Synthèse actualité 2016 08 10

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Ministère des Familles, de l’Enfance et des Droits des femmes Direction générale de la cohésion sociale Service des droits des femmes et de l’égalité entre les femmes et les hommes

Synthèse de l’actualité Du 26 juillet au 10 août 2016

Action institutionnelle Publication de la loi « travail » au Journal officiel La loi n° 2016-1088 du 8 août 2016 relative au travail, à la modernisation du dialogue social et à la sécurisation des parcours professionnels a été publiée au Journal officiel du 9 août. Plusieurs dispositions concernent ou prennent en compte les droits des femmes et l’égalité entre les femmes et les hommes. Nous vous signalerons les plus importantes dans une prochaine synthèse. Retrouver le texte de la loi sur Légifrance

IVG : état des lieux et perspectives d’évolution du système d’information La Commission sur les données et la connaissance de l’interruption volontaire de grossesse (IVG), mise en place en 2015 par Marisol TOURAINE, ministre des Affaires sociales et de la Santé, dans le cadre du programme national d’action pour améliorer l’accès à l’IVG en France (synthèses des 31 janvier 2015 et 6 février 2016), a rendu son rapport le 27 juillet. Il donne des pistes pour mieux connaître le parcours des femmes ayant recours à l'IVG et souligne le besoin d’améliorer les connaissances concernant d’une part l’adéquation de l’offre aux attentes des femmes (accessibilité géographique, délais de prise en charge, méthodes proposées et accompagnement), et d’autre part leur parcours compris au sens large, englobant la contraception avant et après l’IVG. Retrouver le rapport sur le site du ministère de la santé

Rapports d’information de la Délégation aux droits des femmes de l’Assemblée nationale Les deux rapports d'information, sur les femmes en politique et sur l'égalité professionnelle dans la Fonction publique, présentés par la présidente de la Délégation aux droits des femmes de l’Assemblée nationale, Catherine COUTELLE, dans le prolongement de deux évènements organisés à l'occasion de la journée internationale des droits des femmes, et adoptés le 20 juillet (synthèse du 25 juillet) ont été mis en ligne. Il s’agit du rapport « La Place des femmes en politique : encore un effort ! » (suite au colloque du 9 mars 2016), et du rapport « Égalité femmes-hommes dans la fonction publique d’État : consolider les acquis et briser le plafond de verre » (suite au colloque du 2 mars 2016, ouvert au public, en présence notamment de Laurence ROSSIGNOL, ministre des Familles, de l'Enfance et des Droits des femmes).

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Dans les territoires Creuse : matinale de sensibilisation sur les violences sexistes et sexuelles au travail A l'initiative de la Délégation aux droits des femmes et à l'égalité de la Creuse et de l'Association interprofessionnelle pour la santé au travail (ACIST 23), une matinale de sensibilisation sur les violences sexuelles et sexistes sur le lieu de travail s'est tenue à Guéret le 7 juin dernier. L’objectif de cette matinée de sensibilisation était d’accompagner les entreprises et les associations du département à la compréhension de cette problématique, sur les volets juridiques, les ressources humaines et psychologiques, et de présenter l'action de l’État à travers les plans de prévention et de lutte contre les violences faites aux femmes. L’action a fait l’objet d’une page dans L’Écho de la Creuse, sous le titre « Se protéger des violences au travail ». La quotidien régional soulignant que « des regards inappropriés jusqu’au viol, les violences sexuelles et sexistes au travail peuvent prendre des formes très diverses voire même anodine ». Retrouver la page de présentation de l’action sur le site de Santé au travail en Limousin

Yvelines : premières marches exploratoires à Trappes Dans le cadre d’un partenariat entre les Ateliers Sociolinguistiques et le dispositif de Gestion Urbaine de Proximité de la Ville de Trappes, et avec le soutien de la déléguée départementale aux droits des femmes et à l’égalité et de la déléguée du préfet, les premières marches exploratoires été organisées cette année. Elles répondaient à trois objectifs précis : « favoriser l’autonomie des apprenantes pour leur permettre de devenir actrice de leur quartier, de leur ville » ; « les associer et les impliquer aux projets de rénovations urbaines pour l’amélioration de leur cadre de vie » ; et « s’approprier ou mieux s’approprier l’espace public tout en exerçant leur liberté de circulation dans un contexte d’égalité entre les femmes et les hommes ». Vingt-quatre participantes (à noter que trois hommes ont suivi la marche). La restitution a eu lieu en présence de la sous-préfète à la ville. Certaines d’entre elles ont déjà exprimé leur envie de réitérer ce type d’atelier voire de participer à des temps d’échanges dans les écoles, collèges et lycées, pour une sensibilisation aux questions de l’amélioration du cadre de vie des habitantes.

Landes : rallye des Olympes pour l'égalité entre les hommes et les femmes Sensibiliser le grand public à la question de l’égalité entre les femmes et les hommes en dehors des salles de conférences, des réunions de professionnels, c’est l’objectif que s’est donné la Délégation aux droits des femmes et à l’égalité de la DDCSPP des Landes, en partenariat avec le Conseil départemental et le Comité départemental du sport en milieu rural. Pour ce faire, la déléguée départementale aux droits des femmes, a organisé la deuxième édition du Rallye des Olympes dans le Tursan (la première avait eu lieu en 2014 dans le Bas-Armagnac). Sur fond de découverte d’un terroir et de pratiques sportives liées à ce terroir, 200 personnes, hommes et femmes et enfants, ont participé à ce rallye. Le parcours comprenait six étapes où les concurrents devaient répondre à des questions portant sur les droits des femmes et s’initier à des épreuves sportives de baskets, course landaise et golf. Retrouver la page et une vidéo sur le site du Conseil départemental

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Égalité, non discrimination, féminisme Méditerranée : mobilisation des acteurs de l'égalité au niveau local La Fondation des femmes de l’Euro-Méditerranée (synthèses du 25 juillet 2013), poursuit trois missions spécifiques : fédérer les acteurs (et actrices !) de l’égalité (255 acteurs sont déjà membres) ; favoriser la recherche sur le genre et les femmes ; et soutenir les expériences et les projets de terrain innovants qui améliorent la vie des femmes. La Fondation a reçu le soutien des 43 pays membres de l’Union pour la Méditerranée à travers la labellisation du projet « Développer l’Autonomisation des Femmes ». La Fondation lance un appel à candidatures pour la mobilisation des acteurs de l'égalité au niveau local, ouvert aux associations de sept pays du sud de la Méditerranée. Cet appel à candidatures a pour objectif d’identifier des associations désirant encourager le réseautage et le travail conjoint entre les différents acteurs de l’égalité de leur territoire selon une approche locale. Les associations sélectionnées (une pour chacun des sept pays bénéficiaires de l’appel) vont constituer et coordonner un pôle local. Retrouver l’appel à candidatures sur le site de la Fondation

Lutte contre les publicités sexistes « Aucun repos même l'été... Cuisinella, Bagelstein, Findus, et maintenant Kellogs... » Les Chiennes de garde ne savent plus où donner de la tête ! Le 12 juillet, l’association signale la réponse du Jury de déontologie publicitaire (JDP) à l’une de ses plaintes. Bagelstein, qui avait utilisé l’affaire de harcèlements et agressions sexuelles par un politique, est renvoyé dans ses cordes : « En utilisant l'événement comme sujet de plaisanterie, ce procédé banalise les pratiques de harcèlement et les traite comme dépourvu de gravité, ce qui ne peut qu'avoir pour effet de porter atteinte à l'image des victimes de tels agissement, mais aussi des femmes et de leur dignité »… Sous le surtitre « Culture du viol », Libération du 4 août titre « Bagelstein recadré pour sa pub inspirée de l'affaire Baupin ».

