E L L I V N O I H Y T D É M T N O M T E Aujourd’hui, on oublie souvent que Thionville était autrefois l’une des principales villes fortifiées du duché de Luxembourg. Située dans la vaste et plate vallée de la Moselle, Thionville est la porte d’entrée des Pays-Bas. Sous sa surveillance, les approvisionnements espagnols d’Italie étaient acheminés sains et saufs par voies terrestre et fluviale vers le nord. Séparer Thionville et Montmédy bloquait donc non seulement une route de ravitaillement impériale importante, mais isolait également Luxembourg. Les Espagnols menaçant toujours de franchir Thionville comme une poterne, François, duc de Guise, lance une canonnade farouche contre cette impasse stratégique en 1558. Alors qu’un siècle plus tard, la guerre de Trente Ans fait rage et que le Saint-Empire perd du terrain, les Français tentent de reprendre Thionville en 1639. Cependant, se précipitant au secours de la ville, Ottavio Piccolomini anéantit les forces opposées. En plus du pittoresque duché d’Amalfi, le triomphe de Piccolomini lui vaut l’imposant héritage des coups de pinceau de Pieter Snayers sur trois monumentales peintures de batailles. La bataille de Thionville inspire encore les gravures de l’ingénieur Beaulieu bien avant que le sang n’ait séché, même si les fronts s’inversent vite. Au final, la ville est prise en 1643. Le rapport de force en faveur de la France est aussi éclatant que l’abondance d’images de son glorieux siège. En 1648, le traité de Westphalie met fin à la guerre mais pas à l’occupation française. Les cicatrices de ce passé violent heurtent encore lorsqu’une nouvelle attaque française se dirige vers le rocher de Montmédy, bouclier occidental de la forteresse de Luxembourg, en 1657. La prise de la citadelle, carnage affreux, donne accès au duché. L’arrivée du jeune roi de France, à peine adulte, influence le résultat de la bataille et Montmédy devient le premier rayon lumineux des conquêtes brillantes du Roi-Soleil, Louis XIV. Le traité des Pyrénées de 1658 ratifie cette prise de contrôle et la perte définitive des territoires autour de Thionville et Montmédy au profit de la France.
E L L I V N O I Y H D T É M T N O M D N A Nowadays one often overlooks Thionville, although it once was among the main fortified cities of the duchy of Luxembourg. Situated in the vast and flat valley of the Moselle River, Thionville is actually the gateway to the Low Countries. Spanish supplies coming all the way from Italy are shipped northwards by land and river safe and sound under the city’s watch. Cutting off Thionville and Montmédy thus not only blocks a crucial Imperial supply route but isolates Luxembourg, too. At the same time, the Spanish threatened to use Thionville as sally port. Hence, in 1558, Francis, Duke of Guise pounced on the strategic bottleneck with heavy artillery. While a century later the Thirty Years’ War is raging and the Holy Roman Empire crumbling, the French are on the rise and tempt to take Thionville again in 1639. However, rushing to the city’s rescue, Ottavio Piccolomini annihilates the opposing forces. On top of the picturesque duchy of Amalfi, Piccolomini’s triumph earns him the towering legacy of Pieter Snayers’ brushstrokes on three monumental battle paintings. The battle of Thionville still inspires the engineer Beaulieu to create engravings long before the blood has dried, although the tables turn fast. After all, the city is taken in 1643. The balance of power in favour of France is as smashing as the following torrent of images of the glorious siege of the fortress. Five years on, in 1648, the Treaty of Westphalia puts an end to the war but not to the French occupation. The scars of the past slaughter are still aching when a new French attack rolls towards the rock of Montmédy, buckler of the fortress of Luxembourg in the West, in 1657. The incredibly cruel capture of the citadel unlocks access to the entire duchy. The young French king’s arrival who has just come of age turns out to be game changing and Montmédy quickly becomes the first bright beam of the Sun King Louis XIV’s shining conquests. The Treaty of the Pyrenees in 1658 ratifies the takeover within two years and marks the definite loss of the territories around Thionville and Montmédy to France.