Aéronautique Navale (1) Ami(e) Internaute, Ce centième diaporama est le premier d’une série de diaporamas consacrée à l’Aéronautique Navale en Algérie de 1945 à 1962. Il concerne les généralités et la base de Lartigue. Faites le circuler sans restriction ! Merci à l’ARDHAN et à son historien Robert Feuilloy (Association pour la recherche de documentation sur l’histoire de l’Aéronautique Navale www.aeronavale.org) et aux propriétaires des photos dont les noms apparaissent entre parenthèses. Pour l’histoire de l’aviation en Algérie que je réalise, je recherche des photos, des documents, des récits et des témoignages, merci d’en parler autour de vous. N’hésitez pas à me demander les diaporamas précédents.
Bien cordialement. Pierre Jarrige. Jarrige31@orange.fr
http://www.aviation-algerie.com
L’Aéronautique navale en Algérie A la Libération, la Marine nationale retrouve la plupart de ses infrastructures de métropole détruites et hérite, en Algérie, Tunisie et Maroc, d'un ensemble de terrains aménagés par les Alliés sur lesquels elle peut recréer son Aéronautique navale en attendant la reconstruction en métropole. Le contexte de la guerre froide incite également à maintenir en Afrique du Nord les forces n’étant pas nécessaires à la défense immédiate du territoire national. Le climat plus clément offre également des conditions plus favorables pour l'entraînement.
La Marine nationale, durant la guerre d’Algérie, ajoute son poids à celui des armées de Terre et de l'Air, tout en tenant entièrement une frontière : Celle de la 4ème Région maritime, la côte algérienne, en interdisant le ravitaillement des rebelles de l'intérieur en hommes, en armes et en munitions. Dès le 5 novembre 1954, les aéronefs dotés d'armement sont approvisionnés en munitions et le tir peut être autorisé sur ordre du commandement de la Marine à Alger. Plus de la moitié des avions et hélicoptères de l'Aéronautique navale participent à la surveillance maritime et aux aux opérations d'appui au sol. Ce sont, dans le domaine de la surveillance maritime : Des flottilles lourdes d'avions anti-sous-marins, des escadrilles d'avions de surveillance. Dans les opérations d'appui au sol, ce sont : Des avions lourds de bombardement, des flottilles d'assaut de l'aviation embarquée, des Aquilon et des flottilles d'hélicoptères. A ces formations, il y a lieu d'ajouter une escadrille de transport, ainsi que des avions de servitude. Aux bases d’Algérie, s’ajoutent les bases aéronavales de Tunisie et du Maroc. L’Aéronautique navale est numériquement l’élément le plus important de la Marine en Afrique du Nord. En janvier 1956, elle compte 6 000 hommes contre 5 000 dans les formations à terre et 4 500 embarqués sur les bâtiments.
Les grades et les brevets Amiral (A, VAE, VA, CA) - Capitaine de vaisseau (CV) - Capitaine de frégate (CF) - Capitaine de corvette (CC) - Lieutenant de vaisseau (LV) - Enseigne de vaisseau (EV) - Aspirant (Asp) - Major (Mjr) - Maître principal (MP) - Premier maître (PM) - Maître (Me) - Second maître (SM) - Maistrancier (Ms) - Quartier-maître chef (QMc) - Quartier-maître (QM) - Matelot (Me). L'appellation de Commandant est réservée à tout officier supérieur ou à tout marin, officier ou non, doté d'une lettre de commandement. Le Mon précédant le grade est exclu dans la Marine.
Les unités L’Aéronautique navale est organisée autour de deux types d'unité : - La flottille (F), unité de combat opérationnelle, basée sur porte-aéronefs et bases navales, elle utilise des avions et des hélicoptères armés. - L’escadrille (S), unité effectuant différentes tâches (sauvetage, transport, entrainement, SAR), basée sur porte-aéronefs et bases navales, elle utilise des avions et des hélicoptères non-armés. En janvier 1946, les formations de combat que sont les flottilles prennent une numérotation à courir 1F, 2F, 3F, etc. Cette classification se poursuivra (hormis le chiffre 13) jusqu’en 1953. En 1953, la numérotation à courir est supprimée et les flottilles sont numérotées par dizaines : - 1F à 9F : Lutte antisousmarine (ASM) embarquée. - 11F à 19F : Chasse embarquée. - 21F à 29F : Lutte ASM basée à terre. A partir de 1956, création des flottilles d’hélicoptères 31F, 32F et 33F.
