Dossier de presse
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La Souterraine est une oreille
La démocratisation massive des moyens de production de la musique ouvre le règne de l’auto-production dans le paysage musical : un pays de musiciens qui prospèrent du dehors. Cette production foisonnante vit en marge des circuits classiques de l’industrie de la musique - nos voisins sont musiciens et on ne le sait pas. La Souterraine est une oreille sur cette production musicale, autonome et francophone : écouter le folk des gens et observer ce qu’ils ont dans l’os et dans le sang.
en français
La pop en français est largement minoritaire en France : par exemple, parmi les 33 lauréats 2017 des Inouïs du Printemps de Bourges, seuls 12 (dont un Québécois, un Suisse et un Belge) chantent en français. La Souterraine s’attache à répertorier et faire circuler la musique de ceux qui tentent l’aventure de s’exprimer autrement qu’en anglais.
à prix libre
Nous éditons des compilations et organisons des fêtes souterraines partout dans les pays - près de 150 à ce jour. Tout le contenu diffusé sur www.souterraine.biz est disponible à prix libre, qui permet de faire circuler la musique, et déjoue le jeu traditionnel du marché, de l’offre et de la demande. Il donne une valeur aux choses qui n’est pas celle du prix.
un soft power & think tank
En répertoriant l’activité musicale francophone et underground, nous essayons de créer de la curiosité et des connexions imprévues, de faire circuler une certaine idée de la musique francophone. La vocation de cette archive en temps réel est d’être un pouvoir mou (soft power) et un réservoir à pensées (think tank) supporter de la francophonie et plus largement de toutes les langues minoritaires dans la musique pop.
communaliste
La Souterraine est une tentative d’expérience commune, en faisant la promotion de la coopération non-exclusive avec d’autres acteurs de l’industrie : producteurs de spectacle, tourneur, labels, éditeurs, etc. C’est la proposition d’un réaménagement des territoires de la chanson française, dans sa forme, dans son fond et dans sa circulation. Qui l’aime la suive. .
‘‘La Souterraine, c’est la minorité et c’est tout le monde.’’
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p.5 « La Souterraine : structure qui porte bien son nom et qui a pour mission de service public, j’ose le dire, de porter les projets singuliers qui pensent et chantent dans la langue de chez nous. » France Inter
plus de
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« Comment passer à côté de ce qui s’impose comme une génération Souterraine ? La Souterraine, soit la plus grande des très petites entreprises de la musique en France, qui rassemble, en concerts et en compilations des initiatives indépendantes, pas forcément solitaires.» France Culture
350
compilations à prix libre
groupes et artistes hébergés
50000
plus de
1,8
« La Souterraine s’est imposée comme l’un des projets les plus a menés autour des centaines de chapelles musicales composant la scène indépendante française.» FIP
téléchargements par 12.000 téléchargeurs uniques
millions d’écoute en streaming
plus de
1400
titres hébergés
« Il fallait y croire, et on a peu à peu vu remonter à la surface des jeunes artistes, parfois pas même connus dans leur rue. (…) Ce sera l’occasion de rassembler un peu cette famille agitée qui ne forme pas une scène, mais une nébuleuse différente qui s’est dit un jour qu’il n’y avait pas de raison de ne pas chanter en français.» Libération
En chiffres « Si, comme nous, vous avez l’impression de n’avoir jamais écouté autant de chanson française qu’en 2014, c’est en grande partie grâce à l’engagement quasisacerdotal de Laurent Bajon et Benjamin Caschera qui, depuis un peu plus d’un an, publient compilations et («mostla») tapes avec un enthousiasme et une énergie qui confinent à l’inconscience.» The Drone
« C’est bien le collectif qui compte. Ou plutôt, la somme des audaces singulières, trop disparates pour qu’on les aime toutes, mais auxquelles on reconnaît une vertu commune : être dénuées de tout calcul commercial. Et nous apporter une bouffée d’air, pas pollué.» Télérama
« La Souterraine cultive une roborative et alternative diversité dont la devise emprunte au philosophe Gilles Deleuze « la majorité c’est personne, la minorité c’est tout le monde ». La Souterraine, c’est la minorité et c’est tout le monde.» L’Obs
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Eté 2013, Benjamin Caschera, co-gérant de la boîte à musique Almost Musique (producteur, éditeur, label, promotion et musique à l’image) propose à son camarade Laurent Bajon (documentaliste à Sciences Po Paris) de l’émission Planet Claire sur Aligre FM, de réfléchir à une plateforme en ligne pour héberger des mixtapes de musiciens francophones.
