RENCONTRE PROPOS RECUEILLIS PAR LAURENCE MOUILLEFARINE
La règle d'or selon Diana Widmaier Picasso
Dans la famille Picasso, voici Diana Widmaier Picasso. La petite-fille du maître et de Marie-Thérèse Walter. Historienne de l’art, expert en dessins anciens, commissaire d’expositions d’art moderne, celle-ci s’est récemment associée avec un homme d’affaires pour lancer une ligne de bijoux, baptisée Mené. La particularité de ces accessoires ? Ils sont fabriqués en or pur 24k ou platine et sont vendus comme investissement. Aussi incroyable que cela paraisse, l’entreprise est unique en son genre. LAURENCE MOUILLEFARINE
Qu’apporte l’or 24 carats ?
Journaliste, spécialiste du marché de l’art, collabore régulièrement à AD et La Gazette Drouot. Elle a cosigné les monographies Raymond Templier, le bijou moderne et Lacloche joailliers, parues aux éditions Norma.
La plus grande densité ! Le métal tel qu’il surgit dans la nature. C’est un matériau indestructible, au point que les Égyptiens y voyaient le moyen d’accéder à l’éternité. Sa couleur est inimitable. Son rayonnement aussi. Ce qui a fait dire à ma fille de trois ans, devant un petit bracelet en alliage : « c’est pas beau ! »...
Que signifie Mené, la marque de bijoux que vous avez cofondée ? En araméen, Mené veut dire « monnaie d’échange ». Comment est née cette aventure ? En 2016, j’ai eu la chance de rencontrer à New York un brillant homme d’affaires Roy Sebag. Nous sommes immédiatement devenus amis et je me suis associée à lui. Ce jeune entrepreneur, fondateur de GoldMoney Inc, possédait déjà ce qu’on appelle une banque d’or à l’âge de 30 ans ! Nous sommes partis de la constatation que ses clients, les bijoutiers, achetaient le métal pur pour en faire des alliages et vendre l’or à 18, 14, 12, voire 8 carats. Aussi, avons-nous perdu la notion de bijou en tant que valeur d’épargne. D’où notre idée de proposer des ornements qui soient un investissement.
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SOTHEBY’S
Pourquoi, dès lors, les autres bijoutiers n’utilisent-ils pas l’or pur ? Il faut avoir les moyens de constituer un stock de métal précieux. De plus, l’or 24 carats a la réputation d’être mou et difficile à travailler. Mais nous avons trouvé aux États-Unis des artisans capables de prouesses ; je pense, notamment, aux finitions de nos chaînes, inspirées de modèles de la Renaissance et des tableaux de Holbein. Pourquoi faire appel à des artisans américains et non pas à des ateliers parisiens ? J'ai habité à New York pendant dix ans et la société a été créée au Canada. L'or que nous utilisons provient exclusivement, pour des raisons éthiques, de mines d'or aux États-Unis et au Canada. Nous n’excluons pas l’idée d’utiliser des ateliers en Europe dans le futur. Ce serait ma plus grande fierté de faire appel à l'immense savoirfaire français maintenant que je réside à Paris.
Mais encore ?
Comment s’imposer dans le monde de la mode
Les bijoux signés Mené, en platine ou en or 24 carats, sont vendus au poids, avec un certificat d’authenticité. Au prix du métal, nous ajoutons une petite marge, transparente, de 30 % ou 40 % pour le design et la fabrication. Par ailleurs, nous nous engageons à racheter nos productions à la valeur du jour. Plutôt qu’un lingot, autant posséder un objet de parure.
Notre concept est le contraire de celui de la mode. Nous voulons que nos bijoux perdurent, soient transmis de génération en génération. De fait, depuis que nous avons fondé Mené, le prix de l’or n’a cessé de grimper et seulement 5 % de nos clients ont souhaité profiter de cette plus-value exceptionnelle. Ils préfèrent conserver leurs acquisitions. J’en suis heureuse.
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RENCONTRE PROPOS RECUEILLIS PAR LAURENCE MOUILLEFARINE
La règle d'or selon Diana Widmaier Picasso
Dans la famille Picasso, voici Diana Widmaier Picasso. La petite-fille du maître et de Marie-Thérèse Walter. Historienne de l’art, expert en dessins anciens, commissaire d’expositions d’art moderne, celle-ci s’est récemment associée avec un homme d’affaires pour lancer une ligne de bijoux, baptisée Mené. La particularité de ces accessoires ? Ils sont fabriqués en or pur 24k ou platine et sont vendus comme investissement. Aussi incroyable que cela paraisse, l’entreprise est unique en son genre. LAURENCE MOUILLEFARINE
Qu’apporte l’or 24 carats ?
