Il y a 150 ans… Luxembourg, Ville ouverte – voilà un qualificatif qui reflète parfaitement notre capitale et notre pays et ce, jusqu’à nos jours. Le pays doit beaucoup à ce Traité de Londres, dont nous fêtons cette année les 150 ans en présence de représentants des puissances signataires qui nous ont apporté la garantie de notre indépendance. En 1867, ils étaient au nombre de huit : l’Autriche-Hongrie, la Belgique, la France, la Grande-Bretagne, l’Italie, les Pays-Bas, la Prusse, la Russie. C’était une sorte d’Europe avant l’Europe. Nous leur serons éternellement reconnaissants. L’Europe toute entière était plongée dans un contexte de tensions qui se soldaient par plusieurs crises, voire des guerres. Le Luxembourg se trouvait au bord du gouffre. Le Traité de Londres sauva le Grand-Duché qui se trouvait être l’objet d’un projet de vente entre les Pays-Bas et la France, d’un grave conflit politique opposant cette dernière et la Prusse. Si ce traité nous sauvait de la crise, il nous plongea en même temps dans une profonde incertitude. Qu’allait devenir le pays sans la forteresse, comment résoudre la multitude de défis politiques et économiques, comment démanteler un système de fortifications vieux de quatre siècles ? Il faut avouer que nous avons eu la chance de pouvoir compter sur des administrations compétentes pour construire une ville nouvelle, résolument tournée vers l’ouverture et l’avenir. La ville s’est agrandie, le pays a prospéré et a été doté d’une infrastructure moderne : le réseau des Chemins de fer encore utilisé de nos jours. Les années autour du Traité de Londres ont été accompagnées d’un éveil du sentiment national, et le pays a pu s’affirmer tout en développant les liens économiques et politiques avec ses voisins. L’État luxembourgeois commença à jouer un rôle actif sur la scène internationale. Ce traité est le premier à avoir été ratifié par des représentants luxembourgeois. Des trois traités qui ont formé le Luxembourg au XIXe siècle, le traité de Vienne en 1815, les traités de Londres en 1839 et 1867, le dernier nous est certainement le plus proche. Non seulement c’est le plus moderne, mais en plus, il nous a rendu une ville, tandis que les autres étaient marqués par des pertes territoriales. La forteresse, peu hospitalière, sera transformée en ville ouverte, et le pays trouvera enfin une capitale à part entière. Qui plus est, le départ de la garnison et le démantèlement nous ont apporté le privilège de la neutralité, garantie par les puissances signataires. Quel lieu aurait été plus approprié pour commémorer ce Traité de Londres que le Musée Dräi Eechelen, ancien réduit d’un fort, monument du démantèlement et transformé pacifiquement en un lieu de culture et de mémoire ?
Guy Arendt Secrétaire d’État à la Culture
Xavier Bettel Premier Ministre, Ministre de la Culture
LES ABSENCES D’UN ROI
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L’artiste n’a jamais dû rencontrer le Roi Grand-Duc, tout aussi peu que le roi n’aura jamais posé à cet emplacement fantaisiste entre le plateau du Rham et le Fetschenhof. La ville forteresse, dont on aperçoit la corniche, l’abbaye de Neumünster, le Bock et la descente du Pfaffenthal, sert seulement de décor. Une grande lithographie a été réalisée d’après ce tableau. Imprimée à Bruxelles (Imp. Simonau & Toovey, Bruxelles. – Canelle lith.), elle a été commercialisée par le libraire V. Hoffmann vers 1856 au prix considérable de 10 F. La collection du MNHA conserve quatre exemplaires de cette lithographie rare qui a encore connu une deuxième vie cette grâce à une photographie de Mehlbreuer (1856-1871). (Fig. A) Guillaume III, Roi des Pays-Bas et Grand-Duc de Luxembourg, est le grand absent de la période qui nous concerne. Les premiers contacts du Roi avec le Grand-Duché étaient déjà de mauvaise augure. Fâché à cause de l’attitude du Gouvernement luxembourgeois qui ne voulait pas envoyer un bataillon du contingent lors du conflit de Schleswig, l’accueil à La Haye le 18 avril 1849 de la députation luxembourgeoise pour recevoir le serment de leur souverain avait mal tourné. Il aurait d’abord refusé de prêter le serment constitutionnel, il aurait même dit et cependant je vendrai ce fameux duché au premier juif d’Amsterdam venu. Il n’est pas étonnant que le 2 octobre, le Roi se trouva retenu à La Haye par des circonstances impérieuses et imprévues le mettant dans l’impossibilité d’ouvrir la session ordinaire de la Chambre luxembourgeoise. Il ne séjourna que très peu au Luxembourg, comme il avait jugé bon de déléguer certaines de ses attributions à son frère Henri, nommé Lieutenant du Roi au Grand-Duché le 5 février 1850. Pendant ses 41 ans de règne, il ne visita que cinq fois le pays. La première, du 16 mai au 5 juin 1855. C’est à cette occasion que le tableau a dû être réalisé et probablement remis, lors du banquet offert le 21 mai à Echternach par la ville et la garnison du Contingent fédéral. Après avoir inspecté celle-ci jusque dans les moindres détails, le souverain lui fit un cadeau de 200 thalers. Début juin, le Prince Guillaume de Prusse, futur empereur, inspecte la garnison fédérale et le roi honora son cousin par un banquet au château de Walferdange. Guillaume III ne revient que le 2 mai 1872, au lendemain de la mort de la Princesse Amélie, et le 12 juin 1872, pour ne pas laisser son frère le stadhouder fêter seul son anniversaire. L’accueil qu’il y trouva, malgré son absence depuis 1855, le toucha au point qu’il aurait défini ce 14 juin comme un des plus beaux et heureux jours de ma vie. Depuis la mort en 1879 de son frère, le Prince Henri stadhouder, le Roi devait s’occuper d’avantage des affaires du Grand-Duché. Malgré cela, il ne séjourna au Luxembourg que du 21 au 29 mai 1883 à l’occasion de la déclaration de la fin du démantèlement. Arrivé en mai à Troisvierges, il aurait enchanté la foule ardennaise en leur lançant un Bonjour, mes chers Luxembourgeois toujours fidèles. Je suis heureux de me trouver au milieu de vous. Le 21 mai, la Ville de Luxembourg recevait le couple royal avec un arc de triomphe dans la rue de la Porte-Neuve et 500 garçons et fillettes qui chantaient Ein Blumenstrauss für das Fürstenpaar de Charles Mersch, sur une musique de Laurent Menager. La dernière visite, le 5 novembre 1884, a eu lieu pour la cérémonie d’inauguration du monument en l’honneur de son père, Guillaume II, au Knuedeler. Le Roi étant alors souffrant, la cérémonie fut réduite au minimum. F.R.
