Cela aurait pu être le début d’un conte de fées dans lequel gentiment le fort s’assoupirait à nouveau dans son parc enchanté…Mais il n’en fut rien. Une programmation explosive a fait vibrer ses murs épais à charge de visites, de conférences et d’évènements allant bien au-delà de son carcan. Durant cette décennie, le Musée Dräi Eechelen a trouvé son identité particulière au sein des d’statermuséeën. Au-delà des évènements marquants, à l’exemple de reconstitutions historiques, d’une Nuit des Musées éclairée par les lampions ou bien encore de la visite de la Duchesse de Cambridge pour célébrer l’anniversaire du Traité de Londres de 1867, le Musée n’a cessé de s’ouvrir à de nouveaux horizons et publics, à travers l’organisation de dix expositions historiques et patrimoniales, toujours en consolidant des partenariats avec des institutions culturelles luxembourgeoises et internationales. En célébrant ce dixième anniversaire grâce à une farandole de ses plus belles acquisitions, le Musée Dräi Eechelen choisit de mettre en valeur la richesse de ses collections et de ses rencontres. Nombre de ces objets chargés d’émotions sont des dons réalisés par de généreux mécènes et amis, que je remercie chaleureusement. Récipiendaires d’un héritage historique familial ou collectionneurs avertis, ils ont confié au Musée leurs trésors qui trouvent aujourd’hui leur place au cœur de notre patrimoine commun.
Lieu de référence scientifique, animé par le Centre de documentation sur la forteresse de Luxembourg, le Musée Dräi Eechelen est redevenu un lieu populaire accessible à tous grâce à la gratuité. Il a trouvé son public, aussi bien luxembourgeois que touristique. Son bâtiment était déjà une icône, il est aujourd’hui la porte d’entrée du plateau du Kirchberg par le Park Dräi Eechelen, à deux pas du tram et du funiculaire. L’équipe du Musée, qui a déjà accueilli plus de 234.000 visiteurs, n’attend plus que vous pour entrer dans notre histoire aussi bien nationale qu’européenne.
(Alain Souchon / Laurent Voulzy, 1974) Le vendredi 13 juillet 2012, le Ministère de la Culture ouvrait au public l’un des fleurons de la forteresse, monument historique majeur de la capitale.
Je sais qu’c’est pas vrai mais j’ai dix ans Laissez-moi rêver que j’ai dix ans Ça fait bientôt quinze ans que j’ai dix ans.
J’ai dix ans
Joyeux anniversaire, Musée Dräi Eechelen ! Sam MinistreTansondela Culture
Le Fort Thüngen, vieux de 29 fois dix ans, qui protégea la ville de Luxembourg, survivant du démantèlement de la forteresse, ruine bucolique des flâneries bourgeoises du XIXe siècle, éternel point de mire depuis la Vieille Ville, se transformait une nouvelle fois pour devenir un musée dans un lieu unique.
Le résultat en est ce leporello de 74 découvertes scientifiques, truffé de pho tographies de haute qualité, toutes inédites, mises à jour sous la lumière d’un design généreux. On pourrait y voir quasiment le catalogue d’une nouvelle exposition permanente, car en ces dix ans, grâce à la richesse et la grande variété des acquisitions, le contenu du Musée a été pour ainsi dire augmenté, voire dédoublé, revu et corrigé ! Je remercie le Ministère de la Culture, notre ministère de tutelle, ses ministres et son secrétaire d’État, Erna Hennicot-Schoepges, Octavie Modert, Maggy Nagel, Xavier Bettel, Guy Arendt, et finalement Sam Tanson, que j’ai eu le privilège de rencontrer dans le cadre de ma mission, pour leur confiance, leur soutien et leur bienveillance vis-à-vis du Musée Dräi Eechelen.
l’HistoireCollectionner
Dès les débuts de la programmation en 2010, des acquisitions ont été réalisées afin de combler des lacunes qui sont apparues lors de la sélection opérée pour l’ouverture du Musée Dräi Eechelen, le 13 juillet 2012. Ces objets ont été intégrés pour la plupart dans l’exposition permanente. Par la suite, les collections se sont enrichies au fil des expositions, lors des recherches pour la rédaction des catalogues ou suite aux contacts établis grâce à celles-ci. Un certain nombre de ces acquisitions figurent déjà dans nos publications antérieures et n’ont pas été sélectionnées pour ce catalogue afin d’éviter une redondance. Beaucoup de ces nouveautés trouveront leur place sur nos cimaises suite à cette exposition. Choisir parmi les centaines, voire les milliers d’artefacts acquis, et comment les montrer a ainsi été le fruit d’une mûre réflexion. Reprendre le fil chronolo gique à travers les époques traitées dans l’exposition permanente, du XVe au début du XXe siècle, s’est finalement imposé. Cette démarche aura permis de structurer la richesse étonnante des différentes catégories d’œuvres. Ainsi, en naviguant du plus précieux au plus banal, le critère aura toujours été d’avoir une histoire à raconter sur et par l’objet. Le nombre de ces histoires pouvant être associées d’une façon ou d’une autre à la forteresse et aux identités du Luxembourg est tout simplement étonnant.
Depuis les tous premiers balbutiements du Musée Dräi Eechelen, qui m’a été confié en décembre 2009, j’ai eu le bonheur d’initier et d’accompagner une pléthore d’acquisitions, faites grâce à une recherche assidue, à des contacts soignés et entretenus, à la simple coïncidence, à la chance de les repérer au hasard de leur apparition sur le marché, et, bien sûr, au gré des disponibilités de ces objets sont multiples. Les nombreux dons et acqui sitions issus de vieilles familles luxembourgeoises, comme les Munchen, parfois héritières de Ministres d’État comme les Tornaco, les Blochausen et les Bech, certaines établies dans le pays ou à l’étranger, vont d’une pièce isolée jusqu’à l’ensemble de la mémoire familiale. D’autres ont été glanés lors de foires d’antiquités, achetés sur le marché de l’art, ou au grès des ventes aux Souvent,enchères.alors que les projets d’expositions s’enchainaient, l’ampleur des nouvelles acquisitions a laissé peu de temps pour approfondir leur étude dans le cadre du Centre de documentation sur la forteresse de Luxembourg.
Ma gratitude va à toutes celles et ceux qui ont contribué à enrichir l’histoire de notre pays, ainsi qu’aux âmes fidèles de mon équipe auxquelles j’espère avoir transmis la passion de la gestion d’une collection, et à granduchy, qui pour l’occasion a transformé la forteresse en « forterose ». Je vous souhaite une passionnante chasse aux trésors, tous marqués d’un X, comme les X ans du Musée Dräi Eechelen. François ConservateurReinertdélégué à la direction
Lesbudgétaires.provenances
Il semblait dès lors indiqué de lancer un exercice de réflexion à l’occasion des dix ans du Musée, occasion unique de regrouper toutes ces informations avant qu’elles ne se perdent, notamment en ce qui concerne les souvenirs des familles, d’étudier les objets, de les inventorier et de les digitaliser, de les conserver et de les restaurer si nécessaire, et enfin, fort de ses expériences, de se prêter à une analyse de notre politique d’acquisition, passée et future.
161210XVIeChronologiesiècleDiegroßeKanoneLeretourduTéméraireEinMorionzwischenRenaissance und Manierismus 18 Ortelius, premier géographe 20 Der Klassiker der Kriegskunst 22 Un livre d’amis 24 Les canons de Vianden en Belgique XVIIe siècle 26 Das Luxemburger Banner 28 L’ostensoir des d’Allamont 32 Die Schrecken des Krieges 34 Die wohlversteckte Abtei Minster 36 Le lion dompté par Louis XIV 38 Du côté de Romeyn de Hooghe 40 Fighting and Writing the Siege 44 Une prise en argent 46 Dans l’atelier de Van der Meulen, peintre des Conquestes du Roy 52 La morphologie de la ville-forteresse 56 Louis XIV produit en série par l’atelier de Rigaud XVIIIe siècle .................................................................. 60 Ein Bayer in Luxemburg 62 Typische Festungswaffen 66 Thüngen ist wieder da! 68 Ein Bilderbuch zum Spanischen Erbfolgekrieg 72 Die älteste Pistole 74 Post aus der Festung 76 Delaings Plan 78 Von hinnen nacher Luxemburg 80 Der Sponton, das Zeichen der Offiziere 82 Im Dienste Ludwigs XV. 84 Die Büchsenmacher Schwartz 86 Eine Fahne unter zwei Kaisern 88 Eine Waffe für die Grenze
90 Un protestant à Luxembourg 94 Laudon et le Prince de Ligne 96 Qui est Roudolff ? 100 Halt! Werda? Passeert! Voorbëy! 102 Le sabre des soldats-citoyens 104 Un tambour entre Révolution et Empire XIXe siècle 106 69e de ligne 108 Le tabac dans les griffes de l’aigle impériale 110 Ein kleiner Hitzkopf in der Festung 112 Offiziere nach Rang und Namen 114 Le plat à barbe de Nilles 116 Richard, grand propriétaire et bâtisseur 118 Le vase d’apparat des Boch 120 Das Gedächtnis der Bundesfestung 122 Martin Baudouin a fière allure 126 La nouvelle frontière du Grand-Duché 128 L’armée belge dédiée au Roi 130 Der doppelte Otto 134 Fresez nach Diezler 138 Liez aux quatre coins du Grand-Duché 142 Guillaume II, Roi Grand-Duc et militaire 144 Le chancelier d’État 146 Ein Trierer Maler in Luxemburg 148 Friedrich Wilhelm IV. kehrt zurück 152 Munchen et l’uniforme du Contingent fédéral 156 Der letzte Prinz von Hessen 158 Die Wilde 35 160 Une épée d’honneur pour Turmes 164 De mère en fille 166 Le Marienthal de Jean-Nicolas Neyen 168 D’Letzeburger oder De Feierwon? 170 Le périple des rosaces du Prinz-Heinrich-Thor 172 Tornaco décoré 174 Binjúhr ! Wie ásset mat Öch ? Assu gumölch. 176 D’Wäschfra. Eine Fundgrube 178 En train de plaisir 180 Ein alter Hut 182 Michel Engels et la nostalgie de la forteresse 184 Le révolver de la gendarmerie luxembourgeoise 186 Kuschmann dessine Napoléon 188 Nach Luxemburg bis auf Weiteres 190 La neutralité de Marie-Adélaïde 192 11, rue des Trois Glands
..................................................................
Le retour du Téméraire
VERS 1550
Enfin, un troisième exemplaire de ce tableau au saint guerrier est conservé au Städel à Francfort. Donné en 1843 par le collectionneur Passavant, il est issu de la collection Barisoni à Milan, où il a été catalogué comme une copie flamande du XVIe siècle d’après Giovanni di Niccolò de’ Luteri, dit Dosso Dossi (1489-1542). L’analyse des panneaux en chêne a révélé une origine baltique, ce qui confirme l’hypothèse d’une œuvre flamande.