12 Novembre, première mise en ligne de la Souterraine, avec l’AQUA-MOSTLA-SERGE-TAPE, première mixtape best of du passé, présent et futur - d’alors d’Aquaserge.
2013
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Les volumes multi-artistes (VOL) regroupent une dizaine de titres de groupes ou musiciens solo
15 Janvier, mise en ligne du VOL.1
22 Février, mise en ligne du VOL.2
«Regardons-le, Benjamin Caschera, cet éclaireur activiste défrichant les souterrains de la chanson francophone en gestation, ce chercheur de lucioles.» (Didier Varrod dans l’émission «Regarde un peu la France» sur France Inter)
2014
30 Avril , mise en ligne du VOL.3
24 Septembre, mise en ligne du VOL.4
«Rien à voir avec la commune du Limousin, quoique : gardez l’idée de décentralisation et de construction en profondeur. (...) ce sont encore 10 auteurs singuliers, barrés, artisans et autoproduits que la Souterraine fait entendre. Au delà des barrières de style musical, un français chanté, susurré, démonté ou suturé, et s’ouvre d’un coup tout un champ du possible dans le français. Souterraine, transversale et ressource. Houra.» (Matthieu Conquet dans ‘Ce qui nous arrive en musique’, sur France Culture)
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11 Novembre, mise en ligne de la Souterraine-aux-Amériques, compilant 10 musiciens ou groupes américains et francophones
24 Novembre, dans Slate
24 Décembre, sortie de la première Anthologie souterraine sur Objet Disque, regroupant en un coffret 4 CD les 4 premiers volumes.
« Aventure discographique âgée d’un an à peine, La Souterraine s’est imposée comme l’un des projets les plus aboutis menés autour des centaines de chapelles musicales composant la scène indépendante française. Avec quatres compilations publiées l’an dernier pleines de pépites pop tricolores (...), les éclaireurs patentés Laurent Bajon et Benjamin Caschera ont brisé en quelques mois seulement l’image d’Epinal d’un milieu indie francophone neurasthénique. Au final, des collections curieuses et déroutantes, (...), et où l’auditeur averti n’aimera pas tout mais y découvrira des pépites autoproduites pour la plupart, et qui témoignent de la vitalité et de l’énergie de cette armée de l’ombre de la production française.» FIP
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Et aussi, cette année la : France CULTURE
- La Souterraine : chanson DIY et langue déliée (dans l’émission « Ce qui nous arrive en musique »)
- Invités dans l’émission « Les Carnets de la création » - Revue musicale de l’année (dans l’émission « Les nouvelles vagues »)
France MUSIQUE
- Spéciale La Souterraine (Emission « Label Pop »)
LE MOUV’
- La Souterraine : compile underground et indispensable (dans l’émission « Newcomer »)
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7 Janvier, mise en ligne du VOL.5
13 Janvier, dans Gonzaï « En même pas 365 jours, le bilan est impressionnant : cinq volumes, des artistes dont on n’avait jusque-là jamais entendu parler ou presque, de l’anti-marketing honnête et une cartographie de ce qu’est la véritable France underground des années 2010. »
2015
16-17-18 Janvier, premier Festival Souterraine à l’Olympic Café, à Paris, réunissant 10 groupes et 650 spectateurs en 3 jours.