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es portraits officiels du Roi Guillaume d’origine lux embourgeoise sont pour ainsi dire inexistants. Ils sont surtout répandus par des lithographies hollandaises. Une toile, réalisée par l’artiste luxembourgeois Léon Lyon, est conservée dans la collection grand-ducale. Le portrait standardisé du juvénile de Guillaume III semble remonter à un tableau de Nicolaas Pieneman de 1851 ou de 1856, qui servit d’inspiration à des gravures entre 1852 et 1856. Tout récemment, nous avons eu connaissance du projet de l’artiste pour ce tableau. Le Roi Grand-Duc, arborant la Couronne de Chêne et la Toison d’or a été revêtu pour l’occasion de l’uniforme bleu (qui paraît vert sur la peinture) des chasseurs à pied du Contingent fédéral luxembourgeois (18411867), dont les deux bataillons de 1 602 hommes étaient basés à Diekirch et à Echternach. S’agit-il d’un portrait officiel ou plutôt d’une initiative de l’artiste ? L’avait-il envoyé à la Cour comme le tableau du Prince Henri en 1879, pour lequel il reçut un bijou de la Grande-Duchesse, qui lui retournera par contre, indignée de l’indiscrétion de l’artiste, un autre portrait envoyé en 1880 de la Princesse Henri. L’artiste exposa au Salon de Paris de 1842 à 1848. Il participa à l’Exposition universelle de Metz en 1861, où il reçut la médaille de 3e classe et réalisa aussi une lithographie des bains de Mondorf en 1867. Victor Hugo l’accueillit à Vianden le 15 août en 1871. Nommé chevalier de l’Ordre de la Couronne de Chêne en 1873, il exposa à l’Exposition universelle de Paris en 1878. Il sera Grand Maître de la Loge en 1895. 8
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LE MYTHE DU PRINCE HENRI DES PAYS-BAS
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oici le buste du Prince Henri (né le 13 juin 1820 au Palais de Soestdijk), lieutenant-représentant de sa Majesté le Roi Grand-Duc dans le Grand-Duché de Luxembourg. Ce plâtre, intégré dans la collection de la Section historique, est probablement le modèle de l’artiste pour un buste en bronze qui était à la Chambre des Députés et qui se trouve actuellement à Walferdange, au bien nommé Centre Prince Henri. Il représente le Prince dans son uniforme de lieutenant-amiral de la marine néerlandaise. Le sculpteur, Charles Pette, ou Pêtre après le changement orthographique de son nom (Metz, 1828-Bourges, 30.10.1907), appartient à l’école de Metz, mais il s’exila à Bourges après l’annexion allemande de 1871. Connu depuis la réalisation du Monument au Maréchal Ney sur l’esplanade de Metz en 1860, il reçoit un grand nombre de commandes publiques et privées. Au Grand-Duché, il avait été sollicité pour le monument de l’épouse du Prince Henri, la Princesse Amélie, inauguré le 18 octobre 1876. Quant au buste, il s’agit d’une sculpture posthume réalisée un an après la mort prématurée du Prince (d’après un masque mortuaire ?), qui succomba de la rougeole au château de Walferdange le 14 janvier 1879, à l’âge de seulement 58 ans. Ce sera bel et bien la première commande officielle d’une sculpture d’un prince régnant de la dynastie d’Orange à être réalisée au Luxembourg. C’est que la mort inattendue du Prince provoqua un vif émoi au Grand-Duché. Accompagnée de cérémonies et commémorations, elle a une nouvelle fois contribué à façonner sa légende, sa stature de figure d’identification du sentiment national. Ce processus avait été lancé au plus tard avec les commémorations à l’occasion de la mort de son épouse en 1872. Le 25e jubilé de sa lieutenance en 1875, abondamment fêté pendant trois jours, remise de statue et tour en montgolfière « Le Torino » comprise, l’ont consacré héros de l’indépendance. Les nombreux discours, hymnes et poèmes de circonstance font ressortir le rôle conféré au couple princier : garant de l’autonomie par rapport aux Pays-Bas par l’existence de la fonction de prince-lieutenant, sauveur de l’indépendance lors des crises, moteur de l’essor économique et culturel du pays. Les festivités autour de l’inauguration du monument de la Princesse Amélie en 1876 permettront de revenir sur ces aspects, en y ajoutant les bienfaits du démantèlement. Pendant cette décennie, bien remplie de cérémonies princières, tout semble déjà avoir été dit et martelé au sujet de ce Prince. Il a lui aussi par ses discours parfois pathétiques et ses écrits, contribué à façonner sa propre légende. Pendant les crises de 1867 et 1870, Je vous ai cru perdus, J’ai cruellement souffert. Mais lorsque J’ai eu la conviction que vous étiez sauvés, J’ai compris qu’on peut mourir de joie, dira-t-il lors du banquet agricole du 6 octobre 1875. Emmanuel Servais, son Ministre d’État qui l’aura servi durant onze ans, apportera