M3E | Et wor emol e Kanonéier - Siège et blocus

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E G È I S S U C O L B T E L’imminence d’un blocus ou d’un siège met les attaquants et les défenseurs en état d’alerte. Dans ces cas d’urgence, les pièces d’artillerie entrent en action et doivent être prêtes à fonctionner à tout moment. Plus d’un siècle après 1544, les canons français attaquent et percent avec facilité les fortifications et les habitations depuis les hauteurs de Grünewald, du Parc, du Fetschenhof et de Bonnevoie. La veille de Noël 1683, le maréchal de Créquy ordonne le bombardement de Luxembourg. Les canons et les mortiers ne se taisent qu’après quatre jours. À la fin du mois d’avril 1684, les Français sont de retour pour assiéger et prendre la ville, cette fois-ci pour de bon. Désormais, ni la distance ni la puissance des canons ne constituent un obstacle pour les attaquants, par contre, la forteresse le demeure toujours. Ainsi, en 1795, les forces révolutionnaires françaises bloquent la ville en coupant toute voie d’approvisionnement avec le but d’affamer la garnison et la population autrichienne. En 1814, les troupes hessoises font pareil. Bien que mal équipées, elles s’emparent à leur tour de la forteresse qui ne fut plus qu’à peine entretenue par la garnison de Napoléon. Malgré les nombreux canons qui la défendaient à travers les siècles, la forteresse de Luxembourg tombe dans tous les cas. Bien que l’ampleur des dommages et des victimes soit souvent minimisée dans les récits d’époque, les échos de la terreur persistent longtemps. Ainsi, plus d’un siècle après le siège tourmenté de 1544, sa mémoire résonne encore dans des célébrations annuelles et les bâtiments portent encore les traces des impacts. La grêle des 6.000 bombes de 1683 entre rapidement dans les annales de l’histoire sous le nom d’Incendies infernaux. Adam Frans van der Meulen omet de représenter les toits en ruine de la ville, cachant délibérément la misère causée par 91.272 projectiles et transformant ainsi son tableau canonique de 1684 en un magnifique chef-d’œuvre de propagande pour le Roi-Soleil. Les 27.123 boulets, bombes et balles tirées en 1795 font moins de dégâts. Le blocus, version allégée d’un siège, ne vise pas la destruction de la forteresse et les batteries sont plus éloignées de la ville haute, suite à la construction de nouveaux forts avancés. Voir une garnison défaite quitter la ville avec tous les honneurs militaires est à la fois un soulagement et un spectacle. Les canons conquis restent généralement en place alors que la ligne de retraite est beaucoup plus courte qu’un train de siège, s’étendant souvent sur plus de 10 km.

E G E SIE D A K C O L B D N A Imminent blockades and sieges put attackers and defenders alike on red alert. In these cases of emergency, guns come into operation and must be prepared to work at all costs. Over a hundred years from 1544, French guns easily reach and breach both fortifications and city dwellings from the Grünewald, Park, Fetschenhof, and Bonnevoye heights. On Christmas Eve 1683, marshal Créquy orders the bombardment of Luxembourg. The guns and mortars only fall silent after four days. Yet, at the end of April 1684, the French are back to besiege and capture the city. Distance and power of guns no longer form obstacles to attackers, the fortress, however, does. Hence, in 1795 French Revolutionary forces blockade the city, cutting off all supply routes and starving out garrison and population alike. In 1814, Hessian troops follow suit. Though poorly equipped, they in turn take the uncaredfor fortress from Napoleon’s garrison after minor skirmishes. In spite of abundant defence artillery, the fortress always falls. Even if contemporaries generally note less harm and lower casualties than expected, echoes of terror are long lasting. The memory of the tormenting siege of 1544 still reverberates in annual celebrations, bombed buildings, and battle scenes more than a century later. The hail of 6.000 bombs of 1683 promptly enters the annals of history, and is soon known as the infernal blaze. Adam Frans van der Meulen brushes over the city’s ruined roofs, obscuring the misery caused by 91.272 projectiles and thus turning his canonical painting of 1684 into a splendid masterpiece of propaganda to the Sun king. Although, as opposed to beleaguering, the purpose of blockading is not destroying the fortress, the 27.123 balls, bombs, and bullets fired from farther batteries in 1795 still take their toll on the city. It must come equally as relief and spectacle, to witness a defeated garrison withdraw from the captured city with military honours. Since conquered cannons usually remain in place, the retreating line is much shorter than a siege train, often stretching over more than 10 km.


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