AQUARIUM-MUSÉUM UNIVERSITAIRE DE LIÈGE
ANNUEL 2022
RAPPORT ANNUEL 2022
COLLABORATION
L’Aquarium-Muséum Universitaire de Liège opère comme une Association Sans But Lucratif (ASBL) depuis 1991. La collaboration est au coeur de nos aspirations, et nous sommes étroitement associé à l’Université de Liège et travaillons quotidiennement avec d’autres ASBL comme la Maison de la Science et l’Embarcadère du Savoir. Nos missions sont aussi étroitement liées au Pôle Muséal et Culturel et à Réjouisciences – la cellule de diffusion des sciences et des
technologies de l'Université de Liège. En rassemblant les espaces muséaux, les collections scientifiques et les structures de médiation des connaissances de l’Université de Liège, le Pôle Muséal et Culturel matérialise l’engagement de l’Université de Liège envers la société et les générations futures.
Créatures
INTRODUCTION
L’origine du Musée de Zoologie remonte à la création de l’Université de Liège en 1817, se développant par la création de l’Institut de Zoologie en 1888 par Édouard Van Beneden, puis véritablement en 1947 à la création Muséum actuel. En 1962, Marcel Dubuisson rénove et ouvre l’AquariumMuséum au public.
La diffusion de la culture scientifique a été au cœur des missions des collections depuis plus de 200 ans pour les académiques et l’Aquarium-Muséum depuis 1962 pour le grand public. L’Aquarium-Muséum est le seul site dédié à la fois au monde aquatique et au patrimoine des sciences naturelles en Belgique.
L’Aquarium-Muséum est considéré par le Conseil des Musées comme l’institution phare de la Fédération Wallonie-Bruxelles dans le domaine de la muséologie des sciences naturelles, accueillant près de 100'000 visiteurs chaque année. Les missions de gestion muséale, de service au public, d’aide à l’enseignement, d’expertise, de diffusion de la culture scientifique et des connaissances représentent les fondations de l’institution.
La biodiversité animale est le maitre mot des collections vivantes et Naturalia de l’Aquarium-Muséum. La médiation des sciences naturelles, l’illustration des enseignements, la conservation et la préservation des collections (et le bien-être des animaux dans l’Aquarium), déclencher l’émerveillement et l’intérêt pour la nature, promouvoir une meilleure compréhension des défis environnementaux, garantir la rigueur scientifique des informations apportées au public, et le soutien à la recherche scientifique représentent nos missions essentielles.
La salle TréZOOr « Histoire et Patrimoine du Muséum » expose les objets et spécimens de notre collection qui présentent une grande valeur scientifique, historique ou artistique et qui illustrent l’histoire des sciences naturelles, tels que des modèles didactiques en cire, la prestigieuse collection Blaschka – des modèles d’animaux en verre –, ou encore des espèces animales disparues, des spécimens types, etc. Les Blaschka et les modèles en cire sont considérés comme de véritables œuvres d’art, alliant sensibilité artistique et rigueur scientifique.
L’Aquarium présente plus de 1'500 spécimens de 250 espèces différentes répartis dans une cinquantaine de bassins séparés en zones écosystémiques (eau de mer tempérée et tropicale, eau douce tropicale et tempérée, recifs coralliens et Amazonie).
Le Muséum représente et gère une collection de plus de 25'000 spécimens Naturalia de tous les continents, et exposait une sélection de 4'000 spécimens. Le Muséum est fermé au public depuis mai 2022 pour rénovation jusqu’en 2025. Le chantier des collections a débuté en novembre 2020 pour préparer, cataloguer, reconditionner, restaurer et protéger la collection pendant les travaux. Il s'agit d'une rénovation totale de la scénographie des collections zoologiques de l’Université, de la médiation des savoirs et de ses outils ainsi que du réaménagement des réserves des collections. Le parcours muséographique permanent sera entièrement repensé et le projet Muséum 2.0 ainsi que son patrimoine seront redynamisés, à destination d’un public varié.
BIENVENUE
L’Aquarium-Muséum est une Institution muséale, culturelle et touristique à caractère unique à Liège, en Province de Liège, en Région Wallonne et en Fédération Wallonie-Bruxelles de par sa constitution double – un Aquarium et un Muséum. Avec une fréquentation annuelle proche de 100'000 visiteurs, l’Aquarium-Muséum joue un rôle clé dans la diffusion de la culture scientifique dans une région riche en culture et diversité.
Liège se situe dans la région linguistique francophone, mais se trouve à quelques kilomètres de la région de langue néerlandaise et de la région de langue allemande.
