Paris prends garde On te regarde.. Toutes ces tours C’était fait pour Les Amériques Ici bernique Ville debout Rues enfoncées Béton banché Qui mange tout C’est pas pour nous. Pauvre concierge Des terrains vierges Où pousseront Les champignons Des bidonvilles De l’an deux mille… Derviche horloge Du tour de loge Tu croyais être Garde champêtre
En quelque sorte
D’un pas de porte
Mais tu seras
Fait comme un rat
Mineur de fond
Du grand canyon
Automobile
De la grand’ ville
Tout beau tout neuf
Coquilles d’œuf…
Quartiers imberbes
Plus un brin d’herbe
En liberté
Sur le pavé
Plus d’anarchie
Les paradis
Mécanisés
C’est ainsi fait
Là le gazon
Là le béton
Là pour s’asseoir
Là pour savoir
Là les crocus
Là les gugusses
Chacun parqué
Tous embarqués…
À vue de nez
Pour la journée
À perdre haleine
Sans rébellion
Pour la semaine
Des tours lampions
Les bras en croix
Pour tout un mois
Égouts obscènes
Désespérés
Metteurs en Seine
Pour une année
De toutes choses
Triste séjour
Et des pas roses…
Le temps d’un tour…
C’est un vieux pot
Qu’on jette à l’eau
Paris faut pas
C’est des godasses
Faire un faux pas
C’est dégueulasse…
Supplémentaire
Du p’tit matin
Y’a le super‐
De citadin…
Périphérique
Viv’ la marine
Qu’on nous fabrique
Y’a d’ la vermine
Là‐bas en douce
Sur les doux flots
Y’a ce qui pousse
Y’a tout c’ qui faut
À la Défense
Et…pour latrines
Y’a ceux qui pensent
À Colombine
À la démence…
Y’a colombin
Le billet chance
Qu’a l’ pied marin
Faut le tirer
.
Et se tirer
À la campagne
Paris prends garde
À poil en pagne
On te regarde…
Au vent des îles
Ta jolie gueule
Loin des fébriles
Y’en a qui veulent
Des architectes
Lui faire un sort
Faiseurs d’insectes
Lui faire encore
Pas du Chambord
Et au milieu
Plus grand plus haut
De ce fatras
Plus gros plus beau
Ce patatras
Y’a du chambard
Rêvons déjà
Qui se prépare
Rêvons de joie
Des bétonnières
Encore encore
Qui foutent hier
Rêvons encore
Presto en l’air…
De simple joie
Qui donc va faire
De joie d’enfance
Cesser cet âcre
De joie d’en France.
Goût de massacre
Qui donc va rendre
Paris prends garde
Des couleurs tendres
On te regarde….
À la banlieue ? … .