Rapport de sortie
Rapport de la Visite scientifique à l’Institut technique d’agronomie de Constantine 1. Missions L'ITGC est un établissement public à caractère administratif (EPA), placé sous la tutelle du ministère de l'Agriculture et du Développement rural (MADR). A vocation scientifique et technique, il est chargé du développement de la filière des grandes cultures, afin de répondre aux besoins alimentaires du pays et aux nouveaux défis révélés par les crises alimentaires et les risques climatiques. Les missions confiées à l’ITGC recouvrent : La production de matériel végétal de base à hautes performances: L’ITGC veille sur la production de semences, en quantité et en qualité, des générations de pré-base et de base des variétés des espèces des grandes cultures, sélectionnées par l'ITGC. La mise au point de référentiels techniques adéquats: L’lTGC est chargé de rassembler, expérimenter et identifier les techniques susceptibles d’améliorer la productivité des espèces des grandes cultures en relation avec les conditions agro-climatiques. Sur la base de ces résultats, Il est chargé de recommander toute technique appropriée et toute action pour augmenter les rendements et atténuer les pertes et l’impact des risques agro-climatiques. L’appui au développement: L’ITGC doit informer les agriculteurs des technologies performantes développées par l'ITGC, encadrer et appuyer les producteurs agricoles, afin d’améliorer leurs productions et de maîtriser les techniques nouvelles. Cette mission d’appui technique est assurée par les moyens de vulgarisation et de diffusion. L’étude et la programmation: L’ITGC a pour mission l'étude et l'identification des caractéristiques socio-économiques de l'environnement et du milieu des grandes cultures, afin de programmer les actions de développement.
2. Historique L'Institut Technique des Grandes Cultures (ITGC) est un établissement public à caractère administratif (EPA), placé sous la tutelle du Ministère de l'Agriculture et du Développement rural. 1974 : création de l’IDGC:
La création de l’Institut de Développement des Grandes Cultures (IDGC) coïncide avec le lancement du projet céréales en octobre 1974 et en application à l’ordonnance n°74-90 du 1er octobre 1974. Les activités initialement prévues dans le cadre du projet céréales avaient été élargies aux légumes secs et aux fourrages en s’appuyant sur les opérations intégrées de recherche développement, conduites avec l’appui de la coopération internationale, notamment française.
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Rapport de sortie 1987 : changement de dénomination:
Au début des années 1980, la restructuration des domaines autogérés et des coopératives de la révolution agraire (CAPRA) en domaines agricoles socialistes (DAS), la création des fermes pilotes, l’implication, quelque peu limitée au départ, du secteur privé dans la politique agricole de l’Etat constituaient autant de nouveautés dans l’environnement de l’IDGC qui devient institut technique, sous l’appellation ITGC (cf. Décret exécutif n°87-236 du 03 Novembre1987). Durant cette période, les activités de recherche-développement étaient prises en charge par les stations expérimentales qui, elles mêmes, s’appuyaient sur le réseau de fermes pilotes et sur les projets intégrés de développement des communes pilotes.
1993 : refonte des missions de l’ITGC:
Malgré le changement de dénomination de l’IDGC à ITGC avec la prise en charge de certaines activités qui étaient dévolues à l’ex. IDCI (institut de développement des cultures industrielles) et le changement des prérogatives des instituts techniques de l’agriculture en 1993 (cf. Décret exécutif n°93-305), la consécration de l’INRAA dans le rôle de pilotage de la Recherche agronomique, l’ITGC a persisté dans la prise en charge des activités de recherche en matière de grandes cultures. 2003 : réorganisation interne de l'ITGC:
Modification et réaménagement de l'organisation interne de l'ITGC conformément à l'arrêté interministériel du 10 mai 2003. L’institut est organisé, actuellement, en structures centralisées (cinq départements eux-mêmes organisés en 15 services) et en structures décentralisées (neuf fermes de démonstrations et de production de semences).
3. Organisation Pour la réalisation de ses missions et l’exécution de ses programmes d’activités, l’institut est organisé en structures centralisées (05 départements) et décentralisées (09 fermes) qui sont sous l’autorité du Directeur Général, assisté du Secrétaire Général:
Département de l’Obtention du Matériel Végétal de Base (DOMVB): o o o
Service de l’obtention variétale et de la production de semences. Service de la conservation et de l’homologation. Service de la qualité technologique.
Département d’Agrotechnie (DA): o o o
Service du milieu physique de l’exploitation des analyses des sols et des végétaux. Service de la mécanisation et de l’irrigation. Service des techniques de production.
Département d'Appui au Développement (DAD): Mr/Ziri Mohammed Abderrahmane
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Service de la documentation et des archives. Service de l’appui à la profession et à l’interprofession. Service de la vulgarisation des techniques agricoles.
Département des Etudes et des Programmes (DEP): o o o
Service des études et de la normalisation. Service de la conception des programmes et de l’évaluation de leur impact. Service de l’informatique et de la biométrie.
Département de l’Administration Générale (DAG): o o o
Service du personnel et de l’action sociale. Service du budget et de la comptabilité. Service des moyens généraux.
Fermes de Démonstration et de Production de Semences (FDPS): Les FDPS sont chargées de l'exécution des essais expérimentaux, en matière d'obtention variétale, d'agrotechnie et du transfert en milieu producteur des techniques et des normes de production des grandes cultures ainsi que de l’encadrement des fermes pilotes et des producteurs de semences.
