Campus Universitaire, nouveaux modes

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MINISTÈRE DE L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE

Mémoire d’architecture CAMPUS UNIVERSITAIRE: NOUVEAUX MODES

Présenté par : BEN MAMIA Mustaphaa Directrice de mémoire Mme GHALI Asma

Session octobe 2018

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J’ai voulu à travers ce mémoire, présenter mes idées autour de la thématique du campus. Cette machine qu’est l’université a faconné ma vie ses dernières années comme elle a façonné la vie de millions de personnes, personnel enseignant et étudiants, nous sommes tous passés par là et nous avons tous eu des pensées positives ou négatives par rapport au campus. Nous nous sommes tous imaginé à quoi il devrait ressembler et ce qu’il devrait comporter. L’école d’architecture change notre vision des choses et elle a aussi changé ma vision du campus. Au cours de mes recherches je me suis senti à la fois usager et acteur de ce que serait selon moi le campus universitaire idéal. Le monde étant en perpétuel changement, j’ai voulu non pas penser le campus d’aujourd’hui mais plutôt le campus de demain, non pas dans le sens futuriste du terme mais dans le sens “prêt pour l’avenir”. Pour moi, l’université n’est pas uniquement un endroit, un lieu. C’est aussi un des vecteurs de la valeur d’un pays, sur son territoire et à l’extérieur. La Tunisie, labelisée “pays en développement” dispose d’une base bouillonante et d’un emplacement favorable, avec une jeunesse fougueuse qui demande à ce qu’on lui donne les moyens de faire. Pays dans lequel on a tout mais avec lequel on ne fait rien. Ma démarche est partie de l’envie non pas de rattraper le retard mais de prendre de l’avance. Ce projet m’a permis en quelque sorte de satisfaire ces idées que je me faisais à propos du campus. J’ai pu apprendre tout au long de cette étude des théories du siècle dernier toujours d’actualité et découvrir que d’autres idées et concepts appliqués à d’autres domaines pouvaient s’appliquer à mon thème. Cette longue et épuisante “aventure” a eu l’avantage de me prouver à moi même que j’étais capable d’en arriver là. C’est aussi la raison de cette préface, je tenais à dédier ce mémoire aux étudiant.e.s qui pourraient se sentir dépassé.e.s par l’école d’architecture. Toi qui lit ceci. Rassure toi, ces milliers d’heures passées à étudier en valent le coup une fois arrivé.e là, une fois que tu y seras tu comprendras que sans t’en rendre compte tu es une personne nouvelle. Nous sommes tous différents mais nous avons tous notre propre valeur, sache que si tu n’es pas comme les autres c’est que tu as ta propre manière de faire et que ce n’est pas forcément une mauvaise chose. Continue à te développer, le plus important c’est d’être satisfait de ce que tu produis. Chers enseignants, votre vie dans l’Université est totalement différente de la notre et même si vous êtes passés par là vous aussi, vous avez aussi eu votre part de rêve à propos de cette dernière. Mon travail vous est aussi dédié, car sans enseignants il n’y aurait pas d’enseignement. Quand on pense au campus, on pense aux étudiants mais la place de l’enseignant est aussi importante et c’est pour celà qu’il est autant notre cadre de vie que le votre. L’enseignement ne peut évoluer que lorsque les enseignants évoluent, soyez ce vecteur de propulsion. N’oubliez pas vos rêves, soyez les mentors que vous auriez voulus avoir. Pour finir, je voulais remercier ma directrice de mémoire avec qui je n’ai pas toujours été le meilleur élève à encadrer mais qui a su faire avec. À mes parents, ma famille, mes amis. Au Grand Architecte de l’Univers.

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CONTENU Approche Theorique

Notions

6-9 Elements de comprehension Introduction

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Problématique

7

L’espace

9

L’enseignement supérieur

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Le campus français

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Le campus anglo-saxon

13

Le campus américain

14

Le campus tunisien

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11-15


Architecture et enseignement Le campus

16-51

60-

Théorie de la pratique

16

L’enseignement supérieur

19

Enseignement et employabilité

22

L’université tunisienne

28

Architecture

34

Architecture et comportement

36

Architecture de l’enseignement

44

Vécu estudiantin

57

Cette partie servira à établir une synthèse des éléments retenus à partir des recherches et des projets de référence. On y posera les bases de conceptualisation afin d’aboutir à la création du projet d’application.

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PARTIE I SECTION I

APPROCHE THÉORIQUE

Avant propos

Nous allons aborder ici, le thème du campus. Cette infrastructure aussi connue sous le nom de campus est le lieu de formation des cadres et cadres supérieurs pour le système école et faculté ainsi que celui des techniciens supérieurs dans le cadre de l’enseignement technologique

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Qu’est-ce que l’architecture ? Elle consiste à fabriquer des lieux. Je vise comme en confort supérieur mental, autant que physique, onirique et aussi réel. Rendre l’espace heureux.

Le campus universitaire est donc un pôle stratégique et un élément sensible dans la construction et l’établissement d’un pays. En effet la compétitivité des ces derniers sont évalués selon plusieurs facteurs socio-économiques, parmi les plus connus nous avons des indices de développement humain, des produits intérieurs, des produits nationaux, des taux de croissance, d’accroissement, d’analphabétisme et tant d’autres. Derrière ces mots se cachent des chiffres et derrière ces chiffres se cachent des personnes. Le développement d’un pays est donc relié étroitement à ce que ses habitants sont capables de produire comme richesse qu’elle soit matérielle ou immatérielle. On trouve dans cette population les différentes classes sociales qui sont les maillons d’une société chacune oeuvrant à l’inertie économique et intellectuelle de leur nation. On découvre ici un aspect commun à toutes les sociétés : l’intelligentsia. Ce mot d’emprunt de la langue russe désignait au XIXe siècle la classe sociale engagée dans un travail de création et de diffusion de la culture, accompagnée par les artistes et les enseignants. Aujourd’hui il désigne l’élite intellectuelle dirigeant le champ scientifique, littéraire, artistique. Contrairement à tous les préjugés, cette élite n’est pas uniquement formée de personnes issues des classes sociales dites “supérieures” mais elle peut être constituée d’enfants de paysans. Nous verrons dans le développement un historique rapide de l’enseignement démontrant l’ascension sociale permise par ce dernier. L’élite est donc formée par l’école et la pertinence d’une nation au niveau international n’est plus uniquement définie par sa simple capacité à produire des biens matériels, on retrouve de plus en plus de critères d’évaluation reliés à l’attractivité de ses universités, à l’existence ou non d’emplois à haute valeur scientifique, à l’abondance des ses chercheurs. Le phénomène de la fuite des cerveaux est le meilleur exemple de la valorisation d’un pays, constituant avec la migration de la main d’oeuvre et celle des réfugiés politiques l’autre raison de flux migratoires. Ainsi, l’université peut être caractérisée comme le lieu de la “création” de cette intelligentsia. Le mot création étant ici utilisé dans son sens le plus pur. En effet l’université est le système où toutes les personnes sont considérées comme ayant le même niveau de base et à partir duquel on construit l’ensemble de ces connaissances. Elle engage donc deux processus de création : une “creatio ex materia” puisque qu’elle se base sur les enseignements de l’école secondaire mais aussi une “creatio ex nihilo” puisque que le nivellement par le bas fait que tout le monde commence au même niveau zéro. La création est un processus psychologique ou psycho-sociologique par lequel un individu ou un groupe d’individus témoigne [d’imagination et] d’originalité dans la manière d’associer des choses, des idées,

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des situations et, par la publication du résultat concret de ce processus, change, modifie ou transforme la perception, l’usage ou la matérialité auprès d’un public donné. C’est ici le but de l’enseignement universitaire.

En théorie, l’université permet l’avènement à chaque cycle de formation d’un groupe de personnes considérés comme pertinents intellectuellement (stricto sensu). Le fait est que l’écart entre la théorie et la pratique est relativement grand et que l’on sait aujourd’hui que le développement humain ne passe pas uniquement par le concret de la chose ou par l’expérimentation mais aussi par l’environnement qu’il soit social, psychologique ou bien physique. L’évolution d’une personne est donc conditionnée par ses proches, la société dans laquelle elle vit et les lieux dans lesquels elle vit. Ces lieux peuvent être l’espace rural et/ou l’espace urbain, la relation de vide et de plein. Aujourd’hui on reconnait l’importance d’un lieu sur le psyché humain et ce facteur est pris en compte dans les nouvelles études sociologiques et la tendance est au bien être des usagers et ce à différentes échelles. On trouve dans le design industriel le concept d’ergonomie, de facilité de préhension, d’utilisation, on parle de confort. À l’échelle d’un bâtiment on parle aussi de confort thermique, de confort acoustique, de facilité d’usage. À l’échelle de la ville on parle d’agréabilité, de confort climatique, de facilité de déplacement, de pollution sonore, visuelle, thermique, de qualité de l’air. De part l’importance de l’université, l’infrastructure qui lui est accordé est de l’échelle d’une petite ville, nous verrons par la suite les différents modèles de campus universitaires et leur emprise au sol ainsi que les moyens utilisés pour créer cet espace. Tous ces modèles se valent mais au XXIè siècle après des années de mondialisation et de partage de connaissances techniques nous ne pouvons plus nous permettre de se contenter de quelque chose qui marche autre part. Ce contrat est valable surtout pour les pays dits “en voie de développement” puisque leur économie ne permet pas l’investissement engagé par les grandes puissances mondiales sur lesquels les exemples on été pris. Ce fait ne modifie en rien les capacité d’un pays à créer ce qui lui est propre ni sa légitimité à vouloir avancer. Il existe donc plusieurs moyens d’arriver à ce que l’on veut sans pour autant copier ce qui se fait ailleurs. Ici le but est de trouver des réponses à un questionnement autour d’un lieu de l’étendue d’une ville dans lequel sont concentrés les personnes qui constitueront l’élite d’une nation. En effet, cette croissance et cette compétitivité ne se créent que si nos citoyens sont compétitifs et cette compétitivité est crée à l’université. Nous partons donc de cette idée. Nous savons aussi que le cadre, que l’environnement, que le lieu constitué par ses pleins et ses vides jouent sur le bien être et donc sur la capacité d’une personne à évoluer. Dans le domaine de l’enseignement, les décisions sont prises au niveau politique, les programmes sont discutés, étudiés, choisi dans les hautes sphères et sont très peu malléables dans leur totalité mais l’enseignement en lui même consignés par la capacité de l’enseignant à diffuser ses connaissance et à l’étudiant à capter ces dernières.

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Problématique Ainsi on peut se demander comment dans le cadre formel peu malléable des programmes d’enseignement et dans le cadre formel peu malléable d’une infrastructure bâtie, peut être créée une future élite ayant la capacité de s’adapter à des nouvelles situations, des nouvelles normes de vie, de pensée, de travail en constante métamorphose ? Comment peut-on créer un campus universitaire dont l’échelle d’usage de l’objet préhensible à l’urbain en passant par les espaces intérieurs qui soit adapté et adaptable ? Doit-on continuer à appliquer ce qui existe déjà ou doit-on trouver une nouvelle solution dans la morpho-typologie de cette infrastructure ?

Cette recherche s’effectuera au travers de l’étude des ambiances et de leur influence sur le bien être des usagers, de l’étude des morphologie des différents campus dans le monde mais aussi l’étude des facteurs socio-économiques, démographiques et physique propres au site. Ceci afin de trouver des solutions aux problèmes cités plus haut et des réponses aux question posée dans le paragraphe précédent.

Pour répondre à ces questions ils existent plusieurs hypothèses à vérifier. Dans un premier lieu, nous avons vu que le vécu d’un personne influe sur sa perception du lieu et vice-versa, ainsi on ne peut plus laisser de côté les aspects empathiques, kinesthésiques et ambiantals d’un lieu. Tous ces facteurs physiques extérieurs influant sur le psyché sont à prendre en compte avant même de penser à trouver une forme à l’objet construit. Les aspects précédemment cités sont la base du travail de la création d’un espace. Fig. 1 mage stock, bibliothèque Création qui sera faite à l’instar de celle cette élite “ex materia” puisque ce qui s’est fait et ce qui se fait aujourd’hui en terme de campus universitaire reste valable mais aussi “ex nihilo” puisque l’on doit trouver de nouvelles solutions pour permettre une certaine malléabilité du campus.

