L' immeuble de rapport à l’épreuve de l'hypercentre de Tunis, le patrimoine comme moteur de création

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Amine MAALOUF Dans

la préface de «Architecture Traditionnelle Méditerranéenne » Écrit par le réseau corpus coordonné par l’école d’Avignon.

Un jour, nous apprendrons à poser un autre regard sur notre passé commun, sur nos territoires communs, sur nos différences sur nos complémentarités [...] Car notre mer commune n’a pas seulement besoin d‘être chantée ,et célébrée, elle a aussi besoin d‘être imaginée autrement, besoin d‘être réinventée , et pour commencer besoin d‘être pensée et repensée. Avec sérénité. Avec lucidité. Ce qui n'exclut ni l'enthousiasme des mots , ni la poésie des pierres.


REMERCI EMENTS


REMERCIMENT C’est avec un grand plaisir que je réserve ces lignes pour témoigner toute ma reconnaissance à tous ceux qui ont contribué de près ou de loin au développement de mes recherches et à l'élaboration de ce mémoire.

Je voudrais tout d’abord exprimer toute ma gratitude à ma directrice de mémoire Mme Asma Farah Ghali pour sa confiance, ses encouragements, et ses précieux conseils, qui ont, tout au long de ce mémoire, guidé ma réflexion et enrichit mon projet.

Mes remerciements vont également à Mme Inchirah Hbabou ,Mr Adnene Ben Nejma, Mr Moncef Eddabebi, Mme Wided Arfaoui, et Mr fakher kharrat ainsi qu’ aux membres de l’association de sauvegarde de la médina de Tunis, particulièrement Mr Mourad Ghanoudi et Mr Lassaad Ben Slimen pour leurs explications et leurs bienveillants conseils. Je remercie également Mr Mustpha Maaroufi de la SNIT, Mr Amine Ben Hbib de l’association Edifices et Mémoires, les membres de l’association Beb 18, ainsi que le co-working space cogite, toute ces personnes qui ont accepté de me rencontrer, répondre à mes questions et élargir les perspectives de mes recherches.

Je tiens également à remercier les habitants des immeubles de rapport qui nous ont généreusement ouvert leurs portes, et à Mr Mohamed El Banneni qui nous a accueillit dans sa bibliothèque et nous a fait profiter de l’étendue de sa bibliographie et de ses connaissances .

Mes vifs remercîments vont notamment aux membres du pré-jury pour l’intérêt qu' ils ont porté à mes recherches, leurs conseils et remarques pertinentes.

Je voudrais particulièrement remercier mes parents pour leurs sacrifices au quotidien, leurs amour indéfectible, les nuits de charrette , ainsi que la motivation et la joie qu’ils me communiquent , qu' ils trouvent dans la réalisation de ce travail l’aboutissement de leurs efforts et l’expression de ma profonde gratitude .

Je tiens également à remercier ma petite sœur, pour son soutien, sa patience et son affection, et mes amis, Hiba, Imen, Khaoula, qui m’ont accompagné, aidé et soutenue dans la réalisation de ce

mémoire.


PROBLÉMATIQUE

L’ hyper-centre de Tunis

est un espace fonctionnel, chargé

d’histoire et de culture, les bâtiments qui dessinent ses avenues , témoignent de son évolution et préservent sa mémoire.

Ce noyau de la ville

perd peu à peu son charme et son allure

urbaine de ville méditerranéenne en se détournant de ses bâtiments d’exceptions, et en laissant proliférer des fonctions qui dévalorisent le cœur vivant de la capitale. Le dépeuplement, ces 30 dernières années, du centre-ville, engendré par

une tertiarisation accrue, ainsi que des

transformations économiques, sociales et culturelles, menace l’ existence des nombreux joyaux d’architecture dont recèle la ville de Tunis depuis l’Avenue de Carthage jusqu’au Belvédère.

Les immeubles de l’époque coloniale

semblent aujourd’hui

hermétiques, détachés de l’espace urbain et de la dynamique de la ville, ne contribuant que par leur préséance silencieuse presque macabre. L’état de dégradation avancé et évident, causé par des transformations incontrôlées , l’absence d’une réelle volonté de conservation et une pression foncière encouragée par des règlements d’urbanisme qui permettent de faire remplacer les anciens édifices par de nouvelles constructions modernes, de plus grande rentabilité et plus adaptées aux besoins fonctionnels et spatiaux


.

Il est nécessaire aujourd’hui

de repenser cette architecture

du 19 et 20éme siècle, de questionner notre représentation du patrimoine et la place qu’il occupe dans la ville d’aujourd’hui. Une action doit être entreprise pour valoriser et inscrire ces lieux chargés de mémoires, dans le présent

de la société contemporaine ,en donnant à ses bâtiments une

nouvelle vie ,en les intégrant dans une vison globale, et dans le contexte d’un centre ville qui aspire à se régénérer.

Comment penser le patrimoine

dans le contexte

de l’hyper-

centre d’aujourd’hui ? Dans quelle mesure peut-il évoluer-muter pour s’adapter aux besoins en évolution de la société et devenir un moteur de création ? Comment le patrimoine colonial peut-il devenir un levier de la régénération du centre -ville de Tunis ?


MÉTHODOLOGIE A fin de répondre à cette problématique, nous allons élaborer, tout au long de ce mémoire, une réflexion qui se divisera en deux chapitres.

Chapitre Premier

-Nous allons, dans un premier temps, établir un état des lieux du centre–ville qui nous permettra de déterminer les facteurs qui ont accompagné et favorisé sa déchéance, et qui sera le point de départ de notre réflexion.

-Nous allons, dans un deuxième temps, nous intéresser de plus prés à son architecture

du 19-20éme siècle, identifier les caractéristiques des

courants architecturaux et de la typologie de l’immeuble de rapport, puis dégager les paramètres qui ont entrainé la situation actuelle.

-Dans la 3éme partie, nous allons définir et considérer cette architecture 19-20 d’un point de vue patrimonial, en étudiant les notions

fondamentales liées au patrimoine, ainsi que

les différents

acteurs et mécanismes suivant lesquels nous pourrions l’inscrire dans un futur patrimonial. Cette étape nous permettra

de comprendre le carde

dans lequel se situera l’intervention.

-La 4éme partie sera consacrée aux

différents types d’interventions,

que nous allons confronter au dilemme de l’immeuble de rapport dans l’hyper centre. Nous essayerons par la suite, de questionner notre


représentation du patrimoine dans le contexte d’aujourd’hui, en adoptant une approche contextuelle et évolutive, celle de la création dans un existant patrimonial. Nous allons ensuite introduire la notion de ville palimpseste, et interroger la place du patrimoine dans la ville contemporaine et son rôle dans sa régénération.

-La 5éme partie sera dédiée à la nouvelle fonction. Nous commencerons par introduire l’incubateur à startups, expliquer les motifs de ce choix et définir les

caractéristiques spatiales de cette fonction à travers

l’étude de l’évolution de l’espace de travail.

Deuxième chapitre

Une première partie se rapportera à l’étude de projets référentiels, choisis en fonction de la pertinence de la solution proposée, et

dont

nous allons dégager les concepts et notions sur lesquelles ils se basent.

Nous allons, en deuxième et dernier lieu, nous consacrer au projet d’application. Nous commencerons par élaborer une analyse et un état des lieux rigoureux de l’immeuble de rapport choisit, déterminer

ses

caractéristiques et dégager les potentialités du bâtiment. Par la suite, nous expliciterons nos intentions architecturales et programmatiques et élaborerons le projet.


CRÉATIO PATRIMO

CONTEXT L’INTER LE PATR


MÉTHODOLOGIE EN SCHEMA

L’HYPER-CENTRE DE TUNIS

IMMEUBLE DE RAPPORT

DIAGNOSTIQUE RÉGÉNÉRATION URBAINE

CONNAITRE COMPRENDRE CRÉATION DANS LE PATRIMOINE

PATRIMONIAL ISATION

PARAMÈTRES DE L’INTERVENTION RECONNAITRE, PROTEGER, SAUVEGARDER

INTERVENTI-ON

EVALUER

CONTEXTUALISER L’INTERVENTION SUR LE PATRIMOINE

INTERVENTI-ON ?

DILEMME DE L’IMMEUBLE DE RAPPORT

TYPES D’INTERVENTIONS SUR LE PATRIMOINE






« La ville de demain vat-elle définitivement reléguer les villes du passé au musée du patrimoine historique ?

N’est-il pas possible, au contraire, d’intégrer villes, centres et quartiers anciens dans la vie quotidienne de l’ère électronique, de les rendre à des usages qui ne soient pas ceux de l’industrie culturelle ? »


Françoise CHOAY Dans la préface de « L’urbanisme face aux villes anciennes» Giovannoni Gustavo, 1998, Edition du Seuil, Paris.



L‘HYPERCENTRE DE LA VILLE DE TUNIS, LECTURE ANALYTIQUE, ENJEUX ET RÉALITÉS

INTRODUCTION A- REGARD HISTORIQUE B- LECTURE ANALYTIQUE DE L’ESPACE URBAIN ACTUEL C- LE CENTRE VILLE DE DEMAIN, ENTRE DISPROPORTION ET DÉMESURE D- RÉFLEXIONS SUR LE CENTRE-VILLE CONCLUSION

10


Le centreville

Mutueleville Le quartier du belvÊdère

Le bardo

Fig.1 Carte de la Tunisie . (google earth )

Franceville

Fig.2 Carte du centre ville

Montfleury

Les berges du lac


INTRODUCTION

Tunis, métropole et ville multiple, issue d’un brassage et d’une stratification architecturale , culturelle et ethnique. Son évolution s’est esquissée au fil des époques et des pages d’histoire. Sa médina , « Beb Bhar »

le point de départ de son axe historique, le tracé

orthogonal et les quartiers

extramuros formant la ville européenne ,

composent son centre.

D’importants

changements

architecturaux,

urbains

mais

aussi

fonctionnels et socioculturels ont vu le jour après l’indépendance, néanmoins, la ville européenne demeure le cœur vivant de la ville de Tunis

et

son

noyau

central.

Aujourd’hui,

on

y

constate

un

dysfonctionnement général et ambigüe.

A travers son évolution historique, puis une lecture analytique de son espace urbain actuel, ainsi qu’une appréhension des caractéristiques des futures extensions et réhabilitations projetés pour ce centre, nous avons tenté, dans ce chapitre, d’appréhender ce noyau, et de saisir ce qui a fait et ce qui fait le centre-ville actuel.

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A -Regard historique Genèse de la ville européenne En 1860, la médina et ses faubourgs s’était étendu sur 308 kilomètres. Les rues principales, secondaires et les impasses, de différentes largeurs et tortueuses, formaient une trame urbaine dominée par deux axes nord-sud et est-ouest. population européenne

Le quartier Franc qui regroupait la

et les consulats de différents pays au XIX

siècle, et qui était situé au sud de la médina et à l’intérieur de

Fig.4 Plan en vienne en

ses remparts, commençait à se développer à l’extérieur de la muraille qu’ on démantelait à certains endroits.1 [1]

Entre 1860 et 1877, la médina était face à la paupérisation et à la dégradation de ses quartiers, tandis que la ville neuve commençait à prendre ses marques. L’installation du consulat français, le premier bâtiment

du tracé de la promenade de la Marine, qui fut

entamé en

1958 sur un terrain marécageux assainie et remblayé, fut le coup [2] d’envoi qui annonçait la ville neuve avec l’aménagement du premier quartier européen qui relie le consulat français

à la limite de

l’ancien quartier franc.[2] Fig.5 Plan de

L’instauration du protectorat en 1881 marquait un tournant dans l’histoire de la Tunisie et fut le début d’une période charnière, [ 3] d’une nouvelle ville qui serait dessinée sur l’horizon de la médina. Sur ce plan de 1882, on distingue le

début

damier,

de

structuré

par

l’

avenue

rectangulaires, issus d’un quadrillage

la

du tracé du Marine.

orthogonal et

Des

plan en ilots

d’une trame

régulière, étaient conçus par l’ingénierie urbaine. Le plan en damier, qui continue son expansion graduellement jusqu’aux rives du lac au sud, limité par l’avenue Gambetta et l’avenue de la république

Fig.3 Evolution de la ville européenne

séparant la ville du port, s’articule autour de deux axes principaux,

l’avenue de la marine ainsi que l’avenue de Paris et son prolongement l’avenue de Carthage.2 [3]

Fig.6 Avenue


Un règlement de police en 1873, puis un règlement d’hygiène et de voiries 1998 3, précisaient les règles selon lesquelles les bâtiments étaient édifiés : le niveau des gabarits, l’implantation, les fronts de parcelles, l’alignement, ainsi que l’existence d’un soubassement et d’un couronnement. an de la ville de Tunis Paru 1882.

Les rues étaient hiérarchisées, mais étroites, en raison du peu de terrain qu’il y avait à bâtir. 4 Les villas et les pavillons se situaient sur les limites du centre, dans des nouveaux quartiers résidentiels aménagés à partir de 1920.

Les

immeubles de rapport puis les

immeubles-ilots à partir des années 20, dessinaient les façades continues des avenues et des rues , avec des balcons supportés par des consoles, et des modénatures, dans un mélange éclectique de style néoclassique, néo-mauresque, art-nouveau ,et art déco. Les immeubles de rapport étaient destinés à une population européenne et cosmopolite à laquelle correspondait ce mode d’habitat.

La ville européenne, de Tunis de 1933.

connut un

grand essor

Ainsi, théâtres ,cinémas (le colisée,

économique et culturel.

le capitole ,le palmarium…) ,

orchestre symphonique au café du casino, et concerts, rythmaient la vie de son centre.

1 Leila Ammar , «Tunis, architecture1860-1960 », Sous la direction de Juliette Hubert et Claudine Piaton, Elyzard ,2011.

2 Charles Bilas , « Tunis, l’orient de la modernité », Edition de l’éclat, Paris , 2010. 3.Histoire de l’architecture en Tunisie de l’antiquité à nos jours , 2010, centre de publication universitaire . P212. 4. Zoubeïr Mouhli , Justin McGuinness, « Tunis 1800-1950. Portrait architectural et urbain. » Elyzad, Tunis, 2007.

ue de France.1912

5.Leila Ammar ,Histoire de l’architecture en Tunisie de l’antiquité à nos jours, 2010, centre de publication universitaire ,p212.

12


Au lendemain de la seconde guerre Mondiale et

de la campagne de

Tunisie en 1943, qui fut un ensemble de batailles, dont la Tunisie fut le théâtre, (qui opposait l’Allemagne nazie et l’Italie fasciste aux forces alliées ), il fallait reconstruire, réparer les dégâts et concevoir de nouveaux bâtiments publics. Sous la direction de Zehrfuss,

un

service

d’architecture

et

d’urbanisme,

composé

d’architectes et d’urbanistes, s’est occupé de la reconstruction et la modernisation du tissu urbain, selon la charte d’Athène, avec une architecture qui concilie éléments de la tradition tunisienne discours rationaliste.

et un

5

Le centre ville au lendemain de l’indépendance Dans

les

années

60

,

la

capitale

connut

des

mutations

socioculturelles et démographiques .

Fig.7 R

Un grand nombre d’habitants quittèrent la médina

pour s’installer

Habib Bou

dans la ville coloniale ou les quartiers résidentiels, tandis que leurs demeures étaient louées à la pièce d’un

exode rural intensif.

6

Au

aux

populations issues

centre ville commença alors la

rénovation, avec l’appariation du style international avec l’hotel Africa

puis

l’hotel

International.

En

1961,

un

concours

international fut lancé , le projet établit un axe reliant l’avenue Habib Bourguiba à la Casbah , traversant la médina. Le concours, qui s’inscrit dans une logique de modernisation du centre ville, n’eut pas de suite. L’image de la Tunisie nouvelle A la fin des années 90, la ville européenne avait perdu son rôle d’hyper-centre, dévalorisée par la dégradation de ses bâtiments, de son

mobilier urbain, et par

la prolifération

des activités

tertiaires et industrielles incompatibles avec le centre-ville. 7

Fig.8 plein.


Une prise de conscience chez certains habitants et

décideurs,

s’est manifestée à travers plusieurs initiatives, qui visaient à : élargir la notion de patrimoine,dont la promulgation de la loi n 94-35 du 24 février relative au code du patrimoine, et à sensibiliser

en mettant en lumière

la valeur de l’architecture

européenne avec une série d’expositions.

Aussi, une étude d’embellissement, confiée par la municipalité à l’ASM, de l’axe Habib Bourguiba, autrefois avenue de la Marine ,qui demeure l’artère principale de la ville de Tunis. Plusieurs actions ont été menées après l’élaboration d’une étude et d’un diagnostic : Le recollement, la rénovation et la restitution des façades, et la réhabilitation de 3 bâtiments. Ensuite, la restructuration de l’artère par, d’une part, le dédoublement de la largeur des Restructuration de l’avenue

trottoirs, pour donner plus d’espace aux piétons , aux terrasses de

Bourguiba.

cafés et de restaurants, et d’autre part le rétrécissement du terre plein de 30 à 16 m ,en supprimant une rangée de ficus de chaque coté.

Ce projet pilote, qui devait s’étendre sur la totalité du centreville, pour lui redonner son image de marque, se limita finalement à l’axe H. Bourguiba.

5.Leila Ammar ,Histoire de l’architecture en Tunisie de l’antiquité à nos jours , 2010, centre de publication universitaire ,p212.

Rétrécissement du terre

6. Paul Sebag « Tunis , histoire d’une ville » Harmatton , Paris 1998 7 Zoubeir Mouhli, président de l’ASM , « Tunis du XXI siècle ,étude mené par l’ASM en juin1994, La revue architecture méditerranéenne, 2006. 8 Leila Ammar , , 2002.

»

Tunis de la ville à la métropole , Archibat 5

13


B- Lecture analytique de l’espace urbain actuel Le centre-ville est

aujourd’hui composé du tissu historique de la

médina, de la ville européenne , du tissu d’entreprises et de banques qui longent l’avenue Mohamed V, ainsi que des

hangars et des

entrepôts industriels du coté de la TGM et de la petite Sicile.

Av. Mohamed V, deuxième axe principal du centreville.

La Ville européenne Tissu dense polyfonctionnel

²

Av.Habib Borguiba L’axe historique et principal du centre-ville.

Tissu de grands équipements banques et d’entreprises

Tissu composé d’entrepots et hangars

La Medina et ses Faubourg. Tissu majoritairement résidentiel

Pour une lecture plus aboutie de l’espace urbain du centre ville, on se propose de délimiter une zone d’étude. Le choix de cette zone (Fig ) s’est fondé sur le fait que d’une part, la zone s’inscrit dans

l’hyper-centre

de

Tunis

et

comprend

les

majeures

caractéristiques du tissu du centre-ville, et d’autre part, au fait qu’ elle longe l’avenue de Paris et son prolongement l’avenue de Carthage, qui constituaient, avec l’avenue H.Bouruguiba, les deux axes principaux autour desquels s’est organisée la ville européenne.


Il ne s’agit pas ici de faire une analyse formelle , morphologique académique urbaine du centre ville. Il s’agit d’appréhender Artefact

cet

d’un point de vue architectural qui comme l’estime Aldo

ROSSI « constitue l e point de vue le plus concret possible pour affronter le problème . »

AV. DE PARIS

AV.DE PARIS

AV.H.BOURGUIBA

AV. DE CARTHAGE

Fig.12

Carte de la zone d’étude

14


1.

Composition architecturale du tissu urbain du centre-ville

Un éclectisme, mélange d’arabesques, de dômes aux fresques art-nouveau, à de la géométrie art-déco, et des lignes modernes. Les façades disposent de grands balcons avec des volets oblongs, des grilles de fer forgé, sobres ou ornées de parures avec des figures et des motifs floraux. Des murs rideaux, et des compositions modernes viennent aussi s’ajouter au tableau.

Art-déco

S.I

Néo-mauresque

Néo-classique Eclectisme


Fig.18 Balustrades

Fig.14 Mur rideau

Fig.19 Balcon en corbeille

Fig.15 ModĂŠnatures Art-nouveau

15


2.

Typologie des bâtiments qui composent le tissu urbain

Tissu compacte et dense . Les édifices anciens

comme

nouveaux respectent les règles

urbaines, homogènes au niveau des gabarits, de l’alignement ,

de

l’implantation, et des fronts de parcelles sur toute la zone.

Fig 21. Alignement / Gabarits ,Avenue de Paris.

Fig.22 Façade urbaine Avenue H.Bourguiba

 On constate que les bâtiments sont restés à grande majorité ceux qui ont été construits à l’époque coloniale. De ce fait, nous allons axer notre étude sur les bâtiments du au 19 et 20éme siécle


 

Fig.20 Recensement des bâtiments de l’époque coloniale dans l’hyper centre.

ARCHI TECTURE 19- 20

ARCHI TECTURE mod e r ne s t yl e i nt e r n a t i o na l

16


Le parc par des ou des i

Le nom cette z rapports majorité immeuble détérior particul au début

Puiseurs puis rem

1 Zoubei XXI siècle La revue

I MMEUBLES DE RAPPORT

I NSTI TUTI ONS HOTELS

Fig.26 Composition des bâtiments de l’époque coloniale dans l’hyper centre.

VI LLAS


c immobilier colonial est constitué

Fig.23

La

villa

s immeubles de rapport , des villas,

Yvonne (1909) 2 Rue Luxembourg

institutions.

mbre de villas est très limité sur zone, tandis que les immeubles de s et les institutions occupent la é de l’espace urbain. La plupart des es coloniaux rations

et

présentent de graves menacent

de

tomber,

lièrement ceux qui ont été construit

Fig.24

t du 19 ème siècle.1

Carnot (1882) Avenue

s ont été abandonnés à leurs sort,

Lycée

Habib

Thamer

mplacés par de nouveaux bâtiments.

eir Mouhli, président de l’ASM , « Tunis du ècle » ,étude mené par l’ASM en juin1994, e architecture méditerranéenne, 2006. Fig.25 Immeuble de rapport. Avenue

de

Paris.

17


3. Etat des bâtiments

ARCHI TECTURE 19- 20

I NTERVENTI ON s ur l e s bâ t i me nt s 19 - 2 0

Fig.31 Intervention menée sur les bâtiments de l’époque coloniale.


Détérioration /effritement Im.av de Carthage

Effondrement

partiel

du

Fronton.

Im.av. de Paris.

Construction Anarchique Im.av. de Carthage

Signes

de

Pathologies

structurelles. Im. Av de Paris

Rajouts d’étages Im. av. de Carthage

Dégradation des façades(enduit , menuiserie…) Im. Rue de Sparte

Malgré

l’état

opérations

des de

bâtiments,

les

restaurations

,de

reconversions ou de réaffectation ont été très limitées

en nombres et en

actions.

18


Fig 32 , L’hotel Majes tic , de Paris . Restauration de l’hotel Majesti  À l’identiq

Fig 34 ,

Reconvers ambass reconv L’intervent style ori l’édifice p une façade néo


Différents exemples d’intervention sur le patrimoine colonial dans le tissu urbain

Fig 33 , IFT , Av de Paris.

, Av

Reconversion : Le site de

is .

l'ancien lycée Carnot,

stic.

transformé, pour regrouper

que.

tous les services du nouvel Institut français de Tunisie.  Le dialogue architectural entre l’ancien et le contemporain

Fig.36 Hôtel Carlton Av H.

engendre une dynamique dans le tissu urbain.1

Bourguiba. Restauration de l’hotel Carlton.

Fig. 35 Théâtre , Ancienne ambassade d’Angleterre. ersion : l ’ancienne mbassade d’Angleterre

municipal de Tunis. Restauration du théâtre

onvertie en hôtel. «

municipal.

rvention a dénaturé le

Respect du

originel arabisant de pour l’affubler d’ e néo-classique . » 1

style et de l’esprit des lieux .

19


4. Approche fonctionnelle A partir de la figure 2, on constate : une forte préséance de l’activité tertiaires. Du coté la petite Sicile, on retrouve des entrepôts, hangars, ou des garages pour réparations automobiles… Les équipements prennent place sur les artères principales, tel que l’ambassade de France, le ministère de l’intérieur, et la municipalité de la ville de Tunis. L’activité culturelle demeure très présente dans le tissu urbain, avec la maison de culture Ibn Rachik, plusieurs salles de cinémas (qui accueillent annuellement les journées cinématographique

de Carthage),

ainsi que le théâtre municipal. Des services : hôtels , banques , agences de voyages … Plusieurs institutions tel que : le lycée pilote Habib Bourguiba, institut supérieur de Musique, l’institut français…  Des parkings à étages avec un RDC commercial ont été conçus pour résoudre les problèmes de stationnement. Le nouveau plan d'aménagement urbain du Grand-Tunis prévoit, en l’occurrence, la construction de plusieurs autres parkings aériens.

Au niveau des bâtiments :

Pour les bâtiments récemment construits : Tous les bâtiments

récemment construits sont liés

à des activités

économiques : banques , grandes entreprises, centres commerciaux et non à une activité résidentielle. Ce sont des bâtiments rentables, souvent à RDC commercial, contemporain.

plus

adaptés

aux

besoins

spatiaux

et

fonctionnels


 

ACTI VI TE TERTI AI RE

POLYFONCTI ONELLE

ACTI VI TE CULTURELLE

RESI DENTI ELLE

EQUI PEMENTS

Fig.37 Analyse fonctionnelle de la zone d’étude.

20


C-

Au niveau de l’immeuble colonial :

Plusieurs image de

Les immeubles qui étaient destinés à l’habitation, sont aujourd’hui, pour

de « Bi

la plupart, saturés par des activités tertiaires. Ainsi, on remarque un

centre h

phénomène qui en affecte une grande partie , celui du changement des

pour des

étages résidentiels.1

On se architect

Des réaffectations ponctuelles, souvent irrespectueuses du cadre bâti, et

directric

qui ne s’intègrent pas dans une vision globale.

existe et

Par ailleurs, l’RDC qui abrite des activités commerciales, présente un aspect anarchique , par son organisation spatiale fractionnée en plusieurs petits

commerces

,

la

prolifération

d’

auvents

et

d’enseignes

En 2001, de la p tertiaire ,limitée

désordonnés.

à l'est sur 7 4 commerces

station Petites entreprises

taxis et des et commer

Etages

résidentiel

Etages

résidentiel Cette pr Bureaux

architect patrimoni

RDC

commercial

RDC

commercial

1 Mustap de rappo annexe 2- Archiv


Le centre-ville de demain, entre disproportion et démesure urs réflexions ont été menées pour redonner au centre-ville son de marque. Plusieurs projets, futuristes ou démesurés, aux allures ig Apple » ou d’un Dubai tunisien, et études sur l’extension du historique, ont été élaborés et devaient être exécutés, mais qui s raisons politiques ou économiques n’ont pas encore vu le jour . propose de faire un tour d’horizon des visions urbaines et ecturales du centre ville de demain, et de déceler la ligne rice de ces projets,

pour appréhender la relation entre ce qui

Fig.39 3D du projet lauréat

et ce qui pourrait être projeté dans l’avenir.

, un concours a été lancé par la municipalité pour le réaménagement petite Sicile. L’équipe lauréate proposait d’injecter un pôle ire commercial et résidentiel, sur une superficie de 80 hectares ée par Bab Alioua au sud, l'avenue Habib-Bourguiba au nord, le port st et la rue de Carthage à l'ouest. Le pole, qui s'étendra 492 m2, comprendra un parking à étages, deux tours jumelles, une de transport multimodale (gare principale, station de bus et de t station de métro, des immeubles résidentiels et administratifs et espaces

culturels,

sociaux

merciaux. 2

proposition rompt totalement avec la charge historique et ecturale

du

quartier,

puisqu’elle

n’admet

aucune

approche

oniale et suit la logique de la tabula rasa.

apha Maarouf, Responsable dans la SNIT, chargé de la vente des immeubles port repris par la Tunisie entretien avec le responsable de la SNIT,

chives de la municipalité.

Fig.41 Immeubles Abita , rue Ahmed Tlili

qui seront détruits si

proposition devait avoir lieu.

21

cette


Deux projets urbains d’envergure, visant à ouvrir la capitale et l’hypercentre sur lac, et à la restructuration de son vieux port, en aménageant 1000 hectares au centre de Tunis. Le projet conçu par l’atelier LION associés, pour la

SEPTS (La Société

d’études et de promotion de Tunis Sud), propose une « extension du centreville autour du lac-nord » . L’idée est de prolonger le centre ville jusqu’aux abords du lac pour offrir aux tunisois une corniche sur le lac .2 Le quartier , qui prend place depuis l’aboutissement de l’avenue H.Bourguiba, jusqu' au lac nord, comprend un business center, des équipements, et privilégie la mixité bureaux -habitats.3 Bien qu’il y a une volonté

d’intégrer le projet dans le site en

prolongeant la percée de l’axe historique ainsi que le tracé orthogonal, il semble néanmoins

conçu comme un ilot autonome, détaché du centre-

ville, de son contexte, de son patrimoine et tourné vers le lac. Le projet Sama Dubai,

lancé en 2008 puis interrompu en 2011, sera

finalement relancé en décembre 2016 par le chef du gouvernement Youssef Chahed. «

la porte de la méditerranée » s’étend sur une superficie de

1000 hectares à

la limite de l’avenue

H.Bourguiba. Le projet présente

une extension de la capitale sur le lac sud , qui comprend plusieurs hôtels

de

luxe

et

des

infrastructures

récréatives

,

quartiers

résidentiels, des installations sportives ainsi qu’un port de plaisance , qui métamorphoseront complètement l’entrée sud de la capitale. Cette extension ou « nouvelle ville » , à l’échelle démesurée, qui

va

être érigée à la limite du centre ville et de l’axe historique, semble insensible au paysage urbain, insensible à sa culture et à son patrimoine.

2 Site officiel de l’agence Lion. http://www.atelierslion.com/projets/extension-du-centre-ville-autour-du-lac-nord 3 Article du journal électronique web manager center, novembre 2016.


Fig. 42 Plan de la proposition Lion

Il est vrai que ces projets sont tournĂŠs vers le futur, avec une architecture contemporaine qui allie prouesses techniques et envie de grandeur.

Cela dit , donner du renouveau et

une image contemporaine Ă la ville de Tunis ne se fera pas dans la rupture mais dans la continuitĂŠ de son centre , de son histoire et de son patrimoine.

Fig 44. Perspectives du projet Sama Dubai

22


D. Réflexions sur le centre-ville Le patrimoine colonial est avant tout un urbanisme, des morceaux de ville, des séquences urbaines , qui présentent

une écriture d’un ensemble

architectural cohérant, il serait une grave erreur que de le considérer comme un monument ou un bâtiment d’une manière isolée de son contexte. Par ailleurs, au-delà de ces constructions c’est tout un imaginaire urbain qui s’est crée autour de ces bâtiments qui racontent l’histoire de la ville.

La régénération

du centre-ville de Tunis qui devient aujourd’hui une

étape incontournable, nous met face à plusieurs questions:

Comment revaloriser ce centre ancien ? Dans quelle vision globale va-on l’ insérer dans la ville d’aujourd’hui ? Est-ce qu’on va reléguer les villes du passé au musée de patrimoine historique ? 1

Il est, certes ,nécessaire de mettre en place des mesures de protection et de sauvegarde, cependant, figer le paysage, transformer Tunis en un musée urbain ,où le patrimoine serait une œuvre d’art

et le musée la ville

elle-même , où les activités du centre-ville seraient relayées au second plan pour des activités purement touristiques, à l’instar Paris et de Rome ,semble pour le cas de l’hyper-centre de Tunis inapproprié et pourrait même dénaturer l’esprit des lieux.

Dans « Tunis, l’orient de la modernité » Charles Bilas écrit:

« Tunis est tout sauf une ville musée, c’est un organisme vivant en perpétuel devenir . La politique esthétisante qui fige les centres anciens de l’occident n’ y a aucune prise.» Puis ,il s’interroge : « Le bâti ne possède t-il pas avant tout une vocation utilitaire ? Vouloir à tout pris l inféoder à une appréciation esthétique relève d’une préoccupation très récente dans notre histoire : celle de la modernité. »


.

Le patrimoine colonial présente un atout majeur,

qui ne se suffit pas

dans la ville par sa fonction de décor urbain, on doit composer avec le potentiel architectural et spatial de ses édifices et l’inscrire dans la contemporanéité d’aujourd’hui. Ainsi, il pourrait devenir un moteur de création et d’évolution pour le centre-ville.

1- Françoise Choay , dans la préface de L’urbanisme face aux villes ancienne, Giovannoni Gustavo,1998, Paris, Edition du Seuil. 2 - Charles Bilas , « Tunis, l’orient de la modernité », Edition de l’éclat, Paris , 2010, p6.

23



CONCLUSION La lecture analytique du centre ville

montre que sa

dévalorisation est principalement due au vieillissement et à la détérioration du patrimoine immobilier , ainsi qu’ aux changements majeurs qui se sont opérés au niveau des fonctions et de la vocation du centre. tertiarisation

accrue et anarchique

d’activités industrielles »

Ainsi, « la et le maintien

nuisent à l’image et au

fonctionnement de l’hyper-centre

de la ville de Tunis et

entrainent sa saturation et son dépeuplement. Régénérer le centre ville, c’est sortir les bâtiments qui le composent de cet état de léthargie et de désœuvrement, en les mettant en cohérence avec les besoins de la société contemporaine.