sa part à cette légende en lui dédiant trois pages dans son autobiographie. Le prince Henri était avant tout, dévoué au grand-duché ; je crois bien qu’on peut dire, qu’aucun Luxembourgeois n’a été meilleur patriote que lui. Que dire de plus ? D’une certaine façon, il a eu la chance de se retrouver au centre de crises internationales et de pouvoir ainsi se démarquer de son frère aîné dominateur, le Roi Grand-Duc Guillaume III. Le 5 février 1850, âgé d’à peine 30 ans, Henri, jeune homme timide et réservé, se voit attribuer par son frère la fonction de prince-lieutenant (lieutenant-représentant) pour les affaires luxembourgeoises. Depuis l’âge de 13 ans, il avait poursuivi une formation d’officier dans la marine néerlandaise jusqu’à devenir lieutenant-amiral en 10
1852. Sa grande aisance dans la correspondance – qui n’était alors pas donnée à toutes les têtes couronnées – acquise lors de ses pérégrinations, deviendra caractéristique de son style lors des crises et lui servira d’atout. Depuis sa nomination de Stadhouder, il faisait chaque année de longs séjours au château de Walferdange, ancien haras royal aménagé en résidence, avec la Princesse Amélie de Saxe-Weimar, qu’il avait épousée le 19 mai 1853. La première décennie de sa lieutenance fut encore marquée par une politique réactionnaire dans la lignée de celle de son frère qui le domina longtemps. Ce n’est pas lui qui poussait au changement de la constitution en 1856. La loyauté du Prince envers son Souverain était sans restriction ; il a eu quelquefois à endurer des brusqueries, on pouvait reconnaitre qu’il en était affecté, mais on n’a jamais entendu de lui une expression qui aurait ressemblé seulement à une plainte, et il a agi toujours comme le plus dévoué sujet du roi (Servais, p. 113). Par la suite, le Prince, muri par l’âge et l’expérience, s’identifiera avec la charge qu’il assume et le pays qu’il représente et il saisira l’occasion de s’affirmer lors des crises internationales provoquées par les guerres de la Prusse contre l’Autriche en 1866 et contre la France en 1870-1871. Lors des pressions de Bismarck pour faire entrer le GrandDuché dans la Confédération de l’Allemagne du Nord, il estimait que sa présence au Luxembourg était une garantie qu’il restera ce qu’il est. Il défendra par la suite avec vigueur, aussi bien ouvertement qu’en coulisse, l’indépendance du GrandDuché ainsi que ses intérêts et ceci bien souvent contre la volonté des intervenants luxembourgeois, dont le Ministre d’État Tornaco, à qui on reprochait une certaine inertie durant la crise et même contre celle de son frère Guillaume III qui, on ne l’aura pas oublié, voulait vendre le Grand-Duché à Napoléon III pour 5 millions de florins. Cela ne correspondait nullement aux intérêts du Prince Henri qui aurait ainsi perdu sa fonction. Il est vrai que la mission en Russie de la Princesse Amélie auprès de son cousin le tsar Alexandre II – Anna Pavlovna, la mère du Prince était la sœur du tsar Nicolas Ier, père du tsar Alexandre II – la veille de la conférence de Londres afin qu’il intervienne en faveur de l’indépendance du Grand-Duché, réunit tous les ingrédients pour entrer dans le mythe national par son caractère romantique aussi bien que dramatique. En 1870-1871, alors que la politique de Bismarck menace l’indépendance ainsi que la neutralité fraîchement acquise, il sollicitera de nouveau l’aide de son cousin le tsar Alexandre II. Son engagement était aussi financier : Ainsi après la guerre de 1866 entre les Etats allemands, il semblait nécessaire, pour que l’indépendance du Grand-Duché pût être assurée, qu’une garnison luxembourgeoise occupât la forteresse après son évacuation par les troupes prussiennes, mais les dépenses que l’entretien de cette garnison exigeait, paraissent exagérées, eu égard aux ressources du pays, le Prince n’hésita pas à offrir au gouvernement, par lettre du 12 mars 1867, de supporter annuellement une partie de cette charge, pour qu’elle ne restât pas trop onéreuse. C’était un sacrifice de millions auquel il se soumettait ainsi. Pendant la guerre de 1870, je l’ai souvent vu, les larmes aux yeux, quand arrivait la nouvelle de quelque événement dont il redoutait les conséquences fâcheuses pour le pays (Servais, p. 114). Qu’il ne procéda guère par pur altruisme, voire par patriotisme, mais parce qu’il voyait sa propre position de lieutenant-représentant menacée, ne plaide pas nécessairement en sa défaveur. Cet engagement servira à l’évolution historique du Grand-Duché qui en fera un héros national. F.R.
Charles Pêtre (1828-1907), Le Prince Henri des Pays-Bas (1820-1879), plâtre, 83 × 60 × 37 cm, 1880. MNHA/M3E S-2000/613. Bibl. : SERVAIS, 1895, HAAG, 2011, HUBERTY, 2007.
