Fifm2013 02

Page 1

focus. Le cinéma populaire > p/09

hommage. Le Japon à l'honneur avec Kore-Eda Hirokazu > p/05

LE JOURNAL OFFICIEL DU FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM DE MARRAKECH • Edition du dimanche 1er décembre 2013 • n°02

Golshifteh Farahani. “Je me sens comme un mouton noir” p/08

dossier

p/06-07

Le cinéma marocain à l'international

ils ont dit...

p /11

Le FIFM vu par les commerçants

en images

p/12-13

tribute

p/16

Kore-Eda Hirokazu, the disconcerting

news

p/15

Mia Wasikowska and Johnny Depp Return to Wonderland

Quotidien des actifs urbains L'Officiel du FIFM est édité et distribué par devocean S.A, société éditrice du quotidien aufait.

DEPOT LEGAL 65-06

Certifiée ISO 9001 v. 2008

Météo Marrakech

min max 9

Un dîner toujours aussi prestigieux !

Réception princière

23

NE JETEZ PAS CE JOURNAL SUR LA VOIE PUBLIQUE : OFFREZ LE À VOTRE VOISIN !

Edité par devocean S.A Certifié ISO 9001 version 2008 - DEPOT LEGAL 65-06


02

dimanche 01 décembre 2013

Edito Si beau, si humain

“S

i beau, parce que si humain”. C’est en ces termes que le cinéaste français, Bruno Dumont, a rendu hommage au visage de l’actrice française, Juliette Binoche. Ce visage humain et sincère que le cinéma a su sublimer et que les Marrakchis ont pu découvrir sur les grands écrans érigés devant le Palais des Congrès. Comment ne pas se sentir concerné par des films aussi poignants que Le Patient anglais d'Anthony Minghella ou encore Les Amants du Pont-Neuf de Leos Carax dans lesquels la comédienne a joué ? Comment ne pas déceler dans ces œuvres cette part d’humanité qui nous rassemble tous et que le septième art, comme par magie, réussit à révéler dans le recoin d’une image, d’un mot, d’une pensée, d’une musique, d’un nondit, qui nous renvoie inexorablement vers notre propre condition ? C’est cette interconnexion qui donne toute sa puissance au cinéma. Et cet art de construire des ponts entre des humains à la fois si proches et si différents, qui fait qu’un cinéaste ou qu’un acteur sort de l’ordinaire. C’est en partie cela que les membres du jury sont amenés à déceler dans les œuvres présentées en compétition. Comme l’a expliqué aujourd’hui le président du jury, Martin Scorsese, également évoqué par Abbas Kiarostami, autre président prestigieux du jury, lors d’une édition précédente du festival, le plus important dans une œuvre est sa vision personnelle du monde. C’est cette singularité qui la rend plus humaine. C’est cela que nous recherchons tous.

Conte de fée

■ Ziyad Afri

 L'OFFICIEL DU FIFM Edité par devocean S.A, société éditrice du quotidien d’information , certifiée ISO-9001 version 2008 (Bureau Veritas International) RC: 157283 Patente : 36390935 IF: 1104850 Impression: Maroc Soir Directeur général: Brahim Sedrati Directeur de publication: Reda Sedrati Rédactrice en chef Naaoumi Najlae Equipe de rédaction: Paola Frangieh, Ziyad Afri, Boubker Slimani, Ahmed Adbibe, Abdellah Essaefani Coordination & correction: Wafae M’rabet, Mathieu Catinaud, Kisito Ndour Photographie: Tarek Infographie: Ghassan Elkechouri, Mounim Souibi Responsable distribution: Abdelhakim Oudghiri Contacts: Tél: 0522 39 92 55 / 77 / 87

L'actrice française Elsa Zylberstein joue la Cendrillon du FIFM sur le cat walk... Tout ceci avant minuit bien évidemment ! /Tarek


dimanche 01 décembre 2013

03

programme DIMANCHE 1er DÉCEMBRE

14h30- AUDIO: THE LOVERS ON THE BRIDGE (Les Amants du Pont-Neuf, 2h05) 18h00- MASTER: Masterclass Abbas Kiarostami 20h30- HOMJB | CERTIFIED COPY (Copie conforme, 1h46)

Palais des Congrès, Salle des Ministres

11h00- COMP: MEDEAS (1h38) 14h30- COMP: LA MARCHE (2h) 17h30- HC: THE IMMIGRANT (1h57) 20h30- Hommage: Tribute Kore-Eda Hirokazu -HOMKEH- HC: LIKE FATHER, LIKE SON

père, tel fils) (2h)

(Tel

Palais des Congrès, Salle des Ambassadeurs

SCAND: PELLE THE CONQUEROR (Pelle le conquérant, 2h37) 14h00- SCAND:BEAST (1h23) 17h00- MASTER: Masterclass Bruno Dumont 21h00- HOMJB: CAMILLE CLAUDEL 1915 (1h35) 11h00-

Cinéma Le Colisée

11h00- HOMSS: BASIC INSTINCT (2h07) 14h00- HOMFS: THE SOUTH (Le Sud) 16h30- SCAND: THE SEVENTH SEAL (Le Septième

Cinéma Le Colisée

11h00- HOMMK: ANDROMAN – BLOOD AND COAL (Androman – De sang et de charbon, 1h37) 14h00-HOMJB: THE UNBEARABLE LIGHTNESS OF BEING (L’Insoutenable Légèreté de l’être, 2h51) 17h30- COMP: BAD HAIR (1h33) 20h00- COMP: HAN GONG-JU (1h52) 22h30- HC: THE ZERO THEOREM (1h47)

Cinéma Mégarama

SCAND: OUT OF BOUNDS (1h13) SCAND: A HIJACKING (Hijacking, 1h39) SCAND: A ROYAL AFFAIR (Royal Affair,

17h0020h0022h30-

2h17)

Place Jemaa El Fna

Sceau, 1h36) 18h30- COMP: THE WISHFUL THINKERS (1h33) 20h30- COMP: VIVA LA LIBERTÀ (1h34) 22h30- HC: THE IMMIGRANT (1h57)

18h00- COUP DE CŒUR | KANYAMAKAN (1h40) En présence de l’équipe du film

17h00- HOMKEH: I WISH (I Wish, nos vœux secrets,

Palais des Congrès, Salle des Ministres

Cinéma Mégarama

2h08)

20h00- SCAND: 22h30-SCAND:

tomne, 1h39)

CITY STATE (Corruptions, 1h27) AUTUMN SONATA (Sonate d’au-

Place Jemaa El Fna

COMP: LA MARCHE (2h) En présence de l’équipe du film 18h30-

Palais des Congrès, Salle des Ministres

COMP: HAN GONG-JU (1h52) COMP: BAD HAIR (1h33) COUP DE CŒUR: KANYAMAKAN (1h40) HC: THE ZERO THEOREM (1h47)

Palais des Congrès, Salle des Ambassadeurs 11h00-

SCAND: THE EMIGRANTS (Les Émigrants,

14h30-

SCAND: ALL THAT MATTERS IS PAST

3h11)

COMP: BLUE RUIN (1h32) COMP: TRAITORS (1h26) COUP DE CŒUR: THEY ARE THE DOGS (C’est eux les chiens, 1h25) 20h00-Hommage au Cinéma scandinave -HC: WALTZ FOR MONICA (Valse pour Monica, 1h47) 11h0015h0017h00-

Palais des Congrès, Salle des Ambassadeurs

LUNDI 2 11h0015h0017h0020h00-

MERCREDI 4

(1h45) 17h30- MASTER: Masterclass James Gray 20h30- HOMJB: ANOTHER WOMAN’S LIFE (La Vie d’une autre, 1h37) Cinéma Le Colisée 11h00-SCAND:

THE PASSION OF JOAN OF ARC (La Passion de Jeanne d’Arc, 1h50, muet/silent) 14h00- SCAND: 101 REYKJAVIK (1h28) 16h00-SCAND: NOI THE ALBINO (Nói albinói, 1h22) 18h00-COMP: MEDEAS (1h38) 20h00-COMP: LA MARCHE (2h) 22h30-HOMKEH- HC: LIKE FATHER, LIKE SON (Tel père, tel fils, 2h)

10h0014h00-

AUDIO: CASINO (2h58) SCAND: THE WIND (Le Vent, 1h15, muet/

16h3020h30-

MASTER: Masterclass Nicolas Winding Refn SCAND: DRIVE (1h40)

silent)

Cinéma Le Colisée

HOMFS: SOCIAL GENOCIDE (Mémoire d’un saccage, 2h) 14h00- COUP DE CŒUR: KANYAMAKAN (1h40) 16h30- COMP: THE SWIMMING POOL (1h06) 18h00- COMP: IDA (1h20) 20h00- COMP: THE GAMBLER (1h49) 22h30- COUP DE CŒUR: SARA (1h40) 11h00-

Cinéma Mégarama 17h00-

1h37)

SCAND: A MAN’S JOB (Un travail d’homme,

20h00- SCAND: ITALIAN FOR BEGINNERS (1h52) 22h30-SCAND: THE BOTHERSOME MAN (Norway

of Life, 1h35)

Place Jemaa El Fna

18h00-HUGO (Hugo Cabret, 2h06) En présence du réalisateur Martin Scorsese, Président du Jury 2013

Cinéma Mégarama

JEUDI 5

Place Jemaa El Fna

COMP: FEVERS (Fièvres, 1h30) COMP: HOTELL (1h37) COURT- COMPÉTITION CINÉCOLES (2h16) Projection unique 20h30- Hommage | Fernando Solanas -HC: THE STONE (1h53)

17h0020h0022h30-

HOMKEH: AFTER LIFE (1h58) SCAND: BROTHERS (1h57) HOMJB | ELLES (1h39)

Palais des Congrès, Salle des Ambassadeurs

18h00-THE ADVENTURES OF BARON MUNCHAUSEN (Les Aventures du baron de Münchausen, 2h06) En présence du réalisateur Terry Gilliam

MARDI 3

Palais des Congrès, Salle des Ministres

11h00-COMP: THE GAMBLER (1h49) 15h00- COMP: IDA (1h20) 17h00- COMP: THE SWIMMING POOL 20h00- Hommage | Mohamed Khouyi

(1h06)

COUP DE CŒUR: SARA (1h40)

Palais des Congrès, Salle des Ambassadeurs

11h00- SCAND: SONGS FROM THE SECOND FLOOR (Chansons du deuxième étage, 1h38)

11h0015h0017h00-

Palais des Congrès, Salle des Ambassadeurs

AUDIO: SMILLA’S SENSE OF SNOW (Smilla, 2h01) 15h00- AUDIO: LARBI (1h45) 17h30- SCAND: KON-TIKI (1h58) 20h00- HOMFS: THE JOURNEY (Le Voyage, 2h32) 11h00-

Cinéma Le Colisée

SCAND: PLAY (1h58) HOMFS: THE DIGNITY OF THE NOBODIES (La Dignité du peuple, 2h) 16h30- COUP DE CŒUR: THEY ARE THE DOGS (C’est eux les chiens, 1h25) 18h30- COMP: BLUE RUIN (1h32) 11h0014h00-

COMP: TRAITORS (1h26) HC: WALTZ FOR MONICA (Valse pour Monica, 1h47) 20h3022h30-

Cinéma Mégarama 17h0020h0022h30-

SCAND: EAT SLEEP DIE (1h44) SCAND: MELANCHOLIA (2h10) SCAND: THE HUNT (La Chasse, 1h55)

Place Jemaa El Fna

18h00- PUBLIC ENEMIES (2h20) En présence de la comédienne Marion Cotillard, membre du Jury 2013

VENDREDI 6

Palais des Congrès, Salle des Ministres

COMP: AGAIN (1h47) COMP: HOW I LIVE NOW (Maintenant, c’est ma vie, 1h46) 17h30- COUP DE CŒUR: BEHIND CLOSED DOORS (Derrière les portes fermées, 1h42) 20h00Cérémonie du Palmarès Cinécoles HC | THOSE HAPPY YEARS (1h40) 22h30- HC: ONE CHANCE (1h43) Projection unique 11h0015h00-

Palais des Congrès, Salle des Ambassadeurs 10h0014h3018h0020h3022h30-

AUDIO: LA VIE EN ROSE (La Môme, 2h20) AUDIO: HIDDEN (Caché, 1h57) MASTER: Le Cinéma de Régis Debray COMP: AGAIN (1h47) HOMFS: THE CLOUD (Le Nuage, 2h03)

Cinéma Le Colisée

SCAND: LA PAROLE (2h06) SCAND: KITCHEN STORIES (Kitchen Stories : chroniques de cuisine, 1h35) 16h00- HOMMK: SAMIRA’S GARDEN (Les Jardins de Samira, 1h52) 18h30- COMP: HOTELL (1h37) 21h00- COMP: FEVERS (Fièvres, 1h30) 23h00- HC: THE STONE (1h53) 11h0014h00-

Cinéma Mégarama 17h0020h0022h30-

SCAND: GERTRUD (1h59) HOMJB: MARY (1h23) SCAND: LILYA 4-EVER (1h49)

Place Jemaa El Fna 18h00-

CHENNAI EXPRESS (2h21)

SAMEDI 7

Palais des Congrès, Salle des Ministres

11h00- HC: THE REUNION (1h29) Projection unique 18h00- Cérémonie de Clôture & Palmarès -HC: WE ARE THE BEST! (1h42)

Palais des Congrès, Salle des Ambassadeurs

09h30- AUDIO:THE HORSEMAN ON THE ROOF (Le Hussard sur le toit, 2h15)

Cinéma Le Colisée

11h00- SCAND: OSLO, AUGUST 31st (Oslo, 31 août,

1h35)

14h00- HOMMK: TWO WOMEN ON THE ROAD (Deux Femmes sur la route, 1h30) 16h00- COUP DE CŒUR: BEHIND CLOSED DOORS (Derrière les portes fermées, 1h40) 18h30- HC: THOSE HAPPY YEARS (1h40) 21h00- COMP: HOW I LIVE NOW (Maintenant, c’est ma vie, 1h46) 23h00-HC: WE ARE THE BEST! (1h42)

Cinéma Mégarama

SCAND: FROZEN LAND (2h10, vostf) SCAND: THE GIRL WITH THE DRAGON TATTOO (Millenium, 2h32) 17h00- SCAND: FAITHLESS (Infidèle, 2h35) 20h00- HOMSS: GLORIA (1h48) 22h30- SCAND: NORTHWEST (1h31) 00h30- SCAND: THE MONITOR (Babycall, 1h35) 11h0014h00-

Place Jemaa El Fna 8h00-

2h02)

SCAND: THE HYPNOTIST (L’Hypnotiseur,


04

dimanche 01 décembre 2013

compétition • MEDEAS D'ANDREA PALLAORA

Une tragédie contemporaine SYNOPSIS. Ennis, un homme austère et

travailleur, s’épuise à la tâche dans son exploitation laitière, tout en essayant de garder le contrôle sur sa famille et l’environnement extérieur. Peu à peu, sa femme Christina se renferme sur ellemême et s’éloigne de lui et de leurs cinq enfants. Les tensions au sein du foyer deviennent de plus en plus palpables, chacun se retrouvant confronté à ce à quoi il aspire comme à ce qu’il redoute, déchiré entre des désirs contradictoires: garder le contrôle ou rester libre, préserver l’intimité ou maintenir une distance.

