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2 Décentraliser l’hégémonie cairotE
from Mémoire d'architecture. Métamorphoses des métropoles arabes, Le Caire. PARTIE 1/4
by Garas Minas
d’une réponse socialiste à une ouverte néo-libérale cairotes, de Gamal Abdel Nasser (1954 – 1970) en passant par Anouar El-Sadate (1970 – 1981), Hosni Moubarak (1981 – 2011) et Abdel Fattah Al-Sissi (2014 –), tout le paysage politique a accordé volonté commune : moderniser la capitale égyptienne pour lui donner une réelle stature nationale mais aussi internationale. au sein de la capitale (El Kadi, 1990).
Libres – c’est-à-dire 1952 – car c’est durant cette période que le nouvelle naît. Dès lors, les politiques égyptiennes accorderont une mondiales qu’il y a une tendance de la ville nouvelle, Chandigarh et Brazilia en auront inspiré plus d’un.
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Partir d’une page blanche pour ne pas reproduire tout le désordre urbain que l’on peut trouver au Caire séduit toutes les politiques de de se frayer une place parmi les plus grosses agglomérations mondiales.
La période 1850-1950 a été traité par Mercedes Volait, directrice de recherche au CNRS et architecte de formation, dans « 18501950, un siècle d’aménagements urbains au Caire », Les Cahiers
2.1 LA RÉPONSE SOCIALISTE SCHÉMA DIRECTEUR DE 1956 – CITÉS NASSÉRIENNES
Au lendemain de la révolution, dès 1953, plusieurs organismes de une stratégie de développement économique sur tout le territoire égyptien. Un des organismes réunissait environ une trentaine de professionnels d’urbanisme, d’architectes, d’ingénieurs et dessinateurs qui décideront d’établir des schémas directeurs pour l’ensemble des villes égyptiennes, à commencer par Le Caire. (El Kadi, 1990)
Très rapidement, un programme sera publié dans lequel 11 points seront considérés comme prioritaires au développement l’industrialisation26. Nous avons vu que c’était en parti ce point-là décennies 1960-1980.
Le nouveau pouvoir présidé par Gamal Abdel Nasser voulait mettre la main sur la réalité urbaine du territoire égyptien, qui d’avoir une palette complète de la compréhension des tendances
« […] l’industrie comme moyen de développement et de redéploiement de la population. » 27
Dès 1956, alors que la croissance démographique était plutôt faible, du moins relativement moins qu’à la décennie 70-80, nous population du Caire.
26
27 Schéma Directeur de 1956 de 30 kilomètres autour de la capitale. Tout un ensemble de
- Qaha, au nord, industries agro-alimentaires
- Abou Zaabal, au nord-est, industries des chemins de fer et automobiles
- Helwan, au sud, industries du cuivre
- Hawamidéya, rive ouest au sud, Birkash au nord et El Tebbin au sud (pas d’informations sur leurs fonctions)
- El Bassatine au sud des cimetières de Katameya à Gizah serviront à accueillir les industries polluantes du centre-ville cairote.
L’équipe en charge du schéma directeur intégrait fermement la question du logement : industrielles satellites, autonomes, avec tous leurs équipements sociales défavorables et des conditions économiques prématurées logements affecteraient l’environnement social ainsi que des problématiques de congestion. dur que de partir d’une page blanche. différemment, or en Égypte ce n’est pas le cas étant donné la quantité de réserves foncières désertiques dont ils disposent. l’achèvement de ce dernier – des organismes de suivi, organismes des services et des équipements étaient les conditions sine qua
Galila El Kadi fait remarquer qu’il n’y a aucune proposition sur urbains du Caire, la solution est forcément ailleurs. Cela peut étroitement urbanisée. Les terres arables se font rare contrairement kilomètres du Caire. Elles peuvent donner envie de partir d’une contrôlable.
Caire tout proche de Helwan30, et ce bien plus tard (en 1979) installées.
En parallèle, un pôle industriel pétrolier et chimique à Shubra El Kheima (7,5 kilomètres au nord) s’est installé sur les terres perd des ressources très importantes qui lui permettaient de garder sa souveraineté mondiale. Nous rappelons que chaque année, l’Égypte perd environ 400 ha de terres arables, soit 1/25 de Paris (un peu plus de la moitié du 13ème arrondissement).
Néanmoins, le président Nasser essayera d’oeuvrer à l’amélioration du cadre de vie des plus modestes par la construction d’environ tome 31, n°121, 1990. Égypte : années 80. Éléments pour un bilan de l’« ouverture ». p. contrôle sur la classe ouvrière et que les disperser à chaque coin de la capitale serait
50 000 logements populaires, en arabe, qui constitueront les cités nassériennes.
Ces cités nassériennes étaient généralement des immeubles de plusieurs étages construits en béton, dotés de toutes les commodités nécessaires, comme de l’eau courante et de l’électricité. Elles ont permis à de nombreuses familles de
On ne dénombre pas moins de 29 opérations de ce type de logements.
- Al-Amiriyya (renommée Borg El-Arab), au nord du Caire, comptant 180 blocs
- Zawyat al-Hamra (150 blocs, au nord de la ville) ;
-
- Helwan (240 blocs, au sud du Caire) informations complètes sur la nouvelle capitale administrative. les en avertissait. Qu’en est-il de la mobilité lorsque nous nous éloignons des centres d’intérêts ? Si le souhait est d’attirer un grand nombre, comme le prétendent ces villes satellites, il faut qu’elles aient la capacité de répondre et de comprendre les besoins de ses futurs habitants.
