Tbainia, vers une nouvelle lecture du paysge.

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Partie II:

tbainia:

un paysage

multiple

La région du nord-ouest de la Tunisie représente l’un des plus grands paradoxes régionaux du pays : cette région agricole est réputée pour être l’une des plus privilégiées et riches en diversité de ressources naturelles et humaines. Cette région, telle qu’elle est définie, regroupe les quatre gouvernorats de Béja, Jendouba, Le Kef et Siliana, couvrant une superficie de 16 256 km², soit 10,4 % de l’espace national, tandis que sa population de 1 068 000 habitants en 1980 représente 16,8 % de la population tunisienne.

Pourtant, malgré ses atouts, les populations du nord-ouest ont profondément souffert, été appauvries et déracinées au cours de l’évolution récente de la société tunisienne. C’est dans ce contexte que nous nous pencherons sur l’étude du village de Tbainia, qui, à son tour, reflète les caractéristiques mentionnées ci-dessus concernant la région du nord-ouest tunisien.1

Tbainia, située dans le nord-ouest, incarne parfaitement cette dualité. En étudiant ce village, nous pouvons saisir les nuances et les particularités qui caractérisent le nord-ouest tunisien dans son ensemble. Tbainia devient ainsi un microcosme représentatif de la région dans toute sa complexité.

Dans cette partie, nous allons plonger au cœur du paysage de Tbainia, en explorant ses différentes dimensions à travers une analyse multiscaliare.

Notre analyse couvrira un large spectre, allant du contexte géographique et climatique aux défis socio-économiques spécifiques du village.

De plus, nous examinerons de près les repères et les parcours quotidiens des habitants, afin de comprendre pleinement la relation qu’ils entretiennet avec leur Paysage.

1 Revue des mondes musulmans et de la méditerranée, Habib Attia,Désert et Montagne du Maghreb,1986,p41

chapitre 3: à la découverte de tbainia

Dans ce chapitre, notre objectif est de dresser un portrait détaillé et précis de l’identité de Tbainia en nous appuyant sur différentes approches d’identification du paysage, telles que celles abordées dans la partie précédente.

Nous cherchons à synthétiser la complexité du paysage de Tbainia en utilisant des concepts tels que les powerscapes et les matterscapes. En examinant les aspects sociaux, culturels, naturels et bâtis du village, nous visons à saisir pleinement la dynamique et la richesse de ce paysage unique.

Cette approche nous permettra de comprendre comment les différents éléments du paysage interagissent entre eux et influencent la vie quotidienne des habitants de Tbainia.

I-Lecture sitologique et paysagère

1-Contexte général

1.1-Situation

Notre zone d’étude, Tbainia, est un secteur de la délégation d’Aindrahem, appartenant au gouvernorat de Jendouba, dans le Nord-Ouest de la Tunisie, au cœur de la région montagneuse de Kroumirie, Il Compte 2275 habitants.1

Niché à seulement 5 km au nord-est de Beni Mtir, Tbainia est facilement accessible par la route RN8, qui mène à Bizerte.

1.2-Histoire de création du village

Le village de Tbainia est né en 1945, suite à la construction du barrage de Béni Mtir.

Des travailleurs s’installèrent alors à proximité pour faciliter leurs déplacements professionnels.

L’essor du village s’est ensuite poursuivi grâce à la construction de logements par la SNIT et à l’ouverture d’une école en 1956.

L’arrivée de l’eau courante, d’une route goudronnée et de l’électricité en 2005 a marqué un tournant majeur dans le développement de Tbainia, attirant de nombreux immigrants des régions voisines.

Figure 50: La construction du barrage Béni mtir

source: https://www.webdo.tn/fr/actualite/les-billets-dehatem-bourial/les-ukrainiens-de-beni-mtir-au-nord-ouest-dela-tunisie/210464

1 Recensement de 2004 (Institut national de la statistique)

Figure 48: carte montrant tbainia source: google earth+auteure
Gouvernorat de Jendouba
Tbainia
Figure 49:Carte de la Tunisie source: Internet+auteure

1.3-Accessibilité

Tbainia occupe une position stratégique, tissée entre diverses agglomérations, qu’elles soient urbaines comme Aindrahem, Bni Mtir ou rurales telles que, Faj Errih, Sra Rabeh, et Babbouch.

Cette localisation privilégiée offre au village une accessibilité multidirectionnelle, créant ainsi un réseau d’opportunités et de synergies entre les différentes communautés environnantes.

2- Contexte Paysager

Le paysage est une réalité complexe, résultant de l’interaction de multiples composantes. Pour appréhender cette complexité dans le contexte de Tbainia, nous adoptons une approche holistique globale inspirée par Jane Jacobs. Selon cette vision, le paysage se compose de trois éléments fondamentaux :

Matterscapes : Cette dimension englobe la réalité physique du paysage, comprenant le climat ,la faune, la végétation, les infrastructures et tout ce qui façonne le cadre naturel et bâti de Tbainia.

C’est l’aspect tangible et visible du paysage qui offre une base concrète à notre analyse.

Powerscapes : Au-delà de l’aspect physique, le paysage est aussi le reflet de la réalité sociale et économique des habitants.

Les powerscapes révèlent les dynamiques sociales, les interactions entre les habitants, leurs défis, leurs aspirations et leur manière d’occuper et de transformer l’espace.

Mindscapes : Enfin, le paysage est également influencé par les perceptions et les représentations mentales des individus.

Les mindscapes reflètent les sentiments, les valeurs, les croyances et les expériences personnelles qui teintent la façon dont les habitants et les visiteurs perçoivent et interprètent le paysage de Tbainia.

En analysant chaque aspect de manière approfondie, nous espérons saisir la richesse et la diversité du paysage de Tbainia, en tenant compte à la fois de ses aspects physiques, sociaux et subjectifs.