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Fig. B Projet de nivellement du terrain de l’enveloppe Lambert et de celui attenant à la batterie du même nom. 2 août 1870, 34,4 × 79 cm. MNHA/ M3E 5-117. Fait et dressé le 2 août 1870 par l’ingénieur honoraire Jean Worré (18161901) et le conducteur Octave Boucon, ce plan à l’échelle 1:500 illustre le terrain compris entre les percées Jost-Rheinsheim (avenue Marie-Thérèse) et Monterey à la hauteur de la deuxième ceinture des fortifications. De gauche à droite, nous voyons un morceau de l’enveloppe Peter (1729), la courtine Peter-Lambert (1837-38) avec la batterie Lambert (1863), l’enveloppe (1737) et le réduit Lambert (1684-85). Les profils A-B à N-O sont dessinés sur une deuxième feuille manquante. Les talus aménagés par le dépôt des terres provenant des terrassements réalisés pour les percées, sont teintés en rouge. De nos jours, le réduit Lambert présente pratiquement le même aspect. Le plan a été vérifié le 15 août 1870 par l’ingénieur faisant fonction d’ingénieur en chef Joseph Sivering (?). Fig. C Projet de dénivellement de la Contregarde Camus. 14 août 1870, 60 × 87,5 cm. MNHA/M3E 5-41. Levé et dressé le 14 août 1870 par Jean Worré et Octave Boucon, ce plan à l’échelle 1:250 comprend le terrain circonscrit par les percées Monterey et Arsenal et la route transversale qui allait devenir le boulevard du Prince Henri. La contregarde Camus est dessinée isolée, sans les ouvrages contigus : ravelin et contregarde Jost-Camus, lunettes II et III, ravelin et contre-
garde Camus-Marie et le bastion Camus. La capitale de l’ouvrage marque la limite entre les deux lots de travaux. Sa partie arrière avec les traverses creuses (A, B, C) est intacte, mais le saillant est déjà démoli. L’évacuation des déblais se fait par cette ouverture vers le fossé devant les faces. On distingue très bien le mur d’escarpe avec ses contreforts. Les profils A-B à G-H marqués en rouge ne sont pas représentés sur cette feuille malgré la place suffisante. Le plan a été utilisé ultérieurement pour présenter l’avancement des travaux au crayon, comme d’autres profils qui reprennent en partie les lettres attribuées aux profils existants. Fig. D Projet pour le dénivellement du restant du bastion Marie. Boucon, conducteur des T[ravaux] P[ublics], 16 mai 1871, 39,6 × 34,5 cm. MNHA/ M3E 5-78. Ce plan du 16 mai 1871 est de la main du conducteur des Travaux publics Octave Boucon (1829-1874) et montre l’état du bastion Marie – le plus ancien de la forteresse – en mai 1871. Le saillant ainsi que les casemates de flanquement supérieures sont démolis. Le cercle dans la gorge représente probablement l’entonnoir créé par l’explosion d’une charge de poudre. Les profils indiquent que les voûtes des casemates inférieures et de la galerie qui les relient sont à démolir (en jaune) jusqu’à un niveau en-dessous de la naissance des voûtes. Le plan a été approuvé le 17 juin 1871 par l’ingénieur faisant fonction d’ingénieur en chef Joseph Sivering (1823-1883).
tants du secteur de la Porte-Neuve adressent une pétition au Gouvernement exprimant leur crainte de perdre des parts de marché en cas d’une ouverture supplémentaire en prolongement de la Grand-Rue et de la rue de l’Arsenal. Par contre, ceux touchés directement par cette percée soutiennent le Gouvernement avec leur propre pétition. Les habitants concernés par l’aménagement de la future avenue Monterey pétitionnent pour une avenue en ligne droite prolongeant la rue du Curé et de la rue du Génie. La percée de l’avenue Marie-Thérèse est faite entièrement dans l’axe de l’ancien fort
Rheinsheim ce qui laisse main libre au Gouvernement et évite des expropriations. Une autre pétition, cette fois des habitants d’Eich, incite le Gouvernement à créer la côte d’Eich en prolongement de la rue du Casino en passant par la faussebraye Chanclos et les chutes de Tintenberg pour joindre l’ancienne côte d’Eich. Cette idée est mal vue par les habitants du Pfaffenthal déjà désavantagés par le départ des soldats prussiens logés dans les deux grandes casernes de la ville basse. Le Gouvernement saura s’imposer et proposer des compromis qui seront finalement acceptés (Philippart 2006, p. 339). A.B.
