Memisa Info Janvier 2016

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memisa info N° 110 Janvier - février - mars 2016 magazine trimestriel P 409840

Des soins de santé au féminin


Les femmes au cœur de notre attention Depuis plusieurs années déjà, Memisa porte une attention particulière aux questions du genre. L’expression « genre » renvoie aux caractéristiques et possibilités économiques, sociales, politiques et culturelles qui sont liées au fait d’être un homme ou une femme. Dans son exercice quotidien, Memisa veille à ce que la femme soit valorisée et responsable de son destin. Dans ce Memisa Info consacré aux femmes actrices et solidaires, nous avons voulu mettre à l’honneur le travail de ces femmes sur le terrain qui œuvrent pour que toutes et tous aient accès à des soins de santé de qualité.

Action d’Espoir : Un pas vers la réintégration Depuis juin 2008, Memisa soutient l’organisation congolaise Action d’Espoir, dans le cadre du programme « reconstruction communautaire et appui aux personnes survivantes des conflits ». Action d’Espoir aide les victimes de violences (sexuelles), vivant à l’est de la RD du Congo dans les provinces du Nord et Sud-Kivu, à se réinsérer dans leur communauté. Cette organisation apporte une assistance humanitaire d’urgence en cas de catastrophe, un renforcement du capital social, du savoir agricole, pour soulager les plus vulnérables, leur redonner confiance en elles : reprendre goût à la vie au-delà du traumatisme. Elle permet aux bénéficiaires d’être autonomes pour une meilleure intégration dans la communauté, en leur apprenant à générer un revenu.

les tomates font la différence Traditionnellement dans cette région, la culture de la tomate est une activité dirigée par les hommes de la communauté. Les femmes transportent les semences et les tuteurs, mais ne peuvent pas rester dans les champs. Elles passent le relais aux hommes. Ils s’occupent de récolter et de vendre les tomates aux marchés. Elles n’ont pas accès aux revenus et ne peuvent donc pas gérer les dépenses du ménage. Ce projet a pour objectif d’impliquer les femmes dans le processus de récolte et de vente. Elles ont leurs propres champs pour cultiver. Avec la collaboration des hommes, les femmes apprennent avec passion ce nouveau métier et ses exigences. Elles deviennent petit à petit indépendantes et ramènent un revenu supplémentaire, aidant ainsi leur mari à subvenir aux besoins de leur famille. Et surtout elles participent aux prises de décisions au sein du ménage.

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témoignages Marie-Noël Cikuru, directrice d’Action d’Espoir depuis 2008 : « Je crois en la force de la femme. La force positive, la force vitale des femmes, cette capacité à se transformer et à transformer leur environnement. En bien. Plusieurs exemples vivants de femmes et d’hommes dédiés à la promotion de la vie, à tirer les autres de leur détresse. Je me dis qu’avec l’amour et l’estime, on peut remettre debout une personne, même brisée et lui faire redécouvrir ses potentialités. » Chef de localité de Munzinzi : « Depuis peu, nous invitons des femmes à participer à nos réunions hebdomadaires. Cette nouveauté marque un véritable changement dans les mentalités de la population de mon village. C’est le résultat d’un long travail et de beaucoup de discussions avec les hommes et les femmes de la communauté. Les femmes ont un point de vue différent de celui des hommes et peuvent nous faire remarquer des aspects que nous n’avions pas pris en compte lors de la prise de décisions. Elles participent activement aux réunions. Nous sommes très contents. »

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Quand l’hôpital est aussi un centre de formation Memisa soutient la zone de Kisantu, province du Kongo central, en appuyant l’hôpital de référence SaintLuc qui est le centre de formation pour le personnel des zones de démonstration de Mosango, Budjala et Drodro. Grâce à la présence sur le terrain du Bureau diocésain des œuvres médicales (BDOM) pour superviser et coordonner les activités quotidiennes de l’hôpital, ce soutien est possible.

