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Remerciement
Avant decommencer lapresentation dece travail, jeprofitedecetteoccasion pour remercier toutes les personnes qui ont contribué de près ou de loin à la réalisation de ce mémoire.
Je tiens à exprimer mes sincères remerciements pour mon grand professeur, Mohamed Ben Moussa, pour m’avoir honoré par son encadrement, ses conseils, son encouragement et pour les moments magnifiques et riches passés au cours de cette année.
Je tiens ensuite à exprimer ma gratitude à ma chère mère, Nejia Rjiba, qui m’a toujours soutenu inconditionnellement. Je dédie ce travail à l’âme de mon père qui nous a quitté. Je remercie aussi mon frère, ma grand mère, mon oncle et tous mes amis pour leurs encouragements et leur soutien.
A tous ces intervenants, je présente mes respects, ma gratitude et mes remerciements.
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Sommaire :
Remerciement 2 Sommaire :............................................................................................................................ 3 Préambule : 5 Introduction : ........................................................................................................................ 6 Problématique :..................................................................................................................... 9 Méthodologie : 11 État de l’art :....................................................................................................................... 12 Premiere partie : Le carde théorique 16 Introduction : ...................................................................................................................... 17 I. La coexistence religieuse en Tunisie : 18 1. La coexistence religieuse : Un nouveau concept ?.....................................................18 2. Les principes fondamentaux de la tolérance et la coexistence : 23 3. L’état de la coexistence en Tunisie :.........................................................................24 II. Le dialogue interreligieux : 34 1. Définition : 34 2. Le role et méthode du dialogue interreligieux :.........................................................34 3. Les manifestations tenues en Tunisie : 37 III. La coexistence et l’art, la sociologie et la pédagogie :.............................................. 41 1. Le rapport à l’art et la culture : 41 2. Le rapport au côté social :.........................................................................................47 3. Le rapport au côté pédagogique : 47 Conclusion :........................................................................................................................ 49 Deuxième partie : Analyse des références architecturales : 50 Introduction : 51 1. Le musée de la tolérance (Jérusalem) :......................................................................53 2. Le mémorial de l’abolition de l’esclavage (Nantes) : 60 3. Le mémorial de la voie baltique (Lettonie) : .............................................................67 Conclusion 71 troisieme partie :La réponse architecturale........................................................................... 72
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1.
2.
II.
:................................................................................................
1. Le
2. Le
...........................................................................................
3. L’organigramme
:
4. Le programme fonctionnel :......................................................................................
5. Le dispatching fonctionnel :
6. Les esquisses :..........................................................................................................
Introduction : ...................................................................................................................... 73 I. Le choix et l’analyse du site : 74
Le choix du site :......................................................................................................74
L’analyse du site : 77
La genèse du projet
82
parti architectural : 82
processus conceptuel
82
fonctionnel
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87
89
90 Conclusion générale : 100 Table de figures : 101 Table des matières :........................................................................................................... 104 Bibliographie/Webographie : 107
Préambule :
« C’est notre regard qui enferme souvent les autres dans leurs plus étroites appartenances, et c’est notre regard aussi qui peut les libérer » (Maalouf, 1998)1
Dans cette citation, Amine Maalouf met l’accent sur le fait que l’acceptation de l’autre et le respect de ses croyances et de ses différentes identités relèvent de la subjectivité.
C’est tant à la fois une question de volonté et d’éducation ! Si onveut vraiment vivre en harmonie et dans le respect mutuel, ceci devient tangible.
Dans ce cadre de réflexion, l’idée de la problématique de ce mémoire est née suite à des visites personnelles à des lieux de culte non musulmans.
Lors de ces visites, un sentiment de malaise et de non appartenance m’avait pris. Ce qui m’avait poussé à me poser la question suivante : si moi, qui me considère passionné d’histoire et de mythologies, j’ai eu ce ressenti, alors qu’en est il de ceux qui ne sont pas initiés à la richesse des religions. Comment peut on reprocher au commun des tunisiens de mal comprendre les religions et de n’éprouver aucune tolérance envers les minorités religieuses.
En conséquence, dans ce mémoire on essayera, par le biais de l’espace architectural, de créer tant un programme qu’un espace pouvant abriter l'unité dans la diversité. Il s’agira de trouver une réponse architecturale qui proposera une solution réduisant la tension au sein de la société tunisienne et promouvant la valeur de la coexistence entre les différentes croyances et même entre croyants et non croyants.
La Goulette, vivier de la diversité religieuse et ethnique, semble, de par son histoire, être à même de jouer encore le rôle de havre de paix et du vivre ensemble.
1 Amin Maalouf, né le 25 février 1949 à Beyrouth, est un écrivain franco libanais. Il a notamment reçu le Prix Goncourt en 1993 pour Le Rocher de Tanios, et a été élu à l’Académie française en 2011.
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Figure 1: Coexist, https://www.northernsun.com
Introduction :
Depuis l’aube des temps, la Tunisie était par excellence un pays multiethnique et multireligieux où une cohabitation religieuse réussissait des fois, et succombaient dans d’autres.
Mais il n’empêche, notre pays, à travers son histoire, avait connu des incidents et des moments de discriminations répétitifs, notamment envers des minorités religieuses et des non croyants Cela a, hélas, duré même jusqu’à nos jours. Nous reviendrons dans la suite sur les incidents majeurs qui sont advenus.
Selon l’encyclopédie de l’orient, aujourd’hui la société tunisienne se présente, selon l’encyclopédie de l’orient, comme étant à majorité musulmane de 99% (Tunisia Religion: How do Religions in Tunisia balance?, 2022). Toutefois, ce chiffre, selon le chercheur Arefi, reste imprécis, vu la montée du nombre de personnes se considérant non religieuses dans le pays : 30,9% selon Arab Baromètre2 (En Tunisie, cette jeunesse qui se détourne d’Allah, 2021)
Figure 2: Sondage réalisé par Arab Barometer sur un échantillon de 25000 personnes, https://www.arabbarometer.org
En contrepartie, 82% de la population tunisienne pensent qu’il faut être une personne religieuse pour être une personne morale (Les Tunisiens, moins libéraux qu’il n’y paraît ?, 2013) (sondage mené par le site Nawaat3)
Figure 3: Résultat du sondage, source https://nawaat.org
2 Le baromètre arabe est un réseau de recherche non partisan qui donne un aperçu des attitudes et des valeurs sociales, politiques et économiques des citoyens ordinaires à travers le monde arabe. Il mène des enquêtes d'opinion publique au Moyen Orient et en Afrique du Nord depuis 2006.
3 Nawaat est un blog collectif indépendant fondé en 2004 par des cyberactivistes tunisiens.
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D’autre part, la liberté de conscience et de croyances a été consacrée comme droit constitutionnel garanti par l’article 6 de la constitution tunisienne. Mais ceci reste plutôt théorique !
Une observation approfondie au cœur de la société tunisienne, nous révèle que les pratiques discriminantes sont hélas toujours là ! Même de par la constitution elle même, la contradiction est bien présente. En effet, l’article 74 affirme que la candidature à la présidence est exclusivement réservée aux musulmans.
Pour être équitable et ne pas diaboliser la société dans sa totalité, il faut reconnaître que des havres de paix, de convivialité et de coexistence et d’harmonie dans le pays ont existé quand même. Nous pensons particulièrement à la ville de La Goulette comme exemple !
La Goulette fut l'exemple parfait de cette coexistence. C’est la ville où une convivialité multiethnique et religieuse extraordinaire était de mise. Musulmans, juifs et chrétiens se partageaient l’amour du lieu et vivaient en harmonie et en sérénité. Cette ville était vraiment un symbole de tolérance et de cohésion sociale.
C’est sur cette voie, qu’on essayera de mettre en place une solution architecturale capable d’éveiller la mémoire collective de la coexistence en Tunisie et d’inciter les gens à embrasser une identité humaine unie dans la diversité, tout en gardant la mosaïque de la multiculturalité, de la multi ethnicité et la multi religiosité
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«
Qu'importe la religion ! Musulmans, Juifs et Chrétiens qui ont toujours aimé La Goulette encore à vivre ensemble et en toute sérénité et harmonie danscettepetitevilleauxrivagessinueuxet sablonneux et quelquefois rocheux et caillouteux » (Djilani, 1996)4 4
Nour Eddine Djilani : Ecrivain tunisien
Figure 4: La Goulette, https://www.pinterest.com
Problématique :
« L’enjeu serait alors de considérer nos différences non point comme obstacle à aller vers l’autre mais plutôt un enrichissement mutuel. Dans ce sens, un dénominateur commun s’impose : c’est notre identité humaine qui va inévitablement nous rallier et nous souder. En effet, l’âme humaine n’a ni sexe, ni couleur elle nous embrasse tous dans une même perspective. Finalement l’ultime identité humaine est une ; elle est spirituelle. » (Ben Moussa, 2015) l devient de plus en plus patent qu'au sein de la population tunisienne, il existe une grande diversité de convictions et de pratiques spirituelles et religieuses. Cependant, la réalité est différente : les individus et les communautés religieuses continuent d'être la cible de discriminations motivées par l’ignorance, la haine et l'exclusion.
ISelon l’association ADLI5, dans son rapport annuel sur l’état des libertés individuelles en Tunisie, les cas de discriminations sont répétitifs et toujours présents dans notre société. On peut citer l’exemple de la nonreconnaissance de l’association bahaï tunisienne par les autorités en Mars 2021. (Rapport annuel de l'état des libertés individuelles en Tunisie Mars 2020 Mars 2021, 2021)
Mais ce genre d'intolérance et de violence au nom de la religion ne devrait pas avoir de place dans notre société !
Il est donc essentiel, voire vital, de se tourner vers les expériences des autres en dépassant les idées reçues et les préjugés en partageant des expériences et en y réfléchissant. De même, la compréhension mutuelle et l'interaction entre les croyances et les traditions spirituelles, l'éducation par le dialogue interculturel et interreligieux est l'aboutissement d'une parfaite coexistence.
5 L'Association tunisienne pour la défense des libertés individuelles (ADLI) est une association à but non lucratif de droit tunisien qui a été créée après le 14 janvier 2011. L’initiative de sa création a été guidée par une volonté demettrel’accentsurleslibertésindividuellesquisontétroitementliéesàl’individuetquidemeurentrelativement ignorées voire marginalisées par rapport aux libertés collectives et publiques.
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• Où et comment peut-on rappeler les moments phares de la cohabitation religieuse historique en Tunisie et sensibiliser les gens aux risques de l’intolérance religieuse, de la discrimination des minorités religieuses et à lutter contre les préjugés ?
• Serait il possible de créer un mémorial unissant et rappelant les moments phares du vivre ensemble des différentes croyances dans un cadre de tolérance ; un lieu d’échange, de culturalité garantissant la pluralité et l’harmonie sociale ?
• Comment, par le biais de l’architecture, peut on créer une symbiose spirituelle entre le côté cultuel, culturel, social et pédagogique ?
A travers ce travail de recherche, on espère tester des solutions et des remèdes pédagogiques et culturels qui pourraient faire face aux divers problèmes en Tunisie soulevés au nom de la religion et s’intéresser aux messages religieux authentiques de paix et d’amour. En d'autres termes, nos objectifs peuvent être résumés dans les trois points suivants :
• Sensibiliser les gens envers une identité humaine unie assurant une coexistence pacifique ;
• Sensibiliser les gens contre les dangers de l’intolérance, du fanatisme et du refus de l’autre ;
• Créer un INTERFAITH HUB, lieu culturel de la mémoire et de la spiritualité favorisant le recueillement, l’échange et le partage entre les diverses communautés.
Figure 5: Les objectifs du projet à proposer, Source personnelle
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Méthodologie :
Afin de parvenir à une proposition architecturale de notre Interfaith Hub, qui donnerait une valeur culturelle, sociale et pédagogique à la coexistence, à la cohabitation et à la diversité interculturelle, ce travail se développera en différentes étapes :
En premier lieu, il nous semble indispensable d'aborder une approche théorique qui nous aidera à définir et à assimiler des notions et des concepts fondamentaux dans notre recherche, tels : la coexistence, l’interreligieux, l’interculturalité, la mémorialité…
Par le biais de recherches déjà engagées sur le terrain, une lecture approfondie, détaillée, de l'état des lieux de la coexistence en Tunisie, précisément en rapport avec les religions existantes, une exploration sera faite. On tâchera aussi de définir la non croyance et de donner une idée sur les incidents visant les minorités religieuses ayant survenu récemment.