Dénoncer le sexisme, les images dégradantes et les stéréotypes de genre Dès qu’il est alerté, le ministère en charge des droits des femmes relaie et soutient les campagnes des féministes contre des publicités sexistes. Tout particulier peut porter plainte contre les publicités sexistes devant le Jury de déontologie publicitaire (JDP) de l'Autorité de régulation professionnelle de la publicité (ARPP) en remplissant le formulaire en ligne. Il est bon d’informer également les Chiennes de garde sur leur formulaire de contact. S’il s’agit d’un programme télévisé ou radiophonique, il faut déposer une plainte devant le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) grâce au formulaire en ligne. Le CSA peut être saisi sur les stéréotypes véhiculés dans tous les programmes. Les différents signalements doivent être faits en même temps pour renforcer leurs effets. Dans tous les cas, la large diffusion d’un contenu sexiste aux partenaires, associations féministes et sur les réseaux sociaux, renforcera la plainte. Enfin, rappelons que le gouvernement a mis en place une plateforme pour signaler les contenus illicites de l’Internet.

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Burkini : tempête dans une piscine « La journée burkini fait des vagues », titre Le Parisien du 5 août relatant la polémique à propos d’une journée prévue en septembre dans les Bouches-du-Rhône. Une association locale (Sœurs marseillaises initiatrices de loisirs et d’entraide - Smile 13) souhaitait en effet privatiser un centre aquatique et demandait aux participantes de respecter l’awra (les parties du corps à ne pas montrer selon l’islam), et donc d’être couverte « de la poitrine aux genoux ». Selon le journal, un arrêté municipal d’interdiction de cette journée serait dans les tuyaux. On sent le pays prêt à s’enflammer une nouvelle fois : Présent dénonce le jour même « la capitulation des féministes », et Le Figaro titre son éditorial de une du 5 août : « Stop ! ». Le quotidien demande à l’État de « s’opposer à l’islamisation rampante » et à la « tyrannie des minorités », et consacre une page entière à la « polémique » pour souligner qu’il s’agit de « communautarisme », mais aussi de « dignité de la femme ». Pour Le Monde du 6 août, l’affaire est claire : « dans un contexte national électrique autour de l’islam, la polémique a une origine politique ». Elle a en effet été lancée par des élu.e.s de la région très actifs sur les réseaux sociaux : Stéphane RAVIER (FN) et Valérie BOYER (LR), avant d’être relayée par leur parti respectif. Et le quotidien du soir citer Samia GHALI (PS) en exergue : « cette journée se passe dans un lieu privé. De quel droit empêche-t-on les gens de se baigner comme ils veulent ? ». Le 9 août, alors que Smile 13 aurait reçu des menaces de mort, le parc aquatique et la municipalité des Pennes-Mirabeau annonçaient que la journée était annulée « dans un souci d'apaisement » (Le Figaro du 10 août).

Rebecca JORDAN-YOUNG : « Hormones, sexe et cerveau » L’Institut Émilie du Châtelet (IEC) organise une conférence de Rebecca JORDAN-YOUNG le jeudi 15 septembre à Paris à l'occasion de la parution de la traduction française de son livre « Hormones, sexe et cerveau » (Belin). L'ouvrage est une analyse critique de la théorie selon laquelle les femmes et les hommes, les hétérosexuel·le·s et homosexuel·le·s, auraient des prédispositions psychologiques différentes en raison de l'influence (ou pas) de la testostérone sur leur cerveau pendant la vie fœtale. Selon le résumé de la maison d’édition, la chercheuse en sciences sociomédicales « démontre la fausseté de cette théorie hormonale de l'organisation cérébrale. Présentée comme un fait établi par la plupart des psychologues, des médecins et des journaux scientifiques, cette thèse considère que l'orientation des comportements sexuels, les aptitudes cognitives et les centres d'intérêt des femmes et des hommes sont conditionnés par l'influence des hormones prénatales ». Retrouver l’annonce sur le site de l’IEC

« Egalité, non discrimination, féminisme » en bref CONFÉRENCE - Une Conférence internationale « Gender Time » se déroulera à Paris les jeudi 29 et vendredi 30 septembre. Des chercheurs provenant de toute l’Europe viendront confronter leurs expériences et connaissances sur divers aspects des plans d’actions égalité entre les femmes et les hommes dans l’enseignement supérieur et la recherche. Retrouvez le site de la conférence. GENRE - Dans le compte rendu d’une rencontre avec des évêques de Pologne publié le 2 août, le pape François regrette qu’« on apprenne à l’école à des enfants que tout le monde peut choisir son sexe ». Le pape estime que « nous vivons dans un moment de destruction de l’homme en tant qu’image de Dieu » et critique une « colonisation idéologique » soutenue par des « pays très influents » (Associated Press du 3 août - A propos du pape François, lire également page 6).

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MUTISME - « Bienvenue sur mutique », dans le cadre d’un grand et beau dossier intitulé « Le Silence », Télérama du 3 août se questionne : « La parole a-t-elle un sexe ? ». « Et si le mythe de l'homme mutique n'était qu'un stéréotype véhiculé, voire valorisé, par la presse féminine et une certaine littérature ? », se demande l’hebdomadaire. « Car côté cerveau, les scientifiques sont formels : hommes, femmes, même combat ». Le silence masculin, opposé à la facilité de parole féminine, n’est qu’« un pur stéréotype ». BANG BANG - Madame Figaro poursuit un périple estival au Texas, « un pays où l’on compte plus d’armes à feu que d’habitants ». Dans son numéro du 29 juillet, le magazine se plonge dans les clubs de tir « 100 % féminins ». Selon l’hebdomadaire, « les texanes s’arment sans états d’âme ». Aux Etats-Unis, le pourcentage de femmes qui possèdent une arme est passé de 12 % en 2008 à 23 % aujourd’hui. On n’arrête pas la parité… SOLIDARITÉ - En Iran, pour dénoncer le port obligatoire du voile islamique pour les femmes, des hommes « se mettent à porter le hidjab... le temps d'une photo ». Sous le titre « Les Iraniens osent le voile », Le Parisien du 2 août relate l’initiative d’une journaliste iranienne (réfugiée aux Etats-Unis), Masoumeh ALINEJAD-GHOMI, qui « fait un tabac » sur Facebook où « plusieurs dizaines d'entre eux se sont pris au jeu et ont défié les mollahs de Téhéran ».