Fig. 2 Image stock, étudiant se tenant la tête I

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Fig. 3 Image stock, personnes durant une réunion

Fig. 4 Image stock, salle de classe

Apprivoiser l’espace et se l’approprier furent les premières actions de l’Homme cherchant à imposer et à affirmer son identité en tant qu’être humain. L’architecture se tisse a travers des sortes d’abris, des parcours ou encore des espaces aux fonctions variées, créant ainsi des espaces de vie en accentuant des scénarios communs ou individuels, qui seront le fondement même des relations hédonistes des individus. Ainsi l’espace devient non seulement une forme mais aussi un moteur déterminant notre manière de vivre et de penser. Cette consommation de l’espace architectural se rend palpable en un ensemble de points redéfinissant le rapport de l’homme avec son espace. Evoqué selon trois thèmes majeurs : le rapport avec l’environnement, le traitement de la lumière, la qualité des ambiances conçues. Le tout pour créer un certain espace sensible et conviviale, où l’individu peut mettre en valeur son appartenance à cet environnent Vivre l’espace architectural implique l’exploration de ce dernier par le biais de tous les sens, et cela par la mise en valeur des dimensions perceptives et ce, de toute forme architecturale. Ainsi son adaptation au prisme de l’émotion activera les perceptions sensorielles et intellectuelles. L’espace devient fédérateur de mémoire, de vécu et d’émotions. Si nous abordons dans un premier temps la perception du vécu et de l’espace pour l’homme de manière générale, nous nous intéressons en réalité à une génération en particulier. Il s’agit de celle des jeunes, ou plus précisément, des étudiants. Ces derniers disposent d’espaces qui leur sont spécifiquement attribués et qui de ce fait se doivent de répondre à certaines attentes, tant sur le plan fonctionnel que sur le plan émotionnel. L’étudiant dans son espace, à savoir, le campus universitaire, doit être tributaire mais également acteur de l’espace. En ce sens, un dynamisme et une vitalité doivent s’en dégager. Dès lors, le vécu estudiantin représente un sujet riche en matière d’exploitation, d’énergie et de réflexion. L’étudiant tisse des ficelles avec l’espace qu’il pénètre et qui prend forme dans un campus universitaire, l’environnement de vie quotidien de l’étudiant. Le campus est un espace qui doit être muni d’une formule logique combinant émotion et usage, ce qui permettra à l’étudiant de s’approprier l’espace ou tout simplement de le vivre. Le vécu donc, devient un moyen d’ancrer le contraste, la variété et l’individualité de l’étudiant au cours de son cursus afin de l’aider a réaliser ses aspirations.

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PARTIE I SECTION II

L’ESPACE UNIVERSITAIRE

Toute la vitalité estudiantine prend forme et âme dans un cadre spatial qui doit nécessairement fournir le juste milieu d’émancipation de l’étudiant et mettre en valeur tous ses potentiels possibles.

Plusieurs facteurs doivent être présents pour concrétiser cette expérience universitaire dans ses divers aspects. Dans un mode évoluant a chaque instant, des besoins et des exigences apparaissent chaque jour, et demandant de plus en plus de qualités et de compétences qu’on ne peut acquérir seulement en assurant un niveau scientifique respectable. D’où le cadre universitaire se définie au-delà de la simple fonction d’apprentissage, mais toucher a plus d’aspects, tel que présenter des occasions pour renforcer l’interaction humaine, culturelle et l’immersion de la vie estudiantine. En s’orientant vers de nouvelles approches autres que de présenter un enseignement de qualité, et enrichir le quotidien estudiantin et éradiquer toute désertification culturelle et sociale, que le défi de l’étudiant international et polyvalent pourra être relevé. C’est en puisant dans une expérience flambante de couleurs, savoir et d’émotions que l’étudiant pourrait se définir, réaliser son individualité et ainsi avoir tous les outils nécessaires afin de réaliser ses attentes, ambitions et un impact personnel sur le cadre avec lequel il interagit

Fig. 5 Image stock, salle de révision

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Nous avons ici respectivement les campus de Lyon, dit “La Doua”. Celui de la technopole de Sophia Antipolis et celui Fig. 6 Campus Lyon la Doua

Suivant les lignes de la réforme de l’enseignement supérieur, un nouveau dynamisme a vu le jour suite à l’implantation de différent établissement au centre de la ville de Paris ce qui a engendré la première ville universitaire française en 1215 générant comme résultats une concentration estudiantine dans une même ville, une croissance remarquable du foncier (hébergement, commerce) ainsi que de nouveaux équipements de service ont surgi (copistes, librairie…) pour répondre à une telle forte demande ce qui développe un axe nouveau dans l’urbanisme qu’est l’urbanisation universitaire( toute formes de commodités destinées à l’usage estudiantin ) . La tendance de rentrer les weekends chez soi est une autre grande différence que tu trouveras à l’université française, malgré les tentations d’une expérience émouvante et indépendante loin de la maison, les français sont toujours attachés à la notion de famille et par conséquent on peut évoquer le développement des moyens mis à disposition des étudiants (réseaux bus, trains) afin de rejoindre leurs foyers à la fin de semaine.

de Grenoble. Tous ont subi des changements récents dans leur aménagement dans le cadre du Plan Campus mis en place par la France et cherchant à moderniser ses campus.

Fig. 7 Campus Sophia Tech, Sophia Antipolis

Fig. 8 Domaine universitaire de Grenoble

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Ces exemples de campus britanniques sont ceux qui montrent le plus Fig. 9 Royal Holloway de l’université de Londres

leur morphologie.

Respectivement, le Royal Holloway de Le modèle britannique s’est développé selon l’université de Londres, L’université de une autre idéologie appelé le « quadrangle », Manchester et l’école militaire royale. dans une morphologie intravertit ou toutes les activités se passent dans l’espace centrale. Un campus s’agence de manière à intégrer un grand espace vert autour des blocs d’enseignements (le même qu’un manoir anglais) et offrir un grand espace d’activités extérieurs aux étudiants tout en optant pour une implantation à la périphérie de la ville, loin des concentrations urbaines. Une déconnexion par rapport a l’environnent extérieur contrairement au modèle français favorisant une implantation au cœur de la ville et favorisant l’urbanisation universitaire. En Grande-Bretagne, les étudiants choisissent fréquemment d’assister une faculté loin de leur famille et ils ne rentrent chez eux que pour les vacances. Il s’agit d’avoir, pour la première fois, un avant-goût de l’indépendance. On valorise donc beaucoup « l’expérience universitaire » Fig. 10 Vue aérienne d’un bâtiment de l’Université de Manchester dans la culture britannique et tout ce qu’elle signe : indépendance, immersion et apprentissage.

Fig. 11 École militaire royale

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Ici, les campus de l’université Charleston (élu campus sur lequel la vie est la plus agréable en 2017). Le modèle américain adopte l’esprit d’un campus implanté aux périphéries de la ville. Il se démarque des modèles britanniques aux quadrangles fermés par des bâtiments dissociés en extraversion, tournés vers la ville. Ce modèle aussi est particulier par dev nouvelles réformes qui visent une réinvention de l’espace universitaire à travers la création de micro quartiers au sein même du campus (chaque établissement spécialisé dispose d’un quartier d’hébergement pour ses étudiants). Ces mêmes quartiers, suivent une approche conceptuelle écologique, en essayant d’écarter les réseaux véhiculaires et les dévier au maximum hors du campus, et les remplacer par des esplanades et des placettes vertes redonnant ainsi une âme naturaliste et un renforcement de l’expérience sociale, événementielle et culturelle du cadre universitaire. Toutes ces organisations engendrent un environnement équilibré de développement des étudiants.

Le campus de UCLA (Los Angeles) et le campus du Massachusetts Institute of Technology

Fig. 12 Vue aérienne campus UCLA

Fig. 13 Campus du Massachusetts Institute of Technology

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Nous retrouvons ici nos campus nationFig. 14 Campus universitaire El Manar, cour principale

La Tunisie, un pays en développement (P.E.D) a connu plusieurs étapes transitoires dans l’édification du système d’enseignement supérieur. Ces phases ont connu leur début avec la construction du premier campus Tunis El Manar au début des années 1960 qui a initié une nouvelle idéologie scientifique en Tunisie pour reprendre sur la voie des acquis de la période coloniale dont les majeurs pôles d’enseignement étaient des mosquées comme Mosquée Zitouna a la Médina et Okba à Kairouan. Et à travers ces périodes, l’enseignement a connu plusieurs changements de cadre et de contenu et était aussi projet de nombreuses expériences sur le plan pédagogique et des planifications prévues. L’étudiant comme un usager majeur était aussi le sujet de plusieurs changements dans ses besoins et exigences et sa manière d’approprier l’espace universitaire suite à l’aspect évolutif du monde universitaire, social et culturel. Malgré les efforts gouvernementaux de décentralisation des campus et une volonté d’harmoniser l’espace universitaire afin de s’adopter aux exigences actuelles et essayer de fournir le meilleur cadre d’émancipation pour les usagers, l’étudiant tunisien demeure en déphasage complet avec son homologue des pays développés , vu l’absence d’un réel chemin et perspective de la vie estudiantine.

aux. Dans l’ordre, la faculté de droit sur le campus El Manar. L’université de La Manouba et celui de Jendouba.

Fig. 15 Campus de Jendouba

Fig. 16 Campus universitaire de la Manouba

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PARTIE I SECTION III

THÉORIE DE LA PRATIQUE Migrant d’une plateforme d’enseignement a une autre, l’espace universitaire représente toujours des lacunes et des défaillances qui font obstruction à la voie de développement. Ce système qui se trouve confronté à une politique aussi quantitative que qualitative et ce qui façonnera par conséquent, une constitution universitaire non capable d’exploiter le potentiel des éléments qui l’animent et ainsi générer des futurs individus qui ne peuvent contribuer à l’édification d’une nation moderne et compétitive. Un aspect fade règne sur les espaces universitaires et qui alimente par la même occasion un sentiment général de non appartenance et détachement chez les étudiants qui se composent déjà de deux catégories (résidents chez les parents et d’autres qui viennent de différentes régions à travers le pays, ce qui influencera la façon de s’intégrer par au nouvel environnement spatial, culturel et social. Aussi l’agencement et l’organisation ne peuvent accueillir le nombre croissant d’étudiants (équipements universitaires, restaurants universitaires, bibliothèques, espaces culturels…) surtout que selon les sondages et les statistiques les étudiants s’accumulent le plus dans des espaces tels que les buvettes et les aires de jeux adjacents aux universités. Il y’a l’isolement de quelques établissements universitaires par rapport aux réseaux de transports urbain et quelques espaces de vie cruciaux qui sont absents au sein du campus universitaire se montre répressif de la qualité du vécu estudiantin. Toute la vitalité estudiantine prend forme et âme dans un cadre spatial qui doit nécessairement fournir le juste milieu d’émancipation de l’étudiant et mettre en valeur tous ses potentiels possibles Le cadre universitaire donc, représente un berceau dans lequel l’étudiant apprend, assimile, saisis et se forge tout au long de son cursus de la quête pour le savoir. Et de cela, plusieurs facteurs doivent être présents pour concrétiser cette expérience universitaire dans ses divers aspects. Dans un mode évoluant a chaque instant, des besoins et des exigences apparaissent chaque jour, et demandant de plus en plus de qualités et de compétences qu’on ne peut acquérir seulement en assurant un niveau scientifique respectable. D’où le cadre universitaire se définie au-delà de la simple fonction d’apprentissage, mais toucher a plus d’aspects, tel que présenter des occasions pour renforcer l’interaction humaine, culturelle et l’immersion de la vie estudiantine. En s’orientant vers de nouvelles approches autres que de présenter un enseignement de qualité, et enrichir le quotidien estudiantin et éradiquer toute désertification culturelle et sociale, que le défi de l’étudiant international et polyvalent pourra être relevé. C’est en puisant dans une expérience flambante de couleurs, savoir et d’émotions que l’étudiant pourrait se définir, réaliser son individualité et ainsi avoir tous les outils nécessaires afin de réaliser ses attentes, ambitions et un impact personnel sur le cadre avec lequel il interagisse.

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F


Fig. 17 Image stock, étudiants lors de leur remise de diplôme

L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR L’enseignement supérieur se produit après l’obtention du diplôme sanctionnant la fin des études dans le système secondaire. Il est caractérisé par plusieurs champs d’études. C’est un enseignement spécialisé, à l’inverse de l’école secondaire qui est plus généraliste malgré la présence de nombreuses sections. Il valide et créer des nouvelles compétences associé à l’accès du monde du travail, il diffère de l’enseignement technique et des formations professionnelles dans le sens où il forme de manière plus théorique que ces derniers. Ainsi, les étudiants suivant une formation professionnelle post collège ou post lycée sont façonnés pour le travail manuel demandant moins de ressources moins de liberté au niveau de l’utilisation de leur créativité. L’ensemble des compétences issues de ce type d’enseignement sont donc manuelles même si dans les programmes on apprend aux étudiants à résoudre des problèmes

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simples que ce soit au niveau de la pratique de leur métier qu’au niveau du contact avec le client. Ces formations sont dites professionnalisantes. L’enseignement technique est lui plus poussé et demande de plus grandes bases théoriques et des compétences de résolution de problèmes plus avancées que les formations professionnelles. L’enseignement supérieur est quant à lui basé sur l’apprentissage de notions, sur l’assimilation de données théoriques et sur leur reproduction dans le cadre d’un métier. Souvent une éducation supérieure est perçue comme un gage de savoir et de compétences. Tel est le but de l’enseignement en université. Ces formations ont donc pour but de forger des “cerveaux” à travers une spécialisation plus importante. Les cycles d’études varient selon les pays et les systèmes scolaires, aujourd’hui les types proéminents sont le système anglo-saxon et par extension le système américain et le système européen. Il existe trois cycles appelés premier cycle, deuxième cycle et troisième cycle. Chacun permettant une spécialisation du champ de compétences plus importantes au fil du temps. Ainsi, le premier cycle est souvent divisé en deux parties, un tronc commun pour les étudiants de filières identiques et une première spécialisation amenant à la mention du diplôme de fin de premier cycle. Le deuxième cycle communément appelé “master” dans les deux types de systèmes éducatifs sont amenés à fixer les acquis du premier cycle et diriger les étudiants ver leur futur poste de travail. Le deuxième cycle est validé par une thèse écrite et parfois un projet d’application. Ensuite vient le choix de se diriger vers les corps de métiers les plus adaptés à la formation ou alors de continuer dans une troisième cycle à la fin duquel sera délivré un doctorat portant sur un sujet et une problématique très pointue et spécifique. Lors de ce cursus l’étudiant n’est pas au centre des programmes scolaires et l’ensemble des notions mémorisées ne sont pas souvent jugées les plus adéquates par eux même. Il s’avère que les données instruites sont le plus souvent celles qui sont le moins précises quant au marché du travail. Il existe deux types de compétences et qui sont désignées par les appellations anglophones suivantes : “book smart” et “street smart”. Ces termes peuvent être traduits respectivement par “intelligence issue de l’instruction” et “intelligence issue de la pratique”.