Ensuite, on donnera une idée sur le dialogue interreligieux et sur les manifestations s’y rattachant tenues en Tunisie et dans le monde. L’objectif serait d’en déduire éventuellement des scenarii du programme fonctionnel.
Ceci étant fait, on mettra en évidence l’importance de l’art, de la culture, du côté social et pédagogique dans la création d’une atmosphère de convivialité, d’amour, d’harmonie, aspirant à atteindre une identité humaine unificatrice
En second lieu, une approche analytique sera proposée abordant quelques projets similaires, dans le but d'en dégager des idées fédératrices, des démarches conceptuelles ainsi qu'un programme fonctionnel. Ceci visera, en définitif, à définir des concepts clés qui contribueront à l'élaboration de notre approche conceptuelle.
Enfin, tout ce cheminement aboutira à une démarche conceptuelle amenant à un programme fonctionnel pour le projet, objet de cette étude. On formulera ainsi un ensemble de choix et de stratégies adoptés pour notre réponse architecturale et un positionnement par rapport aux objectifs escomptés.
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État de l’art :
Il faut reconnaitre que les mémoires ayant trait à la problématique de la coexistence et de la discrimination des minorités religieuses en Tunisie ne sont pas abondants. Néanmoins, deux mémoires semblent être proches de notre problématique. On les passera en revue afin de décortiquer leurs contenus, se positionner et mettre en avant les points de convergence et divergence.
• Cité de l’interculturalité (Mallek, 2018): Mémoire réalisé en 2018 par Mallek Ahmed et encadré par Mr. Ben Moussa Mohamed.
Figure 6: Cité de l'interculturalité, Mallek Ahmed, 2018
L’objectif de ce mémoire était de créer un espace qui incite à l’intégration, à la coexistence et à la tolérance entre les différentes parties de la société. Cet espace vise, à travers son programme et sa méthodologie participative, à l’éducation des valeurs d’égalité, de solidarité, d’inclusion et la prévention des comportements discriminatoires, racistes et xénophobes.
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• La spiritualité dans la ville, coexister en bonne intelligence (Lassoued, 2017):
Mémoire réalisé en 2017 par Lassoued Hedia et encadré par Mme. Allani Najla
Figure 7: La spiritualité dans la ville, Lassoued Hedia, 2017
Ce mémoire est l'occasion pour guider les individus, en quête d'identité et d'appartenance vers une recherche de l'être, de la sagesse et indubitablement de la vie à travers une matérialisation architecturale. De plus, notre but est de les aider à établir une connexion avec leur environnement et leur semblable
Par conséquent, notre réflexion suggère une spiritualité progressive à travers une procession ascensionnelleverslesummum delaspiritualitéquiapparaît aussi commeunrefuge individuel dans un contexte social et économique tendu.
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D’autre part, pendant le processus de recherche j’ai croisé beaucoup d’œuvres littéraire qui traite les sujets en rapports par l’identité, les croyances, la coexistence …
Parmi ces œuvres lus, on peut citer :
• Les identités meurtrières, un livre d’Amine Maalouf, 1998 (Les identités meurtrières, 1998)
Figure 8: couverture du livre Les identités meurtrieres
• Les libertés religieuses en Tunisie, ouvrage collectif, 2015 (Liberté religieuse en Tunisie, 2015)
Figure 9: Couverture du livre Les libertés religieuses en Tunisie
• Rencontres religieuses : Entre coexistence et cohabitation, ouvrage collectif, 2020 (Rencontres religieuses : Entre coexistence et cohabitation, 2020)
Figure 10: Couverture du livre Rencontre religieuses entre coexistence et cohabitation
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• Multiculturalisme : différence et démocratie, Charles Taylor, 1992 (Multiculturalisme : Difference et démocratie, 1992)
• Pour en finir avec Dieu, Richard Dawkins, 2006 (Pour en finir avec dieu, 2006)
Figure 11: Couverture du livre Multiculturalisme différence et démocratie
Figure 12: Couverture du livre Pour en finir avec Dieu
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Introduction : « Un monde où l'on respecte chaque jour un peu mieux la diversité humaine, où toute personne peut s'exprimer dans la langue de son choix, professer librement ses croyances et assumer sereinement ses origines sans encourir l'hostilité ni le dénigrement, que ce soit de la part des autorités ou de la population, c'est un monde qui progresse, qui s'élève » (maalouf, 2009)
La tolérance, qui est « l’attitude qui consiste à admettre chez autrui une manière de penser ou d'agir différente de celle qu'on adopte soi même ; fait de respecter la liberté d'autrui en matière d'opinions » (Dictionnaire Le Robert), n'a peut être jamais été aussi nécessaire qu'aujourd'hui, dans un monde bien différent de celui dans lequel ce concept a été inventé.
Si, à l'époque moderne, la tolérance en tant que concept positif était en effet considérée dans ses fondements philosophiques, il est important de la repenser au début du monde postmoderne dans lequel nous sommes entrés, car il est susceptible de nous fournir les règles de coexistence. Par ce concept, nous entendons « le fait d’exister ensemble, en même temps. » (Dictionnaire Le Robert). C’est ce dont les groupes, religions, communautés et nations ont aujourd'hui besoin.
A l'époque de sa formation, le concept moderne de tolérance visait à répondre à une question religieuse : Comment plusieurs religions peuvent elles coexister harmonieusement dans un même État ?
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I. La coexistence religieuse en Tunisie
:
1. La coexistence religieuse : Un nouveau concept ?
La question de la coexistence religieuse s’est profondément développée au cours des quinze dernières années. S'appuyant sur les présupposés culturalistes de la théorie du choc des civilisations de Samuel Huntington (Le Choc des civilisations, 1996), de nombreux chercheurs ont porté le conflit sur le devant de la scène historiographique moderne.
Alors qu’auparavant on avait tendance à favoriser la coexistence pacifique de sociétés multireligieuses et à montrer ainsi que la religion était réduite à une superstructure ou à un phénomène social utilitaire qui légitime et polit les intérêts matériels des sociétés. Or, des recherches récentes nous ont, peut être, amenésàrompreaveccertaines de nos croyances naïves. Dès les années 1990, la notion de « convivencia » attractive est nuancée. Les historiens ont profondément remis en question le concept de tolérance. Aujourd'hui, l'histoire de la coexistence ne sera, malheureusement, que l'histoire du conflit interreligieux, annulant une historiographietrop pragmatique. Cependant la coexistence des religions est une coexistence civile, qui suppose une séparation des religions et de l’État et la reconnaissance de l’égale dignité des croyances.
Figure 13: Convivencia, source https://laeradelosderechoshumanos.home.blog
L1.1. La notion de la religion : a religion peut être définie comme l’ensemble des croyances, des pratiques et des rituels destinés à une ou plusieurs divinités.
Le mot religion vient du latin (Religare) qui signifie réunir ou relier. On entend par religion « soit l'ensemble des phénomènes liés au sentiment religieux, soit un système de
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croyances en des puissances surnaturelles, des divinités ou un dieu personnel, soit l'une des traditions instituées autour de ces croyances » (Reeber, 1998) 6
Figure 14 : Étymologie du mot religion, source personnelle
D'autre part, on peut la définir comme « Rapport de l'homme à l'ordre du divin ou d'une réalité supérieure. Tendant à se concrétiser sous la forme de systèmes de dogmes ou de croyances, de pratiques rituelles et morales »7
Selon Louis Lavelle8 , si on voulait définir les éléments constitutifs de la valeur religieuse, il faudrait dire qu’ils impliquent une affirmation de l'insuffisance du monde tel qu'il nous est donné, mais qu'en nous élevant du réel à la valeur elle refuse de considérer celle ci commeunsimpleidéal qu'il nousappartiendraderéaliser. Ellelaconsidèrecommel'êtremême qui donne sa signification au monde tel qu'il nous est donné. La religion, c'est donc d'abord
6 Michel Reeber est prêtre catholique dans le diocèse de Strasbourg, membre du GERI (Groupe d’études et de recherches islamologiques) de la faculté de théologie protestante de Strasbourg dont l’un des objectifs est la « promotion » du dialogue islamo chrétien.
7 CNRTL : Centre nationale de ressources textuelles et lexicale
8 Né le 15 juillet 1883 à Saint Martin de Villeréal et mort le 1ᵉʳ septembre 1951 à Parranquet, est un philosophe français et l'un des métaphysiciens français majeurs du XXᵉ siècle. Représentant de la philosophie de l'esprit, sa philosophie est un spiritualisme existentiel.
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l'affirmation du caractère ontologique de la valeur, non seulement la valeur est être mais elle est l'être véritable.
Ce serait donc une erreur grave de penser que la religion nous détourne du monde pour nous absorber dans une contemplation spirituelle où il s'anéantit. Car dans cette contemplation au contraire le monde reconquiert une lumière et une signification qu'il avait perdues. Il n'y a même aucun aspect du monde, même le plus misérable, que la religion ne transfigure. Loin de mépriser le relatif au profit de l'absolu, elle suspend le relatif à l'absolu, et en un sens introduit l'absolu partout.
La religion en Tunisie se caractérise par la prédominance de l'islam, qui est la religion principale et officielle de la Tunisie. En termes de présence de religions, il n'existe pas de recensement ou d'enquête à jour couvrant l'ensemble du territoire du pays. Cependant, on estime que la majorité des tunisiens se considèrent comme musulmans, de sorte que le judaïsme, le christianisme, le bahaïsme et l'agnosticisme sont vraisemblablement minoritaires.
Figure 15: Les croyances en Tunisie, source personnelle
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1.2. La non-croyance :
« Un rappel de terminologie : Le théiste croit à une intelligence surnaturelle qui, outre sa charge principale de créer l'univers au départ, est toujours partout pour surveiller et influencer le destin subséquent de sa création initiale . En revanche, le Dieu déiste n'intervient jamais par la suite et il ne porte certainement aucun intérêt particulier aux affaires humaines. De leur côté, les panthéistes ne croient, absolument, pas à un Dieu surnaturel, mais ils utilisent le nom de Dieu comme synonyme non surnaturel de la Nature ou de l'Univers, ou pour désigner les lois qui gouvernent son fonctionnement. La différence entre les déistes et les théistes, c'est que le Dieu des premiers ne répond pas aux prières, ne s'intéresse pas aux péchés ou aux confessions, ne lit pas nos pensées et n'intervient pas par des miracles capricieux. Les déistes diffèrent des panthéistes en ce que le Dieu déiste est une sorte d'intelligence cosmique, et pas le synonyme métaphorique ou poétique par lequel les panthéistes désignent les lois de l'univers. Le panthéisme est de l'athéisme enjolivé, le déisme est du théisme dilué. » (Richard Dawkins, 2006)
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Figure 16: Slogan levé lors d’une manifestation soutenant la laïcité à Paris, source https://usbeketrica.com
D’après Richard Dawkins9, on distingue 4 variantes de la non croyance : l’athéisme, le déisme, le théisme et le panthéisme :
• Au sens large, l'athéisme est défini comme l'absence ou le refus de toute croyance en quelque divinité que ce soit. Le terme s'oppose donc au théisme, toutefois cette définition ainsi posée ne permet pas de le distinguer clairement de l'agnosticisme, de l'antithéisme et de l'apathéisme avec lesquels il peut être confondu.
Qualifiés tour à tour d'apostats, d'hérétiques, de blasphémateurs, de mécréants ou encore d'infidèles (kufr), les athées ont été et sont toujours largement victimes de persécutions et de discriminations, légales ou non, y compris dans des pays développés et laïques, en particulier dans les sociétés dans lesquelles les religions abrahamiques sont prédominantes. L'athéisme selon le rapport de l’International Humanist and Ethical Union (IHEU) de 2013 reste aujourd'hui passible de la peine de mort dans treize pays du monde (Atheists face death in 13 countries, global discrimination, 2013).
• Le déisme est une croyance ou une doctrine qui défend l'affirmation rationnelle de l'existence de Dieu, proposant une forme religieuse conforme à la raison, exclusive aux religions révélées. Le déisme propose d'arriver à Dieu un Dieu duraisonnement plutôt qu'un Dieu de foi ou de culte par des voies exclusivement humaines, sans pour autant pouvoir en déterminer les attributs.
Le concept se développe essentiellement en Angleterre et en France à partir du XVIIe siècle, mais est difficile d'accès et ambigu, car il réfère à plusieurs systèmes distincts. On n'utilise plus guère le concept en dehors de ses applications historiques.
• Le théisme (du grec theos, dieu) est une conception qui affirme l'existence d'un Dieu à la fois personnel, unique et cause du monde. Le théisme n'est pas nécessairement religieux, il peut aussi être philosophique. Dans le premier cas, la relation de l'homme avec Dieu passe par des intermédiaires (la religion). Selon le théisme philosophique, Dieu régit l'univers directement.
