ai dû jeter, à la fin, une quantité astronomique de déchets », explique Géraud, diplômé de l’école Boulle en architecture d’intérieur. Son envie de travailler avec des matériaux réutilisables le pousse alors à collaborer avec la Savonnerie Plaisant, à La Seyne-sur-Mer (83). C’est ainsi que ses scénographies seront, « à la fin de l’exposition, retransformées en savon ». Céline se passionne pour le Japon depuis une résidence aux Ateliers de Paris où elle a rencontré Géraud. Une culture qui a inspiré cette salle d’eau baptisée Zoù Maë ! (« tous au bain »). « Nous avons construit un claustra en savon qui reprend l’esthétique des séchoirs à kakis japonais, pour donner l’envie de se frotter à la structure. Mais le clou du spectacle, c’est la baignoire, moulée en savon. Ce projet nous ressemble, car il mêle les cultures nippone et méditerranéenne », explique Géraud. Déjà rompu aux chantiers, le jeune architecte d’intérieur a conçu et suivi celui d’une villa dans le sud de la France tandis que Céline, diplômée de l’Ensci en design textile, poursuit son travail de recherche et développement et collabore avec des brodeuses dans une entreprise de sérigraphie et d’ennoblissement textile.
La Méditerranée, Simon Moisière et Jean Rodet la connaissent bien puisque tous deux sont associés chez Concorde, une agence basée à Marseille qu’ils ont fondée il y a trois ans avec deux autres architectes. Mais c’est plus tôt, à l’École nationale supérieure de paysage de Versailles, qu’ils se sont rencontrés. Après avoir passé des concours et obtenu plusieurs commandes privées et publiques, ils ont remporté, l’an dernier, le Palmarès des jeunes urbanistes délivré par le ministère de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales. À force d’arpenter le sud de la France, ils ont vu apparaître sous leurs yeux une Méditerranée duelle, « riche et pauvre, dessinée et simple. Nous avons exprimé dans notre pièce cette condition méditerranéenne à travers une forme de tension », expliquent-ils. Pour cela, ils se sont inspirés du design italien des années 60 et 70 : Andrea Branzi, Michele De Lucchi ou Enzo Mari et son projet Autoprogettazione. Ils ont réfléchi à la façon de reprendre la main sur les meubles qui nous entourent. « Nous avons imaginé un espace simple, qui utilise des matériaux du quotidien que l’on se charge de détourner, à l’image de la rampe du métro milanais transformée en lampe précieuse par Piovenefabi. Nous avons aussi réalisé un banc à partir d’une chute de marbre et proposé des murs sur lesquels on vient installer des crochets et poser des objets. » C’est bien un lieu de villégiature minimale qu’ils ont créé, nom de leur projet toulonnais.
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ID-FESTIVAL TOULON / RENCONTRE
© CHRISTOPHE RIHET
François Champsaur Vert et divers
Il a grandi dans la lumière, la générosité et la simplicité méditerranéennes et ses réalisations en sont naturellement imprégnées. Les problématiques environnementales l’occupent et le préoccupent. Formé aux beaux-arts de Marseille, puis aux Arts-Déco, à Paris, il a installé son agence dans la capitale, mais descend le plus souvent possible dans son cabanon marseillais du Roucas-Blanc. Il conçoit aussi bien des objets avec un œil de designer que des aménagements pour l’hôtellerie haut de gamme. Son intervention au Bailli de Suffren, 4-étoiles installé au Rayol-Canadel-sur-Mer (83), a tapé dans l’œil du directeur de la Villa Noailles, Jean-Pierre Blanc, qui lui a proposé la présidence du jury de la 4e Design Parade Toulon. Rencontre. Propos recueillis par Anne-France Berthelon
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Qu’est-ce qui, de votre côté, vous a poussé à accepter la présidence du jury de la Design Parade Toulon ?
Le thème immuable du concours – une pièce dans une maison au bord de la Méditerranée – n’est-il pas restrictif à la longue ?
La Villa Noailles, c’est le Sud, la Méditerranée, la création, la diversité culturelle, et tout cela compte beaucoup pour moi. J’ai souvent visité les festivals qui y sont organisés et qui brassent mode, design et photo. Je trouve que la diversité qui s’y épanouit est une vraie force. Ces événements sont devenus des références absolues, pourtant, tout le monde au sein de l’institution a conservé un esprit de modestie et d’artisanat. Tout y est vif et intelligent.
C’est bien qu’il y ait un thème, mais ce serait intéressant qu’il puisse être élaboré avec le président du jury. Personnellement, j’aurais souhaité que l’approche écologique et durable, qui m’occupe, fasse partie de l’intitulé du concours. Mais cela était perçu comme une contrainte supplémentaire par rapport aux précédentes éditions, il n’a donc pas été possible de l’ajouter. De toute façon, c’est une génération qui porte en elle la préoccupation écologique au quotidien. Et si, par hasard, ce n’est pas le cas, les projets apparaissent comme caduques, y compris formellement. On s’est effectivement retrouvé avec des dossiers qui faisaient des propositions que
Comment envisagez-vous votre rôle de président ? J’ai commencé, justement, par constituer un jury riche de profils très variés : des gens que je connais, d’autres moins. J’ai voulu mélanger des architectes, des designers, les lauréats de la dernière Design Parade Toulon et des gens de la presse ayant une vision sur l’écologie, comme Daphné Hézard, qui vient de lancer une revue autour des nouveaux agriculteurs (Regain, NDLR), un thème qui me passionne. Mais j’ai aussi invité un cuisinier, Armand Arnal (La Chassagnette, à Arles, NDLR), ainsi qu’un photographe (Christophe Rihet, NDLR). Il ne faut surtout pas qu’il y ait une unique façon de penser.
« J’ai beaucoup insisté pour que nous sélectionnions de jeunes talents ayant des points de vue très divers les uns des autres. »
La short list des dix finalistes s’est-elle facilement imposée ? La sélection des finalistes a très bien fonctionné, en raison de la diversité du jury, tout en donnant lieu à des débats animés pour déterminer si certains projets relevaient du design ou non. Or, dans l’art décoratif français, ce cloisonnement entre architecture, décoration et design n’existait pas vraiment puisque les architectes ensembliers dessinaient tout. J’ai beaucoup insisté pour que nous sélectionnions avant tout de jeunes talents ayant des points de vue très divers les uns des autres. On a parfois préféré certains meubles dessinés de façon moins adroite que d’autres, mais bel et bien dessinés ! À l’inverse, certains projets étaient séduisants, mais on y décelait trop de stylisme ou d’effets de mode. La personnalité, la patte, le travail personnel sont les traits principaux qui ont guidé nos choix.
l’on avait déjà vues. Mais ceux-là, nous les avons assez vite éliminés. Il y a bien des résonances, tout le monde ne va pas réinventer le beurre, mais on a essayé de choisir des regards un peu atypiques.
Allez-vous dialoguer avec les designers ? Il n’y a pas de ponts prévus. Le risque est d’interférer dans leur création, or il faut qu’ils puissent déployer leur pensée librement. Du côté des designers et des architectes d’intérieur qui n’ont pas été retenus, il est toujours très constructif pour eux d’en connaître les raisons, cela leur permet d’avancer. Il y a quelques personnes qui m’ont écrit sur Instagram pour me demander s’il y avait une « clé » et je leur ai répondu, ne serait-ce que
parce qu’ils avaient pris le temps d’écrire, que le choix d’un jury est toujours subjectif. Et que, par conséquent, il ne fallait pas hésiter à concourir de nouveau l’année prochaine.
Vous préparez votre propre exposition pour la Design Parade dans l’ancien évêché de Toulon. Qu’y verra-t-on ? Il faut toujours savoir sortir de sa zone de confort. Je n’avais pas envie de présenter un résumé de ce que j’ai déjà fait, montrer mes vieilles réalisations et faire un éloge de ma propre personne. J’ai donc saisi l’opportunité de cette invitation à exposer pour continuer à avancer sur certains sujets qui, comme l’écologie, me tiennent à cœur. Explorer comment, en tant que designer, on pourrait peut-être se réconcilier avec la nature. Tout ce qui sera exposé aura été fabriqué spécialement et, le plus souvent, localement. Des prototypes, des pièces uniques, des commandes spéciales… Il y aura de la céramique – on élabore avec Marion Ravel (des Poteries Ravel, à Aubagne) un projet assez audacieux, une sorte de cuisine troglodytique de 3 x 1,50 m – ainsi qu’un travail sur le plâtre, le rondin de châtaignier, et une collaboration avec le paysagiste de la Villa Noailles, Damien Roger, pour une entrée totalement plantée, façon savane intérieure. Une partie de l’espace sera également consacrée à une « bibliothèque naturelle » basée sur une collecte d’objets offrant un répertoire de formes naturelles dont la beauté, en soi, saute aux yeux. En parallèle, il y aura des reproductions de ces mêmes objets, en plâtre, en céramique et en bronze. Notre métier repose en grande partie sur les collaborations avec les artisans, j’ai donc choisi de mener une réflexion sur les pièces les moins industrialisées possible.
La collaboration, c’est important pour vous ? Très. Et ça l’est d’autant plus lorsque l’on travaille sur un appartement ou un hôtel. C’est aussi pour cela que, pour cette exposition, j’ai pris Emmanuelle Oddo dans mon équipe. Cette jeune commissaire d’art contemporain basée à Marseille y sera responsable de la curation des artistes, dont beaucoup appartiennent au Bassin méditerranéen.
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ID-FESTIVAL TOULON / VERBATIMS
Toulon, regards croisés Restée discrète derrière ses persiennes méridionales pendant quelques décades, Toulon est aujourd’hui une ville à l’effervescence créative et entrepreneuriale enthousiasmante. Un virage qui a coïncidé avec l’arrivée de Design Parade Toulon, le concours annuel consacré à dix jeunes architectes d’intérieur qui occupe de nouveau, pour sa quatrième édition, l’ancien évêché de la ville. Pour esquisser le portrait de ce Toulon en pleine réinvention, il nous a paru évident de donner la parole à sept personnalités du monde artistique et culturel qui y jouent, chacune à sa manière, un rôle clé. Regards croisés. Propos recueillis par Anne-France Berthelon
René-Jacques Mayer Soutien de longue date de la Design Parade, il est le directeur de l’école Camondo, à Paris. Dès la rentrée 2019, celle-ci inaugurera son tout premier établissement hors de la capitale : Camondo Méditerranée, à Toulon (photo ci-contre), sur le site de l’ancien hôpital Chalucet, avec un bâtiment signé Corinne Vezzoni.
© JULIEN LELIÈVRE
Qu’est-ce qui, selon vous, fait la singularité de Toulon ? C’est une ville qui défrise ! Comme un pastis auquel on aurait ajouté des bulles pour lui donner de l’ampleur. On y sent l’énergie de la reconstruction.
Qu’avez-vous été surpris d’y découvrir ? Tout simplement que la ville est vraiment belle, campée entre mer et montagne, avec du caractère, un panorama architectural et urbain riche et étonnant. Un mix entre Le Havre, Tel-Aviv et Rio de Janeiro.
Quel y est votre bâtiment préféré ? La piscine du Port-Marchand. Avec sa toiture en aile d’oiseau, face à la rade, c’est un lieu rare aujourd’hui, entre radicalité et poésie architecturale. Et deux bassins magnifiques.
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Votre café ou restaurant préféré ? Le Chantilly, au cœur de la vieille ville, car c’est pour le moment le QG de travail de Camondo Méditerranée (ainsi que de beaucoup d’acteurs culturels). En soirée, Le Télégraphe, dans l’ancienne poste, un beau lieu de programmation musicale et culturelle, qui propose de très bons cocktails, accessoirement.
Le point de vue ou la promenade qui a été une belle découverte ? La montée vertigineuse au mont Faron, pour l’effet Rio… C’est vraiment saisissant.
À l’avenir, qu’aimeriez-vous trouver dans cette ville qui lui fait encore défaut aujourd’hui ? Un très long ponton qui déboucherait sur une barge en plein milieu de la rade. Pour s’y baigner, lire, danser, se cultiver, méditer ou simplement se croiser, suspendus sur l’eau.
Jean-Pierre Blanc Directeur général de la Villa Noailles, fondateur du Festival international de mode et de photographie d’Hyères et de Design Parade Hyères et Toulon.
Qu’est-ce qui, selon vous, fait la singularité de Toulon ?
au Mourillon, avec les vitraux de Jean Hugo.
La beauté du site. La présence de la Marine nationale. Son histoire et l’intérêt de son architecture, tant ancienne que contemporaine.
Votre café ou restaurant préféré ? Le bar Le Télégraphe, le restaurant Santa Rosalia, pour déjeuner et, pour dîner, la Crêperie du Port et la pizzeria Gaetano.
Qu’avez-vous été surpris d’y découvrir ? La beauté des sites. Les plages, les criques. Son côté « spots secrets » et son architecture.
Le point de vue ou la promenade qui a été une belle découverte ?
Quel y est votre bâtiment préféré ?
L’anse Magaud, la plage naturiste de la Mitre et la vue depuis le Mémorial du mont Faron.
Il y a en a plusieurs : la Frontale du port (ci-contre), de Jean de Mailly, la piscine du Port-Marchand, d’Alfred Henry, la chapelle de la Transfiguration, de Jean-Gérard Mattio, l’ancien lance-torpilles de Pipady, Notre-Dame du Faron, de Pierre Pascalet, et l’église Saint-Flavien,
À l’avenir, qu’aimeriez-vous trouver dans cette ville qui lui fait encore défaut aujourd’hui ? Un hôtel dans l’ancien lance-torpilles de Pipady.
© PASCALE BEROUJON
Régine Chopinot Chorégraphe et artiste associée au Port des Créateurs, plateforme toulonnaise de soutien aux pratiques artistiques.
Depuis 2011 et mon arrivée à Toulon, où je vis et travaille, la ville s’est transformée à la vitesse grand V. La singularité de cette cité, c’est sa détermination à avancer sur tous les fronts en même temps. Sa capacité à susciter et à absorber la transformation est unique, fantastique.
Qu’avez-vous été surprise d’y découvrir ? Sa fière authenticité. Toulon ne ressemble à aucune autre ville. Son caractère bien trempé. On ne compose pas avec elle. Moi, je suis totalement fan. J’y suis heureuse.
Quel y est votre bâtiment préféré ? Dans le centre ancien, j’aime beaucoup utiliser tous les passages couverts pour circuler d’une rue à l’autre et, à côté du cours Lafayette, je suis amoureuse du bâtiment Art déco des anciennes halles, qui sont de toute beauté et sont en cours de rénovation.
Votre café ou restaurant préféré ? Il y en a plusieurs : Etc., L’Épicerie simple, Santa Rosalia, La Fabbrica di Marco et, le petit dernier, Maman.
Le point de vue ou la promenade qui a été une belle découverte ?
© VINCENT LAPPARTIENT
Qu’est-ce qui, selon vous, fait la singularité de Toulon ?
Partir du Port des Créateurs pour se rendre au centre d’art de la Villa Tamaris et monter dans le premier bus de mer. Là, devant nos yeux enchantés, se révèle l’incroyable topologie de la plus grande rade naturelle d’Europe, dans laquelle est nichée Toulon. Je ne m’en lasse pas !
À l’avenir, qu’aimeriez-vous trouver dans cette ville qui lui fait encore défaut aujourd’hui ? Un centre chorégraphique international multistyle. Une maison de la danse où toutes les danses seraient pratiquées, partagées, accueillies et montrées. Que serait la vie sans la danse ?
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ID-FESTIVAL TOULON / VERBATIMS
Ricardo Vazquez Directeur de la culture, des sports et de la jeunesse au conseil départemental du Var, conservateur en chef du patrimoine et directeur de l’Hôtel des Arts, centre méditerranéen d’art du département du Var, à Toulon.
Qu’est-ce qui, selon vous, fait la singularité de Toulon ?
© OLIVIER AMSELLEM
Sans doute la présence historique de la Marine nationale, qui, pendant longtemps, a structuré le littoral et une partie de la ville. De l’Arsenal, lieu de travail et de réparation navale, à la Tour royale, aujourd’hui lieu culturel municipal, en passant par le Cercle naval ou le fort Saint-Louis, au Mourillon, lieux de sociabilité marine, Toulon a gardé, tant du point de vue humain qu’urbain, une relation étroite avec la Marine nationale. Le musée de la Marine, à deux pas de la place d’Armes, illustre à travers objets technologiques, maquettes et tableaux ce dialogue qui dure depuis plusieurs siècles.
Qu’avez-vous été surpris d’y découvrir ?
© LÉOPOLD TROUILLAS
La variété de ses quartiers, souvent cachés, tous avec beaucoup de personnalité.
sont très beaux et conviviaux. J’aime aussi beaucoup les halles municipales EstherPoggio sur la place Raspail (photo) : un exemple splendide d’architecture technique resté fortement ancré dans le souvenir des habitants, qui y sont très attachés.
Votre café ou restaurant préféré ? La pizzeria Siracusa, rue Revel, dans le centre-ville. Ses pizzas et son patio sont délicieux, et le patron, adorable.
Le point de vue ou la promenade qui a été une belle découverte ? Une amie m’a fait découvrir il y a plusieurs années l’anse Méjean, avec ses cabanons pleins de charme et sa promenade le long du littoral. On se croirait au bout du monde alors que ce n’est qu’à quelques minutes du centre-ville.
Quel y est votre bâtiment préféré ?
À l’avenir, qu’aimeriez-vous trouver dans cette ville qui lui fait encore défaut aujourd’hui ?
Sans doute la Frontale du port, construite par Jean de Mailly au moment de la reconstruction de Toulon. C’est un bâtiment magnifique dont les appartements
Peut-être un lieu de convivialité collective qui réunirait les habitants à tout moment de la journée ou du soir. Je crois que c’est un peu l’idée du projet de reconversion des halles.
Charles Berling Acteur et écrivain, Charles Berling codirige le théâtre Le Liberté, à Toulon, ainsi que Châteauvallon, à Ollioules, tous deux scènes nationales.
Qu’est-ce qui, selon vous, fait la singularité de Toulon ?
J’en ai plusieurs : le Taormina, Les P’tits Pins, Le Chantilly et le Café Liberté.
Une belle découverte ? Qu’avez-vous été surpris d’y découvrir ? Un monde en mouvement.
Quel y est votre bâtiment préféré ?
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La vue de Toulon en bateau depuis la rade, ça ne m’a jamais quitté.
Le Liberté, dans l’ancien Grand Hôtel.
À l’avenir, qu’aimeriez-vous trouver dans cette ville ?
Votre café ou restaurant préféré ?
J’aimerais qu’il y ait des jardins urbains et plus de pistes cyclables.
© PHILIPPE QUAISSE / PASCO & CO
Le fait que ce soit aussi un port militaire.
Corinne Vezzoni © EDWIGE LAMY
Architecte (Corinne Vezzoni et Associés) chargée du réaménagement du site de l’ancien hôpital Chalucet en quartier de la créativité et de la connaissance.
Qu’est-ce qui, selon vous, fait la singularité de Toulon ?
restaurant préféré ? Le restaurant Le Lido de Toulon.
Sa rade, la marine, le mont Faron (photo).
Qu’avez-vous été surprise d’y découvrir ? Une énergie et une vraie vision d’avenir pour la ville.
Le chemin du littoral sur la presqu’île du cap Brun.
Le funiculaire.
À l’avenir, qu’aimeriez-vous trouver dans cette ville qui lui fait encore défaut aujourd’hui ?
Quel est votre café ou votre
La présence du végétal dans la ville, mais on est sur la bonne voie.
Quel y est votre bâtiment préféré ?
© PASCALE BEROUJON
Le point de vue ou la promenade qui a été une belle découverte ?
Marie-Ange Brayer Conservatrice en chef, design et prospective industrielle, au Centre Pompidou, et commissaire de l’exposition « Nouvelles vagues », au Cercle naval de Toulon (jusqu’au 24 novembre), dans le cadre de Design Parade.
Sa topographie, avec cette fusion entre les paysages maritimes et la montagne, et où le mont Faron fait partie intégrante de la ville ; ainsi que la richesse de son patrimoine architectural, à redécouvrir. Située entre Marseille et Nice, Toulon est à la fois portuaire, militaire, balnéaire...
Votre café ou restaurant préféré ? Le Chanteclair, pâtisserie et chocolaterie artisanale, qui permet de déguster cette délicieuse pâtisserie typique à base de meringue !
Qu’avez-vous été surprise d’y découvrir ? L’intensité de la vie culturelle, qu’il s’agisse d’opéra, de théâtre, d’expositions, tout comme l’ouverture à la création la plus actuelle, sous toutes ses formes, du livre à la Design Parade.
Quel y est votre bâtiment préféré ? Le Cercle naval, édifice Art déco des années 30, dessiné par l’architecte André Maurice, avec son magnifique escalier, ses appliques en forme de trident, ses peintures marouflées réalisées par des peintres officiels de la Marine, qui nous plongent dans une atmosphère à la Joseph Conrad. Ce bâtiment, dans lequel se tiendra l’exposition « Nouvelles vagues. Collections design du Centre Pompidou », mériterait d’être inscrit au Patrimoine. La Frontale du port, datant des années 50, par Jean de Mailly, qui s’inspire des unités d’habitation de Le Corbusier, est également un exemple remarquable d’architecture de la reconstruction. Ses appartements-témoins avaient été aménagés, entre autres, par Charlotte Perriand, Pierre Jeanneret et Jean Prouvé. Ce fut à l’époque un véritable laboratoire de la modernité.
Le point de vue ou la promenade qui a été une belle découverte ?
© GÉRALDINE ARESTEANU
Qu’est-ce qui, selon vous, fait la singularité de Toulon ?
La vue sur la rade de Toulon, l’une des plus belles qui soit, avec ses collines de calcaire, sa base navale. J’ai aimé découvrir à la fois la corniche du Faron, qui offre une vue éblouissante sur la rade de Toulon, et celle du Mourillon, qui longe les plages et où l’on peut voir le fort Saint-Louis ou la Tour royale, qui témoignent du riche passé de la cité, de ses fortifications. On comprend à partir de là la topographie de la ville, réellement prise entre la mer et la montagne.
À l’avenir, qu’aimeriez-vous trouver dans cette ville qui lui fait encore défaut aujourd’hui ? Elle n’a cessé de se réinventer dans un dialogue constant entre revalorisation du patrimoine historique et rénovation urbaine. L’important est de préserver le vivier de toutes les formes d’expérimentation artistique.
103
ID-FESTIVAL TOULON / PRATIQUE
lieu de réception recèle
tours de la Défense et
année de naissance : 1968.
circulaire. On y expose
des trésors. Les lauréats
du CNIT. Il obtint le grand
Derrière l’autel, sa baie
photojournalisme et
2017 l’avaient investi.
prix d’honneur de
vitrée donne sur la rade,
photographie plasticienne.
À quand le classement
la Triennale de Milan
connectant d’emblée le
13, rue Nicolas-Laugier,
au Patrimoine ?
pour cette réalisation
regard avec la nature…
place du Globe.
29, rue Jean-Moulin.
commandée après-guerre.
meilleur chemin vers
Plan libre, baies vitrées,
le spirituel ? Labellisée
L’Hôtel des Arts
Tour royale
persiennes colorées,
« Patrimoine du
Bâtiment haussmannien
Monument du XVIe siècle
les principes de
XXe siècle » depuis 2015,
qui sensibilise à l’art
classé, racheté par la
Le Corbusier sont bien là.
elle témoigne du travail
des XXe et XXIe siècles,
sensible de son architecte,
soutient la jeune création,
L’Arsenal, port militaire
Marine nationale en 2006, puis restauré. Ses murs
Les halles municipales
le Toulonnais Jean-Gérard
impulse des résidences et
Première base navale
de 7 mètres d’épaisseur
Esther-Poggio
Mattio, qui dit avoir
porte un regard particulier
de défense française,
abritent des événements
Ces halles inaugurées
ménagé cette vue vers
sur les questions urbaines
fourmilière qui emploie
festifs, tout l’été. C’est
en 1929, de pur style Art
le large pour les familles
et sur la Méditerranée.
près de 23 000 personnes.
aussi le point de départ
déco, rebaptisées en 1956
des marins en service.
236, boulevard du
On y trouve les plus
d’une balade sur le sentier
du nom d’une vendeuse
182, rue Francis-Garnier.
Général-Leclerc.
importants bâtiments
côtier, jusqu’à l’anse
de fruits, résistante
des forces navales.
Magaud, en passant
fusillée en 1944, ont été
RESTAURANTS
13, rue Victor-Micholet.
par le fort Saint-Louis
fermées en 2002. Elles
Pizzeria Siracusa
et le port du Mourillon.
font partie des projets de
Une institution (elle existe
Avenue de la Tour-Royale.
redynamisation initiés par
depuis une quarantaine
la ville et les services de la
d’années) où les pizzas
Fort Saint-Louis
métropole et deviendront
sont cuites au four à bois.
Construite sous Louis XIV
courant 2020 des halles
104, rue Revel.
pour défendre l’entrée
gourmandes, drainant tout
de la rade, cette tour
un nouvel axe est-ouest.
Sanctuaire Notre-Dame
à canons ne se visite pas
1, place Vincent-Raspail.
du Faron
Etc.
Du haut de ses quasi
Cette petite table lancée
mais s’embrase de feux Musée national
d’artifice tous les 15 Août.
Piscine du Port-Marchand
600 mètres, le mont
par deux Parisiens
de la Marine
301, littoral
Ses angles vifs, ses
Faron domine la ville.
il y a deux ans propose
On y accède par
Frédéric-Mistral
structures en porte-à-
Une ancienne poudrière
un rayonnage épicerie
l’imposante ancienne
faux, ses faïences
oubliée, redécouverte
et bocaux de conserve
porte de l’Arsenal (1738).
décorées, méritent, plus
en 1958, a été transformée
sourcés partout en France.
Maquettes bicentenaires,
que d’y piquer une tête,
par Pierre Pascalet
Les plats se dégustent
décorations de poupes,
d’y plonger les yeux
(déjà chargé de la tour
en toute simplicité dans
figures de proue… Pas
grands ouverts. Elle a été
Beaumont) en chapelle
une atmosphère amicale.
besoin d’avoir le pied
construite entre 1970
rendant hommage aux
6, rue Louis-Jourdan.
marin pour découvrir que
et 1972 par Alfred Henry.
morts pour la patrie.
Tél. : 09 81 01 00 42.
l’histoire qui a présidé à la
Celui qui fut l’élève
L’histoire rocambolesque
de Mies van der Rohe,
de la statue qui l’orne,
L’Épicerie simple
Vauban est passionnante.
La Frontale du port
à Chicago, est aussi
signée du Hyérois Gabriel
Bio et local. Livraison
Jusqu’au 31 décembre,
Certains la surnommèrent
l’auteur de la tour de la
Cotel, ajoute au charme.
de repas le midi (soupe,
exposition « Raymond
« La Muraille de Chine »,
Caisse d’Épargne,
Route du Faron.
salade, sandwich, dessert).
Depardon : 1962-1963,
mais l’ensemble fut
en pleine transformation
photographe militaire ».
labellisé « Patrimoine
pour devenir le projet
MUSÉES
épices, du thé, de la
Place Monsenergue,
du XXe siècle », en 2000,
mixte Le Métropolitain,
Maison de la
charcuterie, du miel, de
quai de Norfolk. De 10 h
réhabilitant sa valeur,
place de la Liberté.
photographie
l’huile d’olive… et des vins.
à 18 h, sauf le mardi.
novatrice dans le contexte
Allée de l’Armée-d’Afrique.
Sur l’une des plus
48, cours Lafayette.
charmantes places de
Tél. : 06 60 88 05 05.
construction des bassins
des années 50. Son
104
Tél. : 04 94 92 64 88.
On y trouve aussi des
Cercle naval de Toulon
architecte, Jean de Mailly
Chapelle de la
la vieille ville, cet ancien
Construit dans les années
(1911-1975), fit partie des
Transfiguration
hammam a conservé
Santa Rosalia
30 par André Maurice, ce
bâtisseurs des premières
Elle porte l’audace de son
son originale structure
Pour manger mexicain
© PASCALE BEROUJON
BALADE ARCHITECTURALE
ID-FESTIVAL TOULON / PROGRAMME
(et bio !). Soirées tapas
depuis quatre générations.
le vendredi soir, avec
L’esprit des fondateurs,
cocktails et sangria.
Gaetano et Rosalia,
36, rue Charles-Poncy.
Siciliens immigrés après
Tél. : 04 94 64 11 58.
la guerre, est bien présent
Le design parade ! Cette quatrième édition du festival international d’architecture d’intérieur Design Parade Toulon investit toujours le centre-ville et propose un grand nombre d’expositions, jusqu’au 24 novembre.
à travers la bonne humeur La Fabbrica di Marco
de leurs descendants !
LE CONCOURS
soutien à Design Parade
l’école propose une
Simple et authentique,
4, place de
Les 10 projets des
Toulon et crée le prix
exposition qui marque
comme chez des amis
l’amiral-Victor-Senes.
architectes d’intérieur en
Visual Merchandising,
son nouvel ancrage dans
italiens qui sauraient
Tél. : 04 94 92 36 72.
compétition sont mis en
qui récompense le
la culture varoise.
toujours improviser !
158, avenue de la
scène à l’ancien évêché.
meilleur projet de vitrine
Fruit d’un workshop sur
27, rue Paul-Lendrin.
République.
69, cours Lafayette.
en lien avec l’univers du
le thème du territoire.
Tél. : 04 94 62 99 95.
Tél. : 04 94 93 02 02.
L’INAUGURATION
luxe, réalisé par l’un des
Elle a lieu le jeudi 27 juin
finalistes. Les maquettes
LES EXPOSITIONS AU CERCLE NAVAL
Maman
Le Chantilly
à 18 h. L’occasion de
sont exposées tout l’été
« Nouvelles vagues.
Une cuisine saine et faite
En plein centre, une
croiser le président du
à l’évêché selon une
Collections design du
pour le partage, proposée
bonne brasserie née en
jury, l’architecte d’intérieur
scénographie de Valentin
Centre Pompidou ». Une
par Tiphaine, sans gluten
1907 et reprise en 2014.
François Champsaur,
Dubois. Le lauréat
histoire du transat et de la
et hyper équilibrée.
Banquettes en velours,
entouré de ses jurés :
recevra une dotation
chaise longue, « curatée »
2 bis, rue Baudin.
stucs, salle en mezzanine
Armand Arnal, Franklin
de 20 000 € pour la
par Marie-Ange Brayer…
Tél. : 07 62 32 39 65.
et grande terrasse
Azzi, Karen Chekerdjian,
réalisation d’un projet
ou comment le mobilier
ouverte toute la journée.
Noé Duchaufour-
qui sera exposé en 2020.
révèle une révolution des
Le Lido de Toulon
15, place Pierre-Puget.
Lawrance, Daphné Hézard,
Tél. : 04 94 09 32 92.
Ambre Jarno, Rodolphe
LES EXPOSITIONS À L’ANCIEN ÉVÊCHÉ
mœurs. Une soixantaine
Emplacement idéal,
Parente, Christophe
- François Champsaur,
scénographiées par
à l’entrée des plages, pour
de pièces exceptionnelles
cette table gastronomique
Le Chanteclair
Rihet, Kim Haddou &
invité d’honneur, président
l’architecte India Mahdavi.
régionale, avec crustacés
Préparation 100 %
Florent Dufourcq
du jury, met en avant
- Les étudiants de l’école
et poissons. Au bar,
artisanale de la spécialité
et Antoine Chauvin.
dans sa scénographie
d’art et de design HEAD
cocktails et tapas.
éponyme, à base de
LES PRIX
des collaborations
Genève y sont présents.
Corniche Frédéric-Mistral,
meringue et de chantilly
- Le grand prix Design
avec des artisans.
- Les étudiants en design
plage du Mourillon.
glacée pralinée, décorée
Parade Toulon Van Cleef
- Les lauréats 2018 du
de l’école supérieure
Tél. : 04 94 03 38 18.
d’un coq en neige. Vous
& Arpels (une bourse
grand prix Design Parade
d’art et de design Toulon
ne pouvez pas la manquer.
de 5 000 €) sera remis le
Toulon Van Cleef & Arpels
Provence Méditerranée
209, boulevard du
samedi 29 juin, à 18 h 30,
réalisent une exposition :
(ÉSADTPM) exposent
docteur-Cunéo.
en présence du président
Kim Haddou & Florent
dans trois lieux en ville.
Tél. : 04 94 36 01 60.
et des membres du jury,
Dufourcq, d’une part,
UN MARCHÉ DESIGN
à l’ancien évêché.
et Antoine Chauvin,
Déco, mobilier, mode,
Le Télégraphe
- Cette année, le Mobilier
de l’autre.
livres et disques… Pour
Installé dans l’ancienne
national s’associe à
- Goossens, maison
chiner de belles pièces !
poste, ce lieu culturel
Design Parade Toulon
d’art, met son talent de
Jeudi 27/06 : 14 h - 23 h,
propose une vaste
avec la création du prix
bijoutier au service de
vendredi 28/06 : 10 h - 17 h,
Crêperie du Port
programmation : concerts,
Mobilier national, qui offre
créations décoratives.
samedi 29/06: 10 h - 18 h,
Des galettes, des crêpes,
expos, spectacles de
l’opportunité au gagnant
- Maxime Mouroux et
dimanche 30/06: 10 h - 15 h.
et des glaces ! Le lieu
danse mais aussi ateliers
de développer un projet
Manon Daviet exposent
Place Vincent-Raspail.
reproduit une ambiance
(yoga, clown…) et débats.
avec l’ARC (Atelier de
des tapis inédits dont un
UN PEU PLUS À L’EST…
années 50 conforme
Un lieu qui stimule le libre
recherche et de création).
commandé spécialement
La 14e Design Parade
au site de « la Frontale »,
échange des idées et le
Le prototype confectionné
par la Villa Noailles.
Hyères, à la Villa Noailles,
qui l’abrite.
partage. Son bar propose
sera présenté en 2020
- Matthieu Cossé présente
dont les expositions
45, quai de la Sinse.
une carte de vins
au sein d’une exposition
ses fresques. On le
seront ouvertes
Tél. : 04 89 30 78 09.
et de cocktails bio
scénographiée par le
retrouve aussi avec We Do
jusqu’au 29 septembre.
et « éthiques ».
finaliste.
Not Work Alone & Villa
Remise des prix :
Gaetano et fils
2, rue Hippolyte-Duprat.
- Partenaire depuis trois
Noailles (poterie Ravel).
dimanche 30 juin à
Ici, on fait des pizzas
Tél. : 04 94 24 04 04.
ans, Chanel renforce son
- Camondo Méditerranée :
18 h 30, à la Villa Noailles.
105
ID-CRÉA DESIGN
1
De l’art au quotidien avec Bruxelles, juin 2019. Pour fêter ses cinq ans, la Fondation Thalie, lieu de création pluridisciplinaire, a présenté dans son pop-up store des chandeliers signés Lamarche-Ovize, des mugs de Claude Closky, de la vaisselle de Matthieu Cossé… Autant de pièces, drôles et impertinentes, éditées sous un énigmatique label : « We Do Not Work Alone ».
le bel entrain de ce trio 100 % féminin. L’historienne de
Par Sabrina Silamo
tout le monde, car chaque personne voit en elle ce qu’elle
E
106
l’art Anna Klossowski (fille du mannequin Loulou de la Falaise et petite-fille du peintre Balthus), Louise Grislain et Charlotte Morel s’associent en 2015 et empruntent leur nom à l’ouvrage éponyme de Kawai Kanjirô dans lequel le fameux potier japonais, décédé en 1966 et considéré comme un maître de la glaçure, livre ses pensées. Il y déclare notamment : « Chaque œuvre d’art appartient à veut. » Seront donc distribuées des housses de coussins
n 1961, plusieurs jeunes artistes, inspirés par le da-
peintes et lacérées de Camila Oliveira Fairclough, des
daïsme, la philosophie zen, Marcel Duchamp et
cales en toile sérigraphiée d’Elvire Bonduelle, des grottes
John Cage, fondent le mouvement Fluxus. Leur am-
à savon en céramique émaillée de Florian Bézu ou encore
bition ? Briser les barrières qui isolent l’art de la vie. Comme
des lampes Pierre branchée d’Olivier Sévère, dont les pe-
ses célèbres précurseurs Nam June Paik, Yoko Ono, Robert
tites ampoules sont incrustées dans un bloc de pyrite. Au-
Filliou ou Benjamin Vautier en tête, la jeune maison We Do
tant de séries réalisées au cas par cas, selon des modali-
Not Work Alone édite des objets usuels, à la fois drôles et
tés définies en accord avec l’artiste ou avec des artisans,
provocateurs, conçus par des artistes et pas réservés aux
voire en association avec des manufactures.
seuls collectionneurs. Autrement dit, comment joindre
Cet été, We Do Not Work Alone poursuit sa collabora-
l’utile à l’artistique à partir de 100 euros ?
tion avec Matthieu Cossé, connu notamment pour ses
Des concurrents bien installés, mais peu nombreux – tels
dessins et ses peintures. Si l’on compare souvent l’univers
Bernard Chauveau ou Michele Didier –, n’ont pas freiné
de ce diplômé de l’École nationale supérieure des beaux-
1/ et 3/ Matthieu Cossé collabore avec la jeune maison d’édition depuis 2017. Principalement connu pour ses toiles et ses dessins à la Robert Crumb, cet artiste talentueux s’est lancé, cette année, dans la création de jarres monumentales avec l’aide de la poterie Ravel, à Aubagne. 2/ Portrait peint, l’une des toiles typiques du style de Matthieu Cossé, représentant le trio du label We Do Not Work Alone. © MATTHIEU COSSÉ
2
3
4
We Do Not Work Alone arts, promotion 2008, aux bandes dessinées de Robert
nageurs ou de sirènes, d’animaux (chiens, chats ou pi-
Crumb, de Charles Burns ou de Reiser, ses premiers pro-
geons)… « J’ai travaillé comme un décorateur en adap-
jets avec le trio, datés de 2017, révèlent plutôt des in-
tant des dessins. J’ai réalisé entre 100 et 150 esquisses
fluences mythologiques. Ainsi, parmi les pichets, les sala-
pour finalement ne conserver qu’une vingtaine de formes.
diers et les assiettes, Fontaine évoque le visage aux joues
Elles ont été créées selon plusieurs techniques, principa-
gonflées d’Éole, le dieu grec des vents et des tempêtes.
lement des émaux et des oxydes, parfois les deux combi-
Ces trois séries en faïence, éditées à cent exemplaires cha-
nés pour obtenir des rendus différents. »
cune, ont été peintes à la main à Deruta, un bourg de la
Lui qui, de son propre aveu, a « tendance à figurer
région d’Ombrie, en Italie, réputé depuis le XVIe siècle
les choses », a fini par ne jouer qu’avec la couleur, en
pour sa production de céramique.
traçant, sur certains vases, de simples lignes ondulées sur un fond coloré. « Il m’a fallu trouver des astuces
Partenaires de la Design Parade de Toulon
pour obtenir plus de fluidité, précise-t-il. J’ai procédé
Deux ans plus tard, Matthieu Cossé récidive. Cette fois,
par blocs de couleurs, comme si je peignais a fresco. »
c’est avec la poterie Ravel qu’il travaille, depuis mars
Coproduites avec la Villa Noailles, une quarantaine de
dernier. Le styliste Christian Lacroix, comme le designer
ces pièces seront exposées dans l’ancien évêché de Tou-
Jean-Marie Massaud, l’ont précédé dans cette manufac-
lon tout l’été. Matthieu Cossé est en effet l’un des sept
ture, fondée en 1837 à Aubagne et labellisée « Entreprise
plasticiens sélectionnés pour participer aux expositions
du patrimoine vivant » (EPV). Confrontant son réper-
de la Design Parade, aux côtés des fidèles de la mai-
toire graphique au savoir-faire de ces spécialistes de la
son We Do Not Work Alone, accompagnés de deux cé-
terre cuite depuis cinq générations, le jeune plasticien a
ramistes : Natsuko Uchino et Hélène Bertin, lauréate
créé une série de jarres monumentales, ornées de pay-
en mars dernier de la troisième édition du prix Aware,
sages bucoliques, de fonds marins habités de poulpes, de
consacré aux artistes femmes en France.