Observation intime

Andrea Pallaora est un réalisateur italien hors pair. Il évoque avec cet opus une tragédie familiale d’un point de vue profondément humain. Telle une exploration audacieuse et lyrique de l'aliénation et du désespoir par l'observation intime d'une famille, Pallaora met en exergue la complexité de chacun des personnages, dans un environnement qui devient étouffant. Il sonde les frontières du comportement humain auquel les gens peuvent être conduits par amour et instinct de conservation. Medeas est un portrait intime dans un paysage dur et changeant. À mesure que les tensions augmentent, le réalisateur nous invite à plonger dans un univers angoissant et à déchiffrer

,Medeas, l'histoire d'une plongée dans l'intimité d'une famille désarticulée.

/DR

subtilement les pulsions de chacun des personnages. Cette rudesse rend l’accouchement des désirs d’autant plus dérangeant et difficile.

Cinéma minimaliste

Pallaora nous offre ici un cinéma d’exception, minimaliste et rigoureux, dans lequel le récit est un résultat de l'observation de ses caractères et non pas une préconception imposée. Le film est en grande partie motivé par des impératifs esthétiques, sensoriels et émotifs. Il cherche à comprendre les mécanismes derrière le désespoir humain, en explorant ses déclencheurs et ses consé-

quences. L'arc narratif est en partie dérivé de vrais événements pris dans les journaux et les récits des procès de cour. La romance prend place par la suite. Au casting, on retrouve Catalina Sandino Moreno, Brian F. O’Byrne, Kevin Alejandro et Mary Mouser, Ian Nelson. ■ Najlae naaoumi

Projections Le film est projeté aujourd’hui à 11H00 à la Salle des Ministres du Palais des Congrès dans le cadre de la compétition officielle. Il sera également à l’affiche, le lundi 2 décembre à 18H00, au Cinéma Le Colisée.

À la réalisation, Andrea Pallaora Né en 1982 à Trente (Italie), il obtient une maîtrise en réalisation cinématographique au California Institute of the Arts. Son court métrage Wunderkammer (2008) est présenté dans plus de cinquante festivals, dont le Festival de Sundance en 2009, où il remporte six prix internationaux. Également metteur en scène de théâtre, il consacre ses travaux les plus récents à la perception humaine de l’aliénation et sa relation à l’intime.

• LA MARCHE DE NABIL BEN YADIR

La France, la vraie ! qui marchent, s’expriment dans un bon français, loin des clichés des banlieusards d’aujourd’hui.

Toujours d’actualité

,Un casting divers et de qualité parrainé par la star franco-marocaine, Jamel Debbouze.

/DR

SYNOPSIS. En 1983, dans une France en proie à l'intolérance et aux violences raciales, trois jeunes adolescents et le curé des Minguettes lancent une grande marche pacifique pour l'égalité et contre le racisme. Leur périple se déroule sur plus de 1.000 kilomètres, entre Marseille et Paris. Malgré les difficultés et les résistances rencontrées, leur mouvement va faire naître un véritable élan d'espoir, à la manière de Gandhi et de Martin Luther King. Ils réuniront, à leur arrivée à Paris, plus de 100.000 personnes venues de tous horizons, et donneront à la France son nouveau visage.

Pas d’angélisme

Ce film engagé du réalisateur belge, Nabil Ben Yadir, cherche clairement à rafraîchir la mémoire à la société française d’aujourd’hui. Il est basé sur la célébration de la force du collectif, pour un idéal commun: l’égalité. Pourtant, Ben Yadir ne tombe pas dans l’angélisme, bien au contraire, il montre la violence de l’époque mais ne grossit pas le trait. Il existait du racisme dans les deux sens, bien que l’un était plus fort que l’autre. Et toujours dans cette quête d’authenticité, les jeunes de quartier

Cette marche pour l’égalité et contre le racisme, initiée par un groupe de jeunes inconnus à l’automne 1983, est présentée dans ce film avec sérieux et comédie. Pour le réalisateur, il est impossible d’être constamment dans le militantisme. C’est pourquoi il utilise le personnage principal, Mohamed, pour faire passer le message et les autres acteurs pour mêler moments drôles et moments violents. Ce film traite incontestablement d’un sujet toujours au cœur de l’actualité française. Au casting, on retrouve Olivier Gourmet, Tewfik Jallab, Vincent Rottiers, M’Barek Belkouk, Nader Boussandel, Lubna Azabal, Hafsia Herzi, Charlotte Le Bon, Philippe Nahon et l'incontournable Jamel Debbouze. ■ Najlae Naaoumi

Projections La Marche est projeté aujourd’hui à 14H30 à la Salle des Ministres du Palais des Congrès dans le cadre de la compétition officielle. Il sera ensuite mis à l’honneur lors d’une projection à 18H30 sur la place Jemaa El Fna, avant d’être à l’affiche le lundi 2 décembre à 20H00 au Cinéma Le Colisée.

À la réalisation : Nabil Ben Yadir Né en 1979 à Bruxelles (Belgique), il fait des études en électromécanique à l’Institut RenéCartigny d’Ixelles, avant de réaliser en 2005 son premier court métrage, Sortie de clown. Un essai préparatoire à son premier long métrage, Les Barons (2009). Le film remporte le Prix du Jury au Festival de Marrakech en 2009 et devient le plus gros succès du cinéma belge de cette même année.


05

dimanche 01 décembre 2013

hommage

• LE CINÉMA JAPONAIS

À L’HONNEUR

Place au déroutant Kore-Eda Hirokazu Un cinéma bouleversant et une approche décalée, Kore-Eda Hirokazu se démarque par un style inimitable, empreint d’un gracieux minimalisme. Ce grand nom du cinéma nippon est à l’honneur ce soir à Marrakech. VÉTÉRAN. Parmi les trublions du cinéma

Le cinéaste japonais Kore-Eda Hirokazu, , consacré au dernier Festival de Cannes 2013 par le Prix du jury pour son dernier film Tel père tel fils. /DR

japonais, figure en tête de liste KoreEda Hirokazu, réalisateur accompli, qui ne cesse d’imposer son style. Ses films récoltent des critiques dithyrambiques et quatre de ces opus ont figuré en compétition officielle au Festival de Cannes, dont le dernier en date Tel père, tels fils plébiscité par la critique internationale. Grâce à cet opus, il rafle le Prix du jury au Festival de Cannes 2013 et devient le premier réalisateur japonais à décrocher une distinction depuis Naomi Kawase pour son film The mourning forest, lauréat du Grand Prix cannois en 2007. Venu du documentaire, Kore-Eda Hirokazu se lance dans la réalisation de longmétrages en 1995. Le cinéaste nippon a le don de faire monter la tension en initiant le spectateur aux menus détails de la vie quotidienne, avec une esthétique cinématographique qui lui est propre, délicate et épurée. De surcroît, le réalisateur-scénariste-producteur écrit la majorité de ses films, passant au tamis la mort, la famille et la dérive humaine.

Le cinéma méditatif

Dans ses deux premiers films, il décortique la mort et impose d’emblée son approche singulière et éthérée, désormais sa marque de fabrique. Maborosi, son premier long-métrage, déroule l’histoire mélancolique d’une femme confrontée à la mort inexplicable de deux de ses proches. S’ensuit After life, un film élégiaque, nimbé du mysticisme de l’après-vie. En jonglant entre les derniers moments de la vie et la dimension fugace du présent, le cinéaste dépeint des morts devant choisir leur unique souvenir à emporter dans l’au-delà. Et si la perte et l’absence peuplent ses films, c’est pour accentuer l’intensité de la vie et sublimer le fil ténu qui nous lie à elle. On le compare souvent au grand Ozu, notamment pour son film Still walking, œuvre bouleversante sur les tensions familiales. Un de ses plus grands succès reste Nobody knows, qui se base sur un fait divers qui a choqué la société nippone. Avec la subtilité qu’on lui connait, il filme au plus près quatre enfants à la dérive, nés de pères différents, abandonnés à leur sort par leur mère en plein Tokyo (Prix d’interprétation masculine à Cannes). Son expérience dans le documentaire imprime son cinéma. Il sait où placer sa caméra et comment immerger ses acteurs et ses spectateurs dans son uni-

vers. En 2011, dans I Wish, Nos vœux secrets, il met en scène deux frères séparés par un drame familial et confirme son talent inégalé de tourner avec des enfants et le véritable don qu’il a pour les mettre en confiance. Il reste, à ce jour, un des meilleurs cinéastes à avoir réussi à capter de jeunes acteurs sur écran.

Prix du jury à Cannes

Son dernier film Tel père, tel fils, présenté à Cannes, a conquis en mai le jury. Le film est projeté ce soir à 20h30 à la salle des ministres du Palais des Congrès. L’histoire, sans être prétentieuse, est cependant traitée avec une sensibilité rare. Il y questionne la paternité, le lien biologique et la philosophie de la filiation. En racontant l’histoire d’un père qui apprend que son fils a été échangé à la naissance, le réalisateur croise deux histoires familiales, le destin de deux classes sociales japonaises et deux visions de la paternité avec une fluidité déconcertante. Le tout avec un brillant jeu de caméra et de formidables performances d’acteurs. Le film a souvent été qualifié de “chef-d’œuvre”. L’hommage réservé, ce soir, à KoreEda Hirokazu marquera assurément les annales du FIFM. ■ Paola Frangieh


06

dimanche 01 décembre 2013

dossier

• LE CINÉMA MAROCAIN VU D'AILLEURS

Un art qui s’exporte Transes a fait rêver Martin Scorsese. Tout comme le film d’Ahmed El Maânouni, réalisé en 1981 et découvert par le cinéaste américain sur une chaîne câblée, ils sont de plus en plus nombreux, à travers le monde, à être séduits par les œuvres cinématographiques marocaines. Porteur d'une vision singulière sur le Maroc, ce cinéma est aujourd’hui accueilli dans les plus grands festivals du monde, raflant de nombreuses récompenses. Cap sur le cinéma marocain, art qui dépasse les frontières. MÉTAMORPHOSE. Pour les observateurs avisés, il ne fait aucun doute que le jeune cinéma marocain traverse une période inédite. Depuis quelques années, le septième art se métamorphose au niveau national et affiche une énergie inédite, que ce soit sur le plan de la production, que sur celui de l’avènement d’une cinématographie rafraîchie, portée par des jeunes. Cette dynamique, accueillie avec enthousiasme à l’intérieur du pays, l’est aussi à l’étranger. Le cinéma marocain s’exporte de mieux en mieux, poussé par un rythme de production d’une vingtaine de films par an et la multiplication d’événements nationaux, comme le Festival international du Film de Marrakech, qui en font la promotion. Désormais, le cinéma marocain est présent sur tous les continents.

Accueil enthousiaste

,

Affiche du film Casanegra de Nour-Eddine Lakhmari, symbole d'un cinéma nouvelle génération apprécié à l'étranger. /DR

Parmi ces films qui ont eu une grande résonance à l’étranger, on peut citer Ali Zaoua de Nabil Ayouch, Marock de Leila Marrakchi, Casanegra de Nourredine Lakhmari ou encore plus récemment Mort à vendre de Faouzi Bensaïdi. Ce film a d'ailleurs obtenu le prix de la mise en scène au Festival d’Angoulème et beaucoup fait parler de lui à l’étranger, notamment après sa sortie dans les salles françaises. La critique hexagonale n’a pas tari d’éloges envers Faouzi Bensaïdi, comparant son œuvre à Mean

Streets de Martin Scorsese. Ce dernier a lui-même qualifié le film du réalisateur marocain de “fort, dur et lyrique”. Certains films marocains ont même eu un accueil plus enthousiaste à l’étranger. On peut citer Adieu forain de Daoud Oulad Sayed ou Ali Rabia et les autres d’Ahmed Boulane, qui ont reçu un accueil mitigé dans les salles marocaines mais dont la singularité n’a pas manqué de séduire les cinéphiles et festivals étrangers. Cette ouverture sur le monde est perceptible dans la place qu'accordent dorénavant plusieurs événements au cinéma marocain.

Il ne se passe pas un mois sans que le cinéma marocain ne soit l’invité d’une rétrospective, d’un festival ou d’un panorama.” Mohammed Bakrim, critique de cinéma.

Par ailleurs, le critique ne manque pas de rappeler qu’une cinquantaine de manifestations internationales accueillent les films marocains. Des événements sont mêmes spécialement dédiés à notre cinéma national.

Vision singulière Ainsi, lorsque le Festival de Cannes a créé en 2005 une nouvelle section baptisée “Tous les cinémas du monde”, c’est vers le septième art marocain que les organisateurs se sont tournés pour en assurer l’ouverture. Une année plus tard, le Maroc se faisait remarquer au Village international de Cannes. Plus récemment, au mois de novembre 2013, le Festival international du cinéma de Valladolid, en Espagne, a consacré une partie de sa programmation au

Le réalisateur marocain Faouzi Bensaïdi , a eu le bonheur de recevoir une lettre de Martin Scorsese, saluant la qualité de son dernier film Mort à vendre. /DR

cinéma marocain, permettant aux cinéphiles de nombreuses nationalités de découvrir ou redécouvrir, durant une semaine, des œuvres de réalisateurs du Royaume. Au niveau africain, la production nationale occupe aujourd’hui une place de choix. Malgré les difficultés de commercialisation relevées par les réalisateurs et producteurs nationaux, le cinéma marocain parvient à afficher ses films dans plusieurs pays, comme en Espagne, en France, en Belgique, en Italie. Bien que timide, ce tournant dans la distribution d’œuvres marocaines à l’étranger est par ailleurs perceptible en Afrique, où des films du Royaume sont aussi projetés en salle, comme ce fut le cas au Sénégal ou encore au Burkina-Faso. Le cinéma marocain, notamment à travers sa nouvelle génération, suscite un engouement à l’étranger parce qu’il présente une vision singulière du Maroc. Ce que proposent les salles obscures, c’est un autre Maroc, plus proche de la réalité et éloigné des stéréotypes façonnés par les médias et autres agences de voyages. ■ Ziyad Afri


07

dimanche 01 décembre 2013

dossier • AHMED BOUGHABA, CRITIQUE DE CINÉMA

“Le cinéma marocain est mondialement apprécié parce qu’il ose plus” INTERVIEW.

Q: Comment le cinéma marocain est-il perçu à l’étranger ?

Les festivals sont désormais très nombreux, que ce soit en Europe, en Afrique ou même Asie, à accueillir et apprécier le cinéma marocain, qui obtient de plus en plus de prix. En témoigne le dernier film de Hicham Asri, C’est eux les chiens, qui a obtenu le prix Coup de Cœur du Public lors du Festival Lumières d'Afrique de Besançon 2013 et le Grand Prix de la meilleure fiction lors du Festival de Cinéma Africain de Cordoue en 2013. On peut aussi citer Mort à vendre de Faouzi Bensaïd qui a été bien accueilli à l’étranger, ainsi qu’un certain nombre d’autres films, notamment ceux de la nouvelle génération représentée par des réalisateurs comme Nour-Eddine Lakhmari, Nabil Ayouch ou encore Leila Marrakchi. Rappelons que la plupart, ils ont été formés sur les bancs des écoles de cinéma européennes, d'où cette affinité que certains festivals, notamment en Europe, ont avec le cinéma de cette génération.

