Le magazine
du bien-être et du développement durable
03/2018
DÉTENTE Planer en mode snorkeling: plonger avec un masque et un tuba est une activité fascinante et apaisante.
DÉVELOPPEMENT DURABLE Des grillades plus vertes: pour que le plaisir du barbecue se transmette aux générations futures.
Franchir les limites Oser un saut dans l ‚ inconnu et partir à la découverte de nouveaux univers.
ÉDITORIAL
Envie de nouveauté
Photo de couverture: Arthur Belebeau/Trunk Archiv © Roland Tännler, akg-images
Éloge du pantalon large
J’ai eu plein de compliments pour mon nouveau pantalon, un modèle à jambes larges. Et tous de la part de femmes! Il y a longtemps que ça ne m’était pas arrivé. Cela fait un bon moment que les créatrices de tendances ont lancé cette mode. Mais il faut du temps à une tendance pour s’imposer – et à nous pour nous habituer à une nouvelle silhouette. En version courte ou longue, le pantalon large en est un bon exemple. L’an dernier, je n’arrivais pas à savoir avec quelles chaussures porter ma jupe-culotte. Ce n’est plus le cas. Aujourd’hui, je suis persuadée que des baskets conviennent tout aussi bien que des sandales à talons. C’est également grâce à ma fille de 17 ans que je me suis habituée à cette nouvelle silhouette. Elle porte des pantalons larges depuis l’été dernier. Toutes les deux, nous les préférons courts, à taille haute, avec des plis devant et une ceinture (c’est la coupe «paperbag»). Avec ça, ma fille porte un top qui laisse le ventre à l'air et moi, un chemisier fluide ou une veste courte. Car, quelle que soit la façon de les porter, l’important est de souligner la taille.
Chère lectrice, cher lecteur, Il n’y a pas longtemps, pendant ma séance de sport, un collègue m’a dit: «Tu ne quittes pas ta zone de confort. C’est OK, mais ce n’est qu’en allant au-delà que tu pourras savoir si tu es capable de dépasser tes limites. Et si cela t’apporte du plaisir.» Il avait raison. Chaque personne peut décider elle-même si elle va oser dépasser ses propres limites et découvrir ainsi quelles possibilités s’ouvrent à elle, quels défis se présentent et comment les aborder. C’est vrai pour le sport, mais pas seulement. Dans ce numéro de Vivai, nous vous présentons quatre personnes qui ont osé aller au-delà de leurs limites. L’une d’elle est le moine zen Marcel Reding. Ne trouvant pas sa vie de jeune homme «normal» épanouissante, il a suivi une formation pour devenir moine zen au Japon. Aujourd’hui, il vit avec sa famille dans un temple zen à Einsiedeln. Il y a aussi la conductrice de grue Andrea Huber, qui a osé se lancer dans un métier typiquement masculin. Lorsqu’elle grimpe sur sa grue, son horizon s’élargit et elle se dit que la liberté ne commence pas au-dessus des nuages. Et que les frontières n’existent que dans nos têtes. Si vous lisez cet éditorial, mon premier pour Vivai, c’est parce que j’ai pris la décision d’oser entreprendre quelque chose de nouveau. Une décision qui en a valu la peine pour moi. J’aime beaucoup ce nouveau travail. J’espère que le contenu de ce Vivai saura vous intéresser et me réjouis d’ores et déjà de concevoir le prochain numéro avec mon équipe. Pour vous, chère lectrice, cher lecteur. Je vous souhaite, à vous aussi, d’accueillir le changement. Osez explorer vos limites. Essayez de les dépasser. Découvrez ce qui vous attend au-delà, et quelles possibilités s’ouvrent alors à vous.
Susanne Schmid Lopardo, responsable de la rédaction Health & Beauty Vivai 2018
3
ZÉRO SUCRE, ZÉRO CALORIES. © 2018 The Coca-Cola Company.
DES NOUVELLES RAFRAÎCHISSANTES: COCA-COLA ZERO LEMON, GINGER ET VANILLA
Coca-Cola est en vente à votre Migros
APERÇU
Impressum Editeur: Fédération des coopératives Migros Concept et réalisation: Médias Migros Directeur des médias Migros: Lorenz Bruegger Directeur des éditions: Rolf Hauser Responsable des rédactions des médias Migros: Franz Ermel Responsable de la rédaction Health & Beauty: Susanne Schmid Lopardo Rédaction: Stephanie Riedi Directrice artistique: Dora Siegenthaler Rédactrice photo: Cornelia Thalmann Workflow management: Imelda Stalder (responsable), Anna Francesca Steinmann, Mirjam Torres-Suter Traitement d’images: Reto Mainetti Edition française: Sylvie Castagné Edition italienne: Cora Gianolla, Claudia Wagner Révision (F): Martine Rivier Adresse de la rédaction: Magazine Vivai, case postale 1766, 8031 Zurich, vivai@mediasmigros.ch, migros.ch/fr/vivai
10
Natsuki Camino aussi s’est lancée dans l’inconnu. À l’origine, elle était designer de produits, mais elle travaille aujourd’hui comme illustratrice. Sa technique, plutôt originale, consiste à réaliser des collages avec des papiers déchirés.
14
Désirée Good ne craint pas les situations hors du commun, comme le montrent ses portraits de personnes qui ont osé emprunter une voie inhabituelle.
Imprimerie: Vogt-Schild Druck AG, CH-4552 Derendingen Papier: sans bois, FSC-Mix Emissions de CO2 compensées par un projet au Brésil. ISSN: 1663-716X Tirage total de Vivai: 250 060 exemplaires D: 173 127 ex., F: 61 557 ex., I: 15 376 ex.
Voyager est le moyen le plus courant d’explorer ses limites. Les experts neutral imprimé
01-18-190925 myclimate.org
Commandez gratuitement Vivai par e-mail à : abonnements.vivai@ mediasmigros.ch ou par téléphone au : 0800 180 180
L’entraîneuse du FCB Sissy Raith a pu constater que le football féminin renforce la confiance en soi et le désir de vaincre des femmes (p. 42).
Les fruits et légumes d’été sont rafraîchissants. Mais encore? La conseillère en nutrition Brigitta Gächter nous parle de leurs atouts (S. 36).
Prisca Huguenin-ditLenoir, responsable communication chez Hotelplan Suisse, a sélectionné pour nous diverses destinations de voyages (p. 20). Vivai 2018
5
ÇA FAIT PLAISIR
Sarina court Comment devenir une adepte de la course? Sarina Feldmann, 29 ans, a voulu le savoir et troqué ses pantoufles contre des chaussures de running. Elle a profité du programme de coaching d’iMpuls de 12 semaines. iMpuls a suivi Sarina avec une caméra et a documenté son initiation à la course. migros-impuls.ch/courir
Contre tiques et moustiques
Les petites bêtes volantes ou rampantes peuvent être agaçantes et, parfois, dangereuses pour la santé. Heureusement, la marque Craghoppers propose une ligne de vêtements avec un répulsif qui éloigne les insectes: NosiLife. La substance active est intégrée aux fibres et n’est pas en contact avec la peau. NosiLife convient donc aux femmes enceintes et aux enfants. sportxx.ch
© Illustration: Anne Bentley, photos: Getty Images, iStock
Des grillades plus écolo
Aide bénévole
Les aficionados du barbecue apprécient surtout l’été pour les grillades. Amateurs de viande ou de poisson, végétariens ou autres, parents et amis se retrouvent tous volontiers autour d’un barbecue. Pour tout savoir sur l’art des grillades, rendez-vous sur grilétariens.ch et lisez notre article page 30.
Qui, de nos jours, s’engage encore bénévolement? Le Gottlieb Duttweiler Institute GDI a étudié cette question sur mandat du Pour-cent culturel Migros. Les résultats sont réjouissants. Grâce à la numérisation, de nouvelles possibilités d’engagement bénévole ont vu le jour.
grilétariens.ch
gdi.ch/de/studien (en allemand)
Vivai 2018
7
Photos : Fabian Biasio
Publireportage
L’intégration par la formation Les réfugiés ont actuellement très peu de chances de s’intégrer au monde professionnel en Suisse. Le danger est particulièrement grand pour les 16 – 25 ans qui ont dû interrompre leur scolarité et leur formation en quittant leur pays. La majorité des jeunes concernés n’ont pas les prérequis scolaires pour suivre avec succès une formation.
Yohannes termine avec succès sa formation d’assistant mécanicien dans un garage fribourgeois et va poursuivre sur un CFC. Sa formation lui permet de bien s’intégrer.
« Je veux être indépendant. » Yohannes Berhane* avait 16 ans lorsqu’il est arrivé en Suisse. Réfugié d’Érythrée, il s’est adapté à un monde totalement nouveau. Avec ténacité, il a appris le français, fait des stages. Il se forme aujourd’hui comme mécanicien dans un garage fribourgeois. Et s’intègre avec succès. Les débuts en Suisse ont été difficiles. « Je ne connaissais pas la langue, ce n’était pas la même culture », raconte Yohannes Berhane, 22 ans aujourd’hui. Contraint de quitter son pays avec sa mère et sa petite sœur, il a vécu un périple très éprouvant avant de parvenir dans notre pays en 2012. Arrivé à Fribourg, Yohannes y suit des cours à l’École professionnelle artisanale et industrielle durant un an, avant d’effectuer divers stages.
« Depuis tout petit j’ai voulu être mécanicien », déclare Yohannes. Caritas Suisse, qui le suit, contacte donc les patrons d’un grand garage de la région fribourgeoise. « On a vu tout de suite qu’il était motivé », se souviennent Corinne et Jean-François Lacilla, ses patrons. Yohannes est alors engagé pour réaliser en deux ans une formation d’assistant mécanicien. Le jeune homme travaille au garage quatre jours par semaine et suit des cours chaque lundi. Voyant sa soif d’apprendre et ses très bons résultats, les patrons de Yohannes lui ont proposé de poursuivre sa formation et de faire le CFC (certificat fédéral de capacité) de mécanicien en maintenance automobile. Pour cette nouvelle étape, Yohannes doit encore faire des progrès en français. Caritas va l’aider à suivre un cours intensif. Aujourd’hui bien intégré, Yohannes s’entend bien avec ses collègues. Et son but est de finir sa formation. « Je veux être indépendant », dit-il.
Plus d’informations sur Yohannes sur : agirtoutsimplement.caritas.ch
*Nom modifié pour des raisons de protection de la personnalité
Pourtant, des solutions existent. Ainsi, Caritas Suisse accompagne actuellement à Fribourg 1600 réfugiés reconnus, dont 342 ont entre 16 et 25 ans. Ces jeunes suivent des cours intensifs, et des conseillers en intégration professionnelle les soutiennent dans la recherche de stages, de places d’apprentissage et d’emploi. Depuis mars 2018, Caritas Suisse gère aussi la Maison de formation et d’intégration à Matran. De jeunes réfugiés y sont hébergés et guidés dans leur formation professionnelle.
Compte postal : 60-7000-4 Pour les dons en ligne : caritas.ch/integration-dons
ON AIME
Des migrants intégrés
«Maflü», tel est le nom d’une initiative de Micarna qui permet à des réfugiés de suivre une formation professionnelle et d’apprendre la langue parlée localement. L’entreprise du groupe Migros aide ainsi non seulement à l’intégration économique et sociale d’apprentis, mais également à fournir du personnel qualifié aux professionnels de la branche.
© Illustrations: Christopher Corr, Katarzyna Klein, photos: Nick Eichmann, Getty Images
Shopper social Une personne qui fait ses achats en ligne chez Migros peut se faire livrer via la plateforme sociale Amigos. Sa commande sera alors livrée par un autre client Migros. Les «livreurs» Amigos reçoivent une notification sur leur portable et peuvent, selon leur disponibilité, faire eux-mêmes les achats et les livrer. Ils touchent une petite rémunération en retour, soit 7.90 francs pour le premier sac et 2 francs par sac supplémentaire.