Égalité dans la vie professionnelle « Les nouvelles icônes de la biologie » La Française Emmanuelle CHARPENTIER (synthèse du 8 avril 2016 - à gauche sur la photo), et l’Etatsunienne Jennifer DOUDNA (à droite, ici lors de la remise de leur prix au « Breakthrough 2015 in Life Sciences »), sont à la une du Monde du 3 août. Le quotidien consacre un article à ces deux biologistes qu’il surnomme « les nouvelles icônes de la biologie ». Selon le journal, « depuis trois ans, elles accumulent les prix comme un écureuil les noisettes » (entre les remarques sur leur physique et cette phrase condescendante, on peut se demander si un traitement identique serait réservé à des hommes scientifiques NDR). Et de citer les deux scientifiques : « Trente-cinq, avec les titres honorifiques, à croire qu’ils manquent de candidats », sourit Emmanuelle CHARPENTIER. « Je ne compte plus, ce n’est pas ça l’important », ajoute Jennifer DOUDNA. « Cantonnées quelque temps aux rubriques scientifiques, elles ont conquis les pages économiques ou « portrait » des grands (et moins grands) journaux, et jusqu’au palmarès des 100 femmes les plus influentes du monde du magazine Time », raconte Le Monde.

Force Femmes crée une carte interactive d’aides à l’emploi Force Femmes, grâce au soutien de la Fondation SFR, vient de lancer un site internet conçu pour pouvoir aider toute personne en recherche d’emploi à identifier la bonne structure et se faire accompagner dans ses démarches. L'objectif est ainsi de faciliter la réorientation de personnes vers une recherche d'emploi salarié ou création d’entreprise, ceci quelles que soient leurs besoins et demandes. Annuaire en ligne, ce site est destiné à aider toute personne en recherche d'emploi mais également aux associations travaillant à accompagner vers une réinsertion professionnelle. Retrouver carte interactive d’aides à l’emploi

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Un avantage aux femmes en sciences et philosophie ? « C’est un résultat qui incite à un certain optimisme : non, les femmes ne sont pas toujours victimes de discrimination négative dans le domaine des sciences ! ». Sous le titre « En sciences, avantage aux femmes », Le Monde du 3 août revient sur une étude française publiée dans Science le 29 juillet (« Teaching accreditation exams reveal grading biases favor women in male-dominated disciplines in France »). Pour le journal, qui admet que le sujet est « polémique », selon cette analyse, « les femmes bénéficient, en France, d’un biais favorable pour le recrutement des professeurs en sciences et en philosophie par l’intermédiaire de deux prestigieux concours : le Capes et l’agrégation ».

La place des femmes dans l’Église Le pape François a ouvert la perspective de voir un jour des femmes ordonnées diacres (synthèse du 31 mai). Le 2 août, le Vatican annonçait qu’il venait de créer « une commission d’étude pour examiner le rôle des femmes diacres au début du christianisme » pour « réfléchir à une place plus grande des femmes dans l’Église » (La Croix du 3 août). Le pape avait aussi publié « un texte sur la vie contemplative féminine » pour les 44 000 moniales du monde (La Croix du 25 juillet). Le chroniqueur du quotidien catholique, Alain REMOND, reste cependant dubitatif sur certaines déclarations du pape, comme celle-ci : « Le mode de pensée des femmes, leur manière de voir les choses importent plus que leur fonction dans l’Église ». Et le chroniqueur de déplorer : « en langage non crypté, je crains fort que cette formule ne signifie en réalité ceci : les femmes ont plein de qualités, on ne le dira même jamais assez, mais il ne faut pas mélanger les torchons avec les serviettes : dans l’Église, le pouvoir est - et restera - une affaire d’hommes (…). L’Église (catholique) restera-t-elle l’un des derniers bastions de la misogynie institutionnelle, tout en couvrant de fleurs les femmes pour leurs innombrables et magnifiques qualités - tant qu’elles ne se mêlent pas de prétendre exercer le pouvoir ». Alain REMOND enfonce alors le clou : « Imagine-t-on deux secondes le pape disant : le mode de pensée des hommes, leur manière de voir les choses importent plus que leur fonction dans l’Église ? Alors que, pour les femmes, ça passe comme une lettre à la poste. Honnêtement, cher pape François, n’y a-t-il pas là quelque chose comme un léger problème ? » (La Croix du 29 juin).

« Egalité dans la vie professionnelle » en bref AILES - Du 8 au 13 août Libération consacre ses portraits de « der » à celles et ceux qui nous transportent, enfin qui « veillent sur nos déplacements en mer, en l’air ou sur terre ». Le 9 août, « Libé » nous présente Véronique DAMON, sous le titre « Elle du désir ». « Passionnée, la secrétaire générale du Syndicat national des pilotes de ligne, pur produit de la maison Air France, vibre au rythme des mythes de l’aviation », raconte le journal. PUBLICIS - Sous le titre « Publicis ferme sur la parité », Libération du 1er août indique que Maurice LÉVY, patron de Publicis, a contraint Kevin ROBERTS, membre du directoire de son agence, à prendre « congé ». Kevin ROBERTS avait récemment déclaré à Business Insider à propos de la diversité femmes-hommes dans le secteur publicitaire : « ce putain de débat est dépassé ». « Seulement 11,5 % des directeurs créatifs des agences de publicité sont des femmes », souligne « Libé ». POMME - « Apple déclare payer les femmes aussi bien que les homme », reprend Le Figaro du 4 août. « Davantage représentées dans l'entreprise que l'année dernière, les femmes toucheraient le même salaire que leurs équivalents masculins », explique le quotidien qui souligne que « la question de la diversité est cruciale pour les entreprises de la Silicon Valley ».

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Parité et vie politique Barack OBAMA se revendique féministe « Briser les préjugés liés au genre, tel est le plus grand souhait de Barack Obama (qui) a clamé haut et fort son féminisme dans un éditorial pour « Glamour US » », se réjouit le site de Glamour (France). En effet, dans une tribune publiée le 4 août sur le site du magazine étatsunien, le président des Etats-Unis se revendique « féministe », et explique que dans sa vie, « les personnes les plus importantes ont toujours été des femmes ». « Je dirais que j’ai donc plutôt été sensibilisé aux défis auxquels les femmes font face, et c’est comme ça qu’a été façonné mon féminisme », explique le locataire de la Maison blanche. Et d’exhorter : « Nous devons continuer à changer les comportements […]. C’est de la responsabilité des hommes de combattre le sexisme » (« Coming out. Obama revendique son féminisme », Libération du 5 août).