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DEUX PHOTOGRAPHIES POUR LE BOCK,
e démantèlement des fortifications du Bock commença timidement en 1867, en enlevant portes, pont-levis et autres fossés. En 1870, le grand mur, épais de 4 m, à droite de la deuxième porte, tombe. Mais c’est surtout la destruction du petit et moyen Bock en juin/juillet 1874 qui marquera les esprits. La silhouette fut ainsi amoindrie de 12 m et cet effet fut encore renforcé par les remblais le long des rochers. Sous le choc, nous assistons à une certaine prise de conscience pour la notion de monument historique. Le 30 juin 1874, l’architecte Oscar Bélanger, conseiller (Beisitzer) de la commission du démantèlement, protesta énergiquement contre le projet de démolition du grand Bock. De juillet à août 1874, on discute abondamment du pour et du contre, parfois avec les mêmes arguments, dans des lettres à la rédaction du Luxemburger Wort. D’un côté, on met en avant l’insalubrité des lieux et les courants d’air violents : Die verschiedenen Ecken und Bögen sind nichts als Schmutz und Schlupfwinkel, die dem Passanten unangenehm und gefährlich sind, und im hohem Grade die Immoralität begünstigen (Luxemburger Wort, 18.07.1874). De l’autre côté, on craint un Delenda est Carthago, on redoute que le Bock, qui donne un cachet unique à la vue de nos deux faubourgs, n’ait plus l’air de
rien du tout (Luxemburger Wort, 24.07.1874). Ou encore : Für jeden, dem Gefühl für landschaftliche Schönheit eigen ist, bildet der Bock mit seinen gewaltigen, von majestätischen Thürmen unterbrochenen Mauern und seiner mächtigen, epheuberankten Felsenbasis aus der Ferne ein unstreitig malerisches, imposantes Bauwerk, das weit und breit seines Gleichen sucht (Luxemburger Wort, 24.07.1874). D’où vient ce changement de l’opinion publique ? La disparition continue de vestiges historiques semble susciter une certaine lassitude. Ceci d’autant plus que la destruction du Bock entraînera des coûts de l’ordre de 100 000 F et n’apportera aucune plus-value ou autre avantage puisque le terrain ne se prête pas à la construction. Mais il est déjà trop tard. Le marché du démantèlement est accordé le 3 octobre 1874, les travaux commencent le 8 octobre et se terminent fin 1875. En juillet de la même année, la tour de la deuxième enceinte est dégagée et transformée en ruine romantique, le huelen Zant, la « dent creuse ». C’est dans le contexte de cette polémique que s’inscrit l’initiative du Conducteur des Travaux publics chargé de superviser les travaux de démantèlement de la forteresse, Eugène Charles Suttor, de faire réaliser le 6 août 1875 par le photographe Pierre Brandebourg (1824-1878), pour le compte de
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Fig. A Jeu de sept clés en fer provenant du fort Olizy. MNHA/M3E. Fig. B Gonds, barres percées, charnières, clou, douille de pelle de terrassier, anneaux de suspension. Fer. Centre national de recherche archéologique 2015. CNRA, 2015-77/1-7. Fig. C Zeichnung des Fort Olizy (IID56) ; Aufnahme u. Zeichnung Jentsch, 1835 ; Kopie Hartmann, Conductor, 1836, 66,2 × 97,8 cm. ANLux, P-197. Bibl. : ULVELING, 1868 ; ULVELING, 1870-1871 ; ULVELING, 1874 ; KOLTZ 1946.
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Fig. B Plan sur calque des forts Ober-Grunewald et Thungen avec les ouvrages à démolir. Conducteur Suttor, 27 novembre 1874. 58,4 × 42,2 cm. ANLux, H-0373. Fig. C Michel Engels (1851-1901), Solitude (Fort Thüngen Luxembourg), 1896, aquarelle sur papier, 55 × 68 cm. MNHA/ M3E. Fig. D Facture d'Henri Reuland, concernant la dorure des trois glands, 1er octobre 1877, 28,3 × 21,8 cm. ANLux, H-0373. Fig. E Drei Eicheln (Fort Thüngen). Carte postale illustrée. J. M. Bellwald, Echternach, Nr. 287. Expédiée le 28.11.1897. 9 × 13,9 cm. MNHA/M3E. Bibl. : KOLTZ, 1946 ; PHILIPPART, 2006 ; Archives municipales de la Ville de Luxembourg, LU IV-1 C130.
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PLAN DE LA VILLE ET FORTERESSE DE LUXEMBOURG EN 1867
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C’est le plus beau et le plus détaillé de tous les plans publiés de la forteresse. Il donne la dénomination exacte de chaque ouvrage, de même que leur subdivision, la date de construction, le numérotage des maisons de la ville etc. L’en-tête est entouré d’une grande vignette. En haut, trois anges, tenant l’un le traité de Londres, les deux autres les armes du Luxembourg. Sur les côtés les écussons aux armes des différentes puissances signataires du traité de Londres. Au-dessous, deux femmes représentant l’industrie et le commerce. Au milieu le sceau de Luxembourg de 1267 (De Muyser, p. 29).
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ar ailleurs, notons que l’ange du traité en haut chasse le démon (de la guerre ?) en bas et les écussons des puis sances sont montés de telle sorte que les aigles de la Prusse et de la France, les principaux intéressés, se font face. On connaît peu de chose du lithographe Mathias Erasmy (18.02.1833-1869 ?), qui lance en 1859 un appel à souscription pour la « Carte hydrographique, archéologique et routière du Grand-Duché en neuf planches » et qui fait paraître dans les années 1860 des plans et des vues de la ville-forteresse. Premier prix de l’école des garçons en 1845, ancien élève-géomètre, cet employé du timbre (aide-timbreur) de l’Administration de l’enregistrement et des domaines fait en 1860 l’acquisition des ateliers lithographiques de la rue du Piquet de Nicolas Liez. La lithographie Erasmy est alors localisée au 9, Grand-rue et en 1869, la veuve Erasmy est signalée au 1, rue du Nord. La Section historique a reçu un fonds important en provenance de ses archives à une date non-précisée, peut-être à la liquidation. Le nombre et la qualité des dons qu’Erasmy fait à cette société de 1859 à 1865, soulignent sa fibre historique. Ce plan de la ville est le premier à être édité après le traité de Londres de 1867. Le côté innovateur de cette carte – la plus grande à avoir jamais été imprimée à Luxembourg – se manifeste aussi dans le fait que sur les plans publiés avant, comme celui de J.B. Liesch, « Plan de la Ville de Luxembourg », édité chez P. Brück à Luxembourg en 1864, les ouvrages de la forteresse ne sont pas indiqués. Ceci pour garder le secret militaire imposé par l’administration prussienne, surtout en ce qui concerne les ouvrages de fortification moderne, construits dans les dernières décennies. En effet, on constate déjà la même approche dans l’édition du petit plan d’Engelhardt de 1850 „Plan von Luxemburg mit Einzeichnung der drei ursprünglichen Enceinten von 963, 1050 und 1398, aber mit Weglassung aller jetzigen Festungswerke.