9 Richard Dawkins, né le 26 mars 1941 à Nairobi, est un biologiste et éthologiste britannique, vulgarisateur et théoricien de l'évolution, membre de la Royal Society. Professeur émérite au New College de l'université d'Oxford, Richard Dawkins est l'un des académiciens britanniques les plus célèbres.
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Le théisme est opposé à l'athéisme. Parmi les formes de théisme, on peut notamment citer le déisme (théisme irréligieux), le panenthéisme, le monothéisme et le polythéisme. Et à côté de lui (sur le point de la transcendance) le panthéisme (parfois assimilé à un athéisme).
• Le panthéisme est une doctrine philosophique selon laquelle « Dieu est tout ». Elle se distingue du monothéisme en considérant que Dieu n'est pas un être personnel distinct du monde, mais qu'il est l'intégralité du monde ; cette conception est appelée l'immanence par opposition au principe de transcendance du Dieu créateur monothéiste.
Dans la philosophie occidentale, et notamment depuis Spinoza, le sens qui est donné à ce mot tout est engénéral identique àcelui associé à la Nature, au sens le plus général de ce terme, autrement dit, de « tout ce qui existe ».
Le panthéisme est un naturalisme de la divinité de la Nature. Une forme de naturalisme, concernant notre monde connu plutôt que tout ce qui existe qui inclut Dieu dans les conceptions théistes classiques , peut être définie comme une doctrine athée qui ne reconnaît d'autres principes que les lois ou forces de notre nature connue. Le panthéisme peut s'identifier ainsi, sous ce rapport, à un naturalisme déiste déterministe en cela qu'il est lié au concept de nécessité5 ; mais il peut aussi, contrairement à la conception de Spinoza, ne pas être déterministe si un libre arbitre est reconnu à l'homme ou à Dieu, avec ses caractéristiques propres.
En Tunisie, Selon un sondage publié par WIN/Gallup International en 2012, sur un échantillon de 503 Tunisiens interrogés en face à face, aucun ne se dit athée convaincu. Il est difficile de mesurer avec exactitude le nombre d'athées car le sujet reste un grand tabou en Tunisie, et les athées ont du mal à se déclarer publiquement comme tel. La plupart d'entre eux étant issus de parents musulmans, ils préfèrent souvent se déclarer eux aussi de confession musulmane, sans être pour autant croyants ni pratiquants. (Global Index Of Religiosity And Atheism, 2012)
2. Les principes fondamentaux de la tolérance et la coexistence :
« La tolérance. Les êtres humains doivent se respecter mutuellement dans toute la diversité de leurs croyances, de leurs cultures et de leurs langues. Les différences qui existent au sein des sociétés et entre les sociétés ne devraient pas être redoutées ni réprimées, mais vénérées en tant que bien
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précieux de l’humanité. Il faudrait promouvoir activement une culture de paix et le dialogue entre toutes les civilisations. » (Nations Unies, Septembre 2000)
La Déclaration de principes sur la tolérance (UNESCO, 1995) a étéadoptée à Parisen 1995 par lesÉtats Membresdel’Unesco10. L’annéesuivante, l’AssembléegénéraledesNations Unies a invité tous ses États Membres à envisager la mise en œuvre de la Déclaration de principes au niveau national. Voici ce que dit cette déclaration à propos de la tolérance :
• La tolérance est le respect, l'acceptation et l'appréciation de la richesse et de la diversité des cultures de notre monde, de nos modes d'expression et de nos manières d'exprimer notre qualité d'êtres humains. Ellen'est passeulement une obligation d'ordre éthique ; elle est également une nécessité politique et juridique. La tolérance est une vertu qui rend la paix possible et contribue à substituer une culture de la paix à la culture de la guerre.
Figure 17: Les valeurs à adopter et à éviter, Source personnelle
• La tolérance est la clé de voûte des droits de l'homme, du pluralisme, de la démocratie et del'Etatdedroit.Elleimpliquelerejet dudogmatismeet del'absolutismeet conforte les normes énoncées dans les instruments internationaux relatifs aux droits de l'homme.
3. L’état de la coexistence en Tunisie : 3.1. La Tunisie : Terre de l’harmonie sociale :
« La Tunisie est un jardin aux cent roses aux cent couleurs » (dicton commun)
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L’organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture
’après ce dicton, on comprend que la Tunisie était toujours, à priori, une terre d’harmonie et de cohésion sociale malgré la diversité de sa population. Cela revient principalement à la variation des civilisations qui passaient par notre pays tout au long de son histoire.
La Tunisie a une histoire religieuse variée. A l’époque du califat Omeyyade en 698 après JC, l'Islam y était devenu la religion principale ; alors qu’auparavant, la Tunisie et Carthage faisaient partie du territoire romain en Afrique. Cela signifie que la religion romaine était lareligion d’état. Unefoisl'Empireromainconverti au christianisme, lescénario a changé. Les persécutions chrétiennes ont cessé et ils ont pu pratiquer leur foi en surface.
Historiquement, la Tunisie avait donné trois Papes à l’Église chrétienne. Cela pourrait sembler difficile à croire, mais pourtant ces trois Papes d’origine africaine (c’est à dire Tunisiens, car notre pays se nommait alors Africa) sont le digne reflet des quatre siècles chrétiens de notre histoire. Ils soulignent aussi l’importance tout aussi grande d’Augustin ou Cyprien dont les écrits ont fixé le catholicisme naissant ou encore celle de Perpétue et Félicité qui connurent le martyre à Carthage.
Par ordre chronologique, ces trois Papes d’origine tunisienne sont :
• Victor qui fut le 14e Pape et régna de 189 à 199. D’origine africaine, il connut le martyre et fut sanctifié.
• Miltiadequi fut le32ePapeetrégna de 311 à 314.
• Gélase qui fut le 49e Pape et régna de 492 à 496.
De plus, au cours des années on constate une cohabitation et une coexistence harmonieuse entre les musulmans, les chrétiens, les juifs et plusieurs autres confessions dans des emplacements différents du pays tel que : Djerba, la Goulette, Sousse, Kef… Et même aujourd’hui, malgré les vagues d’exil surtout après la 2eme guerre mondiale, les tunisiens ont su préserver « partiellement » cette coexistence religieuse et sociale.
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Figure 18: Les 3 papes Tunisiens, http://kapitalis.com/tunisie
Ce parcours historique a pour but de rendre compte de la richesse et de la diversité tunisienne en matière de pluralité religieuse. Cette richesse mérite, à nos yeux, bel et bien une mise en scène spatiale et architecturale visant l’éveil de la conscience de nos concitoyens et un hommage à notre histoire si riche.
3.2. Le cas de la Goulette :
PFigure 19: La Goulette des années 60 70, YouTube lusieurs civilisations et communautés se sont succédées et ont occupé les terres Goulettoises à une époque donnée. Nous parlons de tous les peuples et toutes les cultures de la Méditerranée ; tunisiens, français, maltais, italiens, espagnols, turcs etc. cohabitaient ensemble sur cette terre pacifiquement et en parfaite harmonie. Nous y trouvons, des musulmans, des chrétiens, des juifs et même des agnostiques.
Figure 20: La diversité ethnique à la Goulette, Paul Sebag, Tunis. Histoire d'une ville, éd. L’Harmattan, 1998.
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Fruit d'un métissage continu des populations, La Goulette, "est devenue un lieu symbole de tolérance et de cohésion, où les cultures peuvent se mélanger en douceur sans différences". En effet, La Goulette accueillait une société composite et un peuple autochtone de toutes les catégories sociales. Elleétait autrefois connuepour son riche mélange culturel et ses interactions, tant en termes de costumes et de traditions, qu'en termes de solennité religieuse. Un parfait exemple de tolérance, où « siciliens, italiens, arabes, tunisiens, français, pieds noirs, voire juifs, musulmans, catholiques » se côtoient.
Sa. La synagogue Beit Mordekhai : ituée sur la rue Khaznadar, à la Goulette Casino, la synagogue Beit Mordekhai est plus connue sous le nom de « synagogue de l'Hôpital », Celle ci a été reconstruite en 1995après unécroulement desa toiture. Elle est de style moderne et d'une simplicité architecturale remarquable. Ce lieu de culte Goulettois est jusqu'à nos jour fréquenté en particulier par les juifs retraités en maison de retraite située en face de ce bâtiment.
Sb. L'Eglise Saint Augustin/Saint fidèle : urplombant tout le quartier de la petite Sicile avec ses formes épurées et simple, sa blancheur animée par des ouvertures bleues, son fronton ainsi que sonclocher visible de plusieurs points de la ville, l'église Saint Augustin Saint fidèle fut édifiée entre 1848 et 1872 par des frères capucins siciliens. "Réellement, il s'agit de la procession de la vierge de Trapani Madone de Trapani" le 15
Figure 21: La Goulette, source http://www.commune lagoulette.gov.tn
Figure 22: La synagogue Beit Mordekhai, http://archive.diarna.org
Figure 23: La sortie de la Madone, https://twitter.com
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août à l'église Saint Augustin, où les fidèles viennent des différentes villes de la Tunisie pour se fondre à la foule et assister à cet évènement qui se trouve garni de musulmans et de juifs sans distinction de religion, communiant dans la même ferveur.
Cc. Le Mausolée Sidi Chérif : et édifice se situeà l'entréede la Goulette entre la porte de l'arsenal et le fort de la Karraka. Le mausolée a été détruit et restauré à plusieurs reprises. Faisant partie du cycle des processions religieuses estivales organisées chaque année par les confréries religieuses du Grand Tunis, en l'honneur des saints de la région, tout au long de l'été, la procession ou « kharja » du saint Sidi Ahmed Chérif, constitue un des forts moments du cycle.
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Figure 24: la kharja de Sidi Ahmed Chérif à la Goulette, https://tunisie.co
Figure 25: L’église Saint Fidèle et Saint Augustin, https://www.webdo.tn
L3.3. Les incidents de la discrimination : e but de cette partie est de mettre en évidence le besoin crucial d’une éducation au vivre ensemble et à l’« acceptation » de l’autre.
Selon Pax Christi International11, une paix véritable et durable n'est possible qu'avec l'entremise de la justice, de la réconciliation, du pardon, du dialogue, de la tolérance et de la coexistence.
Au fil des siècles, la Tunisie a connu plusieurs civilisation et religions, notamment l'islam, le christianisme et le judaïsme. Durant ces 3000 ans, plusieurs événements marquants ont influencé l'état de la coexistence en Tunisie :
11 Pax Christi est un mouvement catholique international pour la paix créée en 1945. Pax Christi est organisé en sections nationales et en groupes locaux regroupés sous l’appellation de Pax Christi et avec des organisations affiliées et partenaires
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Figure 26: Les éléments nécessaires pour assurer la Paix sociale, Source personnelle
• Profanation du cimetière chrétien à Carthage en 2017
Figure 27: Profanation du cimetière chrétien à Carthage, http://www.slateafrique.com
• Profanation du cimetière juif à Sousse en 2013
Figure 28: Profanation du cimetière juif à Sousse, http://kapitalis.com/
• Profanation du cimetière juif au Kef en 2013
Figure 29: Profanation du cimetière juif au Kef, https://harissa.com
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• Refus de la déclaration de formation de l’association bahaïe par le gouvernement Tunisie
• Profanation d’une exposition artistique au palais Al Abdellia en 2012
Figure 30: Correspondance du mufti et du ministère des affaires religieuses, https://www.businessnews.com.tn
Figure 31: Profanation d’une exposition artistique au palais Al Abdellia, https://nawaat.org
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Apres avoir présenté quelques incidents récents, on passe maintenant à des témoignages et des expériences de discrimination vécue :
Il n'y a pas de loi interdisant aux musulmans de migrer vers d'autres religions, et les autorités n'exigent pas d'explication officielle pour une telle transition. Cependant, alors que les musulmans qui se sont convertis à d'autres religions peuvent être victimes de harcèlement, de discrimination et d'exclusion sociale, la société applique des restrictions strictes pour empêcher les musulmans de se convertir. Par conséquent, ceux qui choisissent de se convertir sont confrontés à la stigmatisation sociale.
D'après des sources locales, beaucoupdetunisiensse sont vu harcelés, ouencorerejetés par leurs siens. Par exemple Amal une jeune femme 24 ans, a payé sa conversion au prix fort.
