Diagnostic reconversion de friche bogny sur meuse

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PRÉLUDE À UNE RECONVERSION LA DIRECTION RÉGIONALE DE L’ENVIRONNEMENT, DE L’AMÉNAGEMENT ET DU LOGEMENT DE CHAMPAGNE-ARDENNES

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PRÉLUDE À UNE RECONVERSION Diagnostic de requalification d’une friche industrielle à Bogny-sur-Meuse

Sous la direction de: Clément BLANCHET Marlène GHORAYEB Jacques SAUTERAU

Ecole Spéciale d’Architecture 3ème Cycle Mutations Urbaines Avril 2013 LA DIRECTION RÉGIONALE DE L’ENVIRONNEMENT, DE L’AMÉNAGEMENT ET DU LOGEMENT DE CHAMPAGNE-ARDENNES

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SITE D’ETUDE

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6 PREFACE..........................................................................9

SOMMAIRE

I.-

ENJEUX ECONOMIQUES.....................................11 Dynamique économique présente..........................12 Population...............................................................16 Ouverture économique vers le tourisme culturel....18 Stratégie économique.............................................29

II.- INFRASTRUCTURE..............................................31 Echelle de la France..............................................32 Echelle Régionale..................................................33 Echelle Départementale.........................................35 Echelle Locale........................................................36 Echelle Communale ...............................................38 Echelle du site........................................................39 III.- PAYSAGE...............................................................41 Une vallée dans un contexte paysager très vaste?43 Les Lignes de force du paysage.............................47 Repères et signes...................................................52 Matériaux................................................................57 Paysage Bâti ..........................................................64 IV.- DURABLE LOCALE...............................................69 Utilisation de la ressource bois .........................70 Un savoir-faire industriel-artisanal...........................80 Héritage du passé...................................................83 Les techniques de recyclage et de dépollution.......86 Informations sur les sites à risques.........................89 Recycler Durablement.............................................92 OUVERTURE POUR CONCLURE....................................94

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“La pierre sent toujours la terre maternelle Vous verrez des monceaux de ces cailloux terreux Dans la campagne en rut qui frémit solennelle Portant près des blés lourds, dans les sentiers ocreux, Ces arbrisseaux brûlés où bleuit la prunelle, Des noeuds de mûriers noirs et de rosiers fuireux.” Extrait de “Les premières Communions” Arthur RIMBAUD

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BOGNY-SUR-MEUSE/ SITE D’INTERVENSION LA DIRECTION RÉGIONALE DE L’ENVIRONNEMENT, DE L’AMÉNAGEMENT ET DU LOGEMENT DE CHAMPAGNE-ARDENNES

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PREFACE

Vers une reconversion imaginative ? Nous sommes en plein massif ardennais, dans l’étroite vallée de la Meuse, au cœur de la commune de Bogny-sur-Meuse, sur un terrain de 3 hectares. Sur ce terrain : une usine de traitements des métaux désaffectée depuis 2008. Désaffectée peut-être, mais les bâtiments qui la composent, sont eux toujours bien présents. Ils s’imposent dans le paysage et une étrange beauté s’en dégage. Ce territoire c’est la friche industrielle LCAB de Levrézy en attente de reconversion. Nous sommes à Paris, dans une école d’architecture où les étudiants d’un atelier de création urbaine planchent sur l’aménagement d’un territoire: la friche de l’ancienne usine LCAB. Ce lieu est fascinant. Il est marqué par l’attachement profond de la population à un savoir-faire ancestral, et par la puissance de la nature qui l’entoure. Les questions suivantes se posent: • Comment réutiliser un site si longtemps marqué par des activités industrielles; des activités toujours présentes dans la mémoire des hommes et celle de la terre? • Comment faire de cette ancienne friche un lieu valorisé qui profite au plus grand nombre; un lieu exemplaire en terme de reconversion et de qualité de vie? • Penser le territoire aujourd’hui, c’est penser dès maintenant aux priorités de demain: de quoi auront besoin les personnes vivant sur place? Quelles seront leurs envies? Comment travailleront-t-elles? Comment se déplaceront-elles?

Répondre à ces questions n’est pas aisé. Cela nécessite la prise en considération des réalités du territoire pour bien cerner les enjeux du futur qui compteront pour les citoyens. Ainsi la douloureuse transition économique que connaît actuellement la vallée de la Meuse doit rester bien présente en toile de fond des réflexions. Par où commencer? De nombreux thèmes ont émergé lors de la visite des étudiants sur place avec les acteurs locaux. Ces thèmes vont constituer la source d’une démarche méthodologique destinée à nourrir les idées pour identifier le potentiel du site. Ce potentiel dépasse largement le périmètre du site en question. Par les problématiques qu’il soulève, il s’étend dans un contexte élargit à la commune, au Parc Naturel Régionale des Ardennes, et au département. Ce diagnostic avec les thèmes qui le composent va constituer un état des lieux traduisant la vision personnelle des étudiants sur cette friche et son évolution. Des mots, des cartes et des diagrammes exprimeront cette vision de façon explicite. A partir des informations recueillies, les étudiants vont construire des scénarii d’intervention. Ils intégreront bien sûr l’ensemble des enjeux territoriaux actuels en termes d’habitat et de relance économique. Certes, la position des étudiants, extérieure aux réalités du terrain, peut conduire à une perception singulière. L’atelier regroupe des étudiants avec des origines, des cultures et des parcours très différents. Chacun apportera un regard original et inédit sur les grands défis qui attendent la région. Au-delà des analyses thématiques, il s’agit d’innover, d’oser des propositions qui pourront sans doute surprendre…

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ACTIVITÉ ECONOMIQUE XIXeme LA DIRECTION RÉGIONALE DE L’ENVIRONNEMENT, DE L’AMÉNAGEMENT ET DU LOGEMENT DE CHAMPAGNE-ARDENNES

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I.-

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ENJEUX ECONOMIQUES

Historiquement, les Ardennes sont une région d’échanges, de passage et de transformation. Le savoir-faire local, dont la réputation dépasse largement les frontières du département, constitue à juste titre une fierté pour ses habitants. Ce volontarisme et cette capacité de travail mérite toutefois d’être davantage valorisés. Au-delà de la difficile situation économique avec ses conséquences sociales et démographiques, il ne s’agit pas de tirer un trait définitif sur la forte tradition métallurgique de la vallée de la Meuse. Celle-ci reste très présente dans le paysage et les récits des habitants. Nous souhaitons montrer cette tradition autrement ; montrer qu’elle s’inscrit dans une dynamique séculaire qui a su se relever à plusieurs reprises de difficultés contextuelles. L’histoire de la friche industrielle de Bogny-sur-Meuse est elle-même un condensé de l’histoire de la ville et de la vallée, témoin de la fierté et de la solidarité de ses habitants, de leur amour du métal mais aussi de la délicate transition économique actuelle. L’histoire n’est pas finie, loin de là ! Cette ancienne friche doit contribuer à écrire l’histoire de demain ! Ceci passera nécessairement par une reconversion intelligente alliant, savoir-faire, formation et ouverture vers d’autres secteurs économiques. En effet, durant notre visite, nous avons pris la mesure du patrimoine naturel de la vallée. Ce beau cadre de vie est une ressource à valoriser. Tantôt appelé poumon vert de l’Europe occidentale, tantôt pays des légendes, ce paysage forme un univers déconcertant où fleuve et forêt dialoguent sur de nombreux kilomètres. La réalisation récente de la voie verte le long du fleuve et les activités touristiques qui s’y déploient, laissent entrevoir d’intéressantes perspectives. L’objectif de ce chapitre vise à établir une réflexion d’ensemble qui concilie la mémoire industrielle avec patrimoine naturel. La culture pouvant être présente en toile de fond, comme un catalyseur. Développer un « tourisme culturel », autour de la mémoire, de la nature et des nouveaux secteurs d’activités économiques peut permettre un développement durable créatif, capable de s’adapter aux changements sociaux-écononiques toujours plus rapides.

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Dynamique économique présente : Dans le cadre de la mutation du site de l’ancienne usine LCAB (1924-2008), il est légitime de tenir compte des problèmes inhérents au territoire. Cependant, nous devons intégrer à notre réflexion la présence d’une dynamique économique bien réelle dans la zone industrielle de Braux, avec des entreprises dont la compétence est reconnue internationalement. Les Ateliers de Janves qui sont le premier fabricant de bielles en France, compte entre 250 et 300 salariés. Ils fournissent les principaux constructeurs automobiles et équipementiers européens, et présentent une image forte du potentiel de ce bassin d’emploi avec sa haute qualification. Il y a aussi la maroquinerie Hermès qui compte entre 150 et 180 emplois et qui, avec son bâtiment symbole, marque les bases d’un développement à considérer dans le cadre de flux économiques transrégionaux. Frise chronologique des entreprises installées à Bogny-sur-Meuse:

Chiffres de l´activité économique en 2009:

Les grandes entreprises à Bogny-sur-Meuse avec leur chiffre d’affaire:

ATELIERS DE JANVES MAROQUINERIE HERMES ETABLISSEMENT ALBERT BLIN SOPIBA

96.616.284 € 12.341.776 € 12.212.842 € 11.416.645 €

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Création d’entreprises à Bogny-sur-Meuse (Le nombre d’entreprises inclut le nombre d’auto-entrepreneurs): Sources : INCEE

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Du fait de la crise économique, le pôle industriel de Bogny-surMeuse, qui dépend largement de l’industrie automobile, peine à assurer à lui seul les besoins de la population en terme d’emplois, d’où la nécessité de varier les secteurs d’activités. En cela, le site de Levrezy est intéressant, car il est suffisamment vaste pour accueillir différents types d’emplois dans des branches professionnelles variées.

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Développement économique par intégration aux réseaux du Haut débit En termes de déploiement d’Internet sur les territoires, le haut débit perme une ouverture économique ciblée dans certains domaines, dont le territoire peut tirer parti pour sa restructuration grâce à une insertion dans un réseau de communication global mondialisé. L’existence de nombreuses activités tertiaires dépend actuellement bien davantage d’un accès au haut débit, plutôt que d’une localisation géographique avantageuse. Il s’agit donc d’identifier en quoi le Haut Débit, est un facteur essentiel à intégrer, non seulement sur la problématique de reconversion du site, mais sur l’ensemble du territoire : Accès aux services : En terme de service, de disponibilité et de cohérence territorial, le Haut-Débit aujourd’hui et le Très Haut Débit demain est une nécessité pour les entreprises et les services publics... Si les moyens manquent pour les maintenir un certain nombre de service sur place, l’utilisation de du Haut Débit doit permettre de « corriger » partiellement les inégalités en maintenant aux habitants un accès à l’information, aux services administratifs et médicaux. Financement : En termes de financement les collectivités territoriales ont des budgets soumis à des incertitudes, en relation avec la crise économique, la réforme territoriale, la suppression de la taxe professionnelle… La part de l’état est souvent insuffisante au regard des montants à investir pour déployer le très haut débit, sur leurs territoires. C’est un des enjeux du moment. Il faut trouver les financements nécessaires à l’apport de ce type de technologie pour préserver l’économie du territoire de son développement.

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Ceci passe par des mesures d’attractivité vis-à-vis des entreprises avec l’installation de secteur de pointe ou la mise en place de zones franches, contribuant, avec l’activité à amener les technologies qui en découlent et qui peuvent profiter à tous. Un enjeu sociétal : L’accès au Haut Débit est un enjeu actuel non négociable. Il s’agit de maintenir une égalité de traitement pour chacun au sens de ne pas laisser se développer une fracture numérique, entre ceux qui disposent et maîtrisent l’accès à Internet et ceux qui, déjà, ne peuvent pas y accéder soit parce que cela coûte trop cher, soit parce qu’Internet n’est pas accessible ou parce qu’ils refusent telle ou telle technologie d’accès. Si cette fracture n’est pas prise en compte dès maintenant, le gouffre entre ceux qui vont disposer d’un accès Très Haut Débit, et ceux qui resteront une décennie encore à Haut-Débit ne fera qu’augmenter. Il est donc essentiel de ne pas fragmenter un peu plus les populations sur des critères géographiques, techniques, financiers et de garantir une péréquation optimale de l’accès à Internet... Dans les Ardennes 91 communes, soit une sur cinq seulement comptent de 90 à 100% de lignes éligibles à un débit supérieur à 5 Mbit/s. Ce sont principalement les communes situées sur les axes routiers structurants du département qui bénéficient de leur proximité avec le réseau de collecte fibre optique de France Telecom. Enfin, c’est aussi un enjeu existentiel envers le pouvoir octroyé aux opérateurs privés dont les élus sont souvent tributaires. Ces derniers ont parfois la sensation de ne plus être maître chez eux... en étant considérés comme des « supplétifs », en particulier lorsqu’ils ne sont pas dans des zones d’installations prioritaires et qu’ils dépendent du bon vouloir des opérateurs.

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Il s’agit donc de faire bénéficier les entreprises de la montée progressive du débit en créant un point fibre au plus prés des zones d’activités et en raccordant les principaux sites publics sur un réseau optique mutualisé. Pour cela, il est bon de s’assurer la présence d’au moins deux opérateurs sur place de façon à dynamiser la concurrence et accroitre le niveau de service offert. Tous ces éléments concourent à intégrer au programme de reconversion, des services de pointes permettant dès maintenant de créer un support valable et favorable à l’installation du Très Haut Débit, contribuant ainsi à anticiper les avancées technologiques à venir et ne pas faire de cette zone un secteur délaissé, comme c’est parfois le cas avec les infrastructures.

source DREAL Champagne-Ardenne

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Population

Les Ardennes sont une terre de traditions avec une population attachée à ses valeurs; une terre qui a été une région d’immigration, avec un formidable brassage des cultures. Longtemps, des êtres issus d’horizons divers se sont retrouvés avec fierté et humilité pour former une communauté unie autour du métal et des machines.