19 Mars, mise en ligne du VOL.6
« Inestimable labo et observatoire de ce qui se trame d’enthousiasmant dans l’underground qui chante en français, le collectif La Souterraine s’est donné pour sacerdoce depuis deux ou trois ans de collecter et mettre en lumière, entre compilations gratuites (mais non moins précieuses) et festival programmé avec goût, les chansons d’artistes peu ou pas identifiées par les vigies médiatiques. » (Julien Gester, dans Libération)
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9 Septembre, le site américain de référence, Pitchfork, propose un long sujet sur le mouvement.
19 Mai , mise en ligne du VOL.7, premier volume pressé en CD et vinyle.
« For years, it’s been de rigueur for French acts to sing in English in order to break beyond their own borders. But La Souterraine, an anti-commercial collective led by two music obsessives, is attempting to rehabilitate a natural pop mother tongue—and shake up France’s music industry in the process. »
11 Septembre, début du Fil rouge souterraine au Lieu Unique, soit 7 fêtes souterraines programmées réunissant 20 artistes et groupes durant toute la saison.
«Est-ce un site, un label, un laboratoire, une centrifugeuse, une rampe de lancement, une communauté de musiciens, des fêtes, une esthétique, une utopie réaliste ? Un peu de tout ça, oui. L’archéologie du futur, pour résumer.»
23 Juin, Benjamin Caschera, co-fondateur de la Souterraine, dans le dossier des Inrockuptibles «les 100 Français qui réinventent la culture».
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13 Novembre, mise en ligne du VOL.8, également pressé en CD et vinyle. 26 Octobre, dans Libération, à l’occasion du Paris Musique Club
12-15 Novembre, La Souterraine Convention (stoppée le 13 novembre)
« Il y a une vivacité réelle dans l’underground pop chanté en français, mais pas vraiment de marché : tout est atomisé et segmenté. L’idée de la Souterraine, c’est d’apporter un peu de structure à un réseau existant, mais désorganisé et invisible, (…) et un gros travail de curation : (…) ça dédramatise un peu et permet un cercle vertueux : l’enthousiasme est de retour, des vocations se créent et motivent des artistes en tout genre à chanter en français. »
12 Novembre, interview dans lesinrocks.com. « On n’a pas vraiment pour ambition d’être Rembrandt dans les musées. On cherche en permanence à construire des situations amusantes. »
Décembre, Benjamin Caschera dans «les 12 personnalités qui ont fait l’année» de Magic. «Ni label à proprement parlé, ni collectif revendiqué, la Souterraine est une entité sonore non identifiée qui est pourtant devenue essentielle pour toute une frange de la pop francophone située à la marge des courants dominants. «Un truc simple, ambitieux et décontracté», dont l’esprit fantasque et bigarré se situe quelque part entre les communautés des années 70 et le pragmatisme de crise propre à 2015». (Alexandre GimenezFauvety, dans MAGIC)
8 Décembre, mise en ligne de ‘la SouterraineÔ-Canada’, compilant 10 chansons canadiennes et francophones.
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Et aussi, cette année la : France INTER
- avant-première du volume 8 sur franceinter.fr
France CULTURE
- « Spéciale La Souterraine »
France MUSIQUE
- « La Souterraine : quand des souterrains jaillit une source de jouvence pour la pop en français » (dans l’émission La Matinale)
RFI
- reportage d’Arnaud Contreras sur le STRN FEST
(dans l’émission « Continent Musique »)
- « Génération Souterraine »
(dans l’émission « L’actualité musicale »)
FIP
- Le vol. 8 est « sélection FIP » en décembre - Avant-première du semi-vol 3 sur www.fip.fr
LIBÉRATION LE MONDE
- « Pitchfork se pique de francophilie » (article papier)
- « Les quatre compilations de la souterraine se font coffret » (article papier) - Chronique du Vol. 6 (article papier)
2016
p.22
p.23
5 Mars, mise en ligne du VOL.9, pressé en CD et vinyle. 6 Mai, mise en ligne de ‘TROMPE-LE-MONDE’, compilant 10 reprises et adaptations francophones.