Il est nécessaire aujourd’hui caractéristiques

de

comprendre les

de ce patrimoine et de composer avec

les structures existantes pour sauvegarder et valoriser ce patrimoine

,

et

l’inscrire

dans

une

vison

globale

fonctionnelle, architecturale et urbaine.

24



L’ARCHITECTURE DU 19-20 SIÈCLE AU CENTRE-VILLE, ENTRE HIER ET AUJOURD’HUI

INTRODUCTION A- L’architecture du 19-20 siècle, une effervescence de styles Art-nouveau Art-deco Eclectisme Arabisance B- Immeuble de rapport , évolution et influences. C- L’architecture 19-20 aujourd’hui. CONCLUSION

25



INTRODUCTION

Issue de la rencontre d’un urbanisme moderne et d’une architecture cosmopolite , le centre ville de Tunis est un véritable catalogue d’œuvres architecturales qui semblent, actuellement, hormis quelques bâtiments,

aller

à

la

désuétude

et

excluent

d’une

approche

patrimoniale qui pourtant s’étend des vestiges romains aux pavés de la médina.

Le regard compliqué

que nous portons

sur cette époque de notre

histoire, fait de ces architectures inédites, les illégitimes progénitures de la colonisation. Par ailleurs, le désintérêt et le désengagement

de l’état

vis-à-vis de ce patrimoine

récent,

sa situation vulnérable et précaire. Aujourd’hui, nous

rend nous

retrouvons « en état d’urgence patrimoniale » 1 puisque nous avons perdu, ces quinze dernières années , une bonne partie de ces fleurons d’architecture. C’est pourquoi , nous avons

à présent besoin

de

repenser cette architecture 19-20, de la redessiner, et de l’inscrire dans un futur patrimonial .

A travers ce chapitre , nous

commencerons

tout d’abord, par une

reconnaissance de cette architecture, nous tenterons de 1Adnen Ghali , Architecte à ASM Tunis intervenant dans la colloque « Patrimoine 19 éme et 20 éme siécle , risques et potentialités » dans le cadre du programme « Revitalisation du patrimoine urbain », Sfax le 13/02 /2017.

caractéristiques,

ses

fonctionnement , ainsi que construite, puis

spécificitées,

son

déceler ses

évolution,

son

l’esprit dans lequel elle a été

connaitre les défis auxquels

elle se confronte.

Nous essayerons, par la suite, de la définir dans une approche patrimoniale et de comprendre le rôle que joue les différentes institutions et la société civile dans sa sauvegarde , sa mise en valeur.

26


A- L’architecture du 19-20 éme siècle, une effervescence de styles L’architecture du 19-20 éme siècle à Tunis, constitue « un laboratoire à ciel ouvert » 2, où des architectes étrangers étaient venus construire sur un territoire inconnu , un modèle occidental, qui va connaitre sous l’influence du génie des lieux une évolution notoire.

Des architectes formés dans la tradition des beaux arts, vont, tout

Fig.1 Casa

d’abord, concevoir dans un classicisme et néo-classicisme austères,

,Espagne .

vont passer de l’éclectisme au moderne

puis

et s’évertuer à produire une

architecture imprégnée de la culture et du vocabulaire architectural tunisien.3 Edifiée

par un melting-pot de maçons et artisans,

italiens,

tunisiens, maltais , français…fruit d’influences croisées de traditions architecturales différentes qui se regardent en miroir, cette architecture constitue, certes, un patrimoine mutuel, mais avant tout, un patrimoine tunisien.

Dans ce mémoire, nous allons nous intéresser aux principaux courants architecturaux du 19-20ème siècle à Tunis : l’éclectisme, l’ art-nouveau, l’ art-déco ainsi que l’arabisance. Nous allons identifier leurs principales caractéristiques et analyser par la suite des édifies

se

Fig.2 Inté

rapportant à ces courants architecturaux .

1. L’Art-nouveau 2 Charles Bilas , «Tunis, l’orient de la modernité », Edition de l’éclat, Paris , 2010, p6. 3. Zoubeïr Mouhli, Justin McGuinness, « Tunis 1800-1950. Portrait architectural et urbain. » Elyzad, Tunis, 2007.

L’art-nouveau ,connu aussi sous le nom de « style liberty » dans sa version italienne et « d’art and craft » dans sa version écossaise, est un mouvement artistique, apparu à la fin du 19éme siècle en Europe, il est né en réaction aux dérives de l'industrialisation. Son architecture rompt avec la monotonie classique, et

adopte des formes

fantastiques et une extravagance artistique émancipatrice. Parmi ses précurseurs, on retrouve Victor Horta, Henry Von Der Velde, Hector

Guimard avec les sorties du métro

parisien, ainsi que Antonio Gaudi et sa casa Battlo ,en Espagne, avec qui le mouvement atteignit son paroxysme.

Fig.3 Immeub Giuseppe Abit Rue Oum-Kalt


Der Velde, Hector Guimard avec les sorties du métro parisien, ainsi que Antonio Gaudi et sa casa Battlo ,en Espagne, avec qui le mouvement atteignit son paroxysme.

L’art-nouveau fut introduit en Tunisie, en 1900, par l’architecte JeanCasa Battlo conçu par Gaudi .

Emile Resplandy, avec le théâtre municipal [1], le siège de la municipalité, le grand hôtel de France ainsi que plusieurs immeubles de rapports et villas. Des architectes italiens se sont distingué aussi dans ce style, à l’instar de Giuseppe Abita, Pietro Brigenone, Francesco Marcenaro…

Les bâtiments art-nouveau se caractérisent par une certaine créativité, des lignes courbes, une ornementation, et des détails, d’inspiration florale , végétale et animale ainsi qu’ un refus de l’angle droit. [2]. Les façades sot conçues comme œuvre d’art complète, composées de

bas

relief, modénatures, et ferronneries aux formes ondoyantes, de corniches à médaillons, balcons au lignes courbes, d’arcs et de rotondes.[3] Cette architecture associe les anciens et nouveaux matériaux comme la térieur, théâtre municipal [1]

fonte, le verre, le béton, la céramique, le verre coloré, élaborés par le savoir faire d’entrepreneurs et d’artisans essentiellement italiens.

Fig4,5,6. Détails Art-nouveau [3]

uble Abita, 1906 Abita lthoum [2].

27


2. L’art-Déco L’art déco est un mouvement artistique apparu en 1910, en réaction aux ornementations et formes organiques de l’art-nouveau, jugé trop exubérant. L’art-déco, en référence à « l’exposition internationale des Arts

décoratifs

et

industriels

modernes

»

qui

s’est

tenue

à Paris en 1925, révèle une architecture où symétrie, ordres classiques, géométrie, et sobriété redeviennent les maitres-mots.

Fig.7 Chrysler Alen,1930.

Ce style ,qui n’a pas connu un grand essor en France, où il a pourtant pris forme, a eu une diffusion mondiale.

En Tunisie , à partir de 1925, un grand nombre d’édifices a été conçu dans le style Art-déco, par Vito Silvia, Jean Hiriart, Marcel Seignouret , René Audineau, Salvatore Desiato, Benito Barsotti, ou encore Jean Emile Resplandy . Du remarquable immeuble Colisée (1931), la Nationale (1938) [1],

villa Zirah (1936) [2], à l’incontournable chef d’œuvre Art déco

qu’est la synagogue Osiris signée Victor Valensi (1938) [3].

Ces édifices

se caractérisent par des façades lisses, épurées et

discrètes, composées de volumes simples qui accentuent les lignes horizontales par les balcons et l’alignement des fenêtres. Une géométrie décorative, non structurelle, et une géométrisation abstraite et stylisée

Fig. 8 Immeuble

de l’ornementation et des éléments floraux, qui se limitent, dés lors,

Par René Audine

aux ferronneries des portes et fenêtres, et aux mosaïques de céramiques.

avenue Hbib-Tham

Des immeubles « paquebot » prennent alors place sur les avenues tunisiennes, avec leurs couleurs blanches , leurs

formes allongées,

privilégiant les bow-windows à pans coupés, les fenêtres hublot et les tourelles d’angles, un style inspiré par les constructions navales.

Fig.9 Immeuble Avenue de France


building ,New York, William Van

Ces bâtiments sont

le plus souvent placés dans un angle saillant , on

cite à juste titre l’immeuble Ritz (1930) , l’œuvre de R.Audineau [4], à l’angle de l’avenue de Paris et de l’avenue Habib-Thamer. Géométrisation des éléments décoratifs

le Ritz ,1930

Fig.10 Détail du décor

neau Angle avenue de Paris et

en stuque d’une salle

amer. [4]

au colisée

le La nationale ,1938 ce [2]

Fig. 11 Graphisme des Fig.12 Immeuble Abita, 1906 Giuseppe Abita absides de la synagogue Rue Oum-Kalthoum [2].

28

28


3. L’éclectisme L’éclectisme est un mouvement architectural, qui est apparu en 1860, en France et qui a connu une diffusion mondiale. Ce mouvement, qui

rompt avec les canons de la composition,

prône un métissage architectural où plusieurs styles Fig.13 Opéra Garnier,1961, Paris.

appartenant gothique,

à

différentes

romain

ou

époques(byzantin,

renaissance…)sont

grecque

,

représentés,

réappropriés, et fusionnés pour finir par former un style à

Fig.15 Imme Auguste Pe liberté et

part entière. Loin de constituer une démarche rétrogressive, l’éclectisme est pragmatique et progressif, dans la mesure où il réinvente d’une manière plus libre les styles du passé, en utilisant les nouvelles technologies et les nouveaux

matériaux

de

l’époque.

Plusieurs

édifices

éclectiques ont été conçu par Viollet le Duc, Henri Labrouste , ou encore Charles Garnier .

L’ opéra Garnier

( 1861 ) à Paris, demeure un illustre témoignage de ce style.

Fig.14 Immeuble Disegni ,

« L’’époque nouvelle s’approprie le patrimoine entier

Façade protégé depuis 2000

élaboré par le passé , le dépouillant de sa connotation

Auguste

Peters,

1908.

Rue

de

temporelle et le réduisant à une forme pure.»

Hollande

[1] Fig.17 Salvatore Des Rue Farhat Ha

A Tunis, l’éclectisme a profondément marqué le paysage urbain et « reste le style privilégié des immeubles bordant les grandes avenues » 1. Ainsi , des architectes comme Auguste Peters, Paul Baron, Raphaël Guy, Desiato, Claude Chandioux, Joseph Giroud , ou encore Marcello Avina...ont adopté ce style architectural.

Cette écriture éclectique est caractérisée par le rythme des pleins et des vides, ainsi que par une volumétrie complexe qui permet de distinguer le bâtiment de [2] Fig.18 L’

Fig. 16 Immeuble Le Foyer Claude

Chandinou,

Habib Thamer.

1922.

Avenue

angle de la


l’alignement, avec des saillies en façade, des dômes

et le

détachement des travées. La façade se distingue par ses multiples percements. Ils sont de plusieurs formes

( arc, baies à linteau

droit , arc en plein cintre ou en anse de panier…) et de dimensions meuble Bismuth

différentes allant des baies aux lucarnes.

Peters , 1909 Angle avenue de la et avenue de Madrid .

Une variété de matériaux comme la maçonnerie de briques , de pierre de taille , et maçonnerie enduite, se mêlent dans une même construction où, par ailleurs, la maçonnerie mixte (brique et pierre de taille) permet de renforcer les angles et les percées.

A Tunis , l’éclectisme va profusément côtoyer le style Liberty,2 on 1. Sous la direction de Juliette Hubert et Claudine Piaton, « Tunis, architecture18601960 » , Elyzard ,2011. L’immeuble d’habitation

esiato

distingue sur

maintes façades ses modénatures

florales

et ses

lignes courbes. Ainsi, des fleurons d’ architecture vont naitre de cette alliance, on cite à juste titre l’immeuble de rapport ,signé Desiato en 1930, à l’angle de la rue Farhat-Hached

et rue Ibn-

Khaldoun [1] ainsi que l’immeuble d’habitation de 1909 à l’angle rue des Tanneurs et rue de Rome.[2]

Hached, 1930. 1. Sous la direction de Juliette Hubert et Claudine Piaton, « Tunis, architecture1860-1960 » , Elyzard ,2011.

L’immeuble d’habitation,1909 la rue de Rome et rue des Tanneurs

29


4. L’Arabisance L’arabisance, est un terme inventé par l’architecte François Béguin, pour qualifier une architecture, avec

qui associe typologie spatiale occidentale

vocabulaire traditionnel local. Né à la fin du 19 éme siècle dans

l’empire colonial français, l’arabisance qui se voulait

«

le style du

protecteur », fut utilisé pour les édifices officiels du protectorat français. « A l’heure où le régionalisme était appliqué un peu partout en France , Fig. 19 Casino du Belvédère,1910.

en Tunisie, il ne s’agissait plus aussi de reproduire des

prototypes

importés d’Europe mais de chercher à puiser dans l’architecture et la culture locale, pour composer un nouveau style et une nouvelle identité. »3 Ainsi ,de nouvelles constructions publiques et privées ont vu le jour dans les avenues de Tunis. Victor Valensi , Raphael Guy, ou encore Henri Saladin ont théorisé ce style et l’ont introduit dans le paysage urbain. Son évolution s’est , par ailleurs, déroulée en deux temps. En effet, les architectes se sont, dans un premier temps, livrés à un façadisme répétitif, qui

réemploie et extraverti les éléments décoratifs

Fig 20 Hotel Transatlantique

traditionnels, dans une façade de composition volumétrique et spatiale

Jaques Guiauchain, 1929 ,

classique , sans chercher à se réapproprier ce vocabulaire. Cette approche fut très critiquée et fut traitée de superficielle et « d’architecture

avenue de Carthage.

Kitch », dans la mesure où elle ne porte pas une réelle réflexion sur l’architecture locale. Après la

seconde guerre mondiale, une équipe d’architectes dont Jacques

Marmey, Jean Lecouteur, Kyriacopoulos, et Paul Herbé, dirigée par Bernard Zehrfuss, était chargée d’ériger des bâtiments publics, écoles, marchés, hôpitaux, dans un contexte de crise sociale et économique. Ces architectes de la reconstruction, vont changer d’approche pour produire une nouvelle architecture

arabisante

modernisée.

Ils

se

détournent

alors

de

l’architecture des palais beylicaux ,et des demeures bourgeoises, pour puiser leurs réflexions dans l’analyse de l’architecture vernaculaire Fig.21, 1914.

Consulat

d’Angleterre,

locale.5


La nouvelle écriture arabisante se caractérise par des volumes simples, épurés, qui se réapproprient la typologie traditionnelle, avec une organisation spatiale qui allie culture locale et rationalisme. L’emploi de matériaux locaux et techniques de constructions anciennes à l’instar d’arcades de pierre, la voute en brique sans coffrage, le bonnet d’éveque , ainsi que les murs massifs. Une attention particulière était portée aux conditions climatiques ,à l’ ensoleillement ,et la ventilation naturelle 2- Ibid1 3Zoubeir Mouhli, Justin MucGuinness , « Tunis 18001950, Portrait architectural et urbain. » Elyzard, Tunis , 2007. 4Sous la direction de Juliette Hubert et Claudine Piaton, « Tunis, architecture18601960» , Elyzard ,2011.

avec l’utilisation de claustras, d’espaces tampon, et patios. 6 Cette architecture hybride qui émane d’une compréhension de la culture et du climat tunisien, a su intégrer le savoir faire et les matériaux locaux, fixant ainsi les bases nouvelles d’une architecture moderne en quête d’ identité.Parmi ces bâtiments les plus marquants , on retrouve le ministère des affaires religieuses signé Raphael Guy , l’ancien consulat d’ Angleterre construit en 1914, à la Place de la Victoire, ou l’hotel Transatlantique conçu par Jaques Guiauchain, à la fin des années 20 ,sur l’avenue de Carthage.

Ces

différents styles architecturaux se sont imprégnés

de

différentes influences: française, italienne, maltaise , tunisienne… Les architectes de différentes origines, et la diversité de la main 5- Kenzari Béchir, « The architects of the « Perchoir » and the Modernism of Postwar Reconstruction in Tunisia », Journal of Architectural Education, 2006, p.77 6Oulebsir Nabila, Les usages du patrimoine, Éd. de la Maison des sciences de l'homme, Paris, 2004.

d’œuvres, donnent à ces bâtiments et au paysage urbain, une dimension

cosmopolite.

Par

ailleurs,

architecturaux, c’est la typologie même

outre

les

styles

des bâtiments qui va

métamorphoser le paysage urbain. Ainsi, parmi les multitudes de programmes : hôtels , théâtres, gares, villas …l’immeuble de rapport demeure l’unité urbaine et architecturale principale, qui a connut à Tunis une évolution notoire dans sa typologie et son architecture.1

30


B-Immeuble de rapport, évolution et influences Les

immeubles de rapport sont apparus à Tunis en 1889.

Ils étaient à

usage locatif, destinés à loger la communauté européenne. Ce concept résulte d’un processus qui a permis de passer de la maison, à la maison de rapport, puis à l’immeuble de rapport .1

En effet, la maison de rapport ( maison dont les loyers rapportent), était d’abord une maison ordinaire, à de 1 ou 2 étages qui allait être, pour des raisons économiques, louée à la pièce. Celle-ci évolue progressivement et se composa désormais de plusieurs pièces escalier

qui s’articulent autour d’un

principal et une cour avec, en RDC,

des espaces à usage

commercial. L’immeuble de rapport est né ensuite ensuite de l’amplification de la maison de rapport, il sera composé, dés lors, d’un RDC commercial,

souvent

en

pierre

de

taille,

abritant de grands magasins et cafés ouverts sur la ville. Il s’élève de 4 à 5 étages, structurés par des cages d'escaliers reliant deux ailes latérales qui desservent 2 à 4 appartements. Ces unités de logements chambres, et services constituait

comportent, en enfilade, pièces de réception, ouvrant sur

( dans la maison de rapport)

une

courette. Celle-ci, qui

un espace de transition

sert à distribuer les pièces, sera désormais destinée à

qui

l’aération et à

l’éclairage des pièces de service, et dont les dimensions seront régulées, par la suite, par la municipalité. 2 Une buanderie et un espace pour sécher le linge seront aussi placés dans la terrasses ou la cour. A partir de 1930, des immeubles plus luxueux sont apparus avec des cours intérieures, terrasses privatives, et une organisation spatiale plus moderne.3 Les immeubles de rapport sont caractérisés par leurs

formes rectangulaires,

une hauteur qui varie de 12 à 20 m, proportionnelle à la largeur de la rue qu'ils bordent, et d’une façade composée


systématiquement de balcons, et de balconnets, de travées en porte à faux avec des toitures mansardées auxquelles on privilégia le plus souvent les toitures –terrasses de la méditerranée. La richesse de la façade et

son ornementation dépondent de son

emplacement( par rapport à l’avenue, la rue, ou la cour) et reflète le statut social de ceux qui y logent. On accorde une attention particulière aux

espaces de circulation qui sont richement décorés (moulures ,

céramiques …),

tandis que les appartements qui étaient destinés à des

ouvriers français, et qui se voulaient

à l’ époque moderne et

économiques, ont une décoration assez sobre et élémentaire. Les immeubles de rapport dessinent le paysage urbain, à Tunis, avec leurs façades monumentales. Les parcelles sur lesquelles ils ont été construits, sont exploitées au maximum avec différentes typologies : immeuble à passage médian, immeuble à courette, et immeuble à cour centrale. 4 Le plus présent, l’immeuble à courette qui permet de densifier la parcelle à l’extreme. Le mode de construction de ces immeubles a évolué aux rythmes des évolutions techniques. Ils étaient majoritairement conçus ,dans un premier temps, avec des murs porteurs, et de la pierre de taille

au RDC. Les planchers étaient réalisés avec un

système de voûtains en briques, reposant sur des

IPN ou

poutres

porteuses en fer. On utilisait des carreaux en ciment ou en marbres pour le revêtement du sol et de la céramique pour la décoration murale, ainsi que du fer forgé et de la fonte pour les balustrades. 5 Le béton et les systèmes constructifs à ossatures porteuses, ont permis par la suite, la construction de bâtiments plus grands, et d’agrandir les consoles des balcons avec souvent un volume en porte-à-faux à l’angle des rues.

31


Fig.24 Typologie des immeuble de rapport,

1-Briques Pleines 2- Béton 3-Mortier de pose 4-Carrelage 5- Entretoises boulonnées6-tirant

Fig.25 Composition du plancher

Fig.26 Façade sur avenue, façade sur cour, façade sur rue.


Outre le fait qu’il a été l’objet de concessions et d’adaptations aux conditions et aux matériaux locaux, l’immeuble de rapport, à Tunis, n’ obeit pas aux mêmes règles de l’immeuble de rapport français.

La typologie Haussmannienne, ici n’est pas appliquée. La composition des façades, affiche un répertoire décoratif éclectique, différent de l’austérité haussmannienne 6,et

n’est pas ordonnancée suivant les

étages. Par ailleurs, l’hiérarchisation sociale du batiment, qui

fait

profiter les premiers étages aux grands appartements richement décorés, à la noblesse et aux riches bourgeois et relègue bourgeois artistes étudiants et domestiques aux étages supérieurs, n’est pas adopté.

A Tunis, la taille de l’appartement et la disposition des pièces est la même dans tous les étages.De ce fait, la typologie de l’immeuble de rapport construit à Tunis, va être à l‘avant-garde de l'immeuble en hauteur standardisé et moderne.

1. François Loyer,Paris xixe siècle: l'immeuble et la rue, Paris, Edition Hazan. 2. Zoubeïr Mouhli , Justin McGuinness, « Tunis 1800-1950. Portrait architectaural et urbain.» Elyzad, Tunis, 2007 3- Histoire de l’architecture en Tunisie de l’antiqu-ité à nos jours, 2010, centre de publication universitaire.P212. 4

Zoubeïr Mouhli , Justin McGuinness, « Tunis 1800-1950. Portrait architectural et urbain. » Elyzad, Tunis, 2007. 5.

5

Histoire de l’architecture en Tunisie de l’antiquité à nos jours , 2010, centre de publication universitaire . P212

6

LOYER. François, Paris XIXe siècle : L'immeuble et la rue, Hazan, Paris, 1987, p.144

32


Art-nouveau

Art-Déco

corniches à médaillons

balcons au lignes courbes

Toitures Tourelle d’angle à pans coupés

Géométrisat n

ordres classiques

Le r p et d

LIGNES COURBES UN REFUS DE L’ANGLE DROIT

Symétrie Ordres classiques Géométrie Sobriété

l’alignement des

Refus de l’angle droit

balcon et des fenêtres Ornementation d’inspiration florale , végétale et animale GÉOMÉTRIE DÉCORATIVE

Modénatures Et bas relief

Géométrisation abstraite et stylisée de l’ornementation, ferronneries et céramique

Arcs Rotonde: En porteà-faux

Bai Ferronnerie des portes

Mosaïques de céramiques TABLEAU 1, CARACTÉRISTIQUES DE


Eclectisme

tio

Arabisance

volumes simples/ épurée

Volume compact, complexe et monumental Dôme rectangulaire DÉTACHEMENT DES TRAVÉES, DÉTACHER LES

rythme des pleins des vides

FAÇADES DE L’ALIGNEMENT

MULTIPLES TYPES

Une géométrie décorative au niveau des ferronneries de l’entrée (influence art-nouveau)

PERCEMENTS : DE PLUSIEURS FORMES /

LA VENTILATION NATURELLE AVEC

DIMENSIONS

L’UTILISATION DE CLAUSTRAS,

typologie traditionnelle techniques de construction anciennes: l’arcade de pierre, la voute en brique sans coffrage, le bonnet d’éveque , les mur massifs

D’ESPACES TAMPON, ET PATIO,

La frise de stalactite au niveau des fenêtres E

Baies en anse de panier

Oeils de bœuf

L’arc outrepassé de la baie géminée

Cadre des ies à linteau droit RDC mur de refonds fenêtres et en pierres de angles en tailles Pierres de taille DES DIFFÉRENTS STYLES ARCHITECTURAUX.

Arcatures de garde-corps

Utilisation des carreaux de la céramiques locales

Plafond décorée d’une frise de 33 stalactites


Fig. 27 Carte mont répartition différents architecturaux centre-ville de Tun Source,

«

architecture1860-19 Sous

la

Juliette

direct Hubert

Claudine Piaton , ,2011.

1. Agence d’urbanis du grand Tunis Règlement d’Urbanisme du Pl d’Aménagement Urbain de Commune de Tun ,janvier 2016, 10, voir annexe.


C-L’architectures 19-20 aujourd’hui La ville européenne, à Tunis, dévoile une grande richesse architecturale ntrant la des styles dans le unis.

et urbaine , cela dit,

en dehors d’une liste rudimentaire composée de

monuments et façades classées 1, le tissu urbain

ne bénéficie d’aucune

protection. De ce fait, il subit de plein fouet les pressions dues à la densification urbaine, spéculations foncières, et le poids des années.

Tunis,

Un premier constat est à faire, et il est irrévocable : l’état de ces

1960

»,

ction

de

rt

et

effritements, transformations anarchiques, ces bâtiments sont, à présent,

, Elyzard

semblables à des coquilles vides, suspendues dans le temps et l’espace,

bâtiments

est

aujourd’hui

alarmant.

Démolitions,

dégradations,

dépourvues de toutes vies, attendant la dernière sentence.

Plusieurs facteurs participent à cette déchéance :

-Un règlement d’urbanisme qui ne prend pas en compte les spécificités architecturales

du

centre

historique

et

qui

met

en

danger

l’architecture 19-20 : En effet, le P.A.U de Tunis (actuellement en cours de révision) favorise la spéculation foncière, puisque la réglementation a permit dans l’hyper-entre de Tunis, une hauteur H = L + R + 6, et donc d’augmenter considérablement le nombre d’étages constructibles qui peut atteindre, dés lors,

les R + 8 tandis que les immeubles de l’époque

coloniale sont majoritairement des R+ 4. anisme , Plan

Ainsi, tentés par le chant des sirènes des avantages financiers et la valeur du terrain, les propriétaires et les promoteurs immobiliers, sont

la Tunis p

amenés à démolir les bâtiments et à en construire des nouveaux

R+6 ou

R+7, qui sont plus rentables.

34


Il est vrai que les propriétaires n’ont pas le droit, sur certaines avenues

(le long de l’avenue la liberté, avenue Carthage, Rue

Palestine et rue Asdrubal) 2, de démolir ces bâtiments, sauf s’ ils menacent ruine ( IMR ), ou présentent un danger pour les passants, il n’en demeure pas moins qu' ils trouvent des manœuvres illégales pour outrepasser

ces

interdictions,

en

accélérant

le

processus

de

vieillissement et en les rendant des immeubles menaçant ruine (IMR), dans l’impunité totale.

-La loi de blocage de loyer : C’est une loi à caractère sociale, qui vise à bloquer le loyer et à maintenir les locataires dans le bâtiment. Ainsi, les propriétaires ne pouvant plus récupérer leurs bâtiments,

s’abstiennent de les entretenir

et souvent accélèrent

leurs vieillissement jusqu’à ce qu' il s’écroulent. Ils récupèrent par la suite le terrain. Cette loi

joue un rôle principal dans la

dégradation des immeubles de rapport.

-L’incapacité de certains fonctionnels

bâtiments à répondre aux

besoins

contemporain.3 Des transformations irréfléchies et

souvent anarchiques, à l’intérieur des immeubles de rapport, dues à la tertiarisation

et au changement de vocation 4 de ceux-ci. Elles

se manifestent par une réorganisation spatiale, certes, plus adaptée aux nouveaux usages et usagers , mais qui

est

cadre bâti de ses spécificités, et qui souvent

irrespectueuse du menace la structure

même du bâtiment.

- Le classement de certaines façades et de

certains édifices, qui

fragilise l’état et le statut du reste des bâtiments.


L’absence, dans le cahier de charge, d’une clause qui interdit de produire des changements dans les façades ou de placer des enseignes ou des éléments, qui sont susceptibles de nuire à la pérennité et à l’architecture de ces bâtiments. 2. Ibid , p 24. 3. Immersion dans les immeubles du centre-ville , voir annexe 4 Mustapha Maarouf , Responsable dans la SNIT, chargé de la vente des immeubles de rapport repris par la Tunisie, entretien avec le responsable de la SNIT, annexe 2. 5 -interview avec la directrice de la municipalité de Tunis.

-Une démission totale de l’Etat et de la municipalité, 5 dans protection du centre historique, traduite par un laxisme

la

menant à

l’inapplication des lois en vigueur, et par l’absence de la volonté d’améliorer les lois inachevés ou imparfaites.

-Le cout élevé des opérations de rénovation, reconvention et réhabilitation et l’absence d’une politique financière qui incite et encourage les interventions sur ce type de bâtiment.

-L’absence d’une

vision globale pour

le centre historique et

l’architecture 19-20.

35



CONCLUSION Appréhender les avenues de la capitale à travers le prisme de ces différents styles architecturaux

qui se côtoient, s’ influencent ,et se

reflètent les uns dans les autres,

et dégager leurs caractéristiques

respectives, permet de comprendre l’éclectisme et la richesse de cette écriture urbaine, car

au

même moment où sur l’avenue de Carthage se

construisait un bâtiment Art nouveau, ailleurs un bâtiment éclectique, art déco ou arabisant se faisait ériger.

Cette diversité et ce melting-

pot architectural définissent un paysage urbain cohérant qui doit être considéré dans sa totalité, comme un ensemble architectural. Notre intérêt pour l’immeuble de rapport s’est vite imposé, vue la place principale qu’occupe cette unité architecturale dans le parc immobilier colonial de l’hyper-centre. typologie

montre

L’étude

de ses caractéristiques et sa

l’évolution par laquelle il est passé et le potentiel

architectural qu’il représente. Le mauvais état dans lequel se trouve leurs futur improbable

contraste

ces architectures du 19 - 20 et

avec leur potentiel architectural et

leur implantation dans l’hyper-centre de la capitale. Leur valeur historique et architecturale est indéniable, c’est pourquoi ils doivent s’inscrire dans un futur patrimonial

et

dans la dynamique urbaine et

économique du centre-ville.

36


« La notion de patrimoine se c décompose , se recompose sans cess configurations très spécifiques contextes, mais à partir d’ d’éléments de définition de p largement

Al Article, Patrimoine et mod Annales de la recherche urbaine,


compose , se sse, dans des es, selon les d’un ensemble plus en plus nt partagé. »

Alain Bourdin odernité, Les , N°72, 1996.



VERS UNE PATRIMONIALISATION

INTRODUCTION A-PATRIMOINE, DÉFINITIONS ET ÉTYMOLOGIES B- PATRIMONIALISATION C-PATRIMOINE COLONIAL ET CITOYENNETÉ CONCLUSION

38



INTRODUCTION En Tunisie, la succession de différentes civilisations a créée une stratification architecturale

singulière, et

l’approche patrimoniale

embrassé les legs

romains, puniques

l’architecture 19-20

et

témoignage

puis

a

progressivement

arabo-musulmans. Cela dit,

le tissu urbain qu’elle forme,

représente un riche

historique d’une valeur architecturale incontestable

est aujourd’hui incertain. Pendant longtemps,

nous avons

dont l’avenir considéré

cet

architecture comme un objet étranger, avec une espèce d’amnésie nationale cultivée par

les politiques publiques et culturelles et par l’enseignement de

l’architecture qui ont beaucoup participé à la déchéance de ce morceau de ville que nous vivons

1 tous les jours et qui d’une certaine manière nous définit.

Aujourd’hui, ce legs colonial est encore une fois 2 mis au devant de la scène et à l’ordre du jour.

Une reconnaissance des valeurs urbaines et architecturales

mais aussi identitaire et culturelle

se fait de plus en plus de la part

des

associations et de la société civile, qui jouent leur rôle dans l'éveil d'une prise de conscience et qui s'opposent vigoureusement à des projets impliquant la démolition ou

des préjudices porté à un édifice.

En effet,

ces 15 dernière

années, plusieurs bâtiments ont été démolis, et vu l’état actuel, partie risque de disparaitre, il est donc à présent indispensable

une grande de mettre en

œuvre une réelle politique de protection car actuellement seuls quelques rares édifices sont classés. Dans cette optique, une reconnaissance et une patrimonialisation architecture importance

représente le premier pas qui mettra en exergue sa valeur et son dans le paysage urbain Tunisien, et permettra en premier lieu, sa

protection et 1. Sophie Trelcat , Christian de Portzamparc Rêver le ville , Editions du Moniteur, p20, 2007. 2. Les études et interventions élaborés par l’ASM en 1994.

de cette

sa sauvegarde et, en second lieu,

d’assurer une meilleure

planification des actions de réhabilitation, rénovation…

Dans quelle mesure peut on considérer

cet héritage colonial comme patrimoniable

? Va-t-on s’évertuer à classer des édifices suivant leurs valeurs architecturales et historiques ? Ou élargir le concept sur tout le tissu urbain ?