Cependant la fierté d’être ardennais reste elle bien présente. L’amour du métal est encore bien là, de même que cette fusion fascinante entre un paysage naturel puissant et des lieux de transformation, bien que la fumée des usines et le bruit des machines qui rythmaient le quotidien de chacun se soient (trop) souvent tus.

Les réalités économiques actuelles et les difficultés qu’elles engendrent touchent durement cette population. Elles contraignent certains à quitter le territoire et laissent un goût amer à chacun. Entre 2007 à 2012, le solde migratoire des Ardennes est négatif. Sur cette période, 17 100 personnes ont rejoint le département tandis que 22 600 l’ont quitté (soit -5500 habitants). Sur cette période le départ des jeunes de 21 ans s’élève à 5,1% chaque année.

Ce paysage si singulier domestiqué à la sueur des hommes durant de longues décennies forme un ensemble contrasté unique qui n’est pas mort. Le territoire peut compter sur la mémoire des anciens qui transmettent aux nouvelles générations le sens des valeurs du travail, d’entraide et de respect. Les jeunes aussi sont présents. Même si certains convergent vers d’autres horizons (notamment la Haute-Marne et le Marne avec ses 103 lycées) pour leurs études. Pour autant, rien ne dit que cet éloignement est définitif. L’histoire ne s’arrêta pas là. À Bogny-sur-Meuse comme ailleurs dans la vallée, tout porte à croire que la population adhérera à un projet ambitieux et fédérateur; un projet où chacun aura sa place et verra ses compétences reconnues. Bien sûr, la tentation d’une position nostalgique face à un passé glorieux est légitime. Elle n’est d’ailleurs pas incompatible avec les défis du futur à relever. Les ressources humaines et naturelles sont là! elles méritent une nouvelle impulsion, un nouvel élan qui suscitera de l’attractivité et des compétences. A ce titre, le territoire de la friche de Levrezy doit constituer un lieu expérimental, au service des populations d’aujourd’hui et de demain. Le parcours ne sera pas simple, mais ce territoire pourrait constituer un formidable espace de dialogue de façon à utiliser la mémoire d’hier pour faire émerger les ressources du futur.

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TAUX D'EMPLOIS

36,4 %

%

55/64

ans

ans

% DIPLOME DE L ENSEIGNEMENT SUPERIEURE LONG 2,3

5,1 %

% BACCALAUREAT 10,8

% 26,8 CAP/BEP

DIPLOME DE L ENSEIGNEMENT SUPERIEURE COURT

% 6,6

1137 enfants moins de 15ans

College 0 lycée

11,2

25/54

ans

3 Ecole primaire

88,8 %

15,9 %

15/24

BREVET DES COLLEGES

CERTIFICAT D ETUDES PRIMAIRE 14,1%

AUCUN DIPLOME 34,4

%

TAUX DE CHOMAGE

1Ecole maternel

84,1 %

Exedent des départs sur les arrivées à 21 ans de 5,1%

sur Bogny sur Meuse

116

Artisans, commercants, chels d’entreprise

52

Cadres et professions interllectuelles supérieures

300

Professions intermédiaires

1122 Ouvriers

622

Employés

CSP

0 Ecole post-bac

1012 personnes entre 15 /29 ans

2321pers INACTIFS1175 pers

ACTIFS

2203 personnes entre 30 59 ans

1159 personnes entre 60 Et plus

5478 Habitants BOGNY-SUR-MEUSE LA DIRECTION RÉGIONALE DE L’ENVIRONNEMENT, DE L’AMÉNAGEMENT ET DU LOGEMENT DE CHAMPAGNE-ARDENNES

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Ouverture économique vers le tourisme culturel :

Les Ardennes et la vallée de la Meuse sont caractérisées par un paysage naturel exceptionnel et un patrimoine encore relativement méconnu. Ce paysage décrit par Julien Gracq dans « Un Balcon en Forêt », ou « la laideur du monde disparaît […] laisse place à la vallée, donc à la forêt, toute étincelante de trembles sous la lumière dorée » est une importante ressource à valoriser. En dépit d’un sentiment d’isolement régulièrement véhiculé dans l’inconscient collectif, la région est relativement bien desservie, étant située à proximité de grandes voies de communications. Sans être un élément de développement économique unique pour le futur, il est intéressant de noter que le fleuve constitue potentiellement une voie de transport de premier ordre dans cette région d’Europe, même si pour le moment, il est exclusivement utilisé pour de la navigation de plaisance. Si le développement économique en liaison avec le tourisme culturel est retenu comme perspective d’avenir, il devra être suivi par la réalisation d’équipements comme des hôtels et des campings ; des équipements qui font un peu défaut pour le moment.

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Une attractivité touristique orientée autour de 4 domaines :

Afin de s’inscrire dans l’esprit du Parc Naturel Régional des Ardennes et valoriser au mieux les atouts de la vallée de la Meuse, la réflexion en matière de tourisme peut être menée autour de la nature, des sports et loisirs, de la gastronomie et du patrimoine. Dans chacun de ces domaines, le Parc Naturel et la vallée de la Meuse possèdent un potentiel conséquent et Bogny-sur-Meuse n’est pas en reste. LA DIRECTION RÉGIONALE DE L’ENVIRONNEMENT, DE L’AMÉNAGEMENT ET DU LOGEMENT DE CHAMPAGNE-ARDENNES

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Source : les Ardennes, le guide touristique .Projet Voie verte Trans-Ardennes. Grace à ce paysage riche en contraste et couleurs, le département des Ardennes et le lieu idéal pour les randonnées.

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Projet Voie verte Trans-Ardennes.

21 Des initiatives de ce type sont déjà en place dans plusieurs communes, et la récente voie verte longeant la Meuse constitue un exemple prometteur. C’est pourquoi nous pensons que l’attractivité touristique doit être vue dans sa globalité à l’échelle de la vallée et orientée autour de différents parcours thématiques. L’idée serait de se servir des atouts touristiques déjà existants dans le Parc Naturel Régional pour les relier entre eux, de façons à avoir 4 circuits différents sur les thèmes de la Nature, du Sport/Loisir, de Patrimoine et de la Gastronomie. Ainsi chacun pourrait choisir le circuit qui lui convient le mieux. Ces parcours passeraient par Bogny-sur-Meuse et pourraient, dans la mesure du possible, s’étendre au-delà des frontières. La Vallée de la Meuse deviendrait une référence européenne en termes de parcours alliant culture physique et intellectuelle. De par sa situation géographique, la commune est une étape important pour les parcours en question. Elle pourrait même servir de ville-départ d’excursions, grâce à des équipements adaptés. Dans cette logique le site d’étude pourrait accueillir des programmes en relation avec les thèmes cités :

Source : voie Trans-Ardennes, carnet de route

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Hébergement, Restauration, Exposition, Location de matériel sportif

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Indentification des circuits touristiques

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Etapes touristiques de Bogny-sur-Meuse

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24 Dans ce secteur, il est possible de visiter « les zones de Berges de Meuse », situées sur la rive gauche de la Meuse, entre Revin et Saint Nicolas. Entièrement localisé dans les bois communaux de Revin, ce site s’inscrit dans une longue suite d’espaces pittoresques de grande qualité qui caractérisent la vallée. A Givet, une ultime étape permet de visiter « la Tour Grégoire », qui offre l’un des plus beaux points de vue sur la Meuse. Outre Givet et Fromelennes, il est possible de distinguer quelques villages belges ainsi que le fort de Charlemont.

Le circuit nature vert commence à Bogny-sur-Meuse avec un parcours de 1,5 km en forêt domaniale des Hazelles, sur le site de « l’arboretum », pour aboutir à la statue des quatre fils Aymon, en surplomb de la vallée. Il continue par Laifour ou l’on trouve « les Dames de Meuse », site d’une des plus célèbres légendes ardennaises. La troisième étape fait escale à Anchamps où l’on peut voir « les Anciennes carrières de pierre » et « le Moulin de pille » appelé autrefois le Moulin de la pie. La tradition prétend qu’autrefois, des brigands se postaient à cet endroit pour accoster et piller les bateaux naviguant sur le fleuve. Le circuit se poursuit à Revin pour visiter « la Pierre Roland », un site dont la légende veut que le diable, cherchant à mettre à l’épreuve le courage du célèbre neveu de Charlemagne, lui lança deux gros rochers pour l’obliger à reculer devant lui. Les deux rochers vinrent effectivement se planter aux pieds de Roland, mais ce dernier ne bougea pas. LA DIRECTION RÉGIONALE DE L’ENVIRONNEMENT, DE L’AMÉNAGEMENT ET DU LOGEMENT DE CHAMPAGNE-ARDENNES

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Le circuit jaune Sport et Loisirs commence à Bogny-sur-Meuse « chez Graziella » avec la possibilité de louer des «Rosalies» (vélos à 3, 4 ou 5 places), tandems, bicyclettes et accessoires, permettant de découvrir en famille les merveilles de la vallée. A Revin, grâce à une initiation au parapente, on peut observer les Ardennes avec de la hauteur et admirer la région sous un angle « inédit ». Pour ceux qui préfèrent garder les pieds sur terre, pas de problème, des promenades en canoë et des randonnés sont organisées. Ensuite, à Fumay on trouve le Parc Terraltitude qui permet aux amateurs de sensations fortes de trouver des équipements adaptés à leurs envies. Ce parc, c’est aussi l’occasion de se divertir en pleine nature avec à la clé, plein de surprises.

En poursuivant vers Vireux-Wallerand ou a la possibilité de pratiquer le tennis, le tir à l’arc, ou encore la pêche. Il y a aussi un club d’équitation pour les passionnés de sports hippiques. Le circuit prend fin à Givet où là aussi, on trouve une large gamme d’activités proposées pour petits et grands.

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26 En prolongeant le parcours à Fumay on trouve « la Chapelle Notre Dame des Divers Monts », qui date du VIIIème siècle. Au XVème siècle, ce lieu fut le siège de la corporation des ardoisiers. On peut également se rendre au «Château des Comptes de Bryas» bâti au XVIIème siècle. Ce château fut la résidence du Compte de Bryas, seigneur de Fumay. A Vireux-Wallerand ou on trouve « le Camp romain » ainsi que « Château de Vireux-Wallerand ».

Le circuit marron du patrimoine débute à Bogny-sur-Meuse avec la visite au « musée de la métallurgie » puis celle du «musée des minéraux». Il continue à Monthermé ou on pourra admirer « l’Abbaye Saint Remi de Laval Dieu » construite au XIIème siècle, puis restaurée à plusieurs reprises suite à des incendies. On poursuit à Revin avec « l’Eglise des dominicain », construite au début du XVIIIème siècle, et qui est classée à l’ISMH (Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques). On peut aussi visiter « la Maison espagnole », construite dans la première moitié du XVIème siècle. Cette bâtisse est l’une des dernières maisons à pans de bois de la vallée.Enfin, à Givet se trouvent « l’Ancienne Eglise des Récollets » et « l’Ancien manège militaire ».

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Le circuit rose de la gastronomie part de Bogny-sur-Meuse où l’on peut se restaurer au «Bayar » qui propose une cuisine traditionnelle, et à «La Grande Chaumière » où l’on trouve plusieurs types de menus, combinés avec des animations et des spectacles. A Monthermé le visiteur peut choisir plusieurs lieux de découvertes culinaires. Soit, le restaurant « Franco-Belge » soit «Les Boucles de la Meuse» situé le long de la voie verte Trans-ardennes, en face du futur port de plaisance. C’est aussi un hôtel 2 étoiles, à proximité du point de vue de la longue roche. A Revin des établissements comme« La Bonne Source » et «Le Bourguignon Corinne » proposent différents types de plats à la française. En continuant vers Fumay on trouve des spécialités culinaires ardennaises avec le Pain pavé d’Ardenne ; un pain original à forte teneur en seigle.

L’étape suivant nous mène à Chooz où se trouve «Le Calcéen », un sympathique établissement familial situé au calme, en bord de fleuve. À Givet pour finir, un passage par « la confrérie de la tarte aux oignons », permet de déguster la « meilleure tarte aux oignons» du département !! On peut aussi diner au choix à « l’Auberge de la tour» ou dans le restaurant « Maison Baudoin ».

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Stratégie économique A la croisée entre mémoire, savoir-faire et innovations Bognysur-Meuse dispose d’un potentiel bien réel pour faire interragir tradition et tourisme. Cela constitue un axe de réflexion pertinent qu’il est possible de concrétiser à travers un projet urbain. En effet, pour la programmation de reconversion de la friche, il apparaît essentiel de s’ouvrir à des domaines diversifiés sans pour autant oublier l’identité locale. Cela conduit à développer une stratégie économique à partir des atouts de la région dans les domaines du savoir-faire, du recyclage, du tourisme et de la culture. Il s’agit de trouver une formule qui génère un développement économique alliant subtilement patrimoine et modernité. Dans cette optique, la reconversion de la friche de Bogny-surMeuse peut incarner le germe d’une économie urbaine et paysagère innovante, tournée vers la créativité. Une économie qui ne tourne pas le dos à son passé, mais qui l’inscrit dans une stratégie résolument tournée vers l’avenir.