« Mon père a essayé de me tuer à trois reprises. La première fois, il m'a emmené dans une zone abandonnée près de l'aéroport et m'a défiguré. La seconde fois, je me suis protégée le visage. Je m'en suis bien sortie, avec seulement un bras cassé » (Chellali, 2015) 12
Plusieurs hommes de l'Église tunisienne ont assuré que les convertis n'avaient plus à redouter les agents de polices. Nous avons constaté dans leurs histoires que les contraintes ou difficultés subies étaient plus centrées sur des problèmes familiaux que des supplices causés par les policiers.
A l'inverse, la présence juive se fait rare en Tunisie de nos jours, il en reste qu'une poignée d'empreintes qui fadent avec letemps, malgré l'existence des juifs en Tunisie était bien avant l'arrivée du christianisme et de l'islam.
« Beaucoup pensent que les juifs sont arrivés avec les colons, il y a 300 ans. Mais nous sommes ici depuis 3000 ans. Mon ambition n'a pas changé, je veux réveiller les tunisiens, leur montrer que le patrimoine juif est le leur, qu'il est au cœur de l'âme tunisienne. En 1980, il y avait 800 juives ici, 14 synagogues, pour une église et une mosquée. Aujourd'hui, nous ne sommes plus qu'une douzaine et seule une synagogue a survécu » (Lellouche, 2012)13
« Je suis juif par conviction et par acquisition dit il Je suis né juif et j'ai choisi par conviction de le rester. Je n'ai pas voulu quitter le pays ou y rester en changeant ma religion...je
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12 Salsabil Chellali actrice et journaliste tunisienne 13 Gilles Jacob Lellouch est un tunisien de confession juive candidat à l’élection constituante
n'y ai jamais pensé. Je suis tunisien avant tout et mon identité juive vient au second lieu. » (Kamhi, 2015)14
Après avoir été interdit de service militaire, Yves s'est senti rejeté et discriminé à cause de ses aveux. L'interdiction semble plutôt être appliquée de manière officieuse, depuis la fondation de l'armée tunisienne après l'indépendance. Dans la mentalité tunisienne, un juif ne peut être que sioniste et son engagement dans l'armée pourrait provoquer une brèche, qui servirait à divulguer des secrets militaires.
Selon Yves, la société tunisienne est statique et superficielle. Elle va plus loin et refuse d'ouvrir la porte aux autres. Pour ne rien arranger, elle refuse de s’ouvrir et de savoir quelle est la différence et le paradoxe. En raison de sa religion, notamment de son identité tunisienne, il a souvent été victime de racisme dans son propre pays. ‘’Quel dommage, nous pensions que vous étiez musulman !’’, ’’On vous croyait tunisien’’. Yves n’a pas pu trouver une femme de confession juive à épouser. Le judaïsme n'autorise le mariage qu'à ceux qui professent la même foi. Une religion difficile et complexe. Une condition qui peut poser problème à de nombreux adeptes en Tunisie comme ailleurs. (Kamhi, 2015)
Selon la loi religieuse d'usage fondée sur la « charia », en Tunise, les femmes de confession musulmane n'ont pas le droit de se marier aux non musulmans. Un non musulman peut épouser une femme musulmane s'il se convertit à l'islam. Les couples formés par un musulman et un non musulman ne peuvent hériter l'un de l'autre (en témoigne le cas d’espèce Houria enseigné dans les facultés de droit en Tunisie), tout comme les enfants de ces unions. Cette loi a été promulguée par feu Béji Caïd Essebsi.
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14 Yves Eliahou Kamhi est un tunisien de confession juive, avocat franco tunisien et gardien du trésor des juifs en Tunisie
II. Le dialogue interreligieux :
1. Définition :
onnaitre les modalités du dialogue interreligieux est important pour la suite du mémoire. Il nous permettra de mieux comprendre les espaces, supports et lieux de dialogue. Il permettra aussi d’étoffer notre programme fonctionnel.
J.CL. Basset15 définit le dialogue interreligieux comme « un échange de paroles et d'écoute réciproque qui engagent sur un pied d'égalité des croyants de différentes traditions religieuses » (Le dialogue interreligieux, 1997)
Le dialogue interreligieux est la relation positive entre personnes de religions différentes. C'est un aspect du dialogue interculturel, qui peut se manifester dans les échanges de la vie quotidienne, la coopération pour l'intérêt public, les débats théologiques et le partage des expériences spirituelles. Il se distingue du syncrétisme et du relativisme en ce qu'il implique un respect des différences plutôt qu'une recherche de l'uniformité.
Figure 32: les constituants du dialogue interreligieux, Source personnelle
Parfois présenté comme synonyme, le dialogue inter convictionnel est quant à lui une tentative d'élargir le dialogue interreligieux aux convictions non croyantes (athées, agnostiques).
2.
Le
role et méthode du dialogue interreligieux :
e dialogue interreligieux est une forme de communication non violente appliquée aux sujets religieux. À travers une meilleure compréhension de ce qui rapproche
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15 Basset, Jean Claude (1950 ) est un Pasteur. Responsable du Centre protestant d'études de Genève (en 1996). Docteur en théologie
C L
et distingue les croyants, et grâce aux liens tissés lors des rencontres qu'il implique, le dialogue interreligieux se veut un outil de construction de la cohésion sociale et de la paix. Sa pratique entraîne à reconnaître les différentes formes de diversités, à chercher à construire l'unité sans passer par l'uniformité, à mieux se connaître et affirmer son identité, à développer l'empathie et s'ouvrir à l'altérité, à entretenir la sincérité dans le dialogue, à promouvoir la liberté de conscience et d'expression dont fait partie la liberté de culte
Une caractéristique du dialogue interreligieux est de chercher à dépasser les antagonismes et les conflits. Apprendre à connaître l’autre, c’est faire tomber peu à peu clichés et stéréotypes. Ainsi, « passer du mépris à l’estime » et connaître l’autre. C’est sortir de la peur que suscite la mal connaissance des autres religions et cultures. Peut venir alors l’étape de la reconnaissance, celle de la sincérité de l’engagement religieux de l’autre, celle de la dimension éthique de cet engagement (la convivialité, la solidarité, la paix, le souci de l’autre…). Ces valeurs n’existent pas « en soi », mais toujours reliées à une tradition interprétative. Pourtant, dans une dynamique de rencontres, les religions sont souvent vues comme des « réservoirs » d’éthique, qui portent une responsabilité dans la société pour vivre ensemble.
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Figure 33: Le processus du dialogue interreligieux, Source personnelle
3. Les manifestations tenues en Tunisie :
EnTunisie, vuladiversitéethniqueet confessionnelle, qui était toujoursconsidérée comme une richesse, le dialogue interreligieux est devenu de plus en plus un sujet d’actualité.
Par conséquent, des manifestations ont vu le jour ces dernières années dont on peut citer :
• Un forum international pour le dialogue interreligieux en Tunisie (05/03/2018) :
Ce forum, coorganisé entre le ministère des affaires religieuses et les scouts tunisiens, voit la participation de 20 pays. L’évènement tente d’amorcer le dialogue interreligieux, d’éduquer les générations à venir sur l’acceptation de l’autre et éditera un rapport qui va constituer une première étape pour créer d’autres forums de dialogue interreligieux.
• Une rencontre débat a réuni différentes communautés religieuses pour renforcer la coexistence et la cohabitation entre les personnes de différentes confessions en Tunisie (19/04/2018) :
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Figure 34: Forum international pour le dialogue interreligieux en Tunisie, https://www.tuniscope.com/
Figure 35: Une rencontre débat (ATSM), http://kapitalis.com
Organisée par l’Association tunisienne de soutien des minorités, la rencontre, qui a mis en valeur les minorités religieuses en Tunisie, a réuni des fidèles de différentes communautés : catholique, protestante et orthodoxe, juive, bahaïe et musulmane. Chaque intervenant a pu exprimer son attachement à sa religion et son amour pour la Tunisie et les débats présidés par Yamina Thabet, présidente de l’ATSM et Dr Amine Jelassi conférencier, chargé du volet juridique à l’Association, ont été animés par, notamment, Jacob Lelouche, président de l’association Dar Edhekra, René Trabelsi, homme d’affaire de confession juive, et Mohamed Ben Moussa, chef du bureau d’information de la communauté Bahaïe en Tunisie. La rencontre a prouvé, selon les participants, que les Tunisiens de différentes croyances peuvent cohabiter car ils se rejoignent sur plusieurs idées, notamment leur attachement à leur patrie, qui les rapproche et les unit.
• Un débat entre jeunes sous le titre « Youth educate Youth » (30/10/2021) :
Figure 36: Youth educates Youth, https://www.facebook.com
Une rencontre et un débat interreligieux entre jeune organisés par l’Association tunisienne de soutien des minorités religieuses (ATSM) en partenariat avec la fondation KAICIID16 accompagnés par une projection de capsule vidéo sur les sites archéologiques chrétiens et juifs entreCarthage et Gammarth. Ce débat a été animé par le pèreSilvio Moreno17 et Hatem Bourial18
16 Le Centre de dialogue international (KAICIID) est une organisation intergouvernementale fondée pour promouvoir le dialogue interculturel et interreligieux
17 Le Père Silvio Gaston Moreno, IVE, argentin, et religieux de l'Institut du Verbe Incarné, a été ordonné prêtre en 2005. Il est en Tunisie depuis 2010. Actuellementil est recteur de la Cathédrale Saint Vincent de Paul et Sainte Olive de Tunis et responsable des archives historiques du diocèse de Tunisie.
18 Hatem BOURIAL est un écrivain tunisien, journaliste et médiateur culturel. Il est également auteur de 14 ouvrages sur la mémoire et le patrimoine tunisiens.
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• Journée internationale de la tolérance : Tunis abrite une conférence interreligions (16/11/2021) :
Figure 37: Journée internationale de la tolérance, https://www.webmanagercenter.com
La célébration de la Journée internationale de la tolérance vise à consacrer les principes de coexistence pacifique entre citoyens d’un même pays, quelque soient leurs cultes et leurs croyances. C’est ce qu’ont affirmé les participants à la conférence inter religions à Tunis par l’initiative du ministère tunisien des affaires religieuses.
• Signature de la Charte pour la coexistence interreligieuse en Tunisie (27/01/2022) :
Figure 38: Signature de la Charte pour la coexistence interreligieuse en Tunisie, https://www.webdo.tn
Une charte nationale pour la coexistence a été signée, mercredi 27 janvier 2022, sous la supervision de l’organisation « Attalaki19 », et en présence de représentants des différentes religions et sectes du pays. Cette charte vise à créer une vision unifiée pour les différents groupes religieux face aux discours de violence, de haine et d’extrémisme religieux et
19 Attalaki est une organisation fondée par un groupe de jeunes tunisiens issus de différentes minorités religieuses le 24 janvier 2016.
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idéologique. Elle vise également à construire un modèle sociétal ouvert qui accepte toutes les religionset sectes, rejettelaviolenceet l’extrémisme, et permetàtouslesindividusdepratiquer librement leurs croyances dans le cadre d’une Tunisie démocratique.
Ce qu’on peut tirer comme conclusion c’est que ce genre de manifestations (Les dialogues interreligieux) se tiennent dans des emplacements publics et non spécifique à la cause.
EVENEMENT LIEU
• Un forum international pour le dialogue interreligieux en Tunisie
• Une rencontre débat pour renforcer la coexistence et la cohabitation entre les personnes de différentes confessions en Tunisie
• Un débat entre jeunes sous le titre « Youth educate Youth »
• Journée internationale de la tolérance
• Salle de conférence d’un hôtel
• Salle de conférence d’un hôtel
• Municipalité de Carthage
• Salle de conférence d’un hôtel
• Signature de la Charte pour la coexistence interreligieuse en Tunisie
• Salle de conférence d’un hôtel
De par les évènements sus indiqués (comme exemples), il nous parait qu’établir un espace de débat, de dialogue et d’initiation à la coexistence serait vital pour le vivre ensemble.
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III. La coexistence et l’art, la sociologie et la pédagogie :
Q1. Le rapport à l’art et la culture : uelque soit le lieu où la civilisation que l’on explore, des relations profondes entre religion et art se décèlent. Toujours, l’homme organise l’espace et le temps et cherche à donner un sens à sa vie par des gestes et des paroles qui convoquent la religion et les arts. L’imbrication entre ces deux sphères est à ce point étroite qu’il est souvent difficile d’imaginer qu’elles aient pu et puissent un jour exister isolément.