Des écoles solaires Le projet «Jede Zelle zählt» («chaque cellule compte») fait école. Lancé par myblueplanet et soutenu par Migros, il permet la mise en place d’installations solaires sur des écoles. Via des campagnes pleines d’humour, les élèves participent à sensibiliser leurs camarades et les habitants de leur commune à la transition énergétique, aux changements climatiques et à l’énergie solaire. jzz.ch
amigos.ch
Imiter les paysans Les fans de gazon impeccable doivent s’étonner de voir parfois des espèces végétales proliférer de façon anarchique sur les fermes IP-Suisse. En consultant les panneaux informatifs plantés au bord des chemins, ils comprendront qu’il s’agit de favoriser la biodiversité. Ce n’est donc pas une négligence mais une attention particulière accordée à la nature. ip-suisse.ch
Vivai 2018
9
10 Vivai 2018
EXPLORER SES LIMITES
DOSSIER
Oser aller plus loin Le but du voyage n‚a pas d‚importance, ce qui compte c‚est de tester ses limites, de les dépasser et d‚élargir son horizon. Texte: Ruth Hoffmann
Illustrations: Natsuki Camino
Vivai 2018
11
DOSSIER
EXPLORER SES LIMITES
p
our les Grecs anciens, le monde s’arrêtait à l’actuel Afghanistan. Au-delà, pensait-on alors, était l’océan, immense, qui englobait toutes les surfaces terrestres. Les connaissances que l’on avait de la planète n’allaient pas plus loin. La géographie était une science naissante, et elle se pratiquait principalement à un bureau, jusqu’au IVe siècle avant J.-C. et à l’arrivée d’Alexandre le Grand, roi de Macédoine. Lorsque le célèbre conquérant franchit les limites présumées du monde, il est devenu évident que ce dernier ne s’arrêtait pas là. Les seules frontières étaient celles que l’Homme avait tracées dans son esprit. Élargir son horizon implique toujours de dépasser des limites. Chaque découverte, chaque progrès dans l’histoire de l’humanité a pu avoir lieu uniquement parce que des femmes ou des hommes courageux sont allés au-delà du possible, ou plutôt de ce que l’on pensait être possible. Parfois, il s’agissait de limites physiques, parfois politiques ou sociales, mais tout d’abord et toujours de limites de la pensée. «Pour que le possible puisse se produire, il faut toujours essayer l’impossible», a écrit le poète Herman Hesse. Qu’il avait raison! En effet, ce sont souvent les limites que nous nous sommes fixées nous-mêmes qui nous empêchent d’avancer. Que ce soit au niveau sociétal ou personnel. Inhibés par nos habitudes
Les frontières peuvent protéger, mais également boucher la vue. Elles ancrent et permettent de s’orienter et, dans certaines circonstances, elles empêchent également l’avènement de nouveautés. Une personne qui est persuadée de n’avoir aucun talent musical ne chantera probablement jamais dans un chœur d’amateurs, même une fois pour voir. Et une personne qui se trouve trop timide ne mettra jamais les pieds dans un atelier de théâtre. Renoncer à ces activités évite 12 Vivai 2018
peut-être des déconvenues, ou bien de se décevoir soi-même, mais cela prive de l’occasion de découvrir que l’on n’est pas forcément ce que l’on pense être. Au quotidien, il est difficile de se distancier suffisamment de ses barrières internes pour pouvoir les identifier en tant que telles. Nos habitudes nous inhibent, et nos devoirs nous indiquent la voie à emprunter. Tout cela avec une petite musique de fond à l’effet soporifique qui nous souffle que tout doit être ainsi, comme tout a toujours été – ou comme le font tous les autres. Être quelqu’un d’autre
Mais en vacances, nous vivons pour un temps déterminé une autre vie, dans un autre lieu. Nous passons les frontières de notre environnement familier et pénétrons un monde nouveau, dans lequel d’autres règles ont cours et d’autres choses priment. Pour nous également. Nous goûtons des plats dont nous n’avons encore jamais entendu parler, naviguons sur des embarcations instables, dormons pour la première fois sur un futon, dansons le tango dans la rue lors d’une fête populaire ou achetons un chapeau qui, en Suisse, passerait pour un déguisement. Tout est nouveau, inhabituel, enchanteur. Les saveurs, les parfums, la lumière. Et tout à coup, la limite du possible apparaît plus lointaine, la frontière du moi devient perméable. Comme dans les moments où nous sommes exceptionnellement déconnectés d’internet, où au moins injoignables, où nous nous enthousiasmons pour des choses que nous avons toujours trouvé ennuyeuses, ou nous nous offrons ce que nous nous refusons en temps normal. Si nous ressentons un délicieux sentiment de liberté en vacances, ce n’est pas simplement parce que nous sommes loin de notre travail, mais aussi parce que nous sommes quelqu’un d’autre. S’aventurer au-delà des frontières et s’exposer à l’inconnu peut, par ailleurs,
être fatigant et déstabilisant: nous ne comprenons rien ou presque à la langue du pays, nous avons du mal à nous orienter ou nous sommes confrontés à des usages et à des comportements qui nous irritent et nous semblent insensés. Nous sommes obligés d’examiner plus précisément notre environnement, avons l’impression d’être ignorants, presque comme un enfant incapable de comprendre le monde des adultes. Notre perception n’est pas la même, presque par obligation, car ce qui nous permet de nous repérer habituellement apparaît alors plutôt comme un handicap. Ce qui nous semble être une marque de politesse peut entraîner des malentendus. Quelque chose d’évident pour nous est ici une chance inouïe. Nous atteignons à maintes reprises les limites de notre patience, de notre tolérance et de notre résistance. C’est tout sauf plaisant, et il y a également des moments où l’on aimerait se retrouver chez soi, dans le confort de son univers familier. Une libération!
Bien des gens craignent tellement ce genre d’expériences qu’ils préfèrent opter pour des vacances dans un complexe hôtelier, où tout est parfaitement organisé, plutôt que de partir à l’aventure. Et pourtant, aller à la découverte d’un nouvel univers, sans programme précis, en suivant pour une fois son GPS interne, peut s’apparenter à une thérapie cellulaire pour l’âme et l’esprit. Car lorsque nous réussissons à nous immerger dans l’inconnu, nous faisons une expérience plus durable qu’en restant allongés au bord de la piscine. Nous nous rendons compte qu’en vérité, les limites ne se trouvent souvent pas là où nous le pensions, ou au moins qu’elles ne sont absolument pas infranchissables. Tout est complètement différent et pourtant tout peut être formidable: la vie, nos pensées, la cuisine locale, nous-mêmes… Quelle libération! l
”S‚immerger
dans l‚inconnu procure un délicieux sentiment de liberté.”
Vivai 2018
13
DOSSIER
EXPLORER SES LIMITES
L‚esprit libre Vivai a rencontré quatre personnes qui partagent le même objectif: dépasser leurs limites. Entre autres une grutière qui passe ses journées à 30 mètres au-dessus du sol et un moine bouddhiste qui a tout abandonné pour vivre de la charité d‚autrui. Texte: Roland Grüter
Photos: Désirée Good
”Quand je suis assise là-haut, tout semble si futile, si petit. ” Andrea Huber, 23 ans, grutière, Wattwil (SG)
«Quand je grimpe à l’échelle pour monter sur ma grue et que je balaie l’horizon du regard, j’ai toujours la même pensée: la liberté ne commence pas seulement au-delà des nuages, mais de ma cabine à quelque 30 mètres du sol. De cette perspective, tout semble si futile, si petit. Je travaille comme conductrice de grue depuis 2014. De là-haut, je ne suis reliée au monde que par radio et je transporte des tonnes de matériaux pour mes collègues. J’ai longtemps hésité sur mon avenir. Finalement, j’ai choisi la construction, c’est-à-dire une voie qui n’était pas forcément tracée, car jusqu’à mon apprentissage, j’étais plutôt timide. Travailler dans le bâtiment m’a donné de la force. Au début, je devais parfois supporter les remarques idiotes de mes collègues, mais aujourd’hui c’est fini. Je fais vraiment partie de l’équipe. Le choix de ce métier a aussi profondément modifié ma vie privée. Au lieu de bavarder de sujets comme la mode ou Instagram avec des amies, je préfère discuter de machines de chantier et de boulot avec des hommes. Qu’est-ce qui est masculin? Ou féminin? Les frontières, c’est dans notre tête que nous les traçons. En ce qui me concerne, les deux mondes sont perméables. Et j’en suis tout à fait satisfaite.» 14 Vivai 2018
”Ce n‚est pas une question d‚adrénaline, mais de confrontation avec soi-même. ” Arvo Losinger, 25 ans, adepte du parkour, Berne
«Les enfants nous montrent l’exemple. Pour eux, il n’y a pas d’obstacles. Ils explorent les espaces comme s’ils n’avaient pas de frontières. Ce faisant, ils apprennent à se connaître eux-mêmes. C’est exactement le principe du parkour. Ses adeptes, que l’on appelle les traceuses et les traceurs, ne se contentent pas de suivre des sentiers battus. Pour aller d’un point A à un point B, ils escaladent les murs ou sautent par-dessus des clôtures et parviennent ainsi à destination. Cela fait treize ans que je pratique le parkour. Je m’investis en tant que membre de la communauté d’intérêts ParkourONE pour accroître la notoriété de ce sport et pour qu’il se professionnalise. Parallèlement, je suis étudiant à la Haute école d’art de Zurich (ZhDK) et, pour moi, le parkour est surtout une école de la vie. Ce n’est pas uniquement une question d’adrénaline, mais de confrontation avec soi-même. À chacun ou chacune de décider quel défi il ou elle veut relever, quelles peurs dominer, où se situent ses propres limites. C’est pourquoi, en 2016, avec le soutien de Caritas, je suis allé donner des cours aux jeunes de la ville de Gaza. Ils vivent dans des conditions extrêmement difficiles et n’ont que très peu de possibilités d’y échapper. Pour eux, il est particulièrement important de réaliser qu’il est possible d’atteindre des objectifs élevés grâce à sa force morale. Des objectifs qu’ils ont eux-mêmes fixés, c’est-à-dire qui n’ont pas été déterminés par la religion ou la politique.»
Vivai 2018
15
DOSSIER
EXPLORER SES LIMITES
”Ce qui semblait constituer mon identité m‚est soudain apparu superflu.” Marcel Reding, 39 ans, moine zen, Einsiedeln (SZ)
”Quand on s‚intéresse aux autres cultures, on voit sa propre vie différemment.” Martina Bisaz, 37 ans, photographe de voyage et bloggeuse, Latsch (GR)
«J’habite à Latsch, dans les Grisons, dans une ancienne étable aménagée. Mais je suis parfois loin durant des semaines, en voyage au bout du monde. En moyenne, je parcours des déserts ou d’autres sites naturels pendant trois mois de l’année. La Jordanie, l’Iran, la Malaisie… Les pays qui ne sont pas touchés par le tourisme m’intéressent particulièrement, car il y a encore de la place pour l’aventure et les découvertes. J’ai même abandonné mon CDI de dessinatrice scientifique pour me concentrer sur les voyages et la photo graphie. Depuis 2017, je tiens aussi un blog sur Instagram, kitkat_ch. J’y poste mes photos. J’ai déjà 244 000 abonnés. Cela me fait vraiment plaisir! En montrant mes impressions de voyage, mon objectif est d’inciter les gens à s’intéresser à d’autres cultures et populations. C’est une façon d’ouvrir les yeux et les cœurs. Et les soucis personnels deviennent tout de suite plus légers. Je suis ce que l’on appelle sur les médias sociaux une «influenceuse». Bien que je n’aime pas franchement ce terme. Mais si je peux aider des per sonnes à se libérer de leurs préjugés, alors ça ne me gêne pas. Je ne pourrais toutefois pas me passer entièrement de mon étable et des montagnes grison nes. C’est mon Heimat. C’est chez moi.» 16 Vivai 2018
«Vue de l’extérieur, ma vie ressemble pro bablement à un grand n’importe quoi. Pour moi toutefois, elle est cohérente. Je veux comprendre le monde, savoir comment il fonctionne, de quoi il est constitué. D’ailleurs, j’ai commencé par apprendre le métier de laborantin. J’avais la vie d’un jeune homme normal, une petite amie, je sortais, je faisais la nouba… Mais tout cela ne réussissait pas à me procurer un sentiment d’accomplissement. J’étais da vantage intéressé par les limites intérieures de l’individu. C’est ainsi que je suis arrivé au bouddhisme zen, car il m’apportait des réponses convaincantes à toutes les ques tions fondamentales sur la vie et la mort. Afin de pouvoir m’y concentrer entière ment, je suis parti pour le Japon. J’y ai suivi l’enseignement pour devenir moine zen, puis j’ai passé dix ans dans différents mo nastères. J’étais moine mendiant. J’ai dû m’investir totalement, physiquement et mentalement. Ma formation, mes particu larismes, mon statut social: tout ce qui semblait constituer mon identité m’est soudain apparu superflu. Cela oblige à aller au bout de ses propres limites, mais c’est la seule façon de pouvoir les dépasser. Je suis rentré en Suisse il y a trois ans, je me suis marié et suis devenu papa. Aujourd’hui, je travaille deux jours par semaine comme restaurateur dans l’atelier de mon cousin. Je vis avec ma famille dans un temple zen à Einsiedeln, et partage mes réflexions avec des élèves. C’est d’ailleurs un moine qui a fondé Einsiedeln…»
Vivai 2018
17
DOSSIER
EXPLORER SES LIMITES
Quand l‚étranger est bien étrange Autres pays, autres mœurs. Même un baroudeur peut atteindre ses limites et être déboussolé face à des coutumes locales. Témoignage de Friedemann Bartu, ancien collaborateur de la rubrique voyages et correspondant à l ‚ étranger de la Neue Zürcher Zeitung, qui vit aujourd ‚ hui en Inde.