39


A-Patrimoine, définitions et étymologies A fin d’ entreprendre une approche patrimoniale,

il est nécessaire en

premier lieu de définir quelques concepts de base qui vont accompagner notre réflexion sur cette architecture du 19-20 éme siècle.

Notion de patrimoine Sa définition, bien qu'elle varie, revient systématiquement à la même idée : celle de biens hérités du passé, que nous sauvegardons et transmettons aux générations futures ; celle de référence , de ressource identitaire et économique qui relève du bien public et du bien commun. Le patrimoine est donc une

«

représentation et matérialisation du passé

dans le présent et l’avenir »3

auquel les nations s’identifient. Rem

Khoolaas, lui, préfère utiliser le mot,

«préservation » à celui de

patrimoine , qu’il juge plus actif .

Notion de patrimoine culturel C’est à partir du 19 éme siècle que le patrimoine en tant que bien culturel d’une communauté fut introduit. 1 La dernière définition en date est celle de la conférence générale de l’UNESCO à Paris en 1972 « Sont considérés comme "patrimoine culturel" : − les monuments: œuvres architecturales, de sculpture ou de peinture monumentales, éléments ou structures de caractère archéologique, inscriptions, grottes et groupes d'éléments, qui ont une valeur universelle exceptionnelle du point de vue de l'histoire, de l'art ou de la science, − les ensembles: groupes de constructions isolées ou réunies, qui, en raison de leur architecture, de leur unité, ou de leur intégration dans le paysage, ont une valeur universelle exceptionnelle du point de vue de l'histoire, de l'art ou de la science, − les sites: œuvres de l'homme ou œuvres conjuguées de l'homme et de la nature, ainsi que les zones y compris les sites archéologiques qui ont une valeur universelle exceptionnelle du point de vue historique, esthétique, ethnologique ou anthropologique.» 4 Ainsi, fut alors introduite sérieusement la notion de site urbain


constituant un patrimoine faisant partie de l’histoire de la ville. Selon Françoise Choay, le patrimoine culturel «désigne un fond destiné à la jouissance d’une communauté élargie aux dimensions planétaires et constitué par l’accumulation continue d’une appartenance au passé : œuvres et chefs d’œuvres des beaux-arts et des arts appliqués, travaux et produits de tous les savoirs et savoir-faire des humains.» 5 On parle alors de patrimoine mondial, patrimoine colonial, mais aussi de patrimoine récent, de patrimoine moderne et de plus en plus de patrimoine contemporain. Il existe aussi plusieurs types de patrimoine à l’instar du patrimoine monumental , patrimoine quotidien, patrimoine domestique … Par ailleurs, le patrimoine n’est pas une notion figée , mais elle évolue. « La notion de patrimoine se compose, se décompose, se recompose sans cesse, dans des configurations très spécifiques, selon les contextes, mais à partir d’un ensemble d’éléments de définition de plus en plus largement partagé. » Alain Bourdin.6 3.

Marc Guillaume , La politique du patrimoine, Editions Galilée, Paris, 1980, p. 93. 4. Organisation des nations unies pour l’education, la science et la culture, 1972 , Paris. 5 Françoise Choay , L’allégorie du patrimoine, Seuil, Paris, 1992, p. 9 6 Alain Bourdin , Les Annales de la recherche urbaine, N°72 , Patrimoine et modernité , p 1996 7 Bernard Toulier, Architect ure coloniale et patrimoine , Encyclopædia Universalis.

Notion de patrimoine colonial Le patrimoine colonial est

l’œuvre ou le legs d’un colonisateur. Les

termes « patrimoine » et « colonial » prêtent à confusion, étant donnée que reconnaitre un patrimoine passe systématiquement par des valeurs identitaires et socioculturelles, ce qui se bute, en l’occurrence, à une identité patriotique. Cela dit, la symbolique de l'objet colonial, évolue à travers les différents temps du fait colonial : conquête, colonisation, assimilation, décolonisation, indépendance et appropriation. Ainsi, le patrimoine colonial renvoie à un legs colonial et à l’histoire d’une ville plus qu' au colonialisme. Par ailleurs, le patrimoine colonial, en 2001, a été déclaré par un comité d'experts internationaux comme l'un des thèmes privilégiés

pour

les

critères

d'évaluation

de

l'architecture

des XIXe et XXe siècles, sur la liste du patrimoine mondial de l'U.N.E.S.C.O. 7

40


Patrimoine quotidien

« Alors, certes, le château de Versailles ou la cathédrale de chartes sont importants, mais, autour d’eux ce n’est pas le désert ! Le patrimoine , ce n’est pas seulement les lieux où se promenaient les grands de ce monde.

Les maisons de ferme en Picardie construites en

torchis ,ont un caractère patrimonial évident. »8

Le patrimoine quotidien s'écarte

des

monuments prestigieux, pour

conquérir des objets bien plus ordinaires, qui cependant ont une valeur patrimoniale. Il a un usage journalier et il est souvent assimilé à l’architecture domestique, il constitue

tout

espace et lieu

indépendamment de sa fonction au sein de la société : une

de vie,

ferme, une

demeure bourgeoise, un immeuble, une école … Giovanni et Ruskin avaient aussi considéré l’architecture domestique comme objet patrimonial à part entière. « Le patrimoine est plus vaste que les seuls monuments classés et protégés. [..] Ces « trésors des humbles », pour reprendre l’expression de l’écrivain Maurice Maeterlinck, sont l’âme de nos régions. Ils témoignent d’un art de vivre et d’une architecture locale. Fruits de l’histoire économique et sociale de nos territoires, ils sont la mémoire de la vie quotidienne des générations précédentes.» 9

Patrimonialisation

Le patrimoine résulte d'un processus de reconnaissance qui attribue à l’objet une valeur patrimoniale, appelée patrimonialisation. « Processus symbolique reliant le passé, le présent et les anticipations sur l’avenir en vue de transformer les traces du passé en des marqueurs représentatifs des modes de vie ou des productions des hommes à un moment donné » 10 Tout objet est sujet à une patrimonialisation :


«le patrimoine n’existe pas a priori ; tout objet est susceptible d’en faire partie quand il a perdu sa valeur d’usage » 11 C’est aussi un choix culturel qui répond à la volonté de créer des imaginaires, de changer le regard porté sur un territoire.

8

Charles Croisset , président de la Fondation du patrimoine en France , Vox patrimonia N°12, p18, 2014.

9

Définition du patrimoine selon La fondation du patrimoine en France .

10

Galinon-Melenec Béatrice ,Enseignante-Chercheur, 2010.

11

Jean-Michel Leniaud, L’utopie française: essai sur le patrimoine, Mengés, 1992.

12

12. Françoise choay, L’allégorie du patrimoine, Paris, Seuil, 1992.

41



B – Patrimonialisation, reconnaissance et processus Si aujourd'hui la question de « faut-t-il protéger le patrimoine? » ne fait plus débat , la question « quoi et comment protéger » est toujours d’actualité vu que la manière d’appréhender un patrimoine diffère d’un site à un autre.

1- Reconnaissance L’architecture 19-20 à Tunis constitue une entité compacte, une écriture urbaine qui permet de relier un ensemble architectural cohérant, composé d’un tracé, de perspectives, de façades urbaines, de juxtapositions et de dialogues architecturaux. 12 L’approche du classement d’édifices comme objets isolés qui

consacre la culture du monument, est ici inadaptée,

puisqu’il ne s’agit pas seulement de conserver

un bâtiment pour ses

qualités architecturales, mais, de le sauvegarder

dans l’unité de

l’écriture urbaine qui fait sa spécificité, comme faisant partie de notre quotidien. Ainsi, nous allons

nous intéresser à

la patrimonialisation de

l’ensemble du tissu urbain de la ville européenne de Tunis. Dans cette perspective, il est nécessaire de distinguer les critères et les canaux qui permettront une telle patrimonialisation. Les critères sur lesquelles

se

fonde

le

patrimoine

sont,

selon

Françoise

Choay,

l’historicité, l’exemplarité, la beauté ; ainsi que l’identité.12 Notons que ces critères peuvent être interprétés différemment selon le contexte.

L’ historicité Le tissu urbain européen s’est, certes, crée dans un contexte tunisien difficile

et peu glorieux pour notre histoire nationale, celui de la

colonisation. Cela dit, l’histoire dont témoigne ce morceau de ville, est aussi celui d’un passé cosmopolite où

Tunis connut un rayonnement

méditerranéen, a tracé son premier plan urbain moderne et fut le

42


théâtre d’évolutions architecturales, d’évolutions dans les modes d’habitations, et les techniques constructives. Ce tissu urbain fait partie de la mémoire collective et de faits historiques complexes qu’ il convient de se réapproprier et de rationaliser. L’exemplarité Outre le fait que la ville européenne représente le premier tracé urbain moderne ,à l’échelle nationale, celle-ci

est «

le résultat de

l’interaction entre différentes cultures et la fusion de savoirs faire locaux et exogènes ».13 Ce

dialogue interculturel véhiculant

des

identités plurielles, a créé des architectures inédites et une mosaïque de styles produite italiennes,

par un melting-pot

maltaise

et

tunisienne.

d’influences Ainsi,

la

françaises, collaboration

13

d’intervenants, de différentes origines, dans la construction, a aboutit à un paysage urbain multiculturel qu’on ne peut trouver ailleurs. La beauté La versatilité des goûts et la divergence

14

des valeurs

esthétiques d’un objet rend ce critère très subjectif. Néanmoins en se référant à l’histoire de l’art, ce tissu urbain représente un véritable

15.

musée à ciel ouvert 14 affichant des œuvres Art nouveau, d’art déco, des œuvres éclectiques, néo –classique,

néo mauresque , de célèbres

architectes à l’instar de Emile Resplandy , Auguste Peters, Victor

16.

Valensi. Par ailleurs, la composition née de ces différents styles et la richesse du langage architectural confère au paysage urbain

une valeur

esthétique incontestable.

L’identité Dans Les identités meurtrières, Amine Maalouf écrit : “C'est notre regard qui enferme souvent les autres dans leurs plus étroites appartenances, et c'est notre regard aussi qui peut les libérer […] L'identité n'est pas donnée une fois pour toutes, elle se construit et se transforme tout au long de l'existence ».

17.


L’identité de ce tissu urbain n’est pas plus française, et européenne qu’ elle n’est tunisienne. Cette identité n’est pas figée. Elle s’est construite au fil des années dans le regard de celui qui vit cette architecture de jour comme de nuit, qui remonte ces rues, ces avenues et qui s’émerveille devant une modénature Art-nouveau qui semble lui faire un clin d’œil. L’identité de cette Tunisie plurielle, est ce que

« l’

imaginaire collectif » partage, qui n’est pas plus relié à ce qu’on a hérité qu’à ce à quoi on s’identifie dans notre vie quotidienne. Avec l’étude de ces

critères, le caractère patrimonial de la ville

européenne devient incontestable. Il faut, distinguer les moyens adéquats par lesquels cette patrimonialisation serait possible et porteuse de sens. 13.

Le projet Mutual Heritage, EuroMed, 2012. 14. Fakher Kharrat, émission télévisée traitant du patrimoine coloniale dans le centre-ville de Tunis. . Inchirah Hababou, Archibat 20, Architecture et Reconversion , p 50. . Fethi Hassine directeur de l’ Agence d’Urbanisme du Grand Tunis, Colloque « Patrimoine 19 éme et 20 éme siécle , risques et potentialités » dans le cadre du programme « Revitalisation du patrimoine urbain », Sfax le 13/02 /2017. . Fakher Kharrat, Colloque « Patrimoine 19 éme et 20 éme siécle , risques et potentialités » dans le cadre du programme « Revitalisation du patrimoine urbain », Sfax le 13/02 /2017.

2- Processus

En effet, faire de la ville européenne dans son ensemble un patrimoine, ne signifie pas qu'on met sur un même pied d’égalité, l’ensemble des bâtiments qui varient « du patrimoine patrimoniable au patrimoine quotidien » 15. La valeur architecturale

de ceux-ci n’est pas la même , il faut, par

ailleurs, identifier dans chaque architecture, les éléments et le degré de patrimonialisation. C’est donc sur la base d’un travail d’inventaire minutieux et précis qu’un plan de sauvegarde et de mise en valeur pourrait être élaboré. L’analyse de cet inventaire qui a pour but de dégager l’état des lieux, les spécificités et la charge historique de chaque architecture, nous permet d’identifier le degré de protection dont elle fera l’objet. 16

Concernant le P.S.M.V, le code du patrimoine lui donne une assise juridique qui n’est certes pas parfaite, et qui doit être améliorée, mais surtout complétée par des textes d’application.17 L’élaboration de l’inventaire et d’un

P.S.M.V

prend

du

temps

et

son

approbation

dure

5

ans.

De ce fait et « pour arrêter l’hémorragie », il est indispensable de

43


prendre

des

mesures

consolidation permis de

préventives,

d’entreprendre

des

projets

et, de créer, dans l’urgence, un moratoire pour

de

que les

démolition soient soumis à l’avis d’un comité, composé d’

institutions du patrimoine (qui n’ont jusque là qu'un rôle consultatif) d’associations culturelles et de membres de la municipalité, à l’instar du modèle marocain. Par ailleurs, l’institut national du patrimoine a élaboré plusieurs propositions dans ce sens qui vise à délimiter

la ville

européenne comme zone particulière, et à la soumettre à un cahier de charge spécifique dans le PAU qui est actuellement en révision. Ces propositions demeurent, jusque-là, sans réponses de la part des autorités. 18

La patrimonialisation , bien qu' elle joue un rôle primordial dans la protection du patrimoine, elle ne suffit pas, il faut , en amont , encourager à l’investissement dans la restauration et la réhabilitation avec des avantages financiers et fiscaux ; sensibiliser le public avec la diffusion , la vulgarisation architecturale,

en

et la revalorisation

l’occurrence

le

patrimoine

de la culture colonial,

par

l'intermédiaire de médias, de musées et d'enseignement avec l’initiation dès l'école de l’histoire de l’art. Il faut notamment créer un corps d’architectes

et

d’artisans

spécialisés

des

interventions

sur

le

patrimoine. Fig .1 Table ronde Journée du patrimoi

C-Patrimoine colonial et citoyenneté Le rôle que joue la société civile en Tunisie est primordiale dans la préservation du patrimoine. Nous avons, par conséquent, cherché à comprendre sa particularité et ses mécanismes, à travers le travail de plusieurs associations. En effet, le mouvement associatif et la société civile, sont entrain de prendre un grand élan

dans le processus de

patrimonialisation et la protection du patrimoine. Ils représentent, en


18. Entretien avec Mr Adnane Ben Nejma, architecte, directeur de département à l’institut national du patrimoine. 19.

Vincent Veschambre,, Traces et mémoires urbaines, enjeux sociaux de la patrimonialisation et de la destruction, Rennes, PUR, 2008, p315. 20. Beb 18 , page officielle .

l’occurrence, un fort levier d’action avec une longueur d’avance sur les pouvoirs politiques et leurs choix culturels. Le patrimoine

passe ainsi

d'un patrimoine « par désignation »

à un

patrimoine « par appropriation » .19 Ce sont moins les politiques nationales et les élites qui désignent ce qui fait le patrimoine pour la nation, mais de plus en plus les communautés qui revendiquent leurs identités dans la mise en valeur de certains patrimoines.

Lanceurs

d’alertes ou porteurs d’initiatives, les associations se mobilisent pour sensibiliser à travers les médias , les réseaux sociaux, et des actions sur le terrain pour

dénoncer les démolitions potentielles ou les

transformations outrageuses. Chacun son arme, appareils photos, crayons ,récits anciens , discours, chacun sa manière de faire … On cite à juste titre l’association Beb 18, composée de jeunes étudiants, qui organisent annuellement, outre les actions hebdomadaires et les visites, la

journée

du

patrimoine

qui

se

déroule en deux temps. « Le premier, alloué à

une table ronde

intervenants

qui

avec des

partagent

leurs

nde organisé par Beb 18

expériences et actions menées pour la

imoine 5 février 2017.

promotion

et intervention sur le

patrimoine . Le second, est consacré à des ateliers qui vont plus en détail dans le processus d’adaptation du patrimoine à la vision de la modernité. » 20 Aussi, Lost in Tunis, la version tunisienne d’Urbex, nous faire découvrir des bâtiments anciens et à l’abandon, à travers des photographies prises puis publiés sur les réseaux sociaux, sensibilisant ainsi à l’état de ses joyeux d’architecture sacrifiés.

44


Fig .2 Photographies de Urbex Tunis

« Winou le patrimoine »

un groupe qui scrute les bâtiments anciens, ou

délaissés du patrimoine architectural tunisien, fait participer les citoyens à un travail d’inventaire et de collecte d’informations. Il a suscité un grand engouement de la part de la société civile, qui s’est attelée, bien volontiers à la tache. Il rentre dans le cadre d’une action de communication et de partage, de l’association Edifice et mémoire. Selon Emin Ben Hbib, membre de l’association, « l'action ne va pas se limiter à l'inventaire, nous cherchons en ce moment des financements pour monter un projet pilote de réhabilitation et nous travaillons à mettre en place une sorte d'observatoire national pour anticiper les démolitions ». 21

Emine ben Hbib , Doolecha, L’art de la rue, L’mdina wel rabtine… plusieurs associations membre de «guerroient» pour protéger le patrimoine architectural. En Tunisie, ce l’association Edifices et combat est de longue date. Souvenons-nous, dans les années 60, une Mémoire. 22 Zoubeir Mouhli, mobilisation citoyenne, de grande envergure, avait sauvé le théâtre président de l’ASM , La revue municipal de la démolition.22 Toutefois, ces actions ont besoin, pour architecture aboutir à un meilleur résultat, d’un soutien et d’une reconnaissance méditerranéenne, 2006. étatique. Dans ce sens, certains pays maghrébins nous prennent de 23 Rachid Andalouss, président de casa- vitesse, l’expérience marocaine constitue un modèle à suivre. mémoire Colloque « Patrimoine 19 éme et 20 éme siécle , Au maroc, les associations cultuelles avaient, en effet, gagné le droit risques et potentialités » par le biais de la loi 2008, de légiférer, de faire classer des bâtiments dans le cadre du programme « anciens, et de participer à la prise de décision via un comité composé de Revitalisation du membres associatifs et membres de la municipalité, concernant la patrimoine urbain », Sfax le 13/02 démolition de bâtiments anciens et la construction de nouveaux dans les /2017.

21

Fig .3 Carte de patrimoine de l’a Mémoires


centres historiques. Ainsi, les anciens abattoirs des années 20, qui étaient abandonnés et furent sauvés par

menacés par un projet de promotion immobilière,

un collectif de 17 associations culturelles, qui se

sont regroupées et ont mobilisé la société civile contre leurs démolitions. Ils ont réussi ensuite à culturelle

en faire un lieu de création

et à le faire revivre de 2004 à 2014, Aujourd'hui la

municipalité a repris en main ce bâtiment, dans une même logique culturelle 5Aussi, l’expérience casablancaise de l’association « casamémoire » est très intéressante.

Son action se compose de 3 volets :

-Le volet sensibilisation : organisation de visites et des tours de tous les bâtiments anciens du centre historique de casa, et des journées scolaires, en collaboration avec le ministère de l’éducation marocain. « La sensibilisation d’ un public jeune est primordiale pour la sauvegarde et l’avenir de ce patrimoine. » 5 Ainsi casa-mémoire

forme entre 100

à 200 guides bénévoles

qui assurent les visites qui sont devenues un événement très prisé dans la ville. -Le deuxième volet tourne autour d’une série de conférences, et d’expositions, qui parcourent le pays et

s’étendent sur

une semaine d’ Avril de chaque année. - Le troisième volet consiste un travail d’inventaire publications carrefour le de l’inventaire citoyen du l’association Edifices et

dont «Casablanca ville du 20 éme siècle ,

d’influences

dossier

et des

» qui a servi

d’inscription

de

de base pour déposer

Casablanca

comme

patrimoine

Unesco.. A casa-mémoire, on est persuadé que le patrimoine, il faut le faire vivre à travers ces visites mais aussi à travers des projets de réhabilitation.»

45



CONCLUSION Si

nous pensons que la patrimonialisation de l’architecture du 19-20,

doit

s’étendre sur l’ensemble du quartier historique , il n’en demeure pas moins chaque

unité architecturale doit être

que

appréhendée, préservée et valorisée, selon

ses caractéristiques et spécificités, sur

la base d’un travail d’inventaire.

L’élaboration d’un PSMV , plan de sauvegarde et de mise en valeur est nécessaire, néanmoins, il faut, dans l’urgence, créer une commission ad hoc pour l’octrois de permis de bâtir, délimiter la ville européenne comme zone particulière soumise à un cahier de charge spécifique.

Il est vrai que la patrimonialisation permet la préservation et la valorisation du patrimoine, elle n’est cependant pas suffisante. L’état et la société civile doivent prendre acte. En Tunisie, la société civile

devient

partie prenante

protection du patrimoine, néanmoins, il faut que des mécanismes

dans la

législatifs et

étatiques accompagnent leurs actions, pour qu’elles soient plus efficaces.

Par ailleurs, la patrimonialisation doit s’inscrire dans une vision globale, car il ne s’agit pas de protéger pour sauvegarder uniquement mais aussi d’intervenir , de réhabiliter ce patrimoine

dans un contexte donné, qui est ici celui de l’hyper-

centre de Tunis, théâtre d’un nouveau mode de vie, de mutations sociales et économiques. Il est

nécessaire de le reconsidérer dans son contexte actuel.

Patrimonialiser suggère, donc, une réflexion sur l’avenir de l’ objet du patrimoine, qui guidera les choix de développement ( économiques, culturels, touristiques …) et des interventions architecturales, dans le but de construire un projet architectural et urbain mais aussi social et économique.

46



PASSÉ RECOMPOSÉ

INTRODUCTION A- LES TYPES D’INTERVENTION 1.

LA RESTAURATION

2.

LA RÉHABILITATION

3.

LA RÉNOVATION

4.

LA RECONVERSION

B- INTERVENTION ET CONTEXTE, LE DILEMME DE L’IMMEUBLE DE RAPPORT DANS LE CENTRE-VILLE. SYNTHÈSE

47



INTRODUCTION

Si la patrimonialisation nous

amène à porter un regard conscient

sur

ces architectures du 19 et 20 éme siècle, il ne s’agit cependant pas d’en faire

un label,

et de mettre sous scellés tous ce potentiel

architectural, ce que Rem KOOLHAAS qualifie « d’ embaumer 1 la ville ». 2 Bien au contraire, la valorisation du patrimoine doit participer au renouvellement de la ville dont elle constitue un levier essentiel. « Ce renouvellement urbain nous plonge dans l’ère de la superposition, du palimpseste, il ouvre le champ de la réinterprétation, voire celui de la réinvention ». 3 Par ailleurs, cette architecture du 19-20 est, aujourd’hui, le théâtre d’un nouveau mode de vie constitués de nouveaux paramètres, ce qui nécessite de la reconsidérer sous le prisme de ces transformations. Il est donc primordial de placer le patrimoine dans son contexte urbain, en l’occurrence, l ’hyper-centre de Tunis , cette masse en mouvement dont il est le principal acteur.

L’intervention

sur

un

héritage

architectural

ayant

une

valeur

patrimoniale est une tache délicate et complexe à plus d’un titre. Nous devons, par conséquent, 1 –Embaumer: Traiter un cadavre par des substances destinées à le conserver. 2-Rem Koolhaas , à la Biennale de Venise 2014. 3-Un bâtiment , combien de vie ? , Cité de l’architecture & du patrimoine palais de Chaillot, exposition du 17 décembre 2014 au 28 septembre 2015.

appréhender

ses diverses formes , ses

différentes approches , allant de la conservation, et de la restauration qui

doit passer inaperçu,

à une démarche plus interventionniste qui

prétend à la restauration créative. Il s’agit ici de questionner notre représentation du patrimoine dans une réflexion qui adopte une approche évolutive de l’architecture, où reconvertir, restaurer, signifie davantage recréer que

réhabiliter…

rétablir. Comment penser le patrimoine

dans le contexte d’aujourd’hui ? Dans quel mesure l’intervention sur le patrimoine peut elle devenir un levier de la création?

48


A- Les types d’intervention L intervention sur le patrimoine a longtemps été sujet à controverse. Plusieurs

écoles de pensées

ont

porté

le débat

et ont tenté de

répondre à la question : comment intervenir sur un bâtiment ancien?

L’école française l’homogéniété du Eugène

qui

a prôné la restauration stylistique, a cherché

style indépendamment de la stratification historique.

Viollet-le –Duc, son protagoniste soutient que

«restaurer un

édifice, ce n'est pas l'entretenir, le réparer ou le refaire, c'est le rétablir dans un état complet qui peut n'avoir jamais existé à un moment donné ». Réflexion à laquelle s’oppose l’école anglaise, porté par John Ruskin , qui s’est positionné pour la « non-restauration» considérant le bâtiment comme un ensemble organique qu’il faut réparer, entretenir

et

laisser mourir. L’école italienne de Camillo Boito, fut une synthèse des deux

doctrines,

et

a préconisé

« les restitutions, si elles sont

indispensables, et les adjonctions, si elles ne peuvent être évitées, apparaissent non comme des œuvres anciennes, mais comme des œuvres d'aujourd'hui.» 4 Son ordre du jour 1 influencera, plus tard, les chartes d’Athénes et de Venise. « Intervention chirurgicale »

ou

«

l’architecte est amené « à ausculter

tisser

de la dentelle » 6 ,

un bâtiment, diagnostiquer sa

structure, la renforcer au risque de la déséquilibrer, anticiper les dommages, transformer des volumes existants pour les adapter à un programme, respecter l’esprit des lieux, et

résoudre une équation

budgétaire » 7… ce qui s’avére être un vrai casse tête chinois. Cela dit, intervenir sur un bâtiment patrimonial est devenu une des opérations les plus

importantes en Europe 8 et elle le sera sans doute

partir du moment où l’on prendra conscience dont on dispose.

en Tunisie à

Fig

des joyaux architecturaux

Par ailleurs, d’aprés l ICOMOS 9, on peut identifier

plusieurs types d intervention sur un bâtiment ancien : La restauration ,la rénovation ,la réhabilitation, la reconversion , la reconstruction, la

Fig.2 Faça


4. Camillo Boito ,Conserver ou restaurer (1893) ,traduit par Jean-Marc Mandosio (2000), p. 32. 5 Ibid 4 6 Franklin Azzi , Entretin de « la set , Fabrique d'alliances urbaines», juillet 2015. 7- Jean-MichelWillmotte, lors de la sixième conférence des « Mardis de l’architecture » , le 9 septembre 2014 à Paris. 8 Catherine Sabbah , passé recomposé , Architecture d’Aujourd’hui , ‘A’A’ 407, juin 2015, p 38. 9Charte internationale sur la conservation et restauration des monuments et site, mai 1964.

mise en valeur … une diversité qui traduit la complexité de la tache qui souvent se manifeste par des combinaison de ces modes opératoires.

La restauration La restauration est la remise à l’état identique d’un bâtiment ancien. Discrète, elle respecte son intégrité physique et, elle est destinée aux monuments et édifices ayant une valeur historique certaine. l’article 9 de la charte de Venise,

c’est «

Selon

une opération qui doit

garder un caractère exceptionnel. Elle a pour but de conserver et de révéler les valeurs esthétiques et historiques du monument et se fonde sur le respect de la substance ancienne et de documents authentiques. Elle s'arrête là où commence l'hypothèse, sur le plan des reconstitutions conjoncturelles, tout travail de complément reconnu indispensable pour raisons esthétiques ou techniques relève de la composition architecturale et portera la marque de notre temps. La restauration sera toujours précédée et accompagnée d'une étude archéologique et historique du monument. »10 Cette démarche dénote d’un conservatisme stricte vis-àvis de l’objet du patrimoine. Ainsi, le bâtiment tend à perdre de sa valeur fonctionnelle pour gagner une dimension esthétique, et historique ou même archéologique prépondérante. En Tunisie , la restauration est le type d’intervention le plus utilisé. Restauration du Rossini Palace (1902 ) par l’ASM en 2002. La façade a été restaurée dans l’état initial dans lequel elle a été conçu d’après des documents d’archives • reconstruction de l’arc, haut de 5 mètres . • reprise à l’identique des moulures et médaillons du fronton.

ig.1 Façade du Rossini Palace 1913

Façade actuelle du Rossini Palace

Fig.4 Façade initiale du Rossini Palace Fig.5 Façade du Rossini Palace Restaurée

49


2. Réhabilitation La réhabilitation mise

aux

normes

est une amélioration

d’électricité,

isolation,

d’habitabilité. Celle-ci se manifeste par le réaménagement

intérieur

de l’édifice

en

actuelle

en

de l’état du bâtiment et une

matière

conservant l’aspect extérieur

et en respectant son

caractère architectural. La réhabilitation peut-être : -Légère : installation du chauffage , électricité , équipements -Moyenne : intervention sur la menuiserie , les enduits -Lourde : intervention sur les toitures , les planchers , la maçonnerie .

Réhabilitation

du

quadrilatère

Richelieu

(

1721),

ancienement

bibliothéque royale aujourd’hui bibliothéque nationale de France, par Bruno Gaudin & Virginie Bregal, architectes, Paris Le bâtiment constituait un labyrinthe dans lequel il étai difficile de se déplacer. Il fallait donc repenser l’organisation du bâtiment avec notamment, un espace public rassembleur, qui distribue les

différents

parcours.2

Fig.6 Plan de la bibliothèque nationale

Fig.7 Perspective nationale .


- repenser la circulation dans le bâtiment pour mieux l’adapter aux usagers d’aujourd’hui : .Placer

une

série

d’escaliers

et

d’ascenseurs

à

des

points

stratégiques . . Instaurer des relations entre les diverses fonctions du lieu. . Dépolluer l’amiante, et le plomb. . Introduction de nouveaux matériaux pour moderniser les salles de lecture. . Rendre visibles les différentes strates des précédentes restaurations. . Installation de caillebottis comme escaliers répondant aux normes de sécurité et les éclairer par des puits de lumières. 2

« Lorsqu’on a une vision suffisamment précise de l’histoire d’un bâtiment, on perçoit qu’il existe des points intangibles, et d’autres qui peuvent changer. » 3

1- Du labyrinthe richelieu au palimpseste de l’atelier Bruno Gaudin , Article de, l’architecture d’aujourd’hui, A’A’ 416, p 30. 2- Le-quadrilatére de la bibliothèque richelieu fait peau neuve, Article du journale Le Monde , Janvier 2017. 3-Entretien avec Bruno Gaudin ,Article de ,Chroniques de la BnF – n°49 , p15..

ves de la bibliothèque

50


3. Rénovation La rénovation désigne les opérations qui commencent par une démolition pour

construire un édifice neuf. Cette approche ne tient pas compte du

caractère patrimonial.

Projet de rénovation de la Samaritaine, à Paris , par SANAA À l’origine 4 corps de bâtiment Art-Déco forment l’ensemble de la Samaritaine. Toutes les façades de qualité ont été rigoureusement conservées à l’exception d’un corps de bâtiment qui fut complètement rénové avec une façade « unifiée ondulante, diaphane reflétant les bâtiments anciens parisiens. » - Insertion d’un nouveau programme fonctionnel réunissant bureaux,

commerces,

hôtellerie,

logements

sociaux

Fig.8 Perspectives du bât

et

crèches. - Insertion de divisions douces entre les corps d’immeubles. -

Introduction des lignes courbes et de larges parois

vitrées. - Création de vastes patios éclairés naturellement. - Ouvertures spatiales favorisant la transparence. Le projet souhaite donner un renouveau contemporain à l’ensemble et constitue selon Sanaa «un renouvellement de l’image de la Samaritaine sur l’espace public parisien». La proposition de Sanaa fut révoquée avant le commencement

Fig.9 Façade de l’ense la Samaritaine

du chantier , après des recourt en justice d’associations de défense du patrimoine.

Fig.10 Axonométrie de l’ensemble de la Samaritaine

Fig.11 Entrée du bâtiment rénové.


4. Reconversion La reconversion est le fait d’attribuer

à un bâtiment désaffecté une

fonction autre que celle à la quelle il était prédestiné, et l’adapter à ce nouvel usage. Pour que la reconversion soit réussie, la nouvelle fonction doit correspondre aux lieux et révéler ses qualités : « il faut que l’espace s’y prête »

estime

Bernard Reichien. Ainsi des châteaux , des gares… sont reconvertis en musées ,centres culturels, ou hôtels. Cela dit, selon l’article 5 de la charte de Venise 1946 « une telle affectation est donc souhaitable mais elle ne peut altérer l'ordonnance ou le décor des édifices. C'est dans ces limites qu'il faut concevoir et que l'on peut autoriser les aménagements bâtiment rénové.

exigés par l'évolution des usages et des coutumes .» 1

Si la démarche de la reconversion est à la fois moderne et historiciste, puisqu’elle permet l’introduction de nouveaux matériaux et de nouveaux usages , elle n’en demeure pas moins rattachée à une vision passéiste du patrimoine. Souvent les

architectes vont par l‘acte de la reconversion

au-delà de la définition et de la charte de Venise proposant une approche plus progressiste.

nsemble de ine

1- Bernard Reichen architecte et urbaniste spécialisé dans la rénovation ou la réhabilitation de bâtiments ou d'ensembles patrimoniaux ,il a entre-autres réalisé la réhabilitation de la grande Halle de la Villette, le pavillon de l'Arsenal ou le siège de la Croix-Rouge à Paris. 2- Charte internationale sur la conservation et restauration des monuments et site , mai 1964. https://www.icomos.org/charters/venice_f.pdf

vé.