Les transcendantaux le Bien, le Vrai, le Beau sont, dans ces deux cas, invoqués pour transfigurer et symboliser l’annonced’unautremonde; ilsservent alorsd’intermédiairesentre l’homme, le monde sensible et Dieu. (Religion et art. Quelques réflexions sociologiques, 2010)
Dans différentes cultures, l'art et la religion entretiennent une relation profonde et complémentaire depuis la nuit des temps. Malgré leur spécificité, les artistes, comme les hommes de religion, sont porteurs d'un message transcendantal associé à l'absolu. Ils expriment une expérience spirituelle pour rechercher la beauté, l'amour, la vertu, la liberté, la paix, etc.
Figure 39: Spiritualité et art, Source personnelle
Par l'art, l'homme cherche à se libérer du bras de fer des religions et des valeurs morales dominantes. Ainsi, l'artiste devient libre. Par exemple, lors de la Renaissance européenne, l'art envahit l'espace de l'église et impose ses normes esthétiques au détriment des normes religieuses. Même Dieu, dans certaines églises de l'époque, était peint par des artistes, qui accordaient une place importanteà lapeinturereligieuse. (Art et religion : quel rapport ?, 2017)
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Figure 40: Fresque de la Chapelle Sixtine réalisée par Michel Ange, https://www.rtl.fr
Ce rapport au figuratif se manifeste également dans la vie religieuse de l'Islam. Depuis la fin du Ier siècle de l'Hégire, on retrouve, de manière remarquable, un lien étroit entre la création artistique et l'expression religieuse. L'espace religieux a été conquis par différentes formes d'art malgré l'hostilité de l'islam envers la sculpture, les images, la calligraphie représentant des créatures, sous forme humaine ou animale. (Art et religion : quel rapport ?, 2017)
Figure 41: Décoration de la cour principale de la grande mosquée de Damas, https://archeologie.culture.fr
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L1.1. Musique : a musique joue un rôle important dans le rituel spirituel. Il modifie l'accessibilité ou l'aspiration et favorise ainsi l'approche du surnaturel.
La fonction de la musique dite spirituelle consiste à établir un certain nombre de relations, d'abord une relation directe avec le divin, agissant sur les ressources intérieures, contribuant au développement de la relation avec les autres.
De ce fait la musique permet d'atteindre à la non pression de soi, au dépouillement des sensations négative et incite à la fusion des consciences.
Figure 42: La musique soufie et les derwichs tourneurs, https://lemarocquejadore.com
Delà, nous pouvons revenir sur le fait qu'on distingue trois sortes de musique religieuse :
• Musique sacrée : Considérée comme vitale d'un point de vue religieux pour un individu ou une communauté.
• Musique spirituelle : Se référant non seulement à la spiritualité, mais aussi à l'art de la musique et de la beauté, elle permet d'élever l'âme vers le divin sans nécessairement s'inscrire dans une pratique religieuse.
• Musique religieuse : Elle est souvent composée de textes religieux.
Sur cette base, la religion alimente la curiosité des musiciens, les poussant à explorer les cercles mystiques de la spiritualitéreligieuse, et cela se voit dans denombreuses interprétations musicales.
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C1.2. Art plastique : omme la musique, le fait religieux et la coexistence sont des sources d'inspiration pour de nombreux artistes visuels. Sur cette base, plusieurs œuvres ont été réalisées, dont celledel’artisteCOMBO, qui aétéagresséàParisle30janvier2015,alorsqu’il placardait une affiche prônant la coexistence entre les trois religions monothéistes.
L'exposition CoeXisT que"Combo Culture Kidnapper" présente, perpétue cette volonté d'interpeller les consciences et d'interroger le spectateur sur ce qui peut mettre à mal le "vivre ensemble" et bouleverser tous les principes de la laïcité. Une grande partie de ses œuvres, dont des peintures dénonçant le sort des réfugiés ainsi que dessins, photographies et installation invitent à la réflexion, au dialogue, et au "bien vivre ensemble". ("CoeXisT", le vivre ensemble selon Combo à l'Institut du Monde Arabe, 2015)
Figure 43: Slogan de l’exposition Coexist, https://observers.france24.com
Figure 44: Les graffitis de l’exposition, https://observers.france24.com
« Je ne cherche pas à défendre la religion, mais les gens souffrant des préjugés concernant leur religion, en apportant une lecture différente de celle des médias par exemple. Je n’ai d’ailleurs pas eu une éducation religieuse dans mon enfance. » (Combo, 2015)
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En ce sens, on peut souligner le travail de l'artiste "Peter Callesen", dit "l'artiste du papier", qui montre souvent l'iconographie religieuse à travers des œuvres d'échelles diverses.
Le Dieu invisible de Callesen est une œuvre impressionnante tant par son exécution formelle quepar son contenu et sa signification. Cette œuvre de grand format, composée uniquement de papier et de colle, est aussi une image moderne de Dieu. L'artiste a créé une installation dans laquelle la figure centrale inachevée était composée de nombreux petits personnages taillés dans le sol pour former la figure centrale. L'artiste paraphrase probablement Saint Paul pour évoquer Dieu comme communauté d'individus. "Maintenant, vous êtes le corps de Christ, et chacun de vous fait partie de ce corps."
Figure 45: Dieu transparent, de Peter Callesen, https://mymodernmet.com
Dans cette œuvre, l'artiste souligne que la religion a le pouvoir de consolider idéologiquement les membres dugroupe, qui fait partie du tout.
En Tunisie, plusieurs artistes sont influencés par les concepts religieux et ce changement dans le monde moderne. Par exemple, l'artiste tunisienne "Faten Gaddes"
L’artiste représente le même visage de femme dans son travail sous différentes identités. Chrétiens, Tunisie ...) sur des punching bags en mettant un accent sur “l’identité, la religion".
Elle s'est inspirée de son travail par la violence au nom d'une religion qui a secoué la Tunisie par des islamistes radicaux.
Le jour de l'exposition au "Palais Abdelia la Marsa", certains musulmans ont exigé le retrait d'œuvres considérées comme blasphématoires vis à vis des enseignements islamiques.
Figure 46: Installation "punching bags" de Faten Gaddes au palais Abdellia, https://www.ibraaz.org
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Ce n'est pas le premier événement depuis le printemps arabe, et l'art est attaqué pour ce qu'il est, un symbole de démocratie et de liberté d'expression.
T1.3. Art dramatique : out comme la musique et les arts plastiques, cette dimension spirituelle tente de toucher tous les domaines et aller au delà des limites fixées, que ce soit à travers laproductioniconographiqueoumieuxencoreàtraverslecinéma, lalittératureet lethéâtre...Et dans ces différentes interprétations, on met souvent l'accent sur la quête d’Homme et sa croyance dans le monde ainsi que l'influence du religieux sur l’humanité...
• STORY OF GOD Morgan Freeman
Figure 47:Affiche du documentaire Story of God, https://www.allocine.fr
Ce programme est une exploration épique et une réflexion intime sur Dieu présentée par Morgan Freeman. Chaque épisode se concentre sur une grande question concernant le divin.
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D2. Le rapport au côté social : e façon générale, on peut dire que les religions sont des lieux où se cultivent des valeurs morales. Elles ont pour tâche première la formation psychologique et spirituelle des adeptes. Elles comportent des pratiques et des rites particuliers, c'est-à-dire les lois divines, que les dirigeants religieux enseignent leurs adeptes et érigent dans leur cœur. Au niveau du Christianisme, il y a les 10 commandements qui se résument en une seule exigence : Aimer Dieu de tout son cœur et son prochain comme soit même. Cela crée des conditions d'harmonie et de paix dans la société. En effet les religions, de par leur enseignements, fondés sur l'amour du prochain joue un rôle social indéniable. Car, là où il y a l'amour, s'installe le pardon, le dialogue, l'harmonie, l'union, l'entente et la complémentarité qui sont des conditions essentielles pour la paix sociale et le bonheur des hommes condamnés à vivre ensemble.
Dès lors, il est nécessaire et même impérieux, voire un devoir de dénoncer toute pratique religieuse tendant à détruire l'harmonie sociale. C'est pour cela le dialogue interreligieux doit se renforcer et se consolider davantage. Cela éviterait que les religions monothéistes ne diabolisent les croyances des autres notamment les non-croyants. Ce rôle de la religion est bien perçu par certains philosophes comme par exemple Freud20 (1856 1939) qui disait : « pour bien se représenter le rôle immense de la religion, il faut envisager tout ce qu'elle entreprend de donner aux hommes. Elle les éclaire sur l'origine et la formation de l'univers, leur assure au milieu des vicissitudes de l'inconscience la protection divine et la béatitude finaleet enfin ellerègleleur opinionet leur riteen appuyant ces prescriptionsde toute son autorité ». (Nouvelles conferences sur la psychanalyse, 1915 1917)
3. Le rapport au côté pédagogique :
L3.1. La pédagogie de la coexistence : a pédagogie de la coexistence constitue l'un des volets importants de la socialisation des jeunes générations dans nos villes. Elle traduit une préoccupation nouvelle dans des villes devenues multiculturelles et multiconfessionnelles. Ses objectifs sont la transmission de la sagesse morale et religieuse, l'éducation aux droits de l'homme et à la citoyenneté, et l'éducation au sens des responsabilités individuelles et collectives. La pédagogie de la tolérance doit permettre aux jeunes de participer à la vie de la cité dans le respect mutuel et
20 Sigmund Freud, né le 6 mai 1856 à Freiberg et mort le 23 septembre 1939 à Londres, est un neurologue autrichien, fondateur de la psychanalyse. Médecin viennois, Freud rencontre plusieurs personnalités importantes pour le développement de la psychanalyse, dont il est le principal théoricien.
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l'acceptation inconditionnelle de l'autre. Cette pédagogie comprend la formation des chefs religieux et des guides spirituels des différentes communautés,
A3.2. La réforme de l'enseignement religieux : fin de gérer la diversité nous devons passer d'une théologie des religions à une théologie interreligieuse où chacun s'efforce d'épouser la compréhension que l'autre a de sa propre religion selon la thèse du théologien Claude Geffré. En effet, l'enseignement du fait religieux ne sera pas un enseignement théologique classique. Il consistera à rendre accessible aux jeunes générations la somme considérable de connaissances accumulées en histoire, en anthropologie, en sociologie, en philologie, en philosophie, c'est à dire dans toutes les disciplines existantes qui croisent d'une manière ou d'une autre le sacré. Il s'agit de donner aux élèves, quelles que soient leurs appartenances religieuses, les compétences nécessaires au jugement par l'exercice de l'esprit critique et par la pratique de l'argumentation.
Dans ce sens, Leila Ben Sassi, directrice de l’Observatoire national de l’éducation, a mis l’accent, dans son allocution prononcée au nom du ministre de l’Education, sur le rôle essentiel qui incombe aujourd’hui à l’école dans ledéveloppement du sentiment de citoyenneté et la sensibilisation à la tolérance et à l’ouverture sur toutes les religions et civilisations. (Journée internationale de la tolérance : Tunis abrite une conférence inter religions, 2021)
Aujourd'hui, il est difficile de gérer les nouvelles dynamiques sociales du vivre ensemble dans des contextes de diversité grandissante. Nous avons une obligation morale de trouver la juste posture, faite d'accueil, de bienveillance sans saper les valeurs universelles. Il n'est pas toujours facile de penser à la fois l'unité du genre humain et la diversité des cultures, des communautés ou des individus. Il est utile de rappeler que le combat aujourd'hui n'est pas entre les différentes cultures ni les multiples religions mais entre la barbarie et la civilisation ; l'humain et l'infra humain !
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Figure 48: projet de l'Association Tunisienne de Soutien des Minorités en partenariat avec Institut français de Tunisie et du Ministère de l'Education Nationale, source page officielle de l’ATSM sur Facebook
Conclusion :
Introduction :
Cette partie sera dédié à l’analyse des projets de références pour approfondir notre recherche théorique et pour mieux comprendre ce que nécessite un espace comme celui qu’on vise à proposer.
D’abord, dans le premier chapitre on commencerapar l’analyse du musée de la tolérance à Jérusalem, ensuite on passera au mémorial de l’abolition de l’esclavage à Nantes et enfin on analysera le mémorial de la voie baltique en Lettonie.
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Musée de la tolérance, Jérusalem
Architectes : Bracha Chyutin, Michael Chyutin, Jacques Dahan, Ariel Noymen Emplacement : Jérusalem, Israël Client : Le centre Simon Wiesenthal Superficie du terrain : 5000m² Superficie du projet : 1500m²
1. Le musée de la tolérance (Jérusalem) :
1.1. Présentation :
Comme le musée similaire de la tolérance à Los Angeles, le MOTJ est un outil pédagogique développé par le Simon Wiesenthal Center pour "promouvoir l'unité et le respect entre les juifs et les personnes de toutes confessions". Le musée MOTJ de la tolérance se concentre sur les questions de tolérance, de droits et de diversité à travers des expositions interactives uniques. L'objectif du centre est de confronter et de promouvoir le dialogue sur ces questions de manière interactive et pratique. La conception de MOTJ crée un espace d'engagement public qui favorise l'apprentissage et une interaction saine entre toutes les races et religions.
