Fifm 2013 n° 04

Page 1

compétition. The gambler, Ida et The swiming pool à l'affiche > p/04-05

Interview. Melita Toscane Du Plantier, la directrice du festival passe aux aveux > p/09

LE JOURNAL OFFICIEL DU FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM DE MARRAKECH • Edition du mardi 03 décembre 2013 • n°04

Juliette Binoche. “Jouer ce n'est pas une histoire de mots, c'est plus profond” p/08

dossier

p/06-07

Coproduction: les fonds étrangers à la rescousse

ils ont dit...

p /11

Le FIFM vu par les touristes

en images

p/12-13

competition

p/14-15

The Swimming Pool, Ida & The Gambler

tribute

p/16

The Unavoidable Mohammed Khouyi

Quotidien des actifs urbains L'Officiel du FIFM est édité et distribué par devocean S.A, société éditrice du quotidien aufait.

DEPOT LEGAL 65-06

Certifiée ISO 9001 v. 2008

Météo Marrakech

Hommage à la carrière exemplaire de Mohamed Khouyi p/10

Le méritant

min max 8

19

NE JETEZ PAS CE JOURNAL SUR LA VOIE PUBLIQUE : OFFREZ LE À VOTRE VOISIN !

Edité par devocean S.A Certifié ISO 9001 version 2008 - DEPOT LEGAL 65-06


02

mardi 03 décembre 2013

Edito

Moonwalk Le fabuleux Terry Gilliam, le seul, l’unique réalisateur à succès mondial qui se laisse aller à un moonwalk devant des milliers de spectateurs... Comme s’il était seul dans sa salle de bain ! Mais pour cet ancien des Monty Python, rien de plus étonnant. Mickael Jackson a dû, toutefois, se retourner dans sa tombe, hier soir!/Tarek

| L'OFFICIEL DU FIFM Edité par devocean S.A, société éditrice du quotidien d’information , certifiée ISO-9001 version 2008 (Bureau Veritas International) RC: 157283 Patente : 36390935 IF: 1104850 Impression: Maroc Soir Directeur général: Brahim Sedrati Directeur de publication: Reda Sedrati Rédactrice en chef Naaoumi Najlae Equipe de rédaction: Paola Frangieh, Ziyad Afri, Boubker Slimani, Ahmed Adbibe, Abdellah Essaefani Coordination & correction: Wafae M’rabet, Mathieu Catinaud, Kisito Ndour Photographie: Tarek Infographie: Ghassan Elkechouri, Mounim Souibi Responsable distribution: Abdelhakim Oudghiri Contacts: Tél: 0522 39 92 55 / 77 / 87 Fax: 0522 39 93 78 E-mail: info@aufaitmaroc.com

Suspendus à leurs lèvres !

L

a bulle cinéma marrakchi apporte, chaque jour, son lot d’étincelles: celles bien pailletées et celles à taille humaine. Après l’hommage au réalisateur japonais Kore-Eda Hirokazu et son cortège d’émotions hier, la leçon de cinéma de James Gray a eu l’effet escompté: une vraie symbiose et surtout un véritable moment de sincérité. Ce grand blond aux allures de bisounours est inspirant et… juste sympa ! Il est surtout humble et très décontracté. Si chaque Masterclass ressemblait à celle du réalisateur de L’immigrant: une avalanche inattendue de confidences, un franc-parler amusant et une flopée de références cinématographiques, nous sommes preneurs ! Le réalisateur qui a

tant sublimé New York, a livré, en lançant à tout va ses blagues américaines, un témoignage fluide. C’est sans doute ça un grand cinéaste, quelqu’un qui reconnaît ses erreurs et qui n’hésite pas à revenir sur ses revers cinématographiques. On comprend mieux son cinéma, très personnel ! Autre moment loin du tapis rouge, la rencontre dans le cadre de Cinécoles entre les apprentis cinéastes et le réalisateur marocain Ibhrahim Chkiri et l’acteur Driss Roukh. Le débat a tourné autour des moyens technologiques dans le cinéma et les critères d’une bonne narration. De son côté, la place Jemaa El Fna a poursuivi, hier, ses festivités nocturnes, projetant, toujours devant des festiva-

liers en liesse Les aventures du baron de Munchausen, un des spectaculaires opus de Terry Gilliam. Une belle journée estampillée “rencontres”. On en redemande. ■ Paola Frangieh


mardi 03 décembre 2013

03

programme MARDI 3

JEUDI 5

11h00-COMP: THE GAMBLER (1h49) 15h00- COMP: IDA (1h20) 17h00- COMP: THE SWIMMING POOL (1h06) 20h00- Hommage | Mohamed Khouyi

11h0015h0017h00-

Palais des Congrès, Salle des Ministres

COUP DE CŒUR: SARA (1h40)

Palais des Congrès, Salle des Ambassadeurs

11h00- SCAND: SONGS FROM THE SECOND

FLOOR (Chansons du deuxième étage, 1h38) 14h30- AUDIO: THE LOVERS ON THE BRIDGE (Les Amants du Pont-Neuf, 2h05) 18h00- MASTER: Masterclass Abbas Kiarostami 20h30- HOMJB | CERTIFIED COPY (Copie conforme, 1h46)

Cinéma Le Colisée

HOMMK: ANDROMAN – BLOOD AND COAL (Androman – De sang et de charbon, 1h37) 14h00-HOMJB: THE UNBEARABLE LIGHTNESS OF BEING (L’Insoutenable Légèreté de l’être, 2h51) 17h30- COMP: BAD HAIR (1h33) 20h00- COMP: HAN GONG-JU (1h52) 22h30- HC: THE ZERO THEOREM (1h47) 11h00-

Cinéma Mégarama 17h0020h00-

1h39)

SCAND: OUT OF BOUNDS (1h13) SCAND: A HIJACKING (Hijacking,

SCAND: A ROYAL AFFAIR (Royal Affair, 2h17)

22h30-

Place Jemaa El Fna

COUP DE CŒUR | KANYAMAKAN (1h40)

18h00-

En présence de l’équipe du film

MERCREDI 4

Palais des Congrès, Salle des Ministres

COMP: BLUE RUIN (1h32) COMP: TRAITORS (1h26) COUP DE CŒUR: THEY ARE THE DOGS (C’est eux les chiens, 1h25) 20h00-Hommage au Cinéma scandinave -HC: WALTZ FOR MONICA (Valse pour Monica, 1h47) 11h0015h0017h00-

Palais des Congrès, Salle des Ambassadeurs

AUDIO: CASINO (2h58) SCAND: THE WIND (Le Vent, 1h15, muet/silent) 16h30- MASTER: Masterclass Nicolas Winding Refn 20h30- SCAND: DRIVE (1h40) 10h0014h00-

Cinéma Le Colisée

HOMFS: SOCIAL GENOCIDE (Mémoire d’un saccage, 2h) 14h00- COUP DE CŒUR: KANYAMAKAN (1h40) 16h30- COMP: THE SWIMMING POOL (1h06) 18h00- COMP: IDA (1h20) 20h00- COMP: THE GAMBLER (1h49) 22h30- COUP DE CŒUR: SARA (1h40) 11h00-

Cinéma Mégarama

SCAND: A MAN’S JOB (Un travail d’homme, 1h37) 20h00- SCAND: ITALIAN FOR BEGINNERS (1h52) 22h30-SCAND: THE BOTHERSOME MAN (Norway of Life, 1h35) 17h00-

Place Jemaa El Fna 18h00-HUGO

(Hugo Cabret, 2h06)

En présence du réalisateur Martin Scorsese, Président du Jury 2013

Palais des Congrès, Salle des Ambassadeurs

COMP: FEVERS (Fièvres, 1h30) COMP: HOTELL (1h37) COURT- COMPÉTITION CINÉCOLES (2h16) Projection unique 20h30- Hommage | Fernando Solanas -HC: THE STONE (1h53)

Palais des Congrès, Salle des Ambassadeurs

AUDIO: SMILLA’S SENSE OF SNOW (Smilla, 2h01) 15h00- AUDIO: LARBI (1h45) 17h30- SCAND: KON-TIKI (1h58) 20h00- HOMFS: THE JOURNEY (Le Voyage, 2h32) 11h00-

Cinéma Le Colisée

SCAND: PLAY (1h58) HOMFS: THE DIGNITY OF THE NOBODIES (La Dignité du peuple, 2h) 16h30- COUP DE CŒUR: THEY ARE THE DOGS (C’est eux les chiens, 1h25) 18h30- COMP: BLUE RUIN (1h32) 20h30- COMP: TRAITORS (1h26) 22h30- HC: WALTZ FOR MONICA (Valse pour Monica, 1h47) 11h0014h00-

Cinéma Mégarama

17h00- SCAND: EAT SLEEP DIE (1h44) 20h00- SCAND: MELANCHOLIA (2h10) 22h30- SCAND: THE HUNT (La Chasse, 1h55)

Place Jemaa El Fna 18h00-

PUBLIC ENEMIES (2h20)

En présence de la comédienne Marion Cotillard, membre du Jury 2013

VENDREDI 6

Palais des Congrès, Salle des Ministres

COMP: AGAIN (1h47) COMP: HOW I LIVE NOW (Maintenant, c’est ma vie, 1h46) 17h30- COUP DE CŒUR: BEHIND CLOSED DOORS (Derrière les portes fermées, 1h42) 20h00- Cérémonie du Palmarès Cinécoles HC | THOSE HAPPY YEARS (1h40) 22h30- HC: ONE CHANCE (1h43) Projection unique 11h0015h00-

deurs

Palais des Congrès, Salle des Ambassa-

10h00-

AUDIO: LA VIE EN ROSE (La Môme,

14h30-

AUDIO: HIDDEN (Caché, 1h57)

2h20)

18h0020h3022h30-

2h03)

MASTER: Le Cinéma de Régis Debray COMP: AGAIN (1h47) HOMFS: THE CLOUD (Le Nuage,

Cinéma Le Colisée

SCAND: LA PAROLE (2h06) SCAND: KITCHEN STORIES (Kitchen Stories : chroniques de cuisine, 1h35) 16h00- HOMMK: SAMIRA’S GARDEN (Les Jardins de Samira, 1h52) 18h30- COMP: HOTELL (1h37) 21h00- COMP: FEVERS (Fièvres, 1h30) 23h00- HC: THE STONE (1h53) 11h0014h00-

Cinéma Mégarama 17h0020h0022h30-

SCAND: GERTRUD (1h59) HOMJB: MARY (1h23) SCAND: LILYA 4-EVER (1h49)

Place Jemaa El Fna 18h00-

CHENNAI EXPRESS (2h21)

SAMEDI 7

Palais des Congrès, Salle des Ministres

HC: THE REUNION (1h29) Projection unique 18h00- Cérémonie de Clôture & Palmarès -HC: WE ARE THE BEST! (1h42) 11h00-

Palais des Congrès, Salle des Ambassadeurs

AUDIO:THE HORSEMAN ON THE ROOF (Le Hussard sur le toit, 2h15)

09h30-

Cinéma Le Colisée

SCAND: OSLO, AUGUST 31st (Oslo, 31 août, 1h35) 14h00- HOMMK: TWO WOMEN ON THE ROAD (Deux Femmes sur la route, 1h30) 16h00- COUP DE CŒUR: BEHIND CLOSED DOORS (Derrière les portes fermées, 1h40) 18h30- HC: THOSE HAPPY YEARS (1h40) 21h00- COMP: HOW I LIVE NOW (Maintenant, c’est ma vie, 1h46) 23h00-HC: WE ARE THE BEST! (1h42) 11h00-

Cinéma Mégarama

SCAND: FROZEN LAND (2h10, vostf) SCAND: THE GIRL WITH THE DRAGON TATTOO (Millenium, 2h32) 17h00- SCAND: FAITHLESS (Infidèle, 2h35) 20h00- HOMSS: GLORIA (1h48) 22h30- SCAND: NORTHWEST (1h31) 00h30- SCAND: THE MONITOR (Babycall, 1h35) 11h0014h00-

Place Jemaa El Fna

8h00- SCAND: THE HYPNOTIST (L’Hypnotiseur, 2h02)


04

mardi 03 décembre 2013

compétition • IDA DE PAWEL PAWLIKOWSKI

Quand le passé nous rattrape SYNOPSIS. Avant qu’Anna, jeune novice

(18 ans), ne prononce ses vœux pour entrer définitivement dans les ordres, la Mère supérieure du couvent lui demande de rendre visite à sa tante, dont Anna ignorait pourtant jusqu’à présent l’existence. L’innocente jeune fille part donc à la rencontre de Wanda, la sœur de sa mère disparue, une brune d’âge mur, à la vie dissolue. Le passé d’Anna – et même son véritable prénom, Ida – fera alors l’objet, pour la première fois, de stupéfiantes révélations.

Projections Le film est projeté aujourd’hui à 15H00 à la Salle des Ministres du Palais des Congrès, dans le cadre de la compétition officielle. Il sera également à l’affiche, le mercredi 4 décembre à 18H00, au Cinéma Le Colisée.

À la réalisation, Pawel Pawlikowski

Pas de couleurs, pas de gaieté Le réalisateur polonais Pawel Pawlikowski nous décrit de manière sévère la Pologne des années 60, au travers du regard d’une jeune femme destinée à rentrer dans les ordres. Dans ce drame en noir et blanc, le parti pris est clair : pas de couleur, pas de gaieté. C’est un film triste qui s’assume. Pawlikowski exploite l’innocence de cette jeune femme (18 ans) pour la confronter aux horreurs du régime polonais, à l’époque sous diktat communiste. Il montre, au travers de sa quête, la difficile situation des femmes, mais surtout des Juifs. Ces derniers n’ayant pas pignon sur rue dans cette Pologne hostile, la foi demeu-

Ida, une femme aux prises avec les démons de toute une nation, cette Pologne que , Pawlikowski nous dépeint en noir et blanc, avec justesse. /DR

rait une question essentielle qui constituait soit un refuge, soit une prison.

Une identité lourde de conséquence La jeune femme destinée à devenir une fervente catholique qui va rentrer dans les ordres, découvre qu’elle est née juive et que toute sa famille a disparu. Un lourd fardeau qui résonne comme une punition mêlant horreur de l’histoire,

inhumanité et hypocrisie. L’histoire se complique, quand elle tombe amoureuse d’un beau musicien, qui lui laisse entrevoir les plaisirs d’une vie libre, sans contraintes religieuses. On a du mal à lire dans les yeux énigmatiques de la protagoniste, Agata Trzebuchowska, fenêtres fermées d’une âme impénétrable. Se pose alors la question : peut-elle réconcilier sa dévotion religieuse avec sa vraie identité ? Au casting, on retrouve Agata Trzebu-

Né en 1957 à Varsovie (Pologne), il quitte son pays natal à 14 ans et vit entre Londres, l’Allemagne et l’Italie, avant de s’installer définitivement au Royaume-Uni. Après des études de littérature et de philosophie, il débute sa carrière en réalisant des documentaires pour la BBC. Il reçoit le British Film Academy Award (BAFTA) du meilleur jeune réalisateur britannique en 2001 pour son deuxième long métrage, Transit palace, et le BAFTA du meilleur film britannique en 2005 pour My summer of love.

chowska, Agata Kulesza, Dawid Ogrodnik, Jerzy Trela, Adam Szyszkowski, Halina Skoczynska et Joanna Kulig. ■ Naaoumi Najlae

• THE GAMBLER DE IGNAS JONYNAS

Jouer, mais à quel prix ? le film décrit la détresse sociale dans la laquelle peut se noyer un homme avide d’argent facile. Le réalisateur tente de décrire, avec poigne et douceur, la difficulté de faire des choix de vie dans des moments de son existence où la pression sociale est déjà très forte.

Dilemmes

,

The gambler retranscrit très bien ce cercle infernal des jeux, dans lequel un homme peut facilement perdre pied./DR

SYNOPSIS. Employé modèle au service des urgences d’un hôpital, Vincentas est obsédé par les jeux d’argent. Jamais à court de combines douteuses pour rembourser ses dettes, il invente un jour, en toute illégalité et dans le cadre de son travail, un jeu de paris dont il retire rapidement des gains de plus en plus importants. Vincentas va alors devoir faire

un choix dans lequel ce sont cette fois l’amour, la vie et la mort qui sont en jeu.

Détresse sociale Le réalisateur Ignas Jonynas a réussi le pari, avec cet opus, d’initier la première co-production entre la Lituanie et la Lettonie. Entièrement joué en lituanien,

Plongé dans un univers hospitalier que Ignas Jonynas connaît très bien, il décrit un homme et une femme aux priorités différentes et au cœur d’un dilemme moral fort. Si le personnage principal est dépeint comme sans limites et prêt à tout pour sortir de son tourbillon de dettes, la femme qui joue à la fois sa collaboratrice au travail et son amoureuse va le perturber dans sa quête. Ce film nous plonge dans les questions existentielles de l’humain face à la cupidité mais aussi l’amour, des sentiments forts que Ignas Jonynas dépeint à la perfection. Au casting, on retrouve Vytautas Kaniusonis, Oona Mekas, Romuald Lavrynovic, Valerijus Jevsejevas, Lukas Kersys, Jonas Vaitkus, Arturas Sablauskas et Simonas Lindesis. ■ Naaoumi Najlae

À la réalisation, Ignas Jonynas Né en 1971 à Vilnius (Lituanie), il étudie à l’Académie lituanienne de musique, cinéma et télévision et à l’École de cinéma d’Amsterdam. Il travaille comme ouvrier dans le bâtiment, barman, docker, aide-infirmier dans un hôpital psychiatrique, animateur de radio et il fait également partie du groupe de rock Bango Collective. Il signe dix mises en scène de théâtre et réalise un documentaire et deux courts métrages avant son premier long métrage de fiction.