51


B- Dilemme de l’immeuble de rapport

P

P

atrimoine

Le patrimoine Isolé de son contexte

Le patrimoine hermétique à son contexte

P

La fonction de l’immeuble ne participe plus à la dynamique de l’hypercentre.

P

Immeuble

Immeuble

État de

Fermé à la vie

Dégradation

patr

P

Immeuble ne répond plus à sa fonction primaire et aux besoins des usages

P

Contex

urbaine

Foncti -> hyp -> p quo

P Immeuble Figé dans un hypercentre qui doit trouver le moyen de se régénérer

Imm -> i l’hyper -> l’ patr quo


P xtualiser le rimoine

?

P Contextualiser le patrimoine

?

ion dépond yper-centre patrimoine uotidien

? meuble image de er-centre ’objet du rimoine otidien

Optimiser et transformer l’espace Faire correspondre la fonction

P Contextualiser le patrimoine

Un édifice inscrit dans la vie contemporaine

P

?

Actualiser le patrimoine dans son contexte urbain

Approche évolutive du patrimoine Approche évolutive de l’architecture et de la vocation de l’ immeuble de rapport

52


RÉFLEXIONS ET SYNTHÉSE La restauration, la réhabilitation, la reconversion … constituent différents degrés et nuances d’interventions sur réajustent constamment

un bâtiment ancien, par les quelles se reformulent et se

les priorités entre préserver, détruire, garder, rajouter.

Cependant, ces interventions demeurent drapées dans un conservatisme prude et stricte, qui souvent s’obstine dans le mimétisme, tend à figer le patrimoine

et en faire des

œuvres de collection, à tel point qu’on se poserait la question « patrimoine ou architecture ? » 1 qui deviennent dés lors deux choses distinctes. Cela dit , le patrimoine , et en particulier le patrimoine quotidien, est une trace architecturale vivante. Il est impératif à présent de « séparer la notion de trace et d’archive, la trace est ce qui subsiste du passé mais qui est encore vivant, alors que l’archive est enterrée, un document hors d’usage courant qui n’est conservé

que

dans l’éventualité qu’on veille un jour le consulter. » 1

L’intervention doit aller dans ce sens et « le rôle de l’architecte consiste à révéler, à faire en sorte que l’édifice devenu muet raconte à nouveau une histoire sans cesse renouvelée. La complexité du bâti existant réside avant tout dans la multiplicité des regards qui sont portés sur lui. Ainsi, sont en lutte la raison sociale du lieu et la place qui lui est faîte dans l’histoire de l’architecture. Ces divergences profondes et ces ambitions opposées scindent une même discipline en deux parties : patrimoine et architecture.. À ce jeu, les deux ne peuvent que À ce jeu, les deux ne peuvent que s’affaiblir

». 2

Ainsi, le patrimoine

est une

architecture qui doit évoluer, se renouveler et avoir une résonnance dans notre temps. Cela dit, les type d’interventions cités isolent, dans réflexion, l’objet du patrimoine

leurs démarche et dans

leurs

de son contexte, en se focalisant sur une entité

physique qui demeure détachée. Cependant, l’intervention sur le patrimoine doit également être une réponse à la problématique d’un contexte

donné et non l’application d’ un

système d intervention extrapolable ailleurs. Contextualiser le patrimoine nous permet ainsi d’identifier la démarche sur laquelle se basera l’intervention. De ce fait, l’immeuble de rapport dans l’hyper-centre de Tunis

se


confronte à des contraintes et des enjeux 3 qui nécessitent un certain pragmatisme, et préconisent une approche évolutive qui se base sur son architecture singulière et sur son contexte pour lui redonner vie. François Chatillon, estime que « il n’y a jamais eu un monument historique

qui a eu un état dit " d'origine" et puis ensuite des

altérations , un monument historique c'est quelque chose qui traverse le temps. Il faut s'inscrire dans cette logique là, il n’ y a pas que les choix des architectes ou que les choix des conservateurs , il y a les contraintes matérielles du site qui sont énormes, et les demandes des utilisateurs. Et évidement tout l’enjeu est de faire marcher tout ça ensemble et qu' à la fin, on ait un monument qui soit toujours le Grand palais et qui soit redonné à tout le monde. Il faut que les gens s'y retrouvent et qu’en même temps ils soient étonnés de ce qu' ils y voient, il ne faut pas les trahir dans leurs attentes, c’est un vrai défi qu’on se donne. » 4 Car

aujourd'hui,

l’intervention

«ne

rime

plus

avec

stricte

préservation du patrimoine , mais bien plus avec une démarche palimpseste

qui ajoute une strate contemporaine à la ville

historique.» 5 . Mais échappant aux définitions institutionnelles des interventions précitées , cette démarche perception

évolutive

du patrimoine, qui le

ouvre le champ à une place au cœur de

la

ville comme levier de création en prônant le « créer dans le créer ». Il ne s’agit pas ici de balayer d’un revers de la main

les canevas

et les interventions définies par les différentes chartes et par les théoriciens, mais d’ élaborer dans la continuité inédites qui contemporaine et qui

des stratégies

réinterrogent la place du patrimoine dans la vie

reconsidèrent les termes d’un débat dans lequel

le patrimoine

devient le point de départ d’une vison évolutive de l’architecture. Cela revient à se demander comment le patrimoine peut-il , dans un contexte donné, devenir un moteur de création? Comment l’intervention sur le patrimoine peut-elle faire évoluer son architecture ? 1 2 3 4 5

Daniel Bougnoux , dans « Traces et archive ,image , art », Edition INA , octobre 2014, p78. Bruno Decaris, architecte en chef des monuments historiques, dans « Patrimoine-Frictions » Dilemme de l’immeuble de rapport p78 François Chatillon , Architecte en chef des monuments historiques . à propos du projet de réhabilitation du Grand Palais, à Paris. Catherine Sabbah , « Passé recomposé» l’architecture d’aujourd’hui , ‘A’A’ 407 , juin 2015, p 41.

53



«Le patrimoine n'est pas un domaine innocent, s'il a été un rempart contre le développement, il est désormais le développement » Rem Koolhaas Discours à la Biennale de Venise, 2010.



LE PATRIMOINE COMME MOTEUR DE CRÉATION

INTRODUCTION A- PATRIMOINE ET CRÉATION EN DEUX EXPOSITIONS 1. EXPOSITION CRONOCAOS DE REM KHOOLAAS À LA BIENNALE DE VENISE 2. EXPOSITION : UN BÂTIMENT COMBIEN DE VIE ? À LA CITÉ DU PATRIMOINE B- LA POSTURE CONTEMPORAINE C- ENTRE GREFFE ET MUTABILITÉ ARCHITECTURALE 1. GREFFE ARCHITECTURALE 2. MUTABILITÉ ARCHITECTURALE D- CRÉER DANS UN EXISTANT PATRIMONIALE : CORPUS D’ÉTUDE E- LE PATRIMOINE TRANSFORMÉ, TRANSFORMABLE COMME LEVIER DE RÉGÉNÉRATION URBAINE CONCLUSION

55



INTRODUCTION

« Créer dans le créé » est un des principaux débats du 21 éme siècle, et «un thème fondamental de l’histoire de l’architecture : construire ce qui existe.» 1, particulièrement quand il s’agit de bâtiments ayant une valeur patrimonial. Ceci pose la question de la transformation dans le contexte patrimoniale et interroge l’aptitude des bâtiments patrimoniaux à évoluer pour rencontrer les changements perpétuels de l’évolution sociale , économique et urbaine ,ainsi que la logique suivant laquelle l’usager appréhende l’espace. De ce fait , « Créer dans le crée » engage un dialogue entre une architecture d’époque et un contexte contemporain, qui implique de démystifier le patrimoine

et de le

reconsidérer sous le prisme de la création .

Cela dit, le patrimoine architectural

est à la fois un potentiel et un

obstacle pour la création , car il ne s’agit pas « de réfléchir au potentiel que représente la base patrimoniale pour la création » ou l’obstacle que constitue une logique de conservation d’appréhender le potentiel d’évolution

rigoureuse

à la création,

et de création

mais

du patrimoine pour

l’ancrer dans un contexte contemporain. Dans cette démarche, la création ne va pas se substituer à l’objet du patrimoine ni se limiter à une « touche contemporaine » ,elle devient plutôt une condition sine-qua –none à la 1

Renzo Piano ,entretien dans l’article « De l’art de la mesure » dans «l’Architecture d’Aujourd’hui», ‘A’A’ 407, p 108.

conservation du patrimoine.

Dans ce chapitre , nous tenterons de trouver une assise théorique à travers la position d’architectes contemporains et d’expositions architecturales sur la création dans le patrimoine et de dégager les caractéristiques d’une telle intervention.

56


A- Créer dans le patrimoine en deux exposition L’EXPOSITION: CRONOCAOS ORGANISME: REM KHOOLHAAS, OMA LIEU: BIENNALE DE VENISE, ITALIE, PUIS AU NEW MUSEM, NEW YORK DATE: 2010 À VENISE, 4 AU 8 MAI 2011 À NEW YORK. Cronocaos

est l’exposition élaborée

par Rem

Koolhaas et son agence

d’architecture OMA à la biennale de Venise ,où il a notamment reçu le lion d’or. Cronocaos de « Chronos » et « chaos », semble signifier que

« le concept futur, passé et présent ne sont plus séparés. »

L’exposition tourne autour de 26 projets , de cartes, de graphiques, et photographies sur lesquelles sont placées des faits, des chiffres, des citations et des observations de Rem KOOLHAAS.1

Le spectateur est invité à enlever un

morceau

l‘exposition

d’une :

partie

image

de

textes,

carte… Il y a des visiteurs qui décollent chaque information comme dans un rite religieux, tandis que d'autres sont plus sélectifs dans ,

leurs

préservations

de

l'exposition.2 Ainsi, OMA

a crée

par ce geste symbolique sa forme de

Fig.6 L’exposition

la

préservation

de

la

mémoire

de

l‘exposition,

reflétant

,concrètement, l'utilisation, le changement et l'épuisement au fil du temps relatifs à l’objet à conserver.2 Rem KHOOLHAAS estime que nous sommes à « un point culminant de conservation » , et que 12% de la surface du monde est classé ou « soumise à une ordonnance de

Fig.7 Planch


conservation» , et est donc «intouchable » ou « pétrifié pour l'éternité». IL constate aussi que «la conservation ne sait pas quoi faire avec son nouvel empire» et qui il y a aujourd’hui urgence à réfléchir de nouveau, quoi et comment conserver et à «réinvestir le champ de la théorie » avant d’intervenir car « après des penseurs comme Ruskin et Viollet-Le-Duc, l'arrogance des modernistes fait les préservationnistes ressembler à une figure futile, et hors de propos. Le postmodernisme, malgré sa reconnaissance de la valeur du passé, n'a pas fait mieux. Et les contemporains n‘ont presque aucune idée de la façon de négocier la coexistence du changement radical et éviter la stase (stagnation) radicale qui est notre avenir. »

Dans le manifeste accompagnant l’exposition, R.K dresse un tableau noir, dramatique du contexte actuel de la conservation : . « […] • Le temps ne peut être arrêté,

mais il n'y a aucune

considération dans l'arsenal de la préservation de la façon dont il devrait être géré, comment le « préservé » pourrait rester en vie, et pourtant évoluer.

ches de l’exposition

57


« […] • Le temps ne peut être arrêté, mais il n'y a aucune considération dans l'arsenal de la préservation de la façon dont il devrait être géré, comment le « préservé » pourrait rester en vie, et pourtant évoluer. • Grâce à la préservation sans cesse croissante, le décalage entre les nouvelles constructions et l'impératif de préserver est effondré de deux mille ans à presque rien. De rétrospective, la préservation sera bientôt prospective.[…]

[…]. Dans de nombreux cas, le passé devient le seul plan pour l'avenir Le monde a besoin d' un nouveau système de médiation entre la conservation et le développement. » L’exposition fait le point sur la situation actuelle de la profession d’architecte qui est devenue solennelle, et statique qui se met à réfléchir binaire : soit la conservation ou la destruction, et qu’il est impératif « d’essayer de trouver à quoi l'avenir de notre mémoire ressemblera ... » En effet, dans le discours d’ouverture de l’exposition à New York , Rem KHOOLHAAS déclare cette phrase extraordinaire :

«Le patrimoine n'est pas un domaine innocent ; s'il a été un rempart contre le développement, il est désormais le développement » 3

Ainsi , R.K bannit l'opposition entre «préservation» et «progrès» qu’il considère « comme les deux faces d'une même médaille » et met en avant l’évolution et la création pour la préservation des bâtiments. « De même, il n'y a pas de réflexion sur la façon dont on cherche à arrêter le cours du temps, comment ce qui est préservé peut rester vivant tout en évoluant. Ne serait-ce qu'en raison d'une impossibilité financière, il


faut cesser d'embaumer les villes, des monuments ou des parties entières du monde. Il faut une vraie créativité, laisser

sa liberté à

l'imagination. » L’exposition suscite la réflexion et ouvre aussi des perspectives en encourageant « la transformation créatrice ». • La position de Rem Koolhaas est intéressante parce qu’ étant à la fois théoricien visionnaire et pragmatique,

mais aussi architecte praticien,

il n’a, de ce fait, ni l’aveuglement théorique des érudits de la conservation ni la myopie rationnelle de la pratique.

1 et 2 : Renzo Piano ,entretien dans l’article «l’Architecture d’Aujourd’hui» ,‘A’A’ 407 , p 108.

« De l’art de la mesure » dans

3. Discours de Reem Koolhaas à l inauguration de l'exposition Cronocaos http://oma.eu/lectures/cronocaos-preservation

58


L’EXPOSITION: UN BÂTIMENT, COMBIEN DE VIES ? LA TRANSFORMATION COMME ACTE DE CRÉATION ORGANISME: CITÉ DE L’ARCHITECTURE & DU PATRIMOINE PALAIS DE CHAILLOT. LIEU: CITÉ DE L’ARCHITECTURE & DU PATRIMOINE PALAIS DE CHAILLOT,FRANCE DATE: SUR 3 PHASES, 17 DÉCEMBRE 2014 AU 28 SEPTEMBRE 2015. L’exposition, fuyant toute idée nostalgique, recentre le débat sur la métamorphose du patrimoine moderne (de la mi-XIXe à la fin du XXe siècle), et notamment celui des Trente glorieuses.1

L’ exposition s’est déroulé en trois temps, une première phase «d’exposition » autour de huit thèmes, puis autour de l’exposition trois tables rondes internationales axées autour de différents thèmes suivant des angles différents : -Théorique, -technique -économique Approche théorique «Transformation versus conservation » «À l’inverse d’une rénovation l’identique, la transf ormation ouvre le champ de la réinterprétation de l’œuvre

existante: réquisitionner lelieu, reformuler

le projet initial comme le programme, c’est tout l’enjeu d’une démarche créative de réutilisation. » Approche technique : « Transformer ,c’est expérimenter » «Audelà d’une incontournable mise aux normes, stimuler l’usage et l’appropriation : expérimentation technique, spatiale, programmatique, sociale. »1


Approche

économique

:

«

Transformation

versus

démolition»

« Équation économique et réflexion sur le programme pour une gestion globale des projets. »1

La réflexion ici émane

du contexte urbain : « Confrontée à la terrible

réalité de l’étalement urbain » ,« renouvellement urbain » , et affirme que « ainsi

l’heure est à la transformation des bâtiments existants» posant la transformation

comme l’alternative « dans l’ère de la

superposition, et du palimpseste ».

« Il y a une logique à transformer le patrimoine construit, la densification de la ville y pousse, la réflexion sur la durabilité y conduit. C’est sans doute cela la nouvelle expérimentation spatiale, technique et programmatique du XXIe siècle, dans une équation économique indispensable à résoudre. » 1

59


La réflexion se place aussi dans une conjoncture économique

et atteste

que le meilleur moyen de conserver un patrimoine est de le mettre au cœur des usages d’aujourd’hui et de le rendre rentable.

«le propos n’est pas ici de «conserver» coûte que coûte, mais bien de transformer : parce qu’il y a inadaptation à la demande de l’époque, parce qu’il y a parfois urgence à réinventer un nouvel usage. »

La question de la mutabilité est aussi posée « comme un sujet majeur de la modernité d’aujourd’hui » qui fut présenté à travers plusieurs projets: Ricardo Bofill avec la Fàbrica à Barcelone, Lina Bo Bardi avec le Sesc Pompeia à São Paulo, Renzo Piano avec le Lingotto à Turin..

Par ailleurs, la question de la conservation est ici

assimilé

à celle

la mutation en mettant cependant l’accent sur le respect de l’esprit du bâtiment.

« Il est un patrimoine dont l’évidence de la conservation tomberait sous le sens tant l’impact de sa présence dans l’histoire de l’architecture moderne et contemporaine et dans le récit urbain est important. Sa mutation impose une véritable réponse à la question majeure de toute transformation dépassant une réhabilitation/mise aux normes: celle de l’usage qui la guide. » 1

1. Christine Carboni, Francis Rambert, Martine Colombe, « Un bâtiment, combien de vies ? : La transformation comme acte de création », présentation de l‘exposition , Edition Silvana.


Fig.11 Fàbrica à Barcelone transformé par Ricardo Bofill

Fig.12 Renzo Piano avec le Lingotto à Turin

60


B- La posture contemporaine La posture contemporaine vis-à-vis de la création dans le patrimoine n’est pas clairement établie, cependant, les différentes interventions qui ont été élaborées sur le patrimoine architectural dans le monde se détachent des préceptes établis et adoptent une vision évolutive. Dans quel cadre s’inscrit la création dans le patrimoine ?

Françoise Choay dans Le patrimoine en question soutient que « une réaction passéiste et nostalgique érige en modèles des formes et des modes d’organisation qui, porteurs d’une valeur mémoriale, n’ont sont pas moins devenus anachroniques, alors qu’ils appelleraient une continuation avec le cours de l’histoire. » 2. En effet une approche passéiste momifierait le patrimoine,

et

serait

contre

toute

création

dans

celui-ci.

Or

«Le patrimoine n'est pas un témoignage mort», 3 comme l’assure Dominique Perrault, c’est une entité vivante qui évolue sous forme de strates et de superpositions. Création et strates ?

Il est vrai que

la charte de Venise

préconise le respect de la

stratification historique , et bien que , la création dans le patrimoine ajoute

une strate contemporaine , celle-ci ,loin d’être une extravagance

superflue, joue son rôle dans la transmission aux générations futures . C’est ce qu’affirme

Christian De Portzamparc dans une lettre « coup de

poing» qu’il a envoyé au journal Le Monde suite à l’annulation d’une intervention sur un bâtiment ancien à Paris : « Il faut être attentif et vigilant avec l'histoire dans nos villes. Il nous faut respecter le passé et pour cela le faire constamment revivre. […]

Ou décréter l'autorité

absolue du passé. On proférerait que tout ce qui est vieux et ancien est sacré et intouchable, et qu'aucune place n'existe pour notre époque et les générations qui viennent.

Nous ne pouvons respecter le passé qu'en le

rendant vivant et pour cela en l'adaptant ici et là à notre vie. C'est ce qu'ont fait toutes les époques. L'interdire aujourd'hui ferait de Paris un

Fig


triste et sombre musée et ne démontrerait rien d'autre qu'une volonté forcenée d'entrer en décadence.»4 Cette

vision

de

stratification

architecturale

considère la création contemporaine dans le patrimoine ,comme une strate évidente et nécessaire dans le cycle de vie du bâtiment, une superposition , une greffe, ig.1 Intervention Sur le Louvre de Leoh Ming Pei 1993

l’omettre serait un acte de négation de notre époque. En cela le Louvre est un exemple probant. Car qui aujourd’hui

imaginerait le bâtiment du XVIII siécle

sans la pyramide contemporaine de Leoh Ming Pei ?

Parce que Le Louvre est cette architecture composite formé de impensable

stratifications historiques, qu’il est à

présent

de

dissocier.

Selon

Henri

Loyrette. président-directeur du musée du Louvre: « le Louvre a dans ses gènes d'aller vers l'avant sans cesse, c'est un musée qui ne se termine jamais, qui est capable de toujours se renouveler, il le montre et le prouve depuis le moyen-âge, il est aussi capable d'intégrer le plus récent de la modernité.» 5

2

Fig.2 Intervention sur le Louvre de Rudy Ricciotti 2012

3

4 5

Françoise choay , « Le patrimoine en question », Edition du Seuil , Octobre 2009, France , p XXXV . Dominique Perrault, Entretien dans l’ hebdomadaire « le courrier de l’architecte » à propos de son intervention dans le château de Versailles Christian De Portzamparc, dans une lettre qu’il a adressé au journal Le Monde , le 14.05.2014. Henri Loyrette dans un entretien , lors de I inauguration du nouveau département de l art islamique

61


« Le 24 mai dernier, La célèbre pyramide n'était plus ! Ou du moins, sous un certain angle. Sur l'une des façades du bâtiment de verre, l'artiste JR a eu la drôle d'idée d'y apposer un collage photographique en noir et blanc, représentant une partie du Louvre habituellement cachée par la pyramide. Un effet trompe-l'oeil surprenant comme le street artist de 33 ans en a le secret. Une signature visuelle qu'il promène aux quatre coins du monde en habillant des monuments gigantesques à New York, au Proche-Orient ou à Shanghaï. Sujet à controverse lors de son inauguration en 1986, la pyramide en verre et métal imaginée par Ieoh Ming Pei n'a pas fini de faire parler d'elle... » VOGUE PARIS , 26/05/2016 Installation et Photo de JR


Création et évolution ? La création dans le patrimoine est également formulée comme une évolution architecturale inéluctable, où le bâtiment va avoir plusieurs vies, une sorte de mutation architecturale.

Pierre-Antoine Gatier , Architecte en chef des monuments historiques, soutient que «un édifice, c’est une histoire qui se déroule sur un temps long, une suite de transformations de regards qui différent selon les époques » 6 , à l’instar de la gare d’Orsay qui fut successivement centre d'expédition de colis puis centre d'accueil des prisonniers puis le musée qu’on connait, mais aussi la centrale électrique de Londres devenu le Tate Moderne musée, ou

l’actuelle médiathèque Françoise Sagan qui a traversé

les siècles, qui fut une ferme puis transformée selon les époques et les contextes en orphelinat puis en prison pour femme en 1731, ensuite en 1935 en hôpital. Ainsi, on constate que le potentiel de transformation

du patrimoine

devient une condition intrinsèque à sa survie, « le durable, c’est le transformable » affirme De Portzamparc. 7

Cette

approche

retire la

frontière existant entre le patrimoine et la création qui devient dés lors une mutation architecturale évidente du bâtiment qui répond à l’évolution de son contexte.

« Architecturer, c’est transformer, organiser les mutations de ce qui est déjà là » Jean Nouvel.

62


Scarpa et l’expression créative On pourrait penser que ces approches sont contemporaines , et elle le sont surement. Cependant , on pouvait percevoir leurs prémices . A l instar de Carlo Scarpa ,qui 60 ans en arrière appelait déjà

à une «

expression créative » pour l’intervention dans le patrimoine. « À la question de savoir si un édifice comme celui-ci peut vivre, je répondrai bien sûr, c’est un édifice qui doit revivre parce qu'il est

Fig.23 l’

possible de le faire revivre, et avec des formes plus audacieuses que ne le voudraient messieurs les surinendants ou bien ses défenseurs [..]mais comme une expression. Je l'appellerai, si vous voulez bien de ce mot, expression créative, nouvelle, différente, en utilisant cependant des moyens qui soient adaptés et qui s'harmonisent avec le caractère de l'environnement. Mon opinion est que l'on peut intervenir de façon moderne sur n'importe quel élément ancien, pour la simple raison qu'autrefois on a fait la même chose, et qu'il n'y a pas à pratiquer de mimétisme stylistique, quel qu'il soit. » Fig.24 l’

Fig.2


1- Greffe architecturale La greffe architecturale est l’intervention qui injecte à l’existant une nouvelle entité pour lui insuffler un nouvel élan et lui redonner une nouvelle vie.

On retrouve le principe de la greffe dans diverses disciplines, la botanique , la médecine, le judiciaire , on parle alors de Alte Pinakothek à Munich, après la guerre.

greffer un

organe à un corps humain , de greffer une plante ou un arbre pour lui apporter une nouvelle pousse ou changer la fleur ou le fruit qu’elle produit… le but étant toujours le même : redonner une nouvelle vie, prolonger la vie de l organisme greffé, aider l’organisme à mieux fonctionner, perpétrer un changement qui indépendamment de la taille ou de l’emplacement de la greffe affecte tout l’organisme.

La greffe

est apparue au XX éme

siècle, lors la reconstruction au

lendemain de la deuxième guerre mondiale, où on devait soit démolir, soit panser les plaies des constructions touchés par les bombes. ’ Alte Pinakothek à Munich, après Greffe.

On cite à juste titre l’ Alte Pinakothek à Munich

[1], réhabilité

en

1957 par Hans Dollgast qui fut un fin équilibriste dans la manière avec laquelle il a greffé les parties manquantes avec les débris dans un style moderne.

Dans les années soixante , Jean-Loui-Cahanéac conçut des

greffes nommés « cellules parasites » [2] sur des immeubles, ces greffes devait

«contribuer

à

la

modularité,

à

l’évolutivité

et

à

la

réappropriation du cadre de vie » 1

Ainsi , la greffe est souvent associé à l’ architecture parasitaire , où 25 Cellules parasites

l’existant devient un hôte, et la greffe le parasite que lie une relation symbiotique de partenaire mutuelle.

63


Cela dit , le principe aujourd’hui

qui a beaucoup évolué depuis, est devenue

plus apparenté

à de

la création

comme

un acte à part

entière , qui nait de cette polarité entre nouveau et existant ou entre parasite et hôte pour former une architecture hybride. Dans un contexte historique, la greffe architecturale constitue une stratégie de création et de

transformation

qui

fait

appel

architecturelle et fonctionnelle,

à

une

réflexion

urbanistique

qui vise à initier un nouvel usage ,

révéler et redonner vie au patrimoine .

Si certains n’y voit qu’un geste architecturale , une extravagance superflue

qui provoque des

polémiques, la greffe s’impose aujourd'hui comme une

nécessité

permettant

au

patrimoine

de

résister aux épreuves du temps ,et de s’inscrire dans un contexte de changement «qui dit greffe ,dit risque de rejet, disent certain, oubliant qu’une greffe réussie prolonge la vie. » [3] Par ailleurs, la greffe est notamment conçue comme un repère architecturale ayant un rôle signalétique, suscitant un nouvel intérêt pour l’objet du patrimoine , et exprimant

un nouvel

usage «signaler que quelque chose d’audacieux c’est passé ici » selon Fig.26 Greffe de CoopHimalblau

et à l’instar de

Jean- Michel Wilmotte,

la greffe aux allures

futuriste de Coop-Himalblau [3] sur un immeuble dans le centre historique de Vienne.

1- Cellules parasites, 1968, collection Art et Architecture, Frac-centre. 2- Christine Desmoulins « Ancien \ contemporain entre greffe et clonage , » Revue D’Architectures, D’A N° 96, p27 octobre 1999.


La greffe peut prendre plusieurs formes :

Greffe de la maison Rucksack, Stefan par Eberstadt,

-Se greffer autour du bâtiment

-Au-dessus et donner de la hauteur au bâtiment

Greffe au-dessus du toit du Palazzo Beltrami par Park Associati, à Milan.

-Creusé au-dessous pour le surélever.

-Le contenir comme une enveloppe

- Le prolonger comme une extension

Intervention sau château de Versailles par Dominique Perrault , France

Greffe du reina Soffia par Jean Nouvel qui combine les deux typologie.

-S’implanter entre ses volumes pour le compléter

-S’insérer dans

Greffe dans un bâtiment patrimonial à Paris dans par Fabienne Bulle

le volume

64


Ces greffes se distinguent de l’existant par un langage contemporain qui adoptent différentes attitudes qui mettent en valeur le bâti ancien : la complémentarité entre neuf/ ancien , ou le contraste neuf/ancien, et souvent la greffe se permet de choquer par ses formes et son implantation , une attitude qui va au-delà du simple contraste. Si la greffe parait désinvolte

et

détachée

conservation

du patrimoine , elle n’en demeure pas moins une recherche

assidue d’une cohérence

des

approches

institutionnelles

de

la

et une réflexion poussé sur l’objet patrimoine

où la transformation ,loin d’etre un fait du hasard , est ici maitrisé , assumé , et revendiqué. Jean-Michel-Willmotte , qui a lancé la fondation Willmotte [4] pour la greffe architecturale en 2005 pour « sensibiliser les génération à venir sur l’importance du patrimoine architecturale européen et sur ce que j’appelle la greffe architecturale » , la définit selon le journal le Monde comme une « une urbanisation intelligente » dans le but de « faire renaitre le patrimoine en y associant les matériaux d’aujourd’hui et les nouvelles technologies en greffant de nouveaux usages sur des construction du passée » 3 et assume son caractère innovant « c’est nécessaire si on veut faire briller l’ancien , il faut faire jouer les contrastes , les dialogiques . Il faut des confrontations. Je l’ai réalisé aux collèges des bernardins , Au Louvre. Réinventer Paris est une sorte de cri d’alarme. Il faut être innovant.» 4 3- Jean Michel Willmotte , Une Fondation Wilmotte pour la greffe architecturale au Journal Le Monde , du 14.01.2006. 4- Jean-Michel Willmotte, Réinventer Paris,au journal Le Parisien , 05.09.2016.


2- Mutabilité architecturale La mutation est définit comme « un changement , une évolution profonde »,selon Larousse.

conversion , une

La mutation architecturale est un

concept d’intervention sur un existant, qui s’affranchit

de la polarité

nouveau–ancien et met en avant l’unité du bâtiment comme l’aboutissement d’une stratification historique et d’une évolution du bâti.

Cette notion de mutabilité place l’intervention sur le patrimoine comme une nouvelle étape du cycle de vie d’un bâtiment

qui implique de le

restructurer et de le reconsidérer comme objet dynamique dans un contexte de changement urbain social et économique. Par ailleurs ,cette approche met en question la capacité du patrimoine à évoluer

pour rencontrer les

besoins fonctionnels et spatiaux et soutient l’idée qu’ un bâtiment est à même de changer de fonction si il perd son usage initiale. Cela dit, contrairement à la reconversion , la nouvelle fonction n’est pas régie par le soucis de ne pas altérer ou changer considérablement le bâtiment ou sa

mémoire,

en modifiant son usage , mais doit dériver d’une étude

contextuelle ( urbaine , économique…) .

Françoise Choay estime dans l’allégorie du patrimoine, que introduire un nouvel usage à un bâtiment patrimoniale

et « l’arracher à un destin

muséal » constitue « sans doute la forme la plus paradoxale , audacieuse et difficile de la mise mutation peut

ne pas

en valeur patrimoniale. » 1 Cependant, la impliquer un changement de fonction , mais

actualiser le bâtiment pour

les nouveaux

besoins de la fonction

initiale.

Ainsi, la mutation

conçoit

l’objet du patrimoine comme un potentiel

architecturale et urbain considérable,

en perpétuel évolution, que

l’implantation d’une architecture contemporaine et d’un nouvel usage doit révéler et se réapproprier.

65


Comment un bâtiment peut-t-il muter ? Le bâtiment évolue en créant des volumes contemporains et en transformant et actualisant les espaces existants pour un usage contemporain dans une réflexion qui conjugue la création aux contraintes liées au caractère ancien et patrimonial. L’introduction de nouveaux volumes se fait selon des morphologie et des attitudes différente , similaires à la greffe.2

Tout

les

bâtiments

sont

transformables,

spécialement ceux qui sont

conçu dans le siècle dernier,

qui

flexibilité à l’intérieur et

grâce

montre

une grande

à la capacité

constructive de la structure

«

jusqu' au 20éme siècle , les bâtisseurs avait tendance à renforcer les structures au-delà des besoins , ce qui permet aujourd’hui de les surélever. » souligne Philippe Prost. 3 Ainsi, le grand Palais sera transformé par Lan Architecture qui va l'adapter aux besoins d’ expositions et événements culturels, en y introduisant de nouvelles fonctions. La mutabilité peut notamment toucher des bâtiments à la conception

assez prédéterminé

et moins réversible à

l’instar de l’immeuble Haussmannien. Celui-ci, démontre néanmoins une grande flexibilité grâce à

une structure

composé de façades porteuses, qui permet les maintes transformations dont il a été l’objet au fil des années. 4 Ainsi, l’immeuble historique de La Poste, à Paris fut + transformé en

un complexe de bureaux, commerces,

logements et hôtel par Dominique Perrault de telle sorte qu’il « s’ouvre à la ville, tout en abritant de nouveaux Fig..31 Images de Synthèse de l’intervention sur le Grand Palais .

services publics pour le quartier».

l’imme


Le premier niveau et son entresol sont transformés en bureaux ,le dernier niveau et la toiture accueillent un hôtel-restaurant

et une terrasse

panoramique. . Des logements sociaux prennent place dans l’édifice, notamment dans la rotonded’angle. La transformation de ce bâtiment découle

d’ une

évolution fonctionnelle et architecturale qui s’est traduite: - Par la restructuration intégrale de l’organisation spatiale en «Jugeant

les éléments du passé pour retenir ceux qui

composeront les bases d’une nouvelle histoire » dans un langage contemporain, -par l’introduction d’un volume en verre au-dessus du bâtiment. -Par une approche urbaine « il s’agit de passer d’un îlot Fig.32 coupe de l’intervention sur ’immeuble historique de La Poste, à Paris

fermé, monolithique, intra versable, à un îlot urbain ouvert sur son quartier. » 5 « Cette intervention a une double dimension : une dimension médicale du rétablissement de la mise aux normes ,elle vise la santé

de

l'édifice,

son

bon

fonctionnement.