Le pipeline mis en place par l’enseignement supérieur est totalement différent de celui mis en place dans l’éducation primaire et secondaire. Celui ci est beaucoup plus basé sur le personnel qui est à la fois chercheur et enseignant. Une place plus importante est réservée à la refléxion et à l’étude de nouveaux processus à travers la recherche.

Fig. 18 Pipeline éducatif

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PARTIE I SECTION IV

Fig. 19 Évolution des créations d’emploi, Tunisie, 2006-2017

ENSEIGNEMENT ET EMPLOYABILITÉ Nous développerons dans cette partie, les rapports entres ce qui est appris dans le champ éducatif et ce qui se vaut sur le marché du travail de manière à mieux comprendre le rôle de l’université dans la mise en place de nouvelles compétences permettant une sécurité de l’emploi aux jeunes diplômés.

En effet, la grande différence entre la pratique universitaire et la réalité du marché fait que la grande majorité des étudiants ont du mal à s’adapter. Aussi, le développement des stages en entreprise permettait sur le papier de montrer la “vraie vie” aux étudiants mais il s’avère que la position de ce dernier dans son poste est si précaire que le contenu appris sur place est relativement inutile. C’est souvent la raison pour laquelle certaines personnes ont du mal à s’insérer et à apprendre de nouvelles choses. Les ficelles du métier comme on les appelle sont les plus difficiles à assimiler lors d’un stage. C’est une chose que l’on apprend avec le temps. Aujourd’hui les recruteurs cherchent des personnes avec de multiples expériences de travail, des stages dans des entreprises prestigieuses ou reconnues comme en plein évolution dans le domaine. Ce côté “street smart” est de plus en plus demandé, le volet théorique et apprentissage sont toujours pris en considéra-

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tion mais un employeur préfèrera passer moins de temps à former une personne dont les expériences en entreprises sont plus nombreuses qu’une personne dont le niveau scolaire est incroyable. L’enseignement supérieur dans sa spécialisation théorique permet donc à l’étudiant de comprendre les dessous de la matière qu’il a choisi mais il manque de pratique. Les programmes sont étudiés de manière à permettre aux personnes de toucher parfois de la matière à travers des exercices, des projets, des moyens de formations différents mais ces derniers sont véritablement éloignés de ce qu’une entreprise recherche pour son bien. Il est souvent plus difficile par cette spécialisation de trouver une autre voie alternative ou de changer de filière après l’obtention du diplôme. Tandis que les étudiants sortis d’un cursus technique ou professionnel ont plus de facilité à s’adapter aux monde du travail et à ses réalités changeantes. Au Royaume-Uni, les diplômés au niveau master sont le groupe d’individu le plus touché par le chômage depuis 2012 et ce nombre continue de croitre (McDonald et Thompson, 2016). Les seuls à avoir trouvé du travail tant dans un milieu académique que non académique sont ceux qui ont su se montrer adaptatifs et créatifs. En effet, la plupart des jeunes entrant sur le marché du travail se trouvent dans des postes pour lesquels ils sont soit surqualifés, en dehors de leur domaine de compétences spécifiques ou pour lesquels ils n’ont aucun interêt personnel (Foley et Brinkley 2015). De cette manière le fait de trouver du travail n’équivaut pas à un travail de qualité. La norme aujourd’hui sont les contrats courte durée, les contrats à temps partiel ou encore les contrat payés à l’heure. En diminuant leurs attentes de d’employablité directe, les jeunes diplômes sont incité à augmenter leur nombre d’expérience professionnelle et à se constituer une carrière. D’un autre côte, dans le milieu académique, cette baisse des attentes a de nombreuses répercussion négatives comme un CV moins interessant et donc une performance sur le lieu du travail amoindrie (Gill 2014). Cette instabilité reflète l’existence d’un mode de vie non linéaire où les jeunes diplômés sont obligés de choisir des métiers qui ne sont pas forcément des métiers à vie. Ils doivent surtout s’engager dans un marché du travail en constante évolution et dont les compétences requises pour rester compétitif changent d’année en année et surtout dans le cadre d’un monde suivant le rythme de l’innovation technologique (Heinz 2014). La précarité du marché du travail est associée à différents autres facteurs, si on ajoute cela à une baisse de l’offre de métiers taillés pour les diplômés on se retrouve avec ce qu’on voit aujourd’hui, c’est à dire l’omnipotence des employeurs. En effet, les recruteurs demandent des futurs salariés beaucoup plus que ce qu’il ne savent faire à la sortie de l’université. Ils se basent sur des critères d’employabilité plus vastes et plus personnels comme la participation à des oeuvres caritatives, l’activité dans le milieu associatif, une expérience professionnelle lors du cursus ainsi que l’apprentissage et des formations extra scolaire. Il va de même pour les détenteur d’un doctorat, on attend d’eux de nombreuses publications et une expérience à l’international. Tous ces nouveaux critères d’employabilité devraient être pris en compte dans la modification de l’enseignement supérieur ou du moins dans sa fonction de formateur. Depuis les années 90, un changement s’est opéré, on a vu une transition du carriérisme à l’économie de connaissance. L’enseignement supérieur a répondu à ce changement économique en devenant un secteur d’éducation de masse responsable d’assurer le développement économique à l’échelle du pays tout en permettant aux individus une certaine prospérité. Cette massification de l’éducation avait pour but un développement plus important de l’intellectualisation, de développer des compétences plus poussées et participer de manière plus proéminente et créative à cette économie de connaissance qui se base sur des travailleurs très qualifiés disposant de compétences professionnelles et de connaissances ne provenant pas uniquement de l’école secondaire. Au final, nous nous sommes retrouvés à trop nous concentrer sur cette économie de connaissance ( la mise à disposition de diplômés productifs sur le marché du travail) aboutissant à des lacunes en terme d’évaluation des réelles compétences et connaissances de nos diplômés. S’en suit à travers le monde une marketisation de l’éducation, transformant les étudiants en consommateurs d’éducation, choisissant une université uniquement en fonction des bénéfices pécuniaires à la sortie. Dans le cadre de la Tunisie où le système d’orientation est basé sur la moyenne obtenue au baccalauréat, ce phénomène s’est vu se répandre dans la prolifération des institutions privées laissant l’université public au stade basique de l’éducation supérieure.

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Le concept de l’économie de connaissance a émergé à la fin des années 90, il reflète la centralité de l’information et de la technologie dans les sociétés contemporaines (OCDE 1996). La compétitivité de chaque pays sur le marché du travail mondial est étroitement liée à la compétence et le niveau de qualification de sa masse salariale (Lauder et al. 2012). En contre partie, l’éducation et plus spécialement celle Le concept de l’économie de connaissance a émergé à la fin des années 90, il reflète la centralité de l’information et de la technologie dans les sociétés contemporaines (OCDE 1996). La compétitivité de chaque pays sur le marché du travail mondial est étroitement liée à la compétence et le niveau de qualification de sa masse salariale (Lauder et al. 2012). En contre partie, l’éducation et plus spécialement celle obtenue à la fin des études universitaire est perçue comme la clé de voute de la réussite personnelle et matérielle. Dans la perception commune, les études universitaires sont un gage d’un poste mieux payé, plus interessant sur le plan intellectuel et d’un meilleur statut social (Brown et al. 2003,111).La récession économique de 2008 a contribué à la création d’un avenir précaire pour les jeunes, y compris ceux qui ont quitté le système éducatif avec des compétences acquise dans le supérieur (McDonald et Thompson, 2006).

Fig. 20 Profil technologique de la Tunisie, document OCDE

Cette figure révèle les différences considérables existant entre les différentes composantes du profil technologique et d’innovation de la Tunisie. Bien que le pays enregistre un pourcentage plus élevé de diplômés en sciences et en technologies que la moyenne de l’OCDE, il compte un nombre très bas de recherches et d’articles scientifiques et de brevets par millions d’habitants.

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Construire une base de connaissances à travers la recherche En effet, la relation entre la recherche stricto sensu (i.e la contribution à la connaissance) et l’enseignement (i.e le partage de la connaissance) est souvent vu défini par une relation binaire (Schapper Et Mayson 2010). Pour certains académiques, la recherche est souvent perçue comme une barrière à un enseignement de qualité tandis que d’autre la perçoivent comme une potentielle extension quantitative et qualitative du corpus de cours possibles. Différentes disciplines requièrent différentes approches dans la construction d’une base de connaissances. Les disciplines sont elles groupées sous deux étiquettes différentes, désignées en anglais par les termes “hard” et “soft” respectivement attribués aux sciences naturelles et aux sciences sociales (McGrath 1978). Ainsi, certains cours peuvent être très direct dans le cas des disciplines “dures” comme les mathématiques tandis que d’autres sont ouvertes à l’interprétation dans le cas des disciplines “douces” comme les sciences sociales. Ainsi, les liens potentiels entre la recherche et l’enseignement peuvent varier d’un groupe de discipline à un autre, il va de même pour leur facilité d’intégration l’une à l’autre. Malgré tout, pour les étudiants, les enseignants les plus actifs dans le domaine de la recherche sont ceux qui offrent l’environnement d’apprentissage le plus effectif (McLinden et al. 2015; Ziniel and Ghalib 2016; Murray et al. 2017). L’enseignement basé sur la recherche est associé au fait que le cursus est conçu autour d’activités basés sur la participation et qui demande aux étudiants d’être proactifs lors des séances d’enseignement et de les engager dans les activités de recherche en les mettant dans une position de chercheur (Murray et al. 2017). Ainsi, la recherche aide l’enseignement et vice versa. Cette relation permet des schémas différents, en déplaçant le centre d’attention sur l’enseignant vers l’étudiant (Hannafin et al. 2013). Cette distinction subtile appelle à des modes différents d’interaction entre les étudiants et les enseignants rendant obsolète la tradition pédagogique et ses limites. Dans ce scénario, les étudiants et les enseignants travaillent main dans la main à la production de connaissance à travers une participation active plutôt que d’agir respectivement en receveur passifs de transmission et de donneur. D’une relation déséquilibrée, on passe vers un partenariat égalitaire auquel bénéficient les deux parties. Ainsi, les enseignants peuvent modifier leur pédagogie en étudiant au fur et à mesure les retours étudiants pour les adapter à leurs besoins et en encourageant l’apprentissage et les expériences. Ce changement d’intérêt du corps professoral permet aux étudiants de développer leur motivation et l’attrait de leur cursus (Ziniel and Ghalib 2016). Cette approche est aussi bénéfique dans le sens où cette exposition aux activités scolaires améliore le rôle de l’étudiant à travers l’apprentissage et la compréhension du contenu de son cursus. Ils ont ainsi accès à des recherches mises à jour provenant de plusieurs sources. Elle permet le développement intellectuel et l’accès à un avant gout du monde de la recherche et de ses techniques et méthodes tels que la planification, la collecte de donnée, l’établissement d’analyses ainsi que l’éthique scientifique. Cette première expérience de la recherche peut permettre ainsi d’augmenter l’employabilité des étudiants. En effet, l’ensemble des compétences nécessaire à la recherche sont semblable à ce que l’on leur demandera de faire sur le marché du travail. On cite parmi elle : la mise en forme de la recherche, la méthodologie et l’analyse de données. La mise en forme est basées sur la résolution de problème, leur identification. • Le questionnement. • La prévision et la mise en place d’une base informationnelle. • L’innovation. • La compréhension de la logistique. • Le développement d’un plan de travail adaptable aux changements.

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La méthodologie permet de connecter les connaissances académique et les connaissances techniques témoins d’une certaine expertise. • La gestion de projet. • L’adaptabilité. • Communication et écoute. • Travail d’équipe. • Leadership. • Intégration sociale. La recherche de données est basée sur les techniques de recherche, elle est liée à la réalisions d’objectifs à travers le travail d’équipe. • L’analyse de donnée et la pensée critique. • L’écoute et le partage avec des collègues ou des superviseurs. • La collecte de données via une interaction sociale. • La présentation et la communication des travaux. • La confiance données par la prise en part à l’avancé de la connaissance.