Les bases et les détachements Lartigue (1940-1964), Thiersville (1943-1946) et Maison-Blanche (1946-1962) sont les trois base de l’Aéronautique navale en Algérie. Des unités sont détachées sur divers aérodromes : Bône, Nemours, Sétif, Sidi-Bel-Abbès, Télergma et Tébessa qui seront présentés dans le prochain diaporama.
Les brevets
En avril 1917, création par la Marine du brevet de pilote d'hydravion de la marine et du certificat d'observateur. Ces brevets papier sont doublés de l'attribution d'un macaron marine inspiré de celui de l'Armée. Deux ailes pour les pilotes et une aile seulement pour les observateurs. Ces macarons sont délivrés à partir de juillet 1917. Il y a eu, depuis 1917, environ 7 300 brevets pilote Marine et 12 500 certificats de volants.
Les commandements de la Marine en Algérie Le VAE Géli, commandant la Marine à Oran depuis 1952, est nommé préfet maritime lors de la création, en juin 1955, de la 4ème Région maritime couvrant tout le littoral algérien. Ses successeurs seront le VAE Querville en août 1959, cumulant, fin 1960, avec la fonction d’amiral Méditerranée, puis le VAE Barthélémy. L’amiral commandant en chef des Forces maritimes françaises en Méditerranée réside à Alger. Les commandants de l’Aéronautique navale en Algérie à partir d’octobre 1944, puis en juin 1955 de l’Aéronautique navale de la 4ème Région maritime, ce qui géographiquement, est la même chose sont : CF Brachet François du 1er octobre 1944 à la reprise par la Marine le 24 août 1946 CV Naugès Maurice du 24 août 1946 au 22 janvier 1949 CV Bergot Fernand du 22 janvier 1949 au 11 novembre 1950 CF Durand René du 1er avril 1952 au 29 septembre 1953 CF de Brossard Maurice du 29 septembre 1953 au 4 octobre 1955 CF Clavel Maurice du 4 octobre 1955 au 17 août 1956 CV Ploix André du 17août 1956 au 2 août 1958 CV Ortolan Félix du 2 août 1958 au 27 novembre 1959 CV Guiader Laurent du 27 novembre 1959 au 12 mai 1962 CV Bozec René du 12 mai 1962 au 21 mars 1963 Le titre est changé le 1er juillet 1962 en Aéronautique navale de Mers-el-Kébir, commandement qui est supprimé le 15 mai 1964. CV de Commines de Marsilly Jacques du 21 mars 1963 au 26 août 1963 CF Palmésani Michel du 26 août 1963 au 15 mai 1964 Les commandements d’aéronautique régionale sont cumulés avec celui de la BAN de Lartigue d’avril 1952 à août 1956, puis de juillet 1962 jusqu’à la dissolution de Lartigue le 15 mai 1964.