4/ Les tapis d’assise en laine nouée (au premier plan) ont été réalisés par l’école de teinture et de tissage de Kurashiki, au Japon, d’après les dessins de huit artistes travaillant avec We Do Not Work Alone. Notez les céramiques de Natsuko Uchino (au second plan). Ci-dessous L’affiche de l’exposition « Savoir Faire Savoir », jusqu’au 18 août à la Galerie des Galeries, à laquelle participe We Do Not Work Alone.
107
ID-ENTRETIEN
« L’histoire du design italien est avant tout celle d’un héritage exceptionnel. Ce n’est en rien une contrainte. » Cristina Celestino
108
L’architecte et designer Cristina Celestino, au Caffè Concerto Cucchi, un projet personnel présenté lors du Salon du meuble de Milan, en avril dernier. © MATTIA BALSAMINI
ID-ENTRETIEN
Elle fait désormais partie des designers dont on parle à chaque Fiera de Milan. Boutiques, mobilier, luminaires, installations, cette jeune femme, indifférente aussi bien à l’outrance qu’à l’austérité, démultiplie son élégance depuis Fendi jusqu’à Gebrüder Thonet Vienna, un chic dûment relayé dans les pages des magazines… Architecte et designer réservée, elle a répondu à nos questions en toute franchise. Propos recueillis par Guy-Claude Agboton
La boutique The Pink Closet, de l’hôtel Palazzo Avino, à Ravello, sur la côte amalfitaine, vient d’ouvrir. Quelle est la genèse de ce projet ? Ma cliente, Mariella Avino, est une jeune femme amatrice de belles choses. Elle a le goût des labels de mode internationaux un peu confidentiels. Son idée était d’ajouter une boutique à l’hôtel pour offrir une sélection de mode et d’accessoires féminins. Le nom The Pink Closet (« Le Cabinet rose ») était déterminant dans le brief. Car le rose est la couleur fétiche du Palazzo Avino, jusque sur sa façade. Ce qui suggérait une certaine féminité et une idée de sophistication, renforcées par l’idée de cabinet. L’atmosphère intime de la boutique fait que vous y passez aussi bien pour acheter quelque chose que pour le lieu lui-même, pour admirer ses couleurs, ses motifs et ses matières. La commune de Ravello, située au-dessus de la mer, et abritant une multitude de villas luxueuses, compte aussi pour beaucoup dans l’esprit du lieu. J’en ai fait une sorte de grotte contemporaine. Au sol, j’ai choisi une marqueterie de marbres de différentes couleurs, qui vont du vert au rose. Au mur, j’ai posé des tuiles de céramique en forme de coquillages que j’avais dessinées pour Fornace Brioni. Tout, jusqu’au moindre détail, procède de l’artisanat italien.
Rossi ou la boutique The Pink Closet, le rose faisait partie du brief. J’ai travaillé les nuances de cette palette à plusieurs reprises, mais elle est loin de me résumer. Pour moi, le rose est une couleur comme une autre, neutre de surcroît, à l’instar du blanc. Le rose a d’ailleurs beaucoup été utilisé dans l’histoire de l’architecture. Prenez certains des intérieurs de Luigi Caccia Dominioni ou de Cini Boeri, ils n’ont, a priori, rien de « girly ».
Est-ce que l’on vous demande beaucoup de projets d’architecture d’intérieur ? Je suis architecte, je suis donc ravie de faire ces projets et pas uniquement des produits. Ce sont des projets de dimensions raisonnables, comme la boutique de mode LuisaViaRoma, à New York. Je viens également de réaliser un bar à cocktails, qui va bientôt ouvrir à Venise dans un hôtel des Français de l’Experimental Group, réalisé par Dorothée Meilichzon. Je travaille aussi à la restauration du showroom de Fornace Brioni, à Mantoue.
Vous ne développez pas la crainte d’être perçue uniquement comme une architecte d’intérieur ? Il ne s’agit pas de décoration ni de stylisme. Et je veux croire que les clients peuvent, au-delà du rose, apprécier mes projets en profondeur ! (Rires.) Récemment, j’ai été contactée par Billiani, une compagnie italienne de contract aux antipodes de la décoration. Je travaille pour des sociétés de mobilier et de
110
Être architecte vous procure-t-il un avantage particulier pour réaliser du design ? Oui ! J’estime avoir cet avantage. (Rires.) Certes, je n’ai pas étudié le design de façon académique. En tant que collectionneuse, très jeune, j’ai écumé les marchés aux puces, achetant et consultant aussi bien des livres que des catalogues. Mon approche du dessin a été sans limites. Je ne suivais que ma passion, me forgeant mes propres goûts esthétiques. Être architecte me donne, je pense, un sens des proportions. Quand on me demande aujourd’hui de concevoir un produit, chaise ou lampe, d’emblée je pense non seulement à l’objet mais aussi à un esprit général et à l’espace autour. Je commence toujours par dessiner une ligne au sol et, ensuite seulement, j’y place l’objet.
Étudiante en architecture à Venise, avez-vous été encouragée à expérimenter ? L’enseignement était assez classique. Nous étions surtout encouragés à étudier, à faire des recherches et à démarrer un projet à partir de briefs précis. Pour les étudiants, c’était peut-être très bien, mais pour ma part, je n’ai commencé à expérimenter que plus tard, quand j’ai acquis de l’assurance, six ans après l’obtention de mon diplôme. J’avais également travaillé dans plusieurs agences d’architecture, à Florence puis à Milan, et ce fut une bonne expérience avant de fonder mon propre studio, il y a six ans.
Venise, Florence et Milan… les planètes design de ces villes sont-elles à des années-lumière ? Oh oui ! (Rires.) Elles sont très différentes. En Italie, Milan reste le meilleur endroit pour le design et l’architecture. Je n’imagine pas travailler ailleurs.
Vous utilisez souvent la couleur rose. Oui, mais ce n’est pas le Millennial Pink que l’on voit partout ! (Rires.) Mon rose est beaucoup plus sophistiqué. Il se mêle aux matériaux, aux miroirs ou aux tissus avec différentes finitions : mat, poudré, brillant. Pour le chausseur Sergio
design industriel, comme Gebrüder Thonet Vienna ou Kundalini, dans le luminaire.
1
1/ The Pink Closet, la nouvelle boutique de mode du Palazzo Avino, un hôtel de Ravello, vient d’ouvrir. © DAVIDE LOVATTI 2/ Au Caffè Cucchi, Cristina Celestino a sollicité Lison de Caunes pour ce paravent en marqueterie de paille. © MATTIA BALSAMINI 3/ La designer est depuis trois ans la directrice artistique de Fornace Brioni, l’as de la céramique déco. © MATTIA BALSAMINI
œuvre à la Pasticceria Cucchi ? C’était toute la difficulté de ce projet. Ne serait-ce que pour le choix des matériaux, sans parler de la palette des couleurs. Nous avons travaillé longtemps, échantillons en main, en pensant aux murs, aux sols, à tout. Il devait y avoir un lien puissant entre cette ambiance bourgeoise et ce projet contemporain. Ça ne devait pas être une copie du passé.
Ne pas être originaire de Milan ne vous rend-il pas plus curieuse de la ville et de ses codes ?
2
Faire de l’architecture d’intérieur aussi bien que des lampes, c’est un choix ou c’est le fruit du hasard des rencontres ? J’aime l’idée d’avoir des projets et des clients variés. Je ne m’ennuie ainsi jamais. Cette diversité de projets reflète celle de mes clients, qu’il s’agisse d’intérieurs, d’objets, de sols ou de textiles. Après, j’ai toujours le choix d’accepter ou non un brief. Je ne fais que ce dont j’ai envie.
Pourquoi avoir si tôt créé Attico Design, votre propre label ? Attico est né au moment où je participais au SaloneSatellite (la partie jeunes designers du Salon du meuble de Milan, NDLR). J’y montrais beaucoup de pièces qui étaient disponibles à la vente dès la fin de la Fiera. C’est pour cela que j’ai eu besoin de créer un label. Je dessinais mes pièces, les produisais et les vendais. Le premier jour qui a succédé à la fin du salon, j’ai reçu beaucoup de demandes de la part de galeries ou de magasins, comme Le Bon Marché, à Paris. Satellite a été une très bonne vitrine pour moi, aussi bien en matière de commerce que de retombées médiatiques.
collection complète. Ce qui n’est pas si fréquent dans le domaine du design. D’autant que ce projet m’a fait connaître hors d’Italie et même hors d’Europe, puisqu’il a été montré dans le monde entier.
Design Miami a-t-il été une sorte de SaloneSatellite avec effet de notoriété immédiate ? À la différence qu’au SaloneSatellite, le talent n’empêche pas de devoir payer son espace ! Alors qu’à Design Miami, pour Fendi, je n’avais aucune limite. (Rires.)
Comment vous est venue, en 2018, l’idée d’investir un tramway nommé Tram Corallo ?
Il y a trois ans, à Design Miami, votre installation The Happy Room, pour Fendi, a-t-elle boosté votre carrière ?
Quand je me suis installée à Milan, j’habitais sur le tracé du plus ancien tramway. Et j’y montais tous les matins. J’aimais regarder défiler les rues à travers les fenêtres, tout spécialement depuis le bow-window, à l’arrière du wagon. Je suis fascinée par l’idée de voyage, de trajet. Tram Corallo était mon premier projet personnel pour la Milan Design Week. Jusque-là, je concevais des projets pour des marques. Là, j’y ai associé des partenaires. Je voulais que le design soit une expérience de voyage, à bord d’une icône milanaise ambulante. La gageure était de mêler l’esthétique de mon projet contemporain à quelque chose qui appartenait au passé.
Oui, ce fut un moment extrêmement important pour ma carrière. C’était un vrai défi et une grande chance de pouvoir dessiner une
Est-ce ce même mélange de passé et de présent que vous avez mis en
Si, sans aucun doute. Je suis littéralement aimantée par les icônes milanaises. (Rires.) Il se trouve que je viens d’une très petite ville, à la campagne. Milan est donc toujours très inspirante pour moi, qu’il s’agisse d’intérieurs, d’architecture, de matériaux ou de textiles. C’est la raison pour laquelle j’éprouve une vraie reconnaissance à l’égard de cette ville.
Vous ne faites jamais ni dans l’austère ni dans le m’as-tu-vu. Est-ce dû à votre goût, à une tempérance toute personnelle ou simplement au hasard des projets ? Je pense que cela vient de mon goût personnel et de tout ce sur quoi j’ai planché, de l’architecture à l’histoire du design. Je me suis aussi intéressée à certains éléments de la nature, j’ai compulsé des catalogues, recherché des couleurs et des textures, en scrutant parfois la mode. Une attitude peut suffire à m’inspirer.
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1/ Des éléments de l’installation-collection The Happy Room, pour Fendi, en 2016, à Design Miami, a fait remarquer Cristina Celestino dans le monde entier. 2/ Les poufs Charlotte, en 2017, pour Sergio Rossi. © MATTIA BALSAMINI 3/ Clou de la Fiera de Milan 2018, Tram Corallo, un tramway réinvesti par l’architecte designer, qui recevait ainsi « à bord d’une icône milanaise ambulante ». © MATTIA BALSAMINI 4/ La suspension Pulsar (2019) pour Esperia. © MATTIA BALSAMINI 5/ « Giardino delle Delizie » (2018), une nouvelle collection de revêtements de sols et de murs, conçue pour Fornace Brioni. © MATTIA BALSAMINI 6/ « Plumage », une collection de revêtements en céramique pour BottegaNove. © MATTIA BALSAMINI 7/ C’est la nécessité de vendre ses premiers objets qui a poussé Cristina Celestino à créer Attico Design, son propre label, qui produit sa très belle verrerie « Laguna ». © MATTIA BALSAMINI
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Milan, épicentre de la mode, qui collabore avec des designers et des architectes, c’est le bonheur ? Oui ! Je pense que c’est uniquement positif. Même si, pour être actuelle, la mode pulse très vite en matière de recherches et de production, je suis fière d’avoir collaboré avec des maisons italiennes et iconiques comme Fendi ou Sergio Rossi. Ces marques ne sont d’ailleurs pas circonscrites à Milan et à l’Italie. Elles sont internationales.
Comment ressentez-vous l’héritage des maestri du design italien ? Je ne le considère pas comme un poids. L’histoire du design italien est avant tout celle d’un héritage exceptionnel. Ce n’est en rien une contrainte. Je pense même qu’il est primordial de connaître cette histoire et le monde qu’elle reflète. Le fait que je n’aie pas étudié le design de façon scolaire est peut-être aussi une chance finalement ; je me sens plus libre de jouer avec un tas de références. Le vrai problème, aujourd’hui, jusque chez de grandes marques, c’est qu’il y a beaucoup de copies du mobilier historique italien ou même international. C’est triste, parce ce que ce n’est vraiment pas la meilleure façon d’aborder le passé. Quant aux copies de design contemporain, elles constituent aussi un gros problème.
Il est peut-être compliqué de trier les copies : entre malhonnêteté, paresse, influence inconsciente
voire hommage sincère… Les designers doivent s’imposer des recherches approfondies, y compris sur les produits récents parce que si vous avez une bonne idée et que quelqu’un d’autre a eu la même, ne serait-ce qu’un an avant vous, c’est quand même gênant !
Quel rapport entretenez-vous avec l’artisanat ? L’artisanat nous amène à mieux prendre en considération les matériaux et à appréhender autrement les formes. Cela suppose aussi d’avoir, avant de dessiner quoi que ce soit, une bonne relation avec ceux qui produisent et avec les artisans eux-mêmes. Se voir, discuter tous ensemble pendant le développement du produit, c’est primordial.
époque, occupés de la même façon ? Selon vous, est-ce évident pour des artisans de travailler avec des designers ? En Italie, la plupart des artisans sont habitués à trouver des solutions pour des designers ou des architectes. Moi, en effet, je me sens la bienvenue. Mais il faut aussi que les artisans soient curieux.
Y a-t-il une chose qu’on ne vous a pas encore demandée mais que vous aimeriez dessiner ? Une cuisine.
Avec combien de personnes travaillez-vous ? Quatre collaborateurs : deux designers et deux architectes. Nous avons parfois des collaborations externes, pour des illustrations graphiques par exemple.
Créer, administrer, communiquer… le designer de 2019 doit-il exercer plusieurs métiers ? Oui, il doit faire beaucoup de choses !
Parmi elles, quelle est la plus difficile d’après vous ? L’administration de la vie de notre studio. C’est de ma responsabilité, mais j’espère pouvoir la déléguer à l’avenir. (Rires.)
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Vous croyez que les maestri du design italien étaient, à leur
Pas sûr ! (Rires.) Aujourd’hui, nous devons être au fait de beaucoup de choses et dans des domaines très différents. Création mais aussi management, communication, etc.
La période du Salon du meuble de Milan constitue-t-elle fatalement un grand moment de pression ? Il est difficile d’exercer ces différents métiers au même moment. Moi, qui suis plutôt quelqu’un de timide, je ressens effectivement cette pression typique de la Fiera : les shootings, les interviews… Je sais que cet aspect est inhérent à mon travail, mais cela peut être dur d’en assurer la cohérence. J’essaie de rester concentrée sur mes projets de design au milieu de tout cet… opéra ! (Rires.)
Trois mois après la Fiera de Milan, dans quel état d’esprit êtes-vous ? Positif, parce que je pense que, au milieu de tout ce que l’on peut voir durant le salon, copies comprises, on croise aussi de bons designers et de bons éditeurs. Même dans un climat économique tendu, ceux-là essaient de faire du mieux qu’ils peuvent des choses positives dans leur domaine. Il est peut-être difficile, pour une marque ou pour un client, de jeter son dévolu sur LE bon produit ou LES bons designers. Mais je crois que cela fait partie du système. En tout cas, entre crise économique et urgence environnementale, les designers faisant de leur mieux sont plus que jamais nécessaires.
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ID-PORTRAIT
Margaux Keller en Méditerranée
Savoir-faire et plein soleil. Aménagement d’intérieurs, design d’objets, direction artistique… Margaux Keller saute d’un projet à l’autre animée d’une grande curiosité. Un voyage qui vient de la porter jusqu’au dessin et à l’autoédition de pièces en série limitée, inspirés de la lumière du Sud. Par Marie Godfrain
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À
l’heure où la planète croule sous les objets
Vauban, à Marseille, elle a vécu cinq ans à Paris où elle
jetables, les designers témoignent d’une prise de
a étudié à l’Ensaama, rue Olivier-de-Serres (XVe), et à
conscience et s’engagent dans la voie du durable.
l’école Boulle, où elle a obtenu il y a neuf ans son diplôme
« Nous sommes responsables de tous ces objets qui nous
de design et d’architecture intérieure avec les félicitations
entourent », assure Margaux Keller. C’est la rencontre avec
du jury pour le projet « Design (sans) vergogne ». Elle
Anaïs Fretigny, anciennement chargée de développement
fait ensuite ses premières armes chez Philippe Starck sous
bijoux chez Saint Laurent Paris, qui a été le déclencheur.
l’œil d’Eugeni Quitllet : « Il a été mon premier mentor,
« Nous avons déjeuné ensemble en décembre dernier et,
il m’a donné un tas d’astuces pour me débrouiller dans
à la fin du repas, Anaïs m’avait convaincue de me lancer
le métier. » C’est alors qu’elle entend parler de la Fabrica
dans l’édition d’objets, de raconter mes propres his-
et part s’installer à Trévise. « J’y ai rencontré Sam Baron,
toires », confie-t-elle. Il y a cinq ans déjà, elle avait lancé
mon deuxième mentor. C’était une super résidence, très
un premier e-shop avec ses créations, « Objet de com-
professionnalisante et où nous jouissions en même temps
pagnie », après avoir rencontré des artisans d’exception.
d’une liberté créative totale. Ça a été un vrai tremplin
« L’expérience m’a plu, mais elle a pris trop d’ampleur
pour ma carrière. Nous avons participé à des salons, ren-
sans que je la maîtrise vraiment. J’ai néanmoins conservé
contré des journalistes. Nous passions nos journées à
l’idée dans un coin de ma tête car j’avais toujours envie
dessiner sans contraintes, sauf celle de s’atteler inlas-
de revaloriser des artisans locaux. À force de chercher à
sablement à de nouveaux projets. Ça me permet au-
fabriquer à l’autre bout de la terre, nos savoir-faire vont
jourd’hui, malgré les charrettes auxquelles je suis parfois
finir par disparaître ! » Engagée, Margaux Keller est aussi
soumise, de garder mon rythme créatif, de ne pas me laisser
une designer au parcours déjà très dense, jalonné de
impressionner. » Rapidement, à sa sortie de la Fabrica,
belles rencontres. Installée aujourd’hui dans le quartier
elle enchaîne les projets. Elle les développe tous lors de
Page de gauche Dans les ruelles de la cité phocéenne, les furoshiki dessinés par la créatrice. Ces tissus japonais enveloppent chaque objet de la collection. © LAURE MELONE
Ci-dessus La designer s’est inspirée de la lumière méditerranéenne pour dessiner cette collection en série limitée dont le vase (à droite) est déjà en rupture de stock. À GAUCHE : © G. AUDREY. À DROITE : © LAURE MELONE
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ID-PORTRAIT
ses trajets en train ou depuis son studio, un appartement
termes commerciaux, regrette la jeune trentenaire. Cela
typique niché au cœur de Marseille avec tomettes au sol
m’a aussi appris à comprendre la notion d’identité de
et pièces de mobilier ancien, qu’elle partage avec un
marque et à savoir annuler un prototype lorsque celui-ci
architecte et des graphistes.
ne va pas fonctionner ou que l’on ne pourra pas le produire », précise-t-elle. Portée par ces expériences, elle
Valoriser le travail artisanal
s’est sentie prête à se lancer et à proposer avant l’été la série
Un joyeux open space inspirant où elle collabore avec
« Vue mer ». « C’est surtout pour me faire plaisir sans
des éditeurs (Roche Bobois, Made.com), développe ses
contraintes et pour m’émanciper que je me suis refugiée
projets spéciaux avec des marques comme Veuve Clicquot,
dans cette collection. J’avais aussi envie de revaloriser le
et conçoit l’aménagement de boutiques – un coiffeur, un
travail artisanal pour que les gens s’attachent à ces pièces
chausseur, une brasserie. C’est aussi dans son studio que
précieuses. » Le compte Instagram de Margaux, où l’on
l’on découvre ses pièces pour Bibelo. La jeune maison
peut suivre la production, raconte le cheminement des
d’édition française l’a choisie comme directrice artistique,
collections. Pour cette première série, elle s’est inspirée
et l’a chargée de la scénographie des stands sur les salons,
de la Méditerranée, qu’elle longe chaque jour pour
du set design des séances photo, du choix des designers…
rejoindre son studio. Elle a imaginé un miroir coloré,
« Avec Bibelo, je suis passée de l’autre côté du miroir,
fabriqué par un jeune miroitier marseillais, a collaboré
j’ai pris conscience des contraintes commerciales et de
avec des céramistes à La Ciotat et un souffleur de verre
fabrication. Avant, je dessinais de manière plus intuitive,
installé à Roanne. La collection se verra enrichie d’autres
désormais je réfléchis davantage. À l’école, on nous forme
pièces jusqu’en janvier 2020, à commencer par une
à des sujets passionnants, à développer de très bonnes
lampe en septembre. Elle enchaînera avec trois éditions
idées, mais qui ne peuvent pas toujours fonctionner en
par an, dont le fil conducteur sera sa liberté créative.
Page de gauche L’ensemble de table « Ormeau », réalisé par des artisans français. Des céramistes de La Ciotat ont façonné le poivrier en porcelaine blanche, et un maître verrier de Roanne a soufflé la salière en borosilicate bleu. © LAURE MELONE
Ci-dessus Le miroir Maré est le fruit d’une belle histoire. Margaux Keller a cherché dans l’Europe entière un artisan capable de fabriquer cette pièce aux courbes complexes... pour finalement le trouver dans une miroiterie familiale marseillaise ! À GAUCHE : © G. AUDREY. À DROITE : © LAURE MELONE
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ID-JEUNE DESIGNER
Le design en plein conte de fées autrichien
Dans le calendrier des manifestations internationales consacrées au design, il faut dorénavant compter avec Schloss Hollenegg for Design, dont la quatrième édition vient de se dérouler, du 17 au 27 mai, dans le sud-est de l’Autriche. Par Anne-France Berthelon
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éduisant palimpseste architectural, le château d’Hollenegg, situé à une quarantaine de kilomètres de Graz, en Autriche, est un parfait exemple de la dynamique créative que peut représenter le dialogue entre disciplines et époques. La première enceinte
date du Moyen Âge et les ajouts successifs – Renaissance, baroques, néogothiques, néoclassiques et contemporains – composent un surprenant mais intéressant patchwork de styles. Propriété des Liechtenstein depuis 1821, le monument est aujourd’hui le lieu de résidence de la curatrice, Alice Stori Liechtenstein, de son mari et de leurs trois enfants. Pourtant, rien – sinon son coup de foudre pour Alfred Liechtenstein alors qu’il était, à l’époque, le skipper anonyme d’un voilier en Grèce – ne prédestinait cette effervescente Italienne ayant travaillé aux côtés d’Alessandro Guerriero, l’un des fondateurs du studio Alchimia, à vivre en pleine campagne autrichienne. Certes, Schloss Hollenegg (« le château d’Hollenegg ») ressemble à un décor de conte de fées et ferait un lieu de tournage idéal pour un remake Millennial de Sissi, qui serait signé Sofia Coppola. Mais on ne peut nier qu’il est quand même plutôt loin de tout. Plus habituée à l’agitation urbaine de Milan, Barcelone ou Londres, Alice a donc décidé d’appliquer à sa nouvelle vie délocalisée la définition classique du design : apporter une solution à un problème. Puisque le monde du design s’éloignait géographiquement, elle allait trouver le moyen de le faire venir jusqu’à elle. Schloss Hollenegg for Design, association à but non lucratif vouée au soutien du design émergent, est née de cette évidence inspirée. Manifestation conduite avec exigence par cette néochâtelaine remuante, elle fait donc dialoguer des créations contemporaines commissionnées à une nouvelle génération de jeunes talents internationaux avec le décor historique, grandiose, du château. Lors d’une quatrième édition assurément très mature,
Page de gauche Alice Stori Liechtenstein, la curatrice de cette nouvelle manifestation. Italienne d’origine, elle vit désormais dans le flamboyant château d’Hollenegg, en Autriche. Depuis cet endroit de rêve, elle a imaginé un événement qui propose un autre regard sur le monde du design. © SIMONE SANDAHL 1/ Lors de la dernière édition de Schloss Hollenegg for Design, fin mai, la table et tous ses rituels étaient à l’honneur sous le mot d’ordre « Ad Mensam » : « à table ». Vingt designers y exposaient des œuvres commissionnées pour l’occasion et les confrontaient aux objets historiques du château. © ÉCAL / SIMONE SANDAHL, DOROTHÉE DÄHLER, KAJ LEHMANN 2/ Sometimes
Kitchen, une cuisine cachée dans un placard XXL en pin imaginée par le designer écossais Dean Brown. © ÉCAL / SIMONE SANDAHL, DOROTHÉE DÄHLER, KAJ LEHMANN
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qui vient de se tenir fin mai, les projets émanaient aussi bien de Katie Stout (l’une des protégées de la galerie new-yorkaise R&Company), Nel Verbeke, Katie Scott et OS&OOS (tous quatre venus en résidence à Hollenegg au fil de l’année écoulée), que de dix-huit créateurs dont le nom est à retenir de toute urgence : Dean Brown, Commonplace Studio, Crafting Plastics, Alexandra Fruhstorfer, Laurids Gallée, Alexandre Humbert, Kneissl + Prade, Carolien Niebling, Optimismus, Omer Polak, Sara Ricciardi, Studio Plastique, Studio Quetzal, James Shaw, David Tavcar, Arabeschi di Latte et Ferréol Babin. Chacun d’eux a répondu, à sa manière, à la thématique 2019 : « Ad Mensam » (« à table », en latin). Soit une invitation à explorer le mobilier tout autant que les objets, les rituels ou les interactions sociales que le terme évoque. Résultats ? Une série de propositions pointues, tour à tour conceptuelles, comme Poisons et antidotes – les verres gravés de dessins de poisons botaniques de Katie Scott en partenariat avec la marque patrimoniale autrichienne Lobmeyr –, ou étonnamment fonctionnelles, comme Common Sitting – le banc-table modulable en hauteur du studio néerlandais Commonplace Studio avec le soutien de la société spécialisée dans les solutions technologiques Logicdata. Ou encore Sometimes Kitchen, la cuisine cachée dans un placard XXL en pin et installée par Dean Brown dans l’aile où sont hébergés les résidents. Formés à l’École cantonale d’art de Lausanne (ÉCAL), Dorothée Dähler et Kaj Lehmann, des graphistes, et Simone Sandahl, une photographe, ont, pour leur part, signé le catalogue et créé pour l’occasion une police typographique. Il est déjà temps de prendre rendez-vous pour l’année prochaine lorsque Schloss Hollenegg ouvrira à nouveau grand ses portes au public durant ces dix jours de mai où le lierre grimpe si joliment sur les façades de la cour Renaissance.
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1/ Vue de l’une des salles du château, lors de l’exposition « Ad Mensam ». © ÉCAL / SIMONE SANDAHL, DOROTHÉE DÄHLER, KAJ LEHMANN
2/ The Architecture of a Tea Ceremony, à travers le regard du designer belge Nel Verbeke, un projet qui comprend à la fois une conception physique et une séquence performative de gestes. © ÉCAL / SIMONE SANDAHL, DOROTHÉE DÄHLER, KAJ LEHMANN
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ID-COMMUNIQUÉ
Legende
Acuitis & The Good Life Depuis qu’il dessine des lunettes, Frédéric Beausoleil imagine chaque modèle comme une œuvre d’art. En 2010, il crée la maison Acuitis, qui propose, pour cet été, une paire de solaires superclasse et exclusive pour le magazine lifestyle masculin The Good Life.
Titre titre Chapeau
© DR
Par signature
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exte courant
Limité à 50 exemplaires, le modèle Jet Airway a été repensé exclusivement pour The Good Life. Ces solaires à double pont en écaille et Inox ultrafin sont d’une incroyable légèreté. Disponibles à partir du 8 juillet chez The Good Concept Store, au 3 e étage du Printemps de l’Homme, boulevard Haussmann, à Paris (IXe), dans les 83 boutiques Acuitis en France, ainsi que sur la boutique en ligne d’Acuitis (Acuitis.com) et sur le site d’e-commerce de The Good Life (Thegoodconceptstore.com). Prix : 130 €.
DOSSIER SPÉCIAL OUTDOOR BONNES VACANCES !
Fauteuils lounge Allaperto Camping Chic, structure en métal et en acajou peints, cordelette en PVC, design Matteo Thun et Antonio Rodriguez (Ethimo). © BERNARD TOUILLON
Adaptés à la vie en extérieur, aériens, décoratifs, ces éléments rappellent que le cannage réunit des qualités de solidité, de souplesse et de charme tout en nous racontant toujours quelque chose. Par Aurélie des Robert
© SALVA LOPEZ / KETTAL
Esprit synthétique
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Page de gauche Canapé deux places et fauteuil relax Maia, en aluminium et fibre tressée noire ou blanche, design Patricia Urquiola, 3 498 € et 1 752 €, Kettal. 1/ Chaise à chevrons simples Saint Paul, en cannage de rilsan, 345 €, Maison Gatti. 2/ Table d’appoint avec plateau Cirql, en aluminium thermolaqué, design Werner Aisslinger, 560 €. Dedon. 3/ Banquette Banjooli, en acier laqué et polyéthylène tressé artisanalement dans un atelier sénégalais créé par Moroso, design Sebastian Herkner, 852 €. Moroso. 4/ Fauteuil à haut dossier Cala, en profilés d’aluminium revêtus de corde tressée, piètement en teck ou socle en aluminium, design Doshi Levien, 2 712 €. Kettal. 5/ Table d’appoint Porcini, en fibre synthétique Dedon et plateau en céramique, design Lorenza Bozzoli, 800 €. Dedon. 6/ Fauteuil Croisette : structure en aluminium, tressage de fibres synthétiques polyéthylène, traitement très haute protection pour usage extérieur et peinture poudre anti-UV, design Pascal Mourgue, existe en 4 couleurs, 305 €. Fermob.
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Sur la plage, abandonné Ou au cœur du jardin, un mobilier qui voit défiler les saisons sans pâlir et ajoute son charme intemporel à nos vies dehors. Par Aurélie des Robert
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Page de gauche Ensemble empilable Bistroo composé d’une table et de deux assises, en acier inoxydable thermolaqué, design Dirk Wynants, existe en 8 coloris, 1 488 €. Extremis chez ATù. 1/ Chauffeuse de la collection « Nef », en aluminium verni et cordes synthétiques, design Patrick Norguet, 720 €. Emu. 2/ Chaise empilable Flux en fil d’acier verni, design Jerszy Seymour, 216 €. Magis. 3/ Table basse Bebop, en acier traité très haute protection pour usage extérieur et peinture poudre anti-UV, design Tristan Lohner, disponible en 24 coloris (Ø : 60 cm), 345 €. Fermob. 4/ Chaise Folia, en acier inoxydable, design Kris Van Puyvelde, disponible en 6 coloris, 549 €. Royal Botania. 5/ Table de repas Traveler Outdoor, en aluminium laqué époxy et tressage en fils de polyéthylène, existe en 2 coloris, plateau en aluminium perforé ou en verre, design Stephen Burks, 2 985 €. Roche Bobois. 6/ Petit fauteuil LC1 : structure vernie texturée marron et tissu outdoor, design Le Corbusier, Pierre Jeanneret et Charlotte Perriand, 2 055 €. Cassina.
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Cordes sensibles Des lampes à poser et des appliques pour l’extérieur qui se fondent dans le paysage, mais non dénuées de style. De vraies natures. Par Aurélie des Robert
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Page de gauche Lampe Ambient Cocoon, en polypropylène et teck, design Henrik Pedersen, rechargeable par panneau solaire ou câble électrique, 499 €. Gloster. 1/ Lampe de table Lucerna, en verre soufflé de Murano, disponible en 3 coloris et 3 finitions, éclairage LED entièrement waterproof et câble amovible ou alimentation fixe, design Luca Nichetto, 744 €. Ethimo. 2/ Lampe Ropy, en aluminium peint et cordes de polyoléfine, 3 coloris, 465 €. Royal Botania. 3/ Suspension ronde Venus, tressage en corde naturelle écrue et en cuir, 395 €, Honoré. 4/ Lampe baladeuse à LED satinées Balke, en Inox, verre borosilicaté et aluminium anodisé, avec bouton variateur intégré, 780 €. Sammode Studio. 5/ Lampe Gras d’extérieur No 222 XL Outdoor Seaside, en acier, aluminium, céloron, silicone et verre borosilicaté, 1 036 €. DCW éditions. 6/ Applique 5 Ronds : tressage en corde naturelle écrue ou en raphia, 345 € (sans système électrique). Honoré. 7/ Lampe de table avec abat-jour transformable Wood , en teck, design Humberto et Fernando Campana, 738 €. Skitsch. 8/ Quatre lanternes sculpturales de la collection « The Others », en fibre Dedon tressée à la main sur socle en marbre, rechargeables par panneau solaire ou câble électrique, design Stephen Burks, 1 090 €, 1190 € et 1 790 €. Kit yeux, 550 €. Dedon. 9/ Lampadaire Tulipe : structure en métal noir ou blanc et abat-jour en jonc tressé, 625 €. Rock the Kasbah by Philippe Xerri.
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Le fauteuil D4, 1927 de Marcel Breuer Moins connu que son cousin, le fauteuil Wassily, le D4, du designer d’origine hongroise (1902-1981), demeure néanmoins une icône, éditée par Tecta. Ce siège pliant est aussi à l’aise indoor qu’outdoor, esprit dans lequel il a été conçu avant même que le mot n’existe… Par Guy-Claude Agboton
L
ors du dernier Salon du meuble de Milan, l’éditeur allemand Tecta fêtait sur son stand le centenaire du Bauhaus, en confiant notamment les lignes du fauteuil D4, conçu par Marcel Breuer en 1927, à la sensibilité de deux créatrices contemporaines. Leurs
versions laissent la structure inchangée, mais arborent un nouveau tissu. Et pour cause : l’une est l’œuvre de l’artiste brodeuse britannique Esther Wilson qui, sur un fond de tissu blanc, égrène de petits motifs colorés à la Kandinsky ; tandis que l’autre établit une composition rose, jaune, marron et noir, réalisée en bojagi, une technique de patchwork coréen, une réinterprétation que l’on doit à la créatrice textile allemande, Kerstin Bruchhäuser. Le siège léger et sans rembourrage de Breuer s’agence autour de pièces de tissu, telles des bandes Velpeau : l’une, carrée, pour l’assise, deux autres, placées à l’horizontale, pour le dossier, les deux dernières formant les accoudoirs. Ce n’est pas une chaise, c’est une solution ! Pensée pour les ponts des paquebots et les belles maisons d’été, elle est tout indiquée pour des silhouettes à la René Lacoste ou à la Suzanne Lenglen… comme le suggérait d’ailleurs la première publicité la dévoilant. En 2019, on l’a aperçue le même jour sur le stand Tecta de la Biennale Interieur, à Courtrai, et dans le studio d’enregistrement du DJ le plus hype de la ville… Cette chaise du presque rien, tout en acier inoxydable tubulaire (revêtu, pour l’extérieur, de polyacrylique), est en fait la cousine méridionale du fauteuil Wassily. Encore plus légère, elle n’encombre jamais l’espace, jusqu’à se replier, s’il le faut. Mais elle a de la personnalité : le rose, le violet ou le vert ne lui font pas peur. Dès les années 80, elle entre dans les collections permanentes du MoMA, à New York. Pourquoi ? Marcel Breuer avait l’air de le savoir en disant : « L’espèce humaine a été libérée des liens du siège rigide pour profiter de la liberté des sièges flottants.
La chaise en tube d’acier est un symbole de son temps. »
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Dans toute sa modernité, l’icône de Breuer s’arrange avec élégance des coloris les plus francs.
En vente chez Conran Shop, 1 729 € (en jaune, bleu, orange, rose et turquoise). Conranshop.fr
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Kettal stimule la créativité
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Cette année encore, Kettal nous régale et propose ses nouveautés pour habiller nos extérieurs de créations originales qui misent, encore et toujours, sur la couleur.
Half Dome. Le designer japonais apporte sa vision de
Par Olivier Waché
évoque l’astre. Commercialisé avec deux types de pié-
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tement, Half Dome décline son revêtement aluminium
l’éclairage outdoor et sa poésie, faisant coïncider dans notre imaginaire le luminaire et la Lune. Pour cela, il a dessiné un modèle épuré dont l’abat-jour semi-sphérique
u Salon du meuble de Milan, en avril dernier,
en 34 couleurs. Konstantin Grcic, qui avait rejoint
Kettal n’est, une fois de plus, pas passée ina-
l’aventure Kettal en 2018 avec son parasol Meteo, pour-
perçue, grâce cette fois à son impressionnante
suit l’exploration de cet accessoire. Souvent considéré
structure VDL Penthouse (voir IDEAT spécial archi-
comme anodin, bien qu’indispensable, le parasol est un
tecture n° 16). Cette construction, initialement signée
défi de taille pour un designer : il faut le rendre à la fois
Richard Neutra et imaginée en 1963, a été reproduite
pratique et attractif. Konstantin Grcic complète sa ré-
par l’entreprise espagnole, sous la supervision de Dion
ponse initiale en lui associant, cette année, de nouvelles
Neutra, le fils de l’architecte. Elle suit la logique des
fonctions combinant le parasol à un daybed, une table et
Pavilions, que Kettal propose depuis plusieurs années,
une jardinière. Ce faisant, l’objet, souvent encombrant,
ces structures d’extérieur totalement adaptables. Pour
acquiert une autre dimension, tout en conservant son
les accompagner, ou pas, la société spécialisée dans
rôle premier. Parfaites pour un particulier, ces déclinai-
l’outdoor élargit sa gamme d’assises et d’accessoires, en
sons trouveront sans doute également preneurs dans le
poursuivant ses collaborations habituelles, mais aussi en
secteur de l’hôtellerie…
faisant appel à de nouvelles signatures. À l’exemple de
Kettal n’oublie pas ses valeurs sûres. À l’instar de Patricia
Naoto Fukasawa, qui propose à la marque son luminaire
Urquiola, grande habituée, puisqu’elle collabore avec la
Dévoilé en 2018, le parasol Meteo, du designer Konstantin Grcic, s’agrémente, cette année, d’un daybed aux couleurs chamarrées.
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firme espagnole depuis 2006. Son premier fauteuil, Maia,
loisir pour créer les architectures que l’on souhaite,
explorait alors le tressage de la fibre synthétique et a per-
et que la topographie autorise. « Molo », le « môle »
mis à la marque de sortir de la monoculture de l’alumi-
ou la « jetée » en français, se veut, comme son nom le
nium. Après de multiples modèles (« Vieques », « Roll »,
suggère, un espace accueillant, un refuge, mais aussi un
« Vimini », « Mesh »…), la designer propose « Band », une
lieu d’où l’on peut s’échapper vers d’autres ailleurs…
nouvelle collection qui représente un virage par rapport à
Volontairement surdimensionnées, les assises font la
ses précédentes créations. Exit les rondeurs, le moelleux,
part belle aux tissus et aux couleurs développés par la
place à la géométrie ! « Band » revient à l’essentiel et appa-
marque (Concrete et Terrain). Car rappelons-le, Kettal a
raît comme un « simple » assemblage de pièces de teck ou
confié, dès 2016, au studio Doshi Levien la tâche difficile
d’aluminium. La structure est visible, omniprésente, avec
d’introduire le tissu dans les gammes et de développer
ses angles et sa rigueur, toutefois adoucie par l’association
la palette de teintes. En 2017, il proposait ainsi la corde
de tissus Terrain du duo Doshi Levien.