Comment transferer ces competences ? Durant tout son cursus scolaire, une personne apprend et restitue. Dans le cadre des études, les lacunes se compensent mais dans le monde du travail, le droit à l’erreur n’existe plus. Il existe un fossé entre la manière dont les cursus universitaires sont regroupés. D’une part, il y a tous les diplômes dits professionnels (p. ex. l’ingénierie), et d’autre part les diplômes dits non-professionnels (par exemple, l’his- toire). L’enseignement professionnel est conçu pour répondre aux besoins d’une profession particulière afin que tous les étudiants de ces programmes puisse acquérir les compétences nécessaires tout au long de leurs études afin de s’acquitter de leurs responsabilités quotidiennes de manière efficace. Une formation à la fois théorique (conférenc- es, séminaires) et la formation pratique (stages) est la plus adaptée à l’adaptabilité au marché du travail. La formation pratique est d’autant plus productive qu’elle donne aux élèves l’occasion d’engager avec leur futur lieu de travail. L’enseignement universitaire est principalement axée sur l’apprentissage par problèmes (qui est une forme d’apprentissage basé sur la recherche). L’apprentissage par problèmes favorise à la fois l’apprentissage actif et collaboratif et construit les compétences des étudiants les transformants en apprenants indépendants et ce y compris leur capacité à penser de manière critique qui est un important critère d’employabilité (Allen et al. 2011). Cela signifie que les étudiants apprennent par la résolution d’un problème par l’application de stratégies de pensée couplé à leur connaissance spécifique de leur matière. Exemple: les étudiants en médecine sont exposés à des cas de patients réels pour améliorer leur compétence cognitive clinique. Traditionnellement, l’éducation dite non professionnelle, n’offre des occasions de découvrir le monde réel que très limitées au cours de leur cursus.

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Le challenge de la connexion des étudiants au monde du travail. Tout enseignant engagé à mettre en œuvre les changements ci-dessus doit nécessairement s’engager dans une tâche difficile. Il y a plusieurs éléments qui doivent être pris en compte, comme une meilleure compréhension des enseignants des milieux non universitaires, la diversité des élèves et de l’offre et la demande sur le marché du travail. Ici, nous discuterons de cinq points les essentiel dans la mise en œuvre réussie de l’enseignement fondé sur la recherche dans le but de favoriser l’employabilité des étudiants. Commençons par les étudiants, et plus précisément le problème de convaincre les étudiants. C’est particulièrement vrai pour certains cursus qui n’incluent pas nécessairement les travaux de recherche universitaire, qu’ils soient dirigés par des enseignants ou provenant d’étudiants. Il est très important de présenter la valeur de la recherche aux étudiants, et leur orientation vers les ressources et les mesures en vue de faire de la recherche. Ce n’est pas tout de leur apprendre comment faire un travail, mais il s’agit aussi de comprendre et aborder la complexité inhérente à tout travail, ce qui est possible à travers le développement de la recherche des compétences telles que la pensée critique et la résolution de problèmes. En outre, les changements devraient progressivement et systématiquement afin que les étudiants ne soient pas effrayés . Cela implique une réflexion sur la programmation dans le temps et la mise en œuvre de ces méthodes d’enseignement en classe. Les étudiants ont, après tout, des attentes élevées de ce qu’ils peuvent tirer après trois ans d’investissement long et coûteux (Woodall et al. 2014). S’ils ne voient pas le bénéfice immédiat de s’engager dans l’apprentissage et des méthodes d’enseignement novatrices, ils risquent de ne pas s’intéresser à la matière et à ce qui leur est présenté sous forme d’étude, ni de réaliser la vraie utilité de leurs compétences en recherche en dehors du milieu universitaire. L’autre défi est lié aux occasions d’acquérir une expérience de travail ou de s’engager dans l’activité de recherche des universitaires, qui peut être plus élevé dans les disciplines dites “hard” que dans celles dites “soft”. Par exemple, un étudiant en chimie pourrait avoir la chance de travailler avec son enseignant dans un laboratoire, alors qu’une étudiante en sociologie ne serait pas nécessairement en mesure de mener des entrevues semi-structurées avec/pour leur professeur. La collaboration interdisciplinaire entre les ministères ou institutions pourraient être une réponse à ce défi. L’établissement de partenariats plus étroits avec les entreprises locales, le gouvernement et les ONG peuvent également contribuer à réduire au minimum des “désavantages” associés au format des études dans certaines disciplines (en particulier celle qui ne sont pas des disciplines appliquées). De même, le ministère de la culture et même la politique de l’université peut très fortement influencer l’enseignement-recherche. Par exemple, dans les universités axés sur l’excellence dans l’enseignement, la priorité est donnée à l’apprentissage des élèves, ce qui laisse moins de temps au personnel pour de la recherche. Pour compliquer encore la situation, le personnel de l’université a également besoin d’examiner les politiques gouvernementales telles que l’introduction de l’excellence en recherche et l’excellence en enseignement On peut affirmer sans doute qu’aux vues des activités de recherche du personnel enseignant ils ne peuvent être en mesure de consacrer le temps et les efforts nécessaires à la fourniture de la qualité d’enseignement et d’apprentissage. C’est une question qui est souvent soulevée par les étudiants (c.-à-d. la disponibilité des universitaires actifs dans le domaine de la recherche). De même, des questions sont souvent soulevées à propos de la recherche universitaire et les compétences actives qu’ils soient ou non de “bons” enseignants. Une autre question importante est de savoir qui peut amorcer le changement ? En tant que personne en début de carrière universitaire, puis-je être le plus fort dans la mise en œuvre d’un changement ou dans la suggestion de nouvelles idées à des collègues plus connus ou plus expérimentés? Ou à un ministère bien établi dans sa pédagogie ?

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Le travail d’équipe (entre les nouveaux et les expert) peut-il fournir une plateforme pour des collaborations. Le dernier point de réflexion est sur l’actuel format de présentation et de contexte des études. Quand est ce que les élèves devraientils s’engager dans la recherche ? Au cours de leur première ou deuxième année ? Cette décision varie selon les disciplines. Par exemple, dans les programmes, la première année est dédiée à transmettre des connaissances. C’est une base importante puisque le travail durant la deuxième année est construit sur le travail de la première. Pourtant, l’apprentissage par la recherche doit être mis en œuvre aussi tôt que possible afin que les élèves puissent se familiariser avec cette approche d’apprentissage et d’y voir les avantages pour leur futur emploi. Ceci prouve qu’il faut du temps aux étudiants de se familiariser avec un mode d’apprentissage et pour maîtriser les compétences requises. Un point important à retenir est que le processus de recherche peut être long et non linéaire. Les compétences sont progressivement intégrées et renforcées au fil du temps, c’est une réalité qui préconise aussi la mise en œuvre le plus tôt possible de l’enseignement fondé sur la recherche. Comme indiqué plus tôt, ce ne sont que quelques-uns des nombreux défis que le personnel universitaire peuvent faire face à tout en s’engageant dans la recherche innovatrice de l’enseignement et l’apprentissage. Bien qu’il faudra du temps pour modifier la culture de l’ensemble d’une institution, de petits changements au sein d’un ministère, d’un cours ou même d’un enseignant individuel peut être un grand pas en avant.

Se préparer à une économie en perpétuel mouvement : repenser l’apprentissage dans le milieu universitaire. En discutant tous les avantages et les défis associés à la recherche y compris dans l’enseignement pour le bien de l’employabilité des étudiants, il en ressort une hypothèse importante : les établissements d’enseignement supérieur (EES) doivent préparer les étudiants au marché du travail (notamment les étudiants poursuivant des cursus non-professionnels). Est-ce vraiment le rôle des établissements pour résoudre toutes ces questions pour les jeunes dans un monde gouverné par l’individualisation ? Les établissements ne sont-ils pas censés défendre l’éducation et ainsi donc en être exclusivement les responsable de part leur rôle de formateurs? Dans un même temps, dans un monde où on demande aux jeunes (et aux diplômés) de devenir résiliants, de faire preuve de souplesse et d’adaptabilité, est-ce mauvais de leur part d’avoir des attentes élevées de ce que les EES peuvent offrir ? L’éducation ne devrait pas être limité à l’éducation formelle. Plusieurs des compétences de recherche transférables et des qualités personnelles visées plus haut sont en effet des compétences durables (comme l’esprit critique, les compétences sociales, la capacité à se débrouiller). Comment pouvons-nous ré-imaginer les EES ? Remodeler la pédagogie dans toutes les disciplines, de sorte qu’il y a une plus grande importance à l’actif et l’apprentissage par la recherche, que l’éducation universitaire dépasse l’usage instrumental qu’il lui est attribué aujourd’hui. Cela commence par la création de cursus interdisciplinaire, par la fourniture aux étudiants d’une base solide dans l’apprentissage de l’éducation. Cette nouvelle vision, bien qu’ambitieuse, pourrait construire un environnement d’apprentissage adapté aux trajectoires de vie non linéaires (Aspin et al. 2001). Les changements en termes d’interdisciplinarité ne devraient pas être limitées aux seuls disciplines académiques, mais idéalement devrait impliquer une ouverture à l’échelle de l’université d’opportunités pour l’industrie, le gouvernement et les organismes de bienfaisance et ce pour tous les programmes universitaires, professionnels et non professionnels. Bien que l’effort et la prise de décisions se sont encore avec les étudiants, les universités peuvent fournir une plate-forme d’échange entre le “monde réel” et celui de l’académie. L’éducation basée sur la recherche une pédagogie valable qui si elle étaient implémentée intentionnellement pourrait contribuer au succès des étudiants de l’enseignement supérieur dans le milieu académique mais plus loin encore. Sur le long terme celle ci pourrait donner aux étudiants l’opportunité d’identifier et de développer les compétences nécessaires à leur futur lieu de travail (et avec le temps, nécessaires à leur vie)

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SECTION I PARTIE V

L’UNIVERSITÉ TUNISIENNE

La massification de l’enseignement supérieur tunisien depuis le début des années 1990 a modifié la géographie des université, puisqu’elles doivent à la fois s’adapter à l’évolution quantitative des effectifs et à de nouvelles demandes en matière de formation. Les universités ont été construites à la périphérie des villes, sou- vent sur des sites agricoles et natu rels. Leur implantation a souvent été ignorée dans les projets d’aménagement de la ville, que ce soit du point de vue de leur forme urbaine ou de leurs interactions avec la ville et son environnement. En Tunisie, la politique de la carte universitaire, lancée dans les années 1990, n’a pas été conçue comme un schéma d’aménagement et de développe- ment de l’enseignement supérieur. L’aménagement des sites universitaires n’a pas été évalué et actualisé, ce qui a affecté l’amélioration des conditions de vie et de travail des étudiants, et rendu ambiguë l’insertion de l’université dans l’environnement urbain.

Fig. 23 Nombre d’étudiants incrits dans l’enseignemnet suéprieur entre 2006 et 2016

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État des lieux : Avec l’émergence d’une nouvelle configuration institutionnelle, clairement liée aux évolutions économiques et technologiques vers la fin des années 1980, l’évolution de la conception spatiale de l’université suit les méandres du jeu d’influences (Siino, 2004). Les espaces universitaires dont la localisation est héritée des années 1960 et 1970 et qui sont restés immuables jusqu’au début des années 1990, époque de la croissance rapide des effectifs étudiants, sont devenus un enjeu d’aménagement du territoire. Au gonflement des effectifs étudiants et aux nouvelles missions attribuées à l’université, s’ajoute le défi d’inscrire l’enseignement supérieur comme vecteur de l’aménagement du territoire. Ces dernières années, cette représentation territoriale de l’espace universitaire commence à soulever des débats nombreux. L’implantation de cet espace souvent ignoré dans les projets d’aménagement de la ville, sa forme urbaine, ses interactions avec la ville, son échelle spatiale, ses hiérarchies fonctionnelles et même son expression architecturale, sont des paramètres qui se conjuguent pour exprimer et refléter cette représentation. En outre, l’installation des échelons universitaires, revendiqués dans les régions par les collectivités locales avec la naissance de l’université de masse, dans le but d’attirer les entreprises, d’offrir une main-d’œuvre qualifiée et de contribuer à l’animation et à l’image de la ville, reflètent bien les termes d’un questionnement qui paraît de plus en plus d’actualité. Quelques établissements avaient été installés dans les années Fig. 24 Ratio nombre d’étudiants, nombre d’habitant pour chaque campus 1960 dans des bâtiments et des ensembles immobiliers du centre-ville de Tunis, qui servaient jusque-là à d’autres organismes remontant à la période coloniale, mais très vite un campus a été implanté en périphérie urbaine sans résidence universitaire. Il avait été le premier espace universitaire tunisien à amorcer l’éclatement spatial vers la banlieue. Suite aux violents troubles La proportion entre la population étudisociaux des années 1970, l’expression politique et syndicale a ante et le total de la population dans les gagné du terrain dans l’université tunisienne, notamment à Tunis différentes villes comportant un campus où les étudiants représentaient une grande part de la population. Cas du campus de Manouba : universitaire est quasiment identique Pour mieux maîtriser une population estudiantine en perpétuelle révolte, les autorités ont décidé la création en 1980 d’une antenne délocalisée à la périphérie urbaine de la ville de Manouba, sur des

d’une ville à l’autre sauf dans le cas de l’université de Tunis et de celles de villes de l’arrière pays tunisien.