En 1905, Salomon Reinach, le doyen de l’archéo logie et de l’histoire de l’art en France, relie le tableau au saint guerrier à une nouvelle variante qui reprend cette composition, dans laquelle le Charles le Téméraire
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D’après Giovanni di Niccolò de‘ Luteri, dit Dosso Dossi Huile sur bois 124 x 99 cm (avec 2021-286/001cadre)
Un tableau « École française dans le goût du XVIe siècle » Peu avant Noël 2021 est apparu sur le site inter net d’un antiquaire au Marché Serpette à Paris Saint-Ouen une peinture sur bois peu commune représentant Charles le Téméraire, duc de Bour gogne (1433-1477). Immédiatement contacté par le Musée, l’antiquaire nous a confirmé, selon son avis, qu’il s’agit bel et bien d’une œuvre du XVIe siècle, alors qu’on aurait pu y voir une copie du XIXe. Le Musée a jugé bon de le réserver d’office. La provenance de ce tableau aux mesures impres sionnantes intrigue. Annoncé dans une vente aux enchères à Beaune le 10 octobre 2021, comme « École française dans le goût du XVIe siècle, Portrait de Charles le Téméraire, duc de Bourgogne, paré de la Toison d’Or », estimé entre 1.000 et 2.000 €, il trouvera preneur à 6.600 € hors frais. Bien qu’il ait été un des lots les plus chers de la vente, il a néanmoins été largement sous-estimé, ce que l’acheteur éclairé a remarqué. Vendu de suite par cet intermédiaire à l’antiquaire de SaintOuen, il a été restauré et proposé à la vente. Il appartenait au mobilier du château de La Roche pot en Bourgogne, dispersé en deux ventes aux enchères publiques. La seconde s’est déroulée sur ordonnance du tribunal de Commerce, et concernait « une partie du mobilier et des objets d’art qui paraient la demeure ancestrale ». Elle fut très controversée et largement médiatisée. At traction touristique reconnue, le château remonte à Philippe Pot (1428-1493), que l’on qualifie de chevalier le plus accompli de son temps. Philippe Pot est issu d’une famille noble qui, depuis quatre générations, entretient d’excellentes relations avec les ducs de Bourgogne. Son parrain n’est personne d’autre que Philippe le Bon (1396-1467). Décoré de la Toison d’or en 1461, nommé grand chambellan, l’influence politique de Philippe Pot demeure importante sous son successeur Charles le Téméraire. À la mort de celui-ci, il s’allie cepen dant au roi de France Louis XI. Si le château remonte à l’époque bourguignonne, ce n’est qu’au début du XXe siècle qu’il a été reconstruit. « Le château n’est plus que ruine lorsque Cécile Carnot, l’épouse du président de la République Sadi Carnot, l’achète en 1893 pour l’of frir à son fils aîné, le colonel Lazare-Hippolyte-Sadi Carnot (1865-1948). Durant vingt-cinq ans, ce militaire passionné d’histoire s’évertue à rendre au château son lustre d’antan à travers une campagne de restauration ambitieuse qu’il confie à l’architecte en chef des monuments historiques de Dijon, Charles Suisse (1846-1906) » (Le Magazine des enchères du 5 octobre 2021). La famille Carnot met le château en vente en 2012 et il est classé monument historique en 2014. Il sera vendu en 2015 à un groupe d’investisseurs ukrainiens basés au L’ameublementLuxembourg.historiciste avec des pièces originales et néogothiques accompagnait ce projet de restauration, et c’est dans ce contexte qu’il faut voir l’acquisition du portrait de Charles le Téméraire, une des pièces les plus anciennes de la vente. La famille Carnot avait certainement les moyens de leurs ambitions et les relations nécessaires pour acquérir ce tableau à une date inconnue.
considérée comme la plus ancienne de ce type de tableau avait été achetée en tant qu’œuvre du maître vénitien Giorgione (14781510) en 1624 à Francfort pour la célèbre collection du Duc de Buckingham. Passionné d’art, George Villiers, premier Duc de Buckingham (1592-1628), est le favori du roi Jacques Ier (1566-1625) et gouverne pratiquement l’Angleterre pendant les dernières années de son règne ainsi que les premières années de celui de Charles Ier (1600-1649). L’archiduc Léopold Guillaume, gouverneur des Pays-Bas de 1647 à 1656, et grand amateur d’art, avait profité de la Première révolution anglaise (1642-1651) pour acquérir la collection de Buckingham en 1649. Ces œuvres forment le noyau autour duquel l’archiduc consti tue une collection d’environ 1.400 tableaux, qui fut transportée à Vienne en 1656. Au début du XVIIIe siècle, l’empereur Charles VI (1685-1740) fait réunir le patrimoine pictural des Habsbourg, dispersé dans différentes résidences, mettant ain si en place la base des collections du Kunsthisto risches Museum Wien, dans lesquelles le portrait est conservé de nos jours (Gemäldegalerie, 995). Depuis, ce dernier est attribué à Jan Sanders van Hemessen (vers 1500 - vers 1563-1566) et daté vers 1540. Un second exemplaire du portrait du saint guerrier est également inventorié en 1639 dans la collection de Charles Ier (actuellement à Hampton Court, Royal Collection IN 405775), comme « Charles le Téméraire, duc de Bourgogne, par Mich. Coxcia », c’est-à-dire Michiel Coxcie (1499-1592), peintre de la cour du roi Philippe II d’Espagne (1527-1598). Il sera attribué pour la première fois à Dosso Dossi dans les inventaires de Jacques II (1685-1688).
Ralph Lange, François Reinert
Un saint guerrier Ce portait du Téméraire serait inspiré d’une com position représentant un saint guerrier auréolé, interprété comme saint Guillaume, saint Maurice ou saint Georges, malgré le manque d’attributs iconographiques évidents. Rappelons que Charles le Téméraire s’était déjà fait représenter, de son vivant, tel un nouveau saint Georges. En 1467, suite au sac de la ville de Liège, il commande un reliquaire de Saint Lambert, le montrant en ar mure, agenouillé et portant le collier de la Toison d’Or, et présenté par saint Georges, patron des Lachevaliers.version
Le portrait de Charles le Téméraire Le discours prééminent du XVIIe siècle voit déjà dans ces tableaux au saint guerrier, conservés dans les collections royale et impériale, une œuvre flamande et identifie progressivement le guerrier représenté à Charles le Téméraire.
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dépeint est assis, supporté d’un tissu élégam ment drapé, et se saisit du bord d’un élément en marbre. L’inscription CAROLVS AVDAX PH[ILIPPI] F[ILIVS] DVX BVRGVN[DIAE] y est ajoutée, identi fiant le personnage comme Charles le Téméraire. Représenté devant une tente de campagne, le duc de Bourgogne porte désormais le collier de la Toison d’Or, auquel fait allusion l’épisode biblique de Gédéon (Livre des Juges, VI, 37-40) au fond du tableau. Fondé par Philippe le Bon à Bruges en 1430, cet important ordre de chevalerie rassemble et fidélise les nobles les plus puissants à sa poli tique. Charles le Téméraire en était le grand maître depuis 1467, suivi par son gendre Maximilien Ier d’Habsbourg, puis par Charles Quint. Sous Charles Quint et Philippe II, la Toison d’Or devient l’ordre le plus important en Europe. Plusieurs exemplaires de cette variante du tableau, tous rattachés à la peinture flamande du XVIe siècle, se trouvent en Allemagne, Autriche, Belgique et France. Le tableau du Kunsthisto risches Museum Wien (Gemäldegalerie, 781) présente la provenance la plus ancienne. Attribué à Jan Sanders van Hemessen et daté vers 1540, l’« Idealbildnis Karls des Kühnen » y est nommé pour la première fois en 1772. Un autre tableau entre au Musée de Versailles (MV 3068, depuis 1974 en dépôt au Musée national de la Légion d’Honneur et des Ordres de Chevalerie) sous Louis-Philippe (1773-1850), un troisième au Musée des Beaux-Arts à Dijon (CA 541) en 1836.
D’autres interprétations de l’une ou l’autre variante figuraient dans la collection Saibene à Milan, au Musée de Darmstadt et aux Musées royaux des Beaux-Arts à Bruxelles.
Le tombeau du Téméraire C’est dans le contexte de la translation du corps de Charles le Téméraire que se situe la création de notre tableau, ce qui mène à une identification postérieure du saint guerrier, le premier type de tableau, au duc de Bourgogne. Ajoutons que la position du dépeint rappelle celle d’un corps exposé, voire d’une résurrection. On dirait même que son visage allongé est une adaptation légère du prognathisme habsbourgeois et la composi tion n’est pas sans rappeler le célèbre portrait de Charles Quint par le Titien de 1548 dans l’Alte Pinakothek de Munich.
Les ambitions du dernier duc de Bourgogne, Charles le Téméraire, de relier géographiquement la Bourgogne à la Flandre se terminent avec sa mort devant Nancy assiégée en plein hiver, le 5 janvier 1477. Son corps congelé, fortement défiguré, pillé et dévoré par les loups, retrouvé deux jours plus tard, sera exposé et inhumé à Nancy comme trophée du Duc de Lorraine, allié du Royaume de France. La récupération du corps de Charles le Téméraire est un élément-clé dans la politique des Habsbourg. Alors qu’un accord de principe avec le Duc de Lorraine pour la translation remonte à 1501, il faudra attendre le 22 septembre 1550 pour que les commissaires impériaux procèdent à son exhumation en l’église Saint-Georges de Nancy. Le soir du 24 septembre, le cortège avec le corps du Duc de Bourgogne arrive à Luxembourg, où il est reçu par le gou verneur du Duché Pierre Ernest de Mansfeld en présence du Conseil provincial, des évêques et du Prévost, des juristes, des notables et de toute la commune de la ville. Le lendemain à l’aube, sous la direction d’Antoine de Beaulaincourt, héraut de la Toison d’Or de 1533 à 1559, les ossements seront inhumés provisoirement dans la Chapelle de l’église des Franciscains, le bâtiment religieux le plus important de Luxembourg. Le 2 janvier 1553, Charles Quint, au bout de ses forces après avoir assiégé sans succès Metz de puis le 23 octobre de l’année précédente, se replie à Luxembourg. Il a certainement eu l’occasion de se recueillir sur la dépouille du Téméraire pendant ce séjour, malgré une crise de goutte, avant de partir pour Bruxelles vers la fin du mois de janvier. Au cours de l’année 1553, le corps est transféré d’abord à l’église Saint-Donat à Bruges, d’où il est transporté le 7 juin en l’église Notre-Dame pour y être inhumé près du caveau de sa fille Marie de Bourgogne, restauré à cette occasion. Les anciens ducs de Bourgogne reposant dans la 14
L’existence du nouveau tableau du Musée Dräi Eechelen, aurait-elle pu rester inaperçue, bien que la toile fût exposée dans une des salles du château de la Rochepot, accessible au public ? Et ceci malgré une recherche scientifique poussée concernant ce type de tableau dont l’étude de Marguerite Guillaume publiée à Dijon en 1980 ? Il est dès lors probable qu’il a pu seulement être acquis par après par la famille Carnot. Est-ce qu’il correspondrait à la version de la collection du marchand d’art et rescapé de l’Holocauste Edgar Mannheimer (1925-1993) de Zurich ? Ou à un tableau vendu dans la vente Curzon, le 10 juillet 1931, n° 115 (H : 0,96 ; L : 0,77) chez Christie’s ? L’héritage bourguignon des Habsbourg Même si les hypothèses sur la genèse de ce type de tableaux qui présentent tous les mêmes dimensions généreuses, sont aussi controversées que nombreuses, certains aspects de la composi tion renvoyant clairement aux Habsbourg ont été négligés. Jusqu’à présent, l’étude de la représentation de l’armure n’a pas été abordée. Or, les armures qui renvoient à l’héritage bourguignon sont un élément crucial dans la représentation dynastique des Habsbourg. Cette dernière se compose d’un plastron, d’un gorgerin, d’une spallière du côté droit, le côté gauche étant couvert et de canons de bras et d’avant-bras, ainsi que de cubitières. La main gauche repose sur un armet, type de casque dont la spécificité est sa face ovoïde plissée avec la découpe des yeux souvent bordés. Cet en semble constitue une armure de cavalerie légère du style cannelé dit « Maximilien » (Riefelpanzer) qui surgit au début du XVIe siècle et atteint son apogée vers 1520. Maximilien Ier d’Autriche (roi des Romains depuis 1493 et empereur depuis 1507), est le promoteur principal de ce type d’armure qui se répand d’abord dans les armure ries de Bourgogne à Bruxelles et à Gand, puis en Autriche, à Innsbruck, où Maximilien Ier installe sa cour en 1504. La précision de représentation permet même d’identifier comme modèle une armure datée de 1520 du Museum Karlsplatz à Vienne. Elle a été forgée pour l’archiduc Ferdinand (1503-1564), frère de Charles Quint, par Kolman Helmschmied (1470-1532), dont Maximilien avait invité le père Lorenz (1450-1515) à venir travailler à sa cour à Bruxelles en 1480. Les armuriers de cette famille travaillent pour les Habsbourg jusqu’à la génération de Desiderius Helmschmied Par(1513-1579).ailleurs,rappelons que par le mariage de Maximilien Ier d’Autriche (1459-1519) avec la fille du Téméraire, Marie de Bourgogne (1457-1482), le 19 août 1477, les Pays-Bas bourguignons reviennent aux Habsbourg. Leur fils, Philippe le Beau, est le père de Charles Quint (1500-1558) qui nait au Prinsenhof à Gand. Ce dernier qui avait reçu à sa naissance le titre de duc de Luxembourg, devient à l’âge de six ans duc de Bourgogne et souverain des Pays-Bas, où il a été élevé. Sa politique intransigeante ressemble à celle de son arrière-grand-père, Charles le Téméraire. À son exemple, Charles Quint s’appuie sur le réseau des membres de la Toison d’Or, qui constitue la colonne vertébrale de son pouvoir. Le tableau souligne la continuité dynastique entre les maisons de Bourgogne et de Habsbourg et ainsi la prétention aux territoires bourguignons perdus en 1477, au centre du conflit de Charles Quint avec François Ier. Entre 1542 et 1544, Luxem bourg est par deux fois prise et reprise. Brusque ment, au milieu du siècle, le souvenir des fastes bourguignons se réveille. En 1548, Charles Quint crée le « Cercle de Bourgogne » qui renforçait la cohésion des provinces des Pays-Bas et, en 1549, il promulgue la « Pragmatique Sanction » qui unifiait leur droit successoral. En 1550, il demande la restitution de la dépouille du Téméraire afin d’asseoir sa politique successorale. L’Empereur a voulu marquer, par un geste de piété filiale, le lien qui unit sa dynastie à celle des Bourguignons.