“ Il doit s’agir d’une commande officielle, puisque le plan a manifestement servi d’outil de travail dans les administrations de l’État et de la Ville. Il doit y avoir eu un besoin assez important, justifiant une production lithographique. L’intérêt résidait certainement dans le fait de disposer d’une base uniforme. La légende d’un des cartouches indique le focus : « Aperçu général des bâtiments publics avec leur destination avant et après le traité de Londres de 1867 ». La demi-douzaine d’exemplaires de ce plan plutôt rare se trouve – à une exception près – aux Archives nationales, aux Archives de la Ville de Luxembourg, au Geheimes Staatsarchiv à Berlin et au Musée national. Ils présentent tous des coloris différents et individuels des bâtiments et autres constructions, selon les demandes et besoins des administrations concernées. L’exemplaire personnel du Roi Grand-Duc Guillaume III, qui est parvenu par la collection De Muyser au Musée (1), met l’accent sur les bâtiments civils (en rouge) et militaires (en jaune). Un exemplaire (2) aux Archives nationales, tout en portant l’estampille de l’Adminis-
tration communale, rehausse les grands bâtiments officiels en bleu marine et a manifestement servi de base à un géomètre. Un autre (3) montre l’état avancé du démantèlement en indiquant les ouvrages de fortifications démolis (Abgetragene Festungswerke) en jaune, les fossés remblayés (Aufgefüllte Gräben) en rose et les routes nouvelles (Neu angelegte Strassen) en brun. Le même plan se retrouve à Berlin (4) et son lieu de conservation au Geheimes Staatsarchiv souligne le caractère officiel de cette commande. Il reflète l’état du démantèlement en juin 1876, suite à la visite d’inspection de Gaertner. Sa légende est, étonnamment, bilingue et un coloris pour les « Promenades publics/Öffentliche Promenade » est ajouté, et ceci pour le parc public, dont l’aménagement est sur le point d’être terminé. La majeure partie des travaux sont exécutés, mais il subsiste des démolitions à achever et des fossés à remblayer surtout aux alentours, au fort Niedergrünewald et sur le front de Trèves. Le coloris est extrêmement précis, ce qui se remarque en comparant ces deux derniers plans (3,4) : si le coloris général correspond, on a tenu à jour l’avancement des travaux, en le complétant sur le plan à Luxembourg (3). Une dernière version du plan Erasmy se trouve également à Berlin (5). Le « Plan joint au Procès-Verbal de Conférence du 16 Février sur l’état du Démantèlement de l’ancienne forteresse de Luxembourg » se limite à rehausser les « Nouvelles voies de communication exécutées » et les « Nouvelles voies de communication projetées » par le délégué allemand Goetze, major de l’État-major du Génie prussien, et par le délégué français Klein, chef de bataillon de l’État-major du Génie français. La légende se trouve astucieusement collée sur la Note essentielle pour M.M. les Touristes et les travaux de démantèlement sont considérés comme achevés. On s’intéresse désormais aux nouvelles rues et on voit ainsi apparaître les premiers tracés pour le futur pont Adolphe et le lotissement du plateau Bourbon. Mais c’était aussi un plan moderne, produit de son temps, puisqu’il est le premier à s’adresser explicitement aux touristes (Note essentielle pour M.M. les Touristes), en les rendant attentifs aux beaux points de vue et vestiges de la forteresse qui sont à visiter, dont notamment les souterrains du Bouc, et en indiquant même les quatre hôtels de la place. Ceci plaide pour une approche commerciale, qui finalement n’aura pas abouti, puisqu’aucune annonce dans les journaux ne signale la parution de ce plan prestigieux, tandis que les journaux de 1859 et 1860 annoncent la parution de la carte hydrographique en 9 feuilles pour 10-15 F et le « plan de la ville et de la forteresse » de Rosbach le 13.08.1867. Était-il trop cher, trop secret par ses détails ou tout simplement dépassé à cause de l’avancement rapide des travaux de démantèlement ? Par après, ce plan instructif a été réédité par J.N. Clemen en 1886, en utilisant les mêmes planches pour l’impression et la division en neuf feuilles, bien que simplifiées. Il est étonnant qu’aucune des mesures du démantèlement n’ait été indiquée, alors qu’il était officiellement terminé depuis 1883. Ce qui laisse supposer un regain d’intérêt envers l’histoire de la forteresse. N’oublions pas que la réalisation de la maquette en plâtre en 1883, coulée en bronze en 1903, est à placer dans le même contexte. Signalons cependant qu’en octobre 1883, un « Plan de de la Ville de Luxembourg, dressé d’après les documents cadastraux par Bezé et Ruth » à l’échelle 1:2 500, en quatre grandes feuilles, sort des presses du même J.N. Clemen. Ce plan montre la topographie actuelle de la ville, toute trace des anciennes fortifications ayant été éliminée. F.R.
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C Fig. C Mathias Erasmy (1833-1869 ?), Plan de la Ville et Forteresse de Luxembourg. Plan joint au Procès-Verbal de Conférence du 16 février 1881 sur l’état du démantèlement de l’ancienne forteresse de Luxembourg, 135 × 108 cm. Geheimes Staatsarchiv Preußischer Kulturbesitz. XI. Kartensammlung, A 70.233.
