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AUTOPORTRAIT CLAIRE CHESNIER
Peintre née en 1986, Claire Chesnier a dédié plus de vingt ans à la danse classique et contemporaine avant de se consacrer à la peinture, qu'elle pratique depuis ses débuts. Décrivant son œuvre comme « une profondeur légère de couleurs et de temps » elle crée des formes géométriques qu’elle invente et réinvente en permanence. Participant à la très belle exposition collective Beautés, qui présente quelques unes des « beautés » acquises par la collection du FRAC Auvergne entre 1985 et 2023, elle s'est prêtée au jeu de l'autoportrait.
Je me décris comme... peintre et auteure, ancienne danseuse et passionnée de musique.
Ma rencontre avec l'art a changé... ma vie. La peinture a construit mon regard sur le monde, et l’a porté vers l’autre. C’est un rapport physique et poétique au monde, d'appréhension du toucher, et de l'enlacement sensible des choses, de la vie.
Quand je ne crée pas... je suis avec les gens que j’aime et je travaille à faire vivre ma peinture, un projet, une exposition, etc., les entours de la création.
La dernière fois que je me suis sentie embarrassée... c’était devant une œuvre tellement creuse que cela tenait de la mauvaise blague. L’art compte trop pour moi pour que cela ne m’affecte pas.
La dernière fois que j’ai pleuré ... d’émotion c’était à une représentation de Any attempt will end in crushed bodies and shattered de Jan Martens. C’est une pièce d’une intensité rare, où les fondamentaux du langage chorégraphique se déplient en cadences répétées jusqu’à la transe pour toucher au mouvement de la vie elle-même, de ce qu’on vit chacun intimement et collectivement.
La dernière fois que j’ai ri... c’était avec mon fils. Il a un grand sens de l’humour. C’est beau à voir.
La dernière fois que j’ai été séduite... plutôt intriguée même, c’était devant des couleurs terre et même un peu boueuses sur mon papier qui gagnaient une alchimie les menant tout près des ors anciens des primitifs italiens que j’admire tant.
La dernière fois que j’ai eu peur... lors des derniers orages. Il n’y a pas que le ciel qui se charge quand les nuages sont prêts à éclater en déchirant les gris lourds de l’été.
Le meilleur livre que j’ai jamais lu… Les Vague s de Virginia Woolf. J’ai lu toutes les traductions et la version originale plusieurs fois.
Le meilleur film que j’ai jamais vu... Hélas pour moi de Godard. Ce fut un vrai choc esthétique comme cela arrive rarement. C’est le premier Godard que j’ai vu. J’ai recopié tout le script tellement il m’avait bouleversé. C’est proche de la poésie.
Le meilleur album que j’ai jamais écouté... récemment, Study of the invisible de Vanessa Wagner.
L'œuvre d'art que je préfère... Panier de pêches, avec noix, couteau et verre de vin de Jean-Baptiste Siméon Chardin, 1768, Musée du Louvre.
Mon plus grand vice... danser toute la nuit.
La chose la plus précieuse que je possède… le temps (j’en manque toujours mais le ménage jalousement) pour créer et pour aimer.
Le verre est à moitié vide ou à moitié plein... il déborde de rêves, et lorsqu’il se vide un peu, c’est pour renouveler son eau.
Mon plus grand regret... ne pas avoir vu danser Pina Bausch. J’aimerais que l’on se rappelle de moi comme... j’aimerais plutôt que l’on se rappelle de mes peintures. J’ai de l’ambition pour mon travail, pas pour moi. Éventuellement, que l’on se dise qu’humainement je n’ai pas contredit ma peinture.
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