Bela comme nouveau matériau. Et c’est justement avec celle-ci que Doshi Levien s’amuse cet été, en l’exploitant
Un refuge
sous formes de lampes. Les luminaires Bela sont conçus
Rodolfo Dordoni, autre fidèle de la maison catalane
avec une seule et même corde qui s’enroule pour former
depuis de nombreuses années, revient en fanfare en
une lanterne autour d’une armature qui évoque celle des
2019 avec « Molo ». Pour cette nouvelle collection
cerfs-volants que l’on voit évoluer chaque année en Inde,
composée d’un canapé, d’une chaise longue et d’une
lors du festival qui leur est consacré. Une nouvelle fois,
table centrale, le designer s’intéresse à la modularité,
Nipa Doshi et Jonathan Levien puisent leur inspiration
couplée à une approche géométrique. Les assises se
dans leurs racines et la mettent au service de la marque
mélangent, s’unissent, s’assemblent et se séparent à
espagnole avec élégance et subtilité.
2
1/ La collection « Molo », de Rodolfo Dordoni, adopte une approche géométrique et s’intéresse à la modularité : canapés, chaises longues et tables centrales s’assemblent et se séparent à loisir. 2/ Les luminaires Bela, de Doshi Levien, utilisent une unique corde enroulée autour de leur armature en guise d’abat-jour.
133
ID-OUTDOOR BRAND
1
Sifas, l’outdoor à la cannoise Avalanche de nouveautés chez l’éditeur français ! Outre son fidèle designer, Éric Carrère, Sifas fait appel cette année à l’énigmatique collectif Rush…
qui dessinera la majeure partie des gammes de l’enseigne
Par Olivier Waché
appel à la mystérieuse agence Rush. Mystérieuse, car elle
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134
au fil des ans. Et c’est encore lui qui, aujourd’hui, a imaginé l’essentiel des nouveautés 2019. Mais il n’est pas le seul… En effet, la marque française a cette année fait regroupe un collectif italien de designers et d’architectes
u haut de ses 55 ans bien assumés, Sifas porte
qui veulent rester dans l’anonymat. Priorité donc à leur
haut les valeurs de l’outdoor à la française : un
création : « Riviera ». Cette collection mélange diverses
esprit de créativité, mais un dessin sobre, une
pièces dans une approche à la fois intemporelle et gra-
approche raisonnée du mobilier, pas pléthorique et res-
phique. Tout en gris et blanc, les assises sont réalisées en
pectueuse de l’environnement. Depuis le magasin de la
polyester tressé. Des fauteuils en corde semblent, pour
marque Hugonet, ouvert à Cannes en 1953, et racheté
leur part, travaillés au crochet, et donnent une touche
onze ans plus tard pour devenir, en 1964, Sifas, la société
Arts & Crafts à la ligne. Celle-ci se complète de tables
d’Arlette et René Armaroli a bien évolué. Succédant à leur
basses et de bouts de canapé avec un plateau en aluminium
père, en 1977, Frédéric et Jérôme Armaroli poursuivent
blanc ou zébré, une note audacieuse. Pour accompagner
aux côtés de leur mère les ouvertures de magasins dans
ce lancement, Sifas innove avec ses premiers accessoires :
le sud de la France. Et, en 1995, ils font prendre à l’en-
les parasols Umbrella. Tout en rondeur, ils affichent un
treprise un nouveau virage, en devenant éditeurs de leurs
petit côté rétro et leurs multiples baleines ne sont pas sans
propres collections. Le modèle Croisette, conçu par Éric
évoquer les ombrelles chinoises. Ils s’habillent de tissu
Carrère, sera le premier du genre. C’est ce même designer
Sunbrella, blanc, bleu ou gris, pour s’accorder avec toutes
1/ Les chaises longues de la collection « Komfy » (2019) signées Éric Carrère. 2/ Les parasols Umbrella, une autre nouveauté. 3/ Les méridiennes Basket viennent compléter une ligne lancée en 2018.
2
3
les ambiances. Sifas profite de cette année pour ajouter à
une chaise longue. Deux bouts de canapé sont également
ses diverses gammes des éléments qui faisaient défaut, ou
proposés, dont l’un décline les codes de la collection, avec
qui se combinent entre eux. Ainsi, en 2017, Éric Carrère
son tressage sur les côtés et son plateau en marbre.
proposait « Kalife », une collection dont le signe distinctif est un tressage en polyester tissé, que l’on retrouve en
Une Korol en forme de jupe
bordure de chaque assise. Le point saillant en avait alors
Les assises peuvent parfaitement être accompagnées d’une
été l’imposant loveseat, tout en courbes et générosité. Cette
autre nouveauté, toujours signée Éric Carrère, la table
année, la gamme s’agrandit et se complète d’une nouvelle
Korol. Celle-ci tient son nom de la jupe Corolle, créée
pièce maîtresse : le lit à baldaquin. À la rondeur succède
par Christian Dior pour sa toute première collection,
une forme plus géométrique, mais tout aussi majestueuse
en 1947 : taille cintrée, jupe large… Comme une fleur, le
et accueillante. Pour accompagner ce lit de 200 x 160 cm,
modèle s’ouvre et s’évase. La similitude avec une table
un toit en polyester – coulissant sur chaque côté et paré de
peut surprendre, et pourtant. Celle-ci « s’épanouit » aussi,
voilages – fournit l’intimité nécessaire et protège du soleil.
avec son piétement central sur lequel se pose un plateau
« Kalife » comprend également un banc en aluminium et
en HPL effet marbre, rond et convivial, capable d’ac-
en Synteak, un teck synthétique. En 2018, Éric Carrère a
cueillir jusqu’à six convives. Enfin, le prolifique designer
repris l’idée de « Kalife » – et de son tressage – pour créer
a imaginé pour la gamme « Komfy » une chaise longue
« Basket ». Partant de cet élément distinctif, cette nouvelle
minimaliste en aluminium, habillée d’un tissu gris, moka
collection était jusqu’ici davantage orientée vers le salon
ou blanc, au choix. Empilable et légère, elle est parfaite
de jardin. Cette année, la famille « Basket » s’agrandit avec
pour les espaces contraints ou pour les terrasses et abords
une méridienne, disponible en version gauche ou droite et
de piscine d’hôtel, par exemple.
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ID-OUTDOOR CONTRACT
1
Tribù, une place au soleil Partout dans le monde, l’entreprise belge de mobilier outdoor accompagne les architectes dans les plus beaux hôtels, restaurants et yachts. Le point sur son actualité.
contract. Ils étaient plus modestes au départ, mais depuis
Par Olivier Waché
de l’aménagement de yachts, le plus récent, il date d’il y a
périmètre, indique Ilse Thoelen, la responsable marketing de Tribù. L’hôtellerie est le segment le plus important, et celui
1/ À Miami, l’architecte d’intérieur Joseph Dirand a commandé à Tribù un transat spécialement développé pour le Four Seasons Hotel at The Surf Club, Surfside, Florida.
cinq ans. » Une seule personne était chargée de l’activité au
© CHRISTIAN HORAN
epuis le début des années 90, Tribù s’est fait un nom
départ. Tribù a, depuis, réorganisé son approche : chaque
dans l’outdoor en proposant, dans plus de 70 pays,
secteur du contract bénéficie désormais d’un responsable
2/ La marque habille aussi le Park Hyatt, à Majorque.
une gamme complète de produits. L’entreprise
commercial. Il n’existe pas de gamme particulière, l’entre-
belge s’appuie sur des designers d’univers variés, comme
prise adaptant ses collections selon les besoins : les coloris,
ceux de Studio Segers. Créée par Wim Segers, la collection
par exemple. « Nous faisons aussi du “bespoke” (“sur-me-
« Natal », révisée cette année, a permis à la marque de percer
sure”, NDLR) : nous créons des meubles spécifiquement
à l’international. Le studio de design a également présenté le
pour un projet, à condition que les quantités soient assez im-
sofa modulaire Senja. En 2019, Tribù fait aussi appel, entre
portantes et que le design rentre dans l’esprit du luxe discret
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2010, avec la crise, nous nous sommes concentrés sur ce
autres, à Monica Armani, qui réalise les tables Tao et le pouf
que nous défendons », ajoute la responsable. Tribù affiche
Nomad. Côté luminaires, le Belge Ilia Eckardt a imaginé les
ainsi quelques belles participations à de gros programmes,
lampes de la collection « Monsieur Tricot ». Cette pluralité
hôteliers notamment. À l’image du St. Regis Maldives Vom-
intéresse les architectes pour leurs programmes résidentiels,
muli Resort, porté par le cabinet d’architecture singapourien
hôteliers, dans la restauration, et même pour le yachting.
WOW, qui a fait appel à la marque pour les terrasses de
Ces secteurs, qui composent le contract, représentent pas
toutes les villas, le front de mer ou l’impressionnant Whale
moins de 30 % du chiffre d’affaires de la marque et sont en
Bar. Citons aussi le Four Seasons Hotel Kyoto ou le Four
progression. « Nous avons toujours réalisé des projets de
Seasons at The Surf Club, à Miami.
© ANTHONY PARKINSON
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Design + Performance™ and Legendary Performance Fabrics™ are trademarks and Sunbrella® is a registered trademark of Glen Raven, Inc. | * Tissus légendaires performants
L E G E N DA R Y P E R F O R M A N C E FA B R I C S ™ * S U N B R E L L A .C O M
T E X T I L E S R É S I S TA N T S AU X U V E T À L A D É C O L O R AT I O N / E N T R E T I E N FAC I L E
ID-OUTDOOR NEWS DESIGN
Sunset : invitation au farniente 24/24 Par Anne-France Berthelon
Signée Rockwell Group pour Roche Bobois, « Sunset » est une collection de mobilier pour les bords de piscine, qui passe, avec une versatilité aussi inédite qu’élégante, du jour à la nuit. D’où son nom…
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remière collaboration entre Roche Bobois (pour qui les États-Unis représentent le principal marché international et une part importante du chiffre d’affaires) et l’architecte américain David Rockwell, « Sunset » entend faire de la versatilité
jour/nuit un nouveau standard pour le mobilier outdoor. Il est vrai que la notion même de versatilité est essentielle pour David Rockwell. Architecte prolixe, connu pour ses aménagements d’hôtels et de restaurants de luxe, ses espaces de co-working (NeueHouse) et ses décors à Broadway, il est également designer (Knoll, Stellar Works). En outre, avec Diller Scofidio + Renfro, il vient de cosigner The Shed, la salle de spectacle polyvalente coulissant sur roues de Hudson Yards, le nouveau quartier de New York inauguré ce printemps à l’extrémité nord de la High Line. C’est en Grèce qu’est apparue, il y a une quinzaine d’années, la genèse de « Sunset ». « Je crois que toute idée a besoin de temps pour se développer. Depuis la rénovation et l’extension de l’hôtel Belvedere, à Mykonos (de 2006 à 2010, NDLR), pour lequel nous avons imaginé suivre la lumière au fil des heures et, par conséquent, créé des housses de chaises longues de piscine différentes pour le jour et pour la nuit, je réalise que j’ai toujours pensé que cette typologie de produit manquait de flexibilité, alors qu’elle pouvait aisément, le soir, se transformer en canapé informel », explique David Rockwell, rencontré début mai dans son agence d’Union Square. « Il me semblait donc que la chaise longue était un produit qui avait besoin de réinvention, et Roche Bobois avait toute l’expertise pour le faire. » Résultat ? Avec leur cadre en métal marine, bronze ou blanc, leur structure à lattes en composite de bois et bambou résistant aux UV et leurs élégants dossiers, accoudoirs et coussins modulables en toile grise ou turquoise, les chaises longues et canapés de la famille « Sunset » parlent aussi bien le langage contract que résidentiel. Vous avez dit versatilité ?
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Chic et flexible, la collection « Sunset » de David Rockwell en collaboration avec Roche Bobois joue les agents doubles : méridienne de jardin le jour, canapé d’extérieur la nuit. Une tendance au transgenre et à la dilution des frontières qui offre toujours plus de liberté.
ID-OUTDOOR NEWS SHOPS
Salons d’été Pour agrémenter jardins et terrasses, trois nouvelles adresses sous le soleil mettent le design outdoor en vitrine. Par Marie Godfrain
Saint-Rémy-de-Provence
Pyrénées-Atlantiques
Corse
Les intemporels
Du mobilier en plein air
Une scénographie design
Renommé pour ses meubles en teck, Tectona s’installe à Saint-Rémy-deProvence dans un showroom de 80 m2. Cet espace présente l’étendue des savoir-faire de la marque française de mobilier outdoor, des collections classiques qui ont fait sa renommée jusqu’aux pièces de designers signées du remuant trio suisse Big-Game, des Britanniques Barber & Osgerby, des célèbres Ronan et Erwan Bouroullec ou de la designer Constance Guisset. Douches d’extérieur, chaises longues, bancs ou longues tables, tous les indispensables s’y trouvent, du mobilier aux accessoires, pour profiter confortablement des longues journées d’été...
Dans une région où le soleil, le vent et la pluie se rappellent à tous hiver comme été, le distributeur EHIA se montre très attentif aux marques qu’il sélectionne. Implanté au cœur du Pays basque, il expose dans ses deux showrooms la marque Gloster, dont il apprécie le virage qualitatif opéré depuis quelques années. « Leur coussinage est remarquable et permet aux meubles de rester dehors toute l’année », explique le fondateur d’EHIA, Mathieu Labandibar. En cette période estivale seront mis en avant à Bidart les modèles Maya, aux lignes rigoureuses, et Kay, à la silhouette plus voluptueuse ; à Saint-Pée-sur-Nivelle, une sélection de pièces Ethimo, Emu et surtout des voiles d’ombrage et des aménagements de terrasse.
Spacieux et lumineux, le showroom MDesign déroule le meilleur du design international dans la banlieue bastiaise. Michel Manfredi et Vanessa Bariatti se sont inspirés du peintre et sculpteur abstrait américain Ellsworth Kelly pour imaginer, sur deux niveaux, trois immenses modules déstructurés aux couleurs vives. Chacun abrite une mise en scène avec du mobilier signé Carl Hansen, Edra, Fritz Hansen, Gervasoni, Living Divani, Davide Groppi, Moroso, BD Barcelona, Tribù, et Extremis pour le mobilier extérieur. Des collections dans lesquelles Vanessa ira piocher pour aménager les plus belles demeures de l’île de Beauté…
— Tectona. 7, avenue Albin Gilles, 13210 Saint-Rémy-de-Provence. Tél. : 04 32 62 05 05. Tectona.net
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— Ehia. Place d’Ibarron, 64310 Saint-Pée-sur-Nivelle. Tél. : 05 59 54 50 76. Et aussi RN10, 15, avenue Cumba, 64210 Bidart. Tél. : 05 59 26 29 97. Ehia.fr
— MDesign. Nationale 193, Lieu-dit San Lorenzo, 20620 Biguglia. Tél. : 04 95 33 94 11.
ID-GOODHOME & IDEAT / COMMUNIQUÉ
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Home, GoodHome Kingfisher, spécialiste du bricolage, s’est donné pour mission de révolutionner nos travaux grâce à des produits adaptés, abordables et à un accompagnement sur mesure. Bienvenue chez GoodHome, sa nouvelle marque, qui vous facilite la tâche !
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le parcours client et l’esprit des travaux : au lieu d’une approche classique par produits de bricolage, GoodHome présente 11 projets thématiques, à commencer par la peinture et la salle de bains. Et ça change tout ! Dans les magasins Castorama et Brico Dépôt, où la marque va être distribuée, le client retrouvera des produits spécifiques, des solutions et des services pour mener à bien un chantier de A à Z, de manière
isons-le franchement : nous ne sommes pas tous
simple et abordable. Les magasins GoodHome « Express »,
égaux devant les travaux de rénovation. Pour cer-
avec une première ouverture à l’automne prochain, répon-
tains, rafraîchir une cuisine ou une salle de bains est
dront aux projets d’amélioration de la maison les plus cou-
un jeu d’enfant ; pour d’autres, repeindre un mur est toute
rants, en s’appuyant à la fois sur un personnel formé et des
une aventure ! Que l’on soit un adepte de la déco ou un pro
outils numériques. Un autre format, intitulé « Place » – lieu
de la construction, pour concrétiser nos projets, nous avons
d’inspiration et de conseils –, sera proposé, début 2020, dans
néanmoins tous besoin du matériel adéquat et de conseils
le réseau des magasins existants, avec la cuisine comme point
pour faire les meilleurs choix ou adopter les bonnes tech-
de départ. « Quand on sait à quel point se sentir bien chez
niques… Sans parler des tours et des détours dans les allées
soi contribue au bonheur, il nous fallait agir ! C’est pourquoi
des magasins spécialisés à la recherche du bon produit, les
nous avons œuvré en coulisse pour nous transformer et lan-
hésitations devant les rayons… quitte à renoncer, faute de ré-
cer aujourd’hui GoodHome, une nouvelle marque, preuve
ponse adaptée. C’est pour lever tous ces freins, et permettre à
de la raison d’être de Kingfisher : rendre l’amélioration de la
chacun de vivre heureux dans son intérieur, que Kingfisher a
maison plus simple et accessible à tous. Nous ne sommes plus
imaginé GoodHome. Cette nouvelle marque propose une so-
seulement un distributeur, mais un concepteur et un créateur
lution concrète, transversale et innovante, pour rendre acces-
de solutions », explique Véronique Laury, directrice générale
sible et abordable l’amélioration de la maison. Elle bouleverse
de Kingfisher. Alors, à vos pinceaux !
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1/ Fini les interrogations sans fin devant des rayons de produits. Pour se composer une salle de bains aux petits oignons, GoodHome présente des projets de salles de bains parfaitement inspirants. © STUDIO COLLET
2/ Avec la machine a teinter, choisir les bonnes nuances de couleurs n’a jamais été aussi simple.
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Contemporary life
parce que la vie avec du style, c’est chic !
Famille «Hipster»
Famille «Arty»
Famille «Healthy»
Famille «Urban chic»
Famille «Rétro»
Famille «Bobo»
Famille «Business»
Famille «Hippie chic»
Famille «Fashion»
(New York)
(Londres)
(Shanghai)
(Berlin)
(Madrid)
(Amsterdam)
(Los Angeles)
(Paris)
(Milan)
La performance comme seule ligne de conduite. Nouveau Cayenne Coupé. Il a l’âme d’une 911, pourtant c’est un nouveau concept. Le nouveau Cayenne Coupé résulte de nombreuses années de recherche, avec comme objectifs : performance et efficience. Il offre une stabilité accrue et s’adapte ainsi à toutes les situations pour vous procurer du plaisir à chaque instant.
Cayenne Turbo Coupé (au 07/05/2019) - Valeurs selon la norme NEDC corrélée (nouveau cycle européen de conduite) : Conso. mixte : de 11,3 à 11,4 l/100 km - Émissions de CO2 : de 258 à 261 g/km. Valeurs selon la norme WLTP (Worldwide Harmonized Light Vehicles Test Procdure) : Conso. combinée : de 13,6 à 14,0 l/100 km - Émissions de CO2 : de 309 à 319 g/km. Plus d’informations sur le site www.porsche.fr Porsche France - RCS Nanterre B348 567 504.
ID-LIFESTYLE & STYLE
Échappée amalfitaine Jaune citron, bleu outremer et vert émeraude : la palette de récits épiques au cœur desquels les passions humaines s’entrechoquent et se déchaînent sous un soleil éclatant. C’est la vie vue à travers le filtre de couleurs saturées, qui assument leur outrance au nom d’une énergie primaire et franche ! Ciao bello !
© HERBERT YPMA
Par Aurélie des Robert
Les façades colorées de Positano, à flanc de falaise. La vue depuis Le Sirenuse, ancien palais d’été d’une noble famille, transformé en hôtel de légende et dont la table est connue pour être l’une des toutes meilleures de cette région paradisiaque.
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1/ Chemise raccourcie à nouer, en coton, 545 €. Dolce & Gabbana sur Mytheresa.com 2/ Tissu Positano, en coton, 40 € le mètre (en 140 cm). Maison Thevenon. 3/ Sac Kelly Mini Picnic, en osier et veau, 9 800 €. Hermès. 4/ Coupe Gianni, en faïence émaillée, numérotée et sur commande, 320 €. Villa Arev. 5/ Lunettes de soleil surdimensionnées, en acétate, 300 €. Bottega Veneta. 6/ Mocassins Amira, en raphia rose et cuir, 735 €. Manolo Blahnik. 7/ Bougie parfumée fabriquée à Caltagirone, ville de la céramique en Sicile, prix sur demande. Dolce & Gabbana. 8/ Assiette plate artisanale, en porcelaine, collection « Bel Paese », design Sam Baron, 28 €. Bitossi Home chez Merci.
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© HERBERT YPMA
ID-LIFESTYLE & STYLE
L’hôtel Le Minervetta, à Sorrente, avec sa situation en hauteur, répond aux attentes d’une clientèle amatrice d’un certain art de vivre. Plaid Zig Zag Baby Alpaca de Jonathan Adler.
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1/ Robe longue rayée, en coton, 440 €, Carolina Ritzler. 2/ Sac Keepall Bandoulière 50, en PVC embossé Monogram, 2 500 €. Louis Vuitton. 3/ Eau de toilette Costa Azzurra Acqua, vaporisateur de 50 ml, 102 €. Tom Ford en exclusivité chez Sephora. 4/ Verre à vin Fuoco Oro, en verre de Murano, design Fabiano Amadi, 150 €. Artemest. 5/ Verres à vin artisanaux Berlingot, en verre, design Marie Brandolini, 95 € pièce. Laguna B chez The Conran Shop. 6/ Vase Veronese en verre soufflé, design Vittorio Zecchin (1878-1947), édition limitée à 49 pièces, 1 700 €. Venini chez Damiani. 7/ Plat à poisson artisanal, collection « Bel Paese », en porcelaine, design Sam Baron, 50 €. Bitossi Home chez Fleux. 8/ Visà-vis Caribe, en acier tubulaire et corde plastique, fabriqué en Colombie, design Sebastian Herkner, 2 685 €. Ames Vibrant Living. 9/ Calice en céramique, 36 €. Casa Lopez.
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© HERBERT YPMA
ID-LIFESTYLE & STYLE
Paysage de L’Odyssée, la côte amalfitaine jouit d’un relief découpé adouci par une végétation dense qui descend presque jusque dans la mer.
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1/ Chapeau à bord large en tissu effet paille, en papier, polyester, viscose et coton, avec gros-grain, 390 €. Gucci. 2/ Verre à vin, en verre, collection « Pointe de Diamant », 75 € les 4. Casa Lopez. 3/ Coussin imprimé en coton (33 x 50 cm), 64,90 €. Bungalow chez Fleux. 4/ Robe en soie vert émeraude, 790 €. La DoubleJ au Bon Marché Rive Gauche. 5/ Lunettes de soleil carrées oversize, en métal doré et acétate rouge et vert, 290 €. Gucci. 6/ Bougie Fico di Amalfi, Home Collection, 200 g, 57 €. Acqua di Parma. 7/ Panier Pot de miel crème, en paille d’abaca avec anse en cuir, 167 €. Clare V., en exclusivité au Bon Marché Rive Gauche. 8/ Fauteuil outdoor Eldorado, structure en métal époxy et toile déperlante, différentes couleurs au choix, motifs poisson ou soleil au choix, 370 €. Honoré.
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ID-LIFESTYLE & STYLE
L’échappée belle d’un esthète À l’exact opposé du voyage par procuration en un clic, ce bel ouvrage propose de partager une série d’« expériences éclectiques » vécues en Italie. Herbert Ypma nous livre une réflexion sur lui-même. Par Marie Godfrain
U
n patrimoine d’une richesse absolue, des paysages d’une beauté incroyable, une gastronomie inégalée… Malgré une actualité compliquée, l’Italie reste LE pays de l’art de vivre. Fourmillant de bonnes adresses cachées au fond d’une ruelle
ou nichées dans un jardin luxuriant, il livre difficilement l’intimité de ses régions. Depuis le début des années 90, Herbert Ypma publie des ouvrages sur des destinations et des hôtels du monde entier. Amoureux de cette péninsule (il est allé à Rome plus de cinquante fois), il partage dans son dernier ouvrage, Italie en privé, toutes ses découvertes. Ce guide indispensable propose une foule de conseils, de lieux à ne pas manquer, d’informations historiques, d’hôtels d’exception (du lac de Côme à la côte amalfitaine en
L’ouvrage propose 85 expériences de voyage en Italie hors des sentiers battus, insolites, spectaculaires…
passant par les Pouilles), d’expériences à vivre (explorer les campagnes reculées de Sicile, boire un café dans l’ancien atelier de Canova ou un aperitivo avec vue sur les toits de Florence). À étudier en prévision d’un voyage de l’autre côté des Alpes ou simplement pour le plaisir de se plonger dans un bain d’italianité en dévorant ces pages.
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Italie en privé, d’Herbert Ypma, éditions du Chêne, 352 p., 29 €.
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ID-CRÉA
The Socialite Family : the store
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À partir de son blog franco-anglais où elle dévoile en photos la real life de familles de trentenaires branchées design, Constance Gennari a créé tout un univers baptisé The Socialite Family. Qui passe désormais par une gamme de mobilier et d’objets à découvrir dans sa première boutique, à Paris.
savent plus où donner du talon aiguille entre Bambou, le
Par Élisa Morère
aux halls d’immeubles apparus dans les années 60, dont le
C
sol est, comme ici, couvert de terrazzo et de marbre, avec des
resto thaï surbooké à la mode, The Hoxton, le boutique-hôtel dont tout le monde parle ou L’Appartement Sézane, le concept-store situé tout près. « Cette boutique de décoration est un aboutissement et le prolongement de l’e-shop. Avec l’architecte, Stéphanie Lizée, nous avons joué sur mes origines milanaises, côté paternel, d’où ces références claires
hic alors ! Les peintures sont à peine sèches, mais
murs en travertin. Le nôtre est strié pour un rendu contem-
la boutique est bien ouverte ! Constance Genna-
porain plus graphique. L’acajou encadre des verrières, avec
ri a fait un sacré bout de chemin depuis le lance-
un zeste de laiton et de framboise qui accrochent la lumière
ment du blog The Socialite Family (TSF), en 2013, qui a
et dynamisent le tout. » Étudié comme un appartement,
fait sa renommée. Elle y décrypte d’ailleurs toujours les ten-
le lieu met en valeur les pièces de TSF, parmi lesquelles le
dances et les intérieurs de familles de trentenaires fondus
banc Panchina, en cannage – il s’en vend trois par jour ! –,
de design dont se délecte une communauté de passionnés.
le fauteuil Cavallo ou les coussins Bomboloni, dont les ve-
En créant il y a un an et demi une collection d’objets et de
lours moutarde ou prune luisent doucement sous les lu-
meubles qui lui ressemblent, elle a ajouté un nouveau cha-
mières des lampes Gioia, l’autre best-seller de The Socialite
pitre à la saga. Chute de la belle histoire : si la vente en ligne
Family. Afin de donner une âme à l’ensemble et de rester
est pratique, l’œil et le toucher sont évidemment irrempla-
dans la ligne éditoriale qu’elle s’est fixée, Constance mixe
çables en matière de décoration et la blogueuse réunit dé-
ses créations avec des vases en verre de Murano, un lumi-
sormais ses fans rue Saint-Fiacre, à Paris (IIe), pour parta-
naire Rispal, des pièces Kartell des années 60 ou un ca-
ger physiquement son univers. Bonne pioche côté adresse :
napé signé de l’architecte et designer vénitien Tobia Scar-
le Sentier est devenu un fantasme pour Parisiennes qui ne
pa. « J’adore chiner. Il faut dire que j’étais à bonne école
1/ Constance Gennari, fondatrice du blog The Socialite Family, a récemment ouvert sa première boutique parisienne. Ici, assise sur son best-seller en cannage, Panchina. Un banc que l’on peut désormais choisir habillé de tissu Kvadrat rayé (en édition limitée). 2/ Issue de la première édition d’objets, la lampe Gioia, avec son pied en bois cannelé laqué, ici en rose. 3/ Chez The Socialite Family, des vases en verre de Murano se glissent dans le décor. © THE SOCIALITE FAMILY
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avec ma mère, une Française accro aussi bien aux puces
fille. Durant la pause qui s’est ensuivie, l’idée d’un blog a
qu’aux enchères de Drouot. Mon père est un Milanais qui
émergé sur le coin de la table de sa cuisine. « Je ne voulais
m’a légué une certaine idée de l’élégance… à l’italienne. »
pas partager un journal intime, mais montrer les autres »,
Enfin, chance de dingue, l’espace boutique est attenant à
confie-t-elle. Aidée de son mari, Laurent Geneslay – qui a
un grand atelier où a pu loger le studio de design. Quinze
cofondé, avec Rasmus Michau, l’espace de co-working The
personnes y travaillent. Certaines d’entre elles fabriquent
Bureau –, cette spécialiste de l’image veut présenter les inté-
le magazine de décoration qui a été à l’origine du blog dé-
rieurs de jeunes familles férues de design, de déco, d’agen-
marré il y a six ans déjà : « Aujourd’hui, la publication et
cements ciselés, d’art aussi. Cela avec un petit twist person-
le site de vente en ligne ont des entrées différenciées », pré-
nel qui consiste à ne jamais en aseptiser l’apparence. Bien
cise Constance Gennari.
au contraire, le quotidien y « traîne » à travers la présence
4/ Agencée façon entrée d’immeuble milanais des années 60 par l’architecte Stéphanie Lizée, la boutique mixe trouvailles chinées et éditions maison, comme la table basse Carlotta (en hommage à Charlotte Perriand), en marbre vert et noir, au premier plan. © THE SOCIALITE FAMILY
d’un doudou d’enfant, de livres ouverts, d’une casserole qui
Le paradis des autres
fume sur la cuisinière… Résultat : des intérieurs beaux et
Pour expliquer le succès de The Socialite Family, il faut
désirables, mais surtout vivants, joyeux, cool. « Je n’avais
d’abord dire que notre Milanaise a été acheteuse d’art en
aucun business-modèle, mais mon mari, avec son esprit lo-
agence de publicité et chargée du casting de photographes
gique de tradeur, m’a juré que ça prendrait forme au fur et à
émergents afin de porter une campagne de pub. « Cher-
mesure. Ensemble, nous avons trouvé le nom. Le côté “so-
cher des signatures photographiques, défendre un travail,
cialite” (“mondain”) m’attirait pour son sens urbain, poin-
une nouvelle génération, c’est grisant. Je voulais donner de
tu, connecté. Accolé à “family” (“famille”), ça “matchait”,
la visibilité aux inconnus de talent et aux accidents artis-
parce que je voulais coller à ma génération, qui me fascinait
tiques. C’est exactement aujourd’hui l’esprit de The Socia-
par son dynamisme. J’avais alors 33 ans. »
lite Family », nous dit-elle, en nous resservant un ristretto
Être invitée dans l’intimité des Millennials, c’est aussi se
italianissime susceptible de réveiller un mort. Elle a aussi
transformer un peu en sociologue. « En fait, c’est une gé-
été rédactrice en chef de la section mode enfantine du ma-
nération qui adore bluffer les autres par sa créativité et c’est
gazine Milk jusqu’à la naissance, en 2012, de Brune, sa
d’autant plus intéressant de la voir dans son cadre de vie »,
The Socialite Family. 12, rue Saint-Fiacre, 75002 Paris. Tél. : 01 82 28 06 80. Thesocialitefamily.com
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ID-CRÉA
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assure Constance Gennari. Notre décodeuse observe ainsi
J’ajoutais une interview de la famille du moment, je
autant ses amies parisiennes que leurs appartements, qui
montrais ses inspirations. Durant deux ans, j’ai uniquement
ne ressemblent à aucun autre. Elle s’avoue impressionnée
fait appel à des amis proches, qui m’ont ouvert grand leurs
par ces jeunes femmes – majoritairement représentées – in-
portes. Au fur et à mesure que je m’éloignais de Paris, j’ai
dépendantes, qui travaillent et gèrent l’éducation d’enfants
fini par classer les intérieurs par villes. » C’est ainsi qu’une
arrivés tardivement pour la plupart d’entre elles. « Les Fran-
famille new-yorkaise occupant un appartement très chic
çaises sont un peu dingues. Elles font tout vite et bien : s’oc-
de l’Upper East Side accepte de figurer dans The Socia-
cupent de leur famille, cuisinent, font les courses, reçoivent,
lite Family. N’ayant pas de photographe sous la main aux
chinent, sont toujours impeccables… et avec décontraction.
États-Unis, Constance va prendre les clichés elle-même.
Comment font-elles ? où achètent-elles objets et meubles ?
« C’était culotté. Les propriétaires attendaient une équipe
comment mixent-elles tout ça ? Ça m’intriguait. J’ai aussi
et je me suis présentée à leur porte toute seule. Grand mo-
noté que les hommes s’impliquaient beaucoup dans la déco-
ment de stress, mais j’ai appris et ç’a été un vrai challenge !
ration, avec passion et style. Ils aiment croiser les époques,
J’ai ensuite réalisé pas mal de reportages en solo. » Le site
les cultures et les goûts. Dans ces milieux, les enfants ap-
fait vite le buzz, puis la presse s’y intéresse, étonnée de
prennent également à vivre dans de belles choses. Il faut
voir des familles adeptes d’Instagram et de Facebook très
simplement accepter la casse et savoir tourner un vase fêlé
friandes de montrer leur culture, leur audace, leur éduca-
côté mur ! » sourit (d’expérience) Constance Gennari, fas-
tion et leurs goûts.
cinée par ces tribus recomposées ou non, gay ou pas, évo-
Des tribus anglo-saxonnes, également, puisque le site
luant dans des milieux arty ou financiers.
est traduit en anglais (35 % de son audience est réalisée
« Toutes les deux semaines, rigoureusement, je postais des
à l’étranger). Évidemment, des maisons italiennes y sont
intérieurs capturés par ces jeunes talents rencontrés dans
aussi en bonne place, d’autant que Constance Gennari
la pub que je choisissais pour leur regard à la fois mode et
garde un pied de chaque côté des Alpes. « L’Italie m’ins-
déco. En tant que directrice artistique, je tenais à des ca-
pire parce que les appartements y ont souvent une histoire
drages précis et au lien esthétique entre ces photographes.
et j’ai presque envie de pleurer de bonheur quand je tombe
1/ Terrazzo au sol, acajou encadrant une verrière, touches de laiton et teinte framboise aux murs, Constance Gennari a conçu sa boutique en piochant du côté de ses racines milanaises. 2/ Avalanche de coussins Divino ou Bombolini en velours de toutes les couleurs… dur de choisir ! © THE SOCIALITE FAMILY
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L’heure du développement
à mes côtés. » Le duo lance l’édition d’objets dans un es-
Avec The Socialite Family, le final cut esthétique de
prit de luxe abordable, épaulé par des designers en interne.
Constance finit par taper dans l’œil de la marque de mode
Ceux-ci soignent le look rétro revisité qui fait partie des
Mango, en Espagne. Ce sera la première à lui donner carte
gimmicks de Constance. Avant que le textile n’apparaisse
3/ Une sculpture murale ? Presque. C’est l’applique Mezza Luna conçue par le studio de design en interne, en laiton laqué ou brossé et en opaline. 4/ Le linge de maison côté chambre, autre dada de Constance Gennari, qui le fait fabriquer au Portugal. Les coussins, eux, sont réalisés à Paris. 5/ The Socialite Family… le guide déco, de la Toile au papier !
blanche pour réaliser sa campagne Web. Trois saisons de
à son tour avec du linge de lit ou les coussins Bombolini
© THE SOCIALITE FAMILY
suite, Constance Gennari effectue le casting puis shoote des
tout ronds. Cinquante pièces sont désormais proposées à la
familles habillées par Mango et photographiées dans leur
vente, baptisées d’un nom italien en souvenir d’une enfance
univers. Domus, Cyrillus, Pierre Frey feront ensuite appel à
milanaise : canapé Nonna ou table basse en marbre vert
elle pour leurs publicités, catalogues, ou vitrines. En 2016,
et noir Carlotta en hommage à Charlotte Perriand. Alors
une collaboration avec La Redoute sert de bascule pour une
que les assises sont fabriquées en Italie (dans le Frioul), le
première réalisation de meubles. « Je voulais changer de re-
linge est portugais et les coussins façonnés dans un atelier
gistre et j’ai proposé de créer le mobilier d’une chambre à
du nord de Paris. « Choisir une couleur de laque pour nos
coucher. Un lieu rarement bien exploité. J’ai imaginé un lit
pieds de lampes peut prendre du temps. Nous avons une
et des appliques qui se sont très bien vendus ! » Notre blo-
exigence de qualité et faisons en sorte de créer un lien de
gueuse n’arrête plus et présente un temps l’émission de déco
fidélité avec nos ateliers », insiste Constance Gennari, qui
« Les Tribus de Constance », sur Maison+, une chaîne du
n’en revient toujours pas d’être à la tête d’une socialite fa-
câble aujourd’hui disparue.
mily sans cesse élargie.
sur un beau lieu dont les propriétaires ont su préserver le
Le petit blog savamment dosé cartonne – 2 millions de lec-
cachet. J’avoue néanmoins avoir été énormément capti-
teurs par an actuellement. Il est devenu une entreprise que
vée par le Xe arrondissement parisien. Beaucoup de créa-
Constance Gennari doit structurer. « La vie est bien faite
tifs y habitent. En 2015, j’ai enrichi mes portraits avec des
puisque j’ai rencontré Marianne Gosset, sortie d’HEC.
ateliers d’artistes ou de designers, comme le studio 5.5, et
Une fille intelligente et avec de la personnalité, qui a très
même des lieux ouverts par de jeunes chefs. »
vite compris que TSF pouvait pousser plus haut encore. Elle m’a aidée à développer le concept et, depuis, travaille
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ID-RENCONTRE ARCHITECTE D’INTÉRIEUR
Atelier Delphine Carrère,
Ci-dessus Dans cette maison du quartier Bibi Beaurivage, à Biarritz, Delphine Carrère a installé son showroom, « entre:temps », dans lequel elle présente ses coups de cœur. © DAVID DUCHON-DORIS, BIARRITZ
L’architecte d’intérieur, installée à Biarritz, est bien placée pour nous parler des vacances. Sur la côte basque ou au Cap-Ferret, les maisons et les aménagements qu’elle imagine sont tournés vers la nature et les plaisirs simples. Propos recueillis par Nathalie Nort
Vous avez étudié à Paris, puis à Toulouse, avant de fonder votre atelier d’architecture intérieure à Biarritz. Racontez-nous votre parcours. Parisienne d’origine, j’ai la chance d’habiter sur la côte basque depuis très longtemps. J’ai commencé par des études de droit, mais assez vite j’ai eu envie de me diriger vers un métier artistique dans lequel ma
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pensée pouvait s’exprimer de façon matérielle, palpable. L’architecture, et plus particulièrement l’architecture intérieure, s’est imposée à moi comme une évidence. Après ma formation d’architecte d’intérieur à Toulouse, j’ai intégré une agence dans laquelle j’ai appris beaucoup, mais j’ai très rapidement créé ma propre structure, car j’avais besoin de préserver ma liberté de penser et mon univers.
Combien de personnes travaillent avec vous chez ADC ? Nous sommes huit au total. C’est une équipe très complémentaire mêlant deux architectes – leur origine italienne facilitent nos rapports avec nos fournisseurs, souvent italiens eux aussi –, une architecte d’intérieur, qui vient des Arts-Déco et qui écrit des livres pour enfants, un ingénieur béton pour
la rigueur, une responsable du showroom, plus spécialisée dans la partie décoration et un service administratif. Une belle équipe que j’aime beaucoup, dynamique, intelligente et drôle !
Vous travaillez principalement pour des chantiers résidentiels privés en Nouvelle-Aquitaine. Oui, essentiellement sur la côte basque et sur le bassin d’Arcachon. Et sur quelques chantiers à Paris et à Londres pour des clients dont j’avais réalisé la résidence secondaire.
À combien évaluez-vous le prix moyen actuel d’une rénovation au mètre carré ? Il faut compter, au bas mot, 2 500 euros HT du mètre carré pour une rénovation totale.
le Sud-Ouest version ADC
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1/ Canapé Versant, tableThonet, tapis Nanimarquina, bibliothèque DePadova. 2/ Pour entre:temps, une extension en acier Corten modernise la maison d’origine dont la cour a été végétalisée. Lumière Viabizzuno, chaise Valerie Object, jardin paysagé Michel Mendiboure. © DAVID DUCHON DORIS
Le profil type de vos clients ? Mes clients m’appellent surtout pour réaliser leur maison de vacances. Et c’est vraiment extraordinaire de pouvoir participer à un projet qui représente la famille, la convivialité, la joie d’une parenthèse ensoleillée.