Mais

la

restructuration est aussi prospective, car en même temps qu’elle soigne , elle prolonge la vie , offre de nouvelles voies, élargit le champ des possibles pour écrire de nouvelles histoires. L’histoire

que

transformation d’un ilot Fig.33 Restructuration de l’espace

urbain,

opération

rendue

nous racontons est celle de la à

vocation unique, en un ilot possible

grâce

aux

qualité

patrimoniales intrinsèque de l’immeuble de Gadet et à son insertion au cœur d’une séquence urbaine remarquable, donnant tout son sens à ce projet ». Dominique Perrault, extrait de la notice du concours , avril 2012. 6

Fig.35 Addition d’un volume en verre au-dessus du bâtiment

1- Fançoise choay , l’allégorie du patrimoine , Seuil, Paris, 1992, p170. 2- voir morphologie des greffes 3- Phillipe Prost. 4-Alain Sarfati, à la conférence « transformer , c’est expérimenter » de l’exposition : Un bâtiment combien de vies? 5- Dominique Perrault, Dominique Perrault dévoile son projet pour la Poste de la rue du Louvre, l’hebdomadaire Le moniteur. 6--Dominique Perrault, extrait de la notice du concours , avril 2012.6

66


D- Créer dans un existant patrimoniale Corpus d’étude À travers l’ application d’un canevas d’étude sur différents projets, nous souhaitons appréhender la création dans le patrimoine, et dégager les percepts et les caractéristiques Cela dit ,il ne s’agit

communes de

pas de chercher

ces interventions. une classification

morphologique ou typologique , notre but est de comprendre le mode d’intervention.

. Modalités de l intervention (selon Cédric Price)

- Réduction - Insertion - Connexion - Démolition partielles - Addition - Extension - Surélever - Creuser - Prolonger - Annexer - Incorporer - Insérer Les attitudes vis-à-vis de la création dans le patrimoine:

- Unité - Contraste . la forme . Les matériaux . Echelle par rapport à l’existant

Les caractéristiques d’ordre : - Formelle - Spatiale - Fonctionnelle - Contextuelle - Structurelle

Fig 13. Six stratégies de transformation d’édifices existant « the capacity of linkage» par Cedric Price.


Forme Echelle Matériaux

FIG.14 SCHEMAS CANEVAS D’ÉTUDE Contraste Insertion Dans l’existant

Addition

Même usage

Discrète

Structure

Evolution Changement de l’usage radical

Usage

Visibilité de la transf

Eminente

Restructuration Spatiale

Contexte

Contemporain Urbain

Socialéconomique

67



Forme Echelle Matériaux

Fig.15 CANEVAS D’ÉTUDE Exemple d’application

Contraste Insertion Dans l’existant

Addition

Discrète

Même usage

Evolution Changement de l’usage radical

Usage

Visibilité de la transf

Eminente

Restructuration Spatiale

Structure

Le canevas va déterminer les différentes attitudes employées et l’impact de l’intervention sur le bâtiment

Contexte

Contemporain Urbain

Socialéconomique

68



Projet: Musée Reina Sofia Forme

Lieu: Madrid Echelle

Architecte : Jean Nouvel

Matériaux

Fonction : Hopital général  Musée  Ajout de nouvelles fonctions au musée (espaces pour expositions permanentes, auditorium, librairie, cafeteria, bureaux.) Mode de transformation: Expension + Insertion

Confrontation

Insertion Dans l’existan

Addition

Type de transformation: Prolonger + Incorporer Approche : Confrontation / Contraste .

Usage

Visibilité de la transf

Restructuration Spatiale

Structure Contexte

Contemporain

Rapport à l’urbain

Fig.16 :Perspectives et coupe de l’intervention.

Socialéconomique

69


ïƒ


Projet: Centre d’exposition et d’information Lieu: Paris Architecte :DATA Architects Fonction :

Maison de rapport  Injecter

Forme Echelle

Matériaux

les fonctions un centre d’exposition et d’information. Mode de transformation: Insertion Type de transformation: Incorporer Approche : Complémentarité

Confrontation Addition

Insertion Dans l’existant

Usage

Visibilité de la transf

Restructuration Spatiale

Structure Contexte

Contemporain

Rapport à l’urbain

Socialéconomique

Fig .17 Perspectives et axonométrie de l’intervention

70


 


Projet: Préfecture de police de Paris Lieu: Paris Architecte : Fabienne BULLE Fonction :

Immeuble Haussmannien 

Forme Echelle

Matériaux

Préfecture de Police  Injecter des fonctions supplémentaire à la préfecture . Mode de transformation: Expansion + Insertion Type de transformation: Etendre + Incorporer Approche : Confrontation / Contraste

Confrontation Addition

Insertion Dans l’existant

Usage

Visibilité de la transf Structure

Restructuration Spatiale Contexte

Contemporain

Rapport à l’urbain

Socialéconomique

Fig.18 :Perspectives et coupe de l’intervention

71


 


Projet: Pavillon Dufour , Château de Versailles Lieu: Paris Architecte : Dominique Perrault Fonction :

Echelle

Pavillon Darfour  Anciens bureaux

Forme Matériaux

administratifs  Injecter une fonction culturelle pour l’accueil du public. Mode de transformation: Expansion + Insertion Type de transformation: Creuser + Incorporer Approche : Complémentarité.

Confrontation Addition

Insertion Dans l’existant

Usage

Visibilité de la transf Fig .19 Perspectives et coupe de l’intervention

Structure

Restructuration Spatiale Contexte

Contemporain

Rapport à l’urbain

Socialéconomique

Coupe longitudinale du pavilon Darfour et de la Vieille Aile 1. Acceuil de l’auditorium 2. Auditorium 3. Restaurant 4. Rez-de-jardin 5. Rez-de-chaussée

72


ïƒ


Projet: Centre Culturel Lieu: Espagne Forme

Architecte : David Closes Fonction :

Le Couvent Sant Francesc 

Echelle

Matériaux

Injecter une fonction multifonctionnel pour les événements culturels. Mode de transformation: Addition + Insertion Type de transformation:

Surélever +

Incorporer + Annexer

Confrontation Addition

Insertion Dans l’existant

Approche : Contraste / Confrontation .

Usage

Visibilité de la transf Structure

Restructuration Spatiale Contexte

Contemporain

Rapport à l’urbain

Socialéconomique

Fig .20 Perspectives et plans de l’intervention

73


ïƒ


Projet: L’ immeuble historique transformé en siège de Diane von Furstenberg. Lieu: New York, NY, États-Unis Architecte : Work AC

Forme Echelle

Matériaux

Fonction : Immeuble résidentiel  Injecter une fonction d’une Entreprise de design et de mode. Mode de transformation: Addition + Insertion Confrontation

Type de transformation: Surélever + Incorporer Approche : Contraste / Confrontation .

Addition

Insertion Dans l’existant

Usage

Visibilité de la transf Structure

Restructuration Spatiale

Fig .21 Perspectives et coupe de l’intervention Contexte

Contemporain

Rapport à l’urbain

Socialéconomique

74


ïƒ


Projet: Ecole de Musique Lieu: France Echelle

Architecte : Opus 5 Fonction :

Forme Matériaux

Le couvent des Pénitents 

Injecter une fonction d’une école de musique Mode de transformation: Addition + Insertion Type de transformation: Surélever + Incorporer + Annexer Approche : Contraste / Confrontation

Confrontation Addition

Insertion Dans l’existant

Usage

Visibilité de la transf Structure

Restructuration Spatiale

Fig .22 Perspectives et coupe de l’intervention Contexte

Contemporain

Rapport à l’urbain

Socialéconomique

75



Forme Echelle Matériaux

Contraste Insertion Dans l’existant

Addition

Discrète

Même usage

Evolution Changement de l’usage radical

Usage

Visibilité de la transf

Eminente

Restructuration Spatiale

Structure

Supperposition des Contexte

canevas appliqués aux projets Fig 15 Schémas de Synthése

Contemporain Urbain

Socialéconomique

76


E- Le patrimoine transformé , transformable comme levier de régénération urbaine Passé la reconstruction de l’après-guerre faite dans l’urgence, ensuite « la rénovation Bulldozer» des années 60-70 de la politique de la table rase ,puis l’urbanisme de masse1 et face à urbain

la réalité de l’étalement

et à de nouveaux enjeux de mutation sociale

et économique, la

ville d’aujourd’hui , en l’occurrence la ville européenne de Tunis, est à la recherche de nouvelles solutions pour se renouveler.1 Sommes-nous condamner à démolir pour reconstruire

dans une négation

totale de la charge historique et culturel que l’architecture et l’urbanisme véhicule? Mais la ville étant un espace fonctionnel avant tout, elle doit trouver le moyen de se régénérer constamment en gardant son caractère historique et patrimoniale,

une

palimpseste [1] « d’un parchemin première

ville

palimpseste.

Le

est un manuscrit constitué « ancien

écriture

dont on a effacé la

pour pouvoir

écrire un

nouveau texte » 2 Ainsi il est réutilisé

en

conservant les anciennes traces écrites. La ville palimpseste est donc constante, Fig .37 Le palimpseste Codex Ephraemi Rescriptus [1]

une réécriture urbaine

une ville qui

se reconstruit sur

elle-même, puisant dans son héritage, elle le transforme pour se régénérer.3

Il s’agit donc de refaire la ville sur la ville , de requalifier les grand ensemble historiques de redynamiser et de revaloriser ces territoires , de réinvestir

les friches urbaines, de

reconquérir, de densifier de manière

raisonnée , de trouver les moyens de créer dans ce qui existe, transformer les bâtiments délaissés ou ancien pour les ancrer dans un présent, permettant leurs développement. Le potentiel que représente aujourd’hui le patrimoine urbain constitue une véritable opportunité de création pour la ville. Dans

de développement et

cette optique , la greffe et la mutation


architecturales sembles être des moyens efficaces pour renouer avec une véritable dynamique et culture urbaine . Cela dit , les règles d’urbanisme doivent suivre et assurer une certaine flexibilité . «Inventer un urbanisme qui encadre, rend possible, et établit des règles du jeu, est la réponse. Un urbanisme qui incite à la qualité en ouvrant des droits de retour.» estime Christian de Portzamparc. 3 Jean nouvel qui s’est penché sur le renouvellement de la

métropole

parisienne

qui

«semble

aujourd’hui

incapable de se saisir sa véritable dimension» 5. Sa proposition [2], intitulée Naissances et renaissances de mille et un bonheurs parisiens a pour

ambition

de « révéler ce que « ici » possède d’exceptionnel» 6 En effet, historique

le projet se base sur l’héritage parisien

et

notamment,

l’immeuble

haussmannien comme point de départ du renouvellement de Paris. « Intensifier, ré-urbaniser l’urbain, Fig.38 Esquisse de la proposition de Jean Nouvel [2]

plutôt que toujours convoiter d’équiper le vierge : n’est-ce pas la grande […]plutôt que l’extension

expérience parisienne, de

Cerda,

dans

une

coexistence conflictuelle permanente entre modernité et patrimonialité ? Créer la ville sur la ville au lieu de l’étendre toujours plus loin.

[…]

faire évoluer la structure d’un immeuble, voire d’un ensemble de constructions, c’est prendre en compte la flexibilité qui caractérise la vie actuelle.» 7 Le quartier de la part-lieu à Lyon fait actuellement l’objet d’une opération de transformation par l’AUC , agence d’architecture et d’urbanisme. En effet, le projet repose sur une stratégie qui allie régénération et développement 3 prévoyant, à la fois la construction de 1-L’Atelier International du Grand Paris (AIGP) 1-Un bâtiment , combien de vie ? , Cité de l’architecture & du patrimoine palais de Chaillot, exposition du 17 décembre 2014 2- Définition du Le Robert ,édition Brochée ,1997 . 3-Mongin, Olivier. La condition urbaine : la ville à l’heure de la mondialisation. Paris : Éd. du Seuil, 2005, 325 p.

77


nouveaux bâtiments dans les vides urbains ,et la transformation des bâtiments existants

en faisant valoir leurs ouvertures sur la ville.«

Nous avons proposé de réinventer le quartier non pas

en repartant de

zéro, mais se basant sur son architecture singulière en donnant du sens à l’existant via des transformation et des additions. » 8 souligne AUC.

Projets du concours du renouvellement de Paris

Dans le cadre du

travail de recherche et de projet s mené pendant le

workshop à L’Atelier différentes

International du Grand Paris (AIGP) pour explorer

solutions

urbaine

(excavation

,

surélévation

,

densification)pour le renouvellement de Paris .Projets de MVRDV , AAf , ACS en partenariat avec l’UTSschool of architecture (sydney).

Projet : Fibre intervention

Le projet propose « une intensificatio programmatique e spatial de l’ilo parisien. A l’invers des mégastructures, l spécificité du proje repose sur un reconquête verticale d tissu urbain à un micro-échelle. » MVRDV , AAf , AC architecture e partenariat avec l’ut school of architectur (sydney)


Projet : Paris caché

Projet : Densité variable tion et ilot erse la ojet une du une

ACS en utc ture

Paris Caché s’intéresse « à la redéfinition, en profondeur, des cours d’immeubles comme moyen d’accroitre considérablement densité et mixité. Le projet propose l’excavation des cours pour la création d’une nouvelle strate programmatique. le projet redonne de la valeur au ciel et au sol tout en créant les conditions d’un usage intensif et varié des cœurs d’ilots. »

Projet Densité Variable Le projet propose « une nouvelle strate conçue en relation étroite avec le tissu urbain existant. Le processus formel utilisé est lié à la logique de découpage et aux propriétés de l’ilot parisien ainsi qu’au système viaire. Les formes urbaines se répondent et le projet agit en qualité de complément programmatique apportant densité, diversité et intensité. »

78



SYNTHÈSE : La ville palimpseste est une ville qui se renouvelle sans perdre son caractère historique et patrimonial, en se reconstruisant sur elle-même en redynamisant et réinvestissant ses territoires. De ce fait, la création dans l’existant est un moyen efficace pour renouer avec une véritable dynamique urbaine qui rend possible la

reconquête de ces lieux par l’ excavation, la

surélévation, la densification, en faisant évoluer de l immeuble à un ensemble de constructions.

Car la création dans l’existant patrimonial fait valoir

le potentiel d’évolution et de

transformation du patrimoine pour l’ancrer dans un contexte contemporain. ( social, architectural, économique)

le faire revivre et le sauvegarder. La création dans

l’existant est élaboré suivant deux attitudes d’interventions: -L’une, qui s’affirme dans la continuité comme une évolution architecturale évidente du bâti et qui est traduite par une mutation du bâtiment . -Et l’autre qui s’inscrit dans la rupture comme l’injection d’une greffe , une nouvelle strate nécessaire : un corps étranger parasitaire qui s’insère dans l’existant ,traduite par une architecture hybride : le parasite et l’hôte .

La mutation et la greffe aboutissent à un même résultat architectural, nous pensons, en l’occurrence, que se sont les deux faces d’une même médaille, et que ce qui diffère, c’est l’ interprétation et la vision théorique de l’acte de la création dans l’existant.

Elles se traduisent par une réinterprétation une reformulation du cadre bâti comme du programme vu que ces transformations remettent l’usage et la fonction au cœur de l intervention. Elles sont notamment conçues comme un repère architectural ayant un rôle signalétique, et

exprimant

ce

nouvel usage. Elles s’expriment suivant une complémentarité ou un contraste apparent entre l’existant et le créée, et font appel à des confrontations ou des dialogues entre les volumes les éléments architectoniques, et les matériaux.

C’est dans cette optique, que le centre historique colonial, en l’occurrence, l’immeuble de rapport comme moteur de création est le point de départ du renouvellement de l’hyper-centre de Tunis.

79



LES INCUBATEURS DE START-UPS UNE NOUVELLE VISION DES ESPACES DE TRAVAIL

Introduction A-C’est quoi un incubateur à Start-up ? 1-L’incubateur à start-up 2- Les start-ups et les espaces de co-working en Tunisie A-Pourquoi un incubateur à Start-up ? B – Incubateur et spatialité : 1- l’espace incubateur à start-up 2- L’évolution de l’espace de Travail 3- Les caractéristiques de l’espace de co-working Conclusion

80



INTRODUCTION

Notre réflexion sur

la création dans le patrimoine

part du soucis

d’

inscrire l’architecture du 19-20 , en l’occurrence , l’immeuble de rapport ,dans un registre culturel et fonctionnel , émanant du contexte actuel du centre-ville de Tunis. Se pose alors la question de la fonction, et de la rentabilité de ce patrimoine pour sa valorisation et sa réintégration dans son environnement comme outil de développement et levier urbain.

L’ enjeu se situe , donc, dans l’introduction d’un programme spécifique , qui répond à la conjoncture économique et sociale de l’immeuble de rapport, pour sa réinsertion dans la vie quotidienne et la dynamique du centre ville . Ainsi , l’anticipation des potentielles mutations fonctionnelles et spatiales, permet à la fois de préserver ces joyaux architecturaux et de leurs attribuer

un rôle

économique et social dans le

contexte

d’aujourd’hui.

A travers ce chapitre, nous tenterons, d’une part, d’expliciter notre choix d’affecter à l’immeuble de rapport de notre intervention, un nouveau programme et de le transformer en un incubateur de startups. Nous allons ensuite, introduire les caractéristiques de cette nouvelle vocation et ses spécificités.

81


A-c’est quoi un incubateur à Start-up ? 1-L’incubateur à start-up L’incubateur à start-up est une structure destinée à détecter et à accompagner, des jeunes créateurs, étudiants, ou jeunes diplômés, porteurs d’une idée ou d’un projet innovant, à créer

leurs propres

entreprises et à les propulser sur le marché national et international. Cet accélérateur de start-up leurs fournit les moyens de construire ce projet par un programme de mentorat (conférences , bootkamps, conseillers en finances économie , droit .. ), qui les aident à développer leurs idées, les concrétiser ,à trouver leurs modèles d’affaires et à mettre au point une stratégie d’accés au

marché, en mettant à leurs disposition

espace et ressources humaines intellectuelles et matérielles.

L’incubateur à start-up est, par ailleurs, un espace social d’échanges et de partages, qui rassemble une communauté de jeunes gens ( étudiants , diplômés , entrepreneurs , investisseurs , business agnels,

mentors,

partenaires) de différents cursus, secteurs et parcours ( des start-ups en création, des start-up en développement) qui se partagent les idées , connaissances, expériences ,et

motivations créant ainsi une

synergie

d’innovation et de création. L’incubateur à start-up est également un lieu ouvert au public proposant des conférences, événements ,espaces de coworking ,et espaces communautaires.

C’est un lieu

innovant qui adopte les nouvelles caractéristiques de

l’évolution de l’espace de travail lié aux changements

culturels,

économiques, à l’impact de nouvelles technologies et met à leur disposition un espace flexible, dynamique, ouvert 24/24 , dans le quel on peut travailler , se détendre , échanger, s’inspirer et créer à son propre rythme.


Ce concept est apparu à l’ échelle de la ville dans la Sillicon Valley, en Californie, au début des années 60. Ce fut un

environnement

expérimental et créatif, pour des jeunes diplômés dans la course à l innovation, et dynamisme et

qui s’est développé peu à peu, créant une sorte de d’écosystéme de start-ups. La Sillicon Valley compte

aujourd'hui plus de 6 000 entreprises, les plus influentes au monde,

à

l’instar Intel, Ebay ou encore Adobe systems … qui ont transformé la ville « en un vivier de talents prônant une culture d'entreprise qui traitait l'équipe comme les membres d'une famille, s'affranchissant du code vestimentaire costume cravate, et instaurant un mode de relations égalitaires et non formalistes. » 1

Ce concept fut importé à petite échelle comme incubateur à start-up, à Berlin, en France et un peu partout dans le monde, portant

un grand

potentiel pour relancer l'économie, donner un nouvel élan à

l'esprit

d'entreprenariat, réinventer les industries et créer des emplois bien nécessaires.

Aujourd’hui,

on

peut

estimer

à

800

le

nombre

d’incubateurs

et

d’accélérateurs européens, dont environ 80 en France et une quarantaine en région parisienne

.2 « Point fort de ces structures d’accompagnement de

futurs créateurs d’entreprise : cinq ans après leur naissance, les entreprises issues d’un incubateur ont une chance de survie de l’ordre de 70 % . Les dix plus belles start-up incubées ici depuis 2009 ont créé plus de 1 000 emplois ; 12 500 emplois depuis 1984, date de création [de l’incubateur] », affirme Michel Coster, professeur en entrepreneuriat et directeur de l’incubateur de l’EM Lyon. 2

1 Piero Scarufi, A history of Silicon Valley , Kindle Edition,2011. 2 Michel Coster, interviewé par le journal Le monde économie, 20.02.2017

82


2. Les start-ups et les espaces de co-working en Tunisie Au milieu des grands défis économiques auxquels la Tunisie fait face, les start-ups tunisiennes émergeantes représente une source d'espoir pour le pays, qui compte aujourd’hui des startups dans tous les domaines : technologies de l'information , la communication, le contenu numérique, les jeux et applications mobiles, l’éducation, les technologies de soins de santé, la FinTech, les médias, de la

big data, des appareils

connectés, hardwares, les énergies renouvelables et les technologies écologiques, l'électronique ,ainsi que de nombreux autres secteurs à fort potentiel de croissance. Cette année, Forbes 3 vient de lister Tunis dans les dix premières villes pour démarrer une entreprise,5 alors que TechCrunch 4 a mis en évidence la Tunisie comme la prochaine

plaque tournante pour

la création et

l’incubation de start-ups de la région MENA.5 Cependant l’implantation d’incubateurs à Start-up en Tunisie reste limitée. Hormis plusieurs espaces de coworking qui deux dernières années

ont vu le jour ces

à l’instar, de Jasmin Hall au centre urbain Nord,

de Cogite aux Bergers du Lac qui compte une vingtaine de start-ups, les incubateurs à start-ups demeurent en des

petites structures (Incubateur

d’Esprit ou Le StartupHaus) qui n’offrent pas l’accompagnement et la même dynamique que celle qu’on retrouve en Europe. Cela dit, Flat6labs , un incubateur à sart-up, implanté dans plusieurs pays (Beyrouth, le Caire..), va prochainement s’installer au centre-ville de Tunis. Il se propose « de créer une nouvelle vague d’entrepreneurs tunisiens œuvrant à des solutions et applications innovantes; favorisant l’innovation en la mettant au service de la croissance de l’écosystème Tunisien » 6 3 Forbes : le mensuel économique et financier américain dont les listes sont une référence dans le monde économique. 4 TechCrunch : journal électronique américain spécialisé dans l'actualité des startups Internet 5 https://www.tekiano.com/2015/11/30/la-tunisie-dans-le-top-10-des-pays-ou-il-fautsinstaller-pour-lancer-sa-startup-selon-forbes/ 5 http://tunisianstartups.org/fr/ 6 Http://www.flat6labstunis.com


Se confronter réellement aux enjeux actuels de l’hyper-centre de Tunis et de l’immeuble de rapport apporte la compréhension d’un besoin de proposer une nouvelle fonction pour notre intervention. De ce fait, le choix de cette vocation part de la volonté

de mettre

l’immeuble de rapport au

cœur des usages et du contexte d’aujourd’hui. Nous avons conscience, par ailleurs, que la dimension fonctionnelle mais surtout

économique du

patrimoine et sa rentabilité 1 est une condition sine-qua-none

à sa

préservation et sa pérennité. Françoise Choay estime que « nous sommes aujourd’hui confronté à une révolution sémantique . Et c’est à une autre échelle, hégémonique et non incidente, que s impose la valeur économique du patrimoine. » 2 Renzo piano à son tour, souligne, à propos de son intervention

à Schlumberger que celle-ci « a été dictée par

la demande

économique ».3

D’autre part, le potentiel architectural et urbain de l’immeuble de rapport est

aussi vecteur

mutation 4

d’une histoire et d’une symbolique d’évolution et de

qui s’est longtemps développée et adaptée à une situation

économique donnée. Par ailleurs, la SNIT, la Société Nationale Immobilière de Tunisie, chargée par l’état de

gérer les «

biens des étrangers »

après un accord conclu entre l’état Tunisien et son homologue français « fixant les conditions de rachat de ces biens auprès des propriétaires français et de leur revente aux occupants tunisiens » 5 a aujourd’hui acquit une bonne partie du parc immobile colonial, qu’elle est entrain de revendre aux enchères aux tunisiens.

1

Un bâtiment , combien de vie ? , La transformation comme acte de création. Conférence «Équation économique et réflexion sur le programme pour une gestion globale des projets » , Cité de l’architecture & du patrimoine palais de Chaillot du 17 décembre 2014 au 28 septembre 2015. 2 Françoise Choay , le patrimoine en question, Anthologie pour un combat, Seuil,p XL,2009, France. 3 Renzo Piano ,entretien dans l’article « De l’art de la mesure » dans « l’Architecture d’Aujourd’hui » ‘A’A’ 407 ,p 108. 4 L'immeuble de rapport , p. 5 Société Nationale Immobilière de Tunisie (S.N.I.T) , site officiel.

83


Hyper-centre De Tunis

Fig.1 Emplacement des universitĂŠs et moyens de transport par rapport au centre-ville


De ce fait, nous nous sommes adressés au responsable de la SNIT chargé de revendre les immeubles, qui estime que leur vocation résidentielle est entrain de changer et

que 80% des appartements sont rachetés par des

professions libérales ( avocat, médecin, notaire…) et

des petites

entreprises. 6 D’un autre coté , notre étude sur l’hyper-centre de Tunis a montré que sa dévalorisation est notamment due

à la

tertiaire . Notre démarche est donc

Campus et Universités

prolifération de la fonction

d’introduire une nouvelle fonction

dans ce patrimoine quotidien qui, d’une part, va ouvrir ce patrimoine au public mais aussi « l’arracher à un destin muséal » 7 en y implantant un usage quotidien

qui participe à la dynamique d’un centre ville. En cela

, l incubateur à start-up ( à l’instar de l’IFT) est un lieu social par excellence et un véritable catalyseur , ouvert à un public jeune qui se nourrit de cet environnement de jour comme de nuit, apportant

vivacité

et élan à l’état de léthargie dans lequel se trouve ce patrimoine et ce

Bus

centre-ville dévalorisé.

Métro Train

Aussi,

l’incubateur

à start-up devient aujourd’hui une fonction

nécessaire à la ville , et un moteur important pour la croissance économique , qui vulgarise

et développe la culture entrepreneuriale.

Inscrire cette structure au cœur de la ville, c’est aussi rallier de nouveau les campus universitaire et la vie estudiantine au centre-ville qui sert de plaque tournante à tous les campus et moyens de transports. Par ailleurs, la mixité sociale et professionnelle du centre-ville est le lieu propice pour installer un incubateur , projetant ainsi ces futurs entrepreneurs

avides d’inventivité, de création et d’inspiration au

centre de la vie active tunisienne. 6 7

Annexe entretien avec le responsable de la SNIT, Mustapha Maarouf chargé de la vente de l’ensemble des immeubles de la mutuelles française. Françoise Choay , le patrimoine en question, Anthologie pour un combat, Seuil ,p XL , 2009, France.

84


C – Incubateur et spatialité 1- L’espace incubateur à start-ups L’incubateur à start-ups est un écosystème qui a été réfléchi de manière à engendrer une atmosphère stimulante de collaboration ,de création et de productivité. Celui-ci s’organise en deux types d’espaces : les espaces polyvalents et communautaires / les espaces de travail.

Les espaces communautaires regroupent un auditorium pour les conférences et les séminaires … ,une salle d’exposition et de vente ,une médiathèque ou un centre de recherche, un forum ou une agora comme lieu de rassemblement pour accueillir différents types d’événements , des ateliers et des fablab (laboratoires de fabrication ) qui donnent lieu

à la

construction des prototypes, ainsi que des espaces de détente . Les espaces de travail se divisent en deux , des espaces les espaces de co-working

informels comme

ouverts et équipés de tables modulables mais

aussi des espaces plus délimités comme les bureaux des start-up , les salles de réunions , et les espaces d’encadrement. Penser l’architecture des incubateurs à start-ups , c’est

imaginer ce

micro –organisme ou chacun est susceptible de trouver ses marques , d’innover, d’échanger et

, de travailler , mais c’est

aussi prendre le

temps de s’interroger sur notre représentation de l’espace de travail, sur la configuration des lieux ,et leur adaptation à l’usager. Car en effet , notre manière d’appréhender l’espace de travail a beaucoup évolué et nous sommes aujourd’hui conscients à quel point le cadre favorise le développement de la qualité sociale, de la créativité et de l’efficacité de l’usager

et que l’espace représente

«

un levier de transformation

assez fort des modes de travail »1. Les lieux de travail étaient conçu dans l’isolement le plus total, puis, ils sont devenus plus fonctionnels, plus productifs, par la suite des lieux d’interaction et de socialisation où la dimension humaine s’est imposée progressivement. évolution a connu 5 phases majeures.

2 Ainsi leurs

Fig.3 Dis


2- L’évolution de l’espace de travail Les espaces taylorisés des années 20 Ils étaient aménagés selon un ordre strict, rationnel et fonctionnel, et fractionnés en plusieurs unités ayant chacune un rôle spécifique, pour maximiser l’efficacité et la productivité. Les bureaux

s’allignaient

alors face à celui d’un proviseur, dans des salles où les fenêtres étaient placées au-dessus des travailleurs pour favoriser l’isolement et la concentration. Cette typologie avait certes une organisation claire mais exprimait un contrôle et une hiérarchie stricte, et peu motivante .

Disposition des bureaux taylorisés Les « open space »s ou bureaux paysagers, des années 50 Ils remettent en question

la typologie industrielle rigides des espace

taylorisées en commençant à s’intéresser pour la première fois à l’aménagement de l’espace de travail et à l’ergonomie en tant que facteur de productivité mais surtout en tant que nécessité pour les besoins des travailleurs. Les bureaux étaient dés lors disposés dans des espaces larges et ouverts favorisant la collaboration , avec une circulation et 1 Elisabeth Pélegrin-Genel, architecte , urbaniste , psychologue du travail, Réinventer l’espace de travail, article du périodique Guide de l'immobilier pour les entreprises 2016-2017 , p62-63. 2 RÉMY CAGNOL, Article Petite histoire de l'espace de travail, dans le magazine Deskmag, 2013. 3 Herman Hertzberger , How the office became what it is today.

85


un aménagement libre à l’instar le Johnson Wax

de du Frank Lloyd Wright. On introduit

notamment la climatisation et l’air conditionné. Cette

approche

égalitaire

et

aléatoire

de

l’espace s’est avérée plus tard être une source de tension entre les travailleurs par le manque de vie privée et la propagation de bruit et de nuisances.

Les actions offices Fig. 4 Disposition de l’open space

des années 60 conçues

comme un « village de travailleurs ,où

les

employés peuvent avoir le sentiment d’appartenir à une communauté plutôt que d’être perdu dans la foule ». 3, ont une organisation spatiale modulaire formatant des plateformes structurées de manière répétitive connectées entre elles 4, prévalent flexibilité spatiale et intimité des travailleurs.

Les cubic farms des années 80 Fig. 5 Ade l’action offices

répondent aux

besoins croissants d’espaces de travail et à l’augmentation rapide du nombre de travailleurs qui se traduit par une optimisation excessive de l’espace , qui a poussé le concept des actions offices à son extrême. L’espace s’organise en une ferme de cubes

ayant des parois flexibles

et amovibles qui assurent l’intimité de chaque employé. Chaque cube

de 6m2 est

partiellement

délimité par des parois de 1.8 m de haut permettant d’isoler chaque

travailleur

pour

« une meilleure productivité ». Fig. 6 Disposition du cubic farms 3-Herman Hertzberger , How the office became what it is today. 4- Ibid 2


L’espace Taylorisé

Les action offices

L’open space

L’espace Cubic farms

Fig 7 schémas evolution de l espace de travail https://wrww.stylepark.com

1. Espace Taylorisée 1920 -Hiérarchie . -Maximiser la concentration. -Salle de travail sans ouvertures sur l’exterieur 2. Les open spaces 1950 -Des espaces larges et ouverts rassemblant tous les emplyés - climatisation et air conditionné 3. Les action Offices 1960 -Espaces ouvert avec des divisions modulaires et flexibles - Plateformes 4. Les cubic Frams 1980 -Système de divisons modulaires avec une optimisation extrême de l’espace .