Projections The gambler sera projeté à la Salle des Ministres du Palais des Congrès, aujourd’hui à 11H00, dans le cadre de la compétition officielle. Il sera également à l’affiche le mercredi 4 décembre, à 20H00, au Cinéma Le Colisée.


05

mardi 03 décembre 2013

compétition • THE SWIMMING POOL DE CARLOS MACHADO QUINTELA

Un été à La Havane SYNOPSIS. Un maître nageur apa-

thique, une adolescente unijambiste, un garçon atteint de trisomie, un autre que ses jambes ne portent plus et un dernier, certes épargné par les handicaps physiques, mais qui refuse de parler, se retrouvent un après-midi à la piscine. Ces cinq marginaux finiront par dépasser leurs conflits inévitables et à se retrouver grâce à leurs imperfections. Dans cet opus, le réalisateur cubain, Carlos Machado Quintela, nous plonge dans un univers dit différent, celui de l’handicap et du regard que lui porte la société.

La loi du plus fort Quintela a choisi cinq individualités qui ne vont pas cesser de s’entrecroiser, révélant progressivement ce qui les lie les uns aux autres. Tout au long du film, des liens se créent, des rejets aussi. C'est un film qui questionne subtilement sur le sentiment de manque. À travers chaque personnage, est posée la question de la gestion de nos points faibles et de nos

À la réalisation, Carlos Machado Quintela Né en 1984 à La Havane (Cuba), il obtient un diplôme en communication audiovisuelle à l’Institut Supérieur des Arts de La Havane, puis étudie l’écriture de scénario à l’Ecole internationale de cinéma et de télévision de San Antonio de los Baños à Cuba. Il a écrit et réalisé des courts métrages plusieurs fois récompensés, avant de réaliser son premier long métrage, The swimming pool.

Projections Le film est projeté aujourd’hui à 17H00 à la Salle des Ministres du Palais des Congrès, dans le cadre de la compétition officielle. Il sera également à l’affiche, le mercredi 4 décembre, à 16H30, au Cinéma Le Colisée.

,

Le film de Quintela parle d'handicap mais ne verse pas dans le sentimentalisme, ce qui rend le traitement du sujet bien plus pertinent./DR

carences au quotidien. Et comment affronter cette loi du fort sur le faible qui sévit, même chez les personnes qui ne sont pas atteintes d'handicap, comme par exemple le maître nageur.

Intimement humain On décèle dans ce film une sorte de dou-

ceur, malgré la violence des maux qui y sont traités. C’est un cinéma brut et réaliste, loin du format narratif conventionnel. Il y règne une force tranquille que le réalisateur a voulu injecter dans l’atmosphère globale, comme pour laisser le temps aux spectateurs de bien s’imprégner de la subtilité des personnages. Pourtant, on ne tombe pas dans le senti-

mental. Le traitement des personnages par le réalisateur est empreint de dignité. The swimming pool est une performance impressionnante d'intimité. C’est une expérience immersive, doucement enrichissante. Au casting, on retrouve Raúl Capote, Mónica Molinet, Felipe García, Carlos Javier Martínez, Marcos Costa, Marlen Rivero, Pancho Garcia, Fernando Hechavarría et Mario Guerra. ■ Naaoumi Najlae


06

mardi 03 décembre 2013

,Andalousie, mon amour de Mohammed Nadif, sorti en 2011, une coproduction Maroc-France. /DR

dossier

• COPRODUCTION AU MAROC

Les fonds étrangers à la rescousse

Dans un pays où les subventions pour le cinéma reposent majoritairement sur l’Etat, à savoir le Centre Cinématographique Marocain (CCM), et où les guichets alternatifs de production sont quasi inexistants, le recours à la coproduction internationale est de plus en plus fréquent. Une démarche qui s’avère souvent un terrain miné. CONSTAT. Les subventions pour le cinéma au Maroc peinent toujours à s’étoffer. Le recours aux fonds étrangers est inévitable pour les films ambitieux qui veulent se démarquer. Et même si nombre de films marocains ont réussi à percer avec un budget modeste, il n’en

reste pas moins que la collecte des fonds étrangers fait avancer la machine et affine la qualité du film. Autrement, nos rétines sont vite écorchées ! En France, par contre, le gâteau des subventions est équitablement réparti, à savoir 32% de recettes provenant des

chaînes de télévision, 32% des boîtes de production, 20% des distributeurs, 10% des producteurs étrangers et 7% d’aides de l’Etat (selon une enquête du portail Rue 89). Au Maroc, financer des films en dehors du CCM relève de la gageure. Les subventions provenant des mécènes (si l’on exclut le film My Land de Nabil Ayouch et quelques rares cas) sont quasi introuvables.

Au Maroc, trouver des individus qui investissent dans le cinéma est presque impossible. Ce n’est pas dans la culture du pays.” Souad Lamriki, productrice pour Agora Films.

Le retour du fils d'Ahmed Boulane, sorti en 2012, coproduit par le Maroc et l'Organisation , Internationale de la Francophonie (OIF). /DR

Les grandes fortunes du Maroc sont, pour une raison obscure, réticentes à investir dans le cinéma. De même, les conseils des villes et des régions sont encore plus frileux et rechignent à soute-

nir leur cinéma. Quant aux subventions institutionnelles, elles se répartissent entre le fonds d’aide du CCM, qui se taille la part du lion, et les chaînes de télévision qui financent comme elles peuvent, à hauteur de 10% par film. Cette année néanmoins, la machine est enrayée par le gel des subventions venant des chaînes de télévision. La raison est discutable. “Normalement, nous soutenons autour de 10 long-métrages par an, mais cette année, avec l’introduction du nouveau cahier de charges, les subventions sont bloquées par manque de budget”, indique Noureddine Rakib, directeur de production de la chaîne Al-Aoula. “Depuis le lancement du nouveau cahier de charges, nous peinons à obtenir des aides de la part des chaînes de télévision”, déplore Lamia Chraïbi, productrice pour La Prod.

Des ressources locales qui font encore défaut Où donc trouver ces mannes financières ? Pour réunir un budget qui


07

mardi 03 décembre 2013

permette à un film de gagner en notoriété, les producteurs se tournent vers les fonds étrangers. Mais, ce n’est pas une mince affaire, surtout en l’absence de concepts artistiques et de scénarios qui sortent du lot. “L’un des défauts majeurs du cinéma marocain est que les films pêchent au niveau de la qualité artistique”, déplore Bahija El Youbi, productrice pour Ali’n Productions. “La concurrence est rude à l’étranger et les dossiers se doivent d’être solides. Il faut que le niveau soit plus élevé, le scénario bien ficelé, différent et intelligent”, explique Souad Lamriki d’Agora Films. “Il faut également être présent dans les marchés de production et de coproduction, dans les festivals internationaux, pour vendre le film et le pitcher. C’est le meilleur moyen pour connaître la valeur de son projet à l’international et de jauger ses chances face à une multitude d’autres projets”, poursuit Lamia Chraïbi. Parallèlement, l’absence de mise en place de marchés de films dans les festivals nationaux entrave davantage la procédure. Prolifique en termes d’agen-

Où vas-tu Moshé ? de Hassan Benjelloun, , une coproduction Maroc-Canada. /DR

 Les accords de coproduction et d’échanges cinématographiques au Maroc englobent en Europe, la France, la Belgique, l’Espagne et l’Angleterre ; en Afrique, la Côte d’Ivoire, le Mali, le Sénégal et l’Union du Maghreb Arabe. Parmi les pays arabes, figurent la Syrie et l’Egypte. Sans oublier le Canada. das (Festival national de Tanger, Festival de Marrakech, Festival du film méditerranéen de Tétouan, Festival du film transsaharien de Zagora, Festival du court-métrage de Tanger...), le Maroc peine à donner de l’élan au marché du financement, contrairement aux autres festivals d’envergure, ancrés dans la région (Dubaï, Abu Dhabi, Doha). Mettre en branle un processus de sollicitation requiert un savoir-faire précis, dont seules quelques boîtes de production au Maroc détiennent le secret. “La démarche, qui englobe l’obtention de l’avance sur recettes du CCM et celle de récolter des fonds de l’étranger, prend à peu près trois ans”, relève Souad Lamriki. Quant au processus de coproduction, il est tributaire de certains quotas. D’abord, il faut que le sujet soit universel. Ensuite, il convient de travailler étroitement avec un coproducteur étranger et de recourir à des équipes étrangères (selon des accords établis entre les deux parties). Selon Bahija El Youbi, “les accords sont flexibles. Nous avons le choix entre faire appel à des techniciens étrangers, faire la post-production dans le pays étranger ou choisir un matériel étranger. Le tournage, par contre, ne doit pas obligatoirement avoir lieu dans le pays qui cofinance”. En dehors des fonds européens, les producteurs sollicitent les fonds des pays arabes, notamment ceux des pays du Golfe, qui imposent moins de contraintes. “Les pays arabes octroient

,Rock the Casbah de Leila Marrakchi, coproduit par le Maroc et la France. des sommes correctes. Il est relativement plus facile de recourir à leurs fonds, leurs paramètres de coproduction étant moins sévères, sans compter que ces pays sont animés d’une volonté d’aider le cinéma arabe”, explique la productrice Bahija El Youbi.

Un paysage de production balbutiant La défaillance du système de financement au Maroc est souvent imputée au manque de producteurs sur le marché, voire à leur inefficacité. Si la procédure de collecte de fonds en est encore à ses premiers pas, courtiser des producteurs dignes de ce nom est d’une redoutable complication. Le Maroc manque de producteurs qui soutiennent leur réalisateur d’un point de vue artistique. “Il n’y a pas de production au sens créatif. Un producteur se doit de donner un regard et d’accompagner le réalisateur. La production est un métier à part ”, indique le jeune réalisateur marocain, Hicham Lasri. Même son de cloche du côté

/DR

de Daoud Oulad Syad, cinéaste marocain chevronné. “Tant qu’on n’aura pas de vrais producteurs indépendants, qui connaissent leur métier, les réalisateurs continueront à s’improviser producteurs et l’industrie continuera à pâtir de ce manque”, analyse-t-il. De surcroît, les boîtes de production planchent majoritairement sur des films publicitaires ou offrent des services de production exécutive. Leurs prestations se limitent à gérer les projets de film étrangers déjà financés. Ils ne prennent pas de risques financiers et ne s’impliquent que dans des films qui ont déjà un financement ”, relève Lamia Chraïbi. Même si les films marocains de qualité ne sont pas systématiquement des films coproduits avec l’étranger, il n’en reste pas moins que solliciter des fonds de l’étranger affine la qualité du film. Il le propulse surtout au-devant de la scène internationale et lui confère souvent une meilleure visibilité. Toutefois, le Maroc est encore loin d’être une pépinière en termes de coproduction. Affaire à suivre. ■ Paola Frangieh

Trois questions à Faouzi Bensaïdi INTERVIEW

Q: En cas de coproduction, quel est le budget alloué par le Centre Cinématographique Marocain et celui octroyé par le fonds étranger? Est-ce que la production locale est majoritaire ? Cela dépend des projets, des films, des montages financiers, du lieu et de la langue du tournage. Aujourd'hui, au Maroc, on peut arriver sur le marché international avec une bonne base de financement, vu les sommes allouées par le fonds d'aide, mais il faut que le projet soit intéressant et ambitieux. Le cœur de cette affaire est quand même le film à réaliser.

Q: Y a-t-il des contraintes, lorsque la production étrangère est majoritaire ?

Cette question renvoie à une poignée d'idées fausses sur la coproduction. J'évoque la plus répandue : en coproduisant, le film est dénaturé car il doit répondre à des demandes spécifiques de

la partie étrangère. Tout dépend de la personnalité du réalisateur, de sa capacité à défendre son travail, de sa vision et de ses choix esthétiques. Même en produisant un film totalement local, on est soumis aux mêmes combats. Un producteur marocain ou une chaîne de télévision peut demander des changements, espérant un succès commercial. Même sur le tournage, le réalisateur a un pouvoir qui est constamment convoité, donc c'est le réalisateur face aux aléas de son travail.

Q: Pensez-vous qu’un film marocain coproduit soit de meilleur qualité que celui produit localement ?

Pas du tout. Là encore, la qualité du film est une question de talent, de travail, de sincérité et de chance. La coproduction peut fournir des moyens de travail, un financement supplémentaire et une ouverture intéressante pour le film, et aussi des collaborateurs importants dont les compétences correspondent au genre de film souhaité, mais elle ne garantit en rien une qualité supérieure. ■ Propos recueillis par Paola Frangieh

Faouzi Bensaïdi, réalisateur marocain de plusieurs films en coproduction avec des fonds , étrangers. /DR


08

mardi 03 décembre 2013

interview • JULIETTE BINOCHE, INVITÉE D'HONNEUR DE LA 13E ÉDITION DU FIFM

“Jouer, ce n’est pas une histoire de mots, c’est plus profond”

C

’est au pied des orangers que l’une des actrices les plus récompensées au monde nous a reçus. Elle se confie avec douceur, dévoilant ses peurs d’actrice et ses souvenirs les plus touchants. INTERVIEW

Q: Vous avez déclaré que “le courage de l’acteur, c’est de percevoir l’intime”. N’y a-t-il pas eu des moments où ce courage, en plus de vous épuiser, vous a fait perdre pied ? Vous imposez-vous des limites ?

En fait, c’est la limite qui s’impose à moi ! (rires). Vous savez, quand vous sentez que ça monte, il faut laisser aller. Par exemple, quand j’ai joué Camille Claudel (dans Camille Claudel 1915, réalisé par Bruno Dumont, NDLR), j’étais complètement hantée par elle. Je me réveillais effrayée en plein milieu de la nuit et parfois je me mettais à pleurer comme jamais. Je ressentais ça au plus profond de moi, mon corps était affecté. Puis après, en plein milieu du tournage j’ai commencé à être très heureuse. Je ne traînais plus de poids. Je ne pourrais pas vous dire ce qui s’est passé, ça arrive et puis c’est tout.

Q: Racontez nous votre immersion dans le rôle très complexe à jouer de Camille Claudel ?

Ce n’était pas dangereux. Pour Camille, c'était une vraie immersion. J’ai vraiment ressenti sa peur. J’ai cherché, au fond de moi, ma partie qui se sentait abandonnée pour mieux comprendre et jouer le personnage. J’étais dans l’inconfort, la non facilité pour me sentir vulnérable.

n’aurez jamais le privilège d’être un acteur, il faut choisir un autre métier.” Q: Dans tous les rôles que vous avez joués, lequel a profondément et définitivement changé votre perception du monde ? L’expérience de vivre dans la rue dans le film The lovers on the bridge ( ou Les Amants du Pont-Neuf, réalisé par Leos Carax, NDLR) m’a fait réaliser que la vie pouvait basculer à tout moment et qu'après un coup dur, n’importe qui peut se retrouver à la rue. Ce film m’a fait ressentir ce danger, et depuis, je n’ai plus jamais eu peur des personnes qui vivent dans la rue. C’est comme pour les personnes handicapées, depuis Camille Claudel 1915, je n’en ai plus peur. Et pourtant, je me rappelle le premier jour de tournage, j’étais dans le doute. Quand vous avez 20 handicapés qui viennent vers vous, vous vous posez des questions: est-ce que je dois me sentir menacée ? Est-ce que je peux les regarder dans les yeux ? Jusqu’au moment où vous vous y habituez et que vous construisez votre propre relation avec eux.

Q: Quel film a été le plus dur à jouer, jusqu'ici, pour vous ? Vous savez, les films les plus compliqués sont ceux où vous ne vous entendez pas avec le réalisateur.

Ce n’est pas le travail d’acteur qui m’effraie mais plus la relation de travail que je vais développer avec le réalisateur. C’est comme des changements de température. Quand c’est trop chaud ou Mais en même temps, trop froid, ce n’est jamais très c’est cela que de jouer. Il bon ! (rires)” faut avoir cette facilité à se En fait, il y a tellement de manières de laisser aller et à s’exposer diriger des acteurs, et celles qui sont sans contraintes. Sinon, vous indirectes sont toujours plus intéres-

santes. Vous mettre des mots dans la tête n’est jamais bon car jouer, ce n’est pas une histoire de mots, c’est plus profond. Quand ça devient trop intellectuel, je recule et j’installe une distance entre moi et le réalisateur, pour pouvoir garder une liberté dans mon jeu.

Q: Quelle relation avez-vous avec le Maroc ? Ma famille a vécu au Maroc pendant plus de 15 ans. Mon grand-père aimait beaucoup ce pays. Il est mort maintenant mais je suis sûre que son esprit doit être quelque part dans cet oranger ! (rires). Mon père a parlé arabe avant de parler français. Ma grand-mère était un peu effrayée d’ailleurs ! Elle lui disait, apprends le français !

Q: Avez-vous des regrets quant à votre carrière. Auriez-vous fait quelque chose différemment quand vous y repensez ?

Non. Je vis ma vie comme elle vient. J’ai sûrement fait des erreurs mais elles font partie de notre vie, on ne peut y échapper. Ce sont mes choix, qu’ils soient bons ou mauvais, ils le resteront.

Q: Quand avez-vous réalisé que vous aviez ce talent de jouer des émotions ?