Vous donne-t-on généralement une direction précise ? Je demande assez peu d’informations, hormis un cahier des charges fonctionnel détaillé. Je préfère discuter, évoquer des voyages, parler un peu de leur vie, de ce qu’ils aiment, de ce qu’ils viennent chercher dans le Pays basque, un peu de leur histoire, afin de pouvoir écrire la leur au mieux dans ce nouvel espace. Puis il y a le lieu, l’inspiration qu’il engendre, la nature, les vues, la course du soleil imposant une répartition
des volumes assez ordonnancée. Je suis très attentive à ce que les habitants se sentent bien et de façon naturelle dans l’espace de vie que je leur dessine.
Avez-vous souvent carte blanche ?
notamment tenir compte du fait que je travaille avec des artisans de qualité qui ont besoin de temps pour réaliser leur ouvrage dont le savoir-faire peut être coûteux. Il s’agit de ne pas sacrifier la qualité d’exécution ni celle des matériaux choisis.
C’est assez rare, à vrai dire ! Mais j’ai de très jolis projets dans lesquels je dois combiner différents paramètres, dont le budget, mais c’est bien d’avoir un cadre, cela favorise la créativité. J’aime cependant avoir assez de latitude pour réaliser des pièces uniques, faire appel à des artisans merveilleux et créer un décor sur mesure.
La côte basque ou le Cap-Ferret, c’est un peu les Hamptons français… Voyez-vous une évolution, un engouement, des tendances qui se dessinent dans les demandes de vos clients à travers les années ?
Justement, le budget est-il toujours un frein ? Je ne peux pas répondre à tous les projets, donc je dois trier, évidemment, et
La côte basque comme le Cap-Ferret, c’est l’omniprésence de la nature. Je crois que c’est surtout cela que les gens viennent chercher. Un mode de vie doux, avec des plaisirs simples dans des lieux à la beauté sauvage.
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ID-RENCONTRE ARCHITECTE D’INTÉRIEUR
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1/ Dans une maison réhabilitée au centre de Biarritz, le coin lecture se vit en fauteuils Targa Lounge (GamFratesi pour Wiener GTV Design) et tabouret Bishop, d’India Mahdavi. © ANTOINE HUOT 2/ Une maison de pêcheur à la pointe du Cap-Ferret. Canapé Linteloo, miroir Mathilde Labrouche, fauteuils Audoux-Minet, table Sempre, lampe Serge Mouille, appliques Viabizzuno.
Votre atelier est adossé à une agence d’architecture parisienne pour pouvoir gérer des travaux de gros œuvre importants. Oui, je suis associée avec cette agence, car différents clients me contactent pour des projets à plus grande échelle, nécessitant une association de compétences très intéressante.
Pour vous, quel est – ou quel serait – le projet idéal ? J’aimerais beaucoup faire un hôtel. J’ai beaucoup voyagé, je connais bien les lieux de vacances pour avoir réalisé énormément de résidences secondaires. J’adorerais pouvoir en concevoir un chez moi, à Biarritz, et mettre en scène ces savoir-faire locaux extrêmement qualitatifs.
Comment évolue votre activité ? J’ai de très jolis dossiers avec, cette année, plusieurs lieux publics (restaurants, halles,
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bars-cabarets), ce qui est très amusant, car les enjeux ne sont pas du tout les mêmes que ceux d’un projet privé. On peut se faire plaisir, raconter une histoire haute en couleur. J’adore travailler autour du bassin d’Arcachon, où je réalise en ce moment trois très belles maisons au Cap-Ferret avec des vues complètement incroyables. J’aime ce lieu où je passe d’ailleurs mes vacances. Il est synonyme de joies, de grandes tablées avec enfants et amis, de bateau, de plateaux d’huîtres…
regroupant mobilier, sanitaires, éclairage, parquet, matériaux… Ce nouvel espace est installé dans une maison typique du quartier Beaurivage, mêlant architecture contemporaine et espace brut qui illustrent son passé. Il sera aussi question d’y proposer ma gamme personnelle de mobilier…
Votre agence, située dans le quartier Bibi Beaurivage, s’agrandit aujourd’hui d’un showroom, « entre:temps ». Quelle est la fonction de ce nouvel espace ?
Je vais tous les ans au Salone del Mobile, à Milan. C’est un moment magique avec à chaque fois des découvertes magnifiques ! La ville est en fête et Mauro, l’architecte milanais qui travaille à l’agence, m’oriente toujours vers des lieux incroyables comme la Villa Necchi de Portaluppi… Cette année, je suis aussi allée à Courtrai, en Belgique, joli salon à taille humaine, très sélectif et très sympa ! Et puis, je voyage beaucoup… c’est très important pour l’œil.
C’est un prolongement de l’histoire de l’atelier à travers un volet beaucoup plus décoratif, ouvert au public, mais aussi aux architectes et aux décorateurs. Entièrement extérieur aux clients de l’agence, il propose une sélection de très jolies marques
Quels sont les rendez-vous pro ou internationaux (foires, workshops, etc.) que vous ne manquez sous aucun prétexte ?
Un yaourt aussi doux se reconnaît les yeux fermés.
Petit Billy Dès la première cuillère, le nouveau yaourt brassé Petit Billy vous surprendra par sa douceur et son goût frais et léger. Fondez aussi pour la gourmandise des variétés Vanille de Madagascar et Framboise.
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ID-PORTRAIT D’ARCHITECTE
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Restaurants à la carte L’architecte David-Olivier Descombes, à la tête de l’agence DOD, multiplie, loin des projecteurs, les chantiers dans la France entière… Rencontre avec un professionnel qui redonne aux Parisiens le goût de sortir !
en papier et carton blancs pour définir l’organisation des
Par Marie Godfrain
Le trentenaire a démarré sa carrière par des projets d’ar-
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lieux et, dans un second temps, entame le travail de décoration. C’est sans doute sa formation d’architecte (il est diplômé de l’École nationale supérieure d’architecture de Versailles) qui l’a conduit à utiliser ce procédé. chitecture. Il avait effectué des stages et des collabora-
éconnu du grand public, le discret David-
tions auprès de Jean Nouvel, mais aussi d’Édouard Fran-
Olivier Descombes est pourtant l’auteur du
çois. De son propre aveu, son passage chez Jean Nouvel
dernier grand carton de la restauration pari-
l’a ouvert à de nombreux savoir-faire techniques, no-
sienne : le Bouillon Pigalle. À toute heure de la journée,
tamment à manipuler des outils de conception informa-
pour avoir une chance de s’installer dans cette brasserie,
tique. D’Édouard François il a retenu son exubérance et
il faut accepter de se glisser dans une file interminable
sa liberté dans les propositions qu’il formulait : « À tel
et regarder l’aiguille de sa montre faire parfois le tour
point que lorsque des clients me disent : je ne m’attendais
du cadran... Vitrine pour l’architecte, ce restaurant n’est
pas à un tel projet de votre part, je sais que je le dois à
pourtant que l’un des multiples lieux qu’il a dessinés dans
mon passage auprès de lui », explique l’architecte qui a
la capitale, son terrain de chasse favori. Coutumier de la
démarré sa carrière par des chantiers classiques de loge-
refonte ou de la création de restaurants et d’hôtels (envi-
ments collectifs. Qu’en est-il de l’architecture d’intérieur
ron 60 à 70 % de son chiffre d’affaires), il imagine aussi
avec le Bouillon Pigalle ? « Nous avons pensé ce lieu dans
des maisons, des bureaux et des boutiques. À chaque fois,
sa totalité, de la redéfinition de la façade jusqu’au dessin
c’est le même rituel, David-Olivier fabrique une maquette
des globes lumineux. » Il multiplie les restaurants dans
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Paris : Triplette, Tripletta, Uno, Kasha… Et à chaque fois,
pas, car je suis une véritable éponge. Je m’imprègne à
la même idéologie guide son travail : « Je fais en sorte
chaque fois de l’univers de mes clients. Je ne peux pas
que l’on ait l’impression que ces lieux existent depuis des
affirmer que j’ai une signature particulière. D’ailleurs,
années. Par exemple, je travaille sur les matériaux pati-
je me dis souvent que j’aurais eu du mal à être un mo-
nés et je chine beaucoup en Belgique, dans d’immenses
derne… Je suis sérieux, les chantiers se passent bien, je
hangars de 10 000 m2 où je me fais plaisir. Lorsque ce ne
livre à l’heure au prix convenu, je ne délègue pas, je dé-
sont pas des meubles vintage, je propose des fauteuils dé-
marre toujours mes projets avec quelqu’un de l’équipe
pareillés, comme à la trattoria Uno. Une adresse qui re-
et, ensuite, je lui confie le suivi. » Il en veut pour preuve
présente d’ailleurs une bonne synthèse de mon travail. »
ses rendus 3D qu’il nous fait comparer à des photos de
Le professionnel porte aussi une attention particulière à
projets achevés… La ressemblance est saisissante ! Ce
la matière, « notamment les marbriers de Bourgogne »,
souci du détail, il le tient de son maître, le Suisse Peter
explique David-Olivier. En revanche, contrairement à la
Zumthor, qu’il admire sans retenue. « Pour moi, dit-il,
tendance actuelle, la couleur est pour lui presque acces-
les thermes de Vals sont l’endroit le plus incroyable au
soire : « Chez les particuliers, elle se matérialise par le
monde. J’admire Zumthor pour son soin du détail, lié
choix du mobilier. Sinon, en général, je laisse toute lati-
à son parcours. D’abord formé à l’ébénisterie, Zumthor
tude à mes clients sur cette question… Une façon de les
fut ensuite architecte d’intérieur avant de devenir archi-
impliquer. » David-Olivier est loin de connaître la noto-
tecte, une vision holistique dont je m’inspire » et dont
riété de ses consœurs et confrères, mais son naturel dis-
les clients sont demandeurs. Un restaurant indien dans
cret ne l’empêche pas de multiplier les chantiers. Sa petite
le quartier de la Bastille, un bureau pour un producteur
agence du Marais va d’ailleurs s’agrandir dans les mois
de cinéma, des maisons privées… La rentrée sera char-
qui viennent. « Les lieux que je fais ne se ressemblent
gée et variée pour David-Olivier et son agence DOD.
1/ Le Bouillon Pigalle, à Paris, ce sont 320 places qui voient défiler 800 à 1 500 couverts par jour… Un succès commercial pour lequel le décor de l’agence DOD n’est pas pour rien… © FRANCIS AMIAND
2/ L’architecte David-Olivier Descombes s’imprègne du désir de ses clients et de leur personnalité pour imaginer ses projets et répondre à chaque cahier des charges. © KARINE BELOUAR 3/ Dans le Ier arrondissement de Paris, le restaurant italien Uno : une décoration dépareillée raffinée inspirée par la Méditerranée. 4/ Le restaurant parisien Kasha (qui tient son nom du sarrasin décortiqué et grillé dégusté en Europe centrale et de l’Est) sert des crêpes et galettes dans un décor frais comme on aime. © GILLES TRILLARD
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MILANO 2019 RENOUVEAU CRÉATIF DOSSIER 30 PAGES
Que le Salone del Mobile fasse défiler des cohortes de nouveautés ou qu’il reflète la façon dont les designers travaillent à ménager une sortie élégante à l’espèce humaine (voir l’exposition « Broken Nature » à la Triennale de Milan), on constate qu’il est moins que d’autres la cible criblée de flèches de ses détracteurs. Fiera et design relèvent toujours du commerce, mais aussi du culturel. Le design se fait même pigeon voyageur de messages à portée sociale. En version géante, le fauteuil Up5 de Gaetano Pesce, dit « Big Mama », 50 ans cette année, fêtait cela, place du Duomo (ci-contre). Ce fauteuil rouvrait au passage les plaies d’une certaine condition féminine, laquelle avait donné l’idée à Pesce de le lester d’un repose-pied façon boulet. Le design devient source de confort, de beauté et de messages, au moment où il est attendu pour arranger les choses… Si la Fiera de Milan est une fête, ce n’est plus celle des fous. Il faut que ce soit beau, mais surtout bien. Par Guy-Claude Agboton et Vanessa Chenaie Photos Gianni Basso et Serena Eller / Vega MG pour IDEAT
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1 Page de gauche Côté nouveautés, chez Seletti : la lampe San Pietro, en résine, des créatrices du studio AMeBE, avec, autour, les luminaires Pixels & Stripes, du SELAB, le studio de création maison. 1/ et 2/ Chez l’éditeur allemand de luminaires Tobias Grau, ses fils, Timon et Melchior, laissent l’attachée de presse, Giorgiana Ravizza, expliquer Parrot, une lampe sans câble et autonome cent heures. Aux murs, des icônes, comme la lampe Falling, puis l’exposition photo de Charles Negre. 3/ Chez l’allemand Pulpo, Sebastian Herkner, Designer de l’année à Maison & Objet, entre sa lampe Stellar Grape et sa table Bent. 4/ Chez l’italien Magis, le designer allemand Stefan Diez présente Costume, un sofa modulable, indéformable et écologique. 5/ Sur le stand Boffi et DePadova, la vue d’ensemble depuis le canapé Yak, du duo italien LucidiPevere, souligne la complémentarité des deux labels. 6/ Le designer anglais Jasper Morrison sur sa chaise Fugu, pour l’éditeur japonais Maruni. Supernormal. 7/ et 8/ Chez le japonais Karimoku New Standard, la table Spectrum et les chaises Pad, des Berlinois Geckeler Michels, la suspension Parabole, du Suisse Dimitri Bähler, et les étagères ainsi que le tabouret Archive, de l’Allemand Christian Haas, font l’Europe.
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1/ Chez Flexform, de la famille des fondateurs, Piero Galimberti, directeur du design, et le canapé outdoor Zante, une création maison en iroko, en okoumé et en acier, modulable et démontable. 2/ Floriana Micheloni, de Studiopiù International, chargée de la presse d’EMU, devant les chaises Carousel, de Sebastian Herkner. 3/ La marque présentait aussi la collection « RIO 50 », best-seller depuis cinquante ans (8 millions d’exemplaires), des chaises retravaillées par Anton Cristell et Emanuel Gargano. 4/ et 5/ Giovanni Anzani, administrateur délégué de Poliform, mise sur les designers stars : Jean-Marie Massaud et son sofa Westside, ou Marcel Wanders et sa collection « Gentleman ». 6/ 7/ et page de droite Alessio et Alberto Minotti, troisième génération du label qui porte leur nom, présentaient Quadrado, de Marcio Kogan, le canapé West, de Rodolfo Dordoni, et les fauteuils Tape Cord, d’Oki Sato. 8/ Chez Living Divani, qui fêtait ses 50 ans cette année, Carola Bestetti, directrice du marketing, de la communication et de la création du label fondé par ses parents, Renata et Luigi, se retrouve avec eux sur le sofa Greene, devant la bibliothèque Sailor, du designer David Lopez Quincoces.
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1/ Chez Baxter, les classiques n’ont pas d’âge : fauteuil Diner, de Piero Lissoni (2014), ou, en face, son homologue, Nepal, en poil de chèvre de Mongolie, conçu par Paola Navone (2011). 2/ Chez Rimadesio, faire la revue des nouveautés, c’est aussi assister à un défilé de nouvelles finitions. La table Manta peut ainsi être en marbre, en bois, ronde ou rectangulaire. 3/ et 5/ Chez Magis, le designer Ron Gilad présentait Swing, un paravent pliable faisant cloison. Cela fait ainsi quarante ans qu’Eugenio Perazza, fondateur de la marque, place haut la barre en collaborant avec des designers comme le duo israélien formé par Gilli Kuchik et Ran Amitai. Deux ans de travaux et voici leur chaise Vela ! 4/ Le salon chic du fondateur de Red Edition, Cyril Laborbe : fauteuil et canapé Cannage, pouf Stool, et la lampe Lucid Dream, de Stephan Lanez. 6/ De la table Skorpio, d’Andrea Lucatello (2014), Cattelan Italia proposait différentes versions, dont une avec un plateau de verre. Page de droite Le nouveau sofa Philo, de l’architecte et designer italien Marco Zito, pour le label Saba, présenté par la patronne de la marque, Amelia Pegorin, et Alessandra Santi, sa fille, responsable de la communication.
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3 1/ Giovanni Del Vecchio, CEO de Giorgetti, en souligne l’offre globale, du tapis Kaleido, de la collection « Giorgetti Atmosphere », aux généreux canapés du designer Carlo Colombo. 2/ Trois des cinq membres de la famille du label Porro : Lorenzo, le président, Maria, la marketing manager, et Fabio, chargé du contract. Leur motto ? L’artisanat contemporain. 3/ BD Barcelona accueille depuis 2007 les pièces de l’Espagnol Jaime Hayón. En 2019, le fauteuil Dino affiche un nouveau design. 4/ Cent ans après son premier fauteuil iconique, le label italien Poltrona Frau exprimait à travers une installation son « Leathership » en matière de cuir. 5/ Chez BD Barcelona, Jordi Arnau, le patron, recevait sous un portrait de Salvador Dalí, dont il présentait la chaise longue Portlligat, dessinée en 1962. 6/ Surprise chez Turri, avec la présence du starchitecte américain Daniel Libeskind, venu présenter Edge, un bureau d’exception. 7/ Nidi, label de design italien, révélait un meuble pour enfants qui peut aussi convenir aux adultes. 8/ Chez Blifase, la douce rigueur du fauteuil Ikkoku, du studio Carlesi et Tonelli, se décline également en divan. Page de droite Chez Ethimo, Gian Paolo Migliaccio, CEO, et la designer Paola Navone, posent avec la gamme « Rafael », conçue pour l’outdoor.
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2 1/ Harmonie green, chez Roda, avec la gamme de sièges « Laze », dont un sofa à matelas fin avec dossier en fil de polyester. 2/ Les volcaniques chaises Ester, du designer Jacopo Foggini, chez Edra, en méthacrylate travaillé dans le secret. Ses petites tables Cicladi sont en albâtre. 3/ Entre les cloisons de verre graphiques de Piero Lissoni, chez Glass Italia, voici Mari Cristal, la nouvelle table de Philippe Starck. 4/ Five o’clock tea pour Bethan Laura Wood chez le porcelainier Rosenthal chez qui elle a dessiné un motif pour la théière culte de Walter Gropius ainsi que Tongue, un set théière-tasse très réussi. 5/ Chez Emmemobili, superbe table Atlas et buffet Mirar, d’Elena Salmistraro. 6/ Chez Kartell, sous la lampe Neutra, de Ferruccio Laviani, de nouvelles finitions pour la table Glossy, d’Antonio Citterio et Oliver Löw. 7/ Kartell encore, 70 ans cette année, cultive sa maîtrise… du bois courbé. Adieu le plastique ? Il y a du Starck là-dessous… Le label nous familiarise avec ces sièges en bois moulés sculpturaux comme le sont les pièces de la collection « Smart Wood », de Philippe Starck. Page de droite Monica Mazzei, vice-présidente et directrice artistique d’Edra, et Francesco Binfaré, maestro atypique du design italien, assis sur le nouveau sofa Grande Soffice.
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2 1/ Au salon de Milan, l’innovation surprend. Chez Cattelan Italia, sur cette table Dragon Keramik, de Paolo Cattelan, la céramique imite le marbre à s’y méprendre. 2/ Entre l’architecte Antonio Citterio et B&B Italia, c’est du sérieux. Pas d’assoupissement mais un assouplissement de la typologie du canapé avec Ribes, hyper modulable. 3/ Réalisé par l’agence OMA, de Rem Koolhaas, le stand Knoll évoquait la tranquille modernité d’un défilé Prada, avec les tables Smalto, de Barber & Osgerby, et les lustres 2097, de Gino Sarfatti (Flos). 4/ Vanessa Chenaie, rédactrice en chef d’IDEAT, avec le designer japonais Naoto Fukasawa, pour son lampadaire Half Dome, à l’abat-jour arrondi, chez Kettal. 5/ et 6/ Voir Milan et découvrir le label bosniaque Zanat, qui met son savoir-faire d’ébéniste au service de designers comme Jean-Marie Massaud, les Palomba, Ilse Crawford ou Monica Förster. Page de droite Dans Milan intramuros, loin du rush de la Fiera, un autre pôle d’attraction pour design addicts : les showrooms, comme celui de B&B Italia, qui fêtait les 50 ans de l’Up 5, du designer Gaetano Pesce, avec une édition spéciale.
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1/ Chez l’italien Agape, la baignoire Immersion, de Neri & Hu, plus profonde que large, s’inspire des baquets de bains asiatiques et intègre un petit banc de bois. 2/ Parmi les nombreux projets de Patricia Urquiola chez Moroso, les sièges Lilo (2015), entre style scandinave et fifties, reviennent avec de superbes couleurs. 3/ Le canapé Velvet, de Matteo Zorzenoni, chez Novamobili : l’esthétique au service du fonctionnel. 4/ Concept « Urban Passion », chez Zanotta, s’inspirant des grandes capitales avec, ici, New York, et la vue d’une chambre à coucher équipée du lit Gala, de Gabriele Rosa. 5/ Emiliana Martinelli, architecte et fille du fondateur de Martinelli Luce, présente le nouveau luminaire Elastica, à tendre du sol au plafond. 6/ et 7/ Sur un stand très accessoirisé, la soif d’innovation de MDF Italia est révélée par la façade esthétique de la bibliothèque Qubit, de Victor Vasilev. C’est l’esprit dans lequel travaille Umberto Cassina, président de MDF Italia, assis sur Twist, le nouveau fauteuil outdoor en corde tressée de Jean-Marie Massaud. Page de droite Très écouté chez MDF Italia, le designer français Jean-Marie Massaud fêtait les 10 ans de sa chaise Flow avec une édition spéciale, Flow Filo, indoor et outdoor.
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2 1/ Au SaloneSatellite, pépinière de jeunes designers, l’Allemand Julian Auch, venu présenter sa lampe en papier Yuki. 2/ L’architecte et designer Paola Navone a traité le stand de Gervasoni de façon très déco, pour y montrer ses fauteuils Next au tissu texturé. 3/ La prouesse de Norton, divan d’Andrea Parisio, chez Meridiani, c’est de ne pas faire Napoléon III malgré ses capitons. 4/ La designer slovène Nika Zupanc présentait sa nouvelle crédence Strings chez l’éditeur indien Scarlet Splendour, aux côtés du designer néerlandais Richard Hutten. 5/ Le designer belge Alain Gilles a choisi du marbre Vert-Saint-Denis pour réaliser une édition spéciale de sa Big Table, de trois mètres de long, lancée il y a dix ans chez Bonaldo. 6/ Aperçu des 112 sortes d’Eames Shell Chairs, première assise en plastique à être produite en série dès 1950. Aujourd’hui en polypropylène ou en résine polyester mêlée de fibre de verre, elle se décline en 35 couleurs différentes. Page de droite L’esprit de Rolf Fehlbaum, président d’honneur du conseil d’administration de Vitra, flotte toujours sur l’univers que cet éditeur de design suisse a transmis à sa nièce, Nora Fehlbaum.
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2 1/ Les Suédois de Note Design Studio avaient planté au Circolo Filologico Milanese leur installation, Formations, pour Tarkett. Façon de mettre en valeur « IQ Surfaces », leur collection de revêtements en vinyle. 2/ Au Palazzo Litta, le projet « Art Mining » présentait le talent de 26 artistes coréens, toutes disciplines confondues, de l’art au design. 3/ Clou des collections au showroom Cassina, cette édition en noir et blanc du buffet Elling (1919), de Gerrit Rietveld (1888-1964). 4/ Au Palazzo Francesco Turati, la manifestation « Masterly – The Dutch in Milano » faisait découvrir la chaise inclinable Clay, de Quinten Lokhorst, 26 ans, de l’école HMC, à Amsterdam. 5/ Wilfred Kalf et Margarita de Bourbon-Parme y étaient aussi invités à plancher sur Rembrandt. Ils ont conçu Rembrandt Gold, un néocoffre à épices en noyer et laiton. 6/ Malgré son aspect très ludique, le siège Chair Dots, de Walter Konings, résulte d’un processus industriel très technique. 7/ « Masterly – The Dutch in Milano » exposait quelque 120 participants. Page de droite Chez Cassina, sur fond de toiles de Nathalie du Pasquier, les deux têtes pensantes du studio de Patricia Urquiola, la designer en personne et son mari, Alberto Zontone.
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2 1/ Dans le secteur off du salon, Tai Ping, l’éditeur hongkongais de tapis, exposait la collection « Raw », du Français Noé Duchaufour-Lawrance : minérale, entre tectonique des plaques et cavernes. 2/ Le design brésilien était à l’honneur grâce à la galerie américaine Espasso, avec, ici, le banc en béton Domino (2014), de Cláudia Moreira Salles, sous les élégants luminaires de l’éditeur anglais Tala. 3/ Au showroom d’Arclinea, via Durini, ambiance chaleureuse avec des îlots de cuisines métallisés qui échappent au côté clinique. 4/ Giulia Molteni, responsable du marketing et de la communication de la marque homonyme, assise sur le nouveau canapé modulaire Gregor, du designer belge Vincent Van Duysen. 5/ Chez FontanaArte, lasospesa, une lampe de table dessinée par l’architecte Stefano Boeri. 6/ Invitée par le magazine Interni à illustrer le thème « Human Spaces », l’architecte brésilienne Vivian Coser a semé une installation de tables basses « Botaniques » en forme de petits lacs minéraux. Page de droite Dans un ancien cinéma désaffecté, devant une installation photo signée Andrea Ferrari, Emiliano Salci et Britt Moran, de Dimorestudio, présentaient leurs tissus, leur nouveau mobilier, et leurs premières créations pour le malletier Au Départ, qui est de retour.
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3 1/ Dans le calme du showroom De Padova, le nouveau sofa Blendy – qui existe aussi en fauteuil –, signé Omi Tahara, accueillait parfois les visiteurs désireux de faire un petit break. 2/ Ce concept de papier peint en tissu créé par l’artiste Brigitte Niedermair et par Martino Gamper, Nina Yashar le voulait absolument dans sa galerie Nilufar ! 3/ Le designer tasmano-londonien Brodie Neill, créateur du label Made in Ratio. À Milan, il présentait le paravent Theorem, en pin de Douglas et en lin, ainsi que la version en tabouret haut de son iconique chaise Alpha. 4/ En six jours, six scénographies différentes ont été dévoilées, sous l’appellation « Teatro del Giorno », au Palazzo Litta, par les étudiants parisiens de l’école Camondo. 5/ Le designer italien Fabio Novembre, nouveau directeur artistique de l’éditeur historique Driade, assis sur son fauteuil Italic, un siège bien droit qui apparaît artistiquement penché. Page de droite L’architecte et designer Michele De Lucchi, entre le portemanteau Trespolone et la table Trespolino (Danese Milano), pose sous son iconique lampe Tolomeo (Artemide), avec, en main, une curiosité de Danese, une canne qui éclaire et klaxonne, conçue par le photographe Elliott Erwitt.
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2 Chez CC-tapis, l’univers du tapis est au maximum de son expressivité, au point de faire ressembler le showroom de la piazza Santo Stefano à une galerie d’art. 1/ Germans Ermics, créateur pour la marque, devant un exemplaire de sa gamme « Tidal ». 2/ Cristina Celestino, créatrice d’« Envolée ». 3/ David/Nicolas, créateurs de « Plasterwork ». Ces collections sont réalisées au Népal où la fondation CCfor education soutient l’éducation des enfants d’artisans. 4/ Les fondateurs, Fabrizio Cantoni et Nelcya Chamszadeh, avec Daniele Lora, directeur artistique et associé, posent autour de la collection « Rug Invaders », conçue par le CC-tapis Design-Lab. 5/ À la Pelota, ex-jeu de paume investi par la maison Hermès, Au-delà du désert, un plaid en marqueterie de cachemire imaginé d’après un collage de l’artiste Nathalie du Pasquier. 6/ Dans le Cortile della Farmacia dell’Università degli Studi di Milano, Humberto et Fernando Campana ont planté six Sleeping Piles, des colonnes recouvertes de gazon délimitant un espace de sérénité. 7/ Chez Rossana Orlandi, Cypraea, le label issu de la rencontre entre l’entrepreneur mauricien Cedric Lincoln et l’architecte Francesco Maria Messina, dévoilait le cabinet Bark, en noyer, qui, en matière de tendances, se passait de commentaires.
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1/ L’Américain George Nelson, directeur du design du label américain Herman Miller, introduisit aprèsguerre Charles et Ray Eames. D’où la présence, aujourd’hui, au premier étage du showroom milanais de la marque, de leur célèbre Lounge Chair et son Ottoman (1956), mais garnis d’un tissu plutôt que de cuir. 2/ Scoop finnois ! Il faudra bientôt imaginer des magasins où l’on pourra à la fois trouver le design édité chez le finlandais Artek et les objets et tissus de son homologue au rayon textile, Marimekko. 3/ Une visite à la Six Gallery revient à plonger dans l’univers esthétique du studio Quincocès Dragò, formé par l’Espagnol David Lopez Quincoces et la Norvégienne Fanny Bauer Grung. Sous l’appellation Six se trouvent aussi un hôtel et un restaurant. 4/ Quand le designer néerlandais Marcel Wanders fête ses quinze ans de collaboration avec Bisazza, label italien de carreaux de céramique plutôt haute couture, une nouvelle série de sièges ou de table basses « Peebles » voit le jour. Toujours plus loin, toujours plus fort au rayon carrelages !
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E n p a r t e n a r i a t a v e c l e m a g a z i n e IDEAT
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Exposition à la Monnaie de Paris
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2 1/ L’exposition « Broken Nature », au musée de la Triennale (jusqu’au 1er septembre), fait le check-up de la planète. Elle sollicite architectes, designers et artistes pour éclairer le visiteur. Que faire pour améliorer les choses ? 2/ Au Palazzo Serbelloni, Vuitton exposait ses nouveaux objets nomades, dont le siège Bulbo d’Humberto et Fernando Campana, alternant tissu et cuir du plus beau jaune. 3/ Autre aspect du musée de la Triennale, avec la collection permanente présentée selon l’optique de son responsable, le design thinker Joseph Grima. 4/ Sorti du musée, on courait au Nilufar Depot, lieu de design vintage et contemporain de Nina Yashar, ici devant les paravents d’Els Woldhek et Georgi Manassiev, d’Odd Matter. 5/ Parmi les sujets les plus « instagrammés » de l’exposition « Broken Nature », au musée de la Triennale, les animaux humains enlacés de Sanctuary, une œuvre de l’artiste Patricia Piccinini. 6/ D’avril à juin, Gucci a ouvert un Gucci popup store, signé Alessandro Michele. Sur deux étages, du mobilier, du linge de maison et la crème des arts de la table, dont la porcelaine Richard Ginori désormais dans le même groupe que Gucci.
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bleu comme sérénité
Liste des magasins sur www.bouchara.com
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UN PAYSAGE DE L’EXCELLENCE
FRÉDÉRIC BOREL
TROIS FIGURES DE L’ARCHITECTURE FRANÇAISE
MARC BARANI
C Marc Barani architecte - photographie Serge Demailly
JEAN MARC IBOS & MYRTO VITART
Exposition du 22/05 au 16/10/2019
Cité de l’architecture & du patrimoine Palais de Chaillot - Paris 16 - M Trocadéro - citedelarchitecture.fr - #ExpoGrandPrixArchi e
L'Architecture d'AujourdÕhui
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3 1/ Au Palazzo Reale, côté Sale degli Arazzi, l’exposition « De Coding » sollicitait les talents des designers Sabine Marcelis, Qu Lei Lei et Space Popular ainsi que Constance Guisset (2) afin qu’ils explorent la versatilité du fameux tissu en microfibre, l’Alcantara. 3/ Icône des collections permanentes du musée de la Triennale scénographiées sous l’égide de l’architecte et spécialiste de design, Joseph Grima, le fauteuil Joe de De Pas, D’Urbino & Lomazzi. 4/ Toute honte bue, le canapé Bocca, de Gufram, a toujours l’air d’afficher une sensualité repue et autosatisfaite… surtout quand elle se déploie sous le toit d’une institution culturelle. 5/ La scénographie des collections permanentes du musée de la Triennale, modestement composée de podiums blancs, laisse parler ou dialoguer les objets, comme ces fauteuils et chaises du maestro Franco Albini. 6/ Ciao Milan Design Week 2019 ! Au Palazzo Reale, une pluie de chaises Kartell rappelle, par le vertige esthétique qu’elles procurent, et par leur nombre, la capacité à émouvoir du produit industriel quand il est pur.
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Exposition du 7 juin au 8 septembre 2019
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Une recherche tissée
Fondation d’entreprise Galeries Lafayette 9 rue du Plâtre 75004 Paris
lafayetteanticipations.com Entrée libre #expoHellaJongerius
En partenariat avec Ideat, Trois Couleurs et Le Bonbon
IDEAT fête ses 20 ans : la créativité à 360 degrés Dans le paysage de la presse déco, IDEAT, fondé par Laurent Blanc et son épouse en 1999, a toujours fait figure d’exception : c’est un magazine qui occupe une place singulière, qui ne ressemble à aucun autre. Traitant de décoration, de voyage, de design, d’architecture, de photo et d’art contemporain, il a construit sa ligne éditoriale sur la transversalité et a fait de la modernité son évangile. De l’interview des plus grands architectes ou designers du moment au reportage signé de la décoratrice d’intérieur dont on parle ; de la ville la plus désirable, décryptée à travers une quarantaine d’adresses aux pages shopping, qui mêlent le mobilier, la mode, l’histoire du design du XXe siècle aux plus récents savoir-faire industriels, toutes les entrées du magazine attisent la curiosité, nourrissent l’imaginaire, enrichissent la culture des professionnels et du grand public. Tendance et pas uniquement branché, déco mais pas exclusivement féminin, prescripteur et pourtant toujours chic… IDEAT a réussi le grand écart en offrant une info pointue mais sur le mode de la connivence. Design, architecture internationale, décoration intérieure, mode, shopping, tourisme urbain : IDEAT donne envie d’en savoir plus sur les créateurs.
IDEA EN L T IVRE XXL
Pour ses 20 ans, le magazine propose son numéro anniversaire, sorti en mai, au format livre. On y retrouve ses rubriques habituelles avec des reportages déco inédits, des city-guides à la pointe des tendances, un retour sur les plus belles icônes de l’histoire du design et un magnifique portfolio. Viscéralement mixte, furieusement contemporain et absolument indispensable !
Vous pouvez commander ce très beau livre au prix de 69 € sur TheGoodConceptStore.com, rubrique « The Good Books », au format 27 x 34,5 cm.
Nos coups de cœur à Milan Créateurs en ébullition et nouveautés à foison, la capitale mondiale du design reste, cette année encore, le creuset incontesté de la création !
Sous l’apparente simplicité de leurs lignes, les nouveaux fauteuils et canapés Clayton, dessinés par Jean-Marie Massaud pour Poltrona Frau, jouent la carte de la haute technicité. Les coutures réalisées à la main, l’assise suspendue par des sangles de cuir tressées à la main, les pieds luge en tubes d’acier… une débauche de détails luxueux pour un modèle qui évoque l’excellence de la haute couture.
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25 1/ « Serie Up 2000 », la série anniversaire qui met à l’honneur dans de nouveaux coloris, pour son cinquantenaire, le fameux « Big Mama », l’un des surnoms de l’Up 5_6, design Gaetano Pesce. B&B Italia. 2/ Lampes Cyborg, design Karim Rashid. Martinelli Luce. 3/ Tapis Feathers, design Maarten De Ceulaer. CC-tapis. 4/ Lampadaire Xi, design Neri & Hu. Poltrona Frau. 5/ Tables Cesar Outdoor, design Rodolfo Dordoni. Minotti. 6/ Table à café avec rangement Flap, design Studio Klass. Living Divani.
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13 7/ Lampe Magma One Low, design Ferréol Babin. Pulpo. 8/ Bibliothèque tournante Turner, design Gianfranco Frattini. Poltrona Frau. 9/ Suspension Papilio, design Brutos. Masiero. 10/ Table basse Explorer, design Jaime Hayón. BD Barcelona. 11/ Bougeoirs DNA, design Mermelada Estudio. BD Barcelona. 12/ Tapis Lampuga, design Piero Fornasetti. Fornasetti. 13/ Fauteuil 053 Capitol Complex Armchair, design et hommage à Pierre Jeanneret. Cassina. 14/ Boîte Trullo, design Fabio Novembre. Kartell. 15/ Buffet Fondo Marino, design Piero Fornasetti. Fornasetti.
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1/ Lampadaire Newton, design Andrea Branzi. Nemo Lighting. 2/ Buffet 636 Elling, design Gerrit Thomas Rietveld. Cassina. 3/ Tapis Moneta, design Piero Fornasetti. Fornasetti. 4/ Suspension Venezia, design Marcel Wanders. Louis Vuitton. 5/ Chaises Next 121, design Paola Navone. Gervasoni.
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6/ Assise Bulbo, design Fernando et Humberto Campana. Louis Vuitton. 7/ Lampadaire Y3, design Simon Schmitz. Martinelli Luce. 8/ Table Tavolo Magico, design Piero Fornasetti. Fornasetti. 9/ Tapis Kazak Space Shifter, de la collection « Rug Invaders », design CC-tapis Design-Lab. CC-tapis. 10/ Canapé 146 Cotone, design Ronan et Erwan Bouroullec. Cassina.
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Crédits photos : © Caen la mer Tourisme
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Pour le 75e anniversaire du D-Day, le Mémorial de Caen propose en exclusivité européenne l’exposition « Rockwell, Roosevelt & les quatre libertés* », jusqu’au 27 octobre 2019. Caen-Normandie est fière d’accueillir cet évènement exceptionnel car, ici, nous connaissons le prix de la paix et de la liberté et nous savons qu’elles sont à reconquérir chaque jour. * Liberté d’expression, liberté de conscience, liberté de vivre à l’abri du besoin, liberté d’être protégé. Exposition en partenariat avec le Norman Rockwell Museum. Sponsor : Travelers. Sponsors Media : Curtis et la Norman Rockwell Family Agency
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1/ Étagère Amiral, design Leonardo Dainelli. Giorgetti. 2/ Table basse Bangle, design Rodolfo Dordoni. Minotti. 3/ Lampe de jardin Lucerna, design Luca Nichetto. Ethimo. 4/ Suspensions Singapore Sling et Ficupala, design Cassina. Cassina. 5/ Fauteuil outdoor Loop, design Ludovica + Roberto Palomba. Giorgetti. 6/ Portemanteau Parentesi, design Fabrice Berrux. Bonaldo.
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7/ Étagère Sailor, design David Lopez Quincoces. Living Divani. 8/ Table à dîner Platner, design Warren Platner. Knoll. 9/ Vases Happy Yeti, design Jaime Hayón. BD Barcelona. 10/ Fauteuil Artik, design Paola Navone. Baxter. 11/ Tapis Kaleido, design Giorgetti. Giorgetti. 12/ Meuble de rangement 3 tiroirs Componibile, design Anna Castelli Ferrieri. Kartell.
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1/ Chaise Smart Wood, design Philippe Starck. Kartell. 2/ Module de rangement Tesaurus, design Antonio Citterio. B&B Italia. 3/ Table Bolero Ravel, design Roberto Lazzeroni. Poltrona Frau. 4/ Boîtes Hide and Seek, design Monica Förster. Zanat. 5/ Suspension Colibrì, design Emiliana Martinelli. Martinelli Luce. 6/ Set de thé Tongue dans la collection et les coloris « Pelican », design Bethan Laura Wood. Rosenthal. 7/ Chaise 055 Capitol Complex, design et hommage à Pierre Jeanneret. Cassina.
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8/ Lampadaire Light With a Table, design Keiji Takeuchi. Living Divani. 9/ Bibliothèque modulable Nautilus, design Brogliato Traverso. Cattelan Italia. 10/ Canapé modulable Avio Sofa System, design Piero Lissoni. Knoll. 11/ Rangement Islands, design Stephen Burks. Living Divani. 12/ Vase sculpture Gli Oggetti – Rips, design Carina Seth Andersson. Poltrona Frau. 13/ Rangement Cristallo, design Alessandro Mendini. BD Barcelona.