14-15-16 Janvier, Festival Souterraine International réunissant 30 groupes dans 16 lieux dans 14 villes, dont Bruxelles, Londres, Paris, Nantes et le Chambon-sur-Lignon.
C’est le dernier volume numéroté, tous les volumes multi-artistes suivants ont désormais un titre propre, moins triste et plus poétique qu’une suite de chiffre.
12 Mai, Fête Souterraine à la Gaité Lyrique avec Requin Chagrin, Corridor et Halo Maud
28 Janvier, mise en ligne de ‘METAWL TAPE’, compilant 11 groupes de métal chantant en français.
29 Février, mise en ligne de ‘RETIENT-LA-NUIT’, compilant 10 reprises et adaptations francophones.
15 Juillet, mise en ligne de ‘ECCE-HOMO’.
16 Juin, mise en ligne de ‘VOUS-ET-NOUS’.
p.24
12-13-14 Août, La Souterraine-Plage à la Route du Rock de Saint-Malo : Aquagascallo, Requin Chagrin et Halo Maud invités pour jouer sur la Plage pendant le festival.
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27 Août, «la Souterraine, label underground», dans Libération.
27 Août, mise en ligne de ‘vallée du don’.
Libération Samedi 8 et Dimanche 9 Octobre 2016
www.liberation.fr f facebook.com/liberation t @libe
Page 39 : On y croit / Vincent Delerm Page 40 : Cinq sur cinq / Des groupes très cité Page 42 : Casque t’écoutes ? / Ludovic Debeurme
22 Septembre, Fête Souterraine au Liverpool Psych Fest avec France, Aquagascallo, et Arlt.
La Souterraine,
15 Septembre, sortie de ‘MUSIQUES OCCITANES’ (le mot et le reste), incluant la Nòvia Mostla dans sa discographie idéale.
label underground
1er Octobre, mise en ligne de ‘LA SOUTERRAINE ONDULEE, 10 ritournelles autour de Mathieu Boogaerts’, pressée en vinyle.
SARAH BOUILLAUD. HANS LUCAS
23 Septembre, mise en ligne de ‘SAINTE POP, la Synthétique Souterraine’ compilant 11 chansons de néo-synth-pop.
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Libération Samedi 8 et Dimanche 9 Octobre 2016
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Libération Samedi 8 et Dimanche 9 Octobre 2016
Ce sont 330 artistes qui ont été portés sur les fonts baptismaux (ou confirmés) par la Souterraine. Soit une livraison par semaine, sous divers noms: la Souterraine, Mostla ou encore Semi.
un accélérateur, mais au rythme des groupes. Si ça n’est pas le moment pour eux, ce n’est pas grave, on en a d’autres à s’occuper. On a trouvé des tourneurs pour de nombreux artistes, des labels se retrouvent à travailler ensemble, au lieu de soigner leurs ego. On fait un nœud entre eux, on agrège des énergies. Sans jamais viser la croissance verticale, ni d’avoir un jour la tour Souterraine à la Défense.»