Je pense que c’est un système de croyance que vous avez ou pas. C’est une sorte de compassion naturelle, c’est là, au fond de vous. La capacité à être à l’intérieur de ce que vous dites, de ce que vous faites, de ce que vous ressentez. Mais, cette capacité je ne l’ai pas vue sur le moment, c’est après coup que je l’ai analysée comme cela. Je l’ai vue sur ma fille par exemple, et pas sur mon fils qui a une distance naturelle avec les choses. La dernière fois, ma fille me montrait, pour me faire peur, une boîte d’où sortait un petit serpent, et à chaque fois, elle sursautait de peur, comme si c’était la première fois (rires). C’est cela dont je vous parle, la qualité première d'un acteur est de vivre chaque moment, dans le présent, en oubliant le reste. ■ Propos recueillis par Naaoumi Najlae


mardi 03 décembre 2013

09

interview • MELITA TOSCAN DU PLANTIER, DIRECTRICE DU FIFM

“On n’a jamais payé d'invité, contrairement à certains gros festivals”

D

’une élégance certaine et d’une douceur apaisante, Melita Toscan du Plantier est très loin de l’image de la star hautaine. Bien au contraire, elle est une femme simple et casanière, qui n’aime pas la foule et encore moins se donner en spectacle. Elle est avant tout une femme de cœur. Rencontre avec une amoureuse du Maroc.

Par contre, les producteurs marocains profitent, avec le FIFM, d’une belle plateforme pour exposer leurs œuvres à de grands professionnels et à la presse internationale. Je me rappelle que lors de la première année du festival, il n’y avait que cinq films réalisés par an au Maroc. Aujourd’hui, il y en a 25, ce qui prouve bien que le FIFM tire le cinéma vers le haut.

Q: Les invités sont, d’année en année, toujours plus prestigieux. Un long chemin a été parcouru depuis la première édition ?

Vous savez, ce n’est pas facile d’attirer ce beau monde, surtout avec un environnement difficile comme les attentats de Marrakech, ceux de Casablanca, ou encore lorsque nous avons décidé de créer ce festival au lendemain du 11 septembre. Cela n’a pas facilité la tâche, mais nous avons grandi plus vite que je ne l’imaginais.

Q: Justement, vous avez créé le festival après le 11 septembre car vous étiez encore l’une des rares personnalités, à l’époque, à continuer à croire en la compatibilité entre Islam et Occident. Alors, 13 années plus tard, avez-vous gagné votre pari ?

Melita la Marocaine, dans un superbe , caftan, qui reflète son goût pour les créations du pays./TAREK

INTERVIEW

Q: Certains producteurs reprochent au festival de ne pas miser assez sur l’aspect marché du cinéma. Vous leur répondez quoi ? C’est difficile d’avoir un marché ici pour plusieurs raisons. D’abord, il y a trop de piratages donc c'est difficile d’avoir des films inédits à vendre. Ensuite, il y a déjà trop de marchés du cinéma avec les festivals de Venise, Toronto, Cannes ou encore Berlin. Faire un marché pour des films qui ont déjà été vendus partout, cela ne fonctionnerait pas. Ce n’est donc pas d’actualité.

Ah oui ! Nous l’avons gagné et nous aimerions vraiment aller plus loin. Vous savez, pour prendre l’exemple de cette année, la presse marocaine me fait extrêmement plaisir car elle rend compte du fait que ce soit un honneur de recevoir Martin Scorsese, mais aussi d’autres réalisateurs moins médiatiques mais au talent certain. Aujourd’hui, elle reconnaît cette diversité et elle n’attend pas que des stars à paillettes. Elle a aussi compris que ce festival n’est pas français, il est marocain et je travaille au service du Maroc.

 La presse marocaine me fait extrêmement plaisir car elle rend compte du fait que ce soit un honneur de recevoir Martin Scorsese, mais aussi d’autres réalisateurs moins médiatiques mais au talent certain.

Q: Comment faites-vous pour attirer autant de pointures du cinéma à Marrakech, chaque année ? C’est bien plus qu’un travail pour moi. Avec mon mari (Daniel du Plantier, NDLR), nous avons fait naître ce festival et Sa Majesté le Roi Mohammed VI et son frère, Son Altesse Royale le Prince Moulay Rachid nous poussent et nous aident vraiment. Ce travail, je le fais avec passion, tout le long de l’année. Il fait partie intégrante de ma vie. Je fais partie de ces gens qui vivent de ce qu’ils aiment et c’est un luxe énorme. Et si ça marche, c’est parce que je pense que les gens sentent ma sincérité. Vous savez, il y a des gros festivals comme celui de Dubaï qui paient cher des stars américaines pour défiler sur leur tapis, des grosses sociétés internationales pour faire leur sélection. Mais, ce n’est qu’une histoire d’argent au fond, et cela les gens le ressentent. Et les réalisateurs ne respectent pas cela car ce sont des artistes, ils recherchent la vérité.

 Ce festival n’est pas français, il est marocain et je travaille au service du Maroc. Q: Au FIFM, vous n’avez jamais payé les invités ?

On n’a jamais, jamais payé les invités. Pas une seule fois. Mais, c’est arrivé qu’on nous le demande. Je ne citerai pas de nom mais une star américaine avait demandé de l’argent alors nous avons arrêté de l’inviter. Au bout de trois ans, c’est elle qui nous a rappelés pour qu’on l’invite ! Les personnes authentiques n’aiment pas les mercenaires et moi je transmets ma passion pour le Maroc, alors que je ne suis, a priori, pas Marocaine. Mais, je le suis de cœur, et cela ils y sont très sensibles. Nous n’avons jamais eu d’invités qui soient repartis déçus, bien au contraire, ils reviennent comme Francis Ford Coppola, Martin Scorsese ou encore David Lynch. On est loin du festival business comme à Cannes où les invités sont encerclés de gardes du corps et de publicistes et où finalement, on n’échange rien. C’est vraiment une autre façon de travailler et elle ressemble au Maroc. ■ Propos recueillis par Naaoumi Najlae


10

mardi 03 décembre 2013

hommage

Mohamed Khouyi, la force tranquille

L

e Festival international du film de Marrakech rend, aujourd’hui, hommage à un des meilleurs acteurs marocains, Mohamed Khouyi, une figure à jamais gravée dans l’imaginaire collectif des cinéphiles marocains. Formé sur les planches, il a su saisir et développer ce don qu’il a pour l’interprétation au théâtre, une passion qui fait de lui un incontournable du septième art.

SINGULARITÉ. Mohamed Khouyi n’est

pas du genre à faire dans l’excès, mais chez lui, l’imperceptible expression de sa singularité prend, dans chacun de ses rôles, une dimension subtilement disproportionnée. Cette puissance tranquille qu’il maîtrise, et avec laquelle il nous captive, fait de lui un des acteurs les plus appréciés au Maroc Né en 1960, dans le douar des Azzaba, près de Kelaât Sraghna, Mohamed Khouyi rejoint le quartier populaire d'Akkari, à Rabat, à l’âge de neuf ans, pour poursuivre ses études. C’est là qu’il fait ses premiers pas de comédien, d’abord sur les planches des maisons de la jeunesse, dans Madagascar et Allimoun, qui éveilleront, très tôt chez lui, une passion dévorante pour le théâtre. L’éclosion de son don de comédien est ensuite valorisée par les enseignements de l’école d’Abbas Ibrahim, d’où sont issus de grands noms du cinéma marocain. Sa jeune carrière connait un tournant majeur, lorsqu’il est admis, au début des années 80, à “l’Atelier d’art dramatique” du Théâtre national Mohammed V. C’est à cette époque que son destin croise celui d’Abbas Brahim, qui parachèvera la formation de Mohamed Khouyi.

Du théâtre à la télévision

L’art du jeune comédien prend alors toute sa dimension, à travers une série de pièces de théâtre à succès comme Assoôd ila al monhadar arramadi, Tahat w’jbarnaha, Al ghazal ou encore Al Manzah. L’acteur marocain évolue ensuite sous l’aile bénéfique d’un autre metteur en scène, Jamaleddine Dkhissi, qui lui apprend à diversifier son interprétation, pour les besoins de la pièce Mihrajan al mahabil.

 Cette puissance tranquille qu’il maîtrise, et avec laquelle il nous captive, fait de lui un des acteurs les plus appréciés au Maroc. Mohamed Khouyi croise ensuite le chemin d'Abdelouahed Ouzri, qui lui offrira

le premier rôle dans Hikayat bila hodoud, pièce théâtrale qui scellera une des complicités les plus marquantes du cinéma marocain, celle de Mohamed Khouyi et Bastaoui. Ils feront par la suite le bonheur de ceux qui suivent la troupe “Masrah Shems”. En marge du théâtre, la carrière de Mohamed Khouyi prend une dimension plus populaire avec la télévision, qui lui permet de toucher un public plus vaste. Son premier rôle à la télévision, il l’obtient en 1989 dans le feuilleton L’ombre du passé de Mohamed Atéfi. L'acteur fait ensuite une série d’apparitions avec Aoulad Ennas, Siraâ ou encore Jnane el karma de Farida Bourqia, qui font de lui une des figures imposantes dans l’imaginaire collectif des Marocains.

De la télévision au cinéma

Mais c'est surtout le grand écran qui complète le parcours de l’acteur Mohamed Kouyi. Un amour à Casablanca d’Abdelkader Lagtaâ, Yacout de Jamal Belmejdoub, À la recherche du mari de ma femme de Mohamed Abderrahmane Tazi, Konouz Al Atlas de Mohamed Abbazi, Soif de Saâd Chraïbi ou encore Tarfaya de Daoud Aoulad Syad achèvent de faire de Mohamed Khouyi un incontournable du cinéma marocain. Une reconnaissance qui se traduit par plusieurs prix, celui du meilleur acteur au Festival national du film, en 2007, pour son interprétation dans Les jardins de Samira de Latif Lahlou. En 2012, il remporte le Prix de la meilleure interprétation masculine dans le film d’Azalarab Alaoui Androman, De sang et de charbon, au Festicab, au Burundi. Mohammed Khouyi fait aussi des apparitions dans des films étrangers comme Ali Baba et les quarante voleurs de Pierre Aknine, ou encore La Source des femmes de Radu Mihaileanu. L’acteur n’hésite pas, non plus, à s’investir dans des courts métrages, comme Courte vie d’Adil El Fadili et La main gauche de Fadil Chouika, pour lequel il obtient, en 2011, le Prix du meilleur acteur au Festival du film maghrébin d’Oujda. ■ Ziyad Afri

Filmographie sélective 1995: À la recherche du mari de ma femme de Mohamed Abderrahmane Tazi 1999: Destin de femme de Hakim Nouri 2002: Soif de Saad Chraïbi 2003: Jawhara, fille de prison de Saad Chraïbi 2004: Tarfaya, porte de la mer de Daoud Ouled Sayed 2006: Parfum de mer de Abdelhay Laraki 2007: Izourane de Azalarab Alaoui – court métrage, Vois-moi de Omar Mouldouira – court métrage, Ali Baba et les quarante voleurs de Pierre Aknine, Les jardins de Samira de Latif Lahlou

2008: Rêve-éveil d’Ali Tahiri – court métrage, Deux Femmes sur la route de Farida Bourquia 2009: Châtiment de Hicham Ain Al Hayat, Dès l’aube de Jilali Ferhati 2010: Courte vie de Adil El Fadili – court métrage, Les gars du bled (Ouled l’blad) de Mohammed Ismail 2011: La main gauche de Fadil Chouika court métrage, La source des femmes de Radu Mihaileanu 2012: Androman, De sang et de charbon de Azalarab Alaoui, Hors zone de Nouredine Dougna, Zainab, la rose d’Aghmate de Farida Bourquia

Mohammed Khouyi, dans Androman, De sang et de charbon de Azalarab Alaoui, sorti en , 2012. /DR


mardi 03 décembre 2013

11

ils ont dit Le tourbillon cinéma, avec son Sylvie Maillon la première année que je fais lot de visiteurs, vient se greffer C’est le festival, mais je viens régulièrement à Marrakech pour faire du à la notoriété touristique trekking dans le Haut-Atlas. Le climat, en cette période de l’année, me de Marrakech. Nous avons convient parfaitement. Je ne voudrais pas être en France où la temrecueilli les avis de quelques pérature est glaciale. Le seul festival que j’avais fait avant Marrakech est touristes, venus profiter des celui d’Avorias, mais il n’existe plus. Le festival de Marrakech est bien pépites du festival. organisé et il a le mérite d’offrir des ■ Paola Frangieh

badges assez facilement, pour qu’on ait accès à toutes les projections.

Bernard Espent

Françoise Platret

Je viens à Marrakech depuis trois ans. Je ne suis pas familier avec le cinéma scandinave et j’essaie de suivre de près les films en compétition qui sont tous de qualité, même si certains ne sont pas à mon goût. J’essaie souvent de découvrir le cinéma marocain. L’année dernière, j’ai beaucoup apprécié Les chevaux de Dieu et Andalousie, mon amour sur les immigrants clandestins en Espagne. C’est une réelle chance à Marrakech de pouvoir avoir un pass pour accéder gratuitement à tous les films, même si le temps d’attente dure trop longtemps.

Depuis 13 ans, je viens voir le festival. J’ai de la famille à Casablanca, donc j’en profite pour visiter les deux villes. Je profite aussi de la saison, du soleil et du beau temps. Je ne suis pas une grande cinéphile mais j’essaie de voir le maximum de films possible. Auparavant, j’ai assisté plusieurs fois au festival d’Avorias et comme il m’était impossible d’avoir des badges et de voir les films, j’apprécie la facilité d’accès, ici à Marrakech, et la possibilité de voir toutes les projections. J’ai également visité Cannes en touriste pendant la période du festival, et là-bas, c’était tellement plus compliqué que je ne savais pas comment m’y prendre.

Jocelyne Piel

Laurent Pivet

Je viens souvent à Marrakech et comme j’aime bien le festival, je m’organise pour que mon voyage coïncide avec les festivités. Je ne suis pas cinéphile mais je regarde les films en compétition pour me faire ma petite idée. Cette année, j’ai beaucoup aimé l’apparition de Sharon Stone sur le tapis rouge, elle était sensationnelle. J’aurai aimé voir Roman Polanski, il y a quelques années, en 2006, mais je n’ai malheureusement pas pu. Je trouve également que l’attente pour avoir le badge est longue. J’ai attendu 5h et demi, vendredi, alors que l’année dernière ce n’était pas le cas.

C’est ma troisième fois à Marrakech. Je connaissais la ville mais pas le festival. Je le découvre. Je suis très cinéphile et j’ai déjà assisté aux festivals de Cannes et de Deauville puisque je vis dans le sud de la France. Je regarde les films en compétition et je fais un tri parmi tous ces films. Le fait de projeter les premiers films en compétition est surprenant, surtout pour les cinéphiles qui ne connaissent pas le festival. Je trouve également qu’il y a beaucoup de zèle au niveau de la sécurité, ce qui rend les stars un peu inaccessibles.


12

mardi 03 décembre 2013

en images

Pendant le photocall du film en , compétition Bad hair, la réalisatrice

Mariana Rondon et l’actrice Marité Ugas, toutes deux apparemment ravies d’être là.

/TAREK

Mads Mikkelsen, l’acteur danois à succès, , qui joue souvent le rôle du méchant mais qui, aujourd’hui, paraissait très gentil…Du cinéma ou réellement sympa ? À suivre...

/TAREK

L’extravagant réalisateur norvégien, Erik Poppe, accompagné de sa femme. Après avoir , embrassé le tapis rouge, il remercie le ciel. À croire que ce tapis est sûrement le plus beau qu’il ait vu depuis longtemps ! /TAREK

L’Officiel, à ce jour, a toujours été utilisé comme une source d’information qu’on lit et , parfois même relit. Mais là, nous avons découvert un double usage du journal: protéger

nos lecteurs des flashs des photographes ! La star secrète est en compagnie de l’acteur marocain Moustapha El Sarhi./TAREK

La photo de famille de l’équipe du film Kanyamakayn, le coup de cœur de ce festival. Ce , qui est sûr, c’est qu’entre eux, c’est l’amour fou ! /TAREK

La master class d’hier a été animée par le célèbre scénariste et réalisateur new-yorkais, , James Gray, qui a parlé entre autres du cinéma new-yorkais, un cinéma personnel. /TAREK

Les Hoba Hoba Spirit, en compagnie de l’excentrique Rachid Taha, se sont prêtés au jeu , du tapis rouge avec une certaine originalité qui a rafraîchi le traditionnel protocole. Rien que pour cela, ils méritent d’être appelés plus souvent ! /TAREK


13

mardi 03 décembre 2013

L'acteur et ancien marionnettiste, Aziz Discret et simple, toute en finesse comme , , Fadili , salue les photographes. Le tapis dans son film Han Gong-Ju, en compétion, le

rouge, c’est une histoire de famille, sa fille Hanane et son fils Adil ne sont jamais très loin./TAREK

réalisateur Lee Su jin./TAREK

Le fascinant Terry Gilliam, un des , réalisateurs les plus déjantés de notre

époque. Un homme avec qui il ne vaut mieux pas se manquer, car quand il vise, il vise juste !/TAREK

L’acteur marocain Mohamed Bastaoui, un , incontournable, avec un sourire contagieux. Et vive notre Bastaoui national !/TAREK

,Le photocall de l’équipe d’acteurs du film Kanyamakan de Said C. Naciri. Ce qui est certain, c’est qu’avec Rachid Taha en ambassadeur, l’attention a été clairement retenue !