Etats-Unis : une femme à la Maison Blanche ? La campagne présidentielle aux Etats-Unis (synthèses des 26 février, 8 avril, 14, 31 mai et 20 juin) se poursuit après l’investiture des candidats par les conventions de leur parti. Après avoir élu leur premier président noir, les étatsuniens pourraient choisir une femme comme présidente. Selon Le Monde du 6 août, la Démocrate Hillary CLINTON prendrait en effet « l’avantage dans la course à la Maison Blanche ». Son rival républicain, Donald TRUMP, fait les frais de ses outrances et, « après une série de faux-pas », décroche dans les sondages. Signalons l’entretien avec Nancy FRASER, professeure de philosophie, dont Le Monde (28 juillet) souligne qu’elle « revendique des positions féministes tout en exprimant des réserves sur les évolutions suivies par cette cause, devenue trop souvent, à ses yeux, un auxiliaire du capitalisme » (publié dans le cadre de la série d’été « A quoi pensent les Etats-Unis ? »). Sous le titre « Une femme à la Maison blanche : un symbole qui ne suffit pas », elle souligne que « l’identité du candidat n’est pas en soi garante de véritables changements ». « Je serais ravie qu’une femme occupe la Maison Blanche. Mais pas nécessairement Hillary Clinton », explique Nancy FRASER avant de rappeler que « Margaret Thatcher et Angela Merkel nous ont déjà montré que le fait d’avoir une femme au pouvoir ne garantit en rien une plus grande justice sociale ». Par Pascal ENGEL, philosophe, prend la défense de la candidate démocrate et estime qu’« Hillary Clinton mérite mieux qu’une victoire par défaut » (Le Monde daté du 11 août).

« Parité et vie politique » en bref LANGUE - « Comment désigner Theresa May, la nouvelle cheffe du gouvernement britannique ? Plus de trois décennies de lutte pour la féminisation des noms ont fini par porter leurs fruits ». « La guerre de la Première ministre n’aura pas lieu », explique Eliane VIENNOT, professeure de littérature française, dans une tribune publiée par Libération le 27 juillet. POUVOIR - La parité au plus haut niveau ? Le couple présidentiel du Nicaragua a trouvé la solution. Le commandant Daniel ORTEGA, président du pays depuis 2007, briguera le 6 novembre un troisième mandat consécutif, et il a annoncé une « conquête des femmes nicaraguayennes ». « Quelle peut bien être cette avancée décisive ? », se questionne Libération du 4 août. C’est tout simple : sa femme sera candidate à la vice-présidence, un « gouvernement conjoint, symbole d’égalité entre les sexes », explique sans rire celui qui, selon « Libé », est passé « du sandinisme à l’absolutisme ».

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Égalité dans la vie personnelle et sociale Les Bleuettes championnes d’Europe et les Bleues en quart de finale aux JO de Rio ! Le ciel est Bleu.e ! Le 31 juillet, l'équipe de France féminine des moins de 19 ans (les Bleuettes) s'est imposée 2-1 face à l'Espagne en finale de l'Euro 2016, devenant ainsi championne d’Europe, après les garçons de l’U19 qui ont remporté le 24 juillet la finale de leur Euro contre l'Italie sur le score de 4-0. Ces victoires ont été saluées par Laurence ROSSIGNOL dans un communiqué du 1er août. La ministre voit « l’émergence d’une génération Bleues et Bleuettes - qui va porter le football féminin jusqu’à, je le souhaite, remplir les stades en 2019, lorsque la France accueillera la Coupe du Monde féminine de football » (« Ciel bleu sur l’Europe », Le Parisien du 2 août ; « Les Bleuettes championnes d’Europe », Libération du 2 août ; « Les Bleuettes gagnent l’Euro contre vents et marées », Le Magazine du Parisien du 5 août). Signalons également que la France a remporté face au Brésil (2-1) la première coupe du monde féminine militaire de football ! (« La revanche des Bleues », Armées d’aujourd’hui, juillet 2016). De son côté, l’équipe de France féminine est arrivée au Brésil pour disputer le tournoi de football des Jeux olympiques 2016. « On rêve d’or », confie Marie-Laure DELIE au Parisien du 3 août qui a rencontré l’attaquante de l’équipe de France. Notons que dans le cadre du projet « Sud Yvelines terre d’égalité », des jeunes footballeuses de clubs des Yvelines, et différents partenaires du département, ont rencontré les Bleues au centre national de Clairefontaine quelques jours avant leur départ pour Rio et après une préparation à Ploufragan dans les Côtes d’Armor. Lors de la préparation aux JO les Bleues on battu la Chine (2-0) et le Canada (1-0). Un total de 26 matchs se déroulera pendant le tournoi olympique des équipes féminines de football Rio 2016. Les Tricolores ont bien débuté le tournoi olympique. Après avoir battu la Colombie le 3 août (4-0), elles ont résisté face aux championnes olympiques en titre - et championnes du monde - les Etats-Unis le 6 août (01), puis battu la Nouvelle-Zélande (3-0) le 9 août (photo). Les Bleues affronteront le Canada en quart de finale. A suivre le samedi 13 août sur France 4 à 3 heures du matin heure française ! Retrouver la page de Bleues aux JO sur le site de la FIFA

La CLEF et la LDIF demandent l’exclusion de l’Iran et de l’Arabie Saoudite des JO Françoise MORVAN, présidente de la Coordination française pour le lobby européen des femmes (CLEF), Annie SUGIER et Linda WEIL-CURIEL, respectivement président et secrétaire de la Ligue du droit international des femmes (LDIF) signe une tribune mise en ligne le 6 juillet sur le site de Libération pour demander l’exclusion de l’Iran et de l’Arabie Saoudite des Jeux olympiques de Rio. « Ces deux pays pratiquent un strict apartheid sexuel n’ayant rien à envier à l’apartheid racial de l’Afrique du Sud, qui fut exclue, elle, des JO de 1962 à 1992 », expliquent les signataires.