Chartreuse de Champmol près de Dijon, la com mande d’un mausolée en Flandre est hautement symbolique. Elle provient directement de son arrière-petit-fils Charles Quint, « advisé de faire ériger une honorable sépulture » au Téméraire. Le 25 octobre 1555, il renonce au gouvernement des Pays-Bas, sans quitter Bruxelles, d’où il entend régler cette affaire dynastique. Charles Quint considère « plusieurs et divers écrits, devises et patrons » pour le tombeau. Pourtant, le monu ment est loin d’être achevé. C’est Philippe II, roi d’Espagne et souverain des Pays-Bas, qui charge finalement, le 11 octobre 1559, le médailleur et sculpteur Jacques Jonghelinck (1530-1606) du projet. En 1561, le choeur de l’église Notre-Dame est entièrement rénové et transformé. Les décors sont remplacés, de nouvelles clôtures érigées et un grand vitrail précieux est installé. En 1562, Phi lippe II fonde une messe pour le repos de Charles le Téméraire, dont l’anniversaire de la mort le 5 janvier est solennellement célébré. Le 14 juin 1566, l’entreprise monumentale est finalement terminée, ayant engendré des coûts énormes de 24.395 livres.
Mode, propagande et Toison d’Or Cet acte politique hautement symbolique a dû être accompagné par une certaine propagande, et le besoin d’une iconographie propre à Charles le Téméraire a dû se faire ressentir. D’autre part, la mode des galeries de portraits de personnages illustres se répandant dans les châteaux au XVIe siècle et jusqu’au XVIIe siècle, le marché devait être approvisionné. Signalons à ce titre deux tableaux plus petits (49 x 36 cm) du Téméraire au Musée de Dijon d’un autre type, qui paraissent plus anciens, mais qui ont aussi seulement été réalisés sur du chêne baltique datant des années 1550 (Inv. 2008-1-1).
Il importait d’actualiser les anciens portraits remontant au XVe siècle à l’art Renaissance en y glissant habilement certains traits de Charles Quint. Cela expliquerait les nombreuses copies d’atelier qui se répandent surtout dans les maisons royales. Ce projet étant initié par Charles Quint, dans un souci de lier la tradition de la maison de Habsbourg à celle de Bourgogne, son départ pour l’Espagne le 16 janvier 1556 pourrait être considéré comme terminus ante quem pour la réalisation d’une nouvelle iconographie d’un portrait peint du Téméraire, même si le tombeau ne sera terminé que sous Philippe II en 1566. Qui plus est, le 22 octobre 1559, Charles Quint convoque une dernière fois les chevaliers de l’ordre de la Toison d’Or pour leur faire part de sa résolution de se retirer et de leur faire promettre de servir son fils Philippe qui venait d’arriver à Bruxelles. Ces réunions des chapitres de l’ordre s’étaient multipliées en Flandre durant la première moitié du XVIe siècle : 18e chapitre de la Toison d’Or à Bruxelles en janvier 1516, 20e à Tournai en décembre 1531, 21e à Utrecht en janvier 1546, 22e à Anvers en janvier 1556, 23e à Gand en juillet 1559. Une tapisserie représentant la légende de Gédéon ornait les lieux de ces réunions depuis Notre1451. tableau remonte à une représentation d’un saint guerrier attribué aux débuts à l’école italienne. Afin de répondre à une demande accrue, des peintres flamands actualisent ce type de tableau en y ajoutant la Toison d’Or et la représen tation de la légende de Gédéon en arrière-fond. Le moindre doute quant à l’identification du saint guerrier en Charles le Téméraire est levé grâce à une inscription latine.
Charles le Téméraire, Jan Sanders van Hemessen (vers 1500-vers 1563/1566), milieu du XVIe s., huile sur bois, 109 × 89 cm, KHM Gemäldegalerie, 781 Saint Georges, Jan Sanders van Hemessen (vers 1500-vers 1563/1566), vers 1540, huile sur bois, 103,5 × 83,5 cm, KHM Gemäldegalerie, 995 COLLECT15 I0NS
MorionStahl Höhe : 36 2010-102/001cm COLLECT17 I0NS
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Louis XIV produit en série par l’atelier de Rigaud
La lumière vient du haut à droite et illumine le visage et l’épaule droite et se reflète dans la cuirasse. Il porte le cordon bleu de l‘Ordre du Saint-Esprit en sautoir sur l’épaule droite ainsi qu’une lavallière en dentelle autour du cou. Le roi est revêtu d’un plastron en acier orné de bandes et de rivets dorés de fleurs de lys et de soleils sur le bord, duquel s’échappent les bourrelets ondulés en drap rouge bordé de fils d’or de la matelassure. Fixée à la dossière par des épaulières en cuir qui se terminent en plaques à boutonnière en laiton doré, avec des ornementations alternant à nouveau fleurs de lys et soleil, la cuirasse est portée sur un riche justaucorps de velours tanné de couleur vert olive mis en évidence par un jeu de lumière raffiné.
François Reinert Malgré le rôle primordial de Louis XIV (16381715) dans l’historiographie luxembourgeoise, surtout suite à la prise de la forteresse de Luxembourg en 1684, aucun portrait du Roi Soleil n’existait dans les collections du M3E/MNHA. Cette huile sur toile, d’un très bel état de conser vation, a pu être achetée en février 2021 pour 16.000 euros auprès d’une galerie à Troyes, qui l’avait acquise dans une collection à Ratingen près de Düsseldorf en Allemagne. Au total, six portraits du même type ont été recensés rien que dans cette galerie ces dernières années. De format ovale (82 x 65 cm), la toile aux mesures standardisées, sur son châssis d’origine, a été rentoilée au XIXe siècle, mais ne présente pas d’écrasement de la couche picturale. Le cadre en chêne massif est d’origine, peut-être livré par l’atelier du peintre. La sculpture en bois brut d’une bordure, une couronne de feuilles de chêne et de glands et sa dorure à la feuille ont pu être aussi onéreuses que la peinture. Le portrait du Roi Soleil émerge d’un ciel nuageux.
Le grand soin apporté à la réalisation de cette toile se manifeste jusque dans les moindres détails, à l’exemple de l’intérieur des serrures peint, le reflet des plaques à boutonnière dans la cuirasse, l’éclat de lumière sur celle-ci ou encore les larmes dans les yeux scintillants, et laisse supposer la main du maître habitué à retoucher les toiles de ses collaborateurs.
Luxembourg, Hiacinto Francisco Honorat Maties Màrtir Andreu Joan Rigau (Perpignan, 18 juillet 1659 – Paris, 29 décembre 1743) s’installe à Paris en 1681. Parrainé d’abord par Le Brun, il finit par gagner à sa mort en 1690 la protection de son rival Pierre Mignard (1612-1695), président de l’Académie royale, et désormais premier peintre du roi. Les portraits belliqueux de Louis XIV en armure de ce dernier dominaient alors le marché – de nos jours, ils arrivent encore toujours en deuxième place des ventes, après Rigaud – mais commencent à ne plus vraiment être d’actualité.
En 1694, Rigaud lance un nouveau portrait de Louis XIV, qui vient de prendre Namur en mai-juin 1692, dernier siège qu’il préside personnellement, peut-être même dans le simple plastron qui y est figuré. L’ apparence du chef de guerre est néanmoins moins martiale que l’armure complète chère à Mignard, et plus fidèle à ses 56 ans. Rigaud n’aurait pas rencontré le roi, l’obligeant à travailler selon des modèles d’autres peintres.
Paré d’une volumineuse perruque châtain foncé qu’il a mise à la mode, Louis XIV est représenté en taille réelle, tourné de trois quarts vers la gauche, et regarde le spectateur de face sereinement. On ne lui donnerait pas ses 56 ans. La peau rose lisse du visage et le rouge des lèvres le rajeunissent alors que le modelé du nez et du montant accen tue sa personnalité et son autorité. Ses traits ne sont pas encore marqués par l’âge et la maladie comme sur le portrait de 1701.
Rigaud ne se verra attribuer que trois courtes séances de pose pour le célèbre portrait de Louis XIV en grand costume royal de 1701, qui dépas sera encore le succès de celui-ci, et placera dans l’ombre tous les précédents.
Louis XIV Atelier de Hyacinthe Rigaud Huile sur toile 82 x 65 2021-214/001cm 56
1694-1699
Le portrait rencontre un véritable engouement. Au moins une cinquantaine de répliques au prix de 40, 50, 80, 100, 120, 124, 126, 140, 400, 440 et 600 livres par pièce selon format, habillement et fond – en pied, à mi-corps, en buste, ou encore réduite en ovale – sortent de l’atelier, dont non moins de 19 rien qu’en 1694 ! Si le portrait en buste sans mains de format ovale est la version la plus réduite et la moins chère d’un plus grand type de portrait en pied, elle est souvent de qualité supérieure. Elle conserve l’attitude originale du roi avec des larges manchettes richement brodées,
L’atelier de Hyacinthe Rigaud, une production en série très bien documentée La production de l’atelier de Rigaud est exception nellement bien documentée, notamment grâce à ses livres de comptes où sont inscrites non moins que 1.927 toiles. Ariane James-Sarazin constate dans sa très volumineuse monographie sur Rigaud qu’à chaque période du règne de Louis XIV correspond un portrait dont les multiples domi naient toute la production. La décennie 1660 fut marquée par Le Brun, celle de 1670 par Mignard, puis le modèle équestre d’Houasse en 1680, et finalement Hyacinthe Rigaud. Catalan jusqu’au Traité des Pyrénées du 7 novembre 1659, qui par un curieux hasard attribuait non seulement sa terre natale du Roussillon à la France, mais aussi le lointain Montmédy pris en 1657 au Duché de
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jambe gauche projetée en avant, la main gantée gauche à la taille, tenant l’autre gant, et la main droite en appui sur un bâton de commandement qui repose sur une table. Pour satisfaire la demande croissante, son atelier se structure. Dès le début en 1694, sept collabo rateurs apparaissent dans ses livres de compte en relation avec les copies de ce portrait royal, et en tout dix peintres jusqu’en 1699 : Marc Nattier (1642-1705), Joseph Parrocel (1646-1704), Verly (?), Adrien Leprieur (1671-1732), M. Le Roy (?), Jean Ranc (1674-1735), Jean Le Gros (16711745), Charles Viennot (1674-1706), Charles Hérault (1644-1718), François Taraval (16651715). En général, plusieurs artistes pouvaient contribuer au même portrait selon leur spécialisa tion, sur le fond, l’armure, les mains, la perruque, le cordon bleu, la dentelle, l’habit, la manchette, la draperie, ... Il y avait des peintres âgés confirmés, de jeunes talents prometteurs, de simples élèves et des collaborateurs permanents. Les rempla cements étaient fréquents, au moins quarante artistes s’y succédèrent de 1694 à 1731, dont onze de renom. La journée d’un collaborateur dans l’atelier se négociait à partir de deux livres la journée, les salaires mensuels étaient de 200 à 250 livres par an, alors que le gain de Rigaud sur un tableau était de 50 à 70 %.