/TAREK

Lorsqu’il s’agit de tapis rouge, il y a une chose sacrément indispensable, sans laquelle il n’y aurait plus de magie: les photographes, ces shooters de l’ombre qui mettent en lumière la , beauté d’un tel évènement. Merci à vous ! /TAREK


14

mardi 03 décembre 2013

competition • IDA

Caught up by the past

color, no joy. It is a sad film that accepts responsibility for it. Pawlikowski makes the most of this young eighteen year old’s innocence, and confronts her to the horrors of the Polish regime at the time of communist diktat. He shows us through the young woman’s quest, the difficult situation of women and more so of the Jews. In this hostile Poland, the question of faith remained essential and could either be refuge or jail.

An identity with heavy consequences.

Ida, a woman torn between the demons of an entire nation, a black and white Poland , accurately depicted by Pawlikowski. /ARR

SYNOPSIS. Before entering the orders, Anna, a Young eighteen year old novice is asked by her Mother Superior to visit her aunt-whom she had never heard of before. The innocent Young woman goes to meet Wanda, her deceased mother’s sister, a dark haired lady with a dissolute lifestyle. Anna’s past, and even her real name-Ida will turn into astounding

revelations.

No color, no joy Polish director Pawel Pawlikowski describes 60’s Poland in a very severe manner, through the eyes of a young woman about to join the orders. In this black and white drama, the choice is clear, no

The young woman destined to becoming a fervent catholic and enter the orders, discovers she was born Jewish, and her entire family has disappeared. A heavy load that resonates like a punishment involving the horrors of history, inhumanity and hypocrisy. The story becomes more complicated when the main character falls in love with a beautiful musician who lets her envisage the pleasures of a free existence, without religious constraints. The eyes of the protagonist, played by Agata Tzebuchowska, remain the closed windows to a hermetic soul. The question is asked then : Can she reconcile her religious devotion

Directed by Pawel Pawlikowski Born in 1957 in Warsow, Poland, he leaves his country aged fourteen and lives between London, Germany and Italy before settling in the UK. After litterature and philosophy studies, he begins his career making documentaries for the BBC. He receives the British Film Academy Award (BAFTA) for Best young director in 2001 for his second feature, Transit Palace, and the BAFTA for Best British Film in 2005 for his third, My summer of love.

Screenings : Ida will be shown in the Salle des Ministres of the Palais des Congrès today at 3 pm as part of the Official Competition. It will also be showing Wednesday December 4th at 6.00 pm at the Cinema Le Colisée.

with her real identity ? Cast : Agata Trzebuchowska, Agata Kulesza, Dawid Ogrodnik, Jerzy Trela, Adam Szyszkowski, Halina Skoczynska, Joanna Kulig. ■ Naaoumi Najlae

• THE GAMBLER

Play, but at What Cost ? SYNOPSIS. Model employee in a the emergency room of a big hospital, Vincentas is obsessed with money games. Never short of a dubious trick to pay off his debts, he comes up with a new idea at work, in all illegality, and starts making more and more important gains. Vincentas will then have to make choices where love, life and death are part of the game.

Social distress With this first film, director Ignas Jonynas has managed the to initiate the first co-production between Lithuania and Lettonia. Entirely shot in Lithuanian, it describes the social distress a man eager for easy money can be driven to. In this film, the director tries to describe with strength and gentleness the difficulty about making life choices when social pressure is already so strong.

Directed by Ignas Jonynas Born in 1971 in Vilnius, Lithuania, he studies at the Lithuanian Academy of Music, Cinema and Television of Amsterdam. He works as builder, barman, docker, nurse in a psychiatric hospital, radio animator and is part of the rock band Bango Collective. He signs ten theater directions and makes a documentary and two short films before his first fiction.

Dilemnas Already immersed in an inhospitable environment well known to Ignas Jonynas, he describes a man and a woman with different priorities at the heart of a strong moral dilemma. The main character is being depicted as without limits and ready for anything to get out of his spiral of indebtedness, whilst the woman who plays his collaborator at work

,"The Gambler" neatly describes the infernal circle of gambling in which men can easily fall. /ARR

and his love interest is going to disturb him in his quest. The film immerses us into existential questions humans are faced with in the face of cupidity, but also love and strong feelings that Ignas Jonynas depicts to perfection.

Cast: Vytautas Kaniusonis, Oona Mekas, Romuald Lavrynovic, Valerijus Jevsejevas, Lukas Kersys, Jonas Vaitkus, Arturas Sablauskas, Simonas lindesis. ■ Naaoumi Najlae

Screenings : The Gambler will be shown in the Salle des Ministres of the Palais des Congrès today at 11 am as part of the Official Competition. It will also be showing Wednesday December 4th at 8.00 pm at the Cinema Le Colisée.


15

mardi 03 décembre 2013

competition • THE SWIMMING POOL

A Summer in Havana

ly the feeling of absence. Through each character, the question of how we deal with our imperfections, weaknesses, on a daily basis is asked. And how to confront this law of the strong against the weak that operates even with people free of major handicap, like, for example, the swimming instructor.

Intimately human

Quintela's movie is about handicap, but without being overly sentimental, which makes its , treatment of this subject more pertinent. /ARR

SYNOPSIS. An apathetic swimming instructor , a one legged teenager, a boy with trisomy, another whos legs won’t carry him anymore, another spared by physical handicaps but who won’t speak, all find themselves for an afternoon at the swimming pool. These five outsiders will eventually go over their conflicts and find each other through

their imperfections.

The law of the strongest Quintela chose five individualities that will keep on interacting, slowly revealing what links them together. Throughout the film, bonds are created and undone. It is a film that questions subt-

One can perceive a kind of softness, despite the violence of the subjectmatter. It is a rough and realist cinema, far from the conventional narrative form. There is a kind of tranquil force that the director instills in the general atmosphere of the filmas though to leave the viewers enough time to feel the subtlety of thecharacters. This is no sentimental film, quite the opposite. The treatment of the characters is full of dignity. Swimming Pool is an impressive intimate performance, that immerses and enriches the viewer progressively. Cast: Raúl Capote, Mónica Molinet, Felipe García, Carlos Javier Martínez, Marcos Costa, Marlen Rivero, Pancho Garcia, Fernando Hechavarría, Mario Guerra. ■ Naaoumi Najlae

Directed by Carlos Machado Quintela Born in 1984 in Havana, Cuba, he receives a diploma in Audiovisual Communication at the Institute of Superior Arts of Havana, then studies screenplay writing at the International Cinema and Television School of San Antonio de los Baños in Cuba. He writes and directs short films many times awarded, before directing his first feature, The Swimming Pool.

Screenings : The Swimming Pool will be shown in the Salle des Ministres of the Palais ces Congrès today at 5 pm as part of the Official Competition. It will also be showing Wednesday December 4th at 4.30 pm at the Cinema Le Colisée.

3

3


16

mardi 03 décembre 2013

tribute

,Mohamed Khouyi in Androman, De sang et de charbon (Androman,Of Blood and Coal) by Azalarab Alaoui (2012).

/ARR

• QUIET STRENGTH

The Unavoidable Mohamed Khouyi The FIFM today pays tribute to one of the best Moroccan actors ; Mohamed Khouyi, a figure forever imprinted in Moroccan film lovers’collective imagination. Trained in theater, he has developed his talent for interpretation, a passion that turned him into the most unavoidable figure of Moroccan cinema.

Selected filmography 1995: À la recherche du mari de ma femme (Looking for my Wife’s Husband) by Mohamed Abderrahmane Tazi 1999: Destin de femme (Women’s Destiny) de Hakim Nouri 2002: Thirst (Soif – Aatach) de Saad Chraïbi 2003: Jail Girl (Jawhara, fille de prison) de Saad Chraïbi 2004: Tarfaya, porte de la mer (Tarfaya, gate to the Ocean) de Daoud Ouled Sayed 2006: Parfum de mer (Rih labhar - Sea Perfume) de Abdelhay Laraki 2007: Izourane de Azalarab Alaoui – court métrage, Vois-moi (See me) de Omar Mouldouira – court métrage, Ali Baba et les quarante voleurs (Ali Baba and the Forty Thieves) de Pierre Aknine – TV, Samira’s Garden (Les Jardins de Samira) de Latif Lahlou 2008: Rêve-Éveil (Dream-awakening) de Ali Tahiri – court métrage, Women’s road (Deux Femmes sur la route) de Farida Bourquia 2009: Châtiment (Punishment) de Hicham Ain Al Hayat, Dès l’aube (From Dusk) de Jilali Ferhati 2010: Courte Vie (Short Life) de Adil El Fadili – court métrage, Les Gars du bled (Ouled l’blad - Village boys) de Mohammed Ismail 2011: La Main gauche (The left Hand) de Fadil Chouika – court métrage, The Source (La Source des femmes) de Radu Mihaileanu 2012: Androman – De sang et de charbon (Androman-Of Blood and Coal) de Azalarab Alaoui, Hors Zone (Out of Reach) de Nouredine Dougna Zainab, La rose d’Aghmate (Zainab, the Rose of Aghmate) de Farida Bourquia

HOMAGE. Mohamed Khouyi doesn't ever overplay, but with him, the imperceptible expression of his singularity takes in each of his roles a subtly disproportioned dimension. It is this quiet strength that captivates his public and makes him one of the most appreciated actors in Morocco. Born in 1960, in the “Azzaba” douar (village), near Kalaât Sraghna, Mohamed Khouyi joins the popular neighborhood of Akkari in Rabat aged nine to study. This is where he will take his first steps as an actor, in the improvised scenes at the Maison de la Jeunesse, (Youth’s home) in particular “Madagascar” and “Allimoun”, that will develop his devouring passion for theater. The birth of his gift for acting is later enhanced by the teachings of the Abbas Ibrahim school, a school from which many great Moroccan actors have emmerged. His young carreer takes a major turn at the beginning of the 80’s when he is admitted in the “Atelier d’art dramatique” of the national theater Mohammed V. At this time, his path come across that of Abbas Ibrahim, who will perfect his training.

From Theater to Television His acting takes on a whole new dimension through a series of successful plays like Assoôd ila al monhadar arramadi, Tahat w’jbarnaha, Al ghazal or still Al

Manzah. The Moroccan actor evolves from then on under the wing of director Jamaleddine Dkhissi who teaches him to diversify his interpretation for the needs of the play Mihrajan al mahabil.

 It is this quiet strength that captivates his public and makes him one of the most appreciated actors in Morocco. Mohamed Khouyi then encounters Abdelouahed Ouzri, who will offer him the lead part in Hikayat bila hodoud, a play that will go down in history for his complicity with Bastaoui, and please those following the theater company “Masrah Shems”. Aside from theater, Khouyi takes on a great popular dimension with television. His first part was in 1989’s soap L’ombre du passé (The Shadow of the past) directed by Mohamed Atéfi. He then appears in a series of television soaps, Aoulad Ennas, Siraâ or still Jnane el karma by Farida Bourqia, Serb lahmam, making him the imposing figure of Moroccan collective imagination.

From the Small Screen to the Big Screen It is cinema that will bring Mohammed Khouyi’s itinerary to the pantheon of

immortality. Un amour à Casablanca (A Love in Casablanca), directed by Abdelkader Lagtâa, Yacout directed by Jamal Belmejdoub, A la recherche du mari de ma femme (Looking for my Wife’s Husband) directed by Mohamed Abderrahmane Tazi, Knouz Al Atlas by Mohamed Abbazi, Soif (Thirst) directed by Saad Chraïbi or yet Tarfaya, directed by Daoud Aoulad Syad, all these films have helped Khouyi become the ‘must’ of Moroccan cinema. Recognition comes, in the form of many awrds : Best Actor at the National Film festival in 2007 for his interpretation in Les Jardins de Samira (Samira’s Gardens) directed by Latif Lahlou. In 2012, he wins the Best Actor in Azalarab Alaoui’s film Androman - De sang et de charbon (Androman-Of blood and coal) at the Festicab festival in Burundi. Mohamed Khouyi appears in foreig films too, such as Ali Baba et les quarante voleurs (Ali Baba and the Forty Thieves), directed by Pierre Akine, or recently in La Source des femmes (The Source) directed by Radu Mahaileanu. The actor doesn’t hesitate in taking parts in short films, as in Courte Vie (Short life) directed by Adil El Fadili and La main gauche (The left hand) directed by Fadil Chouika for which he will earn the 2011 award for best actor at the Festival du Film Maghrébin of Oujda. ■ Ziyad Afri


‫‪08‬‬

‫الثالثاء ‪ 03‬دجنبر ‪2013‬‬

‫حوار‬ ‫ •قال إن مهرجان مراكش يحتل المرتبة الثالثة بعد "كان"‬

‫الناصري‪ :‬سعيد بعرض "سارة" يف املهرجان‬ ‫وتمنيت أن يتنافس يف املسابقة الرسمية‬ ‫رغم ابتسامته العريضة التي ال تفارق محياه‪ ،‬يحمل الفنان سعيد الناصري هم السينما المغربية‬ ‫في قلبه‪ ،‬منشغل بجديدها‪ ،‬ومهووس بمستقبلها الذي يتمناه أفضل‪ ،‬حريص على التغيير‪،‬‬ ‫وعاشق للفن والفنانين‪ .‬يرفض أن يكون نقطة فوق السطر‪ ،‬بل يأبى إال أن يكون‬ ‫القلم الذي يكتب كل جديد في عالم الفن‪ ،‬لذلك فهو ذلك المخرج المبدع تارة‪،‬‬ ‫والممثل الساخر تارة أخرى‪ ،‬والمنشط النشيط في بعض األحيان‪ .‬يشارك‬ ‫سعيد الناصري خالل الدورة ‪ 13‬من المهرجان الدولي للفيلم بمراكش‪،‬‬ ‫بفيله سارة‪ ،‬الذي يعرض اليوم في إطار فقرة "خفقة قلب"‪ ،‬وهو بهذه‬ ‫المناسبة‪ ،‬يفتح قلبه لـ"األوفيسيال"‪ ،‬متحدثا عن عشقه للسينما‪ ،‬ورغبته في‬ ‫تطوير الساحة الفنية المغربية‪.‬‬ ‫‪:‬س كيف تلقيت خبر مشاركة فيلم "سارة" في‬ ‫فقرة "خفقة قلب" بالمهرجان الدولي للفيلم‬ ‫بمراكش؟‬

‫طبعا أنا سعيد بعرض "سارة" في فقرة‬ ‫"خفقة قلب"‪ ،‬ألن الجمهور سيكتشف عمال‬ ‫إبداعيا جديدا‪ ،‬رغم أسفي الشديد على أنه‬ ‫لم يشارك في المسابقة الرسمية للمهرجان‪،‬‬ ‫فهو فيلم درامي كوميدي يتحدث عن استغالل‬ ‫األطفال‪ ،‬ويتطرق إلى نوع التربية لدى اآلباء‪.‬‬ ‫الفيلم يجمع بين سينما المؤلف وفيلم البحث‪.‬‬ ‫ومن المنتظر أن يقدم العرض ما قبل األول‬ ‫للفيلم يوم ‪ 11‬دجنبر بالمركب السينمائي‬ ‫"ميغاراما" بالدارالبيضاء‪.‬‬ ‫‪:‬س ماذا تمثل لك المشاركة في عرس‬ ‫سينمائي بهذا الحجم؟‬

‫أعتقد أن المشاركة في أية تظاهرة فنية‬ ‫أو مهرجان أمر مهم بالنسبة للفنان‪ ،‬وعلينا‬ ‫كمغاربة أن نكون حريصين على عرض‬ ‫أفالمنا ضمن فقرات هذا العرس الفني‪ ،‬الذي‬ ‫يستقطب نجوم الفن السابع ‪ ‬إليه من مختلف‬ ‫أنحاء العالم‪.‬‬ ‫إنه شرف كبير أن تشارك األفالم المغربية‬ ‫في هذا الحدث الفني السنوي‪ ،‬ألنه فضاء‬ ‫يلتقي فيه المبدعون ويتبادلون آراءهم حول‬ ‫اإلبداع السينمائي‪.‬‬ ‫أنه‬ ‫وأرى‬ ‫واجبنا‬ ‫من‬ ‫جهود‬ ‫بذل‬ ‫مضاعفة من‬ ‫إنجاز‬ ‫أجل‬ ‫أ عما ل‬

‫وطنية‪ ،‬ترقى لمستوى هذا الحدث السينمائي‪،‬‬ ‫ومن أجل تقديم صورة إيجابية عن السينما‬ ‫المغربية للجمهور العربي والعالمي‪.‬‬ ‫‪:‬س هل ترى أن حضورك هذا العام مختلف عن‬ ‫الدورات السابقة‪ ،‬من خالل عرض فيلم "سارة"؟‬

‫بينها اإلعالمية بديعة ريان‪ ،‬والفنانة نعيمة‬ ‫لمشرقي‪ ،‬والمخرجة فريدة بليزيد‪.‬‬ ‫ومعلوم أن دورات سابقة من المهرجان‬ ‫عرضت فيلمين لي في فقرة "خفقة قلب"‪،‬‬ ‫وهما "عبدو عند الموحدين"‪ ،‬و"البانضية"‪.‬‬ ‫وأتمنى أن يقوم باقي الفنانين المغاربة‬ ‫بالمبادرة نفسها‪ ،‬فإذا أشرفت على حدث‬ ‫فني هذه المرة‪ ،‬أتمنى أن يقوم غيري‬ ‫بتنظيم حدث مماثل حتى نبرز حضورنا في‬ ‫المهرجان‪ ،‬ونقدم صورة مشرفة عن بلدنا‬ ‫وعن فننا أمام النجوم العرب والعالميين‪.‬‬

