CONCOURS International
Un collectif d'etudiants architectes ENAU participe au Kaira Looro International competition Quand on évoque les concours internationaux, on pense souvent aux grands bureaux d'architecture, aux grands bâtiments et aux grands moyens. L'idée de participer à ces compétitions semble compliquée voire inaccessible pour beaucoup d'architectes tunisiens. Mais en quittant bureaux et agences et en retrouvant les bancs de l'école d'architecture, on trouve de jeunes étudiants passionnés qui expriment leur ambition et leur créativité en se lançant dans ce type d'expérience.
Les 5 étudiants architectes de l'ENAU : Waddah Dridi, Feriel Ben Dhafer, Myriame Dachraoui, Salem Bouaziz, Anouar Hajjar
Cinq étudiants en 5ème année à l’ENAU, Waddah Dridi, Feriel Ben Dhafer, Myriame Dachraoui, Salem Bouaziz et Anouar Hajjar, participent en 2018 au Kaira Looro International Competition, un concours d’idées dont le jury est présidé cette année par Kengo Kuma. Cet appel à projets, lancé chaque année avec un thème différent par l'association italienne Balouo Salo, propose en 2018 celui de l'Architecture pour la paix. par Cyrine Bouajila, architecte enseignante
Le sujet de l’édition 2018 du Kaira Looro International Competition porte sur la conception d’un centre culturel dans le village de Sedhiou au Sénégal, d'un espace dédié aux cultures locales de la région, à leur transmission et à leur préservation. Le programme du centre comporte un espace de performance, un lieu dédié à l’éducation et un autre pour l’exposition. Le souci du contexte dans ce concours est omniprésent appelant à prendre en compte l'identité régionale et à respecter l’environnement immédiat. Le recours aux techniques constructives locales et soutenables ainsi que la démarche économique et participative dans la réalisation du projet sont fortement encouragés. Nous posons quelques questions à ce collectif d'étudiants créatifs et ambitieux concernant la proposition soumise à ce concours. Il ne s'agit peut-être là que d'une participation comme diraient certains, mais on y trouve une inspiration digne d'être racontée et une initiative à encourager. Car ces futurs architectes communiquent un message fort sur la confiance et surtout la conscience de l'importance du travail en équipe.
Ce constat a largement influencé notre proposition de projet. Nous avons en fait conscience que l’éducation est à considérer non comme un simple canal d’apprentissage mais comme une manière précieuse pour préserver un héritage culturel à faire passer aux générations futures. Dans le contexte fort particulier - car multiethnique - à Sedhiou, nous avons tenté de valoriser la dimension diverse dans notre réponse architecturale. Notre projet cherche donc à réunir pour transmettre sous un même toit, sous un toit qui rassemble.
Qu'est-ce qui vous a motivés pour participer à cette compétition internationale ?
Cela a nécessité une réinterprétation du programme qui proposait trois fonctions distinctes, éducation, performance, exposition, en soulignant le principe de continuité ; l’héritage culturel se transmet par l’éducation qui se mue en performance pour évoluer ensuite en exposition.
Ce qui nous a attirés dès le départ, c'est la dimension sociale et durable du projet. Il y aussi la notoriété des architectes qui composaient le jury et la possibilité d'intégrer une agence prestigieuse pour un stage à l'issue du concours. Le programme du projet nous intéressait aussi car il porte sur l'éducation comme enjeu important dans la transmission de la culture. Aujourd’hui, le souci est que cette transmission peine à continuer sous le poids de la domination d'une culture plus globale.
Spatialement, nous avons donc traduit cette continuité en rassemblant les trois fonctions sous une même entité protectrice, une toiture unificatrice. Il était donc nécessaire de configurer un espace qui puisse réunir et s'adapter grâce à un espace modulable et ouvert, propice à la déambulation et à la réunion. Comment avez-vous formulé votre souci d'ordre environnemental ? L'espace de rencontre incarne le point fort de notre projet et nous l'avons matérialisé avec une structure porteuse conçue avec du bois local, le baobab, suivant un système d’assemblage facile à exécuter in situ.
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Archibat 45 / 11 - 2018
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