Q: Quelles autres raisons ont motivé l'intérêt grandissant pour le cinéma marocain ?

Cela peut également s’expliquer par le fait que c’est un cinéma de plus en plus diversifié, qui propose aussi bien des films d’auteurs, que des films grand pu-

blic. De plus, la nouvelle génération ose s’attaquer à un certain nombre de tabous: les jeunes cinéastes abordent des sujets comme les années de plomb, les problèmes de l’enfant ou de la femme. Cette approche courageuse séduit les cinéphiles du monde entier. Mais plus encore, ce cinéma est apprécié parce qu’il montre une autre réalité du Maroc, loin de l’image folklorique souvent diffusée par les médias. Le cinéma marocain est enfin mondialement apprécié parce qu’il propose des films dotés d'une esthétique magnifique comme Les chevaux de Dieu de Nabil Ayouch, techniquement bien réalisé. On peut également citer Rock the Casbah de Leila Marrakchi, qui propose au monde une image du Maroc vraiment différente de celle généralement véhiculée. Il faut enfin ajouter à tout cela la professionnalisation du cinéma au Maroc.

Q: Quels facteurs ont contribué à l’ouverture du cinéma marocain à l'international et quelles sont ses perspectives ?

Il faut d’abord noter que le cinéma marocain était déjà présent timidement dans pas mal de festivals à travers le monde, avec des films comme ceux de Jilali Ferhati. L’évolution a notamment été rendue possible par la politique du Centre cinématographique marocain (CCM) et par un grand cinéphile, Nourredine Saïl, directeur du CCM, qui a encouragé la nouvelle génération. Bien

,Ahmed Boughaba, critique de cinéma marocain. accueilli par les festivals et les critiques, ce cinéma doit néanmoins davantage conquérir les circuits de distribution et les salles de cinéma dans le monde. Les films coproduits, notamment avec des producteurs européens, ne sont pas suffisamment distribués et ne sont pas suffisamment diffusés sur les chaînes de

/DR

télévision internationales. Les distributeurs, réalisateurs et producteurs marocains doivent faire plus d'efforts dans ce sens. Ils doivent concevoir les films comme des produits qu’il faut vendre et pour lesquels il faut déployer une stratégie plus efficace. ■ Ziyad Afri

• SAÂD CHRAIBI, RÉALISATEUR

“Le cinéma, une fenêtre sur l’autre Maroc” INTERVIEW.

Q: Comment percevez-vous l’état de santé du cinéma marocain à l’étranger ? La présence des films marocains à l’étranger comporte deux volets. Le premier est celui de la participation aux festivals internationaux. Cette présence est de plus en plus remarquée, que ce soit dans des festivals locaux et régionaux ou dans des festivals de renom, notamment en Europe et en Amérique. Certains de ces films parviennent par ailleurs à obtenir des prix, ce qui prouve leur qualité technique et artistique. Le deuxième volet concerne l’exportation des films marocains dans les cir-

cuits étrangers, qui reste très timide pour la simple raison que nous n’avons pas les moyens humains et structurels adéquats pour intégrer les circuits commerciaux, que ce soit celui des salles ou des chaînes de télévision. Ce second volet est encore peu développé.

Q: D'après vous, qu'est-ce qui fait que le cinéma marocain est de plus en plus apprécié ?

Il faut souligner que les films marocains sont de plus en plus diversifiés. On ne fait plus uniquement des films d’auteurs mais de plus en plus de films grand public. Ensuite, le cinéma marocain traite de sujets locaux mais dont la dimension demeure universelle, c’est

pourquoi il intéresse tant à l’étranger. De plus, notre production nationale s’intéresse beaucoup aux sujets de société, à l’humain et à son environnement.

Q: Quels sont, parmi vos films, ceux qui ont reçu le meilleur accueil à l’étranger ?

La quasi-totalité de mes films ont été sélectionnés dans plusieurs festivals. Chaque fois que je réalise un film, il participe à une vingtaine ou trentaine de festivals de par le monde. Par contre, s’agissant de la commercialisation, seuls deux de mes films, Femmes et femmes et Soif, ont été commercialisés. ■ Ziyad Afri

,Saâd Chraibi, réalisateur marocain.

/DR


08

dimanche 01 décembre 2013

interview • GOLSHIFTEH FARAHANI

“Je n’ai jamais voulu quitter l’Iran”

S

ourire irradiant, œil de velours, naturel à toute épreuve, Golfishteh incarne l’élégance frontale de la femme iranienne. Elle est à la fois désarmante, engagée et délicieusement insoumise. Actrice fétiche du cinéma indépendant à l’international, elle glane une filmographie dense. Après avoir tourné dernièrement le blockbuster historique Exodus avec Ridley Scott, elle navigue désormais en eaux conquises. Rencontre avec une artiste qui campe son meilleur rôle, elle-même. INTERVIEW.

Q: Vous avez quitté votre pays, il y a 5 ans. Quelles sont les raisons de cet exil ? Je n’ai jamais voulu quitter l’Iran définitivement. Quand j’ai tourné mon film avec Ridley Scott Mensonges d’Etat en 2008, je suis revenue en Iran mais on m’a vite confisqué mon passeport. Comme ils ne pouvaient pas rendre de jugement parce que le film n’était pas sorti, ils m’ont accusée d’avoir été manipulée par la CIA, ainsi qu’un paquet d’autres allégations. Et lorsque j’ai voulu repartir pour le tournage d’un autre film, on m’en a empêchée. J’ai subi sept mois d’interrogatoires, et j’ai vécu des moments éprouvants. Durant ces sept mois passés en Iran, j’ai tourné le film A propos d’Elly avec Asghar Farhadi et je savais qu’à la sortie du film je devais partir, par peur d’être arrêtée. On n’est jamais trop prudent. C’est ainsi que j’ai quitté l’Iran.

Q: Comment avez-vous réussi à sortir du pays ?

Filmographie 2014 : Eden, Mia Hensen Love Exodus, Ridley Scott 2013 : Syngue Sabour, pierre de patience, Atiq Rahimi 2013 : My Sweet Pepper Land, Hiner Saleem 2012 : Just like a woman, Rachid Bouchareb 2011 : Si tu meurs je te tue, Hinder Saleem 2011 : Poulet aux prunes, Marjane Satrapi 2009 : A propos d’Elly, Asghar Farhadi 2008 : Shirin, Abbas Kiarostami Mensonges d’Etat, Ridley Scott 2006 : Demi-lune, Bahman Ghobadi 2004 : Bab’Aziz, le prince qui contemplait son âme, Nacer Khemir

J’ai dû payer la somme colossale de 2 millions et demi dollars. Je suis sortie de mon pays munie de mon passeport, mais blacklistée. Je n’ai jamais voulu quitter l’Iran, j’ai toujours pensé que c’est un pays merveilleux.

Q: Vous tournez souvent avec des réalisateurs du MoyenOrient : Atiq Rahimi, Hiner Saleem, Rachid Bouchareb. Est-ce un choix de votre part ? Non, j’ai toujours reçu des propositions de partout, mais j’ai toujours privilégié l’histoire et le scénario. Je ne pourrai jamais jouer le rôle d’une Suédoise (rires) mais je peux jouer celui d’une Afghane, d’une Kurde, d’une Américaine, d’une Française ou même d’une Australienne

L’ Iranienne Golshifteh Farahani, la plus jeune des membres du jury du FIFM, foule , gracieusement le tapis rouge. /DR

vu que le monde devient de plus en plus ouvert. J’ai joué récemment dans le nouveau film de Ridley Scott Exodus et dans deux films français. C’est curieux, je tourne des rôles dans toutes les langues à part la mienne. Mais c’est surtout le scénario qui m’attire parce que chaque histoire est une école pour moi. Les belles narrations, les beaux voyages et les bons réalisateurs me font avancer. C’est mon oxygène.

Q: Quel est le regard que vous portez sur le cinéma indépendant iranien ?

Après la révolution, une vague de cinéma, fortement liée au contexte politique du pays, a vu le jour. Le cinéma muselé s’accompagne d’une grande dose de créativité, qui suscite l’intérêt d’un monde occidental où tout est permis. Là est la particularité de ce genre de cinéma. Les cinéastes iraniens trouvent toujours une astuce narrative. Au lieu de montrer l’acte d’amour, ils montrent leurs acteurs mangeant des grappes de raisin, par exemple. Peu savent ce qui se passe en Iran et les films iraniens font figure, à leur manière, de pigeons voyageurs.

Q: Comment les Iraniens perçoivent-ils l’industrie du cinéma en Iran ?

Il y a dix ans, nous produisions 150 films par an, et le cinéma iranien a toujours eu le vent en poupe, malgré le fait que les noms qui s’exportent tels que Farhadi, Panahi et Kiarostami ne sont jamais visionnés en Iran parce qu’ils ciblent des intellectuels. L’Iran pour moi, c’est le New York du Moyen-Orient. La culture est foisonnante et le nombre d’événements culturels est impressionnant. L’art et la culture sont essentiels en Iran, ils soudent la population. L’Iran pour moi restera le pays des poèmes et de la beauté. Cette énergie de survie me manque.

Q: Vous avez déjà été membre du jury au festival du film de Venise. Que ressentez-vous en tant que membre du jury à Marrakech?

C’est tellement exaltant de faire partie de ce jury prestigieux, surtout aux côtés de tous ces grands noms. Cet événement pour moi est un véritable honneur. C’est un jury exceptionnel et je suis la plus jeune d’entre eux. Je me sens comme le mouton noir. ■ Propos recueillis par Paola Frangieh


dimanche 01 décembre 2013

09

focus

,Shahrukh Khan sur le tapis rouge du 12e FIFM.

/DR

Le cinéma populaire

S

i le Festival international du Film de Marrakech (FIFM) accorde, dans sa programmation, une place de choix à des films dits d’auteurs, singuliers, venus d’ailleurs et souvent très peu diffusés, il n’en est pas moins le lieu de célébration du cinéma populaire : celui des productions commerciales qui touchent un grand public et que célèbrent, chaque année avec ferveur, les festivaliers.

PLÈBE. Ferkous, Saïd Naciri, Shahrukh Khan, Adel Imam ou encore Sharon Stone sont les étoiles qui, indéniablement, font la magie de l’événement et nous rappellent que le cinéma est avant tout un spectacle populaire, n’en déplaise à certains critiques qui dénigrent ce genre souvent opposé au cinéma d’auteur. Comme le souligne le critique de cinéma, Régis Dubois, le spectacle cinématographique est né parmi la plèbe : “C’est un fait, pendant longtemps, le cinéma n’a pas été considéré comme un art, mais plutôt comme une curiosité de foire, une attraction vulgaire, destinée exclusivement aux masses laborieuses (…). Aussi, pour rien au monde, les bourgeois et bien-pensants ne se seraient aventurés, ne serait-ce que quelques minutes, dans ces lieux de perdition, repères des 'classes dangereuses'”.

“Vrai art” vs cinéma populaire

Le cinéma est ensuite devenu un lieu de “distinction, de snobisme et de domination”, précise le critique. “Qu’à un moment donné, une élite éclairée ait opéré un véritable hold-up pour s’emparer du 7e Art (via la fameuse politique des au-

teurs) ne fait pour moi aucun doute. Il y aurait beaucoup à dire sur les moyens utilisés par ces derniers pour créer une véritable distinction entre le 'vrai art' cinématographique et le cinéma populaire”, analyse Régis Dubois.

A priori

Une vision assez simpliste du cinéma populaire le définit, dès lors, comme un art adressé à un public de masse, qui sollicite davantage l’émotion que la réflexion. Ce spectacle viserait directement le plaisir immédiat du spectateur en stimulant chez lui des sentiments comme la joie ou la peur. La grande matrice de ce genre est le happy end, marque de fabrique des grands succès d'Hollywood, Bollywood ou encore du cinéma égyptien.

Réduire le cinéma populaire à un rôle uniquement commercial, comme reléguer le cinéma d’auteur dans des réalisations hermétiques ou des

allégories politiques, revient à ignorer la complexité de ce qui fait le succès d’un film.” Nicole Beaurain, auteur d’une contribution sur “Le cinéma populaire et ses idéologies”.

Ce cinéma est souvent associé à un modèle économique qui vise la rentabilité, au détriment de la qualité. Un cinéma qui utilise des recettes toutes faites, tablant souvent sur l’adaptation d’œuvres littéraires à succès, de bandes dessinées ou même de jeux vidéo, minimisant ainsi les risques, en se basant sur un scénario peu original mais efficace.

Des auteurs populaires

Mais le cinéma populaire dépasse largement cette dimension. Même s’il vise un large public, cela ne veut pas dire qu’il est irrémédiablement affaibli par les contraintes du marché. En effet, comme l’explique Bruno Barde, directeur artistique du FIFM, il existe des grands films qui ont connu énormément de succès auprès du grand public et qui sont des œuvres d’auteurs. Et de citer Terminator (1984), film de science-fiction américain réalisé par James Cameron. Le réalisateur Gérald Jamsin-Leclercq d'ajouter : “Dans le cinéma dit d’auteur, beaucoup de réalisateurs font des films populaires comme Pedro Almodovar et Woody Allen, pour n’en citer que deux parmi les plus connus. S’ils visent le divertissement, ce n’est pas nécessairement un cinéma au rabais, ni du fastfood de l’image. Ces films n’en sont pas moins complexes et porteurs de valeurs”. Marrakech a bien compris la grande nécessité de concilier cinéma d’auteur et cinéma populaire, au grand plaisir des festivaliers. ■ Ziyad Afri


10

dimanche 01 décembre 2013

à chaud

Colin Firth ressuscite Trois Hommes à abattre ,

Jonathan de Larry Clark suit l'initiation au sexe d’un jeune homme issu de quartiers défavorisés. /DR

Larry Clark met en ligne son dernier court-métrage

REMAKE. Tout le monde se rappelle du film Trois Hommes à abattre (1980) de Jacques De-

ray, avec Alain Delon dans le rôle-titre. Adapté d'un roman de l'écrivain Jean-Patrick Manchette, ce polar est sur le point de renaître sous la direction du réalisateur hollywoodien Christopher McQuarrie (Jack Reacher, le prochain Mission Im-

possible 5). D'après Deadline, le rôle principal de Three To Kill devrait être tenu par l'acteur britannique Colin Firth. Ce roman/film culte suit le personnage de Georges Gerfaut, un cadre commercial, père de famille qui va voir sa vie basculer le jour où il va porter secours à un homme victime d'un accident de voiture. Hélas, ce

dernier va rendre l'âme quelque temps après sur son lit d’hôpital. C'est alors que des hommes dangereux, en lien avec la victime, se lancent aux trousses du pauvre Georges, pris dans une véritable chasse à l'homme. Aucune date de tournage n'est encore fixée.