86


Les co-working philosophie

spaces des années 2000 représentent une nouvelle

du travail, qui est née

d’une nouvelle génération de

travailleurs créatifs de la Silicon Valley. Cette philosophie , impacté par l’explosion des Technologie de l’information et de la communication ,a pour obsession d’ innover et de trouver la prochaine grande idée dans un espace de travail qui se doit d’être inspirant favorisant la créativité et la collaboration.

L’introduction de la domestication du lieu de travail ,concept dont les locaux

de Google ont été les

pionniers

en adoptant une ambiance

convivial , par un mobilier « résidentiel » dans l’environnement de bureau. Des simple desk (bureau) où l’on dépose son ordinateur portable, aux canapés, poufs, hamacs barques, espaces verts et mêmes des paniers de basket investissent leurs espaces lumineux, et aérés , ouvert sur son environnement,

maximisant confort et interaction. « Nous appréhenderons

le bureau de demain comme une destination » , assure Elisabeth PélegrinGenel « il doit être conçu comme un pole d’attraction, recréer une ambiance maison avec une grande diversité d’équipements professionnels des standards économiques élevés .le salarié doit y trouver un écosystème d’espace , ou il va se réaliser au mieux . »6

3- Les caractéristiques de l’espace de co-working L’ espace se veut informel, agréable et chaleureux, bannissant toute hiérarchie, mettant l’accent sur la collaboration et le travail en équipe et prévalant l’appropriation de l’espace. Un espace ouvert , libre modulaire et modulable, flexible et reconfigurable par des parois et des mobiliers

qui coulissent qui s’adaptent

, évoluent et se transforment

suivant les besoins et le confort de l’usager qui choisit ou et comment 6 travailler. Les agences de publicité

et les entreprises de TIC ont

toujours été à l l'avant-garde de la conception des espace de travail de pointe, les façons dont les gens travaillent ont continué à évoluer, à se

Fig.12Les espaces


calquer et à se multiplier à l’instar de l'agence de publicité de Wieden et Kennedy qui s'éloigne du bureau comme aire de jeux de Google pour remettre le travail au cœur du travail créatif. 6- Elisabeth Pélegrin-Genel, architecte , urbaniste , psychologue du travail, Réinventer l’espace de travail, article du périodique Guide de l'immobilier pour les entreprises 20162017 , p62-63.

ces communautaire : librairie – Agora – terrasse aménagée – espace de détente -- Cafet

87



L’espace de Co-Working

Fig.16 Organisation spatiale de l’espace de travail

88



SYNTHÈSE L’injection d’une novelle fonction à notre objet d’intervention part de la volonté d’ inscrire l’immeuble de rapport

au cœur des usages et du contexte économique et social de l’hyper-centre

et sa réinsertion dans la dynamique du centre-ville.

Le choix s’ est porté sur l’incubateur à start-up pour plusieurs raisons : -économique et sociale : La tertiarisation de l’hyper-centre. Le changement de

la vocation résidentielle de ces immeubles qui accueillent de plus en plus

d’espaces de travail : professions libérales, petites entreprises… -urbain L’incubateur à start-up est un lieu social de partages et d’échanges ,et centre-ville, étant donnée qu’il est ouvert au

un catalyseur pour le

public et rassemblant une communauté de jeunes

étudiants , entrepreneurs , qui dynamisent les lieux de jour comme de nuit. -Rallier les campus universitaires et la vie estudiantine au centre-ville qui sert de plaque tournante aux universités et moyens de transports. -Les espaces de co-working à Tunis sont majoritairement implantés dans la banlieue nord

, en

dehors de la ville pourtant la grande mixité sociale de l’hyper-centre est matière à inspiration pour ces structures.

L’incubateur à start-up s’organise en deux types d’ espaces : des espaces

communautaires et des

espaces de travail. Les espaces de travail sont soit informels et déstructurés ,soit plus délimités et formels. L’évolution de l’espace de travail s’est faite en fonction des besoins de l’usager, où la priorité a radicalement changé de maximiser la concentration par l’isolement du travailleur , à assurer un espace collaboratif, créatif et chaleureux L’espace de l’incubateur à start-ups modularité,

est

ayant souvent une dimension domestique.

donc caractérisé

dans un plan libre , qui permet à

par une grande flexibilité et

l’ usager de

le reconfigurer

et se le

réapproprier , sans se perdre dans un espace ouvert et grand et sans créer de barrières visuelles ou limites perceptibles qui restreindraient l’échange et la collaboration qui produisent la synergie créative de l’incubateur. L’espace doit, par ailleurs, être agréable, lumineux et ouvert sur l’environnement.

89



PROJETS DE RÉFÉRENCES

- L’ANCIEN PETIT CARNOT TRANSFORMÉ, HANS PHILIP RICHTER - LA HALLE FREYSSINET : JEAN MICHEL WILLOMTTE - LE BRITISH MUSEUM : REM KOOLHAAS - LE REICHSTAG : REM KOOLHAAS - LA FONDATION JÉRÔME SEYDOUX-PATHÉ : RENZO PIANO

91


L’INSTITUT FRANÇAIS DE TUNIS L’ANCIEN PETIT CARNOT TRANSFORMÉ

FICHE

TECHNIQUE

Architecte : Hans Philip Richter

Maitre de l’ouvrage : Ministère des affaires étrangères et européennes .

Réception : Mai 2015 Lieu : Avenue de Paris , Tunis. Superficie : HISTORIQUE  Le petit Carnot, construit en 1882 par Etienne-Marius Arnaux comme collège Saint-Charles, est le premier bâtiment du grand complexe qui deviendra plus tard le lycée Carnot, agrandit sur plusieurs phases et parties par Jean Emile Resplandy puis Victor Valensi en 1931. En 1983, à sa rétrocession par la France à la Tunisie, la partie annexé deviendra le lycée Bourguiba tandis que le petit Carnot sera attribué à l institut français. En 2012, l'Ambassade de France a donné le coup d'envoi au projet de regroupement des services culturels et de coopération, dans le nouvel Institut Français de Tunisie qui prendra place dans le bâtiment patrimonial du petit Carnot. 1 La proposition de Hans Philip Richter secondé par Karim Jeddi-Gonzales, lauréate du concours d'architecture, fut adopté. En mai 2015, le petit Carnot transformé a ouvert ses portes. 1 PARTI

Hans Philip Richter qui originaire d’Allemagne, a élaboré plusieurs transformations sur un existant patrimoniale à l instar de l’institut Goethe à Paris, l’Institut français à Prague, ou encore le château Baylaucq à Pau. L’architecte a « un souci de clarté et d’espace modulable ».1

  .

ARCHITECTURAL

Le parti pris est « respecter la structure initiale du

Fig 1 Le bâtiment est constitué d’un volume rectangulaire ,éclairé par deux cours.

site, tout en adaptant les lieux à un usage contemporain et en tirant parti d’une situation exceptionnelle, au cœur de la capitale. » .

1. Archibat 35 ,L’IFT, le petit Carnot, le phénix renait de ses cendres, juillet 2015, p13, 14.


L’institut français de Tunis, l’ancien petit Carnot transformé

RÉPONSE

ARCHITECTURAL

Créer un espace attractif et contemporain d’échange et de partage Restructuration totale de l’espace à l intérieur du petit Carnot. Les fonctions de l’ institut français évoluent « ce sont les nouvelles installations qui vont transformer l’ensemble en véritable centre culturel : la médiathèque, plus spacieuse et plus moderne, une galerie d’exposition et un auditorium, à la fois salle de cinéma et de spectacle »

Fig 2 Espace intérieur

S’ouvrir à la ville de « capturer sa lumière et battre à son rythme» .2 La cour intérieure comme « centre de gravité » de l’institut où se rencontrent les différentes fonctions et se produisent des événements , concerts.  Le bâtiment s’ouvre sur l’avenue de Paris par les mailles d’un claustra qui transmet la dynamique de la rue et connecte le bâtiment à la ville.  L’architecture contemporaine de la parois crée l’événement sur l’avenue.

Fig 3, cour intérieur

Charge historique :

Les architectes conservent « les espaces et éléments fondateurs du bâtiment. » Restauration des façades ,fenêtres et portesfenêtres. Réinterprétation contemporaine d’éléments architecturaux anciens, en l’occurrence, la marquise transformée en auvent à l’écriture moderne marquant l’entrée et entourant la cour.

Fig 4 réinterprétation de l’élément de a marquise

NOTIONS ET CONCEPTS Contraste Le claustra métallique à l’architecture contemporaine et aux lignes dynamiques légères contraste avec le traitement sobre des espaces végétaux et minéraux et la blancheur du bâtiment massif. À l’échelle urbaine, la paroi métallique se confronte également au langage classique de l’architecture du centre historique.

92

Fig 5 Le claustrât métallique


LA

RÉPONSE

PROGRAMME

ARCHITECTURALE

ET

SPATIALITE

L’entrée principale se trouve sur la rue Sayf-AdDaoula. Le hall d’accueil s’ouvre sur la cour et dessert du coté gauche la galerie d’exposition et la médiathèque auquel un grand espace fut consacré et de l’autre coté et au premier étage ,l’espace campus France et l’administration. Le centre de langue ainsi que l’auditorium qui accueille régulièrement des conférences, ont été aménagées dans le 3 éme volume sur 2 niveaux. Les différentes fonctions sont réparties autour de la cour centrale.

Fig.6 espace médiathèque

Hall d’accueil Administration + campus France Espace d’exposition Médiathèque Auditorium + centre de langue

 La fluidité et la flexibilité spatiale préconisée pour l’usage contemporain ont amené les architectes à une restructuration complète de l’espace intérieur. Technique : -Ils ont commencé par libérer l’espace intérieur. Toutes les cloisons intérieures ont été abattues progressivement en étayant les façades.

Fig.7 répartition fonctionnelle

-Les travaux comportent notamment le renforcement et isolation des murs de la façade, renforcement de la structure. -Recouvrement des murs à la chaux. Etayer les Façades

Seules les façades restent debout, de façon à totalement réorganiser l'espace à l'intérieur des murs.

Fig.8, 9, 10 photos du suivie du chantier Les murs porteurs abattus au fur et à mesure que les façades latérales sont sécurisées.


LA RÉPONSE ARCHITECTURALE

Fig 11 Charpente métallique pour alléger le toit et les dalles

Referraillage et Recoulage des dalles

« Carnot a réussi le double défi de raviver l'atmosphère des lieux tout en l'actualisant. Qui aurait cru que ce vieux bâtiment austère aux longs corridors sombres et gris pourrait un jour montrer de nouveaux attraits lumineux ? Sans doute les atours de la vieille bâtisse portaient-ils en eux ce potentiel : la situation, en plein cœur de la ville, le parcellaire insérant deux cours aux proportions harmonieuses et l’inertie d’épais murs en pierre. »

A RETENIR  La transformation du petit Carnot , ce qui nous a interpelé -libération de l’espace pour accueillir les nouveaux usages en gardant les éléments et la charge historique du bâtiment et la démarche technique pour y arriver. -L’insertion dans la ville , le rôle de l’enveloppe dans la réconciliation entre l’urbain et le bâtiment, et la dynamique qu’a engendré le nouveau langage contemporain à raviver et porter de l’intéret à ce bâtiment .

93


LA HALLE FREYSSINET , TRANSFORMÉ EN INCUBATEUR À START-UP

FICHE

TECHNIQUE

Architecte : Jean-Michel Wilmotte Maitre de l’ouvrage : Xavier Niel Lieu : 13e arrondissement de Paris. 

Réception : 2018 Superficie : 33 000

m2

HISTORIQUE La halle Freyssinet a été construite en 1927 par l’ingénieur Eugène Freyssinet. Ce bâtiment ferroviaire fait partie du patrimoine industriel Français. En 2006, le palais de justice lance un concours pour transformer la halle en nouveau tribunal de grande instance. Mais le projet fut finalement avorté . En 2011, la halle fut exploitée par un groupe d’événementiel, et plusieurs défilés de la Fashion Week parisienne y ont été organisés. Un an plus tard, la halle Freyssinet fut inscrite au titre des monuments historiques. 1 En 2013, Xavier Niel, le fondateur de Free, rachète la halle Freyssinet et entame le projet de la transformer en incubateur pouvant accueillir jusqu’à 1000 startup, un lieu qui deviendra « la vitrine de l’innovation française ».

Architecte, urbaniste, Jean-Michel Wilmotte est né en 1948 à Soissons (France). Il a créé sa propre agence d’architecture à Paris en 1975, qui rentre en 2010 dans le classement mondial des 100 plus grands cabinets d’architecture . En 2005, il crée la Fondation Wilmotte pour promouvoir la greffe architecturale pour les bâtiments à caractère patrimonial.

.  Les auvents suspendus au-dessus du bâtiment sert de contrepoids, permettant ainsi au squelette de béton d’être optimisé et réduit à la seule expression des forces qui le traversent. 3

 

 

  Le bâtiment de Freyssinet est constitué principalement de 3nefs parallèles faites de voutes ,éclairées par des lanterneaux. La nef centrale Nefs latérales Lanterneaux 1- Wikipedia, https://fr.wikipedia.org/wiki/Halle_Freyssinet


LA HALLE FREYSSINET EN INCUBATEUR À START-UP

PARTI

ARCHITECTURAL

L’idée est de transformer la Halle avec une architecture qui « répond avant tout à une histoire, celle du lieu » et de générer un espace de vie favorisant l'échange et le partage des connaissances , ouvert sur le quartier. -Une lecture totale et claire du volume de la halle valorisant son architecture.  Placer les fonctions dans des modules ,de différentes hauteurs , désolidarisés de la structure et de l’enveloppe.

 L’usager expérimente l’espace de la halle sous différents angles .

Garder l’espace de la nef centrale ouverte et libre en lui attribuant un rôle principal d’espace communautaire de rassemblement  les nefs latérales  programme fonctionnel répartie dans des espaces modulaires.

Limite initiale -La halle replacé dans la dynamique de la vie du 13 éme arrondissement

 Transparence totale du bâtiment. 

 Le prolongement du parvis initial devient un hall d’accueil urbain ouvert complètement par une façade transparente sur la ville.

 deux passages urbains couverts, créent un lien entre l’incubateur et la ville 

 Désenclaver la Halle  De la rue on accède désormais directement aux différents espaces sans monter des escalier.

94


LA

RÉPONSE

ARCHITECTURALE

NOTIONS ET CONCEPTS Contraste : A l’échelle urbaine : Confrontation entre les voutes cylindriques massives en béton précontraint et les parois vitrées qui ont remplacés les murs en béton. A l’échelle du bâtiment , les volumes rectangulaires sobres contrastent avec les lignes courbes des voutes. Transparence -La légèreté des matériaux utilisés pour les façades mais aussi à l intérieur. PROGRAMME

ET

SPATIALITE

L’espace est organisé en 3 zones distinctes : -zone communautaire : contenant espace de réunion, le forum, exposition, un FabLab, un auditorium . -Espace de travail des start-up et espace de coworking -Espace de détente , restaurant , café. L’espace, conçu par des volumes rectangulaires modulaires et modulables, connectés par des passerelles  flexibilité spatiale et une fluidité de la circulation .

Jean-Michel WILMOTTE : « Notre projet de pépinière numérique est un véritable catalyseur architectural, il accueille et unifie deux grandes énergies créatrices dans un lieu unique, innovant et bouillonnant; mêlant ainsi l’ingéniosité et l’audace d’un ingénieur du XIXe à l’imagination débridée et exaltée d’une nouvelle génération. » A RETENIR L’injection de volumes modulaires et modulables et de passerelles permet : - répondre aux caractéristiques spatiales de l’incubateur à Start-up - lire le volume de la halle dans sa totalité, le valoriser, et de l’ appréhender autrement. L’insertion urbaine de la Halle par la transparence de ses façades ,le désenclavement, les rues urbaines qui traversent le bâtiment, ainsi que l’aménagement de terrasses et d’espaces verts. 1- Jean-Michel Wilmotte , Revue , La lettre de l'Académie des beaux-arts , N°9, juin 2015, p 18.


LE BRITISH MUSEUM LA GRANDE COUR ELISABETH II

FICHE

TECHNIQUE

Architecte : Norman Foster

Maitre de l’ouvrage : British Museum Lieu :

Londres

Réception : 2000 Superficie : 8000 m² HISTORIQUE

Le British Museum, le musée d’histoire , a connu depuis sa construction plusieurs évolutions. Le bâtiment initial, de forme carrée, a été construit par Robert Smirke dans un style néoclassique, en 1865 pour abriter la bibliothèque du roi George III. La salle de lecture circulaire, recouverte d'un dôme, qui fut bâtie en 1857 par Sydney Smirke, constitue un lieu emblématique qui a accueilli Karl Marx ,Charles Dickens ou encore Ghandi, dans un édifice constitué de rayonnages. Ensuite, les galeries du roi Édouard VII, furent additionnées dans un style Art nouveau, en 1914. 1 En 1993, la transformation de la cour centrale « Queen Elizabeth II Great Court. »,qui est située à l’entrée principale, fut menée par Norman Foster. 1

Norman Foster, architecte britannique et prix Pritzker de 1999, a fondé son agence Foster + Partners en 1967 et a posé, avec Richard Rogers, les bases de l'architecture dite « High-tech ». L’intervention sur un existant patrimonial est un exercice récurrent dans l’oeuvre de Foster à l’instar du Reichtsag de Berlin , le carré d’art à Nîmes et il a récemment remporté un concours international pour la transformation du Museo Del Prado à Madrid.

Bâtiment initial Contexte : La grande cour intérieure était à l’abandon pendant un siècle et demi et sans accès au public, investie par la salle de lecture circulaire et puis des rayonnages qui l’ont

Cour jardin initiale L’édifice contenant la bibliothèque circulaire entourée de rayonnages.

.

La bibliothèque

entouré dans un bâtiment d’après guerre. Ils n’étaient fréquenté que par quelques privilégiés. absence de système centralisé encombré dans le musée. 1 1- BRITISH MUSEUM, Londres, Encyclopædia Universalis . http://www.universalis.fr/encyclopedie/british-museum-londres/

95


LE BRITISH MUSEUM, LA GRANDE COUR ELISABETH II

PARTI

ARCHITECTURAL

« Encombrée pendant plus d’un siècle, cette cour se devait d’être le cœur battant de tout le musée, irriguant chaque galerie et concentrant en son centre l’emblématique salle de lecture ronde. » Le parti pris est de réinvestir et redynamiser à travers la cour recréée la vie dans le british musuem.

RÉPONSE

ARCHITECTURALE

-Libérer l’espace de la cour et offrir une nouvelle lecture de l’espace et de l’architecture du musée.  Eliminer l’espace des rayonnages et ne garder que la salle de lecture circulaire Placer deux larges rampes qui enlacent la salle circulaire et relier la salle de lecture et la galerie haute par une passerelle suspendue en l’air.  L’ascension, les passerelles, la rampe, la terrasse on parcourt l’espace dans ces 3 dimensions découvrir le bâtiment le volume le fronton , les statues de différents angles de différentes hauteurs  donner la mesure de l’immensité, la grandeur de l’architecture initiale La cour comme espace central fédérateur vivant ouvrir toutes les galeries sur la cour et injecter dans la cour un espace communautaire : café , restaurant , terrasses, boutiques ,activités scolaires

Générer un mouvement continu porté par les lignes, la lumière, les ombres de la verrière , de personnes

Insertion urbaine

 dynamiser la cour 

voie piétonne traverse le grand terminal ferroviaire et l'Université de Londres.


LA

RÉPONSE

ARCHITECTURALE

NOTIONS ET CONCEPTS Entre unité et contraste : Produire une unité qui s’inscrit dans la rupture : Une rencontre plus qu’un contraste, -de matériaux : entre l’acier , le verre et la pierre massive -de lignes : entre lignes horizontales strictes et des lignes courbes qui se chevauchent, -de volumes : compacte fermé / aérien ouvert Affiche une unité qui surprend entre « ce temple du savoir sombre, froid et solennel » et la cour limpide claire avec une activité bruissant et une chaleur humaine. Transparence : La verrière capte la lumière qu’elle renvoie dans la cour.

Le mouvement : Un mouvement d’ascension, accentué par le jeu d’ombres, les rampes, la torsion, les formes triangulaires et le décollement de la verrière, « on tourne autour de la salle de lecture en restant à sa base ou, de bas en haut, en parcourant les rampes. »

PROGRAMME

ET

La structure fluide emporte le regard

Rencontre de matériaux de lignes , le contraste va à son paroxysme affiche une unité qui surprend .

SPATIALITE

Des nouvelles fonctions injectées dans la cours: -des boutiques (ventes de souvenirs de livres…) et cafés placés autour de la bibliothèque centrale dans un mouvement ascendant,

L’ombre des mailles sur les murs de la cour

Un jeu des formes sans fin

un restaurant, terrasse et un espace d’exposition temporaires dans l’aboutissement des rampes.

-un espace d’éducation , auditorium , salle de conférence et séminaire sont placé au dessous de la cour. 

-la cour accueille des événements artistique.

-La salle de lecture , et sa grande coupole restaurées à l’identique, ouverte au public.  Fluidité spatiale accentuée des connexion et une circulation différente sur plusieurs niveaux par les rampes et passerelle ,et par le mouvement de la verrière

96


LA RÉPONSE ARCHITECTURALE

STRUCTURE

La salle de lecture centrale  20 poteaux d’acier et de béton soutiennent toute la verrière de 3312 triangles de verre (80cm et 220cm). À partir du cylindre sont jetés vers l’extérieur ponts d’acier. La nappe d’acier se pose liaison appui-plan sur la périphérie de la cour.

Salle de lecture centrale

Poteaux d’acier Mur renforcée en béton

« Les panneaux de verre sont sérigraphiés avec des petits points sur 50% de leur surface - une technique appelée « frittage ». Le filtre les rayons frittage ultraviolets et réduit le gain solaire et les risques de surchauffe et d’éblouissement. »

« C’est là, semble-t-il, l’exploit le plus voir une légèreté monumentale, une rupture de transparence sérigraphié avec lequel on réflexion, mais surtout sa perception, par

sensible de Foster : donner à qui assure l’unité, un nuage a envie d’engager sa tous les sens. ».

A RETENIR

Il est vrai que l’échelle du projet est grande par rapport à l’intervention que nous nous apprêtons à mener, cela dit, l’approche n’en demeure pas moins intéressante, dans un musée qui pourtant sacralise l’histoire et qui a choisit de se tourner vers le futur. L’approche de Foster était de canaliser le potentiel que représente, pour le musée, cette cour à l’abandon encombrée, par sa restructuration et actualisation comme catalyseur et cœur battant de la vie du musée. -la dynamique qu’a généré la libération de l’espace et le mouvement de la verrière et son architecture contemporaine. - Les différentes modes de circulation rampes , passerelle pour une lecture innovante et valorisante de l architecture existante. -La manière dont il a composé avec l’existant . 1 SABBAH Catherine. Norman Foster : British museum, great court, Londres. Le Moniteur architecture, n° 114, mars 2001.


LE REICHSTAG

FICHE

TECHNIQUE

Architecte : Norman Foster

Maitre de l’ouvrage : Lieu : dans le centre historique de Berlin Réception : 1999 Superficie : 61166 m² HISTORIQUE 1894 le bâtiment initiale Le palais du Reichstag, à l’architecture néoclassique, a été construit, par Paul Wallot, en 1894, pour abriter l’assemblée du Reich. En 1933 , le bâtiment fut incendié, ce qui a permis à Hitler de prendre le pouvoir. En 1973, une rénovation du reichstag a été projetée mais n’a pas aboutit. A la réunification allemande, le reichstag fut choisit pour abriter de nouveau, le parlement de la République fédérale d'Allemagne. Norman Foster remporte le concours lancé pour sa transformation. en 1999. 1

PARTI

ARCHITECTURAL

La transformation du Reichstag se fonde « sur quatre questions connexes: l'importance du parlement en tant que forum démocratique, une compréhension de l' histoire, un engagement envers l' accessibilité du public ,un programme vigoureux. »2.

1933 le bâtiment incendiée

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LE REICHSTAG

RÉPONSE

ARCHITECTURALE

-La transformation prend ses repères du tissu d'origine, et dégage une charge symbolique à travers une relecture architecturale 2

 Reproduire la coupole détruite, symbolisant désormais une renaissance et un renouvellement , architectural et démocratique

Coupole

 Réinterprétée comme un lieu de rassemblement où le peuple se rassemble au-dessus des têtes de ses représentants comme « un pèlerinage démocratique ».

 Symbolique historique Symbolique architecturale  une fonction environnementale

 Définir le volume de la coupole par des rampes qui coulissent le long de la couple dans un mouvement d’ascension placer un cône inversé au milieu de la couple comme « un sculpteur lumière »qui réfléchit la lumière d'horizon vers le bas dans la chambre pléniére ,

la nuit la coupole émet de la lumière vers la ville – « la coupole devient un phare sur la ligne d'horizon, signalant la vigueur du processus démocratique allemand »  L’ intérieur a été restructuré dans une architecture contemporaine , alliant légèreté et transparence,, mur rideau utilisation ,de passerelles. - Un bâtiment revitalisé  par l’injection de nouvelles fonctions pour le public.

-Organisation spatiale fluide.


LA

RÉPONSE

ARCHITECTURALE

-Dimension environnementale

NOTIONS ET CONCEPTS Contraste 

  

La transformation de Foster assume un contraste entre les murs massifs de l’édifice et la grande coupole en verre qui le surplombe. Mais aussi à l'intérieur de cette coquille lourde, il est léger et transparent, ses activités sur la vue -Mouvement d’ascension

-Rampes cône inversé

PROGRAMME

ET

SPATIALITE

  répondre aux besoins spatiaux et fonctionnels du Parlement et d’ajouter de nouvelles fonctions dédiées au public. 

Le choix a été fait pour que le public et les politiciens accèdent par la même entrée dans un hall principal de 30m de haut. A partir du premier étage , le public remonte deux rampes en spirale conduisant à observatoire et, un restaurant aménagés en terrasse . Au centre de l’édifice, au rez de chaussée, est placée, inscrite dans un carré ,la grande chambre plénière autour de laquelle gravitent les « salles de faction » où les caucus des partis se réunissent pour discuter de la politique et

98


LA RÉPONSE ARCHITECTURALE

DIMENSION ENVIRONNEMENTALE Stratégie de développement durable : Le cône inversé composé de 360 panneaux de miroirs inclinés reflétant la lumière naturelle, illuminant la salle plénière; la nuit, le processus s’ inverse : t grâce aux miroirs, la lumière artificielle de la salle plénière est à l’extérieur, illuminant la coupole. 2  Le cône assure aussi la ventilation dans le bâtiment, en évacuant l' air chaud par le haut de la coupole. celle-ci attire l’air chaud tandis que les ventilateurs exploitent l'énergie de l'air recyclé.2

STRUCTURE La coupole de 40 mètres de diamètre, une hauteur de 23,5 m est soutenue par 24 arc et renforcé horizontalement par 17 anneaux d'acier. La coupole  3 mètres carrés de verre fixe avec des inclinaison pour permettre la circulation d'air. Arc en acier Anneau en acier

12 colonnes en béton supporte le toit en anneaux de verre « Les couches de l'histoire ont été épluchées pour révéler saisissantes empreintes du passé […] Mais à d'autres égards, il est un changement radical; à l'intérieur de sa coquille lourde, il est léger et transparent, ses activités sur la vue. » Norman Foster 2

A RETENIR Ce qui nous a interpellé dans l’intervention de Foster sur le Reichstag, en dépit , notamment ici de l’échelle du projet , c’est sa réinterprétation de la coupole comme lieu et non une toiture, comme espace vivant à part entière et aussi comme confrontation revendiquée entre ancien et contemporain , entre un passé et un futur. Cette mutation architecturale du Reichstag fonctionnelle, spatiale mais surtout historique. 1- Wiképedia 2- Foster and Partners, projects . Berlin , 1999.

s’inscrit dans

une dynamique


LA FONDATION JÉRÔME SEYDOUX-PATHÉ TRANSFORMATION D’UN IMMEUBLE HAUSSMANIEN

FICHE

TECHNIQUE

Architecte : Renzo Piano

Maitre de l’ouvrage : Fondation Jérôme SeydouxPathé Lieu :

XIIIe arrondissement de Paris

Réception : 2014 Superficie : 2200 m2

HISTORIQUE L’immeuble parisien a été édifié en 1869 , sa façade emblématique classée monument historique, fut sculptée par Auguste Rodin. En 2008 , La fondation Jérôme Seydoux-Pathé, qui œuvre à la promotion du patrimoine cinématographique français, fait appel à Renzo Piano pour mener la transformation de cet immeuble et y’injecter son nouveau siège.1

Renzo Piano, est un architecte italien , prix Pritzker de 1998. Il est notamment connue pour le Centre Georges-Pompidou, à Paris qui marque la volonté de renouveler le paysage urbain du centre historique parisien . Avec l’UNESCO, il a entrepris plusieurs interventions sur un existant patrimonial , à l’instar des anciens arsenaux, à Crète ou du centre historique de Gênes, Italie.

L’immeuble parisien La cour intérieure . Contexte : L’immeuble est constitué d’un premier bâtiment , en devanture sur l’avenue, dont le rez de chaussée s’ouvre sur une cour de 200 m2, inscrite dans un ilot constitué de plusieurs immeubles d'habitation parisiens.

99


LA FONDATION JÉRÔME SEYDOUX-PATHÉ TRANSFORMATION D’UN IMMEUBLE HAUSSMANIEN

PARTI

ARCHITECTURAL

L’idée est de s’approprier l’espace d’un immeuble de la ville historique

y greffer un volume pour les besoins

fonctionnels et l’ « engager dans un dialogue ouvert et physique avec l’existant » en composant avec les contraintes du site. RÉPONSE

ARCHITECTURALE

L’immeuble comme potentiel architectural transformable  Libérer et restructurer l’espace à l’intérieur de l’immeuble.  Démolition d’ une partie de l’immeuble . La façade sur cour remplacée par un mur rideau ouvert sur lasur cour et le volume ajouté a été  La façade l'avenue des Gobelins restaurée et préservée. Une réponse à un contexte et aux contraintes et exigences du site Répondre au programme fonctionnel en augmentant la surface de l’immeuble.  Une forme géométrique aurait obstrué les vues et créé des ombres sur les structures voisines.  garantir air et lumière aux riverains.  La coque en verre réinterprète la mansarde parisienne

par sa forme et son ouverture sur les

toits de Paris .2 Insertion urbaine  un rez-de –chaussée transparent de l immeuble laisse entrer la ville dans le hall et relie visuellement l’avenue au

volume en coque

 L’insertion de la coque en verre est discrète dans le paysage urbain pendant la journée . La nuit la verrière de la coque en verre se distingue de l’immeuble parisien et illumine le ciel de Paris .


LA

RÉPONSE

ARCHITECTURALE

NOTIONS ET CONCEPTS Contraste -Forme « telle une présence inattendue, un volume courbe un aperçu flottant dans le milieu de la cour, une île florale replacée dans le contexte minéral dense de la ville. » -Mouvement -Les matériaux L’acier perforé , le verre

   

Transparence Passant de la transparence à l’opacité d’une coque de béton projeté. Programme  Mixité sociale

PROGRAMME

ET

SPATIALITE

A partir de la façade parisienne ,on accède à un atrium en verre dans lequel un noyau de circulation en métal se connecte à la coque par des passerelles et un escalier en colimaçon relie les étages assurant une circulation fluide .

  

Le bâtiment s’adresse à 3 types de public : le grand public qui vient voir les films dans la salle de projection située au sous-sol ou les collections d’ affiches et photographie… de la fondation dans les espaces d’exposition placés au sous sol et en RDC ou admirer la galerie d’appareils cinématographiques au1 er étage. Cet espace est aussi dédié pour les ateliers pédagogiques pour les scolaires. Le 3 et 4 éme étage abritent l’archive et les collections d’exception de la fondation . Au deux derniers étages , sous la coque en verre, le centre de recherche et de documentation est dédié à l’histoire du cinéma. Il offre la possibilité aux chercheurs, aux étudiants de consulter l’intégralité des archives de Pathé. 2

Atrium Salle de Projection Espace d’exposition

Galerie des appareils cinématographique Espace collection et archive Centre de recherche

100

100


LA RÉPONSE ARCHITECTURALE

STRUCTURE

L'enveloppe de la voûte , comprend aux deux derniers étages : -des poutres en bois arquées supportent la couche de plaques de verre incurvées. -un verre à double courbure, crée un puits de lumière de 30 m en forme de dôme. -Sept mille panneaux d'aluminium perforés courbes, forment une peau externe sur le vitrage, ainsi que le reste de la structure en béton, et fonctionnant comme un brise-soleil.