Liège est voisine des Pays-Bas (25 km), de l’Allemagne (48 km), du Grand-Duché de Luxembourg et de la France. Avec une population cible de 3 millions de personnes dans un rayon de 50 kilomètres, 11,5 millions de personnes dans un rayon de 100 kilomètres, et 47,1 millions de personnes dans un rayon de 200 kilomètres, l’institution représente un potentiel d’attraction culturel important. Les informations présentées à l’Aquarium-Muséum sont toutes disponibles au moins en quatre langues : français, allemand, néerlandais et anglais.
La Biodiversité animale représente le thème central de l’Aquarium et du Muséum. La biodiversité est l’indicateur clé de la santé d’un écosystème, et le déclin de la Biodiversité est directement lié aux principaux problèmes environnementaux : la dégradation et la destruction des habitats naturels, le changement climatique, la pollution, et la surexploitation des ressources naturelles.
• Un million des 8 millions d'espèces de plantes et d'animaux estimées dans le monde sont menacés d'extinction – Intergovernmental Science-Policy Platform on
Biodiversity and Ecosystem Services (IPBES) ;
• Plus de la moitié du PIB mondial est modérément ou fortement tributaire de la nature – World Economic Forum (WEF) ;
• 75 % de la surface terrestre a été considérablement modifiée par les activités humaines, dont 85 % des zones humides –IPBES ;
• 66 % de la superficie des océans est affectée par les activités humaines, notamment par la pêche et la pollution – IPBES ;
• Près de 90 % des stocks de poissons marins de la planète sont pleinement exploités, surexploités ou épuisés – Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED) ;
• Notre système alimentaire mondial est le principal moteur de la perte de biodiversité, l'agriculture étant à elle seule la menace identifiée pour 24’000 des 28’000 espèces menacées d'extinction – Programme des Nations Unies pour l'Environnement (PNUE) ;
• L'expansion agricole serait responsable de 70 % de la perte prévue de la biodiversité terrestre – Convention on Biological Diversity (CBD).
L’Aquarium-Muséum joue le rôle de médiateur et d’intermède entre la communauté scientifique universitaire et le grand public depuis plus de 60 ans. Le thème central de la Biodiversité permet d’aborder tous les principaux problèmes environnementaux actuels avec nos principaux publics familiaux, scolaires et académiques.
HISTOIRE
L’initiative de la réorganisation des collections zoologiques en un Musée de Zoologie tel que nous le connaissons aujourd’hui depuis novembre 1962 appartient à Marcel Dubuisson, alors titulaire de la chaire de Zoologie et Recteur de l’Université, et s’intègre dans les travaux de modernisation de l’Institut de Zoologie qu’il entreprit de 1950 à 1960.
Les premières collections
L’idée de récolter et de conserver des pièces de collections zoologiques en vue d’illustrer les enseignements et de servir la recherche scientifique date de la fondation même de l’Université par Guillaume 1er d’Orange en 1817. Dans son décret du 26 septembre 1816, il impose la création de collections pour illustrer les cours. Parmi elles, il prévoit la disposition d’un « cabinet de zoologie et d’anatomie comparée des animaux ».
Dès 1863, l’achat de collections zoologiques rassemblées, entre autres, par le comte Castelnau notamment au Brésil, en Afrique centrale et aux Indes occidentales, enrichit les collections de centaines de pièces d’oiseaux, de mammifères, de poissons et de crustacés.
L’évolution
Le professeur Edouard Van Beneden (1846-1910), nommé à la chaire de Zoologie en 1870, fut à l’origine de l’édification, de 1885 à 1888, de l’Institut qui porte aujourd’hui son nom. L’Institut zoologique est construit par la Ville de Liège entre 1886 et 1888, pour l’Université.
L’architecte Lambert Noppius se conforme au cahier des charges établi par l’éminent savant. Il y prévoit une infrastructure muséologique importante pour abriter les collections de zoologie et d’anatomie comparée accumulées
dans les étroits locaux de l’Université alors établie sur l’actuelle place du 20-Août dans les anciens bâtiments du collège des Jésuites et où le public n’avait que rarement accès. Son ambitieux projet ne put cependant pas atteindre le niveau de présentation projeté, faute de crédit suffisant. C’est à son initiative qu’une section spécialement consacrée à la faune belge fut développée.
La mutation
Le bâtiment et les collections subissent de graves dommages pendant les deux guerres du 21° siècle. Peu après la seconde guerre mondiale, en 1947, Marcel Dubuisson (1903-1974), futur Recteur de l’Université (1954), fixe de nouveaux objectifs et une triple mission : servir la recherche scientifique, illustrer les enseignements universitaires et, enfin, valoriser et rendre accessibles à tous les riches collections zoologiques.