Modification de l'état civil des personnes transgenres Saisi de réclamations significatives et alerté par de nombreuses associations, le Défenseur des droits a dénoncé maintes fois la situation alarmante des personnes transgenres. Jacques TOUBON s'était prononcé en faveur d'une simplification des démarches et d'une évolution de la procédure de changement de mention de sexe à l'état civil. Le Défenseur des droits recommande une procédure déclarative pour la modification de l'état civil des personnes transgenres. Retrouver l’information sur le site du Défenseur des droits Synthèse de l’actualité - Service des droits des femmes et de l’égalité entre les femmes et les hommes - 10/08/2016 - 8


L’adultère à la lumière de l’égalité entre les femmes et les hommes Sous le titre « Dans l’adultère, l’égalité des sexes ne prévaut pas », Libération du 30 juillet donne la parole à la sociologue Marie-Carmen GARCIA à l’occasion de la publication de son livre « Amours clandestines. Sociologie de l’extraconjugalité durable » (Presses universitaires de Lyon). « Sous leurs airs de paradis perdus gouvernés par l’érotisme et le secret, les relations extraconjugales reproduisent les schémas archaïques du couple institutionnel », explique le quotidien. « L’homme y fixe les règles et la femme renonce à son émancipation ». Retrouver l’entretien sur le site de Libération

Quelle influence des conditions de travail sur la consommation de tabac ? « En 2006, 27 % des hommes et 21 % des femmes en emploi fument quotidiennement », indique la Direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques (DARES) dans le numéro 2016-041 de Dares analyses. En ce qui concerne les femmes, la DARES note que « la consommation des femmes augmente quand leur travail devient plus difficile et leur emploi plus menacé. Elle diminue lorsqu’elles sont davantage en contact avec un public, que l’intensité de leur travail est moins forte et qu’elles gagnent en autonomie ». Retrouver le numéro de Dares analyses sur le site du ministère du travail

« Egalité dans la vie personnelle et sociale » en bref PAUVRETÉ - Sous le titre « Une Maison des femmes au secours des laissées-pour-compte », Le Figaro du 3 août publie un reportage à Saint-Denis, dans ce lieu unique en France qui vient d'ouvrir, où sont regroupés gynécologues, psychologues mais aussi assistantes sociales et avocats. PMA - GPA - Le ministère des affaires étrangères avait refusé de délivrer un laissez-passer à un enfant né en Arménie, suspectant la mère d’avoir eu recours à la gestation pour autrui, interdite en France. Après la condamnation de la France par la Cour européenne des droits de l'homme (synthèse du 25 juillet), le Conseil d’État condamne le Gouvernement (Libération et La Croix du 4 août). Par ailleurs, Le Figaro du 10 août annonce que « La Manif pour tous redescend dans la rue » le dimanche 16 octobre, « pour relancer le débat sur la PMA et la GPA ». ENFANCE - Dans Etudes et résultats n° 966 de juin 2016, la direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (DREES) fait le point sur « l’offre d’accueil des enfants de moins de 3 ans en 2014 ». Selon la DREES, « le nombre de places d’assistantes maternelles est prédominant ». A signaler également, le Document de travail n° 199 de juillet 2016 intitulé « L’offre d’accueil collectif des enfants de moins de 3 ans en 2013 ». MATERNITÉ - Alors que sort le film étatsunien de Jon LUCAS et Scott MOORE « Bad Moms » (ou Mères indignes au Québec), signalons « Le regret d’être mère, ultime tabou », une enquête « polémique » dans Libération du 21 juillet : « une sociologue (Orna DONATH) est allée à la rencontre de ces femmes qui ont découvert après coup qu’elles n’étaient pas faites pour avoir des enfants. Une parole qui semble inaudible quatre décennies après la révolution féministe ». Dans son « A contresens » de Libération du 2 juillet, Marcela IACUB avait évoqué le « Reflux de maternité ». ADDICTIONS - La Fédération Addiction publie un guide visant à soutenir les professionnels des centres de soins, de prévention et de réduction de risques pour usagers de drogues (dans l'amélioration de l'accueil et de l'accompagnement qu'ils réalisent auprès des femmes et pour aider ces mêmes professionnels à sensibiliser leurs partenaires. Retrouver le guide « Femmes et addiction ».

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Lutte contre les violences Retour sur les agressions sexuelles de la nuit du réveillon en Allemagne « A Cologne, plus rien ne sera jamais pareil », Le Parisien du 5 août publie un reportage plus de six mois les agressions sexuelles de masse (synthèses des 8 janvier, 26 février, 14 mars et 8 avril 2016). « Plusieurs mois après la vague d'agressions sexuelles commises sur des femmes le soir du réveillon, la ville allemande est toujours traumatisée. Très peu d'auteurs ont été jugés », indique le quotidien qui évoque « une enquête compliquée et titanesque », et annonce que « la ville s’est équipée d’un point d’information et de la vidéosurveillance pour retrouver les coupables et rassurer les habitantes ». « Si treize hommes ont bien été mis en cause et inculpés, un seul a pu être jugé depuis six mois dans cette région de l'Allemagne. Les autres ont déjà obtenu ou sont sur le point de faire l'objet d'un non-lieu faute de « preuves évidentes » ». Le journal publie plusieurs témoignages des victimes qui voient leurs procédures vouées à l’échec. De leur côté, les enquêteurs allemands sont persuadés désormais d'avoir « rencontré un nouveau phénomène délinquant de masse », et relatent « l'étrangeté des appels opportuns » sur les réseaux sociaux à rejoindre ce soir-là le parvis de la gare et de la cathédrale de Cologne, et donc le probable caractère « organisé » de la chose (photo : sur la banderole jeu de mots entre « viol » et « réfugiés » manifestation d’extrême droite en Allemagne).

« Lutte contre les violences » en bref ENFANTS - « Les enfants confrontés à la violence subissent un choc traumatique qui peut les conduire à reproduire un comportement agressif à l’âge adulte », Libération du 10 août se penchent sur les « victimes devenues bourreaux ». Le quotidien évoque en particulier le travail de l’association Mémoire traumatique et victimologie, son étude « Impact des violences sexuelles de l’enfance à l’âge adulte » (synthèse du 2 mars 2015), et donne la parole à la psychiatre Muriel SALMONA. MENACES - L'auteure féministe étatsunienne Jessica VALENTI (synthèse du 12 mars 2010), a annoncé le 27 juillet qu'elle se mettait en retrait des réseaux sociaux. Dans plusieurs tweets, elle explique sa décision : « Ce matin, je me suis réveillée avec une menace de viol et de meurtre à l’encontre de ma fille âgée de 5 ans. Que cela fasse partie de mon travail est inacceptable », « Je ne devrais pas avoir à craindre pour la sécurité de mon enfant parce que j’écris sur le féminisme ». (Libération du 29 juillet). Jessica VALENTI est éditorialiste pour The Guardian et fondatrice du blog féministe Feministing.com. CONSENTEMENT - Sous le titre « Pas de « yes », pas de sexe », M Le Magazine du Monde du 2 juillet indique dans un reportage que « pour contrer le fléau des viols sur les campus, les universités américaines doivent appliquer la règle controversée du consentement « affirmatif » : un « oui » formel du partenaire avant tout rapport ». Le magazine explique que sur les campus américains, « l’alcool coule à flots », que « parfois le porno tient lieu de modèle » et que « les violences sexuelles ont longtemps été étouffées ».

