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MÉTAMORPHOSES DES MÉTROPOLES ARABES : LE CAIRE AU SEIN D’UNE FABRIQUE URBAINE GLOBALISÉE | 25

administratives des Pays-Bas la vallée du Nil dans laquelle nous croissance démographique, les changements politiques mais aussi l’urbanisation croissante du pays.

Libres18 guidés par Gamal Abdel Nasser, président de la République arabe d’Égypte de 1954 à 1970, qui ont renversés la monarchie de ans. Nasser transforme le régime monarchique en une république présidentielle et mena une politique socialiste visant à reformer l’Égypte.

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Le gouvernement égyptien a encouragé la migration, malgré lui, en cherchant à embellir la capitale. La création d’un bon nombre d’industries au sein et autour de la capitale a créé des opportunités économiques bien trop grandes pour être ignorée.

Le schéma directeur de 1956, que nous regarderons plus vocation industrielle à une trentaine de kilomètres autour du Caire – industries agro-alimentaires, du cuivre, du sucre entre autres.

Ces concentrations dans les centres urbains ont donné lieu à un étalement important sur des terres agricoles, qui elles, sont très limitées. Nous estimons la perte de terres agricoles à plus de 30 000 hectares par an dans la région du delta du Nil en raison poussés à les quitter en raison de l’augmentation des coûts de été confrontés à des problèmes d’irrigation et à une mauvaise gestion des ressources en eau, ce qui a rendu leur travail encore

Les zones rurales en Égypte ont été fortement négligées par les pouvoirs publics, qui ont préféré concentrer leur attention et troupes britanniques de se retirer de la capitale et du Canal de Suez. leurs investissements sur les villes. Cela a entraîné un manque de développement économique et de modernisation dans les zones rurales. De fait, la population commence à quitter ces régions pour trouver des opportunités ailleurs.

« L’urbanisation est étroitement liée à la migration. Les processus d’urbanisation créent des inégalités dans le développement incitation naturelle à la migration. Autrement dit, les déséquilibres vers des zones plus développées qui offrent des salaires plus

La migration interne est comme un effet boule de neige que l’état égyptien a fortement négligée. Le Caire n’était absolument pas préparé à absorber la quantité considérable migrant en son logements, d’équipements et infrastructures. La population urbaine égyptienne est passée de 24.4 millions en 1990 à 43.7 millions en 2021, plus de 44% de la population vit

1.3 UNE INCAPACITÉ D’ACCUEIL, UNE RÉPONSE POLITIQUE LENTE ET DÉSORGANISÉE

de migrants au Caire. Elle ne dispose pas d’infrastructures, d’équipements ni de logements nécessaires à l’accueil de cette migration soudaine. C’est alors que les personnes qui se retrouvent dans l’incapacité de se loger, se tournent vers d’autres moyens : les quartiers informels, nommés les

La plupart de la périphérie cairote est investie par des quartiers bâtis de manière illégale. La construction illégale est le premier moteur d’urbanisation égyptien.

Pour chiffrer ce mode d’urbanisation, il abrite plus de 65% des tout de même présente. Selon Éric Denis dans une grande et c’est la capitale qui en fait les frais.

1950. Ces migrants étaient attirés par le dessein économique et tente alors d’endiguer cette urbanisation illégale et incontrôlée en proposant des (logements populaires) mais, la politique socialiste n’est pas à la hauteur et n’arrive pas à répondre

Les guerres israélo-arabes de 1967 et 1973 ont fait cesser tous les investissements des pouvoirs publics en lien avec la construction dans la région du Grand Caire sont des constructions illégales (ABT et al., 1982).

C’est d’ailleurs durant cette décennie que la phase d’urbanisation est la plus importante. C’est aussi durant cette décennie que le président Sadate lancera la politique des villes nouvelles avec le Schéma Directeur de 1982.

La politique urbaine n’est pas à la hauteur ni même en adéquation avec la demande réelle des cairotes. Ces villes nouvelles sont très éloignées des centres (50km de la capitale) et prônent le tout automobile.