Activités d’obtention de matériel végétal de pré-base et de base Au jour d’aujourd’hui, l’Institut Technique des Grandes Cultures (ITGC), à travers ses neuf fermes de démonstration et de production de semences continue à mener l’activité d’amélioration variétale des grandes cultures. Cette dernière consiste en l’obtention de nouvelles variétés de grandes cultures (céréales, légumineuses alimentaires et fourragères) performantes, adaptées aux différentes zones agro climatiques, tolérantes aux stress biotiques et abiotiques et de bonne qualité technologique. Ces variétés sont sélectionnées à partir de :
programme de croisement par hybridation national initié en 2006 en collaboration avec l’Institut national de recherche agronomique (INRAA) ; matériel végétal introduit à partir des institutions internationales spécialisées, en l’occurrence le Centre international de recherche agricole en zones arides (ICARDA), le Centre international pour l’amélioration du mais et du blé (CIMMYT), le Centre arabe des études en zones sèches (ACSAD).
Le matériel sélectionné doit être performant et répondre aux exigences de la grande diversité agro écologique de nos zones de production et aux besoins spécifiques de nos agriculteurs.
4. Processus de sélection:
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Rapport de sortie La sélection d’un nouveau matériel végétal obéit à un processus technique bien maîtrisé. Elle s’opère à travers des essais pour l’évaluation du matériel végétal, menés successivement, sur plusieurs campagnes (10 années). Le matériel végétal de départ (matériel en disjonction) est issu soit de pépinières de croisements effectuées localement, soit de pépinières introduites des centres internationaux (ICARDA, CIMMYT, ACSAD…). La sélection se poursuit de génération en génération (généralement de F 2 à F7) jusqu'à la stabilité génétique de la lignée. Les lignées sélectionnées dans les différentes pépinières locales ou introduites ainsi que les sélections opérées à partir des essais de rendements internationaux, serviront à la confection d’essais préliminaires de rendement, au niveau du site de sélection (FDPS de l’ITGC). Les lignées retenues au niveau des différents sites de l’ITGC (représentant différentes zones agroclimatiques) serviront pour la confection d'essai national mené, dans l’ensemble des fermes de l’ITGC en vue d’étudier la plasticité des variétés (zonage variétal). Tout au long du processus de sélection, des outils incontournables à l’obtention de matériel végétal performant, en l’occurrence le laboratoire de technologie des céréales, pour les aspects de qualité et l’utilisation des variétés, selon leurs performances technologiques. Et, dans le but de sélectionner des variétés de blés répondant aux exigences des producteurs et des agriculteurs, l'ITGC et l'INRAA ont mis en œuvre un programme de sélection participative ou approche participative comme dernière phase dans le programme national d’amélioration variétale, auquel contribuent directement les agriculteurs, les agents de développement, les techniciens et les chercheurs dans la sélection de nouvelles variétés de blés par la méthode de PPB initialement utilisée par l'ICARDA. La phase d’obtention variétale s’achève par l’homologation des variétés par le Centre national de contrôle et de certification des semences et plants (CNCC).
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Figure 01:Processus de la sélection de blé 1. Blocs de croisement: Les blocs de croisement des blés ou « Crossing Blocs » sont installés au niveau des deux FDPS d’Oued Smar et d’El Khroub. Ils sont constitués de 150 variétés de blé dur et de 100 variétés de blé tendre et semés à deux dates. Les croisements sont réalisés en se basant sur les objectifs et caractères arrêtés dans le programme (Adaptation aux différents stress (Sécheresse, Froid, Salinité), rendement (haut et stable), résistance aux maladies et bonnes qualités technologiques (voir le schéma de création et d’obtention PNAB).
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Figure 02 : Vue sur le travail des améliorateurs
2. Pépinières en disjonction (F2-Fn): Ces pépinières sont issues des pépinières de croisements ou « Crossing Blocs ». L’objectif principal de ces pépinières est la sélection de variétés performantes présentant des caractéristiques agronomiques et technologiques recherchées à savoir : -
Le rendement en grains ; La tolérance aux maladies et parasites ; La tolérance aux stress abiotiques et biotiques ;
-
La qualité technologique du grain.
Ces pépinières sont installées par la suite à travers les FDPS représentatives des zones agro écologiques à savoir Oued Smar, Khroub, Sétif et Tiaret.
3. Pépinières d'observation: Ces pépinières suivent le schéma de sélection des lignées selon des critères bien déterminés à savoir ; les caractères phénologiques, la résistance aux stress abiotiques (sécheresse, froid, gelées) et la tolérance à certaines maladies. Le matériel végétal de ces pépinières d’observation et de sélection provient de l’ICARDA, du CIMMYT et de l’ACSAD.
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Figure 03 : Une lignée de blé amélioré
4. Essais internationaux de rendement: Le principal objectif de ces essais est de tester et de sélectionner des lignées ou variétés introduites pour leur performance du point de vue rendement en grain en premier lieu en tenant compte toutefois des aspects agronomiques. Les essais internationaux de rendement sont installés au niveau de toutes les FDPS. Le matériel végétal testé provient de CIMMYT, ICARDA et ACSAD…
5. Essais nationaux de rendement: ère
ème
ème
ème
Il s’agit des essais préliminaires et des essais répétés 1 , 2 , 3 et 4 année. Ces essais de rendement sont installés pour confirmer la performance et étudier le comportement des variétés sélectionnées dans les essais précédents (pépinières en disjonction, d’observation et les essais internationaux) au niveau des différentes zones d’action.
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Figure 04 : Vue sur le champ de blé des essais d’amélioration
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6. Variétés en pré-multiplication: A la fin de la sélection, la variété obtenue passe par une phase de pré-multiplication afin d’avoir la quantité suffisante de semences pour son lancement dans le programme de production de semences.
7. Pépinières vivantes: Les pépinières vivantes sont installées afin de conserver et de préserver le patrimoine génétique existant.
Figure 05 : Extrait de carte de répartition des fermes de démonstration et de production de semences
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