l
es voyages forment la jeunesse», disait Montaigne. C’est tout à fait vrai, surtout lorsqu’on rencontre des gens qui vivent très différemment de nous. Notre patience est alors souvent mise à rude épreuve. Cela commence en général par des détails, comme la ponc tualité. Considérée chez nous comme la norme et une qualité, elle est inconnue dans de vastes régions du monde. Pour justifier un retard de plusieurs heures, les Indonésiens invoquent, avec un sourire, le rubber time («temps élastique»). Mañana (si ce n’est pas aujourd’hui, ce sera demain) est l’indication temporelle qui fait foi au Mexique. Les Indiens, quant à eux, annoncent fièrement: «Vous, les Occidentaux, vous avez des montres, et nous, nous avons le temps!» En hindi, un seul et même mot signifie à la fois 18 Vivai 2018
«aujourd’hui» et «demain». Les étran gers vivant en Inde doivent faire preuve d’une forte capacité d’adaptation et ne pas redouter les surprises. Comme ce jour où nous étions invités à un mariage à Goa. «À 19 h 30 précises» indiquait le carton. Mais que veut dire «précises» (sharp) à Goa? Soucieux de respecter cette consigne, nous sommes arrivés à 20 h 15 sur le lieu des festivités, une im mense salle pouvant accueillir 700 per sonnes. Hormis le personnel, qui man geait avant de prendre son service, elle était déserte. Nous étions les premiers. Les autres invités commencèrent à ar river une bonne heure plus tard. Puis, enfin, les mariés apparurent. La salle ne fut comble que tard dans la soirée. Deux Françaises venues nous rendre visite ont vécu une expérience similaire.
Sachant que les trains indiens circulaient souvent avec un retard conséquent, elles n’ont pas manqué de se réjouir lorsque leur express est arrivé presque à l’heure à Goa. Il s’agissait en fait d’un train qui avait un retard de 24 heures; il leur a donc fallu redescendre sur le quai et patienter six heures avant de monter à bord de leur express pour Bangalore. Des règles de politesse à table
À l’étranger, les risques de commettre des impairs ne manquent pas. Pour ma part, c’est à Singapour que je me suis illustré, lors de la fête musulmane Hari Raya. À cette occasion, notre guide malais nous avait invités chez lui. La table croulait sous les mets préparés par son épouse, et il lui tenait à cœur que nous les goûtions tous. Bien que mon
Vivai 2018
19
estomac eût déclaré forfait depuis longtemps, je m’efforçai de finir mon assiette pour honorer cette règle de bien séance qu’on m’avait inculquée enfant. Mais en Malaisie, une assiette vide si gnifie: «J’ai encore faim, s’il vous plaît, remplissezla!» Les Asiatiques ne raffolent pas de la cuisine européenne. Et étant habitués à manger un repas chaud le matin, ils ne sont guère séduits par notre petit déjeuner continental. Ils emportent donc souvent dans leurs bagages des nouilles instantanées, une bouilloire électrique, du riz et un cuiseur à riz. Une anecdote rapporte que le Club suisse de Lima a dû essuyer une pluie de réclamations lorsqu’il tenta d’introduire le bircher sur sa carte, tant ses membres trouvèrent ce gruau emblématique peu appétissant. Des malentendus linguistiques
Les malentendus de nature linguistique font aussi partie de tout séjour à l’étran ger. «J’ai mal compris» est une excuse recevable lorsqu’il s’agit de ne pas perdre la face. Ce qui est vital pour de nom breux peuples. En Asie, si vous deman dez le chemin de la gare à un passant, il y a peu de chance qu’il vous réponde qu’il n’en sait rien. Même si c’est le cas. Il essayera plutôt de vous donner la réponse qu’il estime susceptible de vous satisfaire au mieux. «La gare, c’est bien par là?» n’est donc pas une bonne manière de formuler sa question, car elle invite à un «oui» spontané, même si ladite gare se trouve à l’opposé. Mieux vaut opter pour un simple «Où se trouve la gare?», qui ne garantit pas non plus que l’on y parvien dra par le plus court chemin. Il convient aussi de se méfier des panneaux. Un collègue journaliste en a fait l’expérience dans le nord du Vietnam en voyant de nombreuses publicités portant l’inscrip tion cắt tóc. Étant donné que ces mots se prononcent comme «hot dog», il en a conclu dans son article qu’il devait s’agir d’un héritage des GI’s. Or, en vietnamien, ce terme ne désigne pas un petit pain avec une saucisse, mais un coiffeur! l 20 Vivai 2018
Envies d‚ailleurs De la randonnée-safari dans le Masai Mara jusqu‚aux fêtes qui durent toute la nuit sur l‚île de Chypre, Hotelplan Suisse a sélectionné pour Vivai sept destinations – ou sept façons d‚explorer ses limites.
Sur une autre planète Parcourir la réserve nationale du Masai Mara, au Kenya, comme les explora teurs de jadis: «Sur les traces des Massaïs» offre l’occasion unique de se familiariser avec l’art de lire les traces d’animaux, et donc d’apprendre à voir les choses sous un autre angle. Les participants à ce circuit se dépla cent à leur rythme, sans être troublés par des bruits de moteur. Ce safari randonnée de Travelhouse mène à la découverte d’une faune et d’une flore fascinantes, ainsi que de l’écosystème du Masai Mara. Tous les lieux d’héber gement de ce circuit privé de six jours sont certifiés Fair Trade Tourism (FTT). Infos sur: travelhouse.ch/o1901486
Au sommet Lorsque l’on prend de l’altitude, on élargit déjà bien son horizon! Par exemple en montant dans le téléphé rique qui relie Engelberg (OW) au sommet du Titlis. Outre la possibilité de voir le monde d’en haut comme un gypaète barbu, on peut se faire peur
en empruntant le Titlis Cliff Walk, un pont suspendu à 3041 mètres d’alti tude, soit le plus haut d’Europe. Large de quelques mètres et long d’une centaine de mètres, il vous garantit des sensations fortes. Après cela, vous aurez bien mérité un bon repas au Terrace, un bel établissement de 3 étoiles et demie situé à Engelberg, où vous passerez aussi la nuit. Pour en savoir plus sur ce séjour de deux jours avec nuitée en chambre double et demipension, rendezvous sur le site Migros Vacances: migrosferien. ch/h1900069
Au nirvana Le yoga trouve ses origines en Inde, et Bouddha luimême y aura déjà été initié aux environs de 500 avant J.C. La formule «Holiday Konkan package» de Travelhouse vous invite à passer six jours de détente au cœur d’une nature luxuriante. Vous y bénéficierez des meilleures conditions pour dépas ser vos frontières mentales et expéri menter le nirvana, ou presque. Outre des cours de yoga quotidiens (privés ou en groupe), l’offre inclut cinq nui tées au SwaSwara, un établissement quatre étoiles situé à Om beach,
EXPLORER SES LIMITES
DOSSIER
Le Titlis Cliff Walk (à g.) et la réserve du Masai Mara: deux endroits où explorer ses limites, voire les dépasser.
Gokarna, État du Karnataka. Vous logerez dans une villa, en chambre double. Sont inclus : les repas (cuisine ayurvédique), une consultation médicale, deux massages du corps entier abhyanga et une thérapie antistress SwaSwara. Pour en savoir plus: travelhouse.ch/z-80124
© iStock, Laif
En immersion complète Découvrez le fascinant univers de la Grande Barrière de Corail, le plus vaste récif corallien du monde. Vous embarquez à bord d’un bateau de plongée à Cairns pour gagner le récif extérieur de la Grande Barrière de Corail. Si vous n’avez pas de brevet de plongée, vous pouvez passer la certification PADI aux jardins de coraux du récif, un lieu magique. Le séjour «Cours de plongée au Great Barrier Reef» de Travelhouse dure cinq jours, de/à Cairns. Sont inclus: deux nuitées à bord d’un bateau de plongée, pension complète, cours de plongée PADI Openwater avec certification à la clé, neuf plongées et le matériel de plongée. Pour en savoir plus: travelhouse.ch/z-1900345
À ce propos: lisez notre article sur le snorkeling et ses vertus page 46.
Rock the Clock Parmi les amateurs de partys, Ayia Napa est réputée comme étant la destination de vacances la plus cool sur l’île de Chypre. Bars, pubs et clubs restent ouverts pratiquement 24 h/24. La journée, l’ensoleillement exceptionnel (340 jours par an) est une invitation à récupérer en lézardant sur l’une des plages de sable doré. Quant aux infatigables, ils se retrouvent à l’une des «beach partys», comme Nissi beach, du lever au coucher du soleil. Migros Vacances propose un séjour de six jours à Ayia Napa, à l’hôtel New Famagusta, trois étoiles et demie. Soit cinq nuitées en chambre double, petitdéjeuner compris. Infos sur: migrosferien.ch/h-412266
Près des étoiles Le Galloway Forest Park est un «hot spot» pour l’observation des étoiles en Europe. Un lieu où pressentir le caractère infini de l’univers, où les corps célestes semblent à portée de main.