Jacky Ndona, directrice du BDOM à Kisantu en RD du Congo « Depuis 2014, nous avons commencé à faire des réformes importantes au sein de l’hôpital pour améliorer la gestion interne. C’est un travail qui prend du temps car il se fait en collaboration avec les partenaires, le personnel de l’hôpital et la population locale. Les jeunes commencent à comprendre leur intérêt à participer à la recherche de solutions et à encourager les initiatives locales pour améliorer la vie de la population. Et le personnel médical espère pouvoir analyser les résultats de l’impact des activités mises en place. C’est très réconfortant.»

Une première expérience du terrain Dans le cadre du programme “Hôpital pour hôpital” de Memisa, l’hôpital Sint-Jan BruggeOostende soutient la zone de santé de Gombe-Matadi en RD du Congo. Lors du voyage d’immersion du personnel de l’hôpital belge sur le terrain, beaucoup d’expériences ont été échangées avec le personnel congolais. Ann Hoef a été sur place en mai 2015 pour l’hôpital Sint-jan. Ann Hoef, hôpital AZ Sint-Jan Brugge-Oostende : « Je suis tout à fait consciente que tout le monde n’est pas né avec les mêmes chances et possibilités que nous. J’ai été personnellement confrontée à des problèmes de santé donc je connais l’importance d’avoir des soins de santé de qualité. En mai 2015, j’ai été pour la première fois à Gombe-Matadi. La mort d’une jeune maman m’a beaucoup touchée. Le manque de médicaments et de formations sont souvent les causes sous-jacentes. En tant que mère de trois enfants, je me sens d’autant plus concernée. Avec un soutien financier supplémentaire et une sensibilisation en Belgique, nous pouvons diminuer le nombre de drames. »

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Une solution à la malnutrition Memisa appuie le projet « Formation, sensibilisation, éducation et prise en charge des personnes malnutries » lancé et coordonné par l’infirmière Marie Nyatolo. L’infirmière Marie Nyatolo, de l’hôpital de référence de Budjala : « L’objectif de ce projet est de sensibiliser et d’informer les mamans qui ont des enfants malnutris sur le thème de l’alimentation équilibrée. Je prends les aliments locaux et disponibles dans la région (maïs, soja, poissons fumés, pâte d’arachide, chenilles, etc.) et leur montre comment les cuisiner. Je réponds à leurs questions pour que les mamans puissent ensuite partager ce qu’elles ont appris avec leur entourage. »

Entre décembre 2014 et septembre 2015 : 104 enfants sont sortis de la malnutrition.

Bonne nouvelle, en 2016, dans le cadre de notre politique de protection de l’environnement, nous lançons une version digitale du Memisa Info. Si vous souhaitez la recevoir, veuillez nous le signaler en nous envoyant un email à l’adresse suivante : communication@memisa.be. Nous vous enverrons ensuite la version digitale de notre magazine (5 parutions / an). memisa

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Interview de Fatimata Oumar Diop Nous avons rencontré Fatimata Oumar Diop le dernier jour de sa formation en Belgique sur le thème « Le genre comme condition de développement durable ». Elle a ensuite fait un stage pratique chez Memisa. En Mauritanie, elle est responsable de la santé reproductive, du suivi des métiers de la santé et des questions de genre au sein de l’association pour la promotion de la santé de Dar Naïm.

Quelles sont les activités de votre association ? Nous travaillons dans l’une des zones les plus pauvres de la capitale. L’accès financier aux soins de santé pose problème. Nous renforçons les structures de santé et mettons en place des fonds d’équité et des mutuelles de santé. Pourquoi suivre une formation sur le genre ? Les femmes sont souvent victimes de stéréotypes et de discriminations. Leur intégration dans toutes les activités a pour objectif d’aboutir à un développement plus durable et plus harmonieux pour les communautés. La formation était très intéressante et m’a donné les clés pour intégrer le genre dans nos projets. Nous souhaitons que cela puisse améliorer la situation des femmes et nous aider à obtenir de meilleurs résultats. Pensez-vous qu’en Afrique, le public, homme ou femme, soit réceptif à ce discours d’intégration de l’approche genre ? Le public est préparé mais il faut continuer à le conscientiser sur les inégalités homme / femme qui existent. Cela doit se faire petit à petit dans le respect des croyances et des valeurs de chacun. Il faudra lutter contre certaines pratiques telles que les mutilations génitales et le mariage précoce. En quoi consistait la mise en pratique de cette formation chez Memisa ? Lors de ce stage, j’ai travaillé à la conception de la politique genre de Memisa et sur son intégration dans les projets sur le terrain. Nous avons aussi analysé la communication interne et externe de Memisa.