Les commandes des gouverneurs de Luxembourg Peint entre 1694 et 1699, ce portrait de Louis XIV se situe dans la phase finale du gouvernement français au Luxembourg, qui s’achève à la paix de Rijswick en 1697. Parmi les premiers commandi taires figurent deux gouverneurs de Luxembourg.
Nicolas de Catinat, maréchal de France et gouverneur de Luxembourg (1688-1689) Pierre Mignard (?) Huile sur cuivre, 6 x 5 cm Vers 2010-032/0011670 58
Louis François (1644-1711), duc de Boufflers, était selon Saint Simon « un homme fort court mais pétri d’honneur et de valeur, de probité, de reconnaissance et d’attachement pour le roi, d’amour pour la patrie ». Lieutenant général de puis 1681, il est gouverneur de la ville et du duché de Luxembourg d’août 1686 à juillet 1687, et prend le gouvernement général de la Lorraine dès l’année suivante. Après la prise de Namur, il est fait maréchal de France et chevalier du Saint-Es prit en 1693. Fort de ses distinctions, il pose devant Rigaud et se fait portraiturer jusqu’aux genoux pour 500 livres en 1694. Alors que l’atelier allait tirer plus d’une douzaine de copies de son propre portrait, il commande lui-même trois répliques du portrait royal, un en buste pour 140 livres, et un autre de grande dimension pour 600 livres en 1694, et encore un autre en pied à 600 livres en 1698. Ce dernier sera utilisé pour faire trôner symboliquement le roi parmi la cour et les ambassadeurs lors d’un amusement militaire sur vingt jours pour le duc de Bourgogne, fils aîné du grand dauphin qui a alors 16 ans, organisé à HenriCompiègne.(1654-1718), duc d’Harcourt, maréchal de France et chevalier du Saint-Esprit en 1703, avait obtenu le commandement à Luxembourg de 1690 à 1697, et fut fait lieutenant général en 1693. En fonction à Luxembourg, il se fait portraiturer pour 120 livres en 1694, et commanda en même temps une réplique du roi pour 120 livres. Un grand portrait « en pied » pour 600 livres suivra en 1698, après sa nomination au poste d’ambassadeur en LeEspagne.schéma de la commande est intéressant. Les deux gouverneurs sont issus d’une couche sociale favorisée par le roi, qui sont nommés maréchaux et chevaliers de l’ordre du Saint-Esprit. Alors qu’ils font réaliser un portrait d’eux-mêmes, souvent suite à des promotions importantes, ils com mandent en même temps des portraits du roi, leur bienfaiteur. Un petit en buste, un grand en pied. De même facture, voire de même taille, encadré de la même façon, on s’imagine aisément l’accrochage du roi et de son maréchal comme pendant, l’un à côté de l’autre, dans leurs châteaux et autres demeures de fonction, d’autant plus que le roi est représenté vers la gauche, alors que ses maré chaux sont tournés à droite. Voilà une belle façon d’exprimer sa proximité, sa loyauté, son admira tion et son dévouement à leur bienfaiteur tout en se mettant à l’abri d’une jalousie royale éventuelle. Le duc d’Harcourt, gouverneur de Luxembourg jusqu’en 1697 aurait-il amené un portrait du roi dans la forteresse ? Peut-être même notre portrait dont le format correspond à celui qu’il a comman dé en 1694 ? Cette hypothèse est trop tentante pour ne pas l’évoquer.
Louis-François, duc de Boufflers d’après Hyacinthe Rigaud Huile sur toile, 41 x 33 cm Vers 2022-233/0011700 COLLECT59 I0NS
1740
Ralph DieserLangePlanstammt
aus einem Konvolut von Dokumenten aus den Jahren 1733 bis 1743, die sich möglicherweise im Archiv des Gouverneurs des Herzogtums Luxemburg, Wilhelm Reinhard von Neipperg (amt. 1730-1753), befunden haben. Es umfasst Pläne, Protokolle, Garnisonstabellen und Inventare der Festung und offenbaren den enormen Verwaltungsaufwand, der am wich tigsten Platz der Österreichischen Niederlande betrieben wurde. Der renommierte PhilatelieExperte Raymond Goebel (1950-2020) hat die Dokumente dem Museum in den frühen 2010er Jahren großzügig überlassen. Im Rahmen der Ausstellung „Et wor emol e Kanonéier“ sind die Inventare ausgewertet worden.
Delaings Plan
Im Jahr 1732 wurden die Ingenieure in zwei Bri gaden zu sieben Offizieren unter Führung Simon de Beauffes aufgestellt. Philippe Delaing gehörte letzterer an und war erstmals am 13. Januar 1730 nach Luxemburg geschickt worden, um die Werke zu inspizieren. Aufgrund der Bedeutung der Festung bauten hier mehrere Ingenieure und sandten Pläne, wie diesen, zusammen mit ausführlichen Berichten über die Arbeiten, die sie im Laufe von Frühling und Sommer verrichtet hatten, an die Regierung nach Brüssel. Letztere Die geplanten Befestigungen am PhilippeTintenbergDelaing40,5x92,5cm2022-237/001
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entschied anschließend über die anstehenden Bauvorhaben. Nachdem die Statthalterin Maria Elisabeth dem Interimskommandanten Karl-Urban von Chanclos (amt. 1739-1742) am 18. April 1740 den Ausbau der Befestigungen am Pfaffenthaler Berg genehmigt hatte, machte sich Delaing am 2. Mai ans Werk. Dieser außergewöhnliche, fast modern anmu tende Plan des Ingenieurs, klar strukturiert und koloriert, sodass er selbst einem Laien, der nicht vor Ort war, verständlich wäre, sollte sicher die Regierung in Brüssel überzeugen. Das langrecht eckige Blatt enthält daher eine Fülle an Informati onen in einer Gesamtansicht der Neuthorfront und des Eicherbergs aus der Vogelperspektive mit vier Detailbildfeldern und einer Legende. Die neuen Strukturen sind in Gelb hervorgehoben, nämlich die Eskarpe ABCD entlang des Tintenberges, die Eskarpe EFG und der gedeckte Weg O unterhalb der Kontergarde Berlaymont sowie die Flankenka sematte der Batterie Chanclos HiK, die nun nach dem amtierenden Kommandanten benannt wurde. Einen bemerkenswerten Schnitt führt Delaing von der Höhe der Kontergarde durch die beiden Nie derwälle die steil abfallende Rampe Berlaymont bis zu den zweistöckigen Pfaffenthaler Häusern in der heutigen Rue Laurent Menager hinab. Der artige Schnitte setzten sich eigentlich erst im 19. Jahrhundert durch. Die gestrichelten Linien wei sen auf die anstehenden Projekte bis März 1741 hin, den Ausbau der Enveloppe Berlaymont und die Anlage der drei Niederwälle des Tintenbergs, „Chutes“ genannt, zur Verteidigung des Eichertors. Wer einen derartigen Plan anfertigen konnte, musste für höheres bestimmt sein. Delaing ge langte 1744 an die Spitze seiner Brigade und stieg 1758 zum Generalfeldwachtmeister des Ingenieur corps auf, bevor er 1767 in Brüssel starb.
Gewehr der leichten Truppen der Habsburger Armee war der Jägerstutzen M1754. Um dessen ähnlich lange Feuergeschwin digkeit zu beschleunigen und zu vermeiden, dass die Schützen dadurch in Bedrängnis kamen, wurde mit dem Doppelstutzen M1768 eine neue Waffe konzipiert, die durch die Einführung der Bockkons truktion den langsamen, aber genauen Schuss mit dem schnellen, aber weniger treffsicheren kombinierte. Aus dem hinzugekommenen glatten Lauf konnten bis zu drei Schüsse pro Minute ab gegeben werden. Das Laden fiel vergleichsweise leicht, da die Kugel in den glatten Lauf hinabrollte, ohne dass der Schütze sie aufwändig verkleiden oder forcieren musste. Gezielt wurde über die zweifache, klappbare Eisenkimme und das auf dem oberen Lauf eingeschobene Messingkorn. Sofern sie diese mitführten, konnten sich die Schützen einer 253 cm langen Lanze behelfen, an der in unterschiedlicher Höhe drei Haken eingelas sen waren und auf die sie den Doppelstutzen zur Verbesserung der Zielsicherheit auflegen konnten.
des gewaltigen Habsburger reiches, das sich im 18. Jahrhundert von der Nordsee bis zum Schwarzen Meer entlang von Rhein und Donau erstreckte, liegt Bratislava, zu Deutsch Preßburg. Dort schuf Georg Schwarz diesen Doppelstutzen, Modell 1768, nach einem zentral vorgegebenen Muster, wie ihn auch andere private Hersteller baugleich produzierten.
Dass Schwarz Büchsenmacher war, ist ein Analo gieschluss: sämtliche übrigen bekannten Modelle des M1768 tragen die gleich aufgebaute Signatur der Waffenbauer ebenfalls auf dem oberen Lauf, wie diejenigen Johann Spöcks oder Martin Pla ners aus Wien.
Den entsprechenden Rechtsdrall konnte das Geschoss also erst entwickeln, wenn es in den Zügen geführt wurde und der Raum zwischen Lauf und Kugel abgedichtet war. Dafür wurde bei Vorderladern die sogenannte Pflasterkugel ver wendet, die mit einem gefettetem Stück Leinwand umwickelt, mithilfe eines Holzhammers in den Lauf geschlagen und schließlich mit etwas Kraft aufwand mit dem Ladestock auf die Treibladung am Ende des Laufes gestopft wurde. Dieser Lade vorgang nahm etwa zwei bis drei Minuten Zeit in DasAnspruch.erstegezogene
Der 105 cm kurze Doppelstutzen M1768 ist eine Bockbüchsflinte. Diese Konstruktion zeichnet sich dadurch aus, dass ihre beiden Läufe übereinander angeordnet sind. Außerdem sind die achtkantigen Läufe 65 cm lang und 14.8 mm im Kaliber, also im Laufinnendurchmesser genommen. Ihre Beson derheit besteht darin, dass der untere Flintenlauf glatt und der obere Büchsenlauf siebenfach gezogen ist.
Der gezogene Lauf ermöglichte Präzisionsschüs se über 150 Meter Entfernung. Voraussetzung für den genauen Schuss war die Stabilisierung der Flugbahn des Geschosses durch den Drall, den es durch die Rotation in den Laufzügen beim Abschuss entwickelte. Ein Lauf mit Zügen gleicht entfernt dem Gewinde einer Schraubenmutter.
1768 Eine Waffe für die Grenze Ralph UnweitLangedesHerzens
Er wurde 2011 bei einem süddeutschen Auktions haus erworben.
Die Abzuggruppe des Doppelstutzens weist zwei Abzugzüngel auf. Mit dem kürzeren, vom Schüt zen aus gesehen rechts gelegenen Trigger wurde der Schuss im oberen Lauf ausgelöst, mit dem längeren linken derjenige im unteren.