Figure 52:Tbainia à proximité des agglomérations urbaines source:Snazzy maps+ auteure
Figure 51: Tbainia, un paysage complexe source: auteure

2.1-Matterscapes

2.1.1-Climat

Situé entre les collines, le village de Tbainia est entouré d’une ceinture de hauteurs agissant comme un bouclier naturel contre les vents froids du nord. Cette configuration offre au village une protection naturelle tout en créant un environnement favorable à l’activité agricole. Les conditions climatiques de Tbainia se caractérisent par une température moyenne annuelle de 16,1 °C et environ 745 mm de précipitations, offrant un climat frais et humide en hiver, et doux en été, grâce à la présence des forêts méditerranéennes environnantes

2.1.2-Faune

La diversité faunique de Tbainia, présente dans les forêts avoisinantes, comprend plusieurs mammifères tels que le cerf de Barbarie,l’hyène, le sanglier, le chacal, le renard, la mangouste et le lièvre. Du côté de l’avifaune, on observe des espèces caractéristiques comme l’épervier d’Europe, l’aigle botté, la buse féroce, le faucon pèlerin, le faucon crécerelle et le circaète Jean le blanc

2.1.3-Flore

Tbainia se caractérise par un paysage où prédomine un couvert forestier, principalement constitué de chêne-liège et de chêne Zen, formant une végétation dense et variée.

Au sein de cette région, on retrouve des espèces floristiques telles que le houx, le laurier, le myrte et le chêne afarès, qui sont des représentants d’espèces endémiques ou rares en Tunisie. Cet environnement forestier coexiste harmonieusement avec un écosystème agricole florissant.

source:journal

source:

2.1.4-Organisation spatiale du village

En étudiant l’organisation spatiale du village, notre objectif est de dévoiler la logique qui régit le cadre naturel et humain, comprenant le relief, la végétation, les infrastructures.

Cet ensemble constitue l’espace support, également appelé matterscapes ou espace géographique.

L’organisation spatiale de Tbainia se structure le long de deux axes essentiels : La première, la RN8, constitue une voie vitale entre Aindrahem et Bizerte, tandis que la seconde est la route menant à Oued Ezzen, un élément clé de la connectivité du village.

source: auteure

Ces axes principaux, avec le relief environnant, disposition des constructions dans le En harmonie avec la topographie locale, l’organisation du village témoigne d’une adaptation intelligente aux contraintes naturelles du terrain, contribuant ainsi à une confi

Ce Ces axes x avec c le l reelief e envi v roonn n ant, t dictten e t la a dispos o it i ion de d s co c ns n tr t uctiion o s dans s le e village. En n haarmonie ave v c la locaale, l’or o gani n sa s ti t on du u viillage d’une e adapptation intelliigeente e aux x coont n raaintees naaturelles du d terrrain, cont n ribuannt t ains n i à unne co c nfiguration n spatiale réfl é éch c ie e et t effifficaacee.

Figure 53: Faune
auteure
Figure 54: Moyenne de la pluie mensuelle
Des Sciences Hydrologiques
Figure 55: Principales espèces végétales
Figure 56: logique de disposition source: auteure

2.1.5-Plan vert

Le plan vert de Tbainia révèle une richesse exceptionnelle du couvert végétal omniprésent, composé à la fois de cultures maraîchères diversifiées et d’activités agricoles traditionnelles. Cette abondance végétale est complétée par un dense couvert forestier, principalement constitué de chênes-lièges et de zen, qui forme une ceinture naturelle autour du tissu urbain compact du village.

Ce paysage unique témoigne de l’harmonie entre les pratiques agricoles locales et la préservation des forêts, créant ainsi un paysage diversifié.

Figure 57: Organisation spatiale de tbainia
source: auteure
Figure 58: Plan vert source: goofle earth + auteure

2.2-Powerscapes

2.2.1-Activité agricole

L’activité agricole à Tbainia est de nature limitée et revêt un caractère familial Elle englobe la culture de céréales, souvent complétée par des légumineuses, des cultures fourragères annuelles, ainsi que des pratiques agricoles liées à l’arboriculture, l’oléiculture, le maraîchage et la culture du tabac.

Ces activités agricoles sont souvent associées à l’élevage familial, qui comprend quelques têtes de bovins de race locale et de petits troupeaux caprins, parfois ovins.

Les activités extra-agricoles occupent elles aussi une place importante dans le quotidien de la population forestière de Ain Draham. Ainsi, distillation et extraction des essences des Plantes Aromatiques et Médicinales (PAM), récole de pignons et de champignons, artisanat du liège et du bois constituent tant d’activités non agricoles concentrées toutes sur la valorisation des ressources de la forêt.

2.2.2-Economie

L’économie de la région est diversifiée, mais les activités demeurent relativement peu développées (Elloumi,1 2006).

L’économie de Tbainia se caractérise par un retard de développement significatif, en raison de son statut de zone refuge historique pour les populations rurales marginalisées par rapport au pouvoir central et au reste du pays.

La population locale dépend largement de l’agriculture familiale, pratiquée dans des conditions difficiles en raison du relief accidenté et des conditions climatiques rigoureuses, telles que les fortes pentes, les glissements de terrain et les chutes de neige.

1 Mohamed Elloumi est un professeur de l’enseignement supérieur agricole, spécialisé dans les domaines de la politique agricole, du développement rural, de l’économie institutionnelle et de la gestion des ressources naturelles, ainsi que du développement territorial.

source: auteure

Figure 59: Palette de couleurs à Tbainia
Figure 60: la mosaique économique à Tbainia

De plus, les revenus extra-agricoles proviennent principalement des travaux effectués dans les chantiers de conservation de la forêt et des ressources naturelles, ainsi que dans le secteur du batiment

À Tbainia, les paysans se retrouvent en proie à une situation foncière complexe, marquée par l’absence de vastes étendues de terre et des problèmes de propriété, engendrant des revenus précaires et instables.

