M3E |Et wor emol e Kanonéier - Fonderies et canons

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S E I R E D N O F S N O N A C T E À partir de la fin du XVIe s., de véritables dynasties de fondeurs, à l’exemple des von Trier d’Aix-la-Chapelle, des Löffler de Vienne et des Mabilon de Sarrebourg, deviennent les fournisseurs de canons des forteresses. Leur métier cache d’ailleurs un autre : ils fondent également des cloches. Les Mabilon se spécialisent dans ce domaine. Caspar Bux exerce à Vianden. Jacques Fransquin, maître fondeur de cloches à Luxembourg, se lance dans la fonte des canons, et son fils, Lambert, dirigera même la fonderie royale de Malines. Nicolas Beffort sait faire des canons aussi bien que des mortiers de pharmacien. Quant à l’abbé Spirlet, pour remédier aux difficultés pécuniaires de son couvent à Saint-Hubert, il tentera en vain de vendre des canons lors de la guerre d’Indépendance des États-Unis. Dans l’arsenal se trouve un stock de bronze, provenant de canons cassés, vétustes ou de calibres inadaptés suite à l’uniformisation e des canons au début du XVII s. Parfois même des pièces de monnaies de nécessité sont coulées à partir de ce bronze, comme pendant le blocus de 1795. Lors de nouvelles commandes, ces matériaux sont envoyés à de lointaines fonderies, comme celle de Malines. Pour éviter ces transports coûteux et difficiles, on projette même la construction d’une fonderie au sein de la forteresse de Luxembourg. La taille des bâtiments abritant les vastes fourneaux et leur chauffage en continu, consommant autant de bois que de force musculaire, sont des facteurs importants. Mais, on ne s’improvise pas fondeur ! La fonte est un domaine de spécialistes requérant de nombreuses connaissances : le moulage, la valeur des métaux, la bonne composition de l’alliage, la durée et la température de la fonte, les canaux de coulée résistants, et pour finir le forage de la pièce fondue. À la brutalité de la chaleur dans un espace clos, se joignent ainsi des nuances fines assurant le succès de l’opération.

S E I R D N U FO S N U G D N A From the end of the 16th century onwards, proper founder dynasties such as the von Trier family in Aachen, the Löfflers in Vienna, and the Mabilons in Sarrebourg emerge as gun suppliers to the Luxembourg fortress. This obscures the view of their actual metier as bell founders though. The Mabilons specialise in said field, like Caspar Bux in Vianden. Jacques Fransquin, master bell founder in Luxembourg, embarks on gun casting and his son Lambert will even be managing the royal foundry at Mechelen. Nicolas Beffort, too, is as capable of creating a cannon as of making a mortar. To ease the economic constraints of the monastery at Saint-Hubert, abbot Spirlet sells guns overseas during the American War of Independence. The arsenal contains a stock of bronze from broken, outdated, and unsuitable guns following the recent standardising of calibres at dawn of the 1700s. Molten down metal is readily used to strike coins out of bare necessity, as it happened during the blockade of 1795. Newly placed orders of guns often entail the dispatching of disused metal to distant foundries first from Luxembourg to Mechelen, for example. To avoid complex and above all costly transports, constructing a foundry within the fortress is considered, but discarded in the end. The size of a foundry housing monstrous ovens and their continuous heating factor in heavily, consuming wood and strength alike. However, there is no room for improvising! Casting is experts’ domain and requires knowledge in abundance: the moulding, the content and composition of the alloy, the duration and temperature of a cast, the resistance of the pouring channels, and eventually the drilling of a cast barrel. The brutal heat within the closed space intertwined with these subtle differences assure that the operation succeeds.


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