Open MAg n°118

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GRATUIT DISPONIBLE EN FNAC - #118 Juillet-Août 2009 - www.openmag.fr

Musique LITTLE BOOTS BIBIO MOS DEF YODELICE CALVIN RUSSELL

Cinéma Passez l’été au frais L’agenda des festivals 2009 / 2010

LITTÉRATURE L’Ombre en fuite de RICHARD POWERS

CONSO

© Faustine Cornette de Saint Cyr

Juste une mise au point... sur les appareils photo

SIMIAN MOBILE DISCO La crème de la crème


Acer recommande Windows Vista® Édition Familiale Premium. MICHAEL JACKSON ‘KING OF POP’ 1958-2009 RIP

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“… Epoustouflant. Il a fonctionné pendant 8 heures et 52 minutes.” PC PRO UK, numéro d’Août 2009

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Plus de 8 heures d’autonomie** dans moins de 2 kg*. Disponible dans trois tailles d’écran rétroéclairé par LED : 13,3, 14 et 15,6 pouces. L’Aspire Timeline se base sur un nouveau processeur à basse consommation: cette nouvelle plate-forme et la conception de ses composants économisent plus de courant et prolongent l’autonomie de la batterie afin de vous offrir des performances exceptionnelles pendant plus longtemps. Aspire Timeline : ultra mince et ultra durable. Vous sentez la différence ? Acer Aspire 3810T Technologie processeur Intel® Centrino® 2 avec Processeur Intel® Core™2 Duo SU9400***

June 2009

PC PRO UK numéro d’Août 2009 Acer Aspire 4810T

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Pour toute information complémentaire: 08 25 00 22 37 Acer et le logo Acer sont des marques déposées de Acer Incorporated. Copyright 2009 Acer. Tous droits réservés. Microsoft, Windows, le logo Windows et Windows Vista sont des marques

déposées ou enregistrées de Microsoft Corporation, aux Etats-Unis et dans d’autres pays. Intel, le logo Intel, Centrino, Centrino Inside, Intel Core et Core Inside sont des marques déposées d’Intel Corporation aux Etats-Unis et dans d’autres pays. Toutes les autres marques commerciales et/ou marques techniques, indiquées ou autres, appartiennent à leurs propriétaires respectifs. Les autres noms et désignations peuvent être revendiqués comme marques par des tiers. Spécifications et prix modifiable à tout moment. Acer décline toute responsabilité en cas d’erreur ou d’omission qui aurait échappé à sa vigilance. Les images sont fournies à titre purement illustratif. *Modèle de 13,3 et 14 pouces. **Test MobileMark 2007 fait avec l’Acer Aspire Timeline 3810T. ***processeur Intel® à basse consommation. 1Les résultats pouvant varier selon les modèles et les configuration. Prix publics TTC conseillés, valides jusqu’à épuisement des stocks.

édito Au moment où nous bouclons cette édition d’été de votre magazine, nous apprenons la disparition du King Of Pop, alors forcément, c’est la consternation ici, à la rédaction. Facebook ne désemplit pas de statuts commémoratifs, les connexions vidéo sur Youtube explosent et c’est ‘Radio Michael’ dans les bureaux toute la journée. Il faut dire qu’après les démêlées de Michael avec les autorités, on avait un peu oublié tout le bien qu’il avait apporté au monde de la musique, son talent, une collection d’albums et de chansons qui seront des classiques à tout jamais. Alors profitez bien de vos artistes préférés, écoutez-les, suivez-les en concert, passez un bel été. « Le roi est mort, vive le roi ».

Adresse Openmag 130, rue la Fayette, 75010 Paris. Partenariats et publicité 01 42 78 82 10 Rédaction 09 50 30 24 89 Directeur

de la publication et de la rédaction

Anatole Amavi anatole@openmag.fr Rédacteur en chef Joss Danjean joss@openmag.fr

Ont collaboré à ce numéro Guillaume Cohonner, Mathilde Janin, Bruno Pfeiffer, Jean Berthet, Ben Callens, Mélodie Maurel, Briec Jequel, Éléonore Klar, Joss Danjean Conception et graphisme Clémence Gouyon clemence@openmag.fr

Secrétaire de rédaction Lila Laouirem Développement,

partenariats et publicité musique

Delphine Caredda delphine@openmag.fr Assistée par Laura Beya laura@openmag.fr Pauline Furman pauline@openmag.fr Antoine Guéna antoine@openmag.fr

Publicité hors captifs PROFIL 18/30 Directeur commercial Thierry Remond tremond@profil-1830.com Directeur de publicité Vincent Besse vbesse@profil-1830.com Chef d’exécution Elizabeth Girouard egirouard@profil-1830.com 134bis rue du Point du jour BP267 92108 Boulogne Cedex Tél. : 01 46 94 84 24 Fax. : 01 46 94 00 98

Agenda Envoyez vos infos agenda, festivals, concerts sur agenda@openmag.fr Abonnez-vous Pour vous abonner, rendezvous sur www.openmag.fr Openmag est édité par : B-E LAB sarl au capital de 8000 euros Siège social : 130, rue La Fayette, 75010 Paris ISSN 1289-0294 R.C.S PARIS B 484 237 417

Tous droits de reproduction réservés Imprimé en Espagne. Openmag est diffusé dans toutes les FNAC de France, et disponible sur

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6 ACTUS 10 Carte Blanche à Yodelice 11 LABEL

• Kütu Folk : le bonheur est dans le pré

12 MUSIQUE

• Entrevue avec Simian Mobile Disco • Little Boots, La Roux • The Dead Weather, Dinosaur Jr. et Jack Penate • Bibio et I AM X • Christophe Willem vs. Amandine Bourgeois • Nomenklatür • Clark, Kleerup et Tortoise • Mos Def, Sa-Ra, Kanye West & Malik Yusef • Calvin Russell, Chaka Demus & Pliers • Smadj, Das Kapital • DVD Musicaux

32 CINÉMA

• Passez l’été au frais • L’agenda des festivals

36 CONSO

• Juste une mise au point... (appareils photo numériques) • À vos consoles ! ( jeux vidéo)

40 LITTÉRATURE

• Richard Powers : L’Ombre en fuite • Chroniques livres et bandes dessinées

43 OPENMAG Live


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D’ACTUS sur

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Japonaiseries…

Voilà un ouvrage des plus colorés qui suit les pérégrinations du clan des Tokyo Décadance, la troupe d’artistes la plus déjantée du Japon. Le concept est créé en 2005 par l’ex drag queen français Sébastien Le Danois, exilé à Tokyo, et regroupe toutes les tribus urbaines japonaises. Des looks fous fous fous pour des soirées qui mêlent performances, DJ, créatures et gogo dancers. Tokyo Décadance (Red Tracks)

acer : ASPIRE TIMELINE

Nouveauté Acer, ce portable propose une autonomie record de plus de huit heures. Comment ? Pas en alourdissant la batterie, non, mais tout simplement, en proposant une utilisation plus judicieuse de l’énergie. Résultat : fin, léger (le modèle 13,3 pouces pèse 1,6 kg), élégant avec sa coque en aluminium brossé et... écolo !

LE GRAND JOURNAL FAIT SA B.O. Après avoir écumé les tubes et morceaux hype toute une saison durant, l’émission phare de Canal+ les rassemble pour nous en une compilation qui, à défaut d’être générationnelle, est celle d’une saison donc d’une époque, et c’est déjà très bien. On retrouve des titres comme Charlie Winston, MGMT, Ladyhawke, La Roux ou Yuksek. Un bon cours de rattrapage pour ceux qui se sentiraient largués musicalement. On adopte ! Le Grand Journal - La Grande B.O. (PIAS France) 6

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Un téléphone nommé désir Le nouveau smartphone de LG fait carrément baver, avec son écran 3 pouces tactile et son design sobre. Son capteur photo 8 MP avec détecteur de visage, la 3G, le Wi-Fi, l’AGPS, 1,8 Go de mémoire, plus un emplacement pouvant accueillir une carte Micro SD jusqu’à 21 Go et, last but not least, une interface S-class à effets 3D : il nous le faut ! Viewty GC900 LG

WOODSTOCK : UN FESTIVAL MYTHIQUE Il y a 40 ans, se déroulait dans l’état de New York ce qui allait être un des festivals les plus incroyables qui ait vu le jour. Originalement prévu pour 50 000 personnes, du 15 au 17 août 1969, il accueillera plus de 450 000 jeunes de tous les pays et célébrera la culture hippie. Le label Rhino réédite le double album anniversaire, paru en 1970, remasterisé, ainsi qu’un second volume d’autres enregistrements et d’inédits de l’époque. Pour les fans des seventies, les afficionados de Jimi Hendrix, Jefferson Airplane, The Who, Joan Baez, Canned Heat ou Crosby, Stills & Nash. V/A Woodstock - Music from the Original Soundtrack and More (Rhino/ Warner)

Touche pas à ma country Poor Jessica Simpson. Après s’être fait tailler dans le clip d’Eminem « We Made You », la chanteuse teen, qui tente actuellement un recentrage pop country, a été copieusement huée, alors qu’elle assurait la première partie de Sara Evans au festival country Thunder dans le Wisconsin, essuyant des remarques comme « Tu es une honte pour la country music » entre chaque morceaux. Juste trop injuste !

actus ILS REVIENNENT ! On attend pour la rentrée le nouvel album du Yoko Ono Plastic Band, Sting, Barbra Streisand, Dolores O’Riordan, Yo La Tango… Ou comment faire du neuf avec du vieux !

Bollywood Summer

Voilà que débarque sur nos écrans, en plein été, le nouveau film du réalisateur de Devdas, Sanjay Leela Bhansali. Il s’intitule Saawariya. Le film est inspiré du récit White Nights de Fyodor Dostoevsky et raconte l’histoire d’un jeune homme de 26 ans (Ranbir Kapoor), un rêveur qui rencontre une jeune fille (Sonam Kapoor). L’histoire se déroule pendant 4 nuits consécutives où ils se retrouvent ensemble. Au programme, jeu de lumières et couleurs incroyables et enchantement pour les yeux. Un rêve éveillé… En salles, le 29 juillet (Bodega Films).

CARL COX IN THE MIX Le dieu des platines depuis près de deux décennies, l’Anglais bonhomme Carl Cox revient avec un double CD, célébrant ses huit ans de résidence au Space D’Ibiza avec ce magistral Join Our Revolution. Deux sets imparables avec Mauro Picotto, Slam, Cevin Fisher, Joachim Garraud ou encore Marco Bailey ! Un must du dancefloor pour cet été ! Carl Cox At Space Join Our Revolution (Safehouse / La Baleine)

Guitar hero Le nouveau jeu Guitar Hero, «Greatest Hits», vient de sortir. À cette occasion, venez le découvrir dans le cadre de vos festivals préférés sur un stand de grande ampleur avec 14 écrans, 28 guitares, batteries et micros. Au Francofolies de la Rochelle du 10 au 14/07 Aux Vieilles Charrues de Carhaix, du 16 au 19/07 À Rock en Seine à Paris, du 28 au 30/08

Écouteurs (af)futés Des in-ears qui s’adaptent à vos envies de son ? Incroyable mais vrai. Quatre modes sont disponibles, sur ces écouteurs Radiopaq : Rock, Pop, Classique et Jazz. Chacun des modes optimisant la qualité d’écoute du genre en question... Malin, non ? Radiopaq Custom


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D’ACTUS sur

actus

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UNE BELL IDÉE

Changement d’identité visuelle pour la marque Packard Bell : un nouveau logo, rouge et noir, qui donne un aspect plus chaleureux, mais également plus moderne à la marque. De plus, le nouveau dessin des lettres, plus arrondi et plus moderne, semble être annonciateur d’un changement de design au sein même de la marque. Alors on ne dira plus Packard Bell, mais PB... en rouge et noir.

Welcome PacoVolume !

La nouvelle signature de chez Discograph et petite perle de la rentrée s’appelle PacoVolume. Il arrive avec son album Manhattan Baby. Au programme de la pop en anglais avec des refrains à tierce, des montées chromatiques enivrantes et des descentes « espagnoles », et surtout un charme désinvolte qui fait mouche. Pacovolume Cookie Machine EP déjà dans les bacs. www.myspace.com/pacovolume

Motorola Aura Voilà un ordinateur qui sera du meilleur effet dans votre salon, avec son écran tactile 24 pouces. Livrée avec Windows 7, la machine devrait être équipée d’un processeur Intel Dual Core Duo, d’un graveur de Blu-ray ainsi que d’un disque dur géant. On l’attend de pied ferme... Acer Aspire Z5600

Manga Maniac Durant la Japan Expo, qui se tiendra à Paris au mois de juillet, le studio Clamp fêtera ses 20 ans : exposition d’illustrations couleurs, secrets de fabrication dévoilés, une screen box programmant des animes et une boutique Clamp... à découvrir à la Galerie des bibliothèques (Paris IVe). Pour plus d’info, rendez-vous sur : www.japan-expo.com

Les dents (élimées) de la mer À première vue, ça ressemble à un Memento (le film de Christopher Nolan) sous forme de roman typographique. Nul doute que Et dormir dans l’oubli comme un requin dans l’onde fera l’affaire sur nos plages cet été. C’est en effet un roman plaisant mais truffé de maladresses - situations énonciatives aberrantes, par exemple – et dont le dispositif typographique ne constitue pas un apport, mais une simple illustration. Dommage. Et dormir dans l’oubli comme un requin dans l’onde, de Steven Hall (Robert Laffont)

WHITNEY, LE PHŒNIX

Polaroid, le retour

Ça y est, elle existe enfin, la version moderne de l’instantané ! Après avoir sorti PoGo, une imprimante portative sans encre, Polaroid lance Polaroid two. Un peu mastoc au design, certes. L’impression sans encre manque de finesse, c’est sûr. Mais quel plaisir de pouvoir à nouveau cliquer et obtenir une photo intimiste, vivante et drôle !

HAPPY BIRTHDAY MR. SCRUFF Dix ans après la sortie du mythique Keep It Unreal, qui consacra Mr. Scruff comme un des rois de l’électro-jazz, notamment avec le tubesque « Get a Move On », le label Ninja Tune a la bonne idée de ressortir en version remasterisée avec matériel analogique l’album et inclut pas moins de 6 tracks inédits de l’époque. Bref, du neuf qui sonne vintage et nous, on adore ça. Mr. Scruff - Keep It Unreal (Ninja Tune / PIAS)

Délicieuse régression Après ses déboires liés à la drogue et à son mari ombrageux Bobby Brown, Whitney Houston revient avec son 7e album studio. Avant de sombrer, la miss avait vendu 170 millions de disques (et reçu plus de 411 récompenses-awards, dont des Grammys, Emmys…). On est plus qu’impatients de la voir renaître de ses cendres.

La boîte Collector de WARP À l’occasion de ses vingt ans, Warp édite la Warp20 boxset, un coffret collector numéroté, reprenant les temps forts du label, mais aussi de nombreux inédits et morceaux rares. 5 CDs, 5 10’’ vinyls et un livret de 192 pages montrant l’univers graphique de Warp : de quoi sustenter les fans irréductibles du label de Sheffield.

Et la musique fut...

Le top écolo du moment ? Cet amplificateur pour iPhone et iTouch. Posez votre bête sur ce boîtier translucide qui en amplifiera les ondes, le tout sans pile et sans électricité. La classe pour vos barbecues dans le jardin, cet été ! Griffin Air Curve

… au Musée des Arts Décoratifs de Paris, avec ses jouets sonores. Mêlant toutes les époques, l’exposition n’a qu’un seul but : nous faire retomber en enfance. À découvrir également : les installations de quatre artistes. Au 107, rue de Rivoli (Paris). Jusqu’au 8 novembre.

Beauf Daddy P Diddy vient de lancer un nouveau TV reality show sur MTV, « I Want To Work For Diddy ! », qui montre 13 candidats triés sur le volet tout faire pour convaincre la star de les laisser devenir son 1er assistant. Qualités requises : dents qui rayent le plancher, aptitude au fayotage et solide culture bling bling. Welcome to real world ! Et avantage aux filles qui peuvent sortir leur joker : la carte lit Diddy.


MUSIQUE cINEMA CONSO LITTÉRATURE RENDEZ-VOUS

« Open »

label

tous les mois, openmag donne carte blanche à un artiste pour qu’il nous fasse partager ses coups de cœur.

yodelice

KÜTU FOLK RECORDS

Le bonheur est dans le pré Par Guillaume Cohonner

© Juliette Robert

Pour ce numéro, c’est à Yodelice que nous ouvrons les pages de notre magazine et lui accordons une tribune. Même si dans son œuvre, il s’exprime dans la langue de Shakespeare, l’artiste est bel et bien français. Yodelice n’est pas un nouveau venu puisqu’il s’agit de Maxim Nucci. Il livre avec son album Tree Of Life une collection de chansons entre pop et folk, quelque part entre un Bob Dylan ou un J.J. Cale, avec quelques touches pastorales et arrangements de cabaret déglingués à la Tom Waits… On évitera de citer trop de références pourtant, car Yodelice c’est tout ça et bien plus encore, et même sa guitare en forme de tête de mort est recalée à l’anecdote à l’écoute de son « Arbre de vie ». Il est assurément un des rares artistes hexagonaux avec un univers aussi décalé et dense. Alors, prêts pour la balade ? En route avec Yodelice !

En 1890, j’emménage rue de la Grande Chaumière, au dessus de la crèmerie de Madame Charlotte où je rencontre le travail d’un jeune artiste : Alfons Mucha. Je reste stupéfait par son travail, j’aime ses dessins de femmes les cheveux au vent, une pause en pleine lévitation, sa manière de combler le vide avec la vie comme les fleurs, les feuilles et les arbres ... Il reste l’icône incontesté de l’esprit de ce début de siècle à Paris. Les Parisiens de 2009 peuvent découvrir son travail en se baladant à Montmartre. Les globe-trotters pourront se rendre à Prague où un très joli petit musée lui est dédié. Voilà l’adresse : Musée Alfons Mucha Kaunický palác, Panská 7, 110 00, Prague 1 www.mucha.cz C’est pendant l’été 1948 que j’ai vu pour la première fois une photo de Robert Doisneau. Je pense qu’il est certainement le photographe français le plus connu dans le monde aujourd’hui. De son appareil photo, Doisneau disait : « Voir dans le dépoli passer les silhouettes me donnait de l’audace. Oh ! Toute relative, car le nez dans le capuchon du viseur permettait une attitude respectueuse, presque une génuflexion, qui convenait à ma timidité et protégeait la fragilité de l’instrument. » J’ai une passion pour la technologie lorsqu’elle est utilisée avec poésie. Pour les amateurs de technologie et d’œuvres d’art, la maison Leica sort son premier boitier numérique blanc, émouvant : le Leica M8 white édition.

d’Alela Diane, pirate gospel. Son album du même nom tourne en boucle sur ma platine. Suivant les traces folk des Cat Power et d’autres grandes chanteuses, Alela Diane touche et surprend. Il y a dans cet album une orchestration « poussiéreuse » qui nous donne l’impression d’un disque hors du temps. Depuis 1992 de ce siècle, je suis scotché par la musique de Radiohead. J’ai récemment investi dans une machine à lire les concerts sur un téléviseur et pour celles et ceux qui consomment la culture à domicile : procurez-vous tout ce qui est possible sur ce groupe et précipitez-vous pour les voir sur scène s’ils se produisent dans le même espace temps que vous ! J’espère avoir utilisé cet espace à bon escient. Dans l’attente de vous rencontrer, recevez mon amitié toute chaleureuse.

Depuis quelques années déjà, les amateurs de folk le savent, c’est à ClermontFerrand que ça se passe. À l’abri des frasques électro-rock qui envahissent la capitale, un collectif distille en silence le meilleur de la folk hexagonale. Bien loin de Cocoon et autres The Do, le label Kütu Folk s’évertue à livrer des disques de folk, comme de véritables manifestes. Intransigeante, la structure se réclame de labels comme Constellation records pour son côté Do It Yourself : les artistes dessinent eux-mêmes leurs pochettes et parfois même les cousent ! Un côté artisanal à l’honnêteté touchante, contrastant avec les productions lissées d’un pays qui laisse partir à la dérive son patrimoine culturel. Quatre groupes sortent en ce moment un album : Il y a d’abord Pastry Case et sa folk aux accents hip hop ; St Augustine et ses chansons bancales qui touchent le songwriting de Nick Drake ; Leopold Skin, épris de la tradition américaine ; ainsi que ceux que l’on connaît déjà, The Delano Orchestra, qui sortent un deuxième album plus sombre et plus complexe, rappelant parfois Sparklehorse. Cocorico ! GC

Yodelice

Je n’ai jamais rencontré de pirates. J’ai pourtant traversé des océans au fil du temps, mais je n’ai jamais croisé de pirates. J’ai en revanche rencontré la musique

© Eliott Bliss

Discographie :

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Pastry Case : Wheelchair & Jogging Suit Leopold Skin : Leopold Skin & The Blue House Dandelions The Delano Orchestra : Will Anyone Else Leave Me? St Augustine : Changing Plans www.myspace.com/kutufolkrecords


MUSIQUE cINEMA CONSO LITTÉRATURE RENDEZ-VOUS

c

e tandem d’artistes / producteurs est formé par James Ford et James Shaw, tous deux ex-membres du groupe Simian. Après un premier album salué par la critique et le public, suivi d’un disque de remixes et d’un mix live enregistré au Club Fabric à Londres, voilà que notre combo revient avec son second album, le très pop Temporary Pleasure. Les invités s’y bousculent : Beth Ditto de Gossip, Alexis Taylor, Jamie Lidell ou encore le groupe Telepathe. Aujourd’hui, tout le monde se dispute leurs faveurs en tant que producteurs et remixeurs hors pair, de Peaches à Little Boots en passant par Björk ou Muse.

Votre premier album date de 2007, mais vous semblez être des bourreaux de travail, car vous n’avez jamais arrêté depuis lors… On aime ça, vraiment. On ne considère pas ça comme un travail. On a la chance de faire quelque chose qu’on aime et ce n’est pas donné à tout le monde. Aussi, entre la production pure, l’écriture, le DJing, les performances live ou les remixes, on varie les plaisirs, donc on ne s’ennuie jamais.

l’on va allonger et retravailler dans une optique très dancefloor. Ça nous excite déjà beaucoup.

Avez-vous été surpris de l’accueil réservé à votre premier album ? Vous n’aviez pas reçu un retour aussi massif avec votre précédent groupe Simian. Je pense que Simian est arrivé au mauvais moment, peut-être trop tôt ou peut-être que ce n’était pas assez bien. Avec SMD, on a trouvé la bonne alchimie. On s’en est rendu compte tout de suite, dès nos débuts.

Comment expliquez-vous que vous soyez devenus, non seulement des artistes connus, mais aussi des producteurs de renom ? On n’a jamais perçu Simian Mobile Disco que comme un groupe, mais aussi comme une structure de production, donc on mélange les deux. Quant à la notoriété acquise en quelques années, je crois que c’est parce qu’on colle exactement au son du moment et qu’on évolue de concert avec lui. Je crois qu’avoir travaillé avec tellement d’artistes aux univers différents a forgé notre style et notre notoriété.

