Introduction

INTRODUCTION

Nous vivons dans un monde instable. Ce n’est pas nouveau, bien sûr. Il en a toujours été ainsi, mais certaines périodes semblent plus chaotiques que d’autres, et les récents événements nationaux et mondiaux ont profondément secoué les gens.

Il nous arrive aussi d’être déstabilisés pour des raisons personnelles. Au fil de notre vie, nous sommes tous confrontés à des crises, et certaines d’entre elles peuvent être très

traumatisantes. Nous faisons face à des difficultés relationnelles, des problèmes financiers, des problèmes de santé et bien d’autres défis qui ébranlent notre foi et semblent souvent impossibles à surmonter. La vie peut être vraiment difficile parfois.

En tant que chrétiens, nous savons que nous sommes appelés à être des vainqueurs et non des victimes, car l’Évangile nous promet la victoire. Mais parfois, notre plus grande question n’est pas de savoir comment grandir ou prospérer, mais comment parvenir à continuer de vivre. Lorsque viennent à manquer la nourriture, l’argent, la santé, les relations, les encouragements et une juste appréciation de nous-mêmes, autant d’éléments dont nous avons véritablement besoin, nous en arrivons à poser cette question: «Pourquoi, Seigneur?» Nous nous

demandons pourquoi nous traversons une période aussi difficile.

Il existe un art, que nous nommons l’«A.R.T. de la résilience dans les temps difficiles» et que la Bible nous invite à exercer. L’église a vu le jour dans des temps particulièrement difficiles, et la première lettre écrite dans le Nouveau Testament aborde les difficultés que les membres de l’église rencontraient. Il s’agit de la lettre de Jacques, le demi-frère de Jésus, adressée à des croyants qui avaient été dispersés par la persécution. Ces premiers chrétiens avaient besoin de savoir comment continuer de vivre au cœur des difficultés.

Jacques leur donne – et nous donne – des réponses. J’appelle son enseignement l’A.R.T. de la résilience dans les temps difficiles parce qu’il nous montre une Attitude à

adopter, une Ressource à demander à Dieu et une Théologie à mettre en pratique. Lorsque nous adoptons cette attitude, que nous puisons dans cette ressource et que nous apprenons à considérer les choses sous le bon angle, nous pouvons faire face à toute situation difficile avec confiance.

Avant d’approfondir la remarquable Épître de Jacques, passons en revue quelques éléments contextuels à propos du monde dans lequel nous vivons. La Bible nous dit que notre monde est un monde déchu, or, même si nous connaissons les frustrations qui en ont résulté, nous sommes encore parfois surpris d’être confrontés à certains défis et difficultés. Pourtant, Pierre a dit à ses lecteurs de ne pas se laisser surprendre par leurs douloureuses épreuves comme s’il s’agissait de quelque chose d’étrange (1 Pierre 4.12).

Jésus lui-même a dit à ses disciples qu’ils auraient des tribulations dans le monde mais qu’ils ne devaient pas avoir peur: il avait vaincu le monde (Jean 16.33). Et Paul a donné à Timothée une promesse que pratiquement personne ne veut revendiquer pour lui-même: «Tous ceux qui veulent vivre avec piété en Jésus-Christ seront persécutés» (2 Timothée 3.12). Les temps difficiles ne sont pas rares dans un monde déchu.

C’est donc dans ce contexte que nos épreuves surviennent, et en raison de ce monde déchu dans lequel nous vivons, nous devons garder à l’esprit trois considérations lorsque nous explorons l’enseignement de Jacques: 1. Les épreuves sont inévitables. Dans un monde déchu, les difficultés sont une certitude. En fait, Dieu nous a soumis à la

futilité et à la frustration précisément pour que nous ne nous accommodions pas du péché mais qu’à la place nous le recherchions, lui, le seul vrai Dieu (Romains 8.2021). Ce besoin est une étape nécessaire dans le plan de rédemption de Dieu.

2. Les épreuves nous façonnent ou

nous détruisent. En chinois mandarin, le mot «crise» est une combinaison des mots «tragédie» et «opportunité». Nous pouvons considérer toute crise comme un problème insurmontable ou comme une heureuse opportunité. La souffrance est une circonstance étonnante qui conduit les gens soit à s’éloigner de Dieu soit à se rapprocher de lui. Elle correspond à des moments critiques dans notre vie. Nous le voyons tout au long de la Bible dans les histoires de personnages qui ont choisi la foi et la confiance face aux

situations les plus difficiles, ainsi que dans les histoires de ceux qui ont fait des compromis ou ont abandonné la foi. Le feu des épreuves peut soit consumer notre foi, soit la purifier pour la rendre inébranlable.

3. Les personnes qui se considèrent comme des victimes ne parviennent pas à aller au-delà de la question du pourquoi et restent enfermées dans leur douleur.

Une victime est le contraire d’une personne résiliente. Même si leurs questions sur le «pourquoi» sont normales et naturelles, les victimes restent enfermées dans leur douleur. Elles ne dépassent jamais les questions «Pourquoi moi, Seigneur?» et «Pourquoi maintenant?» Je sais combien il est difficile de mettre ces questions de côté lorsque les difficultés surviennent. Je les ai personnellement posées lorsque j’ai fait face à des

difficultés financières, lorsque je devais régler des problèmes avec mes enfants, lorsque j’ai été trahi par des gens en qui j’avais confiance, lorsque ma femme a eu un cancer ou lorsque j’ai eu moi-même des problèmes de santé… mais j’ai expérimenté que la résilience consiste à ne pas rester centré sur sa souffrance.

Face aux difficultés, les personnes résilientes ont des alternatives. Par l’œuvre du Saint-Esprit, Jacques nous les révèle dans son épître. Les solutions de Dieu sont pratiques et puissantes; elles changent la vie et nous donnent tout ce dont nous avons besoin pour rester ancrés dans l’éternité au milieu d’un monde instable. Examinons l’A.R.T. de la résilience!