JEUNESSE. Larry Clark, le réalisateur de Kids et Bully, a mis à disposition gratuitement son nouveau court-métrage sur son site officiel (Larryclark.com). Le photographe et cinéaste américain poursuit son travail sur les mœurs des adolescents, entre sexe et violence. S’inscrivant dans la lignée de son précédent court Destricted, mêlant déjà l’art et le sexe, Jonathan suit l'initiation au sexe d’un jeune homme issu de quartiers défavorisés, Jonathan

Velasquez, sur deux périodes : à l'âge de 14 ans puis à 21 ans, une fois l'expérience acquise. Ce court métrage, interdit aux moins de 18 ans, a été dévoilé en première mondiale le 16 novembre dernier, lors de la clôture du Festival international du Film de Rome, pour lequel Larry Clark était membre du Jury. Lors de la présentation de ce film, le réalisateur a affirmé vouloir prochainement tourné dans la capitale italienne. ■ La rédaction

■ La rédaction

George Clooney présentera The Monuments Men à la Berlinale FESTIVAL. The Monuments Men, le nouveau film de Georges Clooney, sera dévoilé en avant-première lors du Festival de Berlin, qui se déroulera du 6 au 16 février 2014. Cette annonce intervient après que le réalisateur ait été obligé de décaler la sortie de son cinquième long-métrage à 2014, manquant ainsi l'occasion de pouvoir prétendre à une quelconque nomination aux Oscars. Le film, au casting de rêve (Matt Damon, Cate Blanchett, Bill Murray, John Goodman, Jean Dujardin…), retrace l’histoire vraie de la plus grande chasse au trésor de tous les temps. Une unité très spéciale de l’armée américaine durant la Seconde Guerre Mondiale est chargée, par le président Roosevelt, d’aller en Allemagne, pour rechercher des œuvres d’art volées par les Nazis, afin

,Peter O'Toole est une des dernières légendes vivantes du cinéma.

/DR

Peter O'Toole reprend du service LÉGENDE. On devrait prochai-

The Monuments Men retrace l’histoire vraie de la plus grande chasse , au trésor de tous les temps. /DR

de les restituer ensuite à leurs propriétaires légitimes. En plus d'avoir co-écrit le script et s'être occupé de la mise en scène, George Clooney s’est of-

fert un rôle important dans ce film de guerre, qui s'annonce pas comme les autres. ■ La rédaction

nement revoir Peter O'Toole, l'inoubliable interprète de Lawrence d'Arabie, sur les écrans des salles obscures. Alors qu'il avait annoncé sa retraite en juillet dernier (à vrai dire, il s'agissait de la seconde annonce de ce type, après une première tentative de retrait en 2001), il semblerait que le comédien ne veuille pas raccrocher aussi vite que prévu ! Selon The Hollywood Reporter,

l'une des dernières légendes vivantes du cinéma sera au casting d'un film indépendant britannique portant sur la vie de... Catherine d'Alexandrie ! Réalisé par Michael Redwood, ce premier film s'intéressera à cette figure historique. La martyre sera interprétée par la jeune comédienne Nicole Keniheart, dont c'est le premier rôle au cinéma. Le film devrait sortir début 2014. ■ La rédaction


11

dimanche 01 décembre 2013

ils ont dit Dans une ville touristique par excellence, le Festival International du Film de Marrakech est une très juteuse cerise sur le gâteau ! Les commerçants se félicitent de l’incidence du festival sur leurs affaires. Zouheir Ben Khaldoun, contrôleur de recettes à Planet Food Le festival du film est indéniablement une vraie opportunité à saisir en termes de tourisme. Il crée de l’ambiance et de l’animation dans les restaurants et les cafés. Tout est différent lors du festival. C’est surtout une occasion pour augmenter les recettes. Les clients affluent à longueur de journée, même tard le soir. Ça fait également plaisir de voir des stars marocaines et internationales défiler. Ils sont affables et communicatifs en général, mais ce qui me gène c’est de ne pas pouvoir demander des autographes parce que je ne suis pas autorisé à le faire. J’ai travaillé à Tanger avant et je peux témoigner que pendant la période du festival national du film à Tanger, l’ambiance n’est pas aussi électrique. À Tanger, le festival est moins international et on ne rencontre pas autant de vedettes.

Rachid Amejoud, gérant du café-restaurant L’Opéra Actuellement, nous sommes en basse saison à Marrakech et la rue dans laquelle se situe notre café n’est pas particulièrement bondée en cette période-là. Comme la haute saison à Marrakech s’étend du mois de mai à septembre, cette période de l’année est un peu stagnante, et là réside l’importance du festival. Voilà pourquoi nous avons décidé de rénover le restaurant, d’aménager une terrasse - dont l’inauguration a eu lieu le premier jour du festival l’année dernière - et de créer un menu plus développé. Nous avons également élaboré un nouveau menu spécial, surtout pour les clients qui viennent en groupe et qui sont pressés. Je pense que ce festival est une bonne chose pour les affaires. Nous attendons de voir si la Coupe du monde des clubs de la FIFA, qui se tiendra à Marrakech et Agadir, nous sera aussi bénéfique que le FIFM.

Jamal Meghari, buraliste Le fait que nous soyons le seul bureau de tabac dans le coin est une vraie chance. Cela multiplie nos ventes pendant le festival. Le kiosque ne désemplit pas et les demandes de bouteilles d’eau et de cigarettes pleuvent à longueur de journée. Nous vendons également des tablettes de chocolat. De plus, moi je me régale avec les films. Je me suis inscrit l’année dernière. Cette année, je compte le faire très bientôt. J’ai découvert plein de films marocains, comme Zéro ou La route pour Kaboul, et il y a quelques années le film américain Le seigneur des anneaux et beaucoup d’autres.

Rachid Rihani, gérant de Planet Food À part l’animation et la bonne ambiance, nous bénéficions d’une réelle visibilité vu que nous sommes en face du Palais des Congrès. Nous recrutons des stagiaires pour nous aider à répondre aux besoins des clients et nous proposons chaque année un menu spécial pour les stars. Le menu a beaucoup de succès et augmente les recettes. En fait, notre chiffre d’affaires double, c’est vraiment le cas de le dire. De surcroît, comme le festival se renouvelle et s’étoffe chaque année, nous avons l’occasion de rencontrer toujours plus de stars, plus de nationalités et plus de nouveaux visages. J’ai rencontré cette année des stars indiennes et canadiennes. C’est un bonheur de les recevoir.

Said Zahdi, responsable hébergement au Ryad Mogador C’est vraiment une période festive et animée. À l’hôtel, nous accueillons beaucoup de journalistes. Ils courent dans tous les sens et ça crée de l’animation. Nos bénéfices proviennent surtout de la grande salle de réunion que nous louons tout le long du festival à l’équipe de la SNRT, pour leurs interviews et pour les besoins de leur couverture médiatique. Cette année, rencontrer l’acteur égyptien Adil Imam lors de sa visite à l’hôtel a été une pure joie. Et comme j’aime beaucoup les feuilletons et les films marocains, j’ai l’occasion de voir souvent des visages connus qui m’ont marqué par leurs performances et leurs rôles. Il n’y a que du bon avec le festival ! ■ Paola Frangieh


12

dimanche 01 décembre 2013

en images

Ces trois là s'entendent à merveille et , quand ils passent par là, impossible de ne

pas les remarquer ! Kamal Hachkar, Latifa Ahrarre et Hind Saadidi, hier soir sur le cat walk. /TAREK

,Bonne humeur et franche camaraderie au photo call du film en compétition The wishfull thinkers, en présence des 2 acteurs principaux. /TAREK

,Des jeunes festivaliers découvrant la Une de l'Officiel avec une Sharon Stone éblouissante. /TAREK

,Nos stars marocaines lisent l'Offciel, à savoir Rabii El Kati et Khalid Hattab.

/TAREK

Une des meilleures actrices françaises, , l'élégante Charlotte Rampling, nous a fait

l'honneur de sa présence hier soir sur le tapis rouge. /TAREK

Un duo plein d'énergie : quand la jeune , Marion Cotillard joue à la cavalière d'un certain Martin Scorsese. Le FIFM fait son cinéma ! /TAREK

Grosse surprise hier soir, une apparition inattendue : celle de Jamel Debbouze, qui a pris , le temps de blaguer avec les éboueurs de la ville aux abords du Palais du Congrès. Une star toujours aussi sympa et proche des ses fans! /TAREK


dimanche 01 décembre 2013

13

Hier matin s'est tenue la très attendue conférence de presse des jurés de la 13e édition du FIFM. Tout le monde était au rendez vous mais la discrétion était de mise, impossible pour les jurés , de dévoiler leurs premières impressions sur la compétition en cours. /TAREK

Samia Akryo et Driss Roukh, radieux , et complices lors de la pose devant les photographes du catwalk. /TAREK

Bouchra Ahrich, rayonnante dans son , caftan couleurs chaudes, sourit et joue le jeu devant les photographes. /TAREK

,La nouvel architecture du cat walk du FIFM, design et futuriste, redonne un coup de jeune à cette mythique montée du tapis rouge.

Omar Lotfi, étoile montante du cinéma , marocain, arbore une allure fière et distingué dans son costume de star. Normal, il le vaut bien ! /TAREK

Celle qui est devenue la chouchou des , marocains depuis le ramadan, avec son

rôle mythique de madame L'couple. Dounia Boutazoute, jouant du regard avec malice, comme on l'aime ! /TAREK

Rabii Khati, le célèbre acteur habillé , élégamment et arborant un sourire

/TAREK

charmeur, a ravi le public sur place lors de son passage sur le tapis rouge. /TAREK


14

dimanche 01 décembre 2013

competition • MEDEAS

A contemporary tragedy

SYNOPSIS. Ennis is a hard working austere man who wears himself out at work –a milk factory-whilst trying to keep control over his family and his outside environment. Little by little, his wife Christina closes herself up and distances herself from him and their five children. The tensions within the household are more and more palpable, each member being faced with their aspirations and fears, torn between contradictory desires : keep in control or remain free, preserve intimacy, or keep a distance.

Intimate observation

Andrea Pallaora is an outstanding Italian director. With this opus, he evoques a family tragedy from a deeply humane point of vue. Like an audacious and lyrical exploration of alienation and despair through the intimate observation of a family, Pallaora reveals the complexity of each member of this family in a growingly suffocating environment. He surveys the limits of human behaviour, and what people may be driven to for love and preservation instinct. Medeas is an intimate protrait in a rough and changing environment. As the tensions build up, the director invites the viewer to plunge into the anxieties of the characters and to subtly read their pul-

Director : Andrea Pallaora

,Medeas, a descent into the privacy of a dismembered family. sions. The rough environment makes the delivering of those desires and angst even more unsettling and difficult.

Minimalist film-making

Pallaora delivers an exceptional cinema, minimalist and rigorous in which the narrative is the result of the characters’ close observation rather than some imposed preconception. For the most part, the film is motivated by aesthetic, sensorial and emotive imperatives. The

/ARR

director tries to grasp the mechanisms behing human despair by exploring its triggers and consequences. The narrative frame is partly borrowed from real events, taken from newspaper cuttings and court room reports. Romancing then took place. Cast : Catalina Sandino Moreno, Brian F. O’Byrne, Kevin Alejandro, Mary Mouser, Ian Nelson ■ Najlae naaoumi

Born in 1982 in Trente, Italy, Pallaora obtains a Master in film making from the California Institute of the Arts. His short film Wunderkammer, 2008 is presented in more than fifty festivals, amongst them at Sundance in 2009, earnig six international awards. A theater director, he devotes his recent work to human perception of alienation, and its relationship to the intimate.

Screenings : The film is screened today, at 11 am in the Salle des ministres of the Palais des Congrès, as part of the Official Selection. It will also be showing Monday, December2nd at 6.00 pm at the Cinema Le Colisée.

• LA MARCHE

France, true France !

Nabil ben Yadir clearly seeks to refresh contemporary society’s memory. It is based on the celebration of the collective force, for a common ideal, equality. Despite this, Nabil Ben Yadir does not fall for naive optimism, quite the contrary, he shows violence of the time without exageration. There was racism both ways, though one was stronger than the other. In this quest for authenticity, the youngsters from the neighborhoods that march express themselves in good french, far from today’s caricatures.

Still relevant

,A quality and diverse cast led by French-Moroccan star Jamel Debbouze. SYNOPSIS. In 1983, In an intolerant and racist France, three Young adolescents and the priest from the Minguettes ( A neighbourhood of Marseille) decide to launch a Great March of more than 1000 kms, between Marseille and Paris. Despite difficulties and various forms of opposition encountered on the way, their movement will bring hope in

/ARR

the way a Gandhi or a Martin Luther King might have brought hope. They will bring together on their arrival more than 100 000 participants from all scopes of society and will change the face of France.

No naive optimism

This poltical film from belgian director

This march for aquality and against racism, initiated by a small group of unknowns in the fall of 1983, is presented in the film both seriously and with comedy. As for the director, it would have been impossible to only be militant. This is why he uses the main character, Mohamed, to pass on the message, whilst the others mix in funny and violent moments. This film is undeniably dealing with a still very relevant subject in French news. Cast : Olivier Gourmet, Tewfik Jallab, Vincent Rottiers, M’Barek Belkouk, Nader Boussandel, Lubna Azabal, Hafsia Herzi, Charlotte Le Bon, Philippe Nahon, Jamel Debbouze. ■ Najlae naaoumi

Director : Nabil Ben Yadir. Born in 1979 in Brussels, Belgium, he studies electromechanical engineering at the Institut René- Cartigny of Ixelles, before directing his first short film, Sortie de Clown (Clown’s exit) as preparatory test to his first feature, Les Barons, in 2009, that becomes the most successful film in Belgium that year.

Screenings The film is screened today, at 2.30 pm in the Salle des ministres of the Palais des Congrès, as part of the Official Selection. It will be honored for a special screening on the Place Jemaa El Fna at 6.30 pm tonight. It will also be showing Monday, december 2nd at 8.00 pm at the Cinema Le Colisée.


15

dimanche 01 dĂŠcembre 2013

news Mia Wasikowska and Johnny Depp Return to Wonderland SEQUEL. The Australian starlet and the

American actor have officially accepted to reprise the main roles for the sequel to Tim Burton's Alice in Wonderland, which came out in 2010. Mia Wasikowska will be back as Alice in this untitled sequel, while Johnny Depp will wear his Mad Hatter costume again. The movie will still be loosely based on the writings of Lewis Carroll whose 1865 novel Alice's Advetures in Wonderland, and its 1871 sequel Through the Looking-Glass, already served as inspiration for the 2010 movie directed by Tim Burton. Burton, though, won't return as director and will be replaced by British director James Bobin, who directed The Muppets in 2011 and co-created the show Flight of the Conchords. The script however should feel familiar to fans of the original as it was entrusted to writer Linda Woolverton (Beauty

and the Beast, The Lion King) who participated in the first movie. No plot details have been revealed. Walt Disney studios have already set a release date for the movie, may 27th 2016, during the lucrative Memorial Day weekend. Disney is probably trying to capitalize on the first Alice's box-office success, which generated 1.3 billion USD worldwide despite mixed reviews. Until the release of "Alice 2", Disney will offer other live-action adaptations of animated movies that made its success. Maleficient, starring Angelina Jolie, will be a dark take on The Sleeping Beauty and is set for a may 2014 release. 2015 will also be a big year for the studio with the releases of Cinderella in March and The Jungle Book in October. â– aufait

,The sequel to "Alice in Wonderland" should be released in 2016.