Lartigue
Carte de 1950 avec les longueurs des pistes en kilomètres
A l'origine, l'aérodrome s'appelait Tafaraoui, du nom d'un petit village de la plaine de la Grande Sebkha, immense lac salé qui s'étend au sud-est d'Oran. L'absence de tout relief avait séduit les services de l'armée de l'Air à la recherche d'un terrain de secours. Le voisinage du petit village et de la ligne de chemin de fer permettait d'établir facilement un début d'infrastructure. La décision est prise, peu de temps avant la guerre, d'y installer une base "camouflée" pour permettre la dispersion éventuelle des escadrilles de l'armée de l'Air, ce centre est construit à la manière d'un village avec des ruelles et un faux clocher. La base est cédée à la Marine en novembre 1940 et elle a accueilli des formations venues de France métropolitaine au moment de l'armistice. Les Marins poursuivent les travaux sur la base qui reçoit, le 1er août 1941, le nom de du contre-amiral Lartigue, ancien commandant du Béarn qui a trouvé la mort au cours d'un bombardement du terrain de Rochefort le 19 juin 1940. En novembre 1942, l’US Army Air Force occupe le terrain et y installe un centre du Coastal Command allié. La base est réarmée par la Marine nationale en en août 1944. Malgré le manque de moyens et les faibles crédits d'aprèsguerre, l'agrandissement de Lartigue se poursuit. En 1947, la base possède deux pistes : L'une est-ouest de 1 550 m pour avions de 15 tonnes et l'autre nord-sud pour avions de 10 tonnes, prolongée à 1 900 m. Quatre hangars sont construits, ainsi qu'un hangar et un atelier de maintenance.
En 1949, avec l'aide du Gouvernement général, la piste est-ouest est allongée à 2 300 mètres après le détournement d'un oued. L'année suivante, un nouvel hangar est monté, les installations sont développées jusqu'à devenir ce qu'est la base définitive. A partir de 1957, la base est mise aux normes de l'OTAN avec une piste qui atteint 2 440 mètres, douze hangars représentant une surface couverte de 24 800 m2, 24 aires de dispersion et 74 000 m2 d'aires de stationnement et d'entretien, des aides à la navigation et à l'atterrissage, 2 500 m3 de stockage de carburant et des logements pour 2 500 hommes. Elle dispose de deux champs de tir à la Sebkha et à Bedeau, à 150 km au sud d'Oran. La base abrite également une école du personnel non volant, un centre d'entraînement des parachutistes, un centre de regroupement de formations embarquées, un armement des flottilles de lutte anti-sous-marine et un important atelier de la DCAN (Direction des constructions et armes navales). En 1960, elle pourra accueillir sept formations d'avions ou d'hélicoptères. De plus, la base assure la sécurité et la pacification dans le secteur de Tafaraoui. Le petit village camouflé s'est considérablement agrandi au cours des années pour devenir, appuyé sur la base navale souterraine de Mers-El-Kebir, le bastion le plus solide et le mieux situé en Méditerranée. La base est commandée successivement par les capitaines de corvette Hamel, Roussel et Duval, puis par les capitaines de frégate Fournier, Lacoste, Hourdin, Durand, de Brossard, Clavel, Saleun, Cassé, de Commines de Marsilly et Palmésani. Le 14 février 1964 la dernière unité, la flottille de Neptune 22F, quitte définitivement Lartigue pour Nîmes. Les couleurs françaises sont envoyées une dernière fois le 14 mai 1964, en présence du capitaine de vaisseau Rebut, commandant la Marine à Mers-el-Kébir. Ci-contre, l’insigne de la BAN de Lartigue qui porte les deux étoiles en mémoire du contre-amiral Lartigue et la tour de contrôle.