Coque en béton projeté

Panneaux d'aluminium perforés Panneau de verre à double courbure Poutre en bois Coque en béton

A RETENIR

La transformation de cet immeuble parisien est la réponse architecturale d’un programme fonctionnel qui s’adapte et adapte les contraintes du site en garantissant de ne pas nuire aux riverains . On retiendra : Une relecture spatiale de la cour parisienne comme espace à réinvestir dans la limite du confort ( en lumière et air ) des voisins . Réinterprétation de l’espace de la mansarde de l’immeuble parisien dans un souci de na pas nuire à la typologie de la sky line parisienne.

1- Wiképedia 2- http://www.archdaily.com/550625/pathe-foundation-renzo-piano 3- https://www.amc-archi.com/photos/fondation-seydoux-pathe-renzo-piano-paris,1926/fondation-seydoux-pathe-r.1


101


Projet Objectif

Transformation su l’existant

Fonction

-Restructuration totale de l’espace à l’intérieur des bâtiments du petit Carnot. -Greffe d’un volume et une parois en claustrât aux lignes dynamiques .

L’institut français de Tunis l’ancien petit Carnot transformé

La halle Freyssinet transformée en incubateur à start-up

Injection de la fonction de l’ institut français dans l’ancien lycée  flexibilité spatiale . Charge Historique: - Restauration de la façade. -La cour intérieure comme « centre de gravité » de l’institut où se rencontrent les différentes fonctions. -Réinterprétation contemporaine d’éléments architectoniques anciens.

-Une lecture totale et claire du volume . de la halle par des modules ,de différentes hauteurs , désolidarisés de la structure et de l’enveloppe. -expérimenter de l’espace. -Garder l’espace de la nef centrale ouvert et libre en lui attribuant un rôle principal.

-On ne garde que de la façade . - Charpente méta alléger le poids du - Injection d’un poutres.

L’espace est organisé en 3 zones distinctes :zone communautaire/ Espace de travail des start-up et espace de co-working./ Espace de détente . -volumes modulaires , modulables connectés par des passerelles ,/ fluidité de circulation / nef centrale comme espace de rassemblement. -Remplacer les par des parois vitrées en initiale.

La transformation a permis consolider les besoins spatiaux et fonctionnels du Parlement de nouveau dans un seul bâtiment, et d’ajouter de nouvelles fonctions dédiée au public.

Le reichstag, le parlement allemand

-Structurer l’intérieur dans une architecture contemporaine , transparence, mur rideau , utilisation ,de passerelles. -Réinterprétation de la coupole comme un lieu de rassemblement

La coupole est arc et renforcé par 17 a revêtue 3 mètr fixe .


Structure

Insertion Urbaine

Concepts émergents

Confrontation : léger / massif, matériaux , langage architectural classique / contemporain

 que les murs porteurs étallique au toit pour ds du bâtiment. un système poteaux

-Enveloppe : le bâtiment est ouvert sur l’avenue de Paris par les mailles d’un claustra qui perfore l’ensemble de la façade transmettant ainsi la dynamique de la rue et connectant le bâtiment à la ville. - Une fonction pour la ville.

A retenir : -libération de l’espace pour accueillir les nouveaux usages en gardant les éléments et la charge historique du bâtiment . - Démarche technique pour y arriver. -L’insertion dans la ville , par la fonction et le rôle de l’enveloppe dans la réconciliation entre l’urbain et le bâtiment, ainsi que la dynamique qu’à engendrer le nouveau langage contemporain à raviver et porter de l’intéret à ce bâtiment . -Confrontation Voutes Cylindriques massives en béton armé / volumes rectangulaires légers en tôles , façades transparentes vitrés .

parois extérieures par en gardant la structure

-Transparence totale du bâtiment. Désenclaver la Halle et prolongement du parvis initial comme un hall d’accueil urbain . -Deux passages urbains traversent la halle. -terrasse , espace de vente et expo s’ouvrent sur la ville et connecte la ville au bâtiment.

A retenir L’injection de volumes modulaires et modulables et des passerelles permet - répondre aux caractéristiques spatiales de l’incubateur à Start-up - lire le volume de la halle dans sa totalité , le valoriser , et de l’ appréhender autrement. L’insertion urbaine de la Halle par la transparence de ses façades ,le désenclavent , les rues urbaines qui traversent le bâtiment, ainsi que l’aménagement de terrasses et d’espaces vert.

La réinterprétation de la coupole comme lieu et non une toiture, comme espace vivant à part entière et aussi comme confrontation revendiqué entre ancien et contemporain , entre un passé et un futur.

est soutenue par 24 rcé horizontalement anneaux d'acier. ètres carrés de verre

la coupole représente par sa monumentalité un élément signalétique contemporain qui revitalise le bâtiment. - La façade transparente ouvrant sur un grand parvis .

Cette mutation architecturale du Reichstag s’inscrit dans une dynamique fonctionnelle, spatiale mais surtout historique.


Projet Objectif

Transformation su l’existant

Fonction

la nappe d’aci triangles de ver soutenue par l renforcée de 20 béton masqués

Le British muséum, la grande cour Elisabeth

Injecter dans la cour des espaces communautaires : café , restaurant , -Libérer l’espace/éliminer toutes les cloisons terrasses, boutiques ,activités scolaires .ouvrir toutes les galeries sur la cour. , ne garder que la salle de lecture circulaire. Placer deux larges rampes qui enlacent la salle Fluidité spatiale, circulation différentes circulaire et relier la salle de lecture et la su plusieurs niveaux. galerie haute par une passerelle  parcourir l espace en 3 dimensions  donner la mesure de l’immensité. - Capturer le tout dans une structure en verre . A retenir L’approche de Foster était de canaliser le potentiel que rep cette cour à l’abandon encombrée, sa restructuration et act catalyseur et cœur battant de la vie du musée. -la dynamique qu’à générer la libération de l’espace et le mouvement de la verrière et son architecture contemp - Les différentes modes de circulation rampes , passerelle innovante et valorisante de l architecture existante. -La manière dont il a composé avec l’existant.

- Libérer et restructurer l’espace à l’intérieur de l’immeuble. - Démolition d’ une partie de l’immeuble . Greffer un volume de forme ovoïde s’inscrit au milieu de la cour , lié en 4 point aux façades come réponse aux contraintes du site.

La fondation Jérôme SeydouxPathé L’ immeuble haussmanni en transformé

La coque est superstructure courbures relie L'enveloppe de -des poutres en -un verre à doubl -Sept milles perforés.

Charge historique : Réinterpréter l’espace de la cour parisienne . La coque en verre réinterprète la mansarde parisienne .

 Fonction ouverte au public  gradation verticale du public au privé


Structure

acier composée de 3312 e verre sérigraphiées ar la salle de lecture centrale, e 20 poteaux d’acier et de qués,

Insertion Urbaine

Une voie piétonne traversant la cour continue jusqu' à l université de Londres. compléter cette artère par une avant-cour du Musée.

Concepts émergents Complémentarité -de matériaux : entre l’acier , le verre et la pierre massives / de lignes : entre lignes horizontales strictes et des lignes courbes qui se chevauchent, -de volumes : compacte fermé / aérien ouvert. Légèreté monumentale . Le mouvement : Un mouvement d’ascension, mis en œuvre par le jeux d’ombres, les rampes, la torsion, les formes triangulaire et le décollement des la verrière.

 

e représente, pour le musée, actualisation comme

emporaine. le pour une lecture

est en béton projetée ,une e en acier à double lie les planchers de la voûte : en bois arqués. double courbures. s panneaux d'aluminium

Confrontation : volume/s formes / matériaux /Mouvement

A retenir Une réponse architecturale d’un programme - RDC transparent de l immeuble  relier fonctionnel qui s’adapte et adapte les contraintes du l’avenue au volume en coque et à la cour. site en garantissant de ne pas nuire aux riverains . On retiendra : Une relecture spatiale de la cour parisienne comme - Insertion discrète espace à réinvestir dans la limite du confort ( en La nuit la verrière éclairée devient un élément lumière et air )des voisins . Réinterprétation de l’espace de la mansarde de signalétique l’immeuble parisien dans un souci de na pas nuire à la La façade sur cour remplacé e par un mur typologie de la sky line parisienne. rideau ouvre le bâtiment à la cour. l’aménagement d’un espace vert et de cours intérieures



PAUL KLEE Théorie de l'art moderne (1945 ) ,traduction par Pierre-Henri Gonthier, 2004, Paris , Galimard, p60.

«

Nulle

forme

part

n'est

parachévement,

ni

jamais

résultat

la

aquis,

conclusion.

Il

faut l'envisager comme genése, comme mouvement. Son étre est le devenir et la forme comme apparance n'est qu'une maligne apparition, fantome. »

un

dangereux



CONCEPTION ET CONCEPTUALISATION

INTRODUCTION I - LE SUPPORT D’ÉTUDE : L’ENSEMBLE D’IMMEUBLES DE LA

MUTUELLE GÉNÉRALE FRANÇAISE .

1-PRÉSENTATION . 2-ANALYSE DE L’ ENVIRONNEMENT IMMÉDIAT. 3- ANALYSE DU CADRE BÂTI. SYNTHÈSE II -PROGRAMME FONCTIONNEL III- INTERVENTION ARCHITECTURALE 1- PARTI ARCHITECTURAL 2- ETAPES D’INTERVENTION 3- ESQUISSES DE PROJET 4 –ELÉMENTS GRAPHIQUES

105



INTRODUCTION

Intervenir sur un existant compréhension du bâtiment,

patrimonial nécessite avant

tout une

l’identification de ses caractéristiques

architecturales, stylistiques, et techniques ,et tout le potentiel qu’il représente. Il est donc primordial de commencer par

étudier l’objet de

l’intervention dans son environnement immédiat , puis d’élaborer, dans un premier lieu , une étude historique et stylistique de son architecture et sa logique de composition.

Il est nécessaire d’appréhender, ensuite, son organisation spatiale et la situer dans le contexte contemporain, d’ identifier les matériaux et le système constructif mis en œuvre pour sa réalisation

et de

dresser

finalement un diagnostic rigoureux de l’état des lieux et des pathologies existantes.

Ceci sera le point de départ qui guidera nos orientations conceptuelles de la création dans le patrimoine, sans perdre de vue le contexte général dans lequel se situe l’objet de l’intervention.

Nous allons donc

à travers ce chapitre mener ces études préliminaires ,

définir le programme d’activités et dresser un diagramme lié à la fonction qui sera injectée dans le bâtiment. Puis nous allons expliciter les étapes d’interventions

ainsi que

le partie architectural ou l’idée maitresse

qui répondent au mieux à notre problématique initiale.

106


A :Le support d’étude : l’ensemble d’immeubles de la mutuelle générale Française 1-Présentation Situé dans l’hyper-centre de Tunis, sur l’avenue de Paris, l’ensemble 

d’immeubles de la mutuelle générale Française est composé de deux immeubles de rapport, séparé par un passage qui s’ouvre sur l’avenue. Bien que de style éclectique ,l’ensemble, construit en 1913, présente des éléments Artnouveau. 1 L’ensemble couvre une surface construite de 1075 m2 sur un terrain 1310 m2.

Le premier

bâtiment, ouvrant sur la rue de Sparte ,comprend un RDC et 3

étages

tandis

que

le

deuxième bâtiment ouvrant sur la rue Lucie

Faure comporte

un RDC et 4 étages surélevés par une mansarde au dernier

étage.

CHOIX DES BÂTIMENTS Le choix s’est porté sur cet ensemble d’immeubles de rapport Fig 1 Ensemble

pour plusieurs raisons : D ’abord

son emplacement : se trouvant sur la deuxième avenue

principale de l’hyper-centre, en face de la « flore exotique du square de l’avenue de Paris avec ses palmiers et ses lauriers de buisson » 2 ce que l’on appelle communément « le jardin Star » qui représente un des repères du centre ville. Ce square permet d’avoir une perception , une certaine visibilité, et une lecture totale de l’ensemble d’immeubles.  Leurs états: S’il est vrai que cet ensemble

n’est pas en ruine ou

menaçant de tomber, il n’en demeure pas moins que l’état de dégradation commence considérablement à se faire sentir. Car dans le cadre de notre


démarche et de notre réflexion de la création dans le patrimoine, il ne s’agit pas de faire renaitre des ruines ou d’attendre que les bâtiments soient complètement

endommagés pour réagir.

 Leurs vocations : le changement de vocation de ces immeubles qui passent de résidentielle à polyfonctionnelle (bureautique, commercial…)3 Ouverture sur la ville, la cour ou le passage séparant les immeubles, portail

limités aux

deux par

un

ferronneries

d’inspiration art-nouveau, est aujourd’hui abandonné représentant

un à sa un

espace désuétude, lieu

à

reconquérir, à réinvestir.

 Le style : cet ensemble d’immeubles est représentatif d’

une

rencontre

entre

l’éclectisme et l’art-nouveau, cette association a prospéré dans les immeubles de rapport

ble d’immeuble de la mutuelle générale

à la ville européenne. 

Le choix s’est notamment porté sur cet ensemble d’immeubles et non

pour un seul immeuble,

parce que nous pensons que la régénération du

centre-ville doit avoir une vision plus globale que celle de l’échelle d’un bâtiment. De ce fait , cet ensemble de la mutuelle française a été une opportunité

car ses deux immeubles peuvent fusionner muter pour

répondre à des besoins contemporains. 

1. Sous la direction de Juliette Hubert et Claudine Piaton, « Tunis, architecture1860-1960», Elyzard ,2011 2.Charles Bilas , « Tunis, l’orient de la modernité », Edition de l’éclat, Paris , 2010. 3. Mustapha Maarouf , Responsable dans la SNIT, chargé de la vente des immeubles des biens des étrangers, entretien avec le responsable de la SNIT, annexe 2,.

107


2-Analyse de l’ environnement immédiat a. Situation L’ensemble d’immeubles se trouve dans la zone d’étude, sur l’avenue de Paris. Le premier se situe à l’angle de la rue Lucie Faure le deuxième, à l’angle de la rue de Sparte.

L’ensemble d’immeubles de la mutuelle générale française Avenue de Paris Avenue HabibThamer Rue de Sparte Rue Lucie Faure «Le jardin Star» Fig 4 Situation des immeubles

b. Système viaire et flux

Système viaire Sens de la circulation Nœuds

Place Du Passage de av.H. bourguiba Fig 5 Carte du système Viaire

Axe principal Axe Secondaire Axe tertiaire


C. flux Les

bâtiments

se

trouvent

sur

la

deuxième

artère

principale

de

l’hypercentre, qui présente un flux de circulation très important, à sens unique allant de l’avenue Habib Bouguiba vers Le passage, contenant la voie ferrée du métro. La rue de Sparte et la rue Lucie Faure, plus étroites de présentent un flux moins important ,également

à sens unique . Le

stationnement est permis uniquement sur la rive droite de la chaussée . Flux Site d’intervention Flux très important Flux secondaire Stationnement

Fig 6 Carte du flux véhiculare

Coupe sur l’avenue de Paris 4

4

7

5

20 m

10 m Coupe sur la rue Lucie Faure

12 m Coupe sur la rue de Sparte

108


b. Le voisinage du site d’intervention

La Fonction

A l’image de l’hyper-centre et de la zone étudiée ,l’ activité du voisinage de notre site d’intervention, est principalement tertiaire et commerciale.

De ce fait, la zone est congestionnée et saturée. On constate également une forte présence de l’activité culturelle. L’activité résidentielle demeure présente mais réduite.


Gabarit Masse des bâtiments

Sur l’avenue de Paris , comme sur les deux rues Sparte et Lucie Faure, la hauteur varie entre R+2 et R+6,mais qui est majoritairement de 18m / 20 m

soit de R+4.

3D représentative du gabarit du voisinage

c. L’ilot L’ilot

R+4 R+4 R+3

de

forme

R+4

trapézoïdale, présentant un

R+3

découpage

R+3

R+4

R+1

1

2

les lots forment un ordre bâti

1

l’alignement

R+2

rectangulaire,

continu des

par façades

sur les voiries. R+4cv Implantation des deux R+4

immeubles dans L’ilot

109



110



111


3- Analyse du cadre bâti •Aperçu historique Construit en 1913, date gravée dans la pierre, en haut de la façade du 1 er immeuble , « cet ensemble , propriété de la compagnie d’assurance des mutuelles du Mans , est constitué de deux immeubles , séparés par un passage qui s’ouvre sur l’avenue de Paris . » 1 

Inscription affichant le nom du propriétaire à l’entrée de la cour séparant les deux immeubles

• Aperçu stylistique L’ ensemble d’immeubles est éclectique présentant certains éléments et caractéristiques de l’Art-nouveau.

Les façades sur l’avenue de Paris sont richement

décorées,

contrairement

aux

façades sur rue ou façades sur cour qui sont les plus dépouillées.

Les

façades

caractéristiques éclectique :

obéissent de

donc

aux

l’architecture


-Plusieurs types de percement dans les formes et dimensions ( baie à linteaux droits ,œil –de –bœuf ) -Rythmes des pleins et vides. -Affirmer la verticalité des façades . -distinguer le bâtiment de l’alignement  détachement des travées  oriels / frontons -rehaussement de la toiture pour affirmer l’angle -plusieurs éléments saillants balcon / balconnet / oriels …. L’art-nouveau apparait à différents niveaux : -Les angles arrondies des façades. -Les frises, les moulures, et céramiques d’inspiration florales. - la décoration du hall d’entrée.

112


Médaillon sur laquelle est gravée la date de construction

Frises et corniche à modillons surmontée par une balustrade Encadrements de fenêtres décorés par Guirlandes et médaillons en béton moulée

Balcon filants Balcon et Balconnet avec des garde corps en fer forgée et des consoles richement décorées

Chainage horizontale avec les balustres du balcons RDC avec un appareillage en bossage


1- composition des façades

Baies de l’attique surmontée par deux frontons

Entablement composé par une balustrade et corniche avec des frises florales Console de balcons Balconnet Encadrement de fenêtres Guirlandes de feuilles de laurier en chute le long travées Moellon comme chainage d’angle en pierre de taille Oriels :Travée en saillie RDC avec un appareillage en bossage

113


• Analyse des façades Les façades obéissent également à l’ensemble de règles de composition classique comme la composition tripartite , la symétrie, et le rythme. La symétrie -La symétrie est

soulignée, dans la deuxième,

façade par le détachement des deux travées latérales ainsi que les deux frontons des baies de l’attique. -Dans

la

première

façade,

l’emplacement

des

balconnets dans les deux travées axiales et les balcons dont les travées latérales accentuent la symétrie.

La composition tripartite Le rythme est manifesté par la répétition du module

des portes-fenêtres et fenêtres, leurs

encadrements ainsi que les corniches de balcons ainsi que la distance régulière qui les séparent. variations plein / vide Les ouvertures

occupent une grande partie de la Trame / Rythme surface de la façade. Cela dit , les volets étant toujours fermés

-La composition tripartite est soulignée, dans la 2éme façade par l’étage de l’attique, Couronnement

et accentuée

par les balcons filants au premier et dernier étage, ainsi que par l’utilisation de refonds en RDC.

Corps

-par la corniche à modillons et la balustrade haute, continue le long du couronnement ainsi que par l’entablement continue avec la l’immeuble 2 ainsi que

Base

les distances entre les ouvertures qui se rétrécirent légèrement au fur et à mesure que l’on s’approche de l’angle rond de l’immeuble 1, donnent aux façades une dimension monumentale.


Fig.17 Photos montrant la composition tripartite.

la ée e,

e, r e nt

On retrouve la symétrie et la composition tripartite

à plusieurs niveaux,

celui de la façade , de l’encadrement des fenêtres, des consoles de balcons, ainsi que des détails d’ornementation.

e

114


•Organisation spatiale et fonctions

Le RDC est occupé par l’activité commerciale , ainsi ,on retrouve 4 magasins dans le deuxième immeuble et 3 dans le

premier,

différentes dimensions et fonctions. Le premier immeuble

qui ont

comprend

3

niveaux identiques, avec une hauteur sous plafond de 3.5m.

L’étage courant comporte 4 appartements . L’appartement contient 4 chambres , une cuisine et une salle de bain. Le deuxième immeuble comprend 4 niveaux identiques, avec une hauteur sous plafond de 3.3m. L’étage courant

comprend

2 appartements S+4 , 2appartements S+ 2 , et 4

appartement S+1.

Plafond Modillons et décors en stuc Carreaux de céramiques Ensemble décoratif en bois sculpté des boites aux lettres

Fig.20 espaces de circulation imm2

Fig.21 espaces de circulation imm1


Revêtemen t mural à mi hauteur Rampe en fer forgée au motif art nouveau

Le hall d’entrée de l’immeuble 1

L’ imposant hall d’entrée

est plus sobre , arborant une

richement décoré de l’immeuble

seule cage d’escalier

2 dessert une double cage

sinusoïdale, dont la céramique et

d’escalier sinusoïdale ,

les ferronneries de la rampe sont

éclairée par deux verrières

d’inspiration florale .

mais qui demeure un espace très obscure et lugubre.

Destinés à une classe moyenne

( les ouvriers

et fonctionnaires de la

mutuelle française générale) , les appartements étaient projetés pour être modernes, confortables et économiques.

De ce fait, l’intérieur des appartements reste sobre et dépouillé, tandis que les façades et les espaces de circulation sont richement décorés ,

115


Pour les deux immeubles on retrouve la même typologie : -Chaque appartement est desservie par un couloir central , long et étroit, qui distribue des chambres sombres. -La salle de bain et la cuisine ouvrent sur une cour de service. Une buanderie est placée sur le toit de l’immeuble.

Cette organisation spatiale des appartements, ne répond plus aux besoins et aux attentes de l’usager contemporain.

Fig.22 couloir desservant les chambres

Fig.23 Chambre , exigüe et sombre malgré la grande porte-fenêtre


Fig.24 Plan appartement

Les appartements qui étaient destinés à une vocation résidentielle, sont, aujourd’hui, partiellement occupés par des

professions libérales

, et

des petites entreprises (avocat , médecin, société de cosmétique , bureau d’un parti politique …) La vente, élaborée par la Snit, des appartements du deuxième immeuble, qui est entrain de se faire progressivement, montre que la majorité des acheteurs convoitent ces appartements pour les transformer en bureaux , tandis que le premier immeuble est, à moitié, occupé par des professions libérales.

116


Système constructif 1- Eléments de construction L’ immeuble est composé par : Plancher : -- un système de voutains en brique et des IPN (poutrelles porteuses métalliques). Structure verticale : -Murs porteur extérieur --murs porteur intérieur --cloisons -- pierre de taille --Revêtement mural : céramique --Revêtement du sol : le marbre pour les espaces

de

circulation

communs

et

des

carreaux de ciment. -Faux plafond : stuc et plâtre . -Ferronneries : fer forgé Fig 26 Plancher système de voutains et IPN

2- Structure

Mur porteur IPN

Fig 27 Structure des immeubles


Carreaux-ciment

CĂŠramique

Ferronnerie

Faux plafond en stuc

117


Etat des lieux 1- Les façades Les façades qui ont conservé leurs qualités architecturales, présentent cependant des signes de détériorations et d’effritements. -Le fronton du 2éme immeuble s’est partiellement effondré, et s’est avachi sur le trottoir, ce qui représente un réel danger pour les passants. Le deuxième fronton présente des affaissements identiques, à celui du premier et va probablement connaitre le même sort puisque ni ce fronton ni la partie qui restante du premier fronton n’ont été consolidés . -Les corniches des balcons présentent notamment des signes de délabrement, vu que les poutrelles qui les soutiennent sont exposées aux oxydations et aux intempéries . -On constate aussi des fissures , des décollement et détérioration de l’enduit. -La menuiserie des fenêtres présente aussi quelques altérations au niveau du vitrage, des châssis, et des impostes. Plusieurs portes-fenêtres et impostes ont été remplacées par des systèmes en aluminium ce qui nuit à l’homogénéité de la façade. - On constate aussi un élément rajouté en façade au niveau du balcon filant de la 2éme travée . - La cours abandonnée ,est squattée par un marchand qui y a construit, en toute illégalité , une baraque et y a installé son commerce .

Fig.28 Effondrement partiel du fronto n

Fig.29 Fissures et structure des consoles des balcons


Fig 30 Construction anarchique

Fig .31 Redimensionnement de certaines fenêtres pour remplacer la menuiserie par un système standard en aluminum

Fig.32 Rajout sur la façade

118


2- Les intérieurs -Les espaces de circulation ont globalement gardé leurs décorations en stuc du plafond, cependant le revêtement mural et la céramique, présentent à plusieurs endroits des détériorations et se détachent du mur . -L’intérieur des appartements

est ,par endroit, réaménagé. Aussi, des

céramiques modernes viennent remplacer les anciennes dans les cuisines et les salles de bains. -Dans l’immeuble 1, l’accés aux deux appartements du coté droit, ont été obstrués par des murs sur 2 étages. Des riverains nous ont assurés que ces appartements ont été réaménagés et fusionnés avec les appartements du coté gauche pour ne faire qu’un seul. Aussi, plusieurs portes en fer forgé ont été installées devant les portes en bois des appartements.

On remarque notamment ; - Des fissures de différentes tailles et des décollements d’enduits

sur

certains murs. - Plusieurs éléments de menuiserie ont été renouvèles par des systèmes en aluminium. - Les courettes de service sont délabrées et

insalubres, présentant des

problèmes d’humidité et de moisissure. -Planchers: Dans le 1er immeuble , le plancher , qui présente des signes graves d’affaissement à été « soutenue » par des madriers en constate notamment que

bois. On

des taches d’humidité sur les planchers et que

l’ensemble des IPN sont oxydées et rouillées ,présentant donc un risque d’effondrement. La structure

doit, de ce fait, être consolidée ou

remplacée. Dans le deuxième immeuble , au-dessus de la cage d’escalier, une petite partie du plafond s’est effondrée, laissant les IPN à découvert.


Effondrement d’une partie du plancher Met à découvert des IPN oxydées et rouillées Imm1

Affaissement du plancher Imm1

Oxydation avancée des profilé métalliques IPN Les IPNs des dalles sont rouillées Le bâtiment devient un danger

119


 Notre approche

Insalubrité et détérioration

déterminer les él

des

représentatives d

cours de service

une valeur archit

Fissures / traces de

valoriser :

moisissures et humidité

Le cas échéant : de circulation.

Détachement de la céramique


he consiste notamment à éléments ou pièces uniques s de ces bâtiments présentant hitecturale à conserver et

Accès aux appartements de droite obstrués

: les façades et les espaces

Rajout de portes en fer forgé

120


B- Programme fonctionnel Ce programme est définit sur la base des besoins fonctionnels d’un incubateur à start-up.

Celui-ci s’organise autour de deux type d’espaces :

-Un espace communautaire public : . Espace d’exposition . Espace de vente . Auditorium . Agora . Espace de travail informel . Espace de détente . Bibliothèque . Espace Multimédia

-Un espace d’incubation : . Administration . Espace de Co-working . Espace de Réunion . Ateliers . Espaces Fab-labs . Espace start-ups . Espace Conseil

Diagramme fonctionnel


Es pa c e d’ e xpos i t i on

Audi t or i um

Es pa c e de t r a va i l i nf or me l

Agor a Es p a c e c o mmu n a ut a i r e

Bi bl i ot h è que S. Mul t i m é di a

Admi ni s t r a t i on

Es pa c e Cons e i l

Fa b- l a bs

Es pa c e de ve nt e

Es pa c e de dé t e nt e

Es pa c e START- UP

Es p a c e d’ i nc uba t i on

At e l i e r s

Es pa c e de c owor ki ng

Es pa c e de r é uni on

121


Programme fonctionnel

Désignation

Unité

Superficie

Espace communautaire

1

1685

Accueil

2

80

Espace d’exposition

1

140

Espace de vente

1

120

Auditorium

1

125

Espace de documentation

1

300

Archive

1

30

Cafétéria

2

40

Dépôt

1

10

Espace de détente

2

100

Agora

1

100

Terrasse aménagée

1

400

Sanitaires (H / F )

1

20


Espace incubateur

1

Espace de Co-working

1

400

Espace Capsule d’étude

1

80

Salle de réunion

4

25

Fablab

4

25

Ateliers

4

25

Bureaux start-up

4

60

Archive

1

30

Espace conseil

1

180

Administration

1

60

Local technique

3

10

Sanitaires (H / F )

4

20

1400

Surface utile Totale

3085

Surface Totale

4630

122


C- Intervention architecturale 1- Parti architectural

L’ immeuble de RapAort Revitaliser , valoriser l’immeuble de rapport

 

L’inscrire dans son contexte  Garder ce qui représente une charge historique  une valeur architecturale

Valoriser  Entravertir Libérer l’espace  sombre / lugubre  décongestionner  faire entrer la lumière du jour Réinterpréter  une lecture totale et claire de l’espace  Appréhender l’espace autrement

Plan libre désolidarisé la structure de la façade


 Créer un nouvel espace pour l’usager  Injection de la fonction de l’incubateur à start-ups

 

Espace flexible modulaire et modulable favorisant l’échange et l’interaction

 

  

 Réinvestir la cour / façade comme lieu de rassemblement

 

Renouer avec une dynamique urbaine

L’hyper-centre de Tunis

123


2- Etapes d’intervention L’intervention se compose de plusieurs étapes: protection , décapage, réparation et traitement, finitions…

Phase de Protection -Etayer

les

façades

et

les

ouvertures ( échafaudage) -Protection

des

architectoniques fenêtres,

éléments ,

portes,

et revêtement (en

appliquant

une

couche

de

gypse)

-Démontage du revêtement mural pour le replacer dans un autre espace. consolidation des façades -Démontage des éléments en stuc du faux plafond.

Phase de Démolition Démolition planchers

progressive et

des

des

cloisons

intérieurs.

Restitution du fonton


Relier les poutrelles avec le nouveau planché

Opération

sur

les

Façades

extérieures

-Restitution du fronton.

-Décapage de l’enduit.

Element de liaison

-Consolidation des façades.

-Reprise de l’enduit.

-Remplacer et renouveler la structure du balcon.

-Traitement des fissures par des agrafes ou par le colmatage.

Fig.37 Structure des balcons

Fig.37 Traiter les fissures par des agrafes

124


3- Esquisses de projet

« Tirer sur cette élastique sensible qui part du patrimoine et qui va vers l’architecture contemporaine. »


125


E T A T I N I T I A L

PLAN RDC

D É M O L I T I O N PLAN ETAGE COURANT


PLAN RDC

PLAN ETAGE COURANT






P L A N R D C

P L A N 1 E R E T A G E



P L A N 2 E M E E T A G E

P L A N 3 E M E E T A G E



P L A N 4 E M E E T A G E

P L A N 5 E M E E T A G E





















CONCLUSION GÉNÉRALE

Ce projet s’inscrit dans une réflexion Tunis, qui s’appuit sur le l’occurrence,

l’immeuble de rapport,

et point de départ pour sortir

tissu

renouveler

de cet état de léthargie

plusieurs années.

A travers une lecture analytique de l constaté que sa dévalorisation est vieillissement et à la détérioration colonial, et à des changements majeu centre et de l’immeuble de rapport, phare de son paysage urbain, qu’il es de repenser son architecture, en la les besoins de la société contemporain vision globale fonctionnelle, architect d’urgence patrimonial dans le quel se les facteurs de cette déchéance, préc réfléchir à les protéger, sauvegarde compréhension architecture

des du

styles 19-20,

et

carac

nous

am

patrimonialisation du tissu colonial ensemble architectural cohérant, pa quartier historique

comme zone par

cahier de charge spécifique et non bâtiments. Cette patrimonialisation do la base d’un travail d’inventaire, q architecturale

d’être

appréhendée,

selon ses caractéristiques et spécificit s’agit pas de patrimonialiser pour intervenir .


E

ion

sur l’hyper-centre-de

historique

colonial, en

t, comme moteur de création veler le centre-ville et le où il s’est amuï depuis

En appréhendant les différentes interventions sur le patrimoine , en les confrontant au dilemme de l’immeuble de rapport dans l’hyper-centre de Tunis , nous avons

constaté

dans leurs démarches l’objet du patrimoine,

qu’elles isolent en se focalisant

seulement sur son entité physique et qu’il y avait besoin , de replacer le patrimoine dans son contexte, en allant vers une approche plus évolutive. Celle-ci se détache des interventions « re

l’hyper centre, nous avons

» comme restauration , réhabilitation , reconversion, qui suggère

st principalement due au

de refaire à nouveau, vers une démarche qui crée, en se basant

on du patrimoine immobilier

sur le potentiel d’évolution et de transformation

jeurs dans la vocation du

pour l’ancrer dans un contexte contemporain.

du patrimoine

La création dans le

rt, qui constitue l’élément

patrimoine, traduite par une mutation ou une greffe architecturale

st nécessaire aujourd’hui

s’exprime par une réinterprétation , transmutation du cadre bâti

mettant en cohérence avec

comme du programme,

aboutissant à

des transformations

qui

aine et l’ inscrire dans une

remettent l’usage et le contexte au cœur de l’intervention. De ce

itecturale et urbaine. L’état

fait, le choix d’injecter la fonction d’incubateur à start-up

se trouve ces bâtiments et

s’appuit, principalement, sur le contexte économique et social, de

préconisent avant tout de

la tertiarisation et du changement de vocation des immeubles de

der, puis intervenir. Une

rapport accueillant désormais

ractéristiques

entreprises ; ainsi que sur la volonté de réinsérer ce patrimoine

amène ial

à

de

cette

considérer

la

dans sa totalité comme

bureaux,

profession libérales et

dans la dynamique du centre-ville, étant donnée que

l’incubateur

comme structure représente un catalyseur dans la ville, étant

du

ouvert à un public qui regroupe une communauté de jeunes étudiants

particulière soumise à un

et entrepreneurs. Par ailleurs, cette structure adopte l’évolution

on par le classement des

des espaces de travail et se caractérise par

doit également se faire sur

collaboratif flexible modulaire et modulable .

ar la délimitation

un espace

qui permet à chaque unité e, préservée et valorisée,

La transformation de cet immeuble de rapport en un incubateur à

ficités. Par ailleurs, il ne

start-up, s’apparente plus généralement à une nouvelle vision ,

our

celle d’une ville palimpseste qui se reconstruit sur elle-même, en

sauvegarder mais d’

plaçant le quartier historique au cœur de son développement.