Dans la foulée des travaux de réaménagement intégral de l’Institut, entrepris de 1947 à 1957, il fit procéder, dans les combles du bâtiment, à la réorganisation complète des collections en un Musée de Zoologie attrayant et didactique : près de 20’000 pièces de collections y sont présentées sur une superficie de 1.000 m²
C’est Fritz Carpentier (1890-1978), Conservateur du Musée depuis 1924, qui fut chargé d’assurer cette mutation, assisté dans sa tâche par Fernande Kraentzel, alors son assistante et qui sera nommée Conservateur dès 1951. Ensemble, pendant près de 10 ans, ils mirent sur pied ce Musée de Zoologie modèle dont bénéficient encore aujourd’hui les étudiants, les chercheurs et le public.
Dubuisson commandera aussi deux œuvres d’art pour l’Institut : le vitrail de J.C. Lismonde
(1959) et la grande fresque murale intitulée La Genèse, de Paul Delvaux (1960). Dans la foulée de ces travaux, Marcel Dubuisson décide de la création d’un aquarium, véritable musée aquatique vivant et auxiliaire de l’enseignement et de la recherche, qui devra, comme le musée de zoologie, être accessible au public et aux enfants des écoles. La conception est confiée à Jean Godeaux, spécialiste de biologie marine, assisté du Pr René Spronck, chargé des installations hydrauliques et des équipements électromécaniques. La reconstitution dans les 27 bassins de véritables biotopes naturels est confiée aux professeurs Michel Chardon et Jean-Claude Ruwet. C‘est à eux que l’on doit aussi les premières collections. Des expéditions de récoltes sont alors organisées en Mer du Nord, en Méditerranée, dans l’océan Atlantique, etc.
On procéda à l’inauguration officielle du Muséum ouvert au public le 12 novembre 1962 en même temps que celle de l’Aquarium. L’ensemble reçut d’emblée une triple mission : le soutien de la recherche scientifique, l’illustration des enseignements et la vulgarisation des sciences naturelles par l’ouverture au public.
« (...) Musée et Aquarium seront de remarquables auxiliaires de l’enseignement et de la recherche, mais je considère qu’ils doivent être ouverts au public et surtout aux enfants des écoles (...) »
Marcel DubuissonLa Ville verse alors une subvention annuelle non négligeable à l’Université pour participer aux frais de fonctionnement et d’accueil du public.
L’expédition belge à la Grande Barrière en Australie en 1966-68, organisée par le recteur de l’Université de Liège Marcel Dubuisson pour la Belgique, ramène plus de 300 coraux pour lesquels on créera la salle des Madrépores, avec des vitrines dessinées par l’architecte Claude Strebelle. Cette collection unique est toujours exposée à l’AquariumMuséum.
La réalisation d’un documentaire en 1969 unique en son genre remportera plusieurs prix peu de temps après l’ouverture de cette salle. L’Aquarium-Muséum aura l’honneur, en 1973, de recevoir la visite officielle de Leurs Majestés le Roi Baudouin et la Reine Fabiola.
La création d’ASBL : la relance
Au cours des années 80, les difficultés financières de la Ville et de l’Université sont telles que le musée doit se séparer de bon nombre de membres de son personnel, malgré une subvention nouvelle de la Communauté française. On envisage même un temps la fermeture… Cependant, plusieurs solutions sont trouvées : créer des ASBL. La FERN – Faune Education Ressources
Naturelles – d’abord (1981), l’Association pour la Promotion de l’Aquarium et du Musée de Zoologie de l’Université de Liège (APAM Lg) –ensuite (1991), aujourd’hui « AquariumMuséum Universitaire de Liège ». Cette dernière structure stable constituée de représentants des deux partenaires (Université et Ville de Liège) permettra la relance.
En 1993 et 1994, de nouveaux bassins complètent la salle publique. Deux ans plus tard, on rénove la salle des madrépores, tandis qu’on agrandit le grand bassin où vivait Caroline, la tortue fétiche, désormais installée
Une évolution importante aura lieu en 2001 : avec l’aide du FEDER et de la Région Wallonne, l’Université réalise des travaux d’extension et inaugure le grand aquarium des requins (66’000 litres) et celui destiné aux récifs coralliens (10’000 litres).
En 2006, le réseau Embarcadère du Savoir est fondé par l’Université de Liège et trois partenaires culturels de l’Université, dont l’Aquarium-Muséum. L’Institut zoologique devient le siège de l’association dont le but est de valoriser la culture scientifique au même titre que les arts ou la musique. Fédérant initialement trois musées de sciences et techniques (l’Aquarium-Muséum de l’Université, la Maison de la Science et la Maison de la Métallurgie et de l’Industrie), ce réseau s’est petit à petit élargi et compte aujourd'hui sept institutions, avec les Espaces Botaniques universitaires, l'Insectarium JeanLeclercq – Hexapoda, Haute Ardenne et la Société astronomique de Liège.