On dit souvent que faire un premier album prend une vie, alors que l’on a que quelques mois pour réaliser le second. Qu’en pensez-vous ? On a toujours travaillé sous la pression. Pour ce nouvel album, on a eu plus de temps que pour le premier. Quelques semaines pour le premier et quelques mois pour le second. Donc c’est le contraire. Où êtes-vous basés à présent ? On vient de Manchester, mais maintenant on est à Londres. Parvenez-vous à avoir du recul par rapport à votre musique et à son évolution dans le temps ? Comme on ne se s’arrête jamais vraiment, ce n’est pas évident, mais on veille à ne pas se répéter musicalement, à changer toujours de machines, de configuration de studio, etc... Je pense que l’on est en constante évolution, et travailler pour les autres, c’est comme faire du Simian Mobile Disco, on ne fait pas la différence. Le travail de remix est notamment intéressant à ce niveau-là… Pendant notre tournée aussi, on a ressenti le besoin d’injecter quelque chose de nouveau dans notre live. On ne voulait pas continuellement se répéter, donc on a cherché de nouvelles idées dans cette optique-là. Utilisez-vous le live ou votre DJing pour tester de nouveaux morceaux, des structures musicales différentes… ? Oui bien sûr, on l’a notamment fait en début d’année, en Australie. C’est encore plus vrai quand on joue en DJ, car quand on juxtapose nos propres productions avec ce qui se fait de mieux dans le genre, on entend tout de suite si on est dans le ton ou si on se trompe ! Si le son colle ou pas, si le mix est bon, si la structure fonctionne…

SIMIAN MOBILE DISCO La crème de la crème Propos recueillis par Joss Danjean

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Il y a pas moins de sept artistes ou groupes invités sur votre album, vous y vouliez beaucoup de featurings ? Au départ, on ne voulait pas concevoir un disque vocal, mais plutôt un disque cosmico-disco-techno-psychédélique, et même instrumental. Et en cours de route, on a ajouté des vocaux, ce qui a changé complètement la direction de l’album. On voulait faire un disque que l’on pouvait écouter sur son iPod… On aimerait proposer une autre version plus club de l’album, avec des versions plus longues et des structures purement destinées au DJs. Vous connaissiez déjà tous les intervenants ? La plupart, oui, mais pour ceux que l’on ne connaissait pas, on avait des amis en commun, donc rien n’a vraiment été forcé. Ça s’est fait tout seul.

Et le live ? On y pense aussi. On est déjà sur plusieurs projets à la fois, le live en fait partie bien sûr. On n’arrive pas à s’arrêter (rires).

Dernièrement, vous avez travaillé sur l’album des Arctic Monkeys, qu’avez-vous retiré de cette expérience avec un groupe de rock ? On travaille avec tous styles de musique, y compris le rock. On avait déjà bossé avec eux et on a été très heureux de reprendre cette collaboration. Vous êtes aussi célèbres pour vos travaux de remix… Quel est votre favori en la matière ? On n’a pas fait de remix depuis un moment, mais on va s’y remettre aussi. Le fait est que réaliser un remix prend autant de temps que produire un titre original, on y met la même énergie. On aime celui pour Peaches « Downtown » et celui pour Björk « Innocence ». Quels artistes appréciez-vous aujourd’hui ? On aime Hot Chip, Justice, Peaches, DFA, James Murphy, Tiga, Soulwax… Mais on est des vrais collectionneurs de musique, tous les deux, donc on recherche même les pionniers de l’électro des années 30-40 ou du rock psychédélique… On est très éclectiques. Idéalement, avec qui aimeriez-vous collaborer aujourd’hui ? On adorerait bosser avec Nick Cave ou Andre 3000, par exemple… Vous travailleriez avec des grandes icônes pop comme Madonna, par exemple ? Oui on adorerait, quand on voit ce qu’elle a fait avec Mirwais, ça donne vraiment envie !

• SIMIAN MOBILE DISCO /

Temporary Pleasure

(Wichita Recordings / Cooperative Music) Voilà le nouveau Simian Mobile Disco et il va faire l’effet d’une bombe. Alors que SMD produit à tour de bras pour de nombreux artistes comme Gossip, Peaches, Arctic Monkeys ou encore Little Boots, leur nouvel opus risque de frapper fort : un petit bijou d’électro pop qui rappelle la synth pop 80’s de Human League et la modernité d’un Tiga. Autant dire que ce Temporary Pleasure risque de durer encore et encore… JD www.simianmobiledisco.co.uk/

Comment avez-vous travaillé sur le disque ? On a préparé des versions de moyennes longueurs, auxquelles se sont ajoutés les vocaux. Quand on a écouté le résultat des voix, on a décidé de revenir à un format pop car Beth Ditto et les autres avaient vraiment fait des chansons géniales. On a ainsi retravaillé les structures pour des versions plus pop qui convenaient mieux. Donc pour notre projet orienté club, on va devoir repartir des versions initiales que

En live : Le samedi 11 juillet au Parc Floral (Vincennes). Dans le cadre de We Love Fantasy, le nouveau live de Simian Mobile Disco aura lieu dans une pagode de verre et de bois, avec vue sur le Parc Floral, pour découvrir en exclu les titres du prochain album Temporary Pleasure.


MUSIQUE cINEMA CONSO LITTÉRATURE RENDEZ-VOUS pop - rock pop - rock

LITTLE BOOTS, Petite mais mordante

La Roux, Incandescente Propos recueillis par Mathilde Janin

Propos recueillis par Joss Danjean

• La Roux / La Roux (Polydor/ Universal)

Little Boots, de son vrai nom Victoria Hesketh, ne surprend pas trop, à la première écoute de ses ritournelles électro-pop sucrées salées, célébrant des sujets aussi profonds que la danse, le fait de profiter de la vie et les garçons bien sûr. Les collaborations attendues avec de grosses pointures comme Greg Kurstin (Lily Allen), Biff Stannard (Kylie Minogue) ou encore RedOne (Lady Gaga) sont bien là. On décèle néanmoins quelque chose de plus qui force le respect chez cette petite Anglaise. Ne serait-ce que la manière dont ces collaborations sont utilisées avec parcimonie et avec quelle audace, elle y mêle aussi des talents plus underground comme ceux de James Ford de Simian Mobile Disco ou de Joe Goddard de Hot Chip. Phil Oakey des légendaires Human League ne s’y est pas trompé en chantant en duo avec elle sur « Symmetry ». Rencontre avec ce petit bout de femme qui sait bien ce qu’elle veut… D’ou viens-tu ? Quelle enfance as-tu eu ? Je viens de Blackpool, dans la région de Liverpool, dans le nord de l’Angleterre. J’ai commencé à jouer du piano quand j’avais cinq ans. Ma mère nous jouait beaucoup de musique à la maison. J’ai continué le piano pendant des années et à l’adolescence, j’ai fait partie de plusieurs groupes. Pas forcément comme chanteuse mais en jouant d’instruments. Je me suis mise à jouer du synthétiseur et me suis lancée dans la musique électronique, puis j’ai commencé à écrire des chansons. Comment as-tu débuté ? Je faisais partie d’un groupe, Dead Disco, qui a été signé sur un label, mais je l’ai ensuite quitté et commencé ce projet. Pourquoi ce nom de Little Boots ? Comme tu peux le constater, je ne suis pas grande et c’est mon surnom depuis pas mal de temps. Je ne voulais pas utiliser mon vrai nom, mais plutôt nommer le projet, car je ne suis pas seule impliquée, même si c’est principalement moi qui écris et compose. Combien de temps a-t-il fallu pour réaliser cet album ? Ça a pris 18 mois. Lorsque j’ai commencé à écrire des chansons, ce n’était pas dans le but de réaliser un album, mais juste comme ça. Et après quelque temps, je me suis rendu compte que ça pouvait faire un bon projet de disque. Comment expliques-tu ce mélange entre ce talent indéniable que tu as pour écrire des pops songs accrocheuses et cette production très électronique voire underground ? Je n’ai jamais pensé que cela devait être séparé. J’ai joué sur des claviers et chanté comme je sais le faire et rien de plus, je mêle ensemble les choses que je connais et c’est ça le résultat. Quelles sont tes influences musicales ? Mon Dieu, j’ai écouté tellement d’artistes : David Bowie, Kate Bush, Kylie Minogue, beaucoup d’italo disco, Giorgio Moroder… C’est très varié, en fait. Pourquoi avoir appelé l’album Hands ? C’est le premier titre que j’ai écrit pour l’album et c’est aussi le morceau caché en 14

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fin d’album… Tu as connu les affres de la télé-réalité ? J’ai été recalée au casting de Pop idol et plus tard, je me retrouve numéro 2 pour le Prix spécial du jury aux Brit Awards… Une petite revanche (rires). Il paraît que tu aimes les instruments particuliers ? J’aime les sonorités originales comme le Tenori-on ou le stylophone. D’où te vient ton inspiration ? C’est beaucoup de choses : je réagis à des situations, des faits de société, des relations avec des amis, des garçons bien sûr, la vie en général, quoi. Tout ce qui fait nos joies et nos peines… En quoi crois-tu le plus ? Je crois beaucoup au destin. Bien sûr, si on travaille dur, ça paie forcément un jour, mais le destin est le plus fort, à mon sens.

• LITTLE BOOTS / Hands (679 recordings ltd. / Atlantic / Warner) Voilà l’excellente surprise pop de cette année : un petit bijou de fraîcheur et de trouvailles musicales qui mêle sans vergogne refrains pop dans la lignée des Kylie et autres stars du genre, avec une production électro altière qui doit beaucoup au talent d’artistes grand public mais aussi underground. Voilà une nouvelle artiste qui n’a peur de rien et son album frappe là où ça fait du bien au conduit auditif. Des titres comme « New in Town », « Earthquake », « Symmetry » ou « Meddle » sont tous autant de tubes en puissance. Qui a dit que le talent se mesurait à la taille ? Pas nous en tout cas. JD www.myspace.com/littlebootsmusic www.littlebootsmusic.co.uk

www.myspace.com/larouxuk

Contrairement à ce que son nom pourrait faire penser, La Roux n’est pas cette seule jeune fille coiffée d’une banane poil-de-carotte : c’est un duo composé d’Elly Jackson, de Ben Langmaid. Ensemble, armés de synthétiseurs et de la voix détachée et glacée de la jolie Elly, ils redonnent ses lettres de noblesse à la pop synthétique et enflamment du même coup nos dancefloors. Tu étais plutôt une folkeuse, ado… Elly : Oui, car j’étais plus mélancolique, et il y a une forme d’autoapitoiement dans cette musique. Puis j’ai commencé à sortir en club, en raves : je me suis pris l’électro en pleine face et, avant même de m’en rendre compte, j’avais lâché la guitare pour les claviers. Cependant, malgré des mélodies très dansantes, vos chansons restent mélancoliques. Ce que l’on fait, avec Ben, dépasse effectivement la simple pop synthétique eighties. Les paroles sont influencées par des artistes tels que Nick Drake. Si on ne garde que la musique, l’idée est de faire danser mais, par l’écriture, on introduit une dimension plus intense et douloureuse. Cet album parle d’un chagrin d’amour. L’enregistrement a-t-il été difficile, émotionnellement, pour toi ? Ce n’était, en effet, pas très évident, mais ça a eu un effet thérapeutique, même si j’ai beaucoup pleuré par moments. Maintenant que le disque est sorti, c’est terminé, et je suis de nouveau heureuse. Avec quelqu’un d’autre… L’idée que cette sérénité nouvelle puisse entraver ton écriture t’effraieelle ? Oui. Je n’ai aucune idée de ce que je vais pouvoir faire sur le prochain album. Je voudrais cependant qu’il sonne moins eighties et écrire des paroles moins personnelles. Que penses-tu du travail de remix sur « Quicksand » ? Avant Château-Marmont, je voulais Justice ou Boys Noise, mais c’était trop gros pour nous. On est donc allés chercher du côté des espoirs de la scène électro française. Autokratz, je suis fan, j’adore « Reactor ». Ça me fait penser à du vieux Depeche Mode, en plus aride. On a choisi Skream pour « In It For The Kill » car avoir un remix dubstep permettait de toucher un nouveau public.


MUSIQUE cINEMA CONSO LITTÉRATURE RENDEZ-VOUS pop - rock

JACK PENATE

Pop - Rock

The Dead Weather

En pleine fièvre tropicale Propos recueillis par Guillaume Cohonner

Coup de foudre à Nashville Par Éléonore Klar

Qui aurait cru que d’une B.O. honteuse de James Bond et d’une extinction de voix pourrait naître un disque rageur conçu par la dream team des blousons noirs ?

Après quelques titres jetés en pâture suite à l’annonce de la formation des Dead Weather, voilà enfin Horehound, ou onze titres hargneux et moites qui rendent compte de l’amour du quartet pour les guitares électriques bien grasses, le blues du vieux Sud. Ça sent le bourbon et la jam-session à plein nez, et on ne se plaindrait pas si « Will There Be Enough Water » durait quelques heures de plus. Face aux trois ciseleurs de rock, VV lutte, s’accroche, mais ne démérite pas, comme sur la reprise de Dylan « New Pony » ou sur le sulfureux « Hang You from the Heavens ». Chaque piste rend plus palpable l’excitation de VV à partager la scène avec des bandmates bien de chez elle (plus sales que le British Jamie Hince des Kills), et la joie de Jack de mener son groupe à la baguette. L’air est lourd mais la ligne est claire : The Dead Weather n’est pas la somme des groupes qui le compose… Et n’en est pas à son dernier coup de tonnerre.

© Alex Sturrock

C’est en réalisant l’odieux duo avec Alicia Keys « Another Way to Die » pour le film éponyme qu’a surgi chez Jack White l’envie de tâter de la batterie à nouveau. Dans l’aîné de ses groupes, les White Stripes, le tabouret est historiquement occupé par Meg. Pas plus de place à la batterie chez les Raconteurs. L’idée germe, mais Jack est plutôt occupé entre ses deux groupes, son label, et ses plans pour stopper la révolution numérique. En pleine tournée des Raconteurs, le blafard frontman perd sa voix, et Alison VV Mosshart du duo The Kills, le remplace au pied levé. Les foudres de l’enfer s’abattent sur scène. La tornade se dirige droit vers Nashville pour enregistrer dans l’urgence et entraîne dans son sillage « Little » Jack Lawrence des Raconteurs (basse) et Dean Fertita de Queens of the Stone Age (guitare). Le supergroupe inaugure les studios du complexe Third Man Records de Jack, qui abrite aussi les bureaux du label, une salle de concert, un studio photo et une chambre noire… permettant d’installer les vinyles des groupes maison sur les étagères de la boutique Third Man en 24h.

• The Dead Weather / Horehound (Third Man, EMI) www.thedeadweather.com • Jack Penate / Everything Is New (XL / Beggars) www.myspace.com/jackpenate

Pop - Rock

DINOSAUR JR. Revient aux origines Propos recueillis par Guillaume Cohonner

• DINOSAUR JR. / Farm (PIAS) www.myspace.com/dinosaurjr

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Cinquième album pour Dinosaur Jr. qui revient ce mois-ci avec Farm, sous la formation originale Barlow / Mascis / Murphet. C’est donc l’occasion pour nous de rencontrer J. Mascis, héros culte du rock alternatif américain malgré lui. Pas toujours des plus expansifs, on a quand même essayé de lui arracher quelques mots sur ce nouvel album qui renoue avec les premières compositions du groupe. On a l’impression que vous êtes un peu retournés aux racines avec cet album… J’ai juste écrit de nouvelles chansons, en essayant de les enregistrer le mieux possible. J’ai enregistré et produit le disque dans mon studio, le Bisquiteen à Amherst dans le Massachussetts. Pour cet album, j’ai eu du temps, donc moins de pression. Malgré cela, on a enregistré vite. Lou Barlow a participé à l’écriture ? Oui, il a écrit deux chansons, dont la dernière du disque « Imagination Blind ». J’ai composé toutes les autres et appris à Murphet les parties de batterie. C’était facile de rejouer avec la formation initiale sur la dernière tournée ? On a passé une étape difficile ensemble. La tournée s’est bien passée avec Lou, on s’est donc dit qu’on aimerait faire un autre disque ensemble. Es-tu content de repartir en tournée ? Oui, mais je n’aime pas vraiment voyager. J’aime bien être sur scène. Je n’aime pas vraiment les interviews non plus (rires). En Europe, tu es considéré comme une légende vivante, tu en as conscience ? Pas vraiment, j’ai plutôt l’impression que le public français n’aime pas ma musique, car nous faisons rarement des tournées chez vous. Quel est ton meilleur souvenir dans ta carrière ? Quand j’ai eu ma signature de guitare, la Jaguar pour Fender. C’était à la fois cool et drôle, le fait d’être dans les catalogues de guitares avec des gens comme Joe Satriani et Steve Vai. C’était une surprise que je sois parmi eux. Je n’ai rien d’un guitar hero ! Et quels étaient tes guitaristes préférés quand tu étais jeune ? J’adorais Ron Asheton des Stooges et Mick Taylor des Stones.

Révélé en 2007 avec Matinée, album aux accents soul et rockabilly, Jack Penate revient avec le surprenant Eveything Is New. Un nouvel effort dansant et tropical qui doit autant au dub, qu’à la house, à la musique caribéenne qu’au funk blanc des Talking Heads. Un disque parfait pour l’été, à entendre son premier single : « Tonight’s Today ». Pourquoi avoir changer si radicalement de style ? Pour moi, c’est la voie la plus naturelle à prendre. C’est juste que je ne veux surtout pas me répéter. C’est aussi pour ça que j’ai décidé d’être un artiste solo, car dans un groupe, c’est des directions collectives que tu dois prendre. J’aime bien l’idée d’oublier ce que j’ai pu faire avant pour commencer quelque chose de nouveau. Ça aurait été trop facile de refaire le même disque ! Quand tu enregistres un disque, tu penses d’abord à un concept ? Oui, c’est toujours un concept total entre la musique et les paroles. Pour cet album, je voulais qu’il y ait beaucoup de rythmes de basse, moins de guitares. J’ai mis beaucoup de mes expériences personnelles dans ce disque et c’est parfois sombre. Ça a été une thérapie, je le trouve très intense. J’ai été influencé aussi par cette image des enterrements à la Nouvelle-Orléans où tout le monde danse. On sent l’influence de la musique des Caraïbes dans ce disque… Ça vient de ma collection de disques. Il y a beaucoup d’autres éléments : du dub, du jazz New Orleans, de l’afro beat, du kraut rock. J’adore Dr John aussi ! Je voulais rassembler toutes ses différentes ambiances dans un disque pop, mais ça m’a pris du temps de comprendre et d’assembler les différents éléments de ces musiques que j’aime. Tu sembles ne rien vouloir faire comme les autres… En Angleterre, il y a beaucoup de bons musiciens mais pas forcément des très originaux (rires). C’est tout le temps une histoire de scène... Même si j’adore ces groupes ! Mais c’est pour ça aussi que je suis un artiste solo.


MUSIQUE cINEMA CONSO LITTÉRATURE RENDEZ-VOUS pop - rock

Bibio, Bravo Maestro ! Propos recueillis par Joss Danjean

chroniques pop - rock WAVVES Wavvves

Pop - Rock

IAMX, Subversif & Grandiloquent Propos recueillis par Joss Danjean

(Bella Union / Coopérative) Ça faisait longtemps qu’on attendait ce deuxième album du duo Wavves, originaire de San Diego et mené par l’enfant terrible, Nathan Williams. Il sort sous la forme d’un véritable manifeste sonore. On y retrouve le son noisy des Jesus & Mary Chain, la pop foutraque de Pavement et l’esprit désabusé et abrasif de Nirvana. Le groupe fait déjà l’objet d’une fascination sur la blogosphère : en juin dernier, Nathan saborde son groupe en plein festival de Primavera. Reste pour l’instant ce disque sans concessions, à l’immédiateté déconcertante qui envoie tout valser dans un bouillonnement de distorsion et de mélodies no-fi. GC

WHITE DENIM Fits

Après le carton plein pour Warp avec Grizzly Bear et la trilogie achevée par Clark, la nouvelle signature du label s’appelle Bibio. Il nous vient des Midlands et promet de faire couler beaucoup d’encre avec son Ambivalence Avenue : un melting pot sonore savamment orchestré comme un plan d’architecte, entre points et contrepoints, textures et samples, groove et folk… Un disque qui résume tout simplement des décennies de musique, avec sobriété et justesse. Chronique d’un succès annoncé. D’où vient ce nom, Bibio ? J’aime la sonorité du mot en phonétique. Il a aussi une signification nostalgique : il s’agit d’une mouche avec des petites ailes noires et rouges que mon père insistait pour utiliser à la pêche. Ça célèbre pour moi le mystère et la beauté de la nature, ainsi que quelque chose d’intime et personnel qui a trait à mon enfance. Comment as-tu débuté dans la musique ? Quand j’étais gosse, j’utilisais des claviers, des enregistreurs à cassette et des micros bon marché ainsi que des « ghetto blaster » et des équipements karaoké : je bricolais déjà à l’époque ! Quelles sont tes influences ? Je serais tenté de dire : la pluie et le vent. Je me sens vraiment inspiré par la pluie : l’odeur des plantes mouillées, l’atmosphère qui se dégage, le son est divin… En général, ça nettoie les rues des gens et du coup, je me balade tout seul, ça me fait me sentir unique. Utilises-tu des samples pour créer ta musique ? Je façonne mes propres samples à 99,9 % et je sample des disques 0,01 % du temps. Je joue des instruments que j’enregistre et je modifie ceux-ci moi-même à loisir… Ton album mélange des styles assez variés comme la funk old school, les samples french touch, l’électronica, la folk, la pop psychédélique… Comment entrevois-tu ta propre musique ? J’aime tous les styles de musique et je pioche un peu partout. Pour ma musique, je dirais tout simplement : écoutez-la et faites-vous votre propre opinion ou encore mieux, ne vous faites pas d’opinion du tout, écoutez et si vous voulez y mettre des mots, alors soyez créatifs ! 18

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As-tu déjà pensé au live ? Oui bien sûr, j’y travaille actuellement : j’utiliserai certainement une MPC, des guitares, des amplis et des pédales d’effets, mais je commencerai à partir de samples. Quand je serai fin prêt, je me mettrai à jouer. Serais-tu intéressé pour produire ou collaborer avec d’autres artistes ? Oui, j’ai prévu de faire quelque chose avec Chris Clark : il a été d’une grande aide et c’est lui qui m’a introduit chez Warp. Quel est ton prochain challenge ? Assurément, mon live car ce sera une première pour moi, je suis nerveux à ce sujet. Quelle est ta citation préférée ? « A leaf of grass is no less than the journey work of the stars » qui pourrait se traduire par : une feuille n’est pas moins significative que la course des étoiles.