L’insuffisance et l’instabilité des revenus dans le secteur agricole ont incité la population, principalement les jeunes, à chercher des opportunités d’emploi ailleurs.

Ils se dirigent souvent vers des centres urbains tels que Tunis ou la région du Sahel. Dans ces nouvelles destinations, les jeunes paysans optent fréquemment pour des emplois d’ouvriers sur les chantiers de construction, tandis que les femmes trouvent des postes en tant qu’aides ménagères.

Cette migration vers d’autres secteurs d’activité reflète la nécessité pour les paysans de Tbainia de trouver des sources de revenus plus stables et diversifiées.

Les douars de Tbainia, autrefois animés, se transforment maintenant en vestiges, résultant directement de l’émigration qui a laissé la région avec un habitat clairsemé.

Cette dynamique, combinée à la marginalisation socio-économique de la région et à la vulnérabilité des populations, a conduit à un déclin significatif de l’établissement humain.

Cette évolution, conjuguée à la marginalisatio socio-économique de la région et à la vulnérabilité croissante des populations, a engendré un déclin substantiel de l’établissement humain.

Dans le même temps, la figure traditionnelle du paysan s’est estompée, échappant aux anciennes définitions.

2.3-Mindscapes

2.3.1-Structure

Sociale

La structure sociale à Tbainia, tout comme dans toutes les structures sociales du nord-ouest tunisien, est généralement patriarcale, ce qui conduit souvent à la marginalisation et à l’inégalité des femmes, mettant en lumière les défis persistants en matière de genre dans cette région.

Cette figure patriarcale contraste avec la matriarchalité économique dans laquelle la femme joue un rôle central en tant que principale pourvoyeuse de revenus pour le foyer,

une réalité que Laroussi Amri 1aborde dans son œuvre “La Femme Rurale dans l’Exploitation Familiale, Nord-Ouest de la Tunisie : Pour une Sociologie des Ruptures”. Malgré leur implication dans les tâches domestiques et leur contribution au revenu familial, les femmes se retrouvent à travailler durement dans les champs agricoles, souvent entassées dans de vieilles camionnettes pour effectuer diverses tâches pénibles telles que le sarclage, la plantation, la récolte, la cueillette et la moisson.

Ce quotidien diffère de celui des hommes, qui passent souvent la plupart de leur journée à jouer au kharbga et au rami, abandonnant ainsi leur rôle de chef de famille.

Cette évolution vers un rôle accru des femmes dans la prise en charge économique de la famille a été permise par l’abandon par certains hommes de leur rôle traditionnel de pourvoyeur principal.

Ce changement de dynamique, où les femmes deviennent à la fois des piliers de la famille et des actrices économiques vitales, reflète une transformation des mindscapes à Tbainia.

La femme assume ainsi un nouveau rôle de chef de famille et contribue à la matriarchalisation de la structure sociale

1 Laroussi Amri, sociologue, exerce son enseignement à l’Institut Supérieur des Sciences Humaines de Tunis, tout en étant chercheur associé au Laboratoire de Sociologie du Changement des Institutions. Il est également l’auteur de l’ouvrage «Pour une sociologie des ruptures : la tribu au Maghreb médiéval».

Tbainia

2.3.1- Les valeurs

sociales

Dans la Tunisie rurale, malgré l’introduction de la notion d’individualité par la colonisation et son soutien par l’État tunisien post-indépendance, ainsi que l’effondrement des structures sociales à l’ère de la mondialisation, la propriété individuelle reste encore un concept relativement nouveau.

De nombreuses régions sont régies par des structures sociales qui utilisent des systèmes de gestion des biens et des ressources différents du concept de propriété individuelle.

Ainsi, les biens communs, qui reposent sur le principe de l’autogestion collective des ressources, sont encore largement répandus.

Les petits villages et douars du nord-ouest ne font pas exception à cette configuration, étant régis par des structures sociales assez particulières selon des valeurs et des normes de partage et d’amitié. Cette gestion se fait selon la hiérarchie sociale , qui diffère de celle tribale au sud de la Tunisie.

Les droits communs demeurent encore valides, malgré l’effondrement de l’expérience socialiste du système de mutuelles agricoles.

Ces droits communs perdurent et évoluent aujourd’hui sous la forme des groupes de développement agricole (GDA). De nouvelles normes autour des biens communs s’appliquent, notamment une justice plus égalitaire et une place prépondérante accordée aux femmes.

L’objectif demeure le même : assurer la préservation, la durabilité et la bonne gouvernance des ressources.

Ce système se révèle à Tbainia à travers la coopérative agricole créée en 2012 par l’Association d’Atlas. Cette coopérative a établi une huilerie ainsi qu’un espace de formation et de distillation, tous autogérés par la communauté.

Les membres ont démontré leur compétence dans la gestion et la préservation des GDA, permettant aux femmes de distiller leurs plantes et d’exporter leurs produits avec succès.

3-Conclusion:La Sphère du Paysage

L’objectif de cette étude est d’établir une approche multi-scalaire afin de dévoiler les différentes strates constituant le paysage à Tbainia. L’analyse macro de Tbainia révèle un paysage multidimensionnel, composé d’une palette riche et diversifiée de composantes naturelles paysagères, ainsi que d’un contexte socioéconomique dynamique.

Cette dynamique sociale, assez particulière, se caractérise par une forte présence féminine et un esprit communautaire prépondérant. Dans la prochaine partie, nous allons étudier le paysage de Tbainia de plus près grâce à une analyse micro, plongeant dans les différents repères et même les trajets quotidiens des habitants.