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MEXIQUE 1 - « Quand on parle de violence contre les femmes, la méthode préférée de l’Etat [mexicain] est la violence sexuelle ». Dans un rapport publié le 28 juin, Amnesty International dénonce les abus sexuels que font régulièrement subir les forces de sécurité mexicaines aux femmes arrêtées afin d’obtenir des « aveux » (Libération du 29 juin). MEXIQUE 2 - Un juge mexicain a empêché - par une manœuvre légale - l’avortement d’une adolescente, enceinte après avoir été violée, a dénoncé le 1er août le Groupe d’information sur le choix reproductif. La mineure, âgée de 14 ans avait été sexuellement abusée en mai par un homme de son entourage familial (Libération du 3 août). EXCISION – Sous le titre « Au Sénégal, des grands-mères contre les lames du diable », L’Humanité du 10 août consacre deux pages d’enquête aux « pratiques répandues en Afrique ». « Gardiennes des traditions millénaires, les « aînées » imposaient, dans les familles, la pratique de l’ablation du clitoris aux filles, au nom des normes sociales. Sensibilisées aux conséquences dramatiques des excisions, elles luttent désormais contre ce fléau, comme en Casamance », indique le quotidien qui ajoute que la lutte contre les mariages précoces fait également partie des combats menés par les grands-mères sénégalaises,

L’Origine du monde Nous avions consacré, en 2010, 2011 et 2012, une rubrique estivale intitulée « L’Origine du monde » (titre inspiré par le tableau de Gustave COURBET), dans laquelle nous regroupions un certain nombre de thèmes comme l’amour, la sexualité, le plaisir, le corps ou la pornographie, marronniers de l'été.… Comme l’année dernière, nous vous présentons le retour de cette « compilation » avec la revue de presse de ces derniers mois autour du mot « pornographie ». Le 6 juillet, le Centre Hubertine Auclert organisait une rencontre sur le thème « La pornographie : étape ultime de la libération sexuelle ou bien forme extrême d'aliénation des femmes ? ». « Quel(s) véritable(s) changement(s) au cours des trente dernières années ? Quel impact sur les jeunes générations qui la visionnent avant leur entrée dans la sexualité ? Genre vidéo subversif ou bien érotisation de la violence faite aux femmes ? Une pornographie féministe est-elle possible ? ». Les participantes à cette journée se sont attachées à décrypter les codes et messages plus ou moins explicites véhiculés dans la pornographie ainsi que la représentation de la sexualité et les rôles affichés des hommes et des femmes. Faisons de même avec la presse de ces derniers mois. De viols en viols Nous citions l’année dernière (synthèse du 4 août 2015) l’acteur pornographique James DEEN, connu pour tourner dans des films violents et dégradants contre les femmes. Quelques mois plus tard, le scandale éclatait dans le milieu porno. L’ex-compagne de l’acteur l’accusait de l’avoir violée. Le jeune homme, dont on nous assurait qu’il représentait une « nouvelle forme de porno », « l’étalon qui bouleversait les codes » (« Pop Porn », documentaire « sur l’influence du X sur la culture mainstream », diffusé sur Canal + en début d’année), tombait de son piédestal et passait de « gendre idéal à prédateur sexuel » (« Porno, le scandale oublié », Libération du 13 janvier). Le quotidien avait déjà consacré deux pages à l’affaire le 5 décembre (« Viol : la chute d’une icône secoue le porno ») et un article dans sa rétrospective 2015 (édition du 31 décembre) : « James Deen. De viol en viol ? ».

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Pornification de la société ? La question, posée de longue date, sur le sexisme, la violence, les images dégradantes pour les femmes et les risques pour les jeunes véhiculées par l’industrie pornographique et l’économie qu’elle représente, semble toujours se heurter à l’envahissement de l’espace médiatique et culturel par les codes esthétiques de la pornographie et à une « pornification » chic de la société. A écrire cette synthèse, on a l’impression de tourner en rond. Le Parisien du 13 janvier, qui annonce la diffusion du documentaire de Canal + sous le titre « Le porno gagne du terrain », place en surtitre les mots « Pour réfléchir ». La société serait-elle prête à entamer une réflexion sur la question ? Oui peut-être. « Aujourd’hui le porno c’est cool », écrit le quotidien avant d’ajouter : « si l’on oublie une exposition aux enfants ». Dans ce domaine le débat est clairement posé : la pornographie est néfaste aux enfant.e.s et aux adolescent.e.s, semblent s’accorder les adultes. Protéger les enfants de la pornographie La Croix ne lâche pas l’affaire et consacre régulièrement des articles sur le sujet. Par deux fois le quotidien catholique consacre son cahier « Parents et enfants » à la question et donne la parole à des spécialistes. « Peut-on protéger les enfants de la pornographie ? », se demande le journal le 25 novembre 2015 qui souligne qu’« un enfant a en moyenne 11 ans lorsqu’il est exposé pour la première fois à du contenu pornographique en ligne ». « Les parents prennent peu à peu conscience du fléau, les experts tirent la sonnette d’alarme », résume La Croix. « Pas si « libérée », la sexualité des jeunes », constate le quotidien quelques mois plus tard, le 10 février : « pornographie, course à la performance, orientation sexuelle… Les arrière-petits-enfants de la « libération sexuelle » seraient prisonniers de nouveaux diktats, source d’une pression anxiogène ». Le magazine Elle également se penche sur la question le 15 avril et donne la, parole à Israël NISAND. En titre, l’hebdomadaire utilise une citation du gynécologue : « On a confié l’éducation sexuelle de nos enfants au porno ». Elle publie 3 pages d’entretien dans lesquelles le professeur martèle que pour éviter le sexisme et les comportements à risques, il faut parler de sexualité avec les jeunes. « La vie amoureuse s’apprend dès l’âge de huit ans ». « Les enfants et la sexualité sont un sujet récurrent, aussi bien dans la famille qu’à l’école », Enfance majuscule publie sur son site un dossier qui en éclaire de nombreux aspects : « L’enfant et la sexualité ». Faut-il interdire le porno ? « Sexualité : comment échapper à l’imaginaire du porno ? », se demande de son côté Le Figaro du 4 avril. « Le « sexe » devenu produit commercial diffuse une vision formatée de l'union sexuelle… Non sans conséquences », explique le quotidien, qui donne la parole à Thérèse HARGOT, philosophe et sexologue, déjà invitée de La Croix en février, qui souligne qu’« il faut remplacer la pulsion par le désir », et décrit l’addiction à la pornographie. « L’impact sur la sexualité des jeunes est alarmants », Thérèse HARGOT était également chez nos voisins belges du Soir qui, moins timorés, titraient le 10 février sur toute la largeur du journal : « Faut-il interdire le porno ? » (ci-contre). Le quotidien de Bruxelles rappelle que « les films X sont accessibles en tout lieu et à toute heure via le web » et se pose la question : « Faut-il légiférer ? ». Ce serait donc aux politiques d’agir. A propos ! Sous le titre « Des mots de minuit », La Croix du 14 janvier signale l’ouvrage de Mariette DARRIGAND (un livre qui, selon la maison d’édition, a « excité les médias », voir bibliographie page suivante) qui a analysé « les sources culturelles du langage sexuel employé dans la vie publique » pour mettre « en lumière le lien existant entre la pornographie et le monde politique ». Selon la sémiologue, « le corps intime et le corps social se croisent sous le yeux d’une nation elle-même en quête de signes ». Synthèse de l’actualité - Service des droits des femmes et de l’égalité entre les femmes et les hommes - 10/08/2016 - 12