- Ayn al-Sira (144 blocs), non loin du centre-ville Au total, on compte 1 722 blocs de 4 à 5 étages environ. (Kohler, 1989).
Outre, la tâche compliquée à laquelle ils étaient assignés, les Samak livre dans une interview en 198331 des données et l’impossibilité de déléguer les tâches – données sociologiques, économiques – tant l’État égyptien les considérait sortie des postes de travail (El Kadi, 1990).
2.2 UNE POLITIQUE TROUBLÉE PAR LA GUERRE, SCHÉMA DIRECTEUR 1970 – VILLES NOUVELLES
Entre le premier schéma directeur et celui-ci, le paysage urbain cairote a énormément changé causé par les raisons que nous avons évoquées plus tôt ; accroissement démographique, habitations spontanées, étalement urbain… schéma de 1956 et les nouvelles ambitions que devait affronter la un rapport préliminaire et non pas un plan d’action comme le premier schéma directeur de 1956.
Un bilan a été dressé pour rendre compte de la dégradation de la capitale : des densités record dans certains quartiers, énormément de constructions spontanées.
Une nouvelle structure sera créée permettant la concertation et la collaboration de tous les partenaires économiques impliqués
L’étude et la publication du schéma directeur seront compliquées par des événements politiques qui ont marqué le pays à savoir la a été donnée à la reconstruction des villes du canal de Suez ainsi qu’à la réouverture du canal à la navigation internationale. regagne du terrain. D’une part pour freiner l’étalement sur des
L’Égypte craint d’être à nouveau attaquée sans avoir le contrôle
Sont alors proposées quinze nouvelles villes à travers toute l’Égypte. Parmi ces quinze villes, il faut différencier la ville nouvelle autonome (à 90km d’une agglomération) de la ville satellite (à
La ville autonome devait être assez éloignée de la capitale pour ne économiques et industrielles.
La ville satellite quant à elle, est dans la sphère économique du Caire. Elle cherche à attirer de futurs habitants pour régler les problématiques de la capitale.
Au Caire, quatre villes autonomes sont envisagées :
- El-Obour (nord-est), proposée en 1970
- 10th Ramadan (sud-ouest) proposée en 1970,
- 15th May (rive droite) proposée en 1974,
- 6th October (rive gauche) proposée en 1974 entrepris dès son annonce sera celui de 15th Ramadan, en 1978. Cette décennie verra une nouvelle politique tournée vers une libéralisation de l’économique égyptienne lancée par le président Anouar El-Sadate
- Madinet-Sadate en 1974.
Une ouverture sur le monde
La politique du qui veut littéralement dire « ouverture ». fait référence à la loi de 1974 qui encourage l’ouverture de
Dans cette optique, les schémas directeurs des villes nouvellesth Ramath October à des Américains. (Sims, 2015)
Nous notons un retrait progressif de l’État des affaires urbaines de la capitale. C’est à partir de ce moment qu’une grande confusion sont mis en chantier dans le désert sans consultation et de cette manière nous assistons à nouveau à un désordre incontrôlé, mais cette fois-ci de la part des politiques. Les sont pointées du doigt en raison de leur étalement des terres agricoles, pour faisant de même sur les espaces désertiques.
En 1979, un cadre législatif et institutionnel32 est donné à la ville nouvelle par la création de la New Urban Communities Authority (NUCA). Cette institution aura la charge du développement urbain
33 et ceci en dehors de la vallée du Nil, autrement dit, son périmètre d’action est le désert.
La NUCA sera vivement critiquée en raison de ventes de terres compound Dreamland, à 6th October, de 900ha (9km²) aurait été vendu pour seulement 0.30LE/m², à un promoteur immobilier privé, Baghat Group34 soit à peu près 900 000$ américain. (Denis, 2006)
32 https://www.cc.gov.eg/ legislation_single?id=424863
33 NUCA, Tadamun (initiative citoyenne qui centralise les informations concernant http://www.tadamun.co/?post_type=goventity&p=10150&lang=en&lang=en#.
34 of Urban Liberalization», Revue Tiers Monde, vol. 206, no. 2, 2011, pp. 139-158.
2.3 L’OUVERTURE PROGRESSIVE DU PAYS AUX INVESTISSEMENTS ÉTRANGER, SCHÉMA DIRECTEUR DE 1984 – NEW SETTLEMENTS
schéma directeur de 1970 mais qui n’a été démarré qu’en 1982.
urbaine en Égypte ont tendance à réactiver des concepts précédemment énoncés.
peine abouties et à peine habitées.
En 1982, un diagnostic, « Egypt : The National Urban Policy Study
35 – mena une étude pour établir un rapport conscient cinq volumes ont été publiés. Elle recommanda de se concentrer pour permettre la création d’emplois et ainsi une croissance économique. Elle attirait l’attention de l’État égyptien à porter un regard sur les agglomérations de Haute-Égypte et du canal de Suez pour leur apporter une réponse à leur croissance démographique (en somme comme au Caire).
Surtout, elle déconseillait à l’État égyptien de s’investir dans le
L’étude n’a pas été prise en compte et aucune suite n’a été donnée par le ministère de la Reconstruction.
36. Elle aboutira à une nouvelle conclusion : les « new settlements », qui seront comme des banlieues à quelques kilomètres de la capitale.
35 le développement international. En 1980, l’agence cherche à s’investir dans des pays en développement, comme l’Égypte, elle cherche à « stabiliser les politiques et les sys-