Figure 62:Sphère du paysage source: auteure à

«Ce que tu as trouvé au début à Sauda était en fait juste un paysage, aussi muet, ou aussi éloquent que ses environs. Tu évoques quelque chose qui serait sinon incompréhensible, illisible, invisible, perdu, oublié. Tu utilises l’architecture comme moyen pour rendre de nouveau présente une réalité tombée dans l’oubli .» - Mari Lending

II-lecture séquentielle

Dans la première partie de cette exploration, nous avons dressé un portrait du village de Tbainia, brossant à grands traits ses caractéristiques géographiques, humaines et socio-économiques. Cette analyse a permis de cerner le contexte général dans lequel s’inscrit le village et d’appréhender les influences qui ont façonné son identité.

A présent, nous nous proposons d’effectuer une plongée immersive dans le paysage de Tbainia, en adoptant une approche micro qui nous permettra de déceler les nuances et les subtilités qui définissent ce lieu unique.

Cette démarche s’appuie sur des visites de terrain approfondies et des relevés métriques précis, qui serviront de base à une analyse détaillée des spécificités paysagères et humaines de Tbainia.

1- Repères et equipements

Grâce à la carte, nous pouvons observer la répartition des équipements dans le village et la logique qui sous-tend cette implantation. L’organisation stratégique des équipements à Tbainia suit un schéma réfléchi, le long de l’axe reliant la zone périurbaine à la zone agricole du village.

Cette disposition vise à assurer une accessibilité optimale pour tous les membres de la communauté. En agissant comme une colonne vertébrale, cet axe renforce la cohésion sociale en reliant les différentes parties du village.

Figure 63:le chemin, tbainia
source: auteure
Figure 64:Carte Tbainia

1-Le centre de santé de base: La localisation stratégique du centre de santé de base le long de la route RN8, au cœur même du village, en fait un point d’accès vital aux services médicaux pour la communauté locale. En tant que point de départ de notre t avec le tissu urbain

3- Ecole tbainia: érigé en 1962, compte parmi les structures les plus anciennes du village. Son architecture, de style colonial, se distingue par ses toits inclinés, conférant ainsi une touche de caractère historique à ce bâtiment emblématique. p q p exploration, sa modestie architectcturale s’harmonise discrèètement n ave ve de Tbainia

5-La maison de jeunes: idéalement implantée en bordure de la zone périurbaine en communion avec la forêt, exerce son rôle en tant qu’institution dédiée à la dynamisation sociale et culturelle, visant l’épanouissement et l’éducation des jeunes du village.

6-Direction des forets: la Direction des Forêts joue un rôle essentiel dans la gestion et la supervision des espaces forestiers de la région. En tant qu’acteur clé, cette entité contribue à maintenir l’équilibre écologique à Tbainia, assurant ainsi la durabilité des ressources naturelles. Perché sur une colline, cet édifice domine majestueusement le paysage environnant, offrant une vue imprenable sur les environs.

2 -Le bureau de poste: situé au cœur du village, occupe une position centrale et joue un rôle vital en assurant les fonctions financières essentielles de Tbainia. Il contribue à la gestion des affaires économiques de la communauté et renforce les liens financiers avec d’autres régions.

4- GFDA El baraka: acronyme de Groupe de Développement Agricole Féminin, se distingue par son expertise dans la valorisation des Produits d’Autoconsommation et de Marché (PAM), se concentrant principalement sur le myrte, l’eucalyptus, la lavande et le cyprès. Cette institution, par ses actions, contribue de manière significative à renforcer la durabilité écologique et économique de la communauté locale.

7 - La coopérative agricole : inaugurée en 2012 par l’association Atlas, représente une initiative majeure visant à soutenir les villageois dans l’amélioration de leur situation économique. En fournissant des formations et des ressources, elle sert de catalyseur pour renforcer les capacités des habitants locaux dans le domaine agricole, favorisant ainsi le développement économique durable au sein de la communauté.

Figure 65:centre de santé de base
Figure 66:Ecole Tbainia source: auteure source: auteure
Figure 67:direction des forets
Figure 68:Coopératie agrcole de Tbainiad
source: auteure
source: auteure

2- Lecture séquentielle

La lecture séquentielle d’un paysage constitue une approche méthodologique consistant à étudier ses éléments dans une séquence chronologique ou spatiale. Cette méthode nous permettra d’assimiler et de comprendre le paysage spécifique de Tbainia en utilisant les outils de critique acquis précédemment dans le premier chapitre. Elle nous aidera à démêler les informations dont nous disposons sur le village en vue d’une intervention ultérieure.

En évoquant l’axe d’étude, tel que souligné précédemment dans la section sur les équipements, nous débuterons notre parcours depuis le cœur du village de Tbainia, passant par la zone périurbaine, pour ensuite explorer la zone agricole. Le choix du point de départ et de la clôture du parcours à la zone agricole s’est avéré logique pour notre analyse.

2.1-Séquence Urbaine

La séquence péri-urbaine à Tbainia est un lieu de convergence des flux piétonniers et véhiculaires, où se concentrent les équipements et les activités.

C’est un espace à la fois compact et dynamique. Cette séquence débute au centre du village, qui constitue le nœud de communication entre Tbainia, la RN8 et le monde extérieur.

La station de bus à Tbainia constitue le point de repère central du village, servant de nœud essentiel assurant la connexion vitale du village avec la RN8.