Die zwei flachen Steinschlösser mit Schwanen halshähnen werden durch zwei Schrauben in der Mitte und am hinteren Ende der Platinen zusam mengehalten. Die kantige eiserne Pulverpfanne des unteren Laufes, vom Schützen aus gesehen links, liegt deutlich unterhalb derjenigen des Ober laufes. Dennoch zeichnet sich der Doppelstutzen durch eine gewisse Symmetrie aus. Die besondere Ästhetik der Waffe tritt durch ihre barocken Ver zierungen am Kolben des Nußholzvollschaftes zutage, der zu beiden Seiten auf der Höhe der Kolbenbacke leicht geschnitzt ist. Der vorliegende Doppelstutzen lässt sich aufgrund dessen als frühes Exemplar einordnen, bei dem ebenfalls die schweren Beschläge noch vorhanden sind, die zum erheblichen Gesamtgewicht von 5.35 kg bei tragen. Er wiegt damit beinahe das Doppelte einer zeitgenössischen Muskete. 88
Der Doppelstutzen war eine Waffe für Spezialein heiten an der Militärgrenze. Im Anschaffungspreis war sie mindestens dreimal so teuer wie eine einfache Jägerbüchse – die Herstellungskosten schwankten je nach Zeit und Ort zwischen 24 und 42 Gulden –, weshalb der Hofkriegsrat unter dem Vorsitz seines Präsidenten Wilhelm Reinhard von Neipperg, der bis 1753 als Gouverneur von Luxemburg amtierte, im Jahr 1768 die Einführung des Doppelstutzens lediglich für die Scharfschüt zen der Grenzregimenter beschloss. In den 40 folgenden Jahren wurden etwa 2.500 Exemplare ausgeliefert, hergestellt von bisher um die 20 bekannten Büchsenmachern. Der Doppelstutzen M1768 ist heute eines der charakteristischsten und seltensten Gewehre der Zeit Maria Theresias. Die eigentümlichen Truppen der Grenzregimenter gingen aus unterschiedlichen, temporär aufge stellten Regimentern hervor. Auf dem Höhepunkt des Siebenjährigen Krieges (1756-1763) ließ der damals als Feldmarschall amtierende Franz Moritz von Lacy, der mit der Reorganisation des Habsburger Heeres betraut worden war, die ersten regulären Jägertruppen ausheben und folgte damit dem Vorbild der Preußischen Armee. Diese Jäger wurden im 18. Jahrhundert bei Ausbruch eines Krieges nach Bedarf rekrutiert – vorwiegend aus Wildhütern, die sich wegen ihrer natürlichen Geländekunde und Meisterschaft im Schießen als leichte Hilfstruppen eigneten. Da die Jäger in der Regel ihre eigenen Hirschfänger bei sich trugen, wurde der Doppelstutzen ohne Bajonettvorrich tung konzipiert.
Die Jäger waren in eigentümliche bewegliche Abteilungen aus Scharfschützen, leichten und schweren Kavallerieeinheiten eingeteilt und für die Lösung taktischer Aufgaben, wie Sicherungs- und Eskortdienste, vorgesehen. Anfangs waren sie dem Pionier-Corps angegliedert und zu dessen Schutz abgestellt. Die Pioniere waren ebenfalls Spezialeinheiten, die besonders schwierige technische Probleme zu bewältigen hatten, wie etwa den Brücken-, Lager- und Wegebau, die Befestigung von Stellungen oder das Minieren von Festungen in Friedens- und Kriegszeiten. Im Festungswesen kam diesen Truppen dabei eine besondere Bedeutung zu.
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Im Jahr 1769 wurden die ersten Doppelstutzen M1768 an die Scharfschützen der Grenzeinheiten ausgegeben, die in kleinen Gruppen Patrouillen an der Reichsgrenze und Aufklärungsgänge auf feindlichem Gebiet unternahmen. Der Gebrauch des Doppelstutzens ermöglichte es ihnen, ver deckte Operationen durchzuführen. Damit waren sie sowohl zu Fuß als auch zu Pferd agiler und dynamischer als ihre Gegner, deren Vorankommen sie gezielt und effektiv verlangsamen konnten, um zum nächsten Stützpunkt zurückzueilen und die Haupttruppen zu benachrichtigen. Die Grenzein heiten waren überwiegend am südöstlichen Rand des Reiches, der sogenannten Militärgrenze, im Einsatz, etwa um die große Grenzfestung Temes war (heutiges Timişoara). Solche Einheiten, die feindliche Aktionen beobachteten und meldeten, und Patrouillengänge an der Grenze machten, sind auch am anderen Ende des Habsburgerreiches nachgewiesen, im Herzogtum Luxemburg. Die Aufklärung betrieben sie an der französischen Grenze, die bedrohlich nahe zwischen Howald und Hesperange lag, und erstatteten der „Haupt= und Gränitz=Vestung Luxemburg“ Bericht, den ihr Kommandant weiter nach Brüssel und nach Wien Alsleitete.die Grenzfestung Luxemburg in französische Hand fiel, im Jahr 1795, wurde der Doppelstutzen durch ein geringfügig modifiziertes Nachfolgemo dell abgelöst. Unter anderem wurden Veränderun gen an Pfanne und Zündloch vorgenommen, da beim vorliegenden Modell das Zündloch nämlich so groß war, dass sich das Pulver der Haupt ladung beim Laden in die geschlossene Pfanne ergoss. Die Doppelstutzen blieben im Einsatz, bis sie zwischen 1805 und 1807 eingezogen wurden, offenbar mit überschaubarer Reue: 1810 wurde nämlich ein ausgeklügeltes, aber nie verwirklich tes Projekt zur Ausrüstung der gesamten Infante rie mit ähnlichen Waffen ausgearbeitet. Doppelstutzen M1768 Georg Länge:PreßburgSchwarz105cm2011-041/001
Le contexte historique de l’évènement et la description détaillée ayant été évoqués par Carmes, nous pouvons nous concentrer sur la représentation en tant que telle. Qui a bien pu initier ce dessin, quels étaient l’intention et le 96
François Reinert Suite à de longues et particulièrement tenaces négociations, ce dessin, naïf mais d’une valeur documentaire unique pour la forteresse de Luxembourg, a pu être acquis en 2013 auprès des héritiers de Fernand Wictor (1917-1997). Enseignant, ce dernier était connu comme collectionneur de monnaies luxembourgeoises et auteur d’un premier catalogue sur les monnaies et essais-monétaires du Grand-Duché de Luxembourg de 1785 à 1965 qui connut plusieurs rééditions après 1963. Le dessin occupait une place d’honneur dans le salon d’une belle maison bourgeoise du Lim pertsberg à Luxembourg-Ville. Selon la tradition familiale, il proviendrait par héritage d’un oncle, un missionnaire jésuite au Darjeeling, Frère Paul Turmes, mort en 1973. L’ aquarelle a fait l’objet d’une étude approfondie de non moins de 49 pages en 1993 par Alex Carmes, enseignant dans le secondaire et spécialiste en uniformes. Sans son expertise, beaucoup de détails que l’auteur du croquis a tenu à représenter en détail nous Leéchapperaient.2mars1781, l’empereur Joseph II chargea son beau-frère, le duc Albert de Saxe-Teschen, lieutenant-gouverneur et capitaine général des Pays-Bas « pour de notre part et en représentant notre Personne, prêter le Serment dû aux Etats de nosdits pays Bas et recevoir et Accepter leur pro messe et Serment d’Obéissance et fidélité ». Le 26 juillet, celui-ci substitua en sa place le Prince Charles Joseph de Ligne (Bruxelles, 23 mai 1735 – Vienne, 13 décembre 1814) pour la cérémonie d’inauguration au Luxembourg, qui eut lieu le 20 août 1781. Connu comme le prince rose, couleur de sa livrée – il disait de lui-même qu’il a « l’esprit assez couleur de rose », issu de la plus ancienne noblesse des Pays-Bas autrichiens, il adorait le faste qui s’exprimait dans le grand nombre des domestiques à son service et la couleur de la tenue qu’ils portaient en rose ou rouge et ocre.
Le cortège en provenance de Strassen, à une lieue de la ville, où une délégation a reçu le Prince de Ligne « le 19 août à deux heures de l’après-midi », s’apprête à entrer en ville. Un détachement de huit dragons à cheval, sabre au poing, ouvre le cor tège. Nous retrouvons quatre dragons du même régiment à la fin du cortège. Leur uniforme est représenté avec une attention particulière, à l’ins tar des tricornes garnis de petits plumets noirs en haut, jaunes en bas, portés depuis 1767 par toute la cavalerie impériale, et le rouge pompadour, couleur du régiment, qui se porte au collet rabattu, aux parements et au pourtour des basques. Il s’agit des dragons d’Arberg, en garnison à Mons, le seul régiment wallon de cavalerie dans l’armée impériale. Ses détachements se trouvaient à travers tous les Pays-Bas autrichiens, et au début des années quatre-vingt, c’était le seul régiment de cavalerie à avoir des éléments stationnés à Luxembourg. Qui plus est, ce régiment, dont le Prince de Ligne a une très haute opinion, avait appartenu de 1732-1757 à l’oncle du prince, le feld-maréchal Ferdinand de Ligne. Suit alors le char de triomphe, garni de musiciens, repeint depuis le Jubilé de mai 1781, suivi d’un « Wurst » rempli de gens de la maison du prince, d’un troisième véhicule, une berline coupé, peutêtre avec François Chrétien de Gerden, président du Conseil Provincial. Les trois voitures de la députation des États suivent, quatre postillons, un hussard, deux postillons, le « Wurst » des officiers, les laquais du prince, plusieurs chevaux de main, quatre drapeaux, le carrosse du prince de Ligne, les housards du prince, les dragons d’Arberg déjà mentionnés suivi par des grenadiers Hayden, stationnés à Luxembourg, et pour finir, un groupe d’hommes armés de fusils avec la baïonnette fixée, mais sans uniforme, les quatre compagnies de la bourgeoisie de Luxembourg, qui attendaient probablement le prince au chemin et se joignaient après son passage au cortège.
Si la représentation du cortège captive toute notre attention, la représentation des abords de la forteresse et du front de la plaine ne sont pas moins intéressants. Le point de vue à partir du glacis, aux environs des forts Charles ou Berlaimont, nous permet de découvrir à partir du bastion Marie, reconnaissable à ses guérites, au fond, jusqu’au pont dormant et le pont-levis de la contre-garde du ravelin de la Porte-Neuve par laquelle le cortège entre dans la ville, les ouvrages du front de la plaine. Les remparts sont couron nés d’arbres, le nombre de guérites, qui ont toutes disparu, est impressionnant. Particulièrement curieuses sont deux barrières, des palissades peintes en rouge aux abords de la ville, qui délimitent le chemin d’accès entre la Porte-Neuve et le Ensembleglacis.avec la vue qui montre le cortège qui avait lieu quatre mois auparavant, le 20 mai 1781 à l’occasion du jubilé, pour célébrer le centenaire de l’élection de la vierge en tant que patronne de la ville, ce dessin constitue la seule représentation des ouvrages du très fortifié front de la plaine depuis le tableau de Van Der Meulen de 1684.
À l’intérieur de la palissade tout ce cortège défile devant la représentation de la Ville de Luxem bourg. Le magistrat de la ville, un groupe de sept hommes vêtus de noir avec une épée, puis les quatre sergents de ville habillés en rouge reconnaissables à leurs hallebardes, et pour finir les Treize Maîtres des métiers, le corps de la bourgeoisie, qui portent de longs manteaux bleu ciel. Quant au commandant de la forteresse, il attend en ville, avec l’ensemble de la garnison pour accueillir le prince.
Carmes renvoie à juste titre à certaines simili tudes entre ce cortège religieux qui montre la procession finale qui ramena la statue miracu leuse de la Consolatrice des Affligés de l’église paroissiale Saint-Nicolas à la chapelle sur le glacis de la forteresse et celui de l’entrée, notamment la ligne sinueuse pour représenter le cortège, les voitures en partie identiques, le relief de la ville qui se dessine au fond et surtout la représentation de la chapelle Notre-Dame en dehors de la ville.
Alors que l’auteur y soupçonne la même main, nous pensons plutôt que le dessinateur, un certain Roudolff, s’est servi de la gravure qui a dû être éditée entretemps, pour s’en inspirer, comme aide-mémoire, ce qui du coup explique certaines similitudes. Peut-être même que cette gravure a seulement donné à l’auteur du dessin – ou à son commanditaire s’il y en avait – l’idée d’illustrer aussi une représentation de l’entrée du Prince de Ligne. Le cortège religieux est en effet beaucoup plus long, plus rempli et plus complexe, et les ouvrages de la forteresse sont représentés de plus loin, mais avec plus de précision.