‫أحضر في هذه التظاهرة كفنان‪ ،‬وأحرص‬ ‫على أن أترك بصمة في هذا الحدث الفني‬ ‫البارز‪.‬‬ ‫وفي رأيي أن المهرجان فرصة للفنان‬ ‫المغربي لقاء نجوم من العيار الثقيل‪ ،‬من‬ ‫أجل خلق فرص تعاون فني وسينمائي‬ ‫سيكون المتلقي المستفيد األكبر في نهاية ‪:‬س شهدت الدورات األخيرة للمهرجان‪،‬‬ ‫مشاركة أكثر من فيلم مغربي في المساقة‬ ‫المطاف‪.‬‬ ‫أعتقد أيضا أن فترة المهرجان مناسبة الرسيمة‪ ،‬برأيك هل ذلك منصف للسينما‬ ‫مهمة لتسويق الفيلم المغربي واألجنبي المغربية؟‬ ‫أيضا‪ ،‬علما أننا نفتقد لألسف‪ ،‬لسوق تسمح نحن من يجب أن ننصف السينما المغربية‪،‬‬ ‫بترويج األفالم المغربية في الخارج‪ ،‬وأرى أن نحن من يجب أن نقدم عمال سينمائيا في‬ ‫ذلك يصب في إطار األهداف األساسية التي المستوى‪ ،‬وأعتبر المهرجان الدولي للفيلم‪،‬‬ ‫تتوخاها مؤسسة المهرجان من إقامة هذا مناسبة لتقديم األفضل‪ ،‬لضمان منافسة‬ ‫العرس السينمائي‪ ،‬كما تتطلع إلى تقديم قوية إلى جانب أفالم أجنبية أقل ما يمكن أن‬ ‫التجارب اإلبداعية المختلفة‪ ،‬التي تعتمد على يقال عنها أنها جيدة جدا‪ ،‬للك أؤكد على أنه‬ ‫الرؤى المختلفة واللغة المتباينة لكي يستمتع يجب أن تحلى بالغيرة على السينما المغربية‬ ‫والعمل بجد واجتهاد لتظفر بجوائز قيمة‪.‬‬ ‫الجمهور إنتاجا فنيا متميزا‪.‬‬ ‫وبدوري أسعى إلى أن أكون حاضرا‪ ،‬سنويا‪ ،‬وأتأسف ألننا لم نستطع إلى اآلن وعلى مدى‬ ‫في المهرجان‪ ،‬من أجل االطالع على الجديد ‪ 13‬عاما‪ ،‬أن نحظى ولو مرة بجائزة من جوائز‬ ‫السينمائي‪ ،‬كما أحرص أن يكون ذلك المهرجان‪ ،‬وأعتقد أن فوز فيلم مغربي في‬ ‫الحضور ذا قيمة فنية‪ ،‬فعلى مدى الدورات مراكش‪ ،‬ستفوق فرحته السعادة التي يشعر‬ ‫الست األخيرة‪ ،‬أصررت على وضع بصمتي بها أي مخرج عندما ينل إحدى جوائز مهرجان‬ ‫في هذه التظاهرة السينمائية‪ ،‬إذ كنت أنظم أجنبي‪ ،‬خاصة أن ها العرس الفني أضحى‬ ‫حفال فنيا‪ ،‬أدعو فيه جميع الفنانين‪ ،‬خاصة من المهرجانات العالمية الكبرى‪ ،‬وأعتقد أنه‬ ‫أن الدورة الماضية شهدت تكريم المنتج يفوق مهرجان دبي السينمائي‪ ،‬وأصنفه في‬ ‫المغربي كريم أبو عبيد‪ ،‬المرتبة الثالثة بعد مهرجان "كان"‪.‬‬ ‫منتج أفالمي‪،‬‬ ‫والسنة ما قبل ‪:‬س اخترت عارضة األزياء ليلى الحديوي بطلة‬ ‫الماضية‪ ،‬عرضت لفيلمك الجديد "سارة" رغم تجاربها البسيطة‬ ‫فيلمي "ماروكي في مجال التمثيل‪ ،‬لماذا هذا االختيار؟‬ ‫باريس‪ ،‬أؤكد لك أن ليلى الحديوي ستنال إعجاب‬ ‫في‬ ‫بمراكش بالتزامن الجمهور‪ ،‬ألنها أدت دورها بامتياز في الفيلم‪.‬‬ ‫مع فعاليات المهرجان‪ ،‬كنت دائما أؤمن بأن الممثل يحتاج إلى مخرج‬ ‫كما كرمت في دورة ومدير فني لكي يوجهه‪ ،‬ولألسف نفتقد في‬ ‫‪ 2008‬أحمد الصعري‪ ،‬الساحة السينمائية المغربية لهذا الجانب‬ ‫ونجوم فيلم "عمارة المهم‪ .‬وشخصيا فوجئت بعطاء ليلى في‬ ‫يعقوبيان"‪ ،‬وسنة ‪ 2010‬الفيلم‪ ،‬كانت رائعة بمعنى الكلمة‪ ،‬فلديها‬ ‫كرمت وجوها نسائية‪ ،‬من موهبة وطاقات تمثيلية هائلة ومواصفات‬

‫نجمة المستقبل‪.‬‬ ‫‪:‬س حدثنا عن قصة الفيلم؟‬

‫الفيلم يحكي قصة سيدة كانت دائمة الخالف‬ ‫مع زوجها‪ ،‬الذي لم تستطع تحمل الحياة‬ ‫معه‪ ،‬رغم إنجابها منه البنة اختارت الهروب‬ ‫معها إلى مدينة أكادير‪ ،‬حيث ستلتقي برجل‬ ‫ستربطها به عالقة عاطفية‪ ،‬لكن الموت لم‬ ‫يمهلها‪ ،‬فتترك ابنتها بين يدي هذا الرجل‪.‬‬ ‫وستسير أحداث الفيلم في منحى آخر‪ ،‬حيث‬ ‫سيسيء الرجل تربية الفتاة‪ ،‬وسيعلمها الغش‬ ‫والسرقة‪ ،‬لينتهي بها المطاف بين يدي سارة‪،‬‬ ‫بطلة الفيلم‪ ،‬التي فقدت بدورها ابنتها في‬ ‫حادثة سير‪ ،‬لتنطلق أحداث أخرى سيكتشفها‬ ‫المشاهد اليوم عند عرض الفيلم في فقرة‬ ‫"خفقة قلب"‪ .‬وأتمنى أن ينال الفيلم إعجاب‬ ‫الجمهور من عشاق الفن السابع‪.‬‬ ‫والجدر بالذكر‪ ،‬أني اخترت في الفيلم إلى‬ ‫جانب ليلى الحديوي نجوما أمازيغ من مدينة‬ ‫أكادير‪.‬‬ ‫‪:‬س قبل حضورك إلى مراكش‪ ،‬كنت في مدينة‬ ‫تطوان‪ ،‬ما سبب الزيارة‪ ،‬وهل تحضر لفيلم‬ ‫جديد؟‬

‫أنا بصدد تصوير مشاهد فيلمي األخير الذي‬ ‫يحمل عنوان "‪ ،"les transporteur‬فبعد‬ ‫انتهائي من تصوير فيلم "سارة"‪ ،‬شرعت في‬ ‫تصوير هذا العمل الجديد‪ ،‬إذ صورت عملين‬ ‫سينمائيين في سنة واحدة‪.‬‬ ‫الفيلم يتحدث عن قصة شخص يحاول‬ ‫تهريب الحشيش من مدينة النخيل‪ ،‬ويلتقي‬ ‫براقصة في الحمامة البيضاء تطوان ليتفقا‬ ‫معا على خطة تتمثل في كونهما زوجين‬ ‫مهاجرين‪ ،‬لكي يتمكنا من تهريب الحشيش‬ ‫وال يشك في أمرهما أحد‪ .‬اخترت عدة مدن‬ ‫مغربية كأماكن للتصوير منها مراكش وبي‬ ‫مالل وتطوان‪ .‬اعتمدت في هذا الفيلم الجديد‬ ‫على وجوه فنية غير معروفة‪ ،‬باإلضافة إلى‬ ‫أسماء أخرى من بينها الفنان عبد الكبير‬ ‫حزيران‪ ،‬والفنانة فضيلة بنموسى‪ ،‬كما‬ ‫سيشارك كل من لبنى أبدار وفؤاد سعد اهلل‪،‬‬ ‫وياسمين أيت أوفقير والطفل مهدي أشقاوي‪.‬‬ ‫■■عبد اهلل السعفاني‬


‫الثالثاء ‪ 03‬دجنبر ‪2013‬‬

‫فيلم عالم المياه‪.‬‬ ‫تم تصوير الفيلم في شمال شرق والية واشنطن‬ ‫(شالالت ميتالين)‪ ،‬جزيرة فيدالجو في واشنطن‪،‬‬ ‫ووسط والية أوريغون وتوسن‪ ،‬أريزونا‪.‬‬ ‫شارك في بطولة الفيلم ويل باتون‪ ،‬الرنز تيت‪،‬‬ ‫أوليفيا وليامز‪ ،‬جيمس روسو‪ ،‬دانيال فون بارغن‪،‬‬ ‫توم بيتي‪ ،‬سكوت بيرستو‪ ،‬روبرتا ماكسويل‪،‬‬ ‫ماري ستيوارت ماسترسون وجورج واينر‪.‬‬ ‫وتدور احداث الفيلم في شمال غرب الواليات‬ ‫المتحدة بعد نهاية العالم لسبب غير محدد‪ ،‬أثر‬ ‫بشكل كبير على الحضارة البشرية‪.‬‬ ‫أحد الناجين الرحل يهرب من جيش أحد أمراء‬ ‫الحرب في حين يعيد األمل بتحقيق السالم عن‬ ‫غير قصد‪.‬‬

‫‪07‬‬

‫الخمسينات عدة سناريوهات مثل "لك يوم يا في المغرب خصام وتودد‬ ‫ظالم"‪" ،‬شباب امرأة"‪" ،‬ريا وسكينة"‪" ،‬الوحش"‪،‬‬ ‫"جعلوني مجرما"‪" ،‬درب المهابيل" و"الفتوة"‪.‬‬

‫اللص والكالب المرجعية العربية‬

‫ال يمكن إنكار أن السينما المغربية بدورها‬ ‫لم تخرج عن المألوف‪ ،‬وأنها لجأت إلى الرواية‬ ‫القتباس النصوص السينمائية‪ ،‬غير أنها تبقى‬ ‫قليلة ومناسباتية إن صح التعبير‪.‬‬ ‫ومن بين األعمال السينمائية المغربية اتي‬ ‫اعتمدت أعماال روائية‪ ،‬نذكر "نجوم سيدي‬ ‫مومن" لماحي بين بين‪ ،‬التى ارتأى المخرج نبيل‬ ‫عيوش اعتمادها كمرجعية في فيلمه "يا خيل‬ ‫اهلل"‪ .‬وهناك ايضا "جارات أبي موسى" وهي‬ ‫رواية لوزير األوقاف والشؤون اإلسالمية الحالي‬ ‫أحمد التوفيق‪ ،‬والتي حولها المخرج محمد عبد‬ ‫الرحمان التازي على عمل سينمائي يحمل‬ ‫االسم نفسه‪.‬‬

‫المريض اإلنجليزي‬

‫جمال في النسخة الهندية من برنامج من‬ ‫سيربح المليون ليدهش الجميع بإجابته على‬ ‫األسئلة سؤاال بعد سؤال‪ ،‬وليثير أيضا شك مقدم‬ ‫البرنامج الذي ال يقف صامتا أمام الفوز المتكرر‬ ‫لجمال‪.‬‬

‫"ساعي البريد" من وحي الخيال العلمي‬

‫يعد "ساعي البريد" من األعمال الخالدة في‬ ‫السينما األمريكية‪ ،‬ومن أشهر أعمال النجم‬ ‫كيفين كوستنر‪ ،‬الذي يعتبر منتجا‪ ‬ومخرجا‬ ‫إضافة إلى كونه الممثل المحوري‪ ،‬وهو إنتاج‬ ‫لسنة ‪.1997‬‬ ‫الفيلم هو عن الرواية الفائزة بأدب الخيال‬ ‫العلمي لـ"ديفد برين" عام ‪ ،1985‬وينتمي الفيلم‬ ‫لصنف أفالم ما بعد دمار الحضارة اإلنسانية‪،‬‬ ‫وهي ثاني تجربة لكوستنر في هذا المجال بعد‬

‫فيلم مأخوذ عن رواية مايكل أونداتجي التي‬ ‫تحمل نفس االسم‪ ،‬أنتج عام ‪ 1996‬وفاز بأوسكار‬ ‫أفضل فيلم لنفس العام‪ ،‬أخرجه أنتوني منغيال‪،‬‬ ‫وقام ببطولته راف فاينز‪ ،‬جولييت بينوش‪،‬‬ ‫كريستين سكوت توماس‪ ،‬وويليم دافو‪.‬‬ ‫يحكي الفيلم عن ذكريات رجل محترق كليا‪،‬‬ ‫يعرف بأنه المريض اإلنكليزي (راف فاينز)‪ ،‬ال‬ ‫يدل على هويته شيء سوى نسخة من تاريخ‬ ‫هيرودوتس مليئة بالصور والرسوم والكتابات‪،‬‬ ‫تعتني به ممرضة كندية اسمها هانا (جولييت‬ ‫بينوش)‪ ،‬في دير إيطالي أواخر الحرب العالمية‬ ‫الثانية‪.‬‬ ‫تتعلق هانا بالمريض اإلنكليزي الذي ال يتذكر‬ ‫ماضيه‪ ،‬وتجد فيه العزاء عن كل الذين أحبتهم‬ ‫وماتوا‪ .‬ينضم إليهما في الدير ديفد كارافاجيو‬ ‫(ويليم دافو) وهو لص كندي عمل جاسوسا‬ ‫لصالح الحلفاء‪ ،‬والمالزم السيخي كيربال سينغ‬ ‫(نافين أندروز) الذي يعمل في وحدة إزالة األلغام‪.‬‬

‫عربيا‬

‫من الطبيعي أن البوصلة ستقودنا مباشرة إلى‬ ‫مصر‪ ،‬باعتبارها قوة سينمائية عتيدة وأرض‬ ‫أدب بامتياز‪.‬‬ ‫استندت السينما إلى االقتباس من الروايات‬ ‫العالمية في بداياتها‪ ،‬قبل أن تشتغل على‬ ‫روايات كبار الكتاب المصريين من عبد الحليم‬ ‫عبد اهلل ويوسف السباعي وإحسان عبد القدوس‬ ‫وعبد الرحمن الشرقاوي ونجيب محفوظ إلى‬ ‫يوسف القعيد وعالء األسواني‪.‬‬ ‫وهنا بالتحديد يمكن ذكر فيلم "عمارة‬ ‫يعقوبيان" الذي قام فيه ضيف مهرجان هذه‬ ‫الدورة‪ ،‬عادل إمام بالبطولة فيه‪ ،‬ويرى بعض‬ ‫النقاد أن "عمارة يعقوبيان" كنموذج ألعمال‬ ‫أدبية فاقت حجم العمل السينمائي‪ ،‬أو أثرت‬ ‫عليه سلبا عندما انتقلت الحكاية من السطور‬ ‫إلى الصورة‪.‬‬ ‫ويبقى نجيب محفوظ أشهر الروائيين الذين‬ ‫أمدوا المخرجين بحكايات رائعة نجحت‬ ‫جماهيريا‪ ،‬عند تحويلها أو اقتباسها إلى الفن‬ ‫السابع‪.‬‬ ‫وسبق لنجيب محفوظ أن كتب منذ أواسط‬

‫هو أشهر األعمال العربية التي تحولت من األدب‬ ‫إلى السينما والقت إقباال كبيرا‪ ،‬وهو من إخراج‬ ‫كمال الشيخ وإنتاج سنة ‪.1962‬‬ ‫تدور أحداث القصة حول البطل الرئيسي‬ ‫للرواية‪ ،‬سعيد مهران‪ ،‬الذي يدخل السجن بفعل‬ ‫وشاية يقوم بها رجل اسمه عليش الذي بدوره‬ ‫يقوم بالزواج من زوجة سعيد بعد تطليقها منه‪.‬‬ ‫يخرج سعيد مهران من السجن فيجد العالم قد‬ ‫تغير والقناعات قد تبدلت‪ .‬ويفاجأ أيضا بتنكر‬ ‫ابنته الصغيرة له ألنها ال تعرفه‪ ،‬ثم يلجأ إلى‬ ‫صديقه الصحفي القديم‪ ،‬رؤوف علوان الذي بدل‬ ‫جميع والءاته وشعاراته‪ ،‬فلم يظفر بغير النفور‬ ‫واإلعراض وتأليب رجال األمن عليه‪ ،‬فيصطدم‬ ‫بهذا الواقع األليم ثم يتوجه كحل أخير للشيخ‬ ‫الجندي في صومعته ملتمسا أن ينتشله من هذا‬ ‫المستنقع‪ ،‬لكن سيفشل أيضا في الوصول إلى‬ ‫حل فيقرر االنتقام من الخونة‪ ،‬من أجل استرداد‬ ‫سنوات عمره الضائع منه‪.‬‬ ‫لقد كانت أزمة البطل منذ البداية‪ ،‬نابعة من‬ ‫تنكر االبنة وخيانة الزوجة وغدر الصديق‪..‬‬ ‫سناء ونبوية وعليش‪ ،‬هم صناع هذه التركيبة‬ ‫النفسية المأزومة لبطل القصة‪.‬‬ ‫وتبدأ رحلة االنتقام عند سعيد مهران بعد‬ ‫ذلك‪ ،‬عندما خذله الشرفاء انصفه غير الشرفاء‪،‬‬ ‫أنصفته نور (بائعة الهوى) عندما اتخذ من بيتها‬ ‫وقلبها مأوى له‪.‬‬