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II.- INFRASTRUCTURES Comment venir dans les Ardennes et se déplacer jusqu’à Bogny-surMeuse? Dans l’inconscient collectif ceci pourrait sembler bien compliqué à une personne venant d’une autre région de France ou d’Europe. En effet où se trouvent Bogny et les Ardennes? il y a-t-il un train pour s’y rendre? Ces questions nous les avons entendues à plusieurs reprises. Elles peuvent faire sourire lorsque l’on observe sur une carte la place des Ardennes au centre de l’Europe Occidentale. Nous sommes au cœur d’une région économique de premier plan. La Belgique, le Luxembourg, les PaysBas et la Ruhr sont proches. C’est un monde d’échanges, de transports de biens et de personnes qui gravite autour des Ardennes. Combien d’aéroports internationaux, d’autoroutes et de lignes grandes vitesses se trouvent à proximité? Paris et Bruxelles sont à moins de 250 km. Les cartes parlent d’elles-mêmes. Géographiquement la place des Ardennes peut sembler privilégiée. Pourtant, les Ardennes ne sont pas réellement incluses dans ce vaste réseau de communications. Leur dimension de « barycentre » de l’Europe occidentale ne se ressent pas particulièrement. Elles semblent évitées, contournées par ces grands axes, bien qu’ils ne soient jamais très loin. Cet éloignement confère cependant à la région un caractère préservé qu’il ne faut pas négliger. La récente voie verte TransArdennes créée le long de la Meuse s’inscrit dans cette logique. Si l’on revient aux axes de transport du territoire, la Meuse constitue un fil conducteur géographique direct entre la vallée de la métallurgie et les grands réseaux fluviaux de la mer du nord. Cette vallée étroite, cette incursion du territoire français en Belgique regroupe plusieurs voies de communications. En effet fleuve, routes, voie-ferrée et même lignes électriques venant de la centrale nucléaire de Chooz se côtoient, se chevauchent, de Charleville-Mézières jusqu’à la Belgique. Toutefois, ces infrastructures existantes sont-elle vraiment pleinement opérationnelles?

Est-il réellement possible de les utiliser pour le transport des hommes et des marchandises? Les infrastructures sont fatiguées et mériteraient un bon lifting tandis que les continuités fluviales et ferroviaires entre la France et la Belgique sont pour le moins inexistantes. Il est singulier de constater que 55 ans après l’intégration de la France et la Belgique au marché commun, la frontière entre les deux pays paraît encore très présente. Pourtant, comme nous allons le voir, les besoins sont très pressants, en particulier au niveau ferroviaire, avec une ligne de chemin de fer très fréquentée. Le site de la LCAB, n’est pas en reste. Il côtoie de tout près une voie ferrée, et se trouve sous une ligne électrique. Paradoxalement, ces voies de communications ont plutôt tendance à isoler le site de son environnement. Comment tirer parti de cette proximité dans le projet de reconversion du site? Doit-on s’inscrire dans une logique d’ouverture vers la Belgique qui nécessiterait une coûteuse mise à niveau de infrastructure existantes ou bien tirer parti de cet isolement tout relatif mais qui confère au lieu une forme une préservation? Ces éléments seront à prendre en compte selon le type de programmation retenu. Isolement et proximité ne sont peutêtre pas incompatibles.

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DIAGNOSTIC INFRASTRUCTURE

A l’Echelle de la France Une place privilégiée au cœur de l’Europe Occidentale…

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… A proximité des grands flux de déplacement sur les axes: -Pays-Bas / Nord de l’Italie -Rhône-Moselle -Rhône-Paris-Calais

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DIAGNOSTIC INFRASTRUCTURE

A l’Echelle Régionale

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Un département partiellement inscrit dans le maillage très dense des voies de communications reliant toutes ces grandes villes: • Infrastructures Fluviales : Proximité potentielle directe avec le port de statut mondial Anvers – Rotterdam ; connexion avec Paris et l’Est de la France grâce à l’Aisne et à la Meuse. Toutefois, côté français, ces voies ne sont pas navigables pour des embarcations avec un tonnage supérieur à 400 Tonnes (à cause de la taille des écluses), ce qui limite leur utilisation sur un plan commercial. • Infrastructures Autoroutières : Connexion en cours avec le réseau européens

Un département de France, à proximité immédiate de grandes cités européennes et de leurs aéroports internationaux : Malgré l’absence d’aéroport public directement dans le département, les Ardennes et Bogny-sur-Meuse, se trouvent à moins de 3heures de route d’une dizaine de plateformes aéroportuaires de premier plan. La question se pose: comment tirer parti de la situation paradoxale que constitue cette connexion « indirecte » des Ardennes au reste du monde? Nous observons également que le département est partiellement inscrit dans le maillage très dense des infrastructures fluviales, routières et ferrovaires qui relient entre elles les les villes du Bénélux et du Nord de la France:

• Infrastructures Ferroviaires : Proximité avec les lignes LGV Nord et Est Une « poche ardennaise » est visible au milieu des multiples connexions entre les infrastructures. Les Ardennes apparaissent comme une sous-densification locale au milieu d’un territoire globale sur-densifié en voies de toutes sortes avec des infrastructures de haut niveau à l’échelle européenne et mondiale. A première vue, cette situation de sous-densité peut constituer un handicap pour le département. Pourtant, au milieu d’une région d’Europe (Paris Benelux, Ruhr), très puissante sur un plan économique, les espaces de respiration se font rares. Les Ardennes ne sont-elle donc pas un lieu à privilégier pour constituer une « respiration » européenne utile pour tous; un espace qui tirerait partiellement partie des infrastructures de transport existantes, mais en les adaptant à une échelle qui lui est propre?

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DIAGNOSTIC TRANSPORTS

Voies ferrées

34 Voies autoroutières

Voie fluviales

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DIAGNOSTIC TRANSPORTS

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A l’Echelle Départementale La courte distance entre Bogny-sur-Meuse avec Charleville-Mézières place la commune à proximité des infrastructures du département. Parallèlement, sa situation dans la vallée de la Meuse la place également sur un axe menant vers la Belgique:

Un territoire avec une population active essentiellement localisée se déplaçant exclusivement en voiture particulière: Mode de déplacement des actifs des évoluant Mode de déplacement actifs évoluant en dehorsen dedehors leur résidence de leur résidence

Sources : INSEE

Globalement, les Ardennes ainsi que la commune de Bognysur-Meuse paraissent bien desservies, quelques soit les voies de communication concernées. Toutefois, ces voies fonctionnent essentiellement dans une logique locale, ce qui se ressent dans les mobilités quotidiennes de la population active. Elles ne sont pas véritablement connectées au réseau national ou européen, malgré les projets de connexions autoroutières vers la Belgique, le prolongement de la voie ferrée Charleville-Givet vers la ville belge de Dinant ou encore le projet de création d’une plateforme multimodale (maritime, routière et ferrée) à Givet. La réalisation ou non de ces projets à plus ou moins long terme est déterminante pour notre site d’étude car les infrastructures concernées se trouvent sur, ou à proximité de la commune de Bogny-sur-Meuse. De ce fait, leur impact pourrait être déterminant.

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DIAGNOSTIC TRANSPORTS

A l’Echelle Locale

36 La voie ferrée CHARLEVILLE-MÉZIÈRES ↔ Monthermé ↔ Revin ↔ GIVET

Longueur : 63,6 km

4) A l’Echelle Locale

Durée : 1 h 15 (52 minute en 1980) Arrêts : 15 Horaires : 4 h 38 - 20 h 41 Réseau : TER Champagne-Ardenne Ouverte en 1863, cette ligne est une des plus fréquentée de ChampagneArdenne (800 000 voyageurs/an) . Elle est majoritairement utilisée par des scolaires et des étudiants.

source CLAD Charleville -Givet

Tracé de la ligne le long de la vallée de la Meuse

Historiquement et géographiquement, la vallée de la Meuse (ou vallée de la métallurgie) forme un TOUT, entre Charleville-Mézières et Givet. Les villes et villages qui bordent la Meuse sur environ 60 kilomètres ont une identité et une richesse commune dont il faut tenir compte dans tout projet d’aménagement. Cela vaut en particulier dans le domaine des infrastructures. La ligne connaît également un fort trafic de fret.

Pour le département des Ardennes et l’économie de la vallée de la Meuse, c’est un axe absolument vital. Pourtant, malgré un matériel neuf, les trains ne circulent plus qu’à 10km/heure sur certains tronçons... Alors qu’une étude récente montre que la rénovation de la ligne nécessite un investissement minimum de 110 millions (mise aux normes, électrification), RFF annonce un budget de 11 millions pour 2013 (source SNCF).

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DIAGNOSTIC TRANSPORTS

37 La Commune de Bogny possède deux gares de cette ligne sur son territoire, ce qui renforce un peu plus les liens entre cette infrastructure et la commune. La vallée de la Meuse, apparaît ainsi comme un étroit corridor qui voit passer des flux multiples. Les voit-il pour autant s’y arrêter? Il est frappant de constater le nombre important de réseaux et flux qui empruntent la vallée de la Meuse et traversent la commune de Bogny. On en compte pas moins de cinq, à savoir le fleuve, la voie ferrée, la route départementale, les lignes électriques provenant de la centrale nucléaire de Chooz, et enfin la voie verte Trans-Ardennes qui longe la Meuse depuis Givet en empruntant l’ancien chemin de halage. A une époque où l’on parle de mode de transport alternatif, la question de la complémentarité des infrastructures entre elles ne doit pas être négligée.

La ligne dans la vallée (source l’Ardennais)

Malgré la volonté des élus de prolonger le trafic jusqu’à la ville de Dinant, les autorités belges tardent à voter les crédits nécessaires à la réouverture de la ligne, fermée à tout trafic depuis 1988. La place de cette voie ferrée, son histoire et son avenir, doit faire partie intégrante de nos réflexions. En effet, cette voie passe à proximité immédiate du site. C’est un élément fort du paysage qui forme un dialogue permanent avec le fleuve, tout en étant un outil économique indispensable pour la vallée, bien que son état se dégrade un peu plus chaque année. C’est aussi un sujet de mobilisation fédérateur pour les habitants qui y sont très attachés, comme le montre régulièrement la presse ardennaise.

A ce titre, il faut rappeler que l’on remorque avec le même effort 1 tonne sur route, 10 tonnes sur voie ferrée et 100 tonnes sur l’eau. L’avantage de la voie ferrée est écrasant du fait du moindre coefficient de frottement, même si la concurence camion/rail est faussée pour le transport des marchandises par le coût imposés au chemin de fer pour l’entretien de l’infrastructure qui est totalement à sa charge et non payée par l’ensemble des usagers comme dans le cas de la route. Toutefois les choses peuvent être susceptibles d’évoluer dans le futur et ceci pourrait concourir à faire de Bogny-sur-Meuse, un lieu de passage (peut-être de halte) pour les flux de marchandises. De ce fait, comment intégrer ces flux dans les réflexions sur le projet? Quel doit-être leur place ou leurs impacts? Toutefois les choses peuvent être susceptibles d’évoluer dans le futur et ceci pourrait concourir à faire de Bogny-sur-Meuse, un lieu de passage (peut-être de halte) pour les flux de marchandises. De ce fait, comment intégrer ces flux dans les réflexions sur le projet? Quel doit-être leur place ou leurs impacts?

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DIAGNOSTIC TRANSPORTS

A l’Echelle Communale

38 De par l’histoire de sa création avec la fusion en 1967 des communes de Château-Regnault, Levrézy et Braux, la commune de Bogny-sur-Meuse présente un espace relativement vaste et éclaté que les voies de communication contribuent à ordonner. Ce sont de véritables éléments fédérateurs unissant entre elles les différentes parties de ce territoire; territoire largement contraint par un relief naturel accidenté et inondable qui limite l’aménagement et l’espace bâti. L’ensemble de ces flux forme une sorte de paysage en mouvement qui accompagne le rythme des saisons et les transformations du paysage qui en résultent. D’origines humaines, ou naturelles, paysage et voies de communication semblent constituer un ensemble très uni. La forme étroite de la vallée en V, renforce cette impression. Les surfaces bâtis accompagnent elles aussi ce mouvement, parfois mis à mal par les inondations régulières de la Meuse. En quoi les réflexions sur l’avenir du site de la LCAB peuventelles aussi s’inscrire dans ce mouvement ?

Réseaux traversant la commune de Bogny et leur proximité avec le site d’étude.

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DIAGNOSTIC TRANSPORTS

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A l’Echelle du site : Un site « isolé » par les infrastructures!

Le site de la société LCAB se trouve dans une situation paradoxale qui n’est pas sans rappeler la place des Ardennes au cœur des mouvements de l’Europe occidentale avec tout ces axes de communication qui les frôlent, les contournent, mais sans y pénétrer véritablement. Dans le cas du site, on constate que la voie ferrée qui se trouve juste à proximité en remblai forme une coupure avec le reste de la ville, la route départementale et le fleuve. La gare de Bogny-sur-Meuse, pourtant proche, n’est pas aisément accessible sans détour. Enfin, les lignes électriques haute tension qui survolent le lieu peuvent constituer une contrainte non négligeable à l’aménagement de l’espace. Sans être une difficulté insurmontable, ce paradoxe entre proximité et isolement, entre mouvement et immobilité, entre liberté et contrainte semble être présent à toutes les échelles successives étudiées jusqu’à présent dans les transports et les flux parcourant les Ardennes, la Vallée de la Meuse, la Commune de Bogny et enfin le site de la LCAB. Ce paradoxe présente un intérêt qu’il faut s’efforcer d’interroger; la question de l’accessibilité au site étant largement tributaire du type d’aménagement qui sera choisi… La situation géographique, entre remblai et relief naturel accentue l’impression de cuvette isolée. Toutefois, la présence du remblai de la voie ferrée semble isoler le site du risque liée aux inondations. Avec à toutes ces données superposées à différentes échelles, il s’agit désormais d’imaginer le meilleur futur.