/ARR


16

dimanche 01 décembre 2013

tribute

Kore-Eda Hirokazu, the disconcerting

A

deeply moving film-making and an off-thewall approach : this is Koreeda Hirokazu’s inimitable style, marked with a gracious minimalism. This great name of Japanese Cinema is being honored tonight in Marrakech.

VETERAN. Amongst the new Japanese

film troublemakers , Koreeda Hirokazu is at the top of the list. An accomplished director that keeps on imposing his own particular style. His films keep on collecting raving crtitics and four of his opuses have been presented in official competition at the Cannes Film Festival this year. The most recent one being Like Father, Like Son , acclaimed by critics internationally. Thanks to this opus, Hirokazu was granted the Grand Jury’s prize at the Cannes Film Festival this year, becoming the first Japanese film-maker to be awarded this prize, since 2007, and Naomi Kawase’s film The Mourning Forest. Having started his career documentary making, Koreeda Hirokazu starts making long feature films in 1995. His film-making is highly personal, delicate and uncluttered. He manages to build up tension through informing the watcher of many minute details of day to day life. Moreover, the director, script writer, Producer writes the majority of his films, scanning many subjects such as death, familly and human drifting.

A meditative cinema In his first two films, Hirokazu dissects the subject of death and right away imposes his soft and ethereal approach, now his trademark. Marobosi, his first long-feature, enravels the story of a woman confronted with the consecutive and sudden unexplainable deaths of two close relatives. Following, After life is an elegiac film filled with after-life mysticism. Whilst juggling with the last moments of life and the ephemeral dimension of the present, the director depicts dead characters faced with the choice of one unique Memory to take to the next world. If loss and absence fill his films, it is to bring out the intensity of life, and inhence the thin thread that links us to it. He is often compared to the great Ozu, particularly in his film Still Walking, a fascinating vision of family tensions. One of his greatest successes remains Nobody knows based on a true story that shocked Japonese society. With the subtlety known to the director, filming at close range four kids on the lose born from different fathers and abandonned by their mother in the heart of Tokyo (

Japanese moviemaker Koreeda Hiroazu receiving the Jury Award at the Cannes Film , Festival in 2013 for his film "Like Father Like Son".

The film won the Prix d’interprétation masculine in Cannes). His experience in documentary -making imprints his film-making : Hirokazu knows where to place his camera and how to immerse the actors as well as the spectators into his world. In I wish, from 2011, he directs two brothers seperated by a tragic family event, and confirms his ability to direct children and his gift for earning their trust. He is to this day one of the best film-makers to have captured young actors on screen.

Prized in Cannes His last film to date, Like Father Like Son, presented in Cannes, conquered the Jury. The story is treated without

/ARR

pretention but with rare sensitivity. He there questions paternity, the biological link and a certain philosophy of filiation. . Through the story-telling of a father who learns of the exchange of babies at his son’s birth, the director crosses two families histories, two Japonese social classes fates and different visions of fatherhood with such disconcerting flow, incredible camera play and two astonishing actors’ performances. The film, which was laureate for the Jury prize in Cannes was often referred to as a “master-piece”. Tonight’s tribute to Mr Koreeda Hirokazu will certainely be memorable in the FIFM’s records. ■ Paola Frangieh


3

Pa r tena ire Media Of f iciel du FI FM 2013

Avec aufait, soyez aux premières loges du FIFM 2013


‫األحد ‪ 01‬دجنبر ‪2013‬‬

‫خاصة بعد أن اختلطت فيها أهازيج الموسيقى‬ ‫المغربية بلمسة السينما الهندية‪ ،‬التي شكلت حدث‬ ‫الدورة‪ ،‬وأبت مؤسسة المهرجان إال أن تزف المنتج‬ ‫والممثل الهندي الشاب أمير خان‪ ،‬الذي امتلك‬ ‫شعبية مغربية كبيرة‪ ،‬وحظي بتكريم خاص من‬ ‫قبل المهرجان‪ ،‬وبحفاوة كبيرة من قبل الجمهور‬ ‫المغربي‪.‬‬ ‫وسلطت أضواء الدورة الثالثة من المهرجان‪ ،‬على‬ ‫تكريم النجم الفرنسي أآلن دولون‪ ،‬الذي شكل‬ ‫الحدث خالل ‪ ،2003‬وزاد من بريق الدورة‪ ،‬تكريمها‬ ‫أيضا لعميد السينما البرتغالية مانويل دي أوليفييرا‪،‬‬ ‫والفنانة المصرية يسرا‪ ،‬والمخرج األمريكي أوليفر‬ ‫ستون والبريطاني سير ريدلي سكوت‪.‬‬ ‫وكان المهرجان‪ ،‬كرم خالل حفل افتتاحه‪ ،‬أسطورة‬ ‫السينما الهندية‪ ،‬النجم أميتاب باتشان‪.‬‬ ‫ولم يكن تكريم المخرج األمريكي مارتن‬ ‫سكورسيزي‪ ،‬في الدورة ‪ ،5‬بأقل أهمية خاصة أن‬ ‫االحتفاء شمل حضور فرقة "ناس الغيوان"‪ ،‬التي‬ ‫أدت مقطوعة من آخر أغانيها‪ ،‬إهداء لهذا الفنان‪.‬‬ ‫ومازالت لحظات الدورة السابعة‪ ،‬عالقة بأذهان‬ ‫جمهور مدينة النخيل‪ ،‬خاصة عندما وقف ألمع نجوم‬ ‫العالم من ضيوف المهرجان‪ ،‬ترحما على روح الفنان‬ ‫والصحافي الراحل عبد الرحيم بركاش‪ ،‬الذي وافته‬ ‫المنية في سن ناهزت ‪ 59‬عاما‪ ،‬في حين شهد‬ ‫الضيوف أنفسهم‪ ،‬لحظات تكريم المخرج المغربي‬ ‫مصطفى الدرقاوي‪ ،‬والممثل األمريكي ليوناردو‬ ‫ديكابريو‪ ،‬الذي عبر عن سعادته باستقبال حار‬ ‫خصص له‪ ،‬وكرم الضيافة الذي تتميز به المملكة‪،‬‬ ‫وأعرب ديكابريو عن امتنانه لصاحب الجاللة الملك‬ ‫محمد السادس وكذا شكره العميق لصاحب السمو‬ ‫الملكي األمير موالي رشيد رئيس مؤسسة المهرجان‬ ‫الدولي للفيلم بمراكش‪.‬‬ ‫واحتفت الدورة الثامنة أيضا‪ ،‬بالمخرج الروسي‬ ‫أندري كونشالوفسكي من خالل تقديم سبعة من‬ ‫أفضل أفالمه منها "حكاية آسيا كلياتشينا" عام‬ ‫‪ ،1967‬و"عش النبالء" في ‪ ،1969‬و"العم فانيا" في‬ ‫‪ ،1970‬و"لمعان" في ‪.1970‬‬ ‫وكرم المهرجان ثالثة سينمائيين إنجليز هم ألفريد‬ ‫هيتشكوك‪ ،‬وستانلي كوبريك‪ ،‬وجوزيف لوزي‪.‬‬ ‫وخالل الدورة ‪ 12‬للمهرجان‪ ،‬كرمت وجوه سينمائية‬ ‫مرموقة على رأسها المخرج األمريكي جوناثان ديم‬ ‫والمنتج المغربي كريم أبوعبيد‪.‬‬

‫مهرجان عالمي بهوية مغربية‬

‫لم ينسلخ المهرجان الدولي للفيلم من مغربيته‬ ‫ووطنيته‪ ،‬رغم بلوغه مصاف المهرجانات العالمية‪،‬‬ ‫فقد ظل وفيا ومنفتحا على كل ما هو مغربي‪،‬‬ ‫سواء من حيث االحتفاء باألسماء الفنية المغربية‪،‬‬ ‫وأقربها‪ ،‬التكريم الذي حظي به الفنان المغربي‬ ‫محمد بسطاوي‪ ،‬وشكل حدثا بارزا واعترافا بما‬ ‫قدمه للساحة السينمائية الوطنية خالل الدورة ‪،11‬‬ ‫أو من خالل األعمال‪ ،‬خاصة في الدورة ‪ ‬الرابعة‪ ،‬التي‬

‫‪07‬‬

‫أما الدورة ‪ 11‬فشهدت تنافس فيلم "عاشقة‬ ‫من الريف" للمخرجة نرجس النجار‪ ،‬على النجمة‬ ‫الذهبية للمهرجان‪.‬‬ ‫إلى ذلك‪ ،‬أثثت أفالم محلية أخرى فعاليات‬ ‫دورات سابقة من هذا العرس السينمائي‪،‬‬ ‫توزعت بين فقراته سواء في "نبضة قلب"‪ ،‬أو‬ ‫فقرة "الوصف السمعي" الخاصة بالمكفوفين‬ ‫وضعاف البصر‪.‬‬

‫تكريم لروائع سينمات العالم‬

‫احتفى المهرجان الدولي للفيلم بمراكش طيلة‬ ‫الدورات االثنى عشر بسينمات العالم‪ ،‬واستقبل‬ ‫وفودا هائلة مثلت أكبر بلدان العالم‪،‬‬ ‫واستطاعت مؤسسة المهرجان‪ ،‬أن توحد بين‬ ‫‪ 22‬دولة من مختلف أنحاء العالم‪ ،‬في أرض‬ ‫اللقاء مراكش‪ ،‬حيث قدمت آخر أعمالها التي‬ ‫أغنت الخزانة السينمائية العالمية‪.‬‬ ‫فبعد أن حظيت السينما المغربية بالتكريم‬ ‫سنة ‪ ،2004‬كرمت السينما اإلسبانية في ‪،2005‬‬ ‫واإليطالية في ‪ ،2006‬والمصرية في ‪،2007‬‬ ‫والبريطانية في ‪ ،2008‬والتيالندية في ‪،2009‬‬ ‫والكورية في ‪ ،2010‬والمكسيكية في ‪،2011‬‬ ‫والهندية خالل السنة الماضية‪.‬‬

‫مهرجان التجديد والتجدد‬

‫شهدت تقديم بانوراما شملت عرض حوالي عشرين‬ ‫شريطا مغربيا‪.‬‬ ‫وقرر المهرجان الدولي للفيلم االحتفاء بالسينما‬ ‫المغربية‪ ،‬في دورته الثامنة بمناسبة مرور ‪ 50‬عاما‬ ‫على انطالقها‪ ،‬من خالل عرض لفيلم (االبن العاق)‬ ‫لمحمد عصفور في عام ‪ ،1958‬كما أبت إال أن يكون‬ ‫المغرب حاضرا في مسابقة الفيلم الطويل ألكثر‬ ‫من دورة‪ ،‬وآخرها في الدورة السابقة‪ ،‬حيث اختارت‬ ‫الفيلمين المغربيين اثنين‪" ،‬ياخيل اهلل" لنبيل‬ ‫عيوش"‪ ،‬و"زيرو" لنور الدين لخماري‪.‬‬ ‫وكان شريط "الرجل الذي باع العالم"‪ ،‬للمخرجين‬ ‫سهيل وعماد نوري‪ ،‬الفيلم المغربي الوحيد الذي‬ ‫تنافس على الجائزة الكبرى في المسابقة الرسمية‬ ‫للدورة التاسعة من المهرجان‪.‬‬

‫ال يتوانى المهرجان الدولي للفيلم عن مفاجأة‬ ‫جمهوره بالجديد في كل دورة‪ ،‬إذ لم يتوقع حضور‬ ‫الدورة السادسة أن هذا الحدث السينمائي الكبير‬ ‫قادر على عرض ‪ 100‬فيلم خالل تسعة أيام‪ ،‬كما‬ ‫لم يتوقع جمهور المهرجان من المكفوفين وضعاف‬ ‫البصر بأنه سيخصص فقرة خاصة بهم‪ ،‬تزرع األمل‬ ‫في نفوسهم والنور في أعينهم ليروا السينما من‬ ‫منظور آخر وبأعين أخرى تروي لهم أحداث الفيلم‬ ‫من خالل تقنية الوصف السمعي‪.‬‬ ‫وكانت المفاجأة الكبرى أيضا من نصيب طلبة‬ ‫المدارس والمعاهد السينمائية‪ ،‬الذين دهشوا بقرار‬ ‫إحداث مسابقة للفيلم القصير‪ ،‬لفائدة المخرجين‬ ‫الشباب‪ ،‬وتهدف مؤسسة المهرجان‪ ،‬من خالل‬ ‫هذه المسابقة‪ ،‬التي تتواصل خالل الدورة ‪ ،13‬إلى‬ ‫خلق مجال لإلبداع السينمائي ومنح فرصة اإلدماج‬ ‫المهني لفائدة السينمائيين المبتدئين‪.‬‬ ‫وخصص المهرجان أيضا خالل الدورة التاسعة‪ ،‬يوم‬ ‫للبيئة‪ ،‬من خالل عرض ثالثة أفالم وثائقية‪ ،‬تحذر‬ ‫من األخطار التي تهدد اإلنسانية‪.‬‬ ‫■■عبد اهلل السعفاني‬

‫‪ É É‬حميد تباتو‪ :‬مهر جان مراكش يقدم السينما التي يعشقها المشاهد‬

‫اعتبر الباحث السينمائي حميد تباتو أن تتابع‬ ‫دورات المهرجان الدولي للفيلم بمراكش أمر‬ ‫إيجابي في حد ذاته‪ ،‬مؤكدا أن كل دورة هي‬ ‫قيمة مضافة لهوية هذا‬ ‫الحدث الفني السينمائي البارز‪.‬‬ ‫وقال الباحث السينمائي في تصريح‬ ‫لـ"األوفيسيال" إن المهرجان الدولي للفيلم‪،‬‬ ‫استطاع بعد ‪ 12‬سنة من االجتهاد واالنفتاح‬ ‫والتطور‪ ،‬أن يكسب ثقة النجوم‪ ،‬والدليل حضور‬ ‫المخرج العالمي مارتن سكورسيزي في أكثر‬ ‫من دورة سواء ضيفا أو مكرما أو رئيسا للجنة‬ ‫التحكيم كما هو الشأن هذه السنة‪ ،‬وهو الشيء‬ ‫الذي منح مهرجان مراكش القدرة على مضاهاة‬ ‫مهرجانات عالمية‪.‬‬

‫وأشار تباتو إلى أن فقرة الوصف السمعي‪،‬‬ ‫التي ارتأى صاحب السمو الملكي األمير موالي‬ ‫رشيد‪ ،‬رئيس المهرجان‪ ،‬أن تكون ضمن فقرات‬ ‫المهرجان القارة‪ ،‬تعد من أروع الفقرات في هذه‬ ‫التظاهرة السينمائية‪ ،‬ألنها منحت الحق ألول‬ ‫مرة في التاريخ‪ ،‬لضعاف البصر والمكفوفين‪،‬‬ ‫في مشاهدة السينما‪ ،‬وهي الفكرة النبيلة التي‬ ‫تبنتها مهرجانات أخرى بعد ذلك‪.‬‬ ‫والجميل في فقرات المهرجان‪ ،‬يضيف تباتو‬ ‫أنه يقدم السينما التي يعشقها المشاهد في‬ ‫فضاءات يستطيع هذا األخير الولوج إليها‬ ‫بسهولة‪.‬‬ ‫وأضاف الباحث السينمائي أن ما يحسب‬ ‫للمهرجان هو انفتاحه على األسماء المغربية‬ ‫بصيغة تكريمها أو اإلصرار على حضورها في‬ ‫أفالم تعرض في فقراته الرئيسية‪.‬‬ ‫وأشار إلى أن مهرجان الفيلم الدولي بمراكش‬ ‫يشكل فرصة مواتية للفنانين المغاربة لتأسيس‬ ‫عالقات مهنية وعرض إمكاناتهم للظفر‬ ‫بالمشاركة في اإلنتاجات السينمائية العالمية‪،‬‬ ‫وفرصة لتطوير النقد السينمائي المغربي‪،‬‬ ‫سواء ضمن ندوات المهرجان أوخارجها‪.‬‬


