FRANCESCA FERRETTI DE BLONAY OYEMATHIAS
nde o m u ur d o t u a liste a r u t a nn u ’ d e Voyag
LE LEGS DE DARW IN CARNET DE VOYAGE Le voyage de Charles Darwin a été le point de départ de toute son oeuvre. Pendant qu’il navigue, il analyse et répertorie ce qu’il trouve sur terre et en mer. Il crée un système de classement et développe ses théories. Dès qu’il touche terre, il prend soin d’envoyer le résultat de ses études, par courrier à sa famille et à son ami, le professeur Henslow. Ce dernier imprime ses écrits et les présente à la communauté scientifique. Ce qui permettra à Darwin d’acquérir une notoriété en tant que Naturaliste, tout en continuant son travail de terrain. Publié en 1838, Le Voyage du Beagle est un recueil de mémoires, vivant et excitant doublé d’un journal scientifique bourrés de détails.
DE GRANDS PAS POUR LA SCIENCE À mesure que son voyage avance, Darwin compare ses observations avec celles de ses prédécesseurs. Il se réfère au Principe de géologie de Charles Lyell pour valider ses découvertes. A son retour en Angleterre, il publie une étude géologique en trois volumes. Le premier traite de la création des récifs coralliens et des atolls, qui restaient un mystère pour les marins et les géologues de l’époque. Le deuxième porte sur l’origine des îles volcaniques et le troisième démontre que l’élévation de la terre à
certains points de l’Amérique du Sud est due notamment à la forte activité sismique dans cette région. En Patagonie, la découverte d’os fossilisés de mammifères géants disparus, lui permet d’obtenir une bourse pour écrire la Zoologie du voyage du HMS Beagle. Cinq scientifiques de renom participeront à la classification, description, et nomenclature du matériel récolté par Darwin. En tout, il publiera 5 volumes, illustrés par 166 dessins.
L A THÉORIE SUR L’ORIGINE DES ESPÈCES C’est en voyant la différence entre les espèces dans diverses régions visitées que Charles Darwin forge sa théorie de l’évolution. De ses observations, il fait trois constats majeurs : 1. Que la planète a plus d’une centaine de millions d’années. 2. Que la vie sur terre s’est formée à partir de quelques organismes simples, qui ont donné naissance aux millions d’espèces qui existent aujourd’hui 3. Que la force de la Nature génère de nouvelles espèces, ce qu’il appellera : la sélection naturelle. Après vingt ans de travail, Darwin publie en un seul volume L’origine des Espèces (1859). Le succès est immédiat. Mais aussi, il soulève de fortes réactions des milieux conservateurs et religieux.
D A R W I N AV A I T - I L R A I S O N ?
Oui, il avait raison La vie sur terre a plusieurs milliards d’années (entre 3,5 et 4,5 milliards).
Oui, il avait raison À l’origine de la vie, on trouve des organismes unicellulaires. Ce sont en quelque sorte nos ancêtres. Ils confirment comme le pensait Darwin que la vie à ses débuts était simple. On sait par exemple que les centaines de races de chiens qui existent, proviennent toutes de la même espèce de loup sauvage.
Oui, il avait raison L’avenir appartient aux bienportants. Les mieux adaptés survivent et transmettent leurs caractères aux générations suivantes, selon les principes d’hérédités et de sélection naturelle. Darwin s’intéressait non seulement à l’apparence des animaux mais aussi à leur comportement.
L’EXPÉDITION DU H.M.S. BEAGLE
En 1831, le botaniste John Henslow annonce à Darwin que l’on recherche un naturaliste pour une mission cartographique en Amérique du Sud. Ça tombe bien, Darwin vient d’achever ses études de théologie et rêve d’aventure. Il rencontre le commandant de l’expédition, Robert Fitz-Roy, qui l’engage après une semaine d’essai sur le navire.
Le 27 décembre 1831, le HMS Beagle quitte Plymouth en direction de la côte Américaine. Après avoir passé les îles Canaries confinées à cause du choléra, il fait une première halte sur l’île de Santiago au Cap Vert. La formation géologique y est marquée par des éruptions volcaniques successives qui contiennent de précieuses informations. C’est ici que commence Le journal de Darwin.
Le 31 mai 1836, le navire passe le Cap de Bonne espérance. Après une halte d’un mois en Afrique du sud, le Beagle repart en Amérique du Sud pour profiter une dernière fois de la Baie de Rio et vérifier quelques données, avant de rentrer en Angleterre.
Le 2 octobre 1836, le HMS Beagle entre dans le port de Falmouth : le tour du monde est bouclé. L’expédition est un succès et le travail de Darwin aura des retombées scientifiques mondiales.
Parti des Galápagos, le Navire fait ensuite escale à Tahiti, puis en Nouvelle-Zélande, où Darwin rencontre les Maoris. Cap sur l’Australie, avec ses ornithorynques et ses kangourous; les îles Cocos, un archipel corallien où Darwin examine les atolls, puis l’île Maurice que Darwin traverse à dos d’éléphant.
Pendant deux ans, le Beagle descend le long de la côte américaine. Il s’arrête à Rio, Montevideo, Bahia Blanca, la Patogonie et les îles Malouines. Les expéditions terrestres se multiplient. En cinq ans, Darwin aura passé 1262 nuits à terre contre 579 en mer. Il traverse même la Pampa argentine avec des gauchos, bravant les dangers, la maladie et les rébellions indigènes.