Journaliste, spécialiste du marché de l’art, collabore régulièrement à AD et La Gazette Drouot. Elle a cosigné les monographies Raymond Templier, le bijou moderne et Lacloche joailliers, parues aux éditions Norma.
La plus grande densité ! Le métal tel qu’il surgit dans la nature. C’est un matériau indestructible, au point que les Égyptiens y voyaient le moyen d’accéder à l’éternité. Sa couleur est inimitable. Son rayonnement aussi. Ce qui a fait dire à ma fille de trois ans, devant un petit bracelet en alliage : « c’est pas beau ! »...
Que signifie Mené, la marque de bijoux que vous avez cofondée ? En araméen, Mené veut dire « monnaie d’échange ». Comment est née cette aventure ? En 2016, j’ai eu la chance de rencontrer à New York un brillant homme d’affaires Roy Sebag. Nous sommes immédiatement devenus amis et je me suis associée à lui. Ce jeune entrepreneur, fondateur de GoldMoney Inc, possédait déjà ce qu’on appelle une banque d’or à l’âge de 30 ans ! Nous sommes partis de la constatation que ses clients, les bijoutiers, achetaient le métal pur pour en faire des alliages et vendre l’or à 18, 14, 12, voire 8 carats. Aussi, avons-nous perdu la notion de bijou en tant que valeur d’épargne. D’où notre idée de proposer des ornements qui soient un investissement.
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Pourquoi, dès lors, les autres bijoutiers n’utilisent-ils pas l’or pur ? Il faut avoir les moyens de constituer un stock de métal précieux. De plus, l’or 24 carats a la réputation d’être mou et difficile à travailler. Mais nous avons trouvé aux États-Unis des artisans capables de prouesses ; je pense, notamment, aux finitions de nos chaînes, inspirées de modèles de la Renaissance et des tableaux de Holbein. Pourquoi faire appel à des artisans américains et non pas à des ateliers parisiens ? J'ai habité à New York pendant dix ans et la société a été créée au Canada. L'or que nous utilisons provient exclusivement, pour des raisons éthiques, de mines d'or aux États-Unis et au Canada. Nous n’excluons pas l’idée d’utiliser des ateliers en Europe dans le futur. Ce serait ma plus grande fierté de faire appel à l'immense savoirfaire français maintenant que je réside à Paris.
Mais encore ?
Comment s’imposer dans le monde de la mode
Les bijoux signés Mené, en platine ou en or 24 carats, sont vendus au poids, avec un certificat d’authenticité. Au prix du métal, nous ajoutons une petite marge, transparente, de 30 % ou 40 % pour le design et la fabrication. Par ailleurs, nous nous engageons à racheter nos productions à la valeur du jour. Plutôt qu’un lingot, autant posséder un objet de parure.
Notre concept est le contraire de celui de la mode. Nous voulons que nos bijoux perdurent, soient transmis de génération en génération. De fait, depuis que nous avons fondé Mené, le prix de l’or n’a cessé de grimper et seulement 5 % de nos clients ont souhaité profiter de cette plus-value exceptionnelle. Ils préfèrent conserver leurs acquisitions. J’en suis heureuse.
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RENCONTRE En tant que co-fondatrice et "Chief Artistic Officer" (directeur de la création), êtes-vous la créatrice-maison ? Je préfère ne pas me présenter comme une artiste. J’ai néanmoins beaucoup de respect pour ma tante, Paloma Picasso, qui crée des bijoux pour Tiffany’s depuis très longtemps. Non, nous formons une petite équipe, je travaille en étroite collaboration avec Sunjoo Moon, directeur artistique, et la plus proche de mes amies. En trois ans, nous avons conçu 600 modèles ! Des bagues, des amulettes, puis des chaînes, des pendentifs, des bracelets et, récemment, des médailles religieuses... Le défi consistant à se renouveler à partir d’un matériau unique. Comment définir le style de Mené ? L’inspiration est très primitive ! Je plonge au cœur de la mine... Il m’arrive souvent de visiter le musée d’Archéologie de Saint-Germain-en-Laye, et chaque fois je suis touchée par les bijoux de la préhistoire sans fioritures mais admirables.