En 2014, la salle requin et récifs coralliens accueille une nouvelle scénographie permanente de la prestigieuse collection de coraux ramenés lors de l’expédition scientifique belge à la Grande barrière de Corail. Enfin, en 2015 un nouveau bassin « lagon tropical » finalise cette salle fort appréciée des visiteurs. Sans compter les rénovations permanentes des bassins existants, l’attribution de nouvelles thématiques – poissons cryptiques, poissons électriques, …
Aujourd’hui
Considéré par le Conseil des Musées comme l’institution phare de la Fédération Wallonie-
Bruxelles dans le domaine de la muséologie des Sciences naturelles et reconnu depuis 2010 comme musée de catégorie A, l’Aquarium-Muséum ne cesse de voir augmenter sa fréquentation. Sans compter ni les étudiants, ni les visiteurs de prestige, ni les congressistes invités, on enregistre environ 30’000 entrées par an dans les années 70, autour de 70’000 dans les années 90, et en moyenne 90 à 95’000 désormais.
L’Aquarium-Muséum est également reconnu Attraction touristique par le Service Publique de wallonie - CGT – et classé 4 soleils.
Les importantes collections comptent quelque 2’500 poissons vivants, représentant plus de 250 espèces des océans, des mers, des lacs et des rivières du monde entier, et plus de 20'000 spécimens conservés, naturalisés ou à l’état de squelettes illustrant la diversité animale, du plus petit insecte jusqu’à la baleine ou l’éléphant, en passant par des espèces disparues, comme le dodo ou le loup de Tasmanie, ainsi que des moulages et des modèles didactiques en cire, et d’autres en verre issus des ateliers Blaschka.
Le Bicentenaire de l’Université : la nouvelle salle TéZOOr, juin 2017
L’Aquarium-Muséum Universitaire de Liège est, a priori, une Institution où l’on va découvrir à la fois des spécimens d’animaux vivants et des spécimens d’animaux préservés – naturalisés, conservés en fluide ou sous forme de squelettes. À juste titre d’ailleurs.
Mais les collections universitaires du Muséum renferment également des objets patrimoniaux remarquables, des témoins d’une grande valeur scientifique, historique ou artistique, et qui illustrent l’histoire des
sciences naturelles. Ces objets patrimoniaux sont dignes d’être, tous ensemble, désignés comme « Trésors du Patrimoine zoologique » et exposés dans une nouvelle salle permanente complètement réaménagée. Trois grandes thématiques y sont abordées : l’histoire des collections depuis 1817, les rôles d’un musée universitaire et les collections pédagogiques.
On y découvre la prestigieuse collection Blaschka, une vaste collection de modèles anatomiques et embryologiques en cire du 19° siècle – embryons humains, larves de plancton, acariens, écrevisse… – , des spécimens, des carnets de voyage et des aquarelles du naturaliste explorateur Comte de Castelnau (1812-1880), des spécimens naturalisés d’espèces éteintes tels le Thylacine, le Loup de Tasmanie, ou le Drontele « Dodo d’Alice au pays des merveilles - , des spécimens-types comme la Sotalie – un petit dauphin – découverte par Édouard Van Beneden, etc…
La collection Blaschka
À la fin du 19e siècle, les techniques de conservation des invertébrés sont encore rudimentaires. Conservés dans l’alcool ou le formol, ils perdent rapidement leurs couleurs, leur transparence et leur forme. Édouard Van Beneden, tout comme d’autres professeurs et directeurs de musées de par le monde, s’intéresse alors au travail des artistes allemands de Dresde, Léopold Blaschka (1822-1895) et son fils Rudolph (1857-1939), qui réalisent en verre des reproductions méticuleusement fidèles aux animaux vivants ou conservés qui leur servent de modèles, ou aux illustrations d’ouvrages scientifiques. Les premières créations de Léopold Balschka, dans les années 1850, lui valent une certaine notoriété. Il s’agit d’une centaine de modèles d’orchidées réalisées à la demande du Prince Camille de Rohan, pour décorer son palais. Puis des anémones de mer et autres invertébrés marins, qu’il reproduit en verre toujours à des fins décoratives. Dans les années 1860, son travail prend une tournure différente : il cherche désormais à reproduire la réalité de manière rigoureuse et précise et met au point des techniques de transformation du verre pour obtenir toutes les apparences recherchées. En 1876, son fils Rudolf, âgé de 19 ans, rejoint l’atelier. Ensemble, ils obtiendront rapidement une notoriété mondiale. En 1878, ils publient un catalogue de 630 modèles et détails anatomiques d’animaux invertébrés.