Figure 49: Esquisse du projet, https://www.archdaily.com
Les architectes ont voulu que le bâtiment s'intègre dans l'environnement urbain préexistant d'une part, tout en affirmant son caractère unique, qui forme un langage iconique utilisant le langage architectural contemporain et explore la structure et les matériaux technologiques avancés, portant divers éléments architecturaux représentant l'architecture de Jérusalem du XIXe siècle à nos jours. Le bâtiment vise à se démarquer de la ligne d'horizon de Jérusalem.
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L1.2. La symbolique : e Musée de la Tolérance est situé à la frontièreentrelecentredeJérusalem, un environnement urbain bâti, et le Parc de l'Indépendance de la ville face à ces deux façades et pour symboliser la connexion entre les différentes natures les unes des autres, les architectes Chuytin ont conçu un pont comme une construction.
Jérusalem, la ville delasainte trinité, abrite des sites sacrés pour les trois religions monothéistes du judaïsme, du christianisme et de l'islam. La mosquée Masjid Al Aqsa, l'église du Saint Sépulcre, le Dôme du Rocher, le Mur des Lamentations et la Grande Synagogue de Belz se tiennent côte à côte. La rencontre de toutes ces religions diverses en fait un symbole d'unité et un laboratoire de métissage.
L'emplacement est le point de rencontre de trois rues principales qui diffèrent par l'espace et la fonction
• Rue Hilal : Une zone commerciale animée.
Figure 50: Les quartiers sacrés de la ville de Jérusalem, https://information.tv5monde.com
Figure 51: Implantation du projet, https://www.archdaily.com
• Rue Moche Ben Israël : Une route traversant le parc Moche Salomon.
• Centre commercial piétonnier de N’achalât Shiva : Un centre touristique plein de restaurants et de boutiques.
L’emplacement du musée de tolérance est un lieu de rencontre de trois rues principales qui diffèrent par leur caractère et leur fonction et qui porte diverses caractéristiques architecturales représentatives de l’architecture de Jérusalem du XIXème siècle.
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L1.3. La forme : e bâtiment est divisé en deux ailes horizontales : une aile supérieure flottante conçu comme une poutre en L de 3 étages et une aile engloutie de deux étages enfoncés.
Figure 52: La volumétrie du projet, https://www.archdaily.com
La partie de l’aile flottante est suspendue au dessus d’une place publique face à l’intersection des rues Hilal et Ben Menash, retraçant les limites sud est de la place et facilitant le libre passage vers le parc.
Le bâtiment distingue de sa toile de fond tout stylistiquement en le utilisant langage architectural contemporain. La volumétrie est donc conçue par la succession de surfaces planes pliées et conserve une continuité en termes de hauteur de bâtiment et de matériaux avec le tissu urbain qui l'entoure.
La façade du bâtiment vers la ville est recouverte de pierre et crée un dialogue avec les maisons en pierre des XIXe et XXe siècles à côté. Tandis que la façade face au cimetière ou au parc est transparente.
Figure 53: Maquette du projet, https://www.archdaily.com
Lagéométrie dujardin est conçuepour continuer la langue du musée, en créant une place publique synergique vers le musée, le jardin est surélevé pour créer un chemin clair vers la porte d’entrée et crée un environnement sur et célèbre pour le rassemblement du public, serpentant à travers dans le cadre de l’expérience urbaine de ce site important. (Museum of Tolerance in Jerusalem / Chyutin Architects, 2010)
Figure 54: Les composantes des façades, https://www.archdaily.com
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L1.4. La fonction : e bâtiment MOTJ est prévu pour accueillir une variété d’activités reparties essentiellement sur trois grands espaces : les espaces de réunions sociales tels que le théâtre et la place urbaine, les espaces d’exposition et les espaces éducatifs pour les enfants et les adultes.
Figure 55: La répartition des espaces, source personnelle
Les espaces de réunion sociale
Les espaces éducatifs
Figure 57: La place urbaine, https://www.archdaily.com
Les espaces d’exposition
Figure 56: L'espace du coworking, https://www.archdaily.com
Figure 58: L'espace d'exposition, https://www.archdaily.com
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Figure 59: Programme des différents niveaux, https://www.archdaily.com
1.5. Synthèse :
• Un volume flottant sur un volume enfoncé symbolisant une boite noire qui représente la mémoire du lieu
• Transparence coté parc / Obscurité coté ville
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de la lumière
Relation visuelle intérieur/extérieur Plateforme pour education : open space
visuelle à travers les vides
place urbaine
un
d’interaction et
échange
Présence
zénithale
Communication
La
comme
espace
d’
Mémorial de l'abolition de l'esclavage, Nantes Architectes : Wodiczko + Bonder Emplacement : Nantes, France Client : VilledeNantes Superficie du projet : 8500m²
2. Le mémorial de l’abolition de l’esclavage (Nantes) :
2.1. Presentation :
Entre le 15e siècle et le 19e siècle, de nombreux portseuropéens tels que Liverpool, Londres, Bristol, Nantes, La Rochelle, Bordeaux, Amsterdam et Lisbonne se sont livrés à la traite négrière. Au 18e siècle, Nantes devient le premier port négrier français. Armateurs, banquiers, industriels, commerçants, constructeurs navals, marins, à des degrés divers tous tirèrent profit de ce commerce.
En 1848, après de longs combats, fut votée l’abolition de l’esclavage en grande partie grâce au combat mené par Victor Schœlcher. Nantes tourna la page mais, entre cynisme et mauvaise conscience, elle fut recouverte du manteau du silence et de l’oubli. Il fallut attendre les années 1990 pour que les Nantais entament avec la municipalité une démarche volontaire pour regarder l’histoire en face. En 1992, l’exposition Les Anneaux de la Mémoire, avec plus de 400 000 visiteurs, permit de comprendre et d’analyser ces faits historiques. (Les Anneaux de la Mémoire DE 1991 à AUJOURD'HUI )
Depuis, Nantes a poursuivi ce chemin de la mémoire retrouvée. En vingt ans, il a été jalonné d’actions locales et internationales : coopérations et jumelages avec des villes africaines et sud américaines, soutien aux associations, organisation du Forum mondial des droits de l’Homme, ouverture de salles consacrées à la traite négrière au musée d’histoire de Nantes, ouverture de l’Institut des Études Avancées avec son approche originale des rapports nord sud, etc. Enfin, en 2011, l’édification du Mémorial en hommage à tous ceux qui ont lutté, qui luttent et lutteront contre l’esclavage vient clore un cycle et en ouvrir un autre : celui du présent et de l’avenir. (Nantes face à son histoire)
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Figure 60: Les campagnes negrière, https://www.publicspace.org
Figure 61: Navire des esclaves au port de Nantes, https://www.letelegramme.fr
L2.2. La symbolique : e monument à l'abolition de l'esclavage à Nantes conçu par Wodiczke et Bonder est une évocation métaphorique et émotionnelle de la lutte pour l'abolition de l'esclavage.
Le mémorial aété créépour refléter l'histoire del'esclavage, commémorer son abolition et sensibiliser aux luttes en cours contre les formes contemporaines d'esclavage. Ce projet est une manière de donner forme à la mémoire, lieu à la fois de mémoire et de compréhension de l'histoire, de réflexion et d'action pour aujourd'hui.
Le but de l'intervention est de devenir un agent et un catalyseur de l'action transformatrice, de l'activisme des droits de l'homme et de l'engagement civique.
A2.3. L’implantation : u XVIIIe siècle, le port fluvial de Nantes était le principal point de départ des expéditions françaises de traite négrière. Les navires participent au système de traite négrière « commerce triangulaire » entre les côtes atlantiques d'Europe, d'Afrique et des Caraïbes ou des colonies américaines.
Une bonne partie de la richesse de la ville provient de cette activité cruelle et se déploie dans les somptueux palais construits par les familles engagées dans le commerce.
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Figure 62: Implantation du projet, https://www.publicspace.org
Figure 63: façade urbaine sur le quai de la Fosse, https://www.publicspace.org
Occupant larivedroitedelaLoireentrelepont AnnedeBretagneet lapasserelleVictor Schoelcher, le quai de la Fosse était le théâtre de l'activité principale du port.
La ville a tourné le dos au souvenir de son association honteuse avec la traite des esclaves, jusqu'en 1990, lorsque Jean Claude Mayo a publiquement fait connaître au public l'exposition "Abolition de l'esclavage".
Le monument est une nouvelle intervention qui vise à transformer le quai de la Fosse en un espace dédié à la réflexion sur cette histoire et propose une transformation physique et un renforcement symbolique de trois cent cinquante mètres de littoral ligérien le long du quai.
Selon Wodiczko et Bonder, le Monument est aussi un projet de restauration des bords de Loire.Situé dans un lieu emblématique de l'activité portuaire nantaise, le Mémorial détourne les voies de circulation pour placer la mémoire au cœur de la ville.
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F2.4. La forme : ace au Palais de Justice (Jean Nouvel). Dans le cadre d'une approche urbaine multicouche de Mémorial dans la ville, un nouveau parcours urbain à Nantes, qui comprend leChâteau (musée), unepromenadepublique(Nanteset l'esclavage), et leMémorial, a été conçu
Figure 64: Plan masse du projet, https://www.chateaunantes.fr
• Une esplanade publique : Le parking en plein air aété transformé en une promenade au bord de la rivière d'environ trois cent cinquante mètres de long
• Le passage souterrain : constitue le cœur du Mémorial, L'espace est une galerie souterraine de section trapézoïdale résultant de la rencontre des portails inclinés de la structure, du mur du remblai du XVIIIe siècle et de la dalle de l'esplanade supérieure. La forme de cette section évoque par coïncidence la prise d'un navire négrier, un effet exigu qui est renforcé par l'étroitesse et la position partiellement submergée de la galerie.
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2.5. La fonction : e projet est une intervention urbaine transforme le site, les anciennes zones portuaires en un espace public et un terrain commémoratif importants.
1 Un parcours commémoratif guidé tout au long d'une esplanade publique, une exposition permanente aborde le nom des bateaux ayant participé au commerce des esclaves pour une nouvelle compréhension.
2 Un parcours méditatif : une galerie Mémorial, qui dispose d'un espace d'information de l’espace d'exposition venant de tous les continents touchés par la traite négrière et aux différentes luttes contre l’esclavage jusqu'à nos jours.
3 une zone d’information : face au Palais de Justice Jean Nouvel, un espace d’exposition aborde un questionnement sur l’esclavage contemporain agissant comme « une salle de situations »
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Figure 65: Répartition des espaces du projet, https://www.publicspace.org
L
65 | Page 2.6. Synthèse : 1 2 3 Un parcours commémoratif Un parcours méditatif Une zone d’informations Contempler l’histoire de l’esclavage + Agir pour aujourd’hui Expérimentation Revivre les sentiments d’oppression à travers l’imitation de l’expérience de l’esclavage Imitation de la forme du navire Utilisation de la lumière
Figure 66: schématisation des espaces, source personnelle
Architectes : Aidan Doyle, SarahWan Emplacement : Riga, lettonie Client : VilledeRiga Superficie du projet : 800m² Mémorial de la voie baltique, Lettonie
3. Le mémorial
voie baltique (Lettonie) : 3.1. Présentation :
LFigure 67: Le mouvement du 23 aout 1989, collage personnel e 23 août 1989 à 19 heures, 2 millions de personnes se sont donné la main pour former une chaîne humaine de 600 kilomètres. Les habitants des pays baltes (Lettonie, Lituanie et Estonie) se sont tenus par la main pour manifester pacifiquement et demander le rétablissement de leur indépendance. Cette chaîne est passée dans l'histoire sous le nom de "Voie balte". En faisant preuve d'un sens aigu des responsabilités et en misant sur une manifestation nonviolente.(Thebaltic way: Human chain linking three states in their drive to freedom, 2008)
La conception de cet édifice commémoratif qui, tout en étant fonctionnel, était principalement de nature symbolique. C'était une chance pour les architectes de créer une structure monumentale qui montre la force des actions non violentes lorsqu'elles sont utilisées pour lutter pour les croyances des gens. (Baltic way memoial)
Figure 68: Vue 3D du projet, http://www.wandoy.com
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de la
Figure 69: Idée de la conception, https://worldarchitecture.org
L3.2. Les concepts : a nature tripartite de la conception comme métaphore pour les trois États baltes, la Lettonie, la Lituanie et l'Estonie, est provocante à la fois pour les montrer comme des composants distincts atteignant le ciel, mais aussi pour se réunir ensemble, symbolisant leur lien au cours de cet événement historique. L'architecture montre habillement cette dichotomie, montrant métaphoriquement que les trois États baltes, tout en cherchant leur indépendance respective.