Site d’etude et remblai de la voie ferrée

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DIAGNOSTIC PAYSAGE

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DIAGNOSTIC PAYSAGE

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III.-

PAYSAGE

Ceci est-il un paysage “industriel”? C’est dans ces termes que le magnifique panorama de Bogny-surMeuse nous a été présenté lors de notre première visite. Tandis que nous observions avec fascination la Meuse et sa vallée encadrée par une imposante forêt (blanche à l’époque), nous avons appris qu’indépendamment de sa beauté intrinsèque, le fleuve a longtemps été une ressource vitale indispensable à la population. Durant des décennies, c’est cette ressource qui a permis d’acheminer sur place le précieux métal, que la force du courant permettait ensuite de transformer. Voici la richesse du paysage ardennais: des paysages étonnants par leur variété, façonnés au cours des siècles par la géologie puis les activités humaines. Dans le récent Parc Naturel Régional des Ardennes, la vallée de la Meuse au cœur du Massif Ardennais occupe une place tout à fait particulière. Taillée par les méandres de la Meuse, de Charleville-Mézières jusqu’à la pointe de Givet, sa forêt dense, ses légendes et son histoire industrielle en font un parcours grandiose.

Ligne de Contraste du Paysage, entre nature et industrie

Sur ce parcours, l’étape de Bogny est tout à fait singulière. On y trouve toutes les caractéristiques de la vallée: la Meuse coule entre une double muraille de les roches revêtues d’un épais manteau de verdure. Le fleuve s’y heurte et les contourne par de larges méandres qui traversent la commune et ses différents quartiers: • Braux dans une large courbe profonde ; • Levrézy, au-dessus duquel les rochers des Quatre Fils Aymon découpent lleur silhouette ; • Château-Regnault, sur l’autre versant des Quatre Fils Aymon.

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DIAGNOSTIC PAYSAGE

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Julien Gracq écrit dans les Carnets du grand chemin que les Ardennes sont pour lui un « paysages-histoire ». Le train, qui suivait la rivière lente, s’était enfoncé d’abord entre de médiocres épaulements de collines couverts de fougères et d’ajoncs. Puis, à chaque coude de la rivière, la vallée s’était creusée, pendant que le ferraillement du train dans la solitude rebondissait contre les falaises, et qu’un vent cru, déjà coupant dans la fin d’après-midi d’automne, lui lavait le visage quand il passait la tête par la portière. La voie changeait de rive capricieusement, passait la Meuse sur des ponts faits d’une seule travée de poutrages de fer, s’enfonçait par instants dans un bref tunnel à travers le col d’un méandre. Quand la vallée reparaissait, toute étincelante de trembles sous la lumière dorée, chaque fois la gorge s’était approfondie entre ses deux rideaux de forêt, chaque fois la Meuse semblait plus lente et plus sombre, comme si elle eût coulé sur un lit de feuilles pourries. Le train était vide ; on eût dit qu’il desservait ces solitudes pour le seul plaisir de courir dans le soir frais, entre les versants de forêts jaunes qui mordaient de plus en plus haut sur le bleu très pur de l’après-midi d’octobre ; le long de la rivière, les arbres dégageaient seulement un étroit ruban de prairie, aussi nette qu’une pelouse anglaise (…) Dans un dernier méandre de la voie que le fleuve noir s’est tracée et que suit le chemin de fer gît une petite ville ouvrière et triste où siège le commandement de l’unité à laquelle Grange est affecté : c’est Moriarmé. Julien Gracq - Un Balcon en forêt (extrait)

Telle est l’ouverture d’Un balcon en forêt publié en 1958 (édition José Corti) où les lieux traversés sont « autant d’étapes sur le chemin qui traverse et relie les paysages de la terre ». Ici, le nom de Moriarmé déguise à peine celui bien réel de Monthermé, voisine de Bogny. L’enchantement du paysage décrit par Julien Gracq demeure encore plus que jamais aujourd’hui. Toutefois la question se pose: Que faire de ce majestueux couloir de la vallée de la Meuse autour duquel gravitent hommes et nature? Que faire de ces temples des ouvriers métallurgistes dont la silhouette s’impose toujours fièrement d’une rive à l’autre du fleuve ? Malgré des périodes difficiles, paysage et industrie forment un couple soudé que les bouleversements économiques actuels ne sont pas près de rompre. L’idée consiste désormais à identifier les lignes de forces du paysage, qu’elles soient naturelles ou humaines, comme le cheminement du fleuve et des matériaux; le cycle de la nature et celui des travailleurs. En quoi ses lignes interagissent entre elles? Est-il possible de les réagencer afin d’ouvrir une nouvelle page dans l’histoire de la vallée?

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DIAGNOSTIC PAYSAGE

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Une vallée dans un contexte paysager très vaste?

Le Massif Ardennais se trouve dans un vaste ensemble de paysages diversifiés qui forment le « Parc Naturel Régional des Ardennes ». Du Plateau de Rocroi avec ses forêts et bocages jusqu’à la pointe de Givet en passant par la Thiérache ardennaise et le Val de Sormonne, replaçons la vallée dans un contexte géographique plus vaste. En effet il ne s’agit pas de limiter nos réflexions au territoire Bogny-sur-Meuse, mais se placer potentiellement dans un ensemble global, avec des interactions possibles entre les différents types de paysages, en particulier pour ce qui concerne les parcours à thème à travers le Parc. LA DIRECTION RÉGIONALE DE L’ENVIRONNEMENT, DE L’AMÉNAGEMENT ET DU LOGEMENT DE CHAMPAGNE-ARDENNES

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La Pointe de Givet

« Pays de colines où la forêt laisse place aux praires »

La Plateau de Rocroi

Le Val de Sormonne

« Large couloir avec un assemblage de prairies et de cultures sur les versants et une tendance au reboisement et des villages en fond de vallée»

« Formé de prairies où le maillage bocager se développe autour des rièzes et d´une citadelle exceptionnelle» La Thiérache ardennaise

« Ensemble de collines peu élevées où le bocage est encore bien présent sur les pentes et en fond de vallées, par contraste avec les replats cultivés»

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Le Massif ardennais « Du latin « arduum » désignant les lieux élévés, massif forestier dense avec quelques clairières habitées sur le plateau, découpé par deux grandes vallées encaissées et industrieuses»

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Les Lignes de force du paysage Bogny - sur – Meuse s’inscrit dans les caractéristiques du Massif Ardennais. La géographie de la commune avec son fleuve, son relief et son bâti consitue la ligne force du paysage.

Fleuve

Relief

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Ville

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La transformation du paysage par les bouleversements géologiques et l’érosion rejoint la transformation du métal par les hommes. Ces phénomènes de transformation laissent une emprunte très forte, bien visible qu’il convient encore d’approfondir. Ils sont présents dans la mémoire de la terre, des hommes et continueront à l’avenir de marquer l’un et l’autre. Observons d’un peu plus près cette ligne si singulière qui marque la géographie du territoire et que l’on retrouve dans les tracés du fleuve, le relief et de la ville. Que nous dit cette ligne? Vers quoi peut-elle nous conduire?

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La ligne sinueuse du fleuve qui se faufile à travers les massifs crée une douceur qui contraste avec la force de l’industrie, toujours présente sur le territoire. Ce contraste entre nature et industrie crée un rapport de force spécifique qu’il convient d’explorer. Paysage et Industrie dialoguent sans cesse à travers une monumentalité propre à chacun. Cette ligne du fleuve, ce parcours, on le retrouve dans la chaîne de production qui caractérise les étapes de transformations du métal. Elle vient rompre la tranquillité des lieux car une fois dans la chaîne, ce n’est plus la ligne courbe et sensuelle de la Meuse que nous voyons, mais une ligne beaucoup plus rigide et ordonnée, qui rythme la journée de labeur des hommes autour de la matière. Cette ligne caractérise elle aussi le territoire de la friche de la LCAB. On la voit d’un côté avec le remblai de la voie ferrée qui protège les lieux des inondations parfois dévastatrices du fleuve, puis on la retrouve dans le relief avec les hauteurs qui dessinent l’horizon. Le sol du site est également marqué par le parcours des matériaux qui ont transité sur place durant plus de huit décennies. On devine encore le flux des hommes et des matériaux à travers les différents bâtiments encore présents.

Le sens de la ligne devra probablement évoluer dans les années futures ; sur le site et au-delà dans la vallée. Mais l’on verra bien, c’est écrit d’avance, les transformations de demain viendront rejoindre la ligne existante. Les parcours seront surement un peu bouleversés, ils seront peut-être plus touristiques et davantage axés vers les nouvelles technologies. Cependant retrouveront encore la mémoire du paysagehistoire cher à Julien Gracq !

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DIAGNOSTIC

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Chaîne de Production

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Signes et RepèresN

Cette construction contenait un trésor de six vitraux peints racontant le passage de la clouterie à la boulonnerie et la mécanisation

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Ce dialogue entre hommes et nature est ponctué à travers différents repères qui expriment chacun un part de la riche histoire de Bogny-sur-Meuse, avant et après sa création en 1967. Nous en avons choisi 8, chacun ayant une typologie bien singulière: La collégiale Saint-Vincent de Braux : Cette église dont la construction s’est échelonnée du XIIème au XVIIIème siècle est un monument emblématique de la commune, remarquable par son architecture et son mobilier. La Mairie: avec son architecture « futuriste » des années 60 qui semble tout droit provenir de Brasilia, ce bâtiment est un élément pour le moins improbable dans cet environnement. En cela, il s’affirme comme un élément fort du paysage. La Rue de l’Echelle: Cette cité ouvrière de Château-Regnault qui présente deux alignements de maisons en vis-à-vis sur un terrain en forte déclivité constitue un témoignage à la fois émouvant et remarquable de l’histoire ouvrière de ce quartier. Elle est composée de 37 logements à murs de moellon de schiste et brique, et à couverture en ardoise. Le musée de la métallurgie ardennaise: ce musée qui occupe deux travées « préservées » d’une ancienne boutique métallurgique est devenue une étape incontournable pour comprendre l’évolution de la relation étroite qui lie la vallée et ses habitants au métal depuis plusieurs siècles

53 La statue des 4 fils Aymon: Cette sculpture monumentale signée Albert Poncin en 1933 représente les quatre frères et leur cheval Bayard. Placée sur un belvédère dominant un méandre de la Meuse cette statue est symbolique à plus d’un titre. Facilement repérable, c’est une illustration concrète du titre de pays des légendes propre à cette partie des Ardennes et de leur passé historique. La statue est bâti à l’emplacement d’un ancien château médiéval. Le château Marcadet: Cette grande maison bourgeoise d’un patron de la métallurgie ardennaise, domine la commune depuis les hauteurs. Inscrite au titre des Monuments Historiques depuis 2000, elle est bien représentative de l’histoire industrielle de la Vallée de la Meuse. Sa proximité avec le site d’intervention (moins de 500 mètres de distance) soumet toute intervention dans ce secteur à l’avis d’un architecte des bâtiments de France. L’usine Hermès: Ce vaste bâtiment de 4 500 m² inauguré en 2005, qui domine la vallée depuis la zone industrielle de Braux est devenu un repère immanquable pour tout visiteur passant par Bogny. C’est aussi le symbole du savoir-faire ardennais et sa haute qualification. A l’échelle de la ville, ce nombre conséquent de «monuments» repères est remarquable, de même que leur visibilité.

La gare de Bogny-sur-Meuse: anciennement appelée «BrauxLevrézy » elle constitue un symbole fort malgré sa taille modeste. Son architecture caractéristique des stations de chemin de fer bâties durant la révolution industrielle est un témoignage de la mise en valeur de la vallée sous le Second Empire grâce à des infrastructures toujours utilisées de nos jours.

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Le site où nous intervenons doit-il lui aussi s’inscrire dans cette logique et constituer à son tour un élément de repère, un symbole urbain visible et lisible? Cette hypothèse est intéressante à étudier. Par un programme de rénovation il serait possible de matérialiser le signal d’un début de parcours ; d’un renouveau économique. Faut-il agir ainsi sur le site ? Il est trop tôt pour le dire. Cependant la notion de signe n’est pas à exclure, tout particulièrement dans un paysage marqué par des transformations successives au cours du temps. Une action morphologique qui triangule le regard des automobilistes et s’affirme verticalement (enseignes, tours) est un moyen simple et efficace pour rendre visible le projet et créer un vrai élément de repère pour la ville.

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MUSÉE

LA GARE

HERMÈS

LA MAIRIE

LA MONTAGNE

SITE

RN-1

VOIE FERRÉE

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Materiaux

Ressources locales Le Parc Naturel Régional des Ardennes est caractérisé par un paysage riche en ressources naturelles ; des ressources qui ont été exploitées et utilisées durant de longues décennies par plusieurs générations. Aujourd’hui, nous héritons d’un paysage naturel et bâti précieux qui fonde la base patrimoniale de l’identité locale et régionale. Dans la charte du PNR(A), le thème de la préservation de la protection et de bonne gestion de ces ressources patrimoniales est essentiel. Ce thème est plus que jamais d’actualité. En effet, de plus en plus de projets de développement économiques s’articulent autour de l’utilisation des ressources non délocalisables.