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Jouez au grand jeu IDEAT de l’été et gagnez l’un de ces 5 produits Smeg 50’s aux coloris acidulés… contemporary life oblige ! Le tirage au sort aura lieu la semaine du 9 septembre et le résultat vous sera communiqué dans le numéro de décembre-janvier.
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Pour gagner, c’est très simple, il vous suffit de remplir le bulletin de participation en ligne sur Ideat.fr/jeusmeg Date limite de participation : le vendredi 6 septembre 2019. Si votre bulletin est tiré au sort, vous serez l’heureux(se) gagnant(e) de l’un de ces magnifiques produits SMEG… qui donnent la pêche !
Extrait du règlement : Le tirage au sort sera réalisé début septembre 2019 pour désigner les heureux gagnants qui seront contactés par Smeg pour se faire livrer leur gain à l’adresse de leur choix (France métropolitaine uniquement). Jeu gratuit sans obligation d’achat ouvert à toute personne majeure vivant en France métropolitaine. Ce règlement est disponible dans son intégralité sur simple demande à l’adresse suivante : IDEAT Éditions, jeu-concours, 12-14, rue Jules-César, 75012 Paris.
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À Esclanyà (près de Barcelone)
Refuge en terre d’artiste Alors que la créatrice catalane des tapis Nanimarquina vient de lancer sa première collection outdoor, elle prend ses quartiers d’été dans sa nouvelle maison entre mer et campagne. À environ une heure de Barcelone, elle y a aussi installé, entouré de ses nombreuses cactées, un bureau « de week-end » pour dessiner et travailler au vert. Par Françoise Lefébure / Photos Albert Font pour IDEAT
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Page de gauche Pause détente pour Nani Marquina sur fond de tapis outdoor Shade, dessiné par la créatrice turque Begüm Cana Özgür. Ci-contre Le sol de la petite terrasse fleurie près de la cuisine s’habille d’un tapis outdoor Oaxaca, dessiné par Nani. Le mobilier provient de l’enseigne Mobles 114, à Barcelone.
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a nouvelle résidence secondaire de l’éditrice de tapis Nani Marquina est un retour aux sources. Durant toute son adolescence, celle-ci a passé ses vacances du côté de Palamós et de Cadaqués. « Mon père, Rafael, architecte d’intérieur, créateur de l’iconique huilier
Marquina 1961 et certainement inspirateur de ma sensibilité pour le design, possédait un petit bateau à Tossa de Mar grâce auquel j’ai goûté très tôt aux baignades dans les criques de l’Empourdan. » Après des haltes aux Baléares, à Majorque et surtout à Ibiza, où elle s’est amourachée d’une finca (ferme) pendant douze ans, Nani retrouve les sentiers de son enfance et replante quelques racines dans une terre d’artiste qui lui va bien. À une heure et quart du siège social de l’entreprise qu’elle a fondée il y a plus de trente ans à Barcelone, cette maison de campagne lui permet de prendre un recul salutaire à la moindre occasion. Un retour au pays qu’elle partage avec son mari photographe, qui a, lui aussi, passé quelques étés tout près de leur nouveau refuge d’Esclanyà. C’est vrai qu’elle a la bougeotte, Nani ! Toujours en voyage et sur le qui-vive : une ou deux fois par an en Inde, pour mettre au point ses collections, sans compter ses échappées à New York, Paris, Milan, ou au Pakistan, histoire d’affiner la qualité d’un produit, d’expérimenter une technique et de tisser des liens entre savoir-faire ancestral et modernité. « Nous voyageons sans cesse et avions envie d’une maison facile, pas trop loin de Barcelone, qui me permette de faire de petits breaks tout en continuant à travailler au vert, face à la mer… ce qui est un vrai luxe ! » En réalité, Nani cherchait une maison paysanne, et l’architecture années 70 de cette bâtisse ne l’a pas enthousiasmée. L’intérieur l’a davantage séduite. Ancienne propriété de la peintre Pepa Poch, la villa avait des allures d’atelier d’artiste, une vue incroyable et une immense verrière qui inonde l’espace de lumière. Et en bas de l’escalier, il y avait une vaste pièce que la créatrice a tout de suite visualisée en
Page de gauche Devant le bureau de Nani, une terrasse ombragée par la vigne et bordée de plantes grasses conduit à la piscine. Sur le sol en microciment, deux tapis outdoor Shade, design Begüm Cana Özgür (Nanimarquina). Ci-dessus Canapé Polder de Hella Jongerius (Vitra), jeu de caisses en bois et accumulation de souvenirs de voyage, balais et vanneries rapportés d’Inde, d’Afrique, du Maroc et de Thaïlande. Sur la droite, une suspension d’Ingo Maurer revisitée avec des papiers personnels. Au sol, tapis Losanges des frères Bouroullec (Nanimarquina).
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Page de gauche Sous la verrière du séjour, longue table en bois de récupération de Piet Hein Eek achetée chez Sluiz, à Ibiza, et cascade de suspensions colombiennes Pet Lamp. Les fauteuils en rotin proviennent de chez Batlle, à La Bisbal, tout comme la paroi coulissante en esparto faite sur mesure. Ci-contre La piscine très architecturée, en béton recouvert d’un microciment couleur sable, apporte une ligne contemporaine à la maison.
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1/ et 2/ La cuisine s’organise en deux parties : d’un côté, le coin repas meublé d’une ancienne table d’atelier et de chaises chinées posées sur un tapis couleur pollen de la collection « Persian Colors », design Nani Marquina ; de l’autre, la partie préparation avec un évier ancien en granit. 3/ Pour travailler face à l’horizon, une table Ethnicraft bien centrée sur un tapis Tres, en patchwork de fibres végétales, design Nani Marquina, qui se marie parfaitement avec le modèle Losanges des frères Bouroullec (Nanimarquina). 4/ Pour l’inspiration, une collection de papiers Pantone savamment classés dans un meuble d’imprimerie.
Ci-contre Largement ouvert sur le paysage par des portes-fenêtres en fer rouillé façonnées par l’atelier Parals Serrallers, à Palafrugell, le séjour sur deux niveaux est inondé de lumière grâce à la verrière percée au-dessus de la table de Piet Hein Eek et d’une suspension Pet Lamp. Hamac en coton et kilims en fibre d’ortie de la collection « Wellbeing Nettle », design Ilse Crawford (Nanimarquina). Canapé Time Sofa de Mario Ruiz (Joquer), fauteuil AA, design Juan Kurchan, Jorge Ferrari-Hardoy et Antonio Bonet (Airborne), pouf Tres Persian de Nani Marquina et fauteuil habillé de lin Rock the Kasbah.
ID-HOME L’une des chambres d’amis joue la blancheur dans une simplicité minimale. Seule touche de couleur sur le béton peint, un tapis Capas de Mathias Hahn (Nanimarquina). Sur la caisse en pin qui fait office de chevet, une lampe Cesta de Miguel Milá (Santa & Cole). Prototype d’un tabouret en châtaignier de Nani Marquina, jeté de lit du Chili et collection de photos de vélos indiens.
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bureau, donnant sur le jardin, face à l’horizon. Ici, elle pouvait aligner les succulentes, jeter sur le plancher ses tapis et dérouler sur les terrasses sa première collection d’extérieur. Si Nani aime le contemporain et le raconter au fil de ses collections pour lesquelles elle donne souvent carte blanche à des designers (Javier Mariscal, les frères Bouroullec, Ilse Crawford, Jaime Hayón), mais aussi à des stylistes ou sculpteurs, elle affectionne par-dessus tout la nature et les objets. Au cours de ses balades, elle glane des trésors, récolte le sable des déserts et détourne en sculpture la moindre mousse ou brindille. Elle a le béguin pour les couleurs arides, les bleu-vert, les matières, les fibres et les laines d’Afghanistan, du Rajasthan ou de Nouvelle-Zélande. Au Mexique, elle a eu un coup de cœur pour les cactées qui, depuis, se sont répandues comme une épidémie, grâce à la pépinière de toutes ses envies, la Cactus Costa Brava, située à Esclanyà… Animés par les mêmes émotions et portant un regard simple sur la décoration, Nani et son mari ont voulu un intérieur sobre, où chaque élément a été savamment choisi. « J’ai besoin d’ordre pour calmer ma tête », ironise Nani. Bouillonnante d’idées et dévorée par la quête de la perfection, elle ne lui laisse guère de repos. La créatrice, qui veut toujours aller plus loin – « Cette année, je me suis jetée dans la piscine ! » –, explique qu’elle vient d’installer au bord de son bassin en béton et microciment un modèle de sa collection outdoor « Shade » dont les tonalités ondulent avec l’eau. Pour le reste, le couple a troqué les portes contre des parois coulissantes en esparto (mélange de deux variétés de fibres) et les fenêtres en bois contre du fer rouillé à l’eau de mer. Dans cette oasis, ils ont glissé leur personnalité, un brin de style, des assiettes en terre vernissée de La Bisbal, des chaises chinées, des chapeaux et tabourets de paille, des guitares et un meuble d’imprimerie rempli de papiers Pantone dans lequel Nani se nourrit de couleurs pour reproduire l’harmonie et la trame de Dame Nature.
1/ Tourné vers la campagne, le lit de la chambre principale prend appui sur un muret qui le sépare de la salle de bains. Au sol, tapis Capas de Mathias Hahn (Nanimarquina). Sur le lit, plaid de la collection « Wellbeing » d’Ilse Crawford. Au fond, dans le dressing, le prototype d’un fauteuil en corde de Nani Marquina. 2/ Dans la douche de la chambre d’amis, la pierre brute d’origine est sertie de microciment, créant un effet de contraste qui met en valeur les deux matériaux. Robinetterie de cuivre ancienne, tabouret africain et serviettes IKEA.
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Dans les Pouilles (Italie)
La ferme aux cyprès En choisissant comme lieu de villégiature un bâtiment rural typique, qu’elle a enrichi d’influences cosmopolites et de suggestions astucieuses, l’architecte Barbara Corti a, au passage, investi un merveilleux décor naturel situé dans le talon de la Botte. Par Sara Dal Zotto / Photos Stefania Giorgi
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Page de gauche et ci-contre Barbara Corti est tombée immédiatement amoureuse de ce casale. Autochtone, la riche végétation qui l’entoure est choisie avec soin par une propriétaire, aussi architecte, soucieuse de limiter l’impact de la rénovation de son bien sur le paysage magnifique et aride des Pouilles. Fauteuils Itapema (Maisons du Monde).
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maginez une région vierge du cœur des Pouilles, à une quinzaine de kilomètres de la réserve naturelle de Torre Guaceto, près de la « Ville blanche » d’Ostuni, avec, non loin, les eaux sublimes de la plage de la Costa Merlata… Et, dans cette région un peu déserte,
imaginez un vieux bâtiment rural traditionnel (lamia) planté en pleine nature, qui appartenait autrefois à des paysans, constitué de pierres locales et dont la caractéristique est d’être muni de voûtes en berceau (en demi-cylindre). À présent, imaginez ce que ferait de cette propriété une architecte ayant une solide expérience dans le monde du design – elle est no-
Page de gauche Dans l’une des chambres, tabouret Have a Seat (House Doctor). Ci-dessus La cuisine extérieure du bâtiment principal, réalisée sur mesure. Baladeuse MayDay de Konstantin Grcic (Flos). Chaise pliante Bistro (Fermob). Céramiques et coussins Tine K. Au fond, la dépendance.
tamment responsable du marketing international chez Flos –, comme Barbara Corti. Quand celle-ci raconte comment elle est tombée amoureuse du paysage, sa voix trahit un enthousiasme sincère : « C’est en hiver que j’ai découvert cette région, très sauvage et simple, et j’ai immédiatement senti que c’était l’endroit parfait pour y construire la maison de mes rêves. Je cherchais un lieu depuis longtemps et j’ai finalement choisi les Pouilles, qui me ramènent à mes racines : ma grand-mère était apulienne. » La mise en œuvre de cette rénovation a pris cinq ans, de 2013 à 2018. Pour réhabiliter ce « Casale con Cipresso » (« la ferme aux cyprès »), l’architecte a en effet récupéré tous les éléments originaux et s’est ensuite appuyée essentiellement sur des matériaux locaux. « L’idée était de créer plusieurs espaces dispersés sur le modèle de la maison principale, en gardant la préoccupation d’un impact faible sur le terrain », raconte Barbara qui, en faisant le choix d’utiliser des pierres locales extraites directement des ruines, a pu conserver le sens premier de ces humbles demeures rurales, style que l’on interpréterait aujourd’hui rapidement comme du minimalisme. L’ensemble, divisé en deux, se sépare d’un côté entre une villa principale avec une entrée dans la partie originelle du bâtiment, à laquelle ont été accolées deux extensions, et, de l’autre, une dépendance
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1/ Dans l’une des chambres. Applique House Doctor. Papier peint Jungle Island (Au Fil des Couleurs). Tabouret en bambou Tine K. 2/ Une autre chambre. Potence House Doctor. Lit en fer Cantori. 3/ Le salon de la villa principale avec ses voûtes en berceau typiques. Suspension Z1 (Ay Illuminate). Tabourets Tine K. 4/ La cuisine intérieure, en pleine clarté. Céramiques de Nicola Fasano. Ci-contre Gabriele, le fils de Barbara Corti, prend la pose dans sa cabane nichée dans un olivier.
Ci-contre Une chambre, destinée aux invités, dans la villa principale. Draps Merci. Panier Tine K. Lampe de table Lampadina d’Achille Castiglioni (Flos). Page de droite Barbara et son fils Gabriele au bord de la piscine. Celle-ci s’impose comme le point de rendez-vous idéal à la jonction des deux maisons.
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toute proche. La villa principale est composée de deux chambres doubles, de deux chambres avec lits superposés et d’une chambre simple, de deux salles de bains, d’une petite cuisine et d’un coin repas, d’une douche extérieure et d’une grande cuisine extérieure. L’autre maison propose un séjour avec cheminée, une cuisine, une chambre, une salle de bains et un grand patio extérieur avec cuisine. Le tout est agrémenté d’une piscine disposée de manière à profiter pleinement de l’ombre naturelle offerte par le mouvement du soleil autour des bâtiments.
Un environnement préservé Le casale est complètement intégré au paysage, à première vue aride, mais qui abrite des oliviers géants et une végétation riche. « Pour moi, il était important de préserver l’environnement, raconte l’architecte, qui a personnellement décidé de l’aménagement du jardin. Toute la végétation est autochtone, je l’ai choisie avec soin et j’ai planifié toutes les interactions entre les différentes espèces afin de conserver l’atmosphère que j’avais découverte à l’origine sur ce terrain. » D’où le sentiment d’authenticité que dégage le résultat final. Barbara Corti et sa famille – Paolo, son compagnon, et leurs deux enfants, Alice et Gabriele – trouvent ici paix et sérénité, et peuvent y accueillir leurs amis. Les choix de décoration, judicieusement juxtaposés à la rigueur de l’ambiance générale, apportent confort et intimité à l’ensemble. Car en tant qu’architecte, Barbara avoue qu’elle ne peut qu’insuffler sa personnalité à ces villas : « Le style que je recherchais, c’était un mélange entre le berbère marocain et le design nordique. » Elle l’a obtenu en sélectionnant des pièces de design des années 50 ou contemporaines qu’elle affectionne et en les unissant à diverses influences. Des choix purement personnels qui donnent aux espaces une véritable identité.
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1/ Dans une chambre. Tabouret Have a Seat (House Doctor). Lit à baldaquin Asha (Xam). Draps Merci. 2/ L’une des deux salles de bains de la villa principale. Tabouret Tine K. Miroir Rockett St George.
Zen, soyons zen
© David Roemer
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« Il y a quelque chose de merveilleux à ce que chacun ait son propre espace, d’où le chalet d’invités autonome qui comprend deux chambres juste en face de la cour », révèle Deborah, la propriétaire. Les carreaux de sol Wave (Mosaic del Sur) surprennent par leur impact visuel, tout juste atténué par de petits tilleuls et une fontaine.
À Ibiza
La vie en bleu Passée entre les mains de ses nouveaux propriétaires passionnés de design, cette ancienne maison d’Ibiza a été habilement transformée en un espace aéré, lumineux et texturé, délimité par la mer et la montagne. Par Kerryn Fischer / Photos Elsa Young / Frank Features
Une photographie géante de Shawna Ankenbrandt reflète les nuances minérales et de bleu qui prédominent sur la terrasse. Les imprimés graphiques abondent : des carreaux Peacock (Mosaic del Sur) aux coussins d’assises rembourrés de Jim Thompson, en passant par les superbes chaises Cabo d’Anthropologie. Une grande chaise Emmanuelle vintage et une table basse en rotin de Serena & Lily apportent davantage de recherche graphique et de complexité.
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a maison de vacances de la rédactrice de mode britannique Deborah Brett et de son mari, Tom Edmunds, scénariste et réalisateur, était la plus belle parmi celles qu’ils ont visitées ensemble. Deborah rit en repensant à leur découverte des lieux,
six ans plus tôt : « On se serait cru dans un décor de la série Narcos. Des arbres morts et un bouddha érigé dans le jardin, à côté de murs crénelés orange et d’une tour aux fenêtres pourvues de barreaux… tel était l’environnement de cette incroyable propriété ! » Avec sa vue imprenable sur Es Vedrà, île inhabitée imprégnée de folklore, de mysticisme et de mythologie grecque, la demeure implantée sur la côte semblait flotter sur la mer. « Quand nous avons découvert depuis la maison un chemin de terre qui la relie à notre plage préférée, nous avons conclu l’affaire », ajoute Tom. Pour Deborah, qui se rend aux Baléares depuis sa prime jeunesse, le désir de partager ses souvenirs avec ses enfants, Phineas (10 ans), Hermione (8 ans) et Ottilie (5 ans), a été déterminant. Avant de devenir parents, Tom et Deborah avaient déjà fait d’Ibiza leur destination estivale, non pour son ambiance festive, mais pour la rusticité de la nature et l’insouciance de la vie insulaire. Elle est aussi très bien desservie depuis Londres, où se trouve leur résidence principale. « Nous sommes très sensibles au charme des Baléares, dit Deborah. La nature sauvage baignée par l’odeur des
pins et les chemins de terre rouge contrastent avec notre vie urbaine et nous ressourcent. » Dans un premier temps, le couple s’est contenté de tout repeindre en blanc afin d’apporter un certain calme visuel à l’ensemble. « Quiconque a acheté une propriété à Ibiza mesure l’ampleur de la tâche, précise Deborah. Obtenir l’accord indispensable à l’exécution de plans de
1/ La salle à manger extérieure, dans la cour, avec vue sur la maison d’hôtes. « Nous avons trouvé une entreprise espagnole de carrelage dont les éléments sont fabriqués au Maroc. Nous avons porté notre choix sur cette société, car ils font un carreau deux fois plus grand que les autres, avec seulement un quart du motif. » Les chaises et la table proviennent de la boutique américaine Serena & Lily. 2/ Dans la cuisine, le dégradé de carreaux de céramique bleu marine et noirs produit un effet spectaculaire. Achetés dans une boutique locale, ils contrastent avec toutes les nuances naturelles de bois, d’herbe et d’argile. Les suspensions proviennent de chez Hubert Zandberg Interiors, tandis que les tabourets hauts ont été trouvés sur un marché à Paris. Les comptoirs sont en ardoise noire, les portes d’armoires, en bois récupéré, et les différents accessoires proviennent de chez HZI (Byhzi.com).
construction est extrêmement laborieux. Et il nous a fallu trois ans avant de pouvoir entamer les transformations. Cela nous a permis de prendre nos marques et de comprendre comment
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Page de gauche Dans le salon, canapé encastré simple et confortable grâce à la multitude de coussins aux tons bleus. Les lampes de table, de chaque côté, sont des vases ananas en céramique réinventés en luminaires. Tabourets graphiques en feuilles de palmier dégotés chez Hubert Zandberg Interiors, tout comme le tapis berbère. Le fauteuil paillé vintage mexicain et son homologue artisanal en cuir font écho aux
matériaux naturels employés dans la maison. Ci-contre Deborah et son mari Tom ont découvert cette Fiat 500 dans un garage abandonné. Ils l’ont restaurée et fait appel à un tapissier pour garnir l’intérieur en tissu Fermoie avec un passepoil en cuir crème. « C’est génial pour descendre à la plage, s’amuse Deborah, car il n’y a jamais de parking, mais la voiture est si petite qu’on trouve toujours une place. »
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nous voulions habiter la maison. » Comme le couple ne pouvait en modifier la structure, ni la façade ni l’empreinte, son objectif principal de reconstruction et de rénovation a consisté à tenter d’améliorer la vie pratique et à investir l’extérieur. En collaboration avec leur entrepreneur local, John Broekman, ils ont reconfiguré l’espace et créé une maison principale à deux étages avec un salon, une cuisine, deux chambres d’enfants au rez-de-chaussée et une suite parentale à l’étage. « Nous adorons recevoir mais trouvons plus confortable que chacun ait son espace, d’où le chalet indépendant de deux chambres en face de la cour, et la chambre sous la piscine pour les visites impromptues ou les chats errants », plaisante Deborah.
Désirs d’azur Concernant l’intérieur, le couple savait ce qu’il souhaitait. « Nous étions tous les deux convaincus de vouloir une maison mélangeant le blanc et le bleu. Loin d’un style nautique façon île de Nantucket (Massachusetts), on recherchait plutôt un aspect délavé, patiné à l’air marin, avec beaucoup de textures naturelles et d’éléments terreux en lien avec l’ambiance de l’île, explique Deborah. Lorsque j’ai traversé l’immense cour pour la première fois, j’ai dit à Tom que je pensais couvrir toute cette zone de carreaux bleus et blancs, faire courir au sol la végétation et planter des arbres. » Ce choix aventureux a donné le ton à tout l’aménagement. Le couple a fait appel à l’architecte d’intérieur Hubert Zandberg, qui avait travaillé sur leur domicile londonien et en qui ils avaient toute confiance. « Je savais qu’Hubert serait brillant pour faire évoluer les intérieurs et rendre nos idées plus audacieuses », dit Deborah. « J’ai apporté un autre point de vue, convient Hubert, mais Deborah et Tom sont incroyablement créatifs et possèdent des goûts très sophistiqués ; ensemble,
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Ci-dessus Un coin confortable de la véranda est agrémenté de coussins en tissus Pierre Frey, Fermoie et Kente trouvés chez HZI. Les tables d’appoint en mosaïque italienne sont d’époque et le tabouret en rotin est signé Sika-Design. La suspension herbue provient de Can Costello, sur l’île. Page de droite Sur les bords de la piscine, de grands lits doubles, achetés localement, ont été installés avec des coussins rembourrés dans des tissus Designers Guild. Le sol est en travertin d’origine locale.
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nous avons réalisé leur désir d’originalité et de glamour. » L’enfance sud-africaine d’Hubert l’a pourvu d’un goût instinctif pour les textures brutes et les éléments naturels. Recherché généralement pour son approche éclectique, il a conservé l’idée du bleu, mais en y ajoutant quantité de matériaux, de la brique brute à la pierre en passant par la corde, le cuir, l’osier et la paille, pour rompre avec les différents tons azur et les motifs déjà utilisés. « Ailleurs, autant de motifs et de nuances de bleu auraient été oppressants, mais, ici, les textures naturelles ancrent les éléments et sont perçues comme neutres », explique Hubert. Avec son équipe, il a recherché les meilleurs artisans de l’île et a visité tous les ateliers. Deborah souhaitait que les placards encastrés de chaque pièce affichent un design et des matériaux différents : « Ces rangements sont souvent négligés, souvent semblables. Je voulais qu’ils aient de la personnalité. » Aussi Hubert et Deborah ont-ils dessiné des formes différentes pour chaque pièce, utilisant le bambou, le cuir, l’ivraie et la corde. « Le design “collaboratif” est une chose puissante et magique, car chacun apporte ses forces à l’ensemble du concept, poursuit Hubert. Tom, par exemple, ne voulait pas encombrer la maison ; cela nous a guidés tout au long de notre démarche, rien n’existe ici sans raison. » Deborah et Hubert ont orienté le processus esthétique et créé une expression décorative éloquente, à la fois intemporelle et dynamique. « La maison a vraiment pris son envol l’été dernier, on l’a sentie achevée, ajoute Deborah. C’est un endroit où Tom et moi faisons le plein d’énergie créative, car cela nous permet de nous retrouver en famille et de mener une vie plus simple. Ça n’a pas de prix ! » Et avec la nouvelle activité de céramiste de Deborah et le premier long métrage de Tom, Dead in a Week, sorti aux États-Unis à la fin de l’année dernière, c’est un endroit qui, nous le prédisons, influencera de plus en plus leur créativité.
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1/ Dans cette salle de bains, la baignoire Geminus Plinth (The Albion Bath Company) a été peinte. Elle repose sur un sol de galets blancs d’Ibiza. Les serviettes en lin viennent d’Istanbul. 2/ Les placards graphiques en bambou encastrés dans la chambre principale font écho aux lignes des dalles de sol Dandelion gris pierre (Marrakech Design). Un coin salon confortable est tapissé de tissus Fermoie, tandis que le miroir à cadre en jonc de mer effiloché et la suspension en bambou ont été fabriqués par Hubert Zandberg Interiors.
NUMÉRO D’ÉTÉ SPÉCIAL ÎLES ET INSULARITÉ
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ET SI VOUS APPUYIEZ ENFIN SUR PAUSE ?
II Nouveau magazine féminin slow living lancé par IDEAT Éditions
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Ci-contre Angelo et Leoncino – son bichon maltais, petit chien de race méditerranéenne – posent au soleil couchant, à l’entrée du dammuso (maison paysanne typique de l’île), contre une Fiat 500 de 1966, dans un décor spectaculaire. Page de droite La vue depuis le toit-terrasse, face à la mer Méditerranée. Transats réalisés sur mesure par le ferronnier local. Table basse en carreaux de ciment de récupération produits par ID Company. Cendrier d’India Mahdavi.
À Pantelleria (Sicile)
Small is beautiful Angelo Sensini, fondateur d’une agence de communication parisienne spécialisée dans le luxe, a trouvé à Pantelleria, la plus sauvage, mais aussi la plus chic des îles siciliennes, un écrin de rêve pour poser ses valises vacancières. Texte & stylisme Suzanne Wathelet / Photos Michel Figuet
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’avion se pose sur le tarmac à peu près vide de cette destination insulaire, isolée entre Sicile et Tunisie. Si l’atmosphère aride et rustique fait penser à l’Afrique, l’île est pourtant bien italienne. Nommée la « Perle noire » de la Méditerranée, Pantelleria rappelle
sans cesse qu’elle est un volcan endormi avec ses sources d’eau chaude, ses geysers de vapeur et son lac thermal. Excepté dans la ville principale et les villages, aucune construction moderne ne trouble ses paysages à la beauté inouïe. Seuls les dammusi – des maisons paysannes d’inspiration arabe en pierre de lave noire coiffées d’un dôme blanc – essaiment sur cette étendue de terre d’à peine 85 km2, enveloppée d’une mer au bleu envoûtant, presque
inaccessible. L’absence de plages et de vie nocturne préserve ce coin d’Italie du tourisme de masse, mais attire les amoureux de nature sauvage et les célébrités en quête de discrétion, comme Giorgio Armani ou Carole Bouquet, qui y possèdent une résidence secondaire. C’est là, au bout d’un chemin sinueux en terre brûlée par le soleil, sentier qui grimpe sur les hauteurs vertes du village de Rekhale, qu’Angelo a trouvé son refuge. Acheté en ruine en 2013 et entièrement retapé dans les règles de l’art, le dammuso de seulement 27 m2, blotti au milieu d’un domaine viticole d’environ un hectare, contemple la mer à perte de vue et la montagne Grande, qui culmine à 836 mètres d’altitude. Angelo Sensini est autant un esthète parisien qu’un homme de terroir. Il retrouve ici une campagne qui lui évoque la région des Marches de son enfance. « À Pantelleria, les petits commerces sentent la sardine, la lessive, la réglisse, les bonbons, le café et l’alcool, comme dans les années 60 », dit-il enjoué. Vignes, câpriers, oliviers, amandiers, figuiers, cactus, plantes aromatiques, fleurs de rocaille, potagers et herbes folles ébouriffées par le vent enlacent sa minuscule maison savamment conçue à l’image des espaces restreints d’un bateau. Si les murs extérieurs en pierre flétrie par le temps
Page de gauche Dans le champ de câpriers, un espace faussement improvisé permet d’admirer le coucher de soleil. Lit réalisé sur mesure. Table basse et chariot converti en banquette chinés sur l’île. Carafe en cristal synthétique produit par Mario Luca Giusti. Ci-dessus Vue en contre-plongée sur le dammuso depuis le champ de câpriers.
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À gauche Un petit placard laisse apparaître un service de vaisselle personnalisé portant l’image du dammuso, selon un dessin de l’artiste napolitain Nicola Granato. Verres artisanaux de Murano. Ci-contre Angelo, dans sa Fiat 500 de collection, nous invite à le suivre pour une visite de l’île.
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1/ et 3/ Lit du début du XXe servant de banquette, chiné, et matelas sur mesure. Avec, d’un côté, des coussins et un cendrier d’India Mahdavi, une table d’appoint en laiton, et, au mur, une collection personnelle de boîtes de papillons chinées ; et, de l’autre, le guéridon Bishop avec, posé dessus, un cendrier, tous deux signés India Mahdavi, ainsi que, tout autour, une collection de livres d’art
Assouline et Taschen. 2/ Lit matrimonial de style napolitain en fonte et en nacre. Linge de lit Vis-a-Vis. 4/ Collection de portraits miniatures du XIXe. Pièces en porcelaine peintes à la main, chinées. Ci-contre Crédence en carreaux de ciment de récupération d’ID Company. Batterie de cuisine en aluminium. Linge de famille brodé en lin.
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ont conservé l’esprit d’autrefois, l’intérieur décoré avec goût évoque une orgie luxueuse de toutes les passions du propriétaire. « J’ai trouvé l’endroit idéal pour rassembler mes délires tout en y entretenant l’âme de Pantelleria. Je fuis le minimalisme et le design à tout prix, je suis maximaliste. » La grotte de laine d’antan est devenue la chambre à coucher, la mangeoire des animaux s’est transformée en foyer de cheminée et la coupole du toit accueille les amis d’Angelo pour des fêtes à la belle étoile. La pierre sur la terrasse et quelques meubles d’origine ont conservé leur place, une façon de respecter le passé de cet ancien gîte de vendange. Des nuances rappellent les tonalités du Sud : le turquoise de la table en bois du patio, le tilleul de la commode de la cuisine et le jaune sable de la banquette en ciment installée sous la pergola en bambou. Volubile et poétique, la décoration, peuplée d’un nombre incalculable d’objets, raconte des histoires. Chaque pièce ressemble à un fabuleux cabinet de curiosités, entre rêverie et raffinement, à l’image du maître des lieux. Cet infatigable collectionneur aime s’entourer de souvenirs, de livres romanesques, de mode ou d’architecture, de dessins, de tableaux, de photographies, de bibelots insolites, de mobilier de créateur ou chiné, d’ex-voto, de bondieuseries, de grigris glanés chez des marchands d’art, des brocanteurs, sur eBay ou au fil de voyages. Semblables à des aquarelles, les couleurs du ciel, de la mer et de la garrigue qui dégringole devant la maison se multiplient à l’infini et s’invitent à travers les fenêtres chétives qui préservent l’intérieur de la chaleur et du sirocco. Réveillé le matin par le silence, le « Dammuso del Leoncino », baptisé du nom du bichon maltais d’Angelo, son petit chien de race méditerranéenne, incarne merveilleusement bien le poème L’Infini, de Giacomo Leopardi, offert un jour à l’heureux propriétaire par son frère Mario. Un recueil qui ne le quitte jamais.
Page de gauche Nature morte constituée de cactus, d’aubergines et de citrons. Vaisselle du pays voisin, la Tunisie. 1/ Une installation toute personnelle, œuvre d’Angelo, composée d’une accumulation de coquillages, de gorgones et de coraux, montés sur des supports en bois, en bronze et en étain, de style napoléonien. 2/ Dans le jardin, le chien Leoncino profite de son propre dammuso avec vue sur la mer.
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Nouvelle vie Parmi la multitude de petites maisons blanches qui mouchettent l’île des Baléares la plus proche du continent, certaines recèlent un petit quelque chose en plus. Justement, près du village de San Lorenzo, la bâtisse de Jurjen et Selina symbolise un changement de cap, à la fois personnel et professionnel. Par Marc Heldens / Photos Verne Photography
La famille de Jurjen Van Hulzen au complet, à l’ombre de la tonnelle de leur nouveau domicile, une bâtisse deux fois centenaire.
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l y a trois ans, ils ont osé « sauter le pas » pour prendre un nouveau départ : l’architecte d’intérieur Jurjen Van Hulzen et sa compagne, Selina Heitman, ont quitté Amsterdam avec leurs trois enfants pour s’installer à Ibiza. Déjà familier de l’île pour
y avoir lancé Ibiza Interiors, une agence d’architecture et d’aménagement intérieur au service de promoteurs et de particuliers, l’homme de l’art était bien placé pour exercer son jugement de professionnel et choisir une grange vieille de 200 ans. S’agissait-il de l’archétype des fincas (fermes) de l’île ? Des poutres en bois de pin local, des murs de roche enduits à la chaux et des sols en béton… « Pour mes clients, je traduis ces éléments authentiques dans une sphère plus contemporaine. Le sol de ma salle de bains, avec une plinthe en terre cuite posée en chevrons, en est un très bon exemple. Mais je joue aussi avec les influences japonaises et scandinaves et le choix d’œuvres d’art finement sélectionnées. C’est un savant jeu de contrastes », résume Jurjen. Sur Google Maps, le paysage près de San Lorenzo ressemble à un patchwork de forêts d’amandiers, d’oliviers et de pins, à côté de terres arables. L’ancienne finca (Casa Payesa), l’annexe collée à celle-ci (Campo Casita) ainsi que la grange située un peu plus bas sur la colline (Campo Loft) structurent l’ensemble du domaine. Campo Casita a été totalement reconstruite, soit un grand volume créé à partir de rien : des plafonds qui alignent les poutres en bois de sabina (très résistant aux xylophages), de nombreux éléments traditionnels qui relèvent de l’architecture paysanne et un mur en pierre brute conservé contre lequel la cuisine s’est inventée. L’espace était suffisamment haut pour permettre la construction d’une mezzanine, qui servirait de chambre. Le reste s’organise en salon, salle à manger et cuisine. Il y avait même assez d’espace pour une chambre et une salle de bains supplémen-
1/ La salle à manger de Campo Loft avec son plafond en bois de sabina d’origine. Il s’agit d’un matériau typique d’Ibiza. La table créée sur mesure par Jurjen Van Hulzen est entourée d’une sélection de chaises vintage de Charles et Ray Eames (Herman Miller). Sur le mur, à droite, tableau de Cranio for Vroom & Varossieau. 2/ Les deux fils de la famille Van Hulzen : l’aîné Mads avec son frère Zeger. 3/ Lou, la cadette. 4/ Vue sur la chambre d’hôtes du petit domaine Campo Casita : lampe en cuivre no 215, design Bernard-Albin Gras (DCW Editions), œuvre d’art composée de plumes de Lola & Kate (Ibiza Interiors). 5/ La terrasse ensoleillée de Campo Loft surplombe San Lorenzo, vers la plus haute montagne d’Ibiza. Table et bancs en bois Weltevree, chaises noires Ibiza Interiors et suspension en matériaux naturels Ay Illuminate.
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Page de gauche Près de la maison, le décorateur d’intérieur Jurjen Van Hulzen a créé pour ses trois jeunes enfants une cabane dans les arbres. Ci-contre Dans le salon de Campo Loft, canapé en cuir brun Outline, design Anderssen & Voll
(Muuto) et chaise en lin naturel Safari, de Kaare Klint (Carl Hansen & Søn chez Ibiza Interiors). Des châssis de fenêtres métalliques fins ont été conçus pour relier encore davantage l’intérieur de la maison à la terrasse. Mobile doré Lappalainen.
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taires. « Au départ, nous voulions faire de Campo Casita quelque chose de simple et d’économique, pour y héberger la famille et les amis, mais, petit à petit, c’est devenu un projet architectural plus vaste. Recycler toutes ces pierres s’est révélé laborieux, mais le résultat en vaut la peine : on reste dans l’esprit typique d’Ibiza. » Le même qui a présidé à la rénovation de Campo Loft, en bas de la colline. L’ancienne grange n’avait pas été utilisée depuis des années, et seuls les murs tenaient encore debout ainsi que quelques parties du toit. Les nouveaux matériaux ont été adaptés à l’existant pour préserver une certaine authenticité architecturale. De l’extérieur, la grange reconvertie ressemble à une boîte cubique dont le blanc immaculé est relevé par les lignes noires des huisseries de fenêtres. Car tout a été fait pour mettre en valeur la vue extraordinaire sur la vallée : de grandes baies vitrées assurent la liaison permanente entre l’intérieur et l’extérieur. Derrière le comptoir de la cuisine, à travers la fenêtre, on peut même apercevoir l’autre colline d’Ibiza, la plus haute de l’île. Dans l’une des chambres, une ouverture en bandeau a même été percée pour que la lumière du soleil pénètre sans éblouir. Dedans, le charme des poutres opère, trouvant un écho dans les différentes textures des meubles et des matériaux. Pour aménager Campo Loft, Jurjen et Selina ont opté pour de jolis classiques du design, comme les chaises en fibre de verre de Charles et Ray Eames (Vitra), qu’ils distribuent autour d’une table en bois avec un cadre en métal noir. C’est alors qu’on s’interroge : ce ton mi-rustique, mi-industriel, avec une touche contemporaine, ne pourrait-on le trouver dans un loft new-yorkais ? Si, mais pas avec une terrasse ensoleillée protégée de bambous, une vue sur les champs et une piscine rafraîchissante. Parce que c’était l’un des premiers vœux à exaucer, pour Mads, Lou et le petit Zeger. Chaque matin et chaque soir, la famille fait le grand saut.
Page de gauche Jurjen Van Hulzen avec son équipe dans son bureaushowroom d’Ibiza Interiors, une agence de design spécialisée dans les projets d’aménagement intérieur sur l’île avec des marques internationales de meubles telles que Carl Hansen, Weltevree, les cuisines Eginstill Amsterdam, Herman Miller, Muuto ou encore Heerenhuis Manufactuur. 1/ Le confortable Campo Casita, utilisé comme maison d’invités. Au-dessus de la petite chambre à coucher, Jurjen a créé une mezzanine avec un lit supplémentaire. Le plafond est en bois de sabina foncé, un matériau typique d’Ibiza. La table a été réalisée sur mesure par le maître des lieux. 2/ La chambre principale de Jurjen Van Hulzen et Selina Heitman. Lit Coco-Mat, linge de lit Dutch Home Fabrics. Au-dessus du lit, The Dive de l’artiste Lolo Loren.
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Le Salento (Pouilles)
Lumière tombée du ciel Couple dans la vie, partenaires dans le travail, les architectes Ludovica Serafini et Roberto Palomba quittent régulièrement l’effervescence milanaise pour se reposer à Sogliano Cavour, un village caché du Salento, cette péninsule que forme le talon de la Botte, où un ancien moulin les attend : une rénovation exemplaire sur un mode contemporain.
© LIVING INSIDE
Par Ellia Ascheri / Photos Pierrick Verny pour IDEAT
Page de gauche Ludovica Serafini et Roberto Palomba, à côté du patio. Conçu à partir d’une ancienne chambre fermée, il invite la lumière dans la pièce à vivre. Ci-contre Distribué sur plusieurs terrasses en espalier, le toit est un véritable lieu de vie ouvert à 360 degrés. D’inspiration vintage, tables basses et assises « Paraggi » de Ludovica + Roberto Palomba (Exteta).