Figure 69:Les séquences constituant Tbainia
source: auteure
La placette du village Station Bus
Figure 70:Zone péri-urbaine source: auteure
Piste
Flux piéton
Flux véhiculaire

source: auteure

source: auteure

La placette du village, agissant comme une agora centrale, se présente comme le principal lieu de rassemblement pour les habitants grace à son emplacement devant le café.Toutefois, il est important de souligner que cet espace est majoritairement fréquenté par la gent masculine

Au fil de la séquence visuelle, on peut observer une expansion horizontale des constructions, caractérisée par une zone périurbaine qui prend l’aspect d’une enceinte. Cette séquence périurbaine de Tbainia se révèle comme un espace saturé, animé et compact, où chaque élément contribue à la dynamique vibrante de cette zone. Les habitations se pressent les unes contre les autres, formant un tissu urbain dense. Les ruelles étroites et sinueuses, bordées de modestes maisons, créent un enchevêtrement visuel qui témoigne de l’effervescence quotidienne.

source:

2.2-Séquence Forestière

La séquence forestière représente l’essence même du village. Cette zone se distingue par sa richesse inestimable en termes de ressources naturelles et d’entités paysagères, englobant une grande diversité d’espèces végétales et animales.

Figure 71:Coupe schèmatique
Coupe sur la placette du village
Figure 72:Skyline de la séquence
Ligne coupe feu
Canal d’eau
Chène de zen
Figure 73:Séquence foresetière
auteure

source: auteure

La diversité végétale de la forêt va au-delà de sa simple fonction écologique, se transformant en une source de bénéfices économiques pour les communautés locales.

Séquence chromatique de la forêt

chromatique

source: auteure

Dans la séquence forestière, une diversité éblouissante de couleurs s’étend à perte de vue, offrant une palette chromatique changeante. Cette symphonie de couleurs crée une expérience visuelle dynamique, où chaque coin de la forêt révèle une nouvelle harmonie de teintes, offrant ainsi une expérience sensorielle inoubliable.

2.3-Séquence forestière

La zone agricole du village comprend plusieurs types de cultures, notamment maraîchères, légumières et arboricoles telles que les pommes et les oliviers.

Ces cultures ne fournissent pas seulement des sources stables de revenus, mais contribuent également à la prévention des glissements de terrain.

La séquence forestière de Tbainia offre un écosystème d’une grande diversité et richesse paysagère. Malheureusement, cette abondance naturelle reste largement sous-exploitée sur le plan économique, privant ainsi la communauté locale de précieuses opportunités de développement.

Figure 74:coupe schèmatique sur la foret
Figure 75:Séquence
de la forêt
Champ d’oliviers
Champ d’orangers
Haie de pins
Figure 76:Séquence agricole
source: auteure

Dans la zone agricole, la diversité et la richesse des couleurs jouent un rôle essentiel dans la composition visuelle du paysage.

Les champs cultivés présentent une variété de teintes allant du vert vif des cultures en pleine croissance au jaune doré des récoltes mûres.

Ces couleurs contrastantes créent un spectacle visuel dynamique qui évolue au fil des saisons.

Cette variété de couleurs offre une expérience visuelle vivante et changeante, reflétant le cycle naturel de l’agriculture et ajoutant une dimension esthétique à la campagne environnante.

Séquence chromatique dans la zone agricole

source:

III-La coopérative

agricole

1-Analyse du site

La coopérative agricole, fondée en 2012 par l’association Atlas, incarne un pilier essentiel du développement du village de Tbainia.

En tant que structure gérée par les membres de la communauté, elle incarne parfaitement l’esprit de solidarité et de collaboration qui caractérise le village.

Cette coopérative se compose de plusieurs unités fonctionnelles, dont l’unité de production, qui abrite une huilerie, une salle de mise en bouteille et une petite salle d’exposition, permettant ainsi la transformation et la valorisation des produits du terroir locaux.

De plus, elle dispose d’une unité de stockage pour assurer la conservation des récoltes et des produits.

Quant à l’unité éducative, bien que son inauguration soit prévue ultérieurement, elle représente un véritable levier de développement pour la communauté.

En abritant un local dédié à la distillation des plantes aromatiques et médicinales, un atelier de tissage et une salle de formation, cette unité vise à renforcer les compétences des membres de la coopérative et à promouvoir les savoir-faire traditionnels tout en favorisant l’autonomie économique locale.

La séquence agricole de Tbainia se dévoile comme un espace calme, peu fréquenté, et apparemment dépourvu de vie en surface. Cependant, cette première impression masque la réalité foisonnante des activités agricoles qui s’y déroulent en coulisses. Au-delà de son apparence paisible, cet espace est le cœur battant de l’activité agricole du village, où les paysans œuvrent discrètement pour cultiver la terre et assurer la subsistance de la communauté.

Ainsi, la coopérative agricole de Tbainia incarne un véritable moteur de développement durable et solidaire au sein de la communauté.

Figure 77:Séquence chromatique
auteure
Figure 78:Course solaire et vent dominant source: auteure
Figure 79:Accessiblité source: auteure
Figure 80:Flux piéton et flux véhiculaire
source: auteure

2-Conclusion

Au fil de cette analyse, une dualité saisissante entre les éléments minéraux et végétaux émerge, sculptant les diverses séquences du paysage de Tbainia.

Les traits minéraux se manifestent à travers les reliefs montagneux, les roches et les structures bâties, créant une toile solide et imposante.

Cette minéralité offre une stabilité et une présence pérenne dans le panorama

source:

Figure 81:photo aérienne et plan rdc de la coopérative ech 1/200
source: auteure
Figure
Figure 82:Synthèse de l’anlayse micro du paysage à Tbainia
auteure

Auttre élément majeur, la vitalité végétale s’exprime à travers les forêts luxuriantes, les champs cultivés et les espaces verts.

Les nuances de vert, les textures des feuilles, et la diversité des plantes contrastent avec la rigidité minérale, injectant une énergie dynamique et une harmonie organique.