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Fig. 25 Vue des jardins du campus de la Manouba

terres agricoles qui ont servi ultérieurement à abriter les autres composantes du campus créées suite à l’explosion des effectifs étudiants. Les campus de Manouba et de Tunis accueillent actuellement environ 30 000 étudiants chacun. Dans les toutes prochaines années d’autres nouveaux sites universitaires qui ont adopté le modèle de campus vont probablement atteindre ce chiffre, c’est-à-dire devenir de vrais quartiers urbains universitaires dont la population est équivalente à celle d’une ville tunisienne moyenne. Le campus de Tunis s’est imposé comme un ensemble qui a fait naître de nouvelles relations au sein de l’agglomération des quartiers limitrophes notamment El Manar et Ibn Khaldoun. En réalité, le campus a modifié son environnement, tout d’abord directement par des extensions et des aménagements mais aussi indirectement par la création de nombreux commerces: librairies, cafés, restaurants, etc. Cependant, le cloisonne- ment spatial reste fort même s’il existe de plus en plus de possibilités de créer des liens entre la communauté universitaire et le reste de la population. L’environne- ment du campus a évolué depuis sa création. Les quartiers urbains qui ont pris naissance autour du campus ont, certes, réduit son isolement – malgré un manque d’intégration entre ses différentes composantes, voulu par les décideurs pour réduire l’ampleur des agitations universitaires. Situé à l’ouest de la ville de Tunis et implanté dans une zone périurbaine connue par sa vocation agricole à proximité d’une voie principale de communication reliant Tunis à Béjaoua, le campus de Manouba s’étale sur une surface de près de 80 hectares. L’accès à pied de la ville de Manouba reste à l’heure actuelle difficile pour les usagers du campus. Les communes de Manouba au sud-est et de Oued Ellil au nord-ouest gagnent aujourd’hui les limites du campus. Leur développement à venir enveloppera vraisemblable- ment le territoire universitaire appelé à devenir un quartier de la ville. Le campus de Manouba est un ensemble d’une particulière importance, qui, par sa proximité avec la ville, a fait naître de nouvelles relations au sein de l’agglomération. L’espace universitaire commence à s’imposer en tant qu’équipement structurant de l’espace urbain dans les documents d’urbanisme (schéma directeur d’aménagement du Grand Tunis). Les urbanistes ont, vraisemblablement, tenu compte de cette nouvelle composante pour organiser un développement cohérent de l’espace urbain. La gare multimodale, le projet d’habitat social et la ligne de transport en commun en site propre sont des projets programmés, qui ont été

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produits par la présence de ce grand équipement universitaire. Le problème des liaisons avec le centre de Tunis demeure l’un des obstacles les plus sérieux au développement des relations entre l’université et la ville. Le schéma directeur du Grand Tunis a étudié ce problème et a proposé de nouvelles solutions comme la création de lignes de transport en site propre pour desservir le campus. Le campus «tunisien», conçu d’abord comme une solution pour limiter l’agitation de l’université, a été constitué, avec la montée des effectifs étudiants depuis 1990, pour résoudre le problème des locaux d’enseignement supérieur. Beaucoup de projets sont en effet marqués par la précipitation et le caractère unilatéral des décisions de l’État qui a souvent choisi seul, avec très peu de concertation, les lieux et les conditions d’implantation. Ce qui a ramené l’université dans certaines villes à une situation plutôt d’isolement par rapport aux sociétés locales. Par ailleurs et sans que l’on puisse parler actuellement de modèles souhaitables, ni même de réussites d’aménagement ou d’échecs d’implantation, on peut présumer que les villes en voie de développement ont besoin d’une université insérée dans la réalité urbaine. Quand elle jouit d’une certaine proximité urbaine, l’université dans les pays pauvres ou en voie de développement peut lutter contre les inégalités sociales et territoriales en offrant aux jeunes une voie de promotion sociale sur place (Guidarini, 2002). Développement sur d’autres campus : À Jendouba ou à Gafsa, et après une décennie, l’université est en train de s’imposer en tant que nouvel atout de développement local au niveau économique, culturel et social, même si la ville n’arrive pas toujours à tirer pleinement parti de son université et à profiter de la croissance universitaire pour mieux l’insérer dans une dynamique urbaine. La relation entre université et territoire a pu devenir dans certains sites et malgré une localisation excentrée (Manouba, Tozeur) un vecteur de mobilisation et de structuration de la politique: on peut y voir se déployer des politiques d’aménagement urbain. Dans d’autres sites (le Kef, Menzel Bourguiba, Nabeul), l’université a pu soutenir aussi la consommation et la vie économique par la constitution d’un marché étudiant local. Bref, il apparaît que la construction des campus dans ces villes est en train de marquer une étape aussi bien spatiale que symbolique de développement entre l’université et le reste du territoire urbain, où le diagnostic urbain commence à se mêler vraisemblablement aux transformations des représentations de l’université (Félonneau, 1998). Cependant, la nouvelle fonction que la ville doit développer avec l’université de masse, et qui manque beaucoup à plusieurs villes tunisiennes, est celle qui consiste à tisser les liens sociaux et culturels et à intégrer cette catégorie de jeunes dans l’urbain pour compléter ainsi le maillage social de la ville sans oublier la réalité des rapports marchands. Actuellement, l’université dans les pays du Sud ne doit pas, à notre sens, se limiter uniquement et essentiellement à la formation et à la recherche, elle doit aussi s’appuyer sur un certain nombre de fonctions particulières pour assurer un développement local en liaison avec la ville qui doit en profiter (Filâtre, 1998). Les villes dans un pays comme la Tunisie doivent profiter de l’installation dans leur domaine de l’espace universitaire. Le rôle nouveau de l’université dans ces villes est de rendre lisibles les enjeux et les conflits urbains, mais surtout de valoriser l’espace et de tisser des relations spatiales et sociales avec les collectivités locales. La généralisation de la solution de campus universitaires périurbains, surtout lorsqu’ils ne sont pas correctement desservis, est probablement un facteur qui renforce la coupure entre la ville et l’université et détériore les rapports de l’université avec son environnement, tant sur le plan physique que sur celui des relations, privant ainsi la population des retombées notamment culturelles et sociales de cette dernière (Merlin, 1996). Contrairement aux pays développés qui ont adopté ce modèle, l’implantation de l’espace universitaire près du centre ou à proximité des quartiers défavorisés est très utile dans un pays en voie de développement pour éviter l’exode des jeunes, revitaliser le milieu urbain et le requalifier par la mixité sociale (Brugnes, 1989). Ainsi, l’université peut intervenir également dans la recomposition des rapports sociaux dans la ville, contribuant à l’émergence de nouvelles territorialités.

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Fig. 26 Évolution du nombre de campus en Tunisie au fil du temps

EVOLUTION DE L'EQUIPEMENT UNIVERSITAIRE EN TUNISIE DE 1965 A 2006

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Fig. 27 Urbanisation autour des campus de El Manar et de Manouba

CAMPUS DE EL MANAR ET DE MANOUBA CAMPUS UNIVERSITAIRE : NOUVEAUX MODES | 31


PARTIE II SECTION I

ARCHITECTURE L’architecture désigne à l’origine l’art de clore et de couvrir des lieux, et l’architecte celui qui dirige cette opération.

Version italienne d’un des tomes de la série “De Architectura” écrits par l’architectre Vitruve. Traduction effectuée par l’architecte du CinqueCento Cesare Cesario, apprenti de Bramante et architecte à la cour de Mamilien Sforza

Fig. 28 De Architectura

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Le Louvre d’Abu Dhabi, Ateliers Jean Nouvel La coupole de la cathédrale Santa Maria del Fiore, Florence, Brunelleschi

Fig. 29 Le Louvre d’Abu Dhabi

Bibliothèque Geisel de l’université de San Diego, USA, William Pereira

Fig. 30 Cathédrale de Florence

Fig. 31 Bibliothèque Geisel de l’université de San Diego, USA

“La définition la plus juste que l’on puisse donner aujourd’hui de l’architecture est celle qui tient compte de l’espace interne. Sera belle celle dont l’espace interne nous attire, nous élève, nous subjugue spirituellement ; sera laide celle dont l’espace interne nous fatigue ou nous repousse. Mais le point fondamental est que tout ce qui ne possède pas d’espace interne n’est pas de l’architecture.” - Bruno Zevi.

L’architecture peut contribuer à la réalisation d’une utopie dans son inscription dans la société et dans la prise en compte des besoins humains. Tout d’abord, l’architecture tente de répondre aux attentes de la société. Depuis que l’Homme existe il tente de se constituer un abri pour se protéger du monde extérieur. Avec le temps cet espace de protection s’est transformé en un espace de vie voire relationnel.

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ARCHITECTURE ET COMPORTEMENT

Fig. 32 Schéma représentatif des arrangements

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Relations entre l’architecture et le comportement humain.

Les études analytiques et expérimentales du comportement humain nous on donné des techniques pour décrire et contrôler les relations comportement-environnement. De nombreux arrangement dans les éventualités de renforcement de ces relations se sont montrés efficaces dans le contrôle du comportement humain dans des environnements programmés académiques et psychothérapeutiques (Madsen, Becker et Thomas 1968, Ayllon et Azron 1968, Findley, 1966). Il est possible que le design ou l’architecture d’un environnement peut aussi être associé de manière fonctionnelle au comportement (i.e. la conception d’un espace encadre le comportement des usagers à l’intérieur de celui ci). L’analyse de telles relations doit être approchée de manière systémique.

SCÉNARISATION DES ESPACES La plupart du temps, le comportement de l’architecte est contrôlé lui même par ses connaissance en terme de conception d’espace, par l’avancé technologique et la maitrise des matériaux de construction, les priorités économiques, son sens de l’esthétique ainsi que ce qu’il pense bon pour les êtres humains. Le mélange de ces connaissances dirige habituellement les décisions que pourrait prendre l’architecte et qui valent le coup tout en se plaçant dans un utilitarisme du concept et de la structure. L’objectif majeur de l’architecture est de concevoir un environnement qui facilite le développement humain (i.e comment un concept d’espace physique peut accueillir des êtres humains et faciliter l’aisance de leur comportement à l’intérieur de cet espace). Pour atteindre cet objectif il faut prendre en compte deux paramètres : les données inhérentes au concept physique et les données concernant l’effet de ce concept sur le comportement humain. C’est dans ce dernier point que l’architecture souffre de lacune. Il existe des outils analytique et procéduraux pour examiner les relations entre un concept et le comportement. La donnée de base utilisée par la psychologie comportementale est le comportement observé et servant d’unité à la science. L’architecture peut être considérée comme une variable indépendante qui influe sur ce comportement mais en la considérant comme une variable indépendante on n’obtiendrait aucun changement théorique. La conception d’environnements académiques devrait prendre en compte la création de stimulus influençant le comportement. Le but est de concevoir l’environnement physique qui créé des occasions dans cette optique afin de faciliter l’expression des comportements voulus. Le maintient des interaction entre l’organisme et l’environnement inclue trois aspects :

• • •

L’évènementialité dans laquelle une réponse est provoquée. La réponse en elle même. Les conséquences renforçant cette réponse.

Ces interrelations sont appelées “contingences du renforcement” (Skinner 1953). Une des préoccupations majeures de l’architecture est de créer des scénarios amenant à une réponse de la part de l’usager. Exemple : s’il l’on veut créer un mode de travail individuel, on doit permettre ce scénario via un type d’espace qui maximisera la probabilité de l’usager d’utiliser cette espace de manière individuelle. Si l’on veut qu’un groupe d’usager travaille ensemble, on doit arranger l’espace de manière à qu’il puisse organiser ses activités sans avoir à être interrompues. SIMPLICITY On peut aboutir à ce comportement en arrangeant l’espace sous forme de zones de travail où les usagers sont assis en cercle, permettant un contact visuel, accroissant ainsi les possibilités d’interactions sociales. La conception d’un espace prenant en compte le relation entre le comportement et l’architecture maximise les probabilités d’occurence de la réponse désirée. Si l’architecture est relié au comportement de manière fonctionnelle il serait considéré comme “inhumain” d’attendre des usagers qu’ils agissent d’une certaines manière dans des environnements qui ne sont pas propices à genre d’utilisation. CAMPUS UNIVERSITAIRE : NOUVEAUX MODES | 35