Le fleuve, la vallée et le relief boisé sont à ce titre des éléments emblématiques du paysage de Bogny-sur-Meuse. Depuis plusieurs siècles, ils fournissent à la commune des ressources d’ordre forestières, minérales et hydrauliques. Un patrimoine bâti, issu de ces ressources naturelles est venu enrichir le paysage avec de nombreuses constructions remarquables. Aujourd’hui, ce beau mariage entre paysage naturel et paysage bâti constitue l’image de la commune ; une image pleine de sensualité du fait d’un relief contraignant qui a conduit les bâtisseurs à investir le moindre interstice disponible dans le territoire. Les espaces naturels et urbains sont ici une richesse qui matérialise la mémoire des lieux et le temps qui passe. Parallèlement, ce patrimoine montre de façon visible les enjeux actuels et à venir en termes d’aménagement du territoire. De façon générale, les ressources naturelles ont un impact direct sur la population. Les deux sont inséparables. Il en résulte des coutumes, des traditions, des particularismes inhérents au territoire et même un vocabulaire spécifique. Ce lien étroit entre la population et le contexte géographique confère une identité locale qui peut largement dépasser les limites communales et se faire connaître bien au-delà. L’expression de ces qualités patrimoniales, leur représentation et leur perception font partie des notions à intérgrer dans les réflexions sur le site d’étude.

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DIAGNOSTIC PAYSAGE

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Ressources forestières : Les zones forestières recouvrent 53% du territoire du Parc Régional. Cela représente plus de 62.000 hectares d’espaces boisés à la fois privés et publics. Composition des forêts : Si la transformation du bois d’œuvre est réalisée pour l’essentiel hors du territoire, la forêt ardennaise constitue un potentiel de valorisation en termes de production énergétique et de gestion durable. Il s’agit d’utiliser le bois comme source d’énergie renouvelable, à travers la biomasse par exemple. Voici quelques prescriptions qui permettent la bonne utilisation des ressources forestières : Accompagner la gestion durable de la forêt en s’associant avec l’Office National des Forêts et le Centre Régional de la Propriété Forestière ; Mettre en œuvre une Charte forestière de territoire, qui vise à organiser une politique de gestion multifonctionnelle de la forêt ; une gestion qui prend en compte les composantes d’un développement environnemental, économique et social durable. Favoriser une exploitation forestière de qualité qui participe à l’émergence de nouveaux débouchés pour les produits qui en sont issus, telle que l’utilisation du bois pour des chaufferies collectives ; Contribuer à la promouvoir des produits bois issus des Ardennes en localisation de sa transformation.

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Ressources géologiques :

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Le patrimoine géologique ardennais est exceptionnel par sa diversité. L’Ardenne primaire (un espace délimité par le cours de la Sormonne et de la Meuse en amont de Charleville-Mézières) constitue une des zones les plus accidentées de la Champagne-Ardenne. C’est la partie du département des Ardennes la plus élevée avec une altitude moyenne qui est presque toujours supérieure à 300 mètres, sauf dans les grandes vallées, comme celle de la Meuse. Le sous-sol de ce territoire présente lui aussi une grande diversité et constitue une région de mutations géologiques successives Deux grandes entités peuvent être distinguées sur le territoire : -L’Ardenne stricto sensu au Nord, avec des terrains métamorphiques anciens ; -Les Crêtes préardennaises et la Thiérache ardennaise dans la partie Sud-Ouest du territoire qui présentent des roches sédimentaires beaucoup plus récentes.

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Calcaire blanc de Thiérache

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Argile

Grès schisteux des Vallées

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Calcaire bleu de Givet

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DIAGNOSTIC PAYSAGE

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DIAGNOSTIC PAYSAGE

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Paysage Bâti Ressources en transformation : Au-delà de la protection du patrimoine naturel, le PNR des Ardennes agit également en faveur du cadre de vie en maintenant les éléments identitaires du territoire, notamment son patrimoine bâti, et en les rendant accessibles au plus grand nombre. Urbanisme : Le territoire du PNR des Ardennes bénéficie d’une grande diversité architecturale liée aux matériaux de construction locaux : calcaire, ardoise, schiste, torchis... Cependant, ce patrimoine concerne de nombreux logements vacants et l’étalement urbain gagne les communes sous la pression foncière. Cette dernière est d’ailleurs localisée sur quelques secteurs, et le dynamisme local se concentre sur 13 pôles de service.

Les ressources disponibles localement sont nombreuses. Elles mériteraient probablement d’être davantage exploitées pour le bien commun. Cette exploitation « durable » de la nature passe souvent par une évolution des consciences. En effet, la valorisation des produits issus des ressources de la nature et leur transformation en produits finis exploitables est une manière de permettre à la population s’adapter aux nouveaux défis sociaux économiques de notre époque.

Dans ce contexte, le PNR des Ardennes agit pour : Améliorer et généraliser les réflexions en matière d’urbanisme durable; Accompagner les documents d’urbanisme, notamment ceux des pôles de services; Fournir aux collectivités des documents d’analyse et de sensibilisation sur le patrimoine et l’environnement ;

Bogny-sur-Meuse et le reste de la Vallée Meuse-Semoy ont certes bâti leur économie sur la transformation des matériaux avec l’industrie métallurgique. Cependant cette transformation est réalisée à partir de matériaux importés pour l’essentiel. Les ressources locales paraissent un peu délaissées. Pourtant, si on considère la richesse naturelle et le patrimoine local existant, il semblerait logique d’utiliser à nouveau les ressources disponibles de façon à en faire bénéficier les populations ; des utilisations dont la renommée pourraient largement dépasser les frontières.

Définir les outils locaux ou des modes d’intervention innovants permettant d’atteindre une densification soutenable des zones urbaines. Bâtir un habitat durable nécessite de s’adapter au mieux aux caractéristiques du climat local. Se protéger du vent, capter les rayons solaires, grouper les habitations ; tout ceci relève du bon sens… encore faut-il réellement mettre en pratique ce type de préconisations. C’est ce que Le Parc Naturel Régional s’efforce de promouvoir avec le bioclimatisme, du fait des importantes variations de températures du département avec des hivers parfois très rigoureux

La transformation d’un savoir-faire issus des temps passés en pratiques innovantes durablement tournées vers le futur, constituerait une transition respectant l’identité du territoire mais en l’inscrivant dans un nouveau chapitre, perpétuant ainsi la longue tradition ardennaise en termes de travail de la matière.

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DIAGNOSTIC MATERIAUX

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DIAGNOSTIC PAYSAGE

66 Sensualité des materiaux Chaque expérience architecturale est multi-sensorielle ; Les qualités de la matière, de l’espace et de l’échelle sont évaluées à parts égales par l’œil, l’oreille, le nez, la peau, la langue, le squelette et les muscles. L’architecture fait interagir ces sept royaumes de l’expérience sensorielle dont chacun s’infiltre en l’autre. JUHANI PALLASMAA, AN ARCHITECTURE OF THE SEVEN SENSES, QUESTIONS OF PERCEPTION, 1994

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DIAGNOSTIC PAYSAGE

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Transnature /Transmatérialité/Transition

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DIAGNOSTIC DURABLE

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DIAGNOSTIC DURABLE

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IV.-

DURABLE LOCALE

Inscrire le territoire et ses spécificités dans les réalités du monde contemporain, voilà l’enjeux prospectif à relever pour se placer dans une logique durable; logique qu’il est nécessaire de bien définir. Durable ne signifie pas parachuter sur place un concept abstrait venu d’ailleurs qui serait totalement déphasé des réalités actuelles. Au contraire, durable revient à explorer l’ensemble des ressources hurmaines, matérielles et patrimoniales déjà présentes sur place, et celle-ci sont nombreuses. Une stratégie durable intègre ces ressources dans une cohérence d’ensemble pour permettre l’adaptation aux défis de la transition énergétique et économique. En terme de ressources naturelles, de savoir-faire de la population, d’habitat et de recyclage, la vallée de la Meuse et les Ardennes révèlent des potentialités qu’il faut conforter et utiliser dans un modèle exploitable à l’intérieur du territoire et exportable vers l’extérieur. Sur le territoire de Bogny-sur-Meuse, les ressources naturelles sont là. Nous l’avons vu, la forêt et le savoir-faire sont ominprésents. Comment les utiliser au mieux de leurs potentiels ? dans quel type de structure ? Si on se place au niveau de la friche industrielle de Levrézy, on constate que la plupart du temps, la reconversion d’un friches s’inscrit dans un principe du renouvellement de la ville sur elle-même ; principe qui correspond au concept de durable.

Vient alors la délicate question du traitement de la pollution qui est souvent omniprésente dans les projet de recyclage d’une friche industrielle. La littérature afférente à la réhabilitation de ce type d’espace démontre que le coût élevé de décontamination est le principal frein à leur réutilisation. Les coûts regroupent non seulement les éléments techniques de décontamination, mais aussi, ceux concernant les aspects réglementaires et judiciaires, à savoir qui doit payer et jusqu’à quel niveau doit-on payer pour décontaminer un site. Il faut en moyenne compter entre 1 et 1,5 millions d’euros l’hectare, le coût d’une décontamination, selon le type de techniques utilisées. Or décontaminer une friche ne se fait pas pour le plaisir de décontaminer. Quoi faire sur ces terrains, et à quel prix? De plus en plus, il apparaît que la condition essentielle du succès d’un projet de réaménagement de friche industrielle soit la collaboration entre différents secteurs public et privé. L’intégration d’une friche dans la planification d’une vision économique et urbaine est un processus où de nombreux acteurs sont mêlés, chacun avec ses objectifs spécifiques. Ce processus nécessite donc de mutualiser les compétences présentes pour les intégrer dans un projet viable pour tous. La formation et l’éducation sont donc essentielles. Elle doivent permettre d’adapter les ressources humaines sur place, former les générations futures et attirer de nouvelles populations. L’articulation entre ressources naturelles, savoir-faire, dépollution et recyclage peut constituer un ensemble intéressant à étudier ; un ensemble qui permettrait à la commune de s’enrichir d’un caractère multifonctionnel et favorisant un développement local…

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Utilisation de la ressource bois ( biomasse, construction...)

Utilisation de la Bio masse :

Les forêts du Massif Ardennais représentent un tiers de l’espace forestier du département. Sur la commune de Bogny-sur-Meuse, les surfaces boisées sont omniprésentes bien qu’elles ne soient pas toujours aisément accessibles.

En effet, la biomasse représente l’ensemble de la matière organique, qu’elle soit d’origine végétale ou animale. Elle peut être issue des forêts, des jardins ou des industries générant des déchets organiques. Tous ont pour particularité d’être toujours composés de carbone (du bois aux feuilles en passant par la paille, les déchets alimentaires, le fumier…).

Tout ce qui pousse, tout ce qui vit, peut produire de l’énergie !

Le quartier de Château-Regnault, avec la forêt omniprésente en arrière-plan

Comment utiliser ces ressources pour le bien de tous ? Il apparaît essentiel de ne pas se limiter à une utilisation monofonctionnelle . La pratique de l’affouage est ancestralement présente mais une utilisation diversifiée de ces ressources doit aussi tenir compte de la possibilité de transformer le bois en énergie, entre autre à travers la biomasse, ou de l’utiliser à des fins de dépollution des sols.

A ce titre les végétaux constituent la plus efficace des usines chimiques avec la photosynthèse; usines dont les scientifiques rêvent sûrement de reproduire la machinerie… Et si la Vallée de la Meuse, devenait « Vallée de la transformation énergétique » ? Après tout, il n’est pas insensé d’imaginer des lieux de transformations qui combineraient habilement usines humaines et naturelles. Cela peut faire sourire, mais grâce à ses ressources intrinsèques, le territoire des Ardennes est idéal pour expérimenter de façon poussée des mécanisme utilisant le bois comme source d’énergie.

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71 Chauffage d’un foyer:

Le bois constitue une part importante de la biomasse. En France, la récolte annuelle est inférieure à la production biologique de la forêt (on ne récolte tout au plus que 60 % environ de ce qui pousse chaque année). Pour exploiter au mieux cette énergie renouvelable, il reste encore beaucoup à faire, en particulier pour améliorer les technologies et la qualité du bois de façon à augmenter leur rendement et limiter les pollutions.

En effet, il est possible de chauffer entièrement un foyer avec du bois, grâce à des poêles ou des chaudières à granulés ou plaquettes de bois. Toutefois, pour que ce type de chauffage soit efficace et intéressant, il faut que le bois soit sec et la combustion de bonne qualité. Si le bois n’est pas de bonne qualité (humide ou traité par exemple), il peut émettre des polluants.

Certes, l’idée d’utiliser du bois comme source d’énergie n’est pas récente! Depuis 500 000 ans, le bois constitue une source d’énergie vitale pour l’homme même si il a été quelque peu relégué au second plan dans les pays occidentaux. La biomasse reste toutefois une alternative intéressante aux énergies fossiles (pétrole, charbon, gaz). Elle permet entre autre de se chauffer et de produire de l’électricité.

Des solutions technologiques existent déjà comme la double combustion : Cela revient à produire des gaz lors de la première combustion du bois; par la suite, les gaz sont eux-mêmes brûlés lors d’une deuxième combustion, grâce à une seconde arrivée d’air.

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A grande échelle : Comment utiliser la biomasse pour chauffer des usines, des bâtiments, voire des quartiers entiers ?

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Cependant, le terme de biomasse ne doit pas être réduit au bois (bûches, plaquettes forestières, écorces, bois de récupération), car il peut aussi s’appliquer à d’autre matériaux comme les déchets (résidus de récolte, déchets ménagers, déchets d’usines). Des installations peuvent utiliser ces déchets pour produire de la chaleur et de l’électricité. Dans ce cas, une partie de la chaleur produite est utilisée pour chauffer un circuit d’eau ou entraîner une turbine qui produira de l’électricité). C’est le cas de la chaufferie biomasse de Cergy-Pontoise pour le chauffage de la ville. Près de Rouen un chaudière transforme 17 000 tonnes de bois par an en chaleur pour alimenter 4 000 logements.