Chaque objet est un exemplaire unique. La précision de leur échelle, de leur forme, de leurs couleurs, de leur transparence traduit la qualité du sens de l’observation des Blaschka ainsi que leur remarquable talent dans le travail du verre, reconnu par les plus grandes universités et institutions muséales. En 1886, l’université de Harvard leur passe un contrat
(qui deviendra rapidement contrat d’exclusivité) pour la création de modèles floraux et végétaux.
La même année, Édouard Van Beneden leur commande 77 modèles pour l’Université de Liège. Mais le verre est très fragile et le registre de 1926 ne mentionne plus que 58 pièces. D’autres techniques de conservation et d’imagerie ou l’utilisation d’autres matériaux comme le plastique mettront fin à l’utilisation des modèles de verre, qu’on relèguera dans des armoires. En 1990, le registre fait état de 52 pièces restantes, la plupart en très mauvais état.
Ces petits chefs-d'œuvre extrêmement fragiles, alliant qualité artistique et rigueur scientifique, viennent d’être entièrement restaurés par Isabelle Pirotte. Ou plus exactement 39 d’entre eux, les autres ayant subi des dégâts irréparables. Ces 39 pièces étaient fortement empoussiérées, fêlées, voire brisées, les couches picturales avaient subi des décolorations et des dégradations, certaines parties métalliques étaient corrodées. Avant toute intervention, Helena Wouters et Marina Van Bos, de l’Institut Royal du Patrimoine artistique ont analysé, avec des méthodes et matériels sophistiqués, la composition des verres, les colles et pigments utilisés par les Blaschka. C’est grâce à ce travail que la restauratrice a pu rétablir l’état originel de chaque pièce.
Le 13 juin 2017, la fédération Wallonie Bruxelles classe la collection Blaschka comme Trésor du Patrimoine Culturel mobilier, le premier objet classé Trésor dans le domaine des sciences naturelles.
STATISTIQUES
Le 12 novembre 2022, l’AquariumMuséum fêta son 60e anniversaire d’ouverture au grand public de Liège, de la Belgique et à l’internationale. 60 années d’histoires et de développement
Visiteurs Payants et Gratuits | 2017 – 2022
Visiteurs en Groupe | 2017 – 2022
Visiteurs | 2017 – 2022
Visiteurs Payants et Gratuits | 2022
Visiteurs en Groupe et Individuel | 2022
Seniors 65+ 3%
Enfants 0 – 2 ans 6%
Enfants 3 – 5 ans 12%
Enfants 6 – 12 ans 18%
Adultes 18+ 54%
Enfants 13 – 17 ans 7%
Provenance de nos visiteurs belge | 2022
SOMMAIRE A P C É E J HÈME
ÉVÉNEMENT
PRINTEMPS DES SCIENCES 2022
21 AU 27 MARS 2022
munies d’une ouverture chacune, sont présentées au public. Ces boites ne peuvent être ouvertes qu’en ôtant un cadenas, dont la combinaison est à découvrir. Au mur, sont présentées 6 photos d’animaux, associées à un chiffre (ou un carré vide). Le but est de reconstituer la combinaison du cadenas en déterminant au toucher quel animal se trouve dans quelle boîte. Chaque boite contient évidemment un échantillon inerte et manipulable : squelette de corail, exosquelette de homard…
Le deuxième atelier consistait à classer différents échantillons animaux inertes selon la matière qui les compose. Ce tri se fait à l’aide d’un arbre décisionnel, imprimé sur feuille A4 plastifiée. Il engage à la fois l’observation et la manipulation, ainsi qu’une expérience chimique (acide acétique à déposer pour tester si l’échantillon contient du carbonate de calcium).
la mise à disposition de ses espaces d’exposi tion. Les ateliers, intitulés 20’000 matières sous les mers, portaient sur la découverte des différentes matières créées par les animaux marins (coquille, squelette, exosquelette, etc.), à la fois de manière sensorielle et grâce à l’expérimentation.
1. Le premier atelier consistait en une découverte à l’aveugle de différentes matières : Un set de 6 boites opaques,
animaux que nous croisons tous les jours étaient eux aussi dotés de super-pouvoirs ?
Créatures EXTRAordinaires est une exposition pensée et conçue pour le public familial. Les animaux mythologiques et légendaires puisent leurs caractéristiques si originales et leurs super-pouvoirs dans la nature. Au fil de son parcours, cette exposition vous offre la possibilité de créer votre propre créature EXTRAordinaires tout en apprenant des anecdotes et des faits incroyables sur les animaux à l’origine des mythes, légendes,
Créer mon propre animal EXTRAordinaire, mais comment ?
En parcourant l’exposition, vous êtes invités à décalquer différents éléments pour créer votre animal EXTRAordinaire : corps, tête, ailes, pattes, nageoires, rayures, corne, queue…, et bien sûr des caractéristiques particulières qui feront de lui VOTRE animal EXTRAordinaire ! Laissez libre cours à votre imagination !