1781 Qui est Roudolff ?
Johann Peter Pichler, d’après le tableau de Charles LeGravureClercq1789 38,6 x 27,1 2022-228/001cm COLLECT97 I0NS
but de son auteur, et qu’est-ce qui l’y intéressait particulièrement ? Des réponses à ces questions pourrait nous donner un indice sur sa formation et Roudolfffonction.
était inconnu à Carmes. Le dessinateur nous donne cependant quelques indices. D’abord le titre de son dessin « L’ENTREE : DU : PRINCE : DE : LIGNE : A : LUXEMBURG » qui incite à penser qu’il s’exprimait plutôt en Allemand ; sinon il aurait écrit Luxembourg. Il s’appelait plutôt « Rudolph », dont « Roudolff » serait la version francisée. La façon précise de la représentation des différents groupes, des véhicules et de leur suite, presqu’une paraphrase des récits d’époque – la représentation en aurait même pu servir d’illustration – dans le cortège plaide pour un témoin oculaire. Puis son affinité remarquable pour la représentation exacte des uniformes laisse supposer une formation militaire. Interrogé à ce sujet, Bruno Colson, professeur à l’Université de Namur et fin connais seur des régiments aux Pays-Bas autrichiens, nous a en effet indiqué « (…) un Bernhard Rudolph dans le régiment des dragons wallons d’Arberg, représentés en tête du cortège sur l’aquarelle. Son nom figure dans les Rangslisten pour les années 1790 et 1791. Il est alors sous-lieutenant (Amon von Treuenfest, G., Geschichte des k. k. Dragoner-Regimentes Feldmarschall Alfred Fürst zu Windisch-Graetz Nr. 14, Vienne, 1886, p. XII en annexe). (…) Il n’y a pas de certitude mais ce Bern hard Rudolph a pu, selon moi, représenter l’entrée du prince de Ligne. Il devait être, en 1781, cadet ou Fähnrich et ne fut repris dans la liste des officiers qu’au moment de sa sous-lieutenance ». Tous ces indices nous incitent à penser que l’auteur du dessin est bien Bernhard Rudolph, jeune cadet du régiment d’Arberg et un de ses éléments sur place. La représentation naïve correspond à son âge et le dessin aurait pu être effectué sur demande de François-Xavier Merjai, chroniqueur et conseiller pensionnaire des États, pour illustrer son procès-verbal de l’inauguration de S.M. l’Empereur Joseph II qui se trouve en plusieurs exemplaires aux Archives nationales à Luxembourg. Le dessin, curieux et décoratif, se serait égaré par la suite pour se retrouver dans la succession Turmes.
Charles-Joseph de Ligne
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Naam- en Ranglijst der Officieren 2014-251/001-017 112
1817-1855 1836-1861
Offiziere nach Rang und Namen
Sie stammen aus dem Nachlass der Familie de la Fontaine. Einige Bände, vor allem der niederländi schen Exemplare, sind von ihrem Besitzer „Prosper de la Fontaine“ signiert. Sie sind akkurat à jour gehalten, Namen sind ausgestrichen bei Pensionie rung oder Tod, Anciennitäten werden ausgerechnet und nachgetragen. Prosper-Emil-Joseph-Theodor (Luxemburg, 30. September 1817 - 28. September 1889) war der älteste Sohn von Gaspard-TheodorIgnaz de la Fontaine (1787-1871), der von 1842-48 Gouverneur des Großherzogtums Luxemburg war. Nach dem Athenäum trat er am 24. September 1836 – dies ist auch das Datum des ersten vor liegenden Bandes der Naam-En Ranglijst – als Vo lontär in das niederländische 6. Husarenregiment ein, dessen Garnison in Maastricht war. Am 1. Juli 1841 wurde er im neugegründeten Luxemburger Bundeskontingent Seconde-Lieutenant, und am 30. September 1843 zum Gendarmerie-Kommandanten ernannt. Als die Kavallerie aufgelöst worden war, trat er am 1. März 1847 als Premier-Lieutenant in die Infanteriebataillone des Jägerkorps über, wo er am 30. Mai 1861 zum Kapitän avancieren sollte. Nach 32-jähriger Dienstzeit wurde er am 4. Juni 1868 mit dem Ehrentitel Major aus dem Militär dienst entlassen.
Die unscheinbaren Pappbände im praktischen Ta schenbuchformat, teils noch mit Original-Broschur, enthalten ca. 300 Seiten. Diese recht modernen statistischen Jahrbücher über die Regimenter und ihre Offiziere kommen ohne zusammenhängenden Text aus und bestehen aus einer rein funktionalen Aneinanderreihung von Listen.
Sie sind heute noch unersetzliche Nachschlagewer ke zur Mobilität der Offiziere, vor allem, wenn man sich mit einer Bundesfestung wie Luxemburg und den Bundeskontingenten befasst. Es ist nur bedau erlich, dass die preußischen Ranglisten keine Vor namen aufweisen, was die Verfolgung der Karriere eines bestimmten Offiziers sehr erschweren kann, vor allem, wenn er, was nicht selten vorkommt, aus einer großen Militärfamilie stammt. Wie so viele Objekte des alltäglichen Gebrauchs, die nach einem Jahr eigentlich schon überholt waren, sind sie heute außerordentlich selten.
Rang- und 2014-204/001-019Quartierlisten
Die vom preußischen Kriegsministerium heraus gegebenen Ranglisten sind ebenfalls annotiert und enthalten die Gliederung der Preußischen Armee in Friedenszeiten mit allen Formationen und Dienststellen sowie deren Besetzung mit Offizieren.
Im März und Juni 2014 wurden die Rang- und Quartierlisten der Preußischen Armee (insgesamt 19 Jahrgänge von 1817-1855, sie erscheinen wie der jährlich ab 1817) sowie die daran angelehnte „Naam-en Ranglijst der Officieren van het Konink lijke Leger der Nederlanden“ der Niederländischen Armee (insgesamt 17 Jahrgänge zwischen 1836 und 1861, 1832 erstmals erschienen) in Trier antiquarisch erworben.
Jährlich mit dem Stand zum Frühjahr erscheinen die Register mit sämtlichen Offizieren, deren Rang und das Datum wann sie diesen erlangt haben, ihre Auszeichnungen, deren Regimenter und deren Garnisonsorte. Natürlich war es vor allem für die Offiziere und Soldaten selbst von Wichtigkeit sich auf dem Laufenden zu halten, aber auch für die Verwaltung und die Zivilgesellschaft waren sie von Nutzen. Gerade in einer Bundesfestung wie Luxem burg, mit seiner 6.000 Mann starken preußischen Garnison, der Hunderte von Offizieren vorstanden, und dem damit verbundenen zahlreichen Wechsel der Offiziere und Regimenter, war es sicher sinnvoll zu wissen, mit wem man es gerade zu tun hatte oder bei Tische saß, vor allem als Gouverneur.
François Reinert
Martin Baudouin, Jean-Baptiste Fresez Dessin à la mine de plomb, 21,5 x 16,1 cm Lëtzebuerg City Museum, 2015.299.1 © Les 2 Musées de la Ville de Luxembourg, photo : Christof Weber pendre deux glands ; habit vert foncé, collets et parements idem ; l’habit croisé sur la poitrine avec sept grands boutons de chaque côté et un passepoil tout autour sur la partie supérieure et au milieu également un passepoil; les pans courts et retroussés avec une doublure orange; sur les épaules un treffle en tresses blanches; sur l’épaule gauche, dessous le treffle, s’attachent les aiguillettes, composées de quatre tresses, dont deux s’attachent au sixième bouton. Les distinc tions de grade d’un brigadier sont deux galons de laine sur les bras, une épaulette sur l’épaule droite aussi en laine blanche, cravate noir, gants blancs en cuir de buffle, bandoulière et ceinturon de même ; sur le devant de la bandoulière deux épinglettes, sur le ceinturon une plaque de cuivre 122
Martin
Martin Baudouin a fière allure
François Reinert
1829
Ce jeune et fier militaire est un personnage secret. Lors de l’apparition de ce tableau anonyme lors d’une vente aux enchères à Metz en 2011, proba blement suite à une succession au Luxembourg (Thorn ?), même la signature Fresez 1829 était surpeinte et donc invisible. Des histoires de succession, ou bien le peintre Fresez avait-il peur de se compromettre ?
Jean-BaptisteBaudouinFresezHuilesurtoile41x32,5cm2011-035/001
L’uniforme avec tous ses accessoires prend tout l’espace. Le visage déterminé, moustachu, avec des joues rougies et des cheveux noirs bouclés, semble minuscule par-dessus les imposantes épaulettes argentées d’officier. Représenté de trois-quarts entre une simple chaise en paille – rigueur militaire oblige – et une table sur laquelle il vient de poser son impressionnante chapska dont nous voyons seulement une partie, il tient ses gants blancs, appuyé sur son beau sabre d’officier. Cette chapska avec la cocarde orange ainsi que le numéro 10 sur la ceinture argentée nous indiquent que nous sommes en présence d’un militaire néerlandais, plus précisément d’un officier du Régiment de Lanciers n° 10. Créé le 15 novembre 1818, il était composé de quatre escadrons de deux compagnies, avec un total de 100 hommes par compagnie. La cavalerie de la jeune armée des Pays-Bas est alors constituée de dix régi ments : 1er-3e Cuirassiers, 4e-5e Dragons légers, 6e-8e Hussards, 9e Cuirassiers et 10e Lanciers. Cet élégant uniforme figure dans les grands et rares répertoires d’uniformes de grande qualité artistique de Teupken (1823) et de Madou (182025). Il est décrit en détail dans « Les costumes belgiques » de Madou (1827), où un brigadier du 10e Lanciers est illustré à cheval. « Schapski vert, avec passepoils blancs ; sur le devant du schapski, le numéro du régiment en cuivre sur plaque blanche ; autour de la plaque blanche, des rayons en cuivre; les gourmettes sont une chaîne de cuivre avec une bande de cuivre dedans, un bord de cuivre à l’extérieur de la visière ; le dessous du schapski est en cuir noir qui monte jusqu’au milieu et qui finit par un large galon blanc; le plumet blanc, et la cocarde orange sont placés à gauche; une tresse blanche, qui s’attache à droite, se joint derrière la cocarde et laisse
124
