L A N E S R S E A R I A T N E V N I T E À première vue, un inventaire semble ennuyeux. C’est en y regardant de plus près qu’ils nous révèlent comment Espagnols, Français, Autrichiens, Hollandais et Prussiens gèrent l’artillerie de la forteresse de Luxembourg. En effet, dans toutes les forteresses du duché, les officiers locaux dressent régulièrement des inventaires, avant d’envoyer copies à la capitale de la province afin que le contrôleur-général puisse connaître le niveau d’armement. Une seule entrée fait apparaître la provenance, matériau, calibre et poids, ainsi que la date et le fondeur de chaque arme. Des fondeurs célèbres approvisionnent la forteresse, dont le stock, étonnamment, n’est pas constitué que de pièces récentes. Des canons centenaires sont encore utilisés, avec le butin des batailles passées. Au final, les inventaires permettent de cartographier un vaste réseau d’approvisionnement réparti sur toute l’Europe alors que des canons sont récupérés dans les châteaux luxembourgeois. Dans les années 1750, les fonderies de l’arrière-pays du duché à Ansembourg et à Quint fournissent de grandes quantités de munitions à la forteresse. De 1652 à 1818, les inventaires détaillent tous les coins de l’arsenal, bâtiment étanche et sec, propre à abriter les canons. D’ailleurs, le grand arsenal au cavalier Marie renferme non seulement des pièces, mais aussi des boulets, bombes et d’autres sortes d’accessoires. Comme le stock de bouches à feu augmente constamment, le souci de la capacité de stockage se fait rapidement sentir. Pour les travaux de production des canons de fusil et de réparation des pièces, une armurerie pour armes légères et des ateliers sont aménagés dans un nouveau bâtiment qui encadre le cavalier e Marie au XVIII s. Ainsi se forme une cour cachée à l’abri des regards des civils, où les boulets sont soigneusement empilés, les carrosses et les canons stationnés. L’arsenal est une fourmilière. En 1730, jusqu’à 500 hommes servent dans le complexe. Entre eux, c’est le gardien de l’arsenal général qui connaît le mieux l’état du matériel de l’artillerie. Il est de son devoir d’avoir les armes entreposées prêtes à l’action en tout temps.
L A N E S S E I R AR O T N E V N I D N A Lists appear dreary at first sight. Only upon a closer look, inventories disclose how the Spanish, French, Austrian, Dutch, and Prussians manage the artillery of the fortress of Luxembourg. In fact, local officers regularly draw inventories in all of the duchy’s strongholds and then send copies to the capital of the province for the inspector-general to grasp the level of armaments. A single entry reveals the provenance, material, calibre, weight, date, and caster of each gun. Famous founders indeed supply the fortress, whose stock, surprisingly, is all but exclusively up to date. Centuriesold guns are still in use, too, spoils from battles long won. An extensive network of provisioning all over Europe unfolds in inventories. Still Luxembourg’s castles offer arms to retrieve. In the 1750s, the ironworks in the duchy’s hinterland in Ansembourg or Quint provide the fortress even with large quantities of ammunition. From 1652 to 1818, inventories shine a light in every corner of the arsenal, a proper armoury, wet-proof and dry, to house the guns. Incidentally, the greater arsenal in the cavalier Marie not only contains guns, but balls, bombs, and bullets as well as all kinds of other accessories. With the growing stock of guns, the need for larger store capacities soon emerge. Since the 18th century sees the manufacturing of small arms and the maintenance of larger guns at the arsenal, too, a newly raised building opposite the cavalier Marie is equipped with a gunsmith workshop and an armoury for rifles. Thus, a courtyard comes into being, hidden away from civilians’ looks, where balls are neatly piled-up and carriages and cannons alike are parked. The arsenal is a hive of activity: In 1730, up to 500 men serve in the whole complex. Of the entire bunch, the general arsenal-keeper knows best about the state of the artillery material. It is his duty to have the stored guns ready for action at all times.