Nous avons proposé des activités de 30 minutes aux familles durant le mercredi aprèsmidi dans le cadre de l’animation « Les mercredis en famille ». Ces animations avaient pour but de faire mieux comprendre la biodiversité animale à l’aide d’observations et de jeux mettant en oeuvre une approche sensorielle.
Dans le cadre de la Journée Mondiale des Océans, des animations de 30 minutes ont été proposées aux familles, durant tout le mercredi après-midi dans le cadre de l’animation « Les mercredis en famille ». Ces animations abordaient la problématique de la pollution plastique dans les océans, à l’aide d’observations, dont notamment à la loupe binoculaire, et de jeux mettant en lumière l’omniprésence du plastique dans notre quotidien, ainsi que les dificultés créées pas sa très lente dégradation dans la nature.
Chaque famille découvre, accompagnée d’un animateur scientifique, ce que pourraient devenir nos océans si on ne change pas nos habitudes. Quel est le type de pollution et quelles sont ses conséquences ? Partie intégrante des océans, au même titre que les algues ou le plancton, les déchets plastiques sont omniprésents. Ce type de pollution touche particulièrement les animaux marins (poissons, tortues et mammifères marins, oiseaux...), car beaucoup ingèrent du plastique par erreur ou se font piéger par des déchets. Les manipulations et animations
avaient pour objectif de faire découvrir l’impact de la pollution plastique sur la biodiversité dans l’Océan. Observation à la loupe binoculaire d’un gel contenant des microbilles de plastique, jeu de tri entre déchets contenant ou non du plastique, en partant d’objets de quotidien, tels que des cotons-tiges, des matières textiles synthétiques, etc.
ACTIVITÉS STAGE D'ÉTÉ « SCIENCES »
L’Aquarium-Muséum a organisé cinq stages durant les vacances estivales 2022 :
• 04 – 08 juillet & 22 – 26 août : Animaux légendaires, animaux extraordinaires, en collaboration avec la Maison de la Science. Enfants de 9 à 12 ans. Ce stage a été créé en collaboration avec la Maison de la
développer des activités de découverte des collections vivantes et inertes de l’Aquarium-Muséum, découverte de la sélection naturelle, de l’évolution de la vie sur terre.
Le stage a été agrémenté de la promenade «Fossiles en Ville : autour d’Outremeuse», développée par l’EDDYLab et Réjouisciences, et une excursion à l’Observatoire du Monde des Plantes et dans les bois du Sart-Tilman. Cette dernière excursion a eu pour objectif de créer un
JUILLET & AOÛT 2022
biodiversité à travers l’exposition «Créatures EXTRAordinaires» et les collections vivantes de l’Aquarium. Le stage a en outre été lui aussi agrémenté de la balade « Fossiles en Ville » et d’une journée d’excursion à l’Observatoire du Monde des Plantes et dans les bois du Sart-Tilman. 16 – 17 août & 18 – 19 août : A la recherche du Trésor de Saint-Lambert, en collaboration avec le Trésor de la Cathédrale de Liège. Enfants de 7 à 10 ans. Ce stage a malheureusement dû être annulé, faute d’inscriptions.
ÉVÉNEMENT RETROUVAILLES 2022
2 & 3 SEPTEMBRE 2022
Retrouvailles représente le rendez-vous des amateurs en quête de loisirs actifs et de qualité après les vacances d’été. La manifestation accueille de 30 à 35'000 visiteurs chaque année, le premier week-end de septembre.
Pour les associations, Retrouvailles est une opportunité unique et conviviale de proposer leurs activités à des milliers de visiteurs réceptifs et motivés. Pour les visiteurs, Retrouvailles c’est la possibilité de découvrir agréablement une offre immense pour des loisirs de qualité. Retrouvailles permet également de mesurer l’intérêt du public pour les activités « famille » qui sont de plus en plus développés dans les musées.
L'Aquarium-Muséum Universitaire de Liège en collaboration avec l'Embarcadère avait un stand dédié pour présenter ses activités et son offre.
importante mission scienti ique à la Grande Barrière de corail au large de l’Australie en 1967, fonde la STARESO (Station de recherches sous-marines et océanographiques) à Calvi en Corse en 1972, et crée l’Aquarium pour maintenir en vie des animaux aquatiques nécessaires à la recherche.
Le 12 novembre 1962, Marcel Dubuisson inaugure l’Aquarium et du Muséum et ouvre
DE L’AQUARIUM-MUSÉUM 11 – 13 NOVEMBRE 2022
ainsi ces collections au grand public : « … Musée et Aquarium seront de remarquables auxiliaires de l’enseignement et de la recherche, mais je considère qu’ils doivent être ouverts au public et surtout aux enfants des écoles … » (Marcel Dubuisson).