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Les créations de Mené semblent classiques et, soudain, voilà que sortent des modèles empruntés à l’artiste Louise Bourgeois. Pourquoi elle ? 4
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1. Pendentif Arc of hysteria, Mené x Louise Bourgeois © Boris Ovini 2. Pendentif Araignée, Mené x Louise Bourgeois © Boris Ovini 3. Diana Widmaier Picasso portant le Linear Link Chain et le Linear Link Bracelet, Mené © Paola Kudacki 4. Accumulation de chaines, pendentifs, colliers, bracelets, Mené © Gilles Bensimon 5. Mené ambassadrice supermodel Anja Rubik wearing Linear Link Chain, Mené © Paola Kudacki 6. Collier avec Pendentifs I+V Signature Medallion II, Mené x Inez & Vinoodh
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Là encore, c’est une rencontre. À l’occasion de la préparation de l’exposition Louise Bourgeois & Pablo Picasso : anatomies of desire à la galerie Hauser & Wirth de Zurich, j’ai revu mon cher ami Jerry Gorovoy, directeur de la fondation Easton qu’a créée Louise Bourgeois avant de disparaître. Nous avons cherché comment travailler ensemble. Nous avons choisi trois sujets emblématiques de Louise, l’Araignée, l’Arc de l’hystérie, la Spirale. À partir de ses moules originaux, et grâce au dessin 3D, nous avons pu reproduire en pendentifs ses sculptures dans les plus subtils détails.
Ne faut-il pas mieux essayer un bijou avant de l’acquérir ? Des médailles, des boutons, ça ne s’essaye pas ! Notre catalogue comprend quantité de cadeaux, tels ces charms en forme de toupie ou de cacahuète... Vous n’avez jamais acquis un bijou en ligne ? C’est le premier pas qui coûte. Une fois lancé, vous y prenez goût. Vous achetez une chaîne en or et, aussitôt, vous vient l’envie d’en porter plusieurs à la fois. Les amateurs se les arrachent littéralement. Nous sommes dépassés par la demande ! Vous-même ne portez pas de bijoux ? C’est vrai. Je les vois plutôt comme des sculptures, j’en dispose partout autour de moi. J’ai placé des médailles religieuses sur ma table de nuit, je peux les toucher. Sorte de grigris... Parlons de votre grand-père. Si je vous dis « Picasso et les bijoux », à quoi pensez-vous ? Aux liens qu’il entretenait avec les artisans. Pour étudier ses sculptures de métal, et sa production dans les années 1950, je me suis rendue à Vallauris et me suis rapprochée des serruriersferroniers, menuisiers, forgerons avec lesquels il avait collaboré et qui sont restés dans l’ombre. Même le dentiste du village a fondu de l’or pour l’aider à fabriquer des médailles ! Cette recherche donna lieu à un article dans le catalogue de l’exposition Sylvette à Brême. Réaliser les œuvres de Picasso représentait un défi. Au lieu d’imposer son autorité, mon grand-père dialoguait avec ses fournisseurs ; de cet échange, naissaient des solutions techniques. Ils s’inspiraient mutuellement. C’est fascinant. Vous êtes-vous penchée plus particulièrement sur ses bijoux ?
Très peu de gens les connaissaient. Il s’agit d’éditions limitées. Nous voulons toucher le plus grand nombre.
À travailler sur le catalogue raisonné des sculptures, j’ai rassemblé les bijoux, bien sûr, mais aussi ses projets de bijoux, « la chose inachevée ». Depuis mes études d’histoire de l’art à la Sorbonne, le thème du non finito me passionne. Les bijoux apparaissent d’une manière récurrente dans les dessins et tableaux de Picasso.
D’autres collaborations avec des artistes sontelles prévues ?
À quelle date le catalogue raisonné devrait-il paraître ?
Oui, mais c’est encore un secret...
Je prendrai le temps qu’il faudra. Je viens de retrouver une sculpture de 1904 dont nous avions perdu la trace depuis 1954 (elle figurait dans un ancien catalogue de vente de la Galerie Charpentier). Déjà, pour une œuvre modeste, un catalogue raisonné requiert des années. Or, il n’y a pas plus prolifique que mon grand-père. Et, en plus, je suis perfectionniste...
L’œuvre de Louise Bourgeois n’avait-elle pas déjà suscité une édition de bijoux dans les années 1990 ?
Les modèles de Mené ne sont accessibles que sur Internet ; pensez-vous ouvrir un magasin ? Nous l’avons envisagé. Cependant, notre marge bénéficiaire étant réduite, nous préférons minimiser les coûts surtout en cette époque difficile.
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RENCONTRE En tant que co-fondatrice et "Chief Artistic Officer" (directeur de la création), êtes-vous la créatrice-maison ? Je préfère ne pas me présenter comme une artiste. J’ai néanmoins beaucoup de respect pour ma tante, Paloma Picasso, qui crée des bijoux pour Tiffany’s depuis très longtemps. Non, nous formons une petite équipe, je travaille en étroite collaboration avec Sunjoo Moon, directeur artistique, et la plus proche de mes amies. En trois ans, nous avons conçu 600 modèles ! Des bagues, des amulettes, puis des chaînes, des pendentifs, des bracelets et, récemment, des médailles religieuses... Le défi consistant à se renouveler à partir d’un matériau unique. Comment définir le style de Mené ? L’inspiration est très primitive ! Je plonge au cœur de la mine... Il m’arrive souvent de visiter le musée d’Archéologie de Saint-Germain-en-Laye, et chaque fois je suis touchée par les bijoux de la préhistoire sans fioritures mais admirables.