Le projet de ce beau portrait (21,4 x 16 cm) figure dans un carnet, véritable livre d’amis du peintre Jean-Baptiste Fresez, peintre de la société de Luxembourg. Il y est identifié comme “lieutenant Baudouin”. Daté de 1829, il porte au dos une dédicace : Puisse mon ami Fresez retrouver dans les traits / qu’il a si fidèlement reproduits l’expres sion / d’un souvenir qui ne s’effacera jamais / Luxembourg, le 25 août 1829 / Baudouin M. / Lt. De l’armée / des Pays-Bas. Baudouin était-il juste de passage ou faisait-il partie de ces quelques officiers que l’armée néerlandaise entretenait auprès du gouvernement à Luxembourg? Le Roi Grand-Duc ne lève en effet pas un contingent fédéral pour la Confédération germanique, et ceci malgré les stipulations de l’acte finale du congrès de Vienne de 1815. On peut supposer que le lieutenant Baudouin (Longwy, 11 février 1798 – Luxembourg, 29 septembre 1851) et Fresez (Longwy, 10 juillet 1800 – Luxembourg, 31 mars 1867), tous les deux nés à Longwy et ayant presque le même âge, ont dû se connaître, même si les parents de Fresez s’installent déjà à Luxembourg dès 1802. Ce por trait précoce par Fresez – qui n’enseigne le dessin à Luxembourg que depuis 1824 – se caractérise par sa taille réduite, sa grande précision dans le rendu de l’uniforme et le visage … et la particulière grossièreté des mains qui semblent même floues, ce qui pourrait indiquer l’utilisation d’une camera obscura. Malgré la présence de quelque 6.000 militaires prussiens dans la garnison – Fresez a réalisé quelques dessins d’officiers qu’il a dû côtoyer dans la loge maçonnique – aucun autre tableau de militaire de sa main ne nous est connu, à l’exception de celui du major prussien Débické en 1838. Plus tardif, il est plutôt l’exception qui confirme la règle, puisqu’il se maria avec la riche héritière Van der Noot et s’installa définitivement à Luxembourg. Un Fresez, même de taille aussi réduite, était-il hors de prix pour le solde des militaires ? Martin Baudouin est né à Longwy (Meurthe-etMoselle, France et non « Groothertogtum Luxemburg » comme indiqué curieusement dans le Stamboeken), près de la frontière luxem bourgeoise, de Jan Baptiste Paulus Martinus et de Marianne Daumine. Installé entretemps au Luxembourg, il entra le 23 août 1816, âgé de 18 ans, en tant que volontaire dans le régiment de Dragons légers n° 5 de l’armée des Pays-Bas, et y fait rapidement carrière. Il devient Fourrier le 3 mars 1817 et le 12 septembre 1820 Sergent-Major (Opperwachtmeister). Le 10 avril 1824, il intègre le régiment de lanciers n° 10 et avance dans le rang d’Adjudant Sous-Officier le 20 octobre 1825, il est nommé le 21 juillet 1828 Second Lieutenant (2. Luitenant Cornet), puis Premier Lieutenant Adjudant le 19 mars 1831 (Eerste Luitenant der Kavallerie) par décision de Sa Majesté le Roi Grand-Duc Guillaume Ier des Pays-Bas. Le lieutenant Baudouin, quand il posait si fière ment dans le plus bel uniforme de l’armée du roi des Pays-Bas, se doutait-il déjà que les choses allaient changer un an après, suite à la révolution belge qui éclata le 25 août 1830, plongeant le Grand-Duché dans une incertitude qui n’allait être résolue qu’avec le Traité de Londres du 19 avril 1839 et se solder par la perte de la partie francophone du pays ? Que nombreux de ses ca marades belges du 10e lanciers allaient déserter pour remplir les rangs de la nouvelle armée belge, alors qu’il restera fidèle au roi des Pays-Bas ? Il se retrouve ainsi en 1830 « By het mobile Leger ter gelegenheit der opstand in Belgien », parti cipe au « Tiendaagsche Veldtocht in Belgien », la campagne des Dix Jours du 2 au 12 août 1831, et est encore toujours en campagne « by het Mobile Leger » en 1832, 1833 et 1834. « Wegen Sijn gehouden gedrag gedurende de plaats gehad hebbende gevegten in en bij Brussel en 1830 », il est nommé le 16 novembre 1830 « Ridder der Militaire Willemsorde 4. Klasse », la plus ancienne et la plus haute distinction du Royaume des PaysBas, établie le 30 avril 1815. Depuis le 28 mars 1832, il arbore aussi fièrement le « Metalen Kruis » en bronze de canons pris à la bataille de Hasselt le 8 août 1831 et créé le 12 septembre 1831 par le roi Guillaume Ier. Les deux décorations seront donc ajoutées par après sur le tableau, probable ment aussi par Fresez. Après 1834, nous perdons quelque peu la trace du Premier Lieutenant Adjudant Baudouin qui reste cependant dans l’armée. Nous ne pouvons nous empêcher de signaler ici à titre de curiosité que le 26 août 1832, un certain Guy Paul Baudouin né à Luxembourg en 1803, Wachtmeister au 10e Lancier, devient 2e lieutenant de l’infanterie « bij de troepen van het grothertogtum Luxemburg », qui se limitent à un cadre d’une demi-douzaine d’officiers néerlandais auprès du général de Goedecke, président de la Commission Gouvernementale dans la ville de Luxembourg (Stamboeken et ANL RA-151). S’il est peut-être de la même famille, il ne s’agit en aucun cas de Martin Baudouin, qui est encore stationné avec le régiment de lanciers n° 10 en 1839 à Utrecht et apparait étonnamment dans le registre de population de Tilburg avec nombre d’autres militaires en 1840. Alors que le régiment est re nommé en 1er régiment lanciers le 1er avril 1841, Baudouin le quitte pour être engagé définitivement au Grand-Duché et poursuivre sa carrière. Il y est promu Ritm.(eister) K(ommandant) à la tête des Jagers te Paard du Luxemburgsche Contingent tot het Bonds-Leger, suite à une nomination du 6 novembre 1841, sans doute en récompense de sa fidélité durant la révolte en Belgique et des liens que cet originaire de Longwy a entretenu avec le MaisLuxembourg.cetescadron de chasseurs à cheval, en garnison à Diekirch, ne sera formé que vers la fin 1842. Le 1er avril 1843, il ne comptait toujours que 7 officiers, dont le Second Lieutenant LouisAlphonse Munchen, 11 sous-officiers et 31 chas seurs … sans chevaux – seulement quelques-uns seront livrés vers 1844 ! Et à défaut d’une caserne, les soldats seront logés chez l’habitant. Rien d’étonnant dès lors que l’escadron de cavalerie du contingent fédéral sera déjà supprimé par arrêté royal grand-ducal du 25 novembre 1846, avec l’artillerie, sans jamais avoir atteint ses effectifs. Ainsi, l’arrêté royal grand-ducal du 8 février 1847, n° 309c accorde la « démission honorable du service au sieur M. Baudouin, capitaine comman dant de l’escadron de cavalerie supprimé », alors que l’arrêté n° 309d lui accorde encore le grade de major titulaire. Cet orangiste d’origine française, véritable mili taire de carrière, aura servi durant 31 ans. La « Loi qui accorde la naturalisation au sieur Baudouin, major en retraite à Luxembourg », « né le 22 plu viôse an VI de la République française, à Longwy (France) » du 3 mai 1849 est publiée dans le Mémorial Législatif et Administratif du GrandDuché de Luxembourg n° 69, 1849, 713 en indi quant que le pétitionnaire a justifié les conditions d’âge et de résidence exigées par l’article 2 de la loi du 12 novembre 1848 : « La naturalisation ne sera accordée qu’à ceux qui auront atteint l’âge de la majorité et qui auront au moins pendant cinq ans résidé dans le Grand-Duché. » Mort à peine trois ans plus tard, âgé de seulement 53 ans, il n’aura pas beaucoup profité de sa retraite luxembourgeoise. „Lancier, te paard, in groote tenue“ et „Cornet der Lanciers, in groote tenue, te paard“, Beschrijving hoedanig de Koninklijke Nederlandsche troepen […] Jan Frederik Teupken, 2018-300/0011823
avec le numéro du régiment ; pantalon, schabra que et porte-manteau du même vert que l’habit ; sur le pantalon deux larges galons orange (…). À la différence du simple brigadier, le ceinturon large en cuir verni blanc; la plaque en or avec le numéro en argent, la giberne en argent avec bandoulière en argent et les épaulettes en argent caractérisent le rang d’officier.
„Standaart drager der Lanciers, in groote tenue“ et „Lancier“ Militaire costumen van het Koninkryk der Nederlanden Jean-Baptiste Madou, 2015-211/0011826
COLLECT125 I0NS
Zwischen dieser Pforte und der rechterhand ge legenen Bastion Berlaimont befinden sich Batterie und Niederwall von 1672, die 1740 und 1747 aus gebaut und ob des damaligen Interimskomman
Die Luxemburger Ansicht bestätigt die Annahme, dass Diezler auch nach Stichvorlagen gearbeitet habe, wie bei seinem Gemälde „Die Loreley im Mondschein der Nacht“ von 1843 bereits vermutet wurde. Ein Aufenthalt Diezlers in Luxemburg ist nicht belegt, sodass ihm der Stich wohl als Vorla ge zur Verfügung gestellt worden ist. Da unter den etwa 150 bekannten Werken Diezlers nur drei mit ähnlich großen Massen erfasst sind, unterstreicht die stattliche Größe des Ölgemäldes – 73,5 x 106 cm – den speziellen Wunsch eines bemittelten Auftraggebers. Insbesondere im Jahr 1839, in dem die politische Unsicherheit in Luxemburg durch den Londoner Vertrag endgültig beigelegt 134
danten als Chanclos bezeichnet wurden. Auch die drei Terrassen des Tintenbergs, die sogenannten „Chutes“, sind deutlich zu erkennen. Das mittlere Pfaffenthaler Tor in der Verlängerung der unteren Terrasse des Ravelins Drei Tauben wurde 1672 errichtet. Am Fuß des Anstiegs liegt schließlich das untere Pfaffenthaler Tor, die Seilerspforte.
Im Hintergrund erhebt sich der Felsen mit der Bockbefestigung und füllt fast die Hälfte des Bildes aus. Die daran anschließende, 1735 er baute Schlossbrücke ermöglicht den Übergang zur Altstadt, deren Wahrzeichen, der Turm der Michaelskirche, dargestellt ist. Dahinter ragen die Türme und die Kaserne des Rham-Plateaus her vor, welche, wie das obere der drei Pfaffenthaler Tore, die Drei Türme, heute noch existieren.
Vergleicht man die frühere Ansicht Fresez‘ „Vue de Luxembourg. Prise de la porte d’Eich“ auf der Lithographie Paul Lauters‘ aus dem Jahr 1829 mit dem Ölgemälde Diezlers von 1839, muss man feststellen, dass er Fresez bis auf wenige Details regelrecht kopiert hat. Es fehlen lediglich einige Figuren im Pfaffenthaler- und Eicherberg im Vordergrund. Verblüffend ähnlich sind die beiden Männer am rechten Bildrand. Haltung, Kleidung und Frisur sind identisch – man könnte sogar meinen der Gesichtsausdruck der sitzenden Figur ebenfalls. Nur minimale Unterschiede gibt es bei den Soldaten, unverkennbar mit ihren Tschakos und Gewehren mit den Bajonetten, die vor der Kaserne exerzieren. Auffallend sind auch die ent sprechenden Rauchwolken aus den Schornsteinen der Gebäude, sowie die Wolken am späten Nach mittagshimmel. Den bedeutendsten Unterschied kann man an der doch recht großen Menge an Fachwerkhäusern erkennen, die Fresez überhaupt nicht dargestellt hat und in Luxemburg eher unüb lich sind. Hier hat Diezler wohl etwas Lokalkolorit seiner Rheinromantik-Bilder einbringen wollen.
1839
Simone Feis Diese Ansicht wurde dem Museum 2013 aus deutschem Privatbesitz angeboten. Auf Nach frage teilte die Familie Greiveldinger, von der Mosel stammend und nun wohnhaft in Südhes sen, mit, dass das Ölbild beim Koblenzer Maler Johannes Jakob Diezler (1789-1855) in Auftrag gegeben wurde. Eine im Luxemburger Wort am 30. April 1852 erschienene Anzeige eines Theodor Greiveldinger verkündet die Eröffnung des „Hotel de Luxembourg“. Es „bietet eine der schönsten Lagen von Remich dar. Prompte und reelle Bedienung wird sein einziges Bestreben sein; auch ist für schöne Stallung und Remise bestens gesorgt.“ Dies war möglicherweise der Besitzer dieser Ansicht Luxemburgs, der damit seine Unterkunft schmückte. Diezler wurde am 6. Januar 1789 am Fuße der Festung Ehrenbreitstein bei Koblenz geboren. Da er keine Mittel für eine akademische Kunstausbil dung hatte, schloss er sich den beiden Koblenzer Malern Konrad Zick (1773-1836) und Johann Baptist Bachta (1782-1856) an. Zusammen entwi ckelten sie einen Stil, der bis heute das Rheinbild der Biedermeierzeit prägt, in dem die Fantasie landschaften des 18. Jahrhunderts detailgetreuen Abbildungen von Klöstern, Burgen und Wein bergen wichen. Ab 1832 betrieb Johannes Jakob Diezler mit seinem Sohn Anton, der ebenfalls zum begnadeten Landschaftsmaler reifte, ein Geschäft in Köln, wo sie ihre Ansichten auf verschiedenen Bildträgern, wie Tabletts oder Dosen, anboten.