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LA CROIX-ROUGE LUXEMBOURGEOISE DANS LA GUERRE
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avocat Meyer-Pütz est un des quelque deux cents Luxembourgeois à recevoir une Croix de bronze et le diplôme correspondant pour leurs services rendus pendant la guerre franco-allemande de 1870-71 de la part de l’Œuvre Internationale de Secours volontaire sur les champs de bataille, dans les ambulances et dans les hôpitaux. Son vice-président, le comte Sérurier vient personnellement au Grand-Duché en septembre 1871 pour remercier les volontaires luxembourgeois. Le MNHA/M3E conserve encore deux autres de ces diplômes dans sa collection, décernés à M. Mathias Mousel et à Mme Veuve Schmitz Adam. Conclue le 22 août 1864 par douze pays signataires – le GrandDuché de Bade, la Belgique, le Danemark, l’Espagne, la France, le Grand-Duché de Hesse, l’Italie, les Pays-Bas, le Portugal, la Prusse, la Suisse et le Wurtemberg – la Convention de Genève a pour but l’amélioration du sort des militaires blessés dans les armées en campagne. L’article 7 prévoit notamment qu’un brassard sera également admis pour le personnel neutralisé, mais la délivrance en sera laissée à l’autorité militaire. Le drapeau et le brassard porteront croix rouge sur fond blanc. C’est au moment de l’éclatement de la guerre en juillet 1870 qu’une poignée de Luxembourgeois décident de mettre sur pied une section nationale de la Croix-Rouge, le Comité central de secours. Lorsque les grandes batailles font rage en Lorraine-Ardennes, les huit délégués exécutifs – Paul de Scherff, Louis Deny, Pierre Schmit, Gustave Fonck, Jean Mersch-Wittenauer, Alphonse Munchen, Jean-Frédéric Aschmann et Pierre Hoffmann – siègent en permanence à la Chambre des Députés. Ils déclarent œuvrer de façon neutre, donc pour des militaires blessés sans distinction de nationalité. Outre des offrandes en argent au comptant, la population est conviée à céder différents objets en nature afin de soulager les blessés et améliorer l’hygiène et le confort. Le premier convoi de secours, dont le responsable d’expédition n’est autre que le futur Ministre d’État Paul Eyschen, part de Luxembourg le soir du 7 août en direction de Sarrebruck. Suite à la demande officielle des autorités prussiennes au Ministre d’État Emmanuel Servais, un deuxième convoi part le 8 août. Placé sous les ordres du major-commandant du corps des chasseurs, Alphonse Munchen, il comprend surtout des rafraîchissements et des aliments. D’autres convois suivront, notamment pour Sedan où le Comité central peut envoyer entre autres 50 000 livres de pain. Au lendemain de la capitulation de Metz le 27 octobre 1870, les interventions médicales des secouristes luxembourgeois ne sont plus que très rares, les secours se réduisant à des livraisons de ravitaillement. Le Comité central, tout comme des personnes privées, propose aussi de l’assistance médicale et matérielle à des militaires français évadés. Quelques-uns passent par le Luxembourg et la Belgique, espérant ainsi regagner la France. Pourtant, l’engagement des Luxembourgeois provoque des critiques de la part des belligérants. Ainsi, en août 1870, au moment où il faut répartir des milliers de blessés allemands et français vers les hôpitaux en Rhénanie et en Westphalie, l’ambassadeur du Norddeutscher Bund à La Haye Wilhelm von Perponcher-Sedlnitzky demande à Servais si les trains peuvent passer par les lignes de Wasserbillig et Troisvierges pour regagner le territoire allemand et si cela est compatible avec la neutralité du Grand-Duché. Servais donne son feu vert « pour des raisons d’humanité », mais aussi pour des raisons politiques, notamment à cause de l’appartenance du GrandDuché au Zollverein. Dans un premier temps, la Belgique
donne également son accord mais, après avoir consulté son voisin français – qui y voit une infraction à la neutralité – doit refuser le passage des trains. Après maints débats, Servais finit par faire marche arrière et retire la permission de circuler via le Grand-Duché. Le fait que des secouristes luxembourgeois donnent aussi des rafraîchissements à des prisonniers de guerre français provoque de violentes critiques dans la presse nationaliste allemande. L’incident de Thionville en septembre (cf. Bismarck und die Wilhelm-Luxemburg Eisenbahn, p. 188) est la goutte qui fait déborder le vase. Dans deux notes, Bismarck énonce ses reproches envers le Luxembourg parlant e.a. de violation éclatante de la neutralité (Servais, p. 133). Les Luxembourgeois sont alarmés, ils craignent une nouvelle occupation de leur territoire. Il n’en sera rien, mais Bismarck revendique que le réseau Guillaume-Luxembourg passe sous contrôle allemand, ce qui sera chose faite en 1872. S.F.