Pour rappel, l’Égypte a un ratio car/people20 Data, 2021), à titre de comparaison la France a 668 véhicules pour 1000 habitants. Durant les années 1990, ce chiffre était d’autant plus bas, comptant 27 véhicules pour 1000 habitants (S.L & K.P.B que comprendre la réticence d’aller habiter des espaces aussi éloignés de la capitale.

1.4 UNE RÉPONSE CITOYENNE, LES ASHWA’IYAT

véritable normes », « spontanés », il désigne les quartiers des pouvoirs publics à construire des logements. En Égypte, les ont surgi dans les villes, en particulier au Caire, à 1960 et 1970 comme nous venons de le voir. logement dans les quartiers formels et qui se tournent vers les terres à cultiver à terrains à bâtir. Très souvent, nous y retrouvons des balcons, plus ou moins investis par les habitants. des sols et l’alignement des bâtiments.

Ces quartiers sont généralement constitués en dur, en béton, en briques rouges, construites sans autorisation et sans respecter les normes de construction.

Nous nous retrouvons très vite avec des rues très étroites, ne dépassant pas les 4 mètres de large, des immeubles hauts dépassant souvent la dizaine d’étages.

Ce qui pose aussi un problème, c’est l’absence de titre légal de propriété. Les transactions sont effectuées entre le constructeur de l’immeuble et le futur acquéreur, les pouvoirs publics n’en ont retrouve vite freiné, car parfois, il n’a même pas connaissance de l’élargissement et le raccordement nord-ouest de la Ring Road tout bonnement impossible. Rien n’indique qui est propriétaire, de quoi est-il propriétaire ni depuis quand il en est propriétaire.

L’État se mettait alors à indemniser les habitants pour permettre

Les ont accentué et accéléré le grignotage des terres agricoles, limitées en Égypte en raison de la géographie du pays. En voyant ce grignotage incontrôlé et accéléré, l’État tente d’endiguer ces constructions informelles en interdisant l’urbanisation de ces dernières à l’aide de la loi n° 53 de 1966.22 Elle n’aura que peu d’effets tant la demande de logements est grande.

Les sont vues comme des quartiers pauvres et sont souvent confrontées à des problèmes de surpeuplement, de manque d’infrastructures et de services de base tels que l’accès très peu ou pas entretenues en raison d’un manque de moyens. Néanmoins, au fur et à mesure du remodelage de ces derniers, les cadre de vie de chacun. Cependant, malgré leurs présences, ces massif sur des lignes électriques.

L’absence d’offre immobilière ne laisse pas de grande possibilité de se loger ailleurs dans la capitale.

Ce qui renforce cette sensation de pauvreté sont les infrastructures comme les revêtements des routes ou le service de ramassage des déchets. Les routes ne sont que très peu asphaltées dans ces ping the Legal Framework Governing Urban Development in Egypt, p.40. « Aucun bâtiment ou établissement ne peut être construit sur des terres agricoles et aucune procédure ne doit être prise à l›égard de la division de ces terres pour y construire des bâtiments. » quartiers (bien évidemment, ce n’est pas une généralité), elles ne sont pas lisses et cela rend la circulation automobile lente et dans ces zones, qu’ils appellent m’kassar, pour ne pas abîmer leurs véhicules.

Nous pouvons alors parfois tomber sur des montagnes de d’assainissements. dans le supérieur sont sensiblement les mêmes que dans les pas – du moins pas dans les chiffres – mais c’est plutôt une règle

23, nous découvrons qu’ils sont porteurs d’une hétérogénéité sans pareil. Effet accentué dès lors que nous d’habitations de classes moyennes, de fonctionnaires, d’ouvriers, mais aussi de familles modestes.

2006)24

» services primaires nécessaires. 23

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SEJOURNE Marion, Les politiques récentes de «traitement» des quartiers illé-25

118). Éditions Sindbad-Actes Sud, pp.1200, 2011, coll.

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