Travelhouse vous propose de vivre cette expérience quasi mystique durant trois jours. Vous dormirez au Corsewall Lighthouse, un phare plus que centenaire aménagé en hôtel. Cet établissement original et élégant de trois étoiles et demie offre un excellent confort. Il est situé tout près du Galloway Forest Park, sur la presqu’île de Rhins of Galloway, au sud-ouest de l’Écosse. À découvrir sur: travelhouse. ch/h-103355
En mode «slow» Le circuit avec guide «Randonnées le long de la route de l’ambre» de onze jours, proposé par Travelhouse, permet de découvrir la Lettonie et la Lituanie sans se presser. Au programme: des randonnées dans des parcs nationaux, une sortie en canoë sur le fleuve Buka, dans le parc national Aukštaitija, et un tour à vélo sur la presqu’île de Neringa. La piste cyclable d’une cinquantaine de kilomètres compte parmi les plus belles de la Baltique. L’hébergement s’effectue dans des hôtels typiquement baltes. Le repas du soir et le petit-déjeuner sont inclus. Pour en savoir plus, rendez-vous sur: hotelplan.ch/o-114624
Vivai 2018
21
DOSSIER
EXPLORER SES LIMITES
Une faune au long cours Les animaux aussi franchissent des frontières. Certains sont de vrais globe-trotters, d‚autres des passagers clandestins, d ‚ autres explorent leurs limites avec euphorie. Texte: Atlant Bieri
q
uantité d’espèces animales pénè trent chaque année sur le territoire suisse. L’une des plus connues étant l’ours brun. Alors qu’il avait dispa ru de Suisse depuis 2005, il s’en trouve de temps en temps un qui arrive chez nous depuis l’Italie. Les loups aussi re viennent dans nos montagnes depuis 1995. Cependant, toutes les espèces ani males ne rejoignent pas la Confédération sur leurs quatre pattes. Il y en a qui ar rivent en volant, et se posent lorsqu’ils trouvent un endroit à leur goût. C’est ce qu’a fait l’æschne paisible, une libellule originaire des régions médi terranéennes. Il y a quelques années encore, les pays situés au nord des Alpes étaient trop froids pour elle. Mais, la faute au réchauffement climatique, sur le Plateau suisse, les températures sont de plus en plus proches de celles d’Italie du Nord. Une aubaine pour ces libellules, qui sont aujourd’hui nombreuses autour du lac des QuatreCantons. Bien que pourvus d’ailes, certains insectes préfèrent faire le voyage en voiture ou, comme le moustiquetigre, en 22 Vivai 2018
avion. C’est en Boeing 747 que les mous tiquestigres, originaires d’Asie, sont ve nus en Europe. Ces passagers clandestins se sont finalement établis au Tessin dans les années 1990. De là, ils auraient dû aller vers le Nord, mais les Alpes cons tituaient une frontière infranchissable pour ces petits insectes. Heureusement, il y avait des gens qui passaient le tunnel du Gothard. Les moustiques n’avaient qu’à squatter la voiture de touristes pour gagner Zurich, Aarau ou Berne. Lorsque les portes de la voiture s’ouvraient, les moustiques pouvaient partir conquérir de nouveaux territoires. Des dauphins qui se droguent
Les animaux passent nos frontières dans les deux sens. Certains viennent en Suisse, d’autres mettent le cap sur l’étran ger. Non seulement ces derniers réussis sent à traverser quantité de pays, mais aussi des océans, des déserts et des mon tagnes infranchissables. Le rat est cham pion en la matière. Il a compris, mieux que tout animal avant lui, comment uti liser l’être humain à son avantage. Caché
dans un sac ou une caisse de marchandi ses, il a fait le tour du globe. Des rats ont ainsi quitté leur pays d’origine, la Chine, pour aller jusqu’en Perse, il y a 3500 ans déjà. Et de là, ils ont rejoint l’Égypte et l’Europe. Au temps des grandes décou vertes, du XVe au XVIIIe siècle, des rats ont suivi sur les mers des marins jusqu’à des îles perdues au bout du monde. Les frontières n’existent pas unique ment sur les cartes géographiques, mais également dans les têtes. Certains ani maux modifient leur état de conscience en consommant des drogues. Des cher cheurs ont notamment observé, au large des côtes australiennes, des dauphins mordant dans des poissonsglobes. Ces poissons sont connus pour contenir de la tétrodotoxine, un puissant neurotoxique qui entraîne des paralysies et, à haute dose, la mort par arrêt cardiaque. Chaque dauphin plantait délicatement ses dents dans un poisson avant de le passer à son voisin. Ainsi, les dauphins absorbaient juste la quantité de poisson nécessaire pour paralyser en partie leur corps, mais faire en sorte que leur cœur continue à
battre. Un peu étourdis, les sympathiques mammifères marins se laissaient alors flotter dans l’eau. Il y a des animaux qui arrivent à approcher un état morbide et, apparemment, à franchir la frontière entre notre monde et l’au-delà. Ces petites créatures vivent dans nos jardins. Ce sont les tardi-
grades, ou oursons d’eau. Ils ne font pas plus de quelques dixièmes de millimètre et élisent volontiers domicile dans la mousse humide. Si l’eau vient à manquer dans leur habitat, il se déshydratent complètement, et leur cerveau est cliniquement mort. Des chercheurs ont découvert que, pendant la phase où ils se déshy-
dratent, des protéines spéciales viennent envelopper leurs cellules et agissent comme un film protecteur. Les tardigrades peuvent ainsi survivre plusieurs dizaines d’années. Et dès qu’ils entrent à nouveau en contact avec de l’eau, ils repartent joyeusement crapahuter sur la mousse, comme si de rien n’était. l Vivai 2018
23
DOSSIER
EXPLORER SES LIMITES
Un drôle d‚état Il y a des situations qui nous font lâcher prise et nous plongent dans un état second, telles que monter sur un grand 8 ou se jeter dans l‚eau froide la tête la première. Voici trois exemples. Texte: Atlant Bieri
La vitesse La vitesse a toujours exercé une attrac tion irrésistible sur les êtres humains. Lorsque les premières locomotives à vapeur atteignant 80 km/h firent leur apparition au XIXe siècle, les gens croyaient qu’à cette vitesse, les passagers ne pourraient plus respirer. Certains supposaient même que l’utérus des femmes pouvait se détacher et sortir de leur corps. Aujourd’hui, de telles supputations nous semblent complète ment absurdes. La recherche a montré qu’il n’y a pas de vitesse trop élevée à laquelle l’Homme 24 Vivai 2018
Illustration: Natsuki Camino
est incapable de résister. «La vitesse à elle seule n’a aucun effet sur le plan physique ou psychique», indique Ralf Anken, spécialiste de biologie gravi tationnelle au Centre allemand pour l’aéronautique et l’astronautique, basé à Cologne. «Mais il y a un impact impor tant lors de l’accélération, qui est causé par les forces générées par l’accélération ellemême.» Ces forces se mesurent en «g», l’unité d’accélération. 1 g correspondant à l’at traction terrestre, une force de 3 g est donc trois fois plus importante. Les pilotes d’avions de chasse durant des manœuvres, ainsi que les astronautes au
lancement d’une fusée sont soumis à des forces g très élevées, qui font affluer le sang du haut du corps dans les jambes. Une force de 5 ou 6 g a un effet tel que le cerveau n’est plus suffisamment ir rigué et ne reçoit plus assez d’oxygène, ce qui entraîne une perte de connais sance. Si l’accélération a lieu lors d’une descente, le sang afflue dans la tête, gonflant les vaisseaux sanguins des yeux et de la rétine, et le champ visuel peut se teinter de rouge. Lorsque cette accélération dure, davantage de sang afflue dans le cerveau, et des vaisseaux sanguins peuvent éclater, provoquant une hémorragie cérébrale mortelle.
L‚endormissement et le réveil Une personne qui dort n’entend pas, ne voit pas et ne sent rien. Tant sur le plan physique que psychique, le sommeil s’apparente donc à la mort. Afin de pas ser de l’état d’éveil à celui de sommeil, le cerveau libère divers neurotransmet teurs et hormones. L’une de ces substances clés est l’adé nosine, précise Jan Born, chercheur spécialiste du sommeil à l’Institut de psychologie médicale et de neurobio logie comportementale de l’Université allemande de Tübingen. «Pendant la phase d’éveil, l’adénosine s’accumule dans le cerveau. Elle s’y fixe sur cer taines cellules nerveuses spécifiques et induit le sommeil. Ainsi, plus la journée est longue et plus nous avons sommeil.» Un autre mécanisme est piloté par la lumière. Tant que le rayonnement so laire parvient à la rétine, à l’intérieur de l’œil, celleci envoie des signaux via le nerf optique jusqu’au fond du cerveau, en passant par plusieurs relais. C’est là, précisément au centre du cerveau, que se trouve la glande pinéale. Les signaux qui lui parviennent constamment blo quent l’activité de cette glande de la
taille d’un petit pois. Mais quand la nuit tombe, les signaux cessent, et la glande pinéale se met au travail. Elle inonde alors le flux sanguin de mélatonine, l’hormone du sommeil qui est produite par l’organisme. Pour provoquer le réveil, le corps utilise un autre cocktail de substances. «On sait qu’une heure environ avant le réveil, la production de cortisol, l’hormone du stress, s’accroît de façon notable», précise Jan Born. Juste avant que nous ouvrions les yeux, la moelle surrénale sécrète de l’adrénaline et de la noradré naline, des hormones du stress. «Ça relance en quelque sorte la machine», ajoute le scientifique. Ainsi boostés, il nous suffit d’un petit stimulus, un rayon de soleil ou un souffle d’air sur la peau, pour que nous nous retrouvions dans le monde des vivants.
De la terre à l‚eau Pour le corps, plonger dans l’eau c’est franchir la frontière du bienêtre. L’être humain a mis des millions d’années pour s’adapter à la vie sur Terre. L’eau, pour lui plaire, doit avoir au moins une température de 30 °C. Plus l’eau est froide, plus l’organisme réagit à son
contact. À 15 °C et audessous, un bain peut mettre la vie en danger. Il faut sa voir en effet que le corps humain perd 25 à 30 fois plus vite sa chaleur dans l’eau que dans l’air à même température. Immédiatement après l’immersion dans de l’eau très froide se produit un choc thermique. Le diaphragme provoque alors automatiquement une dilatation des poumons, afin qu’ils puissent em magasiner davantage d’air. Si la tête se trouve sous l’eau, cela peut entraîner instantanément la noyade. L’eau froide induit également une augmentation de la fréquence du pouls ainsi que de la pression sanguine. Dans les cinq à trente minutes qui suivent, les membres s’engourdissent. Les muscles ne répondent plus, et les nerfs ne transmettent plus aucun signal au cerveau. Puis, les mains et les bras sont comme paralysés, et il devient alors impossible de nager. Et donc de se cram ponner à quoi que ce soit afin de sauver sa peau. Dans une troisième phase, le corps se refroidit de plus en plus, causant des dysfonctionnements sévères de la cir culation sanguine et de la respiration. Lorsque la température corporelle d’un individu descend à 30 °C, il perd conscience et peut se noyer. l Vivai 2018
25
Du lait – en mieux En favorisant une production laitière durable, Migros veut agir pour le bien-être des vaches et la protection de l‚environnement. Nous sommes allés voir comment ça se passe à la ferme des Perrin, dans le canton de Neuchâtel. Texte: Nicolas Gattlen
26 Vivai 2018
LE LAIT
DÉVELOPPEMENT DURABLE
s
’il connaît les noms de ses 52 va ches et 40 veaux? Loïc Perrin lance un regard un peu agacé au jour naliste. «Mais bien sûr! Je connais même le jour de naissance de beaucoup de mes bêtes», répondil. Il entretient des rela tions aussi étroites avec Delia, Dolly, Popstar et leurs congénères qu’avec son chien Molly. «Pour moi, les vaches ne sont pas des machines à produire du lait, mais des animaux domestiques. Elles ont grandi chez nous, donc elles font partie de la famille.» Tout comme Fatal, l’impo sant taureau qui, dans un coin de l’étable, semble prendre plaisir à écouter la mé lodie diffusée par le poste de radio. Les animaux sont bien traités ici. Cela se sent et cela se voit. Et bientôt, ils devraient être encore plus gâtés. Loïc Perrin, 31 ans, son père et ses deux frères ont projeté de construire une grande étable à stabulation libre. Bientôt, les vaches pourront gambader comme elles en ont envie. Et elles seront traites quand elles voudront, par un ro bot. «Un investissement qui bénéficie au bienêtre animal», explique Loïc Perrin.
© Sven Germann, Getty Images
C’est la nature qui donne le rythme
Le lait issu de production durable provient de va ches nourries principale ment avec de l’herbe. Parce que ce fourrage correspond au système digestif des ruminants, il a un impact positif sur leur santé.
L’exploitation IP Suisse de la famille Perrin est située sur l’alpe Petit Sommar tel, à 1300 mètres d’altitude. C’est l’une des 37 fermespilotes ayant appliqué les directives pour une production de lait durable l’an dernier (voir encadré). Des directives qui privilégient le bienêtre des vaches et le respect de l’environne ment. Et ce sont justement deux aspects importants pour Loïc Perrin. «C’est à nous de suivre le rythme de la nature, et Vivai 2018
27
LE LAIT
quants par du fourrage supplémentaire, selon les besoins de l’animal. Mais jamais, dit-il, il ne donnera d’antibiotiques à ses bêtes pour éviter des maladies ou une baisse de la production de lait. De l’herbe pour des vaches saines À la ferme des Perrin, les vaches font partie de la famille. Loïc Perrin connaît le nom de chacune et la date de naissance de nombre d’entre elles.
