4 UNE
PAROLE
DE
JÉRUSALEM
ALIYAH
DÉCEMBRE
2010
WWW.ICEJ.ORG/FR
'H 0DUVHLOOH j -pUXVDOHP L’ICEJ délègue une représentante pour accompagner un groupe d’Olim Paule Bessac
J’ai eu le privilège d’accompagner un groupe d’Olim français au départ de Marseille le 27 décembre dernier : une expérience nouvelle pour moi et riche en émotions ! 190 Juifs de France et de Belgique faisaient leur aliyah ce jour au départ de Marseille, Nice, Paris et Bruxelles, mais le groupe de Marseille était celui que l’ICEJ parrainait, tout en apportant une aide substantielle au programme Tapis rouge global – un effort significatif de l’Ambassade pour l’aliyah de France. Ils étaient 14 à l’aéroport de Marignane, venant de Marseille, Aix en Provence, Perpignan et Cannes : 3 jeunes, une quadragénaire et 10 retraités. Une fois terminé l’enregistrement des 60 kg de bagages autorisés par personne, la déléguée de l’Agence Juive pour le Sud de la France m’a présentée brièvement au groupe. Puis vint le moment des adieux aux parents et amis. La mère d’une jeune Oleh, curieuse de connaître le sponsor du voyage a été agréablement surprise d’apprendre que des chrétiens avaient à cœur d’aider des Juifs. La jeune génération Dans l’avion, Il régnait parmi le groupe une atmosphère d’attente joyeuse. Placée par bonheur tout près d’eux, j’ai pu mieux me présenter en tant que membre de l’ICEJ et apprendre à les connaître par leur nom. Léa, 19 ans, partait avec son fiancé qui, lui, bien que non encore citoyen israélien, étudiait dans une yeshiva de Jérusalem. Yoni, 22 ans, avait fait des études de management, mais n’entrevoyait aucun avenir en France. Il allait rejoindre sa sœur à Jérusalem où il ferait son Ulpan, puis continuerait ses études après un service militaire de 6 mois. Iona, 24 ans, est diplômée en gestion de personnel. Elle devra commencer par apprendre l’hébreu avant de pouvoir prétendre à un emploi qui corresponde à ses qualifications. Myriam, 47 ans, est divorcée. Elle va rejoindre son fiancé avec LÉA qui elle fait le projet de monter une affaire à Haïfa. Un nouveau départ pour les aînés Le reste du groupe, célibataires et couples retraités, rêvaient de faire leur aliyah et de rejoindre des membres de leur famille depuis longtemps, mais ont dû attendre d’être libérés de leurs obligations professionnelles pour réaliser ce rêve. Un de ces « couples » – Germaine, 82 ans, et sa fille Nicole – laissaient derrière elles de longues années d’épreuves.
L’histoire de Germaine
NICOLE ET GERMAINE
Germaine, une charmante vieille dame très digne au beau sourire, s’est prêtée volontiers à mes questions et m’a raconté peu à peu son histoire. Née à Metz, l’aînée de 4 enfants, elle a dû s’occuper de ses trois frères, sa mère étant gravement malade. Elle a 14 ans, en juillet 1942, lorsqu’elle et son père sont arrêtés par la police et conduits au Vel d’Hiv. Par bonheur, un ami les en fait sortir au bout de 2 jours et ils peuvent se réfugier à Tours où le reste de la famille les rejoint. Mais 3 mois plus tard, la police les retrouve et les emmène au camp de Drancy. Là, le père et la fille sont séparés. Le père est soulagé, croyant que sa fille est libérée. Ils ne se reverront hélas jamais... La maman et les trois jeunes enfants sont cachés par des religieuses dans un hôpital, la maman entièrement plâtrée (sans nécessité), les enfants en quarantaine dans un service pour contagieux. Le père est finalement déporté à Auschwitz où il mourra. 1.000 prisonniers étaient transportés chaque jour vers l’horrible camp de la mort. A deux reprises, Germaine est embarquée dans un train, mais, se trouvant chaque fois être la 1.001ème, une de trop, elle est débarquée et échappe à la mort pour la troisième fois. Après la guerre, elle se marie, prenant avec elle sa mère malade et ses trois frères. Nicole est le premier enfant de cette union. Malheureuse en ménage, elle va divorcer à l’âge de 50 ans, son fils une fois bien établi dans la vie. Mais elle doit encore attendre l’âge de la retraite pour faire son aliyah avec sa mère, Germaine, qui, elle, est veuve depuis plus de 30 ans. Et le jour tant attendu arrive enfin, ce 27 décembre 2010 ! Elles vont s’installer à Bnei Brach, près de Tel Aviv, où le fils de Nicole, professeur dans une yeshiva, vit avec sa femme et ses enfants. En Israël, enfin ! Nous avions quitté Marseille par une température glaciale. Il faisait 27° à Tel Aviv ! Le soleil se couchait, et on se serait cru dans une chaude soirée d’été ! Michal Cohen, une dévouée représentante de l’Agence juive, nous attendait à la descente de l’avion. Puis
MICHAL