Les usines d’incinération de déchets Il est également possible de produire de la chaleur à partir de nos déchets en les brûlant dans un incinérateur. En effet, il est possible de produire de la chaleur et de l’électricité à une échelle relativement grande, à partir des chaudières à bois dans une centrale cogénératrice. Les fumées produites lors de la combustion sont évacuées par un conduit qui filtre les particules ; Elle sont ensuite distribuées à travers un réseau de canalisations enterrées qui envoie la chaleur vers les différents bâtiments, ou vers une turbine qui produit de l’électricité.

Bien qu’elle puisse présenter des risques, cette technique permet de diminuer fortement le volume des déchets (90 % de réduction environ) et leur masse (70 % environ) et émet moins de gaz à effet de serre que le stockage avec le risque de fuites de méthane (CH4). En moyenne ces usines produisent environ 2 fois plus de chaleur que d’électricité.

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73 Une ressource d’avenir ? Ces procédés sont encore peu répandus en France. Pourtant la biomasse s’impose de plus en plus car de nombreux produits peuvent être fabriqués à partir de la matière première. Ainsi, des biomatériaux faits à base de plantes, de bois ou de ses dérivés (papiers, cartons…) concurrencent les matériaux produits à base de pétrole. Le chanvre et les autres plantes textiles sont par exemple de plus en plus utilisés comme isolants pour les habitations. Les sacs des magasins deviennent biodégradables et sont faits d’amidon de céréales ou de pomme de terre. De nombreuses peintures, nettoyants, vernis, colles, sont désormais issus de végétaux… Et avec la raréfaction du pétrole, cela devrait se développer.

Source : Ministère de l’Ecologie et du Développement Durable

La production de biogaz par méthanisation La méthanisation est le processus de fermentation de la matière organique dans un milieu dépourvu d’oxygène (anaérobie). Cette réaction produit un gaz, composé de méthane et de CO2. Ces deux gaz étant inflammables, il suffit donc de brûler l’ensemble pour produire de la chaleur et l’électricité.

Dans le cas d’un programme de reconversion de la friche, cette solution n’est pas à exclure du fait de la proximité des éléments nécessaire au développement de ce type d’activités, comme la présence d’importantes réserves hydrauliques et forestières. De plus, la possibilité d’utiliser des déchets issus de l’industrie ou des particuliers, compilés à la proximité avec plusieurs axes de transport constituent des possibilités à ne pas négliger. Les activités découlant de l’utilisation de la biomasse s’incrivent pleinement dans la démarche « durable » au sens où nous l’entendons avec une utilisation sur place des ressources ; des ressources qui peuvent ensuite être exportées. Nous verrons par la suite que les végétaux peuvent également être utilisé pour éventuellement dépolluer le site qui nous intéresse, et peut-être même faire école en la matière.

Les déchets mis dans des unités de méthanisation peuvent avoir des origines très variées : déchets verts et agricoles, les déjections animales, les boues et les graisses des stations d’épuration mais également les ordures ménagères et déchets industriels. LA DIRECTION RÉGIONALE DE L’ENVIRONNEMENT, DE L’AMÉNAGEMENT ET DU LOGEMENT DE CHAMPAGNE-ARDENNES

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La filière bois-construction : La forêt ardennaise se trouve dans une situation paradoxale, à l’image du secteur français du bois. En effet, alors que la ressource est abondante, le commerce extérieur reste déficitaire et les entreprises connaissent des difficultés car elles manquent de compétitivité. Pourtant, les filières du bois en lien avec les métiers du bâtiment tels que les menuisiers ou les charpentiers, ont des carnets de commandes souvent bien remplis, tandis que de leur côté, les architectes s’approprient de plus en plus ce matériau pour ses qualités techniques et esthétiques. Ainsi, malgré la conjoncture économique actuelle, les professionnels du bois restent très recherchés, de même que les bureaux d’études spécialisés, 3capables de chiffrer le coût des constructions. Ce phénomène est par ailleurs encouragé dans le cadre des principes du développement durable. Outre l’utilisation d’un matériau viable dans le temps, les propriétés isolantes du bois de construction lui confèrent un atout considérable qu’il conviendrait de (mieux) développer. Ceci devrait potentiellement inciter la filière à créer davantage d’emplois dans le futur. L’autre atout du secteur, c’est la diversité des activités qui s’étendent, comme nous l’avons vu, aux domaines de l’agriculture (exploitation forestière), de l’industrie (fabrication de meubles, emballage) ou de la construction (ossatures, panneaux, charpentes, parquets, lambris, etc.).

Utilisation du matériau bois pour la rénovation de la mairie/ école de Hargnies en 2000, maître d’ouvrage, AMBRE ATELIER D’ ARCHITECTURE

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Les constructions en bois (maison individuelles, entrepôts, etc.) fleurissent peu à peu dans le paysage de la construction française et l’observatoire économique France Bois Forêt nous apprend qu’en 2011, un peu plus d’une maison sur dix a été construite en bois (ossature bois, poteaux poutres, bois massif empilé). La part du bois français s’élève environs à 56 % des approvisionnements, même si au niveau régional, ils ne représentent qu’environ 4 % du marché. En France, le bois arrive malgré tout en avant-dernière position sur le podium des matériaux de construction utilisés, devant le métal. Inévitablement, l’aspect économique pèse dans la balance des ménages. Et bien souvent, faute de budget suffisant, les constructions individuelles sont achevées avec des matériaux plus classiques et moins onéreux.

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Une autre caractéristique majeure de la filière bois, c’est le large panel d’emplois qu’elle propose avec des niveaux de qualification étendus et variés. Ouvriers, titulaires de CAP (certificat d’aptitude professionnelle) techniciens, et ingénieurs se côtoient au sein d’équipes pluridisciplinaires pour transformer le bois en objets du quotidien. On peut cependant regretter le manque de formations supérieures au BTS. C’est peut être l’occasion d’être innovant dans le secteur, en proposant des structures de formation mixtes offrant des niveaux de qualifications divers, tous axées vers un même objectif : celui de faire fonctionner au mieux la chaine exploitation-production. Rares sont les établissements de formation où ingénieurs, ouvriers et techniciens se côtoient et apprennent à parler le même langage. Ceci fait parti des possibilités à envisager dans un programme de reconversion de la friche de Levrézy. La formation et son exportation peut permettre de créer une dynamique réelle autour de l’utilisation et l’exploitation de matériaux, que ce soit le bois ou autre…

De plus, une des caractéristiques de ce secteur, c’est d’employer des salariés relativement jeunes, souvent dans des entreprises de taille moyenne. C’est un élément intéressant à retenir car il s’inscrit dans une logique de formation qui serait très bénéfique à l’attractivité du territoire, en particulier pour garder les jeunes sur place.

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On observe égale ment un décalage entre les produits issus du bois transformés et la demande des entreprises de la construction bois, notamment en termes de séchage. Ceci nécessite un meilleur fonctionnement de la chaîne exploitation-transformation, avec une amélioration de la coordination des acteurs entre eux. De plus, il faut noter que près le la moitié de la forêt ardennaise est privée ce qui ne facilite pas une exploitation optimale et connue du bois par les propriétaires.

Un décalage entre offre et demande : Cependant la formation ne suffit pas et le bois construction ne se trouve pas partout. Il nécessite une exploitation forestière bien encadrée ce qui demande parfois de gros investissements. Beaucoup d’exploitations sont à destination des secteurs du mobilier et non pour la construction. Le chêne, par exemple, ne représente que 5 % des ressources utilisables dans le bâtiment alors qu’il occupe 35% de la surface forestière. Dès maintenant, il faudrait planter davantage des résineux de manière à ce qu’ils puissent être exploités plus tard. En effet, l’industrie de la construction bois a d’importants besoins en résineux. Le sapin est très utilisé pour concevoir des poutres et des armatures en tout genre. Or 80% de la superficie de la forêt ardennaise est constituée de feuillus, ce qui ne colle pas forcément à la demande, bien que d’importants volumes de sciages issus des résineux, du chêne et des peupliers soient réalisés chaque année. Avec 700 000 m3 par an environ, la récolte ardennaise représente 45 % de la récolte régionale et près de 2 % de la production nationale. Cependant, malgré une récolte importante, les sciages ardennais restes faibles proportionnellement à la surface boisée. LA DIRECTION RÉGIONALE DE L’ENVIRONNEMENT, DE L’AMÉNAGEMENT ET DU LOGEMENT DE CHAMPAGNE-ARDENNES

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Ainsi, ce qui semble particulièrement manquer à l’industrie et la bonne exploitation du bois dans la région, c’est une dynamique générale qui mobiliserait davantage les ressources existantes et les acteurs de la filière. Des actions coordonnées doivent permettre de s’adapter aux réalités du moment tout permettant de trouver de nouveaux débouchés, en innovant et en favorisant la formation. Trouver une complémentarité entre les différentes utilisations du bois semble logique. De l’énergie en passant par la construction et l’ameublement, il faut toutefois trouver des synergies pour permettre d’extraire et traiter ce matériau local. La réalisation d’établissement dédiés à ces questions « pourrait » peut-être apporter des réponses adaptés ; solution qui mérite sûrement d’être étudiée à Bogny-surMeuse. LA DIRECTION RÉGIONALE DE L’ENVIRONNEMENT, DE L’AMÉNAGEMENT ET DU LOGEMENT DE CHAMPAGNE-ARDENNES

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Les étapes et possibilité de transformation du bois source Insee Champagne-Ardenne

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La filière bois-ameublement: En aval de la filière bois, on trouve le secteur de l’ameublement. C’est un secteur historiquement développé en France. D’ailleurs, on vient de le voir, le chêne est le feuillu le plus répandu sur surface forestière en française. C’est un bois dur, très utilisé pour la tonnellerie, la menuiserie et l’ébénisterie. Le secteur du bois ameublement regroupe les activités de fabrication de meubles de salon, salle à manger, chambre à coucher, cuisine, bureau et magasin, et de sièges. C’est un secteur qui se caractérise par un nombre important de petites structures artisanales (pour près de 90% des établissements), souvent sans salariés. Les quelques PMI qui côtoient cet ensemble emploient 82% des salariés du secteur. Seul 10% des salariés de la filière forêt-bois, travail au secteur de l’ameublement. Les Ardennes quant à elles représentent moins de 1% des emplois nationaux du secteur, ce qui est surprenant vu les ressources présentes. Ceci est peut-être dû au fait que l’activité du meuble est historiquement essentiellement localisée dans l’Aube et la Haute-Marne. Comme dans beaucoup d’autres secteurs, la fabrication des meubles subit depuis quelques années une conjoncture nationale défavorable, due à la baisse de compétitivité par rapport à d’autres marchés mondiaux, chinois en particulier, et aux changements de comportement de consommation des ménages.

Dans les Ardennes, c’est tout un secteur qui est à organiser. Pour qu’il soit viable, toutes les composantes de l’industrie du bois doivent travailler de concert. Elles doivent peut-être s’inspirer des méthodes ancestrales et du savoir-faire venant d’autres filières : à titre d’exemple, le travail du métal et celui du bois ne doivent pas être opposés. Ils doivent pouvoir être complémentaires, en particulier dans les secteurs de l’artisanat et de l’innovation. L’alliance entre différents types de matériaux est un domaine à approfondir davantage, en particulier pour ce qui concerne l’ameublement. Le bois a ceci de fabuleux qu’il est utilisé aussi bien dans des domaines industriels, artisanaux et artistiques. En coordonnant davantage chacune de ces logiques déjà bien présentes sur le territoire avec le travail du métal, il serait possible de faire de la vallée de la métallurgie, une vallée de la transformation tout court. Une transformation qui excellerait dans le travail de plusieurs types de matériaux, à des échelles variées.

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Un savoir-faire industriel-artisanal

Le berceau d’un savoir-faire ancestral :

Une double compétence durable et exportable :

La vallée de la Meuse c’est le berceau du savoir-faire ardennais en terme de travail du métal. Les « boutiques » de clouteries et de boulonneries suivies plus tard par la fabrication de pièces de hautes technologies (pour le TGV entre autre) se succèdent ici depuis trois siècles. Ce savoir-faire authentique qui se transmet de génération en génération est une forme d’emploi durable. La question se pose : pourquoi chercher à importer des secteurs d’activités déconnectés des réalités historiques du territoire alors que le savoir-faire est là ! qui plus est un savoir-faire qui est tourné simultanément vers des cultures à la fois scientifiques, technologiques et même… artistiques ?

L’industrie ardennaise possède une vraie spécificité qui mérite d’être encore davantage montrée. Cette spécificité c’est l’étroite liaison qui existe entre artisanat et industrie. En effet, le degré de précision et de minutie que nécessite le travail du métal s’apparente à un travail d’orfèvre. C’est un métier d’art qui ne dit pas son nom mais qui mériterait pleinement ce titre. Valoriser les métiers de l’industrie, en étroite collaboration avec l’artisanat et les étendre au domaine des arts peut potentiellement constituer une source possible d’emplois durables. En terme de formation c’est aussi une manière d’attirer des jeunes, tout en exportant à l’international le produit d’un savoir-faire local unique en son genre. C’est ce que déclare Gérard Spire , le Président de la CCI des Ardennes et de la Chambre Economique. Ce dernier insiste sur le besoin de mettre en place des actions communes entre industrie et artisanat ; actions qui commencent à se développer par l’intermédiaire des réseaux d’entreprises. Assemblage présentée au Musée de la métallurgie ardenaise

En effet la métallurgie de pointe est un domaine qui requière l’excellence… tout comme un métier d’art ! Or, les métiers d’artisanat se caractérisent par une grande variété dans leur production. Ils sont soumis à une concurrence rude et de nombreuses entreprises doivent trouver des « niches » diverses pour exister, comme c’est actuellement le cas pour l’industrie métallurgie qui s’efforce de ne pas dépendre d’un seul secteur (le secteur automobile pour ne pas le citer). Les clés de la survie, c’est l’innovation, le sur-mesure et la participation associés à un réseau d’entraide entre entreprises. Ces dernières, souvent d’origine familiale, ont la capacité d’être réactives et de s’adapter aux fluctuations des commandes.