BIBIO / Ambivalence Avenue (Warp / Discograph) En parlant d’ambivalence, effectivement Bibio a le cœur qui balance entre des univers musicaux divers et variés comme le funk, la house, la pop psychédélique ou encore la folk. Son disque est un savant mélange de tout cela, entre une symphonie pastorale et un conte urbain, empilant textures naturelles et architecture sonore pointilleuse. L’ensemble est désarmant d’apparente simplicité, mais le propos est riche à foison : l’apanage des grands disques direz-vous ! Bibio est un déjà un grand, à n’en pas douter. JD myspace.com/musicabibio warp.net

(Full Time Hobby / PIAS) Workout Après l’excellent Holiday paru l’année dernière, White Denim revient déjà avec Fits ! Toujours efficace, avec ce mélange d’acid rock, de funk, de rock et de jazz, le groupe va encore plus loin dans sa combinaison des genres. « Say What You Want » aurait pu être un morceau de bravoure de Lynryd Skynryd, « I Start To Run » ou des Seeds (RIP Sky Saxon au passage), « Sex Prayer » celui de Can ou encore « Everybody Somebody » celui du Band of Gypsys. Un trip à l’énergie sixties qui part dans tous les sens, on attend les concerts avec impatience ! GC

JAY REATARD Watch Me Fall (Matador / Beggars) Le voilà ce véritable premier album de Jay Reatard. Après avoir enregistré une pléthore de singles et de split singles (notamment avec Deerhunter et Sonic Youth), le sale gosse Jay Reatard, aussi connu pour son goût pour la baston que pour ses performances live de parfois dix minutes, signe avec Watch Me Fall, un disque plus mélodique. Moins négatif qu’à l’habitude, son punk rock cartoonesque prend aux tripes. Un album complètement addictif qui en devient même touchant. GC

HELADO NEGRO Awe Owe (Asthmatic Kitty / Differ-Ant) Helado Negro, c’est un homme, Roberto Carlos Lange, originaire du sud de la Floride. Il connaît bien les nuits d’été humides et chaudes. Avec Awe Owe, il signe un disque qui mêle le folk, l’électronique et surtout la Bossa Nova qui enveloppe ses compositions d’une voix douce. On pense à Savath & Savalas (avec qui Lange a déjà collaboré), pour la moiteur de ses compositions, ses guitares à la Jobin mélangées à une abstraction synthétique. GC

BOWERBIRDS Upper Air (Dead Oceans / Differ-Ant) Signé sur le label Dead Oceans, Bowerbirds revient avec son deuxième album. Toujours sur la brèche, usant de la mélancolie avec cynisme, le trio livre ici un bon disque de folk qui n’est pas sans rappeler les compositions d’Iron & Wine, certaines ambiances à la Beirut (la dramaturgie de « Teeth ») ou encore Andrew Bird. On retrouve les sublimes orchestrations de cordes, les sonorités d’accordéon, d’orgue ou encore de piano. Une beauté simple et efficace. GC

• IAMX / Kingdom of Welcome Addiction (Le Son du Maquis) www.myspace.com/iamx

Sur les cendres de Sneaker Pimps (1,5 millions d’albums vendus au début des 90’s en trois albums), son leader, Chris Corner, crée IAmX, tout en conservant son attitude frondeuse. Corner a toujours montré un éclectisme et une boulimie musicale avec son propre label Splinter Records, où l’on retrouve autant Robots in Disguise que The Servant. Il se lance dans le nouveau projet IAmX dès 2004, qui mêle l’électro furieuse de Détroit ou Berlin aux élans vocaux de The Mission ou les égarements de Cabaret Voltaire. Nous l’avons rencontré. Le projet IAmX est une fusion musicale très dense, quelles sont tes influences ? J’en ai trop pour les citer. En fait, j’en ai plutôt assez que l’on croit que je puisse être seulement influencé par la musique. Comme chacun, je suis une personne multi-dimensionnelle, avec moult facettes. Beaucoup de choses affectent mon art. J’aime le cinéma, le théâtre, la philosophie, le sexe… Quand je fais de la musique, je ne ressens pas le besoin d’écouter ce que font les autres musiciens. Ce monde est plein de beauté, de peine et d’incohérence. Mais j’écris, réalise des disques et me produis en live car je ne souhaite pas m’impliquer dans ce qui se passe au-dehors. Si je devais écouter quelque chose aujourd’hui, ce serait une nocturne de Chopin, quelque chose de lointain et de déconnecté de ce qui se passe autour de moi. Quels sont tes thèmes de prédilection ? Les choses qui me touchent. Ce qui me désespère et me remplit de haine. Ce qui me fait vibrer, aimer… Il y a tellement de poison et de contradiction en moi. Par ma musique, je souhaite délivrer un message de critique du monde, mais aussi de profond espoir. Le sexe, la mort, le pouvoir, le contrôle des médias, l’obsession, l’hédonisme, la maladie. Je veux tous les utiliser ! Pourquoi avoir lancé IAMX ? Les gens sont dupés par l’industrie musicale. Ils régurgitent des produits fades et insipides. L’indépendance gagne le monde par le biais d’Internet et c’est fascinant de voir comment les gens sont avides de découvrir les choses par eux-mêmes. Je souhaite que IAMX soit quelque chose de précieux et soit découvert comme cela. L’arc émotionnel n’en sera que plus fort. C’est cet aspect important qui m’a poussé à lancer IAMX, sans parler de ma volonté musicale. Tu sembles assez ironique dans tes paroles… J’avoue que je souhaite que les choses changent. Mais je ne suis pas un politicien et ma musique passe par des circuits non commerciaux, donc elle ne peut pas toucher les masses. Mais je suis heureux de pervertir le système et d’influencer, dans une certaine mesure. Si le public écoute ma musique, je veux qu’il ressente qu’il ya tout un autre monde dans lequel il peut s’investir, une autre manière de penser… Je ne pense pas être ironique, mais plutôt honnête et même brutal. Mélangé à une fantaisie abstraite ou à un art chaotique, cela peut faire penser à de l’ironie. J’ai toujours su que ma vie serait faite de subversion.


MUSIQUE cINEMA CONSO LITTÉRATURE RENDEZ-VOUS français

Christophe Willem versus Amandine Bourgeois Papa ?... Comment devient-on chanteur ? Propos recueillis par Ben Callens

chroniques chanson française YODELICE Tree Of Life (Mercury / Universal) Un joli renouveau pour Maxime Nucci, qui revient sous le pseudonyme de Yodelice avec une collection de chansons entre pop et folk, quelque part entre un Bob Dylan ou un J.J. Cale, avec des touches pastorales et des arrangements de cabaret déglingués à la Tom Waits… Un album et un artiste à l’univers dense et décalé, que l’on retrouvera dans les festivals cet été et qui devrait faire son bonhomme de chemin dans le paysage musical hexagonal. C’est tout le mal qu’on lui souhaite. En tout cas, une jolie surprise et un disque à écouter encore et encore, jusqu’à plus soif… JD

ASYL Brûle, Brûle, Brûle… (Because / Warner) Avec un visuel de pochette qu’ils ont piqué au dernier album d’Anaïs, revoilà nos jeunes et fougueux membres d’Asyl qui, aux côtés des Second Sex ou autres Kid Bombardos, lancent la seconde offensive des groupes rock de djeuns. Et il faut bien croire ici qu’une bonne dose d’expérience, acquise au gré des premières parties (Supergrass, The Rakes, Blink 182…) et d’une tournée comme musiciens de Daniel Darc, aura été bénéfique à ce Brûle, Brûle, Brûle… En effet, outre une voix beaucoup mieux maîtrisée, les arrangements musicaux se font plus aboutis et posés. Une énergie canalisée qui devrait permettre à Asyl de gagner en crédibilité et en reconnaissance. BC

• CHRISTOPHE WILLEM / Caféïne (Columbia / Sonymusic)

• AMANDINE BOURGEOIS / 20 (Columbia / Sonymusic)

www.christophe-willem.com

www.myspace.com/mandinote

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À BORIS VIAN On N’Est Pas Là Pour Se Faire Engueuler ! (AZ / Universal)

Rencontre avec deux personnalités au caractère bien affirmé qui, malgré des univers musicaux assez différents - Amandine tournée vers la pop et Christophe vers l’électro - se retrouvent sur certains points. Certes, ils ont tous deux gagné la Nouvelle Star, mais ils cultivent également cette envie de maîtriser leur carrière, avec un lourd cursus artistique pour bagage. Quel a été votre parcours musical, avant d’intégrer la Nouvelle Star ? Amandine : J’ai grandi dans une famille de musiciens : mon papa était guitariste et mon beau-père bassiste. Je suis entrée au Conservatoire à neuf ans pour apprendre la flûte traversière. Ensuite, quand j’étais ado, j’ai monté avec ma meilleure amie un groupe rock pour s’amuser. Je suis partie ensuite en Angleterre pour parfaire ma culture musicale et quand je suis revenue, j’ai découvert le chant. Du coup, j’ai eu envie de passer plein de casting, de comédies musicales et autres… Et un jour, j’ai été contactée via mon Myspace par le directeur artistique de la Nouvelle Star pour les auditions. Christophe : À la base, je suis pianiste, j’ai commencé très jeune. Ensuite, j’ai eu une formation en chant pendant trois ans avec une chanteuse de jazz. J’ai été attiré par le Négro Spiritual et le Gospel, des musiques plutôt black. Puis, j’ai dirigé des ateliers de travail au Conservatoire dans le Val-de-Marne. En fait, je me destinais plus à l’enseignement du chant qu’à en faire mon métier. Et c’est ma sœur qui m’a inscrit à l’émission. Je ne l’aurais pas fait moi-même, je ne pensais pas avoir « la gueule de l’emploi ». Est-ce que l’émission vous a permis de passer un cap dans votre carrière ? A : La Nouvelle Star est un vrai tremplin et t’ouvre des portes plus rapidement. Beaucoup de bons chanteurs ont du mal à se faire connaître car la médiatisation est une force incroyable. Du coup, j’ai pu réaliser mon rêve de faire mon premier album et me faire connaître. Sans ça, je serais toujours à Toulouse en train de ramer ! C : L’émission a fait en sorte que je me sois retrouvé devant le fait accompli : ce métier de chanteur pouvait devenir le mien. J’ai eu ma période, après l’émission, où j’ai eu du mal à gérer la notoriété, car j’estimais n’avoir encore rien fait ! À la base, je ne fais pas de la musique pour être connu, mais parce que j’aime ça. J’ai eu donc besoin tout de suite de travailler sur un album, marquer mon univers et obtenir une légitimité. Avez-vous regardé le programme cette année ? C : Oui, j’aimais bien Leïla. Elle a une vraie originalité. Elle est à mi-chemin entre une Olivia Ruiz et les Rita Mitsouko. Pour moi, c’est la seule, cette année, qui a réellement fait un travail de réadaptation d’un titre. Par exemple, Soan ne me touche pas… A : Pareil, j’ai beaucoup aimé Leïla et son côté déjanté et Camélia Jordana, qui a une très jolie voix. Elle peut tout chanter. Soan, je comprends que les gens aient pu 20

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voter pour lui, il est original. On sent que pour vos albums respectifs, vous avez réussi à imposer vos propres univers, sans vous laisser trop guider… A : Je me suis bien entourée. J’ai collaboré avec Guillaume Soulan, guitariste et compositeur toulousain, avec qui j’avais déjà bossé sur un opéra rock. On avait déjà bien accroché au niveau créativité et artistique. C’est moi qui l’ai sollicité à venir travailler sur mes compos. J’ai sollicité un jeune auteur de 60 ans aussi, mon père ! Il est très doué pour l’écriture. Ensuite, j’ai fait de très belles rencontres : Ariane Moffatt, qui a écrit « L’Homme de la situation », Ludéal, Joseph d’Anvers ou Jeanne Cherhal. J’ai eu beaucoup de chance, ce sont des gens qui sont venus vers moi et qui m’ont proposé des choses. C : Pour Caféïne, j’ai tout géré de A à Z : l’ordre des titres, le visuel, les clips, les arrangements, les mix, la production, tout ! Les gens qui me connaissent te le diraient, cet album, c’est vraiment moi. Après, on aime ou pas le style, mais en tout cas, c’est réellement ce que j’aime et ce que je fais. Les choix son plus tranchés que sur Inventaire, mon premier album. Pour ce qui est des textes, j’ai beaucoup coécrit avec Skye, qui était sur scène avec moi. J’ai composé les titres « Yaourt & Lavabo » et « La Demande », dont j’ai aussi fait la réalisation avec Jean-Pierre Pilot. C’est un autre palier que j’avais envie de franchir aussi. Pour résumer, rock ou funk ? C : Funk ! A : La colle ! Euh… funk-rock ! Les Beatles ou les Rolling Stones ? C : Je dirais plus les Rolling Stones ! A : Tu m’embêtes ! (Rires) Allez, les Beatles… Soan ou Julien Doré ? C : Dur… Julien Doré parce qu’il a fait quelque chose déjà. J’aime bien le titre « Les Limites ». A : Julien. Olivia Ruiz ou Jenifer ? C : J’aime beaucoup Olivia Ruiz. Je trouve qu’avec son dernier album, son univers tend vers celui de Lykke Li. (Il se met à chanter) « Elle panique, elle panique ! ». Après, pour moi, Jenifer est devenue un genre d’icône mode que la célébrité a rendu magnifique. A : Olivia Ruiz, malgré tout le respect que je dois à Jenifer…

Il a dû être assez facile de convaincre la plupart des représentants de la scène musicale française, ici présents, de participer à cet album hommage à Boris Vian. En effet, nombre d’entre eux se revendiquent naturellement de ce grand maître des mots, qui nous a quittés trop jeune à l’âge de 39 ans. D’ailleurs, la date de sortie de cet hommage correspond à la cinquantième année de sa mort... On ne citera pas tous les participants mais peut-être ceux les plus proches de son univers : Thomas Fersen, Olivia Ruiz, Juliette, Katerine, Dick Annegarn… Avouez, qui n’a jamais fredonné les airs entêtants de « J’suis snob », « Le Déserteur » ou encore « Fais-moi mal, Johnny » ? BC

ARCHIMÈDE Archimède (JiveEpic / Sony Music) En cette période bien triste que traverse l’industrie musicale française, il va s’en dire que tout jeune artiste en devenir se doit de créer le buzz au sein de la grande toile du Net, en redoublant d’originalité par sa démarche artistique. Le talent ne suffit plus ! Demandez à Sliimy ou Make The Girl Dance si ce n’est pas vrai… Pour Archimède, c’est le clip du titre « Vilaine Canaille » qui fera office de détonateur, avec un jeu de pochettes d’album bien senti. Un coup de pouce pour mettre en lumière le talent des frères Boisnard, Fred et Nico, qui ont su mettre à la sauce actuelle un style pop-rock anglo-saxon des années 60 en français, avec un résultat garanti. Bravo ! BC

TRICOT MACHINE Tricot machine (Sober&Gentle / Discograph) L’album ovni du mois nous vient tout droit de chez nos cousins québécois et s’intitule Tricot Machine. Tout comme le nom du groupe d’ailleurs… Se cache derrière ce nom mystérieux un duo, une fille, Catherine, et un garçon, Daniel. Avec leur accent charmant, ils nous assènent leurs petites chansons singulières aux mélodies efficaces, qui ne sont pas sans nous rappeler le style de Mickey 3D. Ils débarquent maintenant en France après avoir conquis l’Amérique du Nord et remporté un grand nombre de récompenses, dont le Félix (l’équivalent de la Victoire) de la révélation de l’année. Respect. Laissez-vous porter par « Super ordinaire », « Une histoire de mitaine » ou « Pas fait en chocolat », entre autres. BC


MUSIQUE cINEMA CONSO LITTÉRATURE RENDEZ-VOUS chroniques électro

electro

NOMENKLATÜR,

Deux sur la comète Propos recueillis par Joss Danjean

V/A Edges : A new French Electronic Generation (Because / Warner) La France a connu la french touch avec les Daft, St Germain et autres Superfunk... Mais depuis, d’autres talents ont émergé comme Yuksek, par exemple. Ici, on nous propose un aréopage de talents électro en mal de reconnaissance comme Breakbot, Donovan, Discodeïne, Château Marmont ou encore Anoraak. Une musique plutôt décomplexée, dansante, pop à souhait, à grand renfort d’effets de vocoder et autres. Y trouvera-t-on les prochains Daft Punk ? Bonne écoute ! JD

V/A Fabric 47 : Jay Haze (Fabric records / PIAS) Nouvelle livraison pour Fabric, avec cette excellente compilation menée de main de maître par le non moins fameux Jay Haze, après son album réussi Love & Beyond, paru l’an dernier sur Tuning Spork. Comme toujours, ses productions ici beats house, groove sensuel et blackness à fleur de peau se côtoient pour le meilleur. Beaucoup de productions du maître avec aussi Johnny Fiasco, Fuckponny, DIY, Mike Dunn ou encore The Last Poets. Parfait en before ou after chez vous… Et propice au rapprochement des corps. JD

V/A All night Long Des duos hexagonaux, on en a eu en pop (Elli & Jacno, Taxi Girl, Rita Mitsouko…). Maintenant, on en a en électro, après Miss Kittin & The Hacker, c’est au tour de Nomenklatür de montrer le bout de son nez. Olivier Brucker et Lab Insect, aka Olivier Rossi, délivrent un premier album à la fois influencé 80’s et sonorités indus. Également bien calés dans leur temps, leur son est résolument contemporain. C’est grâce à l’iconoclaste David Carretta et son label Space Factory que sort ce premier album Gifts of Ages au design très germanique : 10 titres qui martèlent et ne vous lâchent pas, une réussite dans le genre. Rencontre avec le duo. Votre rencontre s’est basée sur la musique uniquement ? On peut dire ça, oui. On s’est rencontrés à Berlin Est, dans un club nommé Ostgut où mixait O. Rossi sous son pseudo Lab Insect. Quelles sont vos influences respectives et communes ? O. Brucker est tombé dans l’EBM et l’indus dans les années 80 et O. Rossi dans la funky music et la new wave. Le projet Nomenklatür rassemble vraiment ces deux influences et nos dénominateurs communs, c’est la new wave et la techno. Quels sont les artistes / producteurs actuels que vous écoutez ? Depeche Mode, Telefon Tel Aviv, Trentmoller, Louderbach, Konrad Black, Gusgus... La liste est longue. L’Allemagne semble très présente dans vos productions, comment expliquezvous ce son germanique dans l’Hexagone comme pour The Hacker ou Terence Fixmer ? Les artistes que tu cites ont pour toi une image allemande parce qu’ils ont été propulsés par le mythique label Gigolo de Munich. Fin 1990 début 2000, ils ne trouvaient personne en France pour accueillir leur son. Mais il va s’en dire que, comme pour nous, les influences musicales dont auront bénéficié bon nombre d’artistes français, ne proviennent pas uniquement d’outre-Rhin. Nous écoutions des groupes tels que T21, Front 242, Nitzer ebb, Clair obscur, Die form... Tu vois, nos influences ne se résument pas au son germanique.

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matière et les pires ? On se produit aussi bien en live qu’en tant que DJs. Ces deux approches sont complémentaires. Le DJ set a un côté plus récréatif, il permet de diffuser les titres d’artistes que nous apprécions. Cela nous oblige à rechercher et du même coup à défricher de nouveaux artistes. Nos meilleurs souvenirs : le festival Krash à Moscou, en 2007, en DJ et live ; le pire , c’était à Bucarest, en 2006, où on était en concurrence avec DJ momo qui jouait toute la playlist MTV et qui du coup nous a privés du public. Que pensez-vous des remixes ? C’est une approche très intéressante de la production car c’est très ludique. Ça donne une respiration dans la composition : on ne garde du titre original que ce qui nous intéresse et on le recrée à notre sauce. Vous en avez réalisé ? Dernièrement, on a remixé « Peace » de Depeche Mode, dans le cadre du Beatport Remix Contest. On n’a pas encore le résultat du vote, mais en attendant, vous pouvez l’écouter sur notre page Myspace. On va ensuite travailler sur un morceau du groupe Foretaste ainsi que pour un groupe américain, Delicate Noise, et enfin pour Adriano Canzian qui est aussi sur Space factory.

• Nomenklatür / Gifts Of Ages (Space Factory / Module)

En combien de temps avez-vous écrit et produit Gifts of Ages ? Nous avons mis environ deux ans pour terminer l’album. Comme nous voulions lui donner une couleur assez homogène rassemblant des titres de différentes époques, nous avons passé beaucoup de temps à relifter certains vieux titres que nous avions sorti sur Elektrofon (notre label) en 2005.

Voilà l’album le plus techno-robotisant du moment, mais outre la froideur qui pourrait s’en dégager, on ressent aussi très bien la fièvre et la sueur qui se dégagent du disque. Les titres frappent avec une précision métronomique et ne lâchent pas l’auditeur. De quoi ravir tout amateur de new wave, indus et techno. C’est toute une culture dancefloor électronique qui se trouve ici concentrée. Essai transformé ! JD

Vous vous produisez en DJ ? En live ? Quels sont vos meilleurs souvenirs en la

www.myspace.com/nomenklaturmusic

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(AUS / Module) On célèbre ici, avec ce double CD, les 20 premières sorties du label AUS Music, fondé en 2006. On retrouve les artistes majeurs comme Brun de Swayzak, Wil Saul, Sideshow (qui n’est autre que Fink de Ninja Tune) ou Lee Jones de MyMy. Entre le dub live, la techno mélodique ou le groove sensuel, les productions de AUS Music peuvent s’intégrer dans tous les sets de DJs. À noter le joli design épuré de la pochette. JD

BODYCODE Immune (Spectral / Module) Encore une sortie de bonne tenue chez Spectral, la division dansante du label Ghostly International, où l’on retrouve Matthew Dear, Osborne, Audion ou encore James T. Cotton. Cette fois, c’est Alan Abrahams aka Bodycode que l’on retrouve pour une house toute germanique et vaporeuse émaillée de rythmiques des plus clubby. Un disque envoûtant pour celui qui se cache aussi sous le pseudonyme de Portable. JD

V/A Space Factory Catalogue (Space Factory / Module) Voilà enfin la compilation (double) du label de David Carretta, exilé de Gigolo, le label de Munich. On retrouve ses propres productions électrotechno ainsi que celles de ses consorts : Andriano Canzian, Plastique de Rêve, Dancepig, Crackdown ou The Change. 22 titres taillés pour les club qui font mouche et montrent que les productions hexagonales (et européennes) se portent plutôt bien. De quoi ne pas clubber en rond ! JD


MUSIQUE cINEMA CONSO LITTÉRATURE RENDEZ-VOUS

Rock - éléctro

TORTOISE

électro

CLARK Persiste et signe

À l’avant-garde

Propos recueillis par Joss Danjean

Propos recueillis par Guillaume Cohonner

Depuis sa signature sur Warp en 2001, et dès son premier excellent album Clarence Park, Clark fait figure de digne successeur de Richard D James aka Aphex Twin : la même désinvolture, ce même sens inné de la structure et des programmations rythmiques ciselées alliées à des mélodies qui semblent enfantines. Pourtant Clark a gagné depuis bien longtemps ses propres galons et s’est affranchi haut la main de cette filiation. Avec ce nouvel opus très pop, il conclut enfin une trilogie débutée en 2006 avec Body Riddle et poursuivie en 2008 avec Turning Dragon. Savais-tu, dès le début, que tu entamais une trilogie ? Pas du tout, ça s’est fait de façon assez empirique. En prenant du recul et à la lumière des autres disques, j’ai réalisé que bien que différents, les trois disques étaient liés. Ce nouvel album est d’ailleurs beaucoup plus pop que le précédent… Oui, pop et même rock, je dirais. Cette fois, tu n’hésites plus à donner de la voix… Je me suis débarrassé de mes peurs et je me suis lâché. En ce moment, je n’arrête pas d’écouter mon disque et j’en suis vraiment fier. La plupart du temps les artistes électro semblent se complaire dans un environnement mystérieux, toi, en revanche, tu te montres très ouvert… Je travaille beaucoup et passe énormément de temps à travailler en studio. Alors quand je sors de ma tanière, c’est pour échanger avec le public, partager des points de vue, réfléchir à d’autres aspects… Tu travailles plutôt la journée ou la nuit ? Je me lève assez tôt et je travaille plutôt en journée. En disant cela, je sais que je casse le mythe de l’artiste électro qui travaille sur ses machines toute la nuit… Quelques questions façon Bernard Pivot (et son célèbre questionnaire de Proust). - Quel est ton son préféré ? Le bruit du rouleau de Scotch. - Quel est le son que tu détestes ? Celui d’une goutte d’eau. - Quel est ton mot préféré ? Le mot « roulette ». - Quel est le mot que tu détestes ? Le mot en anglais « weird » (étrange, bizarre). - Qu’aimerais-tu que Dieu de dise à l’entrée du paradis ? « Home at last ! »

• TORTOISE / Beacons of Ancestorship (Thrill Jockey / PIAS)

• CLARK / Totems Flare (Warp / Discograph)

www.myspace.com/throttleclark

électro

KLEERUP, Le magicien Par Joss Danjean

• KLEERUP

/ Kleerup

(Positiva / EMI Sweden) www.myspace.com/kleerup

Difficile de parler d’Andréas Kleerup, ce producteur énigmatique que beaucoup d’artistes citent comme une référence. À l’instar du duo scandinave Royksopp, il est passé maître, en quelques années, dans l’art de distiller des chansons au charme électro-pop bien reconnaissable. D’aucuns se souviennent du hit imparable de Robyn « With Every Heartbeat » avec cette structure pop qui monte sans jamais exploser : un exemple pour beaucoup de producteurs et d’artistes. On lui concède aussi ces arpèges synthétiques si facilement reconnaissables. Avec son album éponyme, il livre à la fois une poignée de pop songs servies par la crème des chanteuses nordiques et des pièces instrumentales aux mélodies eni24

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vrantes : Titiyo sur la ballade électro « Longing for Lullabies », Lykke Li sur « Until We Bleed » ou encore Linda Sundblad avec « History ». L’autre particularité d’Andreas, c’est de mêler des mélodies cristallines et joyeuses à des textes amers, voire durs avec désinvolture. Un peu comme Everything But The Girl qui faisait danser la planète entière, il y a quelques années, sur « Missing » et qui contait pourtant le désarroi, la tristesse et le manque cruel de l’être aimé, comme une plaie ouverte. Andreas serait-il mélancolique ? Rien n’est moins sûr, tant le personnage reste énigmatique. Mais sa musique, elle, n’en est que plus lumineuse et solaire. Alors si vous recherchez un effet glaçon cet été, ce disque est pour vous !