Fig. 33 Cadres régissant le comportement humain

Fig. 34 Schéma de fonctionnement du comportement humain

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Cette complexité dans le fonctionnement du comportement humain fait que pour chaque personne différente nous avons un comportement différent. Puisqu’on ne peut créer d’espace pour chaque individu, on doit réfléchir à d’autres moyens de rendre les espaces conçus adaptés le plus possible aux usagers. Ainsi, la théorie comportementaliste nous met sur le bon chemin, en effet au lieu de s’attarder sur l’individu on se focalise plus sur les groupes. Le but devient la recherche des “patterns” ou modèles de comportements. Ces modèles nous permettent par la suite de définir une fonction à un espace. Encore une fois il existe une différence dans l’attribution de cette fonction puisque le plus souvent la fonction définie par le concepteur n’est souvent pas la même que l’usage fait par les personnes fréquentant l’espace. Cette dichotomie entre la fonction et l’usage pousse le concepteur à aller plus loin que la définition toute simple d’un espace : l’être humain a clairement besoin d’espaces hautement différenciés. Ceci ne peut passer que par une multifonctionnalité intrinsèque. Ainsi, à l’image des poupées russes qui s’imbriquent l’une dans l’autre, l’espace doit pouvoir proposer une fonction principale mais aussi la possibilité d’abriter d’autres fonctions plus ponctuelles à la guise de l’usager permettant ainsi de réduire les conflits entre la fonction perçue et l’usage destiné. Encore une fois, on assiste à une dichotomie impliquant la perception. Il est connu que cette dernière influe grandement sur le comportement et donc sur l’utilisation et l’appropriation de l’espace. En terme d’espaces il existe deux types bien distincts par définition. On dénote donc l’espace construit ou espace positif (parfois appelé “plein”) et l’espace en négatif aussi appelé vide. Ces derniers sont le théatre des interactions sociales, agissant comme lieux de transit ou de réunion. L’espace est lui caractérisé par son cadre architectural, son échelle et sa hiérarchie (espace intermédiaire ou sous espace). Quelque soit ces paramètres, il subdivise son ensemble en zones exploitables. L’espace neutre n’existe pas, l’espace fournit une étendue de possibilités différentes aux usagers pour se l’approprier. Les patterns d’utilisation se traduisent par des subdivisions. Ces dernières sont les suivantes : - L’espace entre deux objets architecturaux. - L’espace entre deux groupes d’usagers. - L’espace entre un groupe d’usager et un objet architectural. On appelera ces subdivisions : enclaves spatiales. Ces dernières définissent en plus de leur essence même trois niveaux d’interactions. Ainsi, l’interaction entre deux objets architecturaux est passive, celle entre deux groupes d’usagers ou entre un groupe d’usagers et un objet architectural peut être active ou passive selon respectivement le degré d’identification et le degré d’appropriation. On peut avoir dans ces subdivisions des sous espaces définis ou non par l’espace architectural. Ces derniers peuvent être spontannés ou prévus. Dans ce cas on parle de permanent et de temporaire. Ainsi, les sous espaces permanents sont les espaces construits comme par exemple les voiries: ce sont des espaces bien souvent transitoires. Les sous espaces temporaires sont quand à eux des espaces qui apparaissent entre les éléments architecturaux. L’enclave spatiale est définie donc par la possibilité de contôle visuel de l’espace par l’usager qui évaluer le degré de sécurité, d’accessibilité et la possibilité d’approprier l’espace et éventuellement à quel point il peut le faire. On peut alors mieux comprendre les couches sous jacentes à l’espace tel qu’il existe. Une fois les phénomènes d’usage compris et le système des enclaves spatiales intégré, on peut alors envisager de jouer sur les notions d’espace personnel (défini par le Neufert comme étant le diamètre du cercle autour de l’individu, allant de 1.5m à 3m selon les cultures et la définition de l’espace) et sur la cartographie comportemantale (moyen d’analyse de l’utilisation d’un espace) et ainsi de mieux gérer, contrôler, guider le déplacement dans l’espace, son utilisation et son appropriation et donc le comportement dans celui ci.

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Fig. 35 Schéma représentant les enclaves spatiales

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Fig. 36 Schéma explicatif des phénomènes d’usage

Fig. 37 Schéma représentant l’influence de l’espace sur le comportement CAMPUS UNIVERSITAIRE : NOUVEAUX MODES | 39


Fig. 38 Schéma explicatif de l’espace personnel

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Fig. 39 Schéma des cadrages de déplacement

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PARTIE II SECTION II

ARCHITECTURE DE L’ENSEIGNEMENT Ci contre, un schéma récapitulant une journée d’une étudiant sur campus ainsi que les types d’espace qu’il utilise durant certaines périodes de la journée.

Fig. 40 Planning étudiant à travers la journée

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“Par mon travail, je contribue à façonner la réalité, à donner à l’espace construit une atmosphère où nos sensations puissent s’enflammer” - Peter Zumthor

L’espace universitaire est un lieu de rencontres, de convergence et de synthèse de la vie estudiantine. Cette dernière assure une variété selon la région et la culture a travers plusieurs modes qu’offre les espaces hôtes de la vie étudiante a travers le monde, et a partir de cette diversité, une course vers la restructuration continue et évolutive s’impose afin de répondre aux défis de cette nouvelle ère de savoir et de science. A travers ces visions d’un espace universitaire évoluant et compétitif, le développement devient générateur d’un meilleur cadre d’encadrement et hébergement de la vie estudiantine et les jeunes espoirs aspirants qui y regorgent. La formation s’est focalisée depuis longtemps sur la transmission du savoir et l’orientation, tout en négligeant la délicatesse de l’étape d’assimilation de l’environnement social et culturel de l’étudiant, et dans l’élaboration d’un cadre exploitant et développant cette étape que les universités arrivent à se frayer un chemin sur le plan d’attractivité mondial. La vie estudiantine ne se limite pas qu’aux études, elle doit être riche en jouissance, immersion et présente une expérience animant et forgeant un quotidien propre à l’étudiant et lui permettant par la même occasion de développer un profil capable d’avoir un impact sur son environnement après son cursus. L’indifférence par rapport à l’espace universitaire se manifeste malgré les efforts effectués pour intégrer l’étudiant dans son campus. Le sentiment de solitude et non appartenance qu’expriment plusieurs étudiants notamment des premières années prouve le manque cruel de « vie universitaire » ce qui freine directement le rayonnement de nos établissements. Cette réalité semble s’ancrer davantage malgré la noblesse du rôle présumé du campus devrait être le lieu de croisement des chemins des étudiants, synthétisant leurs diversités psychologiques, sociales et culturelles et élaborer une plateforme en tirant le meilleur pour dégager la synergie nécessaire à l’expérience estudiantine. L’implication des étudiants comme « acteur » pourrait développer un sentiment d’appartenance et faire émaner un esprit d’interaction collectif, ce qui les aidera à forger des liens amicaux et ainsi faciliter la transition qu’ils vivent et profiter pleinement des perspectives de la vie universitaire. Cette vision essaye de rompre avec l’image classique du campus comme un lieu seulement destiné à fournir le savoir scientifique.

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Fig. 41 Lab City, vue intérieure salles de travail et amphithéatre 44 | CAMPUS UNIVERSITAIRE : NOUVEAUX MODES


Fig. 42 Lab City, vues intérieures superbloc

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Fig. 43 Lab City, maquette et vue intérieure 46 | CAMPUS UNIVERSITAIRE : NOUVEAUX MODES


Fig. 44 Lab City, plan des différents niveaux

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Fig. 45 École Centrale, vues intérieures, maquette et coupe d’ensemble 48 | CAMPUS UNIVERSITAIRE : NOUVEAUX MODES


Fig. 46

Lab City, vues intérieures superbloc CAMPUS UNIVERSITAIRE : NOUVEAUX MODES | 49


Conçu par Rem Koolaas et Gigon-Guyer le campus est divisé en deux bâtiments, avec des approches spatiales sensiblement différentes… Afin de rationaliser la composition générale du bâtiment, un plan en damier a été imaginé en complément du dispositif de séquence diagonal. “La simplicité et la souplesse de la grille ont été précieuses pour gérer la réparation des programmes et leurs modifications“ (Clément Blanchet, directeur du projet jusqu’en 2014). Autre avantage du côté de la maîtrise d’ouvrage : le quadrillage en rues intérieures et petits îlots orthogonaux contient en germe la capacité de mutation des locaux. “Avec la révolution numérique, nous assistons à une évolution d’une rapidité phénoménale dans la manière d’apprendre. Nous ne savons pas comment nous enseignerons dans vingt ans ! “ (Hervé Biausser, directeur de centrale Supélec). Le but est de faire en sorte de favoriser les échanges, forcer le mélange des étudiants et des chercheurs. Les architectes ont densifié la périphérie de leurs constructions pour en libérer le centre. “Cela nous a permis de créer de nombreuses terrasses, aménagées en lieux de rencontre et de travail informel, en surplomb des zones circulées”, (Ellen van Loon, architecte-associée chez OMA). A l’image de certaines entreprises qui n’attribuent plus de postes de travail attitrées à leurs salariés, l’école d’ingénieurs propose banquettes, chaises et tables, parfois équipées d’un écran, dans pratiquement tous les espaces libres d’accès. Dans le bâtiment d’OMA, comme dans celui de Gigon Guyer, il est possible de travailler n’importe où. Même dans le grand amphithèatre en hémicycle à l’usage des cours magistraux, “AVEC LA REVOLUTION NUMERIQUE ? NOUS ASSISTONS A UNE EVOLUTION D’UNE RAPPIDITE PHENOMENALE DANS LA MANIERE D’APPRENDRE” HERVE BIAUSSER Le projet comprend deux bâtiments face à face qui totalisent plus de 72 000 m². Les concepteurs ont tracé de longues diagonales dans la trame orthonormée du morceau de ville. Ils ont implanté la partie nord de l’école sur la ligne droite qui relie l’établissement historique de Supélec (toujours en activité) à la future station de métro du Grand Paris Express (mise en service espérée en 2024). Cette ligne biaise constitue la nourrice distributive principale de leurs édifices. Partant de leur appétence pour les grands vides. Les architectes d’OMA l’ont traitée sous la forme d’une spectaculaire succession de places publiques intérieures, hautes de 10 à 15 mètres. Théâtre, restaurant, bibliothèque, centre d’apprentissage des langes étrangère sont les principales nouveautées. A CentraleSupélec, la proximité des services, comme l’accès immédiat à un espace de travail, est considérée comme un gage de réussite. Outre les laboratoires et les salles de classe, c’est toute une panoplie d’équipements qui a été répartie dans les deux constructions (le fonctionnement de certains d’entre eux devrait être mutualisé avec l’ENS et l’université Paris sud). Dans le bâtiment d’OMA, baptisé “Gustave Eiffel” un studio équipé est mis à la disposition des musiciens amateurs. Dans celui de Gigon Guyer, nommé “Francis Bouygues”, on trouve un gymnase polyvalent avec un grand mur d’escalade, mais aussi un hôtel de chambres pour les chercheurs est les entreprises. CentraleSupélec, présente comme un formidable incubateur, est également doué d’une redoutable attractivité pour nouer des partenariats.

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Les fonctions ouvertes et partagées- comme le restaurant, le grand amphithéâtre et les locaux associatifs s’organisent autour de la diagonale traversante. Les espaces les plus privés se situent en périphérie du bâtiment. L’accès aux rues distribuant les laboratoires sensibles est d’ailleurs protégé par badgeage. Chacun des quatre univers du programme occupe environ un quart de l’emprise rectangulaire du bâtiment (122*155 mètres) et présente une typologie distincte. Face au Carré des sciences, au niveau de l’entrée principale, on trouve “L’Homme et le Monde” qui regroupe la bibliothèque et l’amphithéâtre de 960 places (divisible en trois par des parois amovibles), au-dessus desquels se déploie l’atrium de centre de langues. A l’opposé, sur la partie nord-est de là de la diagonale qui mène au jardin argenté et à la future station de métro de la ligne 18, un patio couvert ordonne l’espace du « Vivant », ses petits amphithéâtres de 50 à 120 places et les bureaux administratifs. L’« Energie » et la « Matière » occupent respectivement, sous la forme de deux grilles de trame différente. Schématiquement, les « Laboratoires légers » au trouvent au rez-de-chaussée, les salles de cours dans les étages, alors que les terrasses sont à la disposition des étudiants. “LES ETUDIANTS CROISENT LES ENSEIGNANTS ET LES CHERCHEURS. LE BATIMENT EST INVITATION A RESTER” MIKE GUYER.

Fig. 47 Vue d’ensemble Lab City

Fig. 48 Bloc laboratoire de langue Lab City

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Fig. 49 Axonométrie éclatée et amphithéatre du Learning Center École Polytechnique de Paris 52 | CAMPUS UNIVERSITAIRE : NOUVEAUX MODES


Fig. 50 Plans et coupes Learning Center École Polytechnique de Paris CAMPUS UNIVERSITAIRE : NOUVEAUX MODES | 53


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PARTIE II SECTION III

Fig. 51 Schéma relationnel de l’étudiant

VÉCU ESTUDIANTIN Nous développerons dans cette partie, les rapports entres le campus universitaire et les usagers ainsi que les modes d’utilisation et leur perception par les étudiants.