Lartigue en 1946
(Alain Crosnier)
Lartigue en 1950
(Alain Crosnier)
Lartigue en 1960, devenu base de l’OTAN
(ARDHAN)
Lartigue en 1946 avec un LeO 45 et des Spitfire – Au premier plan : Des emplacements de DCA
(Philippe Ricco)
Lartigue en 1946 – Au premier plan : Les bâtiments de l’EPNV
(ARDHAN)
Décembre 1945 – Inspection du contre-amiral Nomy et du capitaine de frégate Duval Avion Lockheed PV-1 Ventura
(ARDHAN)
Le 25 mai 1946 – Défilé lors de l’inspection de la base par le contre-amiral Nomy
(ARDHAN)
Le 25 mai 1946 – Défilé lors de l’inspection de la base par le contre-amiral Nomy
(ARDHAN)
Le pavillon de commandement
(ARDHAN)
1948 – Visiteur britannique
(ARDHAN)
1948 – Cérémonie pour le visiteur britannique, devant un Avro Anson
(ARDHAN)
1953 – L’amiral Gély, préfet maritime d’Oran, et le capitaine de frégate de Brossard, commandant la base de Lartigue
(ARDHAN)
Inspection des cuisines
(Anciens Cols Bleus - Dunan)
FĂŞte de la Saint Eloi 1955
(Anciens Cols Bleus - Dagobert)
Fête durant l’été 1957, avec la chanteuse Amy Anderson
(Anciens Cols Bleus - Dagobert)
Un coin de la base avec le château d’eau
(ARDHAN)
Un coin de la base
(ARDHAN)
Hiver 1956 – La base sous la neige
(Anciens Cols Bleus - Andrem)
Les hangars de l’escadrille 4S
(ARDHAN)
(ARDHAN)
1958 – Visite du contre-amiral Ploix
Le 24 dĂŠcembre 1961 au mess officiers
(Armand Bernard)
Juillet 1947 – Cours de mitrailleur de bord de l’EPV (Ecole du personnel volant), devenue 52S en 1946, basée à Lartigue de 1944 à 1948, devant un Glenn Martin 167 – La 52S a utilisé un parc hétéroclite de Catalina, Walrus, Wellington, Glenn Martin 167, MS 502, D 520 et Simoun
(ARDHAN)
Les Wellington de l’escadrille 56S (ex 52S) basée à Lartigue de 1948 à 1951. La 56S a utilisé des Anson, Wellington, MS 502, MS 474, SNJ-4, SO 94/95 et Ju 52
(Anciens Cols Bleus - Draen)
Un SO 95 de l’escadrille 4S basée à Lartigue de 1947 à 1963 qui utilisent des Ju 52, Catalina, NC 701/702, Nord 1002, SO 30P, Lancaster, SO 95, LeO 453, MS 502 et Stampe SV4
(Anciens Cols Bleus - Decreus)
SNJ de l’escadrille 57S basée à Lartigue en 1953 et 1954. La 57S a utilisé des
SNJ-4, des Hellcat et des Vampire
(ARDHAN)
Les TBM Avenger de la flottille 6F basée à Lartigue de 1950 à 1958 équipée de Bloch 175 puis d’Avenger
(ARDHAN)
Lancaster de la flottille 11F basée à Lartigue en 1952 et 1953
(ARDHAN)
Lockheed P2V-6 Neptune de la flottille 21F basée à Lartigue de 1953 à 1963
(Anciens Cols Bleus – Maurice Bailly)
Lockheed P2V-6 Neptune de la flottille 22F basée à Lartigue de 1953 à 1963
(René Bail)
P2V6 Neptune de la flottille 28F basĂŠe Ă Lartigue en 1961 et 1962
HSS-1 de la flottille 31F basée à Lartigue en 1960 et 1961
(ARDHAN)
Au premier plan, HSS-1 de la flottille 32F basée à Lartigue de 1958 à 1962
(René Bail)
La flottille 33F basée à Lartigue de 1957 à 1962 avec des H-19, puis des HSS-1
(ARDHAN)
DCAN Direction des constructions et armes navales A partir de 1954, la base de Lartigue abrite, à Arbal au nord de la base, le plus important établissement de la Direction des constructions et armes navales (DCAN) qui couvre 27 000 m2 et qui assure la révision des avions, ainsi que les réparations des matériels électroniques spéciaux avec plus de 1 000 ouvriers civils et militaires. Pour l’entretien de P2V-6 Neptune il a été construit un imposant bloc opérationnel et c'est une véritable usine que constitue le Centre industriel de la DCAN. D'innombrables types d'appareils ont sillonné le ciel de Lartigue et c'est le mérite des Marins de maintenir en état un matériel disparate.
Ecole d’apprentissage de la DCAN A Dar-Beïda, quartier d’Oran voué à la Marine nationale, se trouve l’école de la DCAN destinée à former des ouvriers et des techniciens pour les arsenaux, dont beaucoup se retrouveront à Arbal.
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