La jeune plateforme s’affranchit des standards du marché national en proposant des compilations en téléchargement gratuit d’une foule d’artistes hors-norme. JEANÉRIC PERRIN Photo SARAH BOUILLAUD. HANS LUCAS
L
eur univers a évolué, et ils sont si peu à s’en être rendu compte… Tandis que le changement de paradigme est entériné par une pléthore d’artistes 2.0, le vieux monde du showbiz persiste à camper sur ses supposés acquis, tels des grognards napoléoniens refusant de traverser la Bérézina. Pourtant des signes forts sont là, dont l’aventure la Souterraine n’est pas le moindre. Empruntant son nom à
ON Y CROIT
Vincent Delerm grandeur mature
«Ni de la vanité ni de l’avidité»
CHANSON FRANÇAISE la voie Souterraine Par
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www.liberation.fr f facebook.com/liberation t @libe
une ville de la Creuse, avec un évident clin d’œil appuyé à l’underground dont elle se réclame forcément, une petite poignée d’activistes décidés est en train de bouleverser le paysage d’une musique française décomplexée. L’un était attaché de presse chez un distributeur spécialisé dans l’indie music ; l’autre un artiste effectivement underground; un troisième larron, bibliothécaire à Sciences-Po et lui aussi digger (chercheur de pépites musicales rares) frénétique, les rejoint un peu plus tard. Les deux premiers avaient quitté Paris pour s’installer à Toulouse où ils fondent d’abord Almost Musique, une entité souple (label de production, éditeur, service
de promotion, musique à l’image). Inspirés par les légendaires mixtapes que les DJ hiphop distribuaient gratuitement à New York dans les années 90, avant que cela ne devienne un business comme un autre, nos olibrius décident d’en balancer une du collectif toulousain Aquaserge en téléchargement gratuit. Nous sommes à la fin 2013. Trois ans plus tard, ce sont plus de 330 artistes qui ont ainsi été portés sur les fonts baptismaux (ou confirmés) par la Souterraine. La cadence est soutenue : une livraison par semaine, sous diverses appellations (la Souterraine, Mostla, Semi). Les compilations multiartistes sont l’ADN de la structure, parfois thé-
matiques comme la récente Ondulée, consacrée à des réinterprétations de titres de l’épatant Mathieu Boogaerts. «La Souterraine m’a proposé par mail de choisir un morceau dans une liste et d’en faire une reprise, raconte Cléa Vincent, dont le premier album acidulé, Retiens mon désir, est sorti le 7 octobre chez Midnight Special Records. On a produit une version “home studio made” et on leur a envoyée, par mail également. Un disque qui se fait en deux échanges de mails? C’est ce qui s’appelle vivre avec son temps. Ce modèle de maison de disques me plaît, car je n’aime pas les délais. Je suis pour la circulation des idées. Les disques qui se font facilement sont souvent meilleurs. La Souterraine est une autoroute musicale entre l’artiste et l’auditeur.»
«Esprit de clan qui perdure» Outre les compilations traçant un maillage territorial de la créativité chansonnière défricheuse, l’entité propose aussi des mixtapes mono-artistes, également en téléchargement libre. «Des groupes qui chantent en français, sans priorité de style, juste la langue, parce que 90% de la production indie se fait en anglais, précise Benjamin Caschera, cofondateur. On a commencé par deux ou trois groupes qu’on connaissait et on a poursuivi avec ce postulat de mixtapes à la façon rap, appliqué à la pop, au rock, à ce qu’on nomme désormais “chanson française expérimentale”.» Plus rapide qu’une traînée de poudre, le focus mis sur cette chanson sans œillères bénéficie à tout le monde et alimente au jour le jour un réseau auquel contribuent à leur tour tous les