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De l’artisanat industriel, à l’art industriel :

Associer tradition et innovation:

L’objectif d’un aménagement territorial durable conduit logiquement à valoriser le secteur ancestral en l’encourageant à innover via l’ouverture à des domaines divers, tels que l’artisanat artistique, ou le tourisme industriel.

Le savoir-faire industriel possède ce point commun avec les métiers d’art en ce sens qu’il y a là une technicité inégalée pour transformer la matière et produire des objets (pièces uniques, petites séries) présentant un caractère « artistique ». La vallée de la métallurgie constitue le noyau dur de cette forme d’artisanat industriel ! Les professionnels de l’art travaillent pour la conservation et la restauration du patrimoine, en apportant leur savoir-faire aux musées et aux monuments historiques, tout comme l’ouvrier métallurgique apporte sa technicité aux industries de pointe.

Les métiers de l’art se caractérisent souvent à travers des structures relativement réduites comprenant, chefs d’entreprise, salariés, et quelques artistes. On y travaille souvent seul ou en famille. Les débouchés varient selon les activités et certains artisans d’art ont du mal à trouver des repreneurs. Cette structure familiale très forte a longtemps caractérisé le fonctionnement des « boutiques métallurgiques » et perdure encore aujourd’hui.

Diversité de pièces issues du savoir-faire métallurgique

Bien sûr le travail du métal dans le domaine artisanal existe déjà. Il demande de la perfection lorsqu’il s’agit de créer, de fabriquer ou de restaurer des éléments de décoration fabriqués dans un matériau résistant (fer forgé, fonte, acier, laiton...).L’artisan réalise à la fois des copies de pièces anciennes, mais est aussi capable de concevoir des modèles originaux. Il joue sur les formes, les décors et les couleurs. Il effectue ensuite la pose des éléments sur le chantier.

Toutefois, le secteur de l’artisanat se caractérise aussi par une grande inégalité selon le domaine concerné. Les secteurs en lien avec l’industrie du bâtiment (tailleur de pierre, sculpteur, graveur, marbrier...) et l’ameublement (menuisier en sièges, vernisseur-laqueur, tourneur, tapissier, doreur-encadreur...), souffrent moins que d’autres, comme le textile, qui doit faire face à la concurrence des pays où la main-d’œuvre est bon marché.

Quelle que soit la spécialisation, la tradition doit s’allier à l’innovation. Une innovation non seulement technologique mais également dans la recherche des nouveaux débouchés comme par exemple la création en lien avec les particuliers, les décorateurs ou les designers. Bien que l’art et l’industrie de pointe puissent sembler éloignés, ils sont finalement très complémentaires, car tous deux demandent une formation et une qualification très poussées.

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Dessiner, façonner, se concerter : La réalisation d’une pièce de métal commence par une représentation graphique de ce que souhaite le client. Il y a tout un travail d’échange avec ce dernier pour le guider, le conseiller et bien comprendre son projet. Une fois le dessin réalisé et validé, l’ouvrier spécialisé réalise une maquette, puis travaille le métal. Le métal est ensuite courbé et façonné. De plus en plus, on utilise une machine à commande numérique pour façonner et ajuster les pièces. Le processus est fascinant et le soin apporté à sa réalisation évoque ainsi le travail d’un ouvrier travaillant sur une sculpture. Minutie : Un ouvrier artisan est un travailleur ingénieux et précis au millimètre près qui dessine puis réalise. Le dessins d’une pièce métallique, même réalisée à l’aide d’outils informatiques demande des compétences poussées en géométrie et s’apparente à une forme de dessin artistique. De plus l’utilisation d’un outillage potentiellement dangereux, demande adresse précaution et patience. Avec capacité de s’adapter aux évolutions technologiques.

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Fibre commerciale : Les artisans doivent acquérir de solides notions en gestion et comptabilité. Ils doivent être capables d’évaluer les goûts et les besoins des clients, et de créer de nouvelles formes. Ils doivent aussi veiller à accroître et fidéliser leur clientèle pour alimenter un carnet de commandes. Ceci passe par une formation complète et poussée dans tous les domaines concernés. En ce sens, la mise en place de systèmes basés sur la participation des salariés, l’intégration des dividendes dans l’outil de travail et permet d’impliquer chacun dans le développement de la société ce qui constitue souvent un facteur de réussite ;

Formation: Cette préoccupation est belle et bien au centre des enjeux à venir en matière de préservation du savoir-faire ancestral et son développement vers des secteurs diversifiés. Pour cela il faut des lieux adaptés; des lieux qui tiennent comptent du passé mais qui soient bien visibles et résolument tournés vers le futur. Le site d’intervention pourrait-il accueillir des établissements spécialisés dans la formation et la transmission de ce savoir industriel artisanal dans une logique de prospective? Sur un plan géographique et historique, la commune de Bogny-sur-Meuse est parfaitement adaptée. Perspectives: Plusieurs axes semblent pertinents à développer dans le cadre d’un programme de formations, local, durable et exportable, en liaison avec les flux économiques actuels: une formation artistico-artisanale en lien étroit avec le monde industriel, capable de diversifier une production sur-mesure pour l’étendre à différents domaines.

Exemple de fabrication d’une boussole métallique, de la « planche a dessin » jusqu’au projet clé en main, Groupe PV International

Une ouverture à un tourisme métallurgique dépassant les frontières du territoire national avec des séminaires d’animation et des systèmes d’exposition-vente. Il s’agirait de montrer de vraies usines de traitement du métal aux personnes de passages. Ce serait une vitrine offrant la possibilité de voir en direct les techniques actuelles avec toutes leurs palettes des compétences, faisant ainsi de Bogny-surMeuse une étape incontournable.

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Héritage du passé

Impact urbain:

Témoins de mutations socio-économiques souvent brutales depuis le milieu des années 70, les friches représentent parfois de véritables ruptures à la fois urbaines et culturelles. Elles constituent toutefois des immenses potentiels de développement! Recycler une friche, c’est s’inscrire dans une nouvelle étape de mutation du territoire. L’ampleur de cette mutation doit être comparable aux deux siècles d’industrialisation qui nous ont précédés. A Bogny-sur-Meuse, le réaménagement du site de l’ancienne usine LCAB s’inscrit par son ampleur et sa temporalité, comme l’un des défis du XXIème siècle à relever pour la commune.

Comme c’est le cas à Bogny-sur-Meuse, les friches industrielles sont majoritairement localisées en milieu urbain, proches des voies d’eau, des voies-ferrés et des grands axes routiers. La spécificité des activités industrielles qui s’y sont développées ont généré une forme urbaine singulière. A Bogny, le terrain occupé par la friche apparaît comme une forteresse isolée et infranchissable, mitoyennes de secteurs d’habitat dense, au cœur d’un tissu urbain relativement serré.

Quelles sont les caractéristiques principales d’une friche:

Des questions de programmation et de mixité de fonctions se posent pour faire coexister habitat et travail afin de créer une entité urbaine intégrée durablement dans son contexte. Ainsi, le développement d’un projet sur cette zone ne peut s’envisager que dans une dynamique de requalification à l’échelle du quartier tout entier.

La mise en œuvre du redéveloppement d’un territoire très marqué par son histoire industrielle s’accompagne de difficultés liées aux spécificités historiques de l’objet urbain concerné.

Vue panoramique du territoire de la friche industrielle

Des liens physiques et fonctionnels sont à établir afin d’en faire un vrai morceau de ville dédié à l’urbanisation ou aux espaces publics de proximité.

Schéma des bâtiment de la friche de Levrézy dans leur contexte urbain

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Sols contaminés

Répercutions économiques

Une friche industrielle est un lieu dangereux; à la fois à cause de l’abandon et la dégradation progressive des locaux mais aussi à cause de la dangerosité liée aux activités différentes qui se sont se sont succédé sur le site et qui ont généré des séquelles environnementales avec des pollutions historiques. Ces situations sont souvent dues à d’anciennes pratiques sommaires d’élimination des déchets (stockage de déchets, amiante, cuves de produits chimiques, comblement des «cavités» avec des produits dangereux,…).

Néanmoins de nombreux freins à la reconversion de ces territoires existent.

Eaux souterraines contaminées Le dépôt de déchets ainsi que les fuites, les épandages fortuits ou accidentels de produits chimiques sont souvent à l’origine d’infiltration de substances polluantes. Les impacts de cette pollution et leur diffusion dans le sol ont permis des contacts directs entre les polluants et les nappes phréatiques des sites ce qui est susceptible de provoquer une nuisance avec un risque pour les personnes ou l’environnement. Les pollutions historiques des sols pourraient bien être, après l’eau et l’air, l’une des priorités des politiques publiques de demain. Répercutions sociales A Bogny, comme dans le reste du département le concept de reconversion doit être une chance pour l’économie qui a perdu un très grand nombre d‘emplois. Une usine comme celle de la LCAB conserve les traces d’une architecture singulière, symbolique de la puissance économique et des combats ouvriers qui s’y sont succédé durant plusieurs décennies et qui ont marqué profondément le territoire jusqu’à un passé encore très proche.

Ils sont, comme nous venons de le voir, souvent le résultat de l’ancienne activité qui entraîne de problèmes les pollutions des sols avec un patrimoine bâti à reconvertir ou à démolir. Il peut également exister des difficultés au niveau des propriétés foncières qui ralentissent la reconversion de ce type de site, ce qui est le cas actuellement. Les investisseurs sont de plus en plus prudents sur les questions environnementales. De ce fait les sites douteux ont de plus en plus de mal à trouver des acquéreurs. Ils restent donc souvent à l‘état de friche pendant une longue période. Il faut également noter les freins politiques liés à la durée des mandats. Cependant il ne faut pas seulement voir les friches industrielles comme des ressources de terrains non-valorisées ou des sites pénalisés par des pollutions potentielles avec des coûts de reconversion parfois élevés. Après 3-5 ans de terrain en état de friche on peut souvent observer une biodiversité spontanée A Bogny, il semble intéressant de valoriser cette richesse naturelle potentielle dans un concept global de nature en ville, en continuité avec le grand paysage très présent tout autour de la commune.

Il s’agit désormais de trouver une stratégie visant à donner une nouvelle image à toute une région pour remplacer les emplois disparus avec une nouvelle orientation. LA DIRECTION RÉGIONALE DE L’ENVIRONNEMENT, DE L’AMÉNAGEMENT ET DU LOGEMENT DE CHAMPAGNE-ARDENNES

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Définition d‘un site pollué : Suite à l’activité industrielle ou des accidents industriels on peut trouver diverses pollutions (hydrocarbures, métaux lourds, produits chimiques divers, etc.) sur les sites en friche. Selon BASOL (le site de l’inventaire des sites pollués) « Un site pollué est un site qui, du fait d‘anciens dépôts de déchets ou d‘infiltration de substances polluantes, présente une pollution susceptible de provoquer une nuisance ou un risque pérenne pour les personnes ou l‘environnement. Ces situations sont souvent dues à d‘anciennes pratiques sommaires d‘élimination des déchets, mais aussi à des fuites ou à des épandages de produits chimiques, accidentels ou pas. Il existe également autour de certains sites des contaminations dues à des retombées de rejets atmosphériques accumulés au cours des années voire des décennies ». L‘approche française est de fixer les objectifs de réhabilitation selon l‘usage envisagé du site, c‘est à dire celui auquel le détenteur le destine, et selon les techniques disponibles.

85 Ceci tient compte du fait que ce n‘est pas tant la pollution qui est problématique mais son impact, potentiel ou avéré sur l‘homme ou l‘environnement qu‘il faut traiter. Cette approche, à traiter en fonction de l‘usage, est celle désormais retenue par la quasi-totalité des pays de l‘Union Européenne. Comment agir ? Obligations Morales, Economiques et Techniques Dans un premier temps, il s’agit de connaître l’état des sites, et maîtriser les émissions potentiellement dangereuses et protéger ainsi les personnes de l’environnement proche. Le site doit aussi être mis en sécurité. Ceci commence par des actions comme le nettoyage, la dépose de matériel dangereux et la clôture du site en question… Enfin, il faut pouvoir connaître, surveiller l’étendue de la pollution et l’évaluer afin de gérer ses éventuelles variations. Ceci tombe sous le sens, mais c’est l’approche présente et actuelle qu’il faut avoir en tête avant d’envisager toute évolution fonctionnelle du lieu. Dans un second temps il s’agit bien sûr de traiter et réhabiliter le lieu. Réhabiliter ce site consiste à dépolluer en fonction de l’usage futur et des moyens économiques disponibles. Ceci revient à pérenniser les travaux de décontamination et à restreindre les usages possibles au moyen de servitudes adaptées en fonction de la dangerosité résiduelle. En effet, il ne s’agit pas qu’une autre pollution apparaisse. Le procédé doit être durable à long terme. La situation que l’on rencontre à l’heure actuelle n’est plus acceptable pour les années à venir: une majorité du foncier doit être saine et permettre une meilleure gestion du territoire. Les contraintes techniques ne doivent pas prendre le pas sur l’imagination de la requalification. Elles doivent simplement être intégrées au processus de façon à l’inscrire dans un fond réaliste. Les différentes techniques de dépollution peuvent certes contraindre l’avenir du site, mais aussi constituer une formidable source d’inspiration.