Ainsi, cette dualité entre minéral et végétal crée un équilibre esthétique et fonctionnel, où les éléments minéraux et végétaux coexistent pour façonner l’identité visuelle et écologique distinctive de Tbainia

source: internet

« Le parcours commenté est un outil précieux pour analyser les relations de pouvoir et les formes de domination dans l’espace.»

Ayant exploré la face visible de l’iceberg, nous nous engageons à présent dans une expérience immersive au cœur des récits quotidiens des paysans.

En tissant des liens avec eux, en partageant leurs épreuves et leurs aspirations; nous espérons décrypter la symbolique spatiale de leur paysage et son influence sur l’organisation et l’utilisation des espaces.

Cette étude, à la fois sensible, contextualisée et particpative, s’apparente à une quête de sens visant à éclairer les liens profonds qui unissent les Paysans à leurs Paysages.

Dans le cadre de cette étude, nous mettrons en œuvre trois techniques d’enquête distinctes et complémentaires.

Figure 83:Un parcours

I-Recueil des récits de vie des habitants

Dans le but de mieux appréhender la réalité quotidienne des habitants de Tbainia et leur relation avec leur environnement, nous avons mené des enquêtes sensibles, comprenant des recueils de récits de vie, afin de comprendre leurs besoins et aspirations.

Technique:

Cette approche implique des entretiens individuels semi-directifs avec les habitants de Tbainia, utilisant des questions ouvertes et adaptées au fil de la conversation.

Méthodologie:

La méthodologie repose sur la collecte de données qualitatives à travers des récits de vie détaillés, portant sur les expériences, les perceptions et les aspirations des habitants.

Nous avons ainsi progressivement construit un corpus de récits individuels, offrant une compréhension fine et contextualisée du mode de vie et de la culture locale à Tbainia.

Objectifs:

- Détecter les particularités et les subtilités du mode de vie des habitants de Tbainia en relation avec le paysage.

- Identifier les éléments clés qui influencent leur rapport à cette ressource, que ce soit sur le plan pratique ou symbolique.

- Dégager, en collaboration avec la communauté, les aspirations futures ainsi que les perspectives du développement durable.

Mabrouka -53 ans - Ouvrière agricole

Je travaille pour subvenir aux besoins de ma famille. Le travail est fatiguant, mais c’est aussi un divertissement.

L’odeur de la terre, le contact avec les arbres, les rires et les anecdotes, c’est toute une vie.

J’aime mon travail.

La forêt est notre source de vie. Nous y cueillons des plantes telles que le myrte et le romarin, dont la distillation nous permet de soutenir économiquement nos familles.

Beaucoup de gens visitent notre village pour la qualité de l’air et le magnifique paysage de notre forêt. Malheureusement, certains d’entre eux y laissent leurs déchets.

Lassad-56 ans-Entrepreneur

Notre village a beaucoup de potentiel. Bien que l’existence d’équipements soit appréciable, il estnécessaire de continuer à investir et à travailler davantage.

La coopérative a grandement amélioré la vie économique locale, et l’oléiculture est devenue un véritable succès ici.

Au fil des ans, la production d’huile d’olive a considérablement augmenté, offrant ainsi de nombreuses opportunités économiques. Cependant, malgré la qualité de notre produit, la commercialisation reste un défi majeur à surmonter.

Karim-26ans-Coiffeur

Le chômage frappe fort ici. Beaucoup d’entre nous, surtout les jeunes, ont du mal à trouver un travail stable. Les opportunités d’emploi sont rares, même pour ceux qui ont des compétences. Le marché du travail est simplement trop restreint.

Elhadj Youssef-74ans-Agriculteur

L’association nous a beaucoup aidés. La création de l’huile de la coopérative a renforcé la coopération au sein de la communauté. On s’entraide pour faciliter le transport des olives et soutenir le fonctionnement de l’huilerie. Le point fort de Tbainia, c’est l’entraide et la solidarité de ses habitants. On la gère ensemble.

Dans les années 2012, il y a eu des attentats qui ont pillé les centres, mais nous avons gardé notre coopérative.

Omar-Visiteur-21ans

Ce village est très beau. Je l’ai découvert par hasard sur ma route vers Oued Ezzen. Il y a une dynamique très particulière et les paysages sont pittoresques.

II- Parcours commenté

Le parcours commenté est une expérience où l’individu explore et parcourt l’environnement, guidé par une série de repères physiques, sonores, visuels, olfactifs, et autres.

Ces repères contribuent à la mise en mémoire et à l’encodage du lieu traversé.

En effet, le parcours permet à l’usager d’enregistrer de manière linéaire les fragments et les scènes rencontrés, lui offrant ainsi une vision globalede l’espace tel qu’il est et de l’espac evécu,influencé par sa culture, son langage et ses expériences antérieures.

Ce triple exercice permet de transcrire le vécu en perçu, de révéler la dimension multisensorielle de l’espace et d’éveiller les sens pour mieux saisir les atmosphères du parcours.

Technique :

-Marche commentée, d’une ouvrière puis un d’un visiteur.

-Marcher, commenter, percevoir et écrire.

Méthode :

-Collecte de données qualitatives à travers la verbalisation des perceptions et sensations des participants lors de la déambulation.

-Analyse thématique des discours recueillis pour identifier les éléments saillants et les significations associées à chaque espace.

Objectifs :

-Dépasser la simple observation visuelle et appréhender les espaces de manière holistique, en mobilisant l’ensemble des sens.

-Saisir les particularités de chaque espace, tant sur le plan fonctionnel que symbolique, en tenant compte des interactions entre l’environnement et les usagers.

-Identifier les zones d’usages et d’ambiances spécifiques, et les liens qui les sous-tendent.

1-Méthodologie:

Figure 84:du vécu au perçu

source: Auteure

De l’expérience à la perception :

Passage du vécu au Perçu : La méthode du parcours commenté se propose de décrypter l’expérience sensible du passant en le plongeant au cœur d’une exploration multisensorielle de l’espace.