intervenants (artistes, tourneurs, graphistes…). «La notion de label indé est obsolète, poursuit Benjamin Caschera. Le monde indé est archidépendant des subventions, des distributeurs et de leur bon vouloir, des médias, des tourneurs… Nous, on est autonomes et intégrés, il y a un réseau, qu’on partage en open source. On n’est pas contre les lieux subventionnés, on veut que la musique circule et on prend tout ce qui est à prendre. Des squats aux Smac [scènes de musiques actuelles, salles labellisées par le ministère de la Culture, ndlr], on est un réseau transversal, horizontal et vertical. Pour éclater le cloisonnement et péter les niches.» Car de l’intérêt des quelques médias prescripteurs et du public initié est rapidement né un besoin de confirmation live de ce foisonnement. A Paris, un partenariat avec l’Olympic Café a donné lieu à des concerts la Souterraine, qui ont essaimé. Quarante soirées en une saison, ça vous pose des bases solides, qui font des petits en province, et même à l’étranger. Un fil rouge au Lieu unique à Nantes, une carte blanche à la Gaîté lyrique à Paris, des groupes affiliés qui organisent des soirées françaises à Londres ou Liverpool, une niche aux Transmusicales de Rennes: la toile d’araignée d’influence se développe et apporte, à travers les entrées des concerts, sa modeste contribution à l’économie globale du projet… «On fait des propositions, explique Benjamin Caschera. Il y a un esprit de clan qui perdure, une camaraderie entre tous les artistes qui sont passés sur nos compiles. Les gens se rencontrent lors des live, des liens se créent. On est
Si le modèle économique n’est pas loin de l’utopie, c’est une utopie réaliste. Deux petits salaires pour l’équipe, et pour l’entité des revenus en cascade: les artistes adoubés finissent (ou pas) par la recruter comme productrice, éditrice, force de promotion… «Ce sont des micro-activités, pour une activité globale dense, précise Benjamin Caschera. On se faufile. On a parfois à peine deux mois d’avance de budget. Faut pas se soucier de ça.» Le téléchargement libre reste la fondation du système, mais certains produits, compilations ou mixtapes choisis parmi la trentaine d’artistes révélés, sont disponibles à la vente, en formats vinyle ou CD, à travers Objet Disque, une autre division de l’hydre la Souterraine. Personne n’est à l’abri d’un succès. Avec la densité du défrichage et du réseau, la belle entreprise va forcément sortir un Katerine, un Fauve, un La Femme, passé du statut d’indé pur au phénomène mainstream. Un groupe qui remplit des Zénith. Mais ce n’est pas une obsession. «Il y en a marre des marchés, s’emporte Benjamin Caschera. Faisons un truc solide, appuyé sur la gratuité. On met en ligne, et on fait la promo à partir de là, ça circule où ça doit circuler, on a des relais en médias, on se focalise sur le contenu, on alimente un flux pour être toujours visibles et présents, avec des concerts et des compiles, et on crée des situations favorables pour la promotion des groupes.» Mieux que quiconque, la Souterraine incarne cette nouvelle attitude d’artistes et d’entrepreneurs qui se prennent en main, se soucient de tous les aspects de leur création (composition, réalisation, financement, promotion, image, Internet), au lieu de rêver au mode de vie d’un Johnny Hallyday ou d’un Florent Pagny. «Le but est aussi de s’amuser, car tout ça est un peu trop sérieux. On a fait une compile de reprises déglinguées, qui vont d’Indochine à Louis-Ferdinand Céline! On a reçu des morceaux par des groupes obscurs qui n’ont même pas 70 fans sur Facebook, on a mis deux de ces inconnus sur cette compile, or l’un de ces deux groupes se retrouve en passage sur France Culture, et l’autre sur l’équivalent de France Inter au Canada. Tout ça en trois jours !» La Souterraine est également consciente de sa fonction sociale. Quand des sociologues désireront se pencher sur la pratique artistique amateur des années 2010, ils n’auront qu’à scruter son catalogue. «On ne veut créer ni de la vanité ni de l’avidité, conclut Benjamin Caschera. 90% des gens sont amateurs, ça ne veut pas dire qu’ils sont “mauvais”, ça veut dire qu’il n’y a pas de structure pour eux aujourd’hui. Sociologiquement, c’est passionnant. Ça dépasse la musique. On écoute tout ce qu’on reçoit, et on fait un retour, d’une phrase ou deux, avec un conseil éventuellement. C’est chronophage, mais on veut rester attachés à la base, rayonner par le bas.» Célébrée à l’étranger (elle a eu les honneurs d’un papier sur Pitchfork, la référence internationale de l’opinion musicale en ligne), la Souterraine a compris que la gratuité, qui menaçait le monde de la musique, était en fait un levier puissant pour aider à son développement. • Souterraine.biz et Facebook.com/la.strn.