Le monument s'impose comme une icône potentielle de la mémoire et de l'espoir pour la ville de Riga. Il relie de façon transparente le programme en un tout cohérent tout en allant au delà de son site pour faire une déclaration pour la ville, en diffusant finalement son message et en augmentant l'intérêt plus efficacement. L'échelle du monument est appropriée pour le programme et jette un pont judicieux sur l'échelle individuelle plus petite avec une échelle urbaine plus large.
Figure 70: Le mémorial dans son environnement, https://worldarchitecture.org
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Figure 71: Plan central du mémorial, https://worldarchitecture.org
Le cercle est le symbole le plus répandu et d'une signification universelle. Il est l'une des premières formes tracées par les humains. Il n'y a ni commencement ni fin, ce qui en fait un symbole universel d'éternité, de perfection, de divinité, d'infini.
La composante de l'amphithéâtre au centre du projet, bien qu'elle ne soit pas incluse dans le programme, est une addition intelligente dans son potentiel deservir leshabitantsde Riga et de Lettonie en organisant des conférences ou des événements.
Cela pourrait à son tour sensibiliser davantage les mouvements politiques historiques et contemporains, devenant ainsi un forum local de discussion et d'idées.
Figure 72: L'ambiance à l'amphithéâtre, https://worldarchitecture.org
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3.3. Synthèse :
Figure 73: Coupe sur le projet, https://worldarchitecture.org
Monument symbolique
Figure 74: Plan du projet, https://worldarchitecture.org
Agora : zone de rassemblement Centralité
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Ascension Vers le divin
Introduction :
Dans ce chapitre on présentera les justificatifs selon lesquelles nous avons fait lechoix de notre site, ainsi qu’uneanalyse générale du cadre urbain et spécifique du terrain choisi.
Puis on présentera le projet proposé. On commencera d’abord par la presentation du parti architectural et du processus conceptuel. Ensuite on proposera le programme déduit de notre analyse des références architecturales. Enfin, on présentera les esquisses du projet proposé.
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I.
Le choix et l’analyse du site :
1. Le choix du site :
N1.1. Le cadre urbain : otre recherche sur l’histoire de la coexistence et le vivre ensemble en Tunisie et notre analyse des projets similaires et de leurs implantations nous a mené à faire le choix de la Goulette qui représente un lieu symbolique en rapport avec l’harmonie sociale entre les différentes confessions.
La Goulette est connue pour être un lieu « multiethnique » qui regroupe trois religions différentes Les Goulettois croient beaucoup en leurs religions et ont souvent tendance à en rajouter, comme la visite des marabouts pour les musulmans ou encore la sortie de la madone, chaque 15 aout, pour les chrétiens. Á une époque pas si lointaine, la ville était un symbole de la tolérance et de la cohésion. Un lieu où se brassent les cultures sans heurts et sans dissensions. Ce lieu où les rituels religieux sont sacrés pour les trois religions. La Goulette, où on trouve des musulmans mettant les lumières dans les synagogues et les maisons juives les jours de Chabat, les petits juifs jouent avec les moutons de leurs amis musulmans, seulement à la Goulette vous trouvez les musulmans et les juifs participant à « La Sortie de Madone ».
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Figure 76: Skyline de la Goulette, source https://vulcain store.com
Figure 75:Vue panoramique sur la goulette, source https://www.flickr.com
E1.2. Le site d’intervention : n ce qui concerne le site d’intervention plusieurs paramètres ont été pris en considération pendant le processus du choix de terrain tels que : Un emplacement stratégique qui attire toutes les catégories de la société, une accessibilité facile pour les gens de différentes cultures et un contexte historique lié à la coexistence et le vivre ensemble.
Et par conséquent, nous avons choisi le fameux terrain « El Bratel ». Ce choix peut être justifié par ces arguments : D’abord nous allons nous concentrer sur l’histoire du lieu, cette place évoque pour les plus anciens un temps bien révolu, celui où le Baron d’Erlanger, banquier anglais tombé amoureux delaTunisie, avait fait construire un splendide palais mauresque à Sidi Bou Saïd.
Inspiré par la typologie des bâtiments de la ville précédemment mentionnée, « El Bratel » était alors composée d’un ensemble de maisons aux portes bleues et vertes où vivaient desgensdedifférentesobédiencesreligieuses…75 famillesyhabitaientjusqu'aujour fatidique du 12 janvier 2010.
Ce quartier était composé de ruelles débouchant sur un vaste terrain arboré qui servait de lieu de rencontres et de terrain de jeux pour les enfants.
Si cet endroit, où vivaient en bonne entente des habitants de différentes religions, a toujours été un symbole de tolérance et fraternité, il a malheureusement été détruit par les forces de l'ancien régime déchu comme tant d'autres édifices et places chargés d'histoire. Aujourd’hui, cet espace désolant sans âme, est à la fois parking et semblant de parc public approprié par les marchands ambulants.
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Figure 77: Emplacement du terrain choisi, source Google Earth
Figure 78: Appropriation de la placette contre la loi, source personnelle
Ensuite, l’emplacement du terrain au plein cœur de la ville et à proximité des différents lieux de culte (la mosquée, l’église et la synagogue)
Enfin, le terrain est accessible facilement de plus il constitue une percée qui relie l’avenue Roosevelt avec la mer méditerranée.
Pour les Goulettois, c’est un endroit plein de vie, d’émotions et de bons souvenirs, cependant pour quelqu’un qui n’a pas vécu son histoire, ce terrain tel qu’il est aujourd’hui représente un banal vide urbain sous forme de passerelle : Un relais qui lie la corniche à la rue Roosevelt.
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2. L’analyse du site :
2.1. L’analyse urbaine : ans cette partie on commencera par une analyse urbaine de la Goulette, on vise à donner des informations spécifiques qui nous aideront à mieux comprendre
La Goulette est une ville qui fait partiedelacapitale de la Tunisie, Tunis.
Cette ville côtière est limitée du coté nord est par la banlieue nord de Tunis, du côté sud est par la mer méditerranée, du côté sud ouest par la ville de Tunis et du coté nord ouest par le lac de Tunis.
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Les quartiers de la Goulette : La Goulette Casino Kheireddine La Goulette Nouvelle La Petite Sicile
notre contexte D
La Goulette est constituée par 4 quartiers principaux : • La petite Sicile • La goulette nouvelle • La goulette casino • Kheireddine
repères
La Goulette est caractérisée par la présence de différents types de repères : historique, religieux…
On cite par exemple : la forteresse EL Karraka, Eglise Saint Augustin, Synagogue Beit Mordekhai
Le règlement urbain de la Goulette présente une diversité des fonctions. Le terrain choisi fait partie de la zone UTm. Les exigences sont : Hauteur maximale de 18m Cos : 0,6 / Cuf : 2 Retrait minimal de 4m
Le règlement urbain :
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Les
: Voie ferroviaire TGM
Synagogue Beit Mordekhai Mosquée Abubaker Al Seddiq
Eglise Saint Augustin
Ancienne Arsenal Beylicale
Musolée Sidi Cherif
Forteresse El Karraka
UAa3 UAa1 UPa3 Uva UTm
Les axes structurants :
Avenue Habib Bourguiba Avenue Roosevelt Avenue de la république
Les axes structurants de la Goulette sont : • L’avenue Habib Bourguiba • L’avenue Roosevelt • L’avenue de la république
Le sens de la circulation est double à l’avenue Habib Bourguiba, tandis qu’aux avenues Roosevelt et de la République le sens est unique
Le sens de la circulation :
Voie à sens unique Voie à double sens Voie à sens unique
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Le flux véhiculaire :
L’avenue Habib Bourguiba présente un flux véhiculaire important tandis qu’aux avenues Roosevelt et de la République le flux véhiculaire est moyen.
L’avenue Habib Bourguiba présente un flux piéton moyen tandis qu’aux avenues Roosevelt et de la République le flux piéton est important.
Le flux piéton :
Flux moyen
Flux important Flux moyen
Flux important
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2.2. Analyse du terrain :
Figure 80: Analyse Swot, source personnelle
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Figure 79: Skyline autour du terrain, source personnelle
II. La genèse du projet :
1. Le parti architectural :
Le parti architectural choisi est de créer un lieu capable de rassembler les gens et de raviver la mémoire de la coexistence à la Goulette tout en respectant la situation urbaine du site d’intervention. Cela peut être expliqué par les concepts adoptés qu’on va présenter ainsi.
L’idée principale était de respecter la fonction actuelle du site puisqu’il représente une boufféed’air pour lazone d’intervention et de créer un volume enterré qui représente la boite noire symbolisant la mémoire du lieu.
2. Le processus conceptuel
Mise en valeur de l’axe liant l’avenue Roosevelt par l’avenue de la République et la mer
Assurer la continuité visuelle +
Faciliter l’accessibilité des 4 cotés +
Attirer les citoyens pour exploiter la placette et à découvrir le projet
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Un mouvement de pelage des deux angles donnant sur l’avenue Roosevelt qui symbolise une invitation pour les visiteurs de la ville à découvrir et à dévoiler l’histoire de la coexistence.
Création d’un espace centrale qui servira comme un forum et un espace d’échange extérieur entre les visiteurs du projet
Agora
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Création d’une tour à la fin de l’axe principal qui nait au niveau inférieur passant par la placette et qui s'étend vers le ciel symbolisant ainsi l’ascension
Vue panoramique sur la ville et la mer + Ouverture des horizons
Un mouvement dynamique, qui s’ajoute au niveau inférieur (la boite noire), qui a comme objectif de repartir les entités et de dégager l’espace destiné aux parcours latéraux et les points de rassemblement
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Figure 81: Esquisse du plan masse, source personnelle
3. L’organigramme fonctionnel :
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Figure 82: Organigramme fonctionnel, source personnelle
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LES ESPACES NOMBRE SURFACE (M²)
TOTALE (M²) LAPLACETTE PUBLIQUE LATOUR 1 100 100
100 100 INTERRELIGIOUS DIALOGUE SPACE SOUS TOTAL (M²) 1600
ESPACE DE REUNION ESPACE DE DEBAT LOCAUX POUR LES ASSOCIATIONS HUMAN LIBRARY SALLE POLYVALENTE
FORUM 1 PROMENADE EXTERIEURE 1 1400 1400 1 1 4 2 1
50 30 30 70 300
50 30 120 140 300
HOLOGRAMME DES TEMOIGNAGES 1 100 100 1 1 1 2 1
MUSEE DES ENFANTS ESPACE DE COWORKING BIBLIOTHEQUE MEDIATHEQUE SALLE DE LECTURE
CAFE CITOYENS 1 100 1 300 1 200
840 PEDAGOGICAL SPACE
300 50 150 80 50 150 5 1
100 SOUS TOTAL (M²) 150 SOUS TOTAL (M²) 930 ART & HISTORY SPACE PARCOURS MEMORIAL:MUSEE DES ADULTES THEATRE
300 50 150 40 50 30 150 SALLE POLYVALENTE ESPACE D'EXPOSITION ARTISTIQUE LIVING LABS:ATELIERS ARTISTIQUES SALLE POLYVALENTE
300 200
ATELIERDEREFLEXIONETD'EDUCATION 1 100 100 6 1
40 150
240 150 SOUS TOTAL (M²) 990 ADMINISTRATION ET ACCUEIL HALL D'ACCUEIL 50 50 1
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4. Le programme fonctionnel :
SURFACE
150 SOUS TOTAL (M²) 930
ART & HISTORY SPACE
PARCOURS MEMORIAL:MUSEE DES ADULTES
THEATRE
ESPACE D'EXPOSITION ARTISTIQUE
LIVING LABS:ATELIERS ARTISTIQUES SALLE POLYVALENTE
1 300 1 200
300 200
ATELIERDEREFLEXIONETD'EDUCATION 1 100 100 6 1
240 150 SOUS TOTAL (M²) 990
ADMINISTRATION ET ACCUEIL
40 150
HALL D'ACCUEIL BUREAU DIRECTEUR BUREAU SECRETAIRE
DEPOT LOCAUX TECHNIQUES SANITAIRES
1 1 1 4 4 4
10 5 10
50 20 15 SOUS TOTAL (M²) 185 SURFACE TOTALE (M²) 4545
50 20 15 40 20 40
88 | Page 1 SALLE DE LECTURE
50 150 5 1 50 30 150 SALLE POLYVALENTE
5. Le dispatching fonctionnel :
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Figure 83: Dispatching fonctionnel, source personnelle
6. Les esquisses :
6.1. Les plans :
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94 | Page
6.2. Les coupes :
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6.3. Les façades :
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6.4. Les perspectives :
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Conclusion générale :
Notre intervention est une humble tentative de raviver la mémoire de la coexistence à la Goulette et afin de rappeler aux gens l’histoire vécue d’une diversité confessionnelle et d’un vivre ensemble en harmonie.