pas l’inverse. Nous devons respecter la nature, la ménager. Travailler contre la nature, c’est détruire son gagne-pain.» Loïc Perrin doit aussi respecter les contraintes commerciales. Chaque jour, son exploitation doit fournir une quantité de lait frais fixée par contrat. Sur l’année, cela représente 221 000 kilogrammes. Il y a deux traites par jour, le matin tôt et le soir. Vers 10 heures du matin, l’un de ses frères transporte le lait dans une citerne réfrigérée jusqu’au lieu de collecte, aux Coeudres. Le lait y est pesé et analysé. La quantité, les teneurs en lipides et en protéines, tout doit être correct. Son travail est un «exercice d’équilibriste», ajoute Loïc Perrin. «Le lait est un produit naturel, soumis à des variations. Les vaches ne donnent pas toujours la même quantité de lait. La qualité aussi peut varier. Elle dépend entre autres du fourrage, lequel dépend du temps. Mais le marché exige un produit standard.» Le producteur de lait doit faire au mieux compte tenu des impondérables de la nature et des normes commerciales. Une fois par mois, Loïc Perrin fait contrôler la composition du lait de chacune de ses bêtes. Cela lui permet de réagir si, par exemple, une vache ne broute pas assez d’herbe au pâturage, si elle est malade ou affaiblie par un vêlage. Le cas échéant, il compense les minéraux man28 Vivai 2018
Il renonce également à leur donner des aliments concentrés à base de soja, de maïs, de colza ou de céréales. «Trop cher», commente-t-il, «pas écologique» et «inadapté aux besoins des vaches». Le système digestif de la vache est fait pour digérer de l’herbe. Les vaches qui reçoivent des aliments concentrés fournissent davantage de lait, mais c’est plus qu’elles n’en peuvent supporter. Des études ont effectivement prouvé qu’une part importante d’herbe dans le fourrage a un impact positif sur la santé des vaches. Ainsi que sur le revenu du producteur, qui n’a pas autant de frais de vétérinaire. Les consommateurs en bénéficient aussi, car le lait de vaches élevées au pâturage contient moins d’acides gras saturés et plus d’acides gras insaturés. Les vaches des Perrin passent la belle saison, soit six mois par an, sur les quelque 60 hectares de pâturages. L’hiver, elles sont nourries au foin, que les Perrin stockent au-dessus de l’étable. Et quand la neige s’éternise, comme ce fut le cas au printemps dernier, est-ce que le fourrage ne vient pas à manquer? «Les hivers longs sont habituels ici», explique Loïc Perrin. Ses parents accueillent d’ailleurs les amateurs de sports d’hiver au restaurant qui jouxte la ferme. L’herbe des prairies environnantes a toujours suffi jusqu’à présent. Même lorsque l’été est particulièrement sec, et que les récoltes sont moins abondantes. Bon pour les saillies naturelles
Et puis, la neige et le froid n’empêchent pas les vaches de sortir, précise Loïc Perrin. «Elles aiment ça, et leurs poils les protègent du froid.» Depuis 2014, son exploitation participe aux programmes SRPA pour animaux qui pâturent, initiés par la Confédération afin de favoriser
le bien-être des animaux. Ces programmes prévoient que les vaches passent au moins 13 jours par mois au pâturage en hiver, et au moins 26 jours durant l’été. Loïc Perrin nous conduit à l’enclos de stabulation, où une douzaine de vaches mangent de bon cœur une balle de foin. C’est un excellent endroit pour les «saillies naturelles», ajoute-t-il. Le taureau Pedro a déjà conçu 25 petits veaux. Et indirectement, il est aussi le géniteur de plusieurs autres. En effet, chez certaines vaches, la présence d’un taureau est nécessaire pour déclencher les chaleurs et pouvoir ainsi procéder à une insémination artificielle. Dans ce domaine aussi, on doit se plier au rythme de la nature. l
Directives pour le « lait durable » Migros Les directives définissant une production laitière durable ont été élaborées par les producteurs de lait, des représentants d’institutions scientifiques et des ONG. Il faut notamment qu’au moins la moitié de la ration de fourrage des vaches laitières soit du fourrage de pâture et de fauche et qu’il provienne presque entièrement de Suisse. Les antibiotiques critiques, importants dans la médecine humaine, ne peuvent être utilisés que dans des cas exceptionnels. Question bien-être animal, les producteurs doivent adopter un système respectueux des animaux, qui leur permet de se reposer, tout en leur laissant une liberté de mouvement et en leur fournissant de quoi s’occuper. La biodiversité est favorisée, par exemple par des haies d’arbustes, des tas de pierres ou des surfaces de fleurs sauvages. Ce programme comprend des exigences de base et des modules facultatifs pour que les exploitations puissent définir leurs propres points forts et évoluer individuellement. À partir de 2019, les producteurs de lait Migros recevront un «supplément durabilité» afin de récompenser leur engagement.
© Sven Germann
DÉVELOPPEMENT DURABLE
DÉVELOPPEMENT DURABLE
LES GRILLADES
Barbecue écolo L‚été est la saison des grillades. S‚adonner à ce plaisir archaïque en ménageant l‚environnement, c‚est participer à sa pérennité pour les générations futures. Texte: Stephanie Riedi
Du bio et du local
Du bois labellisé Tant pour l’odeur qu’elles dégagent que pour leurs saveurs inimitables, les grillades au feu de bois sont fabuleuses. Mais ne serait-ce que par respect pour cette méthode de cuisson employée depuis des millénaires, il est recommandé d’utiliser uniquement du bois et du charbon de bois provenant d’exploitations forestières durables. Soit dotés du logo FSC, le label de qualité international du Forest Stewardship Council. Les organisations de protection de l’environnement recommandent également de renoncer aux allume-feux chimiques au profit des petites pelotes de laine de bois que l’on voit maintenant un peu partout. À base de matières premières renouvelables, ces allume-feux naturels sont imbibés de cire végétale. Et, effet secondaire réjouissant, les huiles essentielles du bois exhalent des effluves qui, s’ils flattent nos narines, éloignent les insectes gênants. 30 Vivai 2018
Une viande cuite au barbecue est quasi irrésistible, mais il convient d’examiner la marchandise de près. Selon une étude de l’organisation internationale TÜV Rheinland, 95 % des émissions à effet de serre d’une soirée barbecue sont imputables aux aliments eux-mêmes. Ainsi, une barbecue party lors de laquelle sont consommés 400 grammes de viande de bœuf et de porc, ainsi qu’autant de saucisses, de poulet, de fromage et de maïs produit 18 kilogrammes d’équivalents CO2, soit autant qu’un trajet d’environ 120 kilomètres en voiture. D’où l’intérêt de réduire sa consommation de viande grillée. Et d’opter pour des produits provenant d’animaux élevés dans de bonnes conditions, tels que ceux labellisés TerraSuisse ou Bio de la région. En suivant le principe nose to tail (du museau à la queue), on ne devrait en outre pas se cantonner aux morceaux nobles, mais penser aux steaks pris dans la bavette, par exemple, ou autres morceaux moins plébiscités. Pour ce qui est du poisson, les labels MSC, ASC et Bio garantissent une pêche ou un élevage durable. Les légumes et fruits de saison bio cultivés localement ont aussi une faible empreinte carbone.
La bonne vaisselle Vaisselle et couverts en plastique ne ménagent pas l’environnement, c’est clair. Mais lorsque les convives sont nombreux, on n’a pas toujours assez d’assiettes ni de verres en verre ou de couverts en métal pour tous. La vaisselle en plastique lavable semble donc être une bonne alternative, mais qu’en faiton une fois la fête finie? Fautil opter pour de la vaisselle jetable? Les écobilans de la société Carbotech ont conclu que la vais selle en carton à usage unique est la plus écologique. Parce qu’elle est très légère et que sa fabrication exige moins de matière première et d’énergie que les autres vaisselles jetables. Elle génère aussi moins d’émissions nocives quand elle est éliminée dans une usine d’incinéra tion des déchets. Toujours selon Carbotech, bien que les publicitaires vantent ses mérites, la vaisselle jeta ble en fibres de canne à sucre ou de bambou ou en feuilles de bananier biodégradable ou compostable a un impact sur l’environnement aussi mauvais que le plastique.
Des grillades au top
© Getty Images
Lorsque l’on manipule des aliments, il convient de respecter quelques règles. iMpuls fait le point: migros-impuls.ch/grillade
Les conseils malins Les plaques et feuilles d’alu rendent bien service. Elles évitent que le jus ou la graisse coule sur le feu, qui pourrait alors dégager des sub stances nocives. Les plaques d’alu peuvent certes servir plusieurs fois, mais leur fabrication est gourmande en énergie. Il faut faire attention aussi avec les aliments salés ou acides, comme le poisson en papillote avec du citron, car ils attaquent l’aluminium. De petites particules s’en détachent, tombent dans les aliments et finissent dans nos esto macs. Le WWF recommande de faire griller la viande, le poisson, les légumes et les pommes de terre sur une grille métallique, une plaque en granit ou en stéatite. Pour envelopper les aliments ou pour les poser sur le gril, on peut utiliser de grandes feuilles de chou ou des feuilles de bananier. Quant aux brochettes, les choisir en bois certifié FSC ou en acier. La production d’acier est certes énergivore et exige beaucoup de matériel, mais les brochettes en acier durent une vie.
Et après la fête… Après la fête, il faut nettoyer le barbecue… Le mieux est d’éliminer les résidus de nourriture pendant que l’on fait les grillades, avec une spatule en bois tendre ou en plastique, afin d’éviter qu’une croûte ne se forme. Et pour nettoyer le barbecue une fois la fête terminée, il y a quelques astuces qui permettent de se passer de produits chimiques. Par exemple, envelopper la grille refroidie dans du papier journal mouillé et la laisser toute la nuit. Le lendemain, les résidus collés à la grille auront ramollis, et il devient alors facile de les éliminer avec de la paille de fer ou une brosse spécial barbecue. Une autre méthode consiste à plonger une éponge humide dans la cendre du charbon de bois et de s’en servir pour nettoyer la grille. Si vous avez un barbecue rond, une fois que les braises sont bien éteintes, il faut aussi enlever soigneusement la cendre qui reste dans le couvercle et la cuve. Sans cela, le barbecue rouillera faci lement, car la cendre attire l’humidité. Si vous n’utilisez pas votre barbecue pendant un certain temps, avant de le ranger, frottez la grille avec un peu d’huile végétale et essuyez ensuite avec du papier absorbant. Ainsi, elle sera protégée de la rouille. l Vivai 2018
31
CADDIE SOUS LA LOUPE
L‚ ANALYSE DU PSY
Du vite fait! Des produits permettant d‚improviser à la va-vite des menus qui plaisent à tout le monde. Notre psychologue de la nutrition soumet la photo de ces achats à sa famille lors du brunch dominical. Texte: Robert Sempach
p
Photos: Nik Hunger
resque tous les produits figurant sur ce tapis de caisse peuvent être préparés rapidement et facilement. Et vite consommés.» C’est ainsi que l’on peut résumer les opinions recueillies à la table familiale lors du brunch dominical. Pour mon fils aîné, ces achats ont été faits pour des habitués du grignotage, qui ne se retrouvent pas régulièrement ensemble à table. Son amie est quasi sûre que ce sont des jeunes gens qui ont rem 32 Vivai 2018
pli le caddie. Ces réflexions nous mènent à formuler l’hypothèse d’une colocation. Nous savons pertinemment que des sup positions faites à la hâte empêchent sou vent de voir les éléments contradictoires, mais cette idée nous enthousiasme. Il est difficile de dégager un modèle d’alimentation, comme c’est souvent le cas avec les familles ou les couples. Nous sommes donc d’accord sur le fait qu’il doit s’agir d’une forme de cohabitation
un peu inhabituelle, entre trois personnes ayant des habitudes et des goûts dif férents, qui sont au travail ou étudient durant la semaine. À midi, et souvent aussi le soir, elles mangent à l’extérieur, à la cafétéria de l’Uni ou chez des amis et ont donc peu souvent l’occasion de préparer un repas ensemble. La seule chose qu’ils font en cuisine apparem ment, c’est faire réchauffer des plats tout prêts, comme de la pizza, ou faire cuire
Ces achats ont été réalisés à Migros Würzenbach, Lucerne.
du riz avec des légumes et des quenelles. De temps en temps, il y a des lasagnes, que tous apprécient, avec de la viande hachée de bœuf de pâturage. Même si cela demande un peu de préparation, il faut croire que ça en vaut la peine. Quelles habitudes alimentaires peuton attribuer à nos mystérieux colocataires? En tout cas, l’un d’eux aime bien boire du jus de fruit Actilife le matin, ou un thé au gingembre. Et avec ça, manger une biscotte, accompagnée de cottage cheese sans lactose, ou un avocat. Les comprimés de fer, le raisin et les Blévita aux graines de courge pourraient avoir été achetés pour cette même personne, qui est probablement de sexe féminin. Un autre membre de la colocation doit préférer les aliments sucrés, comme les Milky Break, les Choco Dessert et la pâte à tartiner Lupinen Choco. Et un verre de sirop Ice Tea à de l’eau pure. Je verrais bien un autre homme qui mange
”
Le désir de tester de nouvelles choses, d’oser un style alimentaire personnel.