Depuis déjà vingt ans, Tortoise est l’une des figures cultes de l’underground américain. Sans concessions, le groupe de Chicago revient ce mois-ci avec Beacons of Ancestorship, un disque ovniesque qui mêle électro, jazz, dub et rock. Rencontre avec le bassiste Doug Mc Combs. On a l’impression que cet album est un peu une rétrospective de toute votre carrière. Il y a tellement de styles différents ! Il est encore un peu tôt pour moi pour te le dire ! Quand nous avons terminé notre album précédent, je me suis dit que c’est exactement ce que nous voulions faire, après toutes ces années. Sur celui-ci, on a essayé de perfectionner notre songwriting, de trouver une nouvelle direction. Je le vois plutôt comme le début d’une nouvelle ère pour le groupe. Quelle était l’ambition du disque ? Inconsciemment, on s’est focalisés sur le fait d’essayer de restituer un peu de live sur disque. On est devenu un bien meilleur groupe de scène qu’à nos débuts et cela nous a inspirés. En combien de temps avez-vous enregistré cet album ? On l’a enregistré en trois ans, toujours dans le même studio. C’est long, mais nous avons beaucoup expérimenté. Si on enregistre en studio plus de deux semaines, on ne se focalise plus sur les bonnes choses. Vous avez d’autres projets ? On a un projet que l’on veut réaliser depuis longtemps : on voudrait presser un 45 tours tous les mois, pour se forcer à rester créatif, car après ce LP, on va être tout le temps en tournée. On aimerait bien faire des collaborations aussi. On vous considère souvent comme les parrains du post-rock… Je ne sais pas vraiment. On se considère comme un groupe de rock expérimental, en tout cas. Je n’aime pas le terme post-rock, car ça veut dire que notre musique ne respecte pas les formes originales, ça signifie la mort du rock, c’est négatif. C’est juste que notre musique est peut-être plus intellectuelle. En concert : Le 21 avril au festival du Printemps de Bourges (18) Du 24 au 27 mai à la Maroquinerie – Paris (75)


MUSIQUE cINEMA CONSO LITTÉRATURE RENDEZ-VOUS Black

Mos Def, Retour en grâce Par Jean Berthet

chroniques black • Alborosie Escape From Babylon (Warner Music Group / Greensleeves) Premier artiste reggae italien à rencontrer un plébiscite international, et également premier Blanc à être signé sur Tuff Gong, le label du grand Bob, Alborosie s’est depuis installé à Kingston, histoire de mieux s’imprégner des vibes locales. Longtemps faiseur de tubes pour d’autres (Wyclef, Angie Stone, Sisco), Albo met aujourd’hui ses évidentes facilités d’écriture au service de son flow ragga tout terrain. Ici, il semble avoir définitivement trouvé sa formule magique et fait durer le plaisir, le notre en tout cas, le long de 16 titres imparables. La consécration ? JB

• K’naan Troubadour

Que ce soit pour son premier album mythique, Black on Both Sides, en 1999, ses plaisantes performances d’acteur ou son engagement politique intelligent, Mos Def dispose d’un bon capital sympathie. Aussi, avons nous eu un peu peur, en 2006, quand notre homme signait un dernier album contractuel pour Geffen, le mal nommé True Magic, visiblement bâclé. La musique était-elle, pour le rappeur, définitivement passée au second plan de sa fructueuse carrière cinématographique ? Après quatre longues années d’attente, Mos lève le doute avec The Ecstatic qui le voit renouer avec le meilleur de lui-même. Mos Def fait partie de ces artistes qui doivent, toute leur carrière durant, assumer le fardeau d’un premier album trop parfait. Deux albums ici en fait : Black on Both Sides donc, mais aussi Black Star, un an plus tôt, en duo avec Talib Kweli. Un classique certifié qui allait, d’entrée, désigner Mos comme l’un des grands espoirs rap de la décennie 2000 qui se profilait. Peu intéressé par le job de porte-drapeau de la nouvelle mouvance hip hop roots, Mos ne tarde pas à troquer son encombrant costume pour celui de comédien, sa première vocation qui lui avait permis, dès 1997, de signer quelques pétillantes apparitions dans le Cosby Show, l’une des sitcoms les plus populaires de l’histoire de la télé américaine. On le voit ainsi, au début de la décennie, enchainer des rôles souvent pas dégueu dans des films tels que Monster’s Ball, Bamboozled, Brown Sugar ou The Woodsman. Reste que la pilule est dure à avaler pour les fans du MC, d’autant plus que lorsque Mos revient dans les bacs en 2004, mettant fin à un break interminable de presque cinq ans avec The New Danger, le résultat n’est pas à la hauteur. Le rappeur garde néanmoins l’attention des médias, grâce à sa fascinante versatilité qui lui permet d’occuper le haut de l’affiche sur Broadway avec la pièce The Topdog / Underdog (récompensé d’un prix Pulitzer), tout en participant au projet musical multidirectionnel Black Jack Johnson. Plus surprenant, Mos garde même la cote musicalement, grâce à ses deux premières œuvres dont le statut culte n’en finit plus d’enfler. Mais 2006 et True Magic sont un nouveau rendez-vous manqué pour Mos et ses fans qui quittent, dès lors, peu à peu le navire en quête d’autres talents plus fiables. Trois années plus tard, du coup, on a volontairement oublié de l’attendre, ce nouveau The Ecstatic. Et la surprise n’en est que plus agréable. Extatique, 26

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le Mos ? Et nous donc, tant l’album déploie toutes les qualités que l’on n’osait plus espérer chez notre rappeur noir des deux côtés. D’abord, il y a ce flow techniquement plus riche que jamais. Ensuite, le Mos a eu l’heureuse idée de retrouver son flair pour les prods. Des synthés glaciaux de « Wahid » au club banger « Workers Comp », sans oublier le story telling sauvage du premier single « Life in Marvelous Times », il y en aura ici pour tous les goûts, surtout les plus exigeants. L’autre force du projet tient à la superbe cohérence qu’il parvient à conserver, tout en jonglant avec un panel de sonorités des plus hétéroclites. Il faut dire que Mos Def a eu ici l’intelligence de ne pas se soumettre au dictat de la prod reine, tendance qui fait ressembler trop d’albums rap à des compilations, où l’intérêt réside avant tout dans le travail des producteurs.

MOS DEF / The Ecstatic (Downtown / Cooperative Music) Sur The Ecstatic, Mos se joue des formats, esquivant les schémas couplet / refrain, coupant court à certaines instrus, bref, remettant la performance rappologique au centre du débat, aspect d’autant plus remarquable que ce ne sont pas les plus mauvais qui défilent aux manettes : Chad Hugo des Neptunes, Mr Flash, Madlib. Ce dernier signe d’ailleurs la cerise sur le gâteau de l’affaire avec « Auditorium », un son imparablement mélancolique sur lequel Mos donne la réplique à la légende Slick Rick, dans une symbiose hypnotique digne des meilleures heures du hip hop. Un classique instantané qui conforte la position de The Ecstatic sur le podium des meilleures sorties rap de cette première moitié d’année 2009. www.myspace.com/mosdef

(AM Records / Octoscope Music) Enfui de sa Somalie natale pour trouver refuge dans les studios kingstoniens de Damian Marley, K’naan fait partie de ces artistes qui en ont trop vu pour ne pas avoir des choses à dire. Décomplexé, cet album l’est, faisant, dès le premier titre, jaillir des enceintes un gros funk urbain bariolé, porté par un flow virevoltant entre des beats compressés et ultra pulsifs. Si Troubadour connait des degrés de réussite fluctuants lorsqu’il s’aventure en territoire pop, il sera difficile de rester assis devant la puissance de feu déployée sur les hymnes dancefloor fiévreux tels que « T.I.A », « ABC’s » ou « America ». La nouvelle voix de l’Afrique ? JB

Petit flashback : 2002, Electric Circus Tour de Common. Gangstarr, Talib Kweli, Big Shug et Floetry complètent l’affiche. DJ Premier raconte : « Kanye nous a rejoints en cours de tournée. Je connaissais ses beats, mais là, il me balance, cash : « Mec, je vais faire un album solo et il sera double platine ! » Il avait l’air tellement sûr de lui, je me suis dit « Damn, ce mec en veut. » Tu vois comment il est aujourd’hui ? Dis-toi qu’il avait déjà la même assurance, à l’époque. C’était impressionnant. Alors il sort The College Dropout et direct : double disque de platine ! Puis il vend un million de Graduation, en une semaine. Il avait un niveau de créativité qui le plaçait à part. »

Kanye West & Malik Yusef La dream team du ghetto doré Par Jean Berthet

malik yusef et common

Venant d’un des plus grands DJ / producteurs de l’Histoire, le compliment pèse lourd. Il faut dire que le bilan du Kanye, après une petite décennie d’activité, a effectivement de quoi impressionner : trois premiers albums tous platinés et des prods casées sur tous les blockbusters du gratin rap (Jay Z, Common…). Une véritable OPA lancée sur un rap biz, qui n’allait pas tarder à devenir lui-même trop étroit pour les ambitions dévorante de ce businessman décomplexé. Sentant qu’il lui fallait définitivement franchir le pas pop pour atteindre la reconnaissance universelle d’un Prince ou d’un Stevie Wonder, Kanye balance un 4e album, 808s & Heartbreak, en forme de courageuse mise à nue, sur le thème volontairement anti-rap de l’amour brisé. Houspillé par une partie de la communauté hip hop pour cette volonté d’émancipation un peu trop affichée, Kanye crée, quelques mois plus tard, son propre label G.O.O.D Music (pour Getting Out Our Dreams), histoire de bien montrer qu’il n’a aucunement l’intention de retirer ses billes du rap game. Mettant, comme à son habitude, les petits plats dans les grands, Kanye inaugure aujourd’hui son nouveau joujou par un projet ambitieux, G.O.O.D Morning / G.O.O.D Night, regroupant deux albums, Dawn et Dusk ( jour et nuit). Le premier montrant « l’aspect lumineux de la vie, et Dusk étant au contraire le reflet du côté sombre. » Pour l’occasion, Kanye semble avoir principalement supervisé l’affaire, déléguant visiblement une grande partie du travail de production à son acolyte Malik Yusef, qui cosigne le projet. Musicalement, il s’agit, comme on pouvait s’y attendre, d’une carte de visite en bonne et due forme, avec des titres pour tous les publics et une pléiade de jeunes rappeurs, qu’on ne devrait logiquement pas tarder à réentendre sur les prochaines sorties du label. Une sortie d’une efficacité toute Kanyenne, qui annonce des prochains mois fructueux pour le rappeur / entrepreneur.

• Mr Lif I Heard It Today

• Kanye West & Malik Yusef /

G.O.O.D Morning / G.O.O.D Night

(G.O.O.D Music / Module)

www.gettingoutourdreams.com malik yusef et kanye west

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SA-RA Creative Partners, Renaissance Afro

(Bloodbot Tactical Enterprises / Discograph) Mr Lif est l’un des trop rares exemples de MCs conscients, capables de manifester leur indignation sans se vautrer dans la victimisation complaisante. I Heard It Today épate par sa capacité à trouver sur chaque titre l’équilibre entre verve vocale et réflexion, beats qui claquent et sens du détail sonique. Le projet atteint son zénith émotionnel sur le mélancolique « Head High ». Pour le reste, aucun maillon faible, 11 titres qui tapent fort et surtout juste, oscillant entre assise hip hop et expérimentations sonores du meilleur goût. Une performance d’autant plus remarquable que Lif a produit l’ensemble de l’album sans aide extérieure. Chapeau bas ! JB

Par Jean Berthet

Il y a six ans, un duo de parias tunés sortait un double album futuriste et délirant qui, en plus d’exploser les formats rap, allait rencontrer un plébiscite commercial rare. Le groupe s’appelait Outkast, l’album Speakerboxxx / The Love Below. 2009, c’est cette fois au tour d’un trio new-yorkais, SA-RA, d’y aller de son double album fleuve et barré, un Nuclear Evolution : The Age Of Love labélisé hip hop, mais qui finalement ne fait que partir dans le décor des conventions du genre. Intégristes s’abstenir. Sa-RA, ça a longtemps été l’éternel the next big thing, une promesse toujours remise au lendemain, des prods pour Pharoahe Monche, Andre 3000, John Legend, Black Eyed Peas, Talib Kweli, Dilla, Fonzworth Bentley, Heavy D, Common, Iggy Pop, Herbie Hancock, Dr. Dre, Jill Scott, and Jurassic 5. Un potentiel à l’évidence énorme, mais qui, réduit au schéma d’un mercenariat tout azimut, attendait toujours sa chrysalide, à savoir un album jusqu’au-boutiste qui permettrait au génie d’aller au bout de concepts musicaux qu’il n’avait jusqu’ici fait que caresser. Autrement dit, l’affirmation d’un style...

• Buju Banton Rasta Got Soul (Gargamel / Module) Est-ce l’arrivée de l’été qui fait remonter le niveau des sorties reggae ? Des albums, dans le goût de ce Rasta Got Soul, on en reçoit toute l’année. Sauf que celui-ci se situe indiscutablement au-dessus de la mêlée. Banton tourne ici la page dancehall de son Too Bad de 2006, pour revenir à un son roots organique et chatoyant auquel des chœurs féminins viennent apporter un feeling proche du gospel. Buju n’est vocalement pas en reste, lui qui réussit sur la plupart des titres à raviver la ferveur extatique d’un Toots de la grande époque. Prendre du plaisir pour mieux en donner. JB

black

• SA-RA

/ Nuclear Evolution : The Age Of Love

(Ubiquity / LA Baleine) www.myspace.com/saramusic

Quoique même après écoute du projet, la question du style reste ici épineuse et il faudra quelques titres, même au mélomane le plus analytique, pour comprendre dans quel sens marche ce projet SA-RA. Parce qu’avec pour entame d’album, une bossa-nova sous extasy (« Spacefruit ») pour se mettre en jambe, enchaînée à de la néo-soul en mode somnambulique (« Dirty Beauty » feat Erikah Badu), avant un petit trip hop vaporeux sous influence My Bloody Valentine (« I Swear) », il faut savoir comment prendre la chose. Là où on a, en revanche, moins de doute, c’est sur le degré d’inspiration de ce qu’on entend. De la vraie freak music, celle des Sly Stone (dont le « Just Like a Baby » est ici repris), de George Clinton et autres créateurs visionnaires. Énorme marmite à idées que cet ovni musical nommé Nuclear Evolution, il nous faudra encore quelques écoutes pour bien le digérer, peut-être même quelques mois... Peut-être y discernera-t-on alors (ou pas) le futur de l’afromusic. D’ici là, autorisons-nous à savourer ce qui est au moins une formidable machine à sensations.


MUSIQUE cINEMA CONSO LITTÉRATURE RENDEZ-VOUS world - jazz

calvin russell, Le Texas authentique et vibrant du bluesman Propos recueillis par Bruno Pfeiffer

Le Songwriter texan, au bout de 14 albums, garde encore sous le coude des histoires renversantes. Le blues a trouvé ses aises dans ses chansons d’amour, d’incompréhension, de violence et de justice. Et surtout dans la voix ensorcelante de ce gamin de 65 ans. Entretien autour du puissant et grungy Raweyed Tour, enregistré entre Austin, Marrakech et Paris. Quel est votre plus plaisant souvenir ? Le cimetière de voitures au bout de la rue où nous habitions, à Austin. Un endroit gris, sale et dangereux. J’adorais y jouer. Mes parents ont changé cent fois de maison. Je ne me souviens pas des écoles que j’ai fréquentée, ni de tous les clients qui consommaient dans le bar de mon père, le Sho Nuff, mais je me rappelle des épaves de bagnoles. J’étais aux anges au milieu des épaves, je me sentais gamin américain comme un million d’autres. Aujourd’hui, il existe encore. La ville a planté de beaux arbres pour le rendre plus gai. Les allées ont été nettoyées. Il a perdu de son charme. Comment vous est venu le blues ? Nous étions neuf enfants, mais je ne quittais pas ma grande sœur d’une semelle. Elle était folle d’Elvis Presley. Elle dansait du matin au soir. Puis la folie de Chuck Berry l’a gagnée. Puis celle des Rolling Stones. J’absorbais tout. Son petit ami jouait de la guitare. Il rendait fou mes parents avec son jean au ras des fesses. Alors, à onze ans, je l’ai imité : j’ai empoigné une guitare. À partir de ce moment, j’ai senti que mon Amérique n’était plus celle que je voyais à la télévision. Je ne me trouvais pas différent des copains, cependant je voulais faire autre chose. J’ai monté un groupe avec des potes. On jouait des reprises dans les bars : du Jimmy Reed ou du Freddie King. Il était du coin. On était jamais payé, jusqu’à ce que je comprenne que c’était notre manager, la mère d’un musicien, qui traitait avec les boîtes. Enfin, j’ai eu la révélation en écoutant les émissions à la radio de Wolfman Jack. Il passait des morceaux extra. J’ai compris la différence entre le Chicago blues, le Delta blues et la country music. J’ai découvert Taj Mahal, une influence énorme. Vous vous êtes décidé à devenir musicien à cette époque ? J’ai fugué à San Francisco. J’ai vécu et joué dans la rue. J’ai survécu avec des petits boulots : plombier, charpentier, magasinier. Des délits mineurs m’ont conduit en prison. J’y ai passé plusieurs années, car pour survivre, je vendais de l’herbe. Je suis revenu à Austin en 1986, j’avais presque 40 ans. Je tenais debout grâce à la musique. Là, je suis tombé sur un milieu fort de musiciens qui avaient traversé les mêmes épreuves. Townes Van Zandt, Willie Nelson ou Leon Russell. 28

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Vous chantiez dans les clubs ? Peu. C’était pas encore mon truc comme maintenant. En revanche, je composais énormément. J’ai enregistré mes propres disques dans l’idée de devenir un songwriter. Il m’est alors arrivé une aventure qui a changé le cours de ma vie. Je savais qu’un gars d’Austin avait réussi dans les studios d’United Artists. Du coup, j’ai préparé une démo de 22 morceaux. Je la gardais sous la main au cas où je le croiserais. Un soir où je jouais, on m’a dit qu’il tournait en ville. Sur scène, un type se dirige vers moi. Il dit : « j’aime votre musique. Je veux vous enregistrer. » J’ai dégainé la démo de ma poche, comme un cow-boy son revolver dans un western. C’était pas lui. L’homme s’appelait Patrick Mathé, producteur français à la recherche de nouveautés pour le label New Rose. Je suis entré en studio à Paris. Parfois, je me demande ce que ma vie eut été si j’avais été managé par un Américain. Mais pas de regrets, la célébrité a suivi. Comment composez-vous ? Je punaise mes notes au mur et je choisis les histoires que j’ai entendues ou observées. Manu Galvin m’a proposé des bouillons de riffs. J’ai accroché mes paroles à ses directions mélodiques. Comment vous considérez-vous aujourd’hui ? Comme un poète.

• Calvin Russell /

Dawg Eat Dawg (XIII Bis Records)

Ce qui surprend en premier, dans le titre d’ouverture « Like a Revolution », c’est le tapis qu’offre la slide guitare de Manu Lanvin au chant du bluesman. La production de l’album frise la perfection sur ce tempo rapide. Sur des rythmes plus lents comme « To You My Love », l’accompagnement garde un niveau exceptionnel. Le miracle de la voix de Calvin Russell vient se poser sur ce velours comme un chat sur la moquette. Elle ronronne, puis se réveille, apostrophe et s’envole. On voyage sur les onze morceaux. BP www.myspace.com/calvinrussell

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Black

Chaka Demus & Pliers Une fusion réussie

• TI-COCA Haïti Colibri

Propos recueillis par Jean Berthet & Joss Danjean

(Accords Croisés / Harmonia Mundi) Le troubadour à la voix éraillée et au beat résolument entêtant revient nous contaminer de son chanté/parlé envoûtant et de son punch haïtien. Cela fait trente ans, et personne ne s’en plaindra, sauf évidemment à vouloir se faire remarquer. En interpellant le merveilleux sous le double héritage africain et européen, le chanteur enveloppe, charme et libère son public. Son groupe d’origine, Wanga Négès, le suit, et nous avec. Une musique à l’écart des modes. BP

• NILS PETTER MOLVAER Hamada

(Universal Jazz) De quelle maladie est atteint le grand trompettiste suédois ? D’amour ? Voilà en tous les cas son disque le plus mélancolique, le moins extravagant, et pour ainsi dire, le plus romantique ? Pas une des ballades de ce grand innovateur ne laisse le cœur indifférent. Ce retour à une configuration plus classique, moins horsnormes, permet un moment d’intense apaisement, par moments d’angoisse et d’incertitudes, mais n’est-ce pas le lot de l’amour ? BP

• LUIS SALINAS En vivo en el Rosedal (Dreyfus Jazz) Le virtuose de la guitare n’est pas très connu du grand public en France, hormis de ceux qui sont allés en Argentine. Car dans son pays, l’incomparable styliste est une star. Au point que les plus célèbres de ses homologues, comme BB King, l’ont sollicité pour des sessions. Le disque a été enregistré en public à Buenos Aires en 2006. Ses phrases déchirantes, l’art unique d’installer des ambiances, l’art de moduler le son des cordes, n’ont pas leur pareil. BP

• ANDY EMLER Crouch, Touch, Engage (Naïve) Pas besoin de lire dans le marc de café pour prédire que ce concert enregistré au Triton, le club des Lilas, figurera au sommet du palmarès de l’année 2009. L’orchestre de neuf musiciens (le MégaOctet) d’Andy Emler y montre une pêche à défoncer trois cordons de police. Les compositions, subtiles et survitaminées, du pianiste parisien, qui a décroché en 2008 toutes les récompenses possibles - à part l’Oscar et la Médaille d’Or aux Jeux olympiques - ont encore pris du coffre. BP

• Chaka Demus & Pliers / So Proud (Universal Music) www.myspace.com/officialchakademusandpliers

So Proud, « tellement fier », le titre de l’album peut paraître naïvement prétentieux, mais la réussite de ce 3e opus est indéniable, la clé du succès résidant, une nouvelle fois, pour la paire de Kingston en un savant dosage entre la douceur pop suave de Pliers et le flow ragga bouncy de Chaka Demus. Une recette magique qui leur vaut déjà d’être les seuls artistes reggae à avoir réussi à placer trois singles consécutifs dans le top 5 britannique. On constate ici, une nouvelle fois, l’infaillibilité du duo. Le secret du succès de Chaka Demus & Pliers réside-t-il dans sa façon rafraîchissante de fusionner reggae et pop ? Chaka Demus : Oui, on croit au mélange des musiques, aux mixtures de rythmes provenant de genres différents. Trouver des équilibres nouveaux, c’est ça qu’on cherche. Ce genre de combinaisons existait déjà en Jamaïque, avec des gars comme Michigan et Smiley, mais c’est Chaka Demus et Pliers qui ont rendu le truc mondial. Durant toutes ces années, Pliers et toi n’avez jamais cessé de partager la même vision musicale ? Quand j’ai entendu Pliers, la première fois, je me suis dit, « wow, ce mec a une voix sacrément mélodique. » Et plus je l’écoutais, plus je comprenais qu’on pouvait faire affaire tous les deux. On est, de toute façon, des artistes versatiles, à la base. Mais clairement à deux, on atteint le niveau supérieur. Quelle était l’intention avec ce nouvel album ? On voulait un truc assez sentimental et sexy pour être vendeur sur le marché US, mais en même temps, assez dur pour provoquer quelques coups de feu dans les soundsystems de Kingston. C’est pour ça qu’on a bossé avec Richie Spice et Spanner Banner qui nous ont apporté un angle nouveau pour nos chansons. Sexy et romantique donc, mais vous-mêmes, êtes-vous des romantiques ? Ouep, je crois au grand amour. Ma femme et ma famille sont primordiales pour moi. J’aime écrire des poèmes ou faire des choses spéciales pour ma femme. Il faut entretenir la flamme ! Quels artistes ont été pour vous des sources d’inspiration ? À coup sûr, Bob Marley.