‫‪06‬‬

‫األحد ‪ 01‬دجنبر ‪2013‬‬

‫ملف اليوم‬ ‫ •المهرجان الدولي للفيلم بمراكش يواصل مشواره بصيغة التنوع والتجديد‬

‫‪ 13‬عاما من اإلشعاع‬ ‫والعاملية‪...‬‬ ‫بعد ‪ 12‬عاما من السينما واألضواء‪ ،‬تحت الرعاية السامية لصاحب الجاللة الملك محمد السادس والرئاسة الفعلية لصاحب‬ ‫السمو الملكي موالي رشيد‪ ،‬و‪ 12‬عاما من الجوائز والنجمات الذهبية‪ ،‬والتكريمات‪ ،‬وبعد األسماء الوازنة التي أثثت فضاءاته‬ ‫وفقراته‪ ،‬وسنوات من االنفتاح على الفن والفنانين المغاربة‪ ،‬دورة تلو األخرى‪ ،‬يعود المهرجان الدولي للفيلم بمراكش‪.‬‬

‫يعود هذا العرس السينمائي من جديد‪ ،‬وفي‬ ‫ثالث دورة من عشريته الثانية‪ ،‬ليثبت أنه قادر‬ ‫على استضافة نجوم من العيار الثقيل‪ ،‬وأن‬ ‫خشبة مسرحه مؤهلة الستقبال واحتضان أكبر‬ ‫عمالقة الفن السابع من جميع بقاع العالم‪ ،‬وعلى‬ ‫رأسها دول اسكندنافيا‪ ،‬ضيفة شرف الدورة ‪.13‬‬ ‫ولن يمنع التفكير في مزيد من االنفتاح والتطوير‬ ‫والتجديد‪ ،‬من الوقوف‬ ‫على أبرز لحظات أضخم وأهم حدث فني في‬ ‫دول حوض البحر األبيض المتوسط‪ ،‬لحظات‬ ‫عشرية أولى‪ ‬ومشاهد لن تنسى من عشرية‬ ‫ثانية يتمناها أغلب عشاق الشاشة الفضية‬ ‫أن تكون أجمل وأكثر انفتاحا على العالم‪ ،‬في‬ ‫حجمها وميزانيتها‪.‬‬ ‫استطاع المهرجان الدولي للفيلم بمراكش‪،‬‬ ‫منذ دورته األولى‪ ،‬وبشهادة المهتمين بالشأن‬ ‫السينمائي‪ ،‬تكريس حضوره القوي كتظاهرة‬ ‫سينمائية عالمية بفضل انفتاحه على كل‬ ‫التجارب السينمائية العالمية‪ ،‬ما أكسبه إشعاعا‬ ‫على المستوى الدولي‪ ،‬وأصبح موعدا سينمائيا‬ ‫يحرص الكثيرون من صناع السينما على‬ ‫المشاركة فيه‪.‬‬ ‫ولن ينسى جمهور مهرجان مراكش‪ ،‬كلمة الممثل‬ ‫البريطاني دومينيك كوبر‪ ،‬عندما قال‪" ،‬هذه‬

‫التظاهرة السينمائية باتت مناسبة مهمة لتبادل‬ ‫التجارب الفنية بين المبدعين السينمائيين‪،‬‬ ‫وفتح لقاءات التعارف وتبادل التجارب والخبرات"‪،‬‬ ‫وستظل كلمة المخرج المغربي فوزي بنسعيدي‪،‬‬ ‫التي قال فيها إن "المهرجان مرجع سينمائي‬ ‫دولي"‪ ،‬عالقة في أذهان الجميع‪ ،‬خاصة تأكيده‬ ‫على أن لجان التحكيم التي تتوافد عليه كل‬ ‫سنة‪ ،‬تعكس مدى العالمية التي وصل إليها هذا‬ ‫الحدث الفني الكبير‪.‬‬

‫نجوم ذهبية تألألت في سماء المدينة‬ ‫الحمراء‬

‫يأبى المهرجان الدولي للفيلم أن يُنزل ستائره‬ ‫بعد ‪ 9‬أيام من السينما واإلبداع واألضواء‪ ،‬قبل‬ ‫أن يرسم لحظات تاريخية عنوانها الفرحة والفوز‬ ‫والتألق في حفل اختتام كل دورة‪ ،‬لحظات اعتراف‬ ‫بالنجاح تتألأل فيها النجوم الذهبية وتتنوع فيها‬ ‫الجوائز بين جائزة لجنة التحكيم‪ ،‬وجائزة أفضل‬ ‫ممثلة وأفضل ممثل‪.‬‬ ‫وتعددت البلدان التي ظفرت بالنجمة الذهبية‬ ‫على مدار ‪ 12‬عاما‪ ،‬بين لبنان في شخص المخرج‬ ‫زياد الدويري‪ ،‬الذي استحق النجمة الذهبية عن‬ ‫فيلمه "هجوم" العام الماضي‪ ،‬وألمانيا التي لم‬ ‫تتوقع الحصول على النجمة في الدورة السادسة‬

‫من خالل فيلم "الببغاء األحمر" للمخرج دومنيك‬ ‫غراف‪.‬‬ ‫أما فرحة أبطال الفيلم الكوري الجنوبي "مذكرات‬ ‫ميوزن" للمخرج بارك جونغبوم‪ ،‬فكانت كبيرة‬ ‫عندما نال الجائزة الكبرى في الدورة العاشرة‬ ‫للمهرجان‪.‬‬ ‫ورغم أن قائمة الجوائز طويلة‪ ،‬فلن ينسى‬ ‫العالم مشاهد التأثر التي تسلم فيها المخرج‬ ‫الياباني إيساوو إيكيزادا "النجمة الذهبية" عن‬ ‫فيلمه "غو" في ثاني دورة للمهرجان‪ ،‬أو المخرج‬ ‫الكرجيستاني أرنست أبد يشاباروف‪ ،‬الذي‬ ‫فاز بالجائزة خالل الدورة الخامسة عن فيلمه‬ ‫"سارتان‪ ،"SARATAN -‬الذي اعتبره جون جاك‬ ‫أنو‪ ،‬المخرج الفرنسي ورئيس لجنة التحكيم‪،‬‬ ‫"الجوهرة الصغيرة" القادمة من آسيا الوسطى‪.‬‬

‫احتفاء بمبدعي الفن السابع‬

‫تفتح مدينة النخيل الدافئة على مدى ‪ 9‬أيام‬ ‫من عمر المهرجان‪ ،‬أحضانها الستقبال المئات‬ ‫من نجوم العالم‪ ،‬وأكبر األسماء الدولية‪ ٬‬التي‬ ‫ساهمت في تطور هذا العرس السينمائي‬ ‫سريعا‪ ،‬مقارنة مع تظاهرات أخرى مماثلة‪.‬‬ ‫وعن ذلك تتذكر ميليتا توسكان دو بالنتييه‪،‬‬ ‫مديرة المهرجان‪ ،‬انطالقة المهرجان التي كانت‬

‫منذ البداية قوية‪ ،‬حيث جلبت الدورة األولى في‬ ‫‪ ،2001‬ألمع األسماء في السينما الدولية من حجم‬ ‫فرنسيس فورد كوبوال‪ ٬‬دافيد لينش‪ ٬‬وشين‬ ‫كونري‪ ٬‬ومازالت مراكش تواصل استقبال نجوم‬ ‫تملكهم الولع بالمدينة وبترحاب جمهورها‪.‬‬ ‫ولم يكن من المهرجان إال أن يبادل الحب بالحب‬ ‫والولع بالولع‪ ،‬ليكرم نجوما بحجم المخرج‬ ‫الفرنسي كلود لولوش‪ ،‬والمخرج البريطاني چون‬ ‫بوورمان والممثل العالمي عمر الشريف‪ ،‬الذين‬ ‫تسلموا نجمات المهرجان‪.‬‬ ‫وشكل تكريم الفنان العالمي يوسف شاهين‪ ،‬في‬ ‫الدورة الثامنة‪ ،‬بمناسبة عرض فيلمه "سكوت‬ ‫حنصور"‪ ،‬حدثا مهما في تاريخ المهرجان‪ ،‬وفي‬ ‫تاريخ هذا الفنان المصري الراحل‪.‬‬ ‫أما تكريم ليلوش فقد كان أكثر صخبا‪ ،‬ليس ألنه‬ ‫رافق عرض أحدث أفالمه آنذاك‪ ،‬والذي ترقبه‬ ‫الجمهور المغربي بشدة "واآلن سيداتى سادتي"‪،‬‬ ‫بل لوجود العديد من النجوم والنجمات من‬ ‫زمالئه الذين تعاملوا معه في أفالم كثيرة‪ ،‬مثل‬ ‫أنوك إيميه‪ ،‬وتييرى ليرميت‪ ،‬وپاتريك برويل‪،‬‬ ‫وأليساندرا مارتينيز‪ ،‬ونجم األوسكار چيريمي‬ ‫أيرونز‪.‬‬ ‫وكانت الدورة الثانية من هذه التظاهرة‬ ‫السينمائية‪ ،‬عند حسن جمهور مدينة "‪ 7‬رجال"‪،‬‬


‫األحد ‪ 01‬دجنبر ‪2013‬‬

‫‪05‬‬

‫بورتريه‬ ‫ •المهرجان الدولي للفيلم يحتفي بأشهر مخرج ياباني برع في الكتابة وتألق‬ ‫في اإلنتاج‬

‫كوري إيدا هريوكازو‪ ..‬مبدع قادم‬ ‫من بالد الشمس‬ ‫يقف المخرج والمنتج وكاتب السيناريو الياباني كور‪-‬إيدا هيروكازو‪ ،‬مساء‬ ‫اليوم (األحد)‪ ،‬على خشبة مسرح المهرجان الدولي للفيلم بمراكش‪ ،‬مكرما‬ ‫عن تاريخ فني عنوانه اإلبداع السينمائي‪ ،‬تاريخ انطلق من حيث ينتهي‬ ‫اآلخرون‪ ،‬رغم أنه يبقى محدودا من حيث الكم في رأي البعض‪ ،‬ينحصر في‬ ‫“‪ 14‬فيلما”‪ ،‬إال أن أسطرا قليلة ال تكفي للتطرق إلى خصوصياتها‪.‬‬ ‫بدأ هيروكازو حياته المهنية من عالم‬ ‫اإلنتاج‪ ،‬بعد أن التحق بالشركة المستقلة‬ ‫"تي في مان يونيون"‪ ،‬وتخصص في العمل‬ ‫بمجال الفيلم الوثائقي عام ‪ .1995‬بدأ‬ ‫مساره الفني أيضا بالجوائز في أول عمل‬ ‫روائي طويل له بعنوان "مابوروزي"‪ ،‬الذي‬ ‫نال عنه جائزة أوسيال الذهبية في مهرجان‬ ‫البندقية السينمائي‪ ،‬فضال عن العديد من‬ ‫الجوائز األخرى‪.‬‬ ‫وبعد نجاحات متتالية‪ ،‬تعرف العالم بأسره‬ ‫على الشاب القادم من بالد الشمس‪ ،‬خاصة‬ ‫بعد أن فاز فيلمه "الحياة اآلخرة"‪ ،‬الذي رأى‬ ‫النور عام ‪ ،1998‬بالجائزة الكبرى لمهرجان‬ ‫القارات الثالث بمدينة نانت الفرنسية‪ ،‬كما‬ ‫حظي بالتتويج بمهرجان السينما المستقلة‬ ‫ببيوينس أيرس باألرجنتين‪ ،‬وكان الفيلم‬ ‫عرف نجاحا جماهيريا كبيرا ووزع في ثالثين‬ ‫بلدا‪.‬‬ ‫في ‪ ،2001‬شارك فيلم "مسافة" في‬ ‫المسابقة الرسمية لمهرجان "كان"‪ ،‬تماما‬ ‫كفيلم "ال أحد يعرف" عام ‪ ،2004‬والذي بات‬ ‫من خالله الممثل الرئيسي ياكيرا يويا‪ ،‬أول‬ ‫ياباني وأصغر ممثل ينال جائزة أفضل أداء‬ ‫رجالي‪ ،‬ليتصدر مباشرة بعدها الصفحات‬ ‫األولى لجميع صحف العالم‪.‬‬ ‫في ‪ ،2006‬أخرج كور‪-‬إيدا فيلم األزياء‬ ‫"هاناط"‪ ،‬وبعدها بعامين‪ ،‬لقي فيلم "مازلت‬ ‫أمشي" استحسانا كبيرا في اليابان وخارجه‪،‬‬ ‫ونال العديد من الجوائز في أوروبا وآسيا‪،‬‬ ‫قبل أن يوقع الرجل‪ ،‬عام ‪ ،2008‬على فيلم‬ ‫وثائقي عن جولة المغني الياباني كوكو عام‬ ‫‪.2009‬‬ ‫استجلى المخرج الياباني بفيلمه "دمية‬ ‫الهواء" مجاالت ظلت غامضة من خالل نقل‬

‫"مانغا يوشي كودا" إلى عمل سينمائي‪،‬‬ ‫وعرض هذا الفيلم في إطار البرمجة‬ ‫الرسمية لمهرجان "كان السينمائي" (قسم‬ ‫نظرة ما)‪ ،‬إضافة إلى مهرجانات أخرى مثل‬ ‫تورونتو وشيكاكو وأمستردام‪..‬‬ ‫في ‪ ،2011‬فاز كوري إيدا بجائزة أفضل‬ ‫سيناريو في المهرجان التاسع والخمسين‬ ‫لسان سيباستيان عن فيلمه "رغباتنا‬ ‫السرية"‪ ،‬قبل أن يمنح من قبل لجنة تحكيم‬ ‫مهرجان "كان" لسنة ‪ ،2013‬التي ترأسها‬ ‫المخرج العالمي ستيفن سبيلبرك‪ ،‬جائزة‬ ‫لجنة التحكيم عن فيلمه األخير "االبن سر‬ ‫أبيه"‪.‬‬

‫‪2003‬‬

‫وأبى هيروكازو خالل مساره الفني‪ ،‬إال أن يمد‬ ‫يد المساعدة إلى مخرجين شباب‪ ،‬بأن شارك في‬ ‫إنتاج عدد من أفالمهم‪ ،‬أمثال نيشيكاوا ميوا في‬ ‫"التوت البري" عام ‪ ،2003‬و"صواي" عام ‪.2006‬‬