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Les créations de Mené semblent classiques et, soudain, voilà que sortent des modèles empruntés à l’artiste Louise Bourgeois. Pourquoi elle ? 4
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1. Pendentif Arc of hysteria, Mené x Louise Bourgeois © Boris Ovini 2. Pendentif Araignée, Mené x Louise Bourgeois © Boris Ovini 3. Diana Widmaier Picasso portant le Linear Link Chain et le Linear Link Bracelet, Mené © Paola Kudacki 4. Accumulation de chaines, pendentifs, colliers, bracelets, Mené © Gilles Bensimon 5. Mené ambassadrice supermodel Anja Rubik wearing Linear Link Chain, Mené © Paola Kudacki 6. Collier avec Pendentifs I+V Signature Medallion II, Mené x Inez & Vinoodh
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Là encore, c’est une rencontre. À l’occasion de la préparation de l’exposition Louise Bourgeois & Pablo Picasso : anatomies of desire à la galerie Hauser & Wirth de Zurich, j’ai revu mon cher ami Jerry Gorovoy, directeur de la fondation Easton qu’a créée Louise Bourgeois avant de disparaître. Nous avons cherché comment travailler ensemble. Nous avons choisi trois sujets emblématiques de Louise, l’Araignée, l’Arc de l’hystérie, la Spirale. À partir de ses moules originaux, et grâce au dessin 3D, nous avons pu reproduire en pendentifs ses sculptures dans les plus subtils détails.
Ne faut-il pas mieux essayer un bijou avant de l’acquérir ? Des médailles, des boutons, ça ne s’essaye pas ! Notre catalogue comprend quantité de cadeaux, tels ces charms en forme de toupie ou de cacahuète... Vous n’avez jamais acquis un bijou en ligne ? C’est le premier pas qui coûte. Une fois lancé, vous y prenez goût. Vous achetez une chaîne en or et, aussitôt, vous vient l’envie d’en porter plusieurs à la fois. Les amateurs se les arrachent littéralement. Nous sommes dépassés par la demande ! Vous-même ne portez pas de bijoux ? C’est vrai. Je les vois plutôt comme des sculptures, j’en dispose partout autour de moi. J’ai placé des médailles religieuses sur ma table de nuit, je peux les toucher. Sorte de grigris... Parlons de votre grand-père. Si je vous dis « Picasso et les bijoux », à quoi pensez-vous ? Aux liens qu’il entretenait avec les artisans. Pour étudier ses sculptures de métal, et sa production dans les années 1950, je me suis rendue à Vallauris et me suis rapprochée des serruriersferroniers, menuisiers, forgerons avec lesquels il avait collaboré et qui sont restés dans l’ombre. Même le dentiste du village a fondu de l’or pour l’aider à fabriquer des médailles ! Cette recherche donna lieu à un article dans le catalogue de l’exposition Sylvette à Brême. Réaliser les œuvres de Picasso représentait un défi. Au lieu d’imposer son autorité, mon grand-père dialoguait avec ses fournisseurs ; de cet échange, naissaient des solutions techniques. Ils s’inspiraient mutuellement. C’est fascinant. Vous êtes-vous penchée plus particulièrement sur ses bijoux ?
Très peu de gens les connaissaient. Il s’agit d’éditions limitées. Nous voulons toucher le plus grand nombre.
À travailler sur le catalogue raisonné des sculptures, j’ai rassemblé les bijoux, bien sûr, mais aussi ses projets de bijoux, « la chose inachevée ». Depuis mes études d’histoire de l’art à la Sorbonne, le thème du non finito me passionne. Les bijoux apparaissent d’une manière récurrente dans les dessins et tableaux de Picasso.
D’autres collaborations avec des artistes sontelles prévues ?
À quelle date le catalogue raisonné devrait-il paraître ?
Oui, mais c’est encore un secret...
Je prendrai le temps qu’il faudra. Je viens de retrouver une sculpture de 1904 dont nous avions perdu la trace depuis 1954 (elle figurait dans un ancien catalogue de vente de la Galerie Charpentier). Déjà, pour une œuvre modeste, un catalogue raisonné requiert des années. Or, il n’y a pas plus prolifique que mon grand-père. Et, en plus, je suis perfectionniste...
L’œuvre de Louise Bourgeois n’avait-elle pas déjà suscité une édition de bijoux dans les années 1990 ?
Les modèles de Mené ne sont accessibles que sur Internet ; pensez-vous ouvrir un magasin ? Nous l’avons envisagé. Cependant, notre marge bénéficiaire étant réduite, nous préférons minimiser les coûts surtout en cette époque difficile.
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