Le weekend du 11 au 13 novembre 2022, l’Aquarium-Muséum Universitaire de Liège a donc fêté son 60e anniversaire, et a proposé une célébration de cette date avec le public avec de nombreuses animations : des visites exclusives des coulisses de l’Aquarium et du chantier des collections du Muséum, ainsi que diverses animations et ateliers, etc. Nous avons accueilli 1'302 visiteurs pendant les trois jours de ce weekend prolongé, dont 347 ont eu l’opportunité exclusive et unique de visiter les coulisses de l'Aquarium et/ou le Chantier des Collections du Muséum avec notre équipe.
JOURNÉE À THÈME JOURNÉE INTERNATIONALE DES COLLECTIONS
Visites des Coulisses de l'Aquarium et du Chantier des Collection Muséum 2.0
La Journée Européenne des Collections Universitaires est une initiative du réseau européen des collections universitaires –Universeum (www.universeum-network.eu) –dont l’Aquarium-Muséum Universitaire de Liège est membre. Cette journée permet de prendre conscience de l’importance des collections universitaires autant du point de vue scientifique que patrimonial.
Le samedi 19 novembre 2022, l’AquariumMuséum Universitaire de Liège a exceptionnellement ouvert les portes des coulisses de l’Aquarium et du Muséum. Des visites animées de 30’ seront organisées lors de cette journée, pour visiter les coulisses de l’Aquarium afin de montrer le travail de nos équipes de soigneurs et techniciens, et l’infrastructure qui permet de réguler et maintenir les conditions nécessaires aux habitants vivants de nos collections. Des visites auront aussi lieu dans le chantier des collections du Muséum qui est actuellement fermé au public dans le processus de récolement, conservation, rénovation et de renouveau du Muséum 2.0 prévu entre 2022 –2025. Les visiteurs pourront découvrir le travail titanesque de notre équipe dans le catalogage et digitalisation des collections, dans la conservation des spécimens et dans la préparation et la protection de ceux-ci pour les travaux dans le bâtiment.
19 NOVEMBRE 2022
matériel et immatériel. Ouvert au public, accessible et inclusif, il encourage la diversité et la durabilité. Les musées opèrent et communiquent de manière éthique et professionnelle, avec la participation de diverses communautés. Ils offrent à leurs publics des expériences variées d’éducation, de divertissement, de réflexion et de partage
nous avons invité, en collaboration avec Réjouisciences, une personnalité proche de l’Université de Liège – Laurent Ballesta, Docteur honoris causa 2016 de l'ULiège – qui est venu présenter les Expéditions
GOMBESSA qu’il dirige depuis plus de 10 ans. Elles reposent sur trois valeurs emblématiques : un mystère scientifique à résoudre, un défi
de plongée à relever et la promesse d’images inédites.
Des premières photographies du Coelacanthe prises par un plongeur à 120m de fond, jusqu’aux chasses des 700 requins de Fakarava la nuit, en passant par les plongées les plus longues et les plus profondes d’Antarctique. En juillet 2019, il réalise une première mondiale en mariant avec succès les moyens empiriques de la plongée à saturation off-shore avec les techniques modernes de la plongée autonome. Ainsi, il passe 28 jours dans une Station Bathyale pour illustrer, sans limite de temps, les écosystèmes entre - 60 et -140 mètres de Marseille à Monaco. Deux ans plus tard, il reconduit l’expérience pendant 20 jours au large du Cap Corse pour percer les mystères des anneaux de corail.
L'Amphithéâtre du bâtiment universitaire de l'Aquarium présentait une salle pleine avec près de 600 personnes pour cette conférence.
PROJET
FISHIPÉDIA | DÉVELOPPEMENT ET INTÉGRATION D'UN OUTIL
DIGITAL À L’AQUARIUM
2021 – 2023
de nouvelles expériences : nous avons récemment migré notre plateforme sur une web app qui permet une expérience utilisateur plus fluide et rapide, ainsi que des options multilingues plus poussées, et l'intégration de quiz dans le futur.