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À
l’extrême pointe des Pouilles, le Salento s’étend entre deux mers. Son histoire se perd loin dans le passé. Sa position stratégique explique qu’incursions et échanges y allaient de pair. De telles réminiscences restent palpables tant dans
les terres que dans les villes où l’architecture déploie ses mille facettes et se lit par strates, le paysage surprend par sa grande beauté, le climat est doux, la lumière vibre dans une étonnante transparence. C’est ici que Ludovica Serafini et Roberto Palomba viennent reprendre leur souffle quand le besoin se fait sentir. Au cœur du village de Sogliano Cavour (province de Lecce), leur maison, à l’origine un ancien moulin aveugle, affiche une longue façade anonyme sans aucune ouverture. La surprise est totale lorsque, à travers un portillon, on pénètre dans le patio inondé de lumière zénithale : « Quand nous avons pris possession du lieu, tout le bâti se développait dans l’obscurité, il était impératif d’y amener la lumière. D’emblée, nous avons fait le choix d’éliminer une pièce jouxtant l’entrée en l’ouvrant vers le ciel », disent-ils. Aujourd’hui, à travers cette cour intérieure, la clarté pénètre latéralement dans la grande pièce à vivre. Dans un perpétuel va-et-vient, elle se reflète sur les murs et les voûtes en accentuant leurs volumes. « Par sa configuration à huis clos, la maison invite à l’introspection, à la détente. Nous voulions un lieu coupé du reste, qui puisse nous offrir une tranquillité immédiate dès notre arrivée, une sorte d’île au cœur du village, conçue pour le partage avec nos amis », évoque Ludovica Serafini. Autre défi, comment apprivoiser cet immense espace de travail à l’état brut pour le transformer en lieu de vie ? Selon son mode d’intervention habituel, le couple s’est laissé porter par l’esprit de la construction. Ici, comme déjà auparavant, tout se focalise sur l’intérieur. Suivant une hiérarchie bien précise, les architectes ont imaginé chaque espace en partant
1/ Apéritif sur l’une des terrasses du toit animée par les ombres portées de la végétation locale et du rideau sur mesure réalisé au crochet d’après un dessin du couple. Tables basses Ninfea de Ludovica + Roberto Palomba (Zanotta). 2/ Haute technologie en cuisine : hotte aspirante Kono (Elmar) façon luminaire et cuisine EL_01 de Ludovica + Roberto Palomba (Elmar). 3/ Longeant le patio, la salle à manger extérieure, table Random, dessinée par le couple (Exteta), chaises Abanica d’Oscar Tusquets (Driade), appliques 265 de Paolo Rizzatto (Flos, 1973). 4/ Tout en transparence, une salle de bains jouxtant une chambre d’amis. Ci-dessus Relecture contemporaine des traces du passé dans la pièce à vivre. Signés par le couple : le canapé Pianoalto, la table basse Ninfea (les deux, Zanotta), le paravent Zen (Exteta). À droite, tables Cumano d’Achille Castiglioni (Zanotta, 1978).
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de sa fonction et de sa dimension. Comme le vaste séjour qui, ouvert et articulé, s’inspire de la dynamique d’une place de village : il permet de se réunir, de déambuler ou bien de s’isoler. Exemple remarquable de haute technologie, la cuisine est considérée comme le centre vital de la maison. Dessinée par le couple, séparée par quelques marches, elle donne sur la salle à manger. Conçue pour le travail à plusieurs mains, elle célèbre le partage gourmand dans une belle convivialité, « car la nourriture est pure énergie ! Ici, jamais de routine, rien que de la création ! L’expérimentation de nouvelles recettes côtoie les plats de tradition, le tout issu des excellents produits locaux, d’une terre et d’une mer sans pareil », s’exclame Roberto Palomba. À l’opposé se situe la salle de bains où tout est pensé pour le délassement : « Comme la cuisine, c’est un espace d’émotion et de bien-être ; le soir, avant de trouver le sommeil, le matin, pour la mise en forme au démarrage de la journée », faitil encore observer. Tel un paravent géant, des pans de miroirs créent une séparation avec la partie nuit. D’esprit monacal, la chambre se résume à l’essentiel et respire la simplicité. Dans cet univers blanc et paisible, il fallait une ouverture sur l’extérieur. Le couple a décidé de rendre vivant son toit-terrasse. Par un escalier étroit et pentu, on accède à une multitude de petites terrasses sur différents niveaux. Là, la lumière et le bleu du ciel explosent. Le regard peut alors partir au loin, allant de toits en clochers, depuis les jardinets jusqu’aux champs. En hommage au paysage environnant, Ludovica Palomba a invité profusion de cactées et de succulentes pour animer les lieux. Chacune des terrasses est imaginée comme une pièce à vivre à ciel ouvert, avec sa fonction propre selon les moments de la journée ; remise en forme et petit déjeuner, lecture et détente, apéritif avec musique à la tombée du jour ou, tout simplement, pour se glisser dans la nuit et regarder les étoiles.
Page de gauche Le couple dans l’une de ses assises devenue emblématique, la Lama Chair (Zanotta). Ici, une pièce unique réalisée en algue de rivière. 1/ Tout en pierre de Lecce, la salle de bains donne sur la chambre. Éléments et robinetterie Zucchetti sur un dessin de Ludovica + Roberto Palomba. 2/ D’esprit monacal, la partie nuit vise à l’essentiel. Lampe à poser Birdie de Ludovica + Roberto Palomba (Foscarini). Cactées trouvées sur Rosadeldeserto.com
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En pleine campagne portugaise, un couple créatif a redonné vie, de la plus élégante des façons, à une ancienne exploitation agricole. Ils l’ont regarnie de marbre, d’artisanat et de meubles locaux, ainsi que de pièces de design rares du XXe siècle provenant de toute l’Europe. L’ensemble forme un petit hôtel de luxe unique, aussi monacal que sophistiqué, qui vous enrichit l’esprit. Par Thomas Jean / Photos Didier Delmas pour IDEAT
Dá Licença, une maison d’hôte singulière en Alentejo
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’est plus qu’un hôtel de campagne. C’est une utopie. D’ailleurs, on ne tombe pas par hasard sur Dá Licença et ses sept suites perdues dans l’arrière-pays portugais. Il faut mettre le cap à l’est de Lisbonne, presque jusqu’à la frontière
espagnole, sillonner les vallons de l’Alentejo, comme on appelle cette région rurale, puis se dresse face à vous, à quelques encablures du village d’Estremoz, la colline des Nonnes (Outeiro das Freiras en VO) : de chastes dames affiliées à l’ordre de Malte disposaient là, jusqu’à la fin des années 80, d’une petite exploitation agricole et c’est en ses murs que Dá Licença s’est installée. Une fois là-haut, c’est un stupéfiant paysage à 360 degrés qui s’offre à vous, avec ses infinités d’oliviers et de chênes verts, piquées, de loin en loin, de corps de ferme aux toits de tuiles et murs chaulés. « De ce petit mamelon, on pouvait croire aisément que le monde n’avait pas de fin connue », écrit José Saramago, Prix Nobel de littérature en 1998, dans son génial roman Relevé de terre, dont les collines
de l’Alentejo sont le cadre : une citation qui sied à merveille à notre outeiro. « Dá Licença », c’est une expression équestre signifiant « avec votre permission »,
Page de gauche Au premier plan, Franck Laigneau, ancien galeriste spécialisé dans l’Art nouveau germano-nordique. Derrière, Vitor Borges, ancien directeur du département soie de la maison Hermès. Le couple francoportugais a quitté la vie parisienne pour réinvestir une ancienne exploitation agricole de l’Alentejo. Ci-dessus L’architecture des lieux a été pensée en collaboration avec Procale, une agence basée dans la petite ville d’Estremoz : des volumes simples, immaculés, qui s’intègrent parfaitement au paysage d’oliviers, de chênes verts, de graminées et de terre marmoréenne.
formule de politesse prononcée par le cavalier à son entrée dans l’arène. Il faut l’entendre comme un rite de passage, un vieux rituel rural qui prendrait en ces lieux une tournure quasi spirituelle. Pas d’« arène », ici, mais une cour nue, délicatement pavée, qui vous accueille : on y pénètre par une porte en forme de disque évoquant les temples japonais. Ensuite, un jardin d’agrumes enchanteur. Puis une piscine circulaire elle aussi, sorte de bassin cosmique faisant écho au soleil qui se couche dans son prolongement. Le matin tôt, tout cela s’enveloppe de brumes épaisses et le silence n’est troué que par des volées de cloches qui font galoper l’imagination – des fantômes de bonnes sœurs sonnant le tocsin ? Non, juste des moutons et des brebis paissant et débroussaillant, tranquilles.
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C’est lors de ces matins cotonneux que la blancheur minérale de Dá Licença vous frappe le plus. Ici et là, des dalles de marbre, comme des pas japonais, forment des circulations. Du « riz de marbre », ainsi qu’on appelle ici les chutes extraites de la roche précieuse, parsème le jardin d’agrumes. Des paravents de marbre, couleur d’albâtre et japonisants, décidément, protègent l’intimité et la fraîcheur de certaines suites. Marbre partout, donc. Luxe absolu ? Oui et non, car « la région regorge de carrières », s’amusent les propriétaires des lieux, Vitor Borges (comme Jorge Luis Borges, le grand auteur argentin dont l’œuvre regorge de cités utopiques – tiens donc) et Franck Laigneau. C’est dans le luxe parisien que les deux hommes ont fait carrière. Mais un luxe où l’ostentation n’est pas de mise : Vitor a dirigé le département soie de la maison Hermès ; Franck a tenu, rive gauche, une galerie de design à son nom, pointue, consacrée entre autres au Jugendstil, cette branche germano-nordique de l’Art nouveau. De même, leur nouveau lieu de vie au Portugal (le couple réside sur place) brille d’une élégance tout sauf fanfaronne, qui fait la part belle aux savoir-faire locaux. Pour l’architecture, ils ont missionné Procale, une agence d’Estremoz, une petite ville de la région, qui a refaçonné la ferme à l’épure, conservant un four à pain, une porcherie, tandis que « certaines bâtisses ont été rasées car trop sombres : l’architecture vernaculaire locale privilégie les toits bas, et les fenêtres sont aussi rares qu’étroites », complète Franck. À l’arrivée, un ensemble aérien où les portes n’existent pas, où l’ombre et le soleil conversent en toute amitié. Vitor et Franck ont remué ciel et terre pour trouver les artisans idoines, parfois à deux doigts de la retraite. Les dalles de marbre ? « Elles ont été taillées par trois frères communistes spécialisés dans les monuments funéraires », sourit Vitor. Les poignées de porte (dessinées par Franck) en marbre rose d’Estremoz et les guéridons (par Vitor) en marbre de Vila Viçosa
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1/ Des jeux d’ombre et de lumière, du marbre partout – sur les plateaux de table, au sol, au mur et même sur certaines poignées de porte –, voilà les deux idées-forces sur lesquelles repose l’agencement des lieux. 2/ Plusieurs piscines ponctuent la propriété. Certaines, personnelles, sont réservées aux occupants des suites. Deux autres, communes, brillent par leurs lignes pures. La première est circulaire. La seconde, ici en photo, est longiligne, creusée à l’horizontale de la colline : on y nage avec les oliveraies en ligne de mire.
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ont été sculptés localement. Les armoires en bois de tulipier ont été façonnées par un ébéniste du coin. Quant aux baignoires sculpturales qui trônent dans certaines salles de bains, elles ont nécessité des semaines et des semaines de travail, à la main et au burin…
Une vision du monde à l’échelle d’une maison Dans le genre « maison d’hôte au chic rustique », Dá Licença se pose là. Mais il y a ici, plus rare, un sens de l’audace et de l’exception que Franck a conservé de sa vie de galeriste. Il a transformé l’ancien pressoir en espace d’exposition – « une galerie au milieu des champs, ça aussi, c’est utopique ! » – et disséminé dans tout l’hôtel des chefs-d’œuvre méconnus du design d’antan. Spectaculaire, une cheminée sixties signée Ico Parisi donne un beau coup de nerf à la salle à manger. Question assises, voici un rocking-chair Thonet ou une chaise en bois de cèdre des années 80. On s’émerveillera de ces meubles Jugendstil dont les exubérances florales et géométriques vont comme un gant à la nudité des murs – diable, cette banquette-commode-étagère finlandaise aux bas-reliefs si raffinés ! Plus étonnante encore, il y a cette veine anthroposophique qui traverse la maison d’hôte comme un fil rouge décoratif. Anthropo-quoi ? L’anthroposophisme, c’est ce courant austro-suisse des années 20, incarné par le savant Rudolf Steiner, qui toucha l’agriculture (la biodynamie vient de là), l’éducation, l’architecture, le design. Vous croiserez ainsi à
3/ Cette chambre est un parfait exemple de l’identité décorative des lieux, mêlant l’artisanat local et le design européen du XXe siècle. Au fond, une armoire en tulipier façonné par un ébéniste du cru. Au plafond, une suspension suédoise des années 80, signée Vivi Calissendorff, en céramique et cuir. Scandinavie encore, avec ce fauteuil rose moderniste et cette table basse du Danois Illum Wikkelsø. Enfin, autour d’une tête de lit en cannage et érable dessinée par Franck Laigneau, des guéridons de marbre portugais dessinés par Vitor Borges. 4/ De grands paravents de marbre protègent l’intimité et la fraîcheur de certaines terrasses. Ils ménagent, par ailleurs, de beaux effets de perspective avec, au fond, l’extraordinaire piscine circulaire de l’hôtel.
Dá Licença des myriades d’armoires et de chaises à volumes biseautés, fascinantes, qui rappellent la silhouette du Goetheanum, cette bâtisse XL où siège toujours, aux environs de Bâle, la Société anthroposophique universelle. Leurs formes refusent de choisir entre l’angle et la courbe et semblent faire l’éloge, new age au possible, organique, d’un retour à la terre. Un mobilier utopique, donc, qui a trouvé ici son plus parfait écrin.
Outeiro das Freiras. Santo Estêvão, 7100-580 Estremoz, Portugal. Tél. : +351 962 950 540. Dalicenca.pt
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Contemporary trips parce que les voyages forment la jeunesse !
Shanghai
Miami
New York City
Londres
Sydney
Moscou
Paris
Rio de Janeiro
Venise
ID-URBAN SPIRIT FORMENTERA
« Formentera, c’est la Corse sans les bombes, Ibiza sans les boîtes, Moustique sans Mick Jagger, Capri sans Hervé Vilard, le Pays basque sans pluie. » Frédéric Beigbeder, L’amour dure trois ans (1997).
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Baignée par des eaux cristallines, la plus petite île de l’archipel des Baléares sait cultiver ses richesses et sa tranquillité.
les bateaux et kayaks venus mouiller quelques heures de-
Par Nathalie Nort / Photos Bruno Comtesse pour IDEAT
sés sur l’îlot, les tadornes, les pluviers ou les puffins des
vant sa plage de carte postale où les nudistes ont bien du mal à se sentir seuls au monde. Uniques voyeurs autoriBaléares, espèces d’oiseaux endémiques qui nidifient en
F
ormentera a longtemps joué les discrètes. En marge
nombre dans les dunes et la forêt de genévriers « sa-
d’Ibiza, alors presque inconnue, Barbet Schroeder
bines ». Dans cette partie du parc naturel de Ses Salines,
tournait ici quelques scènes de More, son premier
commun à Ibiza et Formentera, le Consell Insular a dû
long métrage, sorti en 1969, sur une musique des Pink
interdire les bains de boue aux touristes qui finissaient
Floyd. Déprimant mais mythique, le film allait nourrir
par troubler la quiétude des volatiles. Des courants brus-
une fascination pour les communautés hippies de
ques sur une centaine de mètres séparent l’îlot de la pointe
l’époque, au point de poser les plages vierges de l’île au
d’Es Trucadors. S’ensuivent les plages de Ses Illetes, d’un
gecko en rivales potentielles de Katmandou ou de Goa.
côté ; et de Llevant, de l’autre. C’est ce long bras dunaire
Le flower power, les icônes du rock, Jimi Hendrix, Bob
que l’on peut rejoindre à vélo ou à pied (3 400 mètres)
Dylan, King Crimson, Led Zeppelin et les nuits de pleine
en débarquant les mains dans les poches du ferry, à La
lune n’en finissaient plus de faire tourner les moulins de
Savina. Ces eaux cristallines n’échappent pas non plus
la légende. Aujourd’hui, quatre compagnies organisent
aux yachts de luxe. Dans une chorégraphie de Zodiac
un ballet de rotations incessant. On laisse derrière soi les
bien rodée et de radios VHF crachotantes, leurs riches
remparts d’Eivissa la fêtarde, sa house déjantée et ses fin-
clients accostent sur le ponton de Juan y Andrea, le res-
cas tape-à-l’œil louées à prix stratosphériques aux foot-
taurant de plage chic et cher où il faut être vu quand on
balleurs du Real Madrid. Moins d’une demi-heure plus
est certain d’être un VIP. Au port de La Savina, on peut
tard apparaissent déjà les îlots d’Es Freus, sanctuaire d’oi-
tout aussi bien louer une Mehari qu’un scooter ou mieux,
seaux marins, puis les rives translucides d’Espalmador.
un vélo électrique ; ce dernier restant le moyen le plus
Pas un toit, pas une paillotte pour s’abriter du soleil cui-
écolo de découvrir l’île, qui s’étire plutôt platement sur
sant. Sa tour de défense du XVIIIe siècle semble narguer
19 km avec pour seul handicap la sinueuse montée au
Page de gauche Can Carlitos, le chiringuito du chef Nandu Jubany, offre la meilleure vue sur le mythique rocher Es Vedrà. 1/ Au menu de Can Carlitos, les langoustes emportent tous les suffrages. 2/ Non loin des plages de Migjorn, les petites maisons blanches de l’hôtel Casbah se nichent dans un splendide jardin tropical. 3/ En poussant jusqu’au phare de La Mola, on aperçoit les falaises et les eaux turquoise de Punta Roja.
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village d’El Pilar de La Mola, à l’extrême sud-est. D’au-
éthéré, contemplatif, plein sud partagé entre l’ombre
tant que, pour la première fois cette année, les autorités
fraîche et la course du soleil. C’est la maison que Phi-
limiteront le nombre de véhicules en circulation en juil-
lippe Starck s’est fait construire au mitan des années 90.
let et août, preuve que la fréquentation en constante aug-
Une overdose de gambas grillées plus tard, le designer
mentation est à son comble.
se décide à la vendre (pour 6,8 millions d’euros aux enchères, chez Sotheby’s) lui préférant d’autres lagunes en-
Une vigie sur les flots
chanteresses, Burano ou le Cap-Ferret de son enfance.
Le cap de Barbaria est le point le plus méridional des
Ara, sa fille, dit avoir passé ici des vacances inoubliables.
Baléares. Ici, comme ailleurs sur l’île, les sentiers rutas
Nul besoin de demander pourquoi.
verde zigzaguent entre les traditionnels murets de pierre
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sèche. Pas moins de trente-deux chemins balisés qua-
Dans le bois de sabines
drillent la campagne autour de terres agricoles, de fin-
Quand le soleil décline, on en profite pour suivre le cami-
cas et de maisons soigneusement cachées dans la végé-
no vers le torrent de S’Alga, une ravine naturelle qui mène
tation. L’une d’elles retient l’attention. Son entrée,
les eaux de pluie vers la mer. Comme un peu partout le
décaissée au milieu d’une large toiture en escalier, pro-
long des 69 km de côtes, des escars (« chantiers navals »,
jette immédiatement dans l’esprit de la Villa Malaparte,
en catalan) faits de planches en bois, délavés par le soleil
telle que Godard l’a filmée dans Le Mépris. Capri et sa
et le sel, s’alignent en cales de halage où les pêcheurs
mythologie. Formentera et son panorama. Dans sa teinte
hissent leurs canots afin de les abriter de la pluie et du
chaude de stucco vénitien, sa simplicité tranche sur le
vent. Des constructions tellement typiques qu’elles ont été
vert intense des genévriers et, tout de suite après, sur
inscrites au patrimoine culturel des Baléares. Dans les ro-
l’indigo de la Méditerranée, tendue en grand écran. La
chers, il n’est pas rare de croiser une étoile de mer ou un
falaise abrupte ne laisse d’autre échappatoire que le ci-
arbuste dénudé, abandonné aux embruns. Éphémère illu-
néma des souvenirs. Au bout de la varangue, un bassin
sion, le genévrier « sabine » sert bel et bien aux pêcheurs,
rectiligne souligne de toute sa largeur la construction
qui ont pour habitude de sécher leur poisson sur ses
de plain-pied et dessine un art de vivre dedans-dehors,
branches, d’abord exposé au vent salé avant de rejoindre
1/ L’île compte beaucoup d’Italiens installés à l’année : Katia, la Milanaise, est le sourire du restaurant Ca Na Pepa, à Sant Francesc. 2/ Les boutiques de Sant Francesc cultivent le style « ad lib » des Pityuses, un mélange d’artisanat local et de bohème contemporaine. 3/ Né à Formentera, l’architecte Marià Castelló s’y inscrit comme une figure majeure. À son actif, la rénovation de la tour des Pi des Català et le CENF, un complexe voué aux sports nautiques à La Savina. Page de droite Déclarés d’intérêt culturel, les embarcaderos, ou escars, sont ces cales de halage construites par les pêcheurs au creux des criques, comme ici à Cala Saona.
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son bocal d’huile d’olive. Dans ce bois dur comme la
gamins qui gambadent dans les rochers tout autour, on
pierre, les premiers Formenterencs ont taillé les portes de
prend part à ce rituel immuable. La mer est encore et
leurs maisons, les ailes de leurs moulins, leurs outils pour
toujours présente à l’esprit de ses hommes qui, comme
la pêche ou l’agriculture. Le savoureux peix sec, quant à
partout sur les côtes catalanes, célèbrent chaque 16 juil-
lui, compose la salade paysanne, servie sans façon sur
let le Día de la Virgen del Carmen, leur sainte patronne,
toutes les tables des Pityuses, comme on appelle ces îles
en d’infinies processions de fleurs jetées dans les vagues.
d’Ibiza et de Formentera, en opposition aux Gymésies, les
Partout, les prairies de posidonies suggèrent l’immense
autres îles de l’archipel que sont Majorque et Minorque.
richesse naturelle des fonds. Ces plantes marines entre-
En continuant vers l’ouest, les roches rouges éclaboussées
tiennent un écosystème riche, capable de produire d’im-
d’eaux turquoise de Cala Saona offrent la promesse d’un
portantes quantités d’oxygène dont dépend directement
horizon pourpre. Où que l’on soit sur cette île découpée
la transparence de l’eau. Âgée de cent millions d’années,
comme un lézard, son emblème, la présence quasi
la Posidonia oceanica tapisse une bonne partie des fonds
constante de l’eau finit par désorienter.
méditerranéens, mais c’est au large de Formentera que poussent ses plus vastes herbiers, que l’Unesco a fini par
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Soleil couchant et posidonies
classer : strictement protégés, gare au bateau qui y plan-
Chaque soir sur les plages de Migjorn, l’heure monte
terait son ancre ! En empruntant la route verte qui mène
doucement dans une même clameur juvénile mêlée aux
de Sant Francesc au phare de La Mola, une autre étran-
rythmes de Bob Marley ou de Bella Ciao – beaucoup
geté interpelle : d’étonnants hérissons géants, les fameux
d’Italiens résident sur l’île à l’année – qui s’échappent
figueres avec leurs branches qui poussent à l’horizon-
des kioskos. C’est l’heure de chasser le soleil de l’autre
tale, soutenues par les estalons. Les fruits de ces figuiers
côté de la Terre. Point d’orgue d’un art de vivre noncha-
étayés de la sorte sont plus faciles à récolter et là, le bé-
lant où la faune locale se joint aux touristes pour ap-
tail peut trouver ombre et repos à l’abri du vent. Comme
plaudir de concert l’astre de braise qui vient de dispa-
un fantasme de liberté sauvage que la main de l’homme
raître. Au Kiosko Cabana, un mojito à la main et des
aurait façonnée.
1/ Situé au cœur du village de Sant Francesc, l’hôtel Es Marès tient son nom de la pierre blonde locale. Sa piscine est une oasis rafraîchissante à l’heure de la sieste. 2/ Tous les mercredis et dimanches après-midi, le marché hippie de La Mola fait valoir son artisanat local dans une atmosphère joyeuse. 3/ Etosoto est un lieu singulier où l’art de vivre prend une dimension de partage et de fusion avec la nature. Page de droite À l’extrémité orientale de l’île, le phare de La Mola a été achevé en 1861 et domine des falaises hautes de 120 mètres.
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Y ALLER
Trasmapi, Balearia
différentes façons de
Cala Soana (2)
Service gentiment pro.
Vueling, Transavia,
ou Aquabus.
ralentir dans le pur style
En surplomb de la plage,
Carretera a Cala Saona.
Easyjet… diverses
Medpitiusa.net
« gypset » : la nature au
l’hôtel de la famille
Tél. : +34 971 322 030.
compagnies low cost
Trasmapi.com
bord de l’eau, une retraite
Ferrer (le premier de l’île,
Hotelcalasaona.com
desservent Ibiza (pas
Balearia.com et
yoga ou detox, des ateliers
paraît-il) impose son
d’aéroport à Formentera)
Aquabusferryboats.com
de musique ou de cinéma
coucher de soleil comme
Gecko (3)
au départ de Paris
De nombreuses sociétés
pour les enfants, un
un rendez-vous des plus
Cet hôtel « beach club »
(Orly et CDG), Bordeaux,
de location de véhicules,
potager en permaculture,
courus de l’île. Refait
versant dans le haut de
Lyon ou Marseille.
scooters, vélos (certains
des randonnées, des
en 2016, il abrite
gamme, on s’étonne de
Service de navettes
électriques) se trouvent
grandes tablées… et
cent chambres au confort
devoir se coltiner
entre l’aéroport d’Ibiza
directement à la descente
même le farniente. Finca
4 étoiles contemporain,
une playlist de bas
et le terminal des ferries
du ferry, à La Savina.
à louer en entier ou
deux piscines extérieures,
étage, aggravée par un
chambres d’hôtes à la
dont l’une consacrée
volume oppressant.
Flyevai.com
HÔTELS
semaine – dix chambres,
au spa super équipé.
Un handicap de taille
Comptez de 30 à
Etosoto (1)
jusqu’à 25 personnes.
Au déjeuner (et au dîner
pour la quiétude
60 minutes de ferry
Mieux qu’un hôtel,
Es Pedral CM de Cala
en haute saison), le
des trente chambres
entre Ibiza et le port
Etosoto est un lieu
en Baster, 3806,
chiringuito Sol sert
qui font bloc autour
de La Savina, selon la
où se ressourcer. Son
Sant Ferran.
une réjouissante cuisine
du restaurant, de la
compagnie choisie :
cadre simple se prête à
Tél. : +34 944 580 001.
d’arroz, de crustacés
piscine et du spa,
Mediterranea-Pitiusa,
l’expérimentation des
Etosoto.com
et de poissons grillés.
le tout en prise directe
avec Fly e Vai.
274
4
6
5
avec la plage de Migjorn.
Tahiti
« kilometro zero » au pied
plats (crevette crue en
desserts. L’aperitivo tient
Carte tout en saveurs
Situé à Es Pujols, la
de la lettre en installant le
carpaccio, poulpe
tout aussi bien la route.
méditerranéennes,
partie de l’île qui
dîner à l’air libre, dans le
à la braise, calamars à la
Carrer de Santa Maria, 14,
et honorable mise
concentre de nombreux
splendide potager bio qui
sobrasada…) affleure une
Sant Francesc.
en avant des deux
bars et restaurants pas
leur sert de garde-manger.
simplissime délicatesse.
Tél. : +34 682 883 580.
vignobles autochtones.
tous recommandables,
Carretera a Cala Saona,
Bref, à ne manquer sous
Ca Mari, Platja Migjorn.
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Sant Francesc.
aucun prétexte.
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Tél. : +34 971 328 024.
cases du 4-étoiles
Tél. : +34 971 322 903.
Lugar Platja de Migjorn,
Au pied de l’église, sous
Sant Francesc.
les canisses, on s’arrête
Tél. : +34 971 322 051.
à toute heure pour
récemment rénové. Es Marès
Honnête petit déjeuner
Casbah (5)
Niché au cœur de la
et personnel adorable.
À 27 ans, la jeune cheffe
capitale de l’île, cet hôtel
Carrer des Fonoll Marí,
Martina Cacheiro,
Bona Espina (6)
escabèche ou un loup
contemporain possède
8-28, Es Pujols.
originaire de Galice, est
Au cœur de Sant
à la plancha. Et pour
dix-huit chambres
Tél. : +34 971 328 122.
une pépite en devenir.
Francesc, cette belle
dîner entre copains,
Sa cuisine solaire (digne
terrasse semée de
on réserve dans la
d’un établissement étoilé)
cactus est le bon plan
plantureuse véranda
piscine rafraîchissante.
RESTAURANTS & BARS
s’épanouit dans le jardin
pour une petite faim,
située à l’arrière.
Carrer de Santa Maria, 15,
A mi Manera (4)
idyllique de l’hôtel
avec des tapas créatifs
Plaça de la Constitució,
Sant Francesc.
À leur manière, les Italiens
Casbah, bien loin des
et carrément
Sant Francesc.
Tél. : +34 971 323 216.
prennent le credo du
foules. Dans chacun des
surprenants côté
Tél. : +34 608 576 060.
lumineuses dressées autour d’une petite
un cappuccino, une
275
ID-URBAN SPIRIT FORMENTERA
9
7
8
276
Can Carlitos
– les informels Kiosko 62,
dans la création de bijoux
Tél. : +34 971 321 148.
accessoirisent son
Au port de La Savina, ce
Lucky Bar, Piratabus
inspirés par la nature
Et aussi Avinguda
univers épris de naturel.
chiringuito contemple le
ou le chic 10.7 – où le soleil
méditerranéenne
de La Mola, 89, El Pilar.
Carrer de Joan
mythique îlot Es Vedrà et
couchant, les bières,
et notamment par les
Tél. : +34 971 327 516.
Castelló Guasch 1,
son coucher de soleil plein
pomadas et autres mojitos
prairies de posidonies,
pot. Sous la dictée du très
se dégustent au son
vitales aux eaux
Catalina House (8)
cosmopolite chef Nandu
du reggae ou de la bossa.
translucides de l’île.
L’architecte d’intérieur
Jubany, la cuisine sert des
Notre préféré : Kiosko
À l’atelier d’El Pilar de
Estela Gómez Lupión
Vintage (9)
paëllas et des tapas à
Cabana (ex-Bartolo),
La Mola, ses enfants, Roc
a pignon sur rue : en
Avec sa façade ornée
se damner où la langouste
non loin des falaises de
et Abril, assurent la relève,
annexe de sa boutique
d’un gecko, l’emblème
est en bonne place.
Calo d’Es Mort.
multipliant les boutiques
barcelonaise, dans
de l’île, on ne peut rater
Carrer de s’Almadrava,
Carretera a Maryland I,
partout en Espagne. Un
laquelle elle vend des
la boutique. Rien de
La Savina.
El Pilar.
succès qui dépasse le seul
objets et des meubles
vintage ici, mais plutôt
Tél. : +34 971 322 570.
Tél. : +34 971 327 243.
périmètre de l’archipel
adaptés au style
des pièces de petits
des Baléares, fort de
balnéaire des Pityuses,
créateurs : bijoux,
Sant Ferran. Tél. : +34 649 172 152.
Kiosko Cabana
SHOPPING
plusieurs pièces exposées
elle dispose désormais
accessoires, mode et
Longue de six kilomètres,
Majoral (7)
dans les collections du
d’un point de chute
quelques objets insolites.
la plage de Migjorn
En s’installant dans les
MAD de New York.
à Sant Ferran.
Carrer Santa Maria, 3,
compte différents
années 70, le cCatalan
Carrer de Jaume I, 29,
Du lin Harmony ou
Sant Francesc.
chiringuitos et kioskos
Enric Majoral se lance
Sant Francesc.
de la vaisselle Pomax
Tél. : +34 971 323 472.
10
11
12
Ca Teua (10)
CULTURE
qui possède une douzaine
chemin à Es Mirador pour
CENF centre nautique
Boutique-atelier née
Hippie market
de chevaux et connaît
la vue démente vers
Récemment inauguré,
en 2012 de l’idée
de La Mola (11)
comme sa poche tous les
le ponant, puis au marché
le centre de sports
de trois amis – Gerard,
Chaque jeudi et
caminos et rutas verdes de
hippie d’El Pilar,
nautiques de Formentera
Giulia et David –
dimanche après-midi,
Formentera, organise des
on arrive au bout du
est l’œuvre de Marià
passionnés d’artisanat
les artisans installent
excursions à la découverte
monde : le totem
Castelló, architecte du
local, de design
leur stand autour
de ces paysages
de Formentera, blanc
cru brillamment salué
et d’architecture,
de la grande mosaïque.
authentiques, du cap
incandescent sur fond
à l’international. Dans
Ca Teua (« Chez toi »)
En général, un groupe
de Barbaria aux falaises
indigo, comme
le port de La Savina,
propose en plus
vient jouer live, tandis
de La Mola, en passant
posé en équilibre sur
son emplacement est un
de divers savoir-faire
que toute l’île accourt
par la côte de Migjorn.
120 mètres d’à-pic.
point de convergence de
sur mesure, des
à la recherche du look
Sant Francesc.
Construit en 1860 avec
la diversité des paysages,
objets vernaculaires,
« adlib » des Pityuses,
Tél. : +34 6 69 572 896.
un système de feux
car délimité par une zone
des tapis ou ces
un style « gypset » dopé
Rutasesboixets.com
français, ce phare
urbaine, la Méditerranée
trophées tressés
à l’artisanat du cru.
a inspiré Jules Verne
et l’Estany des Peix, un
en alfa, dans le pur style
El Pilar de La Mola.
Phare de La Mola
pour Hector Servadac,
étang d’eau salée qui fait
Après la route en lacets
voyages et aventures
partie du parc naturel
des îles Pityuses. Carrer des Pla del Rey,
Cavaliers seuls (12)
qui serpente le long
à travers le monde
de Ses Salines.
7 bajo, Sant Francesc.
Une balade à cheval,
de la falaise jusqu’à son
solaire, un roman épique
Carrer de s’Almadrava, 60,
Tél. : +34 971 321 078.
ça vous dit ? Vicent,
sommet, une étape en
plutôt… illuminé.
La Savina.
277
ID-URBAN SPIRIT COMPORTA
« On ressent ici un rare sentiment de liberté. On vit dehors, au milieu des dunes et des pins, d’où l’on entend rugir l’Océan. » Jacques Grange, architecte d’intérieur, dans Paris Match (06/08/2018).
278
1
2
3
Le regard, à Comporta, porte loin. Pas de villes ni de reliefs pour l’entraver. Les marais, landes, pinèdes et plages s’étirent à perte de vue. Mais Comporta, microvillage portugais posé à l’extrême ouest de l’Alentejo, a fait du vide et du plat ses plus grandes richesses. Au point que les discrets jet-setteurs le plébiscitent. Un Saint-Tropez de l’Atlantique ? Surtout pas. Ruraux, arides, presque austères, Comporta et ses environs s’interdisent toute frénésie et semblent au contraire faire l’éloge de la lenteur et de la tempérance.
chromatique. Et l’on ne vous parle pas (car sinon, vous
Par Thomas Jean /Photos Didier Delmas pour IDEAT
l’épicentre du coin, qui trône sans fanfaronnade au beau
C
milieu d’un paysage de rizières, tout plat, rude, où les
frôleriez l’extase de trop près) de ces bosquets de pinède, de ces vallons secrets en pente douce où pousse la vigne, ni de ces dunes au pied desquelles se dévoilent des plages infinies de sable blanc. On appelle ce pays Comporta, mais c’est un abus de langage. Comme si l’on disait « Arcachon » en éludant le bassin tout autour. Il y a un bassin, ici aussi, ou plutôt une lagune. C’est le delta du fleuve Sado, au contact de l’Atlantique, qui la dessine et c’est à son voisinage qu’une poignée de villages ruraux ont éclos : Alcácer do Sal, Carrasqueira, Carvalhal, Melides et puis Comporta,
’est l’âpreté des teintes qui, dans ce pays, vous
moustiques pullulent. Christina Bravo, qui chapeaute la
saisit d’abord. De grands aplats d’herbes jau-
Maison de la culture locale – une institution qui mêle
nies assommés de lumière. Des labours bruns
expositions d’artistes locaux, ateliers culinaires et marché
à n’en plus finir. Des marécages grisonnants où rien ne
de produits locaux – n’en est pas moins lyrique quand
bouge. C’est l’immensité et l’immobilité, ensuite, qui vous
il s’agit d’évoquer ce cadre : « Au fil des saisons, les
donnent ici le vertige (et tant pis si l’on est proche du
rizières me font l’effet de tableaux vivants. Leur mise en
zéro d’altitude). Comme si le monde entier n’était plus
eau, au printemps, est fascinante : ce sont des miroirs.
qu’une gangue de ciels, de terres et d’eaux bien trop vaste
Elles deviennent vert pomme, ensuite, lorsque germe le
pour vous seul (car oui, ici, vous êtes souvent seul au
riz. Puis s’assèchent peu à peu jusqu’à l’automne, quand,
monde). Alors un rien, dans ce pays nu, vous égaye l’œil
enfin, on les brûle… » Ajoutons qu’en hiver, elles luisent
et l’esprit. Voici qu’une fermette blanche, solitaire elle
d’un noir fantomatique, lisses par endroits, striées à
aussi, pointe le bout de son toit de tuile au bout d’une
d’autres, de vrais « tableaux vivants », en effet, qui n’ont
lande ? Pour un peu, vous éprouveriez des sentiments
rien à envier aux toiles de Soulages.
fraternels et sororaux à son endroit. Des peupliers bien
S’étonnera-t-on que les artistes austères et cérébraux se
en rang qui bordent un chemin ? Leurs verts sombres et
sentent ici chez eux ? L’Allemand Anselm Kiefer, dont
leurs reflets argentés vous font l’effet d’une explosion
les sculptures livrent avec la matière et l’histoire de
1/ Dans cette ancienne écurie (« cavalariça » en portugais), le chef Bruno Caseiro, ici entouré de son équipe jeune et stylée, nous affole le palais sans esbroufe. Avec un je-ne-sais-quoi de corsé, les produits de la mer et de la terre s’offrent dans leur plus simple appareil. 2/ La salle de restaurant de la Quinta da Comporta en impose. Sous une énorme charpente, façonnée au Canada par des artisans experts, les noceurs trinquent et dînent avec les rizières en ligne de mire. 3/ On doit à Miguel Câncio Martins, architecte de la nuit, l’aménagement du Buddha Bar, emblème du Paris des années 90. Il est aussi l’architecte de la Quinta da Comporta ainsi que de l’hôtel Sublime Comporta, à quelques kilomètres de là.
279
ID-URBAN SPIRIT COMPORTA
1
2
3
puissants corps-à-corps, se ressource régulièrement à
qui longent l’artère principale du village de Comporta,
Comporta. Jason Martin, ponte anglais de la peinture
la rua do Secador, ont presque tous muté en boutiques
contemporaine, s’est aménagé, lui, deux ateliers dans les
de vêtements qui semblent toutes vouloir nous relooker
environs : l’un dans une ancienne discothèque de Me-
en créature bohème échappée de l’Ibiza des seventies
lides, où seuls dansent ses pinceaux désormais, l’autre
– djellabas, batiks et broderies y font loi.
au milieu d’un marais, cerné par les roseaux. Il y façonne
280
des paysages abstraits, monochromes, creusés de petits
Faire corps avec cette terre
sillons et bosselés de sensuels renflements – et toute
Mais il suffit de musarder dans les rues adjacentes pour
ressemblance avec la nature d’ici n’est évidemment pas
comprendre à quel point Comporta demeure une bour-
fortuite… Parmi les sommités mondiales qui se sont
gade d’ouvriers, de sauniers, d’agriculteurs. Elle est restée
amourachées du coin, il faudrait encore mentionner
sur terre. Splendides d’indifférence, des grands-mères
Jacques Grange, Philippe Starck, Vincent Van Duysen,
à tabliers fleuris rempotent scrupuleusement leurs
entre autres stars de la déco, qui possèdent ici des pied-
géraniums, étendent leur lessive sur leur « tancarville »,
à-terre, ou encore Madonna, star parmi les stars et
balayent vigoureusement devant leur porte et n’ont pas
cavalière émérite, qui galope quand ça lui chante sur ces
même un haussement de sourcils face aux riches tou-
longs bords de mer.
ristes que leur village aimante. L’architecture de Com-
Alors, Comporta et ses alentours, si silencieux, si reculés
porta, elle aussi, nous raconte un Portugal popu. L’église
(et en même temps si proches de Lisbonne, à moins de
du village, esseulée à l’orée des champs, s’est interdit
deux heures de route au nord), voient depuis quelques
toute pompe, à des années-lumière des ors du baroque
années leur cote flamber. Vous noterez d’ailleurs, aux
portugais. De petits silos brutalistes à l’abandon font dé-
abords des plages du Pego et de Comporta, ces ballets
sormais la joie des cigognes. Une bâtisse longiligne, sur
de 4x4 et pick-up rutilants desquels descendent, hâlés
l’allée São João, se subdivise en petits logements bleus
comme il faut, surfs et cabas griffés sous le bras, des
et blancs, contigus, tous flanqués d’un lopin de terre :
jeunes gens très aisés qui déjeuneront probablement,
c’est un coron pimpant, où vivent des retraités de l’in-
« à l’heure espagnole », d’un poisson grillé au Comporta
dustrie rizicole.