Fresez nach Diezler
Neben den Reisenden, die besondere Erinnerungs stücke an ihren Aufenthalt suchten, waren seine weiteren Auftraggeber beim Adel und der Industrie zu finden. Seine Motive wählte er am Rhein von Köln bis Mainz, entlang der Mosel bis Trier und an der Lahn. Nach dem frühen Tod seines Sohnes im Jahr 1845 veränderte sich Diezlers Stil durch die Zunahme von grellen Farben und Kontrasten. 1852 wurde er in die „Irrenbewahranstalt“ in Andernach eingewiesen, wo er drei Jahre später Diesestarb.
Darstellung Luxemburgs von Norden her dürfte eine der bekanntesten Ansichten der Stadt und Festung sein. Viele Künstler haben die Stadt aus diesem Blickwinkel gezeichnet, allen voran Jean-Baptiste Fresez (1800-1867), der wohl bedeutendste luxemburgische Maler des 19. Jahr hunderts. Aber auch Michel Engels (1851-1901) und einige zeitgenössische Fotografen, wie der Engländer Francis Frith oder Charles Bernhoeft, fanden an diesem Motiv Gefallen.
Der Blick fällt zuerst auf die von der Abendsonne hell beschienene, imposante Vauban-Kaserne. Das längsrechteckige, zweigeschossige Gebäude mit zwei Innenhöfen im Zentrum des Viertels Pfaffenthal war mit 71 x 52 m eines der größten Bauwerke der Festung und wurde 1686-87 unter Sébastien Le Prestre de Vauban als Militärhospital errichtet. Die Hygiene war dort allerdings durch gehend mangelhaft und so diente das geräumige Gebäude mit seiner breiten Terrasse ab 1828 als Infanteriekaserne. Es wurde in den 1930er Jahren Nichtabgerissen.zuübersehen sind auch die beiden Türme im Vordergrund, links das Siechentor und rechts das Eichertor, welche ebenfalls unter Vauban errichtet wurden und die gesamte Unterstadt Pfaffenthal in die Festung einbezogen. Wehrgänge über eine Brücke gewährleisteten die Verbindung zwischen den Forts Berlaimont und Niedergrünewald, dessen überdachtes Reduit am linken oberen Bildrand deutlich zu sehen ist.
Vue de Luxembourg. Prise de la Porte d’Eich Jean-Baptiste
Im Rahmen des Staatsbesuchs des belgischen Kö nigs Baudouin in Luxemburg vom 16. bis 18. Juni 1959 wurde die Ausstellung „Luxembourg, Ville et Forteresse, vue par les peintres“ mit insgesamt 61 hochkarätigen Leihgaben im Schöffenratssaal des Stadthauses gezeigt. Neben Van der Meulens „Dessin préparatoire au tableau « La prise de Luxembourg »“ (Mobilier national Paris), einer Lavur Goethes (Privatsammlung), acht Aquarellen von Turner (British Museum), sechs Aquarellen von Fresez (niederländisches Königshaus), zwei Atlanten von Blaeu und Braun/Hogenberg (König liche Bibliothek Belgiens), den Aquarellen von Noël (Staatsmuseum) und vielen weiteren, wurde auch ein Gemälde von Diezler aus einer Privat sammlung gezeigt. Ein Blick in die Dokumente des Stadtarchivs zeigt, dass es sich nicht, wie anfangs gedacht, um unser Gemälde handelt, sondern um die Ansicht „Le Bouc et le plateau Altmünster pris des avancées du fort Dumoulin“ von 1827. In dem Jahr malte er auch eine Ansicht von Trier in fast den gleichen Maßen. Aufgrund der geringen Entfernung ist es gut möglich, dass Diezler von dort nach Luxemburg gereist ist und die Stadt 12 Jahre vor der Fertigstellung unseres Gemäldes doch besucht hat.
wurde, ist dies als Zeichen eines neuen bürger lichen Selbstverständnisses zu verstehen.
2010-038/00145LithographieFresezx58,3cm COLLECT135 I0NS
136
Vue de Luxembourg Johann Jakob Diezler Öl auf Holz 73,7 x 106 2013-224/001cm COLLECT137 I0NS
1869 En train
Deux photos, format carte de visite, sur un carton portant la légende « Luxembourg et ses Fortifi cations. », sont apparues auprès d’un marchand français spécialisé en photographie historique en 2014. Non datées et anonymes, elles montrent la Porte de Thionville au Grund et l’entrée à la forteresse par la Porte de Mansfeld au Neudorf. Une autre paire de la même série – une vue de l’intérieur du Bock prise par la tour de Saint-Michel et la Porte de Thionville en double – se trouvait dans une collection luxembourgeoise acquise peu après. Celles-ci étaient annotées au crayon indiquant l’emplacement des vestiges, « Vue prise près de la gare de la ville basse et de la porte des jardins de Mansfeld » et « Vue intérieure de l’entrée du Bock ». Une vue panoramique du Bock avec le Viaduc vient de s’ajouter en mai 2022. La légende explicite du propriétaire « A. Maugloire » au verso fournit le contexte historique de cette acquisition en plusieurs tranches : « Souvenir de mon Voyage en train / de Plaisir de Paris à Metz. 20’ Seconde Classe / (26 Wagons, plus de 1000 Voya geurs) et de là à Thionville, Luxembourg, Treves et / Saarbrucke à Metz puis à Paris du / Vendredi soir 14 mai au Mercredi matin / 19 Mai 1869 puis à Thionville. » Le journal « L’Union » annonce ce genre de voyage le 10 juillet 1864 : « Train de plaisir. Nous apprenons que la Compagnie de L’Est vient d’orga niser un train de plaisir à prix très-réduits, composé de voitures de 2eme et 3eme classe, partant de Paris le 16 juillet et permettant aux voyageurs d’aller passer trois jours soit à Nancy, soit à Metz, soit à Thionville ou à Luxembourg. » Le Courrier du Grand-Duché de Luxembourg du 19 juillet 1869 si gnale : « Train de plaisir de Metz à Paris. Le samedi 24 juillet courant, la Compagnie des chemins de fer de l’Est mettra en marche, au départ de Metz, un train de plaisir composé de voitures de 2e et 3e classe, et qui permettra aux voyageurs d’aller passer cinq jours à Paris. Le prix des billets (aller et retour) est de 20 frs. en 2e classe, et de 15 fr. en 3e classe. Le départ aura lieu de Metz, le 24 juillet à 4 h du soir, et le retour de Paris, le 29, à 10 h. 55 du soir. »
François Reinert Luxembourg et ses fortifications 9,4
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Cette petite série combine les débuts de la liaison ferroviaire du Luxembourg ouverte en 1859, les débuts du tourisme de la forteresse et les débuts de la photographie et de la documentation des derniers vestiges juste avant leur disparition dans le cadre du démantèlement suite au Traité de Londres de 1867. de plaisir x 2015-202/001-002cm2019-276/076
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COLLECT179 I0NS
Simone Feis, Ralph Lange, François Reinert
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Den eestäckege Bau war duerch e Wehrgank mat de Forten Nieder- an Obergrünewald verbonn. Iw wert eng Falbréck konnt een an d’Festung eragoen. Nodeems de Fort Thüngen 1732-33 gebaut ginn ass, ass d’Hielepaart meeschtens zoubliwwen.
11, rue des Trois Glands
Fënsteren an zwee Oeil-de-boeuf hu méi Luucht erabruecht. Un dësen Ëmbau erënnert nach de Schlusssteen vun 1837 iwwert der Dier, déi och méi breet gemaach ginn ass. 1875, bei der Schläifung, gouf de Wehrgank ofgerappt a just d’Paart blouf stoen, déi als Déngschtwunneng fir den Domäneverwalter vum Staat ageriicht ginn ass. Dofir goufen nach weider Fënstere gemaach, véier Gauben goufen op den Daach dropgesat a bannen ass dat Ganzt fir eng Famill ënnerdeelt a mat Stuck verziert ginn.
Ënnert de Preisen, 1837-39, ass d’Paart vergréis sert an e Stack drop gesat ginn. Op der Feldsäit an op de Säiten si Schießscharten agezu ginn. Véier
D’Hielepaart ass d’Bürosgebai vum Musée Dräi Eechelen. 2014 huet den deemolege Service des sites et monuments nationaux d‘Pläng fir den Ëmbau vum Gebai presentéiert. Bei der éischter Visitt konnte mer mat Begeeschterung feststel len, datt am Schlass vun der hëlze Paart nach de Schlëssel aus der Festung stouch. Dorobber steet EINGAN[G] UNTER[E] TREPPE TAUBE[N]. D‘Dier ass vun engem éisträichesche Festungswierk vum Eecherbierg hei verbaut ginn, fréistens vun de Prei sen 1837, spéitstens no der Schläifung 1867. Et ass déi eenzeg original Dier aus der Festungszäit.
1684-1837-1875-2021
D’Gebai geet an d’Joren 1684-85 zeréck, wéi de Vauban d’Hiel als Porte du Grünewald am Dall er riichte gelooss huet. Deemools hunn déi Zaldoten, déi d’Dier bewaacht hunn och am Gebai gewunnt.
No ëmfangräichen Aarbechten war d’Restrukturéie rung ofgeschloss. Eechendunnen aus Vaubans zäiten, Schießscharten, eng historesch Trap an de Pavé am Duerchgang konnten erhale bleiwen. Am Januar 2021 ass de Centre de documentation sur la forteresse (CDF) a seng nei Büroen um Fouss vum Fort Thüngen geplënnert.
D‘Dier vun der Hielepaart mat hirem original Schlëssel a Schlass COLLECT193 I0NS
Demarolle, Jeanne-Marie, Les antiquités de la Gaule mosellane en 1575, au miroir de l’Itine rarium d’Abraham Ortelius et Jean Vivien. In : Dominique Dinet, Jean-Noël Grandhomme, Les formes du voyage. Approches interdisciplinaires, Strasbourg 2010. Latteur, Olivier, Le voyage archéologique d’Ortelius et de Vivianus (1575) : un exemple de mobilité sa vante à la fin du 16e siècle. Mobilité(s) à l’époque moderne et de nos jours. Regards croisés. Jour née d‘étude du réseau Modernum (Bibliothèque royale de Belgique, 09/05/2018).
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Jean-Paul Meyer Noémie Montignie Philippe Nilles Nadine Orenstein
Tom ChristineMathisAnneBerndDavidDanielElmarBrunoÄnderDaphnéBirdenBoehlesBrunsColsonDeuschelErpeldingFröhlichHardyManternachMarxMayr
Colophon
CATALOGUE Direction d’ouvrage : François Reinert Auteurs : Cécile Arnould, Simone Feis, Ralph Lange, François Reinert
d’histoire et d’art – Luxembourg, 44 Publications du Centre de documentation sur la forteresse de Luxembourg auprès du Musée national d’histoire et d’art, 9 EXPOSITION Commissaires : Simone Feis, Ralph Lange, François Reinert Réalisation graphique : granduchy Éclairage et technique : Sead Salkovic, Marc Scolati Régie des oeuvres : Muriel Prieur, Marc Pletgen, Deborah Velazquez Montage : Nilton Almeida, Gisèle Biache, Jan Bourone, Simone Feis, Rainer Fischer, Simone Habaru, Ralph Lange, Marc Pletgen, Muriel Prieur, Georges Rödel, Claude Schiltz, Deborah Velazquez Communication et Presse : Sonia da Silva DONATEURS Archives nationales de Luxembourg Association luxembourgeoise des enseignants d’histoire Amis des Musées Claude NathaliePaulJean-AntoinePatrickCharlesFamilleAndreasRaymondBorschetteGoebelHammerKoltz-WilhelmMunchenSanaviaSchaackScharléetMuriellede
Tornaco
Transcriptions : Ralph Lange Mise en page et couverture : granduchy Documentation et images : Simone Feis Photographie : Tom Lucas, Ben Muller ISBN: Publications978-2-87985-749-7duMuséenational
Bernd Röder Nicole GuyJonathanNataschaSahlSchmitJ.TavaresThewes 200
REMERCIEMENTS Evamarie Bange
ISBN 978-2-87985-749-7