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Les techniques de recyclage et de dépollution

Définition :

Le fait d’envisager l’enlèvement de la source de pollution ou la maîtrise de l’impact à un coût économiquement acceptable revient à considérer différentes options de gestion et de remédiation. Ces options sont comparées entre elles via des mini bilans coûts-avantages.

Les procédés de décontamination des sols peuvent être regroupés selon trois familles distinctes : Traitements hors-sites (excaver puis mettre en décharge ou incinérer les terres), Sur sites (traitement chimique, confinement, lavage) in-situ (traitement via les biotechnologies) Les caractéristiques des trois catégories de traitement (nappe ou sol) 1.

Hors site:

Les substance polluantes sont extraites du sous-sol et traités hors du site

Transport et traitement des remblais hors du site. Cette technique implique l’identification, le tri, le conditionnement ou reconditionnement et le transport des résidus, sols, matériaux et eaux contaminées en vue d’être traités et éliminés dans des installations existantes. Cette technique est particulièrement bien adaptée aux résidus déposés ou enfouis sur un site qu’il faut excaver puis mettre en décharge ou incinérer.

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2. Traitement sur site :

3. In situ:

Les substances polluantes sont extraites du sous-sol et traités sur le site

Les substances polluantes sont traitées en place, sans excavation. Le traitement se fait sans déplacer la pollution en utilisant des techniques constituées par les biotechnologies (bioremédiation…) Les techniques:

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La phytoremediation Elle est composée de deux méthodes: La première dite de phytostabilisation aide à contenir les polluants dans les sols. Les plantes sélectionnées sont des graminées, des joncs et des carex, qui ont la particularité de ne pas transférer les métaux lourds dans leurs tiges. La deuxième technique est celle de la phyto-extraction, et repose sur des végétaux qui absorbent au contraire les produits contaminés.

L’intérêt consiste à cumuler les deux méthodes afin d’avoir recours à des arbres à croissance rapide mais aussi à des plantes hyper accumulatrices. Bien sûr, tout dépend du type de pollution présente sur le site. Encore peu développée, ce type de méthode en est au stade encore expérimental et nécessite souvent d’être associée à une méthode de traitement plus « classique ». Elle présent cependant l’avantage d’être « moins coûteuse » (environ 50 000 euros par hectare) mais nécessite une surveillance et un entretien régulier. Il peut être intéressant de lier cette méthode au développement du secteur de la biomasse: l’arbre dépollue et produit de l’énergie.

Confinement :

Technique n’est pas une solution de dépollution à proprement dit. Elle consiste à isoler la source de pollution, venant ainsi empêcher la migration des substances polluantes. Elle nécessite la mise en place de barrières étanches naturelles (argiles) ou synthétiques (verticales, horizontales pour confiner le fond et horizontales pour imperméabiliser la surface). Cette technique est utilisée dans le cas où, pour des raisons économiques, il n’existe pas de solution conduisant à une véritable décontamination du site considéré. Ce peut être également une technique d’attente, en cas d’urgence, avant une dépollution ultérieure.

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Toutes ces techniques sont à prendre en compte dans l’élaboration d’une réflexion globale sur le site. Certaines peuvent être complémentaires entre elles et constituer une tactique d’aménagement en elles-mêmes, que ce soit par l’installation sur place d’un complexe de traitement, ou par l’aménagement globale du lieu avec des plantations participant dans le temps à évacuer naturellement les polluants.

89 Informations sur les sites à risques Les bases de données suivantes nous permettent dévaluer au mieux les caractéristiques des différents sites concernés par d’éventuels problèmes liés à la pollution des sols et l’état d’avancement de leur décontamination :

La dépollution jouera donc un rôle prépondérant dans notre étude, que ce soit par l’ampleur de la pollution et des dommages qu’elle (pourrait) causer, le coût de l’assainissement et le succès de l’opération. Il nous faudra évaluer les risques associés au projet et au développement du site, tout en tenant compte de son acceptation par la population, d’où l’importance de développer une image positive associant de près recyclage technique et recyclage symbolique.

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Emplacement des sites recensés dans le département des Ardennes et de la Vallée de la Meuse.

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Description qualitative du site concerné au 30/01/2012 : Source BASOL 2012 1)

Élimination des déchets :

Déchets enlevés (acides de décapage, phosphatant, huiles, eaux souillées, acides chlorhydriques...) Il reste sur le site : 3 cuves de traitements dans la cour du site, les résidus d’une cuve de stockage d’acide qui a été « découpée », un monticule de déchets divers dont des huiles, des résidus de filtrespresse de l’ancienne station d’épuration du site, des fûts d’huiles hydrauliques suite au démontage des dernières machines. 2) Accès au site : La clôture a été endommagée à plusieurs endroits. 3) Curage des égouts : L’exploitant déclare ne pas avoir effectué les opérations de curage. 4)

Surveillance dans l’environnement :

L’exploitant déclare n’a pas réalisé de diagnostics sols ni de réseau piézométrique. Il a été constaté que plusieurs trappes d’égouts n’étaient plus présentes laissant des trous béants. Suggestion d’éléments des bâtiments « recycler »:

Le recyclage et la dépollution : un culture déjà bien présente dans les Ardennes : La culture du traitement et du recyclage des déchets, industriels ou ménagers déjà importantes dans les Ardennes (bois, métal…) Exemple : la société ARCAVI : Crées en 1978, la Société Anonyme d’Economie mixte ardennais d’Amélioration du Cadre de Vie est spécialisée dans les stockages, le compostage, le traitement et de revalorisation des déchets pour en faire une source de production d’énergie. Elle gère les déchet en Champagne-Ardennes en traitant aussi bien le recyclage des déchets industrielles (bois, métal…) que ménagers. Production en 2011 de 13 500 MW d’énergies renouvelables (électricité et chaleur) à partir de la fermentation des déchets enfouis. Cette société ardennaise apparait comme une référence dans le département mais aussi au niveau européen puisqu’elle a été récompensée plusieurs fois par Bruxelles pour sa bonne gestion et ses innovations.

.- Ne pas effacer le passé industriel du lieu. Il pourrait être suggéré par le réemploi de la façade de briques donnant sur la rue principale .- Intérêt à retrouver la logique d’organisation spatiale de cette usine spécialisée dans la galvanisation .- Mise en valeur de la notion de « bâti est hétéroclite » qui reflète l’évolution de l’usine, comme la plupart des boutiques de la Vallée. LA DIRECTION RÉGIONALE DE L’ENVIRONNEMENT, DE L’AMÉNAGEMENT ET DU LOGEMENT DE CHAMPAGNE-ARDENNES

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Recycler “Durablement” La question du durable dans la problématique programmatique de reconversion de la friche est complexe du fait du manque de lisibilité sur l’état actuel du terrain. Comment l’utiliser au mieux, pour le bien de chacun dans une logique qui tient compte des réalités des terrains et des besoins actuels de la commune? Comment utiliser les ressources déjà présentes sur place pour les intégrer (peut-être) à un programme qui ne reniera pas le passé ancrera résolument les nouvelles activités dans une logique prospective?

C’est tout l’enjeu d’une rénovation réussie.

Dans cette optique l’alliance entre le mécanisme de la nature et le mécanisme humain semble constituer une piste intéressante à creuser. Elle tient compte des réalités actuelles du site; des réalités qui nécessitent l’apport sur place d’un savoir-faire en matière de recyclage à la fois physique et fonctionnel. L’idée serait de lier les deux en élaborant des méthodes de dépollution progressives qui permettraient d’utiliser partiellement le site en y développant des activités. Ces activités, tirant parti de la nature, et de l’acte même de dépolluer peuvent contribuer à produire de l’énergie, à expérimenter des solutions avec des résultats utiles tant pour les personnes sur place que pour l’exportation vers l’extérieurs. En parallèle, l’idée d’un lieu ouvert à une production artisanale liant des compétences d’ordre techniques voire artistiques, ouvertes vers le tourisme, permettraient de faire de ce site un espace nouant des passerelles intéressantes entre passé et avenir. Le tout est de ne pas s’enfermer dans une logique trop monofonctionnelle qui reviendrait à restreindre les capacités de mutations de ce territoire.

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OUVERTURE POUR CONCLURE

Des ressources naturelles d’exception, un savoir-faire ancestral et une situation géographique européenne avantageuse. Voici une vision spontanée du territoire qui émerge à l’issue de cette première étude thématique. Certes, nous ne sommes pas naïf; la situation actuelle n’est pas idylique. Ignorer les problèmes inhérants au territoire serait déplacé. Mais le potentiel est bien présent. Ces recherches riches d’enseignements, ont permi de mesurer la complexité et la sensibilité du sujet. La possiblité de voir fleurir un projet fédérateur sur le site de l’usine LCAB est possible. Il permettra l’expression d’initiatives portées par les divers acteurs locaux. Des optiques variées mais utiles à la population locale répondront à ses attentes en termes de redéploiement des activités économiques. La volonté est bien là et plusieurs scénarii d’interventions possibles commencent à germer sur le site. Chacun de ces scénarii doit permettre d’enrichir le caractère multifonctionnel de la commune et favoriser un développement local rayonnant au-delà des frontières S’inscrire dans une logique d’intervention durable et pérenne conduit à utiliser les forces en présence sans créer une rupture avec la mémoire du lieu. Rester fidèle à son identité, c’est assurer une continuité logique avec une histoire vieille de plusieurs siècles mais toujours d’actualité LA DIRECTION RÉGIONALE DE L’ENVIRONNEMENT, DE L’AMÉNAGEMENT ET DU LOGEMENT DE CHAMPAGNE-ARDENNES

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Les techniques sont nombreuses dans ce domaine, mais leur coût peut paraître prohibitif, d’où la nécessité d’élucider rapidement la problématique de décontamination. Cependant, les 3 hectares disponibles peuvent permettre un traitement du sol échelonné progressivement dans le temps. Ceci rendrait possible la création sur place d’une activité logistique; une activité dont la rentabilité doit être assurée par la coexistence avec d’autres programmes. Tourisme, patrimoine, artisanat et habitat peuvent venir intégrer l’aménagement du lieu créant ainsi un vrai quartier avec une mixité fonctionnelle. Le terrain est vaste ! C’est un atout non négligeable dans une commune où la place manque. Il est essentiel d’y favoriser un urbanisme soucieux du territoire pour provoquer un développement fondé sur une gestion économe de l’espace et des ressources existantes. Peu à peu, des projets viendront s’adapter aux réalités technologiques, largement tributaires des évolutions scientifiques. De manière conventionnelle, la reconversion d’une friche conduit le plus souvent au remplacement de la fonction industrielle par la création d’espaces verts publics ou semi-publics. La reconversion se fait dans un premier temps au profit de projets résidentiels, de loisirs et de récréo-tourisme, complétés ensuite par des équipements restant fidèles, non pas à la forme, mais à l’esprit des lieux. Ce n’est pas forcément l’option que nous allons privilégier, même si toute proposition est intéressante à étudier.

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Une variation de cette première proposition s’inscrit à l’échelle de la vallée de la Meuse. Rejoignant les initiatives prises actuellement par la Communauté de communes Meuse et Semoy, le site d’étude devient l’étape d’un circuit reliant entre eux différents pôles. La courbe du paysage mêlée à celle de la transformation de la matière jouera la partition douce et étrange d’une mélodie livrant les prémices d’un univers déconcertant. Dans cet univers, futurisme et passéisme se livreront à d’intrigants jeux sensuels révélant un territoire caché, décadent et subtil, une perle d’esthétisme corrosif! Ce territoire ne sera pas seul. D’autres sont invités à le rejoindre au sein du grand bal artistico industriel dont la programmation, toujours plus inventive, fera fi des carcans de trop de conventions. L’imaginaire débordant qui émane de cet espace l’a d’ores et déjà placé dans une logique expérimentale…

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BIBLIOGRAPHIE

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• Le Réseau ferré en Champagne-Ardenne, état d’avancement des CPER, 2007-2013

• Prendre en compte le foncier dans le projet de territoire, ministère de l’équipement, des transports, du logement, du tourisme et de la mer - DGUHC, mars 2004

• Le Schéma Régional des Infrastructures et des Transports de Champagne-Ardenne, février 2007 •

CLAD Charleville-Mézières –Givet, décembre 2013

• Une feuille de route pour les voies de communication, Frédéric Marais, Champ’éco novembre 2007 • Métropolisation et maillage du territoire, Région Champagne-Ardenne, Conseil Economique et Social Régional, mars 2013, 78 p. • Mieux circuler, mieux vivre en ville, CAT, AUDART, juin 2000, 77 p. • Pour une politique régionale, CESR, Région Champagne-Ardenne, juin 2005, 31 p. • Le Guide de l’Habitat du Parc Régional des Ardennes Conception, rédaction : Matthieu PEROZ, mars 2011

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• Sites et sols pollués, la politique nationale, les grands principes, ministère de l’écologie et du développement durable – DPPR décembre 2004

• Habiter l’industrie hier, aujourd’hui, demain, Sous la direction de Gracia Dorel Ferré – Article de René Colinet : « L’habitat ouvrier au « pays du fer et de la forêt »… La Grosse Boutique

• Quelles techniques pour quels traitements - Analyse coûts bénéfices Rapport Final BRGM/RP - 58609 – FR juin 2010

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Sites Web :

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