”
Le psychologue de la nutrition Robert Sempach est responsable du projet Santé pour le Pour-cent culturel Migros. Son projet Tavolata a pour but de réunir des personnes âgées autour d’une table. Infos sur: www.tavolata.net.
de la viande des Grisons, des tranches de volaille et du skyr, un produit islandais que l’on trouve depuis peu à Migros. Le skyr est un mélange de séré et de yogourt qui contient de l’acide lactique, est pauvre en graisse et riche en protéines. Nos acheteurs mystère font attention aux prix. Par contre, je note une grande spontanéité dans les achats, le désir de tester de nouvelles choses, d’oser un style alimentaire personnel. Ces caractéristiques permettent de compléter l’image globale que je m’en fais: je dirais que ce sont deux hommes, étudiants à l’EPF Zurich, et sûrement une femme, qui fait elle aussi des études. Nous n’étions pas tous d’accord sur les derniers détails. La femme était-elle aussi à l’EPF Zurich? Ou étudiait-elle plutôt les sciences humaines à l’Uni? Nous sommes impatients de découvrir la solution… Pour savoir qui a fait ces achats, tournez la page. Vivai 2018
33
CADDIE SOUS LA LOUPE
La solution Ces achats ont été faits par Riario Merlin, 40 ans, et ses deux filles, Blue, 15 ans, et Lee Summer, 10 ans. Tous trois vivent à Meggen (LU), avec la partenaire de Riario, Loredana Boni, 38 ans.
34 Vivai 2018
l
’analyse de M. Sempach me fait sourire. Nous formons une famille recomposée, mais on pourrait croire que nous vivons en colocation. En semaine, nous avons tous notre propre rythme, ce qui correspond assez bien à l’hypothèse de la colocation. Le matin, nous ne prenons pas notre petit-déjeuner ensemble. Lee Summer le prend souvent à la garderie, Loredana et moi déjeunons au travail. Il n’y a que Blue qui mange un bircher à la maison avant de partir à l’école. C’est elle aussi qui prend des comprimés de fer contre la fatigue. Même chose le midi: ma fille aînée se prépare un repas vite fait ou bien elle fait réchauffer des restes de la veille. Lee Summer mange à la garderie à midi, et Loredana et moi dînons au travail. Le menu du repas du soir est tout simple. Souvent, des pâtes ou un café complet. Chacun mange où il veut. Blue et Lee Summer aiment bien les bâtonnets de fenouil et de carotte crus, qu’elles trempent dans de l’huile d’olive poivrée. Il y a aussi des œufs durs, des yogourts, de la charcuterie et du pain. La semaine, je veille à ce que mon alimentation contienne peu de sucre et soit riche en protéines. Je fais du sport trois fois par semaine, et après le sport, je mange du cottage cheese, du séré ou un avocat. Le skyr est un bon compromis: il est sucré, mais pas trop. Je fais cuire du gingembre pour faire de l’eau au gingembre, à laquelle j’ajoute du miel. Ensuite, j’en remplis des bouteilles que je mets au réfrigérateur. Mes filles ne sont pas tenues de suivre des règles précises. Elles boivent du sirop et apprécient de temps en temps un Milky Break ou un Choco Dessert. Le week-end, pour nous, les adultes, il y a des menus plus élaborés. Nous passons alors plus de temps en cuisine, et Loredana prend la direction des opérations. Samedi prochain, nous allons faire des lasagnes. Nous aimons tous la cuisine italienne. Même si nous vivons comme dans une colocation, en cuisine, nos goûts sont similaires.» l Propos recueillis par Anna Meyer
De l‚eau dans l‚assiette Les fruits et légumes d ‚ été sont source de bienfaits. Ils hydratent, rafraîchissent et drainent l ‚ organisme. Texte: Petra Koci
l
Photos: Roth & Schmid
e mercure monte, nous avons de plus en plus envie de nous rafraîchir. Spontanément, nous nous tournons vers les pastèques, les concombres, la salade… Non seulement ces fruits et légumes sont gorgés d’eau et donc peu caloriques, mais ils fournissent un grand nombre de vitamines, de minéraux et de substances végétales secondaires. Le soleil généreux favorise la croissance des espèces estivales, qui tirent du sol quantité d’eau et de minéraux et les emmagasinent. Effet secondaire positif: en les consommant, on hydrate son organisme sans avoir à boire beaucoup. Et celui-ci a besoin d’un apport de liquides 36 Vivai 2018
suffisant pour accomplir toutes les fonctions vitales. L’eau, qui constitue en moyenne 65 % de notre corps, fait office de régulateur de température. Elle sert aussi de diluant et de moyen de transport aux nutriments, dans le sang et dans les cellules, et elle est nécessaire à l’élimination des déchets métaboliques. Parce qu’ils contiennent un volume d’eau élevé et des fibres alimentaires, les fruits et légumes d’été sont particulièrement recommandés. L’eau remplit l’estomac, et les fibres alimentaires (solubles ou insolubles) procurent une sensation de satiété, tout en boostant la digestion. Il ne faut donc pas s’en priver. l
LES LÉGUMES D ‚ ÉTÉ
NUTRITION
Vivai 2018
37
Palmarès du début de l‚été La fraise
La tomate Rouges, orangées ou jaunes, les tomates contiennent 93,8% d’eau. Mais également de la vitamine C, du bêta-carotène, du magnésium, du potassium, ainsi que du lycopène. Ce pigment, qui leur donne leur couleur, a des vertus antioxydantes et contribuerait à protéger la peau des rayons UV nocifs, donc des coups de soleil et du vieillissement cutané. À noter: l’organisme absorbe mieux le lycopène des tomates cuites.
Le concombre La salade de concombre, qui renferme 96 % d’eau, de la vitamine C, du bêta-carotène, de l’acide folique, du calcium, du zinc, du fer, du magnésium, du potassium et du phosphore, est en tête du palmarès. L’idéal est de laver le concombre et de le manger avec la peau, qui contient des substances intéressantes pour l’organisme. Des rondelles de concombre mélangées avec du séré donnent un masque rafraîchissant et décongestionnant. 38 Vivai 2018
Les fraises sont idéales quand on suit un régime pauvre en calories. À condition bien sûr de les déguster sans sucre ni crème fouettée. Elles contiennent 89,9 % d’eau et plus de vitamine C que les oranges. Elles sont également riches en acide folique, en minéraux ainsi qu’en substances secondaires bienfaisantes, notamment en polyphénols et en flavonoïdes. Elles feraient aussi baisser la pression artérielle et auraient des vertus anti-inflammatoires et antibiotiques.
LES LÉGUMES D ‚ ÉTÉ
La pastèque
La laitue À la belle saison, cultivée en plein air, la laitue est beaucoup plus goûteuse. Ses jolies feuilles vertes ont une teneur en eau de 95 %. Elles contiennent également du bêta-carotène, de la vitamine C, de l’acide folique, du potassium, du magnésium ainsi que des substances végétales secondaires. Les feuilles extérieures, plus foncées, sont plus riches en nutriments précieux que le cœur de la laitue, plus clair. Même si la laitue à tondre vendue en sachet permet de gagner du temps, elle ne contient pas autant de nutriments qu’une laitue fraîchement récoltée en plein champ.
La pastèque est constituée à 92 % d’eau. Tout comme la tomate, elle contient du lycopène, qui contre l’action des radicaux libres, mais également de la vitamine C, du bêtacarotène, du fer, du magnésium et du potassium. Associé au sodium, présent dans le sel de cuisine, le potassium régule le taux d’hydratation de l’organisme. Il ne faut pas hésiter à consommer la pulpe blanche située juste sous la peau de la pastèque. En effet, elle renferme de la citrulline, un acide aminé qui favorise la circulation du sang dans tout l’organisme.
NUTRITION
Les végétaux riches en eau stimulent le métabolisme. Nutritionniste diplômée ES, Brigitt Gächter enseigne à l’École-club Migros, dans le cadre de la formation de coach en nutrition.
Mordre dans une pastèque procure déjà une sensation de fraîcheur…
Brigitt Gächter: Avant de pouvoir transformer les aliments consommés, notre organisme doit tout d’abord les amener à la température du corps. Quand il s’agit d’aliments frais, dont font partie les végétaux à forte teneur en eau, la température à l’intérieur du corps s’abaisse légèrement. C’est pourquoi les médecines chinoise et ayurvédique parlent d’aliments froids ou frais. Quels bénéfices apportent-ils à l’organisme?
En été, la chaleur stresse l’organisme, et le métabolisme produit de l’acide. Or, grâce à leur richesse en eau et à leur taux de glucides souvent faible, les fruits et légumes sont considérés comme des aliments neutres ou basiques. Ils participent ainsi à maintenir l’équilibre acidobasique de l’organisme. Les concombres et autres légumes peuvent-ils avoir un effet drainant?
… mais aussi Ces végétaux renferment également beaucoup d’eau: la rhubarbe, les asperges, la laitue iceberg, la lollo, la laitue romaine, les courgettes, les champignons de Paris, les aubergines, le chou-fleur, les épinards, les poivrons et les agrumes.
La chaleur peut favoriser la rétention d’eau dans les tissus, notamment dans les jambes. Les vaisseaux ont alors du mal à maintenir la pression artérielle, car leurs parois se ramollissent. Les personnes qui n’aiment pas boire beaucoup peuvent stimuler leur métabolisme en consommant des fruits et des légumes. Le potassium, un minéral qui stimule la contraction des muscles et des parois vasculaires, participe indirectement à améliorer le flux sanguin à la périphérie du corps. Vivai 2018
39
ENFANT MIGROS
”J ‚ aime tester des nouveautés„ Tonia von Gunten, 45 ans, coach parentale de la région bernoise, aime expérimenter de nouvelles recettes, surtout avec des produits Migros bons et sains. Texte: Petra Koci Photos: Michael Sieber (montage: Vivai)
Depuis quand êtes-vous une enfant Migros, Madame von Gunten?
Depuis toute petite. Quand nous étions en vacances chez notre grand-mère avec mes frères et sœurs, nous allions faire les courses à Migros. Ce que nous préférions, c’était le Shoppyland Schönbühl. Nous courions dans tous les sens. Nous nous cachions et puis nous appelions: «maman». Je me rappelle les regards étonnés des gens. Nous trouvions cela très rigolo. Ils pensaient que notre maman était vraiment très âgée. Vous rappelez-vous ce que votre grand-mère achetait alors?
Mon produit préféré du moment est le skyr nature. J’adore ce séré islandais au petit-déjeuner, avec des fruits frais. D’où connaissez-vous le skyr?
Je l’ai découvert au Danemark. Je suis toujours attirée par les nouveaux produits, que je découvre en lisant Migros Magazine ou dans les rayons des magasins. Une fois à la maison, je cherche une façon de les utiliser. J’adore faire des expériences et je teste volontiers de nouvelles recettes.
Presque toujours une grosse tablette de chocolat. Grand-mère en mettait une dans son panier quand nous allions ramasser des myrtilles dans la forêt. On adorait ça! On s’asseyait par terre, au milieu des arbres, et on mangeait les myrtilles toutes fraîches avec du pain et du chocolat aux noisettes. Aujourd’hui, il y a davantage que du pain et du chocolat dans votre caddie?
À part la cuisine, avez-vous d’autres territoires d’expérimentation?
Oh oui! Je développe en permanence de nouvelles offres pour les parents. Ce qui m’a d’ailleurs permis de constater que j’avais besoin de rafraîchir mes connaissances en matière de création graphique. Alors je me suis inscrite à un cours sur InDesign à l’École-club. Je me réjouis déjà!
Etes-vous aussi un enfant Migros? Ecrivez-nous à: vivai@mediasmigros.ch
40 Vivai 2018
Tonia von Gunten a découvert le
skyr nature. Un ingrédient santé qu’elle utilise pour les salades de pois chiches au curry, mélangé à des fruits frais le matin, ou ajouté à du yogourt aux fleurs de sureau dans sa glace faite maison.
Et votre famille apprécie cela?
Oui! Ce qui ne veut pas dire que les enfants mangent de tout. Et c’est OK comme ça. Le seul principe que nous appliquons est le suivant: s’il y a quelque chose que toute la famille aime, alors nous devrions tous pouvoir en manger. Chez nous, à table, l’ambiance est franchement décontractée, et nous rions beaucoup. C’est important pour nous.
Nous choisissons de bons produits et veillons à avoir une alimentation saine. Le chocolat, c’est pour nos enfants de 8 et 11 ans. J’achète beaucoup de produits Alnatura, comme des légumineuses, de la purée d’amande, des boissons aux noix de cajou, qui constituent de délicieuses sources de protéines végétales.