‫ويعتبر النقاد والسينمائيون هيروكازو من‬ ‫بين "السينمائيين ‪ -‬المؤلفين" اليابانيين‬ ‫المعاصرين القالئل الذين استطاعوا‬ ‫الوصول إلى شاشاتنا‪ ،‬دون الحديث عن‬ ‫شاشات المهرجانات‪ ،‬وهو بال شك أكثرهم‬ ‫شهرة‪ ،‬إلى جانب زمال َء له‪ ،‬قد يختلفون‬ ‫معه أو حتى يناقضونه‪ ،‬أمثال كيوشي‬ ‫كوروزاوا‪ ،‬تاكيشي كيتانو‪ ،‬تاكاشي ميكي‪،‬‬ ‫أو يعدون األقرب إليه‪ ،‬أمثال ناومي كاواسي‬ ‫ونوبوهيرو سوا‪ .‬والواقع أن الوصف األمثل‬ ‫الذي ينطبق على كور‪-‬إيدا كونه سينمائي‬ ‫مؤلف‪ ،‬تماما كما يمكن تصوره لدى مجمع‬ ‫النقاد وعشاق السينما‪ ،‬لم يضح ولو للحظة‬ ‫واحدة بسينما النوع‪ ،‬إال إذا استثنينا فيلمه‬

‫"هانا" (‪ ،)2006‬وهو فيلم تاريخي متفرد‬ ‫أنجز تحت الطلب‪.‬‬ ‫إبداع هيروكازو امتد من الشاشة الفضية‬ ‫إلى التلفزيون بالتعاون مع شركة ‪ ‬اإلنتاج‬ ‫مان يونيون‪ ،‬أما إنجازه األفالم الوثائقية‪،‬‬ ‫وإن عرض في فرنسا في إطار جد محدود‪،‬‬ ‫إال أن حضورها كان قويا في مهرجان فيزول‬ ‫الدولي للسينما اآلسيوية لسنة ‪،2012‬‬ ‫قبل أن يتحرر سنة ‪ 1995‬في فيلم روائي‬ ‫تلميحي شخصي‪ ،‬سرعان ما استهوى دائرة‬ ‫المهرجانات والنقاد وعامة الجمهور الياباني‪.‬‬ ‫وبعد سلسلة من أربعة أفالم تلفزيونية‬ ‫حول موضوع األشباح بعنوان األيام الموالية‬ ‫صدرت في ‪ ،2010‬حيث يبدو مجددا ميله‬ ‫الواضح لتغليب اعتماد الصور على الحوارات‪،‬‬ ‫ورفضه آثار أسلوب الخيال البصري (الحاضر‬ ‫بقوة في الحلقات الثالث)‪ ،‬يعود كور‪-‬إيدا‬ ‫إلى موضوعاته المفضلة في فيلم "أتمنى"‬ ‫أو "كيزيكي" الذي أنجزه في ‪ ،2011‬ويحكي‬ ‫قصة أخوين يخوضان مغامرة رحلة غير‬ ‫متوقعة ِّ‬ ‫تُقلهما على متن القطار الياباني‬ ‫فائق السرعة "شينكانسن" في اتجاه جزيرة‬ ‫كيوشو‪ ،‬على أمل أن يوفقا في جمع شمل‬ ‫والديهما المنفصلين‪ ،‬وإذا كنا لم نبتعد‬ ‫تماما عن فيلم "ال أحد يعرف"‪ ،‬فقد جرى‬ ‫ذلك بنبرة أخف وأكثر "تفاؤال"‪ .‬وهو ما يعد‬ ‫دون شك نقطة تحول في مسار هذا المخرج‬ ‫المبدع‪.‬‬ ‫■■أحمد الدبيب‬


‫‪04‬‬

‫األحد ‪ 01‬دجنبر ‪2013‬‬

‫أفالم المسابقة‬ ‫ •يتنافس بـ "المسيرة" بعد تتويجه في الدورة الثامنة للتظاهرة‬

‫نبيل بن يادير يتطلع إىل الجائزة‬ ‫الكربى للمهرجان الدولي للفيلم‬ ‫يعتبر المخرج البلجيكي نبيل بن يادير منافسا قويا في المسابقة الرسمية للمهرجان الدولي‬ ‫للفيلم في دورته ‪ ،13‬خاصة بعد فوزه بجائزة لجنة التحكيم في ثامن دورة من المهرجان‬ ‫نفسه‪ ،‬عن فيلمه "البارونات" الذي يعد أكثر األفالم البلجيكية نجاحا خالل ‪.2009‬‬

‫ويضع المخرج الشاب‪ ،‬المزداد في بروكسل‬ ‫عام ‪ ،1979‬أمال كبيرا في ظفر فيلمه الجديد‬ ‫"المسيرة" بالجائزة الكبرى للمهرجان‪،‬‬ ‫والقدرة على إقناع لجنة التحكيم التي يرأسها‬ ‫المخرج العالمي مارتن سكورسيزي بالعمل‪،‬‬ ‫باعتباره يملك كافة مقومات المخرج الناجح‪،‬‬ ‫رغم أن دراسته العليا كانت بعيدة كل البعد‬ ‫عن عالم الفن السابع‪ ،‬فقد درس الهندسة‬ ‫الميكانيكية واإللكترونيك بمعهد روني ‪-‬‬ ‫كارتينيي بإكسيل‪ ،‬قبل أن يكتشف في نفسه‬ ‫حب السينما واإلخراج‪.‬‬ ‫اختار بن يادير أن يوقع عام ‪ 2005‬على‬ ‫أول فيلم قصير له بعنوان "خروج المهرج"‪،‬‬ ‫كتوطئة ألول فيلم روائي طويل له‬ ‫"البارونات"‪.‬‬ ‫وفي فيلمه الجديد "المسيرة"‪ ،‬حاول نبيل بن‬ ‫يادير إضافة تقنيات جديدة في عالم اإلخراج‪،‬‬ ‫تعكس خبرة سنوات من االجتهاد والعمل‬ ‫المتواصل‪ ،‬وهو ما يفسر تريثه في إنجاز‬ ‫ثاني فيلم طويل له‪.‬‬

‫ ‪,‬‬

‫المخرج نبيل بن يادير‬

‫يتحدث بن يادير في "المسيرة" عن فرنسا‬ ‫عام ‪ ،1983‬عندما كانت تعيش تحت وطأة‬ ‫العنف وجرائم العنصرية‪ ،‬حيث يقرر ثالثة‬

‫مراهقين والكاهن المسؤول عن‬ ‫العالقات مع اإلسالم في الكنيسة‬ ‫الفرنسية‪ ،‬تنظيم مسيرة سلمية‬ ‫ألزيد من ‪ 1000‬كيلومتر‪ ،‬تنطلق من‬ ‫مرسيليا في اتجاه العاصمة باريس‬ ‫مطالبة بالمساواة ومناهضة‬ ‫العنصرية‪.‬‬ ‫ورغم ما واجهته مبادرتهم من‬ ‫صعوبات‪ ،‬فقد تمكنت من المقاومة‬ ‫لتكون على شاكلة حركات غاندي ومارتن‬ ‫لوتر كينك‪.‬‬ ‫وتجاوز تعداد المشاركين في المسيرة لدى‬ ‫وصولها إلى باريس‪ 100 ،‬ألف شخص قدموا‬ ‫من جميع الجهات‪ ،‬ليمنحوا مدينة األنوار وجها‬ ‫جديدا‪.‬‬ ‫تعامل المخرج نبيل بن يادير في فيلمه‬ ‫"المسيرة" مع مجموعة من األسماء الفنية‬ ‫التي شاركت في بطولة الفيلم‪ ،‬ومن بينهم‬ ‫أوليفيي كورمي في دور (دوبوا)‪ ،‬وتوفيق‬ ‫جالب في شخصية (محمد)‪ ،‬وفانسون روتيي‬

‫الذي أدى دور (سيلفان)‪،‬‬ ‫ومبارك بلكوك في شخصية (فريد)‪ ،‬ونادر‬ ‫بوصندال في شخصية (يزيد)‪ ،‬ولبنى أزابال‬ ‫(خيرة)‪ ،‬وحفصية حرزي (مونيا)‪ ،‬وشارلوت‬ ‫لوبون (كلير)‪ ،‬وفيليب ناهون (روني)‪ ،‬وجمال‬ ‫الدبوز في دور (حسن)‪.‬‬ ‫أنتج الفيلم هوكو سيلينياك مالك شخصية‬ ‫"شي فو مي" لإلنتاج السينمائي‪ ،‬أما التصوير‬ ‫فنفذه داني إلسن‪ ،‬والمونتاج داميان كييوه‪،‬‬ ‫والموسيقى ستيفن‪ ‬واربيك‪.‬‬ ‫■■أحمد الدبيب‬

‫ •ينقل بفيلمه الجمهور إلى عالم قروي تتعارض فيه العالقة األسرية بالهوية‬

‫أوندريا باالورو يتنافس على النجمة‬ ‫الذهبية بـ “ميدياس”‬

‫يحمل المخرج اإليطالي أوندريا باالورو شريطه السينمائي "ميدياس" من عالم البادية حيث تجري‬ ‫أطوار الفيلم‪ ،‬إلى أحضان مدينة النخيل مراكش‪ ،‬وبالتحديد قصر المؤتمرات حيث تجتمع لجنة‬ ‫تحكيم المسابقة الرسمية اليوم (األحد)‪ ،‬برئاسة المخرج العالمي مارتن سكورسيزي لتقييم الفيلم‬ ‫الذي يتنافس على النجمة الذهبية للمهرجان‪ ،‬إلى جانب ‪ 14‬فيلما آخر‪.‬‬

‫وينقل باالورو المشاهد إلى عالم قروي‬ ‫تتعارض فيه العالقة األسرية بالهوية‪ ،‬معتمدا‬ ‫على جمالية الصورة‪ ،‬عالم يكتشف فيه‬ ‫الجمهور حدود السلوك اإلنساني‪ ،‬إذ يحكي‬ ‫الفيلم الذي صورت مشاهده عام ‪،2008‬‬ ‫قصة أسرة تعيش في البادية‪ ،‬ويتعلق األمر‬ ‫بإينيس‪ ،‬الرجل الزاهد‪ ،‬الذي يعمل بجهد كبير‬ ‫في مزرعته الخاصة بإنتاج األلبان‪ ،‬ويسعى‬ ‫للحفاظ على نفوذه وأسرته ومحيطها‪ ،‬إذ يرى‬ ‫نفسه الحاكم الناهي داخل األسرة‪.‬‬ ‫وتتوالى أحداث الفيلم‪ ،‬ليكتشف إينيس أن‬ ‫زوجته كريستينا تنغلق تدريجيا على نفسها‪،‬‬ ‫وتبتعد عن أطفالهما الخمسة وعن محيطها‬ ‫بشكل كبير‪ ،‬ما يجعل العالقة داخل األسرة‬ ‫تأخذ منحى مغايرا‪ ،‬إذ باتت التوترات داخل‬ ‫البيت تتصاعد لتخلق جوا مختلفا لم تتعود‬ ‫عليه األسرة سابقا‪ ،‬خاصة بعد أن اضطر كل‬ ‫فرد منها لمواجهة طموحاته ومخاوفه بمفرده‪،‬‬

‫ ‪,‬‬

‫المخرج أوندريا باالورو‬

‫ليصير ممزقا بين رغبات متناقضة‪ ،‬تتأرجح‬ ‫بين الحفاظ على سلوك السيطرة أو احترام‬ ‫الخصوصية‪.‬‬

‫يجمع الفيلم ثلة من األسماء الفنية‬ ‫منها كاتالينا ساندينو مورينو‪ ،‬وبريان‬ ‫ف‪ .‬أوبيرن‪ ،‬الذي يجسد دور (إينيس)‪،‬‬ ‫وكيفين أليخاندرو في شخصية (نووا)‪،‬‬ ‫وماري موزير في دور (روت)‪ ،‬ويان‬ ‫نيلسون في شخصية (ميكا)‪.‬‬ ‫الفيلم إنتاج أمريكي إيطالي ومكسيكي‬ ‫مشترك‪ ،‬نفذه كل من جوناتان فينكير‪ ،‬وجينا‬ ‫ريسنيك‪ ،‬وكيل هيلر‪ ،‬وإليونورا كراناتا –‬ ‫فاريينتبيكترز‪.‬‬ ‫يعتبر المخرج أوندريا باالورو المزداد عام‬ ‫‪ 1982‬بمدينة طرينتي (إيطاليا)‪ ،‬من الوجوه‬ ‫السينمائية الشابة‪ ،‬انتقل من مسقط رأسه‬ ‫إيطاليا إلى الواليات المتحدة األمريكية حيث‬ ‫يعيش اآلن‪ ،‬اختار في بداية مساره دخول عالم‬ ‫أبي الفنون‪ ،‬حيث حصدت أعماله المسرحية‬ ‫جوائز عديدة‪ ،‬قبل أن يسحره عالم الفن‬ ‫السابع‪ ،‬ليقدم أول فيلم له "ميدياس"‪.‬‬

‫يعتمد باالورو‪ ،‬الحاصل على‬ ‫شهادة الماجستير في اإلخراج السينمائي من‬ ‫معهدكاليفورنياللفنون‪،‬فيرؤيتهالسينمائية‬ ‫على الصورة أكثر من الحوار‪.‬‬ ‫كان لباالورو تجارب في إخراج األفالم‬ ‫القصيرة‪ ،‬منها فيلمه القصير وونديركامير‬ ‫الذي رأى النور عام ‪ 2008‬وعرض في أزيد‬ ‫من خمسين مهرجانا دوليا‪ ،‬منها مهرجان‬ ‫"صندانس" السينمائي لسنة ‪ ،2009‬حيث نال‬ ‫ست جوائز دولية‪.‬‬ ‫■■أ‪.‬د‬


‫األحد ‪ 01‬دجنبر ‪2013‬‬

‫‪03‬‬

‫عين على المهرجان‬ ‫ •قالت إن والدها ترعرع في تزنيت وآكادير حيث يوجد قبر جدها‬

‫النجمة بينوش تضيء سماء مراكش‬ ‫وتكشف عالقتها باملغرب‬ ‫يواصل المهرجان الدولي للفيلم بمراكش‪ ،‬جريا على عادته‪ ،‬تكريم عدد من‬ ‫الوجوه السينمائية التي طبعت تاريخ الفن السابع ببصمات اإلبداع والعطاء‪.‬‬

‫ففي اليوم الثاني من فعاليات الدورة الثالثة‬ ‫عشرة للمهرجان‪ ،‬وفي أجواء أمسية دافئة‪،‬‬ ‫وبحضور عمالقة السينما في العالم جرى‬ ‫تكريم "الفرنسية البديعة"‪ ،‬جولييت بينوش‪.‬‬ ‫وأثناء تقديمه للحفل‪ ،‬خاطب المخرج‬ ‫الفرنسي برونو ديمون النجمة بينوش‪،‬‬ ‫قائال "لديك وجه جميل‪ ،‬جميل ألنه وجه‬ ‫إنساني"‪.‬‬ ‫وكشفت النجمة الفرنسية في كلمة عن‬ ‫عالقتها بالمغرب إذ قالت إن لها روابط‬ ‫خاصة مع المغرب الذي تحبه وتربطها به‬ ‫عالقة خاصة‪ ،‬وأضافت جولييت بينوش‬ ‫أو"جولييت البهيجة"‪ ،‬كما وصفها سيرج‬