Café ou chez Sal, chères et chics paillottes avec vue sur
Cette agriculture-là, à Comporta, n’a rien de millénaire.
mer, nichées au creux des oyats. D’aucuns comparent la
C’est un produit du capitalisme des années 20 qui virent
région au Cap-Ferret ou aux Hamptons, entre autres
l’Atlantic Company, société anglo-portugaise, créer la
villégiatures océaniques et argentées ? Il y a de cela. Au
Herdade da Comporta, un domaine de 12 500 hectares
point que les greniers, les anciennes granges et écuries
dont on a asséché, biné, irrigué, domestiqué les marais.
1/ Marta Mantero, décoratrice, tient aussi l’une des échoppes les plus désirables de Comporta, où les artisanats et le design portugais ont la part belle. 2/ À Melides Art, vaste domaine artistico-forestier, le collectionneur Miguel Macedo Bastos de Carvalho a fait ériger, sous l’égide de l’agence majorquine Esteva i Esteva, des villas couleur sable aussi discrètes que somptueuses. 3/ De beaux articles de vannerie, des vins fins, des conserves haut de gamme, mais aussi du dentifrice et de la pâtée pour chat… On trouve de tout dans l’épicerie-bazar de Jose Maria Gomes. Quelques mètres plus loin, le commerçant vient d’ouvrir un restaurant à tapas de la plus belle espèce. Page de droite Longilignes, les bâtisses qui constituent la Quinta da Comporta génèrent des jeux de perspective et de lumière.
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1
282
2
3
La Herdade et ses rizières, en 1955, sont rachetées par
et le « style Comporta », tout en insufflant autour de lui
la famille Espírito Santo, la dynastie banquière la plus
une certaine émulation esthétique. Au n° 16 de l’avenida,
puissante du Portugal, qui, tout en exploitant la terre,
l’antiquaire Jose Antonio Brito Canudo, artiste à ses
en a découvert peu à peu les charmes. Les premiers
heures, expose parfois chez Grange et Passebon. Au
vacanciers de Comporta, ce sont eux, bientôt suivis par
n° 19, le jeune Alexandre Neimann a installé son échoppe
leurs amis du gotha. Toutefois, les Espírito Santo ont
dans un petit immeuble vaguement Art déco dont Grange
toujours veillé à ce que la région demeure la moins
a mis en valeur les lignes : le designer et décorateur tren-
constructible possible – les errances bétonnées de l’Al-
tenaire s’y invente une identité stylistique qui embrasse
garve, le tourisme de masse, très peu pour ces aficionados
et hybride l’âme de la région, travaillant avec de vieux
de l’entre-soi. Les jet-setteurs, ici, rachètent plutôt des
artisans locaux, mixant faïences de l’Alentejo, assises
bicoques paysannes pour les rhabiller ensuite d’osier, de
sixties et miroirs XIXe.
lin, de jonc de mer : une rusticité très étudiée (le « style
Car pour que ce pays vous accepte, il faut faire corps
Comporta », dit-on ici) dont la décoratrice Vera Iachia,
avec lui. Épouser son sol et ses racines. C’est ce qu’ont
membre de la dynastie Espírito Santo elle aussi, était la
compris les architectes qui, depuis que les Espírito Santo
meilleure ambassadrice.
ont dû céder des parcelles, ont ici fort à faire. L’agence
Vera Iachia, comme l’empire Espírito Santo, emporté par
espagnole Esteva i Esteva, par exemple, a érigé sur le
la crise économique de 2009, a disparu. Mais son esprit,
domaine (nommé Melides Art) du collectionneur Miguel
dans le village de Carvalhal, imprègne encore le fond de
Macedo Bastos de Carvalho des villas cubistes, couleur
l’air. À première vue, Carvalhal n’est qu’un lotissement
sable, qui se fondent dans les conifères. Le Lisboète
lambda, typique du Portugal d’après-guerre, que traverse
Manuel Aires Mateus, lui, a déposé deux huttes solitaires
l’avenida do 18 de Dezembro : de part et d’autre de cette
(nommées Cabanas no Rio) sur les étangs du Sado, dont
grand-rue, un Crédit agricole, un buraliste, un café sans
les volumes biseautés rappelleront aux esprits rêveurs
façons (O Rei dos Caracóis, « Le Roi des escargots »,
les silos de béton des environs. À moins qu’elles ne s’ins-
où l’on grignote, à l’apéritif, comme son nom l’indique,
pirent des cabanes de pêcheurs bringuebalantes qui par-
des pôelées d’escargots de terre) et puis, en lieu et place
sèment, sur pilotis, le petit port voisin de Carrasqueira ?
de l’ancien showroom de Vera Iachia, la galerie-magasin
L’architecte a conçu ses Cabanas comme un éloge du
que tiennent le décorateur français Jacques Grange et
ralentissement, un barrage contre la fuite en avant. Tout
son compagnon, Pierre Passebon. Bon ami d’Iachia,
autour, d’ailleurs, il n’y a que de l’eau qui dort. Mais il
Grange perpétue élégamment, dans les maisons qu’il
ne faut pas s’en méfier. Tentons, plutôt, d’en imiter le
décore aux alentours pour ses amis mondains, l’« esprit »
calme et la constance.
1/ Au bord du delta du Sado, les pieds dans la lagune, les pêcheurs du village de Carrasqueira ont construit un ensemble immémorial, merveilleux, de cabanes et de pontons sur pilotis. Ce Cais Palafítico (« quai sur pilotis »), à l’heure du coucher de soleil, est devenu la plus courue des attractions touristiques. 2/ Les vieux brocanteurs de la Loja do Julio (« la boutique de Julio ») se sont installés un peu à la diable à la sortie du village de Carvalhal. En farfouillant sur leurs stands, on dénichera de drôles de faïences alentejanaises, des chaises de jardin sixties ou des boîtes à bijoux surannées. 3/ et page de droite L’architecte Miguel Câncio Martins a signé, bien caché dans une pinède, l’hôtel Sublime Comporta. Il l’a imaginé comme des grappes de petites maisons aux volumes simples que relient des couloirs centraux tout en baies vitrées. À l’intérieur, la déco, richement simple elle aussi, plébiscite le blanc et les matériaux bruts.
ID-URBAN SPIRIT COMPORTA
1
3
2
284
Y ALLER
HÔTELS
de ces faïences
immense propriété
discret, bientôt, devrait
Air France, TAP Air
Barracuda (1)
traditionnelles
boisée de pinèdes. Il y a
compléter le tableau.
Portugal, Transavia,
Disponible à la location,
portugaises aussi
érigé des villas, dont la
Herdade do Pinheiro
Vueling ou encore
le vaste appartement
rustiques que fantaisistes.
sienne, superposant de
do Além Tejo,
EasyJet desservent
situé à l’étage de la
À moins que les
beaux volumes cubiques
Pinheiro da Cruz.
Lisbonne depuis Paris
boutique d’Alexandre
lampes aux silhouettes
aux tons sable, a
Tél. : +351 91 271 4170.
en 2 h 30 de vol direct.
Neimann combine toutes
organiques que le
disséminé en bordure
Melidesart.com
Lisbonne est également
ses influences avec
jeune homme dessine
de chemins des
desservie en vol direct
maestria. Le décorateur
lui-même ne nous
sculptures XL de ses
Casas na Areia (3)
au départ de Lyon,
et designer français
fassent de l’œil.
ami(e)s plasticien(ne)s
Perdues dans
Toulouse, Nantes ou
tient le lieu le plus
Avenida do 18 de
(l’Américaine Marnie
l’immensité des
Bordeaux.
enchanteur de la région.
Dezembro, 19, Carvalhal.
Weber, le Suisse Olaf
marécages, cernées par
Comporta se situe
Où l’on tombera
Tél. : +351 21 031 2820.
Breuning…) et organise,
les coquelicots et
à moins de deux heures
en arrêt devant une
Barracuda-comporta.com
à la belle saison, des
marguerites, ces quatre
de route de l’aéroport
paire de chaises
raouts (festival de
bicoques aux toits de
de Lisbonne. La région
Arts & Crafts à motifs
Melides Art (2)
cinéma documentaire
chaume, pensées par
de Comporta étant
africanisants. Où l’on
Les noces entre nature
sous les étoiles,
l’architecte Manuel Aires
très étendue, il est
rêvera devant une
et culture, voilà ce que
soirées musicales et
Mateus, vont comme
fortement conseillé de
sculpture italienne et
célèbre le jeune mécène
performatives dans les
un gant à la solennité
louer une voiture pour
sensuelle des années 70.
Miguel Macedo Bastos
bois… ) qui aimantent le
nue du paysage : des
découvrir les lieux.
Où l’on s’amusera
de Carvalho dans son
tout-Comporta. Un hôtel
chambres minimales,
6
4
5
immaculées, et un salon
en baies vitrées, où loge,
coin, tout juste inauguré,
On paressera, le soir
de la lagune du Sado :
commun sans sol,
ouvert sur le vert, le
s’est installé en lieu et
venu, sur notre lopin
les chics ascètes que
à même le sable, où l’on
restaurant bien nommé
place d’une ancienne
de sable ou sur notre
vous êtes se livreront
a posé un lampadaire,
Sem Porta (« sans porte »).
exploitation rizicole :
balcon, à moins de
à quelque méditation
quelques poteries, rien
Des dépendances
restent ce vaste séchoir
socialiser dans la
matinale sur le ponton
de superflu. Un parangon
anguleuses, éparpillées
à grains, ponctué d’une
fraîcheur douillette d’un
planté dans le marais,
de luxe spartiate.
dans la forêt, où l’on
piscine à débordement,
petit salon aux drôles
se doucheront à l’air
Sítio da Carrasqueira,
flâne au bord de
et ces rizières à perte
d’influences balinaises.
libre et s’endormiront
Comporta.
notre piscine privée,
de vue sur lesquelles
Rua Alto de Pina, 2,
bercé par le
Tél. : +351 964 362 816.
à moins que la chaleur
le soleil se couche entre
Carvalhal.
croassement lointain
Silentliving.pt
ne nous confine dans
deux envols de cigognes.
Tél. : +351 265 112 390.
des batraciens.
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Miguel Câncio Martins,
Quintadacomporta.com
Sítio da Carrasqueira,
Sublime Comporta (4)
de lin blanc et d’osier.
architecte et
Niché dans les pins,
Sublime, le bien nommé !
propriétaire des lieux,
Cabanas no Rio (6)
Tél. : +351 964 362 816.
c’est un hôtel-havre dont
Estrada Nacional 261-1,
a érigé là des bâtisses
Manuel Aires Mateus,
Silentliving.pt
les lignes, dessinées
Muda, Grandola.
longilignes qui vont
ponte de l’architecture
par l’architecte Miguel
Tél. : +351 269 449 376.
élégamment à l’essentiel :
lisboète, a déposé
RESTOS
Câncio Martins, et la
Sublimecomporta.pt
des tons sable et blanc
deux drôles de huttes
Gomes (7)
cassé, des charpentes
polyédriques en bois
Jose Maria Gomes,
déco au cordeau vous
Comporta.
apaisent l’esprit. Une
Quinta da Comporta (5)
et planchers nobles,
recyclé au bord des
épicier de son état,
maison principale tout
Le premier hôtel-spa du
de l’espace et de l’air.
eaux dormantes
tient l’échoppe la
285
ID-URBAN SPIRIT COMPORTA
7
9
8
mieux pourvue de
de morue arrosés de
fort amicale par une
bohèmes, de grandes
chercher au creux des
Comporta : on s’y
vins du cru.
bande de joyeux drilles
tablées d’amis y
dunes de la plage du
approvisionne en
Largo Luis de Camoes,
tatoués.
partagent des feijoadas
Pêgo. Là, on découvre
conserves de sardines
Comporta.
Rua do Secador, 9,
de crevettes. Chapeauté
une terrasse habillée de
haut de gamme, en
Tél. : +351 265 497 748.
Comporta.
par la sympathique
tissus rayés et d’assiettes
Tél. : +351 930 451 879.
Isabel Pinheiro, c’est
dépareillées, un intérieur
Cavalaricacomporta.com
le nouveau lieu de vie
maritime où pendent
cool de Carvalhal,
des poulies et des
salaisons magnifiques,
286
mais aussi en dentifrice
Cavalariça (8)
ou en pâtée pour chat.
Dans cette ancienne
Depuis l’an dernier,
écurie, dont il reste,
5 Sentidos (9)
le village popu qui se
bouées de navires, et
à deux pas de là, il joue
superbement stylisés, les
Le matin, on y déguste
« branchise » à vue d’œil.
puis une carte toute
aussi les élégants
boxes, les sols rustiques
à la cool un granola
Avenida do 18 de
simple (mais pas donnée),
restaurateurs : sa « casa
et les anneaux d’attache,
maison ou un smoothie
Dezembro, 45A,
où les mets iodés jouent
de vinhos & petiscos »
la gastronomie locale
vegan. Certains viennent
Carvalhal.
les grandes vedettes.
(maison de vins et
prend un joli coup de
y feuilleter la presse.
Tél. : +351 265 497 045.
Praia do Pêgo, Carvalhal.
de tapas), parée de
sabot : le jeune chef
D’autres y passent en
tommettes et de bois
Bruno Caseiro y mitonne
coup de vent, sur le
Sal (10)
sombre, coiffée d’un
des clams à la coriandre,
chemin de la plage, pour
La plus courue des
tronc d’arbre à la
des fèves et poireaux
faire le plein de fruits
paillottes, là où viennent
SHOPPING
Giuseppe Penone,
au fromage frais, du
frais. Le soir, entre
déjeuner les jeunes gens
Rice (11)
est l’endroit rêvé pour
maquereau au fenouil,
bouquets de fleurs
bon teint et les retraités
En flânant dans
picorer des pasteis
le tout servi de manière
sauvages et coussins
millionnaires, il faut la
Comporta, il vous
Tél. : +351 265 490 129. Restaurantesal.pt
10
12
11
apparaîtra assez vite
poétiques conçues
Martin Parr et puis,
en forme de choux, sur
On y vient pour admirer
que toutes les boutiques
par Anna Westerlund,
nettement plus
les vases-épis de maïs ou
quelques artistes
de mode et de déco
céramiste suédo-
abordables et
sur les assiettes-poissons
– dûment sélectionnés
cultivent peu ou prou
portugaise, ou encore
transportables, quelques
dont regorge son
par Christina Bravo,
le même style : un
une extraordinaire
articles de vaisselle
magasin d’antiquités,
sa directrice – qui
je-ne-sais-quoi bohème
collection d’assiettes,
imitant les lignes
il est intarissable. Et
prennent la nature
à base de matières
très art brut, imaginée
d’antan. La boutique
comme en écho à cette
comme sujet.
brutes et d’accointances
par les patients de
de la Néerlandaise
vaisselle exubérante,
On y rencontre aussi
« ethniques ». L’échoppe
l’hôpital psychiatrique
Alma Mollemans est
le commerçant, artiste
des producteurs
de la décoratrice Marta
de Lisbonne.
l’antichambre des
quand ça lui chante,
locaux qui présentent
Mantero n’échappe pas
Estrada Nacional 253-2,
intérieurs cossus
accroche aux murs ses
là, parfois, leurs
à la règle. Elle affiche
Comporta.
de la région.
dessins où foisonne
fabuleux produits.
toutefois des originalités
Tél. : + 351 969 571 739.
Rua do Secador, 5,
une nature fantasmée.
Le soir, tout ce petit
bienvenues. Un peu
Martamantero.com
Comporta.
Avenida do 18 de
monde socialise
Dezembro, 16, Carvalhal.
sur les tables du
en retrait de la rue
Colmo Bar adjacent
principale, cet ancien
Vintage Department (12)
Santa Maria Velharias
grenier à riz nous
On baguenaude, ici,
José António Brito
Casa da Cultura
dans une ambiance
propose des tables
entre un fauteuil effarant
Canudo est une bible
L’ancien cinéma
intello-bonne-franquette.
basses façonnées à
de Percival Lafer,
de la faïencerie et de la
de Comporta s’est
Rua do Secador, 8,
partir de couvercles de
le héraut du modernisme
céramique portugaises.
reconverti, depuis peu,
Comporta.
tonneaux, des carafes
brésilien, un tirage de
Sur les drôles de carafes
en maison de la culture.
Casaculturacomporta.pt
287
ID-URBAN SPIRIT ISCHIA ET PROCIDA
« Nous avons respiré cet air d’un autre monde. » Alphonse de Lamartine (1790-1869).
288
Vous pensiez que le chic, dans le golfe de Naples, ne pouvait passer que par Capri ? Tournez plutôt le regard vers Ischia et Procida, ses voisines. Ulysse est passé par là, et la jet-set des années 60 en avait fait son terrain de jeu. Assez différentes, les deux îles, au profil cinématographique, ont jalousement gardé leur charme intact.
Lemmon pour Avanti!, Brad Pitt, Matt Damon et
Par Geneviève Brunet / Photos Stevens Frémont
coup voyagé mais cet endroit demeure sans conteste celui
Gwyneth Paltrow y ont pris des coups de soleil sur le tournage du Talentueux Mr. Ripley, et, plus récemment, c’est Benoît Jacquot qui en a fait le décor de Villa Amalia, avec Isabelle Huppert. Le metteur en scène français est un amoureux de cette île discrète à l’allure grecque : « Je connais le golfe de Naples depuis l’adolescence. À cet âge, déjà, j’avais été touché par la force du lieu. J’ai beau-
Page de gauche et ci-dessus L’île volcanique d’Ischia se pare de magnifiques jardins en terrasse, qui plongent vers la mer. Les pêcheurs locaux alimentent en poissons méditerranéens les tables des restaurants qui bordent la côte.
qui me transporte le plus. À chaque fois que j’y reviens,
A
ngelo Rizzoli, l’homme de la maison d’édition
c’est un émerveillement. En s’éloignant des balises tou-
et de la mythique librairie new-yorkaise, était
ristiques, on peut s’y retrouver seul, ébloui. »
aussi et surtout un producteur de cinéma. C’est
Attendez-vous pourtant à croiser quelques curistes alle-
à ce Milanais que l’on doit La Comtesse aux pieds nus
mands, comme sortis d’un film de Jacques Tati. Cette île
(Mankiewicz) et La Dolce Vita (Fellini). Dans les an-
volcanique est en effet l’un des patrimoines thermaux
nées 50, il tombe amoureux de l’île d’Ischia, dans le golfe
les plus riches du monde, avec 69 groupes de fumerolles,
de Naples, et ne regarde pas à la dépense pour restaurer
29 bassins hydrothermaux et près de 100 sources d’eaux
la villa Arbusto, une demeure du XVIIIe siècle. Il en fera
thermominérales, dont les températures à l’air libre
son Buen Retiro et y accueillera la jet-set de l’époque,
oscillent entre 15 °C et 86 °C. C’est simple, c’est ici que
lui offrant de vivre la fameuse dolce vita. Les rues
les Grecs ont inventé la thalasso ! Pour séduire les visi-
d’Ischia voient alors défiler les stars d’Hollywood et de
teurs, on ne dit plus « établissement thermal » mais « jardin
Cinecittà. Plus aucune chance, aujourd’hui, de croiser
thermal ». Ça sonne tout de suite mieux et c’est la vérité :
Humphrey Bogart, Marcello Mastroianni, Anita Ekberg,
le parc Negombo ou les termes jardins Poseidon sont de
Ava Gardner ou Gina Lollobrigida, mais les paysages de
superbes espaces verts en terrasses qui plongent vers la
l’île sont des personnages à part entière et ont continué
Méditerranée. Spécialités : la fangothérapie (bains de
d’inspirer les cinéastes. Billy Wilder y a fait venir Jack
boue), les grottes sèches à température élevée (l’équivalent
289
ID-URBAN SPIRIT ISCHIA ET PROCIDA
1
2
3
du sauna) ou humides (sorte de bains turcs dans la na-
blanc ouvert sur la mer est devenu un musée. Les tapis,
ture). Été comme hiver, on s’immerge dans des bassins
cachemires et vases liberty choisis par le maestro ont été
creusés à même la pierre, avec vue imprenable sur la mer.
pillés. Ne restent que quelques meubles, des photos, le
Ischia n’usurpe pas son surnom d’« Isola verde ». Non
fantôme d’Helmut Berger emmitouflé dans une couver-
seulement elle est l’une des seules montagnes au monde
ture de fourrure, l’écho du rire d’Anna Magnani et les
à être composée de tuf vert (avec l’île d’Hokkaido, au
volutes des cigarettes de Luchino. Demeure surtout cette
Japon), mais ses flancs sont couverts de végétaux : forêts,
vue incroyable depuis le promontoire de Zaro, formé
potagers, vignes, maquis… Un infini nuancier de verts.
par une coulée de lave et tapissé d’une épaisse végéta-
En son centre, le mont Epomeo est un potager géant d’où
tion méditerranéenne. Le vert sombre de cette forêt
sont issus les légumes servis aux tables des restaurants.
brouille les pistes. En descendant de cet isolement verti-
D’ailleurs, contrairement à tout insulaire qui se respecte,
gineux par des routes mal fichues en zigzag et des gou-
les habitants ne sont pas pêcheurs mais paysans et vi-
lots à une seule voie, on se perd facilement. Mais n’est-il
gnerons. Spécialité : le lapin aux olives. Évidemment, les
pas délicieux de se perdre sur une île ?
poissons ne manquent pas pour ceux qui sont rétifs à
290
sacrifier les petits mammifères.
Un village fortifié, des ruellles où se perdre
C’est bien entendu hors saison qu’il faut venir. L’île est
La chose vaut pour Procida, la petite île voisine que l’on
grande : il faut y séjourner, s’y perdre, traîner des heures
rejoint en trente minutes de ferry. Si Ischia s’étale sur
en jouant aux cartes au Bar Internazionale, comme le
47 km2, celle-ci est dix fois moins grande. Elle semble
firent en leur temps Truman Capote et Alberto Moravia,
très différente, tout en étant la même : un lieu de perdi-
s’adonner au shopping dans le ravissant petit port de
tion. Au Moyen Âge, las de subir les attaques répétées
Sant’Angelo, interdit aux voitures mais qui abrite yachts
des Barbares, le marquis Alfonso d’Avalos, qui avait reçu
et boutiques de luxe, négocier un forfait avec un canot
Procida de l’empereur Charles Quint, fit édifier une
qui vous emmènera déjeuner dans les criques, sauter sur
muraille au point le plus haut, à grand renfort de murs
un scooter de location pour s’enivrer du parfum de
aussi épais que ceux des forteresses. Ce village fortifié
Luchino Visconti à la villa La Colombaia, dans le bois
de Terra Murata, qui fait la particularité de l’île, est un
de Zaro. Depuis la mort du réalisateur, le « pigeonnier »
dédale de cours, de ruelles colorées enchevêtrées, de
1/ 2/ et page de droite À Ischia plane encore un parfum de dolce vita. Les hôtels, ici l’Albergo della Regina Isabella, offrent un confort prisé des amateurs de simplicité et d’élégance. 3/ Au Mezzatore, le design s’invite à la table des plus belles propriétés de l’île. © GIULIO ORIANI & BEATRICE VERGANI
ID-URBAN SPIRIT ISCHIA ET PROCIDA
« traboules » dont seuls les habitants connaissent l’exacte
qu’Elsa Morante a situé l’action de L’Île d’Arturo, à la
topographie et où il est facile de semer un assaillant…
fois ode à ce moment de la vie et roman initiatique ?
ou un touriste !
« Nous avons respiré cet air d’un autre monde », écrit
Costumière pour le cinéma et l’opéra, écrivain, Elisabetta
de son côté Alphonse de Lamartine, qui tomba immé-
Montaldo a choisi d’y installer son jardin secret. La fille
diatement amoureux de Procida lors de son premier
du metteur en scène Giuliano Montaldo se faufile avec
voyage en Italie, en 1811, et de l’une de ses jeunes habi-
aisance dans ce lacis de passages plus ou moins privés.
tantes. Le chantre du romantisme français livra alors le
Enfant, elle a passé toutes ses vacances sur l’île, chez sa
lumineux roman Graziella, hymne à l’amour virginal et
grand-mère, l’actrice Vera Vergani, alors elle se sent ici
à l’innocence perdue… Alors qu’Ischia possède quelques
comme un poisson dans l’eau. « Cette ville fermée, à la
hôtels de luxe, Procida préfère la discrétion et les adresses
structure médiévale, conçue pour résister à la piraterie,
modestes. Un boutique-hôtel vient cependant tout juste
est une salle de jeu à ciel ouvert, confie-t-elle. L’île reste
d’y installer ses chambres ultracontemporaines. Signe
un port d’attache pour tous ceux qui sont partis. On y
que tout va changer ? Ce serait compter sans la person-
revient toujours. » La maison où elle s’est aujourd’hui
nalité des Procidiens, de rudes gens de mer, contraire-
installée est typique de l’architecture indigène : pièces
ment à leurs voisins d’Ischia. Ils ne sont pas prêts à
déportées et imbriquées dans les maisons voisines, sols
abandonner au tourisme les quais où les pêcheurs ravau-
en carreaux de ciment, murs patinés chaulés de pigments
dent leurs filets, les processions religieuses, les maisons
purs : indigo, magenta, ocre…. Derrière, un long jardin.
roses, jaunes ou vert menthe à l’esthétique si particulière,
Ah ! les jardins de Procida. Des potagers luxuriants ourlés
mélange d’emprunts à l’architecture grecque et de sou-
de citronniers, dont la fragrance sucrée imbibe en per-
venirs des envahisseurs maures… Vous profiterez de la
manence l’air ambiant.
sauvagerie des sentiers étroits, des petits restaurants de plage tout simples, des maisons festonnées de treille et
292
Procida la discrète
de cet air saturé du parfum des citrons, avant de repartir
L’île entière, avec ses hameaux, ses jardinets, ses petits
d’un coup de ferry vers les piscines fumantes d’Ischia.
bateaux de pêche et ses voitures grosses comme des tri-
On prétend ici que c’est sur ces îles qu’Ulysse aurait ren-
porteurs dégage un parfum d’enfance. N’est-ce pas ici
contré Nausicaa. Comment ne pas y croire ?
Ci-dessus et page de droite Plus petite île du golfe de Naples, Procida vit au rythme de ses habitants. La couleur s’invite sur le port comme au cœur des ruelles, où la religion se fait discrète mais présente.
ID-URBAN SPIRIT ISCHIA ET PROCIDA
1
2
294
© VITTORIO SCIOSIA
3 Y ALLER
HÔTELS
alimentée par les
qu’un avec le Royal
chef Pasquale Palamaro,
Via l’aéroport de Naples,
ISCHIA
produits du potager.
Sporting, est riche de
couronné par le Michelin
puis environ 45 min de
Albergo Il Monastero (1)
Castello Aragonese.
quatre piscines – eau
pour sa fougue et son
ferry pour Procida, entre
Perché au sommet
Tél. : +39 081 992 435.
thermale ou eau de mer –,
habileté à transfigurer
1 heure et 1 h 30 pour
du château aragonais
Fr.albergoilmonastero.it
d’un luxueux centre
la tradition.
Ischia. On passe d’une île
qui domine le port
de cure et de chambres
Piazza Santa Restituta, 1.
à l’autre en 30 minutes.
d’Ischia, cet hôtel
Regina Isabella (2)
aux sols carrelés brillants
Lacco Ameno.
Transferts privés sur
aménagé dans un ancien
Angelo Rizzoli ne s’est
comme des miroirs ainsi
Tél. : +39 081 994 322.
Isclatravel.com
monastère datant
pas contenté de sa
que le veut la tradition
Reginaisabella.com
Air France assure
du XVIe siècle respire
résidence secondaire
sorrentine. Dans ce
14 fréquences
le rustique chic. Sols
à Lacco Ameno, il a
palace à l’atmosphère
Hotel Miramare (3-4)
hebdomadaires au
en terre cuite, suites
construit deux hôtels
familiale, qui a gardé son
Depuis 1933, cette fière
départ de son hub de
claires et fraîches, jardin
destinés à accueillir
mobilier mid-century, les
bâtisse a accueilli
Paris–Charles-de-Gaulle
perché : ce refuge est
la jet-set de l’époque.
habitués sont promenés
nombre de politiciens
à destination de Naples.
un vrai nid d’aigle, d’une
Le Regina Isabella
en canot à moteur,
et d’artistes venus
Voir aussi KLM et
grande simplicité, qui
respire encore l’air
salués de leur nom par le
se ressourcer sur ses
Transavia.
a gardé son atmosphère
de ces étés dorés,
maître d’hôtel ou le
terrasses perchées
Office national italien
de couvent. Le luxe
de cette époque où
pianiste, et se font
au-dessus des flots et
du tourisme (ENIT) :
réside dans les vues
l’on ne lésinait pas sur
concocter au bar leur
dans ses suites ouvertes
23, rue de la Paix, 75002
sur Capri, le Vésuve
l’espace, où les salons
cocktail favori. Ils ne
sur la baie de Maronti.
Paris. Tél. : 01 42 66 03 96.
et le large, et dans
se multipliaient à l’infini.
retrouvent la modernité
Bleu méditerranéen ou
Enit.it
la cuisine de La Cucina,
L’hôtel, qui ne fait plus
qu’à la table du jeune
beige sable pour
© @MEL
4
© GIADA MARIANI/MEZZATORE GM
5 6 les chambres et ciel
Sciò, déjà propriétaire
le Visconti (gin,
à la lecture, avec vue
référence au sable
rougeoyant devant un
d’Il Pellicano, en Toscane,
pamplemousse, sirop de
imprenable sur la mer.
volcanique de l’île, tandis
panorama d’exception
et de La Posta Vecchia,
fraise), pour tomber sous
Via Principessa
que le spa scintille des
pour la terrasse du
près de Rome. Dans
le charme de ce palace.
Margherita, 46.
jeux de lumière de la
restaurant Lampara.
le sillage de ces deux
Via Mezzatorre, 23.
Tél. : +39 081 896 0469.
chromothérapie. Les
Les siestes ensoleillées
établissements
Tél. : +39 081 986 111.
Albergolavigna.it
deux plus jolies plages
se dégustent à même
prestigieux, on s’attend
Mezzatore.it
les longues dalles de
donc à voir revenir
pierre ou sur la plage
à Ischia les grandes
privée, en prélude
de l’île, celle de Ciraccio La Suite Hotel
et celle d’Il Postino,
PROCIDA
Dans l’île simplissime de
sont à portée de balade,
familles italiennes et les
La Vigna (6)
Procida, La Suite ouvre
pour peu que l’on ait
d’une séance au centre
personnalités du cinéma,
Au pied de l’ancien
une brèche vers le luxe
envie de s’échapper de
thermal.
du design et de la mode.
château espagnol
et le design, nichée dans
cette paisible matrice.
Via Comandante
Cette « demi-tour »
reconverti en prison
un jardin de 5 000 m2
Via Flavio Gioia, 73 bis.
Maddalena, 55.
(mezza torre) construite
par les Bourbons,
au cœur de l’oasis
Tél. : +39 081 810 1564. Lasuiteresort.com
e
Tél. : +39 081 999 219.
au XV siècle abrite
l’hôtel La Vigna est
le plus vert de l’île. Les
Miramaresearesort.it
de vastes et élégantes
niché, comme son nom
23 chambres et suites
chambres et suites,
l’indique, dans une vigne
jouent dans le registre
RESTAURANTS
Hotel Mezzatore (5)
dominant la crique
surplombant les flots.
sobre du gris et du blanc
ISCHIA
L’une des plus belles
privée de l’hôtel et sa
Ses chambres fraîches
pour s’effacer derrière
Giardino Eden (7)
propriétés de l’île vient
piscine d’eau de mer.
incitent au repos et son
le paysage, la piscine est
C’est quand même pour
d’être reprise par la
Inutile d’abuser du
jardin potager peuplé
tapissée de céramiques
ça que l’on part en
famille italo-américaine
cocktail signature,
de pergolas invite
noires, sans doute en
voyage sur une île : pour
295
ID-URBAN SPIRIT ISCHIA ET PROCIDA
9
7
8 dîner les pieds dans
les recettes locales.
quelques tables posées
musicales, mais c’est
le petit théâtre grec,
l’eau, face au soleil
Via Nuova Cartaromana,
au bord du quai face au
pour son étourdissante
face à la mer.
couchant. L’Eden fait
62. Tél. : +39 081 985 015.
coucher de soleil et aux
symphonie verte,
Lamortella.org
mieux encore : il vient
Giardinoedenischia.it
bateaux de pêche qui
interprétée par plus
se balancent doucement
de 3 000 espèces de
Expéditions terrestres
« pointu » pour vous
PROCIDA
à un mètre de vous.
plantes et de fleurs
et marines (11)
installer sur sa terrasse,
Faire une orgie
Le poisson passe
dégringolant en pente
Platypus est une jeune
face au château
de poissons (8-9)
directement du bateau
douce, qu’on le visite.
société qui réunit
aragonais et à un petit
Sur le petit port de
à l’assiette. What else ?
Pour sa vue imprenable
les compétences d’une
archipel de rochers,
Corricella, où l’artiste
Via Marina Corricella, 62.
sur le golfe de Naples,
dizaine de spécialistes
à quelques mètres
Daniel Buren s’est choisi
Tél. : +39 081 896 91 92.
aussi. Sentiers ombragés,
et un carnet d’adresses
d’une ville romaine
une maison, le restaurant
belvédères, pagode,
insondable pour faire
sous-marine. Ce sont
Caracale est tenu par
À FAIRE
serre victorienne et
découvrir l’île sous
des poissons et des
les frères Nicola et
ISCHIA
salon de thé : on
toutes ses facettes.
fruits de mer pêchés
Salvatore. On hésite
Jardins de
passerait volontiers
Tout est possible : vous
dans ces eaux, en
entre les anchois
La Mortella (10)
la journée à traîner
introduire dans les
respectant le très
fraîchement pêchés
Ce jardin ensorcelant
dans une alcôve de
meilleurs domaines
particulier écosystème
et marinés, la salade
fut créé par Lady
verdure avec un livre.
de l’île pour découvrir
de l’île, et les légumes
de citron de l’île, des
Walton, épouse du
On termine en musique
les caves creusées dans
des potagers insulaires
poissons grillés et
compositeur William
en s’installant sous
la roche et déguster
qui sont servis,
les pâtes aux oursins…
Walton. Il abrite un
les étoiles pour assister
leurs vins, organiser une
accommodés selon
Le cadre est simple,
centre de recherches
à un concert dans
plongée dans la zone
vous chercher avec un
296
12
© DMITRY TERESHCHENKO
10
© SIMONE DE SANCTIS
11
protégée afin de
jamais oublier de glisser
ouvert, règne de l’eau
octobre et élevé dans
Castello Aragonese
découvrir les fumerolles
un maillot de bain
et de la vapeur.
des grottes. Il a reçu le
d’Ischia, juste en face.
sous-marines et les
dans son sac ! Le parc
Parco Negombo à Lacco.
prix du meilleur vin blanc
C’est celle des couchers
vestiges archéologiques,
Negombo serpente
Ameno Negombo.it
d’Italie. Ou encore tester
de soleil. Orientée vers
vous faire illuminer les
à flanc de colline
Giardini Poseidon
le Rucolino, liqueur
l’Est, la plage de Chiaia
jardins de La Mortella de
au-dessus d’une jolie
à Forio d’Ischia.
brune fabriquée à base
est idéale dès les
nuit, vous faire pénétrer
plage privée. Près de
Giardiniposeidon.it
de roquette, à la saveur,
premières heures de la
dans les cuisines locales
Sant’Angelo, les thermes
Cavascura à Barano.
dirons-nous, particulière.
matinée. Petite et
pour un cours de
romains de Cavascura
Cavascura.it/terme
Ischiavini.it/vini/
accueillante, la plage de
recettes typiques,
sont quasiment restés en
vigna-del-lume-cl-75/
Pozzo Vecchio est une
organiser un cours de yoga
l’état : sauna naturel dans
Rapporter une bouteille
dans une chapelle ou
une grotte et bain dans
du vin local (12)
PROCIDA
de fer à cheval, surmontée
une virée en voilier avec
un bassin creusé à même
Les jolis vins tirés des
Se baigner sur la plage
d’un charmant cimetière
escales gastronomiques.
la roche. À Forio, au
cépages autochtones
d’Il Postino
marin. Sa buvette
Tél. : +39 081 99 01 18.
sud-est, les jardins
– biancolella, piedirosso –
Cinq plages sont
annonce « Welcome to
Platypustour.it
Poseidon s’étendent
sont très séduisants.
creusées au pied des
Postino Beach ». C’est en
sur plus de 6 hectares
Penser à rapporter une
falaises volcaniques,
effet là, entre autres, que
Explorer les « jardins
paysagés. On s’y
bouteille de la Vigna
certaines au sable noir
Michael Radford suivit,
thermaux »
ressource en profitant
del Lume, un vin blanc
comme de l’ébène. La
pour un film devenu
On n’en compte pas
des 22 piscines, bains
produit à 100 mètres
plage de la Chiaiolella
culte, Philippe Noiret
moins de neuf sur l’île.
japonais et Jacuzzi
au-dessus du niveau
offre une vue
et Massimo Troisi, le
Autant dire qu’il ne faut
thermaux. Un spa à ciel
de la mer, récolté en
spectaculaire sur le
célèbre Facteur de l’île.
gracieuse baie en forme
297
ID-WEEK-END ARTY
Biarritz fait son festival
Fin août, la ville accueillera les chefs d’État et les dignitaires du G7 pendant trois jours. Juste le temps de jeter un coup d’œil à la « plage des rois », qui reste, aujourd’hui encore, la reine des plages. Un long travelling de panoramas dans lequel des surfeurs attendent la vague, la planche sous le bras, sur fond de couchers de soleil et d’extravagantes villas.
298
I
mpériale, balnéaire, surfeuse, basque… autant dire inclas-
qui laissaient derrière eux le rocher de la Vierge en partant
sable, Biarritz est avant tout une folie. Bâtie au tournant
chasser la baleine, ses vagues mythiques, la rare et furieuse
d’un siècle, dans une période d’euphorie où les exposi-
Belharra en tête, lui ont dessiné ce destin balnéaire qui fait
tions universelles faisaient bondir le progrès, la belle Basque
aujourd’hui fantasmer les surfeurs du monde entier. « Quand
regarde d’un même flegme princier les brumes pyrénéennes
on hésite entre deux plages, l’une d’elles est toujours Biar-
et l’écume océane. Imitant Napoléon III, qui fit cadeau de
ritz », résumait déjà Sacha Guitry. La promenade au phare,
la villa Eugénie à son épouse ibère, ou Victor Hugo, qui
en passant devant le golf centenaire, le deuxième construit
n’avait « qu’une peur : qu’elle devienne à la mode », d’autres
en France après celui de Pau, est la meilleure façon de devi-
têtes couronnées et grandes fortunes d’Europe affluent. En
ner du regard ses rivages : la Chambre d’Amour, Miramar,
moins de dix ans sortent de terre plus de trois cents villas.
la Grande Plage, Port Vieux, la Côte des Basques, Milady
Mauresque, anglo-normand, médiéval ou néobasque, l’art
et ainsi de suite jusqu’à l’Espagne via Bidart et Guétary, eux
du pastiche tient là son acmé. Puis vient le temps des Années
aussi riches en spots de légende. Au pied du château d’Ilbar-
folles. Casinos et cabarets s’ouvrent en grand pour des fêtes
ritz (qui se languit d’une renaissance toujours retardée), les
exaltées, aussi pétillantes que le champagne qui coule à flots.
golfeurs sont assurés de marquer des points. Combinant
Sarah Bernhardt y croise Charlie Chaplin et Pablo Picasso.
beauté du panorama et technique du jeu, le practice géant
Coco Chanel sourit à Édouard VII sur fond de rythmes
sur sept hectares se dit unique en Europe. Quand les nuages
tziganes d’un cabaret à la villa Belza. Gatsby aurait adoré.
sont de sortie, tout le monde se replie à la Cité de l’Océan et à
Les lieux de culte, chapelle impériale ou église orthodoxe
l’Aquarium, qui mutualisent leurs efforts pour apprendre aux
russe, portent la ville sur les fronts baptismaux du tourisme
bambins et à leurs parents à reconnaître les fonds marins, de
naissant dans le froissé des taffetas et le vrombissement des
manière ludique et interactive. Avec, entre autres, Seaborg, la
Par Nathalie Nort /
premiers bolides. La ville elle-même devient culte. L’hiver à
nouvelle attraction de réalité virtuelle qui n’a pas fini de leur
Photos Studio Papi aime
Saint-Moritz, l’été à Biarritz, pas de meilleur point de vue
mettre la tête à l’envers. Le soleil revenu, il est l’heure de filer
Mamie pour IDEAT
pour arbitrer les élégances. Il faut dire qu’elle a du répon-
sur la Côte des Basques pour applaudir sa course écarlate,
dant. Le swag de l’époque la suit de près. Loin des marins
un verre à la main. L’heure d’aimer Biarritz. À la folie.