L’animation de la vie au sein du campus se présente à travers des activités présentes pendant et en dehors des heures de cours. Ces activités d’accompagnement du cursus universitaire favorisent l’insertion socio - professionnelle et intègre la notion de l’auto-développement, la créativité ainsi que les manières de s’insérer dans des cadres à l’échelle individuelle et collectif. • Activités extra pédagogiques dans des cadres dédiés tel que (salle de lecture, bibliothèque, Learning center…). Ces activités renforcent et exploitent les potentielles intellectuelles des étudiants sur plusieurs plans et leurs permettent d’exceller et contribuer à l’élaboration de nouvelles recherches et expérimentations scientifiques. Les activités extra-pédagogiques sont le moteur même de la vitrine qui fait notoriété et l’excellence d’une université, c’est pour cette raison on remarque les investissements astronomiques

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dans les équipements relatifs tel que le fameux Lausanne Learning Center. Ces espaces, regroupent et rassemblent les étudiants dans un milieu d’échange et de communications de savoir et d’expérience sur tous les plans susceptibles de générer un impact significatif à l’échelle individuelle et collective, ce qui crée un certain vécu par rapport à l’espace et au milieu. • Activités culturelles et artistiques (cinéma, centre culturel, théâtre, musique, atelier de peinture…) qui représentent la colonne vertébrale de chaque notion de loisir pour l’étudiant moderne. L’activité culturelle par exemple , devient un berceau principale pour l’émancipation de la créativité et innovation chez les étudiants et traduire leurs visions et convictions par rapport au monde dans un langage universel tel que la peinture, la musique , le dessin et la photographie. • Activités associatives, elles se veulent préparatrices de l’étudiant vers de nouvelles perspectives personnelles et professionnelles. C’est des activités qui s’adapte aux facteurs et enjeux du monde actuels et qui essayent de générer un niveau de conscience estudiantine capable d’affronter ces défis qu’ils soient professionnels, économiques et sociales. • Activité sportive, elle se classe parmi les premières dans l’ensemble des pratiques estudiantines. Le sport, se présente comme l’occupation favorite pour ses nombreuses qualités physiques et psychiques. Aussi, ses modes d’activités non seulement individuelles et ce qu’elles peuvent forger chez le pratiquant mais aussi son aspect collectif et ce qu’il dégage comme vécu, au sein d’un groupe a travers les interactions, échange et communications ancrant une même identité et l’appartenance à la même entité qu’est l’université. L’étudiant devient l’étendu de toute cette expérience qui favorise la variété et la diversité de ses composantes. Acquérir des compétences pendant le cursus académique, facilite une multi-intégration au sein de notre société, et par conséquence la réalisation de l’ultime but de ces activités para-universitaire. L’appropriation de l’espace universitaire : L’indifférence par rapport à l’espace universitaire se manifeste malgré les efforts effectués pour intégrer l’étudiant dans son campus. Le sentiment de solitude et non appartenance qu’expriment plusieurs étudiants notamment des premières années prouve le manque cruel de « vie universitaire » ce qui freine directement le rayonnement de nos établissements. Cette réalité semble s’ancrer davantage malgré la noblesse du rôle présumé du campus devrait être le lieu de croisement des chemins des étudiants, synthétisant leurs diversités psychologiques, sociales et culturelles et élaborer une plateforme en tirant le meilleur pour dégager la synergie nécessaire à l’expérience estudiantine. L’implication des étudiants comme « acteur » pourrait développer un sentiment d’appartenance et faire émaner un esprit d’interaction collectif, ce qui les aidera à forger des liens amicaux et ainsi faciliter la transition qu’ils vivent et profiter pleinement des perspectives de la vie universitaire. Cette vision essaye de rompre avec l’image classique du campus comme un lieu seulement destiné à fournir le savoir scientifique. Etudiant d’aujourd’hui, responsable de demain, c’est autour d’une telle vision que plusieurs campus à travers le monde ont élaboré des stratégies et des politiques visant à améliorer le cadre estudiantin dans ses plans académique, culturel et social, tout en essayant de subvenir aux besoins évolutifs des étudiants et ainsi instaurer un environnement de qualité. Par conséquent le cadre universitaire devient réceptacle de vie et générateur de vécu, Or, plus ce milieu est stable et la cohésion règne entre ses différents paramètres plus le récepteur (étudiant) s’approprie et s’appréhende les ficelles de la vie universitaire. Ainsi l’expérience estudiantine devient jouissante et immersive, et contribue à la mise en valeur d’un vécu capable de forger l’étudiant et l’inciter à s’auto-développer d’avantage et affermir sa position en tant qu’un futur initiateur au changement et a l’innovation.

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Fig. 52 Schéma des interrelations dans la qualité de vie étudiante

On parle souvent de satisfaction mais qu’est ce que la satisfaction ? Dans une enquête in-situ menée sur 200 étudiants du public et du privé et des interrogatoires menés sur un panel représentatif de ces 200 étudiants, leur satisfaction se base sur les points suivants :

- La qualité de l’enseignement. - L’accessibilité de l’université. - Les connaissances des enseignants et leur visiblité dans la sphrère scientifique. - La mise à disposition d’un parc technologique moderne. - La qualité des interactions en classe. - L’emplacement des salles de classe par rapport aux accès de la faculté. - Les qualités climatiques, acoustiques et lumineuse des bâtiments. - La qualité des logements mis à disposition et leur maintenance. - La sécurité sur site. - Les interactions inter et intra faculté. - La proficience des évènements culturels. - La présence de centre récréatifs et sportifs. - La proficience de la bibliothèque (qualité et quantité). - Le nombre favorable de places de parking. - Les transports en commun.

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PARTIE III SECTION I

LE CAMPUS. SITE ET IMPLANTATION.

Fig. 53 Historique succinct Kalaat El Andalous

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Fig. 54 Équipements destinés aux jeunes dans le gouvernorat d’Ariana

Fig. 55 Équipements scolaires primaires et secondaires dans le gouvernorat d’Ariana

Cartes représentant les équipements destinés aux jeunes (en haut) et les établissements scolaires de l’enseignement primaire et secondaire (en bas) CAMPUS UNIVERSITAIRE : NOUVEAUX MODES | 59


Fig. 56 carte d’occupation des sols de Kalaat El Andalous

Fig. 57 Indicateur d’équipements et d’infrastructures

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La délégation de Kalaat El Andalous dispose de la plus grande surface au sol non contruite de toute le gouvernorat de l’Ariana. Ce dernier dispose de plus d’un front de mer inexploité et non atteint par une activité touristique. Le taux d’urbanisation de cette délégation est aussi le plus faible de la région avec seulement 2% de sa surface recouverte par une ville. Avec le projet du port financier de Tunis Bay qui s’installe dans la ville de El Hassienne et qui proposera un pôle de finance offshore, des logements et des entreprises. La proximité d’un pole d’attraction aussi important et novateur peut être bénéfique pour un campus universitaire qui pourrait s’intégrer à la ville nouvelle. Entre une cité contemporaine et une ville agricole, elle pourrait profiter de ces deux aspects. La ville de Kalaat El Andalous en elle même se trouve à la quasi limite du gouvernorat d’Ariana, entre ce dernier et celui de Bizerte. Elle est desservie par des routes de part et d’autre, que ce soit en provenance de Tunis avec la route nationale qui mène à Bizerte qu’en provenance de Raoued.

Fig. 58 Explicitation de vocation des zones alentours

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Fig. 59 Vue d’ensemble sur le terrain et ses environs, google maps

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PARTIE III SECTION II

LE CAMPUS.

PRINCIPES DE CONCEPTION.

Au cours des recherches concernant les campus, nous avons pu dégager différents types, chacun propre à une culture différente, une partie du monde différente. Dans le cadre de ce projet, nous nous plaçons en bordure d’une ville sur un terrain d’une surface conséquante, cette configuration rappelle celle des campus américains. C’est cette typologie que nous utiliseront comme base de conception sans pour autant suivre à la lettre ce modèle. L’architecture contemporaine semble ne pas prendre en compte l’échelle humaine dans sa conception et c’est une des principes que nous suivrons. Lors que l’on traite des grandes surfaces, le moyens le plus efficace pour arriver à ses fins est l’utilisation d’une trame et de modules pour les espaces. Il faudra donc choisir respectivement les distances et les surfaces adéquates pour la trame et les modules.

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Fig. 60 Deux typologies

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Fig. 62 Esquisse zoning

Fig. 61 Esquisse zoning et cadrage

De gauche à droite nous trouvons en bleu, la zone d’approche du campus, cette zone est destinée aux logements et aux zones du campus accessibles aux véhicules avec un trafic moyen. En jaune on trouvera deux zones dites tampons, une du côté de la ville de Kalaat El Andalous et une autre du côté du port financier. Elles serviront de filtration pour éviter une liaison trop brute avec l’environnement proche. En vert clair au milieu, l’emplacement du campus à proprement parlé, avec les espaces en commun et reservés aux facultés. La dernière zone est une zone classée inondable sur laquelle on pourra avoir des structures légères surelevées.

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Fig. 63 Première esquisse de plan masse

Cette version du plan masse est la première proposée, elle prenait en compte les premières idées de conception retenues, ainsi le nombre de blocs et leur disposition ainsi que leurs fonctions connsideraient l’utilisiation des principes des campus américains. Cette proposition n’a pas été retenue et pour cause elle ne correspondaient pas à la résolution totale des problèmes analysés lors du processus de recherche.

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Fig. 64 Carte heuristique de conception

Ce graphique est une carte heuristique qui permet de visualiser les principes de conception pus capable de répondre aux besoins présents mais aussi aux besoins futur.

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désirés et représente l’ensemble des notions qui doivent être abordées lors de la conception d’un cam-

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Démarche paramétrique Les architectes sont toujours passés par le dessin avant de construire, le dessin est ce qui différencie l’architecture de la simple construction. Les croquis et schémas on toujours été le médium privilégié des architectes pour organiser leurs idées, leurs ressources, les espaces, etc. Avec l’évolution des méthodes de représentation, de nouveaux styles ont émergé. Les outils tels que la perspective de l’époque de la Renaissance et la géométrie projective et descriptive du modernisme on été le vecteur de l’avancée en terme de conception. Cependant, ces outils sont dépendant d’un grand nombre d’instruments et ce durant des siècles: papier, outils de dessin, règles et compas. Dans ce modèle de conception, chaque acte crétif est tranduit dans un alphabet géométrique par des geste établissant un lien direct entre l’idée et la forme dessinée. Le dessin traditionnel est un processus additif dans lequel la complexité est achevée par l’addition et la superposition de formes indépendantes dessinées sur une feuille de papier. Or, aucune relation d’assocaition ne peut être gérée. La consistance interne d’un dessin n’est pas garantie par le medium utilisé mais est garantie par la personne qui dessine. Ainsi le dessin est un code basé sur des standards et des conventions. La logique additive du dessin traditionnel implique deux limites, premièrement, l’acte du dessin est issu de méchanismes cognitifs qui créeent le processus créatif qui lui même fonctionne en établissant des interrelations en ajoutant des informations. Deuxièmement, le processus du dessin exclue des aspects important de la vie réelle et qui encadrent la création de formes. On peut facilement expliciter ça en prennant l’exemple de la force de gravité et ses contraintes qui affectent et restreignent les déformations et les déplacements. Ces limites ont longtemps limitées l’exploitation du dessin et les concepteurs onnt été forcés de réitérer des éléments architectoniques plutôt que de se focaliser sur l’innovation. Initiallement ces limites n’ont pas été dépassées par les logciels de CAO, la démarche de leur utilisation n’est qu’une simple translation de la méthodologie du dessin sur papier vers un médium digital. Malgré les limites, le dessin est le moyen d’expression attitré des architectes depuis des siècles. Au cours des dernières decénnies, la complexité croissante des bâtiments a fait de la recherche de forme une importante stratégie déterminatoire pour trouvé la forme générale et celle des structures intermédiaires. L’optimisation de la structure se fait via la maquette qui elle est mono-paramétrique (celui de la gravité) et marque la déviation vers une recherche de forme prenant en compte plusieurs paramètres permettant l’intéraction entre des données telles que la dynamique, la géométrie, les forces l’environnement ou bien des données issues d’études sociales. La démarche paramétrique se place dans une logique associative et se base sur la modélisation algorithmique. L’algorithme est une procédure qui amène une solution à une question ou qui permet d’effectuer une tâche particulière et ce à travers une liste d’instructions bien définies. Ils suivent l’aptitude humaine à diviser un problème en listes d’étapes simples qui peuvent être résoluent avec aisance. L’algorithme n’est pas uniquement un processus informatisé, par exemple, une recette de cuisine est un algorithme si l’ont suit la définition énoncée précedemment. Les algorithmes peuvent ainsi être utliisés pour produire des géométries. Dans la page suivante, nous présentons une grille permettant de définir les élévations et l’emplacement des parcelles à travers une trame générée et constrainte par un cercle.

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Fig. 65 Grille établie, vue de dessus.pdf

Fig. 66 Grille établie, vue perspective.pdf

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Fig. 67 Définition grasshopper totale

Le logiciel utilisé est grasshopper, il est actuellement le plus utilisé aux vues de ses fonctions avancées. En outre de ces capacités de dessins paramétrique, il dispose d’un module permettant de résoudre des “problèmes” donnés en s’approchant le plus possible d’un valeur prédéfinie.

Fig. 68 Définition grasshopper grille

Fig. 69 Définition grasshopper sinus

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On voit dans les figures ici présentée, l’entièreté du code utilisé pour créer la grille précemment nommée. Ainsi, l’ensemble de ces “noeuds” (tels qu’ils sont appelés) permettent de relier des valeurs numériques à des géométries tout en permettant de modifier à tout moment chacune des partie de sa composition au gré des concepts et des idées .