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RENDEZ-VOUS LITTÉRATURE CONSO cINEMA MUSIQUE

sorties DVD world - jazz

« Gorillaz Go » BANANAZ

SMADJ,

De Ceri Levy (Capitol / EMI)

Le dialogue amoureux de la world et de l’électro Propos recueillis par Bruno Pfeiffer

Le Tunisien, qui a grandi en France, habite aujourd’hui entre Istanbul et Nogent. Il est amoureux de Selin. Il dédie à sa Belle cet album, amalgame tonique de world, de jazz et d’électro. Enregistré en trois jours dans la ville de la Mosquée bleue, le disque est riche et raffiné. Deux stars apparaissent sur le disque, Erik Truffaz et Talvin Singh. Raconteznous la rencontre. J’ai fait la connaissance de Talvin à Londres. Son jeu de tablas, fruit d’un mariage de musique indienne et de drumn’bass, faisait déjà des ravages ! Il avait joué avec Sun Ra, Björk et Sting. Il est apparu dans un de mes concerts de la formation DuOud. On est devenus complices. Je lui ai joué des morceaux de Selin. Il a apprécié. Quelle chance de l’avoir sur plusieurs morceaux ! Truffaz vient souvent pour jouer en club, en Turquie. Je lui ai proposé le concept du trio avec instillation d’électro. Il me rejoint sur trois morceaux magnifiques. J’ai proposé à chacun de former un trio pour jouer la musique en concert et l’enregistrer. Ils ont retenu le projet. Tous deux sont néanmoins convenus que le disque paraisse sous mon nom. L’électro imprègne la musique, mais la musique turque est fortement présente. C’est voulu ? Disons que c’est normal. Je rends hommage à la femme turque que j’aime. La ville impose également sa marque sur les morceaux. La mélancolie d’Istanbul, capitale d’une musique qui sanctifie le drame amoureux, traverse mes compositions. On y sent l’ivresse, le sens de la tragédie, et la fascination que la cité procure à tous ses habitants. D’un jour ou d’une vie...

• SMADJ / Selin

(Bassophone / Anticraft) www.myspace.com/jeanpierresmadj

History, Hits & Highlights ’68-’76 (Eagle Vision)

MILES DAVIS Live in Germany (Eagle Vision / Naïve)

Il y a un an, voilà comment Damon Albarn et Jamie Hewlett, respectivement l’oreille et l’œil de Gorillaz, évoquaient le film qui sort aujourd’hui : « Ceri a choisi de nous dépeindre comme d’immatures idiots alcooliques. On n’y voit pas les valeurs familiales qui dirigent nos vies quotidiennes. Disons-le comme ça : ce n’est pas un film que tu ferais visionner à ta potentielle belle-famille. » En suivant l’aventure animée des ex-colocs (qui rêvent de détruire NSYNC pour enrôler Justin « Timbaland » au sein de Gorillaz) pendant 8 ans et 400 heures de rush, (« 8 ans de gueules de bois et 400 de nos pires heures »), Ceri Levy a naturellement immortalisé quelques moments d’intimité, du vomi de trac du chanteur, aux portes qu’on choisit généralement de laisser fermées… Les détails sont potaches, soit, mais ils rendent humains les dons surnaturels et cartoonesques des deux kidultes pour créer avec désinvolture un univers visuel et musical singulier, et pour se jouer des limites du réel en faisant exister leurs personnages jusque sur scène. 90 minutes d’humour, d’imagination, d’invités de luxe et d’expérimentations qui devraient ravir les millions de fans du collectif animé. EK www.bananazfilm.com www.gorillaz.fr

DEEP PURPLE

sorties dvd musicaux

KURT COBAIN ABOUT A SON De AJ Schnack (ED Distribution)

world - jazz

En 1986, le trompettiste démiurge Miles Davis reprend du poil de la bête. Marcus Miller lui compose Tutu, et une bande de jeunes loups, dont le saxophoniste Kenny Garrett, se chargent de motiver le Prince noir. Miles revient sur scène un an plus tard, et le résultat bouleverse le visage du jazz moderne. On sent le souffle de l’inspiration sur ce concert donné à Munich, dans une Allemagne certes pas encore réunifiée, mais déjà dans le cours de l’histoire. BP

KEITH JARRETT

DAS KAPITAL

LIVE IN JAPAN (ECM / Universal Jazz)

installe son régime Propos recueillis par Bruno Pfeiffer

Le dernier CD du trio d’avant-garde du jazz Das Kapital déborde d’intelligence et d’invention. Le guitariste danois Hasse Poulsen nous explique la genèse de Plays Hanns Eisler, un coffre aux trésors déjà salué par la critique spécialisée.

• DAS KAPITAL

/ Plays Hanns Eisler

(Quark Records / Arcades Direct)

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Quel est le concept de la musique ? C’est un Power Trio où chacun, le saxophoniste ténor Daniel Erdmann, le batteur Edward Perraud et moi-même improvisons. Nous jouons une variété de styles, marquée par le John Coltrane des années 60 et le rock métal. Le point de départ se situe dans le langage atonal. On se situe dans la musique vivante. Notre marque se repère dans le choix d’accords irréguliers qui libèrent de l’espace pour les solistes. Le sonorisateur, Michael Seminatore joue un rôle important dans le concept. Il nous aide à placer les sons au mixage. La variété de styles est-elle préméditée ? Oui, elle insuffle une respiration. De surcroît, chacun introduit sa personnalité en parallèle aux autres. Le groove réunit l’apport de chacun, même si, délibérément, nous n’improvisons pas dans le même temps. L’influence de Peter Brötzmann, entre autres, façonne notre expression. Nous avons joué la musique une quinzaine de fois en public avant de l’enregistrer : ça fonctionne ! Qui est Hanns Eisler ? Un auteur allemand de chansons de l’entre-deux guerres. Élève de Schoenberg, un maître de la musique contemporaine. Eisler a néanmoins composé des dizaines de chansons simples. Il a fui le régime nazi. Est revenu. A composé l’hymne national est-allemand. Un personnage fort. Le message est dans sa vie. Et maintenant dans la nôtre.

Avis aux fans, ce DVD est l’ultime rétrospective de Deep Purple ! Ce premier volume retraçant la première période, de 1968 à 1976, nous montre un groupe ambitieux et surtout d’excellents musiciens qui se sont hissés au plus haut des charts. Malheureusement, ce succès précoce et les divergences musicales verront certains membres du groupe partir pour laisser la place à d’autres (l’excellent Ritchie Blackmore, plutôt branché rock médiéval, partira lorsque le groupe prendra un virage plus funk). Basé sur des concerts, apparitions télé, images backstage, et autres interviews, ce double DVD dresse un portrait édifiant d’un groupe légendaire. GC

« Vous ne verrez pas Kurt Cobain dans ce film. En revanche, vous l’entendrez, vous n’entendrez que lui, peut-être pour la première et la dernière fois. » Basé sur plus de 25 heures d’un entretien resté inédit entre Kurt Cobain et le journaliste Michael Azerrad, About A Son est autant un document époustouflant qu’un exercice difficile pour le réalisateur AJ Schnack. En effet, Kurt n’apparaît pas à l’image ! Schnack a préféré filmer des scènes contemplatives, illustrant les divers lieux où Kurt vécut. Il y revient sur son enfance, la découverte du punk rock, la drogue, le succès, Courtney, non sans humour et cynisme. Fascinant. GC

Parce que c’est le vingt-cinquième anniversaire de la formation du formidable trio du pianiste Keith Jarrett (Gary Peacock à la contrebasse et Jack De Johnette à la batterie), le label ECM ressort deux concerts (en 1993 et en 1996) des trois cadors. Les arpèges du virtuose retracent l’histoire du jazz, mais aussi celle du classique. Bach surgit derrière Miles Davis ! BP

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Passez l’été au frais

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L’Agenda des festivals de cinéma pour la saison 2009 / 2010 Par Mélodie Maurel

Par Mélodie Maurel

qui évoque la Seconde Guerre mondiale (sujet pourtant apprécié en France), qui dépeint un procès sensationnel et une belle histoire d’amour, ne trouva pas de distributeur en France ? Pourquoi aura-t-il fallu attendre plus de six mois après sa sortie mondiale pour le voir dans les salles françaises ? Et enfin pourquoi SND décide de le sortir discrètement au beau milieu de l’été ? On se dit parfois que les voies du cinéma en France sont impénétrables ! Pas d’été sans humour bien gras ! Pas de problème, Jack Black s’en charge avec l’An 1, des débuts difficiles, dans la peau d’un homme préhistorique qui, une fois chassé de sa tribu avec son compère, croise quelques personnages bibliques : Adam et Eve, Abraham, Caïn et Abel… Sacha Baron Cohen (Ali G, Borat), lui, revient piéger le tout Hollywood avec son personnage décalé et… gay de chroniqueur de mode autrichien dans Brüno ! Up (là haut)

l’âge de glace 3

L’été, ce n’est pas vraiment la haute saison du cinéma. Les Français désertent les salles obscures pendant les grandes vacances. Du coup, les distributeurs doivent sortir l’artillerie lourde afin d’y attirer les jeunes gens en vacances. Résumer l’été à quelques blockbusters serait réducteur, car de belles surprises attendent également le spectateur cinéphile. Quoi de mieux qu’une salle obscure ultra climatisée pour échapper aux dangers caniculaires ? Pour les petits et les grands Difficile de trouver une activité aux enfants en vacances, heureusement, on peut toujours compter sur les films d’animation ! Comme chaque été, les studios Pixar nous réservent une excellente surprise, cette année elle sera en 3D s’il vous plait : Up (Là haut) qui a reçu de nombreux éloges pendant le festival de Cannes. Le film qui en fit l’ouverture raconte l’histoire d’un vieux monsieur aigri qui transforme sa maison en montgolfière pour fuir son ennuyeux quotidien. Hélas pour lui, le petit scout du quartier est resté accroché au pas de la porte. Dès le 03 juillet, ce sont les stars de l’Âge de glace qui resignent pour un troisième volet. On retrouve Manny, Sid, Diego et Scrat, perdus au temps des dinosaures (ils découvrent un nouveau monde à la manière de Lost World), gros fous rires à l’horizon. Harry Potter revient, quant à lui, sur grand écran le 15 juillet, pour un sixième épisode Harry Potter et le prince de sang-mêlé. C’est le Britannique David Yates qui retourne à la réalisation (il avait signé L’Ordre du Phénix). L’avant-dernier volet de la saga s’annonce plus mûr, très sombre et mystérieux. Pour la première fois, les forces magiques s’immisceront de manière spectaculaire dans le monde des moldus. Les plus attendus Cet été, on attend avec beaucoup d’impatience le dernier Tarantino Inglourious Basterds, avec Brad Pitt en chef de bande de botteurs de cul de nazis et Christoph Waltz, acteur autrichien, récompensé à Cannes pour son rôle de colonel nazi. Diane Kruger et Mélanie Laurent font partie du casting. On retrouve aussi Mélanie Laurent à l’affiche d’un petit film français Jusqu’à toi. On peut aussi évoquer le dernier Michael Mann, Public Enemies, qui retrace la vie de John Dillinger (Johnny Depp), un braqueur de banques qui sévissait dans l’Amérique des années 30, traqué par l’agent fédéral Melvin Purvis (Christian Bale) et dragué par Marion Cotillard. L’histoire de Dillinger est méconnue en France, mais elle a tellement marqué le FBI que c’est sur sa silhouette que ses agents s’exercent au tir !

Un film par an. C’est le credo de Woody Allen. Pour Whatever Works, il a mis de côté sa période européenne pour revenir à une comédie sarcastique made in New York. Le cinéaste met en scène Boris Yellnikoff (Larry David), un New-Yorkais excentrique et aigri qui parle seul face à la caméra, et Melody (Evan Rachel Wood) une jeune redneck fugueuse. Pour la petite histoire, Woody Allen commença ce scénario dans les années 70, mais suite au décès de l’acteur Zero Mostel (pour qui il avait écrit le rôle principal), il abandonna le projet. Le rendez-vous le plus attendu des cinéphiles restera Le Liseur (The Reader), de Stephen Daldry (Billy Elliot et The Hours) avec Kate Winslet et Ralph Fiennes. Des questions restent inexpliquées : pourquoi ce film salué par les critiques du monde entier, qui a permis à Kate Winslet d’obtenir l’Oscar de la meilleure actrice, 32

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les grosses machines Avant la sortie de la dernière folie en production de Peter Jackson, District 9, il vous est fortement conseillé de faire un tour sur la page officielle du film D-9.com. Le synopsis est original et très intrigant. Les extraterrestres n’y sont pas de méchants exterminateurs de la race humaine mais de simples réfugiés, immigrés d’une notre galaxie. La réponse des humains va être sans surprise : on parque les clandestins dans des districts ultra sécurisés. Ça vous rappelle quelque chose ? (Non, pas le centre de Sangatte, il a fermé...)

L’Attaque du métro 123 signé Tony Scott (remake des Pirates du métro sorti en 1977) avec Denzel Washington et John Travolta, est à compter parmi les blockbusters de la saison. Petit détail qui tue, Denzel revêt, dans la version 2009, une chemise jaune avec une cravate multicolore, exactement l’inverse de ce que portait Walter Matthau dans la version de 1977. Dans le même esprit, vous pourrez aussi aller voir Little New York de James De Monaco, avec Ethan Hawke et Vincent D’Onofrio. Ah, les hommes d’action… Côté film d’auteur, Le Hérisson avec Josiane Balasko trouvera sans aucun doute son public, qui pourra apprécier Garance Le Guillermic, une petite fille armée d’une super 8 qui pousse sa concierge à tomber amoureuse de monsieur Ozu. Sortie également du Temps qu’il reste (The Time That Remains) d’ Elia Suleiman qui a été présenté en compétition officielle à Cannes. C’est un film drôle et émouvant qui nous retrace l’Histoire (avec un grand H), au travers de celle de la famille Suleiman, de la création de l’État d’Israël en 1948 à nos jours. Tout simplement génial… Concluons notre panorama des films de l’été par un frisson, celui procuré par le trailer de The Midnight Meat Train, où un photographe de presse, témoin d’un meurtre dans le métro de New York, décide de prendre en chasse le serial killer connu sous le nom de « boucher du métro ». Animation, frisson, extraterrestres, nazis, Kate Winslet, Harry Potter et Sacha Baron Cohen, finalement, on ne s’ennuiera pas cet été…

Public Enemies

Bruno

whatever works

le hérisson

Prenez note, peut-être que cette année, vous croiserez, au détour d’un voyage, un des meilleurs festivals de cinéma… Gardez bien les yeux ouverts ! En septembre, il y a de la compétition entre festivals : de Venise à Toronto en passant par Deauville, les cinéastes doivent prendre jet privé sur jet privé pour fouler les tapis rouges si sacrés. Programmateurs et organisateurs sont tenus de redoubler d’efforts pour que les grandes stars préfèrent leurs salles obscures à celles de leurs concurrents. Ainsi, une fois n’est pas coutume, Venise et Deauville se livreront une véritable bataille médiatique pour attirer le plus grand nombre de caméras du monde entier. Les deux premiers festivals de la rentrée ont lieu quasiment en même temps, mais cette année, du 4 au 13 septembre, Deauville célèbrera son 35 e anniversaire. La Mostra de Venise présentera, quant à elle, sa 66 e édition, du 2 au 12 septembre. Les Lions d’or et d’argent à peine remis, les journalistes les plus chanceux s’envoleront pour la 34 e édition de l’excellent festival du film de Toronto. Les médias accordent moins d’importance à San Sebastian, et pourtant, du 17 au 26 septembre, le festival espagnol pourra se vanter de fêter sa 57e édition. Les cinéphiles auront le temps de se remettre de leurs émotions en octobre, puisqu’une accalmie se fait ressentir. Mais si vous êtes près de Montpellier, il vous est conseillé de faire un petit tour par le festival du film méditerranéen. Ce rendezvous sans prétention, et dont la réputation n’est plus à faire (31e édition), se tiendra du 23 octobre au 1er novembre. Notons que les élèves de terminale inscrits en spécialité audiovisuelle, ont, chaque année, droit à des master class, des rencontres avec des réalisateurs de renom, qui aideront à passer le BAC CAV (cinéma audio visuel) à la fin de l’année. À vol d’oiseau, Montpellier est tout près de la Catalogne. Inutile de prendre un jet (l’hélico suffira) pour s’envoler vers le festival international à tendance très fantastique de Sitges. Pour sa 42e édition, on sait déjà qu’il honorera l’univers d’Alien en célébrant, comme il se doit, le 30 e anniversaire du film réalisé par Ridley Scott. Sitges 2009 reviendra également sur le phénomène des années 80, Ghostbusters.

En décembre nous rechercherons la chaleur du côté de Marrakech. Le tout jeune festival international, (il n’a que 9 ans) mettra à l’honneur cette année la Corée et portera un regard sur le cinéma thaïlandais. Il se tiendra du 4 au 12 décembre. Afin de bien commencer l’année 2010, rien de mieux que de se délecter devant de bons indé’ américains ! Le festival de Sundance en est la référence, direction donc l’Utah, USA, du 21 au 31 janvier. Au même moment, en France, le cinéma de genre célébrera celui de la sciencefiction, du gore et du fantastique, le jury du festival de Gérardmer remettra ses prix du 27 au 31 janvier. On finit notre tour d’horizon par un des plus grands festivals de cinéma, la Berlinale ! Le festival de Berlin qui a pour récompense suprême l’Ours d’or, proposera aux cinéphiles, du 11 au 21 février, la crème de la crème pour fêter en beauté son 60 e anniversaire. Mais dans le cinéma, il n’y a pas que le long-métrage… Tous les grands réalisateurs ont fait leurs armes dans le court-métrage. Des festivals leur rendent aussi honneur. Alors il y a bien sûr le fameux festival de Clermont-Ferrand, qui se tiendra du 29 janvier au 6 février. Mais pas que, le festival Tout Court d’Aix-en-Provence connaît aussi son petit succès. Ce festival se déroulera du 30 novembre au 5 décembre, il propose une compétition internationale de courts en tous genres, mais également le programme Aixpérimental de films plutôt freaks. Le clou du festival reste la nuit du court, où tout au long d’une nuit et dans une excellente ambiance, sont projetés des tas de courts-métrages. Pains au chocolat et surtout cafés sont distribués gratuitement au public qui tente de garder les yeux ouverts !

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MUSIQUE cINEMA CONSO LITTÉRATURE RENDEZ-VOUS sortie DVD

SLUMDOG MILLIONAIRE De Danny Boyle (Fox)

rééditions dvd MAGRITTE : LE JOUR ET LA NUIT De Henri de Gerlache (Arte Video) Après les DVDs Monographies d’artistes dédiés à Daniel Buren et Ron Arad, cette fois, Arte Vidéo nous gratifie de l’excellent documentaire réalisé par Henri de Gerlache sur René Magritte, en marge du musée éponyme de Bruxelles. Les contradictions et les mystères de son oeuvre sont ici mis en lumière avec l’éclairage d’un acteur qui se met à la place de l’artiste. Une mise en abîme des plus intéressantes. À noter en bonus le portefolio d’une soixantaine d’œuvres et une mini-interview de Magritte lui-même. JD

Le Muppet Show Intégrale saison 1 – 4 DVDs

Que dire de Slumdog Millionaire ? C’est la grande surprise des Oscars l’an passé avec huit statuettes pour un film qui a failli ne pas sortir ! Danny Boyle (Trainspotting, Petits meurtres entre amis...) est habitué aux histoires alambiquées et son film l’est tout autant, car il conte l’étonnante ascension d’un paria en Inde qui

participe à l’équivalent local de « Qui veut gagner des millions » à grand coup de flashbacks, le tout vitaminé par une bande originale virevoltante et un festival de couleurs façon Bollywood. Sans compter le triomphe en salles qui a suivi. Un film magique et tragique à la fois, sur la dureté d’une société et un conte de fées ultra moderne. Remarquable ! JD

LES ENFANTS DE TIMPELBACH

Collection « Empreintes »

De Nicolas Bary (Pathé)

(France Télévision Distribution)

Il s’agit de la série télévisée américanobritannique en 120 épisodes de 24 minutes, créée par Jim Henson et diffusée entre le 25 septembre 1976 et le 6 août 1981 sur le réseau ITV1. En France, la série a été diffusée à partir de 1977 sur Antenne 2. C’est l’occasion de retomber doucement en enfance et nous rappeler ces bons moments délicieusement surannés. Retrouvez les personnages de Kermit, Piggy, Fozzy ou encore les deux vieux spectateurs qui ronchonnent sur leur balcon. À rappeler que cette série propose une succession de sketches et de numéros musicaux réalisés par les marionnettes de la troupe (les Muppets) autour d’un invité vedette, issu du monde du cinéma, du théâtre ou de la musique. Un classique !