                

            


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ENTRETIEN  Mustapha Maarouf , Responsable dans la SNIT, chargé de la vente des immeubles de rapport repris par la Tunisie , entretien avec le responsable de la SNIT, annexe 2, p.  Entretien avec Emine ben Hbib , membre de « Edifices et mémoires » .  Entretien avec Mr Adnane Ben Nejma , architecte , directeur de département à l’institut national du patrimoine

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 

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Le bureau de demain , Episode 6 , rencontre avec l’architecte FranklinAzzi.https://www.youtube.com/watch?v=XEOqYakB05w

Conférence Les Mardis de l’Architecture, Jean Michel Willmotte.

Archive de l'émission "Des Racines et Des Ailes : Spéciale Tunisie" diffusée le 28/04/2010.

Conférence Paris Haussmann - Modèle de ville , Umberto Napolitano & Franck Boutté, commissaires de l'exposition "Paris

Haussmann - Modèle de ville" http://www.dailymotion.com/video/x5f9ee1_conference-paris-haussmann-modele-de-ville_news 

"Des Racines et Des Ailes , Reportage "Tunis, art nouveau" diffusée le 28/04/2010 , sur France 3.

      

CONFERENCE 

Haussmann

     

-

Modèle

de

ville"

.

Conférence organisée dans le cadre de l'exposition le mercredi 8 mars 2017 à 19h au Pavillon de l'Arsenal 

La conférence régionale de l'UNESCO, Patrimoine culturel et identité: perspectives de la jeunesse de la région arabe,

Carthage, Beit El Hikma , 3 mars 2017, Tunis. 

Conférence Paris Haussmann - Modèle de ville , Umberto Napolitano & Franck Boutté, commissaires de l'exposition "Paris

Rachid Andalouss, président de casa-mémoire Colloque « Patrimoine 19

éme

et 20

éme

siécle , risques et potentialités »

dans le cadre du programme « Revitalisation du patrimoine urbain », Sfax le 13/02 /2017.  

Jean-Michel-Willmotte, lors de la sixième conférence des « Mardis de l’architecture » , le 9 septembre 2014 à Paris. Colloque « Patrimoine 19 éme et 20 éme siécle

, risques et potentialités » dans le

cadre du programme «

Revitalisation du patrimoine urbain », Sfax le 13/02 /2017. 

Un bâtiment , combien de vie ? , La transformation comme acte de création. Conférence « Équation économique et réflexion

sur le programme pour une gestion globale des projets » , Cité de l’architecture & du patrimoine palais de Chaillot du 17 décembre 2014 au 28 septembre 2015.

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Christian De Portzamparc, dans une lettre qu’il a adressé au journal Le Monde , le 14.05.2014. Willmotte Jean-Michel, Réinventer Paris,au journal Le Parisien , 05.09.2016. Article

du

journal

électronique

web

manager

center,

novembre

2016.

http://www.webmanagercenter.com/2016/11/29/399448/tunisia-2020-reprise-du-projet-sama-dubai-la-porte-de-la-mediterranee/ 

Le quadrilatére de la bibliothèque richelieu fait peau neuve, Article du journale Le Monde , Janvier 2017.

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Bernard Toulier, Architecture coloniale et patrimoine , Encyclopædia Universalis.

BRITISH MUSEUM, Londres, Encyclopædia Universalis . http://www.universalis.fr/encyclopedie/british-museum-londres


Chapitre 1 Fig . 1 Carte de la Tunisie , Source : Dessin personnel……..………………………………………………………………………………………………………………………….………..........p10 Fig . 2 Carte du centre ville , Source : Google Eart …………………………….………………………………………...................................................................................p10 Fig . 3 Evolution de la ville européenne, Source : Dessin personnel…………………….………………………………………………………………………………………….… ….....p11 Fig . 4 Plan de la ville de Tunis Paru en vienne en 1882, Source : Zoubeïr Mouhli , Justin McGuinness, « Tunis 1800-1950P ortrait architectural et urbain. »Elyzad, Tunis, 2007…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………….…………..........p11 Fig . 5 Plan de Tunis de 1933 Source : Idem …………………………………………………………………………………………………………………………………….……………..…………...p11 Fig . 6 Avenue de France. Le 12 mai 1943, le général d’armée, Giraud passant en revue les troupes, à l’avenue de France, Source : http://www.ecpad. fr/la-campagne-de-tunisie-17-novembre-1942-13-mai-1943-2/……………...………………………………………………………………….….….....p11 Fig . 7 Restructuration de l’avenue Habib Bourguiba,Source : Archibat n 5…….……..………………………………………...........................................................p12 Fig . 8 Rétrécissement du terre plein, Source : Archibat n 5 ……………..………………………………………...................................................................................p12 Fig . 9 Carte des différents tissus urbain au centre-ville Source : Google Eart ……………………………………………………………..………………….………..…………………p13 Fig .10 Aperçu du tissu des grands équipements, Source : http://www.the-businessreport.com/article/finance_tunisia/ ……..…………………..………….....p13 Fig . 11 Aperçu de la ville européenne,Source : Idem ………………………………………………………………………………..……………………..…………….……………..…………....p13 Fig . 12 Carte de la zone d’étude, Source : Schéma personnel…………………..…………….……….……………………………………………………………………………..……..…...p13 Fig . 13 L’ éclectisme de styles du centre-ville. Source : Google image………………………………………………………………………………………………………………..…….…..p14 Fig . 14 Mur rideau,Source : Google image………………………………………..…………….……………………………………………………………………………………………….………..…..p14 Fig . 15 Modénatures Art-nouveau,Source : Google image………………………………………………………………………………………..…………………………………………….…....p14 Fig . 16 Loggia, Source : Google image……………………………………………………………………………………………………………………..……………………………………………..…….p14 Fig . 17 Eléments Architectonique, Source : Google image………………………………………………………………………………………..……………………………………..…….…....p14 Fig . 18 Balustrades, Source : Google image………………………………………..…………….…………………………………………………………………………………………………..........p14 Fig . 19 Balcon en corbeille, Source : Google image……………………………………………………………………………………………………….………………………..……………….…...p14 Fig . 20 Carte du recensement des bâtiments de l’époque colonial dans l’hypercentre Source : Schéma personnel.....................................................p15 Fig . 21 Alignement /Gabarits Avenue de Paris, Source : Travail personnel………………………………………………………………………….……………………………...........p15 Fig . 22 Façade urbaine Avenue H.Bourguiba, Source : Travail personnel ..………………………………………………………………………..………………………………….........p15 Fig . 23 La villa Yvonne (1909) 2 Rue Luxembourg, Source : Google image…………………………………………………………………………………………………..………………p16 Fig . 24 Lycée Carnot (1882)

Avenue Habib Thamer, Source : Google image……………………………………………………….……………………………………..………..…….p16

Fig . 25 Immeuble de rapport. Avenue de Paris, Source : Google image………………………………………………………………………….………………………..……..…….....p16 Fig . 26 Carte de la composition de l’immobilier colonial, Source : Schéma personnel…………………………………………………………..………………………………......p17 Fig . 27 Effondrement partiel du Fronton. Im.av. de Paris, Source : Photo personnelle………………………………..…………….………….......................................p17 Fig . 28 Dégradation des façades (enduit , menuiserie…) Im. Rue de Sparte, Source : Photo personnelle …………………………………………...……………..….....p17 Fig . 29 Détérioration /effritement . Im.av de Carthage Source : Photo personnelle ……………………………………………………….…………………..…………….….......p17 Fig . 30 Construction anarchique.

Im.av. de Carthage, Source : Photo personnelle ….…………………………………………..………..…………….……………..….....p17

Fig . 31 Carte des interventions menées sur les bâtiments coloniaux Source : carte personnelle ……………………..……………………….………….……………........p17 Fig .

Signes de Pathologies structurelles du bâti. Im. Av de Paris, Source : Photo personnelle ….………………………………...………………..……………...….....p17

Fig . Rajouts d’étages. Im. av. de Carthage, Source : Photo personnelle ….…………………………..…………….…….............................................................p17 Fig . 32 L’hotel Majes tic , Av de Paris . Restauration de l’hotel Majestic. À l’identique, Source : https:fr.hotels.com/majestic-hotel-tunis-tunisie/...p18 Fig . 33 IFT , Av de Paris, Source : Google image………………………………………..…………….……………………………………………………………………………………………….......p18 Fig . 34 Ancienne ambassade d’Angleterre, Source : Google image………………………………………………………………………………………………………………..……….......p18 Fig . 35 Théâtre municipal de Tunis, Source : https://www.tunisienumerique.com/fermeture-du-theatre-municipal-de-tunis/………….…………….........p18 Fig . 36 Hôtel Carlton Av H. Bourguiba, Source : https://http://www.hotelcarltontunis.com/…….….………....................................................................p18 Fig . 37 Carte de l’analyse fonctionnelle de la zone d’étude, Source : Schéma personnel………………………………..…………………………………………………..……....p19 Fig . 38 Le changement de vocation de l’immeuble colonial, Source : Schéma personnel………………………………………………………………………….…..……….......p19 Fig .39 3D du projet lauréat, Source : 1- Archives de la municipalité . http://www.commune-tunis.gov.tn/publish/content/article.asp?id=28/……......p20 Fig . 40 Perspectives de la proposition de l’atelier Lion, Source : Idem ………………………………………………………….………………..……………..……………………….....p20 Fig . 41 Immeubles Abita , rue Ahmed Tlili qui seront détruits si cette proposition devait avoir lieu. Source : Photo personnelle ….…………………………..p20 Fig .42 3D du projet lauréat, Source : 2 - Site officiel de l’agence Lion. http/www.atelierslion.com/extension-du-centre-ville-autour-du-lac-nord/……..p21 Fig . 43 Perspectives de la proposition de l’atelier Lion, Source : Idem ………………………..……………..……………………….…………….........................................p21 Fig . 44 Perspectives du projet Sama Dubai, Source : 3 Article du journal électronique web manager centernovembre 2016. http://www.webmanage/ 2016/11/29/399448/ tunisia-2020-reprise-du-sama-dubai-la-porte-de-la-mediterranee/…….…………………………………………..............……………………..….....p21

Chapitre 2 Fig . 1 Casa Battlo conçu par Gaudi ,Espagne, Source : René Audineau ..…………………………….…..…………….……............................................................p26 Fig . 2 Intérieur, théâtre municipal [1], Source : Google image………………………………………..……………………………………………………………………………………..…...p26 Fig . 3 Immeuble Abita, 1906 Giuseppe Abita, Rue Oum-Kalthoum [2], Source : https://lostintunis.com/………………………………..…...……………………........p26 Fig . 4-5-6 Détails Art-nouveau [3] , Source : Google image…………………………………………….…………...............................................................................p26 Fig . 7 Chrysler building ,New York, William Van Alen,1930, Source : http://omgcutethings.com/2014/03/13/places-id-rather/................................p27 Fig . 8 8 Immeuble Ritz ,1930 Source : Par René Audine au angle avenue de Pet avenue Hbib-Thamer. [4] ……………………………....................................p27 Fig .9 Immeuble La nationale ,1938 Avenue de France [2], Source : www.leaders.com.tn/article/3626-tunis-l-de-la-modernite-bonnes-feuille..........p27 Fig . 10 Détail du décor en stuque d’une salle au colisée, Source : Charles Bilas , Tunis, l'orient de la modernité………………………………………..………........p27 Fig . 11 Graphisme des absides de la synagogue, Source : Charles Bilas , Tunis, l'orient de la modernité ….……………………………………………………………......p27 Fig . 12 La synagogue Osiris. Victor Valensi 1938, Avenue de la liberté. [ 3], Sourchttps://www.facebook.com/Grande-syna gogue-de-Tunis237561029651841/….........................….…………………………........................................................................................................................p27 Fig . 13 L’opéra Garnier, 1861, Paris, Source : https://www.operadeparis.fr/..................................................................................................................p28


Fig . 14 Immeuble Disegni, Façade protégé depuis 2000. Auguste Peters, 1908. Rue de HollandeSource : http://www.leaders.com.tn/article/3 626-tunis-l -orient-de-la-modernite-bonnes-feuilles ……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………….....p28 Fig . 15 Immeuble Bismuth. Auguste Peters , 1909.Angle avenue de la liberté et avenue de Madrid .Source https://lostintunis.com..…...……………..…....…p28 Fig . 16 Immeuble Le Foyer,Claude Chandinou, 1922. Avenue Habib ThamerSource : google image …….…………………………..…………….……………………..……......p28 Fig . 17 L’immeuble d’habitation,Salvatore Desiato. Rue Farhat Hached, 1930, Source : Imen Merdessi …… ……………………..………..…………….………..…….......p28 Fig. 18 L’immeuble d’habitation,1909Angle de la rue de Rome et rue des Tanneurs, Source : Photo personnelle ….…………...……………………………….….….......p28 Fig . 19 Casino du Belvédère,1910. Source :www.commune-tunis.gov.tn/publish/cartepostal/mediacard.asp?RefTheme=1&Formlist_Page_media=2..…p29 Fig . 20 Hotel Transatlantique ,Jaques Guiauchain, 1929 , avenue de Carthage. Source : http://dromabuzz.com/2015/07/autrefois-la-tunisie-25photos-epo ustouflantes-de-ce-que-la-tunisie-etait-en-1900…………………………………………………………………………………………………………………………………………………..…………...p29 Fig . 22 Consulat d’Angleterre ,1914. Place de la Victoire Source : Idem ……...…………………………………………………………………………………………..……………………….p29 Fig . 23 De la maison à l’immeuble de rapport, Source : Schéma personnel………………………………..…………….……….…............................................................p30 Fig . 26Façade sur avenue ,façade sur cour , Façade sur rue. Source : Tunis, architecture1860-1960 », Sous la direction de Juliette Hubert et Claudine Piat 1on , Elyzard,2011….……….…...................................................................................................................................................................................................p31 Fig . 24Typologie des immeubles de rapport.Source : Leila amma Histoire de l’architecture en Tunisie de l’antiquité à nos jours , 2010, centre de publicat Ion universitaire ,………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………….......p31 Fig . 25Composition du plancher .Source : Google image………………………………………..…………….………………………………..……………………………………………………......p31 Tableau 1 : Caractéristiques des différents styles architecturaux : Analyse personnelle ……………………………………………………………………………………………………...p32 Fig . 27 Carte montrant la répartition des différents styles architecturaux dans le centre-ville de Tunis.Source : Tunis, architecture1860-1960 », Sous la direction de Juliette Hubert et Claudine Piaton , Elyzard ,2011……….……………………………………………………………………………………………………………………...……...p33

Chapitre 3 Fig . 1 Table ronde organisée par Beb 18.Journée du patrimoine 5 février 2017 https://fr-fr.facebook.com/beb18.........................……….……..………….....p 43 Fig . 2 Photographies de Urbex Tunis Source : http://lostintunis.com………………......…….……................................................................................................p44 Fig . 3 Carte de l’inventaire citoyen du patrimoine de l’association Edifices et Mémoires Source : http://www.edifices-et-memoires.com......…..…..….....p44 Fig . 4 Bénévoles des journées patrimoine de casa mémoire Source : http://www.casamemoire.org......….......................................................................p44

Chapitre 4 Fig . 1 Façade du Rossini Palace 1913 Source : Google image…………………………………….……………………………………………………………………………………………..…......p48 Fig . 2 Façade actuelle du Rossini Palace Source : Google image ……..……………………….….……..……………………………………………………………………..…………………....p48 

Fig . 3 Arc et moulures restaurés

Source : Tunis patrimoine vivant , ASM de Tunis…………………………………………………………………………………….…………………..p48

Fig . 4 Façade initiale du Rossini Palace Source : Tunis patrimoine vivant, ASM de Tunis………………………..……………………….……………………………..……….…….…..p48 Fig . 5 Façade du Rossini Palace Restaurée Source : Tunis patrimoine vivant……………………………………………………………………………………………………...……….………p48 Fig . 6 Plan de la bibliothèque nationale. Source : Google image…………………………………………….…………………………………………………………………………..…………….p49 Fig . 7 Perspectives de la bibliothèque nationale , Source : www.lemonde.fr/culture/article/e_5061058_3246.html#oFfyzFS2zUfQVXLE.99… ….…….…….p49 Fig . 8 Perspectives du bâtiment rénové. Source :www.dezeen.com………………………………………………………………………………………………………………………..………….p49 Fig . 9 Façade de l’ensemble de la Samaritaine Source : Idem…………………………………………………………………………………………………………..………...….………….…..….p50 Fig . 10 Axonométrie de l’ensemble de la Samaritaine Source : Idem……………………..…………………………………………………………………………………..…...……….….......p50 Fig . 11 Entrée du bâtiment rénové Source : Idem…………………..…………………………….………………………………………………………………………………………………………....p50 Tableau 2 Schémas du dilemme de l’immeuble de rappor t Source : Schéma personnel ………..……………………………………………………………..……………………..…p51

Chapitre 5 Fig . 1 Fig.6 L’exposition Source : http://www.designboom.com/architecture/rem-koolhaas-oma-cronocaos-preservation-tour-part-four/……...……....p56 Fig . 2 Planches de l’exposition Source : Idem……………………….…………………………..…………….………………………………………………………………………………………….......p56 Fig . 3 Planche de l’exposition Source : Idem……………………………………………………..…………….………………………………………………………………………………….…….........p57 Fig . 4 Couverture du manifeste de l’exposition . Source : https://www.citedelarchitecture.fr/fr/expositions/expositionsntemporaires/25628un_batiment_combien_de_vies.html……..….......................................................................................................................................................................….p58 Fig . 5 Projets cités Source : ……………………………………………..…………………………........................................................................................................................p58 Fig .6 Fàbrica à Barcelone transformé par Ricardo Bofil. Source : http://www.ricardobofill.com/...………………............................................................p59 Fig . 7 Renzo Piano avec le Lingotto à Turin . Source :http://blog.sina.com.cn/s/blog_639c91c50100vqvv.html………………………………………………………….......p59 Fig . 8 Intervention Sur le Louvre de Leoh Ming Pei 1993 Source : http://www.louvre.fr/..................……..........................................................................p60 Fig . 9 Intervention sur le Louvre de Rudy Ricciotti 2012 Source : http://www.louvre.fr/...................................................................................................p60 Fig . 10 La gare devenue musée d’Orsay, transformée par ACT Architecture Source : http://monumentsdefrance.com/musee-d-orsay...…...................p60 Fig . 11 Façade Est Tate Modern Musée Source : https://fr.pinterest.com/pin/75716837464973724/.................................................................................. Fig . 12Façade Nord Tate Modern Musée Source : https://arcoweb.com.br/projetodesign/arquitetura/herzog-amp-de-meuron-arquitetos-mus.............p60 Fig . 13-44 l’ Alte Pinakothek à Munich, après Greffe. Source : http://www.aviewoncities.com/munich/altepinakothek.htm…………………..................……..p62 Fig . 15 Cellules parasites Source : http://astudejaoublie.blogspot.com/2011/09/la-bulle-pirate-marcel-lachat-1970.html…………..…...........….......….....p62

145


Fig . 16 Greffe de Coop-Himalblau Source : http://www.aviewoncities.com/munich/ltepinakothek.htm………………………………………….……………...............p63 Fig . 17 Schémas des différents Types de Greffes Source : Schémas personnels….………………………...………………………………………………………………….……..…....p63 Fig . 19 la façade de l’intervention sur la gare du Nord au cœur de Paris , Source : Web……….………….………………………………………… ….……………..…..….....p64 Fig . 20 Volume en verre greffé sur la façade de la gare du Nord au cœur de Paris , Architecte Jean –Michel Willmotte Source Google image………..……p64 Fig . 21 Axonométrie du Grand Palais , Paris Source : http://www.batiactu.com/edito/fiche-tecrénovation-du-grand-palais-avenue-winston-churparis-8e me-arrondissement-46108.php…..…………..............................................................................................................…………………………………………………………….....p65 Fig . 22 Images de Synthèse de l’intervention sur le Grand Palais Source : http://www.unjourdeplusaparis.com/paris-essentle-grand-projet-de-rénovation -du-grand-palais……….…......................................................................................................................................................................................................…..p65 Fig . 23 coupe. de l’intervention sur l’immeuble historique de La Poste, à Paris Source http://www.perraultarchitecture.com/fr/projets/3054restructurat ion _de_la_poste_du_louvre.html.........................................................................................................................................................................................p65 Fig . 24-25 Restructuration de l’espace Source : Idem……………………………………………………..…………….…………………………………………………………………………..….....p65 Fig . 26 Addition d’un volume en verre au-dessus du bâtiment .Source : Idem…………………...………………………………..………………………………….……..………….......p65 Fig . 27 Six stratégies de transformation d’édifices existant . « the capacity of linkage » par Cedric Price . Source : « the capacity of linkage »Cédric Price de Hardingham, 2003, …………....…………………………………………………………………………………………………………………………………………….………………………………………....p66 Fig . 28 SCHEMAS CANEVAS D’ÉTUDE . Source : Schéma personnel………………....................................................................................................................p66 Fig . 29 CANEVAS D’ÉTUDE. Exemple d’application . Source : Schéma personnel ………………………………………………………………………….……………..……………..….p67 Fig . 30 Perspectives et coupe de l’intervention .Source : http://www.jeannouvel.com/fr/desktop/projet/madrid-spain-reina-sofia-museum1..............p68 Fig . 31Perspectives et axonométrie de l’intervention Source : http://www.floornature.eu/data-architects-rehabilite-la-maison-du-directeur-pour-semap1 2405/#........….…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………..…..……….........p69 Fig . 32 Perspectives et coupe de l’intervention Source : http://www.femmes-archi.org/projet/?c=242.………..................................................................p70 Fig . 33 Perspectives et coupe de l’intervention Source : http://www.perraultarchitecture.com/fr/news/3099-pavillon_dufour.html…………...……..……....p71 Fig. 34 Perspectives et plans de l’intervention Source : http://design-milk.com/old-meets-new-in-mrénovation-of-old-church/http://www.archdaiy /251389/convent-de-sant-francesc…………………..….………………………………………………………….…………………………………………………………………..………………..………….p72 Fig . 35 Perspectives et coupe de l’intervention Source : http://www.archdaily.com/3716/dvf-studio-headquarwork-ac………...................................p73 Fig . 36 Perspectives et coupe de l’intervention Source : http://www.opus5.fr/LOUVIERS-Ecole-de-Musiquehttp://www.actuarchi.com/ecole-musique -louviers-opus-5/……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………...….…………..p74 Fig . 37 Le palimpseste Codex Ephraemi Rescriptus Source : Wiképedia ….…………………………..…………..…………….……………………………………………………….……...p76 Fig . 38 Esquisse de la proposition de Jean Nouvel [2] Source : https://www.ateliergrandparis.fr/construconstruiretoits.pdf…………………….........……... ..p76 Fig . 39 projet : Fibre interventionSource : https://www.ateliergrandparis.fr/construiconstruiretoits.pdf………………………………..…….………….....................p77 Fig . 40 Projet : Paris Caché Source : Idem………………………………………………………………………………………………………………………….………..…….….………………….………..p77 Fig . 41 Projet : Densité Variable. Source : Idem……………………..……………………………..…………….……….………………………..…………………………………………………........p77 Chapitre 6 Fig 1 L’emplaçement des universités et moyens de transports par rapport au centre ville source : google earth………………………………………………………………p83 Fig2 Disposition des bureaux taylorisés source : google image……………….……………………………………………………………………………………………..……………….………..P84 Fig3 Disposition de l’open space source : google image ………………………………………………………………….……………………………………………………………………………...p85 Fig 4 Disposition de l’action office source : google image ………………………………………………………………………………………..………………………………………………………p85 Fig 5 Disposition du cubic Farms source : google image ……………………………………………………………………………………………………………………………………………………p85 Fig 7 Shémas récapitulatif de l’évolution de l’espace de travail source https://wrww.stylepark.com …………..……………………..……………………………….………...p86 Fig 7 Disposition du Co-working……………………………………………………………………………………….……………………………………………………………………………………….………..p86 Fig . 8 L’Espace Co-working .Source : http://www.archdaily.com/516876/wieden-kennedy-ny-workac………...…………..…….........................……..…………...p86 Fig . 9 Plan libre – Différents espaces de travail formel/ informel – individuel / commun /en Groupes Source : Idem…..…….………………………………..……....p86 Fig . 10 Les espaces communautaire : librairie – Agora – terrasse aménagée – espace de détente -- CafetSource : Idem…………..…….…..........................p86 Fig . 11 espace de co-working. Source : Idem………………………………………………………………………………..………………………………………………......……..p86 Fig . 12 Terrasse comme espace de travail . Source : Idem……………………………………..…………………………................................................................................p86 Fig . 13 Agora – espace de rassemblement. Source : Idem………………............................................................................................................................p86 Fig . 14 Organisation spatiale de l’espace de travail Source : Schémas personnel...............................................................................................................p87 Partie 2 Chapitre 1 Fig . 1 Le bâtiment est constitué d’un volume rectangulaire ,éclairé par deux cours.

Source : Archibat 35 ,L’IFT, le petit Carnot , le phénix renait de ses

cendres , juillet 2015 , p13, 14, 15.....………………….................................................................................................................................................................p91 Fig . 2 Espace intérieur . Source : https://www.facebook.com/pg/InstitutFrancaisdeTunisie/photos/?ref=page_internal Archibat 35 ,L’IFT, le petit Carnot le phénix renait de ses cendres , juillet 2015 , p13, 14, 15…………………………………………………………………………………………………………………………………..……..…....p91 Fig . 3 cour intérieur . Source : Idem……………………..……………………………..………………………………………………………………………………….………….……........................p91 Fig . 4 réinterprétation de l’élément de a marquise . Source : Idem…………………………………………………….…………………………………………..……………..………..………..p91 Fig . 5 Le claustrât métallique . Source : Idem……………….……………..…………………………………………………………………………………………….......................................p91 Fig . 6 espace médiathèque . Source : Idem…………..........................................................................................................................................................p92 Fig . 7 répartition fonctionnelle . Source : Schéma personnel………..……………………………………………………………………………....................................................p92


Fig . 8-9-10 photos du suivie du chantier . Source : institut Français de Tunis….…………………………………………………………….……………………………….………….p92 Fig . 3 Jean-Michel Wilmotte ……………………………………………………………………..………………………………………………………………………………………………………………p93 Fig . 3 projet Foster source :www. Foster and partners.com ………………………………………………………………………………….………...p95 Fig . 4 LE REICHSTAG www. Foster and partners.com……………….………………………………………………………………………………………...p96 Fig . LA FONDATION JÉRÔME SEYDOUX-PATHÉ TRANSFORMATION D’UN IMMEUBLE HAUSSMANIEN………………..…………………………………………………….p97 Tableau 1 schéma récapitulatif de l’analyse des projets de références …………………………………………………………………………………………………………………..p101 Tableau 1 schéma récapitulatif de l’analyse des projets de références …………………………………………………………………………………………………………………..p102

Partie 2 Chapitre 2 Image : Photo de Mr Hamideddine Bouali , Collage personnel ……………………………………………………………………………………………………………………………..p103 Fig. 1 Ensemble d’immeuble de la mutuelle générale. Source : Photo personnelle…………….…………………………………………………………………… .……………p105 Fig .2 La cour séparant les deux immeubles . Source : Photo personnelle………………………………………………………………………………………………………………p105 Fig .3 Perspective Av de Paris . Source : Image Google……………………………………………………………………..……………………………………………………………………..p105 Fig . 4 Situation des immeubles. Source : Schéma personnel…………………………………..….………………………….………………………………………………..……………..p106 Fig . 5 Carte du système Viaire . Source : Schéma personnel……………………………………………………….……………….…………………………………………………………..p106 Fig . 6 Carte du flux véhiculare. Source : Schéma personnel……………………………………………………………………………….……………….………..….…….……..………..p106 Fig . 7 coupe sur la rue Lucie Faure. Source : Schéma personnel……………………………………………………………………………………………………………..………..……..p106 Fig . 8 Coupe sur la rue de Sparte. Source : Schéma personnel…………………………………..….………..…………………………………..…………………………..……………..p106 Fig . 9 3D représentative du gabarit du voisinage . Source : Schéma personnel…………………………………………………………….………………………………………..p107 Fig . 10 Photo du voisinage . Source : Schéma personnel…………………………………..….…………………………………………………………….………………….…..…………..p107 Fig . 11 Les fonction existantes . Source : Schéma personnel………………………………………………………………………………………………….………………………………..p107 Fig . 12 Implantation des deux immeubles dans L’ilot . Source : Schéma personnel………………………………………………………………..………….…………………..p107 Eléments graphiques Façades + détails , source : relevé personnel …………………………………………………………………....…………………………………………………p108 Eléments graphiques plans , source relevé personnel ……………………………………………………………………………………....……………………………………………………p109 Fig . 13 Inscription affichant le nom du propriétaire à l’entrée de la cour séparant les deux immeubles.Source : Schéma personnel……………………..p110 Fig . 14 Analyse stylistique des façades Source : Schéma personnel…………………………………………………………………………………………………………….….……....p110 Fig . 15 Analyse des façades. Source : Schéma personnel…………………………………..….……………………………………………………………………………..…….…..……….p111 Fig . 16 Photos montrant la composition tripartite.Source : Schéma personnel……………..………………………………………………………………………………………..p112 Fig .17 Photos montrant la composition tripartite Source : Image Google………………………………………………………….……………………………………………………p112 Fig . 18 Fenêtre Source : Schéma personnel…………………………………..….………..………………………………………………………..………………………………..……………...p112 Fig . 19 Console de balcon. Source : Schéma personnel…………………………………………….…………………………………………………………………….…………….…………..p112 Fig . 20 espaces de circulation imm2 Source : photo personnelle.………………………………………………………………………………..…………..….………..………….……..p113 Fig . 21 espaces de circulation imm1. Source : photo personnel…………………………………………………………..………………….…………..……………………………….…..p113 Fig . 22 couloir desservant les chambres. Source : Schéma personnel…………………………………..….………..…………………………………………………...........……..p114 Fig . 23 Chambre , exigüe et sombre malgré la grande porte-fenêtre Source : Photo personnelle ..……………………………………………….…………….… ……..p114 Fig . 24 Plan appartement

Source : schéma personnel ..…………………………………..….…………………………………………………………………..………....………..…....p114

Fig . 25 Cour de service. Source : Photo personnelle………………………………………………………………………………………………………………………………..………..…....p114 Fig . 26 Plancher système de voutains et IPN . Source : Rapport de stage 2015….……………………………………………………………………...……………..…..……..p115 Fig . 27 Structure des immeubles Source : Rapport de stage 2015….……………………………………………………………………………………………………………...…..p115 Fig . 28 Effondrement partiel du fronton Source : Photo personnelle………...……………………………………………………………….…..….………………..……………....p116 Fig . 29 Fissures et structure des consoles des balcon Source : Photo personnelle………...…………………………………………...………....….………..………………..p116 Fig . 28 Effondrement partiel du fronton .Source : Photo personnelle………...………………………..….…………………………………………………………...……..………..p116 Fig . 30 Construction anarchique . Source : Photo personnelle………...………………………..….………..………………………………………………………………………..…….p116 Fig . 31 Redimensionnement de certaines fenêtres pour remplacer la menuiserie par un système standard en aluminium Source : Photo personnelle …………………………………………...………………………..….………..…………………………………………………………………………………………………………………………………………...p116 Fig . 32 Rajout sur la façade. Source : Photo personnelle………...……………………………………………………………..……………….…………………...….………..…………..p117 Fig . 33 Etat des lieux . Source : Photo personnelle………...…………………………………………………………………………..…………………..……………….………..…………..p118 Fig . 34 Organigramme fonctionnel. Source : Schéma personnel……………………………………………………………………….………………..……….……………………..…..p119 Fig . 35 consolidation des façades. Source : Source : Mr Lassed Ben Slimen ………………….……………………………………..….………..….………..……..……………..p121 Fig . 36 Restitution du fonton .Source : Mr Lassed Ben Slimen ……………..…………………………………………………………………..………..….……………………………….p121 Fig . 37 Structure des balcons . Source : Rapport de mémoire 2006 Mili Zied…………………………………..…………………………………….……...………..……………..p121





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