1
3
5
2 1/ et 3/ Céramiques, objets poétiques et petites productions… dans sa boutique Open me, Hélène Demongeot cultive une sélection déco et design porteuse de sens et de pratiques vertueuses. Des marques pointues, souvent du cru (Georges Store, Zuri, Three Seven…), côtoient le travail de créateurs locaux inspirants tels les bijoux de Cécile Pic, les grès chamottés de L’Atelier M, les globes de Charlotte Chab/The Map ou les patères de l’ébéniste Julie Descubes. 2/ et 6/ Avec seulement cinq chambres d’un goût délicieux, Etxe Gorria (« la maison rouge » en basque) se niche au cœur de Biarritz. Dans l’authentique bâtisse années 20, Suliane accueille ses hôtes comme à la maison et partage avec eux son jardin et ses secrets biarrots. 4/ La plupart des chambres de l’hôtel Silhouette, idéalement situé en face des Halles, profitent, elles aussi, d’un ravissant jardin. 5/ Juché au-dessus de l’Aquarium dans les jardins de l’Atalaye, Olatua est le spot rêvé pour une petite faim ou un verre au coucher du soleil. 7/ Au Chéri Bibi, cave à manger-épicerie de la Côte des Basques, on ne plaisante pas avec les vins naturels, que l’on carafe parfois pour qu’ils s’expriment encore mieux.
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1/ Chez Saline, rue Gambetta, depuis l’an dernier, ils ont poussé les murs, la salle s’est agrandie, toujours dans le même esprit surf et vintage. Toujours du ceviche et des poke bowls en tête d’affiche et, désormais, des plats chauds au menu. 2/ Au Chéri Bibi, Fanny et François Lemarié servent une cuisine de saison et des cuvées confidentielles. 3/ Chez Berry, Aurélie aime autant travailler les fleurs fraîches que les fleurs stabilisées, les gros bouquets de protéas, les plantes grasses ou de gracieuses couronnes pour jeunes filles en fleurs. 4/ À la Shaper House, on fabrique son surf soi-même. Les salles (shape, stratification, ponçage…) se louent à l’heure et au mois, en fonction de l’avancée de la planche, longboard ou skateboard. Tout le matos est à disposition avec des conseils de pros en prime. 5/ et 6/ Les crampotes, de petites maisons de pêcheurs qui font tout le charme du Port Vieux. 7/ Plutôt Miramar ou plutôt Milady ? Pas besoin d’aller bien loin. À Biarritz, la vague est un sport urbain. Page de droite Joséphine est à la tête de Carøe, un « fish bar » mi-danois, mi-biarrot. 4
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Page de gauche Rénové de fond en comble en 2014 et entré au portfolio MGallery, l’hôtel Régina conserve sa majestueuse verrière, son patio central et ses escaliers Belle Époque. 1/ et 2/ Chez Scott, le chef est toujours prêt à combiner cuisine d’auteur, saveurs basques et diététique. 3/ Derrière une façade Art déco, les bassins du musée de la Mer montrent la diversité des fonds marins du golfe de Gascogne et d’autres rivages plus exotiques. Le partenariat avec la Cité de l’Océan chahute les repères avec un parcours ludo-scientifique relié à de grandes expositions interactives. 4/ Jules aime les voyages, la vie en plein air et cuire les viandes et poissons à la braise du Barbakoa, un restaurant dépaysant installé au milieu d’un centre équestre. 5/ Dans sa boutique Octo, Lucas Castex privilégie les savoir-faire locaux en matière de mobilier, à l’instar de Bosc qui fait appel pour ses assises à des figures montantes du design basque. 6/ Bienvenue Biarritz désigne un appartement à louer avec deux chambres en plein quartier Bibi ! 7/ Lui 2 produit le design de collection des Éditions Ducoté. Elle est architecte d’intérieur. MarcAlexandre Ducoté et Élodie Maentler-Ducoté travaillent sous le même toit et ouvrent les portes de leur galerie.
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7
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ID-WEEK-END ARTY
BIARRITZ PRATIQUE HÔTELS
comprend deux chambres
(ou carnées) et vins bien
8, avenue Édouard-VII.
peints, azulejos et
Le Régina
doubles. Joliment décoré
ficelés dans un restaurant
Tél. : 05 59 23 83 02.
mosaïques inspirés de
Comme posée sur la
dans un style hygge très
de poche carrelé de
pointe Saint-Martin, la fière
tendance, il se loue pour
faïence bleu lagon.
bâtisse Belle Époque
cinq nuits minimum. Entre
51, rue Gambetta.
Guadalupe rappelant
rénovée en 2014 bat
145 € et 200 € la nuit selon
Tél. : 09 83 34 54 60.
l’intervention française
pavillon MGallery.
la période.
Coursives évoquant des
Sur Instagram :
Miremont
Rue des Cent-Gardes.
loges de théâtre sur un
bienvenue.biarritz
Depuis 1872, cette
De juin à septembre, jeu.
institution biarrote reflète
et sam. 14 h-18 h.
patio central, majestueuse
et vierge noire de
au Mexique.
verrière Art déco, vues sur
Hôtel du Palais
le riche passé de la cité.
le golf… l’élégant décor et
L’ancienne villa Eugénie
Un temps où Napoléon III
ses 65 chambres célèbrent
du couple impérial est
et les têtes couronnées
Marc-Alexandre Ducoté,
Dans le bâtiment Art déco,
en rêve haute couture une
en pleine révolution.
d’Europe venaient prendre
éditeur de design et
qui s’élance telle une
atmosphère à la Gatsby.
Propriété de la ville depuis
le thé dans ses salons
d’objets de collection,
proue de bateau au-dessus
Service attentionné dans
1962, l’hôtel au style
(aujourd’hui inscrits aux
facilite l’échange entre
du port des Pêcheurs,
un lieu bercé d’histoire.
néo-Louis XIII a confié sa
Monuments historiques)
artistes et artisans locaux,
une vingtaine d’aquariums
52, avenue de
gestion à l’américain Hyatt
tapissés de miroirs en
idées et savoir-faire
font découvrir plus
l’Impératrice.
(Unbound Collection)
regard d’une vue sur
vernaculaires, autour de
de 5 000 spécimens.
Tél. : 05 59 41 33 00.
et son colossal chantier
l’Océan. Affluence oblige,
projets qu’il commissionne
De lagons des Caraïbes
de rénovation à divers
la zone de repli se situe
et propose ensuite en
en domaines des squales,
cabinets d’architecture,
quelques marches plus
édition limitée. Sous le
entre hypnotiques
dont le parisien Atelier
bas, sur la place Bellevue,
même toit, Élodie
méduses et intrépides
COS, lequel a débuté l’an
où le déjeuner en terrasse
Maentler-Ducoté a installé
barracudas, la magie est
dernier par les jardins
peut aussi se conclure sur
ses activités d’architecte
totale. Le billet d’entrée se
et la piscine. Une
un béret basque ou un
d’intérieur. Régulièrement,
combine avec celui de la
réouverture partielle
paris-biarritz, pâtisseries
la galerie met en scène
Cité de l’Océan (18 € les
(50 chambres sur 142) est
stars.
leurs nouveaux projets.
deux) pour une immersion
prévue entre juillet et
1 bis, place Georges-
15, allée des Trois-
spectaculaire au cœur des
Etxe Gorria
octobre, notamment pour
Clemenceau.
Fontaines.
océans, à coups d’effets
Choyés comme des amis,
accueillir les chefs d’État
Tél. : 05 59 24 01 38.
Tél. : 06 18 06 65 69.
spéciaux, de parcours
les hôtes des cinq
du G7 du 24 au 26 août. La
chambres ont tout le loisir
troisième phase de travaux
SHOPPING
CULTURE
de profiter de la terrasse,
devrait achever la
Lartigue 1910
Chapelle impériale
du jardin, de la
rénovation des chambres,
Sept rayures de couleur,
Élevée en 1864 à la
Malandain Ballet Biarritz
bibliothèque et des
des deux restaurants, mais
une pour chaque
demande de l’impératrice
Depuis vingt ans, la
conseils avisés de Suliane,
aussi la création d’un bar.
province basque, telle est
Eugénie, elle est l’ultime
compagnie créée par
la propriétaire de cette
1, avenue de l’Impératrice.
la tradition lingère du
vestige du domaine
Thierry Malandain et ses
authentique maison de
Tél. : 05 59 41 64 00.
pays. À Bidos et à Ascain,
princier. Derrière sa sobre
22 danseurs produit
ces ateliers (qui se
façade, l’intérieur éblouit
plusieurs spectacles par
famille des années 20 au
304
l’Alhambra de Grenade Galerie Éditions Ducoté
L’Aquarium
sensoriels et de films 3D. Aquariumbiarritz.com
charme renversant.
RESTAURANTS
visitent) tissent depuis
par sa luxuriance
an. Souvent en tournée,
Entre 80 € et 135 € la nuit
Carøe
quatre générations en
décorative : plafonds
c’est toutefois l’été, sur
selon les périodes.
Un « fish bar » à la
pur coton. D’année en
leur lieu de résidence, la
21, avenue du Maréchal-
scandinave qui met tout
année, les couleurs de
magistrale Gare du Midi,
Foch. Tél. : 06 10 69 80 53.
le monde d’accord. Florian,
l’air du temps viennent se
que leurs chorégraphies
cuisinier autodidacte et
glisser dans les rayures
(Marie-Antoinette,
Bienvenue Biarritz
chercheur en goûts
intemporelles déclinées
Cendrillon, La Belle et la
Récemment ouvert en
d’ailleurs, et Joséphine,
sur le linge, les
Bête…) revêtent toute une
plein quartier Bibi, cet
au tire-bouchon, font
accessoires et, bien sûr,
magie contemporaine.
appartement lumineux
fusionner assiettes iodées
les espadrilles.
Malandainballet.com
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Luca Nichetto Originaire de l’île de Murano, dans la lagune de Venise, Luca Nichetto grandit dans l’univers de l’artisanat et de la verrerie d’art. Après des études d’art et un cursus en design industriel à l’université IUAV de Venise, dont il sort en 1988, il acquiert une expertise dans les champs du verre et de la lumière, en travaillant notamment avec Salviati et Foscarini. En 2006, il monte sa propre agence et collabore aujourd’hui avec un large panel d’éditeurs comme Moooi, Ethimo, MDF Italia, Kristalia… Installé depuis 2011 à Stockholm, il a conservé un bureau à Venise où il se rend tous les mois. Propos recueillis par Olivier Reneau
Quelle part de Venise vous manque le plus quand vous êtes à Stockholm ? Mes amis, et d’une manière générale le style de vie de Venise. Par exemple, une fois le travail terminé, je regrette terriblement de ne pas pouvoir aller prendre un apéritif en terrasse. Ce genre de petits moments qui font partie du quotidien…
Et inversement, quelle part de Stockholm vous manque le plus quand vous êtes à Venise ? La qualité d’une vie très organisée, comme la Suède l’a mise en place. Et tous les avantages que le système social-démocratique apporte à ses citoyens. Une certaine tranquillité de vie… si je la compare à l’Italie.
Où aller à Venise pour échapper à la foule de touristes ? Cette ville est construite comme une sorte de labyrinthe. C’est un avantage qui, de fait, offre pas mal d’échappatoires. Mais j’affectionne particulièrement les quartiers de la Fondamenta della Misericordia, du Castello… qui restent encore épargnés par les flots de touristes que l’on croise à San Marco.
Un endroit que vous chérissez plus que tout à Venise ? Je suis né et j’ai grandi à Murano. Et c’est là que je séjourne quand je vais à Venise. J’ai donc une affection particulière pour cette île. Mais d’un point de vue plus esthétique, je trouve que Burano, avec toutes ses maisons colorées, est un petit joyau. Cependant, elle est devenue une attraction touristique très fréquentée durant la journée. Heureusement, le soir, l’endroit redevient vivable, car il n’y a quasiment pas d’hôtels sur place.
Le bâtiment de Venise que vous préférez ? Difficile de faire un choix tant il y a d’édifices magnifiques. Mais j’aime bien la Scala Contarini del Bovolo, qui est un peu à l’abri des regards. Et puis, son célèbre escalier extérieur en colimaçon a quelque chose de surprenant.
Qu’est-ce qui vous a conduit à devenir designer ? Je n’ai pas véritablement cherché à devenir designer. J’ai grandi dans un haut lieu de l’artisanat. Petit, j’avais quelques talents pour le dessin, alors je dessinais des cartes que je vendais. Un peu plus tard, j’ai frappé à la porte de la maison Salviati. Le directeur artistique d’alors, l’Anglais Simon Moore, m’a régulièrement proposé d’acheter mes dessins. C’était l’époque où Anish Kapoor, Thomas Heatherwick ou encore Ross Lovegrove venaient travailler chez le verrier. Alors, j’ai eu la chance de me retrouver au contact de ces gens-là. C’est comme cela que le lien avec le design s’est fait.
Une figure du design qui vous a influencé ? Honnêtement, je ne peux pas dire que j’ai été influencé par le travail d’un designer ou d’un architecte en particulier. Certes, l’approche de Tobia Scarpa me plaisait du fait qu’il a travaillé à Venise, mais je n’aime pas pour autant tout ce qu’il a fait… Je parlerais plutôt d’univers ou de situations. En fait, je suis attiré par les objets que je ne serais pas capable de faire.
Un objet typiquement vénitien ? Un des objets que je trouve le plus fascinant est la forcola. Il s’agit de cette pièce de bois sur laquelle les gondoliers posent la rame. Elles ont toutes des formes différentes, très sculpturales, liées à la manière dont le gondolier rame. Ce qui en fait un objet de design très singulier et très archaïque à la fois.
Mis à part designer des objets, avez-vous une autre passion ? Quand j’étais jeune, je jouais beaucoup au basket, à un certain niveau, je dois l’avouer. À Venise, c’est le sport qui est majoritairement pratiqué, beaucoup plus que le foot. L’histoire est d’ailleurs intéressante, elle remonte à l’après-guerre. Venise n’avait pas assez de place pour construire des stades. En revanche, beaucoup d’églises possèdent une petite place (un campo). Alors, la manière la plus simple pour faire jouer les gamins des quartiers était d’accrocher deux paniers à
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ID-JET LAG
« Je suis fasciné par Tokyo. Tout y est source d’inspiration et de diversité : la culture, l’architecture, la nourriture, les gens… La première fois que j’y suis allé, j’ai eu la sensation d’être dans un jeu vidéo ! »
pas du tout, car je n’ai même pas de permis de conduire. Et surtout, j’aime prendre le train.
Dans votre valise, vous n’oubliez jamais… Un carnet de notes et des stylos, sans aucun doute.
Un endroit pour se détendre ? Le parc Vinterviken, à Stockholm. C’est là où Alfred Nobel a monté sa première usine d’explosifs. La ville a réaménagé la zone en un charmant parc ouvert au public. Dans l’un des anciens locaux industriels, un restaurant tenu par le chef étoilé Markus Aujalay y sert d’ailleurs des repas pour une dizaine d’euros.
Un repas que vous n’oublierez jamais ? chaque extrémité. C’est comme ça que Venise a connu un très fort développement des clubs de basket.
L’objet que vous rêvez de dessiner ? Étrangement, je fais souvent des rêves liés à de nouveaux objets. Tout ce que je n’ai jamais dessiné m’attire toujours le plus. Aussi j’aimerais beaucoup me confronter à l’univers de l’hospitalité, en concevant par exemple intégralement un petit restaurant.
Un livre de référence ? J’ai récemment été très marqué par le livre Beauty, de Sagmeister & Walsh (voir IDEAT #134). Je l’ai découvert à l’issue de l’exposition éponyme organisée en 2018 au MAK, le musée des arts appliqués de Vienne. C’est un livre qui tente de redéfinir les canons de la beauté, avec des propositions très inattendues. Il a vraiment eu un impact très fort sur ma manière de voir les choses.
La nourriture est l’une de mes passions, donc je ne rate pas une occasion d’aller tester un restaurant quand je voyage. C’est donc difficile de faire un choix. Mais les repas dont je me souviens le plus sont ceux que je cuisine avec mon ami l’architecte Eero Koivisto pour nos familles le week-end.
Un musée que vous aimez retourner visiter ? Je dois au moins en citer trois : la Punta della Dogana, à Venise, Fotografiska, à Stockholm et le palais de Tokyo, à Paris. Je me rends compte que je ne fréquente pas tant que ça les musées de design.
Votre compagnie aérienne favorite ? Je trouve que les compagnies asiatiques ont un sens de l’hospitalité assez extraordinaire. J’adore voler sur Singapore Airlines ou Cathay Pacific. Mais concernant l’Europe, je dois dire que Finnair a récemment connu une formidable transformation, et plus particulièrement du point de vue du design.
Un livre à lire en voyage ? En fait, je prends ce temps pour dessiner pour moi ou pour écouter de la musique. Je ne sais pas si je deviens plus paresseux, mais je trouve que l’on est tellement bombardé d’informations que je profite de ces moments de voyage pour me vider la tête.
Un hôtel de rêve ? Le Puli Hotel, à Shanghai. Dès le lobby, on est pris par son ambiance très singulière avec, notamment, des pièces de mobilier dignes de musées. Mais d’une manière générale, je ne suis pas fan des grands hôtels, je préfère les établissements plus intimes.
Une destination que vous aimez particulièrement ? Je suis tombé littéralement amoureux de la Provence et notamment de la petite ville de Saint-Rémy-de-Provence. Je m’y sens bien, j’aime y passer du temps. Et puis, pour des raisons totalement opposées, je suis fasciné par Tokyo. Là-bas, tout est source d’inspiration et de diversité : la culture, l’architecture, la nourriture, les gens… La première fois que j’y suis allé, il y a treize ans, j’ai eu la sensation de me retrouver dans un jeu vidéo !
Votre saison préférée ? Je suis plutôt printemps. J’aime cette période, car je ne suis ni fan des grands froids, ni des grandes chaleurs. Alors, l’été en Suède me va très bien.
Plutôt voiture, avion ou… bateau ? Étant né sur une île, je pourrais évidemment dire le bateau. Voiture,
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Des rituels lorsque vous voyagez ? Quand j’arrive à destination, je prends une douche et je sors aussitôt pour me plonger dans l’énergie de l’endroit… et surtout pour ne pas laisser le jet lag me gagner !
Une habitude que vous n’avez que durant vos vacances ? Je ne regarde mon téléphone portable qu’après 15 heures. C’est une rigueur que je m’impose pour me désintoxiquer. Et surtout pour me vouer complètement à ma famille.
Que rapportez-vous souvent de voyage ? Pour mes enfants, des livres illustrés. Pour moi, je recherche toujours des figurines locales. De Pékin, j’ai par exemple rapporté un Mao des années 60. Cette idée de stratifier ma maison avec tous ces petits personnages qui viennent du monde entier me plaît beaucoup.
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L’hôtellerie de plein air réinventée Dans le golfe de Saint-Tropez, les Prairies de la Mer déclinent depuis soixante ans l’art de vivre au grand air, les pieds dans l’eau. Mi-camping de luxe, mi-club de vacances décontracté, une nouvelle façon de vivre les vacances. Photos Romin Favre et Anthony Lanneretonne
ID-LES PRAIRIES DE LA MER & IDEAT
C
ertains naissent sur un camping, d’autres grandissent dedans. David Luftman est de ceux-là. Enfant, il se mêle aux clients de son grand-père, passant son temps dans la mer avec d’autres bambins venus d’Italie, d’Angleterre ou du reste de la France...
Les heures estivales, dominées par la liberté, s’étirent dans l’insouciance, entre rires et amitiés. À l’âge du premier argent de poche, David, tel un « placeur », accompagne les hôtes jusqu’à leur emplacement. Aujourd’hui, il est à la tête des Prairies de la Mer et marche sur les pas de son père qui y a travaillé toute sa vie. On l’aura compris, ce lieu est une histoire de famille. Tout commence en 1959. Le grand-père de David cherche à acquérir un petit hôtel sur la Côte d’Azur. Faute de budget, il se replie sur une parcelle marécageuse et sablonneuse, une lagune à Grimaud. Il la transforme en camping. Un tracteur, dit-on, aide les premières voitures et caravanes à s’installer, évitant ainsi l’enlisement. Soixante ans plus tard, ce terrain est devenu une vaste oasis de verdure de 30 hectares. Palmiers, tamaris et pins parasols caressent le sable de leur ombre et accueillent des orchestres d’oiseaux – parmi eux, un hibou soliste, un petit-duc, berce les nuits des dormeurs. Face à la Grande Bleue, le camping a désormais des airs de boutique-hôtel. David et son frère, Bertrand, imaginent l’habillage de certains mobil-homes, remplaçant le plastique par du bois et de la paille. Ces nouveaux bungalows appellent aux rêves d’ailleurs et de robinsonnades. D’autres jouent avec les proportions. Des toits, par exemple, sont coiffés de formes évoquant des coques de bateau. Cela change tout, donne de la hauteur et du mouvement. Deux villas avec piscine s’ajoutent à l’ensemble. Difficile d’imaginer qu’elles sont en réalité des maisons sur roues ! Ces aménagements sont signés du paysagiste Ludovic Di Franceschi et du jeune architecte Roman Penigaud, lequel s’inspire du Pritzker Prize australien Glenn Murcutt dans la création de ses « boîtes à vacances ». « Le camping
Page de gauche Les pieds dans le sable et face au golfe de Saint-Tropez, le Roka Lodge est l’une des dernières réalisations des Prairies de la Mer. En chêne massif, bois exotiques et Corian, ce cabanon pour Robinson 2.0 déroule tout le confort de l’hôtellerie haut de gamme, la cuisine en plus. Baigné de lumière naturelle, l’intérieur est compact mais pensé jusqu’aux moindres détails pour maximiser l’espace. Ci-dessus La Villa Roka a des airs de maison de vacances où la terrasse devient une extension du salon et de la cuisine.
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ID-LES PRAIRIES DE LA MER & IDEAT
1
2 1/ et 2/ L’une des deux Villas Roka imaginées par le jeune architecte Roman Penigaud autour d’une terrasse avec piscine dans un espace entièrement clos et privé. Décorée dans des matières naturelles, elle invite au repos et à la tranquillité. La plage n’est qu’à quelques mètres de là. 3/ Le Long Bar décline une ambiance de vacances : osier, plantes vertes et couleurs ensoleillées avec, pour pièce maîtresse, le comptoir tout en longueur. L’adresse est au cœur de la fête puisqu’elle donne directement sur la place où se déroule le festival Plage de Rock. 4/ La piscine prend des airs de lagon sous les palmiers. 5/ et 7/ La rangée de Roka Lodges face à la baie profite des derniers rayons du soleil. 6/ Au restaurant Le Sun, on choisira la terrasse du premier étage pour profiter de la vue dégagée sur la baie. Les couchers de soleil y sont des plus romantiques. À moins de préférer une autre terrasse voisine, celle du Canopy, perdue dans la « jungle » de palmiers. Par-delà leurs cimes ou entre les feuillages, on devine la Méditerranée.
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est considéré comme le parent pauvre du design. Mais travailler sur sa problématique est très intéressant, avance-t-il. On y fait tout : de l’architecture, du design, de l’urbanisme de petite et grande échelle, de la gestion des flux… C’est un village. » Les Prairies de la Mer s’articulent autour d’une charmante place battant au rythme du festival Plage de Rock, de bars hype, de restaurants, d’un supermarché, d’un coiffeur… La grande piscine et les aires de loisirs sont un peu à l’écart. « Notre métier a évolué de l’accueil à l’hébergement, remarque David Luftman. Nous nous inspirons des codes de l’hôtellerie et du Club Med tout en gardant notre ADN, la convivialité et la liberté. Rien n’est imposé à nos hôtes. Ils sont libres de cuisiner chez eux ou dehors. » On les pousse même à sortir ! « Il est fini le temps de l’entre-soi, dans un club, à des milliers de kilomètres de sa maison. Aujourd’hui, on invite à découvrir les alentours. C’est l’un des rôles de notre conciergerie qui offre aussi du sur-mesure. » Comme à l’hôtel. Les prestations sont d’ailleurs très proches. Les Prairies de la Mer ont leur spa et leur propre marque de soins, Sarôme Cosmétiques, imaginée par Sarah Cozon, la jeune cousine du directeur. L’histoire de famille continue ainsi de s’écrire, reflétant le brassage des générations.
Festival Plage de Rock Pour sa 13e édition, ce festival gratuit, les pieds dans le sable, propose une belle affiche : funk chic et cosmique des Parcels, pop déglinguée de Metronomy, rock fiévreux de Balthazar et soul sensuelle de Lee Fields… À quoi s’ajoutent les premières parties dont Lune Apache, Michelle Blades et Blu Samu. De quoi danser des heures avant de courir faire un plongeon dans la Méditerranée. Les jeudis 27 juin et 18 juillet, le vendredi 26 juillet et les jeudis 1er et 8 août.
Riviera-villages.com/ Les-Prairies-de-la-Mer
313
© DR
ID-COMMUNIQUÉ
Heschung & The Good Life Pierre Heschung, le patron de la marque qui porte son nom, et Laurent Blanc, éditeur d’IDEAT et du magazine lifestyle masculin The Good Life, fan de beaux souliers, ont uni une fois encore leurs deux marques pour créer une nouvelle série ultralimitée de boots (100 paires, toutes numérotées). Il ne tient qu’à vous de les porter aux pieds. The Good Desert-Boots by The Good Life. Desert-boots homme en cuir Naturcalf gris réalisées en cousu Blake sur une semelle en gomme. Cette édition limitée à 100 paires numérotées, conçue avec la complicité du magazine The Good Life, se démarque par des détails décalés : lacets bicolores, semelle graphique et marquage The Good Life au talon. À porter sans chaussettes, pour profiter pleinement d’une doublure au touché velours. Idéales avec un pantalon décontracté 7/8 ou légèrement retroussé. Forme Country : prendre votre pointure habituelle. Disponibles exclusivement à la boutique The Good Concept Store, au 3e étage du Printemps de l’Homme, boulevard Haussmann, à Paris (IXe), dans la boutique de la marque Heschung, rue du Vieux-Colombier à Paris (XIe), ainsi que sur la boutique en ligne d’Heschung (Heschung.com) et sur le site d’e-commerce de The Good Life (Thegoodconceptstore.com). Prix : 395 €.
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LEOLUX DUTCH QUALITÉ
© RENE VAN DER HULST / MEMBER OF DUPHO AND THE AOP
Leolux est une entreprise familiale néerlandaise qui chérit les connaissances et l’expérience de ses prédécesseurs. Elle considère qu’une qualité constante et un confort exceptionnel constituent l’essence d’un bon meuble. Leolux, c’est aussi de l’audace, des choix conscients, un design innovant et une pointe d’entêtement ! Les nouveaux modèles le prouvent. Flint (photo), le petit dernier, se décline en une gamme complète pour créer petites et grandes configurations au salon. Les formes organiques de ses assises et de ses accoudoirs et son allure conviviale en font une boule d’énergie au design exigeant. Devon, quant à lui, allie le design de qualité de Jan Armgardt aux prouesses artisanales qui ont fait la réputation de l’éditeur. Caruzzo, enfin, se décline avec un piétement pivotant Original (5 branches) ou Pure (4 branches) pour les amateurs du look industriel. Leolux.fr
ZOFFANY COLLECTIONS Célébrant certaines des influences artistiques majeures de notre histoire, la collection textile printemps-été 2019 « Icons Fabrics » imaginée par Peter Gomez, directeur artistique de la marque de peinture, papier peint et tissu Zoffany, mélange tissages, broderies et impressions en référence à différentes cultures et périodes. Les onze modèles s’inspirent de créations françaises, japonaises et africaines célèbres. Les dessins résolument « arty » trouvent leur origine dans les archives de Zoffany, qui les édite en recourant à des techniques exceptionnelles. Et les réalise dans une gamme chromatique qui s’harmonise parfaitement avec les nuances de la palette de peintures « Alchemy of Colour », depuis les subtilités minérales de Quartz Grey et de Zinc jusqu’à la richesse que Tiger’s Eye et Lazuli empruntent aux bijoux. Stylelibrary.com/zoffany © ANDY GORE LTD
BLUNT LA HAUTE MANUFACTURE Savoir-faire, créativité, authenticité, éthique sont les garants, depuis plus de dix ans, de la réussite de la marque française de mobilier Blunt. Un artisanat hautement créatif et passionné qui sublime les matières : l’acier, le bois et la laque, entre autres. Une manière unique de leur redonner du sens dans nos intérieurs. Des lignes pures, des finitions personnalisées, telle est la signature de Blunt à travers ses collections de mobilier à retrouver dans de nombreux points de vente en France, à l’étranger ainsi que dans l’agencement d’hôtels et de restaurants. Bluntmanufacture.fr
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A Acqua di Parma Acquadiparma.com Airborne Airborne.fr The Albion Bath Company Albionbathco.com Artemest Artemest.com Artemide Artemide.com ATù Agenceatu.fr Au Fil des couleurs Aufildescouleurs.com Ay Illuminate Ayilluminate.com B B&B Italia Bebitalia.com Baxter Baxter.fr BD Barcelona Bdbarcelona.com Bitossi Home Bitossihome.it Bonaldo Bonaldo.it Bottega Veneta Bottegaveneta.com Byhzi Byhzi.com C Calligaris Calligaris.com Can Costello +34 971 31 65 46 Carl Hansen & Søn Carlhansen.com Carolina Ritzler Carolinaritzler.com Casa Lopez Casalopez.com Cassina Cassina.com Cattelan Italia Cattelanitalia.com CC-tapis Cc-tapis.com Cinna Cinna.fr Coco-Mat Coco-mat.com D Damiani Damiani.com DCW Éditions Dcw-editions.fr Dedon Dedon.de Designers Guild Designersguild.com Dolce & Gabbana Dolcegabbana.com Driade Driade.com Dutch Home Fabrics Dutchhomefabrics.com E Edra Edra.com Eginstill Eginstill.com Elmar Elmarcucine.fr Ethimo Ethimo.com Emu Emu.it Ethimo Ethimo.com Exteta Exteta.it Extremis Extremis.com F Fermob Fermob.com Fermoie Fermoie.com Fleux Fleux.com Flos Flos.com Fornasetti en vente chez Leclaireur Leclaireur.com Foscarini Foscarini.com
G Gandia Blasco Gandiablasco. com Gervasoni Gervasoni1882.it Gloster Gloster.com Gucci Gucci.com H Heerenhuis Manufactuur Heerenhuis.be Herman Miller Hermanmiller. com Hermès Hermes.com Honoré Honoredeco.com House Doctor Housedoctor. com Hubert Zandberg Interiors Hzinteriors.com I Ibiza Interiors Ibizainteriors.com Ikea Ikea.com J Joquer Joquer.com K Kartell Kartell.com Kettal Kettal.com Knoll Knoll.com L Le Bon Marché Rive Gauche 24s.com Living Divani Livingdivani.it Louis Vuitton Louisvuitton.com M Made in Design Madeindesign.com Magis Magisdesign.com Maison Gatti Maison-gatti.com Maisons du Monde Maisonsdumonde.com Manolo Blahnik Manoloblahnik.com Marrakech Design Marrakechdesign.se Martinelli Luce Martinelliluce.it Masiero Masierogroup.com Merci Merci-merci.com Minotti Minotti.com Mobles 114 Mobles114.com Moda International 01 44 75 42 80 Moroso Moroso.it Mosaic Del Sur Carreauxmosaic.com Muuto Muuto.com Mytheresa Mytheresa.com N Nanimarquina Nanimarquina. com Nemo Lighting Nemolighting. com P Pet Lamp Petlamp.org Pierre Frey Pierrefrey.com Poltrona Frau Poltronafrau.com Pulpo Pulpoproducts.com
R RBC Avignon 04 90 82 52 56 RBC Gallargues-le-Montueux 04 66 73 30 00 RBC Lyon-Cube Orange 04 72 04 25 25 RBC Montpellier-Design Center 04 67 02 40 24 RBC Nîmes 04 66 67 62 22 RBC Paris 01 45 75 10 00 Roche Bobois Roche-bobois.com Rocket St George Rockettstgeorge.co.uk Rock the Kasbah Royalthekasbah.net Rosa del Deserto Rosadeldeserto.com Rosenthal Rosenthal.de Royal Botania Royalbotania.com S Sammode Studio Studio.sammode com Santa&Cole Santacole.com Sephora Sephora.fr Serena & Lily Serenaandlily.com Sika Sika-design.fr Siltec 01 42 66 09 13 Silvera Silvera.com Silvera Bastille 01 43 43 06 75 Silvera Beaugrenelle 01 40 59 42 80 Silvera Kléber 01 53 65 78 78 Silvera Outdoor 01 72 15 12 00 Silvera Université 01 45 48 21 06 Silvera Wagram 01 56 68 76 00 T Tectona Tectona.net The Conran Shop Conranshop.fr Thevenon Thevenon1908.com Tribù Tribu.com V Venini Venini.com Villa Arev Villaarev.com Vitra Vitra.com Voltex Bordeaux 05 56 30 15 30 Voltex Marseille 04 91 53 52 52 Voltex Paris 01 45 48 29 62 Voltex Toulouse 05 61 25 64 37 Vroom & Varossieau Vroomandvarossieau.com W Weltevree Weltevree.eu Z Zanat Zanat.org Zanotta Zanotta.it Zucchetti Zucchettikos.it
Le magazine le plus sympa de l’été !
NUMÉRO 39 (300 PAGES). SPÉCIAL MÉDITERRANÉE. CRÉÉ PAR IDEAT ÉDITIONS, L’ÉDITEUR DU MAGAZINE
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UNE RENTRÉE TRÈS DÉCO ! DOS SI DESI ER ENFA GN 20 P NTS AGE S
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NUMÉRO 140 - EN KIOSQUE LE 6 SEPTEMBRE - 5,90 €
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Le New York de Laurence Delebois Installée à New York, cette entrepreneuse française a lancé Pathport en 2017. Jeu de mots entre « path » (« chemin ») et « passeport », ces guides de voyage numériques (en PDF optimisés pour smartphone), fondés sur l’esthétique Instagram, mettent en avant une short list d’adresses authentiques vers soixante-dix destinations, basées sur l’expérience de personnalités inspirantes. Elle nous livre ici son New York. Propos recueillis par Vanessa Chenaie
© PIERRE DELEBOIS
Ce qui vous émeut encore ici ? Le mémorial du 11-Septembre.
Que rapporter de New York ?
Votre quartier favori à New York ? Williamsburg, le quartier où je vis, dans le nord de Brooklyn. On n’y mettait pas les pieds il y a quinze ans, aujourd’hui, c’est la petite sœur cool de Manhattan. Il y règne une atmosphère de village et on y trouve les meilleurs restaurants, cafés et bars.
Du CBD, une huile fabriquée à partir des plantes de chanvre. C’est le nouveau remède à la mode qui s’invite dans à peu près tout (cafés, smoothies, pâtisseries…).
Un livre qui parle bien de New York ? Le Gang des rêves, de Luca Di Fulvio, qui retrace le New York des années 20, déjà synonyme de rêve américain pour des milliers d’Européens.
Un objet qui symbolise la ville ? Quelle personnalité incarne le mieux New York selon vous ? Sarah Jessica Parker. Quand on a, comme moi, visionné des centaines de fois les six saisons de Sex and the City, vivre à New York, c’est un peu revivre la série.
Qu’est-ce qui vous manque quand vous quittez la ville ? L’énergie galvanisante, la lumière et la vue sur la skyline de Manhattan, depuis chez moi.
Le gobelet en papier Anthora, avec ses motifs grecs, dans lequel les New-Yorkais ont l’habitude de boire leur café depuis les années 60, comme Audrey Hepburn dans le générique du début de Diamants sur canapé ! Il est distribué dans des petits chariots ambulants dans la rue.
Votre bâtiment favori ? L’iconique Flatiron Building. Au carrefour de 23rd Street, de 5th Avenue et de Broadway, cet immeuble à l’architecture caractéristique en forme de fer à repasser a été construit par Daniel Burnham en 1902.
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CB2, une enseigne de déco pointue du style The Conran Shop. Il y a plusieurs adresses à New York.
Une promenade ? Oublier le métro et prendre le ferry pour visiter Brooklyn. C’est rapide et magique, surtout en fin de journée, quand le soleil se couche. Des arrêts à Greenpoint, Williamsburg et Dumbo. On peut ensuite emprunter le pont de Brooklyn depuis Dumbo pour rejoindre le sud de Manhattan – un must malgré le flot incessant de touristes. Une autre moins connue : louer un vélo pour traverser le pont de Williamsburg, direction l’East Village puis Soho.
Votre saison favorite ? L’automne, quand Central Park prend des couleurs de feu.
Une cantine ?
La plus belle vue ?
12 Chairs Cafe, à Williamsburg, un restaurant israélien où l’on partage presque tout dans une ambiance très conviviale.
À terre, la vue sur Manhattan depuis le tout nouveau Domino Park, dans le sud de Williamsburg. En hauteur, le rooftop du 1 Hotel Brooklyn Bridge, à Dumbo, ou celui de l’hôtel Peninsula, dans Manhattan, pour une immersion impressionnante dans les immeubles de 5th Avenue.
Ce que vous détestez à New York ? La culture du « take out » : les gens commandent à emporter et déjeunent sur place, sans se préoccuper de tous ces emballages dont ils n’avaient pas besoin.
Une adresse déco incontournable à New York ?
Où dîner en amoureux ? Dans le jardin d’Aurora (70 Grand Street, Brooklyn, NY 11211) : des pâtes fraîches, du vin italien, et le charme d’un patio couvert, ouvert même l’hiver. Chez Diner (85 Broadway, Brooklyn, NY 11249) : un vrai dîner « hipsterisé » à l’américaine – le serveur écrit le menu pour vous sur la nappe. Ou chez 1 OR 8 (66 S 2nd Street, Brooklyn, NY 11249), pour dîner japonais dans une ambiance mizen, mi-industrielle.
Une anecdote qui résume une différence culturelle forte entre New York et Paris ? À New York, les cafés sont des lieux de co-working, les tables sont recouvertes d’ordinateurs, même le week-end. Flâner en terrasse avec un café est une culture qui n’existe pas ici.
DROP CITY BY BRETZ
ICONIC AWARD 2019 SELECTION SHOWROOM: ALEXANDER-BRETZ-STR. 2 D-55457 GENSINGEN TÉL 00.49.67.27.89.50 INFO@BRETZ.FR FLAGSHIPS: BRETZ STORE BY TOPPER 63 RUE DE LA CONVENTION 75015 PARIS TÉL 01.45.77.80.40 BRETZ STORE BY RAPHAELE 23 COURS DE LA LIBERTÉ 69003 LYON TÉL 04.78.60.06.09 BRETZ.COM
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