” J‚adore ce séré islandais au petit-déjeuner. ”
Facts
& Figures
Qui l’a inventé? Les Islandais. Et il y a plus de mille ans. Le skyr, qui rappelle le séré maigre, est enrichi de cultures de yogourt, pratiquement exempt de graisses et riche en protéines (11%). Au rayon frais de Migros, vous trouverez cinq variantes de skyr YOU, à base de lait suisse, ainsi que du skyr YOU à boire, décliné en trois parfums.
Vivai 2018
41
BOUGEZ !
LE FOOTBALL
Les femmes et le foot La Coupe du Monde de football 2018 approche, et la moitié de la planète s‚enfièvre. Vivai s‚est intéressé aux bienfaits de ce sport et a rencontré des footballeuses professionnelles. Texte: Barbara Lukesch Illustration: Belicta Castelbarco
l
es femmes qui souhaitent être au top niveau physiquement devraient jouer au foot. Cela leur permettra d’améliorer à la fois leur endurance, leur vitesse, leur force, leur résistance, leur coordination et leur technique de conduite du ballon. «Le football couvre beaucoup de besoins insatisfaits chez les personnes qui se limitent au jogging ou aux appareils de musculation», explique Martina Moser, footballeuse de 31 ans. Milieu de terrain du FC Zürich, elle a joué dix ans dans la Bundesliga en tant que professionnelle. C’est clair, pour courir durant 90 minutes, se défendre contre les attaques de l’équipe adverse, tomber à terre et se relever encore et encore, attaquer, dribbler, tirer au centre et marquer des buts, il vaut mieux être en forme. Cela semble plutôt ardu, être synonyme de travail et de sueur, exiger une lutte sans merci contre sa paresse naturelle. Martina Moser reconnaît qu’une joueuse de haut niveau «doit être vraiment passionnée et très disciplinée» si elle veut être au top sur le plan physique. Mais elle considère cela comme un atout dont elle tire parti dans d’autres domaines. Pour Martina Moser, le plaisir est toujours plus grand lorsqu’elle est en présence d’un ballon. Toute jeune déjà, elle tirait contre la porte du garage durant des 42 Vivai 2018
heures et s’amusait à jongler avec le ballon. Melanie Huber apprécie particulièrement quand son entraîneuse lui fait faire des exercices de récupération avec les pieds, les cuisses, le torse ou la tête. Elle adore aussi s’entraîner aux tirs au centre et aux passes. Dans ces momentslà, elle se sent comme Jess, la jeune Indienne du film «Joue-la comme Beckham», sorti en 2002. Un film qui a longtemps été son préféré. Physique et mental à la fois
Les footballeuses de haut niveau suivent des entraînements de deux heures jusqu’à six fois par semaine. Afin d’améliorer l’endurance figurent au programme des parcours d’obstacles et des courses par intervalles, par exemple trois fois neuf minutes à fond. Des mois après s’être blessée à la rotule, Melanie Huber, 25 ans, qui joue en défense au FC Bâle, n’a pas encore repris cet entraînement intensif: «Je sais ce que ça implique, alors je suis prudente.» Pour l’instant, elle se limite à un entraînement de base d’une demi-heure de vélo, avec un pouls ne dépassant pas 130. C’est plutôt tranquille, dit-elle, et ça renforce l’endurance. Afin de pouvoir s’affirmer dans les duels, il est nécessaire d’avoir une bonne stabilité au niveau du torse. Pour l’amé-
liorer, on peut pratiquer des exercices, certes intenses mais efficaces, tels que les planks («planches» en français), des postures réalisées en appui sur les avantbras. Pour accroître leur force physique, les footballeuses travaillent une fois par semaine sur des appareils de musculation ou avec de gros haltères. Sissy Raith, l’entraîneuse du FCB, porte une attention particulière à la vitesse. Elle a entraîné l’équipe nationale d’Azerbaïdjan et a été responsable de l’équipe féminine du FC Bayern Munich durant près de cinq ans. Elle fait faire des sprints à ses «filles», comme elle les appelle, afin que leur vitesse de base s’améliore. Quant à ce que l’on nomme la «vitesse de déplacement», soit la capacité à changer rapidement la direction de sa course, elle l’enseigne à l’aide d’une échelle posée au sol. Les footballeuses doivent sauter entre les barreaux sans les toucher, tout en lançant en l’air, puis en récupérant un ballon. Et pour augmenter leur résistance, elles tirent une sorte de luge d’un poids respectable. Jouer au foot ne requiert pas uniquement une bonne forme physique et une maîtrise de la technique de la part des jeunes sportives, mais aussi une grande capacité de concentration et de coordination. Durant le jeu, il faut pouvoir faire
Vivai 2018
43
BOUGEZ !
LE FOOTBALL
” Le football développe la volonté de gagner et renforce la confiance en soi. ” plusieurs choses à la fois. Et très vite. Voir le ballon arriver, se mettre en place, réceptionner le ballon, gagner du terrain, dribbler, chercher des yeux une autre joueuse à qui on peut faire une passe. Sissy Raith ajoute: «Au foot, il faut toujours être prêt à agir dans la tête. La forme physique ne suffit pas à elle seule.» Apprendre des hommes
Pour perfectionner cet art, les joueuses suivent un entraînement spécial. Elles sont par deux et se passent et se repassent la balle. Quand Sissy Raith crie «bleu», le ballon doit être contrôlé avec le pied gauche, et «rouge», avec le droit. À l’an nonce du mot «banane», le ballon est stoppé avec le pied droit et joué avec le gauche. Et «pomme» signifie le contraire.
Le football masculin exige les mêmes qualités. Martina Moser et Me lanie Huber le décrivent comme «plus physique, plus rapide et plus agressif, mais fondamentalement pas différent du football féminin.» Elles sont également convaincues que les femmes peuvent apprendre de leurs collègues masculins. Notamment la volonté de gagner et la ca pacité à gérer les défaites avec un esprit sportif, ainsi que la faculté de s’imposer et de développer une rivalité saine, à ne pas prendre les choses personnellement mais à rester davantage impassible. Martina Moser ajoute en riant: «Le football n’est pas pour les princesses, mais pour les femmes qui prennent des responsabilités et veulent renforcer la confiance qu’elles ont en ellesmêmes.»
Sissy Raith approuve de la tête. À 57 ans, forte de dizaines d’années d’expérience, elle sait que, dans le secteur de l’éco nomie, il y a beaucoup d’anciennes foot balleuses parmi les femmes qui occupent un poste de dirigeante. l
Vidéo de footballeur Sur iMpuls, la plate-forme Migros dédiée à la santé, un footballeur vous montre quelques exercices simples. migros-impuls.ch/football
burgerstein-biotics.ch
Des auxiliaires actifs.
Antistress AG
IM HO LZ DE SI GN
PUBLICITÉ
Les produits BIOTICS de Burgerstein sont des compléments alimentaires à base de micronutriments et de cultures de bactéries et de levures actives. Ils régulent naturellement l’équilibre de la flore buccale, intestinale ou vaginale. BIOTICS-G: pour une flore intestinale équilibrée BIOTICS-D: pour vos intestins – en voyage BIOTICS-FEM: pour la flore vaginale, sous forme de capsules à avaler BIOTICS-O: pour une flore buccopharyngée saine, en comprimés à sucer.
Ça fait du bien.
En vente dans votre pharmacie ou droguerie – Le conseil santé dont vous avez besoin.
HOP SUISSE UISS Maintenant en canette de 50 cl
Savourer de manière responsable
Rafraîchissant et sans alcool, le panaché Eichhof Radler 0.0 est parfait pour les chaudes soirées foot.
© Amanda Marsalis/Trunk Archive
Quitter la terre ferme pour admirer en toute quiétude la beauté des fonds marins.
46 Vivai 2018
LE SNORKELING
DÉTENTE
Planer dans l‚eau Flotter et s‚extasier. Faire de la plongée avec un simple masque et un tuba est un excellent moyen de décompresser. Vivai vous invite à découvrir les plus beaux spots de snorkeling. Texte: Petra Koci
Vivai 2018
47
S‚immerger, ouvrir grand les yeux, voir des merveilles et se laisser gagner par la sérénité.
s
’allonger sur l’eau, immerger son visage, et plonger le regard dans les profondeurs sous-marines. Sur le fond sablonneux, un poisson-lézard est à l’affût. Les coraux mous oscillent dans le courant. Un banc de barbiers passe, semblable à un nuage jaune vibrant. Observer l’univers sous-marin est fascinant. Et relaxant, comme l’ont mis en évidence des chercheurs de la faculté de médecine à l’université britannique d’Exeter. Ne serait-ce que regarder les poissons, la lumière réfractée à travers l’eau, peut entraîner une baisse de la tension et un ralentissement du pouls. Même devant un aquarium public. Alors planer à la surface de l’eau avec un masque et un tuba, dans un milieu préservé, a assurément des vertus méditatives! Être en 48 Vivai 2018
Nager, ça fait du bien ! La natation est considérée comme le sport d’endurance le plus exigeant techniquement. Nager est également excellent pour la santé car, dans l’eau, la gravité ne s’exerce presque plus. Un corps immergé ne pèse pas plus qu’un dizième de son poids sur terre. D’où l’agréable sentiment de légèreté que procure la natation. Pour en savoir plus sur ses atouts: migros-impuls.ch/nager
position allongée sur le ventre dans un élément liquide est relaxant, et se concentrer sur le spectacle au fond de l’eau, tout en respirant consciemment, libère l’esprit. Respirer par la bouche peut sembler peu habituel au départ, mais la technique est facile à maîtriser. L’important est de prendre de longues respirations, bien régulières, afin que suffisamment d’air frais parvienne en permanence dans le tuba, même quand on a la tête dans l’eau. Respirer profondément aide aussi à éliminer les tensions. On peut ainsi planer à la surface de l’eau et profiter du spectacle qui s’offre à nos yeux ébahis. Selon le principe d’Archimède, la poussée verticale exercée par l’eau participe au plaisir, car elle réduit fortement le poids corporel. La flottabilité soulage
LE SNORKELING
DÉTENTE
Les plus beaux fonds marins Les Maldives, océan Indien
Il y a peu d’endroits au monde où le sable est si blanc, la mer si limpide et si chaude. La grande majorité des îles de l’archipel des Maldives sont protégées par un récif corallien que l’on peut rejoindre à la nage de la plage. Gota Abu Ramada, Égypte
La mer Rouge compte quantité de superbes spots de plongée. Le récif de Gota Abu Ramada, à une heure de bateau d’Hurghada, est surnommé l’«aquarium». Et à juste titre. Île de Roatán, Honduras, mer des Caraïbes
© Stocksy, Alamy
À l’ouest de la mer des Caraïbes, Roatán est entourée d’un des plus grands récifs au monde. Selon la saison, on peut même y nager avec des dauphins ou des requins-baleines.
l’appareil locomoteur. La musculature, les articulations, le corps tout entier se détendent. La pression sanguine baisse, la production d’hormones du stress se ralentit. Encore plus si l’eau est chaude. L’eau salée étant plus dense que l’eau douce, la poussée verticale est plus im portante dans la mer. Il y est donc plus facile de ressentir ce sentiment de liberté. Mais on peut pratiquer le snorkeling dans presque toutes les étendues d’eau. Quelques brasses suffisent à s’éloigner de la rive et à s’immerger dans un monde fascinant. Dans l’eau, les bruits parvien nent étouffés aux oreilles. Le corps est bercé, massé par les vagues. Le masque de plongée devient alors une fenêtre ouvrant sur un monde nouveau. Comme devant un aquarium. l
Île de Lošinj, Croatie
Autour des îles croates, la mer est d’une clarté absolue. Et il y a plein de jolies petites baies qui se prêtent à la plongée avec tuba et à l’exploration des fonds sous-marins. Notamment sur les côtes de l’île de Lošinj, à proximité du village de Veli Lošinj. Ghar Lapsi, côte sud de Malte
Le lagon bleu de Comino est un lieu connu des plongeurs et autres amoureux de paysages marins, mais la baie de Ghar Lapsi, située sur la côte méridionale de l’île, est beaucoup plus tranquille. C’est comme une grande piscine naturelle aux eaux bleu-vert bordée de rochers. On peut y apercevoir des hippocampes, des anguilles et des raies.