A présent est enluminé de mélodies claires, absorbantes, radieuses. JAMOTBERTRAND
Dans un sixième album rayonnant et raffiné, le chanteur dévoile une intimité sereine.
I
l est définitivement temps d’arracher à Vincent Delerm, l’étiquette «bobo intello» dont si régulièrement certains l’affublent. Les contempteurs du chanteur auront d’ailleurs ici moins matière pour le détracter. Car ce qu’il donne à entendre dans cette sixième livraison studio impressionne par sa belle et saisissante profondeur: instantanés de vie saisis à la volée, vignettes instrumentales cinématographiques, duo conquérant et un brin ironique avec Biolay (Encore Paris la nuit / Encore la fille partie/ Les amours chrysanthèmes/ Les chanteurs sont tous les mêmes…). Une limpidité du trait coutumier aussi, de la noblesse surtout. A présent (coréalisé par Clément Ducol et Maxime Le Guil) est enluminé de mélodies claires, absorbantes, radieuses. Arrangements raffinés où des cuivres altiers fréquentent des cordes rayonnantes, où une flûte enveloppe un déchirant texte sur le vertige d’un amour enfoui (Danser sur la table). Un piano mélancolique impose un souffle léger à une chanson aux chœurs ondoyants et qui ressemble à un bouleversant générique de fin (le Garçon). Ces photographies intimes, aux allures de premier bilan, ont un effet miroir presque hypnotique. Et il est aussi là, l’art de Delerm, dans cette capacité à nous embarquer si admirablement au sein de balises personnelles, à en faire un écho non excluant. Le tout frais quarantenaire passe des paliers avec de stimulantes variations, s’ouvre à un chant plus accueillant, gagne en plénitude. Usage davantage modéré et équilibré du name dropping, un de ses motifs récurrents (qui d’autre que lui est capable de citer le nom de Bruno Marie-Rose, ancien sprinteur français, dans une chanson?). Puisant au répertoire de ses obsessions intarissables, Delerm chemine à nouveau en savant architecte de la nostalgie. Il joue de la bascule entre le passé et le présent. La voix de Birkin, extraite d’un enregistrement du Divan
VINCENT DELERM A présent (Tôt ou tard)
d’Henry Chapier achève la légèreté affectée de Dans le décor. Celle de la cinéaste Marceline Loridan-Ivens interroge : «Etes-vous heureux ?» Incontestablement, au regard des bourrasques d’émotions procurées par ce disque. PATRICE DEMAILLY
Vous aimerez aussi ARNAUD FLEURENT-DIDIER la Reproduction (2010)
Il y a chez cet artiste du Gainsbourg, du Bourdieu, du Vassiliu et du Legrand. Un disque singulier, bourré de références cinématographiques et sociologiques. Proche du constat générationnel. JULIEN BAER Drôle de situation (2011)
De la dérision, de la mélancolie, des humeurs opposées. Il faut se pencher sur les chansons d’un garçon plus discret que son trublion de frère, Edouard, mais tout aussi créatif. ALBIN DE LA SIMONE Un homme (2013)
C’est l’album qu’on attendait enfin de ce précieux musicien de Vanessa Paradis ou de M : une voix libérée, une sensibilité assumée, une élégance dans les textes et les mélodies.
p.28
14 Octobre, mise en ligne de ‘FOLK, musiques traditionnelles du futur’, compilant 12 morceaux qui questionnent le folk et les musiques traditionnelles.