LES VAMPIRES LA BAIE SANGLANTE DUEL AU COUTEAU

Voilà encore une jolie fable que les tribulations de cette bande d’enfants dans un village sans adultes. Le film s’avère être un exercice de style difficile entre plusieurs genres. Il est assez réussi dans sa facture. Avec un univers limite gothique assez inédit dans le cinéma français, le film vaut aussi pour les participations de Carole Bouquet, Gérard Depardieu et Armelle. Un film qui pourrait prendre le même virage que La Guerre des boutons en son temps, c’est dire ! Une belle réussite à saluer en espérant qu’elle déclenchera d’autres projets hauts en couleur comme celui-ci dans le cinéma hexagonal. JD 34

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Quatre portraits tirés de l’émission « Empreintes », diffusée sur France 5, sortent cette semaine en DVD : les auteurs Bernard-Henri Levy, Boris Cyrulnik, JMG Le Clézio et l’architecte Jean Nouvel. « Empreintes », c’est un autoportrait d’environ 50 minutes, parfois agrémenté d’une voix-off. Le portraituré nous emmène sur ses traces, se commente. Cela peut parfois entraîner quelques débordements égotistes, et BHL n’y manque pas quand il narre sa rencontre avec son épouse... Mais globalement, « Empreintes » est une émission passionnante. On recommande tout particulièrement l’épisode sur Boris Cyrulnik et on attend avec impatience une suite à la collection. MJ

De Mario Bava (Carlotta Films) Maître italien du film fantastique, Mario Bava est également le créateur du Giallo. Carlotta films réédite ce mois-ci trois films du réalisateur. Tout d’abord, Les Vampires (1956), son premier film d’horreur à l’esthétique romantique. Également au programme, La Baie sanglante qui mêle le fantastique et l’érotisme sous fond de satire sociale et enfin, Duel au couteau, un film d’aventure épique et fantastique. De quoi redécouvrir ludiquement l’oeuvre de Mario Bava car chaque DVD est enrichi de bonus contenant courts-métrages, bande-annonces et documentaires. GC


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Juste une mise au point…

SÉLECTION

Par Mathilde Janin

Bientôt la plage ! Il va falloir en profiter pour mitrailler à tout va vos corps bronzés et alanguis sous le soleil. Avec notre sélection d’appareils, vous allez pouvoir créer vos souvenirs de vacances. L’avantage de ces compacts ? Ils sont si petits que vous pouvez les ranger dans votre maillot de bain…

Une réussite en termes de design, surtout grâce à un écran 3,5’’ tactile qui permet d’explorer l’ensemble des fonctionnalités de l’appareil. Résultat ? L’apprivoiser est un jeu d’enfant. On apprécie tout particulièrement les retouches qui se font directement sur l’appareil. Le Cyber-shot offre par ailleurs une excellente qualité d’images : le nombre de détails saisis est hallucinant et les couleurs superbes. Cela se ressent même dans le mode vidéo, où la prise de son s’effectue efficacement en mode stéréo. Sony DSC-T900 - 370 euros 12,1 MP - Écran 3,5’’ tactile 98 x 58 x 16 mm / 124 g Pour ceux qui aiment les photos vivantes, ce Canon est idéal. Il détecte le moindre mouvement afin d’éviter les flous. Pareil pour les expressions : vous ne raterez aucun des sourires ou autres cillements des sujets de vos portraits. Une fonction i-Contrast lui garantit une grande efficacité en cas de faible luminosité. Son défaut ? Une tendance à surexposer. Cela se ressent particulièrement dans le mode vidéo. Le son y est d’ailleurs un peu faible et les sujets mobiles facilement flous. Canon IXUS 100 IS - 250 euros - 12,1 MP - Zoom optique 3x - Écran 2,5’’ - 87 x 55 x 18 mm / 115 g

Photographes du dimanche, maladroits de tous bords, Casio a pensé à vous. Plusieurs modes dans ce compact : un mode 1000 images / sec mais à très faible résolution (223 x 56 pixels) ou 30 images / sec (6 MP, suffisant) et surtout, un pré-enregistrement de 25 images / sec. Fini, donc, les yeux fermés, les têtes grimaçantes (« Non, non, me prends pas en photo steuplait ! ») ou les temps de réaction bien trop long qui vous font rater une jolie photo. Ensuite, vous n’avez qu’à trier dans ce que vous avez mitraillé et garder le meilleur. Bon, le zoom est beaucoup trop lent, ce qui est bien dommage étant donné ce que l’on vient d’évoquer.

C’est la fin des photos floues grâce à ce Nikon qui réduit les vibrations et détecte les mouvements. Pour réussir vos portraits, l’autofocus peut se concentrer sur les visages et un mode anti-yeux fermés prend deux photos à la suite. Enfin, un sélecteur choisit automatiquement le plus beau cliché parmi dix. Un léger problème de surexposition, cependant, en cas de forte luminosité : dommage, c’est l’été !

Casio Exilim EX-FC100 - 260 euros 9,1 MP - Zoom optique 5x - 2,7’’ 100 x 59 x 33 mm / 146 g

C’est un peu le HAL des compacts. 2009, L’Odyssée de l’image : cet appareil apprend, au fur et à mesure de vos photos, à reconnaître les visages familiers et gère ainsi les personnes « prioritaires » sur les photos de groupe. Vous pouvez redimensionner et nommer vos images directement sur la bête : celles-ci défilent comme sur un iPod. Quant à son objectif grand angle de 25f/2.8, il est parfait pour photographier les paysages sublimes que vous explorerez cet été… Enfin, c’est ce qu’on vous souhaite. Panasonic DMC-FX550 - 350 euros 12,1 MP - Zoom optique 5x - Écran tactile 3’’ - 95 x 57 x 22 mm / 145 g

Nikon Coolpix S630 - 300 euros - 12 MP Écran 2,7’’ - 97 x 58 x 16 mm / 140 g 36

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à vos consoles ! Par Briec Jequel

nouveautés S.O.S. Fantômes : Le Jeu Vidéo (Atari, sur toutes consoles)

Il est de plus en plus fréquent d’avoir de bons jeux basés sur un monde ouvert, alors que les jeux linéaires convainquent de moins en moins. L’illustration en est faite ce mois-ci.

In Famous (Sony, PS3)

Pas besoin d’avoir obligatoirement une cape, des collants ou un logo sur le torse pour être un super héros efficace et puissant. Avec l’électricité comme super pouvoir, le joueur foudroie ses ennemis dans un réjouissant déluge d’éclairs. Mû par des

sentiments humains et ambigus, le personnage est constamment tiraillé entre le bien et le mal, donnant à ce jeu une bonne épaisseur scénaristique. De plus, grâce à son environnement ouvert, l’exploration de la ville envahie par le chaos est déjà un défi en soi.

Passé la déception de découvrir un jeu à la structure classique et linéaire (il aurait été plus amusant de débusquer des fantômes aux quatre coins de la ville avec une grande liberté d’action), cette aventure vidéoludique faisant suite aux films, finit par séduire. La procédure pour capturer les fantômes demande un certain doigté et chaque réussite est une véritable satisfaction. Malgré un scenario un brin faiblard, S.O.S. Fantômes respecte l’esprit originel et l’ambiance générale participe à faire passer un bon moment au joueur.

DU 25 SEPTEMBRE

AU 4 OCTOBRE 09

Festival DES

Terminator Renaissance (Warner, PC, PS3, Xbox 360)

attitudes

Red Faction : Guerilla (THQ, PS3, Xbox 360, PC)

attitudesinde.FR

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dans les vallées et cités minières de Mars. Le monde est ouvert, tout est destructible et les véhicules ont une puissance réaliste (il est plus facile et jouissif de défoncer un mur avec un gros camion de chantier plutôt qu’un buggy). Les nombreuses missions annexes jumelées avec des effets graphiques performants en font un très bon jeu.

CONCERTS

émergence Entrer en guérilla, quand on est démolisseur professionnel, peut avoir des conséquences dramatiques pour le pouvoir totalitaire en place. C’est exactement ce qui se passe dans ce nouvel épisode de la série des Red Faction. Le héros (mineur et démolisseur de son état), équipé d’un marteau surpuissant, part en croisade contre les méchants qui font la loi

N’ayant jamais vraiment convaincu sur les consoles de la génération passée, ce premier Terminator sur plateforme next gen ne déroge pas à la règle. À cause d’une durée de vie excessivement courte et d’un principe narratif beaucoup trop classique, ce beat’em all ne restera pas dans l’histoire. Cependant, les phases de combats étant parfois bien épiques, le jeu pourra satisfaire les fans du genre.

pop

3sc9èneLIVE

é CR éclectisme

engagement !

à PARIS 18e ET TOUT AUTOUR : / espace

/ le

canopy / la teinturerie de plumes / grand parqueT / LE STOCK / les trois baudets / mairie du 18E / l’européen / glazarT / mains d’oeuvres /


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Richard Powers L’Ombre en fuite Par Mathilde Janin

Surprenant roman que ce L’Ombre en fuite. Écrit six ans avant La Chambre aux échos, paru en France l’année dernière, celui-ci déroute et, avouons-le, déçoit de prime abord. Le début est lent, saturé de vocabulaire technique. Puis, passé le premier tiers, le roman bascule dans la grâce, jusqu’à son saisissant dénouement. Réflexion sur le progrès, fascination pour les sciences, questionnement sur le réel, personnages mal définis : les thématiques chères à Richard Powers trouvent ici une profondeur que l’auteur avait rarement atteinte.

Adie est une ancienne artiste reconvertie dans l’illustration publicitaire. Taimur est professeur d’anglais. Elle quitte New York pour Seattle. Il part des États-Unis durant la guerre du Liban, direction Beyrouth. Adie rejoint une équipe scientifique travaillant sur un projet baptisé La Caverne. Taimur fuit une liaison passionnelle et espère, dans un pays en guerre, trouver une adrénaline nouvelle. Alors qu’elle découvre la mission qui est la sienne (concevoir le graphisme d’un des tout premiers univers virtuels immersifs), il se fait kidnapper par un groupuscule islamiste. Les deux histoires s’écrivent en parallèle : celle de Taimur, soudaine et brutale, semble n’être que le contrepoint de celle d’Adie, lente et difficile. Cette dernière piétine, tentant de comprendre le fonctionnement technique de La Caverne, de saisir ses possibilités – mais surtout ses limites – et se perd peu à peu dans le champ des possibles. Taimur, lui, s’invente des histoires, comme autant d’espaces de liberté. C’est dans cette mise en place de l’intrigue que se situe ce qui paraît d’abord comme un ratage : Adie, personnage principal du roman, refuse de se dessiner. Il en est de même pour l’univers dans lequel elle évolue : La Caverne, qui offre des possibilités illimitées, est un projet sans aucun contour, condamné au flou. Les dialogues entre les scientifiques sont d’ailleurs écrits en italique, sans aucun tiret ou guillemet. Ils résonnent ainsi dans l’oreille du lecteur comme une parenthèse, un écho, des mots dissous dans l’espace textuel. Au fur et à mesure que le récit avance, il s’engage dans la voie de la complexité. Le cœur de L’Ombre en fuite est la réflexion collective sur l’art et la représentation à laquelle se livre l’équipe de Seattle. Dans leur caverne parfaite, ceux-ci tentent de concilier l’irréconciliable : le monde sensible et le monde des idées. Ils bâtissent un univers où la connaissance absolue d’une chose amènerait sa sensation – et non l’inverse. Mais ils n’arrivent pas à atteindre cette connaissance absolue de l’objet : leur quête, par strate,

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est infinie et, dans ce creusement sans fin, ils se perdent. Taimur s’enfonce lui aussi peu à peu dans ses projections mentales. C’est à travers cette dissolution que lui et Adie se rejoignent d’abord – et c’est dans leur perte que réside la grande force du texte. Adie s’abîme dans les bras de son amant tandis que Taimur, désigné toujours par un « vous » froid et impersonnel qui ne gouverne que des verbes d’action, se transforme en simple machine à survivre, en héros de jeux vidéo. Jusqu’à ce que leurs histoires s’entrechoquent, avec une brutalité saisissante.

L’Ombre en fuite est l’histoire d’une décennie qui s’achève trop rapidement, de la bascule brutale des années 80 et de la chute du Mur aux années 90 et à la guerre du Golfe. Le roman fait parfois penser à une œuvre de science-fiction naïve, tant l’émerveillement des chercheurs pour leur création semble désuète. Sauf qu’il ne s’agit pas d’une fiction prospective, mais d’un roman historique qui a la force de nous faire considérer notre passé récent dans ce qu’il a de plus étrange (dans le sens d’étranger). L’Ombre en fuite restitue cet hier d’avant le tout technologique - qui rend la guerre mécanique et l’information continue -, cet hier d’avant le câble et Internet pour tous, d’avant Second Life et les Sims : un monde qui nous est désormais inconnu.

• Richard Powers

L’Ombre en fuite

(le Cherche-Midi)


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Vendetta R.J. Ellory

Si rien ne bouge Hélène Gaudy

(Au Rouergue)

(Sonatine) Perez, ancien tueur à gages pour la Cosa Nostra, détient la fille du gouverneur Charles Ducane et décide de ne révéler le lieu où il séquestre sa victime qu’à la seule condition de pouvoir s’entretenir avec Ray Hart ma n n, avocat new-yorkais. Vandetta raconte le fascinant face-à-face entre les deux hommes, au cours duquel Perez narre les 65 années de sa vie, entre Cuba et les États-Unis. Chaque époque et chaque lieu (Louisiane, Californie, etc.) sont merveilleusement restitués. On se laisse complètement happer par le récit que fait Perez de cette « Cosa », cette chose à laquelle il reste profondément étranger tout en la côtoyant de près. Captivé, on se moquerait presque du dénouement final, convenu et inutilement moralisateur. On ne garde en mémoire que les 500 pages brillantes de ce grand récit sur l’histoire de l’Amérique. MJ

La grande encyclopédie de l’échec total Yves Hirschfeld et Costric 1er (Éditions Ramsay) Les livres tot a lem ent a b surd es sont trop rares pour passer à côté de cet hilarant «Worst Seller», déclaré prix horsGon cou r t. Deux spécialistes du bide ont composé cette somme de délires en hom mage à l’échec dans la lignée des Monthy Pyhon, de Groucho Marx et de Pierre Desproges, poussant au paroxysme l’autocritique érigée comme quête du Graal. Au moins, serez-vous vacciné contre le manque d’humilité et garanti d’un bon recul sur ses réalisations. Salutaire. BP

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Éprouvant, ce roman d’Hélène Gaudy. Une famille accueille dans sa maison de vacances Sabine, une adolescente délurée de 16 ans pour tenir compagnie à Nina, l’enfant unique, ingrate et solitaire. Le monde que se créent les deux adolescentes est vécu comme une agression par les parents. Ceux-ci se sentent épiés, jugés, rejetés et basculent peu à peu dans la paranoïa. On pense à Michael Haneke, pour la folie froide et ordinaire renforcée par l’atmosphère du lieu idyllique et coupé du monde où se déroule le récit. Cette histoire de famille modèle et bien pensante qui bascule peu à peu dans la folie au contact de ce qui est étranger, cette histoire de mère fusionnelle et de père infantile, continue de glacer les sangs bien après le livre refermé. MJ

Apocalypse

Éric Giacometti et Jacques Ravenne (Éditions Fleuve noir) Quel plaisir d’empoigner un roman policier de 500 pages et de ne pas en sentir le poids. L’intrigue de ce dernier avatar du commissaire franc-maçon Antoine Marcas plonge le lecteur dans une agitation telle que plus aucune règle physique ne joue sur l’organisme. C’est tout juste si on ne s’envole pas. Les rebondissements s’enchaînent. Rarement en panne d’idées, les auteurs sautent du Golgotha au bûcher de Jeanne d’Arc, enfin dans les grottes autour de Rennes-leChâteau. Palpitant. Lu en deux jours. Sans doute possible en moins... BP

LE TEMPS DES POSSIBLES GREENWICH VILLAGE, LES ANNEES 1960 Suze Rotolo (Naïve)

Greenwich Village fait partie de ces lieux cultes de l’underground américain. Situé au sud-ouest de Manhattan, le Village reste célèbre pour son foisonnement d’artistes (en partie issus de la Beat Generation) et pour l’explosion culturelle vécue dans les années 60 avec le folk. C’est donc le sujet choisi dans ce livre par Suze Rotolo, petite amie de Bob Dylan dans ces années bouillonnantes (c’est d’ailleurs elle qui figure sur la pochette du Freewheelin’ du maître). Passionnée et lucide, elle dresse un riche portrait de ce quartier au cœur des bouleversements politiques et culturels, on y croise Ginsberg, Moondog ou encore Gregory Corso. Indispensable. GC

• Quelques jours ensemble

Montgermont / Alcante (Dupuis / Aire Libre)

SUPPLÉMENT DE L’OPENMAG #118 JUILLET - AOÛT 2009

ÉTÉ DES FESTIVALS...

Xavier, un golden boy nombriliste, découvre qu’il est papa d’un garçon de 13 ans, condamné par une rare maladie qui accélère le vieillissement. Au départ peu concerné par le triste sort de cet enfant non désiré, Xavier va progressivement ouvrir son cœur... mais trop tard. La douce amertume qui irradie de cette œuvre touchante est trop prégnante pour que l’auteur n’ait pas mis un peu de lui dedans. Ici, c’est l’émotion qui guide la plume. Aussi bien le dessin que l’écriture permettent aux personnages de cette œuvre de continuer à vivre dans nos esprits, même une fois la dernière page tournée. JB

• Le Landais Volant

Nicolas Dumontheuil (Futuropolis) Quand le baron franchouillard, J e a n D ex t r e Pandar de Ca d i l l a c , part glob et rotter dans le tiers monde, c’est toute la culpabilité d’un Occident décadent qui ne tarde pas peser sur ses épaules, en sus de son sac à dos. « Ce type qui ne comprend rien mais qui veut être exemplaire » ne peut en Afrique qu’engendrer des catastrophes, pour son plus grand malheur, mais notre plus grand plaisir à nous. Au delà de l’humour en ébullition, on appréciera ici l’acuité avec laquelle Nicolas Dumontheuil éreinte la beaufitude. Truculent. JB

gagnez des places sur www.openmag.fr www.openmag.fr

Live

Réservez vos billets : magasins Fnac et sur www.fnac.com


Live

Cabaret Frappé

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RIP CURL MUSIC FESTIVAL Déferlante de sons Propos recueillis par Joss Danjean

Un des grands moments de cet été sera, sans conteste, le Rip Curl Music Festival, qui aura lieu à Bidart les 21 et 22 août. Pour sa quatrième édition, le festival très jeune d’esprit, en prise directe avec la culture surf, propose une affiche des plus fun, entre Uncommonmenfrommars, Sliimy, The Tatianas ou encore le DJ Beat Torrent… En tout, deux concerts totalement gratuits avec huit groupes à découvrir sur deux jours, dans un site idyllique… Rencontre avec Marie-Pascale Delanne, responsable des relations presse, qui nous explique l’implication de la marque Rip Curl dans ce festival :

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gens ont envie de s’enrichir différemment que par l’argent… La musique rassemble les gens, qui en ont besoin plus que jamais. Il faut juste que l’accès soit financièrement accessible, ne pas être dans la démesure sur les prix des entrées…

Qu’est-ce qui fait la spécificité de ce festival par rapport aux autres ? Sa gratuité, le fait d’être en bord de mer, dans un site idyllique (la plage d’Ilbarritz à Bidart), le côté environnemental (gobelets recyclables pour la bière, nettoyage systématique du site après les concerts…), l’association de l’énergie du public, de l’océan, de la plage, des artistes… C’est un moment assez magique.

Rendez-vous sur www.ripcurl.com pour plus d’infos.

Comment assurez-vous la programmation ? Quels sont vos critères de sélection ? Nous partons du principe que les valeurs de surf ne changent pas, mais que les communautés de jeunes pratiquants de sports de glisse et autres si. Les nouvelles générations s’intéressent à toutes sortes de sons et de styles de musique. Nous nous focalisons sur du reggae, du pop-rock, de l’électro… Cette année, par exemple, nous passons de Patrice à Uncommonmenfrommars, de Sliimy aux Tatianas… et les DJ pour finir les soirées, Beat Torrent le 21 et Marc Lapeyre de FKClub le 22 août. Enfin, nous préférons inviter des artistes qui apprécient le concept réellement.

Rock en Seine, c’est devenu le rendez-vous incontournable de votre été en Ile-de-France. Trois jours avec un plateau d’artistes pop/ rock de renom comme Oasis, The Prodigy ou encore MGMT. À ne manquer sous aucun prétexte !

Live

Comment est née chez Rip Curl l’idée d’un festival musical ? Associer le surf et la musique est un concept que pratique Rip Curl depuis longtemps et à l’échelle internationale. Lors de l’épreuve professionnelle en Australie, le Rip Curl Pro à Bells beach (à Pâques depuis 1978), à Torquay en Angleterre, l’été… À Santander (Espagne), il y a deux ans, nous avons invité Olivia Ruiz et The Noisettes, aussi sur la plage et à l’occasion du Rip Curl pro Mademoiselle, la seule compétition professionnelle féminine en Europe. Il y a trois ans, la ville de Biarritz fêtait les 50 ans du surf en Europe et l’idée est venue de faire le festival là-bas, pendant notre grosse compétition professionnelle, le Rip Curl Pro à HossegorSeignosse (Landes, à 30 km) aux mêmes dates. Les top surfeurs la journée et du très bon son, les pieds dans le sable, gratuitement le soir… L’idée que nous nous faisons chez Rip Curl d’un excellent week-end…

Pour sa onzième édition, le Cabaret Frappé s’est offert une programmation de choix. On pourra y retrouver Jill Is Lucky, Clare & The Reasons, Tahiti 80, Jazz Liberatorz, Dj Cam, Caravan Palace, Padam ou encore Anthony Joseph sans oublier la soirée coprogrammée par Openmag et le Cabaret Frappé le 25 juillet avec une soirée orientée jazz hip hop avec les performances de Jazz Liberatorz, Dj Cam et Ghostown. 20/07 : Tahiti 80 21/07 : Emzel Café - Super Rail Band of Bamako 22/01 : Baobal Naozol & The Waxx Blend - Fairchild - Grace 23/07 : Syrano - You & You - Jill Is Lucky - Clare & The Reasons 24/07 : Hell's Kitchen - Hugh Coltman - Joseph Arthur & The Lonely Astronauts 25/07 : Ghostown - Jazz Liberatorz - Dj Cam 27/07 : Padam - Mots Paumés - Caravan Palace 28/07 : Lyre Le Temps - Congopunq - Konono n°1 29/07 : Natty - Krystle Warren + Anthony Joseph & The Spasm Band - NMB Brass Band Du 20/07 au 29/07 Grenoble (38) Tarifs : Concert: 15 euros Pass 3 concerts: 33 euros (sur 3 soirées

différentes au choix)

Travaillez-vous avec l’administration régionale ? Sans l’aide financière et logistique de la mairie de Biarritz et sans le soutien de la mairie de Bidart, le projet ne serait pas réalisable. Nous avons la chance d’avoir en face des personnes qui aiment, à la fois, le surf et la musique. Biarritz est le berceau du surf en Europe, depuis les années 60, les vagues déferlent sur les différents rythmes de musique amenés par les surfeurs du monde entier. Quel est le groupe qui vous a le plus surpris en live ? L’an dernier, les LBC (Long Beach Crew) tribute to Sublime. Des Californiens bien dans l’esprit, très proches du public et accessibles. Super contents d’être là et une excellente performance. The Rakes aussi, frais, très british et dans l’air du temps. Olivia Ruiz, époustouflante et The Noisettes, dont la petite chanteuse dégage de l’énergie atomique… Comment expliquez-vous cette demande accrue d’artistes en live de la part du public, au moment où les médias réduisent la place de la musique dans leurs programmes ? Certains médias font moins de place à la musique, mais en même temps, nous vivons une belle époque pour la musique, grâce aux sites communautaires. L’accès instantané à toutes sortes d’artistes, d’expressions musicales, de sons différents, alors que l’on est assis dans sa chambre ou dans son salon… Ça crée aussi le désir d’entendre pour de vrai, de sentir la présence des autres et de partager. Comment entrevoyez-vous le futur des festivals - et celui du vôtre - dans la situation actuelle et la prolifération des événements ? Bien, en réalité. Dans une période difficile comme celle que nous traversons, les

Votre mot de la fin ? Vive le surf et le rock’n roll… NB : En marge du Rip Curl Music Festival, d’autres évènements dédiés au surf auront lieu ces prochains mois : Le Rip Curl Junior 3 Stars, du 21 au 23 août sur la plage d’Hossegor, où s’affronteront les surfeurs les plus talentueux de moins de 21 ans ou encore le Rip Curl Pro Search, dont la cinquième édition se déroulera quelque part en Europe (lieu dévoilé courant juillet) du 19 au 31 octobre prochain…


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Live

FESTIVALS

NICE JAZZ FESTIVAL

Big Festival

L’amour est dans le jazz

Festival des Attitudes Indépendantes

Huy Summer Festival

Madonna

Stade Vélodrome, Marseille (13) Le 19/07 Tarifs : de 40€ à 143€

Propos recueillis par Guillaume Cohonner

Pour cette nouvelle édition, le Nice Jazz Festival a opté pour un retour vers… le jazz. On y retrouve donc des légendes vivantes (Sonny Rollins, B.B. King), des héros cultes (Brad Mehldau), des artistes internationaux (Melody Gardot) et français (les frères Belmondo) autour d’une affiche gargantuesque. Rencontre avec le programmateur Armel Campagna pour nous parler de cette nouvelle affiche haute en couleurs.