Le bon équipement Une vision claire
Pour empêcher la formation de buée sur votre masque, vous pouvez étaler au préalable du dentifrice sur le verre, puis rincer. La salive également peut aider, parce qu’elle contient des substances très peu solubles dans l’eau et qui ont un effet perlant. Le mieux est de se rafraîchir rapidement le visage dans l’eau avant de mettre son masque de plongée. De l’air frais
Pour faire le plein d’oxygène frais à chaque fois que l’on aspire, l’air expiré doit pouvoir être entièrement évacué par le tuba. Cela ne pose pas de problème avec un modèle de tuba classique, à partir du moment où il n’est ni trop long ni trop large. Une aide appréciable
S’il est tout à fait possible de pratiquer le snorkeling sans palmes, celles-ci permettent toutefois de nager nettement plus vite. Et quand il s’agit de plonger à quelques mètres de profondeur, elles sont bien utiles aussi. Les palmes accroissent en outre la flottabilité lorsque l’on est tranquillement allongé à la surface de l’eau. Vivai 2018
49
Vacances élémentaires
Bâle
Au bord d‚un lac, au cœur d‚une forêt, sur un alpage, camper en pleine
Berne
nature avec un minimum d‚infrastructure, c‚est toujours une aventure. Nous avons sélectionné cinq campings de rêve en Suisse. Texte: Regula Burkhardt Illustrations: Chris Gilleard
50 Vivai 2018
Genève
LE CAMPING AUTREMENT
ESCAPADES
Zurich
Saint-Moritz
Lugano
Vivai 2018
51
Au cœur du Jura Tout d’abord, sachez qu’il n’y a pas d’électricité sur le petit camping de Saignelégier. En revan che, la nature y est omniprésente: prairies fleuries, arbres séculaires et surtout la liberté, si rare, de vivre sans contraintes. Le soir, nombreux sont les campeurs qui allument leur barbecue où bon leur semble. Le camping propose en outre de louer un tipi à la mode sioux ou une yourte, ainsi qu’une cabane dans les arbres avec terrasse, perchée à cinq mètres du sol. Comment y occuper ses journées? Les environs peuvent être explorés à pied, à cheval ou à vélo. Notamment la réserve naturelle de la Gruère et sa célèbre tourbière ou les rives du Doubs, rivière majes tueuse et tumultueuse qui marque la frontière entre la Suisse et la France. Et si le temps devait tourner à l’orage, prévoir une visite du Temps de rêves, le musée de la poupée tout proche, dont la collection compte quelque 500 modèles. Camping Saignelégier, du 1er mai au 31 octobre, campingsaignelegier.ch
52 Vivai 2018
LE CAMPING AUTREMENT
ESCAPADES
Dans un pré fleuri Le camping Maloja, sur les rives du lac de Sils, en HauteEngadine, est un paradis pour les personnes en quête d’authenticité. S’il y a de beaux emplacements pour caravanes et mobile homes, les plus romantiques, qui se situent au-delà des deux ruisseaux, sont réservés aux tentes. C’est l’un de ces rares lieux qui semblent coupés de la civilisation, où la nature a conservé ses droits et où les prairies sont parsemées de fleurs. Et pourtant, il y a une pizzeria à proximité. Le pain et le lait peuvent également être achetés sur place. La journée, il est possible de faire de longues randonnées, de goûter aux joies du windsurf sur le lac ou de pêcher. Le soir, un feu de camp attire les campeurs près du grand tipi. Certains joignent leur voix pour chanter sous les étoiles. Même s’il n’y a pas d’aire de jeux, les enfants s’en donnent à cœur joie, s’amusent à construire des barrages sur le ruisseau, explorent la forêt ou observent les coccinelles. Camping Maloja, du 1er juin au 30 septembre 2018, camping-maloja.ch
Au calme Le camping de Seelisberg offre un cadre idéal pour passer des vacances «roots». Seules les tentes y sont autorisées, et il n’y a pas d’électricité. Il y règne donc une quiétude bienfaisante, que chérissent particulièrement les citadins. Le camping étant petit, on y fait vite la connaissance des autres campeurs. Le lac, dont la température est tout à fait agréable en été, invite à la baignade. Ensuite, on peut aller s’allonger sur le ponton flottant, pendant que les enfants s’amusent sur les balançoires aquatiques. Il convient toutefois de faire un peu attention, car Elbst, l’esprit des eaux, sommeillerait dans les profondeurs du lac… Un kiosque propose rafraîchissements et snacks, et enregistre les commandes de pain des campeurs. Le soir venu, les enfants vont courir dans l’herbe, tandis que les parents se retrouvent autour d’un feu de camp. Le calme revient toutefois rapidement. On se couche tôt au camping de Seelisberg. Camping nature de Seelisberg, de mi-mai à mi-septembre 2018, seelisberg.com Vivai 2018
53
ESCAPADES
LE CAMPING AUTREMENT
Au bord de la Maggia
Là-haut sur la montagne Respirer, se détendre et entreprendre de magnifiques randonnées en altitude, c’est ainsi que les personnes ayant choisi le camping des Glaciers occupent leurs journées de vacances. Entouré d’un imposant panorama de montagnes, cet endroit paisible situé à 1600 mètres d’altitude attire en été des citadins, des familles, des groupes et des retraités en quête de fraîcheur. On peut y planter sa tente au milieu d’une prairie, dans la forêt ou au bord du torrent descendant du glacier. Pour faire des achats ou s’offrir un repas au restaurant, il suffit de se rendre au village de La Fouly, tout proche. Les enfants ont l’assurance de passer de bonnes vacances entre les aires de jeux, le mur de grimpe et le sentier suspendu. Le col du GrandSaintBernard et Champex constituent d’intéressants buts d’excursion dans les environs. Et tout près du camping, la forêt abrite une source bouillonnante qui alimente des douzaines de petits cours d’eau. Camping des Glaciers, du 15 mai au 30 septembre 2018, camping-glaciers.ch
54 Vivai 2018
Au TCS camping Gordevio, l’un des plaisirs des vacanciers est de se laisser glisser de son matelas pneumatique di rectement dans la fraîcheur bienfaisante de la Maggia. Enfin presque. Disons qu’il n’y a que quelques pas à faire pour gagner la rive et profiter d’un bain vivi fiant. Ici, on peut aussi camper si l’on ne possède pas le matériel nécessaire. On peut louer un mobile home ou un bun galow de bois, et même y dormir dans une tente nomade romantique, ambiance Mille et Une Nuits. Ce camping est idéal pour les personnes qui apprécient les vacances actives, randonneurs, amateurs de VTT ou de canoë. Les enfants s’en donnent à cœur joie dans la piscine chauffée, et les amateurs de vacances oisives n’y sont pas en reste. En effet, les villages alentours sont la promesse de moments de détente absolue, en dégus tant un verre de merlot à l’ombre des grands arbres ou dans un jardin à l’am biance méditerranéenne. Le restaurant Bellariva, qui jouxte le camping, sert en outre une délicieuse cuisine italienne. TCS Camping Gordevio, vallée de la Maggia, du 29 mars au 14 octobre 2018, tcs-camping.ch/gordevio
ANNA MARIA KUPPER
MON COIN À MOI
« Ces quatre murs abritent toute ma vie, sous forme de créations. »
Quand elle n’est pas en train de créer, Anna Maria Kupper se consacre à sa famille ou à la cuisine. Elle a publié des journaux intimes photographiques et réalisé, entre autres, une grande sculpture en pierre. Elle travaille la pierre, le papier mâché, le plâtre, le métal et le bois. Et elle dessine aussi.
Mon atelier, à Lucerne
© Johanna Hullár
c
es quatre murs abritent ma vie sous forme de créations artisti ques. Il y a des objets muraux tri dimensionnels, des dessins et des photos de mes sculptures en pierre. Je viens tous les jours ici. Je replonge dans le passé, mets de l’ordre dans mon travail, ras semble les œuvres réalisées au fil des ans. Je scanne des croquis et des dessins que je n’ai encore jamais montrés au public et j’en fais des journaux intimes. Il y en a un sur les années 1980 et 1981, avec des dessins que j’avais faits quand mes deux enfants sont venus au monde.
Cette démarche est très émotionnelle. Cela me pousse à réfléchir à ce que j’ai véritablement créé au cours de ma vie. Avant, parfois, je ne me sentais pas prise au sérieux en tant qu’artiste, et j’étais très critique envers moimême. Mais aujour d’hui, quand je suis assise dans mon atelier et que je regarde mon travail, je suis étonnée de l’importance de ma production. À présent, j’ai moins besoin de reconnaissance de l’extérieur, je me l’accorde moimême. J’ai toujours travaillé dans mon ate lier. Enfin, un peu moins ces dix der
nières années, car j’ai été principalement occupée par notre entreprise familiale, une maison d’édition. Maintenant, je suis ici tout le temps. Mais je ne ressens plus ces bouillonnements créatifs comme à l’époque où les idées fusaient sans effort. Ce n’est pas le cas en ce moment. C’est pourquoi je veux d’abord faire de l’ordre – faire de la place dans mon espace de travail comme en moimême. De la place pour la nouveauté. Et quand j’aurai fini, peutêtre qu’il se produira un nouvel élan créatif. Qui sait?» l Propos recueillis par Regula Burkhardt Vivai 2018
55
Comme beaucoup d’autres glaciers et régions arctiques, le Langgletscher, situé dans le Lötschental en Valais, est fortement menacé par les changements climatiques. Notre vie et les paysages qui nous entourent sont de plus en plus influencés par la montée des températures. Veillons à transmettre à nos enfants une nature intacte. Mobilisons-nous pour la préservation du climat.
W
Protégeons le monde dans lequel nos enfants naîtront
pour les membres du club: inspiration gratuite par la poste
Avec des coupons de rabais Cumulus personnalisés Inscrivez-vous dès maintenant sur migusto.ch et recevez le magazine gratuitement, par la poste. Plus de 40 nouvelles recettes à chaque édition | Anecdotes de l’univers culinaire | Parution 10 x par an Le magazine est également en vente dans tous les magasins au prix de Fr. 3.–.
AIRE DE JEUX s ro ard ig M ssC e tn Fi
Le mot mystère Migros FitnessCard: l’abonnement général pour votre santé! La Migros FitnessCard
vous donne accès à plus de 120 Fitnessparcs et autres centres de fitness et de wellness Migros dans toute la Suisse. D’une valeur de 1420 francs, elle vous permet d’améliorer votre forme physique, donc votre santé, ainsi que votre bien-être. Pour en savoir plus sur la Migros FitnessCard, rendez-vous sur: migros-fitness.ch
1
2
Par téléphone: composez le 0901 560 002 (Fr. 1.–/appel, tarif réseau fixe). Indiquez le mot mystère sur le répondeur ainsi que vos nom et adresse. Par SMS: envoyez un message contenant VIVAI F, le mot mystère, vos nom et adresse, au numéro 920 (Fr. 1.–/SMS).
3
4
5
6
7
8
Par carte postale (courrier A): Editions Vivai, concours 03/18, case postale, 8074 Zürich Date limite de participation: 24 juin 2018 Solution du précédent numéro: Mandala Nom du gagnant ou de la gagnante:
Beatrice Bernegger, Herisau
Les gagnants seront tirés au sort parmi les bonnes réponses des éditions de Vivai dans les trois langues et avisés par écrit. Les prix ne peuvent pas être convertis en espèces. La voie juridique est exclue. Aucune correspondance ne sera échangée au sujet du concours. Les gains n’ayant pas été retirés dans les trois mois suivant le tirage au sort sont considérés comme caducs. Ils ne donnent lieu à aucune contrepartie. Les collaborateurs de la Fédération des coopératives Migros ne sont pas autorisés à participer au concours. Le mot mystère ainsi que le nom du gagnant ou de la gagnante seront publiés dans le numéro 04/18 de Vivai.
58 Vivai 2018
Abonnez-vous gratuitement à Vivai sur: migros.ch/fr/vivai ou par e-mail à: abonnements.vivai@ mediasmigros.ch ou par téléphone, au: 0800 180 180.
© Rob Lewis
«Surmonter une lésion cérébrale, c’est possible. Avec du soutien.» Daniel Albrecht, ex-champion de ski alpin
Attaque cérébrale, traumatisme cranio-cérébral, tumeur cérébrale. Personne n’est à l’abri d’une lésion cérébrale. Aide pour les personnes cérébro-lésées et leurs proches. Aidez-nous à les aider! CCP 80-10132-0
. t i a f r a p f i t i r ĂŠ p a t i u c s i Le b
Pavesi est en vente Ă votre Migros