Lancé par deux développeurs informatiques passionnés, Benoit Chartrer et Yuhei Nakata, Fishipédia est un réseau social encyclopédique dédié aux poissons et aux écosystèmes aquatiques. Conçu comme un nouveau canal de communication, Fishipedia est un projet à multiples facettes s’appuyant sur l’image et la vidéo pour faire découvrir aux visiteurs la
richesse des mondes aquatiques. L'intégration et le développement de Fishipédia (fishipedia.fr/fr/museums/aquariummuseum-de-liege) dans notre parcours et expérience de visite de l'Aquarium est une nouvelle offre pour nos visiteurs. Cet outil pédagogique et qualitatif permet à nos visiteurs d'explorer et d'en apprendre plus sur les habitants de nos 47 aquariums. Cette collaboration avec Fishipédia est basée sur une vision évolutive qui nous permet d'offrir
L’Aquarium-Muséum était aussi le premier partenaire aquarium de Fishipédia. Nous avons aussi fait évoluer l'interaction avec les codes QR aux emplacements de chaque aquarium à ne plus juste conduire à l'une des six zones initiales (Eau de mer tempérée, Eau de mer chaude, Eau douce chaude, Eau douce tempérée, Amazonie, de la forêt à la rivière et Récifs coralliens), mais à l'Aquarium spécifique. Les espèces présentées sont donc celles effectivement présentes dans chaque
aquarium individuel, ce qui rends cette expérience bien plus ludique et intéressante. « Nous sommes très heureux de notre collaboration avec Fishipédia, une encyclopédie vivante multilingue sur la biodiversité aquatique. Dans l'espace restreint de notre aquarium, nous cherchions des solutions pour offrir une expérience immersive et approfondie pour tous les visiteurs, en particulier les plus aguerris et intéressés. Nos cartels, présentant les informations principales en quatre langues, ne suffisaient pas à satisfaire la curiosité et la soif de connaissances de nos visiteurs. Avec l'aide de Fishipédia, nous avons désormais un outil didactique simple d'utilisation et qui offre une immersion bien plus complète dans le monde aquatique. Cette encyclopédie vivante est disponible en plusieurs langues, permettant ainsi une compréhension plus large et approfondie des différentes espèces présentes dans notre aquarium. L'équipe de Fishipédia est passionnée et engagée dans la préservation de la vie marine, et leur encyclopédie vivante est constamment en évolution avec de nouvelles fonctionnalités et outils didactiques. Grâce à cette collaboration, nous sommes convaincus que nous pouvons
offrir une expérience inoubliable aux visiteurs de l'aquarium, tout en sensibilisant le public à l'importance de la protection de la vie marine. Nous sommes fiers de travailler avec Fishipédia pour offrir un accès aisé et éducatif à la vie aquatique et nous espérons que cette collaboration inspirera les visiteurs de l'aquarium à devenir des défenseurs de la biodiversité aquatique. »
MUSÉUM 2.0 | CHANTIER DES COLLECTIONS DU MUSÉUM
2021 – 2023
Le nouveau musée de Zoologie de l’Université de Liège est un projet ambitieux de développement scientifique, culturel et touristique, ancré dans le rayonnement de l’Université et construit en plusieurs étapes. Il s'agit d'une rénovation totale de la scénographie des collections zoologiques de l’Université, de la médiation des savoirs et de ses outils ainsi que du réaménagement des réserves des collections. Le parcours muséographique permanent sera entièrement repensé et le Muséum ainsi que son patrimoine seront redynamisés, à destination d’un public varié. La rénovation du Muséum, c’est également l’occasion d’un grand « Chantier des Collections » entamé le 23 novembre 2020 : dépoussiérage, prise de mesures, marquage, informatisation des données, prise de vue photographique, traitement si nécessaire des spécimens (contre les insectes par exemple) et pour finir, leur conditionnement. Les matériaux conservés au Musée sont variés (ossements, naturalisés, fluides, coraux, etc.) et tous aussi fragiles les uns que les autres. Conduit en interne, ce chantier nécessite l’intervention des différents membres de l’équipe de l’Aquarium-Muséum et une adaptabilité en fonction des spécimens.
Le Chantier principal des Collection s'est terminé à la fin mars 2023. 28 mois qui ont mobilisé la plupart des membres de l'équipe qui a été menée à bien par Caroline Martorana, Valérie Bockiau et Marie Bournonville comme coordinateurs et chefs d'orchestre. Ce chantier titanesque a impliqué des efforts, de la dextérité, de la flexibilité, de l'imagination et de l'expertise au quotidien. Plus de 23'000
spécimens ont ainsi été catalogués et conditionnés.
En avril 2024, le début du chantier du Bâtiment débutera ainsi que l'appel d'offres pour le marché scénographique du futur Musée de Zoologie.
Plus d'informations sur ce chantier :
• musees.uliege.be/cms/c_14450766/fr/ chantier-des-collections
• youtube.com/watch?v=J5JATWHebO0 | vimeo.com/798278676
• aquarium-museum.uliege.be/chantier-descollections-du-museum/
• sudinfo.be/id595809/article/2022-12-31/untravail-titanesque-pour-la-renovation-delaquarium-museum-de-liege-presde
• lqj.uliege.be/cms/c_17469863/fr/60-ans-etune-nouvelle-direction