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Grand Corps Malade

23 juillet avec Maxime le Forestier et l’ovni Julien Doré. J’oubliais, les fans de soul music pourront danser et faire la fête devant Raphael Saadiq, Leela James ou Erykah Badu. Quels sont vos futurs projets ? Réussir à faire une belle programmation pour l’édition 2010 avec, je l’espère, beaucoup de bonnes surprises. Le mot de la fin ? Venez vous faire plaisir au Nice Jazz Festival, sur le très beau site de Cimiez et faites plaisir à vos oreilles ! www.nicejazzfestival.fr/ Pour sa première édition, ce festival à Biarritz s’offre une programmation de choix. On pourra apprécier 30 artistes réunis sur 3 jours dont le Supreme NTM, Birdy Nam Nam, Cut Killer, Naive New Beaters, Gildas & Masaya, Agoria, Adam Kesher ou encore Curry & Coco. Biarritz (64) Du 15/07 au 17/07

Pouvez-vous nous rappeler votre parcours ? Après un Master en management culturel, un passage sur le label ECM, je suis rentré chez Gérard Drouot Productions, il y a plus de trois ans. Autant dire que je suis plutôt « jeune » dans le milieu. Quels ont été vos artistes phares en tant que programmateur ? Vos coups de cœur ? Nous faisons la programmation du Nice Jazz Festival à deux avec Gérard Drouot. Chacun apporte sa petite « touche »… Mais, cette année, je suis particulièrement ravi d'a ccueillir le Carla Bley Big Band, un ensemble jazz d'une rare créativité, le 22 juillet. Comment en êtes-vous arrivé à programmer ce rendez-vous incontournable du jazz ? Gérard Drout a gagné l’appel d’offre de la ville de Nice, il y a un an et demi. Et nous sommes donc officiellement devenus délégataires et programmateurs de ce beau festival pour trois éditions, l’édition 2009 est notre deuxième année. Comment voyez-vous ce festival ? Depuis le début, nous avons voulu - et je crois plutôt réussi - à recentrer le Nice Jazz Festival sur le jazz. Ce festival est l’un des plus anciens au monde et sa renommée s’est faite sur la musique jazz. Nous nous devions de la ramener au goût du jour avec des légendes comme Sonny Rollins, McCoy Tyner ou Diana Krall, mais aussi avec la nouvelle garde du jazz français (les frères Belmondo, Bozilo…) et international (Avishai Cohen Trio, Melody Gardot…). Comment l’avez-vous fait évoluer ? L’année dernière, nous avions autour de 60 % de jazz dans notre programme, le reste étant des musiques dites « connexes » mais toujours avec des artistes de haut rang comme Leonard Cohen ou Joan Baez. Cette année, le jazz est encore plus présent, tout en gardant la porte ouverte aux autres genres musicaux comme la pop, le blues, le folk. Il est certain que nous ne pouvons recevoir un groupe de hard rock sur le festival… Comment voyez-vous son futur ? Encore plus jazz, comme lors des années de gloire du festival, mais toujours dans l’espoir de fédérer le « grand » public avec ses connaisseurs et ses curieux avides de découvertes musicales. Quel est le positionnement du Nice Jazz Festival ? Être simplement l’un des plus grands festivals de jazz français et refaire plaisir à un public à qui le jazz manquait. Pouvez-vous nous parler de cette prochaine édition ? Ses points forts, ses surprises ? Pour le jazz, nous aurons notamment le plaisir d’écouter Brad Mehldau, que nous avons convaincu de revenir à Nice, le local Richard Galliano et enfin deux des dernières légendes vivantes du saxophone, Charles Llyod et Sonny Rollins, pour la soirée de clôture du festival. Le blues sera servi par Lucky Peterson et l’immense B.B. King. Nous avons également cette année une des stars internationales, Tracy Chapman. Pour ceux qui aiment la chanson française, ils pourront se délecter le

concerts

Festival Couvre Feu

Découvrez cette nouvelle édition riche en couleurs : Samedi 18 juillet Matisse : Brad Mehldau Trio, Jardin : Raul Midon, Matisse : Joshua Redman Trio, Jardin : Tracy Chapman, Matisse : Alain Clark Dimanche 19 juillet Matisse : Aldo Romano, Jardin : Lucky Peterson, Matisse : Nneka, Jardin : Keziah Jones, Matisse : Yodelice Lundi 20 juillet 2009 Matisse : Madeleine Peyroux, Jardin : Joe Bonamassa, Matisse : Susan Tedeschi, Jardin : B.B. King, Matisse : Christian Vander Quartet Mardi 21 juillet Matisse : Keith Emerson Band, Jardin : Magma, Matisse : Joe Jackson, Jardin : Erykah Badu, Matisse : Priscilla Ahn Mercredi 22 juillet Matisse : McCoy Tyner Quartet With Bill Frisell, Jardin : Lisa Ekdahl, Matisse : Carla Bley Big Band, Jardin : James Taylor, Matisse : Jake Shimabukuro Jeudi 23 juillet Matisse : The Derek Trucks Band, Jardin : Maxime Le Forestier, Matisse : Richard Galliano Quartet (Gonzalo Rubalcaba / Richard Bona / Clarence Penn), Jardin : Julien Doré, Matisse : Gabriella Cilmi Vendredi 24 juillet Matisse : Melody Gardot, Jardin : Raphael Saadiq, Matisse : Chick Corea & Gary Burton, Jardin : Youssou N’Dour, Matisse : Molly Johnson Samedi 25 juillet Matisse : Gagnant du tremplin off, Matisse : Bozilo ( Bojan Z, Karim Ziad & Julien Lourau), Jardin : Sonny Rollins, Matisse : Kurt Rosenwinkel, Jardin : Charles Lloyd New Quartet (Jason Moran / Reuben Rogers / Eric Harland), Matisse : Leela James Nice (06), Jardins de Cimiez Tarif : de 31 à 51 euros Pass 3 jours : 96 à 105 euros Pass 8 jours : 185 euros

Déjà la 8ème huitième édition pour ce festival situé à Corsept. Au progra m me cette année, des artises comme Goran Bregovic, Yann Tiersen, R inocero s e, Dub Inc, M.A.P, Puppetmastaz, Sebastien Sturm ou encore Babylon Circus. Corsept (44) Du 21/08 au 23/08 Tarifs : Journée : 19 euros Pass 3 jours : 47 euros

Ce festival situé dans le 18ème arrondissement de Paris, investit trois salles Les Trois Baudets, Le Centre Musical Fleury Goutte d’Or Barbara, et le Mila pour accueillir des artistes aux divers horizons. Au programme cette année : Miro, Anais, Kim Novak, Merlot, Spleen Vs Deal, Dub Mood et bien d’autres car 34 concerts sont annoncés ! Du 24/09 au 04/10 Les Trois Baudets, Centre musical Fleury Goutte d’Or Barbara, au Mila – Paris 18ème Plus d’infos sur : www.attitudesinde.fr

Les 3 Eléphants

Sundgau Country Festival Le Sundgau Cou nt r y Festival, c’est l’un des seuls festivals français dédié à la culture country ! Cette année, on pourra y apprécier Tony Lewis, Texas Sidestep, Conniving, Blue Line et bien d’autres sur une piste de danse de 350 m 2 ! Waldighoffen (68) Le 12/09 Tarifs :14 euros

Avec plus de 200 000 visiteurs l’année dernière, ce festival belge est la bonne surprise de cet été car il est dédié aux cover bands ! On y retrouvera donc Gun’s Roses par Big Gun, AC/DC par Machine Gun ou encore Peter Gabriel par Andy Kirk Plus d’infos sur : www.huysummerfestival.be Huy (Belgique) Du 07/08 au 15/08

Reggae Sun Ska Le plus ancien festival reggae de l’Hexagone. 2 jours de progra m mat ion musicale en plein coeur du Médoc au milieu des vignes. Avec Tiken Jah Fakoly, Horace Andy, Patrice, Inna Di Yard All Stars, The Herbaliser, Danakil, Babylon Circus... Stade municipal, Cissac Médoc (33), les 7 et 8/08 Tarifs : Pass 1 jour : 26,80 € Pass 2 jours : 47 €

Au Fil des Voix

Cette année encore, ce festival à Laval présente la crème des artistes pop de l’année. On y retrouvera donc Kap Bambino, 2 Many Dj’s, The Bewitched Hands On The Top Of Your Heads, Tryo, Beat Assaillant, Cocorosie, Arthur H ou encore Stuck In The Sound. Laval (53) Du 23/07 au 25/07 Tarifs : Jour : 23-29 euros Pass 2 jours : 37 euros Pass 3 jours : 55 euros

Réservez vos billets : magasins Fnac et sur www.fnac.com

Pour sa deuxième édition, ce festival dédié aux voix de la world music, accueillera sur trois jours des artistes aussi éclectiques que Monica Passos, Vicente Passos et Gustavo Beytelman. Théâtre du Nymphée – Vaison-la-Romaine

Du 12/08 au 14/08 Tarifs : La soirée : 20 euros Pass 3 jours : 50 euros

Le talent de Grand Corps malade fait renaître la poésie sur scène, elle prend alors le nom de « slam » cette poésie dite urbaine comme un hommage à Verlaine et Apolinaire. Après 700 000 albums vendus et 130 dates de tournées à travers la France et les pays francophones pour Midi 20, Grand Corps Malade est déjà disque d’or avec son nouvel opus Enfant de la ville sorti le 31 mars 2008. Après 6 Olympia joués à guichet fermé pour sa nouvelle tournée, il revient pour 2 dates exceptionnelles à la la Cigale. La Cigale, Paris (75) Les 29 et 30/09 Tarif : 38 euros

Wax Tailor

Réalisé entre Paris et New York In the mood for life 3° album à paraitre en septembre, est une fresque organique aux accents orchestraux qui puise ses couleurs dans le hip hop, le trip-hop, la soul, le funk ou la pop 60’. 52 minutes d’un voyage auditif très attendu. Fort d’une solide réputation scénique acquise au fil des concerts (plus de 200 dates à travers le monde) notre tailleur de cire national reprend la route avec ses musiciens pour un nouveau spectacle tout en son et images. Le Bataclan, Paris le 2/11 et le 3/11 (complet) A Nantes le 28/10, Lille le 30/10, Chemille le 7/11, Bordeaux le 13/11, Ramonville Saint Agne le 17/11, Marseille le 24/11, Strasbourg le 28/11, Villeurbanne le 2/12. Tarifs : de 20,60€ à 28,60€

Billet imprimable à domicile www.openmag.fr

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Live

MUSIQUE cINEMA CONSO LITTÉRATURE RENDEZ-VOUS Rock en Seine

Le meilleur de la scène pop / rock internationale, des têtes d’affiches les plus emblématiques aux découvertes les plus brillantes. Fin août, durant 3 jours de concert, pas moins de 45 groupes vont se succéder sur les trois scènes du festival. 28/08 : Oasis, Amy MacDonald, Vampire Weekend, Madness, Bloc Party, Vitalic, Just Jack, James Hunter, Asher Roth, Yann Tiersen … 29/08 : Faith No More, The Offspring, Birdy Nam Nam, Kitty Daisy And Lewis, Esser, Calvin Harris, Ebony Bones, The Horrors, School of Seven Bells… 30/08 : MGMT, The Prodigy, Sliimy, Eagles Of Death Metal, Robin Mc Kelle, Sammy Decoster, Baaba Maal, Metric, Klaxons, Patrick Wolf, Macy Gray... Domaine national de Saint-Cloud (92), du 28 au 30/8 Billet 1 jour : 45 € Forfait 3 jours : 99 € Votre pass festival existe aussi en formule Tick&go® à découvrir dans votre magasin Fnac

Les Méditerranéennes Contre la morosité ambiante, un remède: Les Méditerranéennes de Leucate, encore plus colorées, plus conviviales et plus «vertes» sur le site exceptionnel de la Plage des Mourets. 5 août : La Caravanne passe, Hugh Coltman, Goran Bregovic, la Rue Kétanou... 6 août : Izia, Yodelice, Ilene Barnes, Tryo... 7 août : Karlex, Shaolin Temple Defenders, Pep’s, Caravan Palace, Nick recordicks... Plage des Mourets, Leucate-Plage (11) Du 05/08 au 07/08 Tarifs: 1 jour: de 23 à 27 euros 3 jours: 60 euros

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Terres du Son

Festival de Saint-Céré

Faites le grand saut les 10,11 et 12 juillet en musique avec de nombreux artistes (chanson, rock, électro, world) dans le magnifique cadre du château de Candé à Monts (Tours). Village gratuit, camping. Des artistes en développement de la région et d’ailleurs avec un village animé par des associations, artisans, musiciens, théâtre de rue, restaurateurs… en accès gratuit + les minis terres du son + démarche écocitoyenne + 1 scène électro. Vendredi 10 : Gentleman & the Far East Band - The Herbaliser - Emily Loizeau - Daby Touré- Yuksek - Fumuj - Kiemsa. Samedi 11 : The Rakes - Thomas Fersen - The Asteroids Galaxy Tour – Balkan Beat Box The ElderberriesHugh Coltman- Shakaponk Beat Torrent – Connected - Nicolas Jules Dimanche 12 : Abd Al Malik - Caravan Palace- Victor Démé- Horace Andy& Dub Asante Band- Stuck in the sound- Beat Assailant- Sporto Kantès- Anakronic Electro Orkestra- Montgomery- Don Rimini- Tram des Balkans... Monts - Tours (37) Les 10, 11 et 12 juillet Tarifs : Pass 1 jour : 25,80 € Pass 2 jours : 39,50 € Pass 3 jours : 52,50 €

Sa intC é r é fond e s o n t rava i l sur la rencontre, sur l’humain, sur une conv iv ia lit é s i m ple… parce que la musique fait partie des fêtes de la vie, des échanges de regards complices… Au programme La Traviata ; La Flûte enchantée ; Récital Kurt Weill ; Berlin années 20 ; Quatuor à cordes ; Quintette à vent ; Carmina Burana de Carl Orff ; Méditer-ranée par Les Eléments ; Brahms, maturité et sérénité ; Schubert/ Cavanna… Saint-Céré, Cahors et autres villes (46), du 27/07 au 15/08 Tarifs (selon concert) :de 18 € à 55 €

Festival Rock en Nord Avec Arno, Anaïs, Morcheeba, Bense, Exonva ldes, Poni Hoax... (59), Nieppe Plaine de la salle omnisport Les 25 et 26/07 Pass 1 jour : 32 € Pass 2 jours : 56 €

Festival de l’Orangerie de Sceaux

40e anniversaire en compagnie des récitals de grands ainés et d’interprètes d’avenir. L’accent sera porté sur le répertoire connu ou rare de la musique de chambre, avec la fine fleur des instrumentistes chambristes. Orangerie du Domaine de Sceaux, Sceaux (92) du 11/07 au 13/09 Tarifs : 24,20 € et 33 € Enfant -14 ans : 6,80 € et 14 €

Paris quartier d’été Pour sa 20e édition, le festival accueille des spectacles au Palais Royal avec Robyn Orlin, Sidi Larbi Cherkaoui, Maguy Marin, du flamenco. Il propose aussi aux franciliens, aux voyageurs et aux curieux de découvrir, dans des lieux prestigieux ou inattendus de la capitale, le Lever de Soleil équestre de Bartabas, Josef Nadj, les œuvres d’Andy Warhol mises en musique par Dean & Britta, le Cirque à la Cité, Dromesko, les Bohèmes de Thrace, Oy Division, Kumar, Sandra Nkaké et ses invités... Paris et sa banlieue, divers lieux, du 15/07 au 9/08 Tarifs : de 6,80 € à 19,80 €

Festival mille & une notes Festival itinérant de musique classique en Limousin, le Festival mille & une notes, né du rapprochement du plus ancien (L’été musical de Saint-Robert) et du plus jeune (Les Estivales du Chalard) des festivals de la région, a la volonté d’insuffler un vent de fraicheur en mêlant harmonieusement le jeune et l’ancien. Plus de 120 artistes invités, 22 spectacles musicaux dans 11 lieux. Des jeunes artistes confirmés (Bruno Philippe, Sélim Mazari, Nemanja Radulovic, Laure Favre-Kahn..) à ceux dont la réputation n’est plus à faire (Anne Queffelec, Raphaël Pidoux, Christophe Coin, Ensemble baroque de Limoges…) la programmation oscillera entre nouveauté et expérience avec notamment un concert réunissant Raphaël Pidoux et Bruno Philippe, le maître et l’élève. 11 lieux en Limousin (19), Du 20/07 au 14/08 Tarifs : de 14 € à 38,50 €

concerts

Les Escales du Cargo

Dionysos Dionysos, dieu des contraires, a curieusement toujours fait souffler le chaud sur le groupe qui porte son nom. Plus de 10 ans de scène et un statut de «Jedi» de la chanson française, notamment grâce au disque d’or obtenu pour Western sous la neige, sorti en 2002. Sur cet album, se révèle le talent d’orchestration et de fusion d’univers du groupe : du ukulélé ( joué par Joan Sfar, le dessinateur du Chat du Rabin) au «sanglophone» (ou thérémine, ce piano électronique sans clavier aux sons très angoissants), en passant par la création de nombreux monstres et d’idées sonores. La Mécanique du cœur, dernier album de Dionysos, constitue une sorte de suite aux aventures de Giant Jack : disque-livre, conte chanté, une réussite rock hip-hop blues à découvrir sur scène. Paris, Théâtre Marigny du 11/10 au 13/10. A Bordeaux le 17/09, Blagnac le 18/09, Perpignan le 19/09, La Chapelle sur Erdre le 25/09, La Roche Sur Yon le 26/09, Lille le 1/10, Nancy le 2/10, Vichy le 5/10, Lyon le 6/10, Miramas le 7/10. Tarifs : de 26,40€ à 42,90€

Olivia Ruiz

La «Femme Chocolat» donnera le tourbillon sur scène avec un troisième album (sorti le 13 avril) qui s’annonce rempli de contrastes chaleureux. En concert, Olivia Ruiz offre la séduction, l’énergie, et la surprise pour mieux embarquer le public, tous les publics, dans son univers. Difficile de ne pas la croire lorsqu’elle déclare avoir «été sauvée par les concerts». Le Zénith, Paris les 18 et 19/11 A Caen le 21/10, Rouen le 23/10, Troyes le 28/10, Le Mans le 29/10, Nice le 5/11, Montpellier le 6/11, Marseille le 7/11, Grenoble le 12/11, Dijon le 13/11, Strasbourg le 26/11, Nancy le 27/11, Pau le 2/12, Toulouse le 4/12, Bordeaux le 5/12, Saint Herblain le 9/12, Rennes le 10/12, Plougastel le 11/12, Lille le 15/12 Tarifs : de 29,70€ à 33€

Le Cargo de Nuit sort de ses murs et fait escale au Théâtre Antique pour la 5e édition. En plein cœur de l’été arlésien, vivez de purs moments musicaux dans un cadre magique. Au programme, la crème des musiques actuelles, des plateaux artistiques surprenants : Fat Freddy’s Drop, Alice Russell, Java, Caravan Palace, Peter Von Poehl, Peter Doherty... Théâtre Antique, Arles (13), du 22 au 25/07 Tarif : 30 €

Fiest’A Sète Fiest’A Sète s’ouvre au monde avec un calendrier musical du plus haut niveau, mêlant artistes de renommée internationale, nouveaux talents et découvertes ! Car une des volontés premières de ce festival est de s’affirmer en tant qu’entité culturelle, loin des tendances et des modes, et de surfer sur la vague du plaisir et de la découverte. Théâtre de la Mer, Sète (34), du 1er au 7/08 Tarifs (selon concert) : Billet soirée :de 26,80 € à 31,80 € Pass : 144 € Gratuit -10 ans

Festival Rock Oz’Arènes 18e édition dans les magnifiques arènes d’Avenches avec Simply Red, Roger Hodgson, Tryo, The Offspring, Calexico, Nathalie Imbruglia, Madcon, Grégoire, Antoine Clamaran, Joachim Guarraud, Laurent Wolf. Aux Arènes d’Avenches (Suisse) du 12 au 15/08 Tarifs : Pass 1 jour à partir de 75 FS Pass 2 jours : 122 FS Pass 3 jours : 182 FS Pass 4 jours : 252 FS

Le Cabaret Vert, éco-festival, rock & territoire Le rendez-vous pluriculturel et festif du NordEst (35 000 festivaliers en 2008). Hors des sentiers battus, écolo, alternatif, adversaire de la malbouffe et de la mauvaise bière, il fête ses 5 ans. Quelques noms pour vous mettre l’eau à la bouche : Birdy Nam Nam, Keziah Jones, Pierre Perret, Mon Côté Punk, Herman Düne, Ghinzu… Charleville-Mézières (08), les 28, 29 et 30/08 Tarifs : Vendredi : 22 € Samedi : 22 € Dimanche : 4 € Pass 3 jours : 32 €

Suricates, Fez + guests… Centre Culturel de Mouy (60) Du 21 au 23 août Tarif : pass 1 jour : 21.90€

Astropolis

Astrofloor : Sven VAth djset + Surkin + Erol Alkan + The Proxy + Electric Rescue + Enola aka Noirdegout + Sonic Crew. Hip 2 Drum : Roni Size & Mc Dynamite + Dj Food & Dk dj-set + Elisa do Brasil & Mc Trouble + The Scratch Pervers + High Contrast + Krazy Balhead + Fresh + Megazord. Mekanik : Sexy Suchi + Solange La Frange + Manu le Malin + Otto Von Schirach + Delta 9 + Dj Drokz + David Green Brest (29) Du 5 au 8/08 diverses soirées Tarifs Soirée de clôture le 8 aout : 29,90 €

La Route du Rock Les Escales de Saint-Nazaire

Festival La Ferme du Rock Avec Fatals Picards, Speed Caravan, The Surgeries, Swe et ies Ch o colat e, Ma s t er nova, Needles, Lafaille, Alex Taff, Yoni, Newborn,

Fidéle à sa ligne artistique indépendante, cette 19ème Collection Été offre une programmation audacieuse et attentive à une actualité musicale riche et passionnante. Du groupe mythique My Bloody Valentine à la seule prestation scènique de Dominique A cet été, de lasensation new-yorkaise Grizzly Bear au rock incandescent des Kills ou du nouveau set électronique de Simian Mobile Disco au show déroutant de Peaches, le parcours musical de La Route du Rock se distingue une nouvelle fois par sa singularité. Saint Malo (35) Les 14, 15 et 16/08 Tarifs : Pass 3 jours (Fort St Père) : 73 € Pass jour Fort St Père : 34 € Pass jour Palais du Grand Large : 16,70 € Pass festival : 97 €

14 août : The Horrors, A Place to Bury Valentine, My Bloody Valentine, Tortoise, Deerhunter, Crystal Stilts 15 août : Four Tet, Peaches, The Kills, Camera Obscura. 16 août : Simian Mobile Disco, Grizzly Bear, Dominique A, Andrew Bird, Bill Callahan

Réservez vos billets : magasins Fnac et sur www.fnac.com

7 août : Césaria Evora, Winston McAnuff, Tumi and the Volume, Ray Lema & le Saka Saka Orchestra... 8 août : Abd Al Malik, Marianne Faithfull, Konono n°1, Calypso Rose, Speed Caravane, Mounira… Lorient (56), les 7 et 8/08 Tarifs : Pass 1 jour : 12,70 € Pass 2 jours : 20,70 €

sport Meeting areva au stade de France Destination Jamaïque ! Le 17 juillet prochain au Stade de France le Meeting Areva se met aux couleurs de la Jamaïque pour un cocktail de fête et de performances de très haut niveau. Triple médaillé d’or aux JO de Pékin et détenteur de 3 records du monde, la « foudre » Usain BOLT foulera pour la 1ère fois la piste du Stade de France ! Vibrez au rythme du meilleur de la planète athlé pour une répétition générale à un mois des championnats du monde de Berlin. Stade de France, Saint-Denis Le 17/07 Tarifs : 10€ ou 60€

loisirs Coca cola sports sessions au stade de France À partir du 27 juillet, le Stade de France® se met à l’heure d’été pour la 7ème édition. L’arène se transforme en station balnéaire sportive pour petits et grands, la pelouse ayant cédé sa place à 1 500 tonnes de sable et à trois grands bassins aquatiques. Le sport est à l’honneur avec plus de 30 activités présentes. Vous retrouverez les disciplines phares qui font le succès de l’événement : athlétisme, badminton, beach-rugby, beach-soccer, beach-volley, boxe, escrime, judo, karaté, kayak, lutte, pétanque, plongée, sandball, ultimate, voile. La liste laisse sans voix ! D’autres nouveautés à venir. Des moniteurs diplômés des différentes fédérations encadrent les activités pour une sécurité et un confort maximum. Stade de France, Saint-Denis (93) Du 27 au 30/07 Tarif : 12€ Tarif enfant de 3 à 12 ans gratuit pour les moins de 3 ans. Tarifs famille : valable pour 4 personnes (2 adultes + 2 enfants) Il faut saisir 4 places (soit 4 x 9 €).