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A Sia, les routes sont en très mauvais état. Lorsqu’une femme enceinte doit se rendre à l’hôpital, elle doit parfois marcher des heures pour contourner la rivière, avant d’y arriver. Pour remédier à ce problème, Memisa soutient l’installation d’un bateau-ambulance. Cette initiative locale permet aux personnes nécessitant des soins médicaux d’être prises en charge plus rapidement et donc d’augmenter leurs chances de survie. Un comité de gestion a été créé pour organiser au mieux la logistique du bateau, la maintenance et le combustible. Kandolo Setish, directrice du comité de gestion du bateau-ambulance : « Nous sommes très contents que le projet du bateau-ambulance soit opérationnel. Maintenant, si un patient a besoin de soins et qu’il est référé par les centres de santé situés le long de la rivière, nous pouvons aller le chercher et l’amener à l’hôpital. Avant, des personnes mouraient parce qu’elles arrivaient trop tard et qu’on ne pouvait plus les soigner. Nous remercions Memisa d’avoir soutenu ce projet pour améliorer le système de référence vers l’hôpital. »

Akro, chanteur belge concerné par la cause féminine « Ayant séjourné sur le sol africain, j’ai été confronté aux difficultés quotidiennes que rencontrent les populations. En tant qu’artiste, la cause féminine me parle énormément : je l’ai défendue dans plusieurs titres. C’est dans ce contexte que je suis fier de parrainer la campagne de Memisa sur l’accès aux hôpitaux pour les femmes enceintes africaines. »

Vous pensez à laisser une trace de votre passage sur terre ? Nous vous proposons de contribuer à l’amélioration de la qualité et de l’accès aux soins de santé de manière concrète. En incluant Memisa à votre testament, vous pouvez participer à un projet à long terme : le renforcement des structures de santé des pays que nous soutenons (Burundi, Bénin, Inde, Mauritanie ou RD du Congo). La population bénéficiaire de cette action est de plus de 4 millions d’habitants.

Le legs en duo possède deux avantages importants : 1. L es héritiers ne paient pas de droits de succession, Memisa les prend en charge. 2. U ne part de votre héritage sert à soutenir une bonne œuvre. Ainsi, vous offrez un avenir meilleur aux mamans en Afrique.

Contactez-nous : Talia Prud’homme 02 454 17 52 - communication@memisa.be - Poste : chaussée de Ninove 548,1070 Bruxelles memisa

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Avec votre soutien, Memisa peut appuyer ces initiatives locales et améliorer l’accès et la qualité des soins de santé. Dans le cadre de ces projets concrets, votre contribution correspond à :

95 €  ������������������������������������������� Pour 1 kit de réanimation pour les nouveau-nés 80 €  ��������������������������������������������������������������������������������������������������������������� Pour 2 césariennes 1651,36 € ������������������������������������� Pour la construction d’un bateau-ambulance 600 €  ���������������������������������������������������������������� Pour la formation « soins obstétricaux et néonatals d’urgence » d’une personne à partir de 40 euros, les dons sont déductibles fiscalement.

Aidez les populations locales en faisant un don pour leur offrir les soins qu’ils méritent. Quel que soit le montant, chaque don compte et fait la différence !

IBAN BE92 3100 9000 0023 Communication “mi1-femmes Uvira”

BIC BBRUBEBB Attestation fiscale à partir de 40 euros par an

Memisa souscrit au code de l’Association pour une Ethique dans les Récoltes de Fonds (AERF) et de la coupole CNCD-11.11.11 Adresse fautive ? Contactez Memisa par e-mail ou par téléphone si vous découvrez une erreur dans votre adresse ou si vous recevez plusieurs exemplaires de notre journal. Merci pour votre collaboration. Le Memisa info est une publication de Memisa Belgique, chaussée de Ninove 548 - 1070 Bruxelles, T 02 454 15 40, F 02 569 03 45, communication@memisa.be, www.memisa.be Suivez “MemisaBelgique” sur


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