‫توبيانا‪ ،‬المدير العام للخزانة السينمائية‬ ‫الفرنسية‪ ،‬بمناسبة التكريم الذي خصته‬ ‫لها هذه األخيرة سنة ‪" ،2008‬إني جد متأثرة‬ ‫ألني أكرم هنا‪ ،‬في هذا البلد الذي نشأ فيه‬ ‫والدي وترعرع"‪ ،‬مبرزة أن والدها عاش في‬ ‫كل من مدينتي أكادير وتزنيت‪ ،‬وقالت بكثير‬ ‫من النويتالجيا "جدي مدفون في مكان ما‬ ‫بآكادير"‪.‬‬ ‫وتابعت بينوش‪ ،‬الذي كان التأثر واضحا‬ ‫عليها‪ ،‬إذ أن عينيها اغرورقتا بالدموع‪ ،‬وقالت‬ ‫"الممثل هو رياضي العاطفة وطاقته هي‬ ‫الحب الذي يصنع السينما بجرأة لمواجهة‬ ‫األضواء والجمهور"‪.‬‬

‫وتعتبر جولييت بينوش من النجوم القليلة‬ ‫التي فازت بجوائز أحسن دور نسائي في‬ ‫أشهر ثالث مهرجانات دولية "كان والبدنقية‬ ‫وبرلين"‪ ،‬إذ أبانت بينوش عن موهبة عالية‬ ‫أخذتها إلى العالمية‪ ،‬وأصبحت بفضلها قادرة‬ ‫على تشخيص كل األدوار من كل صنف‪،‬‬ ‫فبرعت بأدائها في األفالم التاريخية التي‬ ‫تعد األقرب إلى قلبها‪ ،‬مثل "أطفال القرن"‬ ‫عام ‪ ،1991‬و"أرملة سان بيير" عام ‪،2000‬‬ ‫و"الشوكوالته" عام ‪ ،2001‬الذي رشحت من‬ ‫خالله لنيل أوسكار أحسن ممثلة‪ ،‬وكذا في‬ ‫الفيلم الكوميدي "فارق التوقيت" في ‪.2002‬‬ ‫■■عبد اهلل السعفاني‬

‫ •في ندوة صحفية قدم خاللها أعضاء لجنة التحكيم‬

‫مارتن سكورسيزي‪ :‬السينما الحالية مدعوة أكثر‬ ‫لالهتمام بصغار املخرجني‬ ‫اعتبر المخرج األمريكي مارتن سكورسيزي‪ ،‬رئيس لجنة تحكيم الدورة ‪ 13‬للمهرجان الدولي للفيلم بمراكش‪ ،‬أن الحضور ضمن‬ ‫فعاليات مهرجان مراكش مهم جدا لكل من يعمل بالحقل الفني‪ ،‬ألنه يقدم عددا كبيرا من األفالم سواء من آسيا أو إفريقيا أو‬ ‫أمريكا‪ ،‬وهو ما يجعله متميزا عن غيره من المهرجانات الفنية األخرى‪.‬‬

‫وقال سكورسيزي‪ ،‬صباح اليوم السبت‪ ،‬في‬ ‫ندوة لتقديم أعضاء لجنة تحكيم المسابقة‬ ‫الرسمية للدورة الثالثة عشرة للمهرجان‪ ،‬إن‬ ‫السينما الحالية مدعوة أكثر لالهتمام بصغار‬ ‫المخرجين‪ ،‬لكي يستطيعوا خالل المراحل‬ ‫المقبلة أن يقدموا للعالم صورة سينمائية‬ ‫قوية وجديدة تختلف عما قدم في الفترات‬ ‫السابقة‪.‬‬ ‫ودعا سكورسيزي صناع الفن السابع إلى‬ ‫إعطاء الفرصة للجيل الجديد وتزويدهم‬ ‫بالقيم السينمائية واللمحات التاريخية عن كل‬ ‫األفالم من مختلف دول العالم‪ ،‬لكي يتمكنوا‬ ‫من فهم السينما‪.‬‬ ‫وأوضح سكورسيزي‪ ،‬أن األفالم بحكاياتها‬ ‫وموسيقاها تعكس أنماط حياة وتفكير‬ ‫مختلفة وتوفر فرصة غير مباشرة للتبادل‬ ‫الثقافي بين الشعوب‪.‬‬ ‫وأبرز أن مهرجان مراكش يجسد هذه القيمة‬ ‫من خالل البرمجة المتنوعة التي تسمح‬ ‫بمشاهدة أفالم من قارات إبداعية مختلفة‪.‬‬ ‫ومن جهة أخرى‪ ،‬وفي معرض مقارنته بين‬ ‫سينما األمس واليوم‪ ،‬يقول سكورسيزي‪،‬‬ ‫المخرج "المخضرم"‪ ،‬إن السينما مرآة وفية‬ ‫لعصرها‪ ،‬مضيفا أن سينما العقود الماضية‬ ‫كانت تعكس هموم عصرها وإيقاعه‪ ،‬وكذلك‬ ‫بالنسبة للسينما اليوم التي تعيش معترك‬

‫ ‪,‬‬

‫الندوة الصحفية ألعضاء لجنة تحكيم المهرجان بمراكش‬

‫االنتشار الواسع للصور والمعلومات‪.‬‬ ‫وجدد مخرج "سائق التاكسي" الحديث عن‬ ‫أسرار عالقته الخاصة بالمغرب وبمراكش‪،‬‬

‫ومن جانبه قال المخرج فاتح أكين‪ ،‬التركي‬ ‫األصل‪ ،‬األلماني الجنسية‪ ،‬إنه ليس مرشحا‬ ‫للحديث في األمور السياسية‪ ،‬وأن عمله يبقى‬ ‫متمركزا حول اإلخراج الفني‪ ،‬وقال أكين في‬ ‫الندوة الصحافية "ما يهمني هو اإلنسان‪ ،‬دون‬ ‫الدخول في الدهاليز السياسية‪ ،‬إن اإلنسان هو‬ ‫جوهر كل عملية إبداعية‪ ،‬وبالتالي فإن الحديث‬ ‫عن كوني تركيا أو ألمانيا لن يضيف الجديد‪ ،‬إن‬ ‫السينما لغة عالمية‪ ،‬وهم أي مخرج يتجلى في‬ ‫حكي القصص وفق منظوره الخاص‪.‬‬ ‫من جانبها قالت الفنانة اإليرانية‪ ،‬غولشيفته‬ ‫فرحاني‪ ،‬إن الفن يبقى وسيلة حضارية‬ ‫لتواصل الشعوب‪ ،‬وقالت أمام صحافيين غصت‬ ‫بهم القاعة‪ ،‬يوم أمس السبت‪ ،‬إنها سعيدة‬ ‫وحزينة في الوقت ذاته‪ ،‬ألنها تتواجد على‬ ‫أرض بلد إسالمي لكنها ليست مجبرة على‬ ‫ارتداء الحجاب كما هو الحال في بلدها إيران‪.‬‬ ‫يذكر أن لجنة تحكيم المسابقة الرسمية‬ ‫تضم أيضا فاتح أكين من تركيا‪ ،‬باتريشيا‬ ‫كالركسون من الواليات المتحدة‪ ،‬ماريون‬ ‫كوتيار من فرنسا‪ ،‬أمات إيسكاالنتي من‬ ‫المكسيك‪ ،‬غولشيفته فرحاني من ايران‪،‬‬ ‫أنوراغ كاشياب من الهند‪ ،‬بارك تشان ووك من‬ ‫مذكرا بأنه يحتفظ بذكريات خاصة مع شعب كوريا الجنوبية‪ ،‬باولو سورينتين من ايطاليا‪،‬‬ ‫وثقافة البلد الذي احتضن تصوير فيلميه والمخرجة المغربية نرجس النجار‪.‬‬ ‫الشهيرين "اإلغراء األخير للمسيح" و"كوندون"‪.‬‬ ‫■■أحمد الدبيب‬


‫‪02‬‬

‫األحد ‪ 01‬دجنبر ‪2013‬‬

‫افتتاحية‬

‫بانوراما االنتظار‬ ‫ ‪,‬حشد المعجبين تحلق أمس‪ ،‬حول قصر المؤتمرات‪ ،‬في نظام وانتظام‪ ،‬من أجل التملي بطلعة نجوم الفن‬ ‫السابع‪ ،‬ضيوف المهرجان‪ .‬حشد لم تثنيه برودة الطقس‪ ،‬ألن شغفه بالسينما وحبه لمشاهيرها اليقهر‪.‬‬

‫دورة التنوع وتكريس مبدأ الكونية‬ ‫انطلقت الدورة الثالثة عرشة للمهرجان‬ ‫الدويل للفيلم مبراكش بنفس الزخم الذي‬ ‫طبع سائر دوراته التي امتدت عىل مدى‬ ‫‪ 13‬سنة متتالية‪ ،‬ففي جو احتفايل تتألأل‬ ‫يف سامئه نجوم السينام العاملية استقبلت‬ ‫مدينة النخيل‪ ،‬مرة أخرى عاملقة سينام‬ ‫العامل‪ ،‬لهم حضورهم القوي عىل الشاشة‬ ‫الفضية‪.‬‬ ‫يف كل سنة تحرص مؤسسة املهرجان عىل‬ ‫أن يرأس لجنة تحكيم املسابقة واحدا‬ ‫من الوجوه البارزة يف عامل الفن السابع‪،‬‬ ‫وانطالقا من هذا الحرص يرأس املخرج‬ ‫األمرييك الشهري‪ ،‬مارتن سكورسيزي لجنة‬ ‫تحكيم املسابقة الرسمية لهذه الدورة‪.‬‬ ‫ويف إطار حرصها عىل التنوع والعاملية‬

‫وتالقح الثقافات‪ ،‬فقد أبت املؤسسة إال‬ ‫أن تضم لجنة التحكيم مشاهري من العيار‬ ‫الثقيل‪ ،‬تختلف انتامءاتهم الجغرافية‬ ‫ومدارسهم الفكرية والسينامئية‪ ،‬إذ تضم‬ ‫لجنة تحكيم املسابقة الرسمية فاتح أكني‬ ‫من تركيا تركيا‪ ،‬باتريشيا كالركسون من‬ ‫الواليات املتحدة‪ ،‬ماريون كوتيار من فرنسا‪،‬‬ ‫أمات إيسكاالنتي من املكسيك‪ ،‬غولشيفته‬ ‫فرحاين من ايران‪ ،‬أنوراغ كاشياب من الهند‪،‬‬ ‫بارك تشان ووك من كوريا الجنوبية‪ ،‬باولو‬ ‫سورينتني من ايطاليا‪ ،‬إىل جانب املخرجة‬ ‫املغربية‪ ،‬نرجس النجار‪.‬‬ ‫ومثلام تحرص مؤسسة املهرجان عىل أن‬ ‫تستقطب أكرث النجوم السينامئية االملية‬ ‫إثارة‪ ،‬سواء ضمن فعاليات املسابقة‬

‫الرسمية أو باقي فقرات املهرجان‪ ،‬فإنها‬ ‫تواصل حرصها عىل أن تكون كل دورة من‬ ‫دورات املهرجان مناسبة لتكريم واحدة‬ ‫من سينامت العامل‪ ،‬ليكون حارضا “مبدأ‬ ‫الكونية حارض بقوة‪ ،‬من خالل استعادة‬ ‫لبعض أفالم السينام اإلسكندنافية‪ ،‬والتي‬ ‫سنغوص من خاللها يف روعة أعامل خالدة‬ ‫من نتاج مخيلة مبدعي شامل أوروبا‪ .‬متاما‬ ‫كام تسجل املواهب الخالقة واملتنوعة‬ ‫املشكلة للجنة تحكيم هذه السنة‪ ،‬والتي‬ ‫يرأسها مارتن سكورسيزي‪ ،‬حضورها‬ ‫كشاهد عىل الرؤية املتبرصة و االنفتاح‬ ‫الدويل ملهرجاننا”‪ ،‬مثلام قال صاحب‬ ‫السمو املليك األمري موالي رشيد يف كلمته‬ ‫االفتتاحية التي قدم من خاللها املهرجان‪.‬‬

‫ففي الدورة الثالثة عرشة من عمره‬ ‫يواصل املهرجان الدويل للفيلم مبراكش‬ ‫ترسيخ قوته اإلشعاعية وتكريس جاذبيته‬ ‫املتنامية‪ ،‬بتكريم السينام الدامناركية التي‬ ‫ارتأت مؤسسة املهرجان االنفتاح عليها‪،‬‬ ‫وإتاحة الفرصة أمام ضيوف املهرجان‬ ‫للتفاعل مع نجومها يف أجواء ال تتاح إال يف‬ ‫مدينة ساحرة مثل مدينة مراكش الحمراء‪.‬‬ ‫ويف سابقة يف تاريخ املهرجان الدويل‬ ‫للسينام مبراكش‪ ،‬انتىش جمهور جامع الفنا‬ ‫مبشاهدة فيلم االفتتاح “رام ليال” تزامنا‬ ‫مع عرضه بقرص املؤمترات‪ ،‬لتكون بذلك‬ ‫هذه الدورة قد حملت الجديد لضيوف‬ ‫املهرجان وللجمهور املراكيش أيضا‪.‬‬


‫النجمة بينوش تضيء سماء مراكش‬ ‫وتكشف عالقتها بالمغرب > ص ‪03‬‬

‫مارتن سكورسيزي‪ :‬السينما الحالية مدعوة‬ ‫أكثر لالهتمام بصغار المخرجين > ص ‪03‬‬

‫المهــــــــرجان الــــدولـــــي للــــفــــيـــــــــلم بمـــــــــــــراكش‬ ‫الجريدة الرسمية للمهرجان الدولي للفيلم بمراكش • األحد ‪ 01‬دجنبر ‪ • 2013‬العدد رقم ‪02‬‬

‫كوري إيدا هريوكازو ‪ ..‬مبدع قادم من بالد الشمس > ص ‪05‬‬ ‫أفالم المسابقة‬

‫ص ‪04‬‬

‫املهرجان الدولي للفيلم بمراكش يواصل‬ ‫مشواره بصيغة التنوع والتجديد > ص ‪08‬‬

‫نبيل بن يادير يتطلع إلى‬ ‫الجائزة الكبرى للمهرجان‬ ‫الدولي للفيلم‬

‫‪Quotidien des actifs urbains‬‬ ‫‪L'Officiel du FIFM est édité et distribué par‬‬ ‫‪devocean S.A, société éditrice du quotidien‬‬ ‫‪aufait.‬‬ ‫‪Certifiée ISO 9001‬‬ ‫‪v. 2008‬‬

‫‪13‬‬

‫عاما من اإلشعاع‬ ‫والعالمية‪...‬‬

‫‪DIRECTEUR DE PUBLICATION: REDA SEDRATI / DEPOT LEGAL 65-06 / EDITION SPÉCIALE FIFM ÉDITÉE PAR AUFAIT‬‬

‫أوندريا باالورو يتنافس‬ ‫على النجمة الذهبية بـ‬ ‫“ميدياس”‬


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.