‫كما قام أحمد لمريني باقتباس رواية ألحمد‬ ‫الزايدي في فيلم "بامو"‪ ،‬واألمر ذاته نهجه حميد‬ ‫بناني بتحويل رواية الطاهر بنجلون "صالة‬ ‫الغائب" إلى فيلم يحمل العنوان نفسه‪ ،‬إلى‬ ‫جانب حسن بنجلون الذي صور فيلم "الغرفة‬ ‫السوداء" المقتبس عن رواية لجواد مديدش‪.‬‬ ‫المختصون والنقاد يرون أن عالقة السينما‬ ‫باألدب في المغرب تبقى عالقة جافة وفقيرة‪.‬‬ ‫وأجمع متدخلون في ندوة حول "الرواية األدبية‬ ‫والكتابة السينمائية" عقدت في الدارالبيضاء‬ ‫شهر ماي المنصرم‪ ،‬على أن هناك ضعفا كبيرا‬ ‫في التنسيق والتواصل بين الروائيين والقاصين‬ ‫المغاربة والمخرجين المغاربة‪.‬‬ ‫وعزا المتدخلون التباعد بين األدب والسينما‬ ‫في المغرب إلى وجود صعوبات كبيرة تواجه‬ ‫السينمائيين في ترجمة الرؤية األدبية إلى‬ ‫السينما‪ ،‬فيما ذهب البعض إلى أن غياب‬ ‫اطالع ملم على األدب المغربي وتوفر نظرة‬ ‫ازدراء للثقافة المغربية المكتوبة لدى بعض‬ ‫السينمائيين المغاربة‪ ،‬تبقى أهم أسباب وجود‬ ‫هذا التنافر أو قلة التنسيق على األقل‪.‬‬ ‫■■عبد اهلل السعفاني‬

‫‪É É‬بشرى مايتوس‪ :‬طالبة‬

‫‪É É‬عبدالرزاق وجيب‪ :‬إطار تربوي‬

‫أنا متتبعة عن قرب لكل أحداث المهرجان‪ ،‬وأحرص كل سنة على الحضور‪ ،‬ليس‬ ‫فقط ألني أسكن مقابل قصر المؤتمرات‪ ،‬وإنما ألني عاشقة كبيرة للسينما والدراما‪،‬‬ ‫ربما ألني مارست المسرح في الطفولة‪ .‬أعتقد أن دورة هذا العام لها طعم خاص‪،‬‬ ‫شخصيا سعدت كثيرا بمشاهدة عادل إمام مباشرة‪ ،‬كما كانت لدي الفرصة سانحة‬ ‫للقاء النجوم المغاربة‪ ،‬وعلى رأسهم ممثلتي المفضلة دنيا بوطازوت‪.‬‬ ‫يوفر مهرجان مراكش تنوعا في برمجة غزيرة باألفالم‪ ،‬وهذه نقطة قوته‪ ،‬ففي‬ ‫المسابقة الرسمية يمكننا اكتشاف أعمال جديدة لمخرجين شباب‪ ،‬وهناك أفالم خارج‬ ‫المسابقة وهي في الغالب أعمال سينمائية صنعت الحدث مؤخرا‪ ،‬وهناك خفقة قلب وأفالم تقدم تاريخ‬ ‫السينما االسكندنافية التي تكرم هذا العام‪.‬‬

‫أنا متتبع وفي للمهرجان منذ انطالقته حتى وإن لم أكن أحضر عروض األفالم‪ ،‬لنقل‬ ‫أني مستهلك لكل أخباره عن طريق وسائل اإلعالم‪ ،‬ويمكن القول إن المهرجان‬ ‫استطاع أن يفرض نفسه كموعد سينمائي دولي معروف خالل سنوات قليلة‪.‬‬ ‫كمقيم في المدينة الحمراء ألكثر من عقدين‪ ،‬يمكن القول بكل سهولة أن المهرجان‬ ‫يطور نفسه سنة بعد سنة‪ ،‬واألهم بالنسبة لي من تنظيم هذا الحدث‪ ،‬هو أنه‬ ‫صالح المغاربة مع السينما وصاالتها‪ ،‬أصبح موعدا سنويا الكتشاف األفالم المغربية‬ ‫الجديدة‪ ،‬كما أنه يحرك النقاش عن واقع الفن السابع المغربي‪.‬‬ ‫لقد صرنا نرى اليوم عودة العائالت مجتمعة إلى السينما‪ ،‬بعد أن سادت في العشرية‬ ‫األخيرة ظاهرة القرصنة واألقراص‪ ،‬وصار فعل مشاهدة الفيلم انفراديا‪ ،‬ولم يعد ممارسة جماعية‪.‬‬


‫‪06‬‬

‫الثالثاء ‪ 03‬دجنبر ‪2013‬‬

‫ملف اليوم‬

‫ •فنان متقاربان ومختلفان في ثنائية حب متواز‬

‫األدب والسينما‪ :‬روايات صنعت‬ ‫أفالم ومخرجون عرفوا بكتاب‬ ‫السينما واألدب‪ ،‬فنان مختلفان تماما‪ ،‬لكنهما متقاربان إلى أبعد الحدود‪ ،‬ومع ذلك فإن أسئلة‬ ‫من قبيل من له الفضل على اآلخر؟ تطرح نفسها بقوة كلما فكرنا في هذه الثنائية‪.‬‬ ‫إذا كانت الكتابة هي العمود الفقري ألي عمل‬ ‫إبداعي مصور‪ ،‬فالفيديو «الكليب» أو األشرطة‬ ‫الوثائقية أو أشرطة الفيديو‪ ‬والسينما‪ ،‬كلها‬ ‫أجناس صور‪ ،‬تحكي قصة وفق معايير مهنية‬ ‫محددة‪ ،‬غير أنها تخط على شكل سيناريو أو‬ ‫سكريبت‪.‬‬ ‫هناك طرحان متضاربان‪ ،‬فبين من يرى أن‬ ‫السينما استغلت األدب في الحصول على حكايات‬ ‫وقصص إنسانية‪ ،‬هناك من يرى أن السينما‬ ‫قدمت فضال كبيرا لمجموعة من األعمال األدبية‬ ‫اشتهرت بعد أن حولت إلى الشاشة كأفالم‪،‬‬

‫وبين الفريقين يبقى الغوص في عالقة السينما‬ ‫باألدب‪ ،‬مثيرا‪ ،‬فما هي أشهر األعمال األدبية‬ ‫الناجحة في تاريخ السينما؟ وكيف تعاملت‬ ‫السينما العربية مع األدب‪ ،‬وكيف هو الوضع في‬ ‫المغرب؟‬

‫حكاية حب منذ النشأة‬

‫بدأت أولى عالقات الفن السابع باألدب في فرنسا‬ ‫مع ظهور السينما‪ ،‬وتحديدا خالل حقبة األفالم‬ ‫الصامتة‪ ،‬حينما لجأ األخوان لوميير إلى نقل‬ ‫بعض الحكايات الشعبية مثل‪" ‬وليم تل" إلى‬

‫الشاشة‪ ،‬واقتباس جورج ملياس "قصة فاوست"‬ ‫و"رحلة إلى القمر" لجول فيرن‪ ،‬أو اختياره‬ ‫بعض شخصيات "البؤساء” لفكتور هوغو مثل‬ ‫"إزميرالدا" و"المتسكع‪ ″‬في أفالمه األولى مطلع‬ ‫القرن العشرين‪.‬‬ ‫وبالتالي فإن االرتباط‪ ،‬هنا يبدو وكأنه شبيه‬ ‫بدفعة أولى ضرورية‪ ،‬منحها األدب‪ ،‬موفرا مراجع‬ ‫قصصية لمخرجين يتبصرون طريقهم في‬ ‫الحكي عبر الصورة والصوت‪.‬‬

‫المليونير المشرد صاحب ‪ 8‬أوسكارات‬

‫هو من األفالم السينمائية التي اعتمدت نصا‬ ‫أدبيا مغمورا وحقق نجاحا عالميا منقطع النظير‪.‬‬ ‫هو فيلم بريطاني من إنتاج عام ‪ 2008‬م‪ ،‬ومن‬ ‫إخراج داني بويل والنص لـ"سايمون بوفوي"‬ ‫مقتبس عن رواية للكاتب والدبلوماسي الهندي‬ ‫فيكاس سوارب‪ ،‬التي تحمل العنوان "سؤال‬ ‫وجواب"‪ ،‬وذلك بعد إجراء بعض التعديالت على‬ ‫تفاصيل الرواية‪.‬‬ ‫يحكي الفيلم قصة جمال مالك‪ ،‬الشاب الفقير‬ ‫غير المتعلم الذي نشأ في األحياء العشوائية‪ ‬‬ ‫في الهند‪ ،‬وتحديدا في بومباي‪ ،‬حيث يشارك‬

‫قالوا عن المهرجان ‪:‬‬ ‫‪É É‬كركيش ياسين‪ :‬طالب صحافي مهتم سينمائي ومسرحي‬ ‫كشباب يشتغل في مدينة تطوان على تجارب لدعم المسرح الجامعي‪ ،‬خاصة وأن‬ ‫المدينة تتوفر اليوم على شعبة لتدريس السينما في الجامعة‪ ،‬وهو أمر شجع كثيرا‬ ‫من الشباب على سلك هذا الدرب‪ ،‬إذن‪ ،‬كان لزاما علينا أن نكون هنا ولو للمرة األولى‪.‬‬ ‫السبب الثاني لحضورنا إلى مراكش‪ ،‬يكمن أساسا في مقولة “من رأى ليس كمن‬ ‫سمع”‪ ،‬كشباب مولع بالسينما أردنا أن نحضر لنرى عن قرب فعاليات مهرجان الذي‬ ‫يصنف اليوم من أشهر المهرجانات العالمية‪.‬‬ ‫وبمجرد الوصول إلى بوابة قصر المؤتمرات بدا واضحا أنه حقا موعد ضخم‪ ،‬سواء‬ ‫تعلق األمر بنوعية النجوم الحاضرة أو األفالم المشاركة‪ ،‬وهو ما حمسنا الكتشاف‬ ‫األعمال المعروضة في الدورة الثالثة عشرة‪.‬‬

‫‪É É‬الحسن اشريف‪ :‬طالب ومسرحي‬ ‫حضرت رفقة مجموعة من األصدقاء من مدينة تطوان خصيصا الكتشاف المهرجان‪،‬‬ ‫أعتقد أن على كل المولوعين والمهتمين بالسينما والدراما أن ال يخلفوا هذا الموعد‪.‬‬ ‫لقد تكونت لدينا صورة مسبقة عن المهرجان‪ ،‬لذا أردنا أن نحضر إلى عين المكان‬ ‫لكي نكتشف حقيقة ما يصلنا عبر وسائل اإلعالم‪.‬‬ ‫وحقيقة القول إن التنظيم محكم للغاية‪ ،‬وكل اإلمكانات اللوجستية متوفرة‪ ،‬وقد‬ ‫فهمنا لماذا يحمل صفة الدولي‪ ،‬إنه مناسبة رائعة لكل طلبة مدارس التمثيل‬ ‫والدراما‪ ،‬يقرب لك كل المهنيين ويمنحك فرصة مشاهدة أفالم قادمة من بلدان‬ ‫بعيدة‪ ،‬إنه مهرجان لالكتشاف والتعلم‪ ،‬ونسج العالقات المهنية‪.‬‬


‫الثالثاء ‪ 03‬دجنبر ‪2013‬‬

‫بورتريه‬ ‫ •المهرجان الدولي للفيلم يحتفي بـ"القايد" في خامس لياليه‬

‫محمد خيي‪ ...‬وحش الشاشة‬ ‫املغربية‬ ‫قال عنه الناقد حسن بنرايس في مقال نشره موقع "هسبريس"‬ ‫إنه بيت شعري في قصيدة فنية من البحر الطويل‪ ،‬وبيت‬ ‫شعري فيه الصورة البالغية دون بالغة زائدة‪ ،‬والواقع أنه‬ ‫القصيدة الشعرية نفسها‪ ،‬تتناغم على كل البحور واألوزان‪،‬‬ ‫يُبكي المشاهد إذا بكى في أدواره التراجيديا‪ ،‬ويُدخل‬ ‫الفرحة إلى عشاق فنه في أدوار أخرى مسرحية‪ ،‬ويهابه‬ ‫متتبعوه في أدوار السلطة والجاه‪.‬‬

‫محمد خيي‪ ،‬أو "القايد"‪ ،‬كما يحلو للبعض‬ ‫مناداته‪ ،‬الذي يقف اليوم أمام أنظار العالم‪،‬‬ ‫مكرما في الدورة ‪ 13‬للمهرجان الدولي‬ ‫للفيلم بمراكش‪ ،‬ابن قلعة سراغنة‪ ،‬التي‬ ‫غادرها في سن التاسعة ليتابع دراسته‬ ‫الثانوية في العاصمة الرباط في حي‬ ‫"العكاري"‪ ،‬أبدى منذ حداثة سنه شغفا‬ ‫كبيرا لفن المسرح‪ ،‬وموهبة قادمة في فن‬ ‫التمثيل‪.‬‬ ‫بدأ "القايد"‪ ،‬مساره التكويني بااللتحاق‬ ‫بمدرسة عباس إبراهيم‪ ،‬التي تخرج منها‬ ‫العديد من الممثلين المغاربة المعروفين‪،‬‬ ‫وخالل هذه الفترة‪ ،‬قدم محمد خيي العديد‬ ‫من األدوار‪ ،‬التي نال عنها إعجاب الجمهور‬ ‫والنقاد على حد سواء‪.‬‬ ‫كان سعيه المستمر إلى تعميق معارفه‬ ‫في المجال الفني وإلى تطوير موهبته‪،‬‬ ‫مصدر نجاحه على خشبة المسرح‪ ،‬بدء من‬ ‫مسرحية "الصعود إلى المنحدر الرمادي"‪،‬‬ ‫لتنهال عليه بعد ذلك العروض الفنية‪ ،‬ومنها‬ ‫دوره في فيلم "حب في الدار البيضاء" لعبد‬ ‫القادر لقطع‪.‬‬ ‫ويعتبر خيي‪ ،‬بشهادة أهل االختصاص‪،‬‬ ‫فنانا بموهبة عالية وتواضع كبير‪ ،‬يحرص‬ ‫على صبر أغوار الشخصية التي يجسدها‪،‬‬ ‫ويأبى إال أن يقدم بإخالص أبسط أدواره‬ ‫كما أقواها‪ ،‬فاستطاع بذلك امتالك احترام‬ ‫المشاهد قبل قلبه‪.‬‬ ‫يؤمن محمد خيي‪ ،‬الذي لقبه عشاقه بوحش‬ ‫الشاة المغربية‪ ،‬بمبادئ االنضباط وااللتزام‬ ‫في المهنة‪ ،‬معبرا بلك عن حب ال مشروط‬ ‫لفن المسرح والسينما ‪.‬‬ ‫عمل محمد خيي تحت إدارة أغلب المخرجين‬ ‫السينمائيين المغاربة‪ ،‬ونال عام ‪2007‬‬ ‫جائزة أفضل ممثل في المهرجان الوطني‬ ‫للفيلم عن دوره في فيلم "سميرة في‬ ‫الضيعة" للطيف لحلو‪.‬‬ ‫وفي سنة ‪ ،2012‬فاز خيي بجائزة أفضل أداء‬ ‫رجالي في مهرجان "فيستيكاب" ببوروندي‪،‬‬ ‫عن دوره الرئيسي في فيلم أندرومان‬ ‫لمخرجه عز العرب العلوي‪.‬‬ ‫ولم يكتف خيي باألعمال المغربية ليبرز‬