Fig. 70 Définition grasshopper index

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Modèle gravitationnel Le modèle gravitationnel se base sur des principes de la physique énoncés par Newton et Einstein. Ainsi on retrouve différents principes et formules explicitant le phénomène de la gravité, cette dernière étant une force existante pour tout corps de matière, elle est un facteur que l’on ne peut contourner. On sait ainsi que tout corps exerce sur ses alentours une force proportionnelle à la distance entre les corps alentours et la masse des ces derniers. Au delà de la physique pure, le modèle gravitationnel est utilisé dans l’étude des langues et dans l’économie. C’est de ce dernier domaine que l’on va s’inspirer pour son portage à l’architecture afin de créer des paramètres à résoudre. Dans le commerce internationnal il est utilisé pour déterminer le poids et l’attractivité d’un paus par rapport à l’autre en terme d’échange. En effet plus un pays produit et plus il est dit “puissant”. Bien sûr la quantité de la production n’est pas le seul facteur entrant en jeu dans le calcul, il y a aussi l’importance, la valeur et la fréquence de ces biens et services produits. Le modèle de gravité postule que chaque pays exporte une variété unique de bien différencié vers son partenaire commercial, même si les entreprises dans les différents pays échangeants peuvent produire les mêmes variétés de bien en autarcie. L’idée sous-tendue ici, étant qu’à l’ouverture des marchés les pays devront se spécialiser dans l’exportation de variétés uniques de bien différenciés où ils ont un avantage comparatif (afin de maximiser leur profit de l’ouverture des marchés). Ainsi, les calculs se portent sur la somme d’une variété de produits échangés et définissent son Produit Intérieur Brut. C’est dans cette optique que le modèle peut être appliqué à l’architecture et à l’urbanisme, dans le cadre de ce campus, on peut imaginer que le PIB de ce dernier est relié à la “matière” produite, c’est à dire les connaissances et les recherches effectuée en son sein. Aux vues de la diversification des espaces et des fonctions, on peut alors penser à l’existance d’une pondération pour chacune des entités en rapport avec ce qu’elle produit et/ou son importance dans une faculté et une université. Chaque superbloc aurait donc un PIB interne à lui même et qui serait calculé à partir des entités présentes. Le deuxième principe du modèle gravitationnaire est celui de l’échange, dans le cadre de la physique, c’est la force qu’exerce un object sur l’autre, en économie, il est représenté par l’import/export. Encore une fois ce modèle nous permet de trouver l’attractivité d’une certaine entité, ainsi selon les disciplines enseignées, on retrouvera un besoin plus ou moins important d’une certaine fonctions, celles ci étant les constituantes d’un superbloc, on retrouvera donc différents poids de superblocs à travers le campus. Pour l’établissement de cette pondération on prendra en compte les blocs constituant des fonctions et qui sont les suivants: - Blocs d’enseignement. - Bloc de travail partagé (co-working space). - Centres de recherche. - Bibliothèques. Ces différents blocs se divisent en deux types, passifs et actifs, en fonction de l’attitude de l’étudiant. Cette attitude est définie par la question : “est ce que l’étudiant produit ou est ce qu’il consomme ?”. Dans le cas passif, l’étudiant consomme de la connaissance, c’est le cas des blocs d’enseignement dans lesquels, il est guidé par un enseignant. C’est d’ailleurs le seul bloc défini comme passif, il est donc notre base pour le choix de la pondération. Cette dernière est de “1”. Tous les autres blocs étant définis comme actifs, il faut les différencier. Ils sont donc encore une fois divisés en deux types, selon qu’il est encadré, guidé ou qu’il fait ses recherches de lui même. Ainsi, nous avons les pondérations suivantes : - Cours magistraux : 1 - Travaux dirigés : 1.5 - Travaux pratiques et travaux personnels : 1.7 - Travaux de groupes/partagés : 2 - Mise à disposition de matériel : 2 - Recherche documentalisée : 2.5 - Recherche expérimentale : 2.7 - Application expérimentale : 2.7 74 | CAMPUS UNIVERSITAIRE : NOUVEAUX MODES


Fig. 71 Effet gravitaire des cubes les uns sur les autres

Les figures ici présentées sont des visualisations 3D du modèle gravitaionnel, on peut y voir les blocs d’un superbloc et l’influence des uns sur les autres. Le mode de représentation “physique” du phénomène permet d’exprimer visuellement ces zones d’influences. Ainsi on peut voir que chacun des bloc a une emprise sur son environnement créant une zone d’influence générale du superbloc.

Fig. 72 Effet gravitaire vue de dessus

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Fig. 73 Les différents types de grilles organisationnelles

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Fig. 74 Cellule centrale

Fig. 75 Cellule linéraire

Pour l’établissement de la trame, l’étude s’est basée sur les modèles existants en urbanisme, ainsi, on dénote selon les points d’attractions et les effets voulus des typologies différentes. Ainsi, suivant les concepts choisis, on dispose de plusieurs choix. Les exemples de trames radiales et centrales ne seront pas retenues. On choisira plutôt les trames axiales, la grille et la trame groupée, respectivement pour les superblocs, pour l’établissement du plan masse et pour les blocs internes aux superblocs.

Fig. 76 Trame élévation

La trame utilisée n’est pas seulement projetée au sol mais aussi en élévation. En effet le campus n’est pas uniquement composé de simples blocs mais aussi de plateformes en structures légère. Elles sont destinées à créer des espaces en hauteur qui seront destinés à l’appropriation de l’espace par les étudiants. Ainsi, ces derniers peuvent profiter de ces plateformes à leur gré afin d’avoir une autre percepetion du terrain.

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Fig. 77 Sous trames plateformes

La trame choisie est une trame de 40mx40m, Comme on peut le voir sur le graphique ci dessus, les blcocs sont placés alignés sur la grille, de manière axiale et sont regroupés. On y voit des poteaux représentés par les points. En effet, ces poteaux sont plantés tels une forêt et permettent d’encadrer visuellement tout le campus et les blocs. Leur rôle n’est pas uniquement visuel mais ils supportent aussi les plateformes. Leur alignement régulier et transperçant les blocs créent une superstructure pour tous le campus à travers laquelle les dalles intérieures sont portées. Comme présenté dans la partie concernant la démarche paramétrique et le modèle gravitationnel, les blocs sont espacés les un en fonction de leur poids. Ajoutons à celà un score d’accessibilité piétonnière basés sur des algorithmes inspirés du site internet “walkscore” répertoriant les villes donc l’accès aux piétons est le plus facilité. Il référencie les villes étudiantes en fonction de leur score.

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Fig. 78 Trame, masses et alentours

Pour des raisons d’aménagemennt paysager et d’écologie, la gestion de l’eau et des plans d’eau est un point important à étudier. De même les élèments végétaux et minéraux seront intégrés à la démarche de conception et ce pour donner au projet un aspect plus orienté vers la nature. Ces élèments permettront aussi de démarquer les espaces au sol et en élévation et ce en rapport avec leur fonctionnalité. Ainsi pour chaque fonction (bloc), on y trouvera un type bien spécial et spécifique d’aménagement végétal, différentes nature de gazon, définie pour chaque parcelle. Non seulement ils seront associés à cette parcelle mais aussi à toute la couverte “naturelle” du projet. Ainsi, suivant le parti architectural et la méthode de conception générative, on peut aboutir à un résultat satisfaisant en terme d’urbanisme. Les idées précedemment énoncées, créeront un agencement unique. En effet, de part leur disposition et leurs alentours, deux blocs peuvent avoir des fonctions différentes et donc un environnement différent. Cette hétérogéinité à l’échelle macroscopique en se combinant devient homogène à l’échelle du campus, créeant de nouvelles typologies d’environs cassant en amont la monotonie qu’apporterait l’utilisation basique du concept de blocs.

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Plan masse

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Exemples d’organisations et images de synthèse

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Bloc de salles de classe

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Bloc coworking space

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Coupes et faรงades coworking space

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Plans et coupes bibliothèque

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Images de synthèse coworking space

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Images de synthèse bibliothèque

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Images de synthèse bloc salles de classe

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Table des matières Fig. 79 Fig. 1 Image stock, bibliothèque 7 Fig. 2 Image stock, étudiant se tenant la tête 7 Fig. 3 Image stock, personnes durant une réunion 8 Fig. 4 Image stock, salle de classe 8 Fig. 5 Image stock, salle de révision 9 Fig. 6 Vue aérienne Campus de Lyon la Doua 10 Fig. 7 Campus Sophia Tech, Sophia Antipolis 10 Fig. 8 Domaine universitaire de Grenoble 10 Fig. 9 Royal Holloway de l’université de Londres.jpeg 11 Fig. 10 Vue aérienne d’un bâtiment de l’Université de Manchester 11 Fig. 11 École militaire royale 11 Fig. 12 Vue aérienne campus UCLA 12 Fig. 13 Campus du Massachusetts Institute of Technology 12 Fig. 14 Campus universitaire El Manar, cour principale 13 Fig. 15 Campus de Jandouba 13 Fig. 16 Campus universitaire de la Manouba 13 Fig. 17 Image stock, étudiant lors de sa remise de diplôme 15 Fig. 18 Image stock, étudiants lors de leur remise de diplôme 17 Fig. 19 Image stock, étudiants assis dans un amphithéatre 18 Fig. 20 Pipeline éducatif 19 Fig. 21 Évolution des créations d’emploi, Tunisie, 2006-2017 20 Fig. 22 Infographie sur le développement de l’employabilité 21 Fig. 23 Étude française sur l’employabilité des étudiants 21 Fig. 24 Profil technologique de la Tunisie, document OCDE 23 Fig. 25 Carte mondiale représentant le nombre de publications scientifiques 23 Fig. 26 Nombre d’étudiants incrits dans l’enseignemnet suéprieur entre 2006 et 2016 28 Fig. 27 Ratio nombre d’étudiants, nombre d’habitant pour chaque campus 29 Fig. 28 Vue des jardins du campus de la Manouba 30 Fig. 29 Évolution du nombre de campus en Tunisie au fil du temps 32 Fig. 30 Urbanisation autour des campus de El Manar et de Manouba 33 Fig. 31 De Architectura 34 Fig. 33 Cathédrale de Florence 35 Fig. 32 Le Louvre d’Abu Dhabi 35 Fig. 34 Bibliothèque Geisel de l’université de San Diego, USA 35 Fig. 35 Schéma représentatif des arrangements 36 Fig. 36 Cadres régissant le comportement humain 38 Fig. 37 Schéma de fonctionnement du comportement humain 38 Fig. 38 Schéma représentant les enclaves spatiales 40 Fig. 39 Schéma représentant l’influence de l’espace sur le comportement 41 Fig. 40 Schéma explicatif des phénomènes d’usage 41 Fig. 41 Schéma explicatif de l’espace personnel 42 Fig. 42 Schéma des cadrages de déplacement 43 Fig. 43 Planning étudiant à travers la journée 44 Fig. 44 Lab City, vue intérieure salles de travail et amphithéatre 46 Fig. 45 Lab City, vues intérieures superbloc 47 Fig. 46 Lab City, maquette et vue intérieure 48 Fig. 47 Lab City, plan des différents niveaux 49 Fig. 48 École Centrale, vues intérieures, maquette et coupe d’ensemble 50

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Fig. 49 Fig. 50 Fig. 51 Fig. 52 Fig. 53 Fig. 54 Fig. 55 Fig. 56 Fig. 57 Fig. 58 Fig. 59 Fig. 60 Fig. 61 Fig. 62 Fig. 63 Fig. 64 Fig. 65 Fig. 66 Fig. 67 Fig. 68 Fig. 69 Fig. 70 Fig. 71 Fig. 72 Fig. 73 Fig. 74 Fig. 75 Fig. 76 Fig. 77 Fig. 78 Fig. 79 Fig. 80 Fig. 81

Lab City, vues intérieures superbloc 51 Vue d’ensemble Lab City 53 Bloc laboratoire de langues 53 Axonométrie éclatée et amphithéatre du Learning Center École Polytechnique de Paris 54 Plans et coupes Learning Center École Polytechnique de Paris 55 Schéma relationnel de l’étudiant 57 Schéma des interrelations dans la qualité de vie étudiante 59 Historique succinct Kalaat El Andalous 60 Équipements destinés aux jeunes dans le gouvernorat d’Ariana 61 Équipements scolaires primaires et secondaires dans le gouvernorat d’Ariana 61 carte d’occupation des sols de Kalaat El Andalous 62 Indicateur d’équipements et d’infrastructures 62 Explicitation de vocation des zones alentours 63 Vue d’ensemble sur le terrain et ses environs, google maps 64 Deux typologies 67 Esquisse zoning 68 Esquisse zoning et cadrage 68 Première esquisse de plan masse 69 Carte heuristique de conception 70 Grille établie, vue de dessus.pdf 73 Grille établie, vue perspective.pdf 73 Définition grasshopper totale 74 Définition grasshopper grille 74 Définition grasshopper sinus 74 Définition grasshopper index 75 Effet gravitaire des cubes les u ns sur les autres 77 Effet gravitaire vue de dessus 77 Les différents types de grilles organisationnelles 78 Trame élévation 79 Cellule centrale 79 Cellule linéare 79 Sous trame, plateformes 80 Trame, masses et alentours 81

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