Plainte contre X Et le féminisme dans tout ça ? Trois articles à signaler sur le sujet. « Rougir de plaisir », un portrait de dernière page de Libération (14 décembre 2015) consacré à Lucie BLUSH (photo) : « la réalisatrice et actrice X de 28 ans défend un porno féministe et joyeux, à l’écoute de ses propres fantasmes », mais « n’oublie pas les dérives possibles » et regrette que « les actrices soient souvent victimes de leur métier ». « Il y a quinze ans, il n’y avait quasiment pas de réalisatrices, aujourd’hui, on n’est plus dans une niche mais dans un mouvement d’ordre politique », s’enthousiasme à son sujet la réalisatrice OVIDIE, rapporte Libération. Le 1er janvier, Le Monde affirme qu’en 2015 une star est née venue d’Hollywood : « la femme de 40 ans, désirable et décomplexée, sexy et sexuelle ». Selon le quotidien du soir, maintenant dans les séries télé ou le cinéma, « les femmes s’affirment égales des hommes », en particulier en « étant comme eux capables d’être lamentablement régressives » et « consommant comme eux du porno ». Après le cinéma, allons au théâtre. Sous le titre « La pornographie en procès au Poche » (le Poche est un théâtre de Bruxelles NDR), Le Soir du 13 février rend compte de « Plainte contre X », une pièce dans laquelle une ex-actrice porno raconte « l’envers du décor ». La pièce « provoque le débat plutôt que le public », juge le quotidien qui souligne que « d’autres défendent une (r)évolution féministe dans ce domaine ». Un élément de la culture populaire ? On ne signalera pas cette année tous les numéros spéciaux des grands titres de presse qui fleurissent juste avant l’été « spécial sexe », « spécial érotisme », etc. On imagine que cela fait vendre. Mais pour conclure cette revue de presse, attardons-nous quand même sur le numéro du 18 juin de M le magazine du Monde (ci-contre). Pratiquement tout le numéro est consacré à la chose, entre érotisme (oui, oui, dedans on voit Rocco tout nu ! NDC) et humour. L’hebdomadaire illustre bien, à son corps défendant, le postulat de départ : « envahissement de l’espace médiatique par les codes de la pornographie ». La rédaction se justifie à l’avance : « nous avons eu envie (sic) d’explorer ce qui est en train de devenir un élément de la culture populaire ». Le peuple a bon dos. Le lectorat a en tout cas mal pris l’initiative et l’a fait savoir au quotidien qui envoie son médiateur au charbon quelques jours plus tard (« Sexe et contrat de lecture », Le Monde du 29 juin). Mais l’affaire tourne autour de la question du sexe de Rocco (fallait-il le montrer ou pas ?), de l’esthétique des photographies publiées (« une affaire de goût », « l’identité visuelle du numéro »…), de la « discordance éditoriale » entre la couverture (« drôle, au second degré ») et les pages intérieures (ciel ! Un sexe d’homme !). Pour finir, le médiateur enfonce le clou : « le sexe, dorénavant omniprésent dans nos sociétés, fait partie de ces champs journalistiques qu’il nous faut explorer ». La question de l’industrie pornographique n’est pas évoquée. Circulez, il n’y a rien à voir. Quelques livres pour aller plus loin… Signalons les trois ouvrages repérés dans les articles utilisés pour ce focus : « Et si on parlait de sexe à nos ados ? », de Israël NISAND, Brigitte LETOMBE et Sophie MARINOPOULOS chez Odile Jacob ; « Une jeunesse sexuellement libérée (ou presque) », de Thérèse HARGOT chez Albin Michel ; « Sexy corpus. Voyage dans la chair des mots », de Mariette DARRIGAND chez Lemieux.

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Culture, communication « L’Académie contre la langue française » « Le Secrétaire perpétuel [Hélène CARRERE D'ENCAUSSE], et les membres de l'Académie française, ont la douleur de vous faire part de la disparition de leur confrère, Assia DJEBAR, chevalier de la Légion d'honneur, commandeur de l'ordre des Arts et des Lettres, décédé le 6 février 2015 ». Un exemple parmi d’autres, pour illustrer la guerre de l’Académie contre la langue française, que retrace le bel ouvrage publié par les éditions iXe sous la direction d’Élianne VIENNOT. « En trois siècles et demi d’existence », rappelle le résumé de la maison d’édition, « l’Académie a beaucoup travaillé à masculiniser le français. Porte-bannière des partisans du « genre le plus noble », ce vestige de la monarchie absolue mène depuis le milieu des années 1980 une croisade contre la « féminisation », en dépit des besoins langagiers d’une société où l’égalité des sexes progresse – en dépit, surtout, des logiques de la langue française et des évolutions à l’œuvre dans les autres pays francophones ». Retrouver la présentation complète du livre sur le site des éditions iXe

Féminisation des émoticônes En 2016, l’égalité va se nicher partout ! La mode est maintenant aux emojis « féminines », ces petits dessins (émoticônes) pour SMS et messages en ligne, sur les motifs les plus variés, mais parmi lesquels on trouvait très peu de figures féminines. De nombreuses voix s’étaient élevées contre cette cyber-discrimination, comme par exemple celle de la marque Always (déjà repérée pour sa campagne #LikeAGirl - synthèse du 22 juillet 2014), ou celle de la « First Lady » aux États-Unis, Michelle OBAMA. Déjà, depuis le mois de mai, Google proposait treize figures de métiers féminins, de l’informaticienne à l’ouvrière (en passant par la nonne !). Trois jeunes femmes australiennes ont maintenant décidé de lancer « SheMoji », une application proposant une gamme d’émoticônes « à l’image des femmes d’aujourd’hui », que l’on présente dans les colonnes des magazines Elle ou Marie Claire en ce mois d’août.