L’objectif principal est l’éveil des esprits et la réduction de l’indifférence et de l’ignorance par rapport à la discrimination et au discours de haine. Le dialogue et la connaissance de l’autre sont le levier et catalyseur menant vers une société harmonieuse acceptant l’autre et la différence.
De point de vue architectural, on a opté pour une intervention qui n’agresse pas le site choisi et qui conserve cette bouffée d’air située au cœur d’un cadre urbain. Les entités principales sont placées en sous sol et présentent une logique de progression selon la fonction (du profane au sacré). Et enfin, la tour reliera le niveau inférieur à la placette Elle s’élèvera en hauteur, symbolisant l’acte d’ascension et donnant la chance aux visiteurs d’avoir une vue panoramique sur la ville et la mer dans le but d’ouvrir l’horizon et contempler l’histoire.
Pour conclure, ce mémoire est un modeste pas dans le chemin de la coexistence religieuse et l’acceptation de la diversité, un pas qui essaye de promouvoir l’identité humaine unie.
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Table de figures :
Figure 1: Coexist, https://www.northernsun.com 5
Figure 2: Sondage réalisé par Arab Barometer sur un échantillon de 25000 personnes, https://www.arabbarometer.org 6
Figure 3: Résultat du sondage, source https://nawaat.org 6
Figure 4: La Goulette, https://www.pinterest.com ................................................................. 8
Figure 5: Les objectifs du projet à proposer, Source personnelle 10
Figure 6: Cité de l'interculturalité, Mallek Ahmed, 2018..................................................... 12
Figure 7: La spiritualité dans la ville, Lassoued Hedia, 2017.............................................. 13
Figure 8: couverture du livre Les identités meurtrieres 14
Figure 9: Couverture du livre Les libertés religieuses en Tunisie ........................................ 14
Figure 10: Couverture du livre Rencontre religieuses entre coexistence et cohabitation 14
Figure 11: Couverture du livre Multiculturalisme différence et démocratie 15
Figure 12: Couverture du livre Pour en finir avec Dieu 15
Figure 13: Convivencia, source https://laeradelosderechoshumanos.home.blog 18
Figure 14 : Étymologie du mot religion, source personnelle 19
Figure 15: Les croyances en Tunisie, source personnelle 20
Figure 16: Slogan levé lors d’une manifestation soutenant la laïcité à Paris, source https://usbeketrica.com 21
Figure 17: Les valeurs à adopter et à éviter, Source personnelle......................................... 24
Figure 18: Les 3 papes Tunisiens, http://kapitalis.com/tunisie............................................. 25
Figure 19: La Goulette des années 60 70, YouTube 26
Figure 20: La diversité ethnique à la Goulette, Paul Sebag, Tunis. Histoire d'une ville, éd. L’Harmattan, 1998. 26
Figure 21: La Goulette, source http://www.commune lagoulette.gov.tn 27
Figure 22: La synagogue Beit Mordekhai, http://archive.diarna.org ................................... 27
Figure 23: La sortie de la Madone, https://twitter.com 27
Figure 24: la kharja de Sidi Ahmed Chérif à la Goulette, https://tunisie.co ......................... 28
Figure 25: L’église Saint Fidèle et Saint Augustin, https://www.webdo.tn 28
Figure 26: Les éléments nécessaires pour assurer la Paix sociale, Source personnelle 29
Figure 27: Profanation du cimetière chrétien à Carthage, http://www.slateafrique.com 30
Figure 28: Profanation du cimetière juif à Sousse, http://kapitalis.com/ 30
Figure 29: Profanation du cimetière juif au Kef, https://harissa.com................................... 30
101 | Page
Figure 30: Correspondance du mufti et du ministère des affaires religieuses, https://www.businessnews.com.tn 31
Figure 31: Profanation d’une exposition artistique au palais Al Abdellia, https://nawaat.org 31
Figure 32: les constituants du dialogue interreligieux, Source personnelle ......................... 34
Figure 33: Le processus du dialogue interreligieux, Source personnelle 36
Figure 34: Forum international pour le dialogue interreligieux en Tunisie, https://www.tuniscope.com/................................................................................................. 37
Figure 35: Une rencontre débat (ATSM), http://kapitalis.com 37
Figure 36: Youth educates Youth, https://www.facebook.com.............................................. 38
Figure 37: Journée internationale de la tolérance, https://www.webmanagercenter.com 39
Figure 38: Signature de la Charte pour la coexistence interreligieuse en Tunisie, https://www.webdo.tn.......................................................................................................... 39
Figure 39: Spiritualité et art, Source personnelle 41
Figure 40: Fresque de la Chapelle Sixtine réalisée par Michel Ange, https://www.rtl.fr...... 42
Figure 41: Décoration de la cour principale de la grande mosquée de Damas, https://archeologie.culture.fr 42
Figure 42: La musique soufie et les derwichs tourneurs, https://lemarocquejadore.com...... 43
Figure 43: Slogan de l’exposition Coexist, https://observers.france24.com 44
Figure 44: Les graffitis de l’exposition, https://observers.france24.com .............................. 44
Figure 45: Dieu transparent, de Peter Callesen, https://mymodernmet.com 45
Figure 46: Installation "punching bags" de Faten Gaddes au palais Abdellia, https://www.ibraaz.org 45
Figure 47:Affiche du documentaire Story of God, https://www.allocine.fr 46
Figure 48: projet de l'Association Tunisienne de Soutien des Minorités en partenariat avec Institut français de Tunisie et du Ministère de l'Education Nationale, source page officielle de l’ATSM sur Facebook ......................................................................................................... 48
Figure 49: Esquisse du projet, https://www.archdaily.com.................................................. 53
Figure 50: Les quartiers sacrés de la ville de Jérusalem, https://information.tv5monde.com54
Figure 51: Implantation du projet, https://www.archdaily.com............................................ 54
Figure 52: La volumétrie du projet, https://www.archdaily.com 55
Figure 53: Maquette du projet, https://www.archdaily.com 55
Figure 54: Les composantes des façades, https://www.archdaily.com 55
Figure 55: La répartition des espaces, source personnelle 56
102 | Page
Figure 56: L'espace du coworking, https://www.archdaily.com 56
Figure 57: La place urbaine, https://www.archdaily.com 56
Figure 58: L'espace d'exposition, https://www.archdaily.com ............................................. 56
Figure 59: Programme des différents niveaux, https://www.archdaily.com 57
Figure 60: Les campagnes negrière, https://www.publicspace.org ...................................... 60
Figure 61: Navire des esclaves au port de Nantes, https://www.letelegramme.fr 60
Figure 62: Implantation du projet, https://www.publicspace.org 61
Figure 63: façade urbaine sur le quai de la Fosse, https://www.publicspace.org................. 62
Figure 64: Plan masse du projet, https://www.chateaunantes.fr 63
Figure 65: Répartition des espaces du projet, https://www.publicspace.org ........................ 64 65
Figure 66: schématisation des espaces, source personnelle 65
Figure 67: Le mouvement du 23 aout 1989, collage personnel ............................................ 67
Figure 68: Vue 3D du projet, http://www.wandoy.com 67
Figure 69: Idée de la conception, https://worldarchitecture.org .......................................... 68
Figure 70: Le mémorial dans son environnement, https://worldarchitecture.org 68
Figure 71: Plan central du mémorial, https://worldarchitecture.org 69
Figure 72: L'ambiance à l'amphithéâtre, https://worldarchitecture.org............................... 69
Figure 73: Coupe sur le projet, https://worldarchitecture.org 70
Figure 74: Plan du projet, https://worldarchitecture.org..................................................... 70
Figure 75:Vue panoramique sur la goulette, source https://www.flickr.com 74
Figure 76: Skyline de la Goulette, source https://vulcain store.com .................................... 74
Figure 77: Emplacement du terrain choisi, source Google Earth 75
Figure 78: Appropriation de la placette contre la loi, source personnelle 75
Figure 79: Skyline autour du terrain, source personnelle .................................................... 81
Figure 80: Analyse Swot, source personnelle 81
Figure 81: Esquisse du plan masse, source personnelle ...................................................... 85
Figure 82: Organigramme fonctionnel, source personnelle................................................. 86
Figure 83: Dispatching fonctionnel, source personnelle 89
103 | Page
Table des matières :
Remerciement 2 Sommaire :............................................................................................................................ 3 Préambule : 5 Introduction : 6 Problématique :..................................................................................................................... 9 Méthodologie : 11 État de l’art :....................................................................................................................... 12 Premiere partie : Le carde théorique.................................................................................... 16 Introduction : 17 I. La coexistence religieuse en Tunisie : .......................................................................... 18 1. La coexistence religieuse : Un nouveau concept ? 18 1.1. La notion de la religion :....................................................................................18 1.2. La non croyance : 21 2. Les principes fondamentaux de la tolérance et la coexistence :..................................23 3. L’état de la coexistence en Tunisie : 24 3.1. La Tunisie : Terre de l’harmonie sociale :..........................................................24 3.2. Le cas de la Goulette : 26 a. La synagogue Beit Mordekhai :......................................................................27 b. L'Eglise Saint Augustin/Saint fidèle : 27 c. Le Mausolée Sidi Chérif : ..............................................................................28 3.3. Les incidents de la discrimination : 29 II. Le dialogue interreligieux :...................................................................................... 34 1. Définition :...............................................................................................................34 2. Le role et méthode du dialogue interreligieux : 34 3. Les manifestations tenues en Tunisie :......................................................................37 III. La coexistence et l’art, la sociologie et la pédagogie : 41 1. Le rapport à l’art et la culture :..................................................................................41 1.1. Musique : 43
104 | Page
1.2. Art plastique :....................................................................................................44
1.3. Art dramatique : ................................................................................................46
2. Le rapport au côté social :.........................................................................................47
3. Le rapport au côté pédagogique : 47
3.1. La pédagogie de la coexistence :........................................................................47
3.2. La réforme de l'enseignement religieux : 48 Conclusion :........................................................................................................................ 49 Deuxième partie : Analyse des références architecturales : 50 Introduction : ...................................................................................................................... 51
1. Le musée de la tolérance (Jérusalem) : 53
1.1. Présentation :.....................................................................................................53 1.2. La symbolique : 54 1.3. La forme :..........................................................................................................55 1.4. La fonction :......................................................................................................56 1.5. Synthèse : 58
2. Le mémorial de l’abolition de l’esclavage (Nantes) : ................................................60
2.1. Presentation : 60 2.2. La symbolique :.................................................................................................61 2.3. L’implantation : 61 2.4. La forme :..........................................................................................................63 2.5. La fonction : 64 2.6. Synthèse :..........................................................................................................65
3. Le mémorial de la voie baltique (Lettonie) : 67
3.1. Présentation :.....................................................................................................67 3.2. Les concepts : 68 3.3. Synthèse :..........................................................................................................70 Conclusion 71 troisieme partie :La réponse architecturale 72
105 | Page
106 | Page
1.
2.
...........................................................................................
3.
4.
5.
Conclusion
Bibliographie/Webographie
Introduction : ...................................................................................................................... 73 I. Le choix et l’analyse du site : 74 1. Le choix du site :......................................................................................................74 1.1. Le cadre urbain : 74 1.2. Le site d’intervention :.......................................................................................75 2. L’analyse du site : 77 2.1. L’analyse urbaine :............................................................................................77 2.2. Analyse du terrain : 81 II. La genèse du projet :................................................................................................ 82
Le parti architectural : 82
Le processus conceptuel
82
L’organigramme fonctionnel : 85
Le programme fonctionnel :......................................................................................87
Le dispatching fonctionnel :......................................................................................89 6. Les esquisses : 90 6.1. Les plans :.........................................................................................................90 6.2. Les coupes : 95 6.3. Les façades :......................................................................................................96 6.4. Les perspectives : 97
générale :........................................................................................................ 100 Table de figures : 101 Table des matières :........................................................................................................... 104
:............................................................................................. 107
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