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Retrouvez l'agenda des concerts et festivals durant tout l'été sur Openmag.fr MUSIQUE cINEMA CONSO LITTÉRATURE RENDEZ-VOUS Pantièro 2009 Pantiero 2009 accueillera le groupe culte n e w yo r ka i s E S G et son p u n k f u n k débridé, L a d y Sovereign, Mr Oizo (date unique en France cet été !), Fujiya & Miyagi, Ebony Bones et son show incroyable, Stuck In The Sound. Le producteur et DJ anglais Erol Alkan devrait créer l’événement, ainsi que les Naïve New Beaters, Kap Bambino, Late of The Pier, Yo! Majesty, Kid Acne, The Chap ou The Oscillation. Avec encore quelques grosses surprises à venir... Terrasse du Palais des Festivals, Cannes (06), du 8 au 11/08 Tarif journée : 25 € Pass 4 soirées : 50 €

la Fanfa Skali, Colombus dub band … Châtillon/Loire (45), site de Mantelot, Les 28 et 29/08 Pass 1 jour : 19 € Pass 2 jours : 28 €

Ce festival soufflera sa 10ème bougie en compagnie de Caravan Palace, Mass Hystéria, La Phaze, Inspector Cluzo, Les Fils de Teuphu, Broussai,

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A Man On The Moon

Pergolèse, Songe d’une nuit d’été de Mendelssohn, Messe glagolitique de Janacek... Chants de la Méditerranée en latin, hébreu, arabe et grec, par le Choeur Les Eléments, sans oublier les concerts Métis : L’Italie de Nino Rota, “Fleuve Niger, ligne de vie” création par un choeur de femmes du Mali… Domaine national de Saint-Cloud (92), du 28 au 30/08 Tarifs (selon concerts et cat.) : de 24,20 € à 71,50 €

Piano aux Jacobins

L’association Aqua-Veda vous invite dans sa cité éphémère à la 6ème édition du Arcadia. 2 scènes de musique électronique : Trance, psytrance, progressive, électro, techno, minimal, house, downstep, dub, ambiant... St Laurent (18), La Couturanderie Du 28 au 30/08/09 Pass 3 jours : 37€ jusqu’au 09/08 puis 42€

Sinfonia en Périgord

Festival Strange 009

expositions

Festival Arcadia

Musicalarue Le 20e Festival Musicalar ue prop os era sur 3 jours, 45 groupes de musique et 13 compagnies d’arts de la rue sur 13 lieux scéniques, de 18 h à 6 h du matin. Musique avec Emily Loizeau, Manu Dibango, Les Ogres de Barback, La Rue Ketanou Symphonique, 17 Hippies, Debout sur le Zinc, Loïc Lantoine & André Minvielle, Nicolas Jules, Chinese Man, High Tone, Izia, Lo’Jo, Eric Toulis, Michel Jonasz... Arts de la rue avec Cie Trio Georgin, Cie Bankal Cie, Cie La Malette, Cie Réverbère, Cie Tumblecircus, Cie Aristobulle, Cie Energumen... Luxey (40), plein air, du 14 au 16/08 Tarifs : 1 jour : 25 € Pass 2 jours : 40 € Pass 3 jours : 55 €

Sziget Festival

Une 19e édition qui nous fera voyager avec les plus grands maîtres européens : Vivaldi, Monteverdi, Bach, Haendel, Sermizy, Porpora... Avec : 22 août : Ensemble Les Zéphyrs, Le Parlement de musique. 23 août : Kenneth Weiss, Ensemble Café Zimmermann. 24 août : Eric Sobczyk, David Garciarena. 25 août : Ensemble Clément Janequin. 26 août : Ensemble Concerto Soave. 27 août : Ensemble Una Stella. 28 août : Ensemble Akademia. 29 août : Aline Zylberajch – Bethsabée Haas ; Ensemble La Venexiana. 30 août : Héloïse Gaillard, Violaine Cochard, Emmanuel Jacques, Ensemble Amarillis. Périgueux, divers lieux (24), du 22 au 30/08 Tarifs : de 18 € à 30 €

Sziget, le plus grand festival d’Europe de toutes les musiques, se déroulera cette année du 11 au 17 août 2009. Retrouvez cette année : The Offspring - Tricky - Miss Platnum - Turbonegro - Fatboy Slim - Faith No More - Lily Allen - Manic Street Preachers - Maxïmo Park - The Subways Primal Scream - Nouvelle Vague - Editors - IAMX - Emily Loizeau - Snow Patrol - Coldcut - Klaxons - Birdy Nam Nam - Squarepusher -The Kills - The Prodigy - Digitalism - The Ting Tings - Tiken Jah Fakoly - Placebo - Ska-P Pendulum - Calexico - Bloc Party - Yom - Orquesta Buena Vista Social Club - Speed Caravan - So Kalmery - Oy Division - DJ Click - Kaloomé - White Lies - Backyard Babies - Amadou & Mariam - Blasted Mechanism - Matatu - Miloopa - De Staat - N&SK - Khaled Brotherhood of Brass - Disco Ensemble - Die Toten Hosen - Haydamaky - Expatriate - Donots - Muchachito Bombo Infierno - Woven Hand & Muzsikás Lord Sassafras - Paul Oakenfold - Eric Prydz - Pete Tong - La Fura Dels Baus - Vieux Farka Touré - L’Oeuf Raide + Zol + Interlope - Gwar - Life of Agony Tankcsapda - Zamballarana Budapest (hongrie) Ile d’obuda Du 11 au 17/08 Forfait sans camping 156 euros Forfait avec camping 188 euros Votre pass festival existe aussi en formule Tick&go® à découvrir dans votre magasin Fnac

Le Palais de Tokyo accueille exceptionnellement l’exposition A Man on the Moon à l’occasion des quarante ans du premier pas de l’Homme sur la lune. Constitué d’une collection privée de plus de 600 photographies originales prises par les astronautes des missions Mercury, Gemini et Apollo avec leurs appareils Hasselblad, ce fond photographique inédit est le fruit du travail de deux passionnés, qui, durant plus de trente ans, ont collectionné et rassemblé les premiers tirages de l’aventure spatiale. Palais de Tokyo, Paris (75) Jusqu’au 20/09 Tarif : 12€

Tarzan ! Ou Rousseau chez les Waziri

30 artistes magnifiques invités pour les 30 ans du festival… 30 concerts imaginés autour du classique, du jazz ou de la musique d’aujourd’hui. Des jeunes talents et des légendes pour nous offrir les pages incontournables du piano. Léon Fleisher et l’ONCT (direction Tugan Sokhiev), Franck Avitabile, Philippe Leoge, Ramin Bahrami, Jean-Efflam Bavouzet, Claire Désert, Philippe Bianconi, Till Fellner, Nicholas Angelich, Jacky Terrasson, Simon Zaoui, Dana Ciocarlie, Nelson Freire, Joaquin Achucarro, Martin Helmchen, Boris Berezovsky, Elisabeth Leonskaya, Toros Can, Alberto Neuman, Christian Zacharias, David Fray, Nelson Goerner, Stephen Kovacevich, Randy Weston, Karol Beffa (Musée des Abattoirs). Toulouse (31), divers lieux, du 3 au 29/09 Tarifs : de 17,70 € à 37 € Etudiants et -26 ans : 7,70 € (3e cat.)

Fête de l’Humanité

Festival Ososphere 2009

Le 25/09 A 20h : The Orb, au Hall des Chars Laiterie. A 20h30 : les Nuits Electroniques Ososphère 1, au Quartier de la Laiterie. A 21h30 : Laurent Garnier Live, à la Laiterie – Grande Sale. Le 26/09 A 20h : les Tambours du Bronx, à la Salle Molodoi A 20h30 : les nuits Electroniques Ososphère 2, à la Laiterie – Grande Salle A 21h30 : Raekwon, au Qartier de la Laiterie Strasbourg, divers lieux Les 25 et 26/09 Tarif : 26,90€

Festival Muzik’elles de Meaux Pour célébrer l’édition anniversaire de ses 5 ans, les hommes s’invitent à ces 3 jours de fête pim e n t é s c o m m e chaque année par des créat ions, des spectacles uniques et des rencontres artistiques inédites. Quelques “Ils” au milieu d’“Elles” pour un événement qui continue à se conjuguer au féminin pluriel… Avec entre autres : création autour de Julien Doré (+ invitées), Clarika, Zaza Fournier, carte blanche à Jane Birkin, carte blanche à Véronique Sanson et d’autres surprises à venir... Complexe Tauziet, Meaux (77), les 25, 26 et 27/09 Tarifs : les 25 et 26 : 20 €, le 27 : 16 €.

Festival d’Ile de France

Woodstower – 11e édition Un week-end de musique, de théâtre de rue, et d’initiations à différentes pratiques artistiques. Woodstower se démarque par la volonté affirmée de proposer un programme éclectique de découvertes et des têtes d’affiche de renommée internationale. Cette année : Dub Inc, Herman Dune... Grand Parc Miribel, Jonage (69), les 28, 29 et 30/08

Festival de SaintDenis Requiem de Verdi, Stabat Mater de Rossini et de

Découvrez les voies de la création du héros par Edgar Rice Burroughs et décryptez le mythe incarné par Tarzan à travers ses représentations. Musée du quai Branly, Paris (75) Jusqu’au 27 septembre. Tarif : 10 € Exposition accessible avec le billet Droit d’entrée au musée

La Fête de l’Humanité, c’est un espace unique, festif et convivial où la solidarité, les débats se mêlent à la culture. C’est une multitude de concerts d’exception, d’animations de rue, du théâtre, des expositions… Avec Deep Purple, Julien Clerc, The Kooks, Arthur H, Cocoon, Maxime Leforestier, Keziah Jones… Parc départemental de la Courneuve (93), du 11 au 13/09 Tarif 3 jours : 19,80 € Gratuit -15 ans.

et le Kocani Orkestar, Farida Parveen, Angélique Kidjo, Anne Queffelec et Anne Alvaro, des oeuvres de M-A Charpentier, Bizet, Schubert, Le Choeur de femmes de l’ensemble Sequenza 9.3 et Madrilesca, Le Requiem pour Klaus Nomi, Oratorio burlesque et tragique et Nina Hagen…partons à la rencontre de personnages hors du commun, dans des répertoires multiples, allant du Moyen Age à la création d’oeuvres originales ou de spectacles inédits, inscrits dans le passé et un présent électrique. Factory aura lieu du 6 au 10 octobre. Divers lieux de la région Ile-de-France, du 04/09 au 11/10 Tarifs (selon concert) : de 12 € à 28,60 €

Les Authentiks Organisé par l’association viennoise La Locomysic, qui oeuvre pour le développement des Musiques Actuelles et des Cultures Urbaines depuis plus de 10 ans. 8e édition avec notamment, La Rue Kétanou, Birdy Nam Nam, Les Ogres de Barback, Massilia Sound System, Pep’s… Théâtre Antique, Vienne, les 22 et 23/07 Tarifs : 1 soirée : 27,20 € Pass 2 jours : 44,40 €

CLUBBING Underground Factory Scan X Live Bastien Grine VS Nhar en DJ Set + Scan X Live (attention entrée réservée aux + de 18 ans, pièce d’identité exigée à l’entrée) The Sound Factory, Lyon Le 24/07 Tarif : 14.70 euros

10 years of Technique Le label de drum’n’bass, Technique fête ses 10 ans en grandes pompes avec entre autres Simon Bassline Smith + Drumsound + Tantrum Desire + Youngman MC + Chronic Desir MC + Nomane X + Marakooja. Elysée Montmartre, Paris, Le 29/08 Tarif : 12 euros

WE LOVE FANTASY

ElleS… - musiques au féminin. Icônes, amoureuses, mères, amazones du quotidien ou ombres voilées d’un monde où l’égalité n’existe pas…. Avec Les Cheikhates du Maroc, Tutarchela (choeur de Géorgie), Esma Redzepova

Réservez vos billets : magasins Fnac et sur www.fnac.com

Toujours dans le cadre des soirées We Love Art, le public parisien aura l’occasion d’apprécier le 11 juillet prochain le nouveau live de Simian Mobile Disco avec vue sur le Parc Floral, à l’occasion de la sortie de leur album «Temporary Pleasure» le 17 août. Egalement au programme, les performances de Gui Boratto, Superpitcher, Michael Mayer, WhoMadeWho et Supermayer. Chesnay du Roy - Paris (75) Le 11/07 Tarifs: 27,50 euros

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expositions Né dans la rue Graffiti

Consacrée au graffiti et au street art, l’exposition Né dans la rue – Graffiti met en lumière l’extraordinaire vitalité d’un mouvement artistique qui a pris son essor dans les rues de New York au début des années 1970 et qui est rapidement devenu un phénomène mondial. Solidement ancré dans le paysage culturel, le graffiti traverse aujourd’hui les domaines des arts plastiques, du design et de la publicité. Pourtant, en dépit de son omniprésence, cette forme d’expression essentiellement illégale dont les origines et l’histoire demeurent peu connues du grand public, continue d’évoluer en périphérie du monde artistique contemporain. Réunissant des pionniers du mouvement tels que P.h.a.s.e. 2, Part 1 et Seen, ainsi que certains des acteurs les plus brillants de la scène contemporaine mondiale, cette exposition s’efforce de tracer les contours d’un territoire vaste et complexe, qui englobe aujourd’hui quantité de techniques, d’idées et de courants différents. Fondation Cartier pour l’Art Contemporain, Paris (75) Du 07/07 au 29/11 Tarif : 8,10 € Tarif jeune : 6,10 € Ouvert tous les jours, sauf lundi, de 11h à 20h, jusqu’à 22h le mardi.

Henri Cartier-Bresson - L’imaginaire d’après nature À l’occasion du centenaire de la naissance du photographe, l’exposition rassemble soixantedix épreuves de grand format, reconstitution d’une exposition itinérante de 1975, des tirages montés sur carton ou aluminium et accrochés tels quels. Paris, musée d’Art moderne de la Ville de Paris, Jusqu’au 13/09. Tarifs : 7,60 € ; Tarif jeunes : 4,60 €


MUSIQUE cINEMA CONSO LITTÉRATURE RENDEZ-VOUS Paolo Nutini

live report

Marianne Faithfull Le 18 juin à la Cité de la Musique Paris (75)

Live report

FÊTE DE LA MUSIQUE FNAC

ÉVÈNEMENT

Festival Fnac Indétendances Par Mathilde Janin

Naive New Beaters

Par Bruno Pfeiffer Le timbre métallique de l’égérie des années soixante a encore pris de l’épaisseur. Soulevée comme une déesse par un char ailé, celle qui inspira les Rolling Stones pendant des années, a servi une offrande à un public envoûté. Il faut dire qu’un orchestre pareil facilite les transports. Marc Ribot à la guitare, Greg Cohen à la contrebasse, Leo Abrahams à la guitare, le gigantissime Joey Baron à la batterie et Vincent Segal au violoncelle ont envoyé des nappes sonores fabuleuses. La vocaliste a passé en revue le répertoire du dernier disque Easy Come, Easy Go, (chez Naïve), apportant en prime « As Tears Go By », dont le feeling pourrait faire sangloter un menhir. Standing ovation. Méritée !

Le 21 juin au Château de Vincennes (94) Texte & Photo : Ben Callens

Malgré une concurrence féroce dans les rues de Paris, en ce jour où l’on fête la musique, le public s’est déplacé en masse sur les belles pelouses de l’enceinte du Château de Vincennes. Il faut dire que tous les paramètres étaient réunis pour une réussite totale : le soleil, une organisation impeccable, une programmation béton, malgré l’annulation de la tête d’affiche, Pete Doherty, remplacé de main de maître par un Paolo Nutini virevoltant en bouquet final.

Tout a commencé dans l’après-midi, avec Aldebert et son spectacle pour enfants, suivi des vainqueurs du Tremplin Fnac qui ont assuré une belle prestation : Exsonvaldès. Ensuite, la fine fleur de la chanson française a conquis le public (Anaïs, Anis, Émily Loizeau). Oxmo Puccino a apporté une touche de hip hop-jazz originale à l’affaire. La partie chanteuse énigmatique est assurée par Sophie Hunger ; on lui aura préféré la charmante Lisa Ekdhal.

Baptiste Trotignon

JEAN CORTI & SES INVITÉS

Par Bruno Pfeiffer

Texte & Photo : Ben Callens

Le 12 juin au Babylon Theater Berlin, Allemagne

Le 22 juin aux Bouffes du Nord Paris (75)

P.O.S Le 9 Juin aux Mains d’œuvres - Paris Par Jean Berthet P.O.S n’est décidément pas un rappeur comme les autres. Discutant amicalement avec ses fans devant la salle avant le concert, on le redécouvre, quelques instants plus tard, crachant furieusement ses rimes sur la scène des Mains D’œuvres, clairsemée mais survoltée. P.O.S et son DJ ont eu la bonne idée de revisiter les prods du dernier Never Better sur le mode minimaliste, et l’interaction entre les deux hommes n’en est que plus féroce, sans même parler de celle avec le public, au milieu duquel P.O.S s’offre de régulières excursions, tel un gladiateur hip hop des temps modernes, triomphant au milieu d’une arène de mains levées... Comme si l’avenir du rap se jouait là. La vraie histoire du hip hop continue de s’écrire loin des caméras.

ÉLISE CARON Le 20 juin au Sunside – Paris (75) Par Bruno Pfeiffer

Le pianiste a donné dans la capitale allemande un des concerts dont ses doigts ont le secret : truffé de surprises ! Le public allemand attendait le mélodiste : il a vu débouler ses rythmes. En trio avec Thomas Bramerie et Franck Agulhon, le Parisien a joué notamment sa composition « Peace », imprimant un tempo plus soutenu, ouvrant de nouveaux espaces d’échange avec une salle qui ne demandait que ça. Superbe. 52

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Dans le cadre du festival Fragile, qui fête là sa 2e édition, le label des Têtes Raides, Mon Slip, fêtait aux Bouffes du Nord la sortie de l’album Fiorina de Jean Corti, célèbre accordéoniste qui accompagna, en leur temps, de grands messieurs comme Brel ou Brassens. Et preuve en est de l’amour que lui portent les chanteurs invités sur son album : ils sont tous présents ce soir pour communier avec lui : Loïc Lantoine, Jeanne Cherhal, Soan, Zaza Fournier, Rachid Taha, Lola Lafon, Thomas Fersen, Allain Leprest et Christian Olivier. Ne manquait à l’appel qu’Olivia Ruiz. Soirée tout en émotion dans un cadre magnifique…

Quand Élise Caron entonne le couplet final du « Déserteur » de Boris Vian dans un hommage au grand écrivain, la salle est déjà assise sur les ailes de la vocaliste. On est pourtant qu’à la première chanson. L’a ccom p ag n ement d’Aldo Romano à la batterie, d’Henri Texier à la contrebasse et de Franck Avitabile au piano, se hisse à la hauteur. Les solos de bugle d’Alex Tassel couronnent une soirée originale et débordante de talent.

Charlie Winston Pour la sixième année consécutive, se tiendra le festival Fnac Indétendances, du 25 juillet au 15 août. Un rendez-vous totalement gratuit qui vous propose de découvrir le meilleur de la scène indépendante. Rendez-vous sur le Parvis de l’Hôtel de Ville à Paris pour huit soirées qui se dérouleront les week-ends entre le 25 juillet et le 15 août. Au total, c’est plus de quarante artistes qui se produiront : Charlie Winston, Amadou & Mariam, Naïve New Beaters, La Rue Kétanou, Cirkus, Peter von Poehl, Joseph Arthur & the Lonely Astronauts, carte blanche à Mickey 3D... Une programmation foisonnante et éclectique ! En plus de ces concerts, deux événements d’exception. D’abord, la soirée spéciale Africa Express soutenue par la marque Puma, qui se tiendra le mercredi 5 août. Donc après Kinshasa, Liverpool, Lagos et Londres, c’est au tour de Paris d’accueillir Africa Express, pour la première fois en France. Cette soirée réunira artistes africains et occidentaux pour une jam session géante de 7 heures de musique non stop. L’autre soirée événement verra se disputer un match entre Bordeaux et ClermontFerrand afin de déterminer laquelle de ces deux villes est la plus rock. Les deux villes seront départagées lors d’une joute musicale qui se tiendra le 31 juillet. En guise de combattants, des artistes musicaux bordelais et clermontois s’affronteront, sous l’égide de parrains tels The Hyènes et Cocoon. 25 juillet : La Casa, Piers Faccini, Joseph d’Anvers, Joseph Arthur & the Lonely Astronauts 26 juillet : Après-midi : Le festival Fnac Indétendances invite Mino avec Geneviève Laloy et

Joseph Arthur & the Lonely Astronauts

Alain Schneider Soirée : Guillaume Cantillon Carte blanche à Mickey 3D avec H-Burns et Cécile Hercule 31 juillet : Clermont versus Bordeaux Avec Adam Kesher - Collectif Kütu Folk - Kid Bombardos – Mustang - Magnetix - The Elderberries... Les parrains : Cocoon - The Hyènes 1 août : Steeple Remove, The Bewitched Hands On The Top Of Our Heads, Peter von Poehl, Stuck in the Sound 5 août : Africa Express, Housse de Racket, Amadou & Mariam 7 août : Krystle Warren, Fujiya & Miyagi, Charlie Winston, CirKus (avec Neneh Cherry) 14 août : Karimouche, Flow, La ruda, La rue Kétanou 15 août : Soldout, Beat Torrent, Chinese man, Naïve new beaters

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Déployez vos ailes

Si vous avez le pas léger et que vous allez et venez quand l’envie vous prend. Si votre monde est plein de couleurs, de divertissement et d’amitié où que vous alliez, vous avez besoin d’un portable avec plus de 8 heures d’autonomie*. Alors, Packard Bell EasyNote Butterfly s est exactement ce que vous recherchez.

Découvrez le nouveau Packard Bell Butterfly s sur : www.packardbell.fr Copyright 2009 Packard Bell. Tous droits réservés. Microsoft, Windows, le logo Windows et Windows Vista sont des marques déposées ou enregistrées de Microsoft Corporation, aux Etats-Unis et dans d’autres pays. Toutes les autres marques commerciales et/ou marques techniques, indiquées ou autres, appartiennent à leurs propriétaires respectifs. Les autres noms et désignations peuvent être revendiqués comme marques par des tiers. Les images sont fournies à titre purement illustratif. *Mobile Mark 2007 avec la fonction “Packard Bell PowerSave” activée.


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