Rationalité Irrationalité L’élément plastique dans l’œuvre Le Corbusier
Ilaria Maccan, Michele Franzoi
L’ornement a toujours été confiné, au fil des siècles – et même par définition – à une trace décorative, une frivolité ou un excès de style. Ernst Bloch retient que ce soit juste dans la marginalité qui réside toute la paradoxale centralité de l’élément ornemental. Pour le philosophe orner et s’orner devient une urgence philosophique liée à l’homologation anti-naturaliste de la nouvelle civilisation de la technique. Si le style renvoie exclusivement à soi-même, en réjouissant de sa propre forme finie, la spécificité de l’ornement est celle faire paraître l’altérité dans l’identité : il se place dans un lieu utopique, espace d’échange entre surface et profondeur ; il apparait à nos yeux comme une figure déterminée tout en nous conduisant à l’ailleurs, à un sens qui dépasse la forme compacte, rappelle la mémoire. C’est un élément évocateur non seulement de la réalité particulière de l’artiste, mais une source d’images et de références continues aux spectateurs. L’intention de la recherche est souligner l’importance de l’ornement comme trace visible du contenu sédimenté, instinctif et nécessaire : il met en évidence les valeurs de l’époque, la nôtre identité profonde, les origines de l’existence humaine et une expressivité autrement inexprimables. À l’appui de cela, nous proposons, à travers une association d’images, l’analyse de la poétique architecturale de Le Corbusier. Son architecture semble exprimer la même exigence expressive soulignée par Bloch par rapport à la sculpture africaine, à l’architecture gothique, à l’expressionnisme et à l’art abstrait, exemples que le philosophe utilise pour expliquer la fonction culturelle de l’ornement. En observant les éléments plastiques qui sortent du système rationnel de l’architecture de Le Corbusier, on peut comprendre que ceux-ci font partie d’un langage codifié mais sont également toujours des éléments unique. A travers cette recherche nous avons essayé de montré des liens possibles entre le redessin des différents éléments en axonométrie et une partie de l’art plastique de l’architecte.
3
XS
Le Cabanon, Le Corbusier, Roquebrune-Cap-Martin (France), 1951-52 4
Projet pour une bateau, Le Corbusier,
5
S
ÉlÊvation Nord, Villa Stein-de Monzie, Le Corbusier, Vaucresson Elevation(France), Villa Stein 1/2001926-28 6
Coquillages, Le Corbusier, 1930
7
S
Terrace Villa Savoye 1/200 Villa Savoye, Le Corbusier, Poissy (France), 1928-31
8
Le bol rouge, Le Corbusier, 1919
9
S
Pavillon de L’esprit Noveau, Le Corbusier, Paris (France), 1925 10
Nature morte du Pavillon de L’espirit Nouveau, Le Corbusier, 1924 11
M
Maison Ă la Weissenhofsiedlung, Le Corbusier, Stuttgart (Allemagne), 1926-27 12
Nature morte au livre et au coquetier, Le Corbusier, 1928 13
M
Maison La Roche-Jeanneret, Le Corbusier, Paris (France), 1923
14
Guitarre verticale 1ĂŠre version, Le Corbusier, 1920 15
M
Chapelle Notre-Dame-du-Haut, Le Corbusier, Ronchamp (France), 1951-55 16
Swastika, Le Corbusier, 1930
17
L
Le toit-terrasse, UnitÊ d’habitation, Le Corbusier, Marseille, (France), 1946-52 18
Composition avec un poire, Le Corbusier, 1929
19
L
Palais de l’AssemblÊe, Le Corbusier, Chandigarh, Pendjab, (Inde), 1951-62 20
Bouteille et livre (rose), Le Corbusier, 1925
21
L
Couvent de la Tourette, Le Corbusier, Éveux-sur-l’Arbresle, (France), 1953-60 22
Ozon, Le Corbusier, 1943
23
XL
Plan de Chandigarh, Le Corbusier, Chandigarh, (Inde), 1951 24
La regle de l’angle droit, Le Corbusier, Paris, 1955 25
XL
Plan Obus, Le Corbusier, Alger, (Algerie), 1932
26
PoĂŠsie sur Alger, Le Corbusier, 1933
27
La Question de L’Ornement École d’architecture de la ville et des territoires à Marne-la-Vallée année 2017/2018