Le Beagle vogue en direction du Brésil et arrive à Bahia. Sur terre, Darwin explore la forêt tropicale. Il y découvre fasciné, la décomposition de la nature, sa diversité et ses mutations. Il crée un système de classement pour pouvoir répertorier toutes les espèces recueillies. A l’extrême sud du continent américain, en Terre de Feu, il rencontre des autochtones. Pour Darwin, c’est le choc entre civilisations. Le Capitaine rêve d’évangéliser les fuégiens, mais sa mission est un échec.
Darwin passe six mois à étudier la côte, les îles du sud et les Andes. Il assiste à des éruptions volcaniques, des tremblements de terre et un tsunami au Chili. Sa perception de la géologie en est transformée. Depuis Valparaiso, l’expédition traverse la Cordillère des Andes jusqu’à Mendoza. Darwin y trouve des fossiles, sur lesquels s’appuie sa théorie sur la formation de la terre. Sans le savoir, il s’approche de la théorie des plaques tectoniques.
Le 15 septembre 1835, le HMS Beagle jette l’ancre dans l’archipel des Galápagos pour 5 semaines d’exploration. C’est l’épisode le plus connu de son voyage. D’origine volcanique, l’archipel avec ses tortues géantes, ses iguanes marins et ses moqueurs, présente un écosystème tout à fait particulier.
LES VOYAGES D’EXPLORATION SCIENTIFIQUE 1 8 - 19 siè cles
L
es Grandes Découvertes ont donné un nouveau visage à la Terre. Cette soif d’explorer de nouvelles contrées, associée à l’innovation des techniques, a fait se multiplier les expéditions à caractère scientifique. L’aventure de Charles Darwin s’inscrit dans ce mouvement. La plupart des expéditions avaient pour objectif de cartographier les régions de la terre. Et aussi, de décrire la faune et la flore de ces régions. Souvent une observation météorologique, géologique, voire astrologique, était réalisée. Pour mener à bien cette tâche passionnante, il fallait réunir le talent d’un artiste-peintre, un missionnaire, un mathématicien et biensûr un ou plusieurs naturalistes. Parfois, la mission scientifique, cachait un objectif politique visant à établir des colonies. Grâce à ces expéditions on a pu ouvrir de nouvelles routes navales et commerciales. Et surtout de nombreux progrès scientifiques ont été réalisés: en histoire naturelle, en géologie, en botanique, en médecine, en hydrologie ou encore en océanographie.
Plus d’une quarantaine de voyages d’exploration ont précédé l’expédition du HMS Beagle. Parmi les plus célèbres, on retiendra La Boudeuse et l’Etoile, deux navires qui firent le tour du monde avec Bougainville. A la même époque, le HMS Endeavour, mené par le Capitaine Cook, découvre les îles du Pacifique et fera même le tour de l’Antarctique. La Boussole et l’Astrolabe de La Pérouse feront quant à eux naufrage dans les îles Salomon, suite à une tempête. Vingt ans avant Darwin, Alexandre Von Humboldt, un voyageur naturaliste allemand parcourt l’Amérique centrale, l’Amazonie et les Andes. Les voyages d’exploration ont été nombreux avant et après Darwin. Aujourd’hui, même s’il reste peu d’endroits inconnus à l’homme, l’exploration continue, mais avec d’autres enjeux, comme le maintien des écosystèmes, de leurs habitants et de la vie sur terre, dans les aires et sous les océans.
QUELQUES INNOVATIONS TECHNIQUES
Le Compas mesure la direction sur un plan horizontal.
Le Théodolite est un instrument qui mesure les angles sur les deux plans, horizontal et vertical, afin de déterminer la direction.
L’Octant, prédécesseur du sextant, utilisé pour faire le point, il mesure la hauteur d’un astre au-dessus de l’horizon.
Le chronomètre marin appelé aussi montre de marine, est une horloge utilisée comme une base de temps portable. Le développement de ces instruments au cours du 18ème constitua une avancée technologique majeure, car la connaissance précise de l'heure durant un voyage au long cours était nécessaire à la navigation astronomique pour pouvoir déterminer la longitude et donc sa position en mer.
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Charles Darwin est sans nul doute l’homme de science qui a marqué le 19e siècle. Ses travaux sur l’évolution des espèces ont révolutionné la biologie et transformé pour toujours notre compréhension de la vie sur terre. Fils d’un médecin anglais, il est engagé à l’âge de 22 ans en tant que Naturaliste pour une expédition cartographique en Amérique du sud. À bord du HMS Beagle, sous les ordres du capitaine Fitz-Roy, Darwin récolte des fossiles, des plantes et des animaux qu’il classe et étudie. A l’issue d’un voyage autour du monde qui durera 5 ans, il publie son carnet de bord. Ses travaux ont permis de faire de grands progrès en zoologie, géologie et paléontologie. Auteur de la célèbre théorie de l’évolution des espèces, Charles Darwin peut être considéré comme le père fondateur des sciences de la vie, l’homme qui a mis l’espèce humaine à sa place dans l’univers.