Les femmes créatrices de BD Clara Magazine nous propose dans son numéro d’été (n° 156 de juillet-août 2016) un dossier complet intitulé « Les femmes créatrices de BD ». « En BD comme ailleurs, constate le magazine, l’histoire a ses amnésies et, comme à l’accoutumée, l’apport des femmes est passé sous silence ». Clara fait le tour du métier (auteures, illustratrices, etc.), rend hommage aux pionnières, et ouvre des perspectives, en particulier avec le Collectif de créatrices de BD contre le sexisme. Signalons que le Magazine du Parisien, qui passe « l’été en BD », publie en exclusivité dans son numéro du 29 juillet, quelques planches de « Culottées » (Gallimard, sortie en septembre), un livre dans lequel Pénélope BAGIEU « rend justice à 30 figures féminines méconnues ». Enfin, dernière « info » sur ce thème, après la polémique sur le sexisme au Festival d'Angoulême (synthèses des 8 janvier et 6 février), le ministère de la Culture annonce la parité dans les instances de sélection et jurys. « On nous prend enfin en considération », se réjouit le Collectif de créatrices de BD contre le sexisme, à l'initiative de cette mesure (« La refonte du Festival d’Angoulême passe par la parité », Les Nouvelles News du 13 juillet) (Illustration : Claire BRETECHER).

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Les princesses Disney, toxiques, mais multiethniques Il y a longtemps que nous n’avions pas parlé des princesses dans cette synthèse (17 décembre 2013). Régulièrement le sujet revient dans les journaux ou sur la Toile, comme par exemple à la une de L’Actualité, le 12 juillet, avec ce texte intitulé « Toxiques, les princesses de Disney ? », dans lequel le site canadien souligne que « l’amour des fillettes pour les princesses et les clichés que celles-ci véhiculent ne sont pas sans risque ». Le Soir du 4 août revient avec une pleine page sur les critiques récurrentes contre Disney : « toutes les princesses ou presque se ressemblent : grandes et minces ». Mais selon le journal, aujourd'hui, « Disney peut se vanter d'avoir une princesse de (presque) toutes les couleurs ». « La petite dernière s'appelle Elena et est la toute première princesse latine ! », explique le quotidien belge. Oui mais… toujours grande et mince. Outre-Atlantique une célèbre Youtubeuse, Loey LANE, a décidé d’utiliser sa popularité pour demander à Disney de créer des princesses avec des formes. Dans une vidéo titrée « La petite sirène, pas si petite que ça », la jeune femme toute en courbes explique combien elle se sent « belle et puissante maintenant, mais aussi, combien elle se sentait mal lorsqu’elle était enfant » et qu’elle visitait Disneyland. Elle milite donc pour voir des princesses Disney « plus size ».

Livres : esclavage, travail, race, genre, classe et révolution Quelques livres à signaler pour finir l’été (les phrases de résumé sont des maisons d’édition) « Sexe, race et pratique du pouvoir. L'idée de nature » de Colette GUILLAUMIN chez iXe (« Une idée centrale structure le travail de Colette Guillaumin et unifie les articles présentés dans cet ouvrage, celle du lien inextricable entre les “formes matérielles” et les “formes mentales” que prennent les relations de domination »). « Femmes et esclaves. L'expérience brésilienne, 1850-1888 » de Sonia Maria GIACOMINI chez iXe (« L'analyse de matériaux bruts - textes et propositions de loi, articles de presse et petites annonces de vente ou de location d'esclaves-, étayée par la lecture d'ouvrages plus récents sur l'histoire de l'esclavage, livre en creux un tableau cruel de la vie des femmes esclaves »). Un ouvrage collectif issu du colloque franco-brésilien « Travail, care et politiques sociales : Débat Brésil-France » qui a eu lieu en 2014 (synthèse du 21 février 2015) « Genre, race, classe : Travailler en France et au Brésil », sous la direction de Nadya ARAUJO GUIMARÃES, Margaret MARUANI et Bila SORJ (L’Harmattan, l’ouvrage sort simultanément au Brésil). « L'espoir brisé : 1936, les femmes et le Front populaire » de Louis-Pascal JACQUEMOND chez Belin (« un panorama vivant des femmes de toutes conditions sous le Front populaire. (…) un bilan immédiat mitigé mais aussi, et surtout, l'apparition d'une nouvelle génération dont l'engagement se prolongera, quelques années plus tard, dans la Résistance »). « La force du sexe faible. Contre-histoire de la Révolution française » de Michel ONFRAY chez Autrement (« Une nouvelle lecture de cette période clé de l'histoire de France, réhabilitant celles qui ont fait le pari des Lumières contre celui de la violence »)

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« Culture, communication » en bref NABILLA - Nabilla BENATTIA, (« Allo ? Non mais allo quoi !? » - Synthèses du 27 novembre 2013 et du 15 novembre 2014), a refait (beaucoup) parler d’elle à l’occasion de son procès et de la publication d’un livre (« Trop vite » chez Robert Laffon). Libération (30 avril) se pose encore la question « Est-elle féministe ? ». « Evidemment oui », répond le journal qui reste quand même assez ironique. A lire l’actualité de la jeune femme cette été on le sera aussi… CINÉMA - La Belgique cherche à pousser les créatrices dans les métiers du cinéma. Isabelle SIMONIS (photo), ministre des Droits des femmes de la Fédération Wallonie-Bruxelles, a présenté les conclusions d'une étude qu'elle avait diligentée sur la place des femmes dans le cinéma Belge. Un sujet à retrouver sur TV5 Monde (« Peu de femmes derrière l’écran », Le Soir du 21 juin). PARCOURS - Du 19 au 24 juillet Le Monde proposait une série d’été intitulée « Je ne serais pas arrivé là si… ». Nicole KIDMAN, Joan BAEZ, Vanessa REDGRAVE, Eve ENSLER (photo), Christiane TAUBIRA, Shirin EBADI, le quotidien proposait « six rencontres avec des femmes dont la parcours a croisé un engagement ». Six destins très différents les uns des autres mais où l’on retrouve toujours un engagement féministe. ESTAMPES - On aurait pu conclure notre rubrique « L’origine du monde » (pp 12-14) avec ce sujet mais nous n’avions plus la place ! Sous le titre « Femmes en fleurs sous l’ère Edo », Le Monde du 9 août signale une exposition « érotique » au Musée Guimet à Paris, intitulée « Miroir du désir - Images de femmes dans l'estampe japonaise » : « on sourit du caractère souvent cocasse des scènes de sexe, accompagnées parfois de courts textes truculents ». O tempora, o mores… C’EST L’ÉTÉ ! On termine en musique avec Lucie, Élisa et Juliette, les Séquanodionysiennes de L.E.J. (synthèse du 26 février 2016). Le trio vocal, qui s’est fait connaître il y a (seulement) tout juste un an avec un clip viral « Summer 2015 », vient de mettre en ligne un nouveau clip « Summer 2016 ». Le Parisien (5 août) les a rencontrées et souligne que « leur aventure ne fait que commencer »…

Photos © DR - Direction générale de la cohésion sociale - Service des droits des femmes et de l'égalité entre les femmes et les hommes dgcs-sdfe-synthese@social.gouv.fr - http://www.familles-enfance-droitsdesfemmes.gouv.fr

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