‫موهبته الواضحة‪ ،‬وقدرته على تجسيد‬ ‫مختلف األدوار‪ ،‬بل تطلع للعالمية من خالل‬ ‫المشاركة في أفالم أجنبية‪ ،‬منها فيلم "علي‬ ‫بابا واألربعين لصا" للمخرج بيير أكنين‪،‬‬ ‫و"عين النسا" لرادو ميهايلينو‪ ،‬باإلضافة إلى‬ ‫عدد من األفالم والمسلسالت التلفزيونية‪.‬‬ ‫وبدافع الفنان والرجل المتواضع‪ ،‬تناسى‬ ‫خيي الشهرة الواسعة التي حققها في األفالم‬ ‫المكورة وغيرها‪ ،‬وأمتع عشاق فنه‪ ،‬بأدوار‬ ‫بسيطة في أفالم قصيرة بتوقيع مخرجين‬ ‫شباب‪ ،‬لم يتردد في قبولها‪ ،‬منها فيلم "حياة‬ ‫قصيرة" لعادل الفاضلي‪ ،‬و"اليد اليسرى"‬ ‫لفاضل شويكة‪ ،‬الذي نال عنه جائزة أفضل‬ ‫ممثل في مهرجان الفيلم المغاربي بمدينة‬ ‫وجدة ‪.‬‬ ‫عشق خيي المسرح‪ ،‬الذي احتضنه ليشهد‬ ‫ميالد نجم مغربي حقيقي‪ ،‬فعشقه جمهور‬ ‫الشاشة الصغيرة من خالل أدوار أهمها‬ ‫مسلسل "جنان الكرمة"‪ ،‬لكنه تألق في‬ ‫السينما في أدوار أبانت عن نضج كبير في‬ ‫شخصيته الفنية‪ ،‬ومنها "عودة االبن" ألحمد‬ ‫بوالن‪" ،‬نساء في المرايا" لسعد الشرايبي‪،‬‬ ‫و" جناح الهوى" لعبد الحي العراقي‪ ،‬و"خلف‬ ‫األبواب المغلقة"‪،‬‬ ‫ومع ذلك ال يفرق خيي بين المجاالت الثالث‪،‬‬ ‫فبالنسبة إليه ليس هناك فرق بين العمل‬ ‫على خشبة المسرح‪ ،‬وبين التلفزيون‬ ‫والشاشة الكبرى‪ ،‬وعن ذلك يقول‪" ،‬ال أرى‬ ‫فرقا بين العمل في السينما أو المسرح أو‬ ‫التلفزيون‪ ،‬إال ما يتعلق بالجانب التقني‪،‬‬ ‫الذي يتغير من صنف آلخر‪ ،‬وأنا مقتنع بأن‬ ‫العمل الفني بشكل عام‪ ،‬يتطلب الجدية‬ ‫والمسؤولية مهما كان اإلطار الذي يحتضنه"‪.‬‬ ‫ويظل للمسرح حضوره الدائم في ذهن‬ ‫محمد خيي‪ ،‬حيث يقول‪" ،‬بالطبع المسرح‬ ‫هو األساس‪ ،‬إنه يتيح للممثل إمكانية قياس‬ ‫درجة تأثيره بطريقة مباشرة‪ .‬لألسف‪ ،‬ال‬ ‫يسعفني الوقت ألنضَم إلى فرقة مسرحية‪،‬‬ ‫ومرد ذلك بالخصوص إلى تنقالتي الكثيرة‬ ‫من أجل التصوير"‪.‬‬ ‫يعبر "القايد" في أكثر من فرصة عن اقتناعه‬ ‫بأهمية ما وصلته إليه السينما المغربية‪،‬‬

‫معتبرا أن إنتاج ‪ 20‬فيلما‬ ‫في السنة‪ ،‬ليس أمرا‬ ‫هينا‪ ،‬بل حافز قوي‬ ‫من أجل خلق صناعة‬ ‫سينمائية حقيقية‪.‬‬ ‫وال يتردد خيي‪ ،‬في‬ ‫هذا السياق‪ ،‬في‬ ‫بتجربة‬ ‫اإلشادة‬ ‫اإليرانية‪،‬‬ ‫السينما‬ ‫التي استطاعت أن‬ ‫لنفسها‬ ‫تفرض‬ ‫مكانا في فضاء السينما‬ ‫خالل‬ ‫من‬ ‫العالمية‬ ‫مقاربتها الخاصة‪ .‬وفي‬ ‫ذلك يضيف قائال "علينا‬ ‫أن نحذو حذو النموذج‬ ‫اإليراني‪ ،‬الذي تبنى سينما‬ ‫قريبة من الشعب تستمد‬ ‫قوتها من المجتمع وتبقى‬ ‫لصيقة بالواقع"‪.‬‬ ‫وبعيدا عن الفن والتمثيل‪،‬‬ ‫يجسد محمد خيي في بيته دور‬ ‫األب الحنون القريب من أسرته‪،‬‬ ‫واصفا عالقته مع بناته بالمميزة‪،‬‬ ‫فهو يعتبر الحياة األسرية‬ ‫والزوجية استقرار‪ ،‬ومحفز إيجابي‬ ‫على العطاء‪ ،‬وضمان للشعور‬ ‫باالرتياح في كل خطوة يقدم‬ ‫عليها خاصة على الصعيد المهني‪.‬‬ ‫ويؤكد خيي األب‪ ،‬أن شخصيته‬ ‫الحقيقية بعيدة كل البعد عن‬ ‫شخصية األب الصارم و"الديكتاتور"‪،‬‬ ‫التي قدمها في أحد أدواره‪ ،‬فالعالقة‬ ‫التي تجمعه بابنتيه عالقة صداقة‬ ‫وحب متبادل‪ ،‬ألنهما يحظيان‬ ‫باألولوية في حياته‪ ،‬ويحاول‬ ‫قدر اإلمكان أن يخلق لهما الجو‬ ‫المثالي لكي ينجحا في دراستهما‬ ‫مثلما يوفران له الراحة‬ ‫واالستقرار ليستطيع‬ ‫مواصلة عطائه في‬ ‫المجال الفني‪.‬‬

‫■■‪.‬أحمد الدبيب‬

‫‪05‬‬


‫‪04‬‬

‫الثالثاء ‪ 03‬دجنبر ‪2013‬‬

‫أفالم المسابقة‬ ‫ •بعد حصده جوائز في لندن وبولونيا بفيلم المثير الجدل "إيدا"‬

‫البولندي بافل بافليكوفسكي يتنافس على نجمة مهرجان مراكش‬

‫يبدو فيلم "إيدا"‪ ،‬لمخرجه البولندي المقيم‬ ‫في بريطانيا‪ ،‬بافل بافليكوفسكي‪ ،‬وكأنه‬ ‫قادم من عصر آخر‪ ،‬من خالل تصويره‬ ‫باألبيض واألسود‪ ،‬وإيقاعه التأملي البطيء‪،‬‬ ‫وكوادره السينمائية القائمة على التباين‬ ‫الحاد بين الظل والضوء‪.‬‬ ‫ويروي "ايدا"‪ ،‬الذي يعرض اليوم (الثالثاء)‪،‬‬ ‫أمام لجنة تحكيم مسابقة الفيلم الطويل‪،‬‬ ‫الخاصة بالمهرجان الدولي للفيلم‪ ،‬قصة "آنا"‬ ‫الشابة التي اضطرت لمواجهة سرّ عائلي‬ ‫يعود إلى فترة االحتالل النازي قبل تنصيبها‬ ‫راهبة‪.‬‬ ‫يسلط الفيلم الضوء على الراهبة ذات ‪18‬‬ ‫عاما‪ ،‬التي ترغب في االلتحاق بالكنيسة‬ ‫الكاثوليكية بصفة نهائية‪ ،‬فتطلب منها األم‬ ‫رئيسة الدير زيارة خالتها‪ ،‬التي ال تعلم آنا‬ ‫بوجودها إلى غاية اليوم‪.‬‬ ‫تذهب الفتاة للقاء واندا‪ ،‬أخت والدتها المتوفاة‪،‬‬ ‫وهي امرأة سمراء في منتصف العمر تعيش‬ ‫حياة ماجنة‪ ،‬لكن ماضي آنا‪ ،‬بل وحتى اسمها‬ ‫الحقيقي وهو إيدا‪ ،‬سيكشف للمرة األولى عن‬ ‫حقائق مذهلة ‪.‬‬ ‫ورغم أنه الفيلم األول للمخرج بافل‬

‫بافليكوفسكي‪ ،‬إال أنه استطاع من خالل‬ ‫المزج الرائع بين سيناريو الفيلم‪ ،‬واإلخراج‪،‬‬ ‫والتصوير‪ ،‬والتمثيل والموسيقى‪ ،‬حصد‬ ‫العديد من الجوائز‪ ،‬منها جائزة أفضل فيلم‬ ‫في المسابقة الرسمية للدورة ‪ 57‬لمهرجان‬ ‫لندن السينمائي‪ ،‬وجائزة أفضل فيلم في‬ ‫مهرجان وارسو السينمائي‪.‬‬ ‫وبغض النظر عن التتويج‪ ،‬القى "إيدا" تنويها‬ ‫كبيرا من قبل النقاد ولجن تحكيم مجموعة‬ ‫من التظاهرات‪ ،‬إذ اعتبره البعض "فيلما‬

‫ •بعد تألقه في المسرح وفي أداء موسيقى الروك‬

‫جميال وبارعا" عن بولندا بعد الحرب التي‬ ‫"تحاول التغلب على مآسيها"‪.‬‬ ‫في حين وصفه فيليب فرنش رئيس لجنة‬ ‫التحكيم الرسمية في مهرجان لندن بأنه‬ ‫بالجريء‪ ،‬إذ يعالج ببراعة ورؤية‪ ،‬وبصورة‬ ‫مؤلمة‪ ،‬موقفا تاريخيا مثيرا للجدل يتعلق‬ ‫باالحتالل األلماني والهولوكوست‪ ،‬والذي‬ ‫مازال صداه يدوي حتى اآلن‪.‬‬ ‫وعن الفيلم‪ ،‬اعترف بافل بافليكوفسكي بأن‬ ‫البعض كان لديهم شكوك في نجاح هذا‬

‫الفيلم األبيض واألسود‪ ،‬خاصة أنه صور‬ ‫بكاميرا ثابتة‪ ،‬وعرف مشاركة ممثلين غير‬ ‫معروفين خارج بولندا‪.‬‬ ‫والواقع أن بافليكوفسكي‪ ،‬الذي يقيم حاليا‬ ‫في باريس‪ ،‬نجح في ترسيخ اسمه أوال‬ ‫كمخرج أفالم تسجيلية في بريطانيا‪.‬‬ ‫ولد بافيل بافليكوفسكي عام ‪ 1957‬بمدينة‬ ‫وارسو (بولونيا)‪ ،‬ورحل عن بلده وهو في‬ ‫سن الرابعة عشر‪ ،‬للعيش بين لندن وألمانيا‬ ‫وإيطاليا‪ ،‬قبل أن يستقر به المقام بالمملكة‬ ‫المتحدة‪.‬‬ ‫بعد دراسة األدب والفلسفة‪ ،‬بدأ بافيل‬ ‫بافليكوفسكي مساره المهني بإخراج أفالم‬ ‫وثائقية للقناة التلفزية "بي‪.‬بي‪.‬سي"‪ .‬حصل‬ ‫على جائزة األكاديمية البريطانية لفنون‬ ‫األفالم والتلفزيون كأفضل مخرج بريطاني‬ ‫شاب سنة ‪ 2001‬عن ثاني أفالمه‪ ،‬المالذ‬ ‫األخير‪ ،‬وجائزة األكاديمية البريطانية لفنون‬ ‫األفالم والتلفزيون ألفضل فيلم بريطاني‬ ‫لسنة ‪ 2005‬عن فيلمه الثالث موسمي‬ ‫الصيفي للحب‪.‬‬ ‫■■عبد اهلل السعفاني‬

‫ •يحكي قصة ‪ 5‬منبوذين في "حوض السباحة"‬

‫املخرج إينياس جونيناس يدخل كارلوس ماتشادو يقدم باكورة‬ ‫أفالمه الطويلة يف مراكش‬ ‫غمار املنافسة بـ"املقامر"‬ ‫يدخل المخرج إينياس جونيناس غمار المنافسة بفيلمه‬ ‫األول "المقامر"‪ ،‬الذي يعرض اليوم (الثالثاء)‪ ،‬أمام أنظار‬ ‫لجنة تحكيم مسابقة الفيلم الطويل‪ ،‬برئاسة المخرج‬ ‫العالمي مارتن سكورسيزي‪.‬‬ ‫يحكي جونيناس في فيلمه قصة‬ ‫فينسينتاس‪ ،‬العامل في قسم الطوارئ‬ ‫بأحد المستشفيات‪ ،‬الذي تضطره ديونه‬ ‫المتراكمة بسبب اإلدمان الشديد على لعب‬ ‫القمار‪ ،‬إلى ابتكار لعبة رهان غير قانونية‬ ‫في مقر عمله‪ ،‬علما أنه كان دائم التحايل‬ ‫على الغير‪.‬‬ ‫تمكن فينسينتاس في وقت وجيز من‬ ‫تحقيق أرباح باتت تتزايد أكثر فأكثر‪ ،‬لكنه‬ ‫في هذه المرة أصبح أمام محك االختيار بين‬ ‫الحب والحياة والموت‪.‬‬ ‫تعامل المخرج الليتواني إينياس جونيناس‬ ‫في فيلمه‪ ،‬الذي شارك في كتابة السيناريو‬ ‫الخاص به‪ ،‬مع مجموعة من األسماء الفنية‬ ‫منها فيتوتاس كانيوسونيس في شخصية‬ ‫فينسينتاس‪ ،‬وأونا ميكاس في دور إييفا)‪،‬‬ ‫باإلضافة إلى روموالد الفرينوفيتش‪،‬‬ ‫وفاليريوس جيفسيجيفاس‪ ،‬ولوكاس‬ ‫كيرسيس‪ ،‬وجوناس فيتكوس‪ ،‬وأرتوراس‬ ‫سابلوسكاس‪ ،‬وسيموناس لينديسيس‪.‬‬ ‫ويبدو من خالل التطرق إلى السيرة الذاتية‬ ‫للمخرج إينياس جونيناس‪ ،‬المزداد في‬ ‫بفيلنيوس (ليتوانيا) عام ‪ ،1971‬أنه يتحدث‬ ‫عن شخصيات فيلمه من منطلق االحتكاك‪،‬‬

‫خاصة أنه عمل في أكثر من مجال‪،‬‬ ‫َ‬ ‫‪ ‬عامل بناء‪ ،‬ثم نادال‪ ،‬وحماال‪ ،‬وممرضا‬ ‫فكان‬ ‫مساعدا في مستشفى لألمراض النفسية‪،‬‬ ‫ومنشطا إذاعيا‪ ،‬كما أنه عضو في فرقة‬ ‫موسيقى الروك "بانكو كوليكتيف"‪.‬‬ ‫وفوق ذلك كله‪ ،‬درس جونيناس في أكاديمية‬ ‫ليتوانيا للموسيقى والسينما والتليفزيون‪،‬‬ ‫ثم في مدرسة السينما بأمستردام‪ ،‬ووقع‬ ‫على إخراج عشرة أعمال مسرحية‪ ،‬وأخرج‬ ‫فيلما وثائقيا وفيلمين قصيرين قبل أن‬ ‫يخرج فيلمه الروائي الطويل األول ‪.‬‬ ‫■■ع‪.‬س‬

‫يختبر المخرج الكوبي كارلوس ماتشادو حظه‬ ‫في المهرجان الدولي للفيلم بمراكش‪ ،‬بأول‬ ‫فيلم طويل له بعنوان "حوض السباحة"‪ ،‬بعد‬ ‫تتويجه في مهرجانات عالمية عن العديد من‬ ‫األفالم القصيرة‪.‬‬ ‫ورغم دراسته كتابة السيناريو بالمدرسة‬ ‫الدولية للسينما والتلفزيون في سان‬ ‫أونطونيو دي لوس بانيوس في كوبا‪ ،‬اكتفى‬ ‫كارلوس المزداد سنة ‪ 1984‬بهافانا‪ ،‬باإلخراج‬ ‫فقط في باكورة أعماله السينمائية‪ ،‬إذ تعامل‬ ‫مع كاتب السيناريو أبيل أركوس‪ ،‬ليقدما‬ ‫فيلما قادرا على المنافسة أمام ‪ 14‬فيلما‬ ‫يعرضون بالتناوب وبشكل يومي أمام لجنة‬ ‫تحكيم متخصصة برئاسة المخرج العالمي‬ ‫مارتن سكورسيزي‪.‬‬ ‫ويحكي المخرج الكوبي الحاصل على شهادة‬ ‫في االتصال السمعي البصري من المعهد‬ ‫العالي للفنون في هافانا‪ ،‬في فيلمه "حوض‬ ‫السباحة"‪ ،‬قصة معلم سباحة غير‬ ‫مبال‬ ‫ٍ‬ ‫بمراهقة بساق واحدة‪ ،‬وطفل مصاب بالتوحد‪،‬‬ ‫وآخر بساقين عاجزتين‪ ،‬والثالث رغم عدم‬

‫معاناته من أي إعاقة جسدية‪ ،‬إال أنه يرفض‬ ‫الكالم مع اآلخرين‪ .‬ويلتقي جميع هؤالء بعد‬ ‫ظهيرة أحد األيام في مسبح عمومي‪ ،‬فهم ‪5‬‬ ‫منبوذين سينتهي بهم المطاف إلى التغلب‬ ‫على صراعاتهم المحتومة‪ ،‬والتالقي بفضل‬ ‫نقائصهم‪.‬‬ ‫شارك في بطولة "حوض السباحة"‪ ،‬مجموعة‬ ‫من الفنانين من بينهم راوول كابوطي في‬ ‫دور إستيبان‪ ،‬ومونيكا موليني‪ ،‬التي جسدت‬ ‫شخصية ديانا‪ ،‬وفيليبي كارسيا ‪ ‬في دور‬ ‫رودريكو‪ ،‬وكارلوس خافيير مارتينيز في‬ ‫دور أوسكار‪ ،‬وماركوس كوستا في شخصية‬ ‫داني)‪ ،‬باإلضافة إلى مارلين ريفيرو (والدة‬ ‫داني)‪ ،‬وبانتشو كارسيا (المدرب)‪ ،‬وفرناندو‬ ‫إيتشافاريا (قريب رودريكو)‪ ،‬وماريو كيرا‬ ‫(البائع)‪.‬‬ ‫أما التصوير فنفذه راوول رودريكيز‪،‬‬ ‫والمونتاج أللفريدو هويك‪ .‬أنتج الفيلم‬ ‫كل من سيباستيان باريوسو‪ ،‬ولويس أبيل‬ ‫مياريس عن شركة إكايك وألتر لإلنتاج‬ ‫السمعي البصري‪.‬‬ ‫■■ع‪.‬س‬