En effet, il s’agit de capter les perceptions en mouvement, sollicitant simultanément la marche, l’observation et la description.

Ce triple exercice permet de transcrire le vécu en perçu, de révéler la dimension multisensorielle de l’espace et d’éveiller les sens pour mieux saisir les atmosphères du parcours

source: Auteure

Au sein de notre étude, nous cherchons à comprendre en profondeur le lien entre les Paysans et leurs Paysages, ainsi que leur relation avec la coopérative agricole incarnant l’esprit communautaire à Tbainia.

Pour ce faire, nous suivons le parcours quotidien d’une ouvrière agricole, plongeant ainsi dans son expérience au sein de ce paysage particulier.

Le parcours que nous analysons démarre au croisement de la RN8 avec la route menant à Oued Ezzen, s’étendant jusqu’à la coopérative agricole située au cœur du village.

Notre objectif est de mieux appréhender les différentes atmosphères qui jalonnent ce trajet, afin de saisir pleinement les interactions entre les paysages et les acteurs locaux.

Pour enrichir notre compréhension du paysage, nous nous appuyons sur les observations et les commentaires recueillis auprès d’une ouvrière oléicole et d’un visiteur.

Leurs points de vue nous permettent d’ajouter des nuances et des sensations subjectives à notre analyse.

Cette approche nous invite à explorer le paysage au-delà de sa dimension visuelle, en tenant compte des perceptions sensorielles et des émotions qu’il suscite.

En intégrant les expériences subjectives des individus dans notre description du parcours, nous offrons une vision plus riche et plus immersive du paysage, permettant ainsi au lecteur de s’immerger pleinement dans l’expérience vécue par nos protagonistes.

Dans ce que nous proposons, nous visons à approfondir le parcours en fournissant un commentaire spécifique à chaque étape, mettant en lumière le temps et la séquence de chaque moment traversé.

2.1-Premiers pas dans le village

Dès le début du parcours, le centre du village semble s’éveiller avec une énergie palpable.

Les bâtiments,semblent revivre au rythme des passants et des véhicules qui animent la rue.

Une atmosphère dynamique et vivante émane de ce point de départ, témoignant de la vie quotidienne et du mouvement incessant qui caractérise le cœur de Tbainia.

La station de bus et la station Nakl Rifi constituent le nœud ou le village qui assure sa connexion avec le reste des villages et avec Aindrahem.

C’est aussi là que nous attendons les voitures des agriculteurs pour nous amener aux champs.

L’odeur des carburants est forte et entêtante.

La petite placette devant le café est bien plus qu’un simple espace public c’est un espace de vie

Sous l’ombre bienveillante de l’arbre,les villageois se rassemblent pour discuter des événements importants, partager des nouvelles et tisser des liens.

Figure 85:le parcours d’une ouvrière
2-Le parcours d’une ouvrière
source: Auteure
Figure 86:Séquence I, partie I

«On entend, les rires et les conversations animées résonnent tout au long de la journée.

Le matin, les anciens s’y retrouvent pour jouer aux dominos et siroter un café en discutant de la vie du village. Nous nous sentons exclues de la vie publiqueNous les femmes, nous avons besoin d’un espace à nous.»

C’est le cœur battant du village. le centre village, là où les légumes, les fruits et les poissons arrivent, là où nous vendons nos produits, c’est le rahba.

Le bruit des voitures est incessant.

Les cris et les rires des enfants devant l’école résonnent, créant une atmosphère joyeuse et contagieuse.

En pénétrant dans le village, les bruits s’atténuent.

Le bruit des voitures et des klaxons s’éloigne progressivement.

2.2-Parcours au sein de la foret

Devant la maison des jeunes, des enfants s’adonnent à une partie de football.

Leurs rires et cris joyeux résonnent dans la forêt, créant un écho vibrant et joyeux. Le contraste entre l’énergie vibrante des jeunes et la sérénité de la forêt est saisissant.

La lumière du soleil filtre à travers les branches,réant un kaléidoscope de lumière et d’ombre.

«L’obscurité qui règne sous les arbres, le silence oppressant et la solitude m’isolent du monde et me font frissonner.»

Répliqua Mabrouka.

La zone est trop staurée on sent que la perspective est fermée.

source: Auteure
Figure 87:Séquence I, partie II
source: Auteure
Figure 88:Séquence II, partie I

Alors que nous avançons le long du parcours, nous sommes amenés à traverser un cours d’eau. Le doux murmure de l’eau qui s’écoule nous parvient, apportant avec lui une sensation de fraîcheur bienvenue.

Cet instant de quiétude offre un répit dans notre trajet, nous invitant à nous imprégner pleinement de la beauté et de la tranquillité de ce paysage pittoresque.

«L’air est imprégné d’un parfum délicat émanant des plantes et des arbres, enveloppant l’environnement d’une aura de tranquillité et de sérénité. Cette senteur évoque des souvenirs nostalgiques de jeux et de rires partagés dans notre enfance.»

Le flux pièton s’intensifie à midi et le soir. On voit des visages fatigués des gens qui rentrent du travail.

Lorsque l’on atteint la ligne coupe feu, l’horizon s’ouvre soudainement, dévoilant une vue panoramique à couper le souffle.

On distingue les stocks de liège, empilés dans la lumière du soleil.

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La forêt se termine et l’horizon s’ouvre pour dévoiler le paysage agricole de Tbainia, avec sa coopérative agricole.

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Les habitants de Tbainia créent des haies pour protéger leurs champs des vents violents et du soleil brûlant.

L’espace est souvent calme, à l’exception des journées de cueillette des olives.