28 Octobre, mise en ligne de ‘COMMENT ATTEND UN FOU ?’.
16 Novembre, Laurent Bajon et Benjamin Caschera invités dans l’émission Les Nouvelles Vagues, sur France Culture, «Musiques souterraines, internet et la figure du digger». « Voilà plusieurs années que la Souterraine, bien nommée, ravit les oreilles curieuses car creuser les souterrains c’est aussi déjouer les frontières de genres et les péages des grandes maisons de disque », (Marie Richeux dans ‘Les nouvelles vagues’, sur France Culture)
25 Novembre, dans Le Monde
p.29
p.30
p.31
2 Décembre, Foule Sentimentale Spéciale la Souterraine, sur France Inter, avec Canari, Eddy Crampes et Sarah Maison.
25 Novembre, mise en ligne de TRANSMUSICALES, compilant 10 chansons de groupes francophones programmés aux Transmusicales de Rennes
4-6 Décembre, La Cité Souterraine Rencontres Trans Musicales de Rennes carte blanche à la Souterraine pour les 38èmes rencontres des Transmusicales de Rennes, au théâtre du Vieux Saint-Etienne
Et aussi, cette année la : France INTER
- « Chronique du nouvel opus de La Souterraine : la jeune et bonne garde & le beau gars Boogaerts » (dans l’émission « Pop&Co ») - Carte blanche à la Souterraine (dans l’émission « Playlist ») - « Comment attend un fou - La Souterraine est de retour » (avant-première web)
France CULTURE
- « FOLK : Géopolitique de la nation France par La Souterraine » (dans l’émission « L’actualité musicale »)
Radio NOVA
- Interview (dans l’émission «
Nova Club »)
KONBINI
- « En écoute : les diggers de La Souterraine ont (encore) commis une compil’ parfaite » (chronique pour la sortie de « Comment attend un fou »)
BANDCAMP
- « The La Souterraine Label Keeps French Pop Freaky » (Interview)
p.32
p.33
Janvier, «Jouez collectif», 5 pages dans Grazia.
« La Souterraine, ce sont des intérêts entre les artistes et nous, explique Benjamin. Ce qui suppose donc des compromis, comme adhérer à la philosophie de l’open source, pour donner accès à une communauté d’amateurs de musique, qui sont des diggers d’un nouveau genre. »
2017 10 Janvier, mise en ligne de «LES JOURS HEUREUX, par le Conseil National de la Souterraine.
p.34
p.35
5 Mai, mise en ligne de ‘PAYS VAINCUS’ 30 Janvier, mise en ligne de «LE COURAGE DES OISIFS», compilation de reprises souterrainistes de Dominique A, co-réalisé en partenariat avec la Route du Rock. 8 Juin, , mise en ligne de «la Souterraine et les Mineurs», mixtape créée suite à la résidence de 3 artistes souterrainistes (La Féline, Maud Octallinn et Ricky Hollywood) au collège Gustave Courbet de Romainville (93).
7 Février, mise en ligne du 2e volume ‘SAINTE POP, la Synthétique Souterraine’.
6 Mars, émission spéciale SOUS LES JUPES DE FIP avec la Souterraine, Aquaserge et Barbagallo.
7 Mars, mise en ligne de ‘ALLÔ CANADA’, compilation de 10 reprises franco-canadiennes.
La Souterraine continue son travail de recherche et de curation, et veut pour la suite : - approfondir l’éditorialisation des compilations mises en ligne, rechercher des nouvelles géographies et des thématiques excitantes
18 Avril, mise en ligne de ‘LA SOUTERRAINE NE SERA PAS TELEVISEE’.
- élargir les recherches à d’autres genres musicaux et d’autres langues pop minoritaires (occitan, arabe, italien, russe, etc.). - contextualiser et documenter ces activités, témoigner des histoires autour des compilations. - dépasser la musique, croiser les activités et les réseaux avec d’autres disciplines (photographie, graphisme, cinéma, et tous les spectacles vivants). - développer les actions culturelles avec les institutions (écoles, hôpitaux, prisons, etc.), dans les territoires (métropoles et (sous-)préfectures).