‫الثالثاء ‪ 03‬دجنبر ‪2013‬‬

‫‪03‬‬

‫عين على المهرجان‬

‫املكفوفون يكتشفون سكورسيزي‬ ‫وملريني وبينوش بآذانهم‬

‫تصل اليوم إلى مدينة مراكش أول دفعة‬ ‫من المكفوفين وضعاف البصر للمشاركة‬ ‫في فعاليات مهرجان مراكش الدولي‪.‬‬ ‫ويتفرد مهرجان مراكش السينمائي بكونه‬ ‫يعطي أولوية كبيرة للمكفوفين‪ ،‬ويمنحهم‬ ‫فرصة اكتشاف أعمال سينمائية كبيرة‬ ‫إضافة إلى أفالم مغربية‪.‬‬ ‫ودأبت مؤسسة المهرجان الدولي للفيلم‬ ‫بمراكش على تحويل مجموعة من األفالم‬ ‫إلى تقنية الوصفي السمعي‪ ،‬بما يتيح‬ ‫للمكفوفين االستمتاع بالفن السابع‪.‬‬ ‫وهكذا فإن بإمكان المكفوفين وضعاف‬

‫البصر اكتشاف أفالم من قبيل فيلم‬ ‫"العربي" إلدريس لمريني‪ ،‬الذي يحكي‬ ‫قصة حياة العب كرة القدم الحاج العربي‬ ‫بنمبارك خالل الفترة الممتدة من سنوات‬ ‫‪ 1930‬إلى ‪.1950‬‬ ‫وتالقي فكرة السينما بتقنية الوصف‬ ‫السمعي نجاحا كبيرا كل سنة‪ ،‬كما أن‬ ‫العديد من اإلعالميين األجانب صفقوا لهذه‬ ‫التجربة‪ ،‬على اعتبار أن مهرجان مراكش‬ ‫يبقى سباقا في مجال االهتمام بالمكفوفين‪،‬‬ ‫ولن تحرم هذه الفئة من االستمتاع بسينما‬ ‫مارتن سكورسيزي رئيس لجنة التحكيم‪ ،‬إذ‬

‫سيجري ايضا عرض فيلمه "كازينو"‪ ،‬الذي‬ ‫ينقل حياة الس فيغاس سنوات السبعينات‪،‬‬ ‫إذ يسير آس روتشتاين بقبضة من حديد‪،‬‬ ‫كازينو فندق طنجة‪ ،‬أحد أكبر كازينوهات‬ ‫المدينة‪ ،‬الذي تموله عصابات المافيا‪ ،‬فال‬ ‫يبدي أية رحمة تجاه كل مقامر يضبطه في‬ ‫حالة غش‪.‬‬ ‫كما سيجري عرض أفالم "عشاق الجسر"‬ ‫و"سميال" و"مخفي" و"الحياة وردية"‪ ،‬ويتكفل‬ ‫المهرجان باإلقامة لعشرات المكفوفين‬ ‫يقدمون من مختلف جهات المغرب‪.‬‬

‫وفد من املشاركني يف املهرجان الدولي للسينما بمراكش‬ ‫يطلع على البنية التحتية السينمائية ملدينة ورزازات‬ ‫يحل اليوم الثالثاء‪ ،‬وفد من المشاركين‬ ‫في الدورة الثالثة عشر ة للمهرجان الدولي‬ ‫للفيلم بمراكش‪ ،‬بمدينة ورزازات من‬ ‫أجل االطالع على مستوى البنية التحتية‬ ‫السينمائية التي تتوفر عليها‪.‬‬ ‫وحسب بالغ للجنة الفيلم بورزازات‪ ،‬فإن‬ ‫هذه الزيارة التي سيشارك فيها حوالي ‪100‬‬ ‫شخص من مهنيي الصناعة السينمائية‬ ‫(منتجون ومخرجون وممثلون عالميون)‬ ‫إضافة إلى صحفيين تابعين لمنابر‬ ‫إعالمية وطنية ودولية‪ ،‬تروم تمكينهم من‬ ‫استكشاف مختلف األوجه التي توفرها البنية‬ ‫التحتية السينمائية بورزازات (استوديوهات‪،‬‬ ‫ديكورات‪ ،‬متحف‪ )..‬الخاصة بكل أنواع‬ ‫اإلنتاجات السينمائية والتلفزية‪.‬‬ ‫وتعد هذه الزيارة‪ ،‬التي تندرج في إطار‬ ‫الشراكة القائمة بين لجنة الفيلم بورزازات‬ ‫والمكتب الوطني المغربي للسياحة‪ ،‬مناسبة عن دراسات أنجزت في هذا الصدد‪ ،‬فإن السينمائي في التظاهرات الدولية التي‬ ‫لتثمين المؤهالت الطبيعية والتقنية التي حوالي ‪ 30‬في المائة من اإلنجازات التي تشارك فيها لجنة الفيلم لورزازات‬ ‫تزخر بها مدينة ورزازات‪ ،‬وإتاحة الفرصة حققها قطاع السياحة بجهة ورزازات‪ ،‬تعود (مهرجانات ومعارض وغيرها)‪ ،‬ال يمكنها إال‬ ‫للمنابر اإلعالمية الوطنية والدولية للتعرف إلى الصناعة السينمائية‪.‬‬ ‫أن تساهم في النهوض بالقطاع السياحي‬ ‫عليها‪.‬‬ ‫وأشار البالغ ذاته إلى أن الترويج لوجهة والسينمائي بالمملكة‪.‬‬ ‫وأضاف البالغ أنه استنادا لمعطيات صادرة المغرب‪ ،‬وخاصة لهذه الجهة على المستوى‬

‫جولييت بينوش‬ ‫تأمل يف تصوير‬ ‫أفالم جديدة باملغرب‬

‫أعربت الممثلة الفرنسية جولييت بينوش‪،‬‬ ‫التي تم تكريمها‪ ،‬يوم السبت الماضي‪ ،‬في‬ ‫إطار الدورة ‪ 13‬للمهرجان الدولي للفيلم‬ ‫بمراكش‪ ،‬عن أملها في تصوير أفالم‬ ‫جديدة بالمغرب‪ ،‬بعد تجربتها في الفيلم‬ ‫الطويل “باريس” (‪ )2008‬الذي صور جزئيا‬ ‫بالمملكة‪.‬‬ ‫وصرحت بينوش لوكالة المغرب العربي‬ ‫لألنباء‪ ،‬في ندوة صحافية حضرتها بعض‬ ‫المنابر اإلعالمية التي تغطي المهرجان‪،‬‬ ‫يوم أول أمس األحد‪" ،‬بالطبع أرغب في‬ ‫التصوير بالمغرب‪ .‬من منا ال يحذوه األمل‬ ‫في أن يكون هنا؟"‪.‬‬ ‫وذكرت النجمة الفرنسية بأن أسرتها أقامت‬ ‫في المغرب قرابة ‪ 15‬عاما وأن جدها‪ ،‬الذي‬ ‫كان ممثال هاويا‪ ،‬دفن في هذه التربة‪.‬‬ ‫وأضافت في هذا السياق أن والدها "يحتفظ‬ ‫بذكريات جمة عن المغرب وأعتقد أنه‬ ‫احتفظ باألجواء المغربية وبطبائع المغاربة‬ ‫في حرارة االستقبال واالحتفال‪ .‬إنه شخص‬ ‫يحب االحتفال وهي صفة ورثتها عنه"‪.‬‬ ‫ووصفت جولييت بينوش نجمة مراكش‬ ‫التي كرمت مسارها الفني بمثابة "تقدير‬ ‫جميل" معبرة عن تأثرها بهذا االحتفاء الذي‬ ‫يجعلها تنظر أكثر الى المستقبل‪ .‬وحيت‬ ‫بهذا الشأن التقليد الذي دأب عليه مهرجان‬ ‫مراكش بتكريم دوراته المتعاقبة لتجارب‬ ‫سينمائية شديدة التنوع‪.‬‬ ‫وبالرغم من مسارها الطويل والحافل‬ ‫بالروائع‪ ،‬فإن الممثلة الفرنسية تعتبر كل‬ ‫لحظة سينمائية "مغامرة واكتشافا جديدين"‬ ‫مؤكدة أنها مشحونة دائما بالرغبة في إغناء‬ ‫مسيرتها المهنية‪.‬‬ ‫وأضافت بينوش "لقد عملت في أفالم مع‬ ‫العديد من المخرجين وفي أماكن وبلدان‬ ‫وبلغات مختلفة‪ .‬راودتني دوما الرغبة‪ ،‬من‬ ‫خالل التمثيل‪ ،‬في عيش االغتراب والذهاب‬ ‫بعيدا نحو أشكال أخرى للتفكير"‪.‬‬


‫‪02‬‬

‫الثالثاء ‪ 03‬دجنبر ‪2013‬‬

‫افتتاحية‬

‫رقصة‬ ‫ ‪,‬مغني الراي جزائري رشيد طه‪ ،‬أو الشاب طه‪ ،‬يرقص نشوانا بحضوره فعاليات الدورة الثالثة عشرة للمهرجان‬ ‫الدولي للفيلم بمراكش‪ ،‬وينشد مرحا وراقصا وهو يأخذ صورة تذكارية مع أفراد مجموعة هوبا هوبا سبيريت‬

‫عناية مولوية سامية‬ ‫يويل صاحب الجاللة امللك محمد السادس‬ ‫أهمية لجميع امليادين التي تجعل املغرب‬ ‫يحتل مراتب تليق بعراقة تاريخه‪ ،‬وغنى‬ ‫حضارته‪ ،‬وطموحات شعبه‪ ،‬ويعد قطاع‬ ‫السينام من امليادين التي أعطاها جاللة‬ ‫امللك عناية خاصة‪ ،‬وهو ما يتجىل يف‬ ‫الرسالة امللكية السامية التي وجهها‬ ‫جاللته إىل املشاركني يف أشغال املناظرة‬ ‫الوطنية للسينام التي افتتحت أشغالها‬ ‫يوم ‪ 16‬أكتوبر سنة ‪ ،2011‬وعكست‬ ‫عناية صاحب الجاللة بالسينام باعتبارها‬ ‫رافدا مهام من الروافد الثقافية‪ ،‬التي‬ ‫تعكس إرثنا الحضاري ورصيدنا التاريخي‪.‬‬ ‫وقال جاللة امللك يف الرسالة امللكية‬ ‫“يطيب لنا‪ ٬‬مبناسبة انعقاد املناظرة‬ ‫الوطنية حول السينام‪ ٬‬أن نتوجه إىل‬ ‫أفراد األرسة العاملة يف املجال السيناميئ‬ ‫الوطني‪ ٬‬لتهنئتهم عىل ما حققوه من‬ ‫تطور فني وتقني‪ ٬‬أدى إىل تنمية الحضور‬ ‫السيناميئ يف الحياة الثقافية واالجتامعية‪٬‬‬

‫وللتعبري عن تطلعاتنا بأن يكون هذا‬ ‫امللتقى بداية النطالقة سينامئية مغربية‬ ‫ثانية متكن من االرتقاء باإلنتاج السيناميئ‬ ‫الوطني يف هذا امليدان اإلبداعي الحيوي‪٬‬‬ ‫وتتيح فرصا أوسع إلشعاع بالدنا”‪.‬‬ ‫وأضاف جاللته قائال “إنه ملن دواعي‬ ‫رسورنا أن تلتئم هذه املناظرة الهامة‪٬‬‬ ‫وبالدنا تراكم املكتسبات يف حقل اإلبداع‬ ‫الثقايف والفني”‪.‬‬ ‫وأكد صاحب الجاللة أنه “إذا كان‬ ‫املغرب مباضيه الحضاري العريق‪٬‬‬ ‫ورصيده العلمي املتجذر‪ ٬‬قد بلور هويته‬ ‫الثقافية بروافدها املتضامنة‪ ٬‬فإنه متكن‬ ‫يف حارضه أيضا‪ ٬‬من ترسيخ وتثبيت هذه‬ ‫الهوية الثقافية األصيلة واملنفتحة من‬ ‫خالل إغنائها بخاصيات التنوع‪ ٬‬وفضائل‬ ‫التعددية‪ ٬‬ومزايا االنفتاح والتفتح عىل‬ ‫املثل الكونية النبيلة”‪.‬‬ ‫وأبرز الرسالة السامية الرعاية التي يحف‬ ‫بها صاحب الجاللة هذا الحقل إذ قال‬

‫“وحرصا منا عىل تثمني الرصيد الثقايف‬ ‫والفني لبالدنا‪ ٬‬ما فتئنا نويل عناية خاصة‬ ‫ورعاية موصولة للشأن السيناميئ الوطني‬ ‫والعاملني فيه‪ ٬‬مع إيالء اهتاممنا بكل‬ ‫املخططات الهادفة إىل حسن تأهيل هذا‬ ‫القطاع وتطويره‪ ٬‬بتوفري الدعم والرعاية‬ ‫لإلنتاجات واملبادرات والتظاهرات‬ ‫السينامئية”‪.‬‬ ‫وأضاف جاللة امللك “إننا ملرتاحون من‬ ‫كون العديد من املهرجانات السينامئية‬ ‫الوطنية قد أصبحت ذات صيت عاملي‬ ‫وإشعاع قاري أو إقليمي‪ ٬‬مشكلة‬ ‫بذلك نقطة جذب ثقايف فني لبالدنا‪٬‬‬ ‫األمر الذي يجعل من تطويرها وحسن‬ ‫مواكبتها وتأطريها‪ ٬‬وتنمية قدراتها‬ ‫املهنية واالحرتافية‪ ٬‬بجدية ومسؤولية‪٬‬‬ ‫أحد أوجب الواجبات لضامن استمرارها‬ ‫والرفع من جودتها ومستوى أدائها”‪.‬‬ ‫وأثنى صاحب الجاللة عىل السينام‬ ‫املغربية إذ قال جاللته “إننا إذ نستحرض‬

‫عطاءات السينام املغربية خالل العقود‬ ‫الخمسة املنرصمة‪ ٬‬وما أسهم به كتابها‬ ‫ومخرجوها وممثلوها وفنيوها من‬ ‫أعامل‪ ٬‬وإذ نسجل اآلثار اإليجابية‬ ‫للسياسات العمومية التي واكبت وأطرت‬ ‫هذا العطاء الفني‪ ٬‬سواء بتوفري مناخ‬ ‫الحرية املسؤولة‪ ٬‬أو باعتامد أسلوب‬ ‫الدعم والتحفيز املبارشين‪ ٬‬نود اليوم أن‬ ‫نؤكد عىل أهمية تعبئة جميع الفعاليات‪٬‬‬ ‫من خالل إعامل املقاربة التشاركية‪٬‬‬ ‫مع مبدعي ومهنيي هذا القطاع‬ ‫الثقايف الحيوي‪ ٬‬والتجاوب الدائم مع‬ ‫انشغاالتهم وتطلعاتهم‪ ٬‬من أجل االرتقاء‬ ‫بوضعية اإلنتاج السيناميئ الوطني عىل‬ ‫كافة املستويات‪ ٬‬آملني أن تسفر هذه‬ ‫املناظرة الوطنية عن النتائج الكفيلة‬ ‫بإنارة الطريق‪ ٬‬لبلوغ الغايات املرجوة‪٬‬‬ ‫من خالل توحيد الرؤى‪ ٬‬وتجميع الجهود‬ ‫والطاقات”‪.‬‬


‫المكفوفون يكتشفون سكورسيزي‬ ‫ولمريني وبينوش بآذانهم > ص ‪03‬‬

‫الناصري‪ :‬سعيد بعرض “سارة” في المهرجان وتمنيت‬ ‫أن يتنافس في المسابقة الرسمية > ص ‪09‬‬

‫المهــــــــرجان الــــدولـــــي للــــفــــيـــــــــلم بمـــــــــــــراكش‬ ‫الجريدة الرسمية للمهرجان الدولي للفيلم بمراكش • الثالثاء ‪ 03‬دجنبر ‪ • 2013‬العدد رقم ‪04‬‬

‫املهرجان الدولي للفيلم بمراكش يحتفي بوحش الشاشة‬ ‫املغربية محمد خيي > ص ‪05‬‬ ‫ص ‪04‬‬

‫أفالم المسابقة‬

‫البولندي بافل‬ ‫بافليكوفسكي يتنافس‬ ‫على نجمة مهرجان مراكش‬

‫المخرج إينياس جونيناس‬ ‫يدخل غمار المنافسة‬ ‫بـ”المقامر”‬

‫عين على المهرجان‬

‫ص ‪03‬‬

‫وفد من المشاركين في‬ ‫المهرجان يطلع على البنية‬ ‫التحتيةالسينمائيةلمدينة‬ ‫ورزازات‬

‫‪Quotidien des actifs urbains‬‬ ‫‪L'Officiel du FIFM est édité et distribué par‬‬ ‫‪devocean S.A, société éditrice du quotidien‬‬ ‫‪aufait.‬‬ ‫‪Certifiée ISO 9001‬‬ ‫‪v. 2008‬‬

‫السينما‬ ‫تحكي األدب‬

‫روايات صنعت أفالم‬ ‫ومخرجون عرفوا‬ ‫بكتاب > ص ‪06/07‬‬

‫‪DIRECTEUR DE PUBLICATION: REDA SEDRATI / DEPOT LEGAL 65-06 / EDITION SPÉCIALE FIFM ÉDITÉE PAR AUFAIT‬‬

‫كارلوس ماتشادو يقدم‬ ‫باكورة أفالمه الطويلة‬ ‫في مراكش‬


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.