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Durant cette saison, une nouvelle dynamique s’installe à la coopérative : «on entend les klaxons, des gens parlent, certains attendent. C’est comme si la vie se réveillait soudainement.»

source: Auteure
Figure 90:Séquence III, partie I

source: Auteure

III-Cartes sensorielles

Une carte sensorielle est une représentation graphique ou schématique qui met en évidence les différentes expériences sensorielles que l’on peut vivre dans un espace donné.

Elle consiste à identifier, cartographier et décrire les éléments qui stimulent les cinq sens (vue, ouïe, toucher, odorat et goût) dans un environnement architectural.

L’objectif d’une carte sensorielle est de créer une compréhension plus complète de l’expérience vécue dans un espace, en allant au-delà de sa dimension visuelle et fonctionnelle. En prenant en compte les perceptions sensorielles, les architectes peuvent concevoir des espaces plus engageants, mémorables et humains.

Pour résumer les sensations vécues lors du parcours commenté, nous les jugeons nécessaire d’utiliser les cartes sensorielles.

1-La vue:

L’immersion dans le parcours dy village débute avec le décryptage de la partie apparente du paysage villageois capture l’essence visuelle du paysage de Tbainia. Elle met en lumière la composition et la morphologie du village en identifiant les éléments visuels dominants.

Chaque élément visuel est représenté dans la carte offrant une immersion visuelle complète dans les paysages variés de Tbainia.

L’élément végétal est omniprésent dans le quotidien des habitants.

L’élémen quuotidien

« Les arbres dans les champs jouent un rôle essentiel dans notre quotidien. Ils ne sont pas seulement des arbres, mais aussi des lieux de rencontres, de discussions et de partage.

« Le L s ar rôle l ess s e sont pas a des li l eux de partag Autour d où ù les s pa des paro r

Autour d’eux, se tissent des liens sociaux, où les paysans se retrouvent pour échanger des paroles et des contes, créant ainsi un espace de vie et de convivialité au sein de notre communauté.»

Ces arbres deviennent le cœur même de notre existence, autour desquels s’articule notre vie quotidienne.»

92:carte sensorielle: la vue

source: Auteure

Figure 91:Séquence III, partie II
Figure

2--L’ ouïe:

Alors que nous poursuivons notre immersion dans le parcours, notre exploration va au-delà de ce qui est visible à l’œil nu, et cherche à saisir l’essence invisible du trajet à travers le sens de l’ouïe. En écoutant attentivement, nous percevons les murmures de la nature, les bruits lointains du village et les sons fugaces qui ponctuent notre marche.

Chaque son devient une pièce du puzzle sonore du paysage, révélant des détails et des nuances que nous pourrions autrement négliger. L’agitation de la vie quotidienne, les chants des oiseaux, le vent qui souffle à travers les arbres, tous ces éléments contribuent à créer une symphonie vivante qui accompagne notre parcours et enrichit notre expérience sensorielle.

3-L’odorat

En avançant, notre attention se tourne vers le sens souvent négligé de l’odorat, nous permettant de plonger encore plus profondément dans l’expérience du paysage.

Le parfum enivrant des plantes forestiques sauvages qui bordent le chemin, Les senteurs subtiles de la terre dans la zone agricole, ou encore les effluves de la végétation luxuriante qui s’épanouit autour de nous, tous ces arômes évoquent des souvenirs et des émotions, ajoutant une dimension supplémentaire à notre exploration sensorielle.

Chaque fragrance captée au fil du parcours ajoute une nouvelle couche à notre compréhension du paysage, révélant ses caractéristiques uniques et nous plongeant dans une expérience olfactive immersive.

source: Auteure

source: Auteure

Figure 93:carte sensorielle: l’ouie
Figure 94:carte sensorielle: l’odorat

5-Conclusion

4-La perception

La perception s’enrichit de nuances subtiles, oscillant entre moments de malaise et de sérénité, évoquant des souvenirs enfouis et des sentiments profonds.

Les contrastes entre les espaces ouverts et les zones plus confinées, entre les environnements familiers et les territoires inexplorés, nous plongent dans un état d’ambivalence émotionnelle.

Parfois, la familiarité des paysages familiers suscite un sentiment de réconfort et de sécurité, tandis que d’autres fois, l’inconnu nous confronte à un sentiment d’appréhension et d’incertitude.

Chaque interaction avec le paysage réveille une multitude d’émotions, nous invitant à réfléchir sur notre propre relation avec l’environnement qui nous entoure.

Le parcours commenté multisensoriel invite les participants à une exploration immersive du paysage de Tbainia.

Ce parcours, propose une expérience unique qui met en éveil tous les sens.

La transition du minéral au végétal est un thème central du parcours commenté multisensoriel de Tbainia.

Cette exploration immersive permet aux participants de découvrir la beauté et la complexité d’un environnement unique.

source: Auteure
Figure 95:carte sensorielle: la perception
source: Auteure
Figure 96:carte sensorielle: synthèse

Synthèse Générale

La lecture sensible du paysage à Tbainia nous a permis de plonger au cœur de son essence, de comprendre sa dynamique spatiale et d’explorer les multiples relations entre les habitants du village et ses différentes composantes. En examinant attentivement les divers aspects sensoriels du paysage, nous avons pu saisir sa véritable nature et sa richesse, bien au-delà de ce que l’on pourrait percevoir à première vue.

Cette approche nous a permis de percevoir Tbainia non seulement comme un simple lieu physique, mais comme un espace vivant et en constante évolution, façonné par les interactions complexes entre ses habitants et leur environnement.

Nous avons pu observer comment chaque élément du paysage - qu’il s’agisse des placettes, des rues, des champs ou des arbres - joue un rôle crucial dans la vie quotidienne des habitants et contribue à façonner leur identité collective.

Tableau 3.lecture sensible du paysage du tbainia

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