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Table des matières Il y a 150 ans…....................................................................................................................................................5 Une forteresse fédérale à bout de souffle
Les absences d’un Roi............................................................................................................................................... 8 Le mythe du Prince Henri des Pays-Bas ...................................................................................................... 10 The German eagle, as fixed on the walls of the fortification of Luxembourg ........................... 12 Frankfurter Fürstentag 1863................................................................................................................................14 Herzog Adolph von Nassau und der Ausgang des Deutschen Krieges 1866 .............................. 16 Baron de Blochausen, alias C.D. Heerberg : un Luxembourg allemand ?....................................... 18 La force armée à Luxembourg aux temps de la forteresse..................................................................20 Le Luxembourg aux temps du choléra...........................................................................................................24 La famille Maréchal en promenade.................................................................................................................26 Le panorama d’Erasmy, un voyage dans le temps....................................................................................28 La forteresse en stéréo...........................................................................................................................................30
Le traité de Londres
À la découverte d’un pays inconnu – le Grand-Duché dans le magazines illustrés................. 34 Le canton de Remich pétitionne pour le maintien du statu quo......................................................36 Un Luxembourg français ?....................................................................................................................................38 Un Luxembourg belge ?..........................................................................................................................................39 La Ville de Luxembourg fait appel au Roi....................................................................................................40 Affaires étrangères et l’Affaire du Luxembourg.........................................................................................42 Traité de Londres et caricatures....................................................................................................................... 44 Au nom du ciel, remuez-vous ............................................................................................................................46 Le baron Victor de Tornaco, Ministre d’État, plénipotentiaire à Londres....................................48 Emmanuel Servais, plénipotentiaire à Londres et Ministre d’État..................................................50 Ulveling fils, le troisième homme à La Haye et à Londres................................................................... 54 Le traité de Londres de 1867..............................................................................................................................56 Proclamation de Guillaume III aux Luxembourgeois.............................................................................82 Une autonomie allégorique ................................................................................................................................ 84
Le départ d’une garnison
Les départs de la garnison prussienne et l'arrivée des chasseurs luxembourgeois.................88 Le corps des chasseurs luxembourgeois.......................................................................................................92 Remise de la forteresse aux autorités civiles et ventes de matériaux.............................................96 Zündnadel-Wallbüchse System Dörsch.........................................................................................................98 Coster, ancien officier prussien, relate les débuts laborieux du démantèlement................... 100
Les grands travaux du démantèlement
Jean Ulveling, chroniqueur du démantèlement.......................................................................................104 Pic ou poudre ? Comment démolir une forteresse..................................................................................106 Les entrepreneurs du démantèlement.........................................................................................................108 Les grandes percées.............................................................................................................................................. 110 Le front de la plaine en ruines..........................................................................................................................118 Fantômes à la Porte-Neuve.................................................................................................................................122 Vestiges historiques de la forteresse.............................................................................................................126 Le grand projet du parc public d’Édouard André de 1871 .................................................................128 Deux photographies pour le Bock, monument historique ................................................................ 132 Le démantèlement, côté Kirchberg................................................................................................................ 134 Les restes du fort Olizy........................................................................................................................................138 Du fort Thüngen aux Trois Glands................................................................................................................142 Fortifications et champs de seigle..................................................................................................................146
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Une vie civile pour des bâtiments militaires
L’aliénation des domaines de l'État................................................................................................................150 Plan de la ville et forteresse de Luxembourg en 1867.......................................................................... 152 Que faire des casernes au Pfaffenthal ?........................................................................................................156 Litiges entre la Ville et l’État............................................................................................................................158 Un monument pour la princesse Amélie.....................................................................................................160 Musique et gants dans une caserne............................................................................................................... 164 Nouilles et chocolats au cavalier Jost............................................................................................................168
La neutralité mise à l’épreuve par la guerre de 1870
La ville-forteresse de Luxembourg en 1870...............................................................................................176 Le démantèlement illustré en 1870................................................................................................................ 178 Nach der Belagerung – Straßburg im Oktober 1870.............................................................................182 La Croix-Rouge Luxembourgeoise dans la guerre................................................................................. 184 La neutralité du pays sera respectée.............................................................................................................186 Bismarck und die Wilhelm-Luxemburg Eisenbahn...............................................................................188 L’appel des Sociétés réunies au Prince Henri..........................................................................................192
De nouveaux lotissements sur les friches
Le plan d’agrandissement de la Ville de 1868...........................................................................................196 Le plan d’agrandissement de la Ville de 1873...........................................................................................198 Lotissement explosif à la rue Marie-Thérèse...........................................................................................200 De la friche militaire à l’exploitation commerciale............................................................................... 204
La fin des travaux
L’allégorie du démantèlement de 1875........................................................................................................208 Berichte über die Schleifungsarbeiten.........................................................................................................212 Le traité de Londres a été respecté...............................................................................................................216 Le plan-relief de la forteresse en 1883.........................................................................................................218
Bibliographie................................................................................................................................................220 Colophon............................................................................................................................................................ 224
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Catalogue
Direction d’ouvrage : François Reinert Auteurs : Änder Bruns (A.B.), Simone Feis (S.F.), François Reinert (F.R.) Documentation et images : Simone Feis Relecture : Cécile Arnould, Simone Feis Mise en page et couverture : Arnaud Hanon (Visualis)
Exposition
Commissaires : François Reinert, Änder Bruns, Simone Feis Éclairage et technique : Sead Salkovic, Marc Scolati, Lucien Wagener Multimédia : ArchimediX Transports et logistique : Jean-Marie Elsen, Romain Graas, David Heltemes, Claude Lanners, Muriel Prieur, Bob Rasquin Photographie : Tom Lucas, Ben Muller Restauration : Rainer Fischer, Simone Habaru, Muriel Prieur Encadrements : Pit Kaiser Montage : Nilton Almeida, Gisèle Biache, Jean-Marie Elsen, Romain Graas, Daniel Hensel, Claude Lanners, Lotte Maue, Claude Schiltz, Georges Rödel Communication et presse : Sonia da Silva Design graphique : Arnaud Hanon (Visualis)
Prêteurs
Archives nationales de Luxembourg (ANLux) Archives municipales de la Ville de Luxembourg Ministère de la Culture de la Fédération de Russie Monsieur Marc Besch Monsieur et Madame Brigitte et Klaus Jordan Monsieur et Madame Marschall-Luja Monsieur Guy May Monsieur Charles Munchen Monsieur Emmanuel Servais
Crédits photographiques
Archives nationales de Luxembourg (ANLux) Geheimes Staatsarchiv Stiftung Preußischer Kulturbesitz, Berlin-Dahlem Österreichisches Staatsarchiv, Abteilung Haus-, Hof- und Staatsarchiv, Wien Le Musée Dräi Eechelen remercie Beate Esch, Romain Goerend, Henri Hamus, Klaus Tempel et toutes les autres personnes qui ont contribué au succès de l’exposition.
ISBN : 978-2-87985-473-1 Publications du Musée national d’histoire et d’art – Luxembourg, 32 Publications du Centre de documentation sur